Billet invité
Aujourd’hui toutes les sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production sont comme abasourdies par une fantastique accumulation d’absurdités criantes. Nous sommes entrés dans une période de régression sociale et historique ubuesque, et il faudrait être inconscient ou malhonnête pour s’en réjouir.
La liberté despotique des mouvements de capitaux détruit des secteurs entiers de la production et l’économie mondiale s’est transformée en casino planétaire. La règle d’or du capitalisme a toujours été, dès la première moitié du XIXe siècle, la minimisation des coûts pour un maximum de profits, ce qui impliquait logiquement les salaires les plus bas pour une productivité la plus haute possible. Ce sont des luttes politiques et sociales qui ont contrecarré cette tendance, en imposant des augmentations de salaires et des réductions de la durée du travail, ce qui a créé des marchés intérieurs énormes et évité ainsi au système d’être noyé dans sa propre production. Le capitalisme ne conduit pas spontanément vers un équilibre, mais plutôt vers une alternance de phases d’expansion — la fameuse expansion économique — et de contraction — les non moins fameuses crises économiques.
Les nouvelles politiques d’interventions de l’Etat dans l’économie, dès 1933 aux Etats-Unis, pour une meilleure répartition du produit social, ont été rageusement combattues par l’establishment capitaliste, bancaire et académique. Pendant longtemps les patrons ont proclamé qu’on ne pouvait pas augmenter les salaires et réduire le temps de travail sans entraîner la faillite de leur entreprise et celle de la société tout entière ; et ils ont toujours trouvé des économistes pour leur donner raison. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale qu’augmentations des salaires et régulation étatique ont été acceptées par le patronat, ce qui a entraîné la phase la plus longue d’expansion capitaliste : les « Trente Glorieuses ».
Dès les années 1980, cet équilibre entre le capital et le travail a été détruit par une offensive néo-libérale (Thatcher, Reagan) qui s’est étendue à toute la planète. Cette contre-révolution réactionnaire a permis un retour insensé au « libéralisme » sauvage, qui a profité aux grandes firmes de l’industrie et de la finance. Par ailleurs, la monstruosité devenue évidente des régimes soi-disant socialistes et réellement totalitaires (ce n’était pas la dictature du prolétariat, mais la dictature sur le prolétariat…) a discrédité pour longtemps l’idée même d’émancipation sociale. L’imaginaire capitaliste a triomphé.
A tremper sans vergogne dans les eaux glacées du calcul égoïste, les décideurs ont perdu toute lucidité. Ils ont ainsi éliminé les quelques garde-fous que 150 ans de luttes avaient réussi à leur imposer. Les firmes transnationales, la spéculation financière et même les mafias au sens strict du terme mettent à sac la planète sans aucune retenue. Ici il faudrait accepter de se serrer la ceinture pour être concurrentiels. Les élites dirigeantes se goinfrent de manière décomplexée, en expliquant doctement à la population médusée qu’elle vit au-dessus de ses moyens. Aucune « flexibilité » du travail dans nos vieux pays industrialisés ne pourra résister à la concurrence de la main-d’œuvre « à bas coût » (comme ils disent) de pays qui contiennent un réservoir inépuisable de force de travail. Des centaines de millions de pauvres sont mobilisés brutalement dans un processus d’industrialisation forcenée. Et là-bas comme ici, ce sont des hommes que l’on traite comme quantité négligeable, c’est notre Terre patrie et ses habitants que l’on épuise toujours plus.
Toujours plus, toujours plus … mais toujours plus de quoi ? Plus d’intelligence et de sensibilité dans nos rapports sociaux ? Plus de beauté dans nos vies ? Non. Le superflu prolifère, alors que le minimum vital n’est même pas toujours là, et que l’essentiel manque. Plus de téléviseurs extra-plats, plus d’ordinateurs individuels, plus de téléphones portables. C’est avec des hochets qu’on mène les hommes. « Nulle part il n’existe d’adulte, maître de sa vie, et la jeunesse, le changement de ce qui existe, n’est aucunement la propriété de ces hommes qui sont maintenant jeunes, mais celle du système économique, le dynamisme du capitalisme. Ce sont des choses qui règnent et qui sont jeunes ; qui se chassent et se remplacent elles-mêmes. », écrivait déjà Guy DEBORD en 1967 dans La Société du spectacle.
Du pain et des jeux est la nouvelle religion dans tout l’empire techno-marchand, dont nous vivons peut-être bien le début de la fin. De belles âmes prônent ici et là l’adoption d’un développement durable, plus doux pour les humains et leur environnement ; on ralentirait les processus dévastateurs, on consommerait moins de combustibles fossiles, on ferait des économies, etc. C’est un peu comme si l’on conseillait au commandant du Titanic de simplement réduire la vitesse de son vaisseau pour éviter l’iceberg naufrageur, au lieu de lui faire changer de cap.
Le dessinateur Gébé était peut-être plus réaliste quand il écrivait dans L’An 01, au début des années 1970, cette formule provocante :
« On arrête tout. On réfléchit. Et c’est pas triste. »
Un tel propos peut sembler dérisoire, pour ne pas dire révolutionnaire. Mais tout le reste, toute cette réalité qui se morcèle sous nos yeux , n’est-ce pas plus dérisoire encore ? Nous avons à perdre quelques chaînes. Et nous avons un monde plus libre à reconstruire. Pourquoi pas ?
144 réponses à “Titanic amer, par Serge B. (« Moustache »)”
« Privatisation des profits, socialisation des pertes ». Cette formule, qui cède à une certaine facilité n’en est pourtant pas moins juste. e transfert, auquel nous assistons, des dettes privées sur les dettes publiques n’est que le dernier avatar d’une l’ inadmissible tentative de faire peser les erreurs passées (et présentes semble-il encore) d’un capitalisme fou dont les seuls objectifs semblent être le profit à court terme » sur les états donc les citoyens. Jusqu’à quand serons-nous (au sens large) dupes de cela? . Il semble néanmoins, au fil des papiers, des reportages, au fil même du langage employé dans les médias à propos de cette crise qui n’est pas que financière, que les lignes bougent enfin. Mais devant de telles injustices, il faudra plus que cela pour enclencher une réflexion plus profonde sur l’avenir de notre civilisation. A ce propos, il est utile, par les temps qui courent de lire ou de relire un petit ouvrage publié voici quelques années qui s’intitule précisément « pour une politique de civilisation » par Edgar Morin.
Si la réflexion transversale ne suffisait pas, il faudra peut-être envisager des actions plus… combattives. Nous n’y sommes pas encore, mais imaginons-nous une seconde Grecs ce dimanche, après les déclarations de Mr Papandréou…
Qui peut sérieusement prétendre que cela soit totalement impensable?
VM
Rien de neuf à mon sens de ce qui est dit. On réfléchit, oui, ok … Comme si tout d’un coup, quelqu’un se réveillait et en prenait conscience, sans se rendre compte que ça fait des dizaines d’années peut-être qu’on s’est arrêté pour réfléchir.
Le constat semble clair, beaucoup de monde semble le partager. Un cri a été poussé, dans des actions de résistance concrète, même si naissantes : « un autre monde est possible ».
Aujourd’hui, pendant la crise et à l’annonce de l’inéluctable, s’écrier du Debord et énoncer des grands principes n’est plus suffisants. Je ne vois rien, moi, à applaudir dans une déclaration du style « il faut changer de cap ». La question qui se pose aujourd’hui, c’est quel cap, comment y arriver et qui va ramer.
Il ne s’agit plus de réfléchir : mais de transformer.
@ G
-Quel cap ? Il se dessine petit à petit dans ce blog et ailleurs dans la vraie vie, il ne me semble pas que c’est la question la plus compliquée des 3.
-Qui va ramer ? la réponse est encore plus simple « tout le monde ».
-Comment ? ça c’est une vraie question, nous avons fait, il y un mois, une petite réunion (en vrai) à 4 personnes du blog, la réponse n’est pas évidente, en vrac:
a)Harceler nos politiques avant les élections, ça mange pas de pain et il faut le faire, mais pour que ça ait du poids il faut une sacrée organisation (pour la matière de base, il y tout dans ce blog et ailleurs), toutes idées et bonnes volontés sont bienvenues pour aller plus loin.
b)Elever des chèvres ou tout autre sortie individuelle du système (pas très ambitieux au niveau global et encore faut-il pouvoir le faire )
c)Sortir le plumes et le goudron (tant qu’il a du pétrole) et là, il y aurait pas mal de candidats…
d) …
Bref à part l’idée « a », issue d’un vieille culture démocratique, je dois reconnaître que c’est assez pauvre si on met de coté la guillotine ou une autre forme de violence physique (quoique les plumes et le goudron!…). On peut aussi suivre LISZTFR (sur ce blog) et attendre que tout s’effondre et voir venir, mais je reconnais que, au moins pour moi, c’est assez frustrant, et peut-être risqué aussi.
Très cordialement A+
Hema, je sais tout comme Lisztfr qu’il faudra un effondrement pour qu’il y ait une réaction suffisante car, là, obligatoire.
L’humain est ainsi fait.
Pour la transformation, en vrac, deux liens qui peuvent vous aider:
http://territoires2demain.blogspot.com/2009/06/urban-farming-au-chevet-de-detroit.html
http://villesentransition.net/
Ceci dit, je suis d’accord avec vous hema
Il ne faut pas attendre l’effondrement qui ne viendra pas, parceque tout simplement nous y sommes déjà.
Je fais partie d’un de ces jardins communautaires (beaucoup plus modeste) et je peux vous dire que la demande est en croissance.
Le problème, c’est que cet efondrement n’arrive pas à tous en même temps et cela rique de s’étendre sur plusieurs décénies.
@ yvan et aux autres
Pour éviter un taux de suicide qui pourrait concurrencer celui de France Telecom parmi les lecteurs du blog, je voulais juste rappeler un contre-exemple comme quoi rien n’est jamais perdu, il y en a bien d’autres, en cherchant, un peu, beaucoup, passionnément…..
http://www.pauljorion.com/blog/?p=10921#comment-74433
Comme disait Gandhi (je crois) « on entend un arbre qui tombe, mais on n’entend pas une forêt qui pousse ».
Très cordialement
@Michel Lambotte
Merci pour les liens , la musique de « territoires2demain » change un peu de la soupe « baba /bobo /new-age » d’usage habituel, c’est un peu surprenant au début, mais si le site me plait je m’y ferai (ou j’enlèverai le son), j’approfondirai ça la semaine qui vient.
A+
Hema, c’est effectivement le taux de suicide qui va pousser france-telecom-orange a changer de politique de management par la déstabilisation.
Bien vu.
Personnellement je préférerai tuer mon patron plutôt que me suicider. Enfin ça m’étonnerait qu’une alternative pareille m’échoit… C’est quand même pas très gai et je suis contre la peine de mort.
@ Yvan
Devrais je comprendre qu’il faut attendre les premiers suicides parmi les lecteurs de ce blog pour faire « quelque chose », si c’est le cas, je crois qu’on peut y aller maintenant, car vu le nombre d’agriculteurs qui se suicident, en France, en Inde et ailleurs, il doit bien en avoir un ou deux (parmi les Français) qui ont lu ce blog.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/04/26/01016-20100426ARTFIG00654-un-paysan-francais-se-suicide-chaque-jour-.php
Je crois comme Michel (Lambotte) l’a souligné, que l’effondrement est déjà largement entamé et qu’il n’y a plus que les autistes « sociaux » qui ne le voient pas, et il se trouve que les plus grands autistes sont ceux qui ont actuellement les manettes, doit on leur laisser ???
Cordialement A+
Bonjour à tou-te-s et Merci,
« Préliminaire »
Quand la parole d’argent dit au silence : « je dors ! »
Ça fait plaisir aux gens qui aiment sourire encore,
Ça permet aux agents de penser à leur sort,
Ça devient même urgent pour éviter des morts !
S’arrêter un moment sur une jolie place,
Réfléchir sans maman pour grandir à sa place,
Re-créer finalement l’essentiel qui dépasse
Tout notre entendement ; voici ce qui agace !
Offrons-nous ce présent qui a de l’avenir
Sans être méprisant des foules en délire !
Montrons-nous maîtrisant les forces du désir,
Le silence apaisant notre fureur d’agir !
luami
Bon voyage dans la Vie !
http://luami.viabloga.com
Après avoir muri, en ces instants choisis
Le comment, le pourquoi des actions futures
Quittons enfin ces lieux et coupons nos ordis
Allons sur le terrain n’attendons pas le mur
Car enfin c’est debout, et pas tout avachit
Que l’action est possible, aussi peu que ce soit
Et qu’importe si d’autres, du fin fond de leur lit
Ricanent, c’est qu’ils n’est rien au monde auquel ils croient.
@G
Oui et encore oui, mais il faut bien mesurer que rapporté à l’ensemble de la population citoyenne, notre « cercle de réflexion » ne représente pas grand chose. C’est quand notre analyse sera plus largement partagée que le temps de l’action sera venu. C’est pour cette raison qu’il n’est pas vain d’écrire. Convaincre plutôt que vaincre. Rien n’empêche de proposer des solutions alternatives, de les penser puis, pourquoi pas, de militer pour les transformer en projet(s) de société(s). Tu écris: « Il ne s’agit plus de réfléchir, mais de transformer ». A cet égard, je pense et continue de penser qu’il est plus que jamais nécessaire de continuer à réfléchir car les racines du mal sont si profondes qu’on découvre chaque jour qui passe à quel point il s’est enraciné profondément dans nos propres têtes.
La réflexion n’empêche aucunement l’action, elle doit l’accompagner, et pas seulement la précéder.
VM
Chiffres du chômage en France en mars..vaste manip:
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/chiffre-du-chomage-216-200-74169
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/grece-portugal-espagne-quand-74263
Hé bien oui, mais…
Bayrou est à droite. Donc, c’est prendre presque les mêmes et recommencer.
Le rapport de force entre les pouvoirs corrompus et les peuples pressés ont commencé ce 2 mai 2010 en Grèce. Autant dire que cette date restera décisive dans l’Histoire de l’Europe,çà passe ou çà casse ! …
Modeste Programme d’action réaliste:
– pas de crédit.
– pas de béton, pas d’aménagement, ne rien laisser,
aucune marque ni souvenir matériels
« gagnés » sur la nature ,après la mort.
– pas de sport couteux en infrastructure.
Les soit-disant ‘sports d’hiver’ sont désastreux.
– Préférer autant que possible les moyens collectifs
lents.
– ne pas prendre l’avion.
– pas d’agence de voyage:
soit les autochtones sont des bêtes de musées
soit ils gâchent le paysage.
Si un volcan empêche le retour, se réjouir
et rentrer à pieds, en barque, ou en vélo,
en prenant son temps.
– refuser tout objet dont la technologie
n’est pas maitrisable ou comprise.
je comprends et maîtrise le frigo, la machine
à laver, l’aspirateur, les pièces constitutives
d’un ordinateur- celui-ci provient de plusieurs
poubelles- et la bagnole simple.
Des poubelles bien ciblées sont une vrai richesse.
Je pense que les techniques et technologies
sont représentatives de la culture d’une société.
Rien de ce qui est technique ne devrait être
étranger à celui qui s’intéresse aux hommes
en société.
– Protéger l’ herbe, l’eau, les oiseaux
( aux usa « 460 millions de chats tuent
500 millions d’oiseaux au nid, par an ».)
– Refuser de travailler pour un chef qui vous
fait miroiter une augmentation de salaire,
ou autre manifestation d’immoralité,
et c’est vaste.
Faire un bilan serré entre augmentation
salariale et perte de liberté par incitation
à la dépense.
Garder en tête la solidarité envers les chomeurs
et sous-payés. Ils ont des droits.
– Pas de télévision et autre moyen d’ abrutissement.
– Si vous avez besoin d’une idéologie, croyance
ou religion, prenez celle qui vous demande
beaucoup à vous et rien aux autres.
l’ abstention est meilleure.
Que les religions ne prévoient pas
d’arche pour les végétaux (« phyton ») en cas de déluge
montre leur esprit étroit et égoiste.
– Faire confiance aux femmes. Les femmes
sont beaucoup plus libres d’aller à l’essentiel.
Elles échappent à tout ce fatras en rapport avec la virilité.
Il ya des exceptions, d’ailleurs redoutables, mais faciles à détecter.
J’ ai la conviction que les femmes sont plus aptes
aux nouveautés utiles et pratiques.
Y-a-t-il des mesures imposées à la Grèce pour condamner les corrompus et éliminer la corruption, sans doute complices des pouvoirs politiques et financiers ?… AUCUNE.
Si les Grec ne se réveillent pas avec de telles mesures si inégalitaires ? ….
Bonjour
Si je peux me permettre, ces « absurdité criantes » n’en sont plus si on se demande quels peuvent bien être les portefeuilles boursiers PERSONNELS de certains acteurs influents des médias et de la politique.
C’est à mon sens la seule manière vraisemblable d’expliquer le flou artistique dans lequel ils noient quotidiennement le siphonnage de la richesse mondiale par les organismes spécialisés dans la spéculation boursière.
Sinon, effectivement, la situation reste totalement inexplicable.
IN
Cela me semble compliqué à établir. Et c’est peut-être oui, le cas de certains, mais ne faisons pas de cas particuliers une généralité, car on sait comment cela finit…
Je crains que l’explication soit à la fois plus simple… et plus compliquée. Je vous renvoie à la lecture du dernier article de Martine Orange, de Médiapart, qui à propos de la Grèce livre je trouve une démonstration des plus convaincante. Elle démontre bien à quel point les états Européens sont désormais pieds et poings liés aux marchés financiers, auprès desquels ils se financent et assurent d’une certaine manière leur avenir électoral. C’est sans doute là qu’il faut chercher la dimension personnelle de certains acteurs influents…
Toute la question est maintenant de trouver comment sortir de ce cercle vicieux. Les plans d’austérité dont les dirigeants de la Grèce, du Portugal ou et l’Espagne sont sur le point d’infliger à leurs concitoyens sont des gages donnés aux marchés. Rien ne dit que ces derniers, dont les appétits sont insatiables, s’en contenteront. Une Europe politique digne de ce nom aurait saisi cette occasion pour déclarer une guerre sans merci au néo-libéralisme (qui toujours fait flores), tendant ainsi une main à Barack Obama qui tente
une action dans ce sens. Malheureusement, c’est l’inverse qui se produit.
Il ne faut pas perdre espoir, et continuer de penser cette crise, de la décrire, de s’indigner lorsque qu’il le faut et de se préparer tout doucement à aller plus loin.
VM
« Il ne s’agit plus de réfléchir : mais de transformer »
Il me semble que nous sommes ici tous d’accord avec vous.
Mais en avons nous le pouvoir ?
Le pouvoir, parlons en, car c’est justement le moteur principal du passage à l’acte.
Des idées de transformation, il y en a bien plus qu’il faut.
Allez sur ce site par exemple et vous vous en rendrez compte.
http://ecodistributive.chez-alice.fr/
La question qui se pose aujourd’hui ce n’est donc pas quel cap choisir mais plutôt qui va ramer pour trouver la manière d’y arriver parmi tous ces vents puissants qui balayent le monde.
Le pouvoir correspond à l’aptitude à agir de façon concertée.
Du mensonge à la violence (1972)
Citations de Hannah Arendt
Barjavel avait déjà imaginé ce type de société dans « La nuit des Temps ». Ca ne s’est pas trop bien fini, apparemment.
Mais l’idée était bonne.
Oui Barjavel, que j’ai lu il y a si longtemps et pourtant je me souviens de ce livre….
Me souviens d’une sorte de capsule qu’ils découvrent dans l’Antartique, qu’ils percent, mais les vestiges disparaissent,… comme l’électricité ? je me souviens du dernier homme, qui se pisse sur son pantalon, le dernier matin … puis de la Terre rendu à l’hérisson…
Il y avait une « utopie » où subitement l’électricité disparaissait.
« L’Économie Distributive est évolutive, les choix se font par des CONSULTATIONS DEMOCRATIQUES au niveau le plus local possible et en privilégiant au maximum les modes participatif »
Voici ce qu’on peut lire sur le lien que je vous ai adressé.
Il faut prendre le temps de tout lire bien évidemment.
On est donc bien loin du totalitarisme ou tout autre forme de pouvoir de type concentrationnaire.
Et donc bien loin aussi du dernier homme, qui se pisse sur son pantalon, le dernier matin … puis de la Terre rendu à l’hérisson
Lisztfr.
Tu mélanges tout, Camarade.
Dans la nuit des temps, le monde est divisé en deux sociétés dont une hyper-organisée, et l’autre, complètement anarchique.
L’anarchique attaque l’hyper-organisée et cette dernière utilise une arme « solaire » (bombe atomique) qui les détruit.
Dans cette société hyper-organisée, chacun gagne suffisamment d’argent (ni trop, ni trop peu) pour vivre et travaille selon son désir…
Tu mélanges « La Nuit des Temps » et « Ravages ».
Bien à toi. (pas Moi, ni Lui, mais toi)
Il faut savoir ce que l’on veut : soit une économie au service de l’être humain, soit une économie au service du capital.
C’est cette dernière que je nommerai l’Anarchie, la loi du plus fort ou loi de Pareto qui fait dire à certain « puisque les inégalités sont régies par une loi mathématique, il est vain de chercher à les remettre en cause en redistribuant les richesses »
Hhmm..
Je pense qu’il faudrait éviter de mettre Madame Lagarde au courant…
Briser des rêves est cruel.
J’ai exprimé que notre défi ( qui n’est pas qu’occidental hélas ) pour les décennies à venir , était en fait notre vie commune ave Gaïa , la terre – mère .
Au plan stratègique de la sensibilisation mondiale à ce dernier , il est rassurant de noter que le mythe fondateur de la Terre-mère est présent dans pratiquement toutes les civilisations ; ça devrait favoriser le langage et la réceptivité aux problématiques mondialement partagée , ou le travail des gouvernances mondiales enfants chéris de Jacques Attali .
Ce qui m’amène ,en cette fin de dimanche , à l’ affreux calembour que j’attendais désespèrément sous la plume d’Yvan ou de Piotr :
le danger , ce n’est pas un » Titanic amer »
C’est le » TItanique ta mère » .
@tous,
Rien de très nouveau pour les lecteurs assidus de ce blog mais cet article de Jacques SAPIR est très bien fait, il a de plus le mérite de se jeter à l’eau et de proposer quelque chose.
http://www.medelu.org/spip.php?article428.
Cordialement
J’ai pu voir sur LCI la conférence de presse des ministres des finances de la zone Euro suite au plan grec …. Aux visages déconfis et graves, on sent bien que l’heure est grave, jusqu’à suspecter leur propre conviction sur l’efficacité de ce plan, tellement les dés semblent jetés quant la désintégration à terme de cette même zone.
Une ambiance d’enterrement …
Tout ceci ne peut que très mal se terminer. Mais l’idée était bonne.
après tout, si les grecs sombrent et retournent à leurs olives, ils seront, eux, sauvés de cette modernité ravageuse
Vivre d’olives mais heureux au son des cigales, plutôt que malheureux, l’Ipod ou l’Iphone à l’oreille au son du métal ….
« plus d’ordinateurs individuels, plus de téléphones portables. C’est avec des hochets qu’on mène les hommes. »…
Attention au bébé et à l’eau du bain , l’ordinateur et son système sanguin :internet est un des leviers vital pour éviter le trou noir qui engloutit tout actuellement voir ce blog.
Votre dernière phrase est à double sens,
Et j’aime bien celui que vous n’avez, je crois, pas envisagé.
Comme ça, histoire de rire…
Par rapport aux petits 120 milliards d’Euros pour la Grèce.
Combien faudrait-il de milliards pour remettre à flot la Californie…???
(ça sortira pas du blog 😉 )
Alors, j’écris ça en connaissant évidemment la réponse.
Car, en fait, les 120 milliards ne seront pas versés, bien sûr. Jeu de dupes entre états et spéculateurs.
Les états en étant réduits à essayer d’éviter les fourches caudines des spéculateurs à l’affut, tels des loups en meute, de chaque défaillance financière créant un filon de profit.
(tout comme les « épargnants » rassemblés en fonds et leurs grands gourous milliardaires ayant aussi leur propre fond)
La loi de la meute…
Les 120 milliards de bouts de papiers ne servent ainsi qu’à impressionner la meute de loups qui, comme vous le savez, se comporte chaleureusement avec tout animal ou humain en bonne santé, mais si un animal ou humain trébuche ou montre une quelconque faiblesse, se précipitent sur lui pour le dévorer.
Ceci est une loi de la nature. Sainte nature, seule religion que je respecte.
Chose amusante qui a déjà été décrite ici, les toutes puissantes agences de notation appuient sur la tête du plus faible afin de rétablir leur pseudo-crédibilité et amplifient donc le mouvement de coulage général auquel nous assistons.
En gros : la balle dans le pied du mouvement de 1929 en accéléré.
Génial.
Dans le cas de la Grèce il faudrait en plus des mesures d’austérité, remettre les colonels
à place du socialiste Papandréou. Car je vois mal comment on peut faire passer sans troubles sociaux graves des mesures aussi régressives que celles que les bonnes fées du FMI et de l’UE font
imposer aux grecs. Pinochet authentique dictateur au service des riches avait en son temps plus de facilitées à imposer au peuple chilien les réformes économiques des chicago boys. D’ailleurs Mrs Thatcher et Ronald Reagan chérissaient ce brave général. En passant Allende authentique socialiste ne voulait pas imposer des mesures qui allaient contre l’intérêt des plus modestes: c’est ce qui l’a perdu.
C’est vrai que cela pose un vrai problème: jusqu’à présent on prétendait que seuls des états
démocratiques pouvaient être admis dans la famille européenne. Mais il serait peut être temps
de se débarrasser de ces scrupules d’un autre temps, car la Chine fait 10% de croissance et reste une dictature « pseudo-communiste ». En fait les politiques économiques néo-libérales font très bon ménage avec les régimes politiques dictatoriaux. Ce n’est pas rassurant pour l’avenir de la démocratie sur cette planète.
Yvan,
Pour Mme Lagarde, je crois qu’elle préfererait mourir que de se rendre….
compte.
Entre le « totalitarisme dictatorial » de Joan, auquel je conseille d’aller vivre en Chine si ça lui dit, ou les partisans de la décroissance qui, à mon avis, ne risquent pas de l’emporter très rapidement, on se demande parfois si les gens vont s’en tirer sur cette planète.
Les financiers de leur côté et capitalistes revenchards qui ont repris tous les acquis doivent être neutralisés, un point c’est tout. On donne l’assaut, on les met à 800 euros par mois, comme la mère de trois enfants moyenne en banlieue aujourd’hui… et pour le reste, on produit et on consomme autrement, en planifiant et réfléchissant à l’intérêt général, mais sans négliger, à mon sens, l’intérêt particulier.
Pour ce faire, on élit un gouvernement de transition qui organise la production en fonction des besoins de l’humanité sur le conseil de la population et non pas en fonction de l’intérêt de ceux qui possèdent aujourd’hui les moyens de production. On supprime l’aliénation au travail, l’exploitation de l’homme par l’homme, on libère totalement la femme, on la laisse gouverner à égalité enfin…
On collectivise, nationalise les moyens de production sans rachat, mais surtout, on évite de reconstituer une bureaucratie » stalinienne » ou autre (en développant le contrôle des salariés sur ceux qui organisent la société), bureaucratie catastrophique (reconstitution de la bourgeoisie au sein de la révolution russe ou chinoise) qui a balayé l’idée de communisme de la planète pour pratiquement cent ans!
L’histoire l’a de toute façon prouvé, aucune tyrannie ne dure longtemps et pour finir par une touche optimiste, l’homme a toujours cherché la voie de sa libération… et la femme donc. Et, faites-moi confiance, ce n’est pas terminé! Elle y est bien arrivée, de plus… quel espoir pour tous au lieu de pleurer!
Quels armes détruirons les discours, les écrits qui ont libéré le monde? Quelle force aliénante sera-t-elle suffisamment puissante dans la durée pour effacer les analyses de Marx ou d’autres grands penseurs de la liberté assez longtemps sans que les vérités ne ressurgissent au grand jour? Il faut donc chasser le défaitisme!
Cette crise n’est qu’un soubresaut de puce au regard de l’évolution de la planète.
Ce qui m’importe, c’est que le moins de gens possible, dans ce combat contre l’injustice, meurt et souffre.
Or, il y a urgence car des familles entières se retrouvent sans boulot, sur le carreau… la guerre a commencé. La Grèce va payer très cher cette « aide » de serpent des nations européennes qui vont la saigner!
Nous devons agir vite et prendre le pouvoir! Il faut construire une armée révolutionnaire et populaire européenne, mondiale, avec ses cadres, ses penseurs, ses combattants, pour éviter le pire.
Assez de l’injustice, du mépris et de l’exploitation!
Quel parti osera le faire?
Voilà, à moins de cela, je trouve pour ma part que l’on fait « salon »…
Toute mon écriture visera à parvenir à ces fins: permettre l’émancipation totale de l’humanité entière. Plus d’esclaves, plus de serfs, plus de bonniches!
Et nous y parviendrons parce que c’est l’intérêt de la planète qui est en jeu, son équilibre…
Nous assistons d’ailleurs à l’agonie d’un vieux monde qui se débat atrocement contre les forces progressistes qui l’assaillent, sinon, le monstre serait plus tendre, plus paternaliste… il ser
Je pensais que cela allait de soi, mais pour qu’il n’y ait pas d’équivoque: je ne suis nullement admirateur de la dictature chinoise, encore moins des dictateurs sud-américains. Et je tiens
à la démocratie, parce que comme disait Churchill » C’est le moins mauvais des systèmes ».
Ce à quoi j’aspire c’est à un approfondissement de la démocratie, à une démocratie plus authentique,
qui respecte les droits fondamentaux, dont en premier lieu le droit d’expression. A un système démocratique qui fasse tout pour éclairer les citoyens et non pour les abrutir. Une démocratie qui permette autant que possible aux citoyens de peser sur les choix qui engagent leur avenir et ceux de leurs enfants. C’est pour cela que je n’ai aucune envie d’aller vivre en Chine, même si sur d’autres plans plus culturels je considère que nous à apprendre de la civilisation chinoise.
Ah tant mieux; vous me rassurez… mais avouez qu’en ce moment, les pires idées circulent qui parfois se cachent derrière la belle et éternelle idée de la démocratie…
Or, la démocratie, c’est le contrôle des masses sur les directions qui les guident, et c’est tout. Une délégation de pouvoir, oui, pour que les gens compétents soient à l’endroit où ils doivent être, mais un maximum de contrôle par les masses pour voir si ces « compétents » ne commencent pas à tirer profit de leur place, de leurs connaissances pour thésauriser, aliéner, et …recommencer l’éternel enfer sur terre que nous vivons depuis la nuit des temps: la force qui opprime la faiblesse.
Honte aux hommes qui, les plus forts, terrorisent le monde, hommes, femmes et enfants, voire faune et flore!
Serge,
Votre billet est bien intéressant et nous fait prendre du recule pour intégrer l’histoire contemporaine.
Vous dites à la fin du deuxième paragraphe : « Le capitalisme ne conduit pas spontanément vers un équilibre, mais plutôt vers une alternance de phases d’expansion – la fameuse expansion économique – et de contraction – les non moins fameuses crises économiques. »
Hors, ce n’est pas tant le capitalisme, que le système de réserves fractionnaire et de création monétaire par le crédit qui crée les crises. Les alternances entre la croissance de la masse monétaire par l’effet multiplicateur du crédit, et les phases de compression par effondrement du crédit due à l’excès de dettes, sont intrinsèques à notre système monétaire, et la cause de toutes les crises financières et économiques.
Les crises ne sont pas la cause d’un mauvais fonctionnement du marché, ni directement du Capitalisme.
Cependant ces expansions-contractions sont utilisées par les capitalistes pour accumuler toujours plus de richesses. Et les crises économiques servent de justifications aux financiers et politiques pour faire régresser les salaires, les droits sociaux, etc. (e.g. La Grèce).
Peut-être incluez-vous dans le terme Capitaliste, le système monétaire qui le sert si bien, et qui lui permet d’asservir toujours plus la classe de ceux qui doivent travailler pour vivre et qui créent toute la richesse que les capitalistes s’accaparent par les intérêts composés ?
Robert J. Shiller, Professeur de sciences économiques à Yale University, auteur de l’expression « exubérance irrationnelle » qu’Alan Greenspan reprendra ensuite, a qualifié les bulles financières de « machines de Ponzi spontanées » (Shiller 2000 : 64 – 68). De son côté, l’économiste Hyman Minsky considérait la « machine de Ponzi » comme l’un des trois modes sous lesquels le crédit fonctionne nécessairement au sein d’un système économique, les trois modes se succédant au sein de cycles. Dans la phase ascendante du cycle, le risque de crédit est de plus en plus sous-estimé du fait que le risque de non-remboursement des créanciers diminue objectivement dans l’avenir immédiat. On ignore alors le fait que cette diminution du risque n’est que provisoire et se terminera brutalement lorsque sera entamée la phase descendante du cycle. Le crédit fonctionne en régime Ponzi dans la phase finale de la partie ascendante du cycle.
Expliquons un peu plus concrètement la dynamique de crédit telle que la conçoit Minsky. Dans le premier mode qu’il envisage et qu’il qualifie de « couvert » pour suggérer que les emprunteurs qui se trouvent dans ce cas de figure ont couvert leur risque, ces emprunteurs sont à même de « servir » pleinement leur créance, signifiant par là qu’ils sont capables non seulement de verser les intérêts auxquels ils sont astreints mais aussi de rembourser le principal emprunté, soit petit à petit (amortissement du prêt), soit à maturité, c’est-à-dire à l’échéance initialement convenue. Lorsqu’elle fonctionne à ce régime, l’économie est saine, les crédits consentis étant remboursés à l’échéance. Ce fonctionnement harmonieux où le risque de non-remboursement est minime débouche selon Minsky sur une euphorie qui conduit à minimiser le risque à long terme et génère le deuxième mode sous lequel le crédit est susceptible de fonctionner : celui qu’il qualifie de « spéculatif ». Ici, les emprunteurs ne sont plus en position de servir pleinement leur créance : s’ils sont toujours à même de verser les intérêts auxquels ils sont astreints, ils sont désormais incapables de rembourser pleinement le principal, c’est-à-dire la somme empruntée. Atteignant l’échéance de leur emprunt, ils n’ont d’autre choix que de le reconduire, leur dette passant alors en mode « roulant » (revolving en anglais). Une économie en mode spéculatif passe ensuite insensiblement au troisième régime, celui que Minsky appelle « Ponzi », où les emprunteurs obtiennent des prêts dont ils n’ont la capacité de servir ni le remboursement de la somme empruntée ni même le versement des intérêts. Ils n’ont d’autre choix dans cette configuration que de vendre certains de leurs biens pour se procurer l’argent qui leur permettra de verser les intérêts ou d’emprunter de nouveaux fonds dont une partie sera consacrée au versement de ces intérêts.
Dans la présentation qu’offre Minsky de sa propre théorie, la dynamique qui conduit du mode couvert, puis au mode spéculatif, enfin au mode Ponzi, est endogène, autrement dit se nourrit d’elle-même : c’est la sous-estimation du risque qui conduit automatiquement les emprunteurs à passer d’un mode au suivant, et puisque l’on dit « sous-estimation du risque » on dit « représentation d’un processus par ceux qui y sont impliqués » et le moteur de la dynamique réside donc dans la conscience de ses acteurs, et ce dont il est question est donc d’une dynamique dont la nature est essentiellement psychologique. J’ai pour ma part, une autre interprétation du même phénomène : celle que j’ai proposée dans L’implosion (2008a) en l’illustrant alors par le cas de la bulle de l’immobilier résidentiel américain qui fut à l’origine de la crise actuelle, interprétation d’ordre non pas psychologique mais purement économique. Selon moi, le processus à trois temps que Minsky caractérise comme une dynamique du crédit est en fait une dynamique de bulle financière ou économique et ceci signifie que ce qui est en cause en tant que moteur du processus, n’est nullement une représentation du risque dans la conscience des acteurs mais la simple conséquence du fait que leur comportement économique est rationnel, au sens de « s’adaptant de manière optimale à un nouveau contexte économique ».
Paul, votre s’adaptant de manière optimale à un nouveau contexte économique, c’est donc le pouvoir d’achat immédiat ou à crédit qui détermine le prix du marché.
Si, sur la période de remboursement des emprunts immobiliers, le ratio intéret capital durée n’avait été « titrisé » à ce point, la bulle immobilière n’aurait pas eu lieu.
Seul la solvabilité par le pouvoir d’achat est inflationniste, la création monétaire actuelle allant à l’encontre de cette solvabilité par la casse de la redistribution sociale. A quoi servira cette création monétaire sans contre partie d’achat de « travail », a rien alors pourquoi la faire, annulons les dettes tout simplement.
Nous vivons dans un monde de « borné », d’ou viendra le déclic salutaire.
.. tout comme les sophistes furent les champions pour s’adapter à toute évolution de leur société, à tous leurs engouements.
Peut-on vraiment distinguer le psychologique du systémique, dans la mesure où une superstructure intellectuelle se dégage forcément du seul fait de l’aspect collectif du premier dans les cas de figures que nous considérons (ils sont beaucoup, ils partagent la même activité (negotium), et ils « font émaner » un « ordre économique » , plus qu’une apparence d’ordre économique.
Dans L’argent, mode d’emploi (Fayard 2009) : pp. 243 – 246, vous écrivez :
« Dans la présentation qu’offre Minsky de sa propre théorie, la dynamique qui conduit du mode couvert, puis au mode spéculatif, enfin au mode Ponzi, est endogène, autrement dit se nourrit d’elle-même : c’est la sous-estimation du risque qui conduit automatiquement les emprunteurs à passer d’un mode au suivant… »
Hors il existe bien une autre force qui pousse les acteurs du marché à prendre toujours plus de risque, c’est la vague des dettes, toujours plus grosse et pesant toujours plus sur l’économie. Et sous le système de réserves fractionnaires (RF) réduire la dette revient à réduire la masse monétaire (argent crédit=dette). Donc c’est une course en avant sous la menace. Une nécessité de faire durer au risque de faire faire faillite…
C’est aussi pour cela que les états ne se désendetterons jamais, ou seulement pat la faillite ou l’inflation, car désendetter les États reviendrait à réduire drastiquement la masse monétaire. Impossible ! On sera tous mort avant :-/
C’est ce que j’explique dans le reste du livre. Mais encore une fois, cela n’a aucun rapport avec le système de réserves fractionnaires.
Il va donc falloir que je lise votre livre… Avec plaisir !
Bonjour,
J’aimerais juste dire à Serge B. que j’ai rarement vu un article qui résume si bien une situation dans l’historique de la chose et dans les enjeux, qu’ils soient sociaux, géopolitique ou tout simplement humain.
Amicalement
Cincinatus
Peu ici font l’analyse que le succès quantitatif de la société de consommation (l’échec spritiuel, donc) est l’envers
de la déprise de l’éducation (qui élevait) en raison de la concurrence des médias en tant qu’industries culturelles, et sûrement plus du tout en tant que miroir du monde.(*)
Je ne vais pas faire mon Finkielkraut d’occasion (il a la tribune et de toute façon je ne suis pas d’accord avec les miroirs qu’il tend aux » incivilités », en les focalisant comme ceci ou comme cela, mais sans revenir au point ci-dessus suffisamment), mais même avec les tares colonialistes et autres qu’elle a pu accompagner, l’éducation, quand elle a pu être le vecteur du progrès sprituel, bien avant les Trente glorieuses, a été un ferment de vertus. Il fallait certes enlever celles confites dans des intolérances « bourgeoises », et les écueils déjà dénoncés par H Marcuse, mais la matière existait.
Ce qui nous arrive est plutôt un grand vide de ce côté là (l’éducation comme point de repère). Et je prétends que la « lessiveuse systémique » qui a fait cela a pour organe crucial (mais pas le seul) les médias. Merci Bernays ?
(*) U Eco data la césure symbolique de 1958, quand le ballon de la coop de foot devint « a schacchi » pour être vu à la télé : la boucle se bouclait)
Paul je ne trouve pas que Hyman Minsky offre un réponse satisfaisante au problème du système dit de Réserves Fractionnaires:
1 – Ce système a été créé dans un monde ou la monnaie était arrimée aux métaux précieux et convertible. Ce n’est plus le cas.
2 – Un système ou les dépôts ne sont pas protégé mais prêtés est forcément à risque quand les déposant ont besoins de les sortir du système bancaires.
3 – Ce système empêche un contrôle direct sur la croissance ou décroissance de la masse monétaire. Le seul outil est le taux qui est, on le voit aujourd’hui, très insatisfaisant, autant pour calmer la croissance de la masse monétaire (bulles, inflation) que pour la relancer.
4 – Sous ce système tout l’argent est créé avec une dette équivalente. Ce système crée autant de dette que de monnaie…
5 – Ce système suppose donc que les états n’ont le contrôle sur la monnaie que s’ils possèdent les banques centrales. Hors celle-ci sont toutes privées, indépendante des états.
6 – Ce système nécessite une croissance et une inflation permanente pour éviter de sombrer sous son propre poids due à la croissance de la dette.
7 – Les intérêts composés associés à la dette font que les emprunteurs se voient contraint de rembourser le principal + les intérêts, alors que ces derniers sont capturés et thésaurisés (immobilisé, retiré de la circulation) par une groupe toujours plus petit, accumulant une richesse toujours plus grande. Les emprunteurs (états, entreprises, particuliers) finissent donc par être incapable de rembourser leurs dettes sauf en contractant un autre crédit, puis un autre, jusqu’à la faillite.
8 – Appliqué aux états ce système les oblige à verser une rançon aux banques privées.
9 – La faillite des petites banques et des « Credit Unions » (banques coopératives) est l’exemple, démontrant l’instabilité naturelle de ce système.
10 – Enfin, la contraction de la masse monétaire que nous allons vivre (hors QE) dans les années à venir va être le plus bel exemple du défaut de ce système.
amha, n’étant pas économiste.
A part cela c’est un bon système pour les banquiers qui l’ont créé 😉 …
PS: Jesus Huesta de Soto à publié en 1998 une étude, très poussée et intéressante à ce sujet.
Oui, je sais, c’est un dada des anarcho-capitalistes. Comme vous le savez si vous me lisez ici, pour moi l’anarcho-capitalisme n’est qu’une variété extrémiste du néolibéralisme. Il fait donc partie du problème plutôt que de la solution.
Jesus Huesta de Soto
Intéressé par l’histoire de la pensée économique, Jesús Huerta de Soto se consacre à faire connaître l’École autrichienne au public hispanophone. De même, il a fortement contribué à la redécouverte des racines hispaniques du libertarianisme et de l’anarcho-capitalisme en insistant sur le rôle pionnier des Scolastiques et de l’École de Salamanque.
Irving Fisher, believes that a system of leveraged fractional reserve banks is so inherently unstable that we should abolish banks and instead extend credit to the economy via mutual loan funds, which are essentially banks with 100% equity capital requirements.
Je ne vois pas le rapport avec ce que vous appelez des anarcho-capitalistes ? Je suis au contraire convaincu du rôle d’un état démocratique, et c’est pour lui rendre le pouvoir sur la gestion de la monnaie, accaparé par les banques privées, que je tente un critique du système de Réserves Fractionnaires. La critique de Huesta de Soto est particulièrement intéressante et détaillée.
Et que pensez-vous de travaux d’Irving Fisher ?
« Irving Fisher, believes that a system of leveraged fractional reserve banks is so inherently unstable that we should abolish banks and instead extend credit to the economy via mutual loan funds, which are essentially banks with 100% equity capital requirements. »
Merci
Dans son allocution du 9 avril à l’Institut pour la Nouvelle Pensée économique que j’évoque dans mon billet sur BFM, lord Turner évoque des suggestions récentes de ressusciter la proposition de Fisher – pour les rejeter.
L’analyse de Lord Turner est troublante. Il imagine un monde investisseurs institutionnels exciterait encore alors que le système de réserve fractionnaire serait aboli. Il semble que son abolition rendrait l’accumulation de richesse et la spéculation financière inutile et presque impossible, puisque la monnaie pourrait/devrait être générée par les états et allouée proportionnellement aux besoins. Les marchés financiers ne seraient plus nécessaires ou deviendraient marginaux.
Donc dire que l’abolition du système de réserve fractionnaire ferait fuir les investisseurs institutionnels n’a pas de sens.
Mais cela ne me surprend pas pour un Institut patronné par George Soros. Il n’y aurait pas de George Soros sans système de réserves fractionnaires.
[…] This post was mentioned on Twitter by kemar, sebmusset, Laure Leforestier, AnarSonore, Bruno Généré and others. Bruno Généré said: Titanic Amer : http://www.pauljorion.com/blog/?p=11033 […]
« La mondialisation c’est appauvrir les pauvres des pays riches et enrichir les riches des pays pauvres ». J’ai entendu ce proverbe de la bouche d’un ami laotien dans les années 80.
Je suis né en 38 et je dois reconnaitre que pour moi les dés sont jetés.
Je ne m’inquiète plus, j’ai passé l’âge de me faire du souci.
Mes enfants et mes petits enfants non plus. J’ai eu la chance qu’ils m’écoutent et surtout d’apprendre à les connaitre, ce qui m’as permis de les conseiller. Aucun d’entre eux ne souffre directement de la crise finançière et de l’immondialisation : soit ils ont des métiers de proximités (coiffeur, infirmière, docteur…), soit ils travaillent à la globalisation, à travers le monde, en Russie et en Australie.
Dans notre grande maison familiale perdues dans les vignes du muscadet, il ne reste que moi et le vieux chien.
Nous nous contentons de peu. Les croquettes et les restes pour lui, internet (skype) et les visites du facteur pour moi. Un petit verre de blanc au marché.
Sans prétention, je suis assez satisfait d’avoir vu arriver à mon échelle, la ruine de la société occidentale.De Gaulle, Pompidou et puis plus rien : on ouvre les vannes à la main d’oeuvre étrangère, on ouvre les vannes pour les capitaux, on brade des dizaines d’années de recherche et developpement en échange d’une centrale nucléaire. Tout le savoir, les connaissances vendues contre du profit à court terme. Tous les acquis sociaux, la protection sociale, la société qu’on ouvre à l’autre qui est un frère mais qui a aussi des millions de frères qui en demandent autant.
J’ai vu la trahison arriver, la trahison des peuples occidentaux et européens par leur dirigeants, leurs élites économiques capitalistes qui haïssent leurs ouvriers, leurs élites culturelles humanistes mais qui haïssent les franchouillards.
J’ai vu cette société multiculturelle ridicule que la gauche et les patrons veulent nous imposer. Nous transformer en une espèce de bouillie mondialisée, qui consomme et pense de la même façon.
Et puis est arrivé l’écologie. Prise de conscience si soudaine et si forcée qu’on sentait la main du marché, avide de nous trouver une nouvelle raison pour acheter.
Pour moi l’écologie c »est autre chose : je n’ai jamais jeté un mégot, un papier par la fenêtre de ma voiture ou dans la rue. On nous bassine sur les forets de Malaisie mais aucune action pour nos bas fossés et nos trottoirs remplis de sacs en plastiques, de Mac Donald et de cigarettes.
Ici aussi, les commentaires souvent s’indignent des sorts réservés aux papous voir au brésiliens mais personne ne pense aux millions de nouveaux pauvres francais et européens concurrencés par une main d’oeuvre en Asie ou africaine qui vient ici. Les medias nous ont appris à nous haîr et à aimer l’autre.
Je pense que je vais probablement partir en paix avec moi même. Je n’ai rien de grave à me reprocher. Mais si je pouvais me permettre un seul conseil, une toute petite recommandation pour ceux qui restent, je dirai : » Pensez d’abord à votre famille, à vos voisins et à vos amis, à vos concitoyens, aux gens qui pensent comme vous et qui se reconnaissent en vous. La terre est trop vaste à l’échelle d’une vie humaine : ne calquez pas vos vies sur ceux qui veulent faire de vous des citoyens sans frontières, sans identités et sans valeurs : « Défendez vous ».
Salut l’ami de 3 ans mon cadet. Il y a une veine commune dans nos perceptions. Nous avons baigné dans les mêmes courants de pensée durant notre jeunesse ce qui prouve combien les ambiances nous imprègnent et nous façonnent pour longtemps.
Même si comme vous, je ne me reproche rien pour le passé, je crois qu’une grande différence nous sépare cependant.
En effet, je me sens en devoir d’agir encore, dans le présent, pour le futur. Même si mon futur est compté, je m’imagine survivre un peu grâce à ce que je fais aujourd’hui pour que le futur ait plus de chance d’exister le plus loin possible après moi.
Faire prévaloir les devoirs sur les droits a toujours guidé ma conduite.
Notre civilisation qui s’est vautrée dans la facilité depuis 68, devra redécouvrir l’importance des devoirs si elle veut survivre. C’est ce qu’elle fait avec l’écologie, mais cela ne suffira pas si elle ne se reconstruit pas aussi sur les valeurs fondamentales qu’elle a bafouées stupidement, sans en être plus heureuse pour cela.
Ainsi, voyant partir les valeurs sans lesquelles on ne peut donner corps à une civilisation, je m’efforce de les mettre en avant par tous les moyens et notamment à l’aide de cet outil moderne et très puissant qu’est internet.
J’aimerais faire quelque chose pour sauvegarder et même faire revivre ce qui a permis à notre civilisation d’atteindre son dernier apogée dans les années 70.
Oui, sans crainte de paraître décalé, j’ose défendre la morale, le travail et le capital, tous les deux aussi importants et respectables l’un que l’autre, la famille, la patrie et le sentiment d’appartenance à une communauté humaine élargie à notre continent et à la planète entière.
Je vois partir notre capital commun, dilapidé au nom d’une belle idéologie égalitariste mais combien inefficace et vouée aux désillusions car non naturelle et non vérifiée, ni dans le temps ni dans l’espace. Il suffit de voir comment les anciens régimes communistes évoluent.
Ils ont compris.
Sans états d’âme, ils réorientent leur politique à la recherche d’efficacités globales procurées par les systèmes économiques capitalistes. Certes, cela ne conduit pas à des situations égalitaires au sein de leurs pays. Mais ne vaut-il pas mieux survivre avec une part inévitable d’inégalité nationale, que de succomber sous l’effet d’inégalités globales à notre désavantage?
Il faut maintenant choisir notre mode de fonctionnement social en tenant compte de ceux que les autres, dans les pays en devenir, adoptent sans scrupule.
Nous étions parmi les nations les mieux placées pour profiter de notre avance et survivre dans un monde sans pitié. Serons-nous les premiers en nous obstinant, à succomber par idéologie?
C’est ce qui arrive à certaines sectes acculées au suicide.
Se sentir un coup de vieux à 72 ans , c’est rendre le tablier un peu tôt , ou se donner l’aura du sage vieillard à bon compte pour dispenser ses conseils aux moins vieux qui n’en n’ont pas grand chose à faire .
« L’humanité ,qui devrait avoir 6000 ans de sagesse ,retombe en enfance à chaque génération » énonce un proverbe chinois .
Si je me reconnais dans votre désir de mettre en pratique , au niveau quotidien le plus proche, les « bonnes moeurs » que l’on théorise trop au niveau mondial , je ne vous accompagne pas sur votre apparente restriction , s’agissant de « pensez d’abord à » , aux gens qui pensent comme vous .
Pour plusieurs raisons :
– les gens qui ne pensent pas comme vous , pensent souvent à vous , donc il vaut mieux s’intéresser à ce qu’ils pensent .
– tous ceux plus proches que vous citez ne pensent pas forcément comme vous et on aimerait les entendre ( en particulier celles et ceux qui travaillent à travers le monde , mais pas seulement ) ..
Je me rappelle à ce propos un humoriste bien connu qui racontait : » avant d’avoir des enfants , j’avais cinq théories ,voire plus, sur la meilleure façon de les éduquer . Aujourd’hui j’ai cinq enfants , et plus de théorie du tout ! » .
Merci d’avoir pris l’inititive de communiquer avec nous .
Je crains bien que seul votre chien peut vous croire sans contestation .
Moi j’aime bien les chats et les corbeaux .
Ils savent vivre aussi bien seuls qu’en compagnie .
@ Le vieux :
Vous donnez matière à discussion !
L’écologie n’est pas arrivée d’un seul coup : René Dumont (1974) , expliquait à tous que l’humanité n’allait pas comme les américains déplacer 1.5 t d’acier de 15 km tous les jours pour aller chercher 1.5 kg de (merde en boite) .
Je n’ai pas connu le « club de Rome », qu’on dit malthusien.
Mais le rapport Bruntland (1989) reste une belle référence, on voit très bien que le social et l’environnemental sont très très très liés. La ville verte, on s’en fout, c’est 1/100000 de l’espace urbain, et plus la ville est concentrée, moins elle a d’impact négatif (vertu d’une loi d’échelle, la concentration spatiale de la consommation ! a bas la campagne si elle doit tout importer !)
Quant à brader notre avance R&D, faut pas se faire trop d’illusions, avec les transports et les médias, on ne va pas garder notre avance dans les siècles des siècles, il fallait bien commencer par quelque part. Les usines dans le tiers monde sont aussi des lieux de transfert du savoir-faire, plus que les universités !
Lire Richard Sennett aussi …
PS et accessoirement :
» l’ouverture des vannes à la main d’oeuvre étrangère… » , c’était déjà De Gaulle et même Coty . Et ça a surtout été ….Pompidou .
En fait c’était surtout les grands patrons capitalistes qui à cette époque importaient de la main d’oeuvre à bon marché , principalement maghrébine , pour peser sur les salaires ( réduire les coûts de production et rester compétitif en langage « économique »).
La technique a changé : aujourd’hui : on délocalise ( exporte) carrément l’entreprise , voire les employés si on le pouvait,
Mais le pognon circule toujours dans les mêmes coffres .
@ timiota dit : 4 mai 2010 à 12:23
Merci d’avoir signalé le rapport Bruntland (1989) que je ne connaissais pas et que je vais consulter maintenant.
Quant au rapport du club de Rome, vous aurez accès ici à un résumé. http://www.manicore.com/documentation/club_rome.html
Ce qui est impressionnant, au-delà des possibilités d’évolution démographique, c’est le premier graphique. Il met en évidence un effondrement très rapide du produit industriel par tête au niveau global. Entre maintenant et d’ici à quelques décennies il retomberait au niveau qu’il avait en 1900…
Cela fait peur et il est surprenant que les modèles utilisés dans ce rapport n’aient pas été actualisés, sauf si, devant la gravité de ce qu’ils annoncent, on ait préféré ne pas les diffuser.
Pour ce qui est des évolutions démographiques étudiées, vous avez les travaux de P. Chefurka qui ne rassurent pas davantage : http://www.courtfool.info/fr_Energie_et_population_mondiales.htm
@ Le Vieux
Vous dites: »Pensez d’abord à votre famille, à vos voisins et à vos amis, à vos concitoyens, aux gens qui pensent comme vous et qui se reconnaissent en vous. La terre est trop vaste à l’échelle d’une vie humaine : ne calquez pas vos vies sur ceux qui veulent faire de vous des citoyens sans frontières, sans identités et sans valeurs »
Comment voulez vous que je pense à ma famille sans tenir compte du fait que nous dépendons de décisions qui sont prises aux quatre coins de la planète, ces décisions réagissant entre elles à la vitesse de la lumière. C’est ce qu’on appelle l’effet papillon.
Aujourd’hui, ma famille dépend du fait que nous sommes 7 milliards de terriens et qu’il faudra faire avec le peu de ressources que possède notre planète.
N’oublions pas que c’est nous les occidentaux qui avons saccager les ressources terrestres au nom de ce fameux travail patrie et forcément chantage à l’emploi.
Si nous comprenions que notre bien être pourrait être tout aussi possible en consommant dix fois moins nous ferions un grand pas en avant (c’est techniquement possible, socialement souhaitable et économiquement possible).
Au de là de travail famille patrie et accessoirement capital, qui était les valeurs de la génération de mes parents (j’ai 61 ans), je voudrais inculquer à mes petits enfants des valeurs telles que le respect du monde vivant qui nous entoure, le respect de la pensée autonome de l’autre même si on n’y adhère pas, la volonté de rechercher les solutions dans une autre manière de penser quitte à remettre en question des valeurs bien établies .
@Jducac :
Salut, vieux compatriote.
Vous vous sentez le devoir d’agir encore. C’est notre cas à tous. Le simple fait de partager son opinion est une action. Ne rien faire, ne pas participer, est aussi une forme d’action.
L’abstention aux élections est un vote. Je vous lis souvent et partage souvent vos constats.
Oui, vous avez raison, il faut oser le dire, ils ont suicidé notre civilisation.
Nous avions beaucoup de torts sans doute, mais le masochisme et la flagellation permanente de nos élites ont fait perdre confiance à notre peuple et surtout, à nos enfants.
@timitiota
L’écologie ne date pas d’hier, bien entendu, mais son utilisation à des fins purement mercantiles est récente. La relance par l’écologie, étendard national supposé nous apporter la croissance, est une fumisterie globale. Il ne s’agit généralement pas d’écologie, mais de propreté, de morale et de savoir vivre.
Oui.
Mais le savoir-vivre se construit avec des circuits longs.
Ce que nous vendent les industries de programme (j’vais quand même pas dire culturelle), c’est du circuit court, qui détruit le savoir vivre.
Les pubs qu’il y a eu dans le métro parisien il y a 1 an environ vantaient un nouveau canal télé (genre canal J), en montrant des enfants qui s’ennuient « mortellement » face aux efforts vains de leurs papys (chateau de carte ou autre), c’était très « destroy » sur le fond, sur une forme d’image gentillette, ca montrait une absence de la possibilité du soin entre les générations, donc la fabrique d’un homo sans racine, globule vibrionnant à terme, privé de sa profondeur .
Le site de Ars industrialis doit encore avoir une trace de la pétition lancée à ce moment là.
Pour ceux qui ne connaissent pas, Ars Industrialis a été créée en 2005 par B. Stiegler, Marc Crépon et d’autres (de mémoire), autour d’analyse des médias comme médias toxiques. Et autour de concepts comme la « mécroissance » pour désigner la croissance actuelle, à quoi il n’est pas proposé de répondre par une décroissance, mais par une croissance « non toxique » au sens très large de l’esprit, des valeurs de l’esprit.
Comme celles-ci sont le siège d’une transindividuation (oui, hélas la French théorie est un peu passée par là, mais je trouve le concept opérationnel, plus que ceux de la pscyhanalyse (!) ) qui lie dans le temps et lie les pulsions de l’individu (l’empêche de déconner, en bref, mais il faut y voir une retenue morale dont l’antithèse s’est si bien exposée en les Elysées depuis 2007… Même Finkielkraut trouve opportun de rappeler qu »on s’empêche quand on est un homme »)), il faut trouver les circuits longs pour la faire travailler.
Ars industrialis a contribué à rendre Stiegler à peu près digeste… (depuis Télécratie et Démocratie, 2008 je crois)
Car les débuts (La Faute d’Epiméthée, l’absence de la technique dans la philosophie, en gros, les implications fortes de sa neutralité, dirait-on aussi, puis Mécréance et Discrédit), il fallait s’accrocher…
timotia,
Oui Stiegler mérite le détour. Sa réflexion sur la technique et ses usages dans la société est constructive.
Une petite précision tout de même. Bernard Stiegler s’inspire de la psychanalyse lorsqu’il diagnostique
l’évolution du capitalisme contemporain.
Une de ses thèses est que nous sommes passés d’un capitalisme qui exploitait le filon de la libido, en la sublimant au travers des objets sociaux, à un capitalisme pulsionnel qui se traduit par une dissociation
de plus en plus marquée entre producteurs et consommateurs avec tout ce que cela implique de perte des savoir-faire et des savoir-vivre. Il appelle à une société où seraient développés ce qu’il appelle les milieux techniques associés, où prendrait place une économie de la contribution.
@ Le vieux :
« Il ne s’agit pas généralement d’écologie , mais de propreté , de morale et de savoir vivre « .
Si vous êtes propre , moral et faîtes preuve de savoir vivre , je vous affirme pourtant que vous êtes le prototype de l’écologiste tel que le définissent ses pères fondateurs , dont René DUMONT déjà cité !
Je vous recommande aussi la lecture de Michel Serres ( Rameaux , le mal-propre , le temps des crises ) .
Je cite au hasard :
» Si , comme les animaux , nous salissons ce dont nous voulons faire notre niche propre, la pollution mondiale montre le comble – et , sans doute , la fin – de l’appropriation . »
C’est une vision qui va bien au delà de la maxime » travail , famille , patrie » , sans la renier , et surtout en lui évitant le piège d’être mise à disposition d’une idéologie détestable et du mythe du chef .
Michel Serres est un petit jeunot de 80 balais .
PS : votre chien a un droit de réponse car l’allégorie de la niche n’est qu’une allégorie .
Et d’ailleurs il n’en a peut être pas ( de niche) .
@ michel lambotte dit : 4 mai 2010 à 22:30
Vous dites : « Au delà de travail famille patrie et accessoirement capital, qui était les valeurs de la génération de mes parents (j’ai 61 ans), je voudrais inculquer à mes petits enfants des valeurs telles que le respect du monde vivant qui nous entoure, le respect de la pensée autonome de l’autre même si on n’y adhère pas, la volonté de rechercher les solutions dans une autre manière de penser quitte à remettre en question des valeurs bien établies »
Si je vous comprends bien, vous êtes prêt à remettre en question les valeurs établies qui étaient celles de vos parents : travail, famille, patrie et épargne.
J’ai remplacé à dessein capital par épargne pour tenter de montrer à ceux qui ont été conditionnés à lutter contre ce grand et méchant capital, combien on les a trompés et on les trompe encore.
En focalisant et attisant leur haine, grâce à Marx et à ses adeptes, sur les défenseurs de ce qui est pourtant capital, essentiel, ils ne rendent pas service à ceux auxquels pourtant ils veulent du bien. Ils ont de ce fait dévalorisé moralement et dilapidé l’épargne qui conduit au capital. De plus, comme simultanément ils ont vanté les bienfaits de la jouissance immédiate, ils ont poussé à l’usage de la dette qui est l’opposé de l’épargne donc du capital.
C’est pourtant ce qui est l’essentiel, la seule chose positive que l’on n’a pas honte de laisser en héritage.
Peut-on être heureux de laisser en héritage une haine entretenue et dettes ?
Ces pourvoyeurs de haines, n’ont pas compris qu’ils agissent ainsi contre l’humanité alors que l’histoire encore récente, celles de vos parents et des miens, a mis en évidence les monstruosités auxquelles elles ont conduit: haine entre les nations, haines antisémites et autres Etc…
Les leçons ont été rapidement tirées par les générations de nos parents qui à l’après guerre ont mis en route les réconciliations indispensables pour enclencher un cycle de paix dans l’occident européen.
Cette réconciliation ne s’est pas faite au niveau des idéologies, surtout en France où on peut encore, principalement chez les jeunes, se faire beaucoup d’amis et d’électeurs favorables en prétendant ne pas aimer les riches et en se déclarant anticapitaliste. Le dramatique dans cette histoire apparaît en constatant que dans d’autres pays, en Chine et dans la plupart des anciens pays communistes notamment, les mentalités ont su, face aux faits, être moins butées. Elles ont su ne pas aller contre le capital, contre la richesse (pas seulement au plan financier, mais sans l’exclure) en voyant qu’il vaut mieux s’en servir pour souder les peuples et les rendre plus forts plutôt que de s’y opposer par haine idéologique entraînant ainsi divisons et affaiblissement collectif.
Sans vouloir guider votre conduite pour l’éducation de vos petits enfants, je vous conseille néanmoins de tout simplement les inviter à regarder la marche du monde, aujourd’hui et depuis l’origine et à y réfléchir. Je suis effaré de voir la myopie de ceux de votre génération 68arde et des suivantes. En effet, il me semble criant que les valeurs, travail, famille, patrie, épargne (ou capital) sont actuellement celles qui sont exploitées à fond dans les pays qui domineront le monde demain après nous avoir éliminés.
C’est l’état d’esprit de ces générations récentes qui a conduit là où nous sommes arrivés en occident. Elles ont, par leur courte vue et leur sentiment de supériorité, délibérément tout fait pour mettre à bas les valeurs de celles qui les avaient précédées, afin de jouir plus aisément de leur vie sans penser à celles qui auront à prendre leur relève.
Hélas, la jouissance est fugace, elle opère surtout dans la jeunesse, même si, par Viagra interposé, elle s’autorise de beaux chants du cygne. Ce sont ses lendemains, parfois terribles, qu’il faut affronter en regardant en face le potentiel de souffrance qu’on laisse en héritage à ceux qui nous suivent.
Il y a des 68ards qui le reconnaissent ; je pense notamment à Denis Jeambar et Jacqueline Remy, qui ont eu le courage de traiter ce sujet dans leur ouvrage : « Nos enfants nous haïront », j’espère qu’il ne haïront pas leurs arrières grands parents.
Vous sentant, tout comme moi, très sensible aux questions écologiques, je ne peux pas manquer de souligner que fondamentalement, l’écologie prône l’épargne et se faisant, la préservation du capital y compris financier, celui qui permet d’investir dans des énergies nouvelles sans faire de dettes, lesquelles sont anti écologiques.
Si on est obligé de faire des dettes pour investir dans l’écologie, n’est-ce pas trop tard ? Les pays qui sont contraints d’y avoir recours n’ont-ils pas déjà perdu la guerre ?
Ceux qui n’ont pas besoin de le faire ont certainement de meilleures chances de survivre aux épreuves qui attendent les derniers habitants de notre planète. Voila une inégalité qui sera difficile à résorber au niveau planétaire et ça n’est pas en se déchirant au niveau national qu’on s’en sortira. Non, s’est en étant réalistes et soudés qu’on se donnera de meilleurs chances.
Personnellement, j’essaie d’œuvrer à cela en justifiant mes positions et en appelant à une union nationale.
jducac,
Vous décrivez un système ou il est possible d’accumuler du capital sans faire de dettes. Hors C’est techniquement impossible: Toute monnaie créée à son équivalent dette dans notre système dit de réserves fractionnaires.
Donc vos économies sont les dettes de l’État, de vos compatriotes et des entreprises. Plus vous accumulez de capital plus vous pesez sur le système et plus votre empreinte écologique est importante !…
Comprendre le système monétaire est essentiel et nécessaire à un débat sain et juste. C’est, il me semble, l’objet de ce blog.
@ Emmanuel Haydont dit : 3 mai 2010 à 13:05
Lors de cette précédente intervention dans laquelle vous dites ne pas être économiste, j’avais trouvé que vous abordiez toute une liste de points intéressants qui auraient mérité plus d’approfondissement d’autant que vous apportiez un début d’argumentation. J’ai regretté que les échanges ne se poursuivent pas après les deux longues réponses de Paul Jorion. Ce blog est tellement riche qu’il est difficile parfois de pousser les analyses là où elles mériteraient d’être amenées. J’ai manqué de temps pour vous accompagner.
Par contre, votre intervention du 5 mai 2010 à 14:27 m’oblige à prendre un minimum de temps sur mes autres occupations pour vous dire combien je pense que c’est vous qui faites erreur. C’est vrai que, comme vous, je ne suis pas économiste. Voici mon argumentation.
Quand j’ai commencé à travailler, je n’avais pas d’argent, mais pas de dette non plus, sauf une dette morale à l’égard de mes ascendants qui m’ont amené à naître et à m’intégrer avec un métier dans la société des hommes sans être à leur charge.
Depuis ce temps, grâce à notre travail, ma femme et moi avons alimenté nos comptes en banque avec des chèques ou des crédits qui nous ont été accordés et que nous avons remboursés, de sorte qu’aujourd’hui, personne ne peut nous présenter une seule reconnaissance de dette signée de notre main.
Nous n’avons pas de dette, mais avons un capital.
Notre immobilier, notre voiture, mon petit bateau de pêche, les bijoux que j’ai offert à ma femme, les liquidités que nous avons sur divers comptes et livrets qui sont autant de dépôts à vue ou rapidement accessibles ou des titres de propriété.
Tout cela nous l’avons gagné par notre travail et une saine gestion. La plupart des ménages de ma génération et des générations précédentes avaient cette attitude, surtout parmi les basses couches sociales qui antérieurement, en dépit de la modicité de leurs revenus, avaient à cœur de part leur sens moral très développé de toujours avoir « une poire pour la soif » et même un peu plus pour ne pas être à la charge de quiconque et en particulier pas de leurs enfants une fois la vieillesse arrivée.
Voulez-vous dire que ce que nous avons gagné, c’est parce que l’Etat s’est endetté sans jamais rien rembourser? Depuis le temps qu’il le fait, sa dette serait incommensurable et surtout personne ne voudrait plus rien lui prêter.
Voulez-vous dire que c’est la Banque centrale qui le fait en imprimant des billets? Plus elle imprime, plus sa monnaie perd de la valeur, mais autant que je sache, elle n’emprunte à personne.
Malheureusement, en disant qu’on ne peut pas accumuler un capital sans que d’autres s’endettent, vous ne faites probablement que restituer ce qu’on vous a dit afin de vous abuser et ainsi de recruter des combattants pour lutter contre le capital qu’ils exècrent par idéologie.
Ils préfèrent vous entraîner dans l’erreur et la misère plutôt que renoncer à leur idéologie suicidaire. Ils vous incitent à ne pas hésiter à vous endetter plus qu’à épargner, parce que plus il y aura de misère plus ils pensent faire aboutir leur cause en espérant accéder ainsi au pouvoir et en profiter.
Si toutefois, vous trouviez un cours de l’éducation nationale qui confirme ce que vous avancez, merci de bien vouloir me l’indiquer. Je ne vous demande pas le nom de celui ou celle qui vous a enseigné cela, mais il y en a, car vous n’êtes pas le premier à vous exprimer de la sorte.
Merci de votre réponse, dans la quelle vous dites notamment ceci:
« Vous sentant, tout comme moi, très sensible aux questions écologiques, je ne peux pas manquer de souligner que fondamentalement, l’écologie prône l’épargne et se faisant, la préservation du capital y compris financier, »
Permettez moi d’en douter, l’écologie ne prône pas l’épargne mais bien le recyclage.
Dans la nature il n’y a pas d’acumulation, elle est sans cesse en équilibre dynamique traversée par un flux d’énergie solaire qui l’alimente.
Si nous voulons dépasser la crise énergétique qui pointe devant nous, il nous faut copier la nature et de ce fait inventer une monnaie circulante cher à notre ami Johannes Finckh.
Comme le dit très bien Emmanuel Haydont :
» Plus vous accumulez de capital plus vous pesez sur le système et plus votre empreinte écologique est importante !… »
Il faut au contraire de l’épargne monnétaire acumulée, investir massivement dans les énergies renouvelables et dans une relocalisation de l’activité économique.
C’est ce que je plaide autour de moi depuis des années
Le monde que vous défendez a été construit à grand renfort d’énergie fossile, ce qui n’a été possible qu’avec la spolialisation du tiers monde.
Aujourd’hui, ce monde industriel du travail à la chaîne arrive à son terme, il nous laisse la technologie avec laquelle nous pouvons réaliser autre chose, c’est cet autre chose que j’essaye de présenter à défaut de réaliser.
Loin de moi l’idée de mépriser les valeurs de la génération de mes parents, il ne s’agit pas de cela mais simplement d’aller au de là. Ce n’est pas de la prétention mais un devoir.
L’écologie n’a de frontières ni de pays, elle est infiniment diversifiée et en même temps unifiée, se référer à elle n’a plus rien à voir avec famille travail patrie.
Bien que la famille est une valeure capitale (si je puis me permettre), mais ce n’est pas moi qui ai inventer cette tilogie, mais les pères fondateurs de l’ère industrielle.
Je vois la famille comme une valeur dynamique apportant dans un avenir proche l’essentiel de la création des richesses, elle sera au centre de la prochaine civilisation qu’il nous faut inventer.
Permettez moi de vous inviter à regarder une vidéo de Jean Marie Pelt mon maître à penser pour les questions écologiques, pour lui, la vie évolue en partant de ses déchets.
Je vais peut-être vous faire frémir, mais ne peut on pas penser que le capital est un déchet au même titre que le chômeur, en considérant que le chômeur est un ensemble de capacités qui ne sont pas utilisées.
Cordialement
Michel
Juste encore une petite chose que j’ai oublié et qui peut servir de conclusion non définitive.
Nous ne devons plus accumuler de l’ épargne sous forme monnétaire mais bien sous forme immatérielle qui serait simplement des idées pour arriver à ce que j’ai plus haut.
La monnaie retrouvant sa place qu’elle n’aurait jamais du quitter c’est à dire comme moyen d’échange.
jducac,
Pardonnez-moi de rester sur le sujet technique. Les Banques centrales sont indépendantes des états. A part, exceptionnellement, la FED(US) et BoE (UK) qui ont « monétisé » grassement ces derniers mois, les Banque centrales ne créent pas d’argent (une petite partie en fait…). Ce sont les banques privées par la vitesse de circulation de la monnaie, et par le crédit avec un effet multiplicateur dépendant de la réserve déposée en banquce centrale. Ce n’est pas une création possible par une banque individuelle, mais au niveau macro, quand le crédit d’une banque devient le dépôt d’une autre. C’est le système dit de Réserves Fractionnaires que je critique tant et qui est en place au niveau planétaire, à quelques exceptions prêt. Donc, tout argent créé l’est par le crédit, et tout argent à une dette équivalente. Encore une fois, vos Capitaux sont probablement les dettes de vos voisins, de la France, ou de la Grèce. Et votre situation financière est tout à votre honneur, mais le système dans lequel nous vivons ne permet qu’à une petite élite d’accumuler du capital comme vous l’avez fait. Et par les intérêts composées, ce capital est toujours plus concentré. Il n’y a pas de complot c’est mathématique.
Pourquoi le système monétaire n’est jamais enseigné ?… Je ne sais pas. Je m’y suis intéressé et l’ai découvert en m’interrogeant à l’occasion de la crise financière et en lisant, et en suivant les réflexions et les travaux de Paul Jorion qui m’a plusieurs fois remis sur la voie qu’en je m’égarais…
Je vous encourage à faire vos recherches sur la nature de notre monnaie. Vous verrez, c’est troublant !…
Bien à Vous
@ Emmanuel Haydont , @ michel lambotte et autres.
Nos échanges deviennent productifs donc enrichissants et de plus, sans prélever énormément sur la planète. Il faut du temps pour échanger sérieusement, c’est-à-dire en argumentant, tous les sujets abordés dans cette file. Ce sont autant de filons à exploiter pour mieux comprendre et mieux nous comprendre.
Avant toute chose, il faut reparler de la monnaie, de l’argent. Comme vous et beaucoup d’autres, j’y ai réfléchi longuement, puis je me suis fait ma définition personnelle que je vous livre :
« L’argent, c’est un devoir de travailler pour en avoir ; c’est un droit (pouvoir) de faire travailler quand on en a. ». Je m’y raccroche aussi souvent que nécessaire.
Cette façon de définir l’argent met en évidence sa relation au travail et à l’homme. Certes il n’y a pas que notre espèce qui travaille mais il n’y a que nous qui consacrons beaucoup plus d’énergie à travailler que ce qui nous ai strictement nécessaire pour faire survivre notre espèce. C’est l’évolution de notre civilisation qui nous à peu à peu conduit à travailler plus que le strict nécessaire afin de satisfaire d’autres besoins, lesquels à leur tour nous feront à nouveau évoluer.
Nos ancêtres ont trouvé le système de l’argent, la monnaie, pour favoriser leurs échanges. Ce moyen, par suite de l’imagination de ceux qui nous ont précédés a évolué dans le sens d’un plus grand confort et d’une amélioration de l’efficacité de nos échanges.
Songez, au passage, ce qu’il en coûterait à ce blog pour collecter les dons sur la planète entière, si nous étions restés au temps des coquillages, des dromadaires, des pièces de diverses monnaies, s’il n’y avait pas de banques, ni de cartes de crédit, ni de système de type Paypal.
Ce blog aurait-il pu naître dans l’indépendance et survivre de même, sans cela ? Sans le travail et la créativité des hommes ? Le peu d’argent qu’il draine n’est-il pas sans commune mesure avec les richesses qu’il véhicule et l’enrichissement qu’il procure à tous ses utilisateurs ?
Tout se tient dans la marche de l’humanité. Nous devons notre développement à l’accroissement de notre efficacité individuelle et collective, si nous arrêtons de progresser chez nous, d’autres à l’autre bout de la planète qui sont déjà très efficaces, nous dépasseront et, dans un monde aux ressources limitées, nous éliminerons.
Mais il y a certainement encore beaucoup à dire sur l’écologie d’autant que je n’ai pas encore tout dit en réponse à vos objections sur l’épargne, le capital, le travail, l’énergie et au-delà, la puissance, la force.
Il faudra y revenir dès que possible.