Billet invité.
La Grèce serait sauvée. Et avec elle l’Europe ! Il ne faudrait pas se réjouir trop tôt de dispositions qui ne sont que des palliatifs et non de véritables remèdes. Nous étions habitués à voir l’Europe sortie d’affaires, au cours des périodes difficiles qu’elle a eues à traverser, par des figures historiques qui ont su prendre la mesure des problèmes et intervenir au bon moment pour leur trouver une solution, sans hésiter à bousculer les opinions de leurs peuples et les accords en vigueur.
Les difficultés que soulève le sauvetage de la Grèce montrent que cela ne va pas de soi aujourd’hui. Face à la crise, on aurait pu penser que les gouvernants de l’Europe sauraient imaginer les solutions permettant de la surmonter. Or, ils se sont révélés jusqu’ici incapables de bousculer les traités et de prendre les dispositions appropriées en temps voulu, préférant se contenter de demi-mesures. Sauront-ils trouver dans l’avenir parmi eux des leaders d’exception sachant imposer les pas en avant nécessaires ? En particulier, force est de constater que les Willy Brandt, Helmut Schmidt, Helmut Kohl (sans remonter jusqu’à Konrad Adenauer) n’ont pas encore trouvé de successeur à leur mesure. Angela Merkel semble avoir bien du mal à relever le défi et à faire preuve de la stature internationale qu’il exige.
L’impression première laissée par les atermoiements des décideurs européens demeure donc celle d’un gâchis ! Alors que la crise aurait pu et du obliger les pays d’Europe à resserrer leurs liens et franchir une étape décisive dans le sens de la construction d’une véritable entité politique et solidaire pour y faire face, ce sont les égoïsmes nationaux, la pusillanimité des intérêts locaux, qui semblent toujours triompher. Pour quoi faire ? Croît-on que les Etats de l’Union Européenne, même les plus puissants, pourront, seuls ou même en constituant un noyau dur à leur botte, faire face à la concurrence, au désir de suprématie, des grands ensembles, en Asie, en Amérique Latine…, qui restructurent le monde ? Si ces Etats ne savent pas s’entendre pour faire accomplir à la construction européenne les transformations nécessaires, c’est une chance historique qui aura été gâchée et le retour en arrière qui se profile. Car, il ne faut pas se le dissimuler, la création de la monnaie unique et la constitution de la zone euro, même si les fondements de cette dernière n’étaient que très partiellement assurés, auront été un premier ciment, essentiel, pour l’Europe. Leur démantèlement progressif sonnerait la fin de l’espoir de la construction d’un espace politique à la dimension du monde capable de rivaliser avec les autres grands espaces et défendre ses valeurs. Que pourraient faire les nations européennes seules dans la mutation du monde qui va s’opérer ? Leur sort risquerait d’être celui des anciens empires déchus. Et l’Allemagne, même assortie de pays d’Europe centrale – une Cour des Habsbourg reconstituée ! –, ne pourrait espérer, au mieux, que devenir une « grande Suisse de rentiers » ….
Le « sauvetage » qui a été, enfin, décidé, aussi laborieusement, ne peut qu’inspirer des sentiments mélangés. D’abord, il s’agit d’un sauvetage non généreux, de « boutiquiers » ! Certes, la Grèce a « péché » en truquant et dissimulant ses comptes. Mais qui ne l’a pas fait en cette triste époque ! En acceptant la Grèce dans la famille de la zone euro, on prenait implicitement l’engagement de rester solidaire avec elle, dans les bons comme dans les mauvais jours. Et, comme l’a reconnu Guy Verhofstadt sur France Inter (1), il est scandaleux de faire assortir d’un taux d’intérêt de 5% les prêts consentis à la Grèce par des Etats de la zone qui peuvent se refinancer à des taux bien moindres. Cette exigence formulée à l’encontre de la Grèce, qui ressemble, il faut bien le dire, à une « punition », risque de compromettre, en alourdissant énormément le fardeau de la dette, la réussite même du plan de sauvetage qui a été décidé.
Mais les propos du même Guy Verhofstadt, pourtant apprécié pour sa clarté d’expression et son intelligence de la chose européenne, montrent que les leçons de la crise n’ont toujours pas été tirées correctement, et ceci sur deux points principaux.
En premier lieu, tout en reconnaissant qu’il faut doter l’Europe (ou, du moins la zone euro) d’une véritable gouvernance économique qui lui fait défaut, il persiste à vouloir confier la responsabilité de cette gouvernance économique à la Commission, sous le contrôle, bien entendu, du Parlement. Ce faisant, il perpétue l’erreur qui consiste à attendre le salut d’un gouvernement d’experts, des fonctionnaires eurocrates en l’occurrence, qui ont pourtant démontré leurs limites dans le passé, alors qu’il s’agit d’une question éminemment politique. Si une telle gouvernance économique digne de ce nom est, enfin, créée, elle ne peut être que l’émanation des Etats de l’Union, dans le cadre de l’Eurogroupe transformé pour ce faire. Et cette gouvernance ne peut être limitée, comme on peut le craindre, à la sempiternelle, mais quelque peu illusoire, recherche de la convergence des politiques économiques. Elle doit s’appuyer sur de nouveaux instruments à créer.
En second lieu, Guy Verhofstadt, en bon libéral qu’il est, reconnaît – et approuve – que, sous l’influence du FMI et, probablement, de la Commission, on va imposer à la Grèce une politique standard de « libéralisation » de son économie (qui s’apparente beaucoup aux « thérapies de choc » préconisées par le Consensus de Washington que l’on n’hésite pourtant pas à condamner aujourd’hui), incluant la privatisation des services publics censée alléger la dette publique. Ce faisant, il ne semble pas suffisamment retenir les leçons de la crise financière actuelle et l’on ne peut qu’émettre de sérieux doutes quant à la pertinence d’une telle politique. C’est que, comme l’écrivait Antoine Réverchon dans Le Monde Economie du 27 avril (2), nombre de décideurs politiques et économiques semblent incapables d’« échapper à certains dogmes de la théorie économique établie, alors même que la crise a démontré leur faillite ». De surcroît, comme plusieurs économistes le montrent, de telles politiques de rigueur, surtout si elles devaient être généralisées en Europe comme on peut le craindre, sont de nature à aller à l’encontre de la reprise de l’activité économique escomptée. On peut se demander s’il n’y a pas mieux à faire.
Tout porte à penser que la mixture concoctée ne sera pas à la mesure du problème posé et qu’il faudra aller beaucoup plus loin dans l’innovation en mettant en place un mécanisme de financement solidaire préservant les Etats de la zone euro du risque de la faillite et les déconnectant de l’impératif du financement par les marchés. Comment procéder ? Pourquoi ne pas émettre des euro-obligations, comme le préconise d’ailleurs Guy Verhofstadt ? Faut-il constituer un véritable fonds communautaire faisant appel au concours des Etats-membres de la zone euro ? Faut-il aménager le statut de la Banque centrale Européenne pour qu’elle puisse avancer les sommes nécessaires au renflouement des Etats menacés de faillite à des taux non usuraires ? Même si cela oblige à bousculer les traités. L’heure n’est plus à la constitution de groupes de travail pour « étudier » le problème, ni à la programmation de réunions à tête reposée. Il faut agir dans l’urgence, comme en d’autres circonstances, par exemple en temps de guerre. A-t-on le temps de réfléchir quand un ennemi envahit son pays et de dire « formons un groupe de travail » ? Après que Lehman Brothers a été lâchée par les autorités américaines, combien de temps a-t-il fallu pour déverser des tombereaux de liquidités dans l’économie-monde, au mépris de toutes les règles de gestion en usage et de tous les « pactes de stabilité », en vue de le sortir du désastre, creusant ainsi précisément les déficits publics que l’on stigmatise maintenant en Europe ? Croit-on sérieusement que l’on pourra prendre le temps, les années, de « programmes de rigueur », avant de sortir de l’ornière la Grèce ? Et pourra-t-on étendre la procédure mise en place à d’autres pays si cela s’avère nécessaire ? Face à la menace de destruction de la construction européenne qui suivrait vraisemblablement celle de la zone euro, ce sont des transformations beaucoup plus radicales qu’il faut entreprendre. Et pas demain. Aujourd’hui !
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(1) Lors de l’émission « L’invité de Nicolas Demorand » du 3 avril.
(2) Rendant compte de la conférence inaugurale d’une réunion d’économistes à l’initiative de Georges Soros à Cambridge du 8 au 11 avril dans le cadre de l’Institute for New Economic Thinking (INET).
75 réponses à “Demi-mesure !, par Jean-Pierre Pagé”
De suite, mais avec l’abandon du dogme libre et non faussé. C’est la seule alternative pour une Europe efficace. C’est pas gagné.
Juste une question :
1) A t-on commencé à lutter contre les délocalisations ?
Je n’ai rien entendu, en termes de discussions, de projets de loi. La question n’est à aucun moment évoquée. Le travail, la répartition globale du travail n’est pas un thème de discussion or c’est la base. Evidemment il faut sortir du dogmatisme néo-libéral, mais si l’on ne s’intéresse pas à ceci, je vois mal un mécanisme financier égaliser ou cautériser, le fait qu’on ne produise plus grand chose ne Europe. Sauver la Grèce financièrement, c’est rien du tout !
Est-ce que les délocalisations sont néfastes ? oui
Est-il prévu de lutter contre ????
Le maître mot doit être « RE LOCALISER » !
Tout le monde n’est pas ingénieur et tout le monde doit pouvoir avoir accès à un emploi correspondant à ses compétences.
La Re localisation des usines doit également garantir une prise en compte de environnement. Ce qui n’a pas de prix 🙂
Gilbert RIBES.
Le 18 janvier 2010.
DEBATTRE D’UN TABOU.
LIBRE ECHANGE et LIBRE CONCURRENCE.
LA CRISE AMENE A S’INTERROGER SUR LE LIBRE ECHANGE.
Le libre-échange serait la clef magique du développement économique et de la résorption de la misère dans le monde, le paradigme de la prospérité et de la paix universelles.
Après la chute du communisme et l’entrée de nombreux pays (notamment la Chine) dans le concert économique mondial, le libre-échange s’est concrétisé par le transfert massif de capitaux et de technologies des pays développés vers les pays émergents et par le libre-échange des marchandises. Ce libre-échange des marchandises est synonyme de libre concurrence entre, d’une part les salariés et les entreprises des pays développés et, d’autre part les salariés et les entreprises des pays émergents.
Dès lors que les normes sociales et environnementales sont radicalement différentes, la protection parfois excessive dans les pays développés s’opposant à un manque notoire de protection dans les pays émergents, cette libre concurrence, pratiquée sans gardes fous suffisants, a eu trois conséquences.
Une conséquence positive ;dans les pays émergents, l’amélioration spectaculaire du niveau de vie de plusieurs centaines de millions de personnes (qui cependant ne bénéficie pas à l’immense majorité de la population de ces pays) et le développement de l’emploi (qui cependant est insuffisant pour absorber l’énorme excédent de main d’œuvre agricole, en particulier en Chine et en Inde).
Deux conséquences négatives ;
-des déséquilibres massifs et persistants des balances de paiements courants ;excédents des uns (notamment la Chine et certains pays exportateurs d’hydrocarbures), déficits des autres (notamment les Etats-Unis)
-une stagnation des salaires et du pouvoir d’achat, un creusement des inégalités de revenus, l’apparition de travailleurs pauvres, le développement du travail précaire, un chômage de masse et la désindustrialisation dans les pays développés.
Pour limiter la détérioration de la demande, de la croissance et de l’emploi et maintenir ainsi la paix sociale, les dirigeants des pays développés ont facilité l’endettement de leurs agents économiques (institutions publiques, ménages, entreprises financières et entreprises non financières).
Ils y sont parvenu en profitant ;
-de l’abondance mondiale de liquidités (générées par le recyclage des excédents des balances de paiements courants de certains pays ,émergents ou exportateurs d’hydrocarbures, et de l’argent abrité dans les paradis fiscaux)
-de l’absence de régulation monétaire internationale, c’est-à-dire de tout mécanisme de rééquilibrage des balances de paiements courants et de contrôle multilatéral de la création monétaire
-de l’absence totale de régulation financière, concernant certains territoires (notamment les paradis fiscaux), certaines institutions (notamment les hedge funds) ou certains produits financiers (notamment les produits dérivés) ou d’assurances (notamment le CDS)
et en fermant les yeux sur ;
-des pratiques commerciales, financières et assurancielles déloyales, permettant notamment aux entreprises financières de contourner les normes prudentielles qui avaient été fixées (Bâle II pour les banques,Solvency II pour les investisseurs institutionnels).
-le relâchement de la surveillance par les autorités de régulation.
Il en est résulté un accroissement excessif de l’endettement de nombreux agents économiques qui a fini par entraîner et révéler leur insolvabilité et, par enchaînement, l’insolvabilité de certains de leurs créanciers. A l’insolvabilité réelle de ces agents économiques s’est ajoutée la crainte d’insolvabilité d’autres agents, notamment de grandes banques et compagnies d’assurance, du fait de la dissémination dans le monde entier de produits financiers et de produits d’assurance-crédit toxiques dont le manque de traçabilité a entraîné une incertitude et une méfiance généralisées, un « crédit-crunch », la crise financière puis la crise économique. « Les imprudences des banques se sont développées à partir d’un déséquilibre économique préalable puisque les excès de crédit remplaçaient un pouvoir d’achat réduit par la concurrence des pays à bas salaires ». « Le salarié est devenu trop pauvre pour soutenir l’activité ».
Il est donc légitime de s’interroger sur le libre-échange -c’est-à-dire la libre concurrence –tel qu’il a été mis en oeuvre depuis 2 décennies,et de se demander s’il ne faudrait pas y introduire certaines régulations.
LIBRE ECHANGE REGULE, LIBRE CONCURRENCE EQUITABLE.
Les théories du libre-échange(théorie des « avantages comparatifs » de RICARDO et théories ultérieures) postulent explicitement ;
– que les facteurs de production(travail,capital,ressources naturelles)sont parfaitement immobiles au niveau international.Or cette hypothèse est totalement périmée du fait ;
-de la liberté de circulation des capitaux
-du développement des firmes transnationales
-de la baisse drastique des coûts de transport
-du développement des télécommunications.
– que la concurrence doit être « parfaite » ou « loyale », et ne doit pas être « imparfaite » ou « « faussée ». Or il existe de nombreux et importants facteurs de distorsion de concurrence, aux premiers rangs desquels figurent :
-les normes sociales et les normes environnementales
-le manque de régulation du système monétaire international
-les subventions publiques
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme(articles 23 à 26),le Pacte International relatif aux Droits Economiques,Sociaux et Culturels de l’ONU(articles 2 à 15) et les Conventions Fondamentales de l’OIT(C 87,C105,C138 et C182 notamment)définissent des normes sociales minimales.Ces normes concernent notamment la liberté syndicale,la limitation de la durée du travail et les congés périodiques,les assurances sociales (maladie,invalidité,vieillesse,accidents du travail,maladies professionnelles,chômage), l’éducation obligatoire et gratuite, le travail forcé,l’âge minimum d’admission à l’emploi,les pires formes de travail des enfants.Notons que la Chine a bien ratifié le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels en 2001 et les Conventions fondamentales de l’OIT -à l’exclusion de C87 (liberté syndicale) et C105 (travail forcé)-,mais qu’elle ne les respecte pas.
Il serait souhaitable de définir pareillement des normes minimales de protection de l’environnement et de la santé (limitations des pollutions de l’air et de l’eau), dans l’intérêt des populations locales (premières et principales victimes) et de l’humanité entière (victime à plus long terme). A titre d’exemples, il serait urgent de normaliser le traitement des effluents industriels et les conditions d’exploitation du charbon (mines et centrales électriques).
Le non-respect de ces normes sociales et environnementales minimales justifierait l’instauration de taxes d’importation pour compenser le handicap économique des pays qui les respecteraient.
Il n’est pas possible en effet de considérer que l’absence de protection sociale ou de protection de l’environnement et de la santé constituent des « avantages comparatifs »au sens de RICARDO (sinon,pourquoi pas y ranger l’esclavage ou la mortalité dans les mines?).
Les multinationales resteraient libres d’implanter leurs usines et de répartir leurs productions dans les pays de leur choix ,mais leurs transferts internes de produits(finis ou semi-finis) seraient soumis aux éventuels droits compensatoires.Ceci pourrait les conduire à certains doublons d’investissements et à un moindre profit,donc à un optimum global moins avantageux pour eux.Ce serait le prix à payer pour remédier à la situation sociale actuelle (sous-emploi persistant et pouvoir d’achat en berne pour des millions de personnes,dans les pays développés et dans les pays émergents).
Cette proposition d’instauration de taxes d’importation rejoint en partie:
-le projet d’instauration d’une TVA sociale
-le projet d’instauration d’une taxe sur les importations européennes de produits venant de pays qui ne feraient pas les mêmes efforts que l’Europe pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre:les pays européens (notamment l’Allemagne) seraient d’accord avec cette proposition, et l’OMC la déclarerait acceptable.
-une déclaration publique de N.SARKOZY: « Je me battrai pour obtenir la création en Europe d’une taxe carbone aux frontières. Taxe qui frappera les produits importés des pays qui ne respectent aucune règle environnementale et pas davantage en matière sociale ».
Le professeur d’économie Christian Saint-Etienne, libéral, partisan du libre-échange, rejoint cette position, qui est aussi celle de Maurice Allais, lorsqu’il déclare ; « Le libre-échange ne peut fonctionner que dans le cadre d’une aire politique et économique dotée d’un Etat de droit bien construit, avec des règles respectées par tout le monde… L’OMC, au départ, ne comprenait que des pays développés avec des valeurs et des systèmes juridiques très proches. Mais, lorsqu’elle s’est étendue à des pays n’appliquant pas le droit euro américain, elle est devenue un marché de dupes…Si on était capable d’obtenir des Chinois les mêmes règles environnementales et règles sociales que les nôtres, le libre-échange serait une excellente chose au plan mondial. Le concept de libre-échange est comme l’eau :on peut y nager ou s’y noyer ». Autrement dit :
-mille fois « OUI » pour le libre-échange entre pays développés
-mille fois « NON » pour le libre-échange aveugle avec des pays qui ne respecteraient pas des normes minimales de protection sociale et de protection environnementale et sanitaire.
Pareilles considérations ne justifieraient t’elles pas la récente décision américaine de taxer fortement (35 % ?) l’importation de pneus fabriqués en Chine ?
Il est même surprenant que de nombreuses productions manufacturières à forte intensité de main d’œuvre et aussi polluantes que la chimie et la métallurgie par exemple ne soient pas encore délocalisées entièrement, vers la Chine, l’Inde ou ailleurs. Il est à craindre qu’il en soit ainsi le jour où les lourds investissements existants encore dans les pays développés seront à bout de souffle et qu’il faudra les remplacer.
Notons qu’au lendemain de la deuxième guerre mondiale les américains avaient su,dans le cadre du Plan Marshall, aider les pays européens à se reconstruire et à se hisser,en quelques années, à leur niveau de développement,par un transfert massif de capitaux et de technologies,mais en maintenant des barrières douanières pour ne pas ouvrir leur pays à une concurrence inéquitable, tout en y trouvant l’opportunité de favoriser leur croissance et leur emploi et de conquérir des positions durables dans l’économie européenne.Il est regrettable que,30 ans plus tard, les pays développés ne se soient pas inspirés de cet exemple pour accompagner le décollage des pays émergents.
La libéralisation totale des échanges commerciaux au niveau mondial aurait dû être précédée ;
– d’une étape de régionalisations plus poussées des échanges commerciaux
– d’un alignement des législations sociales des différentes Régions sur les normes fixées par le Pacte International relatif aux Droits Economiques ,Sociaux et Culturels de l’ONU et par les Conventions Fondamentales de l’OIT
– de la fixation de normes environnementales et sanitaires mondiales.
– de la définition de nouvelles règles de gestion du système monétaire international(taux de changes,réserves,mécanisme de rééquilibrage des balances de paiement courants,contrôle de la création monétaire).
Le modèle de croissance mondiale, caractérisé par une Chine qui exporte et épargne et des Etats-Unis qui consomment en s’endettant, n’est plus viable. Il est devenu impératif de changer ce modèle,et que les pays émergents,notamment la Chine, développent très fortement leur consommation intérieure.
Nicolas SARKOZY ne dit pas autre chose lorsqu’il répète devant le Congrès, réuni à Versailles en juin2009, ce qu’il avait déclaré à l’OIT quelques jours auparavant: « Il y a deux types de mondialisation…l’une privilégie la croissance externe…l’autre privilégie la croissance interne…la première oppose le progrès économique et le progrès social…la deuxième les liant l’un à l’autre…(il faut) faire passer la mondialisation de la première logique à la seconde ».
Olivier BLANCHARD,chef économiste du FMI,le rejoint lorsqu’il estime indispensable pour l’avenir de la croissance mondiale que la Chine développe sa consommation intérieure et,dans ce dessein, commence par l’extension de son système de sécurité sociale afin de réduire le taux d’épargne des ménages chinois (40 % en dépit de faibles revenus , contre environ 15 % en France).
Il semble d’ailleurs que la Chine n’ait pas d’autre choix. Pour assurer un emploi et un revenu décent à chaque chinois,c’est-à-dire pour assurer sa stabilité sociale et politique, la Chine doit créer 30 millions de nouveaux emplois par an. L’exportation n’y suffira évidemment pas.Les dirigeants chinois semblent en être conscients. Le plan de relance chinois prévoit en effet une amélioration de la protection sociale (santé, retraites, gratuité de l’enseignement),afin de réduire le taux d’épargne des ménages et développer ainsi la consommation intérieure. Mais, pour maintenir un taux suffisamment élevé de croissance et de créations d’emplois,les dirigeants chinois devront aller plus loin,c’est-à-dire, augmenter les salaires pour accroître suffisamment la consommation intérieure, appliquant ainsi le troisième principe du « fordisme » et provoquant, par la même occasion, une diminution des excédents commerciaux chinois et des déficits des pays développés (et peut-être un accroissement des importations chinoises).
Mais ces ajustements prendront plusieurs décennies. Durant cette longue transition, les pays développés ne devraient pas sacrifier chez eux l’emploi et le niveau de vie de plusieurs générations. La situation n’est pas comparable à la situation créée par l’intégration dans l’Union Européenne des ex-pays communistes. En effet, la transition est beaucoup plus rapide avec ces pays qu’avec la Chine, du fait de l’application des règles communes européennes (sociales, environnementales,sanitaires et monétaires) et de la taille relative de ces pays. Elle est aussi plus acceptable en raison des liens de solidarité qui doivent nous unir à ces pays, liens plus étroits qu’avec la Chine.
Il serait erroné de penser que le plein emploi et l’équilibre de la balance des paiements courants dans les pays développés pourront être assurés durablement sans l’existence d’un secteur industriel substantiel. En effet, l’agriculture et les services ne peuvent pas suffire ;
– à employer la main d’œuvre peu qualifiée que nos efforts de formation professionnelle ne parviendront malheureusement pas à résorber entièrement
– à équilibrer nos besoins incontournables d’importations.
Il serait encore plus erroné de penser que les industries à fort contenu technologique pourront y suffire,quels que soient nos efforts de recherche et de développement. En effet, même si les pays développés peuvent espérer conserver un leadership des développements technologiques les plus avancés, l’industrialisation correspondante se délocalise rapidement, voire immédiatement, vers certains grands pays émergents. A titre d’exemple, il suffit de noter les parts de la Chine dans le marché mondial des téléphones portables, téléviseurs, ordinateurs et périphériques, appareils photo, ampoules basse consommation, éoliennes, panneaux solaires, etc., et ses investissements en cours dans l’aéronautique, l’automobile, les chantiers navals, les biotechnologies.
Il n’est d’ailleurs pas assuré que les pays développés conservent longtemps le leadership des recherches et des développements technologiques les plus avancés. A titre d’exemples, il suffit de noter le récent succès des centrales nucléaires coréennes à Dubaï, les réalisations de la Chine dans le spatial ou le futur concurrent chinois d’Airbus.
Qu’il s’agisse d’industrialisation ou de développement technologique, il convient en effet de considérer les énormes réservoirs de chercheurs, ingénieurs et techniciens de haute qualité, existant déjà en Chine ou en Inde et qui ne cessent de s’accroître.
PLEIN EMPLOI et PARTAGE de la VALEUR AJOUTEE par les ENTREPRISES.
Deux questions fondamentales se posent aux dirigeants des pays émergents et des pays développés, en relation étroite avec la politique de libre-échange et de libre concurrence ;
-la recherche du plein emploi
-le partage de la valeur ajoutée par les entreprises
dans leurs pays respectifs.
S’agissant du plein emploi, nous avons constaté;
-le développement de l’emploi dans les pays émergents, insuffisant cependant pour absorber l’énorme potentiel de main d’œuvre rurale sous employée, en particulier en Chine et en Inde
-le développement d’un chômage de masse et du travail précaire dans les pays développés.
S’agissant des revenus du travail, nous avons constaté;
-l’amélioration spectaculaire du niveau de vie de plusieurs centaines de millions de personnes dans les pays émergents, qui cependant ne bénéficie pas à l’immense majorité de la population de ces pays
-la stagnation des salaires, le creusement des inégalités de revenus, l’apparition des « travailleurs pauvres » et le développement du travail précaire, dans les pays développés.
Pour la grande majorité des hommes et des femmes en âge de travailler, le travail revêt une importance vitale et constitue une valeur fondamentale. Il leur procure les ressources nécessaires à leur vie et à celle de leur famille et il leur donne un statut social, en échange de leur contribution à la production de biens ou de services utiles au bien-être de leurs congénères. Il leur est donc essentiel de pouvoir apporter cette contribution et que les ressources dont ils disposent en soient la contrepartie équitable et suffisante.
Le devoir de travailler, précepte universel, moteur essentiel de l’économie, apparaît d’ailleurs dans le Préambule de la Constitution Française ( « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ») et dans la Déclaration Américaine des droits et des devoirs de l’Homme (« Toute personne a le devoir de travailler, dans la mesure de ses capacités, afin de se procurer les ressources nécessaires à sa subsistance ou pour le bénéfice de la communauté »).
Atteinte majeure à la dignité, à l’égalité des chances, mais aussi à la liberté, le chômage est la première cause d’exclusion sociale, de pauvreté, de misère et de désespérance, en particulier pour les plus jeunes et pour les chômeurs de longue durée.
Mais outre les drames humains qu’il provoque, le chômage ou le sous-emploi se traduit par la perte d’une partie du potentiel de production de richesses, un « gâchis économique ».
Pour ces deux raisons, le premier devoir économique et social des pouvoirs publics, dans les pays développés comme dans les pays émergents, est de créer les conditions du plein emploi et de l’amélioration du niveau de vie de tous les citoyens. Ce devoir figure d’ailleurs explicitement dans le Pacte International relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels de l’ONU(« Les mesures que chacun des Etats…prendra en vue d’assurer le plein exercice du droit d’obtenir un emploi doivent inclure l’orientation et la formation techniques et professionnelles,l’élaboration de programmes,de politiques et de techniques propres à assurer..un plein emploi productif dans des conditions qui sauvegardent aux individus la jouissance des libertés politiques et économiques fondamentales »).
Nous constatons que les pouvoirs publics ne remplissent ce devoir fondamental,social et économique,ni dans les pays développés ni dans les pays émergents,puisque leurs politiques de libre concurrence et de libre échange, pratiquées sans garde-fous suffisants depuis deux décennies, n’ont pas permis d’y assurer le plein emploi.Ils sont entièrement responsables des délocalisations.Les chefs d’entreprise ne font qu’adapter leurs entreprises aux politiques fixées par les pouvoirs publics.
FINALITE et RESPONSABILITES de l’ENTREPRISE.
La question du plein emploi conduit ainsi à s’interroger sur la finalité et sur les responsabilités des entreprises.
L’entreprise est le moteur principal-le cœur- de la vie économique. Sa finalité est de fournir aux autres agents économiques les biens et les services (les richesses) dont ils ont besoin. La création d’emplois est donc la conséquence, et non la finalité, de son activité.
Sa viabilité (sa compétitivité) n’est démontrée que si elle est bénéficiaire, c’est-à-dire si la valeur des richesses crées est supérieure à la valeur des moyens mis en œuvre, et si elle opère sur un marché où il existe une concurrence libre et équitable. Le bénéfice mesure cette performance. Il permet de rémunérer les capitaux investis et les risques pris par les actionnaires, d’investir pour préparer les développements futurs, d’en faire bénéficier les salariés (intéressement et participation aux résultats) et de payer l’impôt sur les bénéfices. Taxer lourdement (et même taxer tout court ?) le bénéfice de l’entreprise, c’est-à-dire le résultat d’un processus de création de richesses précieux entre tous, est donc un contresens économique.
L’entrepreneur est donc l’homme -clé de la prospérité économique, et par conséquent de la création d’emplois viables et durables. Pour créer des emplois il faut donc avant tout des entrepreneurs qui créent ou gèrent des activités productrices de richesses et personne ne peut obliger quiconque à être entrepreneur ou à le rester. Le premier devoir de l’entrepreneur est d’assurer la survie de son entreprise. Pour cela il doit faire preuve d’imagination et de détermination car il doit composer avec de nombreuses incertitudes et de nombreux intérêts (clients, fournisseurs, salariés, actionnaires), profiter des opportunités, minimiser les conséquences des situations défavorables, face à des concurrents qui ne lui feront aucun cadeau, dans le cadre de politiques économiques, sociales et environnementales fixées par les autorités publiques nationales et internationales.
Mais le client est le véritable maître de l’entreprise car son appréciation, libre et souveraine, conditionne entièrement l’existence et la survie de l’entreprise. L’entreprise doit démontrer en permanence au client que la spécification, la qualité et le prix de ses produits et de ses services sont mieux adaptés à ses besoins que ceux de ses concurrents.
Dans un environnement où tout peut évoluer très vite (les besoins et les goûts des clients, les concurrents, les moyens techniques et les approvisionnements disponibles, les exigences du personnel, la disponibilité des capitaux, les politiques économiques, sociales et environnementales des pouvoirs publics), l’entreprise doit, pour survivre, s’adapter rapidement, c’est-à-dire remettre en cause en permanence ses produits, ses services et ses processus. Pour cela elle a besoin de la plus grande marge possible de liberté, de réactivité et de flexibilité, de règles du jeu sûres et stables et de capitaux, mais aussi et surtout de la compétence et de la motivation du personnel,principales garanties de sa compétitivité et de sa survie.Les adaptations indispensables à la survie de l’entreprise peuvent entraîner des suppressions de postes, voire des suppressions de sites. Lorsque ces suppressions se traduisent par des licenciements l’entrepreneur est (ou devrait être) conscient des répercussions négatives possibles sur la motivation de l’ensemble ou d’une partie du personnel restant, donc sur la compétitivité de l’entreprise, et des répercussions éventuelles sur la collectivité locale.
Mais une suppression de poste résultant d’une amélioration de la productivité est bénéfique non seulement pour le développement et la survie de l’entreprise mais aussi pour la collectivité. En effet, plus une économie engendre une forte progression de sa productivité, plus son taux de croissance et sa prospérité économique seront élevées. A condition toutefois que les politiques économiques,sociales et environnementales fixées par les pouvoirs publics permettent d’assurer le plein emploi,c’est-à-dire de créer de nouveaux emplois en nombre suffisant.
Aucune entreprise ne peut maintenir inchangés ses processus, mais il peut apparaître des divergences d’appréciation sur la situation et les perspectives de l’entreprise et sur les adaptations nécessaires qui en résultent, même si le personnel, l’entrepreneur et les actionnaires sont conscients que la prospérité de l’entreprise conditionne leur propre prospérité. Il est donc primordial qu’un dialogue constructif s’instaure entre les trois parties, notamment entre l’entrepreneur et les représentants du personnel.
Dès lors que certaines fonctions (la production industrielle par exemple) peuvent être mises en œuvre dans des conditions plus économiques, l’entreprise qui y renoncerait, face à des concurrents qui n’y renonceraient pas, se mettrait en situation de sortir du marché, donc de ne plus répondre à sa finalité économique (fournir aux autres agents économiques les biens et les services dont ils ont besoin).
Il est évident que des entreprises en ont profité non pas seulement pour survivre mais aussi ,au passage, pour accroître considérablement leurs profits(d’autant plus en transitant par les paradis fiscaux).Ce qui a pu inciter certaines d’entre elles,notamment les firmes transnationales, à encourager la libéralisation totale des échanges de capitaux et de marchandises.
La responsabilité sociale des entreprises doit être définie en tenant compte de ces considérations.
DEREGULATION MONETAIRE INTERNATIONALE.
Depuis 1972, la dérégulation monétaire internationale constitue un autre facteur important de distorsion de concurrence.
L’instabilité monétaire qui en résulte est préjudiciable aux échanges internationaux, elle constitue un handicap pour les pays sous-développés producteurs de matières premières, elle contribue à l’instabilité des emplois et elle est la cause principale du développement effréné de la spéculation à court terme au détriment de l’investissement à long terme dans l’économie réelle.
Il conviendrait donc de définir de nouvelles règles de gestion du système monétaire international (taux de change, réserves,mécanisme de rééquilibrage des balances de paiements courants,contrôle de la création monétaire). Il s’agirait notamment de mettre un terme d’une part à l’hégémonie du dollar et au laxisme monétaire américain et d’autre part à la sous-évaluation du yuan et à l’arbitraire monétaire chinois.
En effet, la prédominance du dollar permet aux Etats-Unis une création monétaire sans aucun contrôle, qui se traduit par un excès mondial de liquidités et d’endettements, sources de la crise actuelle.
Quant à la sous-évaluation du yuan
-elle permet à la Chine d’accumuler des réserves monétaires massives, qui contribuent à l’excès mondial de liquidités et qui représentent un danger pour l’indépendance économique des autres pays (développés ou sous développés)
-elle limite le pouvoir d’achat des ménages chinois
-elle fausse la concurrence avec les pays développés, contribuant à y entretenir le sous-emploi et la faible progression du pouvoir d’achat.
Du point de vue des dirigeants chinois, cette accumulation de réserves monétaires peut se comprendre dans une perspective à long terme,où l’économie chinoise
– devra s’assurer l’accès -et donc le contrôle -de ressources énergétiques, minières et agricoles considérables, indispensables à son développement général et dont elle ne dispose pas
– souhaitera prendre le contrôle d’entreprises qui lui apporteront les réseaux commerciaux et les technologies susceptibles de lui assurer, dans le monde entier, les débouchés nécessaires à son énorme capacité d’exportation (voir le récent rachat de Volvo).
Mais il n’est pas compréhensible que les dirigeants des pays développés n’aient pas réagi devant les dangers d’une telle accumulation de réserves :
-naïveté ou faiblesse des dirigeants politiques,notamment européens ?
-puissance du « lobbying » des entreprises financières et des firmes transnationales ?
Face à la menace de dévaluation du dollar, qui pèse sur les réserves monétaires de la Chine, le gouverneur de la Banque Centrale de Chine avait proposé, avant le G 20 du printemps 2009, une nouvelle régulation du système monétaire international. Cette proposition consistait notamment à créer une unité internationale de réserve et de commerce, remplaçant le dollar, par rapport à laquelle seraient fixées les parités, fixes mais ajustables, des principales monnaies, en particulier du dollar, de l’euro, du yen et du yuan. Il est regrettable qu’après avoir jugé que la proposition chinoise « méritait considération », le Secrétaire américain au Trésor se soit ravisé en déclarant que « le dollar restera encore longtemps la devise de référence mondiale ». Il est non moins regrettable que les autres membres du G 20 n’aient pas soutenu la proposition chinoise. C’était l’occasion rêvée de débattre sérieusement, avec les chinois, de la sous-évaluation du yuan et de ses règles d’ajustement, si souvent et si violemment reprochées aux chinois. C’était également l’occasion d’associer aux discussions la Grande-Bretagne, les pétromonarchies du Golfe, la Russie, l’Inde et les 2 grands pays sud-américains. Cette proposition chinoise et la première réaction américaine montrent que l’instauration d’une nouvelle régulation monétaire internationale n’est pas une utopie.
Il semblerait que des discussions ultérieures n’aient pas encore abouti à un accord.
Il faudra bien y parvenir.
Un message impérial …
… et si enfin il se précipitait par l’ultime porte – mais jamais, jamais cela ne pourrait se produire – il trouverait devant lui la Ville Impériale, le centre du monde, la Ville qui a entassé les montagnes de son propre limon. Là personne ne pénètre, même pas avec le message d’un mort. Mais toi, tu es assis à ta fenêtre, et dans ton rêve tu appelles le message quand vient le soir.
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Pour souligner à quel point nous sommes éloignés des vrais problèmes. La crise financière n’est pas la cause, mais des causes réelles, c’est-a-dire de l’organisation néo-libérale des échanges internationaux et à tous les étages, personne (presque) ne parle !
la crise grecque est vécue comme une urgence qui masque l’horizon, mais les vraies questions s’agitent, comme le diable dans le bénitier
On a vu le temps qu’ont pris les pays de l’Eurozone pour mettre sur papier les modalités d’aide à la Grèce. On sait le temps que cela va prendre pour que les 16 pays valident cet accord d’autant que certains vont trouver encore à y redire avant de signer.
Et vous voudriez que des mesures soient prises dans l’urgence pour entreprendre les transformations nécessaires à une gouvernance économique de la zone euro ?!
Le temps que la machine se mette en branle, l’Euro aura largement dévissé. Les marchés ont bien compris que le temps était leur allié et ils ne s’arrêteront pas en si bonne voie.
Avec une finance qui compte en microseconde et une politique en semaines, les dés étaient pipés d’avance.
1938, Munich.
je suis etonne par le cote defaitiste de certains internautes .
on a pas perdu la bataille avant qu’elle soit terminé , un peu de rappel historique :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Marengo
http://fr.wikipedia.org/wiki/Taxis_de_la_marne
http://www.dailymotion.com/video/x6iw36_wiltord-france-vs-italie-euro-2000_sport
l’enjeu c’est l’europe , alors on se bat et on y croit !
@Jean-Pierre
C’est qui « on »?
Quelle Europe ? celle qui s’est assise sur les résultats des referendum qui n’allaient pas dans son sens ? Cette Europe la peut crever, je ne lèverai pas le petit doigt pour elle.
Si vous parlez de l’Europe démocratique, alors oui, il faut continuer à se battre mais ne comptez pas sur les institutions actuelles qui l’ont pervertie.
Nos gouvernants européens ne sont pas si stupides … s’ils ne font pas les réformes musclées dont vous parlez, et ce depuis des années car le problème est clairement posé et exposé depuis des années, c’est tout simplement parce que les intérêts des états membres sont trop divergents et dispersés afin de mettre en oeuvre une politique commune qui ne pourrait satisfaire tout le monde à l’unissons.
Ce n’est pas de la mauvaise volonté de leur part, ni un soit-disant blocage sur un dogme quelconque.
La monnaie unique est impossible, donc une erreur, c’est tout.
« Ce n’est pas de la mauvaise volonté de leur part, ni un soit-disant blocage sur un dogme quelconque. »
Oh que si! Et ils vont le payer cher avant de devoir quand même l’abandonner.
Pour preuve qu’il s’agit bien de dogmatisme et non d’intérêts nationaux particuliers: la politique européenne est déjà commune, c’est le néo-libéralisme de Bruxelles.
Mouis, enfin si c’est pour que nos dirigeants ne s’en rendent compte que seulement maintenant je trouve ça un peu gros, j’ose quand même croire que le problème actuel est inverse à savoir que l’erreur dans le monde d’aujourd’hui n’est plus l’Europe mais les Etats-membres, vu ce qu’il y a en face de nous l’euroscepticisme n’est plus de mise, l’Europe marche mal mais on n’a plus rien d’autre pour se protéger, donc y croire n’est plus un luxe mais une nécessité. Malheureusement nos dirigeant semblent trop frileux pour pouvoir utiliser tout le potentiel de l’Europe face à cette crise. Sincèrement je doute que ce soit dans le but de ne fâcher personne que nos dirigeant Européens ne parviennent pas à agir de manière spontanée et cohérente, j’y vois plutôt là un manque de bon sens et une peur d’y laisser sa place, quand ce n’est pas de la mesquinerie, en effet, si nous nous tirons dans les pattes en plumant la grèce avec un prêt à 5%, difficile d’y voir une volonté de mise à l’unisson ; d’accords la grèce n’aurait jamais dû entrer dans l’Europe mais étant devant le fait accompli est -il moral d’en profiter pour gagner de l’argent sur la dette grecque? La somme à gagner en question est dérisoire c’est l’attitude qui pose problème…
Merci Paul pour votre suivi régulier de cette affaire.
Je viens de lire un éditorial dans « il Corriere de la Serra », journal italien, l’auteur se disait très déçu de l’Allemagne, pour qui l’Europe ne sert qu’a favoriser un échange de marchandise, alors que ça devait être d’abord l’union solidaire de plusieurs peuples.
On en est loin.
On voit de plus en plus apparaître des fractures entre les divers pays de l’Europe, par exemple entre les pays méditerrannéen et ceux du nord, et beaucoup plus inquiétant, des fractures qui se créent au sein même des pays. On le voit bien en France avec le développement des diverses communautés, sans oublier les profonds désaccords entre la france de droite et celle de gauche. En Belgique avec la divergence entre Wallons et Flammands etc…
Si les populations n’arrivent même pas à s’entendre dans leur propre pays, comment voulez vous qu’elles s’entendent avec celles des pays différents?
La question qu’on se pose tous maintenant est: quel pays subirala prochaine crise? Combien de temps l’Europe durera encore avant d’imploser.
Mais je suis sûr que vous Paul, vous avez déjà votre idée là dessus.
« l’auteur se disait très déçu de l’Allemagne »
Par les allemands. Les libéraux au gouvernement ont gagné les élections en promettant des baisses d’impôts, ce n’était pas pour les augmenter en donnant du fric aux grecs et alors même que les banques allemandes s’étaient déjà goinfrées pour éponger leurs pertes.
C’est la faillite générale d’une idéologie et elle ne touche pas que les dirigeants. Les peuples aussi l’ont bien intégrée et vont en être les premières victimes. On préfère le « travailler plus pour gagner plus » au partage du travail, on rêve de Rolex et on crache sur les chômeurs fainéants; faut-il alors s’étonner de se retrouver un jour au chômage dans une société sans cohésion?
Le leçon va être dure pour tout le monde. Si on veut éviter la ruine de nos pays, il va falloir réapprendre à être citoyen avant d’être bourgeois. Inutile de dire qu’on prend pour le moment le chemin opposé, en attendant de se cogner au mur.
La question pour moi, n’est pas tant celle des fractures mais de savoir ce qu’il reste des liens qui determinent les ensembles de personnes qui constitue un état.
Loin de moi l’idée de relancer un débat sur l’identité nationale, mais à l’heure ou l’on peut acheter le même caddy dans un nombre considérable de pays, et ou les entreprises peuvent se délocaliser aussi facilement qu’un particulier déménage, ou l’agriculture, l’urbanisation, la cuisine etc etc adoptent sans cesse des standard plus convergeants….il faut bien constater que notre sensation d’appartenir à tel ou tel pays se base plus sur des souvenirs que sur un présent bien vivant.
L ‘allemagne est centrale pour le devenir européen.
et ce pays peut réserver des surprises.
En particulier, son avenir comme « grande Suisse de rentiers »
n’est pas probable.
L ‘Allemagne mène une Weltpolitik dont nous avons pas idée
et elle en a les moyens. Elle est mieux armée que quiconque
pour gagner à n’importe quelle évolution en Europe.
Sa vocation à être l’usine du monde, depuis son entrée dans la
révolution industrielle, lui garanti une liberté
que les autres n’ont pas.
L ‘Histoire n’est pas juste; l ‘Allemagne n’est forte que de nos
lacunes. Mais ce pays possède une base morale
et une unité que nous ne recherchons plus
pour nous-même.
Notre demande de solidarité vis à vis
de ce pays ne semble pas devoir être agréé, à moins
d’abandonner encore plus nos spécificités,
dont le rôle essentiel de l’Etat, non accepté
par les allemands ( ou plutôt perçue comme immature).
Une Europe plus solidaire serait une Europe
où l’influence allemande serait plus affermie.
Pour avoir vécu 3 ans en Allemagne (il y a longtemps
et le pays a naturellement changé)
cette perspective ne m’est pas désagréable,
mais ce n’est sûrement pas le lot commun.
Et pourtant ! L’ensemble de l’ Europe continentale
partage un fond culturel bien plus proche que la culture
anglo-américaine – qui fait les délices, partagés, de ce blog.
L’ incompréhension entre par exemple, un allemand du nord
et un français du sud est paradoxale, alors que les deux
se croient familiarisés avec ce qui se passe de l’autre
coté de l’ Atlantique. La faible apport de l’ Allemagne
et des pays de l’est européen à ce blog, alors qu’ils publient
plus de livres, que leur Recherche est plus active, que les
liens industriels sont importants et que culture et histoire
sont également riches est le signe d’une césure peu explicable.
Ce que vous dites est primordial et le sursaut de l’Europe ne peut venir que de cette compréhension de l’Allemagne et de son peuple solidaire, instruit et amical à notre endroit. Plus que jamais les peuples européens profiteraient les uns des autres de l’île d’ Ouessant à l’Oural.
« L ‘Histoire n’est pas juste; l ‘Allemagne n’est forte que de nos
lacunes. Mais ce pays possède une base morale
et une unité que nous ne recherchons plus
pour nous-même. »
Je crois que vous ne vous rendez pas compte de l’ampleur et de la gravite de notre situation a tous; Francais, Grecques, Allemands ou Anglo-Americains.
Nous ne sommes pas a l’heure de la grandeur nationale de l’un ou de l’autre mais au bord du precipice les uns avec les autres.
Vous mentionnez la morale, nous sommes face a la haute finance!
Cette meme haute finance qui ne s’est jamais repentie d’avoir finance un certain troisieme Reich, allez donc savoir si le repentir existe dans leur vocabulaire.
L’Allemagne a ses qualites et ses defauts, elle ne pourra certainement pas faire face a cette crise seule cette fois-ci, une usine ou une entreprise sans clients n’en est plus une, meme si ses banquiers lui font croire en son eternelle bonne etoile.
Puisque vous n’avez pas vécu en Allemagne depuis un bail, faites-y un tour, vous verrez que cela a beaucoup changé. Pareil aux Pays-Bas et la fameuse tolérance. Vous devriez voir comment on parle des « immigrés » de la 2e génération ! Y compris les jeunes, incapables d’admettre que c’est cette main d’oeuvre qu’que leurs aînes sont aller chercher pour les signer dans leurs usines qui ont payé les retraites et les soins médicaux du reste de la population. Quand on est français et qu’on voit le chemin parcouru en 30 ans, parce que l’habitude du mélange nous a appris a connaître l’autre et à voir qu’il n’est pas différent, on est sidéré de ce qu’on entend aux PB et en Allemagne et de ces relents de racisme, de paternalisme. Mais bon, comme même les Flamands et les Wallons ne peuvent s’entendre, pourquoi s’étonner? (Dire en passant: les Flamands ne se considèrent pas comme les cousins des Néerlandais, qui les méprise cordialement.. je propose une Europe où chaque région apprendrait la langue ou les langues de ou des régions voisines. Cela risque de déclencher un boom des études linguistiques mais enfin, ca aiderait).
Et alors ? Ont-ils envie de reprendre le « Deutschland über alles » comme hymne national ? Si oui, ce n’est pas le moment de lâcher les bombinettes du Grand Charles ! Encore que, si nous en sommes réduits à leur vendre le pays morceau par morceau pour payer nos dettes, ça ne sera pas très utile…
L’euro est la pierre de touche de l’Europe : s’il ne tient pas, cela montrera que l’ »esprit européen » de Schumann et Monnet n’était qu’une chimère et que le temps de la lutte entre nations pour la suprématie en Europe continentale n’est pas terminé.
Est-ce que la vie est agréable au Québec ?
@daniel,
Je ne connais pas très bien l’Allemagne, mais je les ai fréquenté dans un cadre professionnel (Industrie) et ils sont justement très « professionnel » et je n’ai pas senti chez eux l’ambiance de « folie » et de « désordre mental » qui règne dans nombre de nos entreprises nationales (Cf France Telecom, Renault (que je connais bien), …).
Merci pour votre post mesuré, et pour votre avis, que je ne suis pas loin de partager.
Cordialement
« L’ Allemagne est centrale pour le devenir européen », mais est-ce que sa démographie peut le lui permettre? Le problème de la démographie et du vieillissement de la population en Europe devrait à mon avis être plus souvent abordé quand on réfléchit à notre avenir.
Je ne comprend toujours pas ces élucubrations sur l’Allemagne. Ce besoin d’expliquer partout que c’est l’allemange qui commande le destin de l’Europe… -_-
J’ai travaillé avec des Allemands et bien d’autres personnes de diverses nationalités et ce sur des gros projets. Pour moi les Allemands n’ont rien de plus, rien de moins que les Français et autres Européens.
La mixité des cultures est ce qui fait la force de L’Europe, qu’on ne le perde pas de vue!
Je me rend régulièrement en Allemagne, je crois que vous vous faites des illusions sur l’économie de ce pays et sur l’état de sa société. Le bilan n’est pas fondamentalement plus glorieux qu’en France, en tout cas sur le plan social! Les Allemand triment!
L’industrie se porte bien, oui c’est le tissu des PME familiales encore très fort là bas qui permet de socler une différence (je souligne que l’Italie aussi a un joli tissu de PME en souffrance mais avec un fort potentiel!). Quant aux exportations, enlevez Mercedes, Audi et BMW et vous verrez bien que la différence se réduit à peau de chagrin. Les autres industries et secteurs clés de l’Allemagne sont souvent proches de la France c’est nécessaire à l’Europe (nucléaire, aviation, militaire, …).
Bref, ce petit jeu qui consiste à dire que l’Allemagne domine largement tout le monde m’exaspere, en Europe tout le monde apporte une contribution pondérée à ses performances éconmiques voila tout!
Je crois simplement qu’il faut nous sauver nous même, l’Europe, les nations, les populations, bref… Et une démarche protectionniste ne nous fera pas de mal, quitte à souffrir et avaler une solution amère, autant le faire chez nous et pour nous!
Cette crise ne doit pas nous effrayer et nous jeter les uns contre les autres telle la globalisation qui jette les salariés. Des solutions émanant du meilleur de nos peuples existent.
La pédagogie d’un leader européen suffirait à expliquer à nos peuples instruits et souvent désabusés par la ploutocratie gouvernante, les enjeux de notre humanité dans un monde aux ressources finies.
Des solutions pratiques existent mais demandent du courage, elles seraient applicable en un laps de temps réduit et surprendraient le monde cupide et ignorant par ses ambitions.
Des solutions sont parfois pertinentes sur ce blog et ailleurs, c’est là le meilleur de nous-même !
Le silence des partis politiques, des syndicats et de nos responsables nous signifie clairement qu’un leader ne se trouve pas parmi eux sans pour autant les accabler de leur condition humaine.
EFfectivement, la question du « leader » est, parmi d’autres, fondamentale. Nous manquons actuellement en Europe d’un leader qui ait la capacité intellectuelle de comprendre les défis d’aujourd’hui et que nous sommes en train de changer de monde et qui sache dépasser les préoccupations nationales pour imposer, à son pays d’abord, à l’Europe tout entière ensuite, les mutations nécessaires. Malheureusement Angela Merkel ne semble pas avoir ces qualités. Un Delors au moment de sa pleine forme les aurait sans doute eues. DSK, bien que je ne soit pas spécialement un avocat du FMI, semble actuellement, par la pertinence de ses interventions, s’en rapprocher.
La question du leadership est centrale: une partie de la critique devrait etre tournée vers le néo-libéral, ultra-libéral Barroso. Quand je lis hier les ‘regrets’de Van Rompuy, qui remarquait
lors d’une interview donnée à l’occasion de ses ‘cent jours’que le plus grand danger pour l’Europe
était la montée des populismes. Il doit regretter aussi toujours etre flanqué de Barroso, ce qui n’est
pas exactement les termes prévus par le traité de Lisbonne. Amha, Mme Merkel met encore à coté de la plaque quand elle appelle à ce que les réformes qui s’imposent soient discutées dans le cadre
de l’Ecofin. Quant à Guy Verhofstadt,qui lui, figurait sur les listes allemandes lors du choix du président de l’UE, il serait souhaitable, amha, qu’il se repose la question de sa candidature
lors des prochaines élections belges, Mr Leterme qui l’avait battu en 2007 ayant choisi de ne pas se
représenter. Par ailleurs je ne saurais que recommander de nouveau la lecture de son livre prophétique, paru en janvier 2009, traduit en français en juin 2009 ‘Sortir de crise: Comment l’Europe peut sauver le monde’ ( Actes Sud )
Nous serions éclairés de délocaliser rapidement Barroso !
Le mensonge et le déni sont destructeurs.
Les peuples demandent des vérités aussi dur qu’elles puissent paraître ou être afin de vivre comme des adultes émancipés !
L’exercice du pouvoir respectable et respecté ne peut plus s’affranchir de cette réalité dans nos démocraties ou l’abstention est proche de la moitié des électeurs.
Ben oui, s’il fallait trouver 30 millions d’européens près à prêter 2000 euros à 0.001% pendant 1 an,
je serais de ceux là, nous réunirions 60 Mds d’euros,
ce qui laisserait à la Grèce la possibilité de mettre son budget à l’équilibre en allégeant le fardeau de la dette,
ca serait en gros le cas au bout d ‘un an.
Notre addiction aux énergies fossiles nous rend dépendant à 98 % de la géo-politique mondiale sur les hydrocarbures -guerre et spéculation sur les marchés-
Notre cure de désintoxication nous permettrait à l’échelle européenne de dégager des liquidités immédiatement , nous rendant notre indépendance et notre fierté d’un monde plus vivable pour nos enfants dans l’esprit des pères fondateurs européens-accord charbon-acier.
La taxe carbone européenne version XXL est une des solutions !
Le produit de cette taxe carbone sera versé à la BCE dans le cadre du nouveau traité Berlin-Paris.
La finance a les moyens de mener la danse…c’est un bon vieux rock endiablé!
pas de terre, pas de peuple, pas d’états d’âme. Au mieux des intérêts qui savent se faire entendre, où qu’ils se présentent.
Les lois et frontières sont ses pare feu et outils les plus efficaces, time is money, darling, no time to waste.
consommateur, tremble devant ton idole, tu as déjà vendu ton humanité depuis longtemps, « à crédit et en stéréo ».
La colère est désincarnée dans la finance, elle prend ses formes et couleurs dans ce qu’on appelle misère.
La finance, outil de répartition de la pauvreté, école mondialiste d’humilité? L’école est obligatoire!
blankfein va finir canonisé dans tous les azimuts du syncrétinisme!
Vive l’argent, vive la finance (le roi est mort?)!
Petit homme, hypotéqué des roupettes, a emprunté en gageant le contenu des poussettes, bientôt la dette se monnaiera en dogme tranchant…question d’ordre, et d’unité; la peur fera le reste.
Au nom du frigo, de l’ego, et de la carte de crédit…ayez confiance, hein?
Ouf les hypernantis ont des bons psy, ce changement de paradigme doit exiger une volonté de fer et des yeux chassyeux, merci mr Jorion pour ces lumières.
Plus c’est près et intense moins cela indiffère, il s’agit de rapprochements historiques des hommes à n’en pas douter.
« La colère est désincarnée dans la finance, elle prend ses formes et couleurs dans ce qu’on appelle misère. »
Très belle phrase qui explique bien l’apathie ambiante.
Bon apparement l’Europe semble mal barrée avec toutes ces mauvaises nouvelles qui se succède.
Et tout le monde semble tomber des nues. Les politiciens plus encore que la population.
Mais tout le monde – enfin ceux qui veulent savoir – savent que la Grèce n’avait pas sa place dans l’Euro et que c’était loin d’etre le pays de la rigueur. Ils savent qu’il y a deux millions – II MILLIONS – de logements en surplus en Espagne (autant que pour toute l’Amérique) et qu’une bulle fini par exploser. Pareil a la Pologne qui a utilisé ses premiers fonds Européen pour acheter de l’armement US… on pourrait citer 5.000 des exemples.
Ca semble n’etre plus rien d’autre que de la propagande pour le moment. Qui marche pour certains.
Mais concrètement… l’Euro pendant ce temps perd encore et toujours plus de valeur….
-Face au Dollars US depuis 6 mois
-Face au Dollars Australien depuis 19 mois!!!!
-Face a la Livre Sterling depuis 3 mois
-Face au dollars Canadien depuis 16 mois !
-Face au Yen depuis… juillet 2008
– etc
Bref ca semble etre une chute sans fin… et ce malgré certains expert comme ceux du LEAP2020- ou bien d’autres qui annoncent qu’au final ce sont les américians et anglais qui vont déguster, le dollars US et la Livre qui vont éclater, etc..
J’habite en Australie, avec banque en Belgique (compatriote de Paul) en Euros et en Australie en Dollars….
J’aimerais transferer mes euros vers ma banque australienne.
Que devrais-je faire?
Attendre un hypothetique retour a la hausse de l’Euro ou changer mes euros en AUD maintenant (l’Euro est deja historiquement bas) …. c’est honnetement TRES ennuyant d’etre le dindon de la farce de ces financiers et de perdre autant en change en l’espace d’une année. Passer de 1Euro=2AUD a 1euro=1.42AUD alors qu’en moyenne ca devrait etre 1euro=1.62AUD. Tout devient ridiculement cher!
Mais bon si je change j’aurais la garantie de banques solides et de taux d’intérets élevés. L’economie Australienne semble solide (malgré je pense une bulle de l’immobilier -hausse des prix de l’immobilier de 28% en un an a Melbourne +20% pour l’Australie — et cette fameuse taxe de 40% sur les profits géants miniers et +20% sur le tabac et +augmentation des taux d’intérets —- le tout en 1 journée -mauvais signe).
Que feriez-vous a ma place? Voyez-vous un changement de l’évolution de l’euro dans les prochains mois?
Je pense qu’il ne faut pas se fixer trop sur les évolutions au jour le jour.
Tout d’abord la baisse de l’euro est une bonne nouvelle pour la compétitivité de l’Europe et peut aider à la reprise.
La vraie question est de savoir si l’euro va résister à cette crise ou, comme certains analystes le pensent, la zone euro va se disloquer. Pour ma part, je ne le pense pas. Nous sommes dans une période de perturbations très fortes et de grandes incertitudes, mais je pense que, dans l’urgence, l’Europe, comme elle l’a fait dans le passé et, encore récemment mais mal pour la Grèce, va trouver des solutions et bousculer les traités. Il ya des solutions. La vraie question est de savoir comment mettre fin au pouvoir de nuisance des marchés (et aussi des agences de notation !).
A terme, le diagnostic selon lequel le dollar pourrait s’effondrer et l’euro pourrait devenir une des pricipales monnaies de réserve du monde ne me paraît pas encore caduc si l’euro résiste à la tourmente actuelle.
Pourquoi tant de questions et autant de tracasseries?
Soyez pauvre et vous serez libre ! Plus libre en tout cas sur ces questions qui vous rongent le foi.
Les prévisions sur la chute du dollar restent d’actualité. La raison est simple: le système financier a été bâti sur cette monnaie au moment ou les États-unis dominaient économiquement le monde de manière écrasante (en 1945). Depuis leur part relative a diminué et le système est resté. Logique que cela finisse par exploser surtout avec la montagne de dettes qu’ils ont pu faire grâce à ce même système.
La nouveauté, c’est que l’Euro qui apparaissait comme une des possibles monnaies pour un nouveau système financier mondial est à son tour en train d’exploser. La raison est différente -l’absence d’unité politique- mais le résultat est la.
Et question protection du pouvoir d’achat, je regarde plutôt des valeurs comme l’or physique que le dollar australien (ou toute autre monnaie en fait). La situation de l’Australie est bonne mais elle ne vit pas en autarcie. Avec le raz-de-marée mondial économique qui arrive, elle va souffrir aussi.
Peut-être serait-il temps de remettre sur la table les idées de Allais et de Sapir sur la monnaie commune par opposition à la monnaie unique. L’euro, étant une création de la technocratie européenne, ne sera jamais que la victime de cette même technocratie. L’Europe sera (à peu près) toujours l’Europe, avec ou sans euro.
La génération de politiciens actuelle, n’a pas connu la guerre c’est sans doute pour cela qu’elle
n’est pas à la hauteur des défis de cette époque dangereuse. C’est une génération d »enfants gâtés
qui sont prêts à dilapider l »héritage que leur ont légué leurs prédécesseurs plutôt que de le faire fructifier. Ce faisant elles compromettent l »avenir des générations suivantes. C’est dramatique pour le continent européen.
La panique, hier sur la quasi totalité des places boursières Européennes, puis dans leur sillage outre-atlantique montre à quel point l’Europe se révèle incapable de saisir la gravité de la crise qui la traverse aujourd’hui. Il faut avouer que l’incurie des dirigeants Européens est accablante, leur incapacité à prendre la mesure exacte de cette crise, leur retard systématique à l’allumage, l’absence finalement de main dans la direction de l’Union y est sans doute pour beaucoup. Ce sont les erreurs passées, le dogme absurde et hystérique d’un élargissement à des pays aux économies par trop hétérogènes, le tout soutenu par la croyance aveugle en un marché auto-régulateur-religion partagée par beaucoup encore récemment-qui explique aujourd’hui en partie la situation. Si l’union Européenne ne s’engage pas immédiatement dans un changement de paradigme, en mettant en place le plus vite possible des institutions politiques fortes, à la mesure de ses ambitions, elle ne sera qu’un hochet dans les mains des spéculateurs, le pire étant à prévoir.
« Fire is in the place » Il y a urgence: il faut dés à présent lever les tabous sur les marges de manoeuvre de la BCE, en étudiant sans exclusive toutes les solutions, appeler publiquement à sortir de l’influence des agences de notation (Moody’s, Standard & poors, Fitch ratings) en dotant par exemple Eurostat à la fois des outils et des moyens nécessaires, de l’indépendance, pour produire de l’information financière de haute qualité. Revoir entièrement la configuration de l’UE elle-même (Europe moteur France/Allemagne et accords bilatéraux avec les autres partenaires) en la dotant d’institutions politiques réelles et crédibles (voir l’interview de Von Rompuy ce jeudi dans le Pélerin…)
Nous payons aujourd’hui les erreurs passés, notre impotence et une certaine insouciance aussi. Il y aurait beaucoup à dire et à écrire sur la manière dont l’idéologie néo-libérale, parée des habits d’un réalisme de bon aloi, c’est insinuée dans les rouages de nos consciences politiques, à droite certainement, mais aussi à gauche. Les historiens du futur examineront sans doute l’époque que nous sommes en train de vivre avec un certain amusement, tant ce qui s’écrit aujourd’hui, singulièrement dans cette crise qui secoue l’Union, est baroque.
Mais cette crise paradoxalement est une chance. Elle peut déboucher sur le pire comme le meilleur. Tout va se jouer en termes de courage politique et d’audace. Mais si les dirigeants européens devaient continuer sur la voie du pusillanisme, s’ils devaient, comme ils l’ont montré ces jours derniers affecter une réticence (doux euphémisme) à faire preuve d’esprit communautaire, les jours de l’Euro, comme le déclarait hier J.Stieglitz, seraient sans nul doute comptés…
Le jour d’après, sur les ruines fumantes d’un beau rêve, il faudrait re-inventer l’Europe. Mais avec quels moyens?
VM
Je ne peux qu’être entièrement d’accord avec vous.
Pauvres européistes! Nous n’avons plus droit qu’à des lamentations, toujours le même défi au réel et jamais de relise en cause des erreurs passées.Si je comprends bien, on attend l’homme providentiel?
Il y a plus de dix ans notre seul prix Nobel d’économie,Maurice Allais, avait tout dit.
Oui, tout cela est évident…mais quand on parle de l’Europe de quoi ou de qui parle t’-on exactement ?
Quand on voit le mal que s’est donnée l’élite financière pour nous imposer son fameux traité , il me semble simpliste de penser qu’elle va renoncer si facilement à ce bel assemblage qui à mon avis lui est entièrement favorable…
Que les peuples aient à se serrer la ceinture ,que l’on privatise encore et toujours ,que l’on comprime les salaires ,que l’on renonce à taxer les riches , in fine c’est le but…
Alors je ne vois pas ce qui ferait que tout d’un coup , par je ne sais quelle révélation , elle renoncerait à tous ces textes et traités imposés si laborieusement .
La faillite des états est une affaire rentable .
Cette fable d’une union européenne qui devrait constituer un « ensemble » susceptible de rivaliser avec les autres grands ensembles, non seulement ne repose sur rien devient dangereuse. L’union fait la force… certes, mais pas celle de la carpe et du lapin, qui produit le contraire!
La problématique stratégique de la Suède, tant militaire qu’économique, n’a rien à voir ni avec celle de l’Allemagne ni avec celle de la France.
L’ Europe en tant que pôle stratégique est douée d’un potentiel quasi nul. Ou plutôt non… l’Europe accroît significativement la puissance du pays membre capable d’en prendre le contrôle, s’il y en a un. Quand ce n’est pas le cas elle ne sert qu’aux industriels/financiers qui brassent du fric en trahissant et les intérêts supérieurs des communautés nationales. L’idée d’une Europe unie n’est que du baratin complètement déconnecté de la réalité géopolitique. De ce point de vue les suisses sont cohérents.
Aider les grecs? La seule chose que nous aidons ce sont les banques exposées. Les citoyens européens sont sur le point de passer une deuxième fois à la caisse… pour les mêmes!
L’ Europe des Traités est bien dans son rôle au contraire: au service des intérêts financiers pour lesquels elle a été historiquement façonnée.
Les mêmes qui pleurent pour un soutien à la Grèce au fond n’en ont strictement rien à faire des grecs: ils ne sont concernés que dans l’exacte mesure où la contagion les menace en tant que nationaux ou alors en tant que les petits intérêts financiers qui leurs sont chers sont en jeu.
Bref… on maquille l’aide aux banques derrière la nécessité prétendument impérieuse de se montrer à la hauteur d’une Europe-pôle de puissance qui n’a aucun chance d’exister dans la réalité (un peu comme les modélisations mathématiques qui servent en ingénierie financière).
La vérité c’est que cela fait des années qu’il est déjà trop tard… et qu’il aurait fallu se détacher de la sphère d’influence atlantiste bien plus tôt. Résultat: nous sommes incapable de mener la guerre du dollar et incapables d’anticiper la mence « agences de notation ». Et nous sommes incapable de prendre le lead sur la Finance!!! Les europeistes sont des stratèges médiocres, qui sacrifient tout à la « paix » et et qui vivent au pays enchanté des bisounours. Comme dit l’autre: ils auront le déshonneur et ils auront la guerre.
HS:
Pendant que j’y suis – on ne sait jamais un islandais nous lit peut être- l’Islande ferait bien de rappeler aux européens et aux anglais qu’ils ont tout intérêt à s’asseoir sur leur dettes s’ils ne veulent pas voir la Chine disposer d’un accès maritime aux ressources enfouies dans l’Arctique. En tout cas ils auront vite le soutien des suédois/norvégiens…
Citation:
« une « punition » (qui) risque de compromettre……. la réussite même du plan de sauvetage qui a été décidé. »
Je pense ceci: Etes-vous bien sûr que ce « plan de sauvetage » vise réellement à sauver quoi que ce soit, que sa « réussite » soit souhaitée, en hauts-lieux ?
Nous commençons tous, sur ce blog, à savoir que la « réussite » en question n’est plus d’actualité…
Je veux dire: Et si « quelque part » avait été programmée une une inexorable chute de la Grèce, suivie par d’autres?
Mon idée c’est que les classes les plus favorisées de nos sociétés, familles de rentiers, grands industriels, dirigeants de pays, riches banquiers et autres bénéficiaires de cette crise, savent que nos sociétés « occidentales » sont irrémédiablement condamnées à terme.
Alors ils ont fait le calcul que « d’ici là », ceux qui auront su profiter des « dérégulations » (c’est le terme pour remplacer « confiscations ») tireront mieux leur épingle du jeu, financièrement.
D’où cet acharnement à « gagner du temps », en prenant de vraies-fausses demi-mesures en trompe l’oeil, qui permettent d’imposer, en fait, la casse progressive (et très rentable pour eux!) du tissu social.
Et quoi de plus profitable, (à terme, évidemment), que de faire main basse sur le gigantesque trésor de nos classes moyennes en Europe, par la quasi-suppression des dépenses à caractère social?
L’exemple américain, avec ses riches-très-très-riches et son absence de couverture sociale pour les moins favorisés, est là pour leur donner raison.
En d’autres termes: « Passez la monnaie! » et « Mort aux pauvres! »…
Les européens ne se sont jamais entendus sur la répartition des subventions (voir la désastreuse gestion de l’affaire polonaise, la PAC,…) ou la gouvernance économique (EADS,…). Alors, quand il s’agit de partager dettes et aides d’urgence dans un paysage économico-financier dévasté…
Finalement, cette Europe de technocrates ploutocrates a cru que les avancées technocratiques – dont l’euro – pouvaient précéder les rapprochements des peuples dont le tempo est infiniment plus lent, mais aussi immensément plus riche et porteur d’avenir.
En ne se cessant de s’en mettre plein les poches, nos eurocrates ont cru nous contraindre à la schlague libérale à la chinoise et pouvoir brader patrimoines et services publics (des ports et aéroports grecs à La Poste et aux autoroutes françaises) à l’encan.
Il fallait beaucoup plus de Arte que de Barroso !
Il fallait -SURTOUT – éviter de donner la désastreuse impression que, derrière tout cela, il n’y avait que du business.
Il fallait associer la jeunesse européenne et parier sur elle.
Il ne fallait pas considérer le travailleur européen comme un fainéant parasite improductif.
Il fallait ouvrir les européens les uns aux autres.
Il fallait bannir tout viol des souverainetés populaires (les référendums remis sur le métier à satiété jusqu’au « bon choix »,…).
Il fallait réaliser que l’union monétaire est l’ultime étape, pas le préalable.
Bref, il fallait s’engager sur le long terme, par petites touches, en gagnant les cœurs.
Il fallait mettre l’homme au centre.
Sur le long terme, ce qui a été fait ne s’effacera pas car une belle idée ne meurt pas si facilement. Mais il faudra reconstruire différemment, après l’inévitable désastre.
I hope they love their children too.
I hope they love their children too.
Si c’est reprendre la chanson de Sting, il ne faut mieux pas faire un tour à Moscou alors,
ville géante entre trés pauvre et trés riche times square à tous les coins de rue, plus capitaliste que les usa today.
Bonjour
Grève générale en Grèce aujourd’hui. Les grecs descendent dans la rue pour exprimer leur mécontentement et exiger que les responsables de la crise payent eux aussi et qu’il faut arrêter avec la corruption au plus haut niveau.
Comment peut-on envisager une relance de l’économie avec une politique d’austérité ?
Les salaires moyens des grecs sont de 700 euros…
Voilà une équation sans solution et la situation est identique pour d’autres pays comme l’Espagne qui avec 20% de chômeurs aura difficile aussi à convaincre que la relance de l’économie est possible dans ces conditions.
Choisir entre le consensus de Washington ou la déclaration de Philadelphie (1944) »that is the question ».C’est choisir entre deux types de sociétés celle qui nous a amené dans le mur et celle qui reste un voeu pieux.
La crise montre la fragilité et le caractère artificiel de l’UE dans la mesure où rien n’a été prévu dans les traités en cas de crise. De plus depuis septembre 2008 on a vu que ce sont les états qui ont été les premiers à réagir en fonction de la crise qui les touchait.
La façon dont l’euro a été conçu est un carcan censé faire converger des économies qui dix ans après restent toujours très divergentes, la réalité se venge avec l’aide des spéculateurs qui ont bien vu la faiblesse intrinsèque de l’euro.
Je pense que, s’il en est encore temps de sauver l’euro, il faut s’inspirer des propositions de Jacques Sapir de le transformer de monnaie unique en monnaie commune. Le site de Marianne2.fr publie les analyses de Jacques Sapir comme Bertrand Renouvin qui sur son blog a exposé en entier les analyses et propositions de Jacques Sapir qui me semblent fort pertinentes.
Je vais réagir en développant autour des thèmes du MONDIALISME et de la DÉMOCRATIE VÉRITABLE.
Je cite l’article : « Il faut agir dans l’urgence, comme en d’autres circonstances, par exemple en temps de guerre. A-t-on le temps de réfléchir quand un ennemi envahit son pays et de dire « formons un groupe de travail » ?
Et je cite le commentaire de « Lisztfr » : « Est-ce que les délocalisations sont néfastes ? oui ».
Je suis d’accord avec l’article et avec le commentaire. Ceci dit quelle est la cause principale de la « crise » économique européenne (ou « occidentale ») ?
En vérité le mondialisme est à l’origine des malheurs européennes (ou « occidentales »). L’ennemi est le mondialisme.
Les lecteurs de ce blog on peut-être déjà lu mes observation sur les liens de causalité entre le mondialisme et le déclin économique européen. Je les poste de nouveau à l’intention de lecteurs nouvellement arrivés ici.
Je tiens à répéter ma conviction car je suis arrivé à la conclusion que tous les autres remèdes (y compris la restructuration des mécanismes financier, l’interdiction de paris sur les prix etc.) seront inefficaces et que la seule solution pour sauver les Européens c’est d’engager une lutte implacable contre le mondialisme.
Mais il faut également reconnaître, comme le constatent dans leurs commentaires « reveil » et « Evrard », que les gouvernements européens n’agissent pas à l’unisson dans la défense des intérêts européens. Je suis persuadé que ce qui manque, aux gouvernants et aux peuples européens, c’est le sentiment d’appartenance à une communauté, ce qui manque c’est l’adhésion à un « nationalisme européen ».
L’Union européenne aurait pu susciter cette adhésion « pro-européenne », s’est à dire ce nationalisme européen, mais ses institutions, telles qu’elles ont été mises en place, ont visé à favoriser le mondialisme. Par ailleurs l’antipathie que suscitent ces institutions vient aussi du fait qu’elles fonctionnent en dehors des principes de la démocratie véritable : les technocrates de la Commission décident des « lois européennes » (directives etc.) qui sont toujours pro-mondialistes, pro-libre-échangistes, et le Parlement ne peut en définitives qu’approuver avec au plus quelques amendements secondaires. Le Parlement n’a pas l’initiative des « lois européennes ». Et de façon générale la démocratie véritable – c’est à dire pour chaque décision politique (les lois et les traités) la mise en application de la volonté de la majorité des citoyens qui se sentent concerné par la question – n’est pas respectée.
Donc pour moi il y a un lien entre ces deux aspects qui ensemble poussent à la décadence de la civilisation européenne : d’un coté LE MONDIALISME qui découle du fait que de l’autre coté les décisions sont prises qui ne répondent pas à la volonté démocratique des citoyens européens, car nous sommes gouvernés par la technocratie qui pense avoir raison contre la volonté des citoyens et qui paradoxalement s’autoproclame « DÉMOCRATIE » alors qu’en vérité elle est une DICTATURE TECHNOCRATIQUE MONDIALISTE.
Je vais donc développer ces deux aspects :
1 – La technocratie oligarchique contre la démocratie véritable
2 – Le mondialisme contre le protectionnisme
1 – LA TECHNOCRATIE OLIGARCHIQUE CONTRE LA DÉMOCRATIE VÉRITABLE
Le mandat électif consenti par le peuple n’est pas un chèque en blanc – en vérité la démocratie véritable, si elle était mise en place, exigerait que les deux conditions qui définissent la démocratie véritable soient respectées :
* La liberté d’opinion doit être garantie : cela signifie que les citoyens sont libres d’exprimer et de propager toutes les opinions quelles qu’elles soient.
* Chaque décision politique doit être conforme aux désirs de la majorité des citoyens qui désirent prendre part à la décision.
Il est certain qu’aucune des deux conditions n’est respectée ni en France ni dans l’Union européenne.
Cette première condition de la démocratie – la liberté d’expression – n’est pas respectée en France et n’est pas non plus respectée dans l’Union européenne : les lois existent qui limitent les sujets sur lesquels les citoyens peuvent publiquement s’exprimer, et même les lois existent qui interdisent totalement d’exprimer certaines opinions.
Les parlementaires des pays de l’Union européenne ont par exemple voté des lois qui figent une interprétation officielle de certains faits historiques et qui prévoient des peines sévères à l’encontre de ceux qui voudraient nuancer ces interprétations. En démocratie on peut décider quelle est l’interprétation officielle de certains faits, mais on ne doit pas interdire la propagation d’autres interprétations de ces faits.
En France et dans l’Union européenne nous vivons dans un système oligarchique qui est au mieux une « pseudo-démocratie » de façade, qui utilise le vocabulaire de démocratie mais qui dans les faits est une oligarchie technocratique.
En démocratie véritable chaque décision politique doit être conforme aux souhaits de la majorité des citoyens qui désirent exprimer leur volonté sur la décision.
Cette deuxième condition de la démocratie n’est pas respectée en France et n’est pas non plus respectée dans l’Union européenne.
Dans le système politique actuel les politiques sont élus, ensuite ils prennent des décisions, écrivent des lois, signent les traités internationaux, engagent des dépenses que des générations futures devront rembourser etc., sans vérifier si la majorité de la population est d’accord avec chacun de leurs actes, et même souvent en sachant que la majorité de la population n’est certainement pas d’accord avec certains de leurs actes.
Si vous souhaitez savoir plus sur la démocratie véritable vous pouvez lire l’article « Où est la démocratie ? ».
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ou-est-la-democratie-53001
2 – LE MONDIALISME CONTRE LE PROTECTIONNISME
Il ne faut pas oublier que « la crise » n’est pas seulement « financière ». On peut même observer que l’aspect « la finance » est la conséquence de l’aspect « le mondialisme ».
La crise que subissent les Européens ne fait que commencer. Le mondialisme, qui crée des conditions de concurrence ouverte avec les continents où les salaires sont 10 fois plus faibles qu’en Europe, fait de plus en plus reposer les budgets des États occidentaux et la consommation occidentale sur le crédit et la précarité des Européens devient endémique. Si on observe comment se propage la déflagration de « la crise » on constate que cette dégradation de la situation économique à cause du mondialisme est l’explosif et les montages financiers plus que hasardeux sont le détonateur. Le détonateur a été activé à partir de 2007 avec l’effondrement des produits financiers reposants sur les crédits immobiliers américains. La crise a démarré dans le domaine financier américain mais elle n’aurait pas eu d’impact en Europe s’il n’y avait eu le contexte mondialiste, si les États étaient souverains, s’ils étaient maîtres chez-eux.
La méga-bombe est remplie par l’explosif qu’est le mondialisme à cause du quel les occidentaux ne peuvent aller que vers l’accroissement fulgurant des endettements ou aller vers la baisse abrupte des revenus et en général des conditions de vie.
Le mondialisme qui nous est imposé, à nous les Européens, contre notre volonté, est la cause principale de notre déclin. La finance immorale a provoqué l’étincelle à partir de laquelle la catastrophe s’accélère.
Et donc en effet, en ce qui concerne la finance – et cela a été abondamment expliqué sur ce blog – il aurait fallu notamment revoir ce principe, qui est immoral et qui a des effets négatifs sur l’économie en général, qui veut que la création monétaire passe obligatoirement par des intermédiaires que sont les banques privées.
Le crédit alloué aux particuliers, aux entreprises et aux États est une activité créatrice de la masse monétaire. C’est un service de même nature que celui de la garantie de l’ordre et de la sécurité (police et justice) et devrait être assuré par des États souverains. Cette activité de crédit ne devrait donc pas être confiée aux structures dont l’objectif est de réaliser des bénéfices financiers. L’octroi du crédit non adossé entièrement aux dépôts des épargnants ne devrait pas être permis aux banques privées.
Ceci en ce qui concerne les aspects financiers de la crise économique.
Car j’insiste qu’il y a deux aspect : les activités de la finance et les activités de l’économie réelle.
L’économie réelle en Europe a été placée dans un contexte mondialiste (le contraire de protectionniste) qui automatiquement conduit vers le déclin sévère de l’Europe.
En ce qui concerne l’aspect de l’économie réelle nous – les Européens – sommes les spectateurs horrifiés de la destruction du tissus économique européen que l’on constate par les délocalisations des emplois vers les autres continents, par le chômage qui augmente, par les conditions de travail qui se dégradent (salaires, sécurité sociale, retraite, temps de travail…). La cause est dans la concurrence des pays émergents qui s’épanouit dans le contexte du mondialisme imposé par les « élites » politiques et intellectuelles.
Le mondialisme est une idéologie et la mondialisation est le processus de la mise en place du système voulu par cette idéologie. Le mondialisme est une idéologie qui veut que les frontières de l’Europe soient ouvertes (pas de droits de douane, import des salariés prêts à accepter des conditions de plus en plus dégradées…) et tant qu’on accepte les règles imposées par le mondialisme on ne pourra être concurrentiel avec les Chinois ou les Indiens ou les Marocains etc. qu’en acceptant de s’aligner avec leurs salaires (très bas), leurs sécurités sociales (très faibles), leurs retraites (très basses) …
Donc en ce qui concerne l’activité de l’économie réelle, il faut instaurer le protectionnisme européen, cohérent, englobant toutes les branches de l’économie, unissant sous les mêmes règles toutes les régions d’Europe. Pour protéger les salariés Européens, il faut déjà commencer par taxer les importation en Europe de tous les produits qu’on est capable de produire en Europe.
Le protectionnisme avec « les mêmes règles dans toutes les régions d’Europe » ça signifie instaurer par exemple un SMIG européen, la même TVA, les mêmes règles d’imposition des entreprises. C’est tout à fait réaliste, ce serait une opération équivalente à la réunification des deux Allemagnes.
La France seule dans un protectionnisme national ne pourrait pas survivre face aux pressions de toutes sortes des « grands » ensembles mondiaux. Il faut une masse, un poids économique, industriel, civilisationnel, pour continuer à exister face aux grandes forces mondiales. L’Europe constitue ce poids et possède un fort potentiel en infrastructures, en structures industrielles, en savoir faire.
La mise en place des accords de coopération étroite avec la Fédération de Russie, qui partage les mêmes valeurs civilisationnelles, et qui dispose d’immenses réserves de matières premières permettrait à cet ensemble européen de vivre en autarcie sans avoir à subir les dictats des autres régions du monde.
Et en attendant la mise en place du protectionnisme européen, tant que les frontières de l’Europe restent ouvertes, les Européens (les États et les particuliers) ne peuvent que s’enfoncer de plus en plus dans l’endettement…
Supposons que l’on trouve une formule magique qui efface du jour au lendemain les dettes des États européens et des particuliers mais que les règles du mondialisme soient maintenues (pas de protectionnisme pan-européen) : quel que soit le système financier mis en place, il suffirait de quelques petites années pour que le mondialisme, qui crée des conditions de concurrence ouverte avec les continents où les salaires sont 10 fois plus faibles qu’en Europe, n’oblige les Européens à choisir entre :
1 – aller vers l’accroissement fulgurant des endettements
ou
2 – aller vers la baisse abrupte des revenus et en général des conditions de vie.
Le premier choix (la vie à crédit pour tenter de se maintenir au même niveau) revient à décaler pour quelques instants l’aboutissement à la deuxième situation (baisse sévère de niveau de vie), à cette différence près qu’en plus les Européens resteront endettés de telle sorte que les générations futures recevront cet endettement en héritage.
Le mondialisme est notre ennemi.
Si vous souhaitez savoir plus sur la nécessaire lutte contre le mondialisme vous pouvez lire l’article « Les Européens doivent instaurer le protectionnisme ».
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-europeens-doivent-instaurer-le-70749
@ jonathan,
On peut être d’accord avec beaucoup de chose parmi ce que vous dites, mais personnellement le mot « nationalisme européen » me fait toutefois penser à « guerre », on peut espérer, dans ce cas, que les bombes allant de la chine au USA passeront au -dessus de notre tête, ou 2° scénario, parfois évoqué ici, il est possible les 2 s’entendent pour se partager les dépouilles, plutôt que nationalisme, je préfèrerait « Fiérté ».
Cordialement,
Je ne partage pas toutes vos opinions. Mais je voudrais mettre l’accent sur un ou deux points qui me paraissent essentiels.
Je suis d’accord avec vous sur les nuisances d’un mondialisme béat censé apporter le bien être à la communauté humaine. D’ailleurs Joseph Stiglitz l’a bien souligné quand il a dénoncé les méfaits du libre échange généralisé. Donc si nous ne voulons pas en arriver à la situation catastrophique que vous prédisez, il faudra bien réviser la conception dominante du libre échange. Autant le libre échange devrait être la règle dans un espace de pays partageant les mêmes valeurs et les mêmes règles fiscales et sociales (ce qui devrait être le cas de l’Union européenne, mais ne l’est pas encore), autant entre des espaces aussi différents que l’Union européenne par les valeurs dominantes et les conditions de la production, il faut organiser l’échange.
Je suis d’accord avec vous sur le fait qu’un protectionnisme français à l’échelle de notre pays n’aurait aucun intérêt et aucune chance d’être efficace et qu’une protection contre les abus du libre échange ne peut se concevoir qu’au niveau européen.
Enfin, je suis d’accord avec vous sur la nécessité d’associer la Fédération de Russie à l’Europe.
Réponse à « hema » :
La véritable démocratie agit dans l’intérêt des citoyens qui forment la communauté et si on donne à cette communauté le nom de « nation » alors la véritable démocratie est obligatoirement nationaliste, si on donne à cette communauté le nom d’« Union européenne » alors la véritable démocratie est obligatoirement européaniste.
Vouloir protéger les intérêts des Européens signifie instaurer le protectionnisme. Mais le protectionnisme est présenté par les cercles gouvernants européens – au niveau des instances européennes comme au niveau des partis politiques qui dominent sur les scènes politiques nationales – comme le mal qu’il faut éliminer à jamais.
En effet, lorsque les citoyens européens demandent que la protection de leurs intérêts devienne la règle dans les orientations politiques européennes, les groupes en position dominante – les politiques de « gauche « et de « droite » qui alternent au pouvoir, les milieux économiques, les médias – cherchent à réprimer ces aspirations protectionnistes et prétendent que le protectionnisme conduit à des conflits armés tels que les a connus l’Europe au milieu du XXème siècle. De façon imagée on peut observer qu’instaurer le protectionnisme européen cela est équivalent à transformer l’Europe en une forteresse défensive, dans le but de défendre tout ce qui caractérise les Européens. Chacun a le droit de se défendre lorsqu’il est agressé. C’est l’agresseur qui est à l’origine de la guerre et non le défenseur. Le protectionnisme et même le nationalisme ne sont pas à l’origine des guerres. La vérité est qu’à l’origine des guerres se trouvent l’expansionnisme ou l’impérialisme. Le mondialisme est un impérialisme qui détruit les souverainetés des peuples européens. La guerre est déjà en cours car cet impérialisme mondialiste est en train de détruire massivement les Européens et leur société.
Bonjour,
A la première lecture, on ne peut qu’être d’accord avec votre analyse, et puis le doute s’installe ici ou là. Voici les miens :
« La création de la monnaie unique et la constitution de la zone euro…. auront été un premier ciment, essentiel, pour l’Europe » :
la lecture des événements survenus depuis sa création, et surtout ses développements récents, interroge sur le bénéfice qu’aurait constitué ce ciment pour les nations qui subissent actuellement un « surcroît de crise ». Il faut donc s’interroger : cette construction est-elle un objectif intermédiaire pour le bien être des populations ou une fin en soi ?
Au fond, la situation actuelle de l’Euro me fait penser à celle de l’armée US en Irak à la fin de l’ère Bush : en partir était impensable , y rester aussi. Terminer l’Euro au milieu des tempêtes monétaires est impensable, le maintenir est épuisant. Le choix n’est plus qu’entre des décisions aux conséquences négatives : cela ne signe pas la pertinence des décisions qui ont été prises de s’y engager.
« Croît-on que les Etats de l’Union Européenne, même les plus puissants, pourront, seuls ou même en constituant un noyau dur à leur botte, faire face à la concurrence, au désir de suprématie, des grands ensembles, en Asie, en Amérique Latine…, qui restructurent le monde » :
il me semble que c’est le point central de toute l’argumentation du « Fédéralisme européen » que vous reprenez : la peur du déclin face à des puissantes émergentes, et somme toute menaçantes. En est-on aussi sûr ? tout d’abord ces blocs n’en sont pas vraiment : l’Asie est tout sauf un bloc politique, le désir de suprématie du Brésil me paraît tout relatif (au moins ne reprenez-vous pas la contradiction des partisans de la mondialisation : ces nouveaux blocs sont menaçants, par conséquent il est désirable de commercer avec eux et de favoriser leur essor….).
On a largement laissé le temps (18 ans depuis Maastricht) aux instances européennes de « parler d’une seule voix ». Cela n’est pas advenu. Vous en déduisez, plus ou moins, « qu’il faut plus d’Europe ». Au fond cela me rappelle (j’espère ne pas vous froisser) une utopie plus ancienne : on disait que si le communisme n’était pas encore advenu, c’était parce qu’on l’avait insuffisamment appliqué, et chaque avatar devenait plus décevant.
« Même si cela oblige à bousculer les traités » :
je me suis efforcé en 2005, à mon modeste niveau d’électeur, de bousculer les traités. Le résultat est connu, sa prise en compte aussi. Il sera désormais difficile de mobiliser les populations au nom de cette construction.
Je ne voudrais pas avoir l’air de revenir sur ce passé pour le plaisir. C’est que, dans la situation actuelle, il convient d’élargir l’éventail des solutions possibles. L’Euro et la « construction européenne » ne sont que des objectifs intermédiaires, et non pas un but en soi.
Pour reprendre l’analogie du début, il convient comme Obama l’a fait pour l’Irak, de renoncer à des dogmes pour sortir du piège. Même si pour cela, on doit momentanément laisser penser à ses adversaires qu’ils ont (un peu) gagné.
parmi les projets européens (1947)
« Légende Réunie à Montreux en août 1947, l’Union européenne des Fédéralistes (UEF) se penche sur le thème de la répartition des pouvoirs entre État membre et Union fédérale dans le domaine économique.
-Extrait du document Répartition des pouvoirs économiques entre l’Union fédérale et les Etats membres (Montreux, 27-31 août 1947)
Suivant ces principes les pouvoirs nécessaires au règlement de toutes les questions économiques susceptibles de diviser les Etats fédérés doivent être remis à l’Union fédérale. Les autres pouvoirs peuvent être laissés aux Etats fédérés.
Sur le plan économique les droits à déléguer à l’union fédérale doivent ainsi être : – le droit de réglementer les conditions monétaires ; – le droit de légiférer en matière de commerce intérieur (c’est-à-dire à l’intérieur de la fédération) et extérieur ; – le droit de légiférer en matière de mouvements de capitaux tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ; – le droit de légiférer en matière de mouvements de population tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ; – le droit de réglementer les conditions de production et de commerce des armements et de l’énergie atomique ; – le droit de réglementer les communications et de fixer les tarifs ; – le droit d’agir sur la répartition des rentes de rareté (rentes foncières et intérêts purs des capitaux) ; – le droit de lever les impôts nécessaires au fonctionnement de l’Union fédérale et l’exécution des grands travaux d’intérêt général ; – le droit de traiter toutes les questions économiques relatives aux groupes associés d’outremer (…) Lire la suite dans ENA
http://www.ena.lu/repartition_pouvoirs_economiques_entre_union_federale_membres_montreux_27_31_aout_1947-010002582.html
Voilà ce que je comprends de votre note : l’échec, – le fiasco du libéralisme – serait celui de l’Europe ! Mais le problème ne vient-il pas des US ? Vous pointez avec justesse les faiblesses de l’UE mais les subprime, CDOs et autres produits « sophistiqués » ne sont-ils pas américains ? Paul Jorion et François Leclerc nous expliquent à longueur d’articles ici même que ce sont les banques, le système bancaire, qui sont en cause aussi. Pourquoi pointer l’UE ainsi ? Mettre tout cela dans le même sac n’éclaircit pas le débat je pense.
L’échec ne vient pas de l’Europe, mais l’Europe est en première ligne parmi les zones et pays du monde touchés même si les principales dérives coupables du système se sont produites aux Etats-Unis. On peut ajouter que la plupart des gouvernements et les eurocrates de Bruxelles sont tombés dans le panneau et ont adopté les concepts de l’ultralibéralisme. Maintenant, il faut nous sauver et nous ne pouvons pas le faire seuls.
Ce qui s’est passé aux Etats-Unis s’est passé en Espagne aussi : Une augmentation du prix de l’immobilier de 15% par an durant 10 ans.
Les espagnols étaient les européens qui consacraient la plus grosse partie de leur salaire à acheter de l’immobilier mais comme les salaires n’augmentaient pas proportionnellement à l’augmentation du prix de l’immobilier, il fallait bien que ça s’arrête un jour.
Aujourd’hui plus personne n’est en mesure d’acheter de l’immobilier et ceux qui ont perdu leur emploi (20% de chômeurs en Espagne) sont contraints d’essayer de revendre…
En matière de spéculation immobilière, les Pays-Bas sont également très bien placés …