Je commente le plan européen, ainsi que le « flash-krach » de la Bourse de New York, jeudi dernier.
Vous pouvez écouter mon intervention ici (à partir de 9min45 et ensuite de 15min59).
Transcription :
Radio France (RF) : – Est-ce que vous êtes convaincu par ce plan de sauvetage adopté la nuit dernière ?
Paul Jorion (PJ) : – Il fallait faire quelque chose et ils ont compris qu’il fallait se réunir et prendre des mesures qui au moins impressionneraient « les marchés » comme on dit. Alors on a sorti la grosse artillerie, et on a réuni une somme potentielle de 750 milliards d’euros, donc c’est très impressionnant et apparemment les marchés sont impressionnés.
RF : -Vous appelez ça « la Grosse Bertha »
PJ : Oui c’est ce que j’appelle « la Grosse Bertha ». Ceci dit le cadre lui-même, comprendre ce qui est en train de se passer, apparemment on n’a encore fait aucun progrès. Apparemment les banques centrales et les ministres des finances sont sur la même longueur d’onde je dirais avec la finance, mais on n’a pas encore compris le cadre dans lequel ça fonctionne, en particulier on n’a pas encore compris apparemment comment fonctionne la dette publique.
RF : -C’est-à-dire ?
PJ : – C’est-à-dire qu’on fait le calcul de la dette publique en faisant le calcul entre le déficit et les dettes par rapport au PIB, or en situation de récession, le PIB baisse et donc le calcul montre une somme qui est exagérément grande Par contre quand tout va bien puisque c’est calculé par rapport à du PIB tout a l’air d’aller bien et on se désintéresse de la dette. La dette évidemment il faut la rembourser quand ça va bien, il ne faut pas la rembourser quand ça va mal. Quand ça va mal, les seuls gens vers lesquels on peut se tourner, ce sont les contribuables, ce sont ceux qui n’y sont pour rien absolument dans ce genre de crise, c’est à eux qu’on demande de payer, c’est toujours la même chose, ça se termine toujours en « austérité » et en plan de « rigueur » vis-à-vis des peuples, c’est eux à qui on demande de payer. Ce n’est pas le moment de s’occuper de la dette. Le calcul est mal fait. Le cadre tout entier est un cadre erroné. Il faut cesser de poser les problèmes dans ce cadre là.
RF : -Vous aviez indiqué que la Grèce avait toutes les chances de se trouver en défaut de paiement. Avec ce nouveau fonctionnement européen, c’est une perspective qui semble s’être éloigné.
PJ : – Oui bien sûr mais on peut se demander encore pourquoi les pays feront un profit dans les sommes qu’ils avanceront à la Grèce. Tout ça, c’est toujours dans la même perspective, c’est toujours de gagner de l’argent, c’est toujours de faire du profit. Ce que la réalité impose maintenant, on le voit, elle impose la solidarité. Or cette solidarité n’a été inscrite ni dans le traité de Maastricht ni dans le traité de Lisbonne, ça a été fait dans une perspective purement marchande en laissant les populations de coté.
RF : -Oui mais elle est inscrite maintenant
PJ : – Ce n’est pas inscrit ! Ce n’est pas inscrit : on est obligé de créer une structure hors bilan comme le type de structure hors bilan qui a été la perte de la titrisation immobilière aux Etats-Unis. On est obligé de créer ça parce que cette structure là pourra faire tout ce qui est interdit par le traité de Maastricht et par le traité de Lisbonne. C’est d’une hypocrisie invraisemblable, la solidarité n’est pas inscrite dans les traités. Quand on veut faire de la solidarité, on est obligé de le faire maintenant en catimini, de le faire dans les coulisses.
RF : – C’est déjà mieux que rien ne peut être
PJ : – Ah oui, sûrement !
RF : – Revenons sur l’accident cardiaque du système financier qui s’est produit dans la nuit de jeudi à vendredi à Wall Street où l’indice a chuté très rapidement avant que les autorités ne décident apparemment de débrancher les ordinateurs qui jouent et qui spéculent On ne sait toujours pas ce qui s’est vraiment passé, est ce que vous avez un diagnostic ?
PJ : – Mais je crois qu’il n’y a aucun mystère. En fait il s’est passé un crash et dans ce crash, le système à bien fonctionné en fait puisque ça a rebondi. La perte à la fin de la journée n’était que de 3,2 % donc tout a fonctionné exactement de la manière dont ça devait le faire. Il y a eu évidemment quelques petits accrocs parce qu’on essaie de connecter un système à la main avec un système automatisé mais en fait non, il ne s’est rien passé d’imprévisible. Les marchés sont tombés parce qu’il y avait une inquiétude sur la Grèce, parce que Mr Trichet avait dit qu’il n’allait pas faire de l’assouplissement quantitatif et les marchés sont dégringolés. Ils sont tombés de 500 points et après quand on tombe plus bas il n’y a pas beaucoup d’ordres d’achat bien sûr parce que les marchés fonctionnent essentiellement auprès du prix courant c’est-à-dire du dernier prix. Il n’y a pas beaucoup d’ordres qui sont là à attendre des ordres d’achat à des prix beaucoup plus bas donc il y a eu un crash. Mais ça a rebondi. Est-ce que ça a rebondi artificiellement ou de manière naturelle ça c’est une autre question.
../…
RF : – Qu’est ce que vous pensez qu’il peut se produire maintenant ?
PJ : – Les « marchés » comme on dit, vont être rassurés pendant un certain moment et puis on va s’apercevoir qu’il y a des choses auxquelles on n’avait pas pensé même dans l’urgence de ces jours derniers. Ce qui se passe, ce qu’on constate, c’est qu’on est obligé ces jours-ci et parfois sur un weekend, même sur un dimanche, d’essayer de résoudre toutes les questions qu’on avait laissé en réserve, auxquelles on n’avait pas pensé au moment où on a mis en place la zone euro. Alors évidemment ça fait beaucoup de choses et il se passe comme on a pu le constater il y a deux ans à propos de Lehman Brothers : on pense à tout dans la réunion où on a essayé de sauver Lehman Brothers sauf à la chose qui va se passer et qui va elle conduire à la catastrophe. Alors il y a sûrement des choses auxquelles on n’a pas pensé, cela va réapparaitre dans les jours qui viennent et on devra de nouveau dans l’urgence essayer d’y répondre. Enfin un cadre assez vaste a quand même été mis en place.
RF : – Ca c’est pour les risques systémiques mais il y a aussi les risques conjoncturels. Par exemple ces plans de rigueur qui vont être mis en place, est ce qu’ils ne vont pas empêcher de résoudre cette question de résorption de la dette ?
PJ : – Exactement. On va aggraver les choses, on va relancer une récession au moment où on en a le moins besoin. C’est ce que je disais tout à l’heure : c’est parce qu’on ne comprend pas le problème de la dette publique. Il faut le mettre dans son cadre propre, essayer de comprendre comment cela fonctionne Ce qui empêchera qu’on prenne des décisions à l’encontre de ce qu’on devrait faire.
65 réponses à “France Culture, Journal de 12h30, lundi 10 mai 2010”
C’était très bien d’avoir cette primeur de réflexion . Cadrer le panorama sous les bons angles n’est pas aisé lorsque l’interlocuteur vous pousse au zoom avant alors que vous suggérez non seulement le zoom arrière mais le changement de système optique , ça rappelle le tableau des Ambassadeurs d’Holbein . La réunion officielle a lieu , et l’objet véritable du débat se situe dans un ailleurs qui insiste pourtant à se faire représenter.
Bonjour, Paul
A supposer qu’un répit (aussi bref soit-il) ait été trouvé sur le front de l’euro et des pays de la zone euro les plus menacés, que vont désormais faire les ‘marchés’? Attendre de voir si les pays européens les plus douloureusement endettés tiennent vraiment leur ‘parole’ d’appliquer d’impitoyables plans de rigueur, ou reporter leur attention sur les autres points faibles pouvant s’offrir à eux ailleurs, par exemple en Grande-Bretagne, qui n’est pas dans la zone euro? Tout cela en sachant qu’une déflation générale est inévitable en Europe…
uniquement de la dette en plus , aucune mesure de remboursement , c’est la preuve de l’impossibilite de rembourser .
RIBES Gilbert.
Le 10 mai 2010.
SORTIR DE LA CRISE DES DETTES PUBLIQUES ET DE LA CRISE ECONOMIQUE.
Des mesures budgétaires et fiscales vigoureuses ne suffiront pas à rembourser les montagnes de dettes publiques de nombreux pays développés,même s’ils parvenaient enfin à endiguer l’évasion fiscale à travers les paradis fiscaux(estimée entre 350 et 500 milliards de dollars par an selon la Banque mondiale et la CNUCED,dont 15 à 20 pour la France).
D’autant moins que l’effet le plus immédiat de ces mesures sera de plonger les Etats les plus endettés dans un chômage chronique, une croissance molle,sinon une récession,avec contagion des autres pays.
Leur salut financier,économique et social ne peut venir que d’une relance vigoureuse de l’emploi et de la croissance.En s’inspirant des règles qui furent appliquées dans le cadre du Plan Marshall,il suffirait d’autoriser l’instauration de taxes d’importation sur les produits en provenance de pays qui ne respecteraient pas les normes sociales fixées par le Pacte International relatif aux Droits Economiques,Sociaux et Culturels de l’ONU et par les Conventions Fondamentales de l’OIT et des normes minimales de protection de l’environnement et de la santé.Ce qui conduirait naturellement ces pays à fonder leur croissance davantage sur leur demande intérieure et moins sur l’exportation,à résorber plus rapidement le sous-emploi d’une fraction importante de leur population et à en améliorer le pouvoir d’achat.
De nombreux économistes réputés libéraux ,comme Maurice Allais(prix Nobel d’Economie)et Christian Saint-Etienne(professeur d’Economie),écrivent depuis longtemps que la libre concurrence entre pays dont les normes sociales et environnementales sont radicalement différentes ne conduit pas à un optimum économique et social mondial.IL SERAIT TEMPS D’ORGANISER UN COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LA LIBRE CONCURRENCE.
Il semble indispensable et urgent d’en finir avec le tabou d’un libre échange non régulé,qui est la cause essentielle des déséquilibres macroéconomiques à l’origine de la crise actuelle et qui interdit aux pays développés les plus endettés tout espoir de relance significative de l’emploi,de la croissance et de recettes fiscales et sociales suffisantes pour rembourser les montagnes de dettes,publiques et privées, qu’ils ont accumulées.
Il est évident que ce changement de paradigme devrait s’accompagner de l’instauration d’un nouveau Système Monétaire International et de l’établissement d’une Convention Financière Internationale qui instaurerait une saine régulation financière internationale.
Bonjour,
Qu’une action (SocGen aujourd’hui par exemple) gagne 25% en une séance ne me paraît en rien rassurant. C’est tout le contraire. Quel rapport à la réalité économique ?
La finance est excessive, à la hausse comme à la baisse…quid de la régulation?
Je ne vois pas en quoi la mise en place de plans de rigueur(respectés ou pas une fois annonçés),va aider à la solution vu qu’ils vont provoquer au mieux une récession au pire une dépression généralisée..ce n’est pas cela qui va apporter croissance et baisse des déficits,c’est un cercle vicieux non vertueux…..il n’y a aucune logique la dedans non?
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2010/05/10/grece-pourquoi-le-plan-echouera-par-martin-wolf_1348971_3232.html
Lui, par contre, est américain. Il a donc tout intérêt à ce que l’Europe s’écroule avant son pays.
Même chose pour Krugman.
Alors que chacun sait que l’Europe se fait attaquer pour deux raisons principales :
Sa domination par les US
Sa cacophonie.
Finalement, les US n’ont même pas besoin de nous diviser pour mieux régner : c’est déjà fait.
@ Yvan
Martin Wolf n’est pas américain, mais britannique.
OK.
Anglo-saxon. De toute façon, c’est la même mentalité.
Je n’ai pas pu entendre, faute de problème de lecteur. Je changerais de micro, ce n’est pas un souci.
Dans la série : « interdiction de chuter » :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/05/10/krach-eclair-les-responsables-du-nyse-et-du-nasdaq-convoques-a-washington_1349291_3234.html
« La réunion aura notamment pour objet d’examiner la création éventuelle d’un coupe-circuit pour faire cesser une brusque chute qui surviendrait sur tel ou tel titre,.. »
Non mais !!!
J’ignore jusqu’où ils iront dans l’hypocrisie, mais là, c’est du guiness assuré toute catégorie 🙂 🙂
en résumé les actions ne peuvent que monter ..toute baisse n’est plus possible(interdite carrément)..quelle formation de bulles en perspective !! le font ils exprès?Plus dure sera la chute finale ..un jour….
Monsieur Jorion.
J’ai un doute et je dois vous poser la question clairement par écrit.
Etes-vous POUR un endettement sans limite des états, ou non?
Monsieur Jorion,
Oui ou non?
Non il n’est pas pour, il dit seulement, que c’est un moindre mal, à court terme, faute de mesures plus conséquentes pour éviter une crise systémique, du style de celle causée par la chute deLehman Brothers.
S’il était pour il n’aurait pas encore utilisé récemment la métaphore du serpent oroboros qui se dévore lui-même pour qualifier le « quantitative easing », ou monétisation de la dette.
Si mes souvenirs sont bons, Paul a employé une première fois cette métaphore lorsque il fut décidé que la Fed rachèterait les créances pourries des banques. Selon Paul cette mesure annonçait « la fin du capitalisme. » (voir billet du même nom.)
Je dis qu’il faut rembourser ses dettes quand on a de l’argent, pas quand on n’en a pas : résorber la dette publique quand le PIB est élevé, pas quand il est faible. Je sais que les économistes disent le contraire, mais je ne m’étonne plus de rien.
Merci!
🙂
(soit, votre premier mail.. 😉 )
@Paul : « il faut rembourser ses dettes quand on a de l’argent, pas quand on n’en a pas » : ça relève du simple bon sens, mais ça n’a jamais marché ainsi. Un salarié mis au chômage peut-il réduire ses traites ? Que nenni ! Le créancier ne loue pas son cher argent comme un propriétaire foncier loue sa terre au métayer. Il ignore toute solidarité.
Juste pour le fun :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20100510.OBS3734/les-operations-de-rachat-d-obligations-d-etats-ont-commence.html
« La Banque centrale européenne (BCE) est restée « totalement indépendante » et n’a pas subi de « pression » pour lancer ces mesures exceptionnelles, a assuré Jean-Claude Trichet lors d’une conférence de presse à Bâle au siège de la Banque des règlements internationaux. »
Finalement, je crois qu’ils doivent se poiler grave lors de leurs réunions.
Oui, sûr, et pour les empêcher de rire, les révolutions du passé leur coupaient la tête…
à Bric à Brac
Discours par lequel MIRABEAU exhorte l’Assemblée constituante, face à la
crise, à décider la confiscation d’un quart des plus grandes fortunes (1789) :
» Il faut le combler, ce gouffre effroyable. Eh bien ! Voici la liste des
propriétaires français. Choisissez parmi les plus riches, afin de sacrifier moins de
citoyens ; mais choisissez ; car ne faut-il pas qu’un petit nombre périsse pour
sauver la masse du peuple ? Allons, ces deux mille notables possèdent de quoi
combler le déficit. Ramenez l’ordre dans vos finances, la paix et la prospérité
dans le royaume (…). Vous reculez d’horreur… Hommes inconséquents !
Hommes pusillanimes ! Et ne voyez-vous pas qu’en décrétant la banqueroute,
vous vous souillez d’un acte mille fois plus criminel ? (…) Croyez-vous que les
milliers, les millions d’hommes qui perdront en un instant, par l’explosion terrible
ou par ses contrecoups, tout ce qui faisait la consolation de leur vie, et peut-être
leur unique moyen de la sustenter, vous laisseront paisiblement jouir de votre
crime ? Contemplateurs stoïques des maux incalculables que cette catastrophe
vomira sur la France, impassibles égoïstes, êtes-vous bien sûrs que tant
d’hommes sans pain vous laisseront tranquillement savourer les mets dont vous
n’avez voulu diminuer ni le nombre ni la délicatesse ? Non : vous périrez. »
De toute façon, si l’Europe est incapable de créer de la richesse, donc sans croissance, l’incapacité à rembourser notre dette demeurera la base d’une crise qui tournera en boucle pour de nombreuses années.
Totalement d’accord. Pas de croissance = déficit de la balance commerciale = pertes d’emplois, hausse des dépenses sociales et baisse de la consommation = hausse des déficits publics. La destruction des industries et leurs délocalisations : voilà ce qui a tué l’Europe occidentale ! Peut-on rêver à un retour à un capitalisme plus sain basé sur les résultats d’entreprises qui produisent autre chose que du vent ? (pauvre naïf que je suis, je sais…).
Le décrochage économique de l’Europe du reste du monde (s’il y a) fait référence au décrochage définitif de l’empire Ottoman courant du XIX ème qui avait décroché lui aussi de l’Europe par l’essor de l’industrialisation qu’il n’avait pas suivi. L’empire des sultans aussi lesté par ses dogmes religieux.
Pas d’accord du tout!
C’est la croissance qui crée la pauvreté (relative) dont elle se nourri. Il faut briser la logique mortifère de la croissance à tout crin, cette machine infernale qui mène l’humanité à sa perte.
Comme les dettes des uns font les promesses richesse des autres, il « suffirait » de taxer ceux qui ont trop d’argent à ne savoir qu’en faire sauf à spéculer pour rembourser les prétendues dettes. Et si, pour changer, on taxait les transnationales et les milliardaires qui, eux, ne paient pas d’impôts ou si peu ?
L’impôt est une contrainte. Pour exercer cette contrainte, il faut une autorité dotée des moyens adéquats. Un Etat peut se doter d’une législation stricte, d’une administration forte et de tribunaux fiscaux. Mais qui de ses voisins ? L’herbe (fiscale) est toujours plus verte ailleurs : telle banque s’établira ici, telle société de leasing ailleurs et telle compagnie d’assurance encore ailleurs. Personne n’est demandeur d’uniformisation. S’il devait se créer un Droit mondial, le fisc serait le dernier sujet traité ! Non, que les Etats arrivent à percevoir une juste taxation à charge de leurs administrés (personnes physiques et morales) ne serait déjà pas si mal. Les riches ne quitteraient peut-être pas si vite le navire…
@fujisan.
En effet, »la croissance à tous crins » n’est pas un objectif.L’objectif et le premier devoir économique et social des dirigeants politiques doit être de créer les conditions du plein emploi et de l’amélioration du niveau de vie de tous,pour assurer à chacun le droit au travail et la possibilité de subvenir aux besoins de sa famille en remplissant son devoir de travailler,dans la mesure de ses capacités.
Pour la majorité des hommes et des femmes en âge de travailler, le travail revêt une importance vitale et constitue une valeur fondamentale. Il doit leur procurer les ressources nécessaires à leur vie et à celle de leur famille et leur donner un statut social, en échange de leur contribution à la production de biens ou de services utiles au bien-être de leurs congénères. Il leur est donc essentiel de pouvoir apporter cette contribution et que les ressources dont ils disposent en soient la contrepartie équitable et suffisante.
@fujisan: bravo pour le diagnostic. Pour la solution, vous avez raison de mettre des guillemets, car avec des si, on met Paris dans une bouteille…
Bravo Paul!
je t’ai écouté par hasard à midi sur france culture!
totalement d’accord avec toi!
bien que très loin de l’économie, la page 276 (Epilogue) de mon livre dur le décryptage de l’ADN « CODEX BIOGENESIS: les 13 codes de l’ADN » était quelque peu visionnaire et prémonitoire sur le sujet qui nous préoccupe en ce moment:
http://www.amazon.fr/Codex-biogenesis-13-codes-ladn/dp/2874340448
« …/…Quel personnage fantaisiste – mais néanmoins sympathique –, non conformiste,
farceur ou simplement distrait aura pu attendre plus de 21 ans avant de
saliver en déposant son ADN intime au dos de ce si beau timbre ? Du reste, le
grand Georges B. ne manqua point de vous faire remarquer que ce timbre
coutait 5 Francs en 1986, tandis qu’en 2008 feu Franc avait été laminé par l’Euro,
devenu aujourd’hui en 2020, l’Euro-mirates … depuis que l’Europe toute entière
et banqueroutière a été annexée – et sauvée – par les pétrodollars des Émirats …(1)…/… »
note de bas de page: 1. L’auteur m’a prié de noter que cette partie de texte prémonitoire avait été écrite avant la crise
financière de 2008 !
LES BANQUIERS ONT EU PEUR…
Le « Nouvel Observateur » analyse fièrement, ce matin, sur son site :
« L’intervention de la BCE est probablement la composante la plus importante de l’accord (européen) et était sans doute la plus difficile à accepter », souligne la Royal Bank of Scotland dans une note de recherches qui parle d’un « précédent » dans l’histoire de la BCE…
Ceci fait écho au « Monde » qui titrait, Dimanche-Lundi, en pages intérieures :
« Les banques supplient la BCE de leur racheter de la dette publique…
Ouf ! on a eu peur pour les banquiers et leurs amis Strauss-Kahniens… On aurait pu croire un instant que la BCE s’était décidé à racheter directement de la dette publique, comme le font toutes les banques centrales de la planète, à commencer par la Fed et la banque d’Angleterre depuis un bon moment.
Que tous les libéraux forcenés se rassurent : il ne s’agit que de rachat sur le marché secondaire, c’est à dire aux banques commerciales, qui feront ainsi d’une pierre deux coups : de substantiels bénéfices au passage, et de nouvelles liquidités pour entretenir leurs louables efforts spéculatifs.
Comme si ce n’était pas assez clair, le « Nouvel Obs » explicite doctement que le rachat en direct des obligations d’état par la BCE est formellement interdit par le traité de Lisbonne… On est rassurés pour le lobby financier auquel ce traité continuera de prodiguer ses bienfaits. Ce n’est pas encore la “rigueur” sèche, on arrosera au passage les banques:
…”parce que [dixit peyrelevade | le 26 avril 2010 à 16:54], une fois de plus, on ne sait pas comment cette monnaie centrale pourrait se répandre dans l’économie et alimenter ce qui doit l’être.”
C’est vrai, ça! Pendant toute la période des trente glorieuses, on ne sait vraiment pas comment on a fait pour répandre 5% de croissance dans l’économie, avec un secteur du crédit nationalisé et une banque centrale qui achetait directement à l’Etat ses obligations de la dette publique.
Rappelons qu’avec l’entrée de la “City” en Europe le 1er janvier 1973, et la loi Pompidou/Giscard deux jours plus tard sur l’obligation faite à l’Etat de s’adresser au marché financier, la croissance chuta aussitôt à 2,4%.
C’était compter sans les sociaux-démocrates Jean Peyrelevade qui s’employèrent à la faire chuter encore de moitié par le fameux “tournant de la rigueur” , exploit que Jean Peyrelevade relate avec gourmandise dans son livre de 2008, et qui fait encore des gorges chaudes à droite. Comme il répugne à radoter, radotons à sa place:
” Pascal Lamy à Rivoli…, moi-même à Matignon servions de relais entre nos patrons politiques respectifs [Jacques Delors ministre des Finances, Pierre Mauroy Premier ministre]” (p.158-159)
“C’est ainsi que fut pris le virage de politique économique de Juin 1982, puis mars 1983, vers ce que Lionel Jospin, alors premier secrétaire du parti socialiste, crut bon d’appeler la parenthèse de la rigueur, commettant ainsi une erreur de forme et de fond… (p.151)
“Il y eut dans notre action, pour une part significative, comme une sorte de relicat de correction Barriste…Une hausse temporaire des prélèvements obligatoires sur les ménages fait partie intégrante de tout plan de redressement digne de ce nom” (p.155-156)
“De 1982 à 1984, le taux de croissance de l’économie française fut divisé par deux (de 2,4 à 1,2%)… Simultanément, en 1983 et 1984, le pouvoir d’achat des ménages subit une légère diminution (-0,1 puis -1,1%), ce qui était conforme à la politique suivie.” (p.156-157)
Mais, comme le dit notre cher banquier, avec le sens des priorités et de la conjoncture qui le caractérise dans ses Actualités: “il est inutile d’ouvrir des débats parallèles” à ce sujet !
Car l’actualité la plus brûlante pour lui, c’est “toute une mouvance qui se considère comme exprimant les valeurs de la “vraie gauche”, les économistes d’Attac, les amis de Jean-Luc Mélenchon, Jean-Luc Mélenchon lui-même, voire l’aile souverainiste du Parti socialiste [qui] proposent au problème du financement des retraites une solution démagogique.”
C’est vrai, ça aussi! Des gens qui vont jusqu’à faire remarquer que la seule imposition normale des stock-options et de l’interessement au capital suffiraient amplement à couvrir le financement manquant des retraites! Où va-t-on si de pareils irresponsables ont le droit de s’exprimer?
Excellemment vu.
D’ailleurs, le syndicat des rentiers appelle à une manifestation le 15 mai pour demander que l’âge de sa retraite soit passé de 80 à 90 ans.
« Pendant toute la période des trente glorieuses, on ne sait vraiment pas comment on a fait pour répandre 5% de croissance dans l’économie, avec un secteur du crédit nationalisé et une banque centrale qui achetait directement à l’Etat ses obligations de la dette publique. »
Cela n’a rien à voir avec la monnaie, c’est gràce à 5% de croissance pétrolière qui a permis de créer les richesses et le développement fénoménal que nous avons connu.
Aujourd’hui nous avons 0% de croissance, et il est dès lors impossible de retrouver la croissance et l’emploi.
On tourne la page et on passe à autre chose.
Aujourd’hui on assiste à la fin de ce cirque financier et ce sont les énergéticiens qui vont prendre les commandes.
@Hadrien, rapport à la trouille des banquiers: lire Sauver les banques jusqu’à quand ? de Frédéric Lordon. Il a une recette éprouvée pour éviter des sueurs froides aux banquiers : nationaliser…
Mesdames et Messieurs ici présents, il y a une campagne publicitaire d’intoxication sur le plan ABSOLUMENT phénoménale dans TOUS les médias !!!
C’est spectaculaire.
Il fallait à priori faire passer la pilule de 750 milliards de socialisation de pertes à tout prix.
Le Ponzi nous doit maintenant beaucoup. (si j’ose dire…) 🙁
Rien ne sert de stresser, c’est au plus près des radiateurs que la pensée s’épanouie.
Ben moa j’vous dis, c’est comme çà qu’çà va s’passer , et pi c’est tout !
http://vazimonga.over-blog.com/article-un-futur-si-previsible-50172888.html
les cancres sont donc les plus grands penseurs (çà m’arrange). Merci
Au dela (cf. communiqué de presse de la BCE de ce début d’après-midi) des « interventions sur les marchés obligataires tant publics que privés » (post d’Ivan de 16 h 53), la BCE a aussi (re)mis en place diverses mesures destinées à assurer la liquidité des banques (« appels d’offres à taux fixe, la totalité des soummissions étant servies » à 3 et 6 mois, accord de swap en dollar avec d’autres Banques Centrales).
Ceci, même si cela n’est pas dit, pour faire face aux tensions apparues lors des opérations entre banques.
Franchement 750 milliards pour à l’heure ou je vous parle 19h17,voir l’euro passer de 1.3150 ce matin à ….1.2750 …cela fait cher le centime d’euro non?
http://www.zerohedge.com/article/moodys-says-may-cut-greece-junk-within-month
et celle ci est formidable à écouter absolument et à forwarder à trichet,sarko,angela et d$k….
Jim Rickards, who recently has gotten massive media exposure on everything from the JPM Silver manipulation scandal, to the Greek default, was back on CNBC earlier with one of the most fascinating insights we have yet heard from anyone, which demonstrates beyond a doubt why any attempt by Europe to print its way out of its current default is doomed: « Look at what Soros did to the Bank of England in 1992 – he went after them, they had a finite amount of dollars, he was selling sterling and taking the dollars, and they were buying the sterling and selling the dollars to defend the peg. All he had to do was sell more than they had and he wins. But he needed real money to do that. Today you can break a country, you don’t need money you just need synthetic euroshorts or CDS. A trillion dollar bailout: Goldman can create 10 trillion of euroshorts. So it just dominates whatever governments can do. So basically Goldman can create shorts faster than Europe can create money. » Just wait until Europe finally realizes that the CDS « speculators » had all the cards in the poker game all along. And we hope Europe listens to the man: being LTCM’s GC he knows all about failed bail outs.
http://www.zerohedge.com/article/jim-rickards-goldman-can-create-shorts-faster-europe-can-print-money
Là où il pense, l’air « bof » ne repousse pas .
Attali, éminent socialiste de Neuilly, voit de moins en moins la vie en rose …
« Sinon, après que la dette publique ait remplacé la dette privée, viendra la planche à billets et on continuera d’avancer inexorablement vers le pire ».
http://blogs.lexpress.fr/attali/2010/05/vive-la-cavalerie.php
PS : faut il comprendre que le « pire » serait une paupérisation globale , riches y compris ?
Affaire à suivre .
Non, une paupérisation des riches compris, c’est pas possible. Par contre, ils peuvent avoir la tête coupée, c’est peut-être à ça qu’il fait allusion.
Ca leur fera une belle jambe à tous ces parasites d’être assis sur leur tas de fric après avoir détruit la société et n’avoir rien à acheter !
« Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas. » Prophétie d’un Amérindien Cree.
C’est pas la tête qu’il faut leur couper, mais les vivres. Les obliger à vivre du RMI, du RSA et autres allocs. Enfin, c’est comme ça que les communistes feraient, c’est pourquoi il les exècrent.
Cameron cocu….très mauvais pour la Livre…..prochaine cible??
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/05/10/gordon-brown-annonce-sa-demission-pour-cet-automne_1349386_3214.html
Impressionnant, le coup de bluff a complétement fonctionné. Maintenant que les bourses euros viennent de fermer, Moody’s annonce que les notes de la Grèce et du Portugal seront probablement dégradées d’ici 4 semaines.
http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=69dbb119cb7934d004d03edbb0ba2189
Cela ressemble de plus en plus au schéma lehman brothers, on chute, on remonte un peu pour l’illusion avant de se replanter méchamment ensuite.
PS: et bravo pour votre blog, je découvre ( non sans peur ) les coulisses de la scène économique et financière.
C’est ce même Moody’s qui est actuellement sous le coup d’une enquête de la SEC au motif que les procédures employées pour la détermination des notes de crédit étaient « fausses et trompeuses » !!!
Pour être complet et honnête, il faut dire que ces faits sont intervenus en 2007 / 2008 ; mais rien n’indique que les choses ont changé puisque… Moody’s nie ces accusations
Cf. entre autres sur cette actualité du jour http://www.finance-investissement.com/nouvelles/reglementation/moody-s-dans-la-mire-de-la-sec/a/30803).
J’ai lancé dans un lien précédent « L’APPEL AUX PAVES » .. mais un de ceux-ci m’a été retournés en pleine face par un régulateur. Je reste depuis modéré dans mes propos et revendications de petits bourgeois.
Pour faire dans la revendication ‘Inn » et plus actuelle (le pavé semblant désué, donc inutile à nos jours, .. ) je propose donc de diffuser une pétition numérique, dite dématérialisée pour les techniciens.
Il suffit ensuite de trouve une plume acide et experte pour dénoncer ce bal des vampires hautement justiciables devant le peuple.
http://theeconomiccollapseblog.com/archives/is-the-greek-debt-crisis-being-purposely-hyped-and-manipulated
Qui avait dit avec le sauvetage des banques par les états il y a un peu plus d’un an :
‘les états sont le dernier filet, après c’est le précipice … »
Et bien non, des filets , on en trouve toujours quand on veut, surtout quand on dispose de millions d’esclaves prêts à être rabotés à coup d’impôts et de taxes (à venir)
Ces esclaves assimilés à juste titre aux fameux « shadocks » qui pompaient, qui pompaient … pour rien
Bonne chance, Coucou.
L’euro une fois de plus à la cave ….
http://www.zerohedge.com/article/127-bitches
Est-ce que vous pouvez me confirmer que je viens de voir un graphique des variations d’Euro par rapport au dollar sur 24 heures…???
Vous rendez-vous compte de la connerie de la chose..???
Et sur 3 minutes, cela serait plus judicieux, je pense.
Et par rapport aux autres monnaies, je pense que la pertinence ne pourrait pas vous effleurer l’esprit.
Essayez de réfléchir, juste un peu par jour même si ça demande un effort.
oui sur 24 heures justement…depuis l’annonce du bailout….donc très instructif…..
3% en un jour, c’est « normal » pour les bourses, mais c’est énauuuuuurme pour des devises. Mais on a aussi vu des énauuurme variations sur les bourse, par exemple Ageas (ex Fortis Holding) a pris 29,55% en 1 jour.
La volatilité (variations des cours) augmente, signe de tension sur les marchés:
http://stockcharts.com/charts/gallery.html?$VIX
« La crise financière récente a démontré que le marché est dans l’incapacité de réguler le système financier, qui est fragile et incertain à cause de la spéculation et de l’émergence des courtiers intermédiaires. Il serait de ce fait totalement irresponsable de laisser le soin et la protection de l’existence humaine et de notre Terre-Mère entre leurs mains. »
extrait de l »accord des peuples » (Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre-Mère / 22 avril Cochabamba, Bolivie)
http://market-ticker.denninger.net/archives/2301-The-Bankrupt-Gets-More-Bankrupt-Fannie.html
Obama distribue les bulletins : peut mieux faire
la Maison Blanche « jusqu’ici satisfaite » du plan européen
lundi 10 mai 2010, 20:52
La Maison Blanche s’est dite lundi « jusqu’ici satisfaite » du plan d’aide décidé la veille par les pays européens pour endiguer une crise financière. « Le président (Barack Obama) et son équipe économique ont suivi et sont restés impliqués dans cette situation depuis un bout de temps », a déclaré son porte-parole Robert Gibbs lors de son point de presse quotidien. M. Obama s’est entretenu par téléphone à deux reprises ces trois derniers jours avec la chancelière allemande Angela Merkel, et une fois avec son homologue français Nicolas Sarkozy, alors que les pays de l’Union européenne se sont mis d’accord à l’arraché dimanche pour ce plan historique allant jusqu’à 750 milliards d’euros pour aider les pays de la zone euro, si nécessaire. « Nous sommes jusqu’ici satisfaits du résultat » des discussions de Bruxelles, a ajouté M. Gibbs.
Coucou, votre discours ne va pas d’habitude sur la révolte.
Va falloir des preuves, là.
Mince, mon masque est tombé
Par 2 fois, Paul Jorion evoque les inegalités actuelles en terme de revenus mais aussi de patrimoine, et donne de mémoire la part des revenus du 1% les plus riches.
Voici un lien vers l’observatoires des inégalités :
http://www.inegalites.fr/spip.php?article38&id_mot=30
Les 10 % les plus riches possèdent 46 % de la fortune nationale (France, 2007)
Les ecarts de patrimoines et revenus s’accroissent au profit de quelques uns.
Le site vaut d’etre parcouru.
Avez vous remarqué que por la crise grecque, rien n’est dit d’une eventuelle participation plus importante des plus riches ?
J’ai mis du temps, mais j’ai enfin trouvé…
La Nature Intrinsèque de l’Argent.
Ni, dans l’encre, ni dans le papier, la Nature de l’Argent est un logarithme.
Plaider pour 10 puissance 10 est équivalent à 10 puissance 11.
Et à ça rien ni changera.
à Réveil
pourtant le pavé ne peut-il aussi se définir comme un livre ??