L’éthique en finance : combien d’étoiles ?

Je ferai partie demain d’une table-ronde sur le thème : « Finance to serve the economy » : que la finance serve l’économie, au Zermatt Summit, qui se tient du 3 au 5 juin dans la petite ville suisse du même nom. Les autres participants à cette table-ronde seront William Inboden du Legatum Institute, Olivier Le Grand de BNP Paribas, Julien Pitton de l’International Standardization Organization (ISO) et Nouriel Roubini, Professeur à la New York University.

Vous pourrez vous faire une idée des objectifs du « sommet » : « humaniser la globalisation », en vous rendant sur leur site. Personnellement, je résumerais son thème de la manière dont j’ai eu l’occasion déjà de l’exprimer précédemment : « mettre fin à l’extraterritorialité morale de la finance ».

Un petit train vous mène sur un parcours de quelques kilomètres de Täsch, un peu en contrebas dans la vallée, où vous abandonnez votre véhicule, jusqu’à la bourgade libérée des automobiles qu’est Zermatt. Je suis tombé dans la gare sur Christopher Wassermann, l’organisateur du « sommet ». Il m’a rapporté, je ne crois pas le trahir en disant qu’il en était affecté, la question d’un journaliste : « Est-ce éthique de critiquer la finance dans un hôtel cinq étoiles (le Grand Hôtel Zermatterhof) ? »

Une question de ce genre est très intéressante par ce qu’elle trahit chez celui qui la pose : elle révèle le même venin qui avait accueilli la décision allemande d’interdire les positions nues sur les ventes à découvert. La meilleure façon de répondre à une question de ce type c’est, me semble-t-il, de renvoyer la balle à celui qui la pose : « Je suis personnellement sans opinion, mais dites-moi donc votre chiffre. Qu’est-ce qui serait mieux : un hôtel une étoile ? deux étoiles ? trois ?… »

Mais il ne s’agit bien entendu pas là d’une vraie question : c’est en réalité un avertissement. Ce que cela dit, c’est ceci : « Il n’y a que les gueux pour vouloir se mêler de la manière dont la finance mène son business. Quand on est du genre à fréquenter les hôtels cinq étoiles, on s’abstient de cracher dans la soupe ».

C’est vrai que les gens honnêtes doivent être rares dans les hôtels cinq étoiles. Le seul problème c’est, comme le dit Wassermann : « On voulait une salle de conférences qui soit assez grande ».

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216 réponses à “L’éthique en finance : combien d’étoiles ?”

  1. Avatar de pvin
    pvin

    Désolé je fais long.
    C’est bien de faire « valoir » un détail et le pousser au et son interprétation.
    L’affectation non feinte (pourquoi en douter ?) de M. Wasserman révèle chez lui une division de l’individu réputé indivisible à la remarque du journaliste « Est-ce éthique de critiquer la finance dans un hôtel cinq étoiles ».
    Même les riches auraient donc des états d’âme ? Bien sûr, pourquoi pas, d’autant plus s’ils sont comme je lis sur ce blog du jour traversés de paroles bibliques.
    L’argument de la salle assez grande, ne tient pas. Il existe des salles assez grandes dans la banlieue nord de Paris.
    Les 5* n’hébergent que des gens pour la plupart honnêtes mais 5*c’est la classe, contrairement aux « Premières Classes » du groupe Louvres Hôtels pour les middle class.
    Je ne vois pas d’autres critères de « l’honnêteté » que ceux délivrés par les lois en vigueur du moment.
    Honnêtes avec eux-même aussi ? C’est une autre histoire…que laisse poindre l’affectation de M Wasserman.

    J’ai recopié ci-dessous les occurrences de « extraterritorialité morale » auxquels renvoie ce jour P. Jorion
    « Ce monde sophistiqué de la rente, dont le revenu dématérialisé a trouvé dans des paradis terrestres un statut d’extraterritorialité privilégié, à son image toute entière, prélève en application d’une loi que l’on ne peut pas refuser, comme les propositions malhonnêtes du même nom, sa dîme païenne sur tout ce qui rapporte, à commencer par l’argent, la marchandise la plus profitable. »

    « Un système de régulation de la finance est l’équivalent lui de l’introduction de la démocratie au sein du système économique. Aussi j’appelle de mes vœux la fin de l’extraterritorialité morale de la finance. Celle-ci veut se définir comme amorale, en dehors des systèmes moraux. »

    « Tout système moral contient des interdits et à ceux qui défendent l’idée que la finance, voire l’économie en général, sont « amorales » et n’ont que faire de la morale, j’ai déjà eu l’occasion de répondre que cette extraterritorialité par rapport à la morale n’a que beaucoup trop duré et que l’homo oeconomicus est un dangereux sociopathe qu’il convient de mettre hors d’état de nuire sans tarder ».
    « Cependant, en période de crise, ce que j’appelle l’extraterritorialité morale de la finance devient beaucoup plus visible car elle fait la une des journaux ».

    Que faire d’une telle notion…morale ?
    Ignare en droit, je suppose néanmoins que sa branche financière reste modeste au niveau international.
    Tout jugement sur les activités de la finance ne saurait dépendre que des lois en cours à quelque niveau que ce soit.
    Le principe de non-rétroactivité des lois formulé par l’adage Nullum crimen, nulla poena sine praevia lege poenali, empêche de juger sauf à refaire le genre Nuremberg et cette fois pour la finance.
    Le pas de coté à l’égard de l’adage a été aussi franchi par d’autres vainqueurs cette fois révolutionnaires, non sans excès estimés après-coupe !

    Je ne vois pas en quoi cette notion d’extraterritorialité « morale » se distingue de ces mots prononcés par de très jeunes enfants : « j’ai le droit ; c’est pas juste ». Cette philosophie spontanée perdure dans la perception de chacun en proie au hiatus entre les principes dominants, liberté, égalité, fraternité etc. et ce qu’il en perçoit subjectivement de fallacieux. Elle perdure comme plainte ou revendication témoignant des impasses de jouissance espérée.

    Ainsi qu’il fut répondu par le Conseil d’État aux projets de nationalisations après 1981 et aux procédures envisagées d’indemnisations (largement arrondies au regard du PCG de 1972 annoncé comme un programme de transition), le droit à la propriété est inscrit dans les textes fondamentaux qui nous gouvernent.

    Lèsélites n’acceptent pas que ce droit soit limité, sinon après bagarre. Mais les siècles passés témoignent qu’il est surtout transféré et cumulé sans fin autre que l’accumulation.
    Lèsélites ignorent, méconnaissent ou se foutent des conséquences de leurs actes, même si à l’occasion la conscience morale peut tourmenter, un somnifère ou l’impératif caritatif prend la relève. Le petit entrepreneur Bill Gates a fait sa fondation. Godin aussi avec son familistère mais autrement.

    P. Jorion conclue le 11/09 « il faudra aller voir aussi quelles sont précisément les choses qu’elle fait, [la finance] et dire à propos de certaines – comme nous l’avons fait partout ailleurs dans nos sociétés : « Ceci n’est pas bien ! », le condamner et le faire disparaître. »

    Je ne vois pas bien comment limiter la toute puissance (soit l’addition de pouvoir + pouvoir ne pas) sans intervenir sur le niveau du droit à la propriété.

    1. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      On est donc deux ( au moins ) .

      A propos de morale , comment ne pas crier aussi que la notion de  » personne morale » a été la porte d’accès paradoxale à l’irresponsabilité .

      Tellement efficace que Sarkozy vient d’en étendre le bénéfice aux artisans qui restaient les derniers représentants de cet entrepreneuriat responsable auquel semble vouloir appeler Zermatt…

      Responsables , vous avez dit responsables ?

      Responsables tant que vous voulez , pourvu que ma propriété ne soit pas gage de ma responsabilité !

    2. Avatar de sentier198
      sentier198

      @ pvin

      vous avez tout à fait raison de souligner le caractère « sur-térritorialisé » de la Finance.
      (l’image qui me vient est qu’elle se déplace avec des « échasses » , évitant facilement des térritoires trop « règlementés »)
      Son pouvoir est de définir des « frontières » arbitrairement (pour tous , non pour ceux qui en bénéficient), de délimiter des territoires dont le découpage n’a rien à voir avec « l’intéret » commun…
      la « propriété privée  » en est le prototype….car elle « prive » les non-propriètaires de quelquechose …et définit un interdit à l’Autre de pénètrer quelque part ….
      l’argent quand il ne circule plus , s’accumule quelque part …..
      que chaque homme ait « droit » à un minimum territorial (une maison pour abriter sa famille …) est économiquement essentiel….(on rejoint le débat sur le revenu minimum)
      par contre , affubler de 5 étoiles un espace hotelier( pour acceuillir l’Autre , faire l’Hote) n’a aucun intéret économique , dans la mesure où cette outil (l’octroi de 5 étoiles) sert de filtre pour ne permettre qu’à une minorité d’y accéder+++

      la question de savoir si la morale a à voir avec cela est superflue , ce débat est dépassé , il est bien trop tard , l’urgence est de savoir ce que l’intéret général nécessite… car , il y a autant de « morales » que de cultures , sinon plus….

      cordialement

    3. Avatar de pvin
      pvin

      @juan nessy
      Je ne sais pas trop lire ce que vous dénoncez sous le syntagme « personne morale ». S’il s’agit d’une personne ayant de la moralité, ou de la fiction juridique de « personne morale » opposée à physique comme Pinel différencia traitement moral et traitement physique. Je pense à lire la suite contextuellement à un méli mélo entre le souci moral, et la SARL.
      Sur la responsabilité 2 niveaux : son niveau juridique et son niveau subjectif. Chacun peut se sentir responsable voire coupable, mais ne l’est pas au regard de la loi, éventuellement pas même sinon par déplacement vis-à-vis de l’enjeu de son affect. Je ne développe pas. Ou ne pas se sentir responsable, alors que la loi le rappelle. Etc.
      J’ignore la politique de Sarkozy pour les artisans mais pour tout entreprise individuelle, il vaudrait mieux que les biens propres soit engagés surtout s’ils sont opulents (sauf si c’est Cadet Rousselle) à l’exception du logis sauf si c’est un hôtel particulier. Toujours la question de la mesure, de l’échelle acceptable.
      Pour la responsabilité au regard de la res publica, la chose publique une historiole à la façon de P. Jorion.
      La scène est dans un aéroport ouzbek flambant neuf mobilier compris et plutôt désert en 1979.
      Je suis un touriste affalé dans un fauteuil, les pieds posés avec chaussure sur une table basse devant moi.
      Un jeune groupe de mon âge, s’arrête près de moi et manifestement discute de moi à voix basse en allemand.
      J’imagine une curiosité de leur part à mon endroit.
      Un type finit par s’adresser à moi sèchement dans le ton, le regard, le masque, en russe.
      Mais je n’entends rien en russe, il essaye l’allemand. Pas plus de succès.
      Je propose le français puis l’anglais.
      Un autre en anglais me demande d’enlever mes pieds de la table basse parce que j’abime le mobilier socialiste.
      Je refuse, une brève discussion s’engage, tourne court et j’apprends qu’ils vont chercher la police.
      Ils reviennent avec un flic soviétique, entre eux ça se passe en russe, c’est agité.
      Le flic me regarde, je lui souris malgré ma tension, il répond à mon sourire, puis il s’en va, eux aussi ensuite.

      « Morale » de l’histoire : la responsabilité peut s’entendre bien au-delà de sa petite propriété mais il faut d’autres coordonnées que celles dans lesquelles on vit ici pour que ça arrive. La phrase entendue le plus souvent à propos des dégradations, c’est « bof ce n’est que de l’argent » Sous entendu y a pas mort d’homme. La décorrélation entre le représentant argent et la valeur de travail que je persiste à lui accoler, produit ce genre de rapport à l’objet s’il est industriel. À sa collection, s’il est artisanal ou artistique.
      N’empêche ces jeunes allemands de l’est, probablement encartés en RDA, et en vadrouille en groupe pour j’ignore quoi, poussaient un peu trop le bouchon du coté respect de la res publica et je ne doute pas que la scène possible avec d’autres de leurs compatriotes n’eut lieu que pour donner une leçon au touriste capitaliste dont j étais malgré moi la figure de rencontre.

      @ sentier 198
      L’image de votre « sur-territorialité » me va, le capital est de moins en moins national, c’est clair mais je mets une réserve sur la définition des frontières qui reste politique.
      Sur la question de ce qui conduit à se sentir « privé de ». C’est complexe.
      Le droit au toit, bien sûr voir mon mot à Juan Nessy.
      Les ghettos sont aussi de classe, 5* ou lieux de vie. C’est clair.
      Mille fois non, la question morale ne saurait être dépassée, elle est cœur des cultures, religieuses ou de spiritualité laïque, on ne peut s’en passer, et elle est dialectique au mode de production.
      Enfin sur, l’Autre si vous payez pour en savoir plus…

    4. Avatar de pvin
      pvin

      @ sentier 198.
      sur ma dernière phrase : « Enfin sur, l’Autre si vous payez pour en savoir plus… »
      Il y a avait un lien sur le terme « l’Autre » qui, incident technique ou décision du modérateur, n’est plus.
      Ceci rend la phrase énigmatique. Ce lien renvoyait à un colloque payant sur l’Autre ce week-end à Paris.

    5. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ pvin
      Le lien ne marchait pas (pas d’URL). Postez-le de nouveau.

    6. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @pvin :

      Ma référence à la notion de « personne morale » visait la position juridique ( de droit privé ou de droit public ) qui outre ses avantages indéniables en matière de souplesse entrepreneuriale , présente en droit français, mais je le pense , aussi en droit international ,un « avantage » considérable : celui de ne pas être « personnellement  » ( personne physique ) légalement contraint de rembourser , par exemple lors d’une faillite de l’entreprise , ses créanciers , par la vente de ses biens propres . Ce qui était encore le cas il y a quelques jours en France pour les artisans et une majorité de professions libérales . Avant que Sarkozy n’efface cette exception qui faisait mauvaise conscience aux entrepreneurs de rangs supérieurs .

      Ma référence au mépris des salariés et à leurs syndicats , visait le projet de loi sur la modernisation ( une de plus) du dialogue social dans les TPE , sur lequel le gouvernement après y avoir fait une place aux syndicatss , vient de tirer brutalement l’échelle . Le lobbying patronal à l’Elysée semble plus violent que la bonne volonté affichée à Zermatt !

      Pour ce qui est de mettre ses godasses sur une table basse , ça ne me parait pas être digne d’un combat capitalo – socialiste, et le simple savoir vivre ( même fatigué ) aurait du vous éviter l’alibi d’une incompréhension de langue .

      Il y a bien des façons de se faire comprendre et apprécier .

    7. Avatar de Pvin
      Pvin

      @ Julien Alexandre, Merci de votre attention. Sentier trouvera son chemin. Bon courage dans votre tâche, j’en sais l’aspect ingrat et parfois les états d’âme de censeur.

    8. Avatar de Pvin
      Pvin

      @Juan Nessy
      merci de ces précisions; c’était bien méli-melo puisque la notion d’avantage est là. Je découvre que les petits étaient maltraités au prix de la mauvaise conscience des grands. L’égalité soulage donc tout le monde ! Certains artisans et professions libérales n’atteignent pas le smic. C’est déjà une faillite.
      Même à concevoir la permanence de la lutte des classes dans les TPE, je peine à imaginer avec la promiscuité des liens quotidiens la mise en scène des formules déjà rodées pour une autre échelle d’entreprise. Mais bon, l’habilité pour chacun à jouer des divers rôles qu’il occupe dans sa vie est souhaitable. Tant que le chacun ne se la joue pas.
      Il y a de l’indécidable dans ma lecture de votre phrase sur les godasses. Est-ce de la désapprobation bcbg ou du pince sans rire. Votre présence sur ce blog me fait pencher pour la seconde option. La même scène serait improbable à La Havane, et la rigueur teutonne transcende le combat évoqué.

  2. Avatar de louise
    louise

    Oulala !

    Le blog débloque, les commentaires sont mal rangés, va faloir faire le ménage.

  3. Avatar de lemar
    lemar

    Nombreux sur ce blog souhaiteraient voir émerger un système économique, politique et social dans lequel les règles du jeu seraient fondamentalement différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui.
    Pour suivre le précepte de Gandhi rappelé par Toto, est-il possible ou plutôt utile de donner l’exemple en vivant comme si nous étions dans un monde différent, que nous appelons de nos vœux ?
    Pour prendre un exemple personnel, je suis un fervent défenseur du vélo et je peux théoriquement aller au travail en vélo. Le problème est que rien n’est aménagé pour et chaque fois que je me décide à lâcher ma voiture, je manque me faire écraser dix fois et je suis totalement intoxiqué par les gaz d’échappement. Ce type d’exemple est très facile à multiplier.
    Nous sommes tous à des degrés divers compromis en vivant dans ce monde. Je n’achèterai jamais d’actions, par principe, mais je roule en voiture parce que tout m’y incite et que le prix à payer pour faire autrement me semble trop élevé. Malgré ma volonté constante de mettre mes actes en accord avec mes idées, il est trop couteux d’être totalement vertueux.
    Je milite pour l’établissement de nouvelles règles, où la vertu serait récompensée et non découragée.
    Demander aux organisateurs de cette conférence et aux participants de la faire à Créteil dans un hôtel 1 étoile attenant à un gymnase serait attendre d’eux qu’ils agissent contre leur propre intérêt. Ça n’est tenable que ponctuellement, mais pas quotidiennement.

  4. Avatar de le marin
    le marin

    L’homme fortuné n’a été accepté par Jésus parmi ses disciples qu’après s’être débarrassé de toutes ses richesses…..Mais il faut admettre que tout le monde n’a pas la « vocation »… La plupart d’entre nous préfèrent laisser cette lourde tâche au « clergé »…. Un riche qui s’occupe d’un pauvre n’est pas très crédible ….par contre, un riche qui laisse tout tomber pour la « cause » aura plus d’aura, de considération et de respect de la part du peuple que n’importe quel pauvre ….
    Dans un système capitaliste, à moins de s’isoler, tout le monde contribue et participe au système : quand vous avez un compte dans une banque, quand vous jouez au loto, quand vous consommez….alors il ne faut pas que les petits porteurs se laissent culpabiliser…. Le problème c’est surtout ceux (des politiciens) qui promulguent et profitent du capitalisme, tout en ayant un discours contre le capitalisme, ce qui permet son développement et sa continuité … D’ eux ,on peut dire que ce sont des manipulateurs , des hypocrites, des traîtres vis-à-vis du peuple…

  5. Avatar de beaufou
    beaufou

    Ben ma foi,
    je ne savais pas qu’il suffisait d’etre pauvre pour etre honnete.

  6. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Les trop possédants un peu gênés aux entournures de leurs éducations religieuses , avaient aussi inventé , bien avant Zermatt ….les fondations . qui ne sont ni plus ni moins que des services publics hyper-privatisés , mis au service d’une vision prédéterminée du bien et de l’efficacité .

  7. Avatar de yvan
    yvan

    Ce qu’il y a de bien à chaque article, est que nous divergeons tellement du sujet initial que cela permet un tour d’horizon assez fantastique d’actualités et d’idées.

    Monsieur Leclerc, si vous passez par ici.
    D’après les déclarations préliminaires en vue du prochain G20, ils devraient prendre les mêmes (non-décisions) et recommencer (à ne rien faire).
    Mais bon… pourquoi changer une équipe qui « gagne ».
    J’ai par contre l’impression que l’événement est de moins en moins relayé. Est-ce votre avis..??

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Je profite d’être en fin de sujet… 😉
      Interview d’un ministre revenant de 3 jours de G20 : « Monsieur le Ministre, que pouvez-vous nous dire du G20? »

      « Fatiguant. Le rythme est soutenu et les personnalités présentes d’un trés bon niveau.
      Je n’ai réussi qu’à être 5ème à chaque parcours de golf. »

  8. Avatar de octobre
    octobre

    Bonjour

     » Une salle des fêtes  » ou  » Une sale défaite  » ?
    Notez que dans un cas on aimerait y voir beaucoup d’étoiles,
    dans l’autre un peu moins.

  9. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    @Zebu, J. Alexandre et autres aficionados du concept « d’idiot utile »…

    En quoi le fait de s’extraire de la théorie de la valeur selon Marx résout-il le paradoxe du petit porteur? Je ne discerne pas bien le lien de cause à effet… Vous, ou n’importe qui d’autre qui soit attaché à cette notion « d’idiot utile » – particulièrement hautaine à mon sens – pourrait-il s’expliquer clairement, une bonne fois pour toutes, svp!? (je rappelle que l’objection ici présente attend toujours d’être réfutée, avis aux amateurs.)

    Nous tous, en tant que consommateurs qui, faut-il le rappeler, sommes responsables directs ou indirect des chiffres d’affaire de toute entreprise commerciale, ne sommes nous pas les idiots utiles du système à une certaine échelle? Le simple fait d’être salarié d’une entreprise – et donc de lui permettre de fonctionner – ou plus subtil, de payer des impôts (cf. ceci) ne nous rend-il pas totalement serviles, au moins autant que le petit porteur qui semble pourtant, à vous lire, porter l’essentiel de la responsabilité de la misère du monde sur ses épaules?

    Et par conséquent, n’est-ce pas la notion même « d’idiot utile », apparaissant comme un formidable fourre-tout dans lequel chacun peut être classé sous tel ou tel aspect de son activité socio-économique, qui finit par ne plus avoir aucun sens? « Idiot utile » n’est-il pas en fait le mode de désignation politiquement correct du con, dont chacun sait qu’il peut toujours l’être pour quelqu’un d’autre?

    Cette notion d’idiot utile me paraît en fait à ce point universelle qu’elle ne peut absolument rien expliquer. Mais je suis tout disposé à recevoir des précisions de nature à changer ce point de vue… Si ce n’est pas trop vous demander…

    P.S. Je précise que je ne suis pas petit-porteur, et que l’agacement qui transpire de ce post est plutôt du à l’invisibilité qui semble frapper l’objection que j’ai initialement faite à ce sujet. Cet agacement ne serait au demeurant pas tel si c’était la première fois qu’un argument semblant valide est consciencieusement ignoré par les protagonistes, ce qui est à mon sens bien pire que la plus cinglante des réfutations. En somme, on semble dire: « ça ne vaut même pas la peine qu’on y réponde »… Et bien, si c’est le cas, dites-le, au moins les choses seront claires pour tout le monde.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      @ Dissonance :
      oups, doit y avoir méprise …
      Je ne suis pas un aficionado du ‘concept’ d’idiot utile .. ??
      Même si je partage la légitimité à ce que ce type de ‘concept’ puisse être appliqué aux ‘petits porteurs’, dans le sens où ils JUSTIFIENT l’existence du système. Le terme, sans doute, peut prêter à confusion …
      Sur ce point, je viens ‘ailleurs de lire un très bon article (as usual) dans la dernière livraison du Monde Diplo de ce mois, sur l’oligarchie financière (voyez que je ne suis pas complètement hostile aux thèses marxistes … 😉 ) :
      « « Plus les électeurs sont actionnaires, plus ils soutiennent les politiques économiques libérales associées aux républicains. (…) 58 % des Américains ont un investissement direct ou indirect dans les marchés financiers, contre 44 % il y a six ans. Or, à tous les niveaux de revenus, les investisseurs directs sont plus susceptibles de se déclarer républicains que les non-investisseurs (10). » »
      http://www.monde-diplomatique.fr/2010/06/HALIMI/19180
      L’article intègre une citation de F. Lordon :
      « « Asservis à la finance depuis deux décennies, les gouvernements ne se retourneront d’eux-mêmes contre celle-ci que si elle en vient à les agresser directement à un point qui leur semble intolérable », annonçait le mois dernier l’économiste Frédéric Lordon (11). »

      Dans un certain sens, on pourrait reprendre cette assertion et l’appliquer aux petits porteurs : les petits porteurs ne se retourneront d’eux-mêmes contre celle-ci que si elle en vient à les agresser directement à un point qui leur semble intolérable. Mais pas avant.
      D’où le concept « d’idiot utile » : qui légitime l’existence de ce type de système et bloque toute transformation, autre que radicale, de par la concomitance entre les ‘statuts’ d’actionnaires et d’électeurs (et de salarié, le plus souvent). Tout est ainsi verrouiller, ce qui explique l »incapacité du système américain à se réformer : les électeurs-actionnaires deviendraient fou, en l’absence de système alternatif. OR, TINA !! Donc, on continue …

      Pour ma part, je parlais plus de l’approche de Paul Jorion quant à la nécessité de dépasser Marx sur la plus value, à savoir la reprise par celui-ci des théories libérales se fondant sur le travail (cf. ‘Le prix’ et la conception aristotélicienne de la formation des prix : ‘statuts sociaux’, en particulier, en lieu et place de l’exploitation de la ‘force de travail’, qui exclue les rapports de force sociaux, un comble pour une analyse dialectique !!).

      Cordialement.

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Zébu, je vous remercie sincèrement, pour m’avoir enfin fourni une réponse circonstanciée – même si je n’en partage pas entièrement l’analyse – Dommage qu’il m’ait fallu pour obtenir satisfaction faire preuve d’une telle virulence.

      En fait, lorsque j’évoque le paradoxe du petit porteur, ce n’est pas pour réhabiliter Marx, mais pour mettre en évidence que le modèle de Paul recèle exactement le même type d’incongruité que ce qu’on observe déjà chez Marx avec le bourgeois socialiste et le prolétaire capitaliste.

      Or, de quoi est-il question dans le billet à l’origine de cette discussion, sinon de la défense par Paul du bourgeois socialiste? Ainsi, lorsque Pierre-Yves D. amène la notion d’idiot utile pour désigner le petit porteur, il désigne par ricochet les structures de même type qu’on retrouve chez Marx. En l’occurrence, nos braves bourgeois évoquant l’avenir social du monde dans un cinq étoiles…

      Voilà pourquoi je persiste à penser que la notion d’idiot utile soit tout à fait délicate à manipuler, et au demeurant très faible pour ce qui est d’expliquer quoi que ce soit. Les gens n’agissent pas par idiotie, jamais. Si l’on en est réduit à cette conclusion, c’est qu’on a simplement pas compris leurs motivations, ce qui ne signifie pas qu’elles n’existent pas.

    3. Avatar de liervol
      liervol

      Le petit porteur est un petit spéculateur et rien d’autre, ne me dites pas que le plus souvent il ne rêve pas de voir ses titres flambés pour les revendre et qu’il n’en a rien à faire du long terme, il n’est en rien un investisseur et si telle entreprise voit son action monter parce qu’elle vient d’annoncer des licenciements et donc plus de profits à venir à court terme, il est le premier à regarder combien il a gagné sans se préoccuper une seule minute des salariés.

    4. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Dissonance,

      « Idiot utile » est une expression un peu provocatrice et vous avez raison d’ajouter qu’à d’autres types de situation on pourrait aussi l’appliquer.

      L’idiot utile c’est celui qui pense faire une chose mais en réalité contribue à tout autre chose. C’est donc avoir une fausse représentation des conséquences sa propre pratique. Pour la théorie marxiste une classe sociale existe en soi et pour soi, c’est donc une définition tout à fait univoque. La classe des prolétaires parce qu’elle sait qu’elle est exploitée lutte contre son exploitation.

      Avec l’approche de Paul Jorion, combinatoire, qui s’apparente à la théorie des champs de Pierre Bourdieu, un même individu peut appartenir et « jouer » sur plusieurs champs à la fois. Dans cette optique les champs des investisseurs et les champs des salariés constituent deux sous-champs du champ global de l’économie. Cela explique pourquoi la contradiction sociale n’existe pas seulement entre classes antagonistes comme dans la théorie marxiste, mais aussi traversent les individus eux-mêmes. Bourdieu fait appel au concept d’illusio pour définir ce rapport particulier que peut avoir un joueur dans un certain champ lorsqu’il s’imagine jouer à chances égales avec les autres joueurs alors qu’en réalité il occupe une position aliénée que trahit sa fausse représentation de la structuration des champs socio-économiques.

      J’employais ainsi l’expression idiot utile moins pour désigner une contradiction par rapport à une classe d’appartenance — puisqu’en l’occurrence, les frontières entre classes ne sont plus aussi étanches, que par rapport au fonctionnement du système dans sa globalité et de la connaissance que l’on en a.

      Le salarié-investisseur est comme contaminé par la logique capitaliste alors que les dés sont pipés. Les petits porteurs comme leur nom l’indique sont trop petits pour peser dans les décisions des entreprises.
      Les associations des petits porteurs ont beau de temps à autre donner de la voix mais les voix de ces actionnaires comptent pour du beurre. Comme les autres salariés les petits porteurs peuvent subir le chômage, les délocalisations et tutti quanti. Mais tant que le système fonctionne ou donne l’illusion de fonctionner encore, ces petits porteurs apportent leur caution au système en apportant quelque crédit au bien fondé de la rente capitaliste, laquelle génère pourtant mécaniquement son lot de perdants, que ce soient des salariés ou des Etats.

      J’avais ainsi surtout un tête le contexte actuel de la crise qui met à nu les contradictions du système, lesquelles traversent plus que jamais les esprits, si bien qu’elles commencent à affleurer au niveau des consciences, y compris par les petits porteurs dont certains commencent à s’interroger. Les petits porteurs n’avaient jusqu’ici qu’une vague idée des rapports de forces qui décident des cours de bourse jusqu’à ce qu’on leur apprend que les marchés sont manipulés.

      Pour leur majorité d’entre eux c’était juste une épargne qui donne de meilleur gains. Ils agissent ainsi en méconnaissance de la nature prédatrice du capitalisme. Non seulement ils peuvent tout perdre, comme ceux qui avaient investi dans des fonds de pension, mais surtout ils agissent en homo œconomicus qui n’ont pas l’idée que c’est en agissant sur les rapports de forces définis au sein de la triade des agents du capitalisme, et donc en instaurant de nouvelles règles collectives, qu’ils auraient les revenus les plus pérennes pour eux-même et leurs progénitures.

      L’idiot utile en tant que cette notion se rapporte à une fausse représentation de la réalité sociale, l’idéologie pour Marx, se retrouve en effet chez Marx mais il me semble que Bourdieu et Jorion rendent mieux compte du phénomène car les rapports sociaux n’y pas rapportés aux seuls rapports de production.

      En conclusion : les agents peuvent avoir motivations mais il n’en demeure pas moins que ces motivations peuvent ne reposer que sur l’illusion, et c’est en cela précisément que je disais qu’il y a des idiots utiles. Bref, il s’agit surtout de méconnaissance, d’ignorance, pas de stupidité pure et simple.

    5. Avatar de Fab
      Fab

      « Nous tous, en tant que consommateurs qui, faut-il le rappeler, sommes responsables directs ou indirect des chiffres d’affaire de toute entreprise commerciale, ne sommes nous pas les idiots utiles du système à une certaine échelle? Le simple fait d’être salarié d’une entreprise – et donc de lui permettre de fonctionner – ou plus subtil, de payer des impôts (cf. ceci) ne nous rend-il pas totalement serviles, au moins autant que le petit porteur qui semble pourtant, à vous lire, porter l’essentiel de la responsabilité de la misère du monde sur ses épaules? »

      Observons… A ce stade, pas de réaction. Étonnant non ?

      Et bien, pas tant que ça ! C’est la limite de l’analyse : son cadre. Alors pour changer de système, de paradigme, c’est pas gagné ! C’est du bricolage, et tout le monde y trouve son compte, l’idiot utile comme l’autre.

      Il y a comme ça ça parfois des questions que vous pouvez poser mille fois mais qui resteront sans réponse. Même si elles sont lues, le cerveau n’est pas programmé pour les accepter telles qu’elles sont formulées. C’est la servitude volontaire : les idiots utiles n’en ont pas le monopole.

    6. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Pierre Yves D.

      Merci de nous permettre d’avancer sur ce sujet 🙂

      Sur l’ignorance des petits porteurs:

      Elle est concevable en soi bien entendu, mais peut n’être aussi que la conséquence de délits d’initiés commis par des investisseurs abusant d’une position privilégiée dans le marché, auquel cas la perspective est inversée, l’ignorance des petits porteurs devenant alors elle-même l’illusion puisqu’elle n’existerait pas si la loi était respectée par tous. A moins que le délit en question ait été aboli, auquel cas pardon, je n’en étais pas informé.

      Sur les pertes potentielles:

      Il n’existe qu’un seul cas dans lequel la valeur d’un portefeuille d’actions tombe à zéro, à ma connaissance, c’est lorsqu’une entreprise cotée met la clé sous la porte. Qui plus est, le détenteur d’un tel portefeuille ne devient pas subitement débiteur de qui que ce soit par ce seul mécanisme, il faut qu’il le soit par ailleurs (en achetant ses actions via un emprunt, par exemple). En dehors de cela, les pertes occasionnées par la chute d’un cours ne sont que virtuelles (tant que les actions ne sont par revendues) et circonscrites (seul le capital initialement investi disparaît).

      Si bien que l’affirmation  » ils peuvent tout perdre » – sous-entendu « par le seul effet de leur mauvais placement » – me paraît un peu abusive. Au pire, ils perdent leur placement. Ceci dit ils auraient pu le perdre exactement de la même manière (avec un risque peut-être plus élevé) en jouant frénétiquement aux jeux proposés par la FdJ, sauf que dans ce cas là personne n’aurait rien trouvé à redire…

      Sur « l’État perdant », je vous renvoie ici.

      Pour le dire autrement, l’État – ou plus précisément ses dirigeants, ainsi que ceux qui les ont élus – se considère lui-même comme une entreprise (ou comme un investisseur), et fait ainsi explicitement le choix d’être capitaliste.

      Ainsi, des « pertes » tels que les licenciements de masse dans la fonction publique ne sont vues comme telles que du point de vue des usagers, parce qu’ils en ressentent les effets notamment en termes de qualité de service. Mais du point de vue de l’État en revanche, il s’agit comme pour ses « congénères » de « rationaliser » l’activité.

      En clair, le choix d’orientation de l’État, autant que son jugement par la population, sont purement idéologiques: Ils témoignent des différentes conceptions qu’on peut avoir sur la raison d’être de l’État. Pour ceux (comme moi) dont le propos est de dire que l’État existe pour défendre l’intérêt général, la période actuelle est effectivement une aberration complète. On doit toutefois prendre acte du fait que la notion d’État « protecteur » ne soit pas unanimement partagée, et encore que ce genre de choix soit indépendant du niveau social des individus qui le font.

      Sur le « gros morceau », la divergence entre Marx et Jorion 🙂

      Ici je dois une fois de plus saluer votre intelligibilité. La définition de classe selon Marx, « en soi et pour soi » ne m’est clairement apparue qu’à la lecture de votre explication, tandis qu’un intervenant précédent y faisait déjà mention.

      Mais alors, il faut convenir que si l’approche de Paul permet d’expliquer – de manière très incomplète à mon sens – la combinaison d’une situation (salarié) et d’un système de valeurs (capitaliste), en revanche elle ne dit rien d’une autre combinaison elle aussi existante, celle au cœur même de ce billet, que je désignais précédemment par le terme « bourgeois socialiste » (faute d’en trouver un autre qui convienne mieux).

      @liervol

      Votre approche me semble manquer terriblement de nuance.

      « Le petit porteur est un petit spéculateur et rien d’autre[…] »

      Autant je suis près à convenir de l’existence de ce genre d’individus, autant dire qu’il n’y en a aucun autre… C’est une vision bien trop monolithique de l’humanité pour que j’y souscrive.

      « Ne me dites pas que […] »

      Je ne vous le dirai donc pas. 🙂

      Toutefois à vous lire je me pose la question suivante: Si les petits porteurs ne sont en aucun cas investisseurs… Qui d’autre qu’eux mérite mieux ce titre? Les banques? D’autres institutionnels? Georges Soros? 🙂

      Ou alors faut-il considérer que le principe même d’investissement ne soit qu’une illusion, auquel cas la proposition de Lordon de fermer la bourse soit la seul option envisageable pour mettre un terme au massacre?

  10. Avatar de sentier198
    sentier198

    @ pvin 4/06 14h…

    « ..elle est dialectique au mode de production… »

    là , il faudrait étre sùr de ne pas étre dans le malentendu sur le sens des mots….

    la logique binaire (qui est devenue post-cartésienne dans les cultures occidentales , cad avec un sur-codage de l’inviduel) que necessite la dialectique me semble en effet totalement dépassée , donc incapable de « produire » le matériel théorique dont nous avons besoin pour « sortir » de la crise dans laquelle nous nous enfoncons (la strate superficielle de la confiance en un dispositif réglant les échanges humains (les monnaies , la finance..) de facon juste est complétement défoncée depuis 20 ans , la confiance en un dispositif politique « démocratique » est « vérolée » de toute part par la mise en évidence d’une corruption pan-planétaire).

    je dis que c’est « dépassé » , dans la mesure où ce n’est plus opératoire , donc inutile , voire néfaste…
    on n’en a plus besoin ….voire , il vaut s’en « débarasser » avant que ne cause trop de dégats..

    les philosophes du XIXeme ont ouvers la route , puis les Humanistes du XXeme.

    je comprends que l’homme occidental (et encore les <35ans me semblent de moins en moins concernés heureusement , c'est là que réside mon espoir) s'accrochent avec une certaine anxiété à ce qui lui a donné sa consistance depuis 3000 ans…c'est tout à fait humain…

    il va falloir en "lacher" un peu , si nous ne voulons pas précipiter le reste de la planète dans la destruction…

    cordialement

  11. Avatar de liervol
    liervol

    Quand les trois sources de la liquidité se tarissent avec la crise :

    La crise actuelle, que l’on qualifie de systémique, peut aussi être présentée comme le tarissement simultané des trois sources de la liquidité. Dans notre société financière moderne, celle-ci a trois sources.

    PLUS/MOINS DE LIQUIDITE EN SUIVANT :

    La première, la plus connue, est le crédit bancaire.

    Selon la loi bien connue qui veut que «?les crédits font les dépôts?», tout crédit nouveau octroyé par une banque commerciale correspond à une création de monnaie. Tout remboursement de crédit, à l’opposé, détruit de la monnaie et donc de la liquidité.

    Depuis longtemps, les banques, parce qu’elles détiennent le pouvoir de créer la monnaie, sont très réglementées. Elles doivent respecter un ratio qui rapporte leurs fonds propres aux crédits octroyés (ratios Cooke, devenus Donough).

    Commentaire : Ce qu’il faut savoir pour évaluer correctement une valeur bancaire d’un point de vue financier et boursier….. (cliquez sur le lien)

    Dans le sillage des différents G20, le Comité de Bale, qui édicte les règles prudentielles aux banques européennes, est en train de les durcir. L’effet potentiel sur la capacité des banques à faire crédit à l’économie fait l’objet d’une controverse entre les banques et notamment la Banque des règlements internationaux (BRI), et les régulateurs. Dans tous les cas de figure, tout le monde s’accorde pour dire que le durcissement des règles prudentielles se traduira par une raréfaction du crédit pour les acteurs de l’économie, et donc une restriction de la liquidité, de la monnaie en circulation.

    Régulation Bancaire : Objectif Bale 3 (cliquez sur le lien)

    La deuxième source de liquidité est la liquidité « de marché ».

    Le meilleur exemple est probablement le crédit « automatique » que tout acteur de marché obtient lorsqu’il achète à terme des actions, avec un levier de 5 : il peut sur le marché du Service à Règlement Différé (SRD) prendre un engagement à terme 5 fois supérieur au solde de son compte. Ce levier est bien plus considérable sur les marchés de gré à gré, qui ont été tant critiqués dans la crise actuelle. La volonté des politiques et des régulateurs de plus et mieux réguler les marchés, d’une manière générale, va se traduire par une réduction de leur liquidité. La réforme Obama des banques et des marchés, les initiatives allemandes maladroites sur le short selling, les attaques en règles contre certaines banques d’investissement – la première d’entre elles étant bien sûr Goldman Sachs – vont forcément réduire la liquidité de marché…

    ELLES NE S’ÉTAIENT JUSQU’ALORS JAMAIS TARIES SIMULTANÉMENT

    La troisième source de liquidité correspond aux déséquilibres des balances des paiements.

    Un déséquilibre commercial alimente la liquidité ; il est créateur de monnaie internationale. Sur ce constat l’économiste M. Triffin avait établi son fameux paradoxe : la monnaie des échanges internationaux (le dollar), pour être crédible, doit être stable ; or, pour alimenter des échanges internationaux en croissance, elle doit être émise par un pays en déficit permanent – ce qui est le cas des Etats-Unis… Mais un pays en déficit voit normalement sa monnaie se déprécier, ce qui s’oppose à la nécessaire stabilité d’une monnaie internationale… Le déséquilibre des échanges avec la Chine, depuis une dizaine d’années, et particulièrement depuis 2005, a contribué à l’abondance de liquidité. Or la crise actuelle s’accompagne d’une réduction des déséquilibres, donc de la liquidité internationale ; c’est d’ailleurs le rôle des crises de réduire les déséquilibres…

    Au total, jamais, à notre connaissance, les trois sources de la liquidité ne se sont taries ensemble. Or, le cycle de la liquidité est devenu le cycle fondateur du cycle économique. Son imbrication avec le cycle de la psychologie des opérateurs du marché financier et des acteurs de l’économie réelle n’est plus à démontrer. Le cycle de la croissance en résulte. Si, de plus, les Etats entrent dans une logique de restriction de dépense, donc d’impact négatif sur la croissance, le faible rebond économique de 2010 n’y résistera pas.

    La crise des liquidités nous annonce cette crise économique, que l’on a qualifiée comme la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale… pour 2011.

    éric Galiègue Analyste financier indépendant, président de Valquant SAS.

    http://lupus1.wordpress.com/

  12. Avatar de liervol
    liervol

    @Dissonance,

    En bourse les seuls gagnants et les seuls investisseurs réels sont ceux qui montent l’entreprise et l’introduisent en bourse, les autres ne sont que les acteurs d’un casino, et concernant les petits porteurs se sont pour la majorité la base du système pyramidale et rien d’autre, ils n’ont aucun pouvoir à tel point que lorsqu’ils décident de participer à une grande idée du genre le tunnel sous la manche ils se font plumer sinon ce ne sont que de petits spéculateurs qui essayent de revendre plus cher. Si revendre plus cher, c’est de l’investissement, nous n’avons pas la même approche, pour moi l’investissement c’est garder. Mais de toute manière vu qu’ils n’ont aucun poids, je considère simplement qu’ils sont simplement la base du système pyramidale qui ne profite qu’en haut.
    Regardez donc Natixis, ils ont vendu des actions d’une banque d’affaire donc à risque à des personnes incapables de comprendre ce qu’ils achetaient avec la promesse de voir le titre grimper.

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @liervol

      A vous lire, la modernisation ou le remplacement de l’outil de production ainsi que l’innovation et la recherche ne sont donc:

      – Soit pas à classer dans la catégorie investissements.
      – Soit peuvent invariablement se passer d’une ouverture de capital pour être financés.

      Pourtant, si les fonds propres de l’entreprise sont insuffisants, que les banques refusent de consentir un prêt et que les primo-actionnaires ont les poches vides, comment l’entreprise peut-elle parvenir à mener ce types de projets?

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