Billet invité.
PREMIERS ENSEIGNEMENTS D’UN SAUVETAGE BÂCLE
Sans attendre les deux dernières étapes formelles du sauvetage financier de la Grèce, la réunion des chefs d’Etat et de gouvernements et la décision du FMI, de premiers enseignements peuvent être tirés de cette crise européenne, qui ne fait que commencer.
1. Ce premier épisode à démontré combien les gouvernements et les autorités européennes étaient peu préparés, ainsi que les difficultés extrêmes qu’ils ont rencontré pour réagir. Il n’est pas certain que les uns et les autres en ont même tiré les leçons, rien en effet n’en témoigne aujourd’hui à la lecture des déclarations des uns et des autres.
2. La crise grecque a mis en évidence que la fragilité de la zone euro ne résultait pas uniquement de l’importance de la dette publique, que l’Allemagne a fortement contribué à dramatiser, mais également de la forte interconnexion des banques européennes, qui ont assuré le financement d’une très grande partie de celle-ci grâce aux liquidités de la BCE dans la dernière période. On a constaté que l’effet domino dont on redoutait qu’il intervienne d’un pays à l’autre, résultant de brutales augmentations successives des taux obligataires, a été secondaire par rapport à celui qui a menacé les banques. En tout cas à ce jour. Ce n’est pas pour rien qu’une partie du plan qui a été décidé pour la Grèce va être consacré à aider ses banques.
3. En raison de son importance, 110 milliards d’euros prévus sur trois ans, le plan de sauvetage grec est difficilement reconductible, si d’aventure un second pays de la zone euro devait être à son tour aidé en raison des attaques dont il serait l’objet. Cela a comme conséquence qu’une pression maximum va être mise sur ces pays, afin qu’ils n’y prêtent pas le flanc. Une ligne de défense qui est dérisoire si l’on admet que les tensions extrêmes qui sont constatées sur le marché de la dette souveraine ne résultent pas du niveau atteint par la dette publique, mais de l’impérieuse nécessité que les Etats laissent la place aux établissements financiers, afin que ces derniers puissent en priorité se financer, à des taux redevenus beaucoup plus bas. Car tous les marchés obligataires communiquent de ce point de vue entre eux, ce sont les mêmes qui y investissent. Rien, pour l’instant, ne semble avoir été engagé par les gouvernements et autorités européennes afin de mettre au point un nouveau dispositif, qui aurait vocation à être permanent et pourrait être activé très rapidement. Cela les condamne à nouveau aux risques de l’improvisation et aux dérapages.
4. L’Europe va donc vivre désormais avec le syndrome grec. Celui de la répétition au détriment d’ un autre pays de ce qui vient d’arriver à la Grèce, comme celui d’un rebondissement de la crise en Grèce elle-même. Car il est largement reconnu que le plan de sauvetage, ainsi que les conditions draconiennes dont il est assorti, résultent d’un compromis politique qui pèche par son total absence de réalisme. Réaliser 30 milliards d’économie en trois ans dans le contexte d’une économie dont il est reconnu qu’elle va sombrer dans la récession (chute de -4% du PIB prévue dès cette année) n’est pas spécialement plausible, non compte tenu des réactions imprévisibles des Grecs à qui il est demandé de très importants sacrifices.
5. Toute l’Europe résonne déjà d’un même discours, qui monte en puissance, dont les mots clés sont rigueur, austérité et sacrifice. Aux pays de la zone euro va bientôt se joindre le Royaume-Uni, le cap de ses élections du 6 mai passé. Les plans qui sont annoncés – lorsque c’est le cas – ne sont généralement pas encore appliqués et n’ont pas encore produit leur effets : nous n’en sommes qu’au stade des promesses. Contrairement à tant d’autres, celles-ci semblent destinées à être tenues. A quel prix et suscitant quelles réactions ? Colère et résignation sont à cet égard les deux autres mots-clé, sans encore savoir ce qui l’emportera des deux. Pour l’instant, la grogne a l’avantage dans les commentaires, mais….
6. Une dérisoire tentative est actuellement improvisée, visant à faire participer les établissements financiers au plan de sauvetage de la Grèce, initiée par le gouvernement allemand. Son caractère symbolique, au mieux, aura du mal à dissimuler que ce sont des fonds publics qui sont à nouveau mis à contribution dans l’urgence, afin de régler une croissance de la dette publique dont la soudaineté peut difficilement être mise au débit de la folie dépensière des Etats en faveur de leurs administrés, sauf à reconnaître qu’elle a pour origine la crise financière elle-même.
7. La position de l’Allemagne va être déterminante pour la suite des événements. Les premières réactions d’Angela Merkel ne sont de ce point de vue pas encourageantes. Elle n’a été capable que de renouveler ses menaces d’instaurer des sanctions pour les pays qui ne respecteraient pas le pacte de stabilité (la règle des plafonds de 3% du PIB pour le déficit et de 60% de celui-ci pour la dette), alors que celle-ci n’est plus respectée par tous les plus grands pays de la zone euro et que rien ne permet de garantir qu’il leur sera possible de le faire dans les années à venir. Cette crispation correspond à une totale absence de vision stratégique, qui n’est d’ailleurs pas le privilège de l’Allemagne.
121 réponses à “L’actualité de la crise, premiers enseignements d’un sauvetage bâclé, par François Leclerc”
Un regard
http://phz.in/2578
L’Allemagne aux commandes de l’Euro, joue sa crédibilité. Il est de plus en plus difficile de ne pas admettre que le traité de Maastricht est aberrant. Or c’est l’Allemagne qui en a dicté le contenu mot pour mot. Normal qu’elle se crispe.
Le problème institutionnel reste toutefois entier. Le traité existe toujours bel et bien même si les critères de Maastricht ne sont plus respectés. Le peu de commentaire que cette situation suicite jusqu’ici est étonnant.
Qui de suffisamment de poids pour être écouté osera le permier dénoncer enfin ce traité débile et implicitement renverser la main-mise germanique sur l’Euro ? Ou faudra-t-il attendre que Merkel préfère détruire la monnaie unique pour tout le monde plutôt que de décider d’elle-même d’en sortir, elle et elle seule ?
En politique on a tendance à parler de « sauvetage » dès que l’intention de « faire quelquechose » a été exprimée.
De sauvetage, pour l’instant, en Gréce il n’y a pas. On pourra commencer à parler « d’aide ponctuelle » quand les premiers chèques arriveront sur le bureau du ministre de l’économie, peut être dans 10 jours. On a longuement expliqué ici les raisons de l’impéritie générale et partagée des gouvernants européens dans cette affaire.
On a rarement lu ici ou ailleurs les « véritables » raisons de l’orage sur la grèce plutôt que sur l’Irlande ou le Portugal, ou la belgique. On a pas entendu, non plus, le son de cloche des partenaires autres qu’européen de la Grèce, au premier rang desquels la Russie et les Emirats.
Sur D&E (http://demetentreprises.wordpress.com/) nous publierons demain une note qui dévoile les dessous ignorés de cette affaire.
Ce n’est pas un plan de sauvetage comme le disent les medias, c’est un plan de derive deficitaire.
Emprunter aux banques pour preter a la Grece pour qu’elle puisse rembourser les banques.
Plan irréaliste quoique…
Je m’explique, que demande la Grèce, pouvoir emprunter pour rembourser les échéances arrivant à terme, qui sont les prêteurs de ces fonds arrivant à échéance : les banques Européennes…
En fait qu’est ce que ce plan, demander aux banques européennes de finalement rééchelonner les échéances avec cette fois-ci la garantie des états européens…
Pas d’argent qui sort in finé, juste un transfert de responsabilité avec un petit plus cette fois-ci, les banques françaises qui étaient engagées fortement vont voir leur part diminuer au détriment des autres pays européens…
Reste quand même que c’est une fois de plus repousser le problème à demain, je ne vois pas comment la Grèce pourra réussir ce pari de rembourser un jour sa dette, bref c’est reporter la crise à dans 2 ou 3 ans, une fois de plus on se défile et on reporte le pb à demain…
Reste que cela fait 30 ans qu’on reporte le problème à demain et ce me semble n’est pas loin le moment où on ne pourra plus reporter… mais aujourd’hui c’est aujourd’hui et demain est un autre jour comme le dit si bien M. Leclerc…
un graphique passionnant paru ce WE dans le New York Times et montrant les interactions européennes. Quand on voit que l’Italie doit 511 milliards de dollars à la France, soit l’équivalent de la totalité de la dette grecque et de la dette portugaise, on ne peut que prier très fort:
http://www.nytimes.com/interactive/2010/05/02/weekinreview/02marsh.html?ref=global
@jmax
Très intéressant en effet, je vois qu’on est dans tous les bons coups, je comprends pourquoi la France a un affichage très « solidaire ».
Prenons les quatre pays qui devraient prêter le plus à la Grèce :
– 1- L’Allemagne devrait prêter à la Grèce 27,92 % du prêt total, soit 22 milliards 336 millions d’euros.
– 2- La France devrait prêter à la Grèce 20,97 % du prêt total, soit 16 milliards 776 millions d’euros.
Vous avez bien lu : la France devrait prêter à la Grèce 16 milliards 776 millions d’euros.
– 3- L’Italie devrait prêter 18,42 % du prêt total, soit 14 milliards 736 millions d’euros.
– 4- L’Espagne devrait prêter 12,24 % du prêt total, soit 9 milliards 792 millions d’euros.
Les Etats européens vont maintenant emprunter sur les marchés internationaux. Ensuite, ils vont re-prêter ces sommes à la Grèce. Enfin, ils ne reverront jamais ces sommes car la Grèce ne pourra jamais les rembourser.
Au moins, nous mourrons noyés à l’intérieur du Titanic … mais nous mourrons noyés tous ensemble.
C’est ça, la solidarité.
Quand le Titanic « ZONE EURO » coule, personne ne doit rejoindre les canots de sauvetage.
Tout le monde doit prendre un seau, descendre dans la cale, et écoper.
C’est ça, la solidarité.
Nous mourrons tous dans le Titanic, mais ensemble.
Ce n’est qu’un au-revoir, mes frères…
L’idée c’est de dessouder le pont supérieur en espérant qu’il va flotter…
Eh bien voilà, la vieille chambre à air qu’est notre système va avoir droit à une nouvelle rustine…inutile car l’air passera par un autre trou.
Comment ne pas voir qu’il est nécessaire de mettre en place avec courage et fermeté un nouveau, même si des efforts sont indispensables (efforts pas sacrifices car le but sera l’amélioration effective de l’existence…).
Ceux qui profitent de la crise sont ceux qui l’ont provoqués, les possédants avides (financiers et autres) nourris d’un libéral égoïsme.
Le CNR avait su élaborer un programme, que les gouvernants de 1945 avaient appliqués malgré la ruine du pays. Serions nous incapables de faire aussi bien dans une situation, différentes peut-être, mais 1000 fois meilleure….
Oui mais à l’époque les requins des affaires et de la finance faisaient profil bas.
Trop s’étaient en effet compromis avec les nazis ou les fascistes et le parti communiste
faisait encore recette. Il leur aura fallu juste un peu plus de 30 ans ( les 30 glorieuses) pour redresser la tête et prendre leur revanche en mettant en place un système, qui est en passe de balayer toutes
les décisions du CNR. Ils ont il est vrai sacrément été aidé au niveau idéologique par
l’effondrement de L’URSS, et la mise au grand jour des horreurs du goulag.
bj
@ f. leclerc : concernant le point 6 et l’implication des éts financiers, peut on y voir un appel à une renégociation de la dette grecque qu’ils ont en portefeuille ?
La BCE vient de se joindre au plan de sauvetage en annonçant, sans même attendre sa toute proche réunion de jeudi, qu’elle acceptait en garantie de ses prêts aux banques tous les titres de la dette grecque, nouveaux ou existants, quelle que soit leur notation financière.
C’est un premier pas vers une reconsidération des limites dans lesquelles elle doit inscrire son activité, puisque cela revient à indirectement financer sans limite la dette grecque et à ne plus tenir compte des notations des agences.
Cela a également comme conséquence que la BCE, comme ses consoeurs, accueille officiellement des actifs susceptibles de voir leur valeur encore chuter sur les marchés.
et si les banques privées sont nationalisées et que les états en suprriment les dettes privées ?
Les nouveaux propriétaires des banques, les Etats, devront alors renflouer celles-ci en empruntant sur les marchés ! A moins que la BCE accepte les titres obligataires ayant subit une décote (ou de valeur nulle) et prête aux banques à leur valeur nominale.
Je ne n’avais pas lu votre commentaire avant de poster le mien en bas…
En effet, c’est ce qu’ils vont faire.
Cela fait depuis le début de la « crise » grecque que j’écris que l’Europe va devoir truander comme tous les autres pays (et surtout anglo-saxons) pour sauver les truands officiels que sont les banques.
Ne lui restera plus qu’à acheter sa propre dette pour se mettre à égalité par rapport à eux.
Pragmatisme…
Mais bon. Vu la montagne gigantesque de dette mondiale, que peut-on faire d’autre..???
Le pouvoir de l’argent est trop fort.
Au bout du bout, le FMI devrait aussi être obligé de sponsoriser des pays bien plus gros. Dette oblige. Et de se racheter sa propre dette.
Et on s’étonne que de plus en plus de zones économiques veuillent vivre en autarcie..??? Y’a de quoi.
Je dois commencer par annoncer que je ne suis pas économiste.
Pour m’étonner ensuite que même F.Leclerc, dont j’attends impatiemment toutes les analyses, ne s’attarde pas sur le fonctionnement actuel du système de financement des Etats?
Pourquoi, sinon au nom du dogme libéral, les Etats doivent ils uniquement se financer auprès des établissements financiers privés? N’est ce pas là la cause principale de leur faillite actuelle?
J’ai lu récemment que l’INSEE avait publié une étude comparative de l’évolution de nos finances depuis ce « décret Pompidolien » (1973?). Celle ci indiquait que si l’ancien système était encore en place, donc la création de monnaie, gratuite, par les banques centrales, l’Etat Français aurait actuellement 100 milliards dans ses caisses. A comparer avec nos 1150 milliards de déficit.
Il me semble que « changer le système », cela devrait commencer par changer cela? Tout le reste, n’est, selon moi, qu’écran de fumée.
Mais n’étant pas du tout économiste, je m’essaie juste au bon sens …
Je partage l’avis d’Alain. Personne évoque la possibilité de monétiser les déficits. ON parle de renouveau de la pensée économique mais il semble que certains dogmes seront plus difficiles à abattre que d’autres…
Vous n’avez pas tort de faire appel au bon sens, car ce n’est pas ce qui est le plus partagé dans les rangs des économistes !
En l’occurence, il a été fait à plusieurs reprises référence à cette étrange situation qui veut que les banques empruntent à taux quasi-nul auprès de la BCE (1%) et que les gouvernements sont soumis pour le faire à la loi du marché.
Mais c’est toujours utile de le rappeler, en effet. Comme cela serait intéressant de donner les références (le lien?) de l’étude de l’INSEE à laquelle vous faites référence.
Bonjour,
Est-ce une erreur dans le commentaire de François?
Faut-il lire:
« les BANQUES empruntent à taux quasi-nul auprès de la BCE (1%) et que les gouvernements sont soumis pour le faire à la loi du marché. »
au lieu de:
« les Etats empruntent à taux quasi-nul auprès de la BCE (1%) et que les gouvernements sont soumis pour le faire à la loi du marché. « ?
@F.L
Merci de votre commentaire.
Je n’ai pas le lien de l’INSEE, je reprenais un commentaire lu dans un autre blog(AgoraVox).
(Mr K) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/crise-grecque-le-coq-accuse-l-ane-74293
Il me semble cependant primordial d’insister sur cette « vaste tromperie » qui a consisté à confier aux banques privées le monopole de création du crédit.
Si ces chiffres sont exacts, sans ces intérêts, les comptes des Etats seraient dans le vert.
Toujours dans cette hypothèse, ce serait LA REFORME d’importance et urgente pour sauver nos sociétés du chaos (?).
Ce sont les banques qui empruntent auprès de la BCE.
Le décret date de 1972.
@Alain, A. et François,
Merci pour la question, (et pour la réponse) je suis aussi très intéressé pour avoir le lien avec l’étude INSEE, ça me semble être un bon sujet de discussion avec un élu (par exemple) et sans aucunement renier l’intérêt de l’interdiction des paris, c’est assez assez facile à comprendre, donc à expliquer à tout un chacun.
Cordialement
@ FL :
Pas réussi à trouver la source (INSEE) mais j’ai effectivement trouvé un commentaire qui parlait de cette étude :
« Un calcul de l’INSEE a dressé un comparatif de ce que serait la dette de l’Etat en 2006 si l’ancien système (avant 1973) n’était pas tombé et avec le nouveau système (après 1973). Pour les mêmes emprunts et les mêmes remboursements :
L’ancien système, si il était toujours en place, la dette de l’Etat serait nulle, et il y aurait environ 100 milliards d’euro en positif dans les caisses.
Nouveau système (le systeme actuel) : La dette en 2006 était d’environ 1150 milliards d’euro avec environ 45 milliards d’euro d’intérêt par an.
L’Etat a payé depuis 1973 environ 1200 milliards d’euro d’intérêt. En fait, il ne fait que rembourser les intérêts. Les finances publiques ne permettent pas de rembourser le capital. Si l’on fait le bilan des finances publiques en France, on s’aperçoit que ce qui nous met dans le rouge, ce sont les intérêts de la dette. Le système est très pervers, il ne permet pas de rembourser le capital et oblige l’Etat a emprunter plus pour rembourser.
Ce que nous coûtent les intérêts de cette dette par an, est environ équivalent a l’impôt sur le revenu de tous les ménages français. »
http://monlibe.liberation.fr/membre/bdu51/commentaires
C’est donc qu’une étude de l’INSEE existe (puisque l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours … existe). 🙂
Corrigé. Ah, les lapsus …
Merci à Zebu pour ce lien, je le trouve intéressant. Je me permets de retranscrire une partie, et de noter que la dette française est un phénomène récent (fin des années 1970, si je me rappelle bien):
//Avant 1973, la France empruntait régulièrement à sa banque centrale (la Banque de France) pour permettre a l’Etat d’investir dans des infrastructures d’interet général (auto-routes, hôpitaux, écoles…). La Banque de France créait par exemple 1 milliard de francs (toujours a partir de rien) et cela sans intérêt puisque la Banque de France appartient a l’Etat. L’Etat remboursait le milliard emprunté et l’argent qui avait été créé, était ensuite détruit par la Banque de France (monnaie scripturale). Le temps de l’emprunt, il y avait 1 milliard de francs en plus en circulation. Le fonctionnement permettait a l’Etat d’anticiper ses besoins futurs et cela sans avoir a augmenter les taxes et impôts. Mais les banques commerciales qui avaient déjà le quasi monopole de la création de l’argent scriptural (pret aux particuliers et aux entreprises) en voulaient encore plus, et voyaient d’un mauvais oeil que l’Etat ait le contrôle sur l’économie du pays. Le lobby très puissants des banques commerciales, après des années de lutte acharnée contre Charles De Gaulle pour interdire à l’Etat de recourir à la Banque de France pour financer ses investissements, réussit son coup après son départ de l’Elysée avec l’aide de son successeur (G.Pompidou). Au passage, notons que Georges Pompidou a été à 2 reprises directeur général de la Banque Rothschild. //
@Salva,
Les banques empruntent à la BCE (environ 1%) et prêtent aux Etats (entre 3,5 et ….10%).
Si j’ai juste, est ce que personne n’est « étonné » ?
N’est ce pas là, la réforme essentielle, qui priverait le système financier de son omnipotence et toute puissance?
@tous, surtout à François
Je me pose la question de la justification officielle de cet état de fait.
Serait ce que l’on pense que les états sont irresponsables par nature, et que si il y a de l’argent pas cher, ils vont le gaspiller?
Serait ce, à l’inverse, que les institutions bancaires privées, étant dotées à priori de la vertu inhérente au marché, ne peuvent qu’agir de façon responsable en utilisant leurs gains.
Si c’est le cas, je souhaiterais pouvoir voter pour le prochain patron de GOLDMAN SACHS.
Bonjour,
Quand j’additionne tout bêtement les intérêts payés par l’État français depuis 1998 (source senat.fr), j’obtiens la somme de 500 milliards d’euros environ. Si on cumule les vingt années précédentes, j’imagine qu’on doit s’approcher des 1000 milliards mais encore faudrait-il le chiffrer correctement.
Il me semble fondamental de retracer l’impact des intérêts composés sur la dette publique afin de posséder un argument tangible contre l’idéologie dominante.
Bien amicalement.
Bonjour Hema,
//Serait ce que l’on pense que les états sont irresponsables par nature, et que si il y a de l’argent pas cher, ils vont le gaspiller?//
C’est ce que les gens « responsables » (les économistes, les vrais) rabachent. Si on laissait, d’après eux, l’Etat s’endetter auprès de la banque centrale à 1 ou 0%, l’Etat deviendrait « Dieu sur Terre » et les choses se passeraient (forcement) mal. J’avais un jour demandé, sur un blog de Gardiens du Temple, pourquoi ne serait-ce pas l’Etat à prêter aux banques commerciales à un taux directeur définit par l’Etat. On m’a traité d’hérétique.
@ FL, @ tous :
Cherchez plus, je crois avoir trouvé la source. Elle provient des études réalisées par A-J Holbecq et Ph. Derudder, sur la base de données INSEE, et qui en ont tiré un livre.
A priori donc, pas d’ours en vu (lol) … Mais on peut lancer un ‘Aidezthon’, afin que les ‘experts’ en finance de ce site se lancent dans une estimation encore plus top de leurs estimations.
Il serait nécessaire par exemple de pouvoir ‘retracer’ l’accumulation de la dette publique depuis 1973 jusqu’en 1980, date à laquelle commence les estimations des deux auteurs.
On retrouve leurs calculs un peu partout sur le net, y compris sur des sites internet dont l’objet unique est de parler de la dette publique.
@ FL : qu’en pensez-vous ? C’est des ‘créationnistes’ monétaires.
Il est pour moi évident que ce concept de prêt par l’intermédiaire des banques privées sert uniquement les intérêts des banques, alors qu’il paupérise les Etats.
Et je suis d’accord avec les commentaires précédents pour dire que changer cela est al priorité des priorités.
@ric
Merci de votre réponse, c’est bien ce que j’avais cru comprendre.
Pour moi l’économie est une découverte récente, et ce qu’on y trouve est proprement extraordinaire:
On nous demande donc de voter pour des gouvernements qui sont jugés irresponsables (par qui déjà???), lesquels gouvernements ne sont pas contrôlés par les instances qui devraient le faire, et quand un jour, on découvre qu’il manque de l’argent, on se trouve fort dépourvu, mais rassurons nous, « dans la tourmente, les valeurs bancaires résistent bien » entend t’on tout les matins à la radio.
Vraiment extraordinaire!
Je crois effectivement que ce « foutoir » va pas perdurer très longtemps en l’état.
Je ne manque pas une occasion de signaler que la création monétaire par la banque centrale permettrait sans doute se sortir de la crise dans un premier temps, le second consistant en une restructuration drastique du secteur financier. Il faut faire circuler cette idée le plus possible. Il est évident que s’appuyer sur des chiffrages comme celui qui est commenté ici serait plus que profitable…
C’est le même mécanisme qui à été éprouvé avec succès pour le crédit revolving et disons,plus généralement la question du sur-endettement des particulier.
Le calcul est simple, il est plus profitable dans le temps d’encaisser les intérêts d’une dette qui ne fait que croitre, que d’attendre sagement le remboursement du capital. C’est un peut le principe du servage, on ne peut s’affranchir de son maître.
Le graphique du lien de jmax est instructif et il donne envie d’en savoir plus en intégrant la France et l’Allemagne dans le graphe.
Je ne comprends pas vraiment toutes les articles et messages. Vous avez dénoncé le manque de solidarité vis à vis de la Grèce et maintenant qu’elle pointe son nez vous critiquez.
Est ce que une crise économique majeure est évitable et comment ?
Sinon c’est du blabla et tant pis s’il faut y aller car le plus tôt sera le mieux pour partir sur de nouvelles bases.
Ce n’est le principe d’une mutualisation de la dette publique qui est critiqué, ce sont les conditions dans lesquelles elle intervient comme les contreparties qu’elle implique ! Ainsi que le fait qu’elle n’augure en rien d’une réappréciation de la stratégie européenne, qui sera de toute manière inévitable.
D’un côté, ça bâcle et ça accélère la débâcle,
et d’un autre côté :
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5004
ou encore :
http://www.agirensemblecontrelechomage.org/spip.php?article1871
Ce plan de sauvetage de la Grèce est d’abord un plan de sauvetage des banques françaises et allemandes. Les sommes versées par les contribuables européens serviront à rembourser les instituations financières à l’arrivée à l’échéance de leurs emprunts au mois de mai et dans les mois qui vont suivre. On rappellera que la dette grèce est considérée comme spéculative et qu’on estime que moins de 50% des sommes prêtées seront finalement remboursées.
Ensuite ce plan, est un plan de sauvetage de la monnaie unique car on interdit à un pays de sortir de la zone Euro afin d’éviter un sérieux précédent et une contagion. Pourtant, la crise argentine de 1998-2002 a montré que fixer le taux de change de sa monnaie à une autre monnaie est une catastrophe quand des ajustements sont rendus nécessaires. Les plans de rigueur en Argentine n’ont fait qu’entrer le pays dans le cercle vicieux de la récession et de la déflation alors que la sortie rapide de l’Euro pourrait laisser espérer une reprise économique rapide de l’économie grecque dans les mois qui viennent.
Nos têtes d’oeuf qui nous gouvernent croient-ils enfin qu’on peut arrêter la mer avec des sacs de sable ? Je crois que la réponse est OUI.
Il n’y a en effet, à terme, que deux solutions: soit l’éclatement de la zone euro, soit une réorientation stratégique d’ensemble de la politique européenne. Nous sommes au milieu du gué.
Vous dites :
5. Toute l’Europe résonne déjà d’un même discours, qui monte en puissance, dont les mots clés sont rigueur, austérité et sacrifice. Aux pays de la zone euro va bientôt se joindre le Royaume-Uni.
—————
je rajoute « qui aura peut-être besoin du FMI ». Et quand viendra le tour des USA, alors là je doute fort qu’il soit possible de les aider. D’ou mon pessimisme !
Je me souviens en 2006, lorsque quelques uns prédisaient la crise actuelle, les « contemplatifs béats » criaient à la paranoia, au défaitisme et j’en passe. J’ai l’impression que cette fois c’est une crise monnétaire qui est devant nous, tout comme la crise financière et économique l’était en son temps, et quelle sera bien plus grave que la crise fiancière. Alors ? SVP ! Dites-moi tout !
Vous pourriez ajouter le Japon ! La crise de la dette publique va effectivement déboucher, faute de pouvoir être résorbée, non seulement vers une crise sociale, mais également vers une remise en cause accélérée du système monétaire.
D’une manière ou d’une autre, il ne sera pas possible d’échapper à une mise à plat de la crise et à la reconfiguration d’éléments fondamentaux constitutifs du dysfonctionnement du système, avec au passage remise à zéro de certains compteurs.
@ Fr. Leclerc
Vous écrivez : « Vous pourriez ajouter le Japon ! » Or, j’ai cru comprendre que si l’on ne parlait pas de la dette (abyssale ! 200% du PIB, sauf erreur de ma part) du Japon, c’est parce qu’elle est japono-japonaise : détenue pour la presque-totalité par des institutions ou des personnes privées japonaises. (Je ne sais plus où j’ai lu cette information…)
Pourriez-vous développer à propos du Japon ?
Merci.
J’en ai parlé, mais très brièvement; je vous suggère de lire dans The Economist:
http://www.economist.com/business-finance/displaystory.cfm?story_id=16035790
ainsi que:
http://www.economist.com/displayStory.cfm?story_id=15867844
@ François Leclerc
Merci !
Nous venons d’entrer dans une phase où la dette de la zone euro est désormais mutualisée. Sans s’en rendre compte, les européens deviennent désormais solidaires les uns des autres.
Un nouveau mécanisme est né: Quand un pays de la zone ne peut plus emprunter sur les marchés mondiaux/privés, comme la Grèce aujourd’hui, il se tournera vers ses partenaires européens, énoncera le plan de rigueur le plus spartiate de son histoire nationale en échange duquel il recevra des aides internationales (prêts bilatéraux et IMF). Angela Merkel dans le Bild am Sonntag vient d’inciter le Portugal et l’Espagne à épargner dès maintenant.
Ce mécanisme est très fragile car il est soumis à la volonté politique des dirigeants de la zone euro. Il ne s’agit après tout que d’aides internationales sans vrai cadre institutionnel. Le moindre soubresaut national d’un Parlement qui refuse de ratifier l’accord, la saisine d’une Cour constitutionnelle, le refus d’un dirigeant aux tendances nationaliste qui rêve de voir l’Europe couler et le jeu est fini. Game over!
Un véritable « anesthésiste-réanimateur européen » auquel il faudra sans doute faire à nouveau appel très bientôt.
Le mécanisme est d’autant plus simpliste et de courte vue qu’il ne repose que sur une seule solution miracle: La rigueur. Cette recette est directement issue du FMI et a toujours été couronnée d’échecs patents, notamment l’Argentine. La note pour la Grèce s’avère être particulièrement salée. En plus du premier paquet de mesures viennent s’ajouter le gel des salaires et des pensions dans le secteur public, une hausse de la TVA, une hausse des taxes sur le tabac et l’alcool, une taxe spéciale sur les entreprises les plus rentables, la réduction des investissements publics, la libéralisation totale du marché de l’énergie et un assouplissement légal pour licencier les employés.
A moins d’instaurer une nouvelle STASI pour contrôler chaque grec, le résultat de cette politique est prévisible: une plongée dans la récession, l’explosion du marché noir et une très forte instabilité sociale.
On peut naturellement rêver de ce qu’il faudrait faire mais politiquement si difficile à mettre en oeuvre. L’interdiction des Credit Default Swaps quand il s’agit d’un risque qui ne vous concerne pas directement. Une agence de notation européenne indépendante, idée que Michel Barnier a lancée récemment. Une politique économique d’envergure européenne, avec des pôles de compétitivité régionaux plus dévéloppés et des spécialisations stratégiques. Le tout doté d’un budget fédéral bien plus important pour mettre en oeuvre toutes ces belles idées.
Si seulement…
elle était déjà mutualisée. Quand l’Italie doit 511 milliards de $ à la France (cf graphique du NY Times), soit 20% e la consommation des ménages français, comment penser qu’on n’est pas connecté et que le défaut de paiement de l’un n’affectera pas l’autre ?
Si seulement… nous n’étions pas en période de crise mondiale…
Dire que l’Allemagne n’a pas de vision stratégique est faux: elle veut un « remodelage « de la zone euro consistant à se séparer des « »pays du Club Med ».Ils n’ont accepté au départ les pays du sud qu’à contre-coeur et savaient fort bien que les « pays du Club Med » ne pourraient s’en tenir en longue période aux critères de Maastricht.Les Allemands son tout sauf des imbéciles.Se faisaient-ils beaucoup d’illusions sur l’euro-zone, on peut en douter, l’objectif pour eux était la création d’un « euro-mark ».
Merci.
C’est ce que j’écris depuis des lustres sur ce blog. La France se cachant derrière l’Allemagne tout en approuvant ce re-modellage d’une Europe restreinte comme elle aurait dû rester depuis 15 ans. Ce passage sera douloureux, mais nécessaire pour tous.
Le retour à la normal et au pragmatisme .. çà a du bon
Je pense que F. Leclerc fait allusion à la balance commerciale allemande, thème qu’on retrouve de plus en plus dans les analyses ces jours derniers: Comment l’Allemagne va-t-elle maintenir son niveau d’exportations, fondement de ses performances économiques, si par ailleurs elle exige de ses clients qu’ils stoppent leurs dépenses?
Ici ce n’est pas tant le cas grec qui inquiète d’ailleurs que le cas français, dont on a tout lieu de penser qu’il s’agira du prochain épisode de la crise, une fois que les PIGS auront été rincés.
Autre variation sur le même thème, comment imaginer que l’Europe toute entière calque son modèle économique sur celui de l’Allemagne, alors que celle-ci exporte essentiellement à l’intérieur de l’Europe? Sans pays importateurs, comment les exportateurs pourraient-ils survivre?
Le modèle économique de l’Allemagne, une croissance reposant sur les exportations (pour très une large part au sein de la zone euro ou de l’Union européenne), est dans tous les cas de figure atteint.
Les débats sur la configuration de la zone euro sont dépassés, y revenir est une illusion.
Ce qui est en cause, c’est d’abord la récession qui menace l’Europe, et qui pourrait s’y installer. Accompagnée d’une déflation à la japonaise, qui menace le monde occidental dans son ensemble.
On ne peut pas comprendre la crise européenne actuelle en utilisant les vieilles clés du nationalisme européen et l’opposition entre les intérêts des pays entre eux. L’interconnexion des économies (pour ne pas parler de la finance) est, depuis le temps, une réalité qui impose de réfléchir à cette échelle globale.
De la même manière, les tirades vengeresses sur les Chinois ou les Américains, opposés aux Européens ne prennent pas en compte une très puissante et distordue réalité qui est solidement installée: la mondialisation.
Pour le meilleur et pour le pire, il nous est imposé de sortir de ses schémas pour comprendre les mécanismes de la crise, comme pour leur trouver des solutions.
Les Allemands comme les Français sont les premiers à avoir abandonné les critères de Maastricht …
ils n’ont respecté ni leurs engagement nationaux ni leur propre traité international (il n’y a que des traités internationaux, donc entre Nations indépendantes, dans cette soi-disant « Union » au budget grotesque de 1% … un bouc émissaire tellement pratique pour les politiciens de ce club d’endettés irresponsables !)
2003/09/03 Jean-Pierre Raffarin se paye l’Europe. Dans les Landes, il balaye les mises en garde de Bruxelles. Il avait tiré le premier, jeudi soir sur TF1, en lançant un quasi-défi aux partenaires européens : «Mon premier devoir, proclamait-il, ce n’est pas d’aller rendre des équations comptables et de faire des problèmes de mathématiques pour que tel ou tel bureau dans tel ou tel pays soit satisfait.»
Ces pays se moquent de leurs engagements, nationaux comme européens … 30 ans de promesses et d’engagement de réduction de la dette en France … par exemple.
2009/10/30 Jacques Attali: le déficit doit être détruit avant qu’il nous détruise.
http://www.slate.fr/story/12355/jacques-attali-le-deficit-doit-etre-detruit-avant-quil-nous-detruise
Il faut le répéter sans cesse, à toute occasion, parce que nul ne l’entend et nul ne comprend que ce déficit est devenu, depuis 1993, une folie suicidaire …
Bonjour.
Un appel aux (nombreuses) compétences qui se manifestent ici :
Quels sont les scénarios imaginables après le « sauvetage » de la Grèce?
Comment la zone euro peut-elle durablement fonctionner avec une économie de « basse pression salariale » (mais quand même moins basse qu’en Chine ou en Inde), sans augmentation du recours au crédit, et avec les frontières grand ouvertes?
Merci d’avance.
Elle ne peut pas fonctionner !
la combinaison de ces deux liens:
http://revenuminimum.blogspot.com/
http://ecodistributive.chez-alice.fr/
A force de tirer le fil rouge de Paul, nos pelotes maigrissent à vue d’oeil, et vive la fin de ces imbroglios financiers sans valeurs, la preuve par la démonstration arrive, il aurait mieux fallu la provoquer que de la subir, subir n’est jamais bien agréable.
La grève des chômeurs sur un plateau :
http://www.actuchomage.org/
désolé, j’insiste
http://www.dailymotion.com/video/xd1jp8_c-l-histoire-de-la-greve-du-3-mai-a_news
L’Euro à 1,3245 ce matin … un coup dans l’eau. Personne n’est calmé.
Espérons qu’il va continuer à descendre jusque 1,20 🙂
Il me vient à l’esprit en lisant votre billet l’allégorie de l’épée de Damoclès.
Denys de Syracuse (le tyran, sans doute, de Platon dans ‘La Politique’ et ‘La République’) échange sa place lors d’un banquet avec Damoclès, orfèvre, qui louait la chance qu’avait Denys. En levant la tête, Damoclès se rend compte qu’une épée est suspendue à un fil au-dessus de sa tête.
Denys de Syracuse, ce sont ‘les marchés’. Ils régnaient déjà en tyran et avaient une cours où les courtisans devaient les flatter.
Damoclès, c’est le peuple, le roi des orfèvres, « l’artisan de l’or », celui qui transforme le soleil, le pouvoir et le divin, en lui donnant forme.
Le banquet en question, c’est la crise de la dette, où ‘les marchés’ font une orgie, un festin de dépenses publiques.
Lors de cette crise, les marchés échangent leur place avec le peuple (dans la légende, pendant un an mais en fait ad vitaem) : de coupables potentiels, les marchés deviennent les juges tenant l’épée et le peuple la victime désignée.
L’épée de Damoclès, c’est la dette placée par les marchés au-dessus de la tête du peuple .
Pour redevenir libre, le peuple doit se libérer de cette épée suspendue au-dessus de sa tête par les tyrans avant que de se débarrasser des tyrans eux-mêmes.
Soir en répudiant la dette, en faisant défaut sur la dette publique (totalement ou partiellement) ou par une mise en faillite coordonnée des banques (actifs pourris et dette publique détenue par ces banques), soit en accédant à la création monétaire (permettant, par le biais d’un crédit quasi gratuit octroyé par la BCE, de rembourser le capital dû).
D’autres solutions ?
Dessiner l’allégorie, peut-être …
On peut observer également que Goldman S n’est pas inquiété pour son rôle de conseiller en dissimulation auprès du gouvernement Grec. En France, M Borloo lui a concédé (ainsi qu’à Morgan) une curieuse liberté sur la commercialisation du gaz alors qu’aux USA la méga banque commence à être mise sur la sellette au plan judiciaire.
il n’y a pas que GS qui a des pb avec les fonds voir ci dessous
PLAINTE COMMUNE DE 35 FONDS AMERICAINS CONTRE PORSCHE
Hier, 18 fonds d’investissement américains ont rejoint un recours collectif contre Porsche, portant à 35 le nombre total de plaignants. En effet, suite à la tentative, l’an dernier, de Porsche de reprendre Volkswagen, des fonds d’investissement américains se sont regoupés pour porter plainte contre Porsche et deux de ses anciens dirigeants, Wendelin Wiedeking (alors président) et Holger Härter (ancien responsable financier). Ils sont accusés d’avoir manipulé le cours des actions Volkswagen.
Porsche aurait utilisé un type d’option particulier, pour lequel la loi allemande n’impose pas de révéler les transactions en cours, ce qui aurait permis de dissimuler la participation réelle de Porsche dans son concurrent. A cause de cette manoeuvre, les plaignants auraient subi d’importantes pertes et réclament donc des dommages et intérêts, à hauteur de 140 millions d’euros. Cependant, le montant total des futures plaintes qui pourraient émerger si l’affaire américaine créait un précédent pourrait se chiffrer à plusieurs milliards d’euros. (FINANCIAL TIMES DEUTSCHLAND, SPIEGEL, SUDDEUTSCHE ZEITUNG 29/4/10, FINANCIAL TIMES 30/4/10)
finalement cela donne des idées à d’autres …..
Ce qui est navrant dans cette saga, c’est que les états continuent de se plier au diktat des marchés, donc des banques. Il serait pourtant facile de s’en extraire et d’inverser les rôles. Quand un état a besoin de moyens pour financer ses dépenses, en temps normaux, c’est lui qui fixe les conditions de ses emprunts et selon le mode de placement (vente directe ou par adjudication) récolte les fonds souhaités au meilleur prix du moment.
Ensuite, ce sont les investisseurs sur le marché qui s’échangent ces emprunts au taux qu’ils conviennent entre eux. Ce sont donc eux qui actuellement déterminent le niveau des taux d’intérêt et, a fortiori, les conditions des futurs emprunts d’état. Le drame grec actuel se joue donc ici.
Or, il suffirait aux différents états de participer eux-mêmes au jeu du marché afin de le stabiliser, de le réguler. En Allemagne, près de 10% du montant récolté par un emprunt est destiné à cet effet.
Donc, au lieu de promettre une enveloppe que personne ne possède, l’Union aurait mieux fait de convenir un budget d’intervention sur les marchés et de créer un fonds à cet effet. Ce fonds serait fourni par les états membres qui lui confieraient une partie de leurs emprunts émis. Il pourrait alors vendre des emprunt français, allemands ou autres pour acheter du grec, du portugais, de l’espagnol ou de l’italien afin d’en stabiliser les prix. Les états recouvreraient de cette façon leur mainmise sur la formation des prix de leurs emprunts.
Et, bien sûr, compléter ce système par la méthode du fixing qui garantit la formation d’un prix nettement plus équitable que celui qui se réalise en continu, l’empêchant actuellement de se sortir de la spirale baissière dans laquelle il est prisonnier.
Enfin, c’est une piste. Il n’y a pas que la critique qui vaille. Avançons de temps à autre des solutions plausibles et, somme toute, aisées à mettre en place. Nos dirigeants et leurs conseillers semblent fâcheusement à court d’inspiration, non ?
Deux remarques :
1- L’UE, ou au moins, l’Eurozone va-t-elle connaître une phase de déflation masquée par la hausse des prix du baril de brut et des matières premières ? C’est ce que pense Jacques Lecacheux qui écrit dans Alternatives Economiques. Ce phénomène sera accompagné de l’effet FIscher : plus on se désendette, plus la dette reste élevée. Le poids des annuités va diminuer, mais les ressources de l’Etat grec vont diminuer encore plus si bien que le poids de la dette publique dans le budget de la Grèce ne baissera que très faiblement, voire ne baissera pas du tout.
2- Le problème monétaire de la zone €. On connaît la relation Chine-USA : le yuan est maintenu à un niveau de parité qui lui est favorable afin d’accroître les parts d’exportation de la Chine vers les Etats-Unis. Ces derniers demandent une revalorisation de la monnaie chinoise afin de diminuer leur déficit extérieur. La même relation se retrouve entre l’Allemagne et les autres partenaires de la zone €. La monnaie unique rend impossible aux partenaires de l’Allemagne, qui partagent avec elle l’€, de dévaluer leur monnaie afin de rétablir leur balance commerciale. Il en résulte que les partenaires de l’Allemagne se désindustrialisent au profit de cette dernière qui maintient ses coûts salariaux bas.
Austérité, austérité…pas pour tout le monde,
Malgré leur mines d’enterrement, le staff Européen ne déborde pas d’annonce en matière de réduction de budget pour les milliers de chargés de mission, les élus, leurs hotels, voyages, hotels, restaurants étoilés et palais en tout genre….
bonjour,
j’ai une question très pratico-pratique pour me permettre de comprendre un peu plus les enjeux de la dette Grecque …. qui la possède et dans quelles proportions.
quelqu’un peut il me donner cette information ou un lien vers un site sur ce sujet.
merci !
copiez/collez dans la fenêtre de votre navigateur : cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=52279
Un petit dessin….
http://www.nytimes.com/interactive/2010/05/02/weekinreview/02marsh.html?ref=global
Sur BFM hier soir j’ai écouté Jean-Luc Mélenchon s’exprimer sur les sujets sensibles comme la Grèce et les retraites. C’était du Mélenchon puissance 3 qui laisse les journalistes scootchés et nous change quelque peu des discours unitaires entendus sur la plupart des autres médias.
Il n’a pas tout juste mais il y a des vérités et des chiffres qu’il est bon d’entendre. En prime c’est plaisant à suivre bien que sa conclusion concernant la suite des opérations pour laquelle il espère se tromper n’est pas rose.
Même mon épouse qui est plus que saturée des discours politiciens était séduite par le pragmatisme des propos et qui surtout défendent le travail et la classe laborieuse plus que le capital.
http://www.bfmtv.com/video-infos-actualite/detail/jean-luc-melenchon-1ere-partie-3924106/
http://www.bfmtv.com/video-infos-actualite/detail/jean-luc-melenchon-2eme-partie-3924114/
Voir également le duel Mélanchon-Touati sur le site d’arrêtsurimage.net. Les extrêmes accouchent parfois d’idées qui font réfléchir.
La France, Argentine n°2 ?
L’état Français a bradé le patrimoine de ses administrés pour payer des dettes exponentielles.
http://www.terrefuture.fr/2207/la-france-en-faillite-argentine-en-2010
Pour se conformer aux exigences de la Banque centrale, du Pacte de Stabilité et du droit européen de la concurrence, les gouvernements successifs ont littéralement bradé le patrimoine public français, en moyenne à la moitié de sa valeur. Selon la quatrième de couverture de “La grande braderie du patrimoine public des Français”, il aura fallu à Jean Roux 4000 heures de travail pour regrouper, sur cinq ans, 20.000 articles de presse et publications économiques et financières… Ce livre, à partir de faits avérés et publiés, est le premier à mettre en perspective et à décrire la gigantesque « Opération Publique d’Achat » sur le patrimoine public des Français, et ce, au profit des grandes sociétés multinationales et des fonds de pensions américains.
En 2006, la dépossession porte sur plus de 500 milliards d’euros d’actifs : grandes sociétés nationales, transports aériens et ferroviaires, aéroports et réseaux autoroutiers, bâtiments publics, foncier domanial, patrimoine historique et artistique, musées nationaux, industries de la Défense, stock d’or de la Banque de France…
La privatisation sournoise du système public de protection sociale et de retraites, l’abandon à la spéculation anarchique du domaine public et du littoral, la privatisation rampante de l’eau, de l’image, de l’espace… sont également étudiés, ainsi que les techniques financières de dépossession et les montages sophistiqués sur fond de laxisme et de démission. L’auteur estime utile le rôle des syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, SUD, CGC, etc.) pour la défense du service public et de l’emploi et contre les délocalisations et la désindustrialisation imposées par Bruxelles.
Après avoir décrit l’évolution des paramètres clés, qui, en dix ans (1989-1999), ont conduit l’Argentine à la cessation de paiement, l’auteur étudie l’évolution de ces mêmes paramètres pour la France et annonce le risque d’une faillite en chaîne des budgets publics à l’horizon 2010 : État, caisses de protection sociale et de retraites, collectivités locales !
En vingt ans ˆ la double décennie PS/UMP ˆ la dette de l’État français aura augmenté de 1 000 milliards d’euros (période 1986-2007, prévision). Le cumul des braderies en cours et de l’augmentation de la dette de l’État représente le chiffre effarant de 1 500 milliards d’euros dilapidés… de quoi offrir au peuple français un patrimoine équivalent à 10 millions de logements neufs, de 150 000 euros chacun (1 million de francs).
La France n’est pas le seul pays européen concerné. Mais la richesse historique considérable de son patrimoine et ses atouts économiques, géographiques, culturels, donnent à ce gâchis sans précédent dans son histoire une dimension toute particulière… existentielle.
À la vitesse de 1 milliard d’euros par semaine pour le budget de l’État, cumulé avec 1 milliard d’euros de déficit par mois pour les budgets sociaux, le peuple français, désinformé et inconscient, marche vers « la finale argentine », autrement dit vers l’abîme.
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« La grande braderie du patrimoine public des Français » de Jean Roux, livre paru en 2006
Ce que nous rapporte Jean Roux est si effarant qu’on a peine le croire. Les privatisations opérées en France depuis 1987 auraient été faites, en moyenne à la moitié de la valeur des entreprises: la plus grande spoliation du patrimoine public depuis la vente des biens nationaux. Elles ont rapporté de 1984 à 2002 au total 90 milliards • à l’Etat ; elles auraient dû lui en rapporter deux fois plus.
Tout cela est énorme. Que faut-il en penser ? Jean Roux est un homme sérieux : commissaire aux comptes, financier international et historien, lauréat du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, il a dépouillé pendant cinq ans toutes les informations et commentaires de la presse économique et les rapports officiels sur les privatisations. Ses sources sont donc publiques. Il n’a pas de préjugés politiques apparent et en tous les cas ne remet jamais en cause les privatisations dans leur principe. C’est un homme simplement soucieux de la gestion du patrimoine public, de notre patrimoine.
On est d’ailleurs loin en la matière d’un clivage gauche droite : la gauche entre 1997 et 2002 ( gouvernement Jospin) a privatisé davantage ( 50 milliards d’•) en cinq ans que les trois gouvernements de droite qui l’avaient précédée en dix ans ( 40 milliards • ), et dans des conditions généralement plus douteuses.
En 1980, le secteur productif public représentait 1 088 000 salariés ; en 1984, soit après la grande vague des nationalisations Mitterrand, il passe à 1 762 000 salariés ( 16 % du secteur productif, 17 % du CA, 40 % des immobilisations). Après ce pic historique vient la décrue : il ne représente plus que 1 132 000 salariés en 2003, moins encore aujourd’hui. Il est passé de 10,5 % de l ‘emploi productif en 1984, à 5, 3 % en 2000.
L’estimation d’un rabais global de 50 % est une moyenne entre des opérations relativement convenables et des cessions d’actifs publics particulièrement scabreuses. Parmi celles-ci , on citera le cas du BRGM qui vend en 1993 pour 788 millions de F un patrimoine minier estimé ultérieurement à 12 milliards de F ou encore celui de la SFP cédée pour 4,5 milliards • en 2001 , un montant que la profession cinématographique française dans sa totalité qualifia de scandaleuse, une opération intervenue après que l’Etat, obligeant les chaînes de télévision à acheter les programmes hors du secteur public, lui eut coupé les ailes. Comment ne pas évoquer aussi la cession en 2001 des Autoroutes du Sud de la France qui permettent à l’acheteur final de réaliser en 2005, et cela sans le moindre risque, une marge brute d’exploitation de 65 % ! L’Aérospatiale elle-même a été cédée à un prix que l’on estime généralement très sous-évalué.
Aux privatisations d’entreprises proprement dites, s’ajoutent la cession du patrimoine immobilier de l’Etat ou des entreprises publiques, souvent en « bloc » , c’est-à-dire avec des rabais de 50 % : appartements ou bureaux de la Banque de France, de la SNCF, d’EDF, du Crédit lyonnais ou encore la cession d’une partie du stock d’or de la banque de France , « fausse bonne idée de Nicolas Sarkozy » (La Tribune 18 /11/04) , à un moment où tout laisse supposer que l’or est durablement à la hausse.
A cela s’ajoutent différentes techniques dont l’effet est aussi la réduction du patrimoine public : externalisation ( on en a vu les effets fâcheux dans l’affaire du Clémenceau) , titrisation etc.
Au chapitre de la gabegie de l’Etat et de la légèreté de sa gestion au cours des dernières années, Jean Roux décrit aussi les effets dévastateurs de l’affaire du Crédit lyonnais ( 1 milliard • au moins pour la seule affaire Executive Life : on dira à juste titre que ces erreurs là sont l’effet de la nationalisation, mais cela ne justifie pas que l’on privatise n’importe comment ), la légèreté de la gestion de France-Télécom , qui a fait cadeau de 11 milliards • à sa filiale allemande Mobicom ( dont 8 milliards sont revenus à l’Etat allemand par le biais de la vente d’une licence finalement inutile !).
Malgré les recettes des privatisations, les années 1980, 1990 et 2000 voient l’endettement public français croître de manière considérable. La dette publique était en 1969 de 15 milliards • , soit 14 % du PIB, en 1981 de 75 milliards (20 % du PIB ), en 1986 de 180 milliards (30 % du PIB ) , fin 2003 de 1000 milliards • (60 %du PIB ) , début 2006 de 1120 milliards • (66, 4 %du PIB) , soit 18000 • par habitant et bien davantage par famille, dont plus de 50 % sont détenus par des institutions étrangères. Et rien ne laisse à ce jour prévoir que la dérive de la dépense publique ( 5 milliards • par mois de déficit ) puisse être enrayée.
Non seulement l’Etat s’est appauvri ( 807 milliards d’actifs en 1980, 290 milliards en 2002 selon le rapport Pébereau ) sans que cela ait un véritable impact sur les finances publiques mais la politique menée a largement favorisé la mainmise de capitaux étrangers sur l’ économie française. On connaît la malheureuse prise de contrôle de Péchiney par Alcan, prélude à son démantèlement : il a été donné à l’auteur de cet article d’assister au spectacle obscène de la remise, sous les applaudissements de la fine fleur de la finance française, du « prix de la meilleure fusion-acquisition de l’année » au PDG d’Alcan. Mais qui sait que la politique fiscale a pour effet de favoriser cette prise de contrôle ? Un décret de 1993 pris par Nicolas Sarkozy, ministre du budget, exonère de tout impôt les dividendes versés à des fonds de pension étrangers tout en leur maintenant l’ avoir fiscal ( dispositif auquel un accord franco-britannique ajoute des avantages supplémentaires). Selon une estimation du Conseil national des impôts, là où le dividende versé est de 100, l’investisseur national reçoit 54, le fonds de pension 100 et s’il est anglais, 145 !
Mais de quoi faut-il encore s’étonner quand on voit fin 2005 le gouvernement français appuyer une action d’une mystérieuse société basée à Jersey contre Etamet dont le principal actionnaire est l’Etat français, cette action conduisant à déposséder cette dernière au bénéfice de la société étrangère d’un des principaux gisements de nickel de Nouvelle Calédonie ! Ceux qui agissent ainsi ne commettent pas seulement un crime vis-à-vis des intérêts français, ils ridiculisent notre pays face à la communauté financière internationale !
Les intérêts étrangers qui profitent des privatisations au rabais sont souvent des fonds de pension américains ( propriétaires par exemple de 43 % d’EADS ) . Autrement dit , alors que l’avenir des retraites n’est pas assuré en France, l’Etat français subventionne les retraités américains ! Cela n’est d’ailleurs pas propre à la France : ce qui se passe dans notre pays s’inscrit dans une politique de prédation de dimension mondiale.
On sait comment la Commission européenne a systématiquement encouragé la politique de privatisation, notamment en permettant cette aberration comptable : prendre en compte les recettes de privatisations dans le budget de fonctionnement de l’Etat, ce qui permet une réduction optique du déficit .
On sait moins comment, malgré le coup de semonce du 29 mai 2005, cette politique s’est aggravée, en particulier par la cession de ce qui restait d’ autoroutes publiques à vil prix. Le projet en cours de discussion de cession de GDF à Suez va dans le même sens. Les sociétés qui ne sont pas encore privatisées, les grands services publics comme EDF, GDF, SNCF, La Poste, sont en réalité les proies les plus juteuses : jouissant d’un monopole durable , ils présentent une sécurité pour l’investisseur bien plus grande que les actifs proprement industriels, surtout s’ils sont acquis au rabais.
Ce panorama affligeant nous interdit désormais de considérer de haut des pays comme la Russie ou certains pays d’Amérique latine où les privatisations ont été l’occasion d’un pillage généralisé du patrimoine public, générant des fortunes aussi rapides qu’illégitimes : il n’est pas certain qu’en définitive, nous ayons fait beaucoup mieux. Il est décidément bien difficile dans un pays comme la France de trouver les marques du vrai libéralisme responsable, respectueux des deniers publics et par là distinct de la recherche effrénée du profit , de la pure et simple corruption ( que l’on devine dans la pénombre des pratiques que dénonce Jean Roux ) et de l’irresponsabilité technocratique.
L’auteur prédit à la France une faillite à la mode argentine pour les toutes prochaines années : cette prédiction est à prendre au sérieux. On lui reprochera en revanche d’entretenir quelques illusions sur les syndicats, seuls défenseurs à son gré du patrimoine public : il semble ignorer que ceux-ci, trop souvent serrés de près par les procédures judiciaires, n’opèrent qu’une mobilisation de façade contre les pratiques qu’il dénonce : leur discrétion dans l’affaire Suez-GDF est stupéfiante. De même Jean Roux apparaît bien naïf quand il s’imagine que les élus locaux sont plus vertueux que les politiques nationaux ! Sur le plan formel, on lui reprochera seulement d’avoir exagérément élargi son sujet ( prédation de l’environnement, gaspillages sociaux, exode des Ë›uvres d’art etc.), ce qui peut affaiblir la crédibilité de son ouvrage qui demeure néanmoins une mine de renseignements.
Voilà au total un travail sérieux et courageux : sa large diffusion est souhaitable : que ces faits scabreux soient connus nous paraît le préalable au redressement des moeurs qui seul peut sauver notre pays du désastre annoncé.
Roland Hureaux
Et, dernièrement, la vente à des sociétés privées des barrages français.
Hors, les barrages ont la fonction essentielle de fournir lors des pics de consommation hivernaux…
Pensez-vous que l’électricité va rester au même prix..???
L’auteur que vous citez aurait par ailleurs dû remonter en 92-93…
Lorsque Monsieur Balladur, premier Ministre, a fait signer aux députés un accord commercial de 500 pages et 2500 pages d’annexes sur la privation de tous les secteurs publics sauf l’armée, la justice et la police…
Les députés ont eu 1,5 jours pour l’étudier…
ybabel @
Excellente intervention !
La France mérite les hommes politiques qu’elle a et qui depuis 30 ans bradent son patrimoine par ‘couardise’ mais surtout par intérêt personnel. De la petite cuisine chacun dans son petit coin.
Vae victis ! à un population qui n’est plus une nation.
Seule note d’espoir: quand le fond de l’infamie sera atteint, alors des français se redresseront pour faire le sacrifice de leur vie matérielle.
Très important, considérable.
Merci d’ avoir trouver cette info.
Les conséquences seront sans doute
noyées dans le bruit de fond d’une
crise interminable.
Marginalement, c’est aussi la preuve
que nul besoin d’agiter la théorie
du complot.
Merci pour ces infos. L’objectif de l’école de Chicago et de feu Milton Friedman se concrétise ,malheureusement, avec le concours de la classe politique actuelle.
En fait le même mouvement d’appropriation des entreprises d’état par les mafias qui a eu lieu en Russie lors de l’éclatement de l’URSS… donc en occident c’est les privatisations (avec la bénédiction de nos dirigeant politiques).
Depuis 20 ou 30 années il y a eu un recul invraisemblable du statut des citoyens ( comme membres d’une nation dotée d’un état ) vis à vis des puissance d’interêts privés. Cette crise en cours est un formidable révélateur pour ceux qui n’avaient rien vu venir … on tombe de haut.
J’espére que les dirigeants seront taper du poing, faire comprendre les enjeux aux populations et relever la tête devant les diktats des entreprises privés.
Mme Lagarde fait du trempoline :
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/05/03/crise-grecque-un-tremplin-pour-l-europe-selon-christine-lagarde_1345784_3214.html#xtor=RSS-3234
« Paris assume sa part du plan d’aide européen, sans « prêter à des conditions super attractives, pour ne pas encourager le vice ». »
Et surtout, pas super attractives pour ne pas permettre à la Grèce de VRAIMENT s’en sortir.
Et puis un tournevis sans vice, c’est plutôt inutile, non ?
On ne pourra plus serrer le vice alors …
« Ils n’ont pas fourni de chiffres faux, raconté des fariboles sur les déficits ». » : surtout que concernant les dits chiffres faux et les fariboles, Mme Lagarde ET M. Sarkozy, en tant que ministres des finances et participant à l’Ecofin (et recevant les rapports d’Eurostat), ils ne datent pas d’hier mais bien de … 2004 !!
Concernant les fariboles, Mme Lagarde a donc une longueur d’avance sur les grecs …
@ François
« Cela a comme conséquence qu’une pression maximum va être mise sur ces pays, afin qu’ils n’y prêtent pas le flan. »
Sauf chez Danone (et encore, qui préfère le vendre), on prête plutôt le flanc.
Merci, corrigé, j’en flageole !
Formidable article, François Leclerc, comme si souvent !
Votre poste qui résume tellement bien ce que tous les autres médias ne disent pas !
En somme, ce que vous nous dites aujourd’hui confirme une fois de plus une sorte de « course à l’abîme » des pays européens, dans une étrange alliance des gouvernements et des banques. Il illustre aussi et surtout que, contrairement à ce que de trop nombreux participants à ce blog croient, la situation hélas ne changera que lorsque et uniquement les peuples se révolteront. Et tout autre initiative et projet est malheureusement vain. Tout ce qu’on peut souhaiter c’est que vous, M. Leclerc, et quelques autres, puissent continuer à nous éclairer pour que les consciences se réveillent. C’est cela votre formidable contribution.
Monsieur Leclerc, c’est la première fois que j’interviens sur ce blog. Je tenais particulièrement à vous dire ceci :
Monsieur Leclerc, je vous lis très régulièrement depuis vos premières interventions sur le blog de Paul Jorion, je voulais vous dire que c’est toujours avec le même intérêt passionné que je goûte vos propos.
Je ne voudrais pas vous accabler de louanges, ce n’est pas le lieu ; mais une telle acuité d’analyse, d’une telle ampleur du regard, et tout cela, avec le moins d’a priori idéologiques possibles, on ne le trouve plus dans aucun média institutionnel de notre pays. Et je dirais qu’à ce titre, vous mériteriez de diriger un grand média papier de référence, qu’il n’est même pas besoin de nommer ici, tant celui-ci fait défaut actuellement.
Je ne sais pas si, sur ce blog, quelqu’un a déjà proposé de pouvoir rassembler l’ensemble de vos postes pour en faire une publication. Cette idée me tiens très à cœur, et j’invite ici tous ceux qui la partage à vous le faire savoir : à n’en pas douter, vous resterez, cher François Leclerc, comme un des meilleurs chroniqueurs de notre crise.
Tout ce que nous pouvons souhaiter, nous, vos lecteurs assidus, c’est que vous ne vous découragiez pas ; que vous restiez accroché envers et contre tout, à la proue.
Une chose est sûre, ce que vous éveillez par vos écrits ne peut que porter ses fruits. Vous me donnez l’espoir.
Pour que vous puissiez apprécier la teneur de ce message, je vous dois de vous dire un peu qui je suis. Enseignant en littérature, à la retraite, j’ai mené parallèlement à ma vie professionnelle, une activité politique conséquente. Militant et cadre dans un mouvement local écologiste et alternatif, puis adjoint au maire dans une grande ville de France (après une période « post soixante-huitarde » diverse et agitée). J’ai par ailleurs une culture historique assez conséquente, étant spécialiste des intellectuels d’Europe centrale réfugiés en France, dans l’entre-deux guerres (cette culture sert beaucoup aujourd’hui !). Par contre, j’avoue une faiblesse en matière d’analyse économique (ce à quoi votre lecture quotidienne est en train de fortement remédier).
Je ne peux toutefois pas hélas beaucoup participer à votre blog car, outre que je ne domine pas assez votre discipline, je suis atteint d’un syndrome neurologique grave qui m’empêche d’écrire par moi-même.
Je vous renouvelle donc ma gratitude et mes encouragements.
Je vous remercie de votre post (pardon au prof. de littérature), qui me gêne et me touche beaucoup à la fois !
Tout à fait d’accord.
Je ne suis ni économiste ni financier. Mais le peu que j’ai vraiment compris ce qui nous arrive, c’est avec vous, Mr Leclerc et avec Mr Jorion, que le l’ai compris.
Vos interprétations sont remarquables de lucidité et de clarté.
Et je les répercute souvent à mon entourage.
Du fond du coeur, trés sincèrement, merci à vous et à Paul Jorion.
« dans une étrange alliance des gouvernements et des banques »….
Etrange… Est le mot.
Et le plus drôle est que sur les chèques est marqué en minuscule (prenez une loupe et vérifiez sur les petits traits horizontaux ou obliques) la phrase :
« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble. Elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. »
SOLIDARITE…. elle est belle la solidarité des banquiers….
en gros
« Sauvez moi et après démerdez vous »
sinon bien sûr
je suis d’accord avec l’article de Mr Suchod….
Je suis avec intérêt vos articles (François Leclerc)
et vraiment je vous remercie pour tout ce travail
@ F. Suchod :
y a un truc qui peut être fait si vous êtes motivé, c’est de proposer à François Leclerc de collationner ses chroniques (terrienne) de la crise dans un livre et de proposer une souscription à ‘x’ €.
C’est ce que j’ai fais pour un DVD sur ‘Chomsky & Cie’ avec »Là-bas si j’y suis » et ‘Les Mutins de Pangée’ :
http://www.lesmutins.org/chomskyetcompagnie/?p=1
Bon, j’ai attendu des plombes pour avoir le droit d’obtenir le DVD en question (un an je crois) mais au moins la prod avait les sous pour produire … avant.
M. Leclerc, un commentaire ?
Une chronique de l’actualité me semble avoir comme intérêt d’être lue en temps réel.
@ FL :
Ah, argument imparable …
SAUF que.
A rebours, vous pourriez nous écrire une ‘Chronique d’une crise annoncée’, digne d’un Gabriel Garcia Marquez.
Bon, c’est pour quand la souscription, là … ? 🙂