Billet invité
Gribouille (selon le Robert) : « personne qui se jette stupidement dans les ennuis qu’elle voudrait éviter »
Nous vivons décidément dans un drôle de monde. Drôle s’il n’était pas inquiétant !
Un monde où les dirigeants des pays européens ne semblent avoir pour règle de conduite que d’ausculter, écouter et obéir aux « marchés », de surcroît parfois à contre temps, comme si ces « marchés » étaient une sorte de divinité et non, comme le soulignait, fort justement Bernard Guetta sur France Inter le 26 mai, simplement des investisseurs, opérateurs du monde de l’argent.
Les « marchés » s’inquiètent-ils des déficits des Etats-membres de l’Union européenne ? Tous les gouvernements des pays concernés, de façon grégaire, s’affairent à concocter des « plans d’austérité », au mieux disant, quitte à vouloir les inscrire dans leur « Constitution », cerise sur le gâteau ! Mais, quand les « marchés » s’inquiètent des conséquences de l’accumulation et de la concomitance de ces mêmes plans d’austérité et, derechef, font baisser la bourse, curieusement, les autorités de ces pays restent de marbre, comme si elles devenaient subitement sourdes ou ne comprenaient plus. Elles se trouvent alors dans la situation de « Gribouille » !
C’est que, comme l’a souligné Joseph Stiglitz à la « Une » du Monde, ce qui est en train de se passer dans la zone euro a de fortes chances de conduire à la catastrophe. Il ne faut pas être grand clerc, ni grand économiste, pour comprendre que l’effet du cumul de programmes de réductions des dépenses dans une zone où la demande globale dépend très fortement des échanges entre les pays-membres, donc de la demande réciproque d’importations de ces pays, ne peut que conduire à l’affaiblissement général de l’activité économique de la zone, c’est-à-dire, non seulement à l’étouffement des timides mouvements de reprise de la croissance, mais aussi à la réapparition d’une récession. Et le développement des exportations vers les pays en dehors de la zone, favorisé par la baisse (bienvenue) de l’euro, risque fort de ne pas suffire pour compenser ces tendances fâcheuses.
Alors, pourquoi une situation aussi absurde ? Les gouvernements concernés seraient-ils ignares ou incompétents ? Non, comme le fait remarquer encore Bernard Guetta. Mais ils ne savent pas faire autrement. Et ce n’est pas le FMI, l’expert unanimement reconnu en la matière, qui peut les encourager à aller dans une autre direction. Car, quoiqu’en dise son directeur général, il s’est toujours signalé par ses recommandations à opérer des coupes sombres dans les dépenses publiques, recommandations dont on a vu maintes fois les conséquences funestes dans le passé. Et rien ne permet de penser que cet organisme ait changé de doctrine, comme en témoignent les programmes mis en œuvre sous sa direction en Hongrie, Lettonie ou Roumanie, par exemple. Dans le même ordre d’idées, faut-il faire remarquer le caractère quelque peu scandaleux de sa recommandation aux autorités espagnoles de « ramener le coût du licenciement en Espagne à la moyenne de l’Union Européenne » ? Il est vrai que, dans la sélection hebdomadaire du New York Times publiée par Le Figaro le 28 mai, l’article mis en exergue en première page titre « Le modèle social européen à l’agonie » et s’attarde sur le « caractère trop coûteux » de ce modèle et ses « services publics dispendieux » ! Alors, avec de tels conseils suivis avec zèle dans le passé par les thuriféraires de la Commission, comment s’étonner de voir les gouvernements procéder comme ils le font !
Oui, mais que faudrait-il faire d’autre ? D’abord, se poser la question du choix des objectifs : veut-on réellement renoncer aux progrès dans le bien être social que représente le modèle européen ? Peut-on le maintenir et par quels moyens ? Certes, il faut mettre un terme au gonflement des dépenses publiques et amorcer le reflux de celles-ci. Mais il y a d’autres moyens que de réduire les salaires des fonctionnaires et rogner sur les retraites ! Toutefois ces autres moyens requièrent deux conditions essentielles : beaucoup de courage politique face aux puissants de ce monde et une étroite et efficace coordination européenne car il s’agit de toucher aux impôts. Voilà ! Le mot qui fâche est prononcé !
D’abord, les impôts sur les revenus. Il s’agit, pour tous les pays qui l’ont abandonnée (en instaurant la honteuse taxe à taux unique ou « flat tax ») ou réduite, de revenir à la progressivité, tout en s’attaquant aux « niches fiscales ». Non seulement, ce serait un pas essentiel vers plus d’équité, mais ce serait rationnel du point de vue économique. En procédant ainsi, on ne toucherait pas sensiblement au volume de la demande interne qui, émane, pour l’essentiel, des couches pauvres et des classes moyennes qui constituent l’écrasante majorité de la population, mais on trouverait là des ressources pour diminuer le déficit public et la dette. Notons que cette mesure peut être prise au niveau national. Et dispensons-nous d’avoir l’hypocrisie d’agiter le spectre de la délocalisation des grandes fortunes ! Il est vrai qu’elle a l’inconvénient de toucher la catégorie de la population qui domine et maîtrise actuellement le monde.
L’autre mesure concerne l’impôt sur les sociétés. Faut-il insister sur le fait que, dans plusieurs pays, le taux de cet impôt est scandaleusement bas – en Irlande, Slovaquie, ou dans les Pays Baltes, par exemple – puisqu’il peut descendre jusqu’aux environs de 10% avec la tentation d’aller en-dessous ! Mais une telle mesure ne peut être prise que moyennant un effort pour harmoniser ces taux au niveau européen, ne serait-ce que pour éviter les distorsions de concurrence que leur disparité entraîne et sur lesquelles ne se privent pas de jouer scandaleusement certains pays (on n’est pas loin alors des paradis fiscaux !). Sans attendre la création nécessaire d’un gouvernement européen définissant une politique fiscale d’ensemble, du moins, peut-on demander aux différents gouvernements de rapprocher leurs taux autour d’un niveau décent. Ajoutons qu’il pourrait être demandé de mieux assujettir les grandes sociétés européennes à l’impôt frappant leurs bénéfices en limitant leurs possibilités de s’y soustraire par des délocalisations de leurs sièges et autres échappatoires dont elles usent très largement actuellement.
Ainsi pourraient être mis en place des programmes de réduction des déficits publics plus efficaces et moins scandaleux permettant de mettre fin à la honteuse concurrence des gouvernements se vantant d’avoir réduit les salaires de leurs employés et les retraites !
Il n’en reste pas moins que ces mesures techniques pour lesquelles il suffit d’un peu de courage politique ne sont pas, à elles-seules, suffisantes pour éviter la catastrophe. Il convient de moduler leur application dans le temps et de les combiner avec d’autres mesures qui ne vont pas dans le mêmes sens mais présentent l’avantage de stimuler l’investissement susceptible de relancer le développement dans le futur (à l’image de l’intention sous-jacente au « grand emprunt »), de façon à éviter d’étouffer la reprise et entretenir les possibilités de celle-ci. Ceci est affaire de dosage, de subtilité, de concertation aussi dans le cadre d’une gouvernance européenne à venir, en fonction de l’évolution de la conjoncture économique dans le monde.
C’est à ces conditions que la catastrophe annoncée pourra être évitée.
117 réponses à “Gribouille !, par Jean-Pierre Pagé”
Monsieur Pagé.
J’ignore si c’est en traitant les effets que vous pourrez éviter la « catastrophe »…
Beaucoup de médecins cèdent à cette facilité, me direz-vous.
Bonne catastrophe à vous.
En d’autres temps, ce genre de médecin était nommé « charlatan ».
Comment qualifie-t-on le médecin qui traite les bien-portants, pour la soit-disant cause d’une terrible pandémie soit-disant immanente, qui provoquerait fatalement la terrible épidémie d’une maladie décrite comme fatalement gravissime , que tout bien-portants devraient fatalement déclarer, et la déclarant irrémédiablement craindre d’en mourir ?
Il est vrai que cette médecine-là a cet incommensurable avantage de mettre dans la joie quelques investisseurs occidentaux, soit en bref celle de réjouir les marchés, …
mais bon …..
Yvan, vous êtes quand même excessif non ? Personne ne nie la nécessité d’une fiscalité « juste » enfin disons équilibrée pour un Contrat social lui aussi équilibré! Tout le monde nous dit qu’une des origines de la crise actuelle est le déséquilibre de la répartition des richesses (en fait la main mise de quelques uns sur le magot !). Donc il faut bien regarder cette question non ? Ceci est nécessaire mais pas suffisant, là d’accord.
Ce n’est pas dans ce sens-là que je le prenais. Mais beaucoup plus comme l’exprime Un animal moins égal que les autres, plus bas.
les grandes fortunes françaises , les grandes entreprises fançaises ont le droit de se délocaliser leurs bénéfices si bon leur semble , c’est çà , la liberté . Comment y fairait d’jony ,hein, pour payers ses frais d’hospitalisation s’il en avait pas un peu à gauche ?
Par contre , l’état français pourrait trés bien récupérer ces montants d’impôts perdus .
Et s’il ne le fait p
Gribouille implosif.
Entièrement d’ accord pour vos propositions.
Le vrai problème est de les mettre en oeuvre.
Avec un TCE qui vérouille les questions économiques,
passer aux actes est doublement impossible.
L ‘unanimité est en pratique hors de portée.
La concurrence du moins-disant fiscal implique
qu’un pays volontaire pour des réformes
se chargerait d’un handicap suicidaire.
En somme, »faire » ensemble est improbable.
et « faire » par soi-même impossible.
Aucune échappée n’est envisageable,
sauf des bricolages sans portée.
( acceptables néanmoins)
Avoir figer dans un traité des questions
subordonnées est une faute politique
insupportable.
La souffrance des peuples continuera,
mais dans la crise comme dans le succès,
chacun avec son génie.
On peut prévoir sans gros risque que
la tête de l’ Europe, l’ Allemagne, souffrira
moins que les autres.
Il faut briser tout cela en gagnant la bataille
des idées : mettre fin à une idéologie
dévastatrice. Le libéralisme,
la libre circulation des capitaux,
la concurrence dite non faussée,
l ‘attention exclusive portée aux actionnaires,
la finance exempte des finalités du droit commun
et sans utilité sociale, tout ce fatras
ne marche pas. La crise de 29
l’a montré sans appel; cette crise, sans cesse
aggravée, le montre à nouveau.
Ayons au moins de la mémoire à défaut
de courage politique.
merci daniel pour votre constat limpide.
@M Pagé
« Là où vous avez raison (et « l’animal » aussi), c’est que l’on ne s’en sortira pas avec des mesurettes « techniques ». C’est le capitalisme qui est en crise profonde et qui a atteint un point, en quelque sorte, de non retour. Paul Jorion l’a montré et le rappelle tous les jours. Une autre personnalité, l’historien, sociologue et philosophe (« Braudelien ») américain, Immanuel Wallerstein, le répète aussi depuis longtemps : le capitalisme, sous sa forme actuel, est condamné à disparaître, sans que l’on sache sur quoi cela va déboucher (meilleur ou pire). Il tient à nous les hommes que cela débouche sur un monde meilleur. »
comme vous dites, le capitalisme est condamné. mais pourquoi donc tout le monde arrête son raisonnement à ce stade et fait bien vite demi-tour??
Les ravages de l’argent ne sont ils pas de nos jours suffisamment cruellement évidents?
combien faudra t il encore de morts et de souffrances pour que chacun abandonne cette idée folle que notre future à besoin d’un énième système économique foireux?
On ne fera jamais du neuf avec du vieux donc ou on abandonne toute valeur en l’argent (privant par la même les puissants de leurs pouvoirs) rapidement ou on prolonge l’agonie du capitalisme jusqu’à l’embrasement du monde et l’ultime conflit nucléaire!
« Si tous, jouissaient de la même façon de loisirs et de sécurité, la grande masse d’êtres humains qui est normalement abrutie par la pauvreté pourrait s’instruire et apprendre à réfléchir par elle-même, elle s’apercevrait alors tôt ou tard que la minorité privilégiée n’a aucune raison d’être, et la balaierait.
En résumé, une société hiérarchisée n’était possible que sur la base de la pauvreté et de l’ignorance. »
George Orwell – 1984
Pratiquement tout est dit .
Sauf, peut être, le fait que les Etats doivent également modifier le traité de Lisbonne qui leur impose d’emprunter « au marché » et retrouver leur droit régalien à « battre monnaie ». Gigantesque économie.
Cette fois, je crois qu’on y est. Les comptes sont ré-équilibrés, sans paupérisation des populations, lesquelles peuvent reprendre le chemin de l’indispensable consommation.
En attendant mieux.
Les états empruntent à la bce contre intérêt, les intérêts sont reversés au budget communautaire
pour financer des projets communs.
@ jeannot14
« pour financer des projets communs. »
/mode sarcasmes on
Ah bon? je suis le premier surpris, par exemple aider un état en détresse ? Un avenir de l’Europe des Peuples?
/mode sarcasmes off
@ jeannot14
Euh, j’ai rate un episode et la legislation a changee ou quoi ?
Voici ce que j’en sais Les Etats empruntent aupres des etablissements financiers prives au taux du marche dependant de leur notation par des agences privees. Ces etablissements financiers se financent au taux de la BCE sur le marche interbancaire ou aupres de la BCE quand tout va mal.
C’est un peu moins angelique, non ?
« Une gouvernance européenne à venir ».
L’Empire doit se renforcer ou nous périrons tous.
There is no alternative.
Pourquoi investir ?
Pour produire plus ?
Plus de marchandises, plus de pacotilles ?
Comme si nous n’en avions pas assez…
Investir pour augmenter le travail mort ? NON
Il faut envisager froidement un mouvement de décroissance, avec la relocalisation des productions indispensables et cesser de fabriquer des marchandises pour les échanger.
Cela implique que l’argent ne soit plus la marchandise vedette qui rapporte à ceux qui le possèdent.
Une version plus humoristique de votre billet avec montage photo en cliquant sur le site ou à l’adresse : bit.ly/bnwnga
je conseille aussi cette page-là
http://levillagedesnrv.20minutes-blogs.fr/archive/2010/05/31/le-precieux-ridicule-moliere-update.html
Une recherche sur « bit.ly/bnwnga » donne cette page que vous lisez.
« Gribouille » est le nom de mon chat.
Je ne vois pas bien le rapport… de votre introduction avec ce qui suit comme développement.
Les gouvernants et autres décideurs, s’ils ne se décident pas à faire ce qu’il faudrait ce n’est pas parce qu’ils seraient tout simplement légers, inconscients, tête en l’air, distraits, frappés par la malchance. Non. C’est par manque de courage, comportement aggravé par un système corrompu qui n’exige plus rien de ses élus. On a les dirigeants que l’on mérite. La collectivité dans son ensemble n’est pas exclu de cette responsabilité. Alors oui, il faut couper le sifflet à ces refrains libéraux, musique unique diffusée comme une purge durant des décennies par tous les grands partis politique qui méritent aujourd’hui le titre de grands faiseurs de m… Ce qui est incompréhensible c’est de voir que certains continuent à trotter comme ces canards sans tête. Misére! On ne peut que leur souhaiter une fin de course imminente et la casserole du chef.
Le contrat social est à revoir. Mais l’urgence
Une remarque quant au « trouble de la personnalité » de l’État:
L’État est lui-même investisseur, et se retrouve par conséquent dans une situation dans laquelle il soit fondé à se placer du côté des marchés dans un rapport de forces qui l’oppose à sa propre population, et ce en dépit de sa plus élémentaire raison d’être: la défense de l’intérêt général.
En un mot comme en cent: L’État est, dans sa configuration actuelle, fondamentalement capitaliste. En l’occurrence, cette configuration est celle « d’un agent économique parmi d’autres » et le dénouement de cet imbroglio ne peut faire l’économie d’une forte dose de volonté politique, dont l’absence se fait cruellement sentir jusqu’à présent.
Très bonne description de l’état dans le souricière libérale.
Puisqu’on parle de progressivité de l’impôt, j’ai toujours trouvé instructif la comparaison entre le barême applicable en 1977 et celui en vigueur aujourd’hui (les chiffres concernent la Belgique) :
Article 77 et 78 du Code des impôts sur les revenus (1964) tels qu’applicable en 1977
jusque 18.592 € : max 33 %
de 18.592 à 24.789 € : 47,5 %
de 24.789 à 37.184 € : 52,5 €
de 37.184 à 49.578 € : 57,5 %
de 49.578 à 74.368 € : 63 %
de 74.368 à 99.157 € : 69 %
au-delà de 99.157 € : 72 %
si l’on indexe les tranches, cela donnerait au coût actuel de la vie :
jusque 51.445 € : max 33 %
de 51.445 à 68.592 € : 47,5 %
de 68.592 à 102.890 € : 52,5 €
de 102.890 à 137.184 € : 57,5 %
de 137.184 à 205.780 € : 63 %
de 205.780 à 274.372 € : 69 %
au-delà de 274.372 € : 72 %
Aujourd’hui, avec les réformes successives, le tarif est (http://www.belgium.be/fr/impots/impot_sur_les_revenus/particuliers_et_independants/declaration/imposition/) :
de 0 à 7 900 euros 25 %
de 7 900 à 11 240 euros 30 %
de 11 240 à 18 730 euros 40 %
de 18 730 à 34 330 euros 45 %
plus de 34 330 euros 50 %
Qui a gagné ?
Merci Denis!
Il y a sûrement parmi les lecteurs quelqu’un de bien informé qui pourrait produire la même information pour la France? Ce serait sûrement très instructif aussi…
J’oubliais : la loi belge de 1977 intégrait un bouclier fiscal (limité à l’impôt des personnes physiques) : « en aucun cas l’impôt total ne peut dépasser 67,5 % du revenu imposable »…
!!!
Sans être particulièrement bien informé, j’ai fait une petite comparaison approximative en euros constants en prenant comme base l’article 197 du code des impôts version 1977 et 2009 (en France):
Barême 1977:
0 % à la fraction du revenu qui n’excède pas 9240€;
5 % à la fraction du revenu comprise entre 9240€ et 9678€;
10 % à la fraction du revenu comprise entre 9678€ et 11572€;
15 % à la fraction du revenu comprise entre 11572€ et 18306€;
20 % à la fraction du revenu comprise entre 18306€ et 24049€;
25 % à la fraction du revenu comprise entre 24049€ et 30229€;
30 % à la fraction du revenu comprise entre 30229€ et 36555€;
35 % à la fraction du revenu comprise entre 36555€ et 42181€;
40 % à la fraction du revenu comprise entre 42181€ et 72994€;
45 % à la fraction du revenu comprise entre 72994€ et 100425€;
50 % à la fraction du revenu comprise entre 100425€ et 123541€;
55 % à la fraction du revenu comprise entre 123541€ et 145813€;
60 % à la fraction du revenu supérieure à 145813€.
Barême 2010
Jusqu’à 5 875 euros : 0%
de 5 875 euros à 11 720 euros : 5,50%
de 11 720 euros à 26 030 euros : 14,00%
de 26 030 euros à 69 783 euros : 30,00%
au-delà de 69 783 euros : 40,00%
Il n’y a pas photo, on est imposable plus rapidement et de façon plus élevée dans les tranches les plus basses (jusqu’à 20000€ en gros) mais la tendance s’inverse drastiquement après: un patron qui gagne 1 000 000€ en 1977 paiera 568 771€ d’impôts en 1977 contre 387 538€ en 2009.
Je copie ici quelques exemples d’impôt en fonction de votre revenu, entre 1977 et 2009 (pas sûr que ça passe très bien niveau mise en forme…):
revenus (€ constant) 1 5875 9240 9678 11572 11720 18306 24049 26030 30229 36555 42181 69783 72994 100425 123541 145813 250000 1000000
impôts 1977 (€ constant) 0 0 0 22 211 234 1221 2370 2865 3915 5813 7782 18823 20107 32451 44009 56259 118771 568771
impôts 2009 (€ constant) 0 0 185 209 313 321 1244 2048 2325 3585 5482 7170 15451 16735 27708 36954 45863 87538 387538
Ceci bien sûr ne tient pas compte des astuces fiscales qui se sont multipliées et qui réduisent encore plus la facture pour ceux qui ont les moyens de les explorer…
A quoi sert donc le bouclier fiscal défendu bec et ongle par le grand communicateur et ses prètres « aucun français ne doit verser aux impôts plus de 50% de son revenu……… » ?
« au-delà de 69 783 euros : 40,00% »
Et les niches des riches, chiche pour les raboter jusqu’à l’os à moelle.
Au lieu de cela quelques malheureux petits milliards, ça sent la sébille.
les solutions keynesiennes (hausse des salaires, relance de la consommation) sont-elles la solution dans ce qui est probablement notre impasse écologique ?
pas trop long 100 ans de solitude ?
OUI.
Pas de confusion avec l’outil conceptuel
(d’ailleurs, infiniment malléable)
et son emploi.
Celui qui équipé d’un marteau rate le
clou et s’ éclate un doigt de l’autre
main est un piètre penseur,
c’est bien connu.
Si nous sommes dans une impasse, comment envisager des solutions sans sortir de l’impasse ?
Démolir le mur du fond?
http://terreaterre.ww7.be/comment-les-riches-detruisent-la-planete.html
extrait transcription
« Hervé Kempf : Je vous lis cette citation d’un rapport de 2005 du CNUD, le programme des Nations Unies sur le développement. Ecoutez bien, car les chiffres sont assez sidérants, mais ils sont bien exacts: « Le montant pour faire passer 1 milliard de personnes au-dessus du seuil de pauvreté de 1 $ par jour s’élève à 300 milliards de dollars. En valeur absolue, ce chiffre paraît exorbitant. Néanmoins, il équivaut à moins de 2% du revenu de 10% des plus riches de la population mondiale. »
J’espère que vous avez bien saisi ces chiffres. En gros, ça dit quand même: ces 10% des plus riches sont tellement riches, que si on prend 2% de leurs revenus, on couvre l’essentiel des besoins minimum de ceux qui vivent avec moins de 1 $ par jour.
Je reviens sur le Niger, où c’est la première fois que j’ai eu l’occasion de faire un reportage. Et je me suis rendu compte, en parlant avec les gens, de ce que cela signifiait de vivre avec moins de 1 $ par jour. Réellement, ce n’est pas un chiffre de statisticien: on demande à X, comment il fait aujourd’hui? J’ai tant de CFA, et vous faites le compte de ces CFA dont il a besoin pour donner de quoi faire le manioc pour sa famille, et c’est moins de 1 € par jour. Donc c’est des chiffres réels.
Donc il y a des transferts financiers à faire, des prélèvements financiers à faire, pour aller vers les plus pauvres.
Iil y a cet abaissement de la richesse maximale, qui est nécessaire pour nous faire accepter – et je me range dans le lot; j’ai personnellement une situation dont je ne me plains pas, et qui est assez prospère – cette diminution de la consommation.
Et puis pour une 3ème raison aussi, qui recouvre l’écologie et le social. Cela irait dans le sens de diminuer le revenu des plus riches, en gros; et fatalement, aurait le souci du bien collectif. On emploierait cet argent pour développer des services collectifs, transports, que ce soit dans l’éducation, que ce soit dans les biens de base, dans la santé; qui à la fois aiderait les plus pauvres à progresser, et à vivre dignement, et aussi qui consommerait moins de matière. Donc ça serait aussi un changement de la consommation matérielle. Parce qu’effectivement, je crois qu’il faut consommer moins. Ca doit être une idée forte que nous devons avoir en tête: il faut diminuer la consommation matérielle. Cette société qui chercherait plus d’égalité sociale, plus de justice, certainement irait dans le sens d’avoir plus de services collectifs, d’avoir plus de biens communs, moins d’appropriation privée, et moins de consommation individuelle.
Ruth Stégassy : On l’aura compris: « Comment les riches détruisent la planète » est un ouvrage essentiel. Merci, Hervé Kempf. «
@Cécile
Bravo.
Un article éloquent sur le franc CFA paru dans le monde du 31/5 « Le franc CFA est-il une monnaie coloniale ? »
http://lemonde.fr/a-la-une/article/2010/05/31/l-afrique-est-elle-vraiment-independante_1365490_3208.html
Un autre article remarquable « L’Afrique et ses élites prédatrices » à lire sans faute et à encadrer, édifiant.
http://lemonde.fr/opinions/article/2010/05/31/l-afrique-et-ses-elites-predatrices-entretien-avec-ibrahima-thioub-historien_1365528_3232.html
Ca ne colle pas tout à fait avec certains discours.
Bonjour,
Quelques réflexions en passant sur l’impôt sur les sociétés. Le taux d’imposition, souvent employé comme un argument massue par nos estimés politiciens (« voyez l’irlande, la lettonie, le taux d’imposition sur les sociétés est de 10%, alors que nos entreprises sont écrasées sous le poids de l’impôt, etc ») ne constitue qu’un élément de comparaison « facial ».
Certains pays disposent d’un arsenal législatif permettant de modifier substantiellement le taux final d’imposition à l’IS. Pour la France, mécanisme d’intégration fiscale, agréments fiscaux, carryback, report en avant des déficits (à ce qu’on dit, on pourrait même imputer sur du résultat fiscal « français » de sociétés françaises des déficits remontant de filiales étrangères -sous certaines conditions, tout de même…-), crédits d’impôt, etc.
En gros, le seul taux « facial » d’imposition à l’impôt sur les sociétés ne constitue pas nécessairement
un avantage déterminant pour un pays dans la course à l’attractivité fiscale.
Bref, d’accord avec vous pour une harmonisation des taux, mais sans oublier de prendre en compte les mille petites gâteries fiscales qui contribuent à brouiller notre perception du réel, en France ou ailleurs.
Cordialement,
Frédéric
Bonjour,
oui, sous la réserve de mon commentaire ci-dessous (sous phev) : vous omettez l’essentiel, c-a-d l’extraterritorialité que se sont accordées les multinationales et qui brouillent le jeu en déconnectant l’apparence de la réalité.
Les enjeux fiscaux ne sont pas tant sur les taux que sur l’assiette mais la plus grande part de l’assiette échappe désormais aux Etats.
Cordialement,
@vb
avez vous des chiffres fiables sur la part d’assiette fiscale qui échapperait aux Etats? « La plus grande partie » me semble un montant un peu élevé et surtout très vague, d’autant que des dispositifs existent pour imposer ici les bénéfices réalisés là-bas (cf 209b du CGI par exemple)
Quant à l’extraterritorialité que les multinationales s’accordent, il me semble qu’elle correspond surtout à celle que nos dirigeants politiques leur accordent.
Sinon, d’accord avec vous, l’impact des paradis fiscaux n’est pas de nature à rendre la question fiscale lisible, mais j’ai bien peur que nous devions vivre avec leur réalité encore longtemps…
Cordialement
Bonjour,
@ frédéric :
« avez vous des chiffres fiables sur la part d’assiette fiscale qui échapperait aux Etats? « La plus grande partie » me semble un montant un peu élevé et surtout très vague, d’autant que des dispositifs existent pour imposer ici les bénéfices réalisés là-bas (cf 209b du CGI par exemple)
Quant à l’extraterritorialité que les multinationales s’accordent, il me semble qu’elle correspond surtout à celle que nos dirigeants politiques leur accordent.
Sinon, d’accord avec vous, l’impact des paradis fiscaux n’est pas de nature à rendre la question fiscale lisible, mais j’ai bien peur que nous devions vivre avec leur réalité encore longtemps… »
=>
1) personne n’a de chiffres fiables sur la part d’assiette fiscale qui échappe aux Etats (ceux qui prétendent le contraire ne peuvent que mentir), pour la bonne raison que tout est opaque dans le système aboutissant aux évasions (les circuits de flux, les intermédiaires, prêtes nom et autres, les montants ouvertements détournés et ceux résultants de l’optimisation, les longs circuits de l’optimisation grâce aux prix de transfert etc.)
2) Oui, l’extraterritorialité résulte de choix politique, mais elle résulte surtout du choix politique initial de la libre circulation (sans entrave) des marchandises et des capitaux
3) Oui, vous avez raison d’avoir peur de devoir vivre encore longtemps sous le règne du paradis terrestre,
Cordialement,
« ll ne faut pas être grand clerc, ni grand économiste, pour comprendre que l’effet du cumul de programmes de réductions des dépenses dans une zone où la demande globale dépend très fortement des échanges entre les pays-membres, donc de la demande réciproque d’importations de ces pays, ne peut que conduire à l’affaiblissement général de l’activité économique de la zone, c’est-à-dire, non seulement à l’étouffement des timides mouvements de reprise de la croissance, mais aussi à la réapparition d’une récession. »
Faux, la demande globale dépend uniquement de la demande des consommateurs, et je ne suis pas certain que les plans d’austérité – si injustes socialement soient-ils – effrayent beaucoup les consommateurs, surtout ceux de la classe moyenne.
Les études rédigées par Mr Artus montrent l’effet délétère sur la croissance européenne d’une réduction trop rapide des déficits. Voir ici :
http://cib.natixis.com/activities/research/economic/publications.aspx
Au train actuel, les prévisions seraient de « l’ordre » de -1% de croissance en 2011 et 0% en 2012 pour la zone euro.
– Essayez de justifier vos positions.
– Si vous voulez faire des estimations qui reposent sur le bon sens, redoublez de prudence ! La consommation peut diminuer en volume et en gamme sans que les consommateurs aient trop l’impression de se priver, mais ces changements ont un fort effet statistique à l’échelle des pays.
– Par ailleurs, la réduction des déficits peut avoir des coûts sociaux cachés sur le long terme. Une baisse des investissements ou des dépenses dans l’éducation impacte la croissance à long terme. Tout dépend des coupes effectuées.
– Les politiques de réduction des déficits ont réussi quand les pays ont pu baisser les taux d’intérêts sans augmenter les impôts, alors qu’ils ne souffraient pas d’un chômage élevé. Nous sommes loin du compte…
Sur le plan fiscal, l’UE a un double visage : celui de dominatrice en matière de taxes indirectes (droits de douane et TVA), celui de dominée en matière de taxation directe. En fait, c’est très simple : l’UE n’a rien à dire aux Etats membres en matière d’impôts directs ! (hormis via la jurisprudence de la Cour de Justice dans l’application des libertés communautaires). Par ailleurs, il n’existe, à ma connaissance, AUCUNE organisation supranationale ni, a fortiori, internationale qui ait des compétences « immédiates » en matière d’impôts directs (par « immédiates » j’entends la traduction légale dans les différents ordres juridiques nationaux des états membres desdites organisations). Au mieux, ces décisions pourraient être prises à l’unanimité et encore… il s’agirait de décisions de coordination formelle mais JAMAIS de définition d’un des trois aspects de l’impôt direct (l’assiette, la base, le taux) ni de sa perception. C’est un sujet archi-sensible qui ne sera jamais abandonné à la commission européenne. Contrôle budgétaire + définition de l’assiette/base/taux de l’impôt direct + perception = racine de la souveraineté nationale. Sans çà… adios l’indépendance des Etats nations ! Comment servir cela aux contribuables (personnes physiques et morales) sans coup de force majeur ?
Comment servir cela à des chefs politiques nationaux ambitieux ..à moins de leur promettre l’accès à la présidence de l’Europe.
Dévaluer l’euro; Faire de l’inflation; Mettre des barrières douanières (appelées « ajustement aux frontières », c’est plus sympa ). Mais ces trois mesures sont impossibles car contraire à l’interet de ceux qui n’en bénéficierait pas : les retraités. Alors laissons l’Europe crever, et maintenons les avantages éhontés des retraités actuels!
Ich bin ein Reträté.
Vous aussi, un jour,je vous le souhaite.
Bien que si çà continue il y aura de plus en plus de retraités certes, mais de moins en moins de retraites.
Ouaich, non, Tartar.
Sa réflexion un peu abrupte me fait venir à l’esprit que « c’est toujours de la faute de l’autre »…
Vois aussi ceux qui tapent sur l’Euro comme d’autres tapent sur leur monnaie locale ou sur leur gouvernement pour trouver au moins un bouc-émissaire…
Ce qu’il faut tout de même prendre en compte, Bellini, est qu’à la fin des trentes glorieuses, la finance a continué à vouloir du fric et a donc créée l’argent virtuel.
Que les retraités aient eu la chance de profiter que l’argent coulait à flot, ils n’en sont MEME pas responsables.
Par contre, l’argent des financiers, des servants du système, des méga-patrons et de tous leurs servants, là, vu la conjoncture….
Pour le moment ce sont les jeunes qui paient : salaire en baisse surtout en Allemagne, précarité, chomage…alors que les retraités à cause de leur poids électoral ont été préservés.Comment expliquer et justifier que les retraités reçoivent des revenus aujourd’hui supérieurs à ceux des actifs? qu’ils soient les principaux épargnants…?
vous m’évoquez un ancien article ,paru dans le nouvel-observateur,il y a a peu près 20ans,proposant de taxer davantage les retraités déja qualifiés ( ah,le nouvel-obs ) de priviligiés .IL y a eu une charmante dame ,toute prête à faire des efforts pour la communauté et qui proposait donc de ne plus manger qu’une demi boîte de canigou par jour et de donner aux pauvres la valeur de cette demi-boîte,vous le voyez nous sommes prêts à tous les sacrifices !! et vous ??
Que les mesures d’austérité plombent un coup de plus la relance, ça parait probable. Maintenant j’avoue ne pas comprendre comment on peut se sortir de tout ça.
Je vois le japon, l’europe et les USA comme des anciens riches complétement fauchés maintenant, et qui pour s’en sortir n’ont pas d’autre choix que d’avoir recours à l’export pour faire rentrer des liquidités, seulement entre eux c’est mission impossible ( à moins de s’échanger de la dette, ce qui n’a pas grand sens ). Les pays émergents deviennent alors la seule solution pour se ‘refaire’.
Maintenant le dernier point c’est « que vendons nous? ». Les transferts de technologie ont marché plein pot ces dernières années, jusqu’au nucléaire et l’avionique qui seront probablement maitrisés par les chinois d’ici 10 ou 15 ans.
Si une âme charitable veut bien me donner un peu d’espoir pour les années à venir, je suis preneur, j’ai encore une trentaine d’années avant la retraite, donc il ne faut pas baisser les bras maintenant.
Faut quand même pas noircir trop le tableau Olivier L. 😉
les 3/4 des exportations de la France se font au sein de l’UE. Idem pour les autres pays à peu de chose près. Nous ne sommes donc pas dépendants des émergents.
Pour avoir travaillé 30 ans dans une grande société industrielle française présente partout dans le monde, je crois qu’il faut traiter le sujet du transfert de technologie différemment que par les clichés employés par les journalistes. Il n’y a pas de crainte à avoir de ce côté là et les récentes déconvenues des Français en la matière tiennent plus à l’offre elle même qu’à une concurrence technologique.
Enfin pour garder l’optimisme, il suffit de lire ce blog et de constater que beaucoup et de plus en plus nombreux prennent conscience des problèmes, apprennent ici beaucoup de choses qui peuvent un jour amener à construire mais, oui, il faut être patient hélas mais Paul Jorion nous invite au calme et aux périodes de transition !
Un pessimiste étant un optimiste qui s’est renseigné il suffit de vérifier le nombre de brevets déposés par les « émergents » depuis 5 ans.
Sur la base des transferts de technologie déjà accordés il ne faut pas sous estimer non plus la créativité des ingénieurs chinois ou indiens.
Il vaut mieux rester bêtement optimiste …c’est pour le moral hein..
On veut nous faire croire que des solutions existent dans l’état actuel du système économique !
Non, il faut impérativement changer le système ; en effet :
-pour des raisons écologiques (la croissance est limitée par les ressources terrestres)
-mais aussi parce qu’on sait qu’en thermodynamique, il y a toujours création d’entropie et donc pertes d’informations. par l’opacité des échanges financiers,
– à cause du secret banquaire et des paradis fiscaux, la centralisation du pouvoir de certaines multinationales provoquera inévitablement l’auto-destruction du système.
{il faudrait développer l’épistémologie des équations différentielles, la biffurcation des solutions et la théorie du chaos en maths…}
Seul le peuple trouvera une solution locale… qui, à l’échelle internationale, renversera le pouvoir des « maîtres de la Terre ».
« Il n’en reste pas moins que ces mesures techniques pour lesquelles il suffit d’un peu de courage politique »…
Quelle confusion, quel aveuglement… Il est désespérant de lire une telle contribution… Désespérant pourquoi?
Parce qu’appeler mesures techniques une série de décisions qui sont toutes sauf techniques c’est à dire qui engagent clairement le mode De société (le politique pour dire son nom) est plus qu’une erreur de vocabulaire, c’est une erreur conceptuelle. Une erreur du même ordre que celle qui consiste à croire que choisir l’énergie nucléaire pour succéder au pétrole est un choix technique… ou que le « choix » entre « monarchie thailandaise », » libéral-communisme chinois » et « démocratie parlementaire anglaise » sont des options techniques.
N’avez-vous pas compris que nos gouvernements ont été élus pour défendre les intérêts d’une partie extrèmement réduite de la population, que ces mêmes dirigeants sont pour le moins fortement subordonnés à cette même infime fraction de la population, quand ils ne lui sont pas directement liés par des relations familiales, « d’amitié » et d’affaires, et que cela peut s’entendre comme l’appartenance à une certaine couche sociale, qui n’a d’ailleurs pas forcément besoin d’être formellement « propriétaire des moyens de productions » pour exercer ce qu’on appelle communément le pouvoir ???????
Une autre erreur manifeste est que vous donnez à penser que nos gouvernements seraient dans la situation de Gribouille. J’ai plutôt l’impression de vous y voir plonger. Ne voyez-vous pas que nos gouvernements s’engouffrent au contraire dans cette aubaine créée par « La Grande Crise ».
On peut enfin enfumer le bon peuple avec une légitimation « technique » pour en finir avec cet interlude, insupportable pour nos puissants, du Welfare State, produit du rapport de forces issu de la seconde guerre mondiale.
Oui il faut le redire, nos gouvernements veulent en finir avec le bien-être social du plus grand nombre. Plus grand nombre d’ailleurs en forte diminution. Avez-vous « visité » ou aperçu à la limite de la grande couronne parisienne ou des grandes villes françaises, ces zones urbaines invivables ou sont concentrés ceux qu’en référence aux intouchables indiens, on pourrait appeler ici les « invisibles » ???? Ils sont plusieurs millions… Ils ne votent pas ou plus, ils ne travaillent pas ou plus, ils ont la télé et ils vivent dans le rêve de la consommation en ayant peur d’être dépossédés du rien qu’ils possèdent par des plus déshérités qu’eux… n’avez-vous pas compris que cette population, aux yeux de nos puissants est superflue, qu’elle n’existe pas… Elle n’a aucun poids, elle ne manifeste pas, ses enfants se contentent de caillasser leur voisin de misère devenu flic ou éducateur de rue pour échapper au chomage…
Martine Aubry nous l’a dit dans son merveilleux point de vue sur la société du « CARE » il y a un immense gisement d’emploi comme « torcheurs de culs de vieux »… ça a quand même plus de gueule que d’avoir le « un peu de courage politique » pour parler de réindustrialisation ou de refonte de la fiscalité…
Excusez mon acrimonie ou ma véhémence mais quand je vois écrit « certes, il faut mettre un terme au gonflement des dépenses publiques » je manque de m’étrangler….
Croyez-vous à ce que vous dites, à cette énormité ?
Ne pensez-vous pas que les élèves sont en surnombre dans les classes, que les infirmières, les médecins manquent dans les hopitaux, que les tribunaux sont dans un état de pénurie et de sous-effectifs dramatiques,? Car même si vous êtes un disciple anglo-saxon de la réduction de l’Etat à ses strictes fonctions régaliennes vous ne pouvez nier qu’augmentation de la population rime avec nécessité d’ augmentation des moyens étatiques car l’accroissement de la productivité ne peut pas tout…
Bien sur il peut y avoir et il y a des « abus » et des « dysfonctionnements » mais il ne faut peut-être pas jeter le bébé avec l’eau du bain…
Croire que l’imminence de la catastrophe suffirait pour faire revenir à la « raison » nos chers dirigeants et les ramener à la prise en compte de « l’intérêt général », c’est vraiment prendre ses désirs pour la réalité… La certitude de la survenue de la catastrophe n’est en rien signe du début de son évitement.
L’attitude humaine dans ce genre d’évènement ne tient en rien à la Raison mais surtout à la Croyance. Je vous conseille la lecture du remarquable livre de Jean-Pierre Dupuy, « Pour un catastrophisme éclairé, quand l’impossible est certain ».
Il ne pourrait y avoir début de mise en place d’une autre orientation politique et non technique que par l’éventuelle irruption sur la scène publique d’une partie importante de la population. Et cette irruption devrait être menée avec détermination, courage et engagement personnel , vertus qui ne semblent pas être très répandues de nos jours… Le Retour du Peuple aux affaires, la Démocratie en somme…
C’est dire si l’on en est loin…
Le seul espoir puisqu’il faut quand même terminer avec une note d’ouverture, c’est le passage à l’acte de la jeunesse des classes moyennes qui voit se refermer inéluctablement les portes non pas d’un avenir radieux mais juste celui d’une existence à peu près digne… Mais pour le moment ce que j’observe depuis mon petit bout de lorgnette, c’est son exil vers des cieux extra-européens… Si le rêve et l’illusion du miséreux magrebin est la terre promise européenne, celui du jeune diplomé européen est avec la fin du rêve américain l’apparition du paradis chinois…
d’accord avec vous .
Nous manquons de courage , et nous faisons confiance à ceux qui ne nous veulent pas forcement du bien !
Plutôt Hitler que le front populaire pensait la haute bourgeoisie en 1940 . A-t-elle tellement changé ?
Je vous remercie pour votre intervention. Elle est très importante. Elle montre aussi combien l’usage des mots peut être trompeur et combien il est parfois difficile de se faire comprendre. au point d’avoir l’impression d’avoir été lu à l’envers ! Au passage, je vous remercie de m’avoir signalé que j’ai fait une erreur en tapant mon texte. Je voulais parler, bien sûr, de « gonflement des déficits publics et de la dette publique », et non de « gonflement des dépenses publiques », alors que je bataille pour que l’on ne stigmatise pas, comme on le fait, l’excès des dépenses publiques !
Sur l’ensemble de votre contribution, je suis assez largement d’accord avec vous, à quelques nuances près.
Les « mesures techniques » d’abord. Je voulais dire par là qu’il s’agissait de mesures assez faciles à définir techniquement (mais pas forcément à faire appliquer politiquement !), par opposition à la partie suivante de mon texte relative à l’élaboration d’une politique économique complexe et subtile. Mais, rassurez-vous, j’ai déjà souvent dénoncé le « gouvernement des experts » ou l’ »expertisme ».
Sur le côté « Gribouille » de la situation, je crois réellement qu’il y a une difficulté à bien comprendre la situation. L’empressement à cumuler les « plans d’austérité », sans voir les conséquences désastreuses qu’aura vraisemblablement ce cumul, en témoigne et je pense que vous forcez le trait en disant que l’on veut profiter de la crise pour mettre fin au welfare state. Que certains aient cette intention sous-jacente, peut-être, mais ce ne me paraît pas être le souhait de la majorité des gouvernements, même si le résultat risque d’être celui-là ! Dans ce cas, vous avez raison, à plus long terme, un autre résultat, peut-être « l’irruption d’une partie importante de la population sur la scène politique ». C’est une hypothèse qu’il ne faut pas négliger si l’on continue à prendre les choses à contre sens.
Sur l’ensemble de la description que vous faîtes de la société, avec la grande masse des laissés pour compte (dans la grande couronne parisienne, notamment), et le petit nombre de ceux qui momopolisent le pouvoir et la richesse, je suis largement d’accord.
Encore merci de m’avoir permis de faire cette mise au point. c’était nécessaire.
Oui, Monsieur Lechanu…
Vous mettez LE doigt sur le principal danger de la situation.
Et ça, il ne faut surtout hésiter à le crier partout. Surtout vu que les foules sont maintenant complètement polluées par la propagande…
Je me demande même si certains qui pourraient ou voudraient bouger n’hésite pas à cause de ce risque.
Ainsi, j’en fais parti et, si je devais élire un dirigeant, je lui demanderais de s’engager sur papier signé de sa part, sur ses actions prévues.
Et détaillées, naturellement.
On peut toujours rêver, non?
Merci pour ce coup de gueule et l’appel à la raison du fondamental.
J’ai dégusté en me léchant les doigts votre brillant exposé dont je partage tout à fait la colére qui en émane.
Vous dites, je cite: « La certitude de la survenue de la catastrophe n’est en rien signe du début de son évitement ».
Je fais mienne votre remarque si vous le permettez, car je ne pense pas un seul instant que d’identifier un probléme suffit pour en trouver la solution comme fréquemment on nous a habitué à le croire. Si l’observation à sa raison d’être pour permettre d’analyser un phénoméne et surtout dans le domaine des sciences humaines, elle n’a qu’une valeur abstraite. Dans le contexte qui est le notre et présentement qui nous préoccupe (de plus en plus, mais pour des raisons qu’il ne vaut parfois mieux pas expliquer davantage au risque de faire disparaitre certains magiciens…) nous assistons à une « mise en transe » des individus qui palsmodient des incantations qui n’auraient rien à envier à celles que prononcent le chamans et sorciers depuis la nuit des temps.
Si comme à dis quelqu’un « Paris vaut bien une Messe », que vaut notre Société Humaine ?
Encore davantage de frustrations ,de souffrances, d’emasculations de valeurs déjà amputées depuis quelques décennies, de déni d’existence….?
Car ne nous leurrons pas, St Michel n’est pas parmi nous…. C’est dans notre Conscience individuelle que se trouve le reméde permettant de terrasser ne l’oublions pas le fruit de nos propres entrailles et non de celle d’une autre…
Que certains d’entre nous se sentent galvaniser par le souffle frais du vent nouveau qui carresse nos idéaux, tant mieux , mais surtout qu’ils ne s’en bercent pas car n’oubions jamais, que nous ne sommes que des fétus de paille depuis longtemps couchés (ou courbés, c’est selon chacun ) à même le sol.
L’heure est peut-être venue de nous brûler définitivement sur le bûché des vanités, à point c’est tout !!
Bonne journée.
ave
je partage votre analyse
mais je ne crois pas que la jeunesse actuelle ( celle capable de descendre ds la rue , avec armes et bagages ,
soit mure pour se rebeller :
elle a encore trop à perdre
et se complait ds un confort entretenu par les
parents ,
retraités
etc…
« L’autre mesure concerne l’impôt sur les sociétés. Faut-il insister sur le fait que, dans plusieurs pays, le taux de cet impôt est scandaleusement bas – en Irlande, Slovaquie, ou dans les Pays Baltes, par exemple – puisqu’il peut descendre jusqu’aux environs de 10% avec la tentation d’aller en-dessous ! »
Le problème est qu’il soit de 10% ou de 50% l’impôt sur les sociétés n’existe pas, tout impôt est un impôt sur le revenu.
L’impôt perçu est compris dans le prix du produit que j’achète donc au final il est payé par ma pomme en tant que consommateur dès que j’achète un produit. Autant mettre l’impôt sur les sociétés à 0% et augmenter la TVA en conséquence… les résultat sur mon porte monnaie serait le même et les sociétés arrêteraient de tortiller du cul pour trouver le moyen d’échapper à cet impôt en partant vers des pays moins idiot.
Bonsoir,
Connaissez vous les prix de transfert ? C’est épatant!!
Bonjour,
@ patron des patrons,
Bien sûr, vous avez parfaitement raison = la source du problème n’est pas tant les taux d’imposition que l’extraterritorialité que se sont accordées les multinationales, banques en tête.
Vous aurez beau jeu de vous plaindre d’un manque de recettes fiscales lorsque vous instaurerez un impôt de 80, 90 % (que sais-je) mais qu’entre 60 et 90 % de l’assiette de l’impôt part au paradis ou dans des pays politiquement (avec les conséquences fiscales idoines) très accommodants sur telle activité.
Les gens ont décidément du mal à intégrer la réalité des affaires.
Cordialement,
Petite projection fiscale sur du court-moyen terme :
« L’Etat nouvelle norme » est en train de tuer par asphyxie les PME, alors il ne faudra bientôt plus compter que sur les recettes fiscales provenant des multinationales ! Autant dire compter sur le néant, chacun son business : le politique doit anesthésier les foules pendant que les multinationales s’enrichissent ailleurs.
Ou Renault Nissan Dacia paye-t-il ses impôts ?
En Hollande ou en France?
Petite projection fiscale sur du court-moyen terme :
Suite et fin :
… et remercient les gentils « Etats nouvelle norme » pour leur bons et loyaux services en finançant leur propagande politique (laquelle inclue les campagnes électorales).
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a souhaité mercredi que l’âge légal du départ à la retraite soit porté à 65 ans, contre 60 ans actuellement. « Si rien n’est fait, le déficit du régime général sera de 40 milliards d’euros en 2030 et de 100 milliards en 2040. Aujourd’hui, pour une année de pension versée, savez-vous qu’un mois et demi est financé par l’endettement ? C’est pour cela qu’il faut remettre l’âge légal de départ à 65 ans », a-t-elle dit lors d’une rencontre à Cannes avec des chefs d’entreprise des Alpes-Maritimes, rapporte le quotidien Nice-Matin de jeudi.
On finance bien
– les subventions à l’industrie automobile (prime à la casse),
– les sucettes au secteur immobilier (Scellier, Robien, etc)…
par de l’endettement alors où est le problème Mam’ Parisot ?
Elle ne sait pas que selon Keynes l’endettement et la dépense sans compter est la panacée et la solution de tout problème économique et social. Si on n’arrive pas à résoudre un problème ou qu’un problème se creuse… c’est qu’au contraire et comme l’explique tous les économistes et les politiques qui eux savent on n’a pas dépensé assez… Regardez le Japon ils n’ont qu’une dette de 200% du PIB, une misère… Des petits joueurs… Vu les problème à affronter ils auraient au moins dû tripler les déficits (ça ne peut pas faire de mal)…. C’est sans danger.
http://www.youtube.com/watch?v=dG5Qk-jB0D4&feature=related
Enfin une femme qui en a.
De l’influence .
Et si on posait les bonnes questions ?
Quel système économique veut-on ? Prédateur ou coopératif ?
Le profit pour qui ? Les plus nantis ou pour tous ?
Quel système financier veut-on ? Prédateur ou éthique ?
Je pense qu’il faut maintenant arrêter « les conneries », si je puis m’exprimer ainsi (pour reprendre le titre d’une chanson de Fernandel) et passer aux choses serieuses.
Les citoyens, consommateurs et professionnels que nous sommes tous, vont-ils longtemps encore se laisser manipuler par des « marchés » ou vont-ils dire haut et fort que l’économie et la finance est au service de l’Humanité et non l’inverse ?
Les dirigeants vont-ils arrêter de prendre les gens pour des imbéciles ou les consommateurs et citoyens vont-ils devoir créer d’autres structures et circuits pour vivre et investir ?
Y’a bien un moyen mais les syndicats sont trop …… (remplacez le pointillé par le mot qui semble le mieux convenir) pour la proposer…
Grève de la consommation (mais surtout pas grève du travail)…
On n’arrête de consommer, on n’achète plus rien…
Je ne donne pas trois mois au système actuel pour survivre sous sa forme actuelle si nous appliquons tous cette mesure…
Le problème c’est que l’on sert aux peuples des mensonges toujours plus énormes et que cela fonctionne à merveille ! Quand la duplicité et l’hypocrisie atteignent de tels degrés il y a comme un effet de déréalisation du genre » Non ce n’est pas possible » Et bien si c’est possible !
Derrière des discours comme la « réforme » des retraites ou le déficit du système de soins se cachent de plus en plus mal les vrais buts à atteindre que sont le vol, la spoliation totale du plus grand nombre au profit d’une « élite » .
La perversité de l’endettement des états et les mesures d’austérité imposées qui prétendent y remédier, sont une escroquerie scandaleuse .
« Les citoyens, consommateurs et professionnels que nous sommes tous, vont-ils longtemps encore se laisser manipuler par des « marchés » ou vont-ils dire haut et fort que l’économie et la finance est au service de l’Humanité et non l’inverse ? »
Mais oui le plus grand nombre va continuer à se laisser manipuler ! C’est hélas évident . Pour que les choses bougent, il faudrait se rendre compte du conditionnement opéré par les médias alignés et s’y soustraire totalement pour pouvoir sortir d’une apathie dont beaucoup n’ont pas conscience . On en est très loin !
Nous vivons en fait une forme de guerre puisque la réalité montre une extorsion des richesses d’un groupe humain par un autre groupe prédateur . En prolongeant la logique qui nous est imposée, quelle seront les étapes suivantes ? Quand il n’y aura plus de retraites, plus de sécurité sociale, plus d’emploi, plus d’avenir … Quelle sera la suite ?
Allons nous continuer à accepter d’avoir des dirigeants ?
bien vu ces gens pris dans une situation gribouille, ils sont la situation, donc « ils ne savent pas faire autrement »
(vous voyez vous une reconversion des politiques à la G. Soros? lui sait que c’est pour sa pomme comment s’y prendre pour que l’argent rentre mieux et plus pris où il faut (le package « éthique » est inestimable)
il suffirait dites vous que la vertu d’un peu de courage politique s’associe avec » affaire de dosage, de subtilité, de concertation aussi dans le cadre d’une gouvernance européenne à venir, en fonction de l’évolution de la conjoncture économique dans le monde » … conditions pour « que la catastrophe annoncée soit évitée. » comme j’aimerai vous croire, mais ce n’est pas ce que je vois autour de moi, ce que je lis, ce que je sens, non ? y a t-il un signe de la providence quelque part, oui mais non demain? ou votre fil rouge me mène? je croirais la mer calme, le soleil même pas chaud, bronzant juste ce qu’il faut; les conflits et comment en sortir? j’apprends que le rapport annuel de l’Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (SIPRI) indique que les dépenses militaires dans le monde ont augmenté de 5,9 % en 2009 par rapport à 2008 pour atteindre 1531 milliards de dollars. Par rapport à l’an 2000, la hausse est de 49 %. « De nombreux pays ont augmenté leurs dépenses publiques globales en 2009 afin de soutenir la demande et de combattre la récession. Même si les dépenses militaires ne faisaient généralement pas partie des stimulus économiques, elles n’ont pas été non plus coupées », commente le responsable au SIPRI de la recherche sur les dépenses militaires, Sam Perlo-Freeman. »Les États-Unis, toujours largement les premiers en termes de dépenses militaires, ont investi 661 milliards dans ce secteur l’an dernier, soit 47 milliards de plus qu’en 2008. L’augmentation américaine représente plus de la moitié (54 %) de la progression planétaire, souligne le SIPRI. « Pour la Chine, dont les chiffres n’ont pu être obtenus, l’Institut avance une estimation de 100 milliards de dollars. La France est troisième de ce classement avec 63,9 milliards de dollars. »
On s’en doutait :
Les agences de notations, des usines à triple A
http://goo.gl/ZN7N
Idée: créer une agence qui notera les agences de notation.
@ un animal…
« N’avez-vous pas compris que nos gouvernements ont été élus pour défendre les intérêts d’une partie extrèmement réduite de la population, que ces mêmes dirigeants sont pour le moins fortement subordonnés à cette même infime fraction de la population, quand ils ne lui sont pas directement liés par des relations familiales, « d’amitié » et d’affaires, et que cela peut s’entendre comme l’appartenance à une certaine couche sociale, qui n’a d’ailleurs pas forcément besoin d’être formellement « propriétaire des moyens de productions » pour exercer ce qu’on appelle communément le pouvoir ??????? »
Sans vouloir vous offusquer l’animal, je crois que oui !
Vous avez raison !
Franchement… que dire… on est loin du compte encore, même avec ce genre de traitement. OK… ca a au moins le mérite d’être du « bon sens », d’aller dans la bonne direction, à rebours de la bêtise ambiante…
Mais au vu de l’ampleur du désastre, ca reste « peanuts », puisqu’on ne touche qu’aux symptômes (on en reste à un problème que les économistes connaissent traditionnellement sous le terme de « compatibilité des incitations »).
D’après les divers intervenants de ce blog, il semble qu’on peut envisager 3 types de « solutions »:
– les solutions qui prétendent aller au coeur du problème, à savoir « l’ontologie de la monnaie ».
Ceci implique une guerre totale, qu’on ne s’y trompe pas: entre puissances, entre les Etats et les « marchés » (topbanks), entre les industriels et les financiers, et à l’intérieur même des communautés politiques…
Dans cette catégorie on aurait
1/ les défenseurs d’un système de « monnaie fondante »,
2/ les défenseurs (libertariens) d’un système de « monnaie à la carte » et
3/ les défenseurs de systèmes dans lesquels un même Etat peut avoir différentes monnaies non convertibles, ou alors à des conditions particulièrement strictes (Polanyi (?) et certains anarcho-syndicalistes).
Bien sûr on peut développer des modèles mixtes.
Dans les 3 cas il s’agit, mais à chaque fois d’une manière différente, de priver les responsables de leurs jouets. Dans les 3 cas on remet en question le socle politique fondamental qui est le nôtre depuis le XVIIe (cf. les travaux de C. Roche).
– les solutions qui préservent le « cadre global », en l’aménageant toutefois de manière très profonde, quitte à le rendre -quasi- méconnaissable. Elles ont l’avantage d’être plus facilement « solubles » dans le système actuel (et pourtant elles apparaissent radicales!).
Il s’agit typiquement des mesures du type « interdiction des agents non commerciaux sur les marchés à terme » (parieurs), retour à un Steagle Act plus « hardcore » que l’ancien (qui ne servirait à rien aujourd’hui au vu de la complexité des pratiques actuelles des établissements de crédit), nationalisations de facto quand la communauté assume les pertes du secteur privé, rééquilibrage de la part revenu du capital/revenu du travail pour homogénéiser la distribution du capital et rendre celle-ci plus efficiente, « interdiction du lobbyisme/trafic d’influence institutionnalisé », bancor éventuellement, remise à plat des techniques d’ingénierie financière (fondées sur des modélisations mathématiques erronées ou sans rapport avec la réalité ou in-maitrisables par le commun des mortels), changement du mode de fonctionnement des bourses…
Ces mesures aussi impliquent des conflits violents, et surtout des arbitrages pénibles entre « ce qui est bon à court terme » et « ce qui est bon à moyen terme » ou encore « ce qui est bon pour le pays d’un point de vue global » (maîtrise des flux de capitaux via ses grandes banques) et « ce qui est bon du point de vue de l’équité d’un point de vue interne » (rapports de force entre les citoyens et leurs banques, de l’intérieur).
– les solutions « de bon sens », de « politique économique », énoncée dans ce billet, et qui permettent simplement de gagner « un peu de temps », de garder un peu la tête hors de l’eau avant l’effondrement final (possible également par mort lente) si rien de ce qui est énuméré ici n’est entrepris.
Et au milieu de tout ça: la guerre du dollar… et des enjeux géopolitiques majeurs qui nourrissent autant qu’ils se nourrissent de cette configuration inédite… 2011 sera malheureusement une année faste pour ce blog.
Les solutions de « bon sens » (troisième catégorie), comme vous le dîtes, permettent de gagner du temps et, surtout d’éviter des catastrophes très rapprochées : plusieurs économistes ont fait, à juste titre, le raprochement entre les solutions préconisées aujourd’hui pour réduire les déficits en Europe et ce qui a été fait au cours des anées 30 et a aggravé les effets de la crise, provoquant un phénomène prononcé de déflation ; il ne faut surtout pas recommencer ! Mais ces solutions ne sauraient, à elles seules, suffire à juguler la crise. Il faut, sans tarder, mettre en chantier les réformes (pour une fois, on peut employer ce mot, même s’il s’agit souvent en fait de véritables révolutions par rapport aux comportements actuels) que vous énoncez en deuxième catégorie et à propos desquelles je n’ai rien à redire. Il y a des solutions mais, si elles sont mises en oeuvre, elles changeront le monde tel que nous le connaissons et ses rapports de force. C’est pourquoi, il est tellement difficile de les appliquer.
[…] This post was mentioned on Twitter by betapolitique.fr, Léo Ruglio. Léo Ruglio said: Gribouille (selon le Robert) : « personne qui se jette stupidement dans les ennuis qu’elle voudrait éviter » http://bit.ly/buYRdn #crise […]
@ Un animal moins égal que les autre
Entièrement d’accord avec vous.
Il existe un vrai machiavélisme de ces dominants du monde!
Comment profiter de cette crise pour faire encore plus de fonts de poche, réduire totalement les plus pauvres à l’esclavage et gratter ce qu’on peut aux classes moyennes pour les rendre impuissantes, qu’elles ne manifestent plus contre les inégalités, ou pour défendre ses services publics.
Ils veulent nous réduire au silence et à la pauvreté!
Et, scandale absolu, qu’avons-nous pour nous battre contre eux, pour résister?
Des partis de gauche croupions pour la plupart qui nous appellent à UNE journée d’action le 24 JUIN!
Comme ceux d’en face, qui nous exploitent, ils se moquent de nous.
Il faudra donc passer par dessus, c’est notre seule solution… les déborder… construire un parti qui nous permette de nous défendre, voire d’attaquer, partout!
Tout cela pour l’équité et l’égalité dans le monde!!!! N’en déplaise à ceux qui les refusent…
Je suis très énervée… car passer son temps à attendre que les dirigeants actuels le fassent et un faux combat. Nous perdons un temps précieux à tergiverser pendant que nos gouvernements appliquent et gagnent sur pas mal de points… pas sur tout, on est d’accord, mais il faudrait changer de braquet et taper plus fort pour arrêter leurs attaques anti-sociales.
Il faut, maintenant que nous avons compris toutes ces belles analyses sur de nombreux blogs, AGIR, tous ensemble, et les chasser, ou au minimum les empêcher totalement de nuire.
Ce n’est pas violence, ce n’est que justice et acte d’humanité.
REPONSE A « un animal moins égal que les autres dit » :
Pas mieux , remarquable et très claire analyse….la guerre des classes se déroule devant vous et ce n’est pas un problème « technique » ou de « courage politique » mais de rapport de force ….et nous ne sommes pas du bon coté .
Une décision entraine des conséquences , bonnes ou mauvaises …La Palice n’aurait pas mieux dit…mais bonnes ou mauvaises pour qui ?
Tout d’abord, ce pseudo n’est pas de circonstance car je l’utilise couramment pour m’exprimer.
Je souhaiterais juste faire un parallèle curieux parallèle de la lecture de « tax Havens, How globalization really works ». La France a commencé à faire des déficits publics avec la montée en puissance des paradis fiscaux et de l’évasion fiscale. Il est étonnant, alors qu’on cherche à équilibrer les comptes publics, que l’évasion fiscale des grandes entreprises , coûte à la France l’équivalent de 3% de PIB de recettes fiscales. Soit notre déficit budgètaire en année normale. Dans les pays de l’OCDE, ce chiffre atteint en moyenne entre 2 et 2.5% par du montant du pib des pays concernés. Ca veut dire qu’une partie de la richesse nationale réalisée n’est tout simplement pas déclarée sur les territoires nationaux et sont transférés par différentes techniques comme les transferts de prix dans les paradis fiscaux. Entretemps, pour faire face à la concurrence fiscale, le toux d’imposition moyen sur les bénéfices est passé de 40% à 25% dans les pays de l’OCDE entre 1982 et 2007. Non seulement ces entreprises réalisent de l’évasion fiscale mais en plus mettent en concurrence les Etats pour obtenir sans cesse de nouvelles réductions d’impôts. Ces gvts probablement motivés par la montée du chômage cèdent aux pressions exercées. Nous sommes dans une situation paradoxale où les entreprises ont besoin d’infrastructures, d’une MO bien formée et bien soignée mais ne veulent absolument rien payer pour finalement vider les caisses des Etats, et donc à terme réduire la qualité des services publics dont ils sont les premiers utilisateurs. En Europe, ce phénomène de concurrence fiscale est d’autant plus vive qu’il n’existe aucune coordination entre pays Européens sur l’impôt. Pourtant les pays de la zone Euro partagent la même monnaie. Ils sont donc d’autant plus vulnérables aux politiques de dumping fiscal ou social de leurs voisins, et leurs voisins sont d’autant plus incités à les mener car elles sont encore plus efficaces si votre voisin ne peut pas dévaluer. C’est dire l’impasse dans laquelle l’Europe doit faire face entre la réduction de ses dépenses publiques et l’impossibilité d’augmenter ou de simplement prélever des recettes fiscales.
Qui peut savoir dans quel pays Renault paye ses impôts?
Votre contribution est très juste. Rien à y redire. Vous avez mis le doigt sur le problème. Il y a une grande hypocrisie à déplorer l’ampleur des déficits publics et à oser demander des sacrifices à la population en comprimant les salaires publics ou rognant les avantages sociaux pour réduire ces déficits, alors qu’il suffirait de redonner à l’impôt son niveau normal, niveau qui est abaissé par toutes sortes d’entorses (les niches fiscales, ou la suppresion des tranches sur les revenus élevés, par exemple) ou de pratiques d’évasion. En ce qui concerne l’impôt sur les sociétés, son niveau théorique reste très convenable en France et très supérieur à ce qu’il est dans les pays d’Europe qui pratiquent la concurrence (le dumping) fiscal, mais son niveau réel (qui correspond à ce que payent les grandes entreprises) est très inférieur à ce niveau théorique car ces entreprises s’arrangent par des délocalisations de siège social ou d’autres échappatoires (dont les paradis fiscaux) pour le rabaisser. Un gouvernement courageux s’attaquerait à ce problème, mais c’est très difficile car ce serait affronter des intérêts puissants. En outre, comme vous le faîtes remarquer, ce problème doit chercher sa solution au niveau européen et pas seulement français. L’impératif de concurrence a encouragé les pays-membres à faire la guerre par le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés. Et les nouveaux pays-membres de l’Union européenne venant de l’Europe de l’Est (mais pas seulement, cf : l’Irlande) ne s’en sont pas privés. Il est faux de dire qu’il n’y a pas de solution pour réduire les déficits autres que de couper dans les dépenses publiques et sociales. Il y en a d’autres, mais encore faut-il vouloir les voir. Les gouvernements de l’Europe ne sont pas condamnés à détruire son modèle social, se tirant, ce faisant, une balle dans le pied. Il y a d’autres solutions.
Au niveau européen : fin de la libre circulation des capitaux, disparition des niches fiscales, IR progressif, IS à un taux mini de 20%…..et surtout enlever les charges sur salaires (retraite, chomage etc….) et les inclure dans la TVA (TVA sociale) en légiférant que les sociétés devront baisser d’autant leur prix HT.
Ansi les produits fabriqués hors CEE financeront nos systemes de retraites et chomage (scope élargi) et nos produits seront plus compétitifs.
Coté france, si on commençait par revoir la répartition des budget dans les ministères pour éviter les gachis (on les incite à l’heure actuelle à cramer leur budget pour avoir le m^me l’année suivante). La distribution des médicaments passerait à l’unité (et non pas une boite de 12 comprimés pour un traitement de 10 jours).
Rien qu’avec ça on ferait des progrés considérables dans nos déficits…
Sans compter qu’en période (proclamée difficile) de restriction budgétaire, la moindre des choses serait que nos politiques et élites dites économiques, internes et européens (membres commission européenne, parlement européen, hauts fonctionnaires de tout poils, membres d’organisations internationales et j’en oublie) prennent l’initiative fastueuse :
– de réduire et
– de faire entrer dans l’assiette de l’impôt les revenus de leurs activités (par ailleurs toxiques).
Tant que les donneurs de leçons se sentiront au-dessus des leçons qu’ils dispensent…
enlever les charges sur salaires (retraite, chomage etc….) et les inclure dans la TVA (TVA sociale)
Mauvaise bonne idée. La TVA, qu’elle soit sociale ou non, est payée par les consommateurs et donc surtout par bas revenus. Les nantis, eux, n’y contribueraient presque pas.