« Focus stratégique » à Montréal, le 22 avril 2010

Mon exposé à Montréal, au Focus stratégique, le 22 avril

Pour ceux qui n’ont pas lu mon billet à l’époque, la double anecdote par laquelle je fais débuter ma conférence se trouve ici : Grande tragédie et petit drame.

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112 réponses à “« Focus stratégique » à Montréal, le 22 avril 2010”

  1. Avatar de monmon
    monmon

    Bonjour
    Vous avez fort bien défini certain enjeux tel que la disparition tendancielle du travail, les notions de confiance et d’intégrité la nécéssité d’une solidarité à définir puis vous avez parlé de courage que vous n’avez pas clairement défini. Est-ce que le courage est de faire ce qu’il est nécessaire de faire et qui nous répugne?
    Merci pour les éléments de réponse concrèts.

    1. Avatar de Jeanne
      Jeanne

      Eléments de réponse: le courage implique l’empathie. L’empathie nécessite le rejet du narcissime. Vous imaginez dans une société nombriliste qu’à moins d’un électrochoc…

    2. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ monmon,

      Ce mot de « courage », employé par monsieur Jorion, m’a également fait m’interroger. Sachant que Paul Jorion fait partie de ces personnes qui ne trahissent pas le sens d’un mot pour donner du relief à la conversation (« Il faut avoir le courage de dire aux français que » etc. -air connu), le mot courage est important dans son intervention.

      Une idée du courage m’est venu ce matin, avant même de regarder l’intervention de Jorion à Montréal et de tomber sur la question que vous lui posez.
      Je prenais un café dans un bistrot de la place du marché de ma ville. C’est une de ces villes de Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne, atomisées et déshumanisées par les délires des professeurs Nimbus de l’urbanisme qui oeuvrent depuis les années soixante. Même les termes « place du marché » ne correspondent plus à l’endroit où je me trouvais ce matin.
      Depuis deux ou trois ans j’éprouve de plus en plus de lassitude à vivre ici.
      Le courage commence à me manquer d’affronter chaque jour la vie dans ma ville qui n’en est plus une. Ce n’est plus une ville. Ce n’est plus une vie.
      Depuis longtemps je pense à partir ailleurs. Le courage de rester me fait de plus en plus défaut.

      En écoutant l’intervention de Jorion, sa conclusion me frappe (après avoir parlé de l’intégrité et de l’honneur, et y avoir ajouté le courage):

      « On a évoqué hier (…) une attitude classique qui existait autrefois au Québec, quand la région ne fonctionne pas, c’est (l’attitude classique) de partir ailleurs. Ca aussi il faudra le revoir parce que ça n’ira pas nécessairement mieux à d’autres endroits. Ce sera peut-être encore pire ailleurs. Donc c’est le moment de se tourner vers soi-même, de voir quels sont ses ressources, et ces ressources sur lesquelles il faudra compter ne sont pas seulement les ressources naturelles, ce sont aussi les ressources intérieures, celles des cultures, et de la tradition qui nous a été léguée. Il faudra que nous nous tournions vers ces valeurs à nouveau en sachant que c’est là que notre avenir se situe. Merci. »

      Buvant mon café, je lisais ce matin le hors série que le journal Le Sarkophage, dirigé par Paul Ariès, vient de faire paraître; son titre: « Ralentir la vi(ll)e ». Une vingtaine d’articles qui décrivent les symptômes des maladies diverses dont souffre ma ville, et qui proposent des pistes à portée de volonté pour que les villes se recalent sur le rythme de la vie des habitants.

      Je lisais ça. J’y trouvais des motifs d’espoir, mais, pensant aux années qui me restent à vivre, je me disais aussi que tous ces changements espérés n’adviendraient pas avant longtemps.
      Aurai-je le courage d’attendre?
      Donc, toujours cette idée pour moi: partir ailleurs.

      Le courage dont me parle Paul Jorion, ce n’est pas celui d’attendre. C’est peut-être le courage que je dois avoir de ne pas fuir ma ville déglinguée, et d’enfin poser une « ligne de front » face à l’avancée du rouleau à compresser l’humain. Le courage de me fixer un lieu de résistance, de courageuse résistance.
      Le courage de ne plus être le nomade, le chemineau, d’un monde où il n’y aura bientôt plus de lieux où poser ma vie d’être humain.
      Le système me veux « nomade », mais me voilà regonflé: je partirai peut-être un jour de ma ville, mais pas sans avoir combattu, pas sans avoir défendu mes valeurs.

      Et puisque c’est du Québec que Jorion parle, j’emprunte, pour finir, à Robert Charlebois quelques vers de sa chanson « Vivre en ce pays »:

      « Vivre en ce pays
      C’est comme vivre aux Etats-Unis
      La pollution, les mêmes autos
      Les mêmes patrons, les mêmes impôts
      Les petits, les gros
      Dans un même bateau

      Ceux qui sont partis
      Pour chercher un ailleurs meilleur
      Ont bien compris qu’en d’autres pays
      En d’autres Amériques, Espagne ou Marseille
      A part le soleil
      Que c’est partout pareil (…) »

    3. Avatar de Isabelle N.

      @ Jean-Luc… Pourquoi ne serait-ce pas le courage de partir, de sauter le pas..? Et à qui servira votre sacrifice ?

      J’ai quitté la grande ville en 1994, à cause d’un pressentiment que ça allait mal tourner, tôt ou tard. Et aussi parce que mes enfants étouffaient (au propre comme au figuré).

      Il y a des tas d’endroits, à la campagne, où s’inventent d’autres manières de vivre qui donnent la sensation d’exister pour quelque chose. Chez nous, c’est de « dialoguer » avec un bout de jardin et forêt qu’on m’a confié, pour y faire revenir le plus de vie possible, de biodiversité comme ils disent

      C’est la nature qui vous dit où toucher, modifier – et où surtout ne rien faire : quand vous voyez revenir le pic epeiche parce que vous avez compris l’utilité de laisser un arbre mort sur place, de ne surtout pas le débiter et le stocker… ou bien les abeilles qui s’affairent avec délice sur une vaste parcelle que vous n’avez pas tondue plus d’une fois dans l’année, en fin d’automne, et où reviennent donc peu à peu les plantes sauvages qui les nourrissent…vous comprenez à quel point nous avons été grugés par les marchands de jardins lisses, polis… et morts.

      Bref, s’en aller de l’enfer, il n’y a que le premier pas qui coûte. Il reste des tas d’endroit où la vie est plus vraie et qui attendent encore des gens de bonne volonté pour les protéger de la cupidité prête à les détruire…

      Si vous manquez d’idées, à quoi vous pourriez vous consacrer, il y a ce film qui vient de sortir, de Coline Serreau, « Solutions locales pour un désordre global ».

    4. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ Isabelle N.,

      Je disais avoir trouvé dans la causerie de Paul Jorion un peu de courage pour ne pas fuir ma ville déglinguée de Seine-Saint-Denis, et voilà que vous démolissez ce courage en quelques phrases, et que vous me redonnez des envies d’ailleurs.

      Tout cela me tente depuis longtemps; vivre ailleurs est à ma portée.
      Quand je parle du courage de rester que j’essaies de retrouver, c’est en pensant aux mamies et aux papis que je croise par chez moi, et aux mômes que je vois jouer en bas des tours. Je me dis que les premiers, relégués, ne possèdent plus les moyens de se défendre contre l’hydre de la Ville-Monde, et que les seconds n’ont pas encore les capacités de lutter en citoyen contre la prison urbaine.
      Voilà pourquoi je dis « ne pas partir sans combattre », combattre pour aider ceux qui souffrent le plus de la perte des valeurs de la civilité. C’est mon côté boy-scout.
      Et c’est pour répondre à votre question: « à qui servira votre sacrifice? ».

      Vous me dites qu’il y a aussi de beaux combats ailleurs: « des tas d’endroits (…) qui attendent encore des gens de bonne volonté pour les protéger de la cupidité prête à les détruire. »
      Bon défi. Assez tentant.

      Ayant habité depuis mon enfance dans sept villes différentes de la petite couronne de Paris (des villes gérées par le PC, le RPR ou le PS), je me rends compte que le point commun de tous les maires aura été l’aveuglement sur les conditions réelles d’existence des habitants. Un aveuglement militant, du style: « Je ne vous écoute pas, car moi seul sait créer les conditions de votre bonheur ».
      Face aux décisions sans appel de tous ces édiles qui, en gérant les villes, gèrent des habitants (pour les adapter aux conditions modernes de la consommation), l’envie de baisser les bras est de plus en plus grand chez moi.
      D’où la tentation que j’éprouve de me tirer du Big Bazar, avant qu’il ne se referme définitivement sur moi sous le nom de code du « Grand Paris ».

      Vos mots m’arrivent comme le chant des Sirènes…

      (J’avais bien aimé « La Belle Verte », le film « écolo-hippies » qu’avait réalisé Coline Serreau il y a quelques années. J’essaierai de voir celui dont vous me parlez.
      Pour la façon de faire que vous avez, concernant la nature, vous me touchez. Mon père était jardinier horticulteur (j’ai hérité de tous ses livres!) et je l’ai toujours vu essayer de travailler AVEC la nature. Dans cet esprit, je repense à la phrase que nous a proposé Jorion récemment, celle du paludier qui, le matin, arrivé sur le lieu de travail, dit à la nature: « Allons, nous avons du travail à accomplir toi et moi! »)

  2. Avatar de Didier
    Didier

    « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement  » dit on. La clarté de vos propos le confirme. Par contre, peut être manque t-il dans votre analyse quelques pistes pour savoir pourquoi l’intégrité des Chevaliers a quitté la scène et permit ces dérives – vaste question, je sais ! En tout cas, merci.

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Peut-être parce que cette intégrité n’a jamais existé.

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      Tout à fait d’accord, Moi, car intégrité = manque à gagner.

    3. Avatar de Didier
      Didier

      @ moi : certes, mais alors ça fiche le raisonnement de Paul Jorion en l’air non ?

    4. Avatar de Moi
      Moi

      @Didier : Peut-être, je ne sais pas. J’ai vu là un procédé réthorique pour toucher son public, rien de plus. Pour moi, il va de soi que les puissants d’hier sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui. Ni plus ni moins honnêtes et respectueux des valeurs qu’ils prônent. Déjà Cervantes se moquait dans son Quichotte de ceux qui croyaient aux supposées valeurs de la chevalerie telle que représentée dans les romans.
      Si le système craque aujourd’hui, ce n’est sûrement pas pour des raisons de respect de la moralité (qui n’a jamais existé chez les puissants, et pas beaucoup plus chez les pauvres).

    5. Avatar de Alain A
      Alain A

      Didier et les autres

      Le courage et l’intégrité allaient de pair avec une société où l’accumulation de choses n’avait pas de sens pour les dominants. Ils les prenaient là où elles étaient, créées par d’autres, par le fer et le sang. C’était dégueulasse mais il fallait des valeurs qui aillent avec ce type de prédation. C’étaient le courage (un mauvais coup de fourche est toujours possible) et l’intégrité (entre pairs, la loyauté et le sens de la parole donnée étaient importants). Et puis, il fallait quand même aussi songer à gagner son paradis (qui n’était pas contradictoire avec leur prédation, puisqu’elle était de droit divin.

      Quand l’accumulation capitaliste a remplacé cette société, les valeurs sont devenue l’avoir et l’art d’entuber les autres, nécessaire aux bonnes affaires. Quand ces valeurs se généralisent et qu’on entre dans la société de tous contre chacun et de chacun contre chacun (et inversement), on accumule les fortunes mais pas les relations humaines enrichissantes.

    6. Avatar de Didier
      Didier

      @ Moi, Alain et les Autres : je fais la part du cynisme et de la naïveté dans ces choses. On ferait aussi une erreur historique en ramenant la question à une quelconque vénalité des Chevaliers, la vision de ceux-ci me semble t-il étant plus d’ordre « social » (les ordres de l’Ancien Régime par exemple) qu’économique. Mais ce qui me pose problème est le ressort psychologique, la motivation, pour employer un terme trivial.
      Et puis vous foutez en l’air la construction de Paul Jorion et, franchement, cela ne me plait pas !
      Non pas pour Paul Jorion, mais pour la construction 😉

    7. Avatar de Alain A
      Alain A

      Didier
      Ai pas l’impression de vider le sens l’appel de Paul au courage et à l’intégrité mais il est vrai que j’imagine que ces valeurs ne pourront redevenir majoritaires et appréciées qu’après l’effondrement du système qui les a fait régresser.

    8. Avatar de Crapaud Rouge

      @Alain A : « Le courage et l’intégrité allaient de pair avec une société où l’accumulation de choses n’avait pas de sens pour les dominants. » : vision bien naïve des dominants ! Que faites-vous du pillage de Constantinople par les croisés ? Et ce n’est qu’un exemple parmi quantité d’autres. Ces croisés n’étaient-ils pas de bons chrétiens, croyant dur comme fer aux valeurs spirituelles, et réputés n’avoir que dédain pour les choses d’ici-bas ? Citons l’article :

      Trois jours durant, Constantinople est livrée au pillage, aux incendies, aux meurtres et aux viols. Le principal centre artistique et intellectuel du monde est saccagé, une catastrophe pour l’héritage classique de l’Europe. Dans les églises, les clercs font main basse sur les reliques des saints et les Vénitiens sur les objets d’art. Les tombeaux des empereurs sont profanés, leurs bijoux volés. A Sainte-Sophie, on fait entrer des mules pour charger le butin et on laisse une prostituée danser devant le trône du patriarche. Les horreurs perpétrées par les Latins renforcent la séparation des Églises, qui dure encore huit siècles plus tard.

  3. Avatar de bruno frandemiche
    bruno frandemiche

    http://sarkofrance.blogspot.com/2010/05/sarkozy-ou-la-rigueur-de-classe.html
    le courage,c’est privilégié l’intéret général au dépend de l’intéret particulier

    1. Avatar de jeanpaulmichel
      jeanpaulmichel

      Lorsqu’un homme politique parle de courage, il s’adresse avant tout à son électorat.
      Le courage politique dans la bouche de NS c’est par exemple :
      – faire travailler plus pour gagner moins
      – supprimer les niches fiscales comme la 1/2 part supplémentaire pour les personnes vivant seules…
      – supprimer les allocations familiales aux familles en difficultés lorsqu’un élève sèche les cours
      – expulser des familles rentrées illégalement en France pour faire soigner des enfants handicapés

      Son électorat le comprend bien et acclame ces décisions surtour si elles sont complétées par :
      – un bouclier fiscal
      – gel des dépenses publiques
      – …

      Le mot  »courage » n’a pas le même sens selon la classe sociale d’appartenance.

  4. Avatar de Alain A
    Alain A

    Waouw, en 30 minutes, vous avez réussi, Paul, à mettre beaucoup de ce que nous débattons ici depuis des mois, et de manière, je crois, très pédagogique. J’ai entrevu les endroits où vous vous orientiez vers certains développements et puis vous vous dirigiez ailleurs, vers l’essentiel de ce que vous vouliez livrer. Je ne sais comment cela a été reçu et accepté par vos auditeurs québécois mais il y avait là une densité peu commune. Et vous avez même terminé par des propos que j’oserais de qualifier de centré sur les valeurs. Cela avait un petit parfum de prêche qui, dans mon esprit, n’a rien de négatif. On passe tellement de temps dans nos société à discuter des détails des techniques qui font tourner le moteur de la machine sans penser à ce quoi sert la machine ni dans quelle direction on veut faire aller le véhicule qu’elle anime, qu’un peu de retour vers les valeurs essentielles, le pourquoi et pas seulement le comment, fait vraiment du bien.

    Avec un sourire complice et pour rester dans la logique du sermon sur le Mont (royal?), je me demande si les exégètes du futur saisiront bien le sens caché de votre parabole sur le daim blessé, qui se relève dans un premier temps, converse avec son agresseuse automobile (involontaire on le suppose) et puis s’écroule définitivement mort. Prédire ainsi, sans le dire ouvertement, la mort du système blessé en 2007/2008 me semble une très jolie pirouette intellectuelle…

  5. Avatar de Paul Jorion

    Pour ceux qui ne l’ont pas lu à l’époque, la double anecdote par laquelle je fais débuter ma conférence se trouve ici : Grande tragédie et petit drame.

    1. Avatar de Alain A
      Alain A

      Dans les rares commentaires de l’époque, personne n’a donné son avis sur ce qui était la grande tragédie et le petit drame, quant aux 2 événements de cette journée marquante.

    2. Avatar de Paul Jorion

      L’ordre chronologique lève toute ambiguïté possible.

  6. […] Pour la suite de cette conférence sur la crise financiere et économique actuelle cliquez ici. […]

    1. Avatar de Vincent
      Vincent

      ou ? plz

  7. Avatar de VB
    VB

    Bonjour M. Jorion,

    Merci pour cet exposé très clair et pour votre « prise de hauteur ».
    J’adhère parfaitement à tout ce que vous dites sauf une réserve : et s’il fallait aller encore plus loin dans la remise en cause ? Je veux dire, si les contraintes de « finitude » de la vie en général (animale et donc humaine mais aussi végétale) et, plus particulièrement celles liées à la disproportion des ponctions humaines (7 milliards d’individus prédateurs ce n’est pas rien) sur son environnement étaient aujourd’hui devenu le grand problème occidental ? Cette problématique existera demain sans nul doute pour le reste de l’humanité mais pas avant que les plus riches (chinois, indiens, BRICs etc.), ne se soient servis jusqu’à épuisement de toutes les réserves (énergétiques, alimentaires etc.) terrestres : les peuples occidentaux appauvris me semblent être aujourd’hui (pour les raisons de perte d’intégrité et de courage que vous énoncez et dénoncez parfaitement) dans la position la plus vulnérable. L’occident s’est considérablement « médiocrisé » (néologisme évocateur): à un point inimaginable, le point de non retour !
    Bref, l’heure est grave, plus grave sans doute que ce que chacun a la capacité de percevoir.

    Cordialement et encore merci pour vos interventions écrites et orales

    1. Avatar de Thomas

      VB

      Vous dites d’une part que les tensions sur les ressources se font de plus en plus grandes, et d’autres part que nous devenont vulnérables pour cause de médiocrité.

      Seriez vous plus à l’aise dans une Europe riche et encore en croissance, se protégeant du reste du monde affamé par une puissante et agressive force armée ?

      A quoi d’autre assistons nous finalement, que le nivellement du niveau de vie mondial, qui entraine evidemment quelques marches à descendre pour les plus nantis : Nous.

      NB : Le BRIC peut prendre tout ce qu’il veut sur Terre, il n’arriverons pas à la cheville de ce que l’Europe et les USA on bouffé avec frénésie depuis deux cent ans. On ne peut quand même pas les empêcher de lécher le plat !!

    2. Avatar de VB
      VB

      Bonjour,

      @ Thomas :

      « Vous dites d’une part que les tensions sur les ressources se font de plus en plus grandes, et d’autres part que nous devenons vulnérables pour cause de médiocrité.
      Seriez vous plus à l’aise dans une Europe riche et encore en croissance, se protégeant du reste du monde affamé par une puissante et agressive force armée ? »

      => Ce n’est pas moi qui dit qu’il existe des tensions de plus en plus importantes sur les matières premières essentielles (minérales, végétales) : je ne suis qu’un porte-parole de gens bien plus avisés que moi en ce domaine. Il semble néanmoins que le fait ne fasse aucun doute.

      => Le contraire de « médiocrité » n’est pas (en tout cas dans mon esprit) le mot « armée ». Il y a certes beaucoup de façon de concevoir le contraire de la médiocrité mais la notion de « bras armé » n’entrait pas dans ma conception des choses. Je regrette de vous décevoir. On peut être brillant sans se transformer en milice. Les « Lumières » (sans prise de position de fond sur leur contenu) ont par exemple fait rayonner l’Europe sans conquête armée. L’occident pourrait par exemple être une force vitale de proposition de « vivre autrement » : mais il s’agirait alors de donner l’exemple, et c’est là que le bât blesse car on ne peut trouver ni volonté, ni courage, ni intégrité parmi les actuels dirigeants occidentaux.

      Cordialement,

    3. Avatar de Thomas

      Bonsoir,

      Pour les ressources, nous sommes bien d’accord.

      Mais c’est cette idée de rayonner à travers le monde qui me chiffonne.

      Pourquoi vouloir centraliser un état d’esprit ? Les voies pour ameliorer les choses ne peuvent elles pas être et rester diverses ?

      Désolé d’avoir réduit l’idée de rayonnement à une armée bien équipée, mais j’ai peu d’exemple récent d’influence sans arme.

    4. Avatar de VB
      VB

      Bonjour,

      @ Thomas :

      A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels 🙂 !

      Cordialement,

  8. Avatar de VB
    VB

    erratum : 4ème phrase : ajouter « et sans doute également minérale » à la phrase entre parenthèse

    Merci par avance,

  9. Avatar de Hervey

    Que c’est beau « l’humanité » quand elle s’exprime.

    1. Avatar de octobre
      octobre

      D’autant plus beau quand celle-ci s’ouvre au réel et ses multiples chemins :
      Il y a la vie terrestre et il y a la vie rêvée et sensible. N’est-ce pas l’artiste?

    2. Avatar de Simorg
      Simorg

      « Le rôle de l’artiste n’est plus de créer une œuvre mais de créer la création » Schöffer

  10. Avatar de Pierre
    Pierre

    Entièrement d’accord Paul.
    Mais en matière d’honneur, d’intégrité et de courage peut-on s’embarrasser de « modération » ou d’auto-censure?
    A fortiori dans une société de transparence ou « tout » se sait au sommet, et si peu à la base.

    C’est dans le non-dit, l’inexprimable ou l’inexprimé que les peurs se transmutent en violences physiques, le système auto-destructeur devenant inexorablement hétéro-destructeur. Diabolique, si nous n’avons pas peur des mots….
    Les buchers sont dressés et c’est le grand embouteillage sur le marché des martyres.
    Nous ne sommes que les »honorables bourreaux de nous mêmes ».

    De qui vous sentez vous le plus proche : de Jacques de Molay, de « sainte » Jeannes d’arc, ou du Mahatma Ghandi?
    Le courage se tient plus dans le choix de l’embarras que dans l’embarras du choix, semble-t-il.

  11. Avatar de Evrard
    Evrard

    Merci pour ces 30 minutes édifiantes.
    Cependant depuis que l’homme est sur Terre, il y a toujours eu des malhonnêtes, des gens sans honneur, et il y en aura toujours. On ne pourra jamais les supprimer. Comme dans la savanne, les gazelles ne pourront jamais supprimer les lions.
    On est obligés de faire avec et ça ne changera jamais.

    Ce qui serait intéressant c’est de comprendre leurs stratégies pour s’en prémunir. Mais déjà si on a l’intégrité, on a de forts atouts pour s’en sortir.

  12. Avatar de galapiat
    galapiat

    Mon cher Paul, pardonnez moi cette appropriation 🙂
    Cela va bientôt faire 2 ans que je suis vos pérégrinations dans le monde de la finance, dans le monde tout court, et je suis tant bien que mal vos analyses complétés par François et tous les blogueurs assidus de ce site.

    Depuis le début, c’est votre humanisme qui m’a attiré, merci de transmettre ces valeurs à travers vos propos limpides.
    L’intégrité, l’honnêteté , la sincérité , la solidarité ,etc.
    Vous êtes mon 3ème maitre à penser**mon 2ème est celui d’aïkido,je vous laisse le soin de trouver le 1er 😉 **et je vous en remercie chaleureusement.
    Avoir un guide est si précieux dans ces temps incertains.
    cordialement galapiat

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      http://en.wikipedia.org/wiki/Carl_Rogers

      L’un de mes premiers « maitres à penser », selon lequel l’enseignement est impossible, paradoxe ! sachant de plus qu’il faut toujours dépasser le maitre, ceci personne ne peut nous l’enseigner.

      N’y-t-il pas dans les causes de la crise financière outre l’abandon des valeurs morales, une veille idée darwinienne selon laquel ce qui est possible est bien. Ce qui survit dans le milieu financier est bon, la survie, la constatation de l’existence valent morale !

      On ne se soucie plus de règles. D’ailleurs c’est une idée libérale, que la concurrence « sélectionne » le meilleur, point ! En ce cas il n’y a plus besoin d’Etat ni de règles, et je crois que c’est là que se trouve l’erreur. La sélection ne peut produire que le meilleur, c’est le principe. Amha;

      P Jorion pourrait sortir d’une BD de Tintin il me semble, dans cette prestation 🙂 ressemble au capitaine Hadoc 🙂

    2. Avatar de Evrard
      Evrard

      Le premier est votre femme!

    3. Avatar de Paul Jorion

      J’exprime la même idée en disant que nous domestiquions la sphère politique en inventant la démocratie, alors que nous abandonnions la sphère économique à un « état de nature », à la loi de la jungle.

  13. Avatar de Antoine
    Antoine

    Je vous ai trouvé particulièrement (et étonamment) lénifiant. Il semble aussi que vous modifiiez votre discours en fonction de vos interlocuteurs, ce qui est certes une nécessité de la communication, mais qui poussé trop loin vous conduit à caresser tout le monde dans le sens du poil (la posture radicale pour le blog, les propos vagues et caressants pour les colloques « respectables »). J’ai peur que vous soyiez proche de ce que Lordon pointe – dans le dernier Arrêt sur Images – comme étant les limites de votre démarche médiatique (il utilise le terme de « bon client », et il se trouve que vous êtes en train de devenir l’archétype du « bon client » des médias et des colloques).

    Par ailleurs, la référence à l’honneur et à l’intégrité des guerriers me paraît douteuse, bien que je ne sois pas historien. Il me semble que cette honneur et une intégrité, au même titre que la galanterie et les bonnes oeuvres, font partie d’une idéalisation par la noblesse de ses propres valeurs (exactement comme le boursicoteur ou le fonds spéculatif aujourd’hui affirmera, peut-être de bonne foi, qu’il participe à la création de richesse). Le Moyen-Âge fut une période brutale à tous points de vue, et sans considération particulière pour l’individu (ceci, même en dehors des guerres auxquelles vous faites allusion). L’honneur, en quelque sorte, consistait à faire une exception dans cette mé-considération pour les quelques rares individus qui le « méritaient » parce qu’ils étaient de la bonne classe ou de la bonne société. Et, même parmi cette bonne société, les trahisons, revirements d’alliance et règlements de compte étaient légion.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Je comprends ce qui vous préoccupe mais si vous me suivez vraiment, ici sur le blog et ailleurs, vous noterez que je dis toujours la même chose, même s’il est vrai que je ne le dis pas toujours de la même manière. Ma première décision, c’est d’aller ou non où l’on m’invite. Une fois que j’ai accepté, j’étudie mon auditoire et je me demande « Comment faire passer à ces personnes-là mon message ? » Ce n’est pas de la rouerie, c’est de la stratégie. Est-ce que je sacrifie le message ? Je peux me tromper, mais je ne crois pas.

      Si cela peut vous intéresser, cela ne se voit pas ici parce que cet incident a été éliminé au montage, tout le monde n’appréciait pas mon intervention : une dame au premier rang – une personnalité du monde des affaires québecquois – s’est mise à chahuter de manière de plus en plus sonore mon exposé, au point que je me suis interrompu pour lui demander si elle voulait vraiment que je m’arrête de parler. Tout le monde s’est tourné vers elle et elle a alors fait un vague signe que non et j’ai repris. Aussi « édulcorée » que puisse vous sembler mon intervention, figurez-vous qu’il y avait quand même des personnalités de la Chambre de Commerce québecquoise qui la désapprouvaient.

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      « posture radicale pour le blog » ? Je ne le trouve pas du tout radical ce blog, même s’il prône quelques mesures phares et radicales. De plus, au début de l’exposé, Paul a clairement dit, en citant quelqu’un d’autre, qu’il fallait des mesures radicales.

      Radicalement vôtre
      🙂

    3. Avatar de baraka
      baraka

      baraka dit :
      23 mai 2010 à 18:17

      @ Antoine « Par ailleurs, la référence à l’honneur et à l’intégrité des guerriers me paraît douteuse, bien que je ne sois pas historien… L’honneur, en quelque sorte, consistait à faire une exception dans cette mé-considération pour les quelques rares individus qui le « méritaient » parce qu’ils étaient de la bonne classe ou de la bonne société…. »

      Je ne pense pas que le but de Monsieur Paul Jorion ait été de cautionner cette époque moyenâgeuse à travers l’évocation du code d’honneur de sa chevalerie. Il s’agit d’une digression pour nous dire que nous sommes tous appelés à devenir pour ainsi dire des chevaliers sans peur et sans reproche mais que cet adoubement ne dépendra que de notre bon vouloir.
      « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté »
      Le monde actuel va devenir un formidable champ de bataille « morale » sur lequel deux forces vont s’affronter, celle du « moi » et celle du « nous ».

      Dans la dernière vidéo, Paul Jorion prophétise :
      « Dans ce monde où nous sommes le travail ne reviendra plus comme avant » …. « Le travail devient une denrée rare » …

      Que faut il en penser sinon que la croyance au plein emploi n’est qu’un leurre et que toute politique de relance visant cet objectif est donc condamnée à l’échec.

      Il poursuit « La libération du travail qui a été produit par l’automation n’a pas été redistribuée aux gens …
      Ce sont les propriétaires de l’entreprise ou les investisseurs, ceux qui apportent le capital, ce sont eux qui bénéficient de l’augmentation des recettes et des bénéfices » … « Quand un ouvrier est licencié, il ne bénéficiera pas à l’avenir du travail que les robots feront à sa place »

      Faut il y voir la fin du salariat ? Oh le vilain gros mot « ABOLITION DU SALARIAT » ! Oups !

      Selon Wikipedia « Pour Karl Marx, le travail salarié, c’est-à-dire la location de la force de travail de l’employé par le capitaliste, est un aspect du mode de production capitaliste. Selon lui, il transforme le travail en marchandise et le développement du salariat implique celui du rapport social capitaliste dans la société ».

      A méditer ! il y a décidément tout à réinventer !

    4. Avatar de Didier
      Didier

      Crapaud Rouge, vous êtes bien le « radical », vous qui avez menacé de faire exploser ce blog dans une autre discussion !! 🙂

    5. Avatar de guillaume
      guillaume

      @ Crapaud Rouge;

      « « posture radicale pour le blog » ? Je ne le trouve pas du tout radical ce blog »

      Cela dépend peut être du sens que l’on donne à radicalisme, celui -usuel- français, à savoir « poussé à fond, avec sa part de fondamentalisme » ou celui marxiste (à ma connaissance partagé par les allemands et les américains) qui suggère plutôt une démarche retournant à l’origine des faits, une analyse à la racine.

    6. Avatar de Crapaud Rouge

      @Guillaume : bien sûr que ça dépend de ce que l’on met sous les mots ! Le radicalisme s’étale sur une échelle qui va de « trois sucres dans son café » à la bombe atomique, en passant par les révolutions sauce Pol Pot. Un général américain, cité par Dedefensa, a pu dire : « Nous, les problèmes, on les écrase ! » Bien des révolutionnaires pourraient reprendre cette formule à leur compte.

      @Didier : « vous qui avez menacé de faire exploser ce blog dans une autre discussion » : comme Paul menace de « faire exploser » la finance en interdisant les paris sur les fluctuation de prix ! 🙂

    7. Avatar de guillaume
      guillaume

      @ Crapaud Rouge

      « bien sûr que ça dépend de ce que l’on met sous les mots ! Le radicalisme s’étale sur une échelle qui va de « trois sucres dans son café » à la bombe atomique »

      Ce que je disais c’est qu’il existe plusieurs sens aux mots et « radicalisme » en possède au moins deux; la distinction que vous faites me semble basé sur la première définition, celle du français usuel. Vous me rappelez que que l’on peut être plus ou moins radical (3 sucres ou la bombe atomique, la bombe atomique étant surement l’illustration du « très radical »). Dans le sens français, Paul est surement plutôt « 3 sucres » que bombe atomique; par contre dans le sens marxiste, illustré par une méthode d’analyse remontant « à la racine » des choses, ce blog me parait assez radical.

      Après, si ce que vous attendez c’est un mouvement révolutionnaire très radical au sens français plutôt qu’au sens marxiste, les mouvements black bloc et red skin devraient vous satisfaire, ça réfléchi pas beaucoup mais c’est sur ça agit…

      N’étant pas dans la tête de notre hôte, je peux me tromper, il vous dirais peut être l’inverse…

    8. Avatar de vigneron
      vigneron

      @crapaud rouge

      « Le radicalisme s’étale sur une échelle qui va de « trois sucres dans son café » à la bombe atomique,  »

      Excellent! Je retiens! Quoique, 3 sucres, c’est p’tet un chouïa édulcoré comme radicalisme…

    9. Avatar de Crapaud Rouge

      @guillaume : « une méthode d’analyse remontant « à la racine » des choses, ce blog me parait assez radical. » : oui, tout à fait d’accord avec vous, c’était déjà très clair dans votre post précédent. J’ai seulement négligé cet aspect parce que la plupart des commentateurs qui trouvent ce blog « pas assez radical » pensent en termes quantitatifs. A l’avenir, je leur répondrai comme vous, c’est plus pertinent.

  14. Avatar de L'enfoiré

    Cher Paul,
    Merci de vous avoir ouvert avec votre expérience. Cela réchauffe le coeur de constater que nous ne sommes pas les seuls sur la charrette des déclassés de l’histoire.
    Le timing correspond dans mon cas. J’ai seulement pris la tangente vers l’écriture sentant que la fin était proche pour les dinos d’abord, pour les plus mauvais ou considérés comme, ensuite, et cela dès 2005. Un challenge pour moi au départ, moi qui avait l’habitude d’écrire des rapports, des minutes….
    Mon premier article commençait fort « Nous sommes tous responsables ». PLusieurs personnes m’ont conseillé de continuer.
    Ensuite, quand j’ai eu plus de temps, ce fut un ebook que j’ai appelé « La Grande Gaufre » et qui suivait « La Grande Trappe » écrite par mon patron à la fin du siècle passé et qui avait pris la tangente de la retraite, just in time. Nous avons tous été des mercenaires qui sapaient le travail des autres. L’informatique, mon domaine.
    Rationaliser qu’ils disaient. Nous l’avons fait. C’était notre métier de chercher le meilleur P&L.
    La Finance dans laquelle était l’autre outil qui venait avant.

    1. Avatar de L'enfoiré

      Je comprends aussi votre mutation dans le conseil. Etre viré au States, n’est pas autant compensé que dans notre vieille Europe.
      Mais vous avez eu de bons moments Santa Monica que je connais pour y être passé n’était pas dégueulasse. Ceci compense peut-être cela.
      Belle allégorie avec le cerf sur la route.
      Je ne peux pas dire que j’en eu une aussi belle à mon actif.
      Personnellement, je n’ai pas cru bon de continuer dans mon métier. Internet, je l’ai connu avant beaucoup d’autres. Quarante ans, cela permet de voir une certaine évolution.
      Tant d’autres choses existent en dehors de son métier.
      Diversifier, qu’ils disaient. J’ai suivi le conseil.

  15. Avatar de DB
    DB

    Je trouve ça édifiant d’en être arrivé à demander 5 dollars par partisan pour arriver à faire adopter sa réforme… Les Etats-Unis doivent vraiment être ruinés pour que Obama en arrive à cette extrêmité !!! : http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=1bc0f626f4802b0773a396722c224d5c

    1. Avatar de Pierre
      Pierre

      Payez, payez, payer, toujours il faut payer pour le bon blé que l’on a fait pousser, payer, payer, payer, mais pour payer méfiez-vous, pour payer faut des sous…….
      Vive la démocratie « yes we can » à 5$ le droit d’entrée !

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      M’en parlez pas ! C’est écœurant. Ils n’arrêtent pas de vendre « la démocratie » pour justifier leurs guerres, mais là-bas, l’opinion d’un seul type au carnet de chèques bien épais compte à elle seule plus que celle de millions d’électeurs. C’est étrange et curieux comment le pouvoir politique parvient à assumer au grand jour de telles contradictions. Au moins, chez nous, les lobbyistes se cachent.

    3. Avatar de daniel
      daniel

      Si il fallait une preuve terre à terre,
      sans interprétation, évidente, que la finance
      compromet la Démocratie, c’en est une.
      Ce n’est pas un candidat qui propose
      cette chose inqualifiable, non c’est un Président.
      Lamentable , minable et sordide.
      mais on peut aller plus bas dans la
      reconnaissance que WS est plus
      influente que les pouvois publiques.

    4. Avatar de Alain A
      Alain A

      Hola!

      Si Obama déclare ouvertement la guerre à Wall Street, sa vie politique va devenir mouvementée et très rude.

      Si son attitude se vérifie, je me demande si ceux qui l’on d’abord encensé, puis ont été déçus vont de à nouveau voir le messie en lui ?

  16. Avatar de couou
    couou

    Ce daim qui titubait dans un dernier souffle de vie avant de sombrer pour un repos éternel … n’y avez-vous pas vu les derniers sursauts d’un capitalisme qui se meurt. Vous auriez dû y voir une signe qui vous avait été adressé.

  17. Avatar de Boson
    Boson

    Merci Paul de nos avoir fait partager ces moments…

    Beaucoup de choses me laissent perplexes…

    Par exemple cette notion de « reprise sans emploi »…J’ai du mal à saisir…Est-ce que c’est lié au « dégraissage » des entreprises qui de facto est analysé comme augmentation des benefs mais à quel terme (court, moyen…?) ou est-ce que parce que le système peut capter des richesses dans des bas de laine , ou simplement parce que les déséquilibres paupèrisation/enrichissement de la population font que finalement la partie gagnante compense par ses dépenses ce que la partie perdante ne peut plus se permettre…?

    Une autre chose : tu affirmes que nous ne retrouverons jamais le plein emploi que nous avons connu par exemple après guerre . Mais globalement , vu la croissance économique d’un pays comme la Chine , ce défaut d’emploi n’est pas le trompe oeil de la mondialisation ? Nous avons déja connu des crises liées à des révolutions industrielles ou de la surproduction (parfois aussi à cause de mauvaises récoltes ) , mais souvent nos pays sont repartis en fermant, en protégeant leurs frontières des importations massives , le temps de réajuster et retrouver un marché intérieur…

    N’est-ce pas ce qui fait défaut dans la plupart des pays européens en difficulté ?

    Et puis je pense à des choix curieux :les états européens ont creusé leurs dettes par des primes à la casse auto alors m^me que ces primes permettaient d’acheter des voitures fabriquées partout dans le monde…Outre le gaspillage ne faudrait-il pas repenser la politique automobile et favoriser l’entretien et les réparations non délocalisables ?

    Enfin , j’ai tendance à penser que les « masses critiques » dévolues au capital et à la spéculation ont été dépassées , et que ces masses critiques, non maîtrisables, rendent absurdes les faibles tentatives de régulation dont on entend parler , car in fine ce sont elles qui gouvernent les économies , les finances et les populations..;C’est sans doute ce que tu as voulu dire en disant que l’argent avait remplacé les guerriers , encore que le $ me semble t’il ne tient que par la force que les guerriers inféodés déploient sur tous les lieux géostratégiques de la planète….

    1. Avatar de L'enfoiré

      Boson,
      En 2005, comme je l’ai plus haut, j’écrivais Nous sommes tous responsables
      Nous avons remplacé la qualité par la quantité.
      Je crois que vous ne comprenez pas d’où est partie la Chine et où elle est arrivée.
      Le plein emploi, Paul a tout à fait raison, n’existera plus. La Chine en jouit-elle, ou la compétition est encore plus forte. J’ai des échos en permanence de la Chine par un Français qui est parti là-bas depuis 5 ans. Oui, il a adopté le mode de vie à la chinoise et il le raconte très bien à cette
      Son adresse
      Réinventer le monde? Un rêve ou un cauchemar.
      Cela aurait pu être pire si nous avions eu le même patriotisme dans les veines que dans le début du 19ème ou 20ème siècle.
      La relance condamnée à l’échec?
      Non, une autre relance avec des malins et des moins malins.
      Les jeunes ne sont pas comme nous. La culture d’entreprise, connait plus.
      On prend les heures, les jours, les mois pour se former, pour avoir une expérience de plus, et puis c’est salut les copains dès qu’il y a plus soif.
      Je le suis mêlé aux jeunes pendant peu de temps, mais j’ai bien regardé.
      J’ai écrit sur le sujet « Une expérience rafraichissante ».
      On va avoir plusieurs carrières dans une vie. L’école permanente à la recherche du meilleur filon.
      Ca c’est la vie de demain.
      Plus difficile, plus simple? Différente, ça c’est sûre.
      :-))

    2. Avatar de Boson
      Boson

      A l’enfoiré :

      Je connais tes arguments : l’oeuf ou la poule, nous sommes tous responsables etc..

      Ce qui est parfaitement faux .

      La spéculation immobilière a été encouragée par l’absence de construction de logis sociaux et même par la destruction des barres non compensées , et maintenant par la destruction des caisses d’épargne qui avaient vocation à financer ces constructions….

      Se loger est devenu impossible pour le salairié moyen , alors qu’il y a 35 ans un ouvrier spécialisé pouvait acquérir un pavillon par le biais d’aides familiales et de prix non spéculatifs…

      Il s’ensuit qu’effectivement , les gens se sont mis à acheter des choses non indispensables , en général pas chères , en réponse à cette frustration de base et à la pression de la publicité et de la mode…La bagnole en premier , puis des centaines de produits à plus ou moins forte valeur ajoutée :les habits ,les jouets pour leurs enfants sur lesquels ils reportent tous leurs sentiments par compensation souvent de leur indisponibilité et leur culpabilité , l’ameublement , l’électroménager , les jeux électroniques, etc

      Ton discours est celui de l’ »apolitique  » type , celui qui consiste à dire tous responsables, donc aucun , des gagnants de ce système.

      En attendant il n’est pas difficile de réaliser que certains accumulent biens, rentes et ont un niveau de vie très confortable , surtout s’ils s’accommodent du chacun pour soi et ont rejeté la solidarité ,pendant que la paupérisation et la misère deviennent de plus en plus apparentes

      Alors arrête de nous payer de mots , sur tous les sites où tu interviens et essaie d’analyser plus objectivement les choses….

    3. Avatar de Boson
      Boson

      Je n’avais pas cliqué sur votre lien du site d’Hengxi…

      Il est parti en Chine , il fait partie de ses admirateurs , de ses prosélytes , comme autrefois ceux de l’eldorado américain….De plus il est franco chinois , ce qui aide…

      Que voulez-vous démontrer ?

      Que la chine c’est l’avenir ?

      En dehors de quelques exceptions et de ceux qui en tirent bénéfice par l’achat de produits à très bas coût , et revendus asses chers , en quoi serait-ce la solution pour les habitants de notre pays ?

      Je ne pense pas que l’émigration massive en leur direction soit possible, ni souhaitable ,vu le nombre d’habitants , par contre tu confirmes ce que je pense : tu ne proposes que des solutions pour les petits malins profiteurs des anomalies d’un système….

    4. Avatar de L'enfoiré

      Boson,

      « Ce qui est parfaitement faux »

      En êtes vous si sûr?
      Nous sommes responsables, oui, de vouloir tout au plus bas coût avec l’éthique dont on n’a rien à foutre du comment cela a été construit ou produit.
      Pourquoi croyez-vous que je vienne par ici?
      Je viens parce Paul Jorion est anthropologue et pas économiste. L’anthropologie touche par certains aspect à sociologie et de l’humain. Une science humaine parmi d’autres comme la psychologie.
      Vous ne voulez que vous disculper. C’est pas moi, c’est l’autre.
      Le prix de l’immobilier est monté de prix, vous ne vous demandez pas pourquoi ?
      Si vous êtes propriétaire un jour et que vous voulez louer votre bien, vous me comprendrez.
      Tout est boule de neige. Le pis entraine le pire.
      Nous avons un instinct grégaire, mais aussi à regarder son nombril
      Pourquoi achetez-vous des choses non indispensables? La pub, cher ami.
      Apolitique mon discours?
      Réfléchis par l’expérience en plus.
      Et c’est vrai, personne n’est vraiment gagnant à 100%. La rançon de la gloire, on appelle ça.
      Payer des mots, sur tous les sites, absolument. Je suis un généraliste, moi, Monsieur, pas le chirurgien qui sait opérer le ventricule gauche du cœur et qui doit appelé son copain pour l’autre partie.
      Je m’intéresse à tout. Je regarde et je conclue.
      Est-ce plus clair?

    5. Avatar de L'enfoiré

      Boson,

      « Que la chine c’est l’avenir ? »

      Je vois qu’on touche le fond là.
      La Chine, l’avenir, vous voulez rire. Son avenir à la Chine est le même que le nôtre avec un décalage dans le temps. Elle rattrape le retard. C’est tout. Je ne sais si vous avez assisté à mes démêlés avec lui.
      Je ne suis absolument pas pour les bénéfices sans éthique. Je suis vu mon passé et mes antécédents un chercheur de la meilleure technique possible pour le meilleur résultat possible et au moindre effort (je n’ai pas dit au meilleur prix). Parce que tout a un prix;, aujourd’hui. Les bonnes idées, même s’il y a peu d’efforts, cela paye et cher.

      Savez vous que j’ai un jour attaqué Test Achat, notre magazine des consommateurs, qui s’était mis en tête de publier des articles qui mettant en exergue l’éthique de la productions des produits.
      Quelques pages après, ils remettaient ça et présentait les « maitres achats » qui eux ne reflétaient pas du même souci. Bien embêtés, pour me répondre, ont-il été.

      « Je ne pense pas que l’émigration massive en leur direction soit possible, ni souhaitable ,vu le nombre d’habitants , par contre tu confirmes ce que je pense : tu ne proposes que des solutions pour les petits malins profiteurs des anomalies d’un système…. »

      Je ne propose pas de solutions comme petit malin profiteur, je les dénonce. Nuance.
      Aucun profit, en la chose. J’ai ce qui faut pour ce qu’il faut.
      N’ayez surtout aucune crainte. J’ai eu une carrière complète. Je prêche pour que certains jeunes tirent leurs marrons du feu avec les meilleurs chances pour y arriver. Yes.
      @+

    6. Avatar de hengxi

      Bonjour,

      « Il est parti en Chine , il fait partie de ses admirateurs , de ses prosélytes , comme autrefois ceux de l’eldorado américain….De plus il est franco chinois , ce qui aide…

      Pas du tout, ayant passé depuis longtemps l’âge des groupies et autres fans hurlant devant la scène de la vedette.

      Je me contente de relater ce que je vois, et donc ce qui est vérifiable tant par les Chinois que par les Occidentaux, pour peu qu’ils quittent les grandes villes et leur arrogance.

      Le coup du « j’ai épousé le pays, on me l’a déjà fait 100 fois. La différence entre nous, c’est que la Chine que je vis n’est pas celle de rue89, du Monde ou du Figaro, mais celle des Chinois de l’intérieur.

      Comme je vous l’ai dit : tout est vérifiable ….

    7. Avatar de L'enfoiré

      Hengxi,
      Ce que j’ai aimé dans nos joutes oratoires, c’est que tu es quelqu’un qui a connu les modes de vie.
      A l’occidentale et à l’orientale.
      Nous sommes tous nés quelques part avec des règles et des habitudes prises depuis la naissance.
      J’ai un grand respect pour ceux qui font le pas d’aller voir ailleurs pour voir si l’herbe n’y est pas plus verte. J’y ai pensé, mais je ne l’ai pas fait.
      Etre en vacances, ou en visite comme cette gentille dame, c’est une chose, y vivre c’est une autre.

    8. Avatar de Cécile
      Cécile

      les responsables les responsables politiques, les très responsables PDG, …. sont irresponsables
      et les irresponsables patients, les irresponsables parents, les irresponsables grévistes-preneurs -d’otage, …. sont responsables de tout

    9. Avatar de L'enfoiré

      Césile,
      Mais très peu de coupables.
      Ce n’est que quand on tripote dans la caisse, qu’on le devient.
      Un consommateur ne l’est jamais. Il consomme et pense à autre chose.
      C’est clair.

    10. Avatar de L'enfoiré

      Baraka,
      « ABOLITION DU SALARIAT  »
      Figurez-vous que je l’ai imaginéLa preuve.
      Le résultat n’est pas garanti sur facture.
      Les commentaires qui sont venus étaient très dépendant du niveau de qualification et de volonté autoentrepreneuriat.

  18. Avatar de dissy
    dissy

    En Irlande on pense ‘jobs’ aussi et pas que ‘rigueur’, quelques videos :
    http://www.new-era.ie/

  19. Avatar de baraka
    baraka

    Par ailleurs, la référence à l’honneur et à l’intégrité des guerriers me paraît douteuse, bien que je ne sois pas historien… L’honneur, en quelque sorte, consistait à faire une exception dans cette mé-considération pour les quelques rares individus qui le « méritaient » parce qu’ils étaient de la bonne classe ou de la bonne société….

    Je ne pense pas que le but de Monsieur Paul Jorion ait été de cautionner cette époque moyenâgeuse à travers l’évocation du code d’honneur de sa chevalerie. Il s’agit d’une digression pour nous dire que nous sommes tous appelés à devenir pour ainsi dire des chevaliers sans peur et sans reproche mais que cet adoubement ne dépendra que de notre bon vouloir.
    « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté »
    Le monde actuel va devenir un formidable champ de bataille « morale » sur lequel deux forces vont s’affronter, celle du « moi » et celle du « nous ».

    Dans la dernière vidéo, Paul Jorion prophétise :
    « Dans ce monde où nous sommes le travail ne reviendra plus comme avant » …. « Le travail devient une denrée rare » …

    Que faut il en penser sinon que la croyance au plein emploi n’est qu’un leurre et que toute politique de relance visant cet objectif est donc condamnée à l’échec.

    Il poursuit « La libération du travail qui a été produit par l’automation n’a pas été redistribuée aux gens …
    Ce sont les propriétaires de l’entreprise ou les investisseurs, ceux qui apportent le capital, ce sont eux qui bénéficient de l’augmentation des recettes et des bénéfices » … « Quand un ouvrier est licencié, il ne bénéficiera pas à l’avenir du travail que les robots feront à sa place »

    Faut il y voir la fin du salariat ? Oh le vilain gros mot « ABOLITION DU SALARIAT » ! Oups !

    Selon Wikipedia « Pour Karl Marx, le travail salarié, c’est-à-dire la location de la force de travail de l’employé par le capitaliste, est un aspect du mode de production capitaliste. Selon lui, il transforme le travail en marchandise et le développement du salariat implique celui du rapport social capitaliste dans la société ».

    A méditer ! il y a décidément tout à réinventer !

    1. Avatar de jeanpaulmichel
      jeanpaulmichel

       »Dans la dernière vidéo, Paul Jorion prophétise :
      « Dans ce monde où nous sommes le travail ne reviendra plus comme avant » …. « Le travail devient une denrée rare » … »

      Dans le même genre d’idées :  »La fin du travail  » par Jérémy Riftkin
      Ecrit il y a plus de 10 ans. Terriblement d’actualité.

    2. Avatar de Paul Jorion

      John Maynard Keynes : Economic Possibilities for our Grandchildren (1930) :

      We are being afflicted with a new disease of which some readers may not yet have heard the name, but of which they will hear a great deal in the years to come – namely, technological unemployment. This means unemployment due to our discovery of means of economizing the use of labour outrunning the pace at which we can find new uses for labour.

      All this means in the long run that mankind is solving its economic problem.

    3. Avatar de daniel
      daniel

      Keynes.
      La référence est prestigieuse. Mais il était
      un homme comme nous tous; impressionnable
      et concentré aussi sur l’instant, 1930.

      Grace à Keynes, j’ espère que son apport ne sera
      pas contesté, oui grace à Keynes on peut dire ceci:
      La reconstruction et les 30 glorieuses ont assuré
      un quasi plein emploi. En Europe, le nombre de
      salariés a augmenté plus vite que le taux de croissance
      de la population. Juqu’à tard dans ces années, un sécrétaire
      d’ Etat à l’emploi signait des accords d’importation
      de main d’oeuvre avec la Tunisie et le Maroc, sans oublier
      l’ absorption facile du flux de l’ exode rural.

      Rien n’est joué. L ‘avenir sera différent mais
      prédire, comme Keynes en 1930, la rareté de l’ emploi
      est prématuré.
      Dans ce cénacle intellectuel
      on pourrait perdre de vue que l’emploi au sens
      d’ occupation est une nécessité basique,
      comme le mariage.
      Ne pas y satisfaire par choix antisocial expose
      à de grosses dépenses en matière de répression.
      Cerains diront que c’est déja le choix US, antisocial.
      J ‘espère que dans 20 ou 50 ans, l’ observateur
      du moment pourra dire :  » ouvrir un centre d’emploi
      c’est fermer une prison ».

      En fait je ne fais qu’exprimer un espoir…

  20. Avatar de fgermani

    Bonjour,
    Difficile pour moi de rentrer dans cet échange et aussi de m’adresser à Monsieur Jorion. Il semble quand même (ou n’est ce que communication) rester lui même, et qui sait proche des sans grades qui cherchent à comprendre.
    Alors tentons.
    Fameuses années 20 semble t’il où certains auraient compris à la fois qu’un monde nouveau s’ouvrait en termes de capacité à satisfaire les besoins de tous et en même temps les dangers correspondants qui eux sont devenus bien visibles entre temps.
    Ce qui semble pour l’instant resté en arrière, c’est la capacité à ne pas se laisser subjuguer, à rester debout en tant qu’hommes à la fois générateurs de nos malheurs mais aussi possibles maîtres, avec les autres, de ces moyens dangereux, en cette époque de pillage finissant.

    Pour ma part, depuis longtemps déjà, mais plus particulièrement depuis deux ans, je m’immerge dans la pensée économique et sociale d’un certain Rudolf Steiner, mort en 1925, peu connu sous cet angle en pays francophones. Et souvent, m’effleure l’impression combien, tant dans l’attitude, que dans beaucoup de vos approches vous avez beaucoup de choses en commun.
    Simple agriculteur bio, j’aurai bien sûr encore pas mal d’heures de lectures pour confirmer celà.
    J’ai pensé vous offrir un exemplaire de son cours d’économie. Celà à t’il un sens où ferais je un doublon à votre bibliothèque ?
    Grand merci à vous (en tout cas de ce que vous en donnez à voir, et si vous avez quelque chose du capitaine… j’espère que la bouteille ne vous est pas un soucis!)

  21. Avatar de jean louis
    jean louis

    les echanges qui precedent a propos de l honneur , du courage, du moi , du nous, m evoquent la pensee de charles melman ( Psychanalyste, ex-psychiatre des Hôpitaux de Paris, ) et particulierement ses propos dans l’ouvrage : L’Homme sans gravité (Denoël)

     » La liberté guide nos pas, mais pour aller où ? La mutation culturelle qui est en cours nous affranchit de la sujétion au père. Si chacun ainsi s’éprouve volontiers maître de soi, c’est pour en faire quoi ? »

    Il y evoque aussi la « starisation possible » de chacun se vivant alors comme unique , l elu d un soir , d un fait divers . En fait l imaginaire du un l unique seul detenteur de l acces a la mamelle de la bonne vache de mere.
    Mais la mamelle est unique et les enfants nombreux n auront comme seule ressource que de s’entretuer.
    le sujet fait l economie du manque se libere de la sujetion du pere ! serait ce par cette vois qu’il aurait perdu « l honneur » le « courage » ????

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Je ne vous suis pas tellement sur le grand Charles (Melman), dans cette affaire… Melman dont j’ai suivi une conf, il y a longtemps, sur la névrose obsessionnelle il me semble. Le soir en rentrant déjà, je m’apercevais que je n’avais rien compris (j’avais 23 ans). Fasciné, le sens s’échappait pourtant comme à travers une passoire.. Melman, qui commençait son intervention justement sur l’idée qu’à chaque fois il faut tout reprendre, tout refaire, tout recommencer.

      L’enseignement en fac de psy et en lettres, en tout cas est une rare et merveilleuse chose, que tout le monde devrait pouvoir gouter. (j’ai aussi fait des maths, ce n’est pas le même climat). On partage le festin des dieux à ce niveau, je dois dire qu’avec le recul, ces années s’illuminent d’une aura merveilleuse, à cause de l’excellence des profs, des cours, franchement je ne sais plus ce qu’on a étudié mais c’était passionnant. Je revenais des conférence de St Anne certainement avec une auréole mystique, ayant cru toucher la vérité du doigt… Une époque bien plus insouciante que maintenant, l’on pouvait étudier tranquille.

    2. Avatar de sentier198
      sentier198

      Melman , comme beaucoup d »hyper-lacanien » joue beaucoup du Thanatos , instrument à faire chanter les névrosés…
      il avance souvent l’idée de la mort de l’humanité , exténuée dans sa quette de jouissance..
      il nous prévient du risque d’un totalitarisme total , cad. concernant l’humanité entière (et non quelques phénomènes anomiques locaux dont l’histoire récente (le XXeme) pullule)

      http://pierrehenri.castel.free.fr/Articles/Melman.htm

      c’est pour cela que les pansements technocratiques (exemple de l’interdit des paris sur les prix) vont faire « jouir » les utilisateurs actuels de ces dispositifs à « spéculer »…

      c’est dans la « spéculation » que réside désormais le « plaisir » ….plus il y aura d’interdits à transgresser , plus cela deviendra excitant….

      dommage que le fil où il était question des pervers soit éteint..

      souhaitons-nous perdre notre raison à terme…? c’est la vrai question (de santé mentale) .
      ensuite viendront les mesures technico-politiques adéquates…

      essayons de hiérarchiser correctement les problèmes

      la folie qui à envahit la planéte financiére dans les années 1970 vient des hommes…qu’est ce qui les a poussé a initier (pour certains) et accepter (pour les autres) cette situation ?

      c’est là que se trouve un début de solution..

      plaquer des solutions sans faire un bon diagnostic est la plus fréquence des « erreurs médicales »..
      le plus souvent , on aggrave le problème

      la sagesse dit « primum non nocere »
      êtes vous bien surs de vos « diagnostics » avant de populariser des mesures bien incertaines ??

      cordialement à tous

    3. Avatar de Paul Jorion

      @ sentier198

      Puisque vous avez l’air familier de la psychanalyse, une analogie vous fera comprendre la signification de l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix (l’expression « pansement technocratique » suggérant que vous n’en saisissez pas vraiment la portée) : l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix est à la finance, ce que la prohibition de l’inceste est à l’espèce humaine, dont Lévi-Strauss a expliqué qu’elle fit passer l’homme « de la nature à la culture ». Il en irait de même pour la finance : obligée de passer de son état sauvage de chacun pour soi et malheur aux vaincus a une forme domestiquée, pacifiée : vers une fonction « socialement utile ».

    4. Avatar de sentier198
      sentier198

      @ Paul Jorion

      je comprends tout à fait votre projet et en suis d’accord…sauf que la prohibition de l’inceste ne s’est vraisemblablement pas installée par une décision d’initiative humaine , ne serait-ce que du fait de son caractère « extra-culturel » (ou trans-culturel) de Tabou .

      il nous faut vraiment affiner et si nécessaire « creuser » les choses autour de ces crises , sinon nous risquons de nous tromper « d’adversaire » et produire de mauvaises (ou incomplètes) solutions , induisant à terme le pire..

    5. Avatar de Crapaud Rouge

      @Paul : « l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix est à la finance, ce que la prohibition de l’inceste est à l’espèce humaine, dont Lévi-Strauss a expliqué qu’elle fit passer l’homme « de la nature à la culture ». » : pas du tout d’accord avec vous, c’est assez rare pour que je le signale à haute et intelligible voix.

      Je crois que la prohibition de l’inceste a existé de tout temps dans l’espèce humaine, elle serait du reste effective chez d’autres primates et d’autres espèces. Freud lui-même, si ma mémoire est bonne, s’étonnait de l’existence de ce tabou puisque l’inceste se présente comme une chose répugnante à la grande majorité des gens. Mais cela n’invalide pas Lévi-Strauss : l’espèce humaine serait celle qui, ayant pris conscience de la répugnance de l’inceste, en inventa la culture et la parenté. Excusez-moi si cela vous semble farfelu, mais cet avis est totalement improvisé.

      Votre comparaison entre l’interdiction des paris et celle de l’inceste me semble plus que légère. Comme raconté ci-dessus, la prohibition de l’inceste va dans le même sens que l’appréciation du plus grand nombre, de sorte que cet interdit n’est qu’un renforcement social. L’interdiction des paris, quant à elle, va à l’encontre de nombreux de « penchants naturels », de sorte que le problème de sa transgression se pose bel et bien.

      Vos propos remettent en avant l’une de vos grandes idées : ce passage de la « nature » à la « culture » que le monde de la finance devrait accomplir. Je suis assez d’accord avec le modèle, mais l’interdiction des paris n’y suffira pas. Ce nouvel état que vous appelez de vos vœux devrait toucher toute notre culture car, – et c’est à mon tour de faire une comparaison freudienne -, la finance est au « système » ce que la sexualité est aux individus : la partie la plus visible et la plus fragile, celle où les symptômes sont le plus manifeste.

    6. Avatar de Moi
      Moi

      « la prohibition de l’inceste ne s’est vraisemblablement pas installée par une décision d’initiative humaine »

      Si ce n’est pas le fruit d’une initiative humaine, c’est quoi? Une décision divine? Les extra-terrestres?

    7. Avatar de vigneron
      vigneron

      @ crapaud rouge

      IL me semble que le parallèle de PJ est au contraire très éclairant. Et ce au delà de l’éventuelle question du caractère « naturel » ou « culturel » de l’interdiction de l’inceste dans toute société humaine.

      Question qui me parait d’ailleurs avoir été tranchée par l’ethnologie, simplement par le fait que cette interdiction prend des formes extrêmement variées (et plus ou moins souples) selon les structures familiales dans chaque société (patriarcat, matriarcat, autorité du frère, etc…), et surtout que l’inceste y est toujours présent malgré le tabou, et ce de façon très significative, par exemple dans nos sociétés occidentales.

      Mais même si l’on admettait le caractère naturel de l’interdit, pourquoi alors ne pas considérer naturel aussi l’interdiction des paris? Le jeu (celui du « Joueur » de Dostoïevski!) est un vice bien connu et condamné, il me me semble, et ce depuis belle lurette, et sans doute dans tous les coins du monde… Instinctivement, sans intervention d’une autorité, l’homme sentirait qu’il n’est pas dans son intérêt, ni de celui de son groupe, de risquer de perdre un bien utile à sa vie ou survie.

      Rappelez vous votre maman: « On ne joue pas avec la nourriture! »

      C’ est le sens de transgression absolue qui me parait fort dans la comparaison de Paul.

      Transgression des « lois naturelles » ou des « lois culturelles », cela importe peu. Et d’ailleurs comme disait l’autre « l’homme est un animal politique »!

    8. Avatar de Jeanne
      Jeanne

      L’inceste a été pratiqué officiellement dans la société zoroastrienne et en Egypte, chez les Pharaons et leurs successeurs les Ptolémée.

    9. Avatar de pvin
      pvin

      Pas plus qu’il n’y avait de nouvelle économie, il n’y a de nouvelle économie psychique mais je veux bien corréler opacité financière à opacité sexuelle, inceste inclus. S’il y a limite en droit à poser sur la spéculation c’est qu’elle est sans limite coté jouissance et déni du manque, sans plus qu’évoquer les effets « sociaux ». La loi n° 2010-121 du 8 février 2010 adaptant le code pénal à la spécificité de l’inceste est plus facile à voter qu’une loi contre la spéculation, ou même l’interdiction des ventes à découvert à nu, ce drôle d’érotisme…

    10. Avatar de Crapaud Rouge

      @vigneron: vous mettez nature et culture au même niveau, ce qui ruine l’idée de Paul selon laquelle l’humanité est passée de « l’état de nature » à « l’état de culture » ! Ca ruine aussi sa comparaison…

    11. Avatar de Crapaud Rouge

      @Paul : « l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix est à la finance, ce que la prohibition de l’inceste est à l’espèce humaine » : depuis votre récente Note sur le bancor, je suis d’accord avec cette comparaison, mais à condition que « le bancor soit à la finance ce que les liens de parenté sont à l’espèce humaine » : un cadre dont l’existence préalable traduit un élargissement de la conscience humaine, rendant ainsi possible la prohibition. C’est en tout cas ce que suggère cette phrase dans votre « Note sur le bancor » : « Les mouvements spéculatifs de capitaux sont en conséquence prohibés dans la cadre d’un système sous l’égide du bancor. »

  22. Avatar de Lilex

    La valeur « travail », qui symbolisait autrefois l’honneur, est aujourd’hui désacralisée au profit (oh oh) de la valeur « capital » (court terme jusqu’au-boutiste ). Le futur, aussi bien technologique que géopolitique, apportera peut-être son lot de surprise quant à ces valeurs. La France, en se « tiers-mondisant », fabriquera un jour les ballons en plastique des footeux en herbe de Chine et de l’Inde …

  23. […] This post was mentioned on Twitter by 1sipide, 1sipide. 1sipide said: Un historique de la crise financière, et quelques valeurs pour en sortir, par Paul Jorion http://www.pauljorion.com/blog/?p=12096 […]

  24. Avatar de Lou
    Lou

    La Macif qui devrait en connaître un bout en matière de solidarité a l’air de vouloir foncer dans le mur, il veut diversifier toujours plus et évolué vers un projet banque , pourquoi ? « Nous sommes contraint d’évoluer bon train. »

    Il ne définit pas « sa patte mutualiste »

    BFM : Gérard Andreck : Président du groupe Macif et du GEMA (Groupement des entreprises mutuelles d’assurance)
    http://podcast.bfmradio.fr/channel6/20100522_int1215_1.mp3

    et du côté des salariés :

    « Ils étaient environ 150 salariés de la Macif, à Niort, à faire grève le mercredi 12 mai. Unis, les syndicats tirent la sonnette d’alarme et dénoncent, entre autres, la progression de la souffrance au travail, au sein de l’entreprise mutualiste. »

    http://www.niort.maville.com/actu/actudet_-a-la-Macif-greve-contre-une-degradation-des-conditions-de-travail-_-1371665–BKN_actu.Htm

    Ben voilà !

  25. Avatar de jean louis
    jean louis

    Les Dupont ,les Durand,les Martin étant plus que nombreux ,je suis dans l’obligation,pour homonymie de prénom (pseudo jean louis*** que j’ai utilisé tous ces derniers mois…) ,et pour ne pas contribuer à de fâcheux et hasardeux mélanges,de changer ce pseudo et j’apparaîtrai donc en tant que :
    Jean louis senior.

    1. Avatar de jean louis 56
      jean louis 56

      désolé et je vous prie d accepter mes excuses. je decouvre le blog de paul ce week end !je n avais donc pas eu l occasion de decouvrir vos propos . je prends donc maintenant le pseudo jean louis 56
      cordialement
      jean louis 56

  26. Avatar de zébu
    zébu

    @ Paul Jorion :
    Avant de commenter encore, un grand remerciement à vous d’avoir mis en ligne ces vidéos qui permettent d’entrer dans le temps ‘long’, ‘votre’ temps long. Personnellement, j’en avais besoin car même les ‘C’est vendredi’ me frustraient, ces interventions générant parfois plus de questionnements après visionnage (mais bon, on s’en fout, c’est pas votre problème et on n’est pas là …)

    Après lecture des commentaires, on peut vite s’apercevoir que nombre d’entre eux s’interrogent sur l’intégrité, et bien moins sur le courage, ce qui laisserait à penser par ailleurs que la notion de courage est ici bien plus ‘entendue’ que la notion d’intégrité, dans la perspective historique que vous donnez, je précise. Quelque part, c’est assez positif pour être noté : y a un paquet de gaillard(e)s ici (ce que je ne suis pas) !!
    Pour revenir à l’intégrité des guerriers du moyen-âge, il me semble qu’elle n’a pas maille à voir avec la morale mais bien avec l’intégrité d’un système qu’il défendent. Il n’y a qu’à relire ‘Le Prince’ de Machiavel, par exemple, pour discerner l’intégrité morale de l’autre sens donné à l’intégrité.
    Je m’explique. Si on évacue la référence par trop aléatoire aux valeurs morales concernant les guerriers, l’intégrité signifie aussi la totalité, le bon fonctionnement. Etymologiquement, ‘intégrité’ provient du latin ‘integritas’, état d’être intact, totalité, innocence, chasteté, probité, venant de ‘integer’, non entamé, non endommagé, non diminué, intact, entier, complet.
    Se faisant, les guerriers deviennent aussi, même à leurs coeurs défendant, ‘intègres’ ou intégralement reliés à un système.
    Dès lors, on peut juger qu’effectivement un guerrier du moyen-âge est bien ‘intègre’ dès lors que ce qu’il est et ce qu’il représente n’est et ne sera pas altéré, au-delà de sa propre personne même, en cas de défaillance : le système restera ainsi ‘intègre’ (non altérable).

    Et c’est toute la portée du 04 août 1789, que d’avoir décidé l’abolition des privilèges féodaux. L’Ancien Régime, quelque soit ses vicissitudes, ses problèmes, ses remises en cause, a toujours su s’adapter, tant que les ‘parties’ qui étaient parties prenantes restaient ‘intègres’ : le système le restait aussi. Les jacqueries, la domination anglaise sur une partie du territoire, la réforme, les frondes, les pertes territoriales, rien de tout cela n’entamait in fine l’intégrité du système de l’Ancien Régime tant que les éléments fondamentaux du système restaient intègres, c’est-à-dire :
    1/ la répartition par ordres ou états (où la noblesse primait),
    2/ les privilèges de la noblesse sur les autres états,
    3/ le contrat moral entre le Roi (la Royauté), défenseur des points précédents et la noblesse, défendant la royauté.
    Si l’un des 2 premiers points s’écroule, tout le reste part avec …
    Au niveau biologique, l’intégrité serait définie ainsi :
    « L’intégrité d’un organisme biologique se définirait de la manière suivante :
    – L’intégrité d’un organisme comprendrait une intégrité structurelle et une intégrité fonctionnelle.
    – L’intégrité de l’organisme serait lésée dès l’altération d’un processus fonctionnel.
    (Il est supposé que toute altération structurelle entraîne automatiquement une altération fonctionnelle.) »
    http://psychobiologie.ouvaton.org/articles/txt-06.20-integrite.organisme.htm

    C’est pourquoi je pense que vous avez raison, non pas au niveau moral mais bien au niveau ‘structurel’ d’invoquer la notion d’intégrité des guerriers au regard du système auquel ils appartenaient. C’est tellement vrai qu’à partir de ce 04 août 1789, l’abolition des privilèges, tout s’écroula et 900 ans de système avec. Pour l’anecdote, lors de la prise de la Bastille, c’est un boucher qui coupa la tête au marquis De Launay et le peuple lui ficha sa tête sur une pique : une première dans l’Histoire de France, qui en a connu pourtant des sévères !

    A l’inverse, votre contre-exemple de Goldman Sachs illustre bien l’absence ‘d’intégrité’, tel que définit : l’absence ou la faible présence d’intégrité de ces ‘nouveaux guerriers’ d’un système qui se déclara ‘intègre’, non pas au sens moral mais plutôt au niveau structurel. Si Goldman Sachs est bien un représentant exemplaire de la classe des ‘guerriers’ du capitalisme, et si il s’avère que Goldman Sachs joue pour et contre le système auquel il appartient (absence patente ‘d’intégrité’), alors il est clair que le capitalisme n’est pas ‘intègre’ : il ne pourra que s’écrouler, comme l’Ancien Régime.

    Toute la difficulté est d’identifier les évènements clefs à venir : quelle sera la future ‘prise de la Bastille’ et quand adviendra la future ‘nuit du 04 août’ ? Car celle-ci, une fois la Bastille prise, ne pourra qu’advenir.

    Que pensez-vous de ce type d’explication sur la notion d’intégrité, plutôt ‘structuraliste’, du capitalisme ?

    Cordialement.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Je précise, à titre d’analogie provocatrice, que dans « l’état du monde capitaliste », on retrouverait bien les 3 états :
      1/ les ‘guerriers’ : les ‘capitaines’ d’industrie, les traders, les ‘barons’ de la finance (voyez comme les mêmes mots sont usités …), …
      2/ les ‘religieux’ : les ‘intellectuels’, qui participent à cet ordre du monde, tous ceux qui ont pour vocation à donner une ‘explication théologique’ de l’ordre du monde tel qu’il est (‘nouveaux philosophes’, médias, hommes politiques, etc.) et dont le pouvoir est à la fois ‘séculier’ et ‘spirituel’ mais qui ne peuvent rivaliser ni remettre en cause la prédominance des ‘guerriers’ dans l’ordre des choses
      3/ les ‘paysans’ : les travailleurs, quels qu’ils soient : salariés, petits entrepreneurs, artisans, chômeurs, immigrés, etc.

      Et si la royauté est ‘abolie’ dans le capitalisme, c’est pour mieux montrer combien il est démocratique …

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      @zébu : tout à fait d’accord, il n’y a, structurellement, aucune intégrité dans le capitalisme. Il fonctionne plutôt en régime contraire : tout ce qui s’est historiquement constitué, aussi bien sur des temps très longs que très courts, peut être détruit pour céder la place à un « machin » profitable, qui devra aussi céder la sienne à plus ou moins brève échéance.

    3. Avatar de Alain A
      Alain A

      Bonjour Zebu

      Je crois que dans la bouche de Paul, le mot intégrité se référait plus à la non-altération de la morale, plus précisément de la morale humaniste, celle des Lumières, qui met l’homme au centre des préoccupations politiques. Est moral (et donc intègre) dans cette conception celui qui ne place rien de plus haut, de plus « sacré » que l’individu, chaque individu.

      Si la morale des seigneurs était, comme vous le suggérez, la stabilité de l’ordre féodal, quelle est le pivot de l’ordre capitaliste? Ne serait-ce pas le profit, c’est-à-dire l’accumulation de signes monétaires, tout aussi méprisant envers les individus ?

      Comme quoi on peut renvoyer la féodalité et la capitalisme dos-à-dos. Ce sont deux système prédateurs contre lesquels l’Humanisme a dû et devra lutter.

    4. Avatar de zébu
      zébu

      @ Alain A :
      Tout à fait.
      ‘Le Prince’ est l’aboutissement ‘logique’, au sens de rationalité, de ce type de réflexion sur le fonctionnement principal de la structure : l’accès au pouvoir et sa conservation. Contrairement à ce qu’on l’en dit, le but de Machiavel n’est pas ‘moral’. Mais il n’est pas non plus ‘immoral’ : il est ‘amoral’ puisqu’il ne traite que du principe du fonctionnement politique.
      Dans le capitalisme selon moi, le principe fondamental serait l’accès à l’argent et son accumulation, de la manière que Machiavel décrivait pour la Renaissance le fonctionnement de la structure politique.
      Mais dans un cas comme dans l’autre, si une fonction vient à ne plus être ‘intègre’, au sens de ne plus être inaltérable, préservant ainsi l’intégrité de l’ensemble de la structure, c’est toute la structure qui s’effondre.
      Il me semble que dans les deux cas, c’est l’abolition des ‘privilèges’ des ‘seigneurs’ qu’il faille viser.
      Dans le cadre capitalistique, les privilèges seraient, par exemple :
      – une fiscalité privilégiée au regard des autres ‘corps’ sociaux (stock-options, plus-values, …),
      – l’extra-territorialité (des paradis fiscaux),
      – le déréglementation des activités les concernant (notamment sur les paris quant aux fluctuations des prix),
      – la faible condamnation des crimes fiscaux et financiers (au regard des autres types de crimes, si tant est qu’ils soient déjà identifiés comme ‘crimes’),
      – l’utilisation du droit (de la propriété par exemple), notamment international, à l’encontre de la notion de justice.
      Si une de ces fonctions ou une bonne partie d’entre elles en venait à s’effondrer, c’est l’ensemble de la structure capitaliste qui s’effondrera.
      A mon sens, Goldman Sachs démontre bien la faiblesse d’une structure non ‘intègre’ car ceux qui tirent profits de cette structure en viennent à mettre en péril la structure elle-même, en ‘pariant’ contre elle ou en imaginant pouvoir se substituer à elle. La logique de l’accumulation est donc le moteur de ‘désintégrité’ de la structure capitaliste, inhérente à celui-ci : ce qui est imparable car internalisé (pas de possibilité d’identifier un ennemi ‘extérieur’ comme avec le communisme).
      Cordialement.

  27. […] here: Blog de Paul Jorion » Archives du blog » « Focus stratégique » à … Share this […]

  28. Avatar de jean louis senior
    jean louis senior

    @Paul Jorion

    Bonjour et bonnes fêtes.
    Je précise donc que je ne suis pas l’auteur de l’avant-dernier post émanant d’un autre pseudo « jean louis »
    Jean louis senior

    A bientôt.
    Bravo pour Montréal : là bas nos cousins sont nettement plus aptes aux changements ?

  29. Avatar de Loulou
    Loulou

    Fidèle au site de longue date, je me permet de livrer ceci, qui me semble élargir le débat:
    Un article de Gilles Deleuze sur les sociétés de contrôle a précisément vingt ans, puisqu’il est paru dans le numéro un de L’Autre Journal, en mai 1990, avant d’être repris dans le recueil d’entretiens « Pourparlers » (juillet 1990), où il a pris son titre définitif : Post-scriptum sur les sociétés de contrôle.
    Extrêmement concis, ce texte décrit le passage de la société disciplinaire (Foucault), où chacun est enfermé (prison, école, usine, caserne, hôpital), vers un modèle discret, celui des sociétés de contrôle. Ces deux modèles succèdent historiquement aux sociétés de souveraineté, où le pouvoir s’exprime par la ponction (ne pas organiser le travail, mais en accaparer les fruits ; ne pas gérer la vie, mais donner la mort – c’est le modèle de la féodalité ou de la maffia).
    Deleuze emprunte la notion de contrôle à William Burroughs et évoque l’importance de l’automatisation informatique dans une société de contrôle. Il évoque notamment une vision proposée par son ami Félix Guattari, qui imaginait une société où les portes s’ouvriraient et se fermeraient en fonction du sujet identifié et du contexte.
    Dans ce contexte, comment situer le courage, l’ intégrité, la moralité, de celui qui dénonce, de ceux qui luttent? Dans mon rêve, ces vertus sont contagieuses.

    1. Avatar de sentier198
      sentier198

      @ loulou

      pour avoir « travaillé » et « barjotté » avec Felix G. (ca remonte à loin) , nous étions effectivement très avides « d’expérimenter » des solutions micro-sociales permettant des dispositifs de circulations du désir de chacun à l’intérieur d’un groupe , « l’accés » au groupe étant systématiquement « mis à plat » à tous moment , grace à des dispositifs institutionnels ouvrants à priori les espaces de parole nécessaires.

      nos sociétés sont depuis ces temps tout à fait capables d’inventer ce genre de dispositifs ,qui, si la collectivité ne s’en empare pas dès maintenant sera « confisqué » par certains permettant ainsi l’éclosion d’une société du « soft-controle » que vous évoquez.

      nous sommes véritablement et ce depuis plus de quarante ans devant l’émergence d’un processus « révolutionnaire » totalement étranger à la logique displinaire (celle du rapport de force) qui continue de sévir avec ces séries de mesures et contre-mesures imcapable de produire un bien-ètre durable..

      pour l’instant ce ne sont que les aspects « négatifs » , « individualistes » qui sont mis en évidence (voire le débat sur Mai68) par certains contre-révolutionnaires (je pousse un peu , je sais) , redoutant une remise en question de leurs avantages « acquis »?

      cordialement

  30. Avatar de André
    André

    Magnifique conférence, qui se termine sur une note d’espoir (ou plutôt d’espérance).

    A côté des vertus d’intégrité, de courage et d’honneur, « chevaleresques « rappelées par Paul Jorion, il y a aussi les valeurs populaires rassemblées par Orwell sous l’expression de « common decency », et par Alain Caillé sous l’expression de « socialité primaire ».

    Pour en connaître la teneur, je ne puis que renvoyer à leurs livres, ainsi qu’à ceux de Jean-Claude Michéa et de Bruce Begout « (De la décence ordinaire : Court essai sur une idée fondamentale de la pensée politique de George Orwell »).

    Je voudrais juste rappeler ici que le capitalisme est en train de détruire ces valeurs qu’il n’a même pas créées et ce, pour les besoins de l’extension indéfinie de son imaginaire à tous les aspects de la vie humaine. Ce sont ces valeurs-là qu’il nous faut protéger et surtout ranimer, car elles sont en grand danger de disparition.

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