Je ferai partie demain d’une table-ronde sur le thème : « Finance to serve the economy » : que la finance serve l’économie, au Zermatt Summit, qui se tient du 3 au 5 juin dans la petite ville suisse du même nom. Les autres participants à cette table-ronde seront William Inboden du Legatum Institute, Olivier Le Grand de BNP Paribas, Julien Pitton de l’International Standardization Organization (ISO) et Nouriel Roubini, Professeur à la New York University.
Vous pourrez vous faire une idée des objectifs du « sommet » : « humaniser la globalisation », en vous rendant sur leur site. Personnellement, je résumerais son thème de la manière dont j’ai eu l’occasion déjà de l’exprimer précédemment : « mettre fin à l’extraterritorialité morale de la finance ».
Un petit train vous mène sur un parcours de quelques kilomètres de Täsch, un peu en contrebas dans la vallée, où vous abandonnez votre véhicule, jusqu’à la bourgade libérée des automobiles qu’est Zermatt. Je suis tombé dans la gare sur Christopher Wassermann, l’organisateur du « sommet ». Il m’a rapporté, je ne crois pas le trahir en disant qu’il en était affecté, la question d’un journaliste : « Est-ce éthique de critiquer la finance dans un hôtel cinq étoiles (le Grand Hôtel Zermatterhof) ? »
Une question de ce genre est très intéressante par ce qu’elle trahit chez celui qui la pose : elle révèle le même venin qui avait accueilli la décision allemande d’interdire les positions nues sur les ventes à découvert. La meilleure façon de répondre à une question de ce type c’est, me semble-t-il, de renvoyer la balle à celui qui la pose : « Je suis personnellement sans opinion, mais dites-moi donc votre chiffre. Qu’est-ce qui serait mieux : un hôtel une étoile ? deux étoiles ? trois ?… »
Mais il ne s’agit bien entendu pas là d’une vraie question : c’est en réalité un avertissement. Ce que cela dit, c’est ceci : « Il n’y a que les gueux pour vouloir se mêler de la manière dont la finance mène son business. Quand on est du genre à fréquenter les hôtels cinq étoiles, on s’abstient de cracher dans la soupe ».
C’est vrai que les gens honnêtes doivent être rares dans les hôtels cinq étoiles. Le seul problème c’est, comme le dit Wassermann : « On voulait une salle de conférences qui soit assez grande ».
216 réponses à “L’éthique en finance : combien d’étoiles ?”
Financiers ou « critiques reconnus » de la finance, nous appartenons finalement au même monde. Alors … .
Mais la confiance ne se marchande pas.
Ce forum est initié par la fondation Ecophilos : « . On trouve entre autres dans ses partenaires des établissements universitaires, des écoles de commerce (Essec, …), le CJD (centre jeunes dirigeants d’entreprise), le GRLI.
Beaucoup de ces entités, à la première desquelles Ecophilos, sont liées au domaine du religieux. L’un des organisateurs du forum et vice-président de Ecophilos est le père Nicolas Buttet, chantre du renouveau charismatique.
Religieusement ou non, la volonté commune affichée est de mettre l’économie au service de l’homme. Super, très belle ambition à laquelle on ne peut qu’adhérer.
On peut néanmoins imaginer d’autres buts non dits :
1. Les vrais croyants chrétiens sincères qui s’en mettent plein les poches doivent avoir de sacrés problèmes moraux quand ils voient l’évolution des choses. Ils ne peuvent pas être complices d’une paupérisation trop voyante de la société.
2. Le système actuel explosera socialement si aucun lest n’est lâché en faveur « du peuple »; certains formateurs des futurs élites dirigeantes en sont conscients.
Tous ces gens cherchent donc à améliorer le système économique. Encore une fois, très bien, ce qui peut être pris doit l’être, et Paul Jorion a raison de répondre à leur invitation et d’apporter ses idées.
Mais fondamentalement, ces philanthropes chrétiens ou non sont-ils prêts à remettre en cause leur position dominante et faire eux-mêmes des sacrifices ? Le choix d’un palace de Zermatt comme lieu de ce forum donne quelques pistes, et la question du journaliste qui peine tant l’organisateur (membre de Ecophilos) me semble tout à fait pertinente.
Bien vu, Jean-François.
Merci pour votre éclairage, il apporte en effet quelques précisions à l’ambition des organisateurs. Le CJD s’est toujours voulu être un « laboratoire » d’idées, mais, au final rien de bien concret n’est sorti de là si ce n’est quelques visions « sociales » souvent sans réelle portée mais la sincérité des membres n’est pas en cause. L’intérêt de ce genre de mouvement est cependant qu’il amène des réflexions et, de réflexion en réflexion, on peut changer de direction…
Pour autant, en lisant ce que chacun ici a compris des symboles agités on trouve essentiellement le credo du « développement » occidental:
Richesse, propriété, et par dessus tout « liberté ».
C’est un miroir qui nous est tendu.
Pourtant, notre vision des choses est bien artificielle et notre monde avec. Et, je ne puis m’empêcher de citer O Spengler qui met le doigt sur ce qui forme l’essentiel de notre pensée actuelle. « la citée de la pensée déracinée, qui capte les courants vitaux du sol et les consume en elle-même./…/.Là (où) règne le « luxe » et la « prospérité », concept sur lesquels ceux qui n’en profitent pas se méprennent envieusement./…/(Pour tancer) « Dans ton dévouement à Dieu, c’est Dieu qui te sert. »//.. »
Cette dernière phrase mériterait d’être débattue en préambule.
Partis à la recherche du mouvement perpétuel nous sommes tout à coup frappé d’un doute.
Pour autant, serons-nous jamais lassés de ce crédo machiniste qui vaut désormais à lui seul nécessité spirituelle ? Ne pensons-nous pas que la recherche technique tient la clé de notre futur et que les imbrications politiques, technologiques, économiques et stratégiques sont indissociables ? Pouvons-nous imaginer qu’il puisse y avoir une autre route que celle que nous empruntons à toute allure ? Enfin, cette concentration toujours croissante de la richesse entre quelques mains n’est-elle pas le fruit de cette culture urbaine, de la cité, qui porte en elle la volonté de puissance ? Comment se satisferait-elle de frontières et de limites à l’exercice de cette puissance ?
Nous avons brisé tant d’autres cultures riches de savoirs authentiques. Un jour elles renaîtront; il en reste encore des témoignages, en voici un parmi bien d’autres:
Pieds nus sur la terre sacrée de T.C. McLuhan.
Je vous rejoins sur cette ligne de pensée .
Au passage je pense que quelque soit les » recommandations » faites en suite du séminaire , ceux qui n’auront pas envie de les suivre , ont devant eux un boulevard pour déconsidérer les participants . Tous les élus savent qu’un effet d’image , même et surtout s’il est sans rationnalité , peut anéantir le plus pertinenet des projets .
J’ai remarqué aussi que la participation de syndicalistes semble se limiter à …la CFTC .
Ce genre de grand messe ( il y a d’ailleurs un concert prévu à l’église ) me rappelle étrangement toutes celles que j’ai du avoir à suivre ( et parfois officier ) lors des nombreuses » modernisations » envisagées sur ces vingt dernières années ,dans l’administration dans laquelle je sévissais .
Et qui ont abouti à sa presque disparition ( programmée , mais je l’ai compris avec retard ) .
Je souhaite que cette messe soit dans ce cas le Te Deum du capitalisme , là où l’ambition sous jacente semble être de le rendre éthico- socialo-libertaro compatible ( cf l’ambition de réviser » l’impact sur la personne de la conduite du capital global ) .
Tiens , global vous avez dit ( ou traduit ) global , plutôt que mondial ?
J’attends le jour où plus que d’humaniser la globalisation , on s’attachera à mondialiser l’humanisation .
Cétait l’ambition d’ Amnesty international , avec des objectifs et des mécanismes de suivi , là aussi . Résultat faiblard , même si action nécessaire .
Contre le capital ( surtout « global » !) , il faudra d’autres forces que celles d’entrepreneurs trop longtemps collabos ( et souvent depuis 30 ans capitalo-entrepreneurs ) , alliés en cette circonstance à quelques forces religieuses qui devraient faire leur aggiornamento sur la compatibilité du spirituel et du temporel . Parlera -t-on de l’intérêt permis par la religion juive , exclus par d’autres ? de banques à la sauce musulmane ?
Jaurès aurait il été invité à Zermatt ?
Je ne crois pas .
Sur le site de La Fondation Ecophilos, cette phrase: « l’épanouissement de la personne humaine ne s’oppose en rien aux intérêts économiques de l’entreprise ». Ces mots choisis me laissent dubitative… « Epanouissement »…non, ça me rappelle certains mouvements émancipateurs… . »Epanouissement personnel »… non plus…, décidemment je n’aime pas beaucoup ce mot, ni cette combinaison de mots d’ailleurs. « Personne humaine »… individu, individualisme… non plus… . « ne s’oppose en rien »… ah bon?… c’est à discuter… . « Intérêts »… également un mot devenu suspect, « intérêts économiques »… franchement non. « Entreprise »… mot trop utilisé, connotation trop néolibérale… autre chose… du genre, « pour une nouvelle humanité », « pour une nouvelle communion spirituelle européenne »…etc…
J’espère, M. Jorion, que vous nous ferez un bon compte-rendu de ce qui se sera dit lors de cette conférence. Bon séjour en Suisse!
La perversion, sait avoir de bien belles allures!…
Nicolas Buttet s’affirme chrétien. Ce mot renvoie à un concept du type « disciple du Christ ». Ce type a clairement déclaré dans l’évangile de St Luc chapitre 16 verset 13 « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. » Se réclamer du Christ signifie prendre ces paroles très au sérieux. Il y a une autre référence dans un autre évangile disant quelque chose de très proche.
J’interprète cette citation comme une injonction du Christ à choisir entre l’argent et Dieu. Les deux ne peuvent pas cohabiter.
Maintenant, nous sommes dans une société où la liberté signifie laisser vivre dans son coin et selon son idée chaque humain tant qu’il ne fait du mal qu’à lui-même. Cet idéal ignore tous les échanges entre humains. Il faut que quelque chose s’en charge. Cela ne peut plus être des personnes, ce serait une violation du principe de vie en son coin cité plus haut. Cela doit donc être des objets. L’argent est ici un outil idéal pour cette opération. (Market makers) Cet argent a besoin de règles acceptées par tous pour ne pas être perdu. C’est le rôle des politiques. C’est l’attachement aux valeurs de la droite libérale. La gauche s’occupe plus de défendre ce qui se passe dans son coin. Quand il y a des violations, des tribunaux peuvent statuer.
Cette liberté, qui prône que chacun vit dans son coin tant qu’il ne blesse personne, implique que l’argent sert de lien entre les humains. Selon cette liberté, seuls ceux qui ont de l’argent peuvent aller dans ce genre de 5 étoiles. Selon cette liberté, seuls les gueux peuvent râler contre le pouvoir de l’argent. Selon cette liberté, les gueux sont indignes de toute attention. Ils n’ont pas su se débrouiller. Selon cette liberté, ceux qui ont les moyens de s’offrir la salle d’un cinq étoiles ont su se débrouiller. Critiquer, selon cette liberté, revient à cracher dans la soupe.
Il y a là un conflit entre cette vision particulière de la liberté et ce que je pense être humain. Être humain n’est pas vivre selon cette liberté (opinion personnelle) de faire tout ce que je veux tant que je ne blesse personne. Les relations entre cette liberté et ce que je considère être humain sont contradictoires. Cette liberté exclut par principe ce genre de conférence. Elle ne peut pas avoir lieu. Être humain (idée personnelle) rend ce genre de conférence obligatoire. Pour un Chrétien, il faut savoir comment faire passer l’argent de l’état de maître à celui de serviteur. Un Chrétien ne refuse pas l’argent tant qu’il n’interfère pas avec les relations entre humains.
Cette idée est du même acabit que ce que je nomme « cette liberté » au sens de la difficulté d’application. Il faudrait arriver à dire ce que cela signifie « argent serviteur », ce que cela signifie « argent maître », comment en est on arrivé à cet état *d’argent maître ou même dieu » et comment en sortir pour remettre les humains au coeur de l’histoire. Un Chrétien n’a pas le droit de juger un homme. C’est un privilège divin. Alors il est impossible dans cette optique de dire « X est un salaud » ou « Y est u saint ». Seuls leurs actes peuvent être jugés. Il faut donc les comprendre ces actes, offrir des alternatives à ces actes ou les moyens de s’y opposer.
Tout cela est un chantier énorme, beaucoup plus grand et difficile que ce que les forces réunies à Zermatt peuvent faire. Cela n’arrête jamais un Chrétien. Il vous dira qu’il pratique l’Espérance (pas l’espoir).
Je vois d’un côté, des gens avec une vision très claire de la vie, des buts, des objectifs, des façons reconnues de résoudre les problèmes courants et même extraordinaires. C’est même une très belle illustration de ce que je comprends par « savoir asymétrique » de Paul Jorion. C’est un signe de très grande efficacité et clarté.
De l’autre, il y a une idée brouillonne de la vie, faite d’actes pas clairs, d’incompréhensions, de limites, d’incertitudes. La seule chose claire est qu’il existe un problème douloureux à résoudre. Les chemins usuels ont échoué, que ce soit du côté de la religion ou du côté des sciences humaines. Il faut un ou plusieurs autres chemins pour remettre l’humain au centre de l’histoire. Nous en sommes à essayer de comprendre ce qui se passe.
Un Chrétien, de nos jours, n’est pas dans une position dominante ou il n’est en tous cas pas catholique. Il doit choisir entre Dieu et l’Argent (Mamon). Un Chrétien a pour obligation de pratiquer la Miséricorde envers tous les êtres humains (la personne a des qualités. La question est de les découvrir et les lui faire découvrir). Cela vaut pour les financiers. Selon ce même principe, tout être humain intelligent a des idées utiles. Tout être humain peut être utile dans ce genre d’activité. Si un Chrétien voit une possibilité d’être utile dans une oeuvre qu’il juge positive, il a l’obligation d’y aller. Cela se nomme la Charité. Il est aussi écrit dans cette religion, que ses actes ont de la valeur, ses actes ont un effet non négligeable. Cela se nomme Espérance. Tout cela se base sur une affirmation « Dieu existe ». C’est la Foi.
Il y a un conflit radical entre ce que je viens d’écrire et la liberté au sens de « faire ce que je veux tant que je ne blesse que ma personne ». L’un d’eux disparaitra. Le Christianisme est perdant. Dans cette optique, la crise actuelle marque le triomphe de cette liberté.
Amer triomphe. Je situe vos accusations dans cette optique.
Joli, Cœur!
Juan Nessy fait bien de rappeler que Jaurès n’aurait pas été invité à Zermatt. Il a même été tué un an avant la conférence de Zimmerwald, qui a rassemblé les socialistes non traitres, cad non impérialistes, autrement dit pronant la révolution contre la guerre. On peut imaginer qu’il y aurait défendu les mêmes positions et que toute l’histoire du XXème siècle en eut été changée.
Maintenant, Paul n’a pas les responsabilités historiques de Jaurès… et la guerre n’est pas aussi proche. Il fait bien d’aller porter la contradiction à Zermatt.
On me reproche avec raison de faire du « name dropping »…ou plutôt de ne pas expliquer ce qui s’est vraiment passé dans le village suisse de Zimmerwald en 1915, sans Jaurès malheureusement tué un an plus tôt. Wikipedia en donne un compte rendu assez sérieux: http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_de_Zimmerwald
Donnez l’exemple est très important surtout quand on est un leader.
Votre nombre d’étoile est facile à définir, il y a le mot ‘raisonnable’ dedans.
Sois le changement que tu veux voir dans le monde, Gandhi
J’imagine que vous ne vivez pas quotidiennement dans un 5 *, par conséquent où est le problème ?
Personnellement, je n’ai aucun plaisir extraordinaire quand je me trouve dans des multi stars, ça m’amuse un peu, pas longtemps. A la limite une grange et du foin dans une bonne ambiance me font plus d’effet.
Ah, l’heureux veinard, une journée à Zermatt, je vous félicite.
Un de mes lieux de rando préféré avec un Matterhorn qui est la plus belle belle montagne des Alpes, à mon sens.
Un peu comme vous le prince des économistes le serez, le Cervin, est entouré de sa cour de plus de 20 sommets à plus de 4.000 m.
J’avais attendu plus de dix ans avant de me décider à passer un WE à Zermatt, j’avais lu toute l’histoire de la conquête du Cervin avant et ne voulais pas me rendre dans ce lieu mythique sous prétexte d’un village réservé à une autre catégorie de touristes que la mienne. Que nenni, les amoureux de la montagne y ont leur place.
Quel enchantement à l’arrivée, bien au-dessus de ce que je pouvais imaginer, nous avions bien entendu choisi un WE de grand beau, indispensable.
Demain jeudi, la météo est moyenne, je vous souhaite de pouvoir apercevoir le maître des lieux dans toute sa majesté, avec un peu de chance il vous fera un clin d’oeil entendu. Sinon retournez y DQP, je vous indiquerais alors ce qu’il ne faut pas louper.
Bonne villégiature, je suis persuadé que les étoiles de l’hôtel ne vous monteront pas à la tête.
A tous les blogueurs amateurs de nature et surtout de rando je ne peux que conseiller un séjour dans ce lieu magique.
Question vicieuse et deplacee.
Allez donc demander aux personnes qui connaissent leur metier au point d’avoir 5 etoiles dans leur etablissement si ils se sentent frauduleux?
Il ne faut pas confondre qualite et richesse, ce serait trop d’eloges pour ces financiers calamiteux.
Devrions nous aussi leur laisser le champagne, invente par un moine sans le sous, comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs.
Ils ne le meritent pas, reprenez un peu de ce qui nous appartient a cette conference Monsieur Jorion.
@ Yvan
» On finit par être blasé de voir et d’entendre la vérité et que rien ne change. »
Une vérité que j’aurais souvent vu et entendu et qui me permettrait toujours peu de mieux voir
le petit changement dans les choses, serait-ce vraiment bien une bonne vérité pour moi ?
Pourquoi le monde ne change toujours pas à travers moi sans doute parce que je n’arrive toujours pas à mieux saisir le petit mouvement de changement dans les choses, le grand mensonge de notre vie à tous. Mais qui porte donc les meilleures lunettes de nos jours Alain Afflelou ?
» Je l’ai écrit il y a peu ici : les commentaires vont se radicaliser… »
Comme cela arrangerait tellement les affaires de certains. Je vous préviens si vous me parlez encore une fois de la panse trop pleine de certains Evèques vous ne me verrez plus du tout déconner de sitôt avec vous compris ? Je ne voudrais pas non plus me sentir complice plus tard d’avoir inciter les gens au cannibalisme au nom même du changement, du boire et manger.
« serait-ce vraiment bien une bonne vérité pour moi ? »
Oui. Car cela permet de se faire moins avoir par la propagande actuelle. La pilule rouge de Matrix.
« Comme cela arrangerait tellement les affaires de certains. »
Ca, c’est clair… Diviser pour mieux régner est tellement facile.
Et compte sur moi pour mettre les pieds dans le plan si je sens une quelconque manipulation politique sur le blog.
Concernant les religieux en général… Juste entre nous, les nazistes ont juste repris les principes de base de propagande, puis, les commerciaux.
Et ceci sans aucune volonté de point Godwin, car tout le monde est toujours prêt aux pires bêtises pour vendre sa camelote.
Va en paix, et, surtout, observe pour mieux informer. Nous avons une croisade à gagner.
Je ne vois aucun intérêt à ce que Paul aille dans ce genre de conférence huppée. C’est un peu comme si Marx allait discourir chez Rotschild et Rockefeller.
Au mieux, il va rester droit dans ses bottes et se faire mépriser. Au pire, il va commencer à se rapprocher des idées des puissants (c’est bien pour cela qu’on l’invite sans doute: comment faire pour sauver le système et qu’on reste puissants). Je ne crois absolument pas qu’ils puissent réellement écouter ce que Paul a à dire et moraliser leurs opinions.
Une solution démocratique vient du bas, pas du haut. C’est donc aux gueux qu’il faut aller parler.
@ Moi
Pas d’accord avec vous, Moi (pour une fois).
1/ Sur la liste, il y a tout de même des progressistes
2/ Si on ne prêche que les convaincus (stratégie de confort adoptée par un certain nombre de critiques radicaux de gauche, suivez mon regard), on ne fait rien avancer.
Si Paul a été invité, je ne pense pas que ce soit ni pour être méprisé, ni pour être récupéré, mais parce qu’il propose un éclairage sur la situation que les organisateurs estiment intéressant. Va-t-il pour autant emporter l’adhésion et « retourner » les esprits des autres participants? Certainement pas. Mais s’il arrive à instiguer une dose de doute, une petite lueur de raison dans l’esprit de quelques-uns, l’effort n’aura pas été vain.
Bilan le 5 juin.
@ Moi : je signe .( j’avais même signé avant …)
@Moi
A partir du moment où on a entériné le fait que le capitalisme était en train de s’effondrer, en quoi serait-il illégitime pour Paul de rencontrer des personnalités qui tôt ou tard arriveront à la même conclusion ?
On change d’ère historique quand l’élite tombe de haut non ?
Moi. Enfin… Toi.
Attendons le résultat, en effet. Nous sommes tous à cran actuellement. Parce que nous voulons, nous craignons, nous imaginons,…
Cooool. Je l’ai écrit récemment : ça va bien se passer.
Julien : je ne sais pas si vous faites une bonne chose en montrant trop ouvertement votre opinion.
Faites bien naturellement comme vous le sentez, mais…
Ne vous exposez pas trop, le blog a besoin de vous.
@ Yvan
Si vous dites ça par rapport à ma critique de certains intellectuels de gauche, j’assume car je leur en ai fait part directement et publiquement.
Pour le reste, c’est plutôt une réponse de Normand : pas de quoi se mettre en porte-à-faux 🙂
Oui, Moi, moi aussi, je ne crois pas que ce soit une bonne idée!
Attention, en ces temps extrêmes, on joue le tout pour le tout! Ne pas se faire piéger, écraser, récupérer, stériliser……. Bref, faut savoir ou on met les pieds!
@ Moi :
Biiiiinnnn, il me semble bien qu’il parle ‘aux gueux’, comme tu/vous dit(es) (arf, dur, la schizo pour la typo …).
Via the blog.
Via the books.
Via the conferences.
Via the press.
Non ?
Après, c’est sûr, il faut bien :
– avoir internet (et certains ne l’ont pas),
– avoir un peu d’argent pour acheter des livres (et certains ont bien d’autres priorités, vitales, un peu comme la carte mais pas bleue),
– avoir du temps et de l’énergie pour se déplacer le rencontrer quand il passe près de chez eux (oups, loupé !!) et certains n’en ont pas ou plus assez,
– acheter un journal ou même le lire dans une bibliothèque (ah ça, c’est gratuit, encore, faut en profiter) mais certains … ne savent pas lire ou n’ont jamais lu un journal.
Alors reste effectivement de faire comme au RU : prendre une chaise et monter dessus, commencer une harangue en plein centre-ville et devant les hyper-marchés.
Mais bon, les gueux, faudrait peut-être aussi se bouger, hein … 😉
PS : je plaisante, of course de lévriers. Le dilemme classique de la forme du message et du média utilisé reste toujours valable. Mais à moins de tenter les séances chamaniques (fumer « L’argent », réduit en poudre dans une pipe, par exemple), pour dépasser ces ‘filtres’ de la communication, je vois pas.
@Tous: ce que je voulais dire c’est qu’un changement n’est possible que du bas, pas du haut, ça ne s’est jamais vu sauf à changer des personnes et garder les relations de pouvoir (Lénine par exemple). Donc, quel est l’intérêt d’aller parler à ces gentleman farmers? Leur montrer comment ils peuvent sauver le capitalisme? (car il peut encore être sauvé s’ils prennent les mesures adéquates, comme lors du New Deal). Personnellement, ce n’est pas ce que je veux. On aurait quelques bonnes années où il se diraient qu’il faut équilibrer la part du capital et du revenu du travail et puis, lorsqu’ils se sentiraient en sécurité, ils redeviendraient les mêmes goinfres que maintenant. Et là je parle de l’hypothèse où Paul aurait à faire à des gens sensés qui l’écouteraient.
Finalement, je préférerais qu’ils soient stupides, qu’ils restent néo-libéraux et n’écoutent pas Paul. Je ne veux pas qu’il soit Keynes et sauve le capitalisme. Ou qu’il soit un socialiste réformiste (on a vu en quoi ils ont évolué, même s’ils ont apporté de bonnes choses au début, lorsque le rapport de forces était favorable aux travailleurs). Je veux, j’espère, qu’il soit Marx, en mieux. Un vrai libertaire. 🙂
le poing et la rose, le poing à la rose, icône un peu balourde, maladroite si ce n’était sous la lumière auréolée des discours d’alors, de rupture, venus d’un centre gauche. drôles de mariages, le romantisme nous a fait bien pâlir, si ça se représentait peut-être qu’encore… Et puis et puis, 30, 40 ans après, c’est presque ça, centre gauche avec un zeste très subtil de l’ecclésiale sursaut, là où souffle l’esprit candide de l’edelweiss, on peut comprendre, l’ivresse de l’action dans un pays qui l’enferme, à 5 étoiles je prends!
Et si , pour rebondir à distance sur une réponse que m’avait faite Cécile , c’était l’occasion d’affirmer que la richesse ( que l’on crée et que l’on consomme) n’est pas le mal , mais que le mal c’est la propriété ( la Mal-Propreté ) .
Ce qui nous renvoie à la constitution économique , mais surtout à la constitution tout court .
Ce n’est pas dans un cinq étoiles qu’il faut chercher la « mal propreté » la tête dans les étoiles mais sans aucune poussière d’étoile.
Pour la constitution, le peuple souverain décide, tous à l’assaut des 5 étoiles, enfin attendons que Paul en est profité avant de l’annexer. Bonne table,et plein de bonne chose Paul.
Pour mieux comprendre l’allusion , lire ou relire » le mal-propre » de Michel Serres .
Pour les poussières d’étoiles , ma référence est Hubert Reeves qui écrit merveilleusement comment nous sommes toutes et tous des poussières d’étoiles .
@ Tous
pour revenir sur la notion d’extratérritorialité de la finance , il me semble que l’on peut dire que c’est une fable..… , la « finance » s’appuyant toujours sur des territoires (dont l’extrème est le concept de paradis fiscal) tolérant l’anomie que necéssite son developpement , l’existence de ces espaces « paradisiaques » justifiant des politiques fiscales accomodantes (le « bouclier fiscal » , par ex:) dans les zones de droit (relatif) que sont nos « démocraties ».
Cette assemblée va discuter d’une question
qui est sans doute importante.
Et elle pourrait être un espoir pour la vie de tous
les jours des plus démunis.
Oui, les démunis,les pauvres,les sans voix,
les furtifs souvent honteux, celles qui travaillent
dur pour des clopinettes, les sans emplois,
les habitués des resto du coeur, les clients obligés
des aumônes sociales, les éternels exploités et méprisés,
ceux qui n’ont pas le luxe de pouvoir attendre,
tous ceux-là seront le sujet de vos réflexions.
Ils représentent le seul résultat tangible
d’un mirage idéologique, un échec social
consternant. Ethique ? Non, morale!
Vous ne les oublierez pas.
La responsabilité est grande.
Monsieur Jorion, quand vous écrivez : « C’est vrai que les gens honnêtes doivent être rares dans les hôtels cinq étoiles. »
C’est de l’humour ou vous pensez réellement ce que vous écrivez ?
Et vous Serge, vous êtes sérieusement naïf ou plaisantez?
J’espère surtout que vous vous faites grassement payer pour des interventions dans ce contexte afin de compenser les interventions bénévoles.
@ ghost dog
« alors là Vince, faudrait savoir…
(D’abord vous attaquer à PYD c’est une très très très mauvaise idée…grrrr, je vais essayé de rester calme).
Donc, cher Vince vous soutenez l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix mais…vous trouvez que PYD exagère quand il parle des idiots utiles pour les petits porteurs…Personnellement je le trouve encore trop gentil, les possesseurs d’actions sont des criminels, des collabos.
Tout comme vous ils sont inconscients, inconscient du fait que participer, c’est approuver, et renforcer plutôt que lutter.
Alors, mon vieux, va falloir pousser un petit plus loin votre réflexion parce que soutenir les petits porteurs (ouuuh, les méchants ce sont les banques et les hedges funds…pathétique…) tout en revendiquant la constitution pour l’économie, ce n’est même pas un paradoxe, c’est une CONTRADICTION INDEPASSABLE.
Je répète ce qu’a dit le modo ( julien Alexandre) en un peu plus argessif (désolée mais fallait pas me vénér’).
Franchement après tout le travail qui a été effectué sur ce blog pour dénoncer ce genre de raccourci stupide, ça me fait pitié de lire encore des trucs comme ça.
grrr again »
Je vais tâcher de ne pas m’emporter.
Oui, je ne représente rien sur les marchés financiers. Le forex c’est 3000 mds de $ / jour je vous rappelle. Avez vous réellement conscience des sommes en jeu au niveau mondial ? Je ne crois pas vraiment. Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte, pendant qu’on discute à l’heure qu’il est à wall street c’est par millions que les actions s’échangent, les particuliers ne tradent pas ! ils ne représentent rien sur le marché !
Qui spéculent sur les marchés 24h/24h ? Les banques, pas les particuliers ! Et ce sont les très gros porteurs qui influent sur les décisions des conseils d’administration car ils ont des réprésentants au conseil ! Faudrait se réveiller mon vieux… (sinon ghost dog : très bon film)
@ Vince
Nous vous emportez pas 🙂 Je crois qu’il y a simplement une incompréhension sur la terminologie « d’idiot utile » employé pour définir les petits porteurs. Il ne s’agît pas de dénoncer leur rôle spéculatif direct en tant que tel, car comme vous le soulignez, en volume, c’est des cacahouètes, mais plutôt de mettre en lumière leur rôle de justification d’un système : plus vous avez de monde à bord – si possible satisfait – plus il est difficile à déboulonner. Pourquoi croyez-vous que les réformes financières soient si difficiles aux Etats-Unis? Parce que 80% de la population peut être rangée sous le vocable « petit porteur »! Leur rôle d’idiot utile n’est pas tant lié à leurs actions directes car la caution qu’ils représentent pour le système.
@ julien alexandre
Vous prenez vraiment ce que dit Hortefeux au sérieux ? Je veux dire : sans rire ?
@ Vince
En temps normal, non, évidemment. Sur ce coup là, un politique (encore qu’il faille manier le mot avec précaution quand on parle de l’ombre d’un politique) qui reconnait publiquement que l’ascenseur social est une blague, j’approuve. Ca change du discours de la « réussite », du « mérite », de « l’égalité républicaine », etc. dont on nous bassine pour faire oublier la prédestination sociale.
Pour ce qui est de l’éthique une petite citation que j’ai découvert la semaine dernière de Moriheï Ueshiba(l’art de la paix):
L’économie est la base de la société.
Lorsque l’économie est stable,
la société se développe.
L’économie idéale combine le spirituel
et le matériel, et la façon la plus aisée
de commercer réside
dans la sincérité et l’amour.
Monsieur Jorion, et autres fidèles lecteurs (et lectrices), un clin d’œil aux trains : le glacier express de Zermatt à Saint -Moritz (www.glacierexpress.ch)
Aux « anciens » ici.
Je suis assez négociateur par fonction et gros boeuf par vocation. Et donc, je vais avoir besoin de vous, d’ici peu.
Ceci n’est pas spécialement à l’intention de quiconque, mais surtout de beaucoup qui commencent à comprendre.
Moi pas comprendre yvan.
bon courage pour « moraliser » le système financier, alors que le fonctionnement de la monnaie est corrupteur et pervers!
z’aurait dû inviter , aussi , Jacques Salomé .
« Au coeur des problèmes l’humain » , même que c’est un suisse qui a trouvé çà .
J’dis çà parce que c’est bel et bien la NATURE du problème qui n’est pas indentifiée.
http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=1972
« on voulait une salle assez grande »…. mais loin des gueux.
La suisse et Zermatt c’est bien trouvé!
Les mêmes invités à la mutualité, vous imaginez….
Un article garni d’esprit – j’ai beaucoup apprécié!
Et encore vous n’avez pas tout …………….. heu nous n’avons pas tout vu de l’histoire !
Les gens honnêtes dans un cinq étoiles ne sont pas si rares .
Ils peuvent être égarés , (dans le dernier palace appartenant à Mr de Rotschild où j’ai pu manger ma soupe , palace situé à côté de l’asile Sainte-Anne , les « fous » se trompant de porte d’entrée étaient la source fréquente de présences incongrues et de malentendus originaux et pas du tout malhonnêtes ) .
Des petites gens honnêtes peuvent être en sous-sol entrain de compter les petites cuillers en argent , ou entrain de compter rigoureusement ceux qui ne comptent pas .
Des personnes honnêtes peuvent être seules , ici mais loin du monde , des self-made men , qui ne doivent rien à personne sinon à leur volonté , ils sont rares , mais ils existent .
Et puis il y a les troubadours , de écrivains , il y a des mécènes et des héritières qui n’ont rien demandé , qui essaient de se cacher pour échapper aux bruits .
Et puis il y a des détectives privés et puis des conférenciers tout au long de l’année en colloque sur ce qui leur semble bien .
Mais il n’y a pas de morale à l’histoire ni à celle ci .
@ julien lexandre
« Pourquoi croyez-vous que les réformes financières soient si difficiles aux Etats-Unis? Parce que 80% de la population peut être rangée sous le vocable « petit porteur »! Leur rôle d’idiot utile n’est pas tant lié à leurs actions directes car la caution qu’ils représentent pour le système. »
C’est pas faux…
En même temps, si j’étais employé à la boite machin, sachant qu’une part des bénéfs de mon travail va chez les actionnaires, eh bien autant en être… La mentalité est très différente là bas, donc il n’est pas facile de faire une comparaison avec l’Europe (où à mon humble avis ce sont surtout les banques qui sont néfastes).
@ Vince
C’est une façon de voir les choses en effet. Une autre est d’instaurer de nouveau un rapport de force sain entre les 3 classes en cassant d’une part la consanguinité dirigeants/actionnaires introduite par les stock-options, et en bataillant d’autre part pour l’augmentation des salaires. Ce n’est évidemment pas la solution de facilité.
@Julien: C’est quoi « un nouveau rapport de forces sain »? Une trêve? Du genre, les capitalistes exploiteront raisonnablement les travailleurs?
@ Moi
Cela implique qu’il ne soit pas biaisé par une asymétrie du type 2 contre 1. 1 contre 1, c’est un rapport de force sain. Mais ça reste un rapport de force, d’accord.
Le rapport de force ne me gêne pas s’il est égalitaire. 1 contre 1 c’est correct. Mais le 1 du capital vaut-il la même chose que le 1 du travail? Ce n’est pas en séparant le capitaliste de l’entrepreneur que le travailleur sera pour autant à égalité des deux autres (même s’il est vrai que ça sera « moins pire »).
@ Moi
En réalité, c’est même plus filou que ça, car en désynchronisant les intérêts des actionnaires et des dirigeants, on peut aboutir au résultat inverse : un rapport à 2 contre 1 des dirigeants/salariés contre le capitale, pour le bien de l’entreprise.
@ julien
Pour amener les dirigeants-chevaliers dans le camp de la piétaille asservie, il va falloir faire très fort, étant donné le niveau de soumission grassement rémunérée aujourd’hui atteint . La collusion frôle la consanguinité, si ce n’est l’unité de classe!
A se demander d’ailleurs si l’inflation observée sur les rémunération, accordées par les conseils d’administration des barons du capital, n’auraient pas pour simples explications à la fois une façon de s’assurer de leur fidélité, et de compenser d’éventuels scrupules vis à vis de leur barbarie managériale! Le prix de la trahison, en quelque sorte.
Conclusion: Employés des grandes entreprises, cotisez vous pour payer vous même, et plus cher, vos patrons! Sauvez les des griffes des actionnaires rapaces! Abattez le capitalisme avec ses propres armes de destruction massive: La corruption et l’émolience de la rétribution minimale…
@Julien Alexandre :
Dans cette veine , voir en page 14 « Economie » du Monde daté du jeudi 3 juin , deux articles significatifs :
– « Pressés par les marchés , les PDG doivent faire leurs preuves bien plus vite . La durée d’un mandat a baissé de 25 % en dix ans » …
– « En France , après un court intermède , le retour du patron tout puissant « … mais « …les actionnaires , notamment les gérants de fonds , n’hésitent plus à sanctionner le cumul des mandats … »
En tous cas le gouvernement français ( suppôt du capital et des entrepreneurs ?) n’aime pas les salariés , car il fait violemment obstacle au droit à la syndicalisation dans les TPE .
Il y a des signes bien plus clairs que tous les affichages d’appel à la considération et au respect mutuel .
@ Juan Nessy
Allons donc, qu’imaginez-vous là! Le sens des responsabilités des employés et le souci éthique des dirigeants modernes et solidaires valent tous les syndicats du monde!
Rien ne peut remplacer le contact franc, direct, humain et chaleureux entre le courageux petit entrepreneur et le courageux petit employé!
Très intéressant ce débat sur les différents cas de figure du rapport de forces au sein du capitalisme.
Créer les conditions pour l’émergence d’un rapport de forces plus favorable aux salariés et entrepreneurs doit-il être une fin en soi ou bien seulement un moyen visant à éliminer le salariat comme force de production ?
Si j’ai bien suivi Paul et certains de ses billets qui y fait référence, et Zébu (3 juin, 7:09), l’idée serait que le salaire ne doit plus être expliqué comme un coût de production, ce qui implique alors la disparition de la définition classique du salaire en tant que le revenu ne serait plus rapporté au coût du travail mais à un certain rapport de forces, dépassant alors l’analyse marxiste, laquelle est encore naïve en faisant du salaire le résultat d’un calcul objectif, incapable qu’elle est de sortir du cadre économiciste.
L’approche de Paul est très judicieuse, car tout en partant d’une analyse dynamique, celle des rapports de forces et des moyens de les modifier, elle ne préjuge pas de ce qui pourrait advenir de transformations sociales, et notamment celles qui affecteraient la réalité de l’entité économique de base qu’est l’entreprise, si toutefois cette entité devait demeurer en tant qu’institution, ce qui n’est pas certain à long terme.
Je veux dire elle ne préjuge pas des nouveaux statuts de l’entreprise, des droits des travailleurs au sein de l’entreprise.
C’est une approche conditionnelle qui vise la réduction des inégalités et non pas une approche formaliste qui préfigurerait un modèle de société clé en main. Au premier abord cette approche pourrait sembler relever d’un banal réformisme. En réalité elle est très ambitieuse, radicale même, si l’on considère une situation actuelle où les inégalités ne cessent de s’accroître, mouvement auquel participent les gouvernants qui ne proposent comme remèdes à la crise que de creuser encore les inégalités en faisant des coupes claires dans les dépenses sociales.
Car il s’agit rien de moins que de renverser la vapeur. Bref, c’est une approche intellectuelle pragmatique qui s’attache à créer les conditions pour redonner à la société le pouvoir de décider ce que doit être l’économie, au lieu que ce soit l’économie qui en décide comme c’est le cas aujourd’hui. Aujourd’hui les partis socio-démocrates, j’y inclus le PS français, continuent de faire de l’économie le centre de l’explication sociale. Ils font fausse route. Cela reste de la politique engluée dans l’économie. A l’image d’une Louisiane engluée dans le pétrole.
AInsi l’idée de constitution pour l’économie avancée par Paul Jorion est dans le droit fil de cette idée de (re)placer l’économie au sein du socio-politique. Et donc aussi de l’éthique et de la morale puisque il ne saurait y avoir de Polis sans citoyens impliqués corps et âme dans la vie de la Cité, au lieu qu’il n’y ait comme aujourd’hui que des individus calculateurs, comme réduits à l’emploi de leur seul cerveau droit.
Il faudra donc une prise de conscience collective avant toute réelle transformation.
Or, admettre l’existence irréductible de rapports de forces revient à dire que le combat pour l’égalité est toujours à remettre sur le métier, ce qui est cohérent avec l’idée que nous sommes impliqués dans un combat de tous les instants. Il ne saurait donc exister de solution définitive au problème de l’inégalité, ce qui apporte un crédit supplémentaire à la proposition de constitution pour l’économie qui répond à la nécessité de rendre simplement possibles les rapports entre les membres d’une société, l’humanité s’inscrivant dans un développement historique avec ses contraintes indépassables et ses conditions nouvelles d’existence. Bref, comme l’indique Paul il reste à faire dans le domaine économique ce qui fut fait avec la démocratie pour réaliser le politique, en sorte que la démocratie s’en trouverait elle-même améliorée.
A l’inverse toute idéologie qui nie l’existence du rapport de forces — le cas libéral — ou qui prétend éradiquer le rapport de forces — la doctrine de la dictature du prolétariat — ne fait en réalité que le figer au profit d’une minorité. Tout rapport de forces ne peut se réduire que s’il est d’abord reconnu pour tel, pour le combattre au niveau individuel et le réguler au niveau collectif en instaurant de nouvelles règles.
En Suisse, il n’y a pas que des coffres forts, des comptes numérotés, des stations de ski, des hôtels 5 voir 6 étoiles et des « malakoff » (pour les connaisseurs gourmets), mais aussi d’excellentes publications tel que:
Horizons et débats
Voici un article de qualité de J. Stiglitz:
« le triomphe de la cupidité »
http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=2198
Un nouveau « sermon sur la montagne » ?
« On voulait une salle de conférences qui soit assez grande ».
un barnum venteux au pied d’un glacier ,
un amphi miteux dans une fac de zurich ,
un parc des expos plein de réverberations,
il y a plein de façon de faire cour(s) .
surtout si on veut se passer censement de gauche ,avantgardiste ou révolutionnaire ,
mais la finance helvète nourrie aux nobels d’économie yankees ne sera jamais l’école des Houches !
Merci Qui? Merci Christine!
En fin de page du projet de loi sur la régulation bancaire et financière, que l’Assemblée examine cette semaine, on fait passer en douce une extension de la titrisation des créances immobilières!
Tous les moyens sont bons pour arranger les bilans et les notes de nos Big Three bancaires! Et sous prétexte, bien entendu, de faciliter l’accès à la propriété des ménages on crée les « Sociétés de financement de l’habitat ».
http://www.marianne2.fr/Exclusif-les-banques-relancent-les-subprimes-a-la-francaise_a193573.html
http://www.assembleenationale.fr/13/projets/pl2165.asp
On attendrait surtout des dirigeants un « serment d’Hippocrate économique »
La mondialisation a rendu plus préoccupante l’amplitude des inégalités de salaires et de niveau de vie.
Mais en même temps, nolens volens, elle a permis à 20 ou 30 millions de personnes chaque année d’accéder à la classe moyenne (10 millions de chinois, les coréens dans les années 80, pas mal de brésiliens, d’indiens, …).
Mais la nature géographiquement disparate du capitalisme ne pourra s’effacer rapidement, elle persistera en raison des inerties (en partie bienvenues) culturelles & politiques. De plus elle est un levier pour l’exploitation, au nom de théories de type avantage comparatif poussés à leurs extrêmes.
Donc on ne peut procéder en demandant à tout un chacun d’adopter une seule et belle éthique (comme un credo de la chrétienté), qui serait une éthique suisse ici, grecque là, et philippine ailleurs, même sans paradis fiscaux.
En revanche, on doit se comporter vis à vis de cet ensemble comme un docteur devant une personne, et une personne malade aujourd’hui : le monde, c’est grand, c’est complexe, les organes sont inégaux dans leurs rôles et dans leurs souffrances, le médecin n’a pas d’organe à greffer, et pas de table d’opération. il doit se contenter d’acupuncture et d’un régime alimentaire, évitons de parler d’hygiène mentale.
La maladie est hélas trop systémique pour avoir un seul nom. Ce qui est toxique est l’usage « libre » de la technique dans son sens le plus large (mnémotechnique dans la mesure où je veux parler ici du rôle formaTTeur notez les deux t – mettre en format,- ou « grammatiseur » des techniques sur la pensée, avec l’auxiliaire du langage), on peut dire en simplifiant que ce sont les conséquences lointaines du « miracle grec », mais encore avant de l’intrusion de l’écrit comme support d’un mode de pensée autre que le mode tribal, et bien avant encore comme support du nombre, donc mémoire des dettes (vieille antiquité egyptienne). Leroi-Gourhan s’essayait à ce type d’analyse de la pensée. Je ne l’ai pas relu depuis un certain temps.
Toutefois, un répit et une respiration nouvelle sont donnés au capitalisme et à ses civilisations à chaque nouvelle création d’un « milieu associé », quelque chose où nous nous parlons, où nous mettons en commun nos puits de potentiel plutôt que de servir d’idiot utile qui montre tout comme un danger, une peur, un anathème, pour mieux le laisser exister sans le déformer.
C’est l’opposition « otium »/ »negotium » que j’ai recasée dans l’article « implosion » précédent de F Leclercq.
Si l’énergie que met un trader à son travail pouvait toujours être transformée en un petit plus pour un jeune, pour compléter sa compréhension du monde qui l’entoure, y aurait-il besoin de chercher l’éthique dans l’hôtel à cinq étoiles ? Mais c’est le milieu de communication qui s’est raréfié à l’extrême. Les blogs n’ont ouvert qu’un mince filet d’air dans le pudding social actuel, vite rempli par la Godwinittude systémique.
Le rétablissement d’un milieu de « communication », d’un milieu d’échange de savoir-faire dans un monde dynamique est une priorité éthique. Clonage réciproque des logiques universitaires et des logiques de réseaxu sociaux seraient des pistes. Freinage /amortissement des dynamiques du macro-crédit dans le micro-crédit plutot que par une taxe Tobin serait une autre.
Mais le nouveau dollar est le khollar, le KnowHow(-Do)llar. Unité qui est à la fois flux et possession. Signe monétaire superposé au signe existant.
Peut être