Le labyrinthe du capitalisme, par Crapaud Rouge

Billet invité.

Quand cessera donc la lancinante musique de la « rationalité » du capitalisme que l’on répète à l’envi sans avoir conscience de la montagne de préjugés sur laquelle elle repose ? Des commentaires sur ce blog obligent à se poser la question, par exemple ceux qui défendent l’idée d’un « contrôle a priori des budgets nationaux » par la Commission Européenne :

« Le rejet apparemment très large de la dernière proposition de contrôle a priori des budgets des nations européennes, sonne pour moi, par ce qu’il sous-tend, comme un glas d’un espoir de l’expression de la volonté d’un destin commun. » (juan nessy)

« L’idée d’un contrôle a-priori des budgets nationaux par la Commission de Bruxelles a tout de suite suscité l’ire de Paris, ce qui veut dire que la bonne gouvernance des politiques économiques a déjà du « plomb dans l’aile ». L’idée d’un « gouvernement économique de l’Europe » a peu de chances de se réaliser. » (Coligny)

J’ai choisi cet exemple parce qu’il est emblématique du rationalisme. Contrôler a priori les budgets, afin de ne pas dépenser plus qu’on ne gagne, est très rationnel, c’est même du bon sens en béton, décalqué du fait qu’il est matériellement impossible de vendre plus qu’on ne produit, tout comme il est impossible qu’une balle rebondisse plus haut que son point de départ. Cette idée peut de surcroît s’appuyer sur le succès économique de l’Allemagne, universellement réputée pour son sérieux, qui prétend aller jusqu’au « déficit zéro ».

Et pourtant… ça cloche ! Première pierre d’achoppement : si cette idée est aussi rationnelle qu’il y paraît, pourquoi les budgets de toutes les nations ne sont-ils pas déjà équilibrés ? Ou encore : puisque l’on vit depuis des siècles en régime capitaliste politiquement organisé et établi en toute légitimité, comment expliquer que cette idée rationnelle n’a jamais été mise en pratique ? Quand on sait le pouvoir d’influence des capitalistes auprès de la classe politique, il est étrange qu’ils laissent se creuser des déficits au point qu’en périodes de crise ils se trouvent eux-mêmes menacés.

Seconde pierre d’achoppement : qu’une idée soit rationnelle n’implique pas qu’elle est un argument rationnel là où elle se présente dans un débat. Cette idée de contrôle ignore les causes structurelles des déficits, ainsi que le contexte politique. Avant d’envisager un tel contrôle, il conviendrait que le pouvoir politique exerce le sien de façon générale (et rationnelle !) sur l’économie, la monnaie, la finance, l’environnement, etc., c’est-à-dire sur tout ce qui impacte son budget. Cette idée met donc la charrue avant les bœufs : pas très rationnel.

Une idée rationnelle n’est donc pas toujours rationnelle, et ce n’est pas un paradoxe de l’affirmer. Ne peut être rationnel qu’un rapport entre des faits ou des idées selon l’archétype du syllogisme : cela oblige à choisir préalablement idées et faits, car on doit les mettre en relation avant tout diagnostic de rationalité. Or, dans la réalité, ils se présentent en nombres incommensurables, intriqués et inséparables, de sorte que la rationalité dépend de notre volonté de la distinguer au milieu d’une réalité qui ne fait d’abord entendre qu’un bruit de fond. Se rappeler Shakespeare pour qui la vie est « une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, qui ne signifie rien. » Le capitalisme ne semble rationnel que parce que l’on veut le voir comme tel, pour toutes sortes de raisons faciles à imaginer.

Il va sans dire qu’il est « rationnel » vu par lui-même. Le profit étant considéré comme chose rationnelle, « faire des profits » est rationnel, « réduire les coûts » est rationnel, « faire pression sur la sous-traitance » est rationnel, « licencier » est rationnel », « diminuer les salaires » est rationnel, « automatiser » est rationnel, « fusionner » est rationnel, « délocaliser » est rationnel, « restructurer » est rationnel, « les normes comptables » sont rationnelles, les « techniques de vente » sont rationnelles, etc. etc. ad libitum. De la « rationalité » du principe initial découle celle de tout le capitalisme ! Extraordinaire, non ? Quand une ministre de la Santé prend un décret qui autorise des dérogations pour que des matériaux radioactifs puissent être recyclés en matériaux de construction, – mais en conservant leur radioactivité sinon c’est pas drôle -, c’est « rationnel » itou car, de la sorte, on produit des matériaux à des « coûts compétitifs » qui peuvent donc se vendre avec profits, alors que, sans cela, il faut payer le coût de leur entreposage ou de leur décontamination : pas rationnel. Sur le modèle de cet exemple, qui est loin de faire exception, le capitalisme peut se permettre absolument tout et n’importe quoi : il sera toujours « rationnel ». Il est donc « rationnel » de lui abandonner le pouvoir, de ne pas instaurer la démocratie au sein des entreprises, de fermer les yeux sur ses exactions, d’aider les capitalistes de toutes les façons, et de bloquer toute opposition à leur égard.

En paraphrasant Wittgenstein pour qui, « dans un monde où tout est bleu, le bleu n’existe pas », on peut dire que dans ce monde capitaliste où tout est rationnel, la rationalité n’existe plus. En tout cas, elle se trouve réduite à sa plus simple expression, quelque chose comme cette règle qui consiste, pour sortir d’un labyrinthe, à suivre continuellement le même mur : soit celui à sa droite, « faire des profits », soit celui à sa gauche, « ne pas faire de pertes ». Si maintenant on s’élève au-dessus du capitalisme au lieu d’en suivre les murs comme des cafards, que voit-on ? Un labyrinthe qui se construit et déconstruit en permanence, sans aucun plan ni projet, un machin monstrueux auquel personne ne comprend rien, que personne ne maîtrise plus, que le plus grand nombre subit et qui ne profite qu’à quelques uns. La rationalité dans l’action se caractérisant par l’adéquation des moyens aux fins recherchées, le capitalisme se garde bien de s’aventurer dans le moindre projet global ou à long terme : il se ferait forcément pincer en flagrant délit de non rationalité.

Et ce machin monstrueux, dont l’absurdité shakespearienne devrait sauter aux yeux, s’est immiscé dans certains esprits comme le parangon du rationalisme, du réalisme, de la performance, de la nécessité, et même de la morale ! Première preuve : on déplore ses excès et ses déséquilibres, son endettement généralisé, ses crises, son « aléa moral », ses comptes trafiqués, sa finance opaque, ses paradis fiscaux, ses pollutions, son absence de vision à long terme, etc. : on déplore ce qu’il est mais personne ne dit qu’il est absurde. Deuxième preuve : les économistes, récompensés par de prestigieux « prix Nobel », n’en finissent pas de vouloir l’amender, de le perfectionner et de nous l’expliquer, de nous dire ce qu’il faut faire et ne pas faire, mais aucun n’a jamais dit qu’il est absurde. Troisième preuve, la plus déterminante : on cherche à appliquer ses recettes, (budget, concurrence, évaluation, sélection, rentabilité,…) dans tous les domaines de l’existence pour tirer parti de ses « vertus », de son « efficience », afin d’en finir avec tous ces gens qui ne veulent rien foutre et plombent les bilans. (Chercheurs, artistes, profs, chômeurs, handicapés, femmes, enfants, vieillards, malades, prisonniers…) Se disant porteur d’une « morale », celle de « la dure loi de la vie, dure mais juste », il prétend donner ses chances à tout le monde, (hormis la « racaille » des banlieues et les immigrés clandestins, faut pas pousser…), mais fait payer de plus en plus cher sa « rationalité » et ses « bienfaits ». En témoignent ces 800.000 litres de pétrole qui jaillissent chaque jour au large de la Louisiane, sans que l’on sache, à l’heure où j’écris, si le puits accidenté pourra être un jour colmaté ou détourné.

De la rationalité du capitalisme découle l’irrationalité de tout ce qui n’est pas capitaliste, et tout ce qui n’est pas capitaliste se range sous la bannière honteuse des pertes, lesquelles ne peuvent être que subies par l’environnement et imputées au compte de l’environnement. C’est pourquoi l’État et ses œuvres, ainsi que la société civile et ses associations citoyennes, ne peuvent pas être « rationnels ». Idem pour les pertes des entreprises, qu’elles apparaissent au détour d’un bilan ou sous forme de pollutions et d’épuisement des ressources : elles ne peuvent que finir « socialisées », car elles le sont par principe depuis les origines, depuis l’utilisation « rationnelle » de la machine à vapeur qui consomme des ressources naturelles et rejette dans l’environnement ses résidus de combustion. Mais surtout, la rationalité étant devenue un principe de « gouvernance » aussi incontournable que la pesanteur, et celle du capitalisme étant particulièrement facile à comprendre, (une seule combinaison gagnante : « profits et non pertes »), il ne faut pas s’étonner que l’on cherche à l’appliquer dans tous les secteurs d’activité. Les politiques et les médias y trouvent leurs contes, car cette rationalité-là est un réservoir inépuisable de solutions, projets, réformes et autres promesses d’avenir radieux, mais aussi leurs comptes, car ils sont récompensés en priorité par les capitalistes. On imagine mal Sarkozy, Merkel, Strauss-Kahn et consorts se trimbaler partout comme Evo Morales, le « président pull-over ».(1)

Maintenant il devrait être plus facile de comprendre pourquoi les budgets des états ne peuvent être que déficitaires, et leurs finances plombées par les dettes : parce qu’il y a toujours des « pertes » impossibles à dissimuler du fait que l’espace est divisé en deux : à ma droite, les profits privés, localisés et identifiés, à ma gauche les « pertes » publiques, non localisées et non identifiées par le capitalisme : en fait, les êtres et les choses dans leur état naturel. A droite, l’activité capitaliste produit des résidus qui n’apparaîtront toujours que trop tard à gauche, par exemple quand on découvre qu’il faut s’occuper de la main-d’œuvre qui avait été « importée », exploitée et sous-payée, puis abandonnée. Dans le champ de droite, elle n’existe plus, dans celui de gauche, elle se maintient en vie comme les déchets nucléaires, ce qui ne représente pas mon opinion personnelle bien sûr, mais une équivalence logique selon la « rationalité » capitaliste. Mais avant de rejeter ses résidus, le capitalisme les avait aspirés dans leur état naturel, par exemple sous forme de forêts primaires, de sols fertiles, d’eau propre,… toutes choses que je qualifie de non localisées et non identifiées par lui car il faut qu’il s’en empare pour leur reconnaître une existence dans le cadre de sa propre « rationalité », la seule qu’il connaisse. Après en avoir tiré ses profits « rationnels », il les rejette, généralement dans un état désastreux : elles retrouvent alors le champ de gauche qu’elles n’auraient jamais dû quitter, et, dans leur périple, leur « entropie » a augmenté (2), ce qui se manifeste chez les humains par la dégradation de leurs liens sociaux, la perte de leurs traditions, autonomie, savoir-faire et connaissances.

Voilà, ça fonctionne comme ça, le capitalisme militaro-industriel. Alors, avant de foncer tête baissée dans une idée capitaliste « rationnelle » et pleine de bon sens, comme cette histoire d’équilibre budgétaire qui m’a inspiré ce texte, il faut y réfléchir à deux fois. Si vous avez envie de sortir de son labyrinthe, ce n’est pas sur lui qu’il faut compter. Lui, c’est le Minotaure.

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(1) L’on note d’ailleurs que le célèbre blogueur, Paul Jorion, se présente en pull marin devant sa « webcam », mais en veste et cravate devant les caméras de la télévision…

(2) Clin d’œil à Zébu, Le bancor, solution thermodynamique à la crise.

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165 réponses à “Le labyrinthe du capitalisme, par Crapaud Rouge”

  1. Avatar de Thomas
    Thomas

    Billet fourre-tout dans les comparaisons. On dirait du Michael Moore.

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « Billet fourre-tout dans les comparaisons. » : dites plutôt « dans les exemples », ce qui vient du fait que tout ce qui est dans le vaste monde se trouve impacté par le capitalisme. Sinon, je crois n’avoir fait qu’une seule comparaison, celle du capitalisme comme labyrinthe. Ah oui, à la fin, j’en fais le Minotaure ! C’est donc que le contenant et le contenu se confondent, comme l’intérieur et l’extérieur d’une bouteille de Klein. Le capitalisme n’en est pas à une aberration près…

    2. Avatar de Thomas
      Thomas

      « ce qui vient du fait que tout ce qui est dans le vaste monde se trouve impacté par le capitalisme. »

      C’est bien cette vision que je vous reproche.

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      Et pourquoi me reprochez-vous cette « vision » ? J’aimerais bien le savoir. C’est parce qu’elle est fausse ? La communauté mondiale des scientifiques s’est mise d’accord pour dire que nous sommes dans l’ère de l’anthropocène, parce que tout, hormis les séismes et les astéroïdes, est désormais affecté par l’activité humaine. Or, autant que je sache, « l’activité humaine » la plus importante est bien celle du capitalisme, pas celle de quelques tribus en loques qui survivent ça et là. Enfin, que les dégâts sur l’environnement n’aient pas commencé avec le capitalisme, l’histoire nous l’enseigne, mais il n’empêche : depuis l’industrialisation, – qui a bouleversé l’agriculture -, c’est principalement au capitalisme qu’on les doit.

    4. Avatar de fnur
      fnur

      Le problème de la finance n’est pas qu’elle est rationnelle, mais plutôt l’inverse en croyant avoir atteint
      une rationalité illimitée, idée irrationnelle, tout comme ses comportements épidermiques, sursautant à la moindre rumeur. Ca relève plus de la pensée magique.

      Donc la tête et ses chevilles enflées, elle joue au casino, casse la porcelaine dans le magasin comme un enfant turbulent et laisse le soin aux lambdas de réparer.

    5. Avatar de fnur
      fnur

      J’oubliais d’ailleurs de rappeler que les acteurs de la comédie actuelle s’appellent les zinzins.

      Avec un nom pareil, est ce bien raisonnable de leur accorder le crédit d’avoir de la rationalité ?

    6. Avatar de Thomas
      Thomas

      Nous sommes bien dans un système capitaliste mais il n’érige pas tout autour de nous.
      Dans votre texte vous mêlez des problèmes tels que le nucléaire, le pétrole sur les côtes, les clandestins, etc… N’est-ce pas plutôt votre pensée le labyrinthe ?

    7. Avatar de fnur
      fnur

      Pour faire suite, la finance est infantile au sens anal et buccal de Freud. Son objectif de se mordre la queue est d’infantiliser les comportements, d’où les modes de communication ou de gestion qu’elle met en avant, d’où sa morgue remplie de toute puissance.

      Psychanalyse de la finance, Freudienne, Lacanienne ou post Freudienne puisque c’est une nouvelle proposition d’Onfray qui ne présente guère plus qu’une esquisse.

    8. Avatar de Crapaud Rouge

      « Dans votre texte vous mêlez des problèmes tels que le nucléaire, le pétrole sur les côtes, les clandestins, etc… N’est-ce pas plutôt votre pensée le labyrinthe ? »

      Monsieur,

      Non, ce n’est pas moi qui mêle tout ça, c’est déjà inextricablement mêlé dans la réalité. Les clandestins, par exemple, vous les retrouvez dans différentes industries, du textile au bâtiment en passant par le nucléaire, la restauration, le nettoyage… Certes, toutes choses sont « séparables », mais pourquoi devrais-je les séparer ? Sans doute êtes-vous choqué que j’écrive que, selon la logique capitaliste, les déchets nucléaires sont équivalents aux travailleurs abandonnés avec leurs familles.

    9. Avatar de Thomas
      Thomas

      Je ne suis pas choqué, c’est juste simpliste. Mais il n’y a pas de contre-arguments possibles derrière un discours hyper-critique. Je vous invite seulement à réfléchir à un peu plus de nuance. Il me semble par exemple évident que les clandestins, que l’on fait venir de leurs pays appauvris pour remplacer le prolétaire local, profitent plus du système capitaliste (et de l’Etat providence) qu’ils n’en pâtissent. Il me semble aussi évident que les divers désastres écologiques vont de pair avec l’irresponsabilité et la démagogie politique des personnes en charges de ces questions.

    10. Avatar de Crapaud Rouge

      @Thomas: je ne vous comprends pas du tout.

      Juste une remarque sur : « Mais il n’y a pas de contre-arguments possibles derrière un discours hyper-critique. »,

      1) Il n’y a pas plus « de contre-arguments possibles » face aux discours plus nuancés : ils ne font que tourner en rond.

      2) Mon discours n’est pas hyper-critique, mais il porte sur la globalité du système. Si vous pensez que les populations, immigrées ou non, sont aussi bien traitées que vous traitez vos chèvres, alors ce n’est pas la peine de discuter.

  2. Avatar de Nicks
    Nicks

    Excellent !

  3. Avatar de timiota
    timiota

    ce qui se manifeste chez les humains par la dégradation de leurs liens sociaux, la perte de leurs traditions, autonomie, savoir-faire et connaissances.

    Yoo, je viens de citer longuement Bernard Stiegler dans « le temps qu’il fait » d’aujourd’hui, dans la série « ca va pas c’est systémique, là ». IL parle de la « philia » . C’est en rapport avec le savoir-faire. Stiegler, je le rappelle, note avec raison à mon avis que le prolétaire aujourd’hui est celui qui est spolié de son savoir-faire, fut-il (au hasard) cadre à France Télécom transformé en adjudant-chef borné d’une équipe commerciale hyperstressée. Cette notion générale du prolétaire comme pauvreté symbolique me parait précieuse à tous les titres…

  4. Avatar de Thomas

    Alors là, bravo !

    Votre texte me fait penser à ces automobilistes, qui considèrent les vieux, les vélos, les enfants, les chevreuils, les platanes, le vent, le brouillard, ou la pluie comme de grands dangers….alors que le seul truc dangereux dans l’histoire, c’est la voiture.

    1. Avatar de Brico
      Brico

      Tout-à-fait d’accord, avec une petite nuance : ce n’est pas la voiture qui est dangereuse, c’est le conducteur (enfin, certains plus que d’autres).

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      Si vous pouviez vous expliquer au lieu de jouer les sphinx, ce serait sympa. Merci.

    3. Avatar de Thomas

      Pour être clair, le point commun, à mon avis entre votre vision du capitalisme est mon exemple, c’est l’aveuglement des passagers:

      On ne voit même plus dans quoi on est embarqué, puisqu’on est dedans.

    4. Avatar de Thomas

      Les enfants sont couchés, j’ai un peu plus de temps.

      Il se trouve que je vis sensiblement à l’écart du mode standard « français en 2010 », sans doute un peu comme Mianne, avec ma famille.
      Un kilomètre du premier voisin, en pleine forêt, une soixantaine de brebis, potager, poulailler, pas de télévision, cuisinière à bois, je vous passe les détails.
      Depuis ce point d’observation, je partage votre vision des milles facettes de l’absurdité dans laquelle nous baignons tous. Mais je ne prétends pas du tout avoir trouvé le remède avec mon mode de vie.
      J’ai peur en fait que l’homme en général, à force de s’éloigner du sol, soit devenu définitivement inadapté au monde de demain. La façon dont l’homme se coupe de ce qui le constitue se propage comme une maladie contagieuse.
      A moins que ces quelques tribus en loques….

    5. Avatar de Thomas

      Brico

      Ah Non !
      C’est bien la voiture qui pose problème et pour le comprendre il suffit d’imaginer un conducteur qui grille un feu rouge sans sa voiture….

    6. Avatar de Crapaud Rouge

      @Thomas: merci beaucoup pour vos éclaircissements.

      « La façon dont l’homme se coupe de ce qui le constitue se propage comme une maladie contagieuse. » : je suis tout à fait d’accord, et cela m’éclaire sur votre critique, cf. supra. Je dois vous répondre qu’il y a mélange et mélange. D’un côté des confusions involontaires, induites par l’incapacité à discerner les nuances ou le refus de séparer les choses pour mieux les comprendre, de l’autre des « confusions volontaires », (familles immigrées = déchets nucléaires !!!), qui n’en sont pas vraiment, (car je sais bien que familles immigrées not = déchets nucléaires !!!), et qui servent à établir une équivalence logique dans un cadre particulier. L’aire d’un rectangle, par exemple, se calcule toujours comme le produit des longueurs de ses côtés, et ce, que votre rectangle soit abstrait ou qu’il représente un champ de blé ou de maïs. Si l’on doit s’interdire ce type de « confusion », alors plus aucun raisonnement n’est possible.

    7. Avatar de Thomas

      A vous lire, je devine qu’il y a une donnée à éclaircir avant toute chose :

      Aussi vrai que vous êtes Crapaud Rouge, je suis Thomas « EN ROUGE », et Thomas « EN NOIR » est une autre personne que moi qui s’exprime également sur le blog.

    8. Avatar de Thomas

      J’ai vraiment apprécié votre texte, et n’y ai trouvé aucune confusion.

    9. Avatar de Crapaud Rouge

      @Thomas en rouge : 🙂 Tout s’explique ! Par Toutatis !

  5. Avatar de roma
    roma

    « Voici le labyrinthe de Crète. Voici le labyrinthe de Crète dont le centre fut le minotaure.
    Voici le labyrinthe de Crète dont le centre fut le minotaure que Dante imagina comme un taureau à la tête d’homme et dans le réseau de pierre duquel s’égarèrent tant de générations.
    Voici le labyrinthe de Crète dont le centre fut le minotaure que Dante imagina comme un taureau à la tête d’homme et dans le réseau de pierre duquel s’égarèrent tant de générations comme Maria Kodama et moi nous nous égarâmes. Voici le labyrinthe de Crète dont le centre fut le minotaure que Dante imagina comme un taureau à la tête d’homme et dans le réseau de pierre duquel s’égarèrent tant de générations comme Maria Kodama et moi nous nous égarâmes ce matin là et continuions égarés dans le temps, cet autre labyrinthe »
    J.L Borges en collaboration avec Maria Kodama : Atlas

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      Merci infiniment d’avoir cité Borges, c’est l’un des écrivains que j’ai le plus savouré, même si je ne l’ai pas beaucoup lu. (Mais c’est une autre histoire.)

  6. Avatar de suricat
    suricat

    Bonjour,

    « Pourquoi les budgets de toutes les nations ne sont-ils pas déjà équilibrés ? »

    Parce qu’il est plus simple de faire une fuite en avant et d’investir pour essayer de créer de la croissance (ce qui n’est pas forcément idiot) en faisant des emprunts d’états, que de voter des budgets équilibrés.

    La rigueur budgétaire préconisée par un élu n’est pas très appréciée des électeurs, contrairement à l’idée de relancer l’économie avec toujours plus d’investissement…

    Beaucoup de choses sont rationnelles, mais une imbrication de multiples choses rationnelles peuvent provoquer des choses d’apparence irrationnelles.

    Un bon exemple est je crois le fonctionnement des logiciels d’un ordinateur. A la base, un logiciel n’est constitué que d’un ensemble de bits 0 ou 1. Sur un ordinateurs, beaucoup de logiciels sont installés et fonctionnent de concerts. Tout cet enchevêtrement de logiciels crée une complexité importante et parfois, des bugs ou des plantages apparaissent sans qu’il soit très simple de savoir d’où et comment ces bugs apparaissent.

    L’ordinateur en plantant peut donc fonctionner de façon incohérente. Doit-on donc en conclure qu’utiliser les bits 0 ou 1 pour faire les logiciels est une mauvaise idée ? Doit-on arrêter de penser qu’1+1 font 2 ?

    Non, des problèmes peuvent intervenir et il faut donc tenter de corriger les choses qui ne fonctionnent pas, sans pour autant tout renier et repartir de zéro. Est-ont certain en repartant de zéro d’être capable de faire mieux ? Est-ont sûr de faire au moins aussi bien ?

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « Non, des problèmes peuvent intervenir et il faut donc tenter de corriger les choses qui ne fonctionnent pas, sans pour autant tout renier et repartir de zéro. » : non, car rien ne « fonctionne » dans le capitalisme, hormis ses « instruments ». (Voir un peu plus bas le commentaire de H2 et ma réponse.) Quand on dit que quelque chose « marche », ou « fonctionne », c’est en rapport avec sa finalité. Il n’y en a aucune dans le capitalisme. La comparaison avec le labyrinthe montre que le critère profits/pertes n’est pas une fin mais une méthode. Le capitalisme est donc ce qui applique une méthode à tout mais pour rien. Le comble de l’absurdité.

    2. Avatar de suricat
      suricat

      Est-ce utile de dénoncer un système entier sans proposer autre chose pour le remplacer ?

      Bien sûr que le capitalisme a d’énormes défaut, que je propose de corriger en mettant en place une sorte de gouvernement mondial qui aurait la capacité de limiter la concurrence fiscale entre les états et éradiquer les paradis fiscaux, afin de permettre enfin de taxer les riches et les grandes sociétés.

      C’est en ce moment, quand tout risque de s’effondrer qu’il devient possible de songer à ce que les nations s’unissent pour contrôler les marchés financiers et limiter l’ultra-concurrence entre les états.

      Mais vouloir tout changer et penser différemment, c’est bien. Mais attention à ne pas au final proposer d’anciennes recettes qui n’ont finalement pas marché non plus, et loin delà.

      Et attention aux extrémismes qui finissent souvent en fanatisme.

      Il ne faut pas oublier la nature profonde de l’homme. Avoir de belles idées, c’est bien, mais l’homme est-il capable de respecter ces idées ?

      Voici un article très bien écrit sur des propositions globales de réponses à la crise :
      http://tropicalbear.over-blog.com/article-quelques-propositions-globales-en-reponse-a-la-crise-44410258.html

      Il y est fait référence aux idéologies qui ne peuvent fonctionner à cause de la nature humaine.

      Pavé dans la marre, il y est précisé que « L’inégalité est indispensable dans toute grande société ».

      Lutter contre trop d’inégalités, c’est bien. Vouloir éliminer les inégalités est illusoire et va contre la nature humaine. Seule une volonté divine pourrait y arriver. Mais c’est effectivement arrivé que des hommes se prennent pour Dieu. Tout cela me fait beaucoup penser à Staline et à Hilter, attention…

    3. Avatar de Nicks
      Nicks

      @suricat

      Que cela ne nous dispense pas de les faire baisser drastiquement, ces inégalités. Il en demeurera toujours suffisamment mais la violence en diminuera d’autant. Dénoncer les absurdités d’un système économique qui ne reconnaît que le profit financier ne vaut pas blanc-seing à je ne sais quel néo-communisme. La troisième voie n’est pas une chimère inéluctablement destinée à être récupérée par un blairisme hypocrite quelconque. Elle a déjà été approchée de près, que ce soit en France, en Allemagne ou dans les pays nordiques, avant que la « rationalité » et le « management » n’étalent leurs non sens et fassent leurs ravages…

    4. Avatar de suricat
      suricat

      @Nicks :

      Tout à fait d’accord, je ne dis que cela, il faut lutter contre les inégalités. Mais selon moi, le seul moyen vraiment efficace est de créer une régulation au niveau mondial.

      Quant à la 3ème voie dont vous parlez, j’aimerai bien en savoir plus. Savoir en quoi elle consiste…

    5. Avatar de Crapaud Rouge

      @suricat: « Vouloir éliminer les inégalités est illusoire et va contre la nature humaine. » : soit, mais qu’avez-vous à dire sur l’augmentation des inégalités ?

      « Bien sûr que le capitalisme a d’énormes défaut, que je propose de corriger.. » : beaucoup de gens cherchent à amender le capitalisme, à en « corriger les défauts », mais pourquoi ne dites-vous pas que ça irait « contre la nature du capitalisme » ?

    6. Avatar de suricat
      suricat

      @Crapaud rouge :

      L’augmentation des inégalités est selon moi principalement la conséquence du fait qu’on ne peut pas aujourd’hui taxer trop les riches, car ils partent alors à l’étranger et ne payent finalement plus d’impôt en France.

      La seule manière d’empêcher cela est d’empêcher les pays étrangers ou les paradis fiscaux de faire une concurrence fiscale. Seule une autorité mondiale pourrait faire cela.

      On parle beaucoup des banksters, les banques gangsters, mais il y a aussi les pays voyous qui sont la plaie de ce monde en faisant de la concurrence fiscale acharnée.

      La nature du capitalisme va avec la nature humaine, on ne peut pas la supprimer, mais on peut tenter de limiter ses excès.

      Dire de façon brute, il faut arrêter de penser à faire du profit est illusoire. Pourquoi les gens travailleraient, si c’est pour gagner autant que son voisin quelque soient les efforts que l’on fait ?

      Par ailleurs, si la France seule décidait de mener une politique très sociale et anticapitaliste, elle se ferait littéralement mangée par les autres pays alors plus compétitifs. Si l’Europe décidait seule de faire cela, l’Europe se ferait alors mangée par les autres pays du monde.

      En revanche, si nous arrivons à réguler la finance, la fiscalité et le social au niveau mondial, ce n’est pas la planète Mars qui fera concurrence à la planète Terre. La solution réside donc bien selon moi au niveau mondial.

    7. Avatar de Nicks
      Nicks

      @suricat

      La troisième voie, c’est tout simplement une économie de marché à laquelle on soustrait des secteurs stratégiques, gérés par la puissance publique (en tant que jacobin, c’est essentiellement l’Etat pour ma part, avec le relai des collectivités locales) : Santé, éducation, transports, énergie, justice, police armée et une partie du secteur bancaire. C’est un biais qui permet une redistribution équitable et un lissage conséquent des inégalités. Je m’inspire bien entendu du modèle français qui n’a pas si mal fonctionné…

      Certes, la mondialisation est passée par là, limitant les marges de manoeuvre politiques (que nos élus se sont retirés tout seuls). Cela dit, je ne suis pas d’accord avec vous. Je pense que l’Europe a la taille critique pour décider unilatéralement de mesures de restriction de circulation des capitaux, de justice fiscale et de certaines formes de protectionnisme (sur des critères sociaux et environnementaux par exemple), en comptant sur sa position de première économie mondiale. L’effet d’entrainement pourrait être non négligeable car on ne se passe pas si facilement du marché européen…

      Cela dit, cela peut se faire en parallèle avec des organisations mondiales qui n’existent pour le moment que pour propager le néolibéralisme. Si on change leurs missions, pourquoi pas ?
      La question qui se pose néanmoins, qui est celle qu’a soulevée la proposition à mon sens inadmissible de Barroso, c’est celle du contrôle démocratique. On voit bien toutes les difficultés qu’on rencontre à l’échelle de l’Union, alors au niveau mondial…

    8. Avatar de Crapaud Rouge

      @suricat: ben dis donc, z’êtes un coriace, vous ! On ne peut pas vous reprocher de manquer de convictions et de suite dans les idées ! 🙂 C’est très difficile de vous répondre, car vous pensez entièrement de l’intérieur du système. De la part des chefs politiques, ça se comprend, mais vous ? Seriez-vous un responsable politique de haut niveau, contraint d’assumer de lourdes responsabilités et de prendre des décisions lourdes de conséquences ? Ou êtes-vous simplement quelqu’un qui se sent menacé de perdre les avantages de sa situation ? Ou qui pressent, qu’à l’origine de ses avantages, il y a une dose non négligeable d’arbitraire ou de chance ?

    9. Avatar de suricat
      suricat

      @Nicks :

      L’Europe a effectivement la possibilité de décider unilatéralement de mesures de restriction de circulation des capitaux, de justice fiscale et de certaines formes de protectionnisme.

      Mais malgré sa position de première économie mondiale, je ne crois pas qu’elle aie la taille critique comme vous dites pour s’en sortir en prenant trop de décisions la rendant moins concurrentielle. Quand on voit à quelle vitesse la Chine croît, elle dépassera bientôt les Etats-Unis et l’Europe…

      On ne se passe pas si facilement du marché européen, mais l’Europe ne peut pas se passer du marché mondial, ne serait-ce qu’à cause de ses besoins en matières premières (pétrole, uranium, etc.)

      Effectivement, les organisations mondiales actuelles ne résolvent pas les problèmes. Elles n’ont pas cette possibilité d’aller contre la souveraineté des nations. Et pour cause : elles n’ont pas de légitimité internationale pour le faire, car elles ne sont pas élus par le peuple.

      De même, le contrôle des budgets nationaux par la commission européenne pose en effet problème, même si le principe de contrôle des budgets nationaux me paraît bon. Le problème est qu’il n’y a pas de vrai président de l’Europe de gouvernement Européen élu démocratiquement par le peuple Européen.

      Evidemment, l’instauration d’une gouvernance mondiale ne sera pas simple. Les pays ne souhaitent pas perdre leur souveraineté. Mais aujourd’hui, l’économie mondiale est vraiment au bord du gouffre. Peut-être est-il maintenant possible de faire comprendre à la majorité des Etats que l’instauration d’un gouvernement mondial démocratiquement élu est dans l’intérêt de tous…

    10. Avatar de suricat
      suricat

      @Crapaud rouge :

      Non, je ne suis pas dans la politique du tout. Je vote, c’est tout. Par contre, je pense que quand on émet des idées politiques et que l’on veut changer un système, on se doit de penser aux conséquences de ce qu’on dit.

      Il ne sert à rien d’émettre des idées inapplicables.

      Je ne me sens pas menacé de perdre ma « situation » au sens d’une bonne situation sociale, car je ne suis pas un Nanti, ni quelqu’un de riche, loin de là (j’aimerai bien…).

      Par contre je souhaite vivre dans un système qui me permettrai de conserver mon emploi et qui n’appauvri pas la société dans laquelle nous vivons à cause d’idées intéressantes de prime abord, mais aux conséquences désastreuses.

    11. Avatar de Alain A
      Alain A

      @ Suricat
      Vous semblez rétif aux idées de progrès social car elles s’opposeraient à la « nature humaine ». Avez-vous des informations privilégiées sur la « nature humaine ». Certes, le capitalisme a décrété que les humains étaient des idiots rationnels mus par leurs seul intérêt égoïste mais les anthropologues (qui n’ont pas la foi comme les économistes) ont constaté que c’était faux. Oh, l’homme n’est pas un ange mais pas non plus la bête immonde dont certains voudraient lui voir endosser la pelisse. L’homme est surtout adaptable et il fait souvent ce qu’on lui dit qu’il est normal ou nécessaire de faire.
      Donc, essayons de réfléchir à une société qui serait moins néfaste non pas ne partant du postulat d’un homme mauvais mais d’un homme qui, une fois ses besoins primaires (nourriture, abri, vêture, sécurité) satisfaits est un animal social qui a besoin de considération de la part des autres, de gratifications sociales, de réalisation personnelle, ce qui peut être atteint bien plus aisément que cela ne l’est aujourd’hui dans une société qui ne sait que multiplier à l’excès l’accumulation de choses alors que les besoins primaires qu’elles peuvent combler sont déjà dépassés des dizaines de fois (dans notre occident développé, bien sûr).
      Certes, on se centre trop ici sur la critique du système existant (c’est très français) mais on aborde aussi les pistes qu’il faudra bien parcourir demain.

    12. Avatar de suricat
      suricat

      @Alain A :

      Je ne suis évidemment pas rétif au progrès social, bien au contraire. Je dis juste qu’il faut tenir compte de la nature humaine pour créer un système permettant d’y arriver.

      Ai-je dis que l’homme était une bête immonde ? Vous exagérez un peu tout de même.

      Seulement, connaissez vous beaucoup de personnes qui reverseraient de leur initiative a des associations ou autre la partie de leur salaire qui leur reste, une fois qu’elles ont satisfait leurs besoins primaires et un peu plus ?

      Le faites-vous ?

    13. Avatar de Crapaud Rouge

      @suricat : « Je dis juste qu’il faut tenir compte de la nature humaine pour créer un système permettant d’y arriver. » : oui, je sais, c’est votre leitmotiv. Avec ce principe, vous croyez être en possession de LA boussole que nous ne devrions pas quitter des yeux pour nous diriger dans le labyrinthe. Ne m’obligez pas à rappeler que la boussole ne sert à rien dans un labyrinthe, c’est du reste ce qui fait son charme étrange qui s’exerce depuis des millénaires sur les esprits un peu mystiques. De plus, vous oubliez que l’être humain, comme tous les êtres vivants, se comporte aussi en fonction de son environnement, de sorte que « sa nature » propre en devient difficilement discernable. Dans un environnement violent, tout le monde devient violent. (Et en régime capitaliste, tout le monde cherche son profit.) Exemple infiniment malheureux : les enfants soldats en Afrique. Enrôlés de force, parfois contraints de tuer des proches pour ne pas être eux-mêmes tués, il est évident que leurs chefs « tenaient compte de la nature humaine », la peur de mourir, évidemment.

      suricat, vous semblez être animé des meilleures intentions du monde, mais votre principe de base, qui conduit à « instrumentaliser » la nature humaine, est le meilleur moyen d’arriver à un « monde meilleur » en forme de cauchemar.

    14. Avatar de Suricat
      Suricat

      @Crapaud Rouge :

      Je ne dis pas qu’il faut instrumentaliser la nature humaine, je dis juste qu’il faut faire avec et ne pas se prendre pour Dieu en espérant changer la nature profonde de l’homme. Mais bon, passons…

      Si vous avez trouvé une alternative crédible, je vous écoute.

      Dénoncer, c’est bien. Mais proposer, c’est mieux…

    15. Avatar de Crapaud Rouge

      @suricat : « Dénoncer, c’est bien. Mais proposer, c’est mieux… » : désolé, suricat, je n’ai rien à proposer dans le cadre du système. Trop compliqué pour moi. Rustine par ci, bout de ficelle par là, ça n’a jamais été mon trip, pas bricoleur.

      « ne pas se prendre pour Dieu en espérant changer la nature profonde de l’homme. » : je n’espère pas changer « la nature profonde de l’homme », s’en tenir à sa surface est amplement suffisant. L’homme veut la satisfaction de ses besoins primaires, la paix, la justice, et ne pas être enfermé dans un bagne. Pas besoin d’en savoir plus. Alors, pour ce qui est de sa « nature profonde », voyez ça avec des spéléologues. 🙂

  7. Avatar de Moi
    Moi

    Décidément, c’est un plaisir de lire ce blog et tous ces excellents textes. Merci Crapaud.
    Au fait, ce que vous mettez en exergue, ce sont je crois ce que les économistes nomment « les externalités ». Dans tout produit fabriqué il y a un coût de production caché qui n’est pas à charge du producteur mais de la collectivité. Parfois, ce coût caché est bien plus important que le coût de production « officiel ». Celui qui en tire profit (y compris le consommateur qui paie trop peu) exploite alors la collectivité de manière totalement imméritée.
    Et n’oublions pas non plus tout ce que la collectivité met à disposition du producteur pour que la production puisse se faire (infrastructures publiques, qualification des ouvriers, etc). C’est bien simple, sans un minimum de mutualisation des coûts de production celle-ci serait non profitable pour l’entrepreneur. Mais ces derniers n’aiment pas qu’on le leur rappelle, ils préfèrent se voir en self-made-man car ainsi leurs profits sont justifiables.

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « Au fait, ce que vous mettez en exergue, ce sont je crois ce que les économistes nomment « les externalités ». » : oui, tout à fait, le capitalisme les ignore superbement, et c’est ce qui fonde son absurdité. Mais le discours ambiant retourne cette absurdité en facteur positif : les dégâts occasionnés sur l’environnement, (la nature et les populations humaines), deviennent des sacrifices à consentir en vue d’un monde meilleur.

    2. Avatar de Didier
      Didier

      Humm… sans doute mais les rapports difficiles que l’Homme entretient de tout temps avec la nature ne sont pas la spécificité du capitalisme non ? même si, j’en conviens, celui-ci a amplifié le phénomène.
      Par ailleurs, vous dites : « ….. si cette idée est aussi rationnelle qu’il y paraît, pourquoi les budgets de toutes les nations ne sont-ils pas déjà équilibrés ? » Alors je me fais l’avocat du diable : il est prouvé scientifiquement que fumer est très mauvais pour la santé, alors pourquoi y a t-il encore des fumeurs ? Est-ce que la capitalisme ne doit ps accepter une part d’irrationnel pour vivre ? Ceci expliquerait peut être cela ?

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      @Didier: excellente réponse ! Les ravages opérés par l’espèce humaine ne datent pas d’hier, on dirait que c’est inscrit dans ses gènes. Lire à ce sujet L’homme, ce fléau planétaire, sur Article11. Mais n’est-ce pas une raison de plus pour crier « halte au feu » ? L’espèce humaine pourrait donner un sens à son existence : réparer les dégâts, protéger les rares espèces survivantes.

      « Est-ce que la capitalisme ne doit ps accepter une part d’irrationnel pour vivre ? » : « accepter une part d’irrationnel » est exactement ce que les capitalistes nous demandent quand ils reconnaissent les défauts de leur système. Seulement voilà, ce sont eux qui choisissent la part qui nous revient, à savoir 100%.

  8. Avatar de louise
    louise

    Oui.
    Ce qui me fait penser à autre chose.
    A un moment donné sur ce blog, il a été beaucoup question de l’humain, de remettre l’humain au centre des préoccupations.
    Tout le monde était d’accord là dessus.
    Mais dès que les choses s’aggravent, que la fin semble se rapprocher, de quoi parle-t-on ?
    De surveiller les budgets, de redevenir « concurentiels », mais si l’euro baisse on sera plus compétitifs, l’Allemagne exporte trop il faut rééquilibrer, il faut de la relance, si la croissance revient et si ma tante en avait………

    Toutes choses plus rationnelles les unes que les autres, comme vous dites.

    Alors quoi ? On se raccroche aux branches là ! Et les branches sont pourries !!
    On vous , enfin on nous le répète à longueur de blog !
    Rien ne peut marcher !
    C’est mort, décomposé, çà ne pue même plus tellement il n’y a plus rien !
    Combien de fois faudra-t-il répéter qu’il faut trouver AUTRE CHOSE !
    Il faut penser DIFFERENT !
    PAS PAREIL !! AUTREMENT !!
    Est-ce qu’il y a quelque chose de rationnel dans le fait de venir au monde et de mourir quelques dizaines d’années plus tard ?
    Alors en plus il faut se faire ….., enfin s’em……, bon s’ennuyer tout ce temps ???

    Franchement est-ce que la vie est rationnelle ?

    Donc je le dis et je le redis :

    « Mon royaume n’est pas de ce monde » çà veut dire que cette société absurde, ridicule, criminelle que nous avons créée depuis des millénaires est une erreur monumentale !

    Celui (ou celle tiens au fait) qui a dit cela voulait redonner un sens à nos vies !
    Il voulait faire comprendre que cette lutte fratricide pour le pouvoir et l’argent n’a AUCUN SENS !
    Il n’y a aucun besoin de s’enrichir il suffit de PARTAGER !
    Les riches ne servent à RIEN !
    Les pauvres non plus !
    TOUT doit être repensé de zéro !

    Au lieu de chercher vainement une solution à cette abjection, demandez-vous pourquoi ce message tellement dévoyé, galvaudé, manipulé pour faire accepter l’inacceptable au peuples a défié les siècles !
    Pourquoi malgré tous les mensonges éhontés des puissants, de ceux qui veulent vous faire prendre des vessies pour des lanternes en disant « tu gagneras ta vie à la sueur de ton front » alors que la vie on noous la DONNE pas besoin de la GAGNER !

    Pourquoi ce « aimez-vous les uns les autres » est toujours là !
    Depuis plus de 2000 ans, et il est toujours là !
    Rolex dans 2000 ans ce sera quoi ?
    La Star’Ac dans 2000 ans ce sera quoi ?

    Mon royaume n’est pas de ce monde cela veut simplement dire que le monde tel que nous l’avons fait est absurde, il est criminel, il ne correspond en rien à ce qu’on peut attendre de la vie.
    Pour que ce monde devienne mon royaume c’est à dire le royaume de tous les humains il faut TOUT changer.
    Non le Paradis n’est pas ailleurs, ni dans l’eau delà, ni dans un monde parallèle.
    Il PEUT être ICI.

    Aimez-vous les uns les autres et refaites VOTRE royaume sont les deux choses rationnelles à prendre en compte pour tout repenser !

    Je veux le Paradis ICI ET MAINTENANT !

    1. Avatar de oppossùm
      oppossùm

      Tiens, une oasis.

    2. Avatar de Cécile
      Cécile

      hic, nunc et ad hoc : ici, maintenant et en vue de là

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      « Il faut penser DIFFERENT ! » : tout à fait d’accord, c’est d’ailleurs ce qui a motivé mon texte car, pour « penser différent », il faut commencer par identifier les préjugés qui font que l’on « pense pareil ». Et le premier de tous est celui qui voudrait que « le capitalisme est rationnel ». On peut s’efforcer de « l’amender » à l’instar des économistes ou de suricat ci-dessus, mais ça ne changera rien à son absurdité de principe.

      « cette lutte fratricide pour le pouvoir et l’argent » : malheureusement, c’est cela et rien d’autre qui anime le capitalisme. L’expression « guerre économique » n’est pas une métaphore, elle désigne une vraie guerre.

      « Je veux le Paradis ICI ET MAINTENANT ! » : d’abord sortir du labyrinthe…

    4. Avatar de domini CB
      domini CB

      préférer le vin d’ici à l’eau de là

    5. Avatar de Mianne
      Mianne

      C’est pourquoi, avec trois puis maintenant quatre familles de voisins, dont deux au chômage, nous retirons notre argent de la banque le jour même où il est versé, en sachant très bien qu’un jour plus rien ne sera versé du tout. Le banquier fait des réflexions pour le compte épargne à gérer sur lequel on laisse cinq euros, mais n’y peut rien . Le terrain non constructible que nous avons acheté ensemble pour presque rien suffit à nous alimenter (verger, potager, poulailler cette année), le reste s’obtient par le troc et nous avons récupéré assez de matériel à réparer pour vivre quelques décennies sans rien acheter . Le capitalisme continue sans nous. La bête s’est débarrassée de ses parasites . La convivialité et l’entraide retrouvées, la sensation d’être enfin celui ou celle qui décide de son sort sont assez enivrantes . De victimes nous sommes devenus à notre manière les acteurs non violents de l’extermination des parasites .
      Il y a sans doute d’autres manières de survoler le labyrinthe dont parle Crapaud Rouge .

      Inutile de vous dire que nos enfants adultes et chargés de famille qui ont « réussi » par un travail acharné sont , eux, bien intégrés au système capitaliste ( sans doute jusqu’à ce qu’il s’attaque également à leurs ressources) et nous prennent affectueusement pour une communauté de post-soixante-huitards attardés trop idéalistes . Les enfants adolescents des voisins nous soutiennent à fond dans notre démarche même pas risquée : on ne fait rien de répréhensible, on ne joue pas le jeu, c’est tout . Ils nous ramènent leurs copains pour donner un coup de main et s’inventent un style vestimentaire de récupération « anti-marques » qui fait des émules .

    6. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ Louise,

      Je pense comme Oppossum. C’est agréable de vous croiser régulièrement chez Jorion. Les traversées du labyrinthe sont moins rudes avec des gens comme vous.

      —————
      @ Mianne,

      Quel plaisir de vous lire.

      « La-reprise-la-reprise! » nous chante le choeur des experts.
      Vous les prenez aux mots, en faisant ce qui pourrait s’appeler de la « reprise individuelle »; vous reprenez votre argent à la banque!

      Il est étonnant de penser que l’argent que nous gagnons est donné « naturellement » aux banques (obligation d’avoir un compte en banque), qui nous le prête ensuite si nous sommes économiquement corrects.
      Cela me fait penser à cette histoire de la petite dame, qui venait chaque mois à la poste pour toucher sa pension. L’employé de la poste lui tendait la liasse de billets, la vieille palpait les biftons …et rentrait chez elle. Elle avait « touché sa pension ».

      Pour le reste il est évident que la totalité du mode de vie que vous avez su mettre en place n’est pas généralisable sur tout le territoire, en l’état actuel des choses. Mais si tous ceux qui en ont la possibilité le faisait (et je suis sûr qu’ils sont nombreux), ou en faisait une partie, l’exemple serait donné à grande échelle et pourrait gripper la machine infernale. Et ce serait autant de bêtes débarrassé des parasites. Finalement les parasites pourraient bien mourir un jour de ne plus trouver de nourriture.

      Bravo à vous Mianne, et salut à vos voisins.

    7. Avatar de valerius
      valerius

      Merci Louise .
      La Paix et le Partage .
      Bonne route à vous tous .

  9. Avatar de H2
    H2

    « Toutes choses que je qualifie de non localisées et non identifiées par lui car il faut qu’il s’en empare pour leur reconnaître une existence dans le cadre de sa propre « rationalité », la seule qu’il connaisse. »

    Brillant. Nous allons tous finir  » à gauche  » , résidus, déchets du capitalisme. Les zombies, les morts-vivants bougent t-il encore ? Au delà de la plaisanterie, est-ce cela que l’on nomme
     » Raison Instrumentale  » critiquée en son temps par Kant.
    Merci de me répondre…

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      Je ne connais pas cette « raison instrumentale » critiquée par Kant, mais il me semble qu’il s’agit bien de cela, en effet, car seuls les « instruments » sont « rationnels » dans le capitalisme, et « rationnels » seulement eu égard à un bilan financier. Au début c’était par la machine à vapeur, aujourd’hui c’est par l’informatique, les produits financiers, etc. Il ne connaît aucune fin qui lui serait extérieure, il n’est pas « au service » de la communauté dont il pourrait protéger les intérêts, et il n’y a rien dont il chercherait à maintenir la permanence. Il se reconfigure continuellement pour seulement « garder la tête hors de l’eau » : rester « compétitif ».

  10. Avatar de zebulon
    zebulon

    L’orchestre est fatigué courage.

  11. Avatar de yoananda
    yoananda

    Bravo. Merci. Enfin !
    Ce dont vous parlez s’appelle officiellement « externalités », c’est le doux nom qu’on donne aux « pertes » qui sont masquées ou socialisées, pour permettre une illusion de profit.
    Je vous invite très chaudement à regarder le documentaire fondamental : « The corporation »
    http://video.google.com/videoplay?docid=1643050067177891440#
    Vous comprendrez que le capitalisme va plus loin que la « rationalité » …
    C’est aussi un système de filtrage de l’humain pour en faire ressortir (exploiter) le pire.

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      Ce sont bien ces « externalités » qui sont en question. Moi en parle aussi, ci-dessus. Mais regardez seulement ce mot, externalités, retenu par les économistes : il montre à lui seul que ces « externalités » ne représentent que des coûts cachés. L’excellent documentaire que vous citez va plus loin, il dit que : « les sociétés sont des machines à externaliser ». Autrement dit, et c’est ma conviction personnelle, ces externalités sont plus que quelque chose de regrettable, elle sont le moteur du capitalisme, son principe structurant.

  12. […] This post was mentioned on Twitter by betapolitique.fr and luxembourg news, news channel. news channel said: RT RT Le labyrinthe du capitalisme, par Crapaud Rouge http://bit.ly/bxdXM4 http://bit.ly/d9gdjn […]

  13. Avatar de oppossùm
    oppossùm

    Ainsi donc , le capitalisme imposerait un horrible précepte consistant à « équilibrer les budgets » ?

    Et cette rationalité d’airain qui pèserait comme l’airain serait à dénoncer ?

    C’est curieux , j’ai l’ impression que le capitalisme des 30 dernières années s’ accommodait comme un charme du joyeux précepte keynésien que tout budget doit être en déséquilibre, puisque le déficit … c’est de la dépense, donc ça fait tourner la machine, ça répartit, ça occupe … mieux que cela , le déficit c’est de l’investissement ! Et encore mieux : le déficit n’existe pas, et il est toujours possible d’aller plus loin …

    Bref, l’irrationalité de l’endettement permanent et continu, c’est bien la sphère politique qui en a fait toute seule , à la fois une théorie et surtout , gauche et droite confondues, une pratique.

    Que cette pratique ait ‘arrangé’ le monde économique privé est une fait , mais on voit mal le monde de l’entreprise aller batailler contre une facilité qui semblait arranger tout le monde , mis à part quelques vieux grincheux gaullistes ou réactionnaires à mentalité paysanne.

    Ceci rectifié, la critique du ‘rationalisme’ capitaliste est certainement à faire.

    Mais sans oublier d’abord que ce qui sous tend cette rationalité c’est notre comportement quotidien : la somme des laisser-aller et des caddies remplis , est un formidable bulletin de vote.
    Ensuite que c’est bien nous qui avons laissé charger l’Etat , effectivement et peu à peu , de prendre en charge l’externalisation d’un nombre considérable de coût économique , mais également l’externalisation de coûts sociaux.

    A force de forcer l’Etat à absorber une titrisation générale de tous les risques, on a finit par lui faire absorber des actifs complètement pourris.
    Et de même que l’on a pourri le bien commun qu’était la monnaie par une perversion du crédit, on finit par par pourrir les fonctions de base de l’Etat en lui faisant endosser tous les risques et tous les déséquilibres.

    La critique du rationalisme économique théorisé par la sphère capitaliste bute sur nous même , et si on ne veut pas aller au bout de l’analyse , elle tourne en rond, ne produisant que de l’indignation dont elle se nourrit aussitôt.

    PS/ L’idée d’un contrôle à- priori des budgets nationaux est évidemment relativement révoltante et anti-démocratique , du moins dans l’espace national, mais elle est somme toute logique ! C’est la continuation naturelle de la réalité de l’Europe que l’on a construit. Les solidarités , aides et transferts de richesse d’une zone géographique à une autre ne peuvent être acceptés par les populations que si les règles du jeu et les contraintes sont les mêmes partout.
    Nous avons mis l’Allemagne dans l’obligation presque logique de nous imposer leur conception de la rigueur : il ne fallait pas non plus chercher à les enfermer dans l’euro ! (Ou bien il fallait être aussi fort qu’eux ?)

    1. Avatar de suricat
      suricat

      Une bonne analyse je pense…

      Il n’y a que le dernier paragraphe au sujet de l’Allemagne ou j’ai du mal à comprendre ce que voulez dire.

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      « Bref, l’irrationalité de l’endettement permanent et continu, c’est bien la sphère politique qui en a fait toute seule , à la fois une théorie et surtout , gauche et droite confondues, une pratique. » : c’est pire que ça ! Il n’y a pas de véritable « théorie de l’endettement », sinon l’on saurait à quoi s’en tenir. Et soit cette crise ne serait pas survenue, soit l’on saurait la traiter. Il n’y a que deux préceptes contradictoires : le premier dit qu’il faut s’endetter pour faire marcher les affaires, le second qu’il ne faut pas pour éviter les crises de solvabilité. Entre les deux, un hypothétique « curseur », dont personne n’a jamais vu la couleur. Résultat des courses : au plus fort de la tempête, alors que les déficits creusent l’endettement à la vitesse grand V, l’on entend des voix proclamer que l’idéal serait le « zéro déficit » ! Qu’est-ce que cela signifie sinon que, la marche dans le labyrinthe ayant conduit à une impasse, il serait « rationnel » de rebrousser chemin ? Evidemment qu’il faut rebrousser chemin ! Mais si l’on croit s’en tirer avec des tautologies pareilles, c’est vraiment qu’on n’a rien compris au film.

  14. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Oui qui est donc le plus rationnel et le plus prudent de nos jours et dans nos sociétés modernes ?
    L’homme le plus socialiste ou alors l’homme le plus identifié et attaché au capitalisme toute la vie ?

    Au nom de la saine raison budgétaire je vous demande de vous taire, de vous coucher, de vous soumettre Corps et Ames c’est la démocratie, le marché quand bien même les gens en finiraient par porter davantage sur eux la marque d’une plus grande infamie, non mais ce n’est pas non plus de pauvres gens illetrés qui vont commencer à nous faire la leçon de travail et de raison en société.

    Est surtout irrationnel et peu prudent celui qui ne partage pas exactement la même conception marchande de la liberté et de la raison que nous. La raison saine c’est bien connu elle ne vient d’abord que des gens qui réussissent le plus visiblement dans une société, vous voyez c’est donc pour ça que nous n’avons plus guère besoin de propagandistes de première, regardez plutôt nos grandes tours et les belles oeuvres commerciales de plus venant de nos mains vous voyez c’est beaucoup mieux maintenant nous avons les marques c’est l’éclairage.

    Nous sommes déjà si bien arrivés à bon port alors pourquoi vouloir encore nous déranger, n’est-ce pas plutôt le grand confort marchand et qu’est-ce que bien réussir de nos jours si ce n’est de vouloir mieux ressembler au même caractère de conduite et de penser que la plupart de nos élites dirigeantes, nos nouveaux modèles de penser et de conduite aussi en série c’est la une.

    C’est comme la nouvelle toyota aussi ou le nouveau camembert président, faut parfois mieux voir comment on préfère surtout mieux faire peur aux gens pour faire du chiffre, c’est d’ailleurs principalement notre travail sur terre. Faire surtout entendre les mêmes choses.

    C’est le progrès, une fois sorti aussi des grandes écoles de commerce de ce monde.  » Regarde Papa, regarde Maman comme j’ai si bien réussi en bourse si tu pouvais voir aussi de près comme je paye et maltraite bien plus durement la plupart de mes gens, c’est sur c’est continuellement les gens de l’état qui nous mettent des batons dans les roues mais jamais nous les premiers.

    Mais dans quel monde et dans quelle famille nous voulons surtout vivre et être inviter à manger sans que cela ne coute trop d’argent quand même ? Un monde dans lequel, l’autre ne serait même plus vu et considéré faute d’argent et d’emploi ?

    Mais quel est donc le si grand mérite au travail des dirigeants de ce monde, vivre plus loin encore de leurs méfaits, prendre plus souvent l’avion, tout le monde n’a pas non plus la même aptitude à pouvoir mieux se vendre comme eux, travailler au sentier où sur les marchés sans aucun scrupules comme le concurrent sans foi ni loi partout ailleurs. La folle sagesse du monde quoi !

    Comme si ce n’était pas déjà la rigueur dans le privé et dans un grand bon nombre de sociétés, décidément la rigueur comme on préfère bien plus la faire subir chez les autres que d’abord en soi même et les siens, allez et encore un autre petit coup de fourche de plus histoire quand même de ne pas trop montrer de plus fausses valeurs de vies à l’antenne.

    Mais ce qui m’inquiète c’est que le seul vocabulaire du socialisme contre le capitalisme pourrait très bien à son tour se retourner contre d’autres ensuite voilà pourquoi je ne crois plus aussi au seul vocabulaire des idéologies pour nous en sortir s’il nous est encore possible de s’arrêter, ce que je doute de plus en plus au regard du très grand condtionnement du monde dans la matière.

  15. Avatar de desbordes pierre
    desbordes pierre

    On peut se demander à présent:

    Combien de fois l’humanité aura-t-elle l’occasion de succomber au Mal pendant l’évolution?

    la Guerre de tous contre tous?

  16. Avatar de paul 2
    paul 2

    Excellent et vrai, certainement.
    Mais cela reste de la ratiocination comme nous en faisons tous.
    Assis, nous regardons tous, les écrans de la réalité sur lesquels sont projetés les films de nos quotidiens.
    Et nous commentons nos vies, certains calmement, d’autres avec exaspérations, d’autres encore avec résignations.
    Bref, nous ratiocinons.
    Je me pose une question. Que faisaient les romains aux derniers moments de leur grandeur. Et les Égyptiens?
    Je cherche aussi la réponse à 3 questions lancinantes qui me taraudent l’esprit.
    1) Quels sont les noms des 2 premiers imbéciles qui inaugurèrent la première transaction commerciale de l’histoire?
    2) Pourquoi les gens sont-ils méchants ?
    3) Pourquoi le Bon Dieu n’a-t-il pas pris 7 jours de RTT durant cette fameuse semaine de la Création ?

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « ratiocination » ? Ce n’est pas « ratiociner » que d’essayer de montrer l’absurdité du capitalisme : sa clef de voute est de croire qu’il est « rationnel ». Chaque entreprise, avec les moyens qu’elle met en œuvre, est effectivement « rationnelle » eu égard à son objectif qui est de faire des profits. Mais ça, ce n’est pas « le capitalisme » à proprement parler, seulement l’une de ses nombreuses manifestations locales. « Le capitalisme » est aussi un système de représentations, et désormais, compte tenu de son ampleur désormais tentaculaire, il est devenu essentiellement ce système de représentations. On pourrait presque dire que « faire des profits » n’est plus qu’un prétexte, une triviale raison d’être reconnue par la société, puisque l’essentiel aujourd’hui est de se montrer rationnel comme il fallait, sous l’Inquisition, se montrer croyant.

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      @Crapaud Rouge: mea culpa, en parlant de clef de voûte, (et en gras, qui plus est), je me flatte sans vergogne. Plusieurs commentaires, (Pierre-Yves D., Dissonance, André,…) m’obligent à une correction : il n’y a pas de clef de voûte, ce serait trop facile ! C’est sans doute Dissonance qui est au plus près de la problématique quand il écrit :« il est nécessaire de déconstruire chacune de ses propositions pour en faire apparaître les fondations branlantes. »

  17. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    Merci, Crapaud écarlate, pour ce texte en fusion, d’une salutaire « rationalité »….`

    A propos de certaine folie de la « rationalité du capitalisme », il faut aller voir l’étonnant film de Coline Serreau intitulé « Solutions locales pour un désordre global »…
    (le public applaudit à la fin, acte non rationnel, mais tellement réconfortant.)

  18. Avatar de Boson
    Boson

    Oui, excellent !

    Merci d’avoir rappelé comme symbole du rationalisme capitaliste libéral la catastrophe écologique majeure qui se passe au large de la Louisiane….

    Voilà où mène le capitalisme décomplexé, dérégulé, sans contrôle ! La mort d’une région , une des plus belle du monde ,une des plus riches , que la nature avait construite sur des centaines de millions d’années et qui touche ce qui a de plus basique pour la vie : l’eau.

    Cette catastrophe , cette arme de destruction massive ,à portée des côtes américaines, mise en place par les tenants de la liberté , du profit et de la cupidité , c’est à dire des requins et de la bêtise ,crache en permanence son flot de poison et nul ne sait l’arrêter .

    Puisse t’elle (enfin) réveiller la conscience d’un peuple anesthésié par le rêve américain et la richesse facile ….Et par extension celle du monde .

  19. Avatar de Frédéric C
    Frédéric C

    Je voudrais signaler aux amateurs qui ne le connaissent pas le chapitre III du « Pantagruel » de Rabelais : « Comment Panurge loue les debteurs et emprunteurs ». Je ne prétends pas que Rabelais a anticipé tout le système du crédit et des échanges : Panurge, dans son discours (à prendre au 2è degré, évidemment) fait du couple crédit/débit la clé de voûte de toute l’organisation sociale. Il imagine aussi un monde « sans debte » : ce serait le chaos assuré. Qu’en pensez-vous ?

  20. Avatar de Joan
    Joan

    C’est pourquoi il faut sortir au plus vite du capitalisme, qui est un mode archaïque d’organisation
    de la société. Mais pour cela il faudra renouveler tous le personnel dirigeant qui est absolument
    contaminé par cette fameuse pseudo-rationalité. En fait le seul fondement du capitalisme c’est faire
    du profit, qu’elles qu’en soient les conséquences sur les populations et l’environnement. C’est du
    parasitisme pur et simple. Et les parasites on les éradique. Une autre forme plus souhaitable d’organisation est la symbiose, une organisation où toutes les parties trouvent leur intérêt, en coopérant.

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « il faudra renouveler tous le personnel dirigeant qui est absolument contaminé par cette fameuse pseudo-rationalité » : tout à fait d’accord, mais aussi, pour commencer, renouveler « le mental » de tous ces journalistes et experts besogneux qui font leurs chroniques sans jamais s’élever d’un centimètre au-dessus du sol. Je ne leur demande pas d’entrer en lévitation, comme le moine dans Tintin au Tibet, seulement de prendre conscience, quand ils disent qu’il faudrait mieux faire comme ceci plutôt que comme cela, qu’ils nous parlent en fait de tourner à droite plutôt qu’à gauche dans le grand labyrinthe du capitalisme.

    1. Avatar de SKINNER
      SKINNER

      PENSE LA MEME CHOSE ,EXCELLENTE VIDEO ICI
      http://www.dailymotion.com/FranceInfo

  21. Avatar de jean louis
    jean louis

    @Louise.

    Oui ,merci et courage Louise.
    Vous ne faites que transmettre : c’est votre mission fondamentale (celle de Tous).
    Paul Jorion persiste ,signe et travaille dur . Lui aussi dit et redit les faits,avec Leclerc et la quasi totalité des intervenants.
    Plus : il dit aussi comment ne pas faire = ainsi ne pas rester naïf face aux spéculations sur la fluctuation des Prix = il y va du pain quotidien de Millards d’Etres Humains.
    Nous sommes des Etres limités, »finis ». Alors que Celui dont vous parlez dit « Je suis l’alpha et l’oméga ».
    Par rapport aux impasses du moment,véritablement « armageddonesques »,Toujours le même déclare :
    Le Royaume est au milieu (au dedans selon l’étymologie et le sens grecs) de Vous.
    Non zebulon,dans l’orchestre,certes quelque peu désemparé,il perdure l’inaltérable : le Vivant,le Vivant produit par La Vie.
    Alors tout le mieux est possible.

  22. Avatar de camy-capdessus
    camy-capdessus

    Excellent ce billet d’humeur

    Auditeur de France Inter, le samedi matin j’écoute « Rue des entrepreneurs »
    et j’ai été impressionné par la RATIONALITÉ des arguments des intervenants
    (Besoins de restructuration, compétitivités des entreprises etc… etc…)
    jusqu’au jour, où j’ai compris que ces discours technocratiques faisaient l’impasse sur l’introduction et sur la conclusion des débats, c’est à dire, le pourquoi de tel choix économique ( guerre économique, rapport de force sociaux ou géopolitique, politique partisane de classe etc…) et les conséquences de cette politique (dumping social, salarial et fiscal) conséquences mortifères non seulement d’un point de vue humain mais aussi d’un point de vue purement économique.
    Les libéraux proclament à qui veut l’entendre que l’économie n’est pas une science… je crois que c’est faux. Je pense que c’est une science, mais qu’ils l’utilisent comment une croyance.
    Cela fait des années que je pense que l’ultra libéralisme est la phase suicidaire du capitalisme
    et qu’ aujourd’hui, on assiste à la fin d’un système productiviste et inégalitaire et que c’est à nous de développer un système redistributif et de gestion des ressources.

  23. Avatar de Ptetbien
    Ptetbien

    Pour reparler des externalités et des résidus, je me rapelle une conversation avec un collègue qui s’indignait à juste titre de la privatisation systématique des profits et de la socialisation systématique des pertes. Il n’y a pas que de la politique derrière cette systématisation. Il y a aussi un mécanisme somme toute assez trivial. On peut gagner de l’argent à l’infini, mais rendre à la collectivité une richesse déjà dilapidée, c’est impossible quand on en dispose plus.

    Pour éviter cette socialisation des pertes, il faut limiter les risques pris par quelques particuliers, risque pris non part par eux, mais par la collectivité entrainée et trompée dans l’aventure.

    Par exemple, il faut interdire ou dissuader par des règles prudentielles effectives les crédits accordés aux marchés pour leur permettre soi-disant de fonctionner.

    Redonner un sens à la progressivité de l’impôt. Pour la simple idée que personne n’a besoin de faire fortune.

    L’argent a perdu son sens pratique. Dans le film « Erreur de la banque en votre faveur », le banquier hautain qui vient de ses faire plumer de quelques 100 M€ par un quidam ordinaire lui dit (à quelque chose près) :

    – Pour vous ces 100 M€ vont vous changer la vie, pour moi, 100 M€ ne sont que ce qui me permettra d’en gagner 100 Millions de plus.

    Et en effet, la rationalité de certains relève plus de la psychiatrie.

  24. Avatar de encelade
    encelade

    Il n’y a que de la duplicité politique dans ce prétendu abandon à la rationalité ; souvenons-nous, les années post 1981 du « vive la crise! »
    A droite, le profit, mais aussi la contribution fiscale que l’on amenuise (donc à gauche), à gauche aussi la charge des intérêts majorés de la dette publique par le recours obligatoire depuis 1973 en France aux banques privées(et d’ailleurs anciennement non privatisées) (toute autre pratique étant qualifiée de « barbare » dans l’émission de France inter hier soir par M. Elie Cohen).
    Toutes choses non localisées…la formation où la rationalité capitaliste la situe-t-elle?
    Elle ne manque pas de revendiquer des crédits d’impôts sur ce thème et sur bien d’autres.
    L’endettement privé, à gauche? ou à gauche et à droite?
    @Louise
    Vous n’êtes pas seule dans ce cheminement.
    Pour certains, résister et espérer se vivent sur le terrain de l’engagement , du partage.

  25. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @Crapaud rouge :
    Bon billet. Cependant le capitalisme dans son labyrinthe produit son propre fil d’ariane qui est consentement de millions d’individus par le biais de l’obsolescence programmée de toutes les marchandises et services que nous achetons. Le veau d’or aura toujours ses adorateurs, après eux le déluge.

  26. Avatar de daniel
    daniel

    Le FMI a publié un gros pavé sur l’endettement des pays
    les plus importants par le PBN.
    ( » http://www.imf.org/external/pubs/ft/fm/2010/fm1001.pdf « )
    [ Trop gros pour moi; j’ ai pas tout lu, ni compris.]

    Tous les pays sont négatifs- La somme, extraordinaire,
    s’exprime en millions de milliards de dollar.
    ( Il y a des déficits croisés entre pays. La somme n’est donc pas exacte-
    Mais elle reste un indicateur parlant.)

    D ‘où vient cet argent ? Qui sont les détenteurs ?
    d’une planète extérieure ?
    Une bonne partie de la somme des déficits doit être virtuelle;
    Ne serait-il pas possible de mettre en oeuvre
    une sorte de clearing ?
    Après tout , le concours n’est pas d’ être le meilleur
    mais le moins mauvais ( et qui dure le plus longtemps).

    US et UK sont les plus mauvais, en proportion du PNB
    et en valeur absolue. Ce fait relativise l’acharnement
    contre l’ Euro par les spéculateurs.
    La bande de viandards se trompe et nous trompe:
    l’ appareil d’ abrutissement public ne fera pas
    oublier que la faiblesse est chez eux.

    L ‘endettement du Japon, souscrit dans une large
    proportion par ses nationnaux suggère fortement
    que sa dette résulte d’ une simple remise d’impôts.
    Le déficit résulte clairement d’une idéologie:
    faire échapper à l’impôt la classe au pouvoir.

    Le capitalisme est sûrement irrationnel -minotaure ou ouroboros
    peu importe- c’est surtout une machine de guerre
    de tous contre tous. Ses hoquets devraient relativiser
    sa doit disante efficacité dans l’ allocation des ressources.
    La fin du marxisme soviétique montre non que le système
    était mauvais en soi, mais qu’une superstructure triomphante,
    perdant le sens des limites, devient suicidaire.
    Il faut lui opposer un concurent.

  27. Avatar de erreipg
    erreipg

    Du verbiage nihiliste, voila la substance de votre billet. Si le budget de l’Etat est en déficit chronique, c’est tout simplement parce que les hommes politiques préfèrent se couler dans cette facillité que de voter des mesures d’économie.

    Faut-il supprimer des postes de policiers, d’infirmières…me dira t-on ? Ritournelle habituelle. Non les gaspillages ne sont pas là. Regarder plutôt le luxe somptuaire de l’appareil d’Etat, le nombre excessif de parlementaires (encore augmenté de 200 par Miterrand), les assemblées régionales et départementales, les avantages exorbitants de tout un tas de hauts fonctionnaires, le luxe et le train de vie des embassades, des préfets, des trésoriers payeurs généraux.

    Et puis nous avons nos danseuses comme les DOM-TOM’s voire la Corse. Et puis nous avons cette pseudo-générosité par rapport aux malheureux du monde entier, si encore cette générosité allait à bon port plutôt que dans les poches de quelques malfrats !

    Au contraire de ce que vous dites, tout cela est parfaitement rationnel. Nous n’aurons le courage de corriger tout cela que sous la containte pressante qui commence à se manifester. Espérons qu’elle ne sera pas trop brutale.

    Revenons l’extravageance de votre billet. Par exemple sur le point du recyclage des « matériaux radioactifs » : c’est le genre d’exagération que je ne tolère pas. Vous savez très bien sans doute que la radioactivité est un phénomène physique dont l’intensité va de la plus inoffensive roche granitique jusqu’aux transuraniens qui rayonnent tellement qu’ils se transmutent en quelques minutes. Des traces de radioactivité dans les matériaux de construction, il y en a toujours eu et moi, je fais confiance aux spécialites qui définissent les normes, pour que les matériaux composites réconstitués ne dépassent pas les niveaux largement sécuritaires.

    1. Avatar de Dubdub
      Dubdub

      Je réserverais le terme « nihiliste » à ce qu’il désigne originellement. Je ne vois rien dans ce billet qui renvoie à Nietzsche, Netchaiev ou Pisarev.
      Quant à l’absurdité de tout ce système, elle semble d’une évidence qui crève les yeux, si bien que je ne comprends même plus l’ardeur avec lequel on s’évertue à le défendre : quête avide de la rentabilité et concurrence (acmé de la « rationalité » capitaliste). Résultats : compression des coûts, délocalisation, politiques fiscales « attractives ». Conséquences : baisse de la consommation, chômage, dette. Solutions envisagées : développement du crédit, nouvelle compression des salaires. Conséquences : etc…
      Le plus absurde est d’ailleurs actuellement en train de se produire : soit certains pays européens ne limitent pas leurs déficits budgétaires et alors il y aura crise. Soit ils pratiquent des politiques de rigueur démesurées, qui retarderont la croissance, et les plongeront dans la récession.
      C’est délicieux pour peu qu’on savoure A. Jarry !

    2. Avatar de ghost dog
      ghost dog

      Ce n’est pas parce que vous êtes incapables de penser par vous-même (moi je fais confiance aux spécialistes !!! ahahahah) et que vous ne comprenez pas un texte, qu’il faut le qualifier de verbiage nihiliste.

      désolée mais vos arguments ne sont absolument pas convaincants. vous tapez sur les déficits de l’état sans mentionner les cadeaux aux copains (Dassault, Albert frère, Bolloré etc.), le bouclier fiscal, les cadeaux fiscaux aux entreprises ( ouah suis trop impressionnée par la création d’emploi), la privatisation des autoroutes, de la poste, de l’énergie, de Total….pfff, ça en fait du pognon qui rentre pas dans les caisses de l’Etat…

      Mon conseil: arrêtez de faire confiance aux spécialistes, dépolluez vous la tête et pensez par vous-même !

      Merci au batracien pour cet excellent texte (du pur bonheur !)

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      @erreipg : amusante, votre critique…

    4. Avatar de yvan
      yvan

      Erreipg, il n’y a pas à dire, vous êtes complètement bien imbriqué dans le système.

      Ca fait plaisir à voir.

    5. Avatar de Didier
      Didier

      @ Erreipg : vous dites : « Regarder plutôt le luxe somptuaire de l’appareil d’Etat,….. » vieille histoire non ? On a évoqué pendant des décennies le train « somptuaire » de la Cour sous Louis XVI, ce qui ainsi a justifié, avec d’autres arguments, la Révolution. Seulement voilà, le train somptuaire de la Cour c’était à peu près 5% du budget de l’État ! Mais les clichés ont la vie dure.

      Vous faites confiance aux « spécialistes » ! ah oui, ceux qui parlaient de l’amiante dans les années 70 étaient aussi des spécialistes, on connait la suite ….. Quant aux « spécialistes » du nuage de Tchernobyl, n’en parlons pas.

    6. Avatar de michel lambotte
      michel lambotte

      Je n’ai besoin de personne pour savoir ce que je dois penser, mais j’ai besoin de tous pour construire ma pensée.

    7. Avatar de Crapaud Rouge

      @michel lambotte : excellent !

    8. Avatar de Thomas

      Einstein disait un peu dans cette idée :

      « Nous sommes tous de grands ignorants, mais nous n’ignorons pas tous la même chose. »

  28. Avatar de frederic lechanu
    frederic lechanu

    Bonjour
    Bonjour , j’habite un coin de terre excentré , sauvage et superbe , appelé nord Cotentin. Le climat y est rude , très Breton . Depuis une quarantaine d’année , un centre de stockage y est installé . On y retraite , mais surtout on y stocke tous les déchets engendrés par nos centrales nucléaires .
    Depuis des décennies , des rumeurs circulent : sous sols pollués , rejets toxiques au large , cancers …
    La com des autorités est extrêmement rassurante , il n’y a que quelques associations écolos qui de temps en temps nous envoient des signaux inquiets .
    Les gens d’ici ne sont pas totalement idiots , ils connaissent les risques , mais comme le nucléaire inonde la région de ses subventions ,et qu’il emploie pas mal de monde on accepte sans trop râler . On y est habitué.
    On est habitué au capitalisme , on sait qu’à moyen terme , il nous mène au gouffre , mais bon , on vit l’instant présent ,et puis c’est vrai que pour le moment on s’en sort encore . Et tous ces experts à la télé , à la radio , qui nous rassurent ( encore ce matin sur France inter ) .
    On vit dans l’illusion , j’aime beaucoup la critique de la rationalité , ce qui est rationnel pour moi , ce sont mes idées . Si j’ai les moyens de les imposer , alors elles deviennent rationnelles pour la société , il faudrait une bien grande catastrophe pour qu’advienne une nouvelle rationalité.
    En conclusion , attendons tranquillement la suite des évènements , continuez sur le blog de penser autrement , c’est une toute petite braise , mais elle pourrait bien allumer un incendie un jour ou l’autre .

    ps : la cravate , il me semble était autrefois un accessoire de l’élégance . Pourquoi est-elle devenue un attribut du pouvoir ?

  29. Avatar de Gilles Robert
    Gilles Robert

    Bravo,

    Brillante démonstration effectuée à travers un texte puissant !

    Je suis convaincu que ce texte mis entre toutes les mains a le pouvoir de forger la pensée et de faire évoluer les niveaux de conscience !

    Oui les politiques nous enfument, oui la haute finance nous ravagent, oui la cupidité de cette poignée de malades égocentriques, égo-tiques et égoïstes est la source de la misère humaine et écologique.

    Avons-nous le pouvoir et la force de casser ce système pervers et de toute façon à bout de souffle ?

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