Billet invité.
UN MONDE FERME OU OUVERT
La cause est entendue, un peu de temps a été gagné avant la sortie de route. Combien, on ne sait pas. En dépit des mystères dont s’entoure la BCE (ne dévoilant pas le volume de ses achats de dette souveraine) et du calendrier de mise en place des autres mesures décidées dimanche, à l’arraché, par les ministres des finances de l’Union européenne, les marchés, tout à la bonne fortune de leur délestage d’obligations d’Etat, ont brutalement fait volte-face, dès lundi matin. Avec une vigueur telle que cela en a même été jugé inquiétant.
Au cours de la journée, d’autres signaux périphériques montraient cependant qu’il ne s’agit que d’un répit, relativisant le soulagement que l’on voulait faire partager. En annonçant qu’elle se réservait la possibilité de nouveau dégrader la note du Portugal et de la Grèce, l’agence Moody’s décidait sans attendre de prendre date, afin qu’il soit clair que de sérieux doutes existent sur la suite des événements. D’autant que l’OCDE rendait public ses nouvelles prévisions économiques, faisant état d’un « ralentissement de l’activité économique » dans l’ensemble formé par ses trente pays membres, alors que ses estimations précédentes n’étaient pas exactement brillantes. Et que les tensions sur le marché interbancaire subsistaient en contrepoint de l’euphorie boursière.
La précipitation dans laquelle les gouvernements ont bouclé leur plan, en l’espace de trois jours après avoir traîné pendant des mois, n’a pas été non plus particulièrement ressentie comme gage de leur capacité à bien jouer l’épisode suivant de la crise européenne : l’adoption effective de mesures de réduction des déficits budgétaires et de l’endettement, avec des résultats probants dès cette année, pourtant bien entamée. C’est cette mission impossible, vu l’ampleur de la tâche et les contraintes dans lesquelles il faudrait l’exécuter, qui forme désormais la toile de fond sur laquelle va se poursuivre la crise, annonçant son rebondissement tôt ou tard.
Actuellement européenne, elle n’est que la manifestation avancée de ce qui se prépare à l’échelle mondiale. Tout en étant paradoxale, car de tout le monde occidental, les pays européens sont les moins endettés. C’est précisément à ce titre que d’ailleurs elle fait peur, car elle est annonciatrice d’autres désastres potentiels et impasses, en plus grand, qui de jour en jour se rapprochent inéluctablement. Aux Etats-Unis et au Japon, dans des contextes différents mais qui ne les préserveront pas pour autant. Dans l’immédiat, elle pouvait aussi être le facteur déclenchant d’une nouvelle crise du système financier, au départ des banques européennes et atteignant leurs consoeurs américaines, qu’il était nécessaire de tuer dans l’oeuf, ce qui a été pour le moment fait à l’insistante demande de Barack Obama.
Avant même d’envisager ce qui va pouvoir ou pas être fait, en Europe, afin de sortir de cette nasse qui n’est pas encore clairement perçue comme telle par les gouvernements européens, car elle impose des mises en question auxquels ils ne sont pas prêts, un premier constat peut être tracé. Des illusions se sont envolées. Les banques se sont très vite révélées menacées par un nouveau déséquilibre systémique, leur bonne santé retrouvée apparaissant pour l’occasion comme une façade. La BCE, qui avait commencé à relever ses filets de protection, a été dans l’obligation de les réinstaller dans l’urgence. Pis, de nouvelles mesures inédites ont du être prises par celle-ci, l’achat d’obligations d’Etat, accroissant encore son implication dans un sauvetage qui déborde de sa mission. Les Etats, pour leur part, n’ont pas globalement brillé, plutôt dépassés par la situation. Bref, non seulement nous n’avons pas avancé, mais nous avons reculé à nouveau.
Quelles que soient les coutures sous lesquelles on l’examine, la dette est plus que jamais un problème dominant tous les autres, soit parce qu’elle est malfaisante, publique ou privée (on en parle moins), soit par ce qu’elle n’est plus au rendez-vous et ne peut plus jouer son rôle de moteur de la croissance économique. Dans le premier cas, résorber la dette publique va dans le meilleur des cas nécessiter des délais que les marchés, qui n’arrivent pas à gérer leur propre boulet, ne sont pas prêts à accorder. Dans le second, le boulevard de la titrisation, grâce auquel était alimentée la machine à fabriquer de la dette, reste pour une durée indéterminé barré. Par parenthèse, il faut noter sur ce chapitre une erreur magistrale de classification de la dette, il s’agit de l’Espagne et du Portugal, deux pays où ce n’est pas la dette publique qui est menaçante, mais la dette privée…
Voilà qui fait passer au second plan un dossier pourtant capital, celui de la future régulation financière, dont on nous garantit qu’elle va nous prémunir d’une nouvelle crise. Peu vraisemblable, en vérité, et même parfaitement saugrenu puisque nous nous enfonçons actuellement dans la crise, sans qu’il soit besoin d’attendre la prochaine pour vérifier que les digues tiendront, ce qui va être finalement décidé ne pouvant en rien aider à en sortir. Ce qui ne signifie pas qu’il faut tout laisser en plan, tout au contraire.
Sur tous les tons, mais en utilisant les mots de la politique, le discours de la rigueur s’envole depuis ce week-end, afin de nous y enfermer, et les mesures qui en résultent se précisent. Chaque pays suit son rythme, mais pour tous c’est maintenant ou jamais. Cela ne fait que rajouter une inconnue de plus à une équation générale qui n’en manque déjà pas : jusqu’où la crise sociale qui va en découler va-t-elle être supportable ?
Quand, sous quelle pression, les gouvernements européens vont-ils commencer à se poser les bonnes questions, à défaut de trouver les bonnes réponses ? Quels vont être les moteurs de l’activité économique européenne dans le monde de demain qui se dessine ? Comment vont être associés cette activité et le bien-être de la société qu’elle est sensée servir ? Ajoutant à cette réflexion, pour qu’elle soit complète, les ouvertures vers une autre société que le développement durable porte en lui.
Après-demain sera un autre jour.
142 réponses à “L’actualité de la crise: un monde fermé ou ouvert, par François Leclerc”
« Quels vont être les moteurs de l’activité économique européenne dans le monde de demain qui se dessine ? Comment vont être associés cette activité et le bien-être de la société qu’elle est sensée servir ? »
Les moteurs de l’activité seront forcément environnementaux (énergie renouvelable, sauvegarde de la biodiversité, etc)… Ainsi que renouveau de l’agriculture…
Et donc forcément le bien-être en découlera… 🙂
Comme je suis dans une veine pessimiste, je crains un retour à un moyen âge mythique qui serait vraiment un âge sombre pour le coup …. Armes, guerres, conflits, lutte effrénée pour une survie difficile, traffics et lutte contre les traffics, insécurité et lutte pour la sécurité … voilà des crénaux d’activité pour un monde qui a perdu son sens et sa dimension spirituelle. Le moyen âge sans les abbayes mais avec les grandes peurs et les « volken wanderungen » ….
Bonjour,
Je vous cite: « Les moteurs de l’activité seront forcément environnementaux (énergie renouvelable, sauvegarde de la biodiversité, etc)… Ainsi que renouveau de l’agriculture…
Et donc forcément le bien-être en découlera… »
Peut-être mais croyez-vous vraiment que cela occupera les bientôt 7 milliards d’individus qui grouille sur cette planète et ressemble de plus en plus à la boite de Pétri ?
Cordialement.
On a une vue très négative que le moyen-age ne mérite probablement pas et une agriculture un tant soit peu moins intensive et arrêter de nourrir des cochons avec du soja qui à couté 1 litre de pétrole au kilo permettrait aisément d’occuper et nourrir jusque 10 milliards d’individus passés (on estime qu’aux US moins de la moitié de la nourriture produite serait consommée…)
@Fatalitas
On occupera la majeure partie de la population mondiale avec de l’agriculture et de l’élevage bio, qui nécessite plus de temps et de main-d’oeuvre. On ne sera pas plus malheureux en faisant ainsi. Pour en voir l’éblouissante démonstration je conseille à chacun le film « Solutions locales pour un désordre global » qui remonte fort le moral en plus!
On peut ralentir notre rythme de vie aussi, produire moins mais utile en se souciant plus de qualité du travail et de joie de travailler que de productivité…d’autres pistes s’ouvrent encore à nous, par exemple s’occuper plus dignement et humainement de nos « vieux », de nos enfants et des plus faibles…il y a de quoi créer plein d’emplois dans cette direction…
C’est utopique? La raréfaction des matières premières et le réchauffement global vont nous enseigner que nous avons intérêt à y croire pour que l’espèce humaine perdure ailleurs dans cinquante ans que dans un zoo intergalactique où des ET rigolards viendront jeter des restes de biscuits aux derniers spécimens humains vivants!
Bien dit..
Ca ne m’empechera pas de dire, sorti du coma, que le Capitaine n’a rien voulu entendre, et que les matelots m’ont roués de coups.
Dieu sauve les infermières et les altruistes en cette terre.
Les infirmières, ou les fermières? Les deux!
« les gouvernements européens vont-ils commencer à se poser les bonnes questions, à défaut de trouver les bonnes réponses ? » : ces mêmes gouvernements, de gauche comme de droite, ayant fait la preuve de leur incompétence en instaurant le libéralisme à outrance, on se demande vraiment où ils iraient pêcher aujourd’hui de bonnes solutions, surtout que la situation est cent fois plus complexe que dans les années 80.
« Dans un texte de compromis, les eurodéputés rappellent notamment que la directive doit être une incitation pour transférer les fonds spéculatifs « off-shore » sur le territoire de l’UE. Cela permettra de mieux les contrôler, mais aussi de les soumettre à une imposition. Il propose notamment d’interdire la vente à découvert (« naked short selling »), réalisée alors que l’investisseur ne détient même pas la valeur sous forme d’emprunt. »
Voila un début de réponse. Le combat de Paul n’est pas un vain combat.
Ce texte est extrait du Monde d’aujourd’hui.
OK. Je m’engage.
Si l’Europe parvient à faire interdire la vente à découvert, malgré le lobying des banques en faillite et le « Royaume-Uni »…
Je m’engage à offrir une choucroute à tous les participants du blog présents ici depuis 6 mois.
C’est clair qu’étant près de Cancale, des fruits de mer auraient été plus judicieux, mais je ne suis pas Crésus non plus 🙂
Heeu… comme certains ici peuvent être de petits plaisantins, je précise :
Mon nom de famille n’est pas Adécouvert. Désolé.
@yvan
C’est noté
Il me semblait bien pourtant qu’un peu à l’écart de Cancale il y avait un écailler plus raisonnable…Je ne sais plus qui mais je me rappelle des 00.
pour ma part, j’ai une petite idée sur après-demain…
http://calebirri.unblog.fr/2010/05/10/les-bourses-remontent-et-ca-vous-rassure/
@Caleb Irri
Vous avez peut-être raison, quoique je crois plus « à ce stade d’incroyable bazar » que les démiurges ont été dépassé par leur création, qu’à la théorie du complot qui reste probablement une toile de fond. Quoiqu’il en soit, je préfèrerais, à votre vision apocalyptique plausible (je vous l’accorde) des axes de solutions.
Actuellement, on n’a pas besoin d’auto-flagellation, on a besoin de lucidité (merci pour ça) mais aussi d’énergie.
Par ailleurs, je peux vous comprendre , je passe aussi par des phases de dépression, mais durant ces phases là, j’essaye d’éviter de propager ma sinistrose, ça joue le jeu des comploteurs passés et présents (CF Naomie Klein: La statégie du Choc)
Très Cordialement et j’espère à bientôt.
@ hema
bonjour,
il n’est pas nécessaire qu’il y ait apocalypse pour qu’il y ait complot. je suis d’accord sur le fait que la théorie conspirationniste est difficilement acceptable, bien qu’elle soit, comme vous le dites, plausible : si vous connaissez « le pendule de Foucault » d’Umberto Eco, le complot est créé par la seule croyance en son existence… et il suffit que quelques « illuminés » y croient assez pour qu’il se mette à exister.
mais si on parle en terme de pouvoir et de la volonté de ceux qui y sont de le voir s’agrandir, alors on peut très bien imaginer non seulement que certains profitent des conditions ambiantes, et même qu’ils créent ces conditions pour y parvenir. sans besoin de sociétés secrètes ou de satanistes buveurs de sang : la seule soif du pouvoir suffit.
d’autant que lorsqu’on regarde comment les choses tournent depuis quelque temps, on peut légitimement s’interroger sur la justesse des solutions proposées…
pour le reste, mes solutions sont assez radicales, et vous pouvez vous en faire une idée :
http://calebirri.unblog.fr/2010/02/03/la-gratuite-est-la-seule-alternative/
http://calebirri.unblog.fr/2010/03/18/et-si-la-gratuite-cetait-possible/
http://calebirri.unblog.fr/2010/04/25/lexperience-de-la-gratuite/
@Caleb Irri
merci de votre réponse, je vais lire
Monsieur Leclerc,
La qualité de vos analyse, leur pertinence et leur pédagogique patience sont réellement extraordinaires (je ne suis ni économiste ni financier).
Merci beaucoup.
Et merci beaucoup à Mr Pau Jorion.
François, comment concevez-vous l’évolution de cette situation dans les 6 mois, 1 ans et 5 ans ?
Le prochain livre d’Artus s’intitule : pourquoi il faut partager les revenus. Le titre en dit long et rejoint ce que dit Paul. Le crédit a suppléé à un manque de revenus disponibles. La faute à la mondialisation ?
Si l’on pense, c’est mon cas, que l’inégalité croissante de la distribution de la richesse est à l’origine du déséquilibre majeur qui menace les sociétés contemporaines, et de la crise actuelle, il semble logique de penser que c’est à elle qu’il faut s’attaquer.
Mario Monti, ancien commissaire européen, dans son rapport sur les mesures à prendre pour favoriser la relance du marché unique européen, qui vient d’être rendu public, préconise la relance de la « coordination fiscale ».
Expression du dumping qui résulte de l’absence de celle-ci, il relève que le niveau de taux d’imposition sur les sociétés dans les « anciens » pays membres de l’UE a reculé de 50% en moyenne depuis 1985, actuellement un peu moins de 30% et même 20% pour les « nouveaux » d’Europe de l’Est ayant adhéré depuis 2004. A l’inverse, l’imposition s’est accrue sur le travail, qu’il s’agisse des impôts sur le revenu ou des charges sociales.
Voilà une des illustrations de ce déséquilibre et une des raisons de la dette publique, avant même de prendre en compte l’évasion fiscale des entreprises.
Je vote donc des deux mains la proposition de Patrick Artus.
Rien de neuf sous le soleil. Plutarque les disait déjà : « Le déséquilibre entre riches et pauvres est la plus ancienne et plus fatale maladie de toutes les républiques. »
Puisqu’on en est aux paroles d’antiques « sages »:
« Dans un pays bien gouverné il faut avoir honte de la pauvreté. Dans un pays mal gouverné, il faut avoir honte de la richesse. » Confucius.
c’est quoi la richesse, c’est quoi la pauvreté?
Oh question combien naïve!!!!
il ne faudra pas attendre bien longtemps ….
déjà le Nikei est redescendu …
http://fr.finance.yahoo.com/actualites/bourse-de-tokyo-le-nikkei-retombe-qubourse-ec1b8c74c93c.html?x=0
Question peut être stupide, à vous de me dire M. Leclerc, je melance : les États ont donné leur garantie aux banques au moment de la crise Lehman Brothers. A bien y regarder, il me semble que les 440 milliards européens sont aussi une garantie des Etats. Alors, pourquoi ne pas nationaliser les banques et ainsi simplement récupérer les créances qu’elles détiennent sur les États ?
Je ne vois pas pourquoi, comme dirait qui nous savons, la nationalisation serait une idée stupide. Pas en odeur de sainteté, tout au plus. D’autant que nous savons dorénavant qu’elle ne règle pas tous les problèmes et en crée même d’autres ! Une révolution sociale en est tombée d’elle même pour cela. On ne peut éviter d’élargir la question à celle du système qui devrait succéder à l’actuel, qui a de lui-même décidé qu’il avait fait son temps, semble-t-il.
C’est comme des poupées gigognes, sauf qu’on les ouvre à l’envers. On part de la plus petite pour en arriver à la plus grande.
« une autre société.. » je pense aussi que les sauvetages actuels sont la tentative de réanimation d’un cheval mort (ou mourant)..Mais au vu des commentaires même « éclairés », l’existence d’une autre voie ne peut être envisagé (cf « c dans l’air » d’hier). On discute « PIB » ou « bourse », ces indicateurs partiels devenus des références absolues :
« notre activité économique globale (le PIB), la convention a été de compter ce que nous créons mais pas ce que nous consommons. Le prix des « ressources naturelles » n’est rien de plus que la rémunération du travail et du capital humain nécessaires à leur extraction ou à leur mise à disposition. Dans cette affaire, on ne compte que des sommes en plus, et jamais rien en moins : le PIB est donc un chiffre d’affaires sans charges. » (Jean Marc Jancovici).
tout sur le PIB par JMJ :
http://www.manicore.com/documentation/serre/decroissance.html
Mr Leclerc je met votre article en ligne sur mon forum :
https://www.boursorama.com/forum-m3753993-niouzes-398441216-1?symbole=userforum_M3753993&id_message=398832514
Merci du voyage !
9h08
Le CAC40 perd -1,77%
😀
Non, c’est 1, 10 %
Pardon : 1, 35%
Excusez moi, c’est 1,53%
Mais qu’est ce qui se passe ?
Nicolas Sarkozy fait de l’austérité tout en disant le contraire, tout comme les socialistes faisaient du libéralisme économique tout en prétendant le contraire. A qui se fier ? Ils peuvent jouer sur les mots
tant qu’ils voudront, nous on n’est pas dupe : « we the people » nous payons pour les folies de leurs copains banquiers. Mais la colère enfle …
Ça enfle surtout au niveau des chevilles. ( je plaisante )
-Quand j’utilise un mot, dit Humpty Dumpty sur un ton plutôt méprisant, il signifie exactement ce que je choisis de lui faire dire – ni plus, ni moins.
-La question, répondit Alice, est de savoir si vous pouvez lui faire dire autant de choses différentes.
-La question est de savoir qui est le maître, dit Humpty Dumpty, c’est tout.
LEWIS CARROLL, Through the Looking Glass
La colère gronde est en effet plus adapté.
J’avais noté que le plan de sauvetage colossal de ce WE est sans doute dû , et en grande partie, aux coups de fil d’Obama à Merkel et Sarkosy. La teneur de ses propos ont dû être « saignant » voir même menaçant au regard des risques encourus par les banques US. Sans ces menaces, qui resteront secrètes à jamais pour le citoyen moyen, je ne suis pas sûr que les prétendants européens se seraient mis d’accord aussi rapidement.
Le plan de sauvetage a donc été, et sans doute, imposé par Obama, ce qu’omet de préciser la presse offcieuse bien sûr.
@ Reveil :
Les ‘menaces’ d’Obama ont très certainement quelque chose à voir avec l’affaire AIG.
Si on se rappelle bien, en mars 2009, AIG révèle qu’une bonne partie des plans du dit sauvetage a servi à dédommager des banques européennes :
http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/banque/20090316trib000355467/une-faillite-daig-aurait-coute-tres-cher-a-societe-generale-bnp-paribas-et-calyon-.html
Parmi lesquelles on retrouve la Société Générale (11,9 milliards de dollars) et Calyon (2,3 milliards), filiale de Crédit Agricole, ainsi que Deutsche Bank (11,8 milliards), UBS (5 milliards) et BNP (4,9 milliards), le premier bénéficiaire restant néanmoins Goldman Sachs (12,9 milliards). Soit presque 36 milliards sur les 52 milliards diffusés entre septembre et décembre 2008 pour dénouer les positions d’AIG auprès de banques européennes, notamment françaises, allemandes et suisses.
On se rappelle aussi que l’Etat français était intervenu selon le Wall Street Journal pour permettre à ‘ses’ banques (Société Générale et Calyon notamment) d’éviter d’avoir à subir une décote, phénomène classique en assurance. Résultat : les dites banques furent remboursées rubis sur l’ongle, à 100%, ce qui produit un fameux scandale aux USA car de fait les contribuables américains payèrent pour les banques étrangères, en particulier françaises. Ceci fut révélé en janvier 2010 :
http://finance.blog.lemonde.fr/2010/01/19/la-france-a-t-elle-roule-les-autorites-americaines-dans-l%E2%80%99affaire-aig/
En clair, Obama a dû faire un petit ‘rappel’ des faits à quelques gouvernements européens (dont les gouvernements français et allemands), dont certaines banques ont bénéficier des largesses des contribuables américains. Et que c’était maintenant à leur tour de ‘morfler’ (ou de cracher au bassinet) …
En passant, prenez les noms des protagonistes de la ‘crise grecque’ : Société Générale (via sa participation dans Geniki), Calyon (Crédit Agricole, via sa filiale grecque Emporiki), mais aussi Deutsche Bank, UBS, BNP (via Fortis), sans oublier Goldman Sachs, acteur central de la crise, tant par le SPV (Special Purpose Vehicule) passé avec l’état grec et dévoilé pendant la crise que le soupçon immédiatement porté sur lui comme initiateur des attaques spéculatives sur la dette grecque via les CDS.
Cela ne vous dit rien ?
Les mêmes qu’AIG …
La presse officielle et non officieuse. Et la propagande y est effectivement sidérante. Pas un journal pour expliquer ce qui est réellement arrivé ces derniers jours. Soit les journalistes sont des ânes, soit plus probablement ils vont à la soupe.
Sans doute , mais de qui Obama est-il la voix ?
@zebu
C’est tellement vraisemblable, que ça doit être vrai
Obama aurait personnellement téléphoné à Zapatero aujourd’hui, selon les journaux espagnols. Il lui demanderait de prendre des « mesures », sans doute par crainte d’un risque systémique toujours présent.
Comme je l’avais dit lors de son élection, la différence entre Bush et Obama ce sera la vaseline.
Un peu de temps est gagné. Il semble que le but n’est pas de résorber la dette, mais de gagner du temps en l’étalant de deux manières : dans le temps et dans les acteurs qui seront chargés d’en rembourser une partie.
La question est aussi : quel montant de la dette est acceptable, supportable par notre société ?
Personnellement, au vu de l’histoire passée, il me semble que nous nous dirigeons vers une gestion de la dette dans le style 100=50 ou/et alors création d’une inflation. L’argumentation sera bien sûr « une relance », terme galvaudé.
Une relance pour moi passe par :
la question de l’emploi qui semble être passé dans l’oubli.
Est-ce que la ré-industrialisation de l’occident est une voie intéressante ? Génératrice d’emploi ? génératrice de formations scolaires ? (apprentissages) mais aussi d’inflation ?
Même pour fabriquer un banal fer à repasser les compétences sont nécessaires.
Savoir fabriquer est vital. Si pas convaincu voyez l’exemple de l’Allemagne.
L’euphorie boursière et médiatique qui règne aujourd’hui n’est pas sans évoquer celle qui a suivi les accords de Munich.
Les démocraties capitulent de fait devant les « marchés comme elles ont capitulé face à Hitler. Les médias se chargeant, aujourd’hui comme hier, anesthésier l’opinion. Les lucides peuvent s’attendre à souffrir.
Désolé, mais……qui êtes vous, François Leclerc?
En réalité, c’est un soft d’ordinateur.
Dans les chats (dialogues directs entre connectés) cela s’appelle un boot. Soit un générateur de réponses automatiques.
Dans les bourses, cela s’appelle un programme de High Frequency Tradeinge. Qui génère automatiquement des ordres d’achat et de vente.
Vous imaginez..??
Si un François Leclerc existait en tant que personne, ça se saurait 🙂
quelqu’un de formidablement intelligent, cultivé, lucide et pertinent à mon avis, mais je n’en sais par ailleurs pas plus que vous ….
PS/ j’ajouterai humble et humain, comme ça, au « feeling » …
François s’était présenté en nous donnant les grandes lignes de son parcours (fort riche au demeurant) mais je suis incapable de retrouver le post en question. Peut-être quelqu’un de mieux organisé, ou alors reprenez toutes ses chroniques 😉
@ Yvan : excellente la présentation de Fr. Leclerc ! « mdr « comme disent les jeunes 😉
Et vous ,Monsieur Etrun ?
François Leclerc, c’est : http://www.youtube.com/watch?v=SJzUaGcd_V4 😉
Qui êtes-vous, François Leclerc…?
Qui êtes-vous pour oser pourfendre la finance d’une plume accéréee qui fait mouche…?
Qui êtes-vous vous qui bravez la puissance de la propagande déverséee chaque jour..?
Qui êtes-vous pour analyser aussi finement la situation globale qui nous touche..?
Qui êtes-vous enfin et montrez vous afin que chacun passe de la nuit au plein jour…!
Discours d’investiture du futur Président du futur Parti du Peuple.
Ceci dit, Etrun va avoir du boulot, car ça doit remonter à 2 mois environ et il y a une palanquée d’articles qui ont été écrits depuis…
Un truc qui peut aider : c’est un ancien journaliste.
Donc, en faisant une recherche avec son nom et ce mot (clé), ça devrait marcher.
Et je précise à tout hasard que je n’ai rien bu avant d’écrire 🙂
Voici de que François disait de lui, le 17 mars dernier :
o François Leclerc dit :
17 mars 2010 à 20:57
Pour ne pas jouer les mystérieux, voici une partie importante de mon bagage : la liste de mes principaux jobs successifs.
Pion – Prof. de maths et physique chimie – Cadre de l’édition – Journaliste freelance – Chef d’escale d’une compagnie charter – Chargé d’études et de missions mercenaire – Producteur de films documentaires – Producteur de films publicitaires – Directeur d’une société de télévision – Conseiller au développement dans une grande agence de presse.
Dans les intervalles, quand il y en a eu, beaucoup de voyages dans tous les coins possibles !
En fait, c’est l’un des hétéronymes de Paul jorion (le style ne trompe pas, c’est le même !).
etrun t’es qui toi ?
Maître Dong ne m’a pas sauvé du KO. Notez, j’ignore pourquoi je pense subitement à la boxe…
Encore un coup de mon encéphal développé et de mon pouce préhenseur.
Ca remontait à 2 mois moins 6 jours.. Et j’ai retenu le coté journaliste…
Y’a pas de hasard, sur terre.
Sinon, bienvenue, Etrun.
C’était le bizutage. On est tous passé par là. 🙂
Qui est le Docteur Leclerc?
En fait, dés qu’il arrête d’écrire ici, il boit une potion fumante, s’écroule dans des râles et des borborygmes dans un sommeil de brute. Quand il se réveille, il retrouve sa vraie identité et fonce sur les plateaux de toutes les télévision qui l’accueillent par un obséquieux et gourmand: « Bonjour M. Baverez ».
Assez de propos gratifiants sur ce personnage masqué …
Il me paraît utile d’informer les nouveaux lecteurs de ce blog des risques encourus ici.
François Leclerc est une très mauvaise fréquentation que je vous déconseille si vous ne voulez pas subir le même sort que moi.
Je suis devenu totalement accroc de ce blog, des analyses de Mr Leclerc et de Mr Jorion son comparse.
J’y passe de nombreuses heures quotidiennement, croisant l’information diffusée par les médias traditionnels et leurs analyses.
Au point que mon entourage pense que je souffre d’une réelle addiction.
J’ai essayé une cure de désintoxication durant une semaine car j’étais parti en congés sans ordinateur. Impossible de résister plus de 48 heures, il m’a fallut supplier ma conjointe de me prêter son backberry !!
Je dois reconnaître que je ne suis pas réellement motivé pour guérir et j’ai donc arrêté tout traitement.
Alors, à vous qui découvrez ce blog, passer votre chemin tant qu’il en est encore temps.
Le pire qu’il pourrait vous arriver serait de mettre ce blog dans vos »favoris ».
Je ne vous le souhaite pas.
Vous êtes prévenus.
Votre analyse synthétise parfaitement les enjeux de la situation. Hier, par aiileurs, la
commission parlementaire néerlandaise chargée d’enqueter sur la crise financière, rendait ses
conclusions, soulignant la responsabilité de la DNB, la Banque Centrale Néerlandaise, et appelait
à une supervision européenne, donc implicitement à une régulation européenne.
Par ailleurs, après la défaite enregistrée dimanche dans le Nordrhein-Westfalen, la coalition
allemande mettait hier dans un tiroir le projet d’allègements d’impots; par ailleurs, il y a, il y avait deux projets de reforme financière en Allemagne, l’un en provenance du ministère des Finances, l’autre de la Bundesbank, Allemagne où il y a une grosse insatisfaction vis-à-vis de la chancellière.
Ma question rejoindrait celle de A.. i.e on convoque une, deux réunions d’urgence pour discuter
de réformes structurelles, et de fait le résultat soulève la meme question: quelle est la prochaine étape, où faut-t-il envisager d’attendre le G20 pour procéder à cette réforme de la régulation financière et d’une ‘matrice’d’harmonisation fiscale , réforme de la régulation finanicère au sujet de laquelle on a pu lire que les propositions en la matière du F.M.I n’avaient pas été bien reçues, et qui risque de se trouver entre les tirs de barrage et de la part des Américains, où la réforme avance sans avancer, et des Britanniques, pays où le sujet n’ était pas un thème de la campagne électorale ?
Le moteur de cette crise, qui lui impulse sa forte dynamique, n’est pas unique. C’est ce qui fait son caractère imprévisible. L’un de ceux-ci, et non le moindre, sont les propres contradictions d’un système qui n’en peut plus et en procure tous les témoignages.
Que faut-il attendre, espérer ou faire ? Certainement pas qu’il règle ses problèmes par lui-même. Pour le reste, il faut découper suivant les pointillés…
Très juste, Monsieur Leclerc.
Et F.Lordon pense comme vous :
http://www.marianne2.fr/La-crise-quand-c-est-fini-ca-recommence-1_a192751.html
Merci de la réponse. L’opinion de Simon Johnson et Peter Boone aujourd’hui dans le Financial Times:
« How the eurozone set off a race to the bottom: Comment l’Eurozone a mis en place une course vers le fond »
« Durant la décennie précédente, l’eurozone a facilité la mise en place d’un des plus grands schémas de hasard moral de tous les temps. Jusqu’à vendredi, cela fonctionnait à deux niveaux.
L’Espagne et l’Irlande ont construit d’immenses systèmes bancaires, ‘tombés’ dans la bulle immobilière-mais de fait réellement basés sur les règles de l’eurozone,qui garantit
implicitement ses banques commerciales sans la supervision adéquate. Le Portugal et la Grèce eurent recours à des déficits fiscaux à l’ancienne et hors de controle, financés par l’emprunt bancaire- avec toute la dette disponible pour etre utilisée pour des refinancements à court terme auprès de ls BCE, et garanti par des garanties évoquant les ‘Too Big to Fail’, qui devinrent explicites ce week-end.
Les Italiens se trouvent dans une catégorie moins extreme, mias ils sont aussi dans la ligne de feu, en raison d’une combinaison de banques imprudentes et d’un système budgétaire boiteux
Les banques européennes furent trop contentes de participer à cette politique trompeuse- les obligations d’Etat ne s’accompagnaient pas de règles en matières de capitaux propres- et librement disponible pour etre utilisé en « repo » à la BCE.
Pour couronner tout cela, ce week-end le leadership européen décida de jetter ce qu’ils avaient de disponible ( et, avec l’accord des Etats-Unis, le FMI )-en termes de liquidité- face au problème, mais maintenant tout le monde fait les additions en matière de la solvabilité fiscale sous-jacente
La Grèce est un désastre fiscal complet. Sous l’augide du nouveau programme du FMI, la Grèce doit s’extirper de son problème de dette. Le ratio dette / PIB atteindra 145% fin 2011. En ayant recours à des chiffres plus réalistes-i.e avec une baisse du PIB de 12 % jusqu’à la fin 2011, alors le ration dette / PIB pourrait atteindre 155%. A ce niveau, à un taux d’interet de 5% et sans croissance, la Grèce a besoin de parvenir à un stupéfiant excédent budgétaire équivalent à 8% du PIB pour garder le ratio dette-PIB stable.
Le Portugal est presque dans une telle situation. Pour parvenir à maintenir son ratio stable et payer les interets sur sa dette à un taux présumé de 5%, il a besoin de parvenir à un excédent budgétaire de 5.4 % du PIB en 2010. Avec un déficit estimé à 5 % du PIB cette année, il a besoin
d’un ajustement fiscal équivalent à 10 % du PIB. C’est pratiquement impossible de parvenir à cela dans une union monétaire sans un chomage massif.
L’Irlande est dans un schéma qui suggère que cela est faisable, mais en dépit de leur programme d’austérité, meme la Commission Européeene perpétuellement optimiste estime que le déficit budgétaire irlandais sera proche de 11.7 % du PIB en 2010 et 12% en 2011. Sauf miracle en matière de croissance international, elle frappera bientot à la porte du Mécanisme de Stabilisation Européenne. L’Irlande est le canari dans la mine de l’ajustement fiscal; elle parait malade.
Comme le faisait remarquer Willem Buiter la semaine dernière,les gouvernements sont grandement incités à se déclarer insolvables quand ils ont un équilibre budgéataire
( après les coupes et réductions budgétaires ) et qu’ils ont encore une grande dette publique restante. Cette structure signifie qu’ils repousseront une décision de déclarer leur insolvabilité, une décision qui autrement serait rationnelle aujourd’hui.
Etant donnés les problèmes d’incitation dans l’eurozone,il n’est pas surprenant que plus de pays souhaitent la rejoindre- il leur faut juste faire preuve de prudence pendant quelques années. Il n’est pas surprenant non plus qu’elle ait explosé. Les nations avec des gouvernments dispendieux ou des systèmes financiers faibles ont alors leur ‘age d’or’; le système encourage de fait une course vers le fond, emmenée par les gouvernements des pays plus petits, relachant leurs standards en matière fiscale et en matière de crédit pour assurer leur réelection. Ils ont emprunté des fonds auprès des pays moins dispendieux de l’eurozone. Les Allemands passèrent par l’austérité; la périphérie profita du boom. Maintenant nous avons passé le boom et, et la Grèce, le Portugal, l’Espagne,l’iIlande et peut-etre l’Italie doivent commencer à rembourser, ou du moins cesser d’emprunter sans contraintes.
Un soutien financier externe fait sens seulement s’il est combiné à des reformes des incitations de l’eurozone. Mais ce week-end a ouvert et bloqué la fenetre de crédit de la BCE et envoyé un message clair aux créanciers: vous pouvez de nouveau preter aux dispendieux sans risque. De telle mesures d’urgence minent de plus la volonté des gouvernements de faire face à leurs problèmes de solvabilité
Ceci ne peut maintenant suivre que deux chemins: les pays européens cèdent leur souveraineté en matière fiscale ( comme les déficits budgétaires ) et créent un régulateur bancaire unique, ou ils laissent persister un système qui aboutit à créer une autre machine d’apocalypse financière,
contribuant dès lors à la continuation des cycles ‘boom-bust’. Dans le premier scénario, des pays comme la Grèce se déclarent insolvables. Dans le second, l’Europe continue à amasser des dettes ‘interconnectées-jusqu’à ce que l’eurozone se déclare de facto ‘insolvable’, soit via la restructuration et la répudiation de la dette ou via l’inflation. »
Je ne peux m’empêcher de lire dans cette phrase l’expression d’une attente mêlée d’angoisse. Quand viendra-t-elle enfin, cette mère de toutes les crises, à la fois redoutée et attendue ? Je pense alors à ce que dit le philosophe allemand Peter Sloterdijk (dans La mobilisation infinie) sur « l’actuel mécontentement concernant le monde [qui] a visiblement des traits paniques », la panique étant pour lui « la version postchrétienne, néo-païenne de l’apocalypse » : « elle vient du fond antique avec la réactualisation de motifs grecs [on peut penser à la belle légende, rapportée si je ne me trompe par Plutarque, sur la mort du grand Pan] et occupe l’espace laissé vacant par les interprétations judéo-chrétiennes des fins dernières, qui sont en recul. Puisque le messianisme historique est révolu [et le marxisme, ajouterais-je, en était une version sécularisée] , l’heure a sonné de nouveau pour l’expérience panique du monde » (Sloterdijk).
Pour ma part, je me réjouis sincèrement de la décision prise ce week-end. Et j’ose espérer qu’elle permettra d’éviter une « sortie de route ». Tout dépendra de la façon dont on tiendra effectivement les engagements sur la réduction des dettes. Notre monde, qui vivait à crédit, a fabriqué l’hydre des « spéculateurs » qu’il dénonce aujourd’hui. Cela n’était pas « durable ». C’est la désintoxication de la dette qui nous désaliènera. Donc acte ! Restera à répartir de la façon la plus équitable possible, mais sans attendre, sans différer une nouvelle fois au nom de je ne sais quel keynésianisme hydraulique, cet effort de désendettement, en veillant à la justice sociale et au bien commun.
A bas le messianisme, mais à bas aussi la rédemption !
Le gonflement « euphorique » de la dette publique touche à sa fin, mais le réseau hypertrophié qui se nourrissait d’en organiser et l’enflure et la redistribution demeure. Ce même réseau, quitte à serrer les rangs, saura se nourrir de la distribution du pain sec.
« Le pacte implicite qui lie l’opinion au système – un confort matériel toujours accru, en échange d’un vide de sens toujours plus effrayant – ce pacte empêchera longtemps encore que l’on diminue de façon sensible la pression de confort; et, quand l’affaire sera éventée, et que le pacte sera rompu (c’est à dire quand on n’aura ni le sens ni le confort), cette prise de conscience débouchera sur une intense frustration et sur des violences sans horizon, dont celles qui se déroulent actuellement dans les banlieues nous donnent déjà un petit aperçu.
Nous entrons dans cette phase. »
Bertrand Méheust, La politique de l’Oxymore.
La dette publique est comme une drogue qui soulage, mais qui rend aussi dépendante et impuissante la majorité de la population, écrasée par un capitalisme fou, pendant qu’une petite partie profite à la fois des revenus, tels des dealers. Mais dénoncer ce système, finalement assez simple, ne suffira pas, car il va en même temps falloir se battre et se désintoxiquer quand la « vraie » crise de manque arrivera.
La craindre l’explosion de violence ne semble pas justifié. La fin de l’URSS n’a pas donné lieu à des « déchaînements de violence ». Il me semble que les peuples techniquement dépendants, mais en révolte, restent attentifs à maintenir le minimum d’ordre nécessaire pour que la « megamachine » continue de tourner; ils feront attention à ne pas casser les centrales électriques, les stations d’épurations, etc. et surtout la division technique du travail qui vu l’urgence recoupe quelque peu la division sociale. Par contre, une lente implosion favorisera naturellement la consolidation de groupes de « solidarité » et de clientélisme de type mafieux. C’est pour cette raison qu’il nous faut placer notre espoir dans la classe des « redistributeurs du principal de la dette publique « , lesquels – eux – sont solidement institués, car cela fait quand même plus de trente ans qu’ils font preuve de « savoir-faire » dans la gestion sociale de la redistribution aux « déclassés ». Tout n’est donc pas perdu, il leur suffira d’un peu d’autoritaritarisme pour nous tirer d’affaire en nous éduquant à notre nécessaire « pain sec ». Payer « les dettes » devrait être l’occasion d’une éducation à la responsabilité, sinon les prisons sont juste du sadisme.
PS. L’oxymore est un thème très intéressant, d’un point de vue littéraire et zinovievien ( je fais allusion aux « Hauteurs béantes »). Sur cette base, la question est « que faire pour éviter la furie révolutionnaire sans pour autant de développer le règne des cloportes ? Comme en appelle »Eomenos » ( ici à quelque lignes en dessous ) , un classeur d’infographies sur la dette publique serait un point de départ pour une évaluation démocratique des choix qui sont offerts au peuple, après tout, concernant « la dette publique » , le peuple , il n’y est pour rien: sauf que curieusement c’est la sienne.
En écrivant cela, bien sûr je triche un peu, avec « l’onaa tolérable » et l’idée que je me fais de la vérité ).
Les références à Méheust comme à Atlan semblent intéressantes. A lire dès que j’en aurai le temps… Le titre La politique de l’oxymore et la critique du « développement durable » me fait d’ailleurs penser à une autre dette dont on parle peu au regard de la première : la dette sur la nature. Mais c’est que la nature, elle, ne « spécule » pas. Il n’y a donc guère de signaux d’alarme. Bonne fille, elle laisse les dettes s’accumuler sans rien dire, sans essayer d’en tirer profit, sans dégrader la note de quiconque : « emprunt » sur les stocks de poissons dans les océans, sur la fertilité des sols, sur les forêts tropicales, sur l’espace naturel, sur les autres espèces… Jusqu’au jour où… ?
Voilà donc l’arrivée du tsunami, la vague est là qui court en eau profonde, rien de nouveau comme vous l’avez dit ainsi que Mr Jorion, c’est logique.
Mais que dire des manipulations crapuleuses des opérations boursières comme celle des ETF de ce lundi matin (après la “panne” de vendredi à partir de 16h25 sur les trackers bear Euro-Stoxx50 (BXX) et partielle sur les BX4(source Money Week le 10 mai)), doublée de troubles fort surprenant dans leur simultanéité de la plate forme boursière du crédit mutuel…
Sans vouloir sentir une quelconque manipulation destinée à voler des profits importants sur un laps de temps très court aux porteurs incapables d’accéder à leurs avoirs, cela y ressemble beaucoup!
A quand le Bank Run?
Que dire également de la déclaration claire du ministre des finances suédois lors du sommet de dimanche que je vous laisse apprécier:
« We now see … wolfpack behaviours (on markets), and if we will not stop these packs, even if it is self-inflicted weakness, they will tear the weaker countries apart, » Anders Borg aux reporters à Bruxelles.
L’Europe politique n’a jamais existé, son extension forcée au mépris des votes démocratiques de certains de ses membres montre désormais ses limites.
A quand the Europe run?
Jusqu’à quel point nos groupes sociaux souffrants dans leurs quotidien, c’est à dire une large partie des populations, vont accepter de payer un tribut de plus en plus lourd et injuste, nous allons le voir semble-t-il plus rapidement que nous le croyons.
Espérons que ce soubresaut social et douloureux sera salutataire, et qu’Augias acceptera de nettoyer son fumier.
Après demain est un jour meilleur, comme dis Mr Leclerc, alors Carpe Diem et belle vie à tous.
sources:
http://www.reuters.com/article/idUSLDE6480C420100509?type=marketsNews
http://www.moneyweek.fr/20100530461/actualites/actu-marches/societe-generale-scandale-etf/
Même si certains croissent et que d’autres décroissent, nous atteignons une croissance nulle au niveau mondial. Ceux qui croissent ne font que cannibaliser ceux qui décroissent et cela permet d’entretenir l’illusion de la croissance encore un petit peu.
Le plus gros potentiel de croissance se situe donc dans la destruction de la demande chez certains autres (relativement à sa position). En détruisant une demande d’un côté, la baisse de la pression sur l’offre fait baisser les cours de ce qui se fait rare, et permet à certaines zones ou secteurs d’en bénéficier de l’autre côté. L’avenir des marchés est bien de cannibaliser les marchés. Le problème est la grande volatilité que nous rencontrons dans cette zone de rareté dans laquelle nous rentrons.
Quand un marché, une zone économique est sur la sellette, le pétrole chute. Une simple anticipation du jeu de l’offre et de la demande ? Une bonne ou mauvaise nouvelle ? Je rappelle au passage que les économies OCDE ne peuvent plus croître avec un baril à 80$. Je rappelle aussi que le crédit, la solvabilité et le finance dépendent tous 3 de la croissance future …
Pour exemple un baril à 90 $ est intenable pour les compagnies aériennes dans le schéma actuel hors couverture pétrolière-définie dans le temps de toute manière-
A quoi sert-il d’avoir une « croissance » si les fruits de cette « croissance » doivent toujours revenir aux mêmes personnes?
Je reviens sur le livre de P. Artus (ui sortira bientôt. (voir La découverte, rubrique à paraître).
Que dit-il :
– nous assistons à une déglobalisation de l’économie. Les pays en voie de développement se tournent désormais vers la croissance interne en privilégiant la demande interne.
– En conséquence, les économies des pays développées pourront moins compter sur les exportations et plus sur leur demande interne.
Les conséquences :
-En voulant tirer leur consommation interne et en substituant la production interne aux importations, les émergents vont investir davantage chez eux. L’épargne qu’ils dégageront sera ainsi moins disponible pour financer les déficits des pays développés.
– Sans stimulation de la demande, par une partage des revenus au profit d’une large majorité de salariés, une période de déflation à la japonaise nous guette.
Veut-on voir clair ?
Veut-on vraiment gouverner et gérer la dette ?
Alors il faut exiger 2 choses : un cadastre de la dette, et la notification de toutes les transactions à son propos.
Ce serait effectivement plus clair pour les Peuples ,mais causerait des soucis à ceux qui se satisfont des méthodes Clearstream.
« La précipitation dans laquelle les gouvernements ont bouclé leur plan, en l’espace de trois jours après avoir traîné pendant des mois »
Incendie le vendredi et réunion des pompiers le dimanche, certes… ça fait 2jours.
Mais le samedi…rien.
Rien d’important à l’évidence…
Vous semblez oublier que l’important est que les décisions et la réunion privée qui les déterminent (il faudrait dire secrète) doivent nécessairement se passer le jour de relâche des fameux « marchés ». Autrement le temps nécessaire à la réalisation de « l’arbitrage » (autre mot pour négociation, capitulation, imposition…) serait interprété par « les marchés » comme une « preuve » de faiblesse supplémentaire et entraînerait de facto un plongeon encore plus rapide et profond. Pourquoi les patrons sont-ils toujours enclins lors de grève à déclarer vouloir négocier seulement quand elle sera finie? Le mot rapport de force n’a-t-il pas de sens pour vous? Le répit du dimanche était le moment de trêve nécessaire à la résolution du conflit… pour « acter » la façon dont « on » signerait « le traité de Versailles » avec les dommages de guerre à payer. La différence avec la guerre de 14 est que les dommages de guerre en question s’appliqueront à l’ensemble des populations européennes et non plus au peuple allemand et que les heureux bénéficiaires n’en seront pas les « Etats français,anglais et américains » mais nos chères banques (Société Générale, BNP, Deutsche Bank et autres) qui se débarrassent avec soulagement de leurs expositions pourries…
Un papier de Martin Wolf dans Le Monde :
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/05/10/grece-pourquoi-le-plan-echouera-par-martin-wolf_1348971_3232.html
Sa première ‘leçon’ ne me semble pas forcément ‘adaptée’ : possibilité de défaut pour un état (difficile voir impossible, en l’état, dans la zone euro), une ‘union budgétaire’ (qui signifie plus qu’une ‘stricte discipline’ : la définition d’une véritable politique économique ET fiscale, impossible actuellement vu les positions idéologiques encore défendues) et un ‘fond monétaire européen suffisant’ (de … 2000 milliards d’euros !!). Pour le FME notamment, Wolf ne fait que suivre le ‘lièvre’ de l’inflation des fonds en cours, suite au Fonds d’intervention européen de 440 milliards d’euros : pourquoi 2000 et pourquoi pas 3, ou 4 ou 10 000 milliards d’euros ? Cette ‘fuite en avant’ dans le gigantisme ne résoudra pas deux difficultés majeures : où ‘prendre’ cet argent (sur la consommation ? les salaires ? faire marcher la planche à billet ?) et ‘stériliser’ des sommes de plus en plus importantes au détriment de l’économie et du social.
Dans un autre domaine (monétaire), c’est l’exact pendant de la ‘stérilisation’ dans certaines nations (Chine notamment) de montagnes de devises, pour se prémunir des dangers de change, produisant ainsi en contre-point des abysses de dettes ailleurs. Dans ce cas-ci, nous aurons donc des abysses de déficits économiques et sociaux.
Sa deuxième leçon me semble plus pertinente :
« la deuxième leçon est que l’ajustement ne fonctionnera pas dans la zone euro sans ajustements compensatoires dans les pays du noyau de cette zone. Si la zone euro veut vivre avec une demande globale quasiment stagnante, elle deviendra le théâtre d’une désinflation compétitive protectionniste. »
On est ici dans le noeud du problème : les ‘ajustements compensatoires’ sont tout simplement la définition des politiques économiques, fiscales et sociales de l’UE, inexistantes quasiment actuellement, générant ainsi une inexistence de demande.
La Chine, pour ne parler que d’elle, ne demande rien tant qu’une telle demande européenne interne se développe. Il serait temps : elle commence à surchauffer tellement qu’elle va en être contrainte à arriver à des extrémités douloureuses, pour tout le monde.
Le Brézil aussi :
http://www.reuters.com/article/idUSTRE63P66620100426
Car le Real souffre d’une attractivité bien trop importante.
Tout comme le Yuan :
http://www.businessweek.com/news/2010-05-10/china-s-central-bank-sees-price-threats-europe-crisis-risks.html (excellent article au demeurant).
« Europe’s sovereign debt crisis could spread globally if some developed nations can’t cut their expenditure and raise income, the report said. »
Sans quoi : « China is yet to raise interest rates from crisis levels or abandon the yuan’s peg to the dollar, adopted in July 2008. »
http://www.zonebourse.com/informations/actualite-bourse/Pekin-evoque-l-adossement-du-yuan-a-un-panier-de-devises–13370723/
Pékin, comme Brasilia et d’autres (BRIC), ne supportera pas longtemps (encore) de voir les pays ‘développés’ exporter leurs inflations vers les pays émergents, tout cela pour préserver des taux d’intérêts très bas, afin de favoriser les banques et les investisseurs de leurs dettes (en obligations), qui se refinancent par ailleurs par le carry trade (différentiel de taux d’intérêts en monnaies).
Si l’arrimage (PEG) du yuan au dollar n’existe plus ou est fortement remis en cause, une réévaluation (et non un dévaluation, comme le voudrait certains investisseurs) du yuan est à attendre, d’ici à l’été, avec d’autres monnaies (panier de devises) : Real, Rouble et Roupie indienne.
On a eu la crise de la dette. On aura bientôt la crise monétaire. Et celle de la dette en prime.
A moins que l’on reformate enfin l’architecture monétaire ‘par le haut’.
Le Bancor est toujours une solution.
Un monde fermé ou ouvert ?
Vision thermodynamique de l’économie et de la vie terrestre .
Pari et responsabilité .
Demain et après demain sont un autre jour .
Dette , rigueur , injustice mortelle du partage quand il n’est que confiscation du travail , de la dette et de la rigueur, jouissance vs liberté .
Y aura -t-il un De Gaulle européen pour faire ces premiers pas vers cette démocratie « aboutie » ?
Eva Joly peut être, si Dieu lui prête vie et qu’elle puisse recevoir l’appui de toutes ces forces de réseaux de proximité internationales .
Mais l’Europe seule vertueuse aurait elle une chance de rendre le sens civique aux consommateurs ,et d’apprivoiser les obscènités du marché ( et du capital), si le mouvement n’était pas mondial ?
Allo le G 20 , l’ONU ….! Le monde brûle , la terre s’épuise …
Est ce qu’Evian 2011 peut déjà être demain ?
Un plan de sauvetage taillé sur mesure pour les actionnaires et les spéculateurs, une banque centrale européenne qui rachète de la dette des Etats de l’Union, des appels à la rigueur sur l’ensemble du continent, des centaines de milliards d’euros sortis d’on ne sait où mais bel et bien garantis par nos impôts, de nouvelles cures d’austérité en Espagne et au Portugal, l’âge de la retraite partout reculé, un déni de démocratie en Grèce où les mesures d’austérité ne passeront plus par le parlement (!)… il y a en effet de quoi pavoiser !
Trop belle la vie !
Alors quelle histoire nous raconte-t-on ce matin ?
Les marchés européens euphoriques pour le Figaro.fr
Nicolas Sarkozy réfute toute politique d’austérité pour le même.
L’Europe veut une « super-régulation » de la finance selon le Monde.fr
Euphorie des bourses mondiales après le plan de sauvetage d’après Nouvelobs.com
Libé.fr ose pour sa part Le plan de sauvetage de l’euro a convaincu les marchés financiers et titre sur la version papier : Europe : le prix à payer.
le Parisien préfère : Lagarde : la zone euro a échappé à un «désastre»
Quant à la presse économique, elle est au diapason : Les Echos entonnent : Euro : le grand soulagement tandis que la Tribune s’enthousiasme : Plan historique, marchés euphoriques.
TF1 fait dans la surenchère : La France mettra près de 90 milliards pour sauver l’euro ou encore Le CAC, euphorique, gagne presque 10%
Faisons un tour chez nos voisins si vous le voulez bien : Pour la Reppublica
Fmi: « In Europa la ripresa sarà lenta Italia indietro su Germania e Francia »
El Pais en Espagne “Salgado evita que la UE imponga a España un ajuste más drástico” (Salgado c’est la ministre des finances)
Le süddeutche zeitung titre ironiquement “Es lebe der Euro” ‘(Que vive l’euro)
Mais dès qu’on repasse dans la presse francophone (suisse ici) on retombe sur L’Europe éteint l’incendie pour le Temps.ch
Cocoricouac !
La presse francophone est donc la seule à dramatiser à l’extrême concernant le passé récent. La seule à se réjouir de l’envolée boursière, la seule à estimer que le pire est passé, la seule à ne pas titrer sur les incertitudes qui demeurent, enfin, la seule à ne pas faire explicitement le lien entre la rigueur sur le plan intérieur et la situation européenne.
Alors y a t-il une “lecture française de la crise” ? Que pourrait expliquer à la fois l’unanimisme de la presse française ainsi que sa propension à encenser le volontarisme politique ? Quelles que soient les raisons expliquant cette attitude peu professionnelle, le lecteur avisé aura au moins trouvé la cause de l’inexorable déclin de la presse généraliste d’opinion en France…puisque d’opinion il n’est plus question.
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Ce matin : Les Bourses ont donné une « réponse excessive » au plan d’aide européen, estime Lagarde
On se frotte les yeux tout ébaudi “Quoi ? notre avocate d’affaires internationale affirme sans ciller que le comportement des bourses est excessif et que le plan européen fut trop bien accueilli par la corbeille ?” Impossible…mais alors à qui cette petite phrase s’adresse-t-elle? Aux marchés bien sûr. Que cherche-t-elle à leur dire ? Qu’avec cette hausse excessive, il y avait un risque que la population se rende compte que ce plan d’aide financé sur leur dos n’est destiné qu’aux seules banques. Modérez vos ardeurs, messieurs les courtiers, que diable un peu de tenue, vous risqueriez de tout faire tomber par terre !
La formidable machine à dominer et à contrôler mise en branle dans le début des années 80 touche enfin à son but. En point de mire le lessivage de l’épargne non spéculative des ménages (de la vraie et bonne richesse accumulée petitement sur les fruits peu juteux du travail) et la liquidation de tous les acquis du Conseil National de la Résistance accompagnés d’une bonne dose d’autoritarisme sécuritaire pour lequel tout les prétextes sont bons à la mise en oeuvre. La population, trop affolée et désorientée par la propagande, est amenée peu à peu à se réfugier dans l’asservissement volontaire, véritable accomplissement des démocraties marchandes. Rien de plus ni de moins que les objectifs plus ou moins avoués du système de gouvernement à l’oeuvre dans tout le monde occidental. Pas de surprises donc. De ce point de vue là on peut même considérer que ce qu’il semble convenir d’appeler « la crise » est très bien géré.
Heureusement qu’il reste un soupçon d’humanité dans ce monde de brutes :
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=9534
« Témoignage : Les « Principes » de cruauté et d’inhumanité édictés par Ray Dalio, fondateur du hedge fund Bridgewater, à l’intention de son personnel (Deal Breaker) »
Ouaich… voilà où nous en sommes réduits. Le coté animal est fascinant, non?
Je n’aurais pas dit mieux !
Relisons La Boétie et son discours de la servitude volontaire !
Petit cours de sociobiologie appliquée.
Appliquée à la vie en société industrielle et même dans l’industrie financière (sic).
Le petit chef est un loup pour ses subordonnés et le DRH une hyène en devenir quand le staff lui demande de dégraisser.
En fait nous autres homo occidentalis avons perdu la notion du « danger ».
Les transports en commun (resic) et la sécu à tout prix, la justice sociale et le progrès sont loin de l’ambiance des tranchées de 1916.
Il ne nous faut pas longtemps pour régresser et nous comporter à nouveau comme des néanderthal(s)…ou des hyènes en troupeaux diaboliques.
Voyez Serbie et Kosovo à une heure trente d’avion de Paris.
PS
Il y a peu la sociobiologie était politiquement incorrecte.
Ethologie humaine çà fait plus soft.
@Yvan
Le coté animal est en effet fascinant. Bien qu’étant averti, je ne cesse de m’étonner du panurgisme féroce qui sévit dans la population dont les individus sont pourtant les victimes inconscientes des politiques qu’elles appellent de leurs voeux. Quel que soit le comptoir auquel je m’accoude (j’aime les bars et les cafés) c’est toujours la même rengaine inspirée de la propagande qui est reprise en choeur. Bien que la vérité soit entrain d’éclater à la face du monde aucun ne souhaite la regarder véritablement en face, chacun s’imaginant peut-être qu’il aura plus de chance que les autres le moment venu du grand saut dans le vide.
Personnellement j’y vois essentiellement une culture de la soumission (dont la culture de l’ignorance fait partie) insidieusement diffusée et parfaitement assimilée. Culture d’autant plus efficace qu’elle est complètement ignorée et inconsciente.
@Tartar,
Il me semble que vous faites un contresens majeur. En effet la doxa du darwinisme façon sociobiologie est bien celle de la « loi de la jungle », « la survie du plus fort », malheureusement (ou plutôt fort heureusement ) elle est fausse. C’est au contraire la coopération et non la concurrence qui a permis aux espèces de survivre. Inutile de parler des abeilles ou des loups qui chassent en meute et non pas chacun pour soi. Occupons-nous plutôt de l’espèce humaine; faut-il être seul pour abattre un mammouth? Arrêtez avec ces lieux communs qui ont autant de validité que « la Terre est plate » et lisez les ouvrages du géographe Elysée Reclus (19eme siecle) ou du biologiste Jacques Ruffié (20eme siècle)…
Une vision orthodoxe (et allemande) du plan européen :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/05/11/on-ne-peut-pas-resoudre-une-crise-de-dette-par-plus-d-endettement_1349521_3234.html#xtor=RSS-3234
C’est pessimiste mais lucide.
Par contre, le remède proposé sera pire que le mal et finira de nous achever si on l’applique :
« Il faut voir comment couper dans les dépenses, réduire les déficits le plus rapidement possible, graver ces objectifs dans le marbre comme nous l’avons fait en Allemagne en inscrivant un mécanisme de « frein à la dette » dans notre Constitution… »
Au point où nous en sommes les « chefs » sont passés à l’homéopathie.
Ils soignent la dette par la dette.
Reste à choisir le taux de dilution et le nombre de « succussions » du remède.
Des secousses il y aura.
Autre ruse, celle de Red Adair le pompier du pétrole qui éteint les puits qui flambent et faisant exploser du semtex à côté…erm…
On peut aussi comme Pizarre ou Cortès brûler nos vaisseaux afin de ne plus retourner vers les aberrations qui produisirent la situation actuelle.
@ Tartar :
Comme on dit, ils sont aux petits oignons pour nous ou plutôt, on va être bouffé avec des petits oignons !!
En tout cas, la tempête n’est pas passée:
-2,09 % à 11h55 pour le CAC 40.
Shylock veut sa livre de chair.
Chaque médaille aurait donc son revers ? A entendre Christine Lagarde parler de réaction excessive des marchés, on se dit que celle-ci risque d’alimenter un rejet déjà bien ancré de ce qu’ils représentent, et qu’il faut prendre ses distances.
Encore qu’il faille bien cerner de quoi l’on parle. S’il s’agit des Bourses, d’accord, mais pour ce qui concerne le marché obligataire, c’est une autre affaire. Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour voir dans la main de BCE et de ses achats sur ce marché la raison de la chute des taux obligataires. Qui d’autre qu’elle est acheteuse?
La baisse de l’euro par rapport au yen, sur le marché asiatique qui ouvre en premier, puis la correction entamée par les Bourses européennes, montre qu’à l’exaltation supposée succède le réalisme et l’inquiétude (cours de psychologie, première année).
J’ai lu quelque part que les banques nationales, française et allemande, achetaient également des titres souverains des pays dont les taux avaient explosé.
La France et l’Allemagne vont donc s’endetter encore davantage pour supporter le poids de la dette des autres pays tandis que la BCE en monétise de son côté une partie. Rien d’étonnant donc, à ce que l’euro poursuive sa chute. Reste à savoir jusqu’où.
Mais alors, si les taux d’emprunt des pays attaqués baissent beaucoup (-13% pour la Grèce ai-je lu sur contre info ! ), ne peut-on imaginer qu’ils se financent à nouveau sur les marchés plutôt que de passer par des emprunts aux autres pays de la zone euro ?
Je comprends aussi l’intervention de la ministre comme une nième tour de passe-passe. Devant l’irrationalité de cet hallali des marchés, et l’inévitable repli s’ensuivant, faire valoir rétrospectivement sa mesure flatte à peu de frais sa maîtrise des faits.
Ce qui en dit long de l’état de désemparement du et par le politique. Lequel, me semble-t-il, se voit chaque jour plus contraint d’agiter des hochets communicationnels dont il est espéré, devant les cieux chargés qui se profilent, des vertus pédagogiques propres à en faire assumer les menaces.
Attendons le suicide ou la première démission (avec malaise cardiaque à la clé) d’un ministre des finances pour juger…
Qui çà?
Même les politiques allemands sont perdus?
Il faudrait dorénavant préciser que les interventions de la BCE sur les obligations se font exclusivement sur le marché secondaire… la BCE ne prends toujours pas d’obligations de la main des Etats; ses uniques heureux clients ce sont les interêts privés des banques… C’est pas un drôle de marché captif ça ?
Bonjour, si le FMI injecte bien les 220 milliards, quand est ce que cela se passera? Merci
Vous … avez besoin de sous…???
Bon, allez, je vais être sympa, une fois de plus. Aujourd’hui :
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20100511trib000507925/athenes-a-demande-une-premiere-aide-de-20-milliards-d-euros.html
Le FMI verse au prorata.