Billet invité
Aujourd’hui toutes les sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production sont comme abasourdies par une fantastique accumulation d’absurdités criantes. Nous sommes entrés dans une période de régression sociale et historique ubuesque, et il faudrait être inconscient ou malhonnête pour s’en réjouir.
La liberté despotique des mouvements de capitaux détruit des secteurs entiers de la production et l’économie mondiale s’est transformée en casino planétaire. La règle d’or du capitalisme a toujours été, dès la première moitié du XIXe siècle, la minimisation des coûts pour un maximum de profits, ce qui impliquait logiquement les salaires les plus bas pour une productivité la plus haute possible. Ce sont des luttes politiques et sociales qui ont contrecarré cette tendance, en imposant des augmentations de salaires et des réductions de la durée du travail, ce qui a créé des marchés intérieurs énormes et évité ainsi au système d’être noyé dans sa propre production. Le capitalisme ne conduit pas spontanément vers un équilibre, mais plutôt vers une alternance de phases d’expansion — la fameuse expansion économique — et de contraction — les non moins fameuses crises économiques.
Les nouvelles politiques d’interventions de l’Etat dans l’économie, dès 1933 aux Etats-Unis, pour une meilleure répartition du produit social, ont été rageusement combattues par l’establishment capitaliste, bancaire et académique. Pendant longtemps les patrons ont proclamé qu’on ne pouvait pas augmenter les salaires et réduire le temps de travail sans entraîner la faillite de leur entreprise et celle de la société tout entière ; et ils ont toujours trouvé des économistes pour leur donner raison. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale qu’augmentations des salaires et régulation étatique ont été acceptées par le patronat, ce qui a entraîné la phase la plus longue d’expansion capitaliste : les « Trente Glorieuses ».
Dès les années 1980, cet équilibre entre le capital et le travail a été détruit par une offensive néo-libérale (Thatcher, Reagan) qui s’est étendue à toute la planète. Cette contre-révolution réactionnaire a permis un retour insensé au « libéralisme » sauvage, qui a profité aux grandes firmes de l’industrie et de la finance. Par ailleurs, la monstruosité devenue évidente des régimes soi-disant socialistes et réellement totalitaires (ce n’était pas la dictature du prolétariat, mais la dictature sur le prolétariat…) a discrédité pour longtemps l’idée même d’émancipation sociale. L’imaginaire capitaliste a triomphé.
A tremper sans vergogne dans les eaux glacées du calcul égoïste, les décideurs ont perdu toute lucidité. Ils ont ainsi éliminé les quelques garde-fous que 150 ans de luttes avaient réussi à leur imposer. Les firmes transnationales, la spéculation financière et même les mafias au sens strict du terme mettent à sac la planète sans aucune retenue. Ici il faudrait accepter de se serrer la ceinture pour être concurrentiels. Les élites dirigeantes se goinfrent de manière décomplexée, en expliquant doctement à la population médusée qu’elle vit au-dessus de ses moyens. Aucune « flexibilité » du travail dans nos vieux pays industrialisés ne pourra résister à la concurrence de la main-d’œuvre « à bas coût » (comme ils disent) de pays qui contiennent un réservoir inépuisable de force de travail. Des centaines de millions de pauvres sont mobilisés brutalement dans un processus d’industrialisation forcenée. Et là-bas comme ici, ce sont des hommes que l’on traite comme quantité négligeable, c’est notre Terre patrie et ses habitants que l’on épuise toujours plus.
Toujours plus, toujours plus … mais toujours plus de quoi ? Plus d’intelligence et de sensibilité dans nos rapports sociaux ? Plus de beauté dans nos vies ? Non. Le superflu prolifère, alors que le minimum vital n’est même pas toujours là, et que l’essentiel manque. Plus de téléviseurs extra-plats, plus d’ordinateurs individuels, plus de téléphones portables. C’est avec des hochets qu’on mène les hommes. « Nulle part il n’existe d’adulte, maître de sa vie, et la jeunesse, le changement de ce qui existe, n’est aucunement la propriété de ces hommes qui sont maintenant jeunes, mais celle du système économique, le dynamisme du capitalisme. Ce sont des choses qui règnent et qui sont jeunes ; qui se chassent et se remplacent elles-mêmes. », écrivait déjà Guy DEBORD en 1967 dans La Société du spectacle.
Du pain et des jeux est la nouvelle religion dans tout l’empire techno-marchand, dont nous vivons peut-être bien le début de la fin. De belles âmes prônent ici et là l’adoption d’un développement durable, plus doux pour les humains et leur environnement ; on ralentirait les processus dévastateurs, on consommerait moins de combustibles fossiles, on ferait des économies, etc. C’est un peu comme si l’on conseillait au commandant du Titanic de simplement réduire la vitesse de son vaisseau pour éviter l’iceberg naufrageur, au lieu de lui faire changer de cap.
Le dessinateur Gébé était peut-être plus réaliste quand il écrivait dans L’An 01, au début des années 1970, cette formule provocante :
« On arrête tout. On réfléchit. Et c’est pas triste. »
Un tel propos peut sembler dérisoire, pour ne pas dire révolutionnaire. Mais tout le reste, toute cette réalité qui se morcèle sous nos yeux , n’est-ce pas plus dérisoire encore ? Nous avons à perdre quelques chaînes. Et nous avons un monde plus libre à reconstruire. Pourquoi pas ?
144 réponses à “Titanic amer, par Serge B. (« Moustache »)”
Pourquoi dérisoire ?
C’est la seule chose sensée à faire.
Bon, d’accord, il y a des secteurs indispensables, il vaut mieux continuer à traire les vaches, à soigner les malades, à faire la toilette des petits vieux, à faire du pain et à manger.
Et enterrer les morts aussi, je pense.
Mais question de tout arréter, on peut.
Après c’est une question d’organisation.
On peut commencer par arréter de payer, par exemple.
De construire des voitures, des avions, des bateaux, des téléphones, des télés, des chaussures, des vètements, des trucs en plastique, genre cube transparent pour mettre des photos, les photos on peut garder, c’est plus joli qu’un billet de banque, des ordinateurs, y en a plein qui peuvent encore servir, des tables, des chaises, des bureaux, enfin plein de choses.
Le truc d’après, c’est si on arrète le pétrole.
Pour amener les malades à l’hosto par ex, faut réfléchir à ce qu’on fait.
C’est bien joli de faire de grands hôpitaux avec de grands professeurs pour soigner les gens, mais s’il faut faire 100 km à pied pour s’y rendre………….!!!
Parce que autrement on peut arréter des tas de choses !
Quand je dis que la formule de Gébé peut sembler dérisoire, j’ironise en fait à propos d’une objection maintes et maintes fois entendue : « Mais c’est pas possible, tu crois que les gens comme ça vont tout arrêter, tu prends tes désirs pour la réalité? » D’abord, comme disait tonton Raoul, je prends mes désirs pour la réalité car je crois en la réalité de mes désirs. Mai 68 n’est-il pas justement ce moment historique où ce qui sembalit utopique est devenu possible ?
A mon sens, la formule de Gébé touche juste, même si elle pose plus de problèmes qu’elle n’en résout, c’est un bon point de départ. Toutes les tirades sur la réconciliation de l’économie et de l’écologie, le fameux « développement durable », me semblent mensongères et tout simplement peu réalistes.
J’aime la façon très simple et très sensée dont vous envisagez qu’on puisse tout arrêter. Avez-vous vu le film « L’An 01 » ?
Non, pas vu, j’aurais pu, il y a eu des liens sur ce blog, mais comme j’alterne périodes de boulot intense et repos quasi total, j’ai pas eu le courage.
Pour arréter c’est pas difficile, le plus compliqué c’est d’arriver à faire en sorte de mettre en place des formes de compensation alternatives pour que l’essentiel continue à fonctionner.
Un exemple :
tout est arrété donc plus d’électricité ?
non parce qu’on ne peut pas stopper les centrales nucléaires comme çà et puis il y en a besoin pour des choses vitales.
Mais les employés peuvent s’entendre avec d’autres qui ont été virés (par ex) pour faire fonctionner tout çà en travaillant beaucoup moins et gratos.
Pareil pour l’agriculture, en réquisitionnant toutes les faux et faucilles qui dorment dans les musées et en impliquant un max de gens les moissons sont faites.
Faire fonctionner internet ou le téléphone avec tous les gens qui ont les compétences et donc qui ne bosseront que quelques heures de temps en temps et toujours gratuitement j’insiste là dessus car c’est çà qu’il faut surtout arréter !
Si l’on suit la pensée très sensée de Louise, on ne peut pas, de fait « tout arrêter » sans autre forme de procès. Donc la formule de Gébé pourrait devenir: « On réfléchit à ce qu’on peut arrêter; on le fait et c’est pas triste ».
PS ah zut, suis-je bête, ce n’est qu’à la 3ème lecture que je viens de réaliser le jeu de mot du titre. Faut dire qu’il manque quand même un T…
Bravo ! Que c’est bien dit !
Vous avez résumé, de façon succincte mais magistrale, l’évolution de notre société durant le siècle précédent et brossé un tableau pessimiste, mais réaliste de notre futur.
Assurément, le chaos est notre destin collectif et l’humanité souffrira. On peut espérer qu’à l’issue de cette épreuve finale, ce qu’il restera de l’humanité, enfin sortie de sa dormance, se mettra à la construction d’un monde plus juste, plus libre, plus humain.
Permetez moi de faire remarquer que le tableau présenté ne parle pas du futur mais d’un présent doté d’un passé incontournable.
C’est comme cela que, moi, le le vois.
Pour le rappel historique, brossé à grands traits, j’ai pioché largement, et très librement, dans un texte de Cornélius CASTORIADIS, « La ‘rationalité’ du capitalisme », qui se trouve dans le recueil « Figures du pensable » (1999), disponible en poche. C’est un texte plus actuel que jamais, qui envisage les choses dans toute leur complexité, loin, très loin des moulins à slogans de tous bords.
Je ne peux qu’inciter tous les lecteurs du Blog à découvrir ce vaste penseur, lucide et atypique.
Le père Casto jugeait assez sévèrement notre époque, et pourtant il n’était ni amer ni désespéré, car, comme vous, il pensait que l’humanité pouvait sortir de sa dormance (quel joli mot) pour construire un monde plus juste, plus libre, plus humain. Il ne s’agissait pas là d’une croyance, mais plutôt d’un pari, fondé sur sa conception de l’histoire humaine comme création. Voir son grand livre, « L’Institution imaginaire de la société ».
Effectivement, c’est bien dit et avec des mots compréhensibles. Merci beaucoup.
André S dit:
« Assurément, le chaos est notre destin collectif et l’humanité souffrira. On peut espérer qu’à l’issue de cette épreuve finale, ce qu’il restera de l’humanité, enfin sortie de sa dormance, se mettra à la construction d’un monde plus juste, plus libre, plus humain. »
L’humanité souffira, tout à fait d’accord, … à cause du pétrole Jean Marc Jancovici ne dit pas autre chose:
Il n’y aura pas d’épreuve finale, on oublie cela, elle est en route depuis les années septante cette épreuve et nous devons chercher à la comprendre.
Le changement de cap tant espérer se construira petit à petit, c’est bien le but d’un tel blogue.
Je persiste et signe, c’est en solutionnant cette crise pétrolière par un changement de civilisation que nous dépasserons ce chaos et que nous deviendrons de véritables humains autonomes dans notre façon de penser de dire et d’agir.
« »plus juste plus libre et plus humain, » » et aux frais de qui ?
Avec une planète en parfait état, des océans garnis de poissons, des forêts à perte de vue, des terres arables en veux tu en voilà, du gibier, du pétrole à gogo, du charbon et du gaz, tout quoi, nous n’avons été capables que de pillage et de dévastations.
Vous croyez que les hommes vont se calmer parce que la quantité de ressources per capita diminue ??
Avez vous dit cela sérieusement ??
Comme M Lambotte, je crois que la question énergétique va donner un sérieux coup de balai dans notre échelle des priorités.
Cela induira des changement dans notre alimentation, notre mobilité, le nombre de pauvres et de chomeurs, notre stabilité politique, notre espérance de vie, notre accès à la santé, et deux ou trois autres babioles de cette importance, pour lesquelles nous avions totalement cessé de nous faire du souci.
Bien vu, il faudra effectivement prendre des mesures révolutionnaires en matière de contrôle de la liberté de circulation des capitaux, capitaux spéculatifs capables de mettre à bas l’équilibre économique et social de tel pays, ou groupe de pays.
Y-a-t-il un groupe de députés européens capable de déposer une proposition de loi allant dans le sens des restrictions de mouvements?
Ils ont bien été capable de « pondre » récemment, 58 pages de textes concernant la régulation des visas « Schengen », c’est à dire la régulation de la liberté individuelle de circulation au sein de cet espace.
Cela surviendra peut-être………, quand les foules auront des dents…..
Vite une révolution avant la révolte!
je ne sais pas exactement, ce qu’il en a été en 45, mais mes parents en parlent, surtout mon père qui n’en est toujours pas remis, mais ce que je comprends c’est que la haute bougeoisie de l’époque avait tellement trahi, mais trahi pour enliser la France dans la défaite, qu’elle ne pouvait pas l’ouvrir ….
elle a essayé juste un peu pour voir, De Gaule savait, la résistance savait, il n’y eu que deux procès donc deux condamnations à mort, alors qu’il aurait pu, ‘c’est mon père qui parle) en avoir par dizaine (et eux aussi tous condamnés à mort, -par ex ou d’ailleurs je me demande bien pourquoi Papon …)
deux procès, donc et la résistance a pu passer son programme de la résistance
(de l’autre côté les morts…, mon père en est encore malade,…et même ma mère aussi .. les copains de mon père, les enfants dont s’occupait ma mère n’était pas de ceux-là liés de l’élite finacière du moment, celle-là qui clamait haut et fort : « mieux vaut Hitler que le front populaire » ..seulement autour de mes parents, les morts pendus, fusillés, déportés … sans procès, ni tambour, ni trompette, ..je ne crois pas qu’ils oseraient les compter, tellement c’est injuste …
bref et donc l’élite financière -toute ou presque et surtout celle qui savait que chacun savait qu’elle avait trahi … )
Cela a déjà été dit. Mais il faut le redire maintenant car comme dirait Debord il y a des moments plus propices que d’autres où l’on a des chances d’être écouté et ou de produire une action retentissante.
Car à présent qu’on a analysé ce qu’est la Bête, qu’elle est affaiblie comment pouvons-nous faire pour agir ? Devons-nous proposer des alternatives clés en mains ? Serions-nous audibles ? Autre chose que passer pour des nostalgiques de l’Union Soviétique ? Comment provoquer une rupture porteuse d’une nouvelle donne ?
Agir sur sa propre vie est déjà un sacré programme, alors
Sur celle des autres, à mon avis, c’est de la prétention.
De toute façon quel est le but de ces gens qui n’en ont JAMAIS assez (d’argent et de pouvoir)?
Que faire d’un milliard de plus si l’on en possède déja quelques uns?
Que feront’ils sans client, sans consommateurs comme ‘ils disent’?Qui va acheter leurs produits ou services si tout le monde devient pauvre?Le degré zéro de l’intelligence…ils finiront bouffés par les vers sous terre ou en cendres comme tous les autres…même le ceo de GS qui se prend pour ‘dieu’….
On pourrai croire, à vous lire, que vous êtes inquiet… . Mais pourquoi ?
D’abord les problèmes ne durent que le temps de la vie, donc…
Ensuite, inutile *d’arrêter* quelque chose, ça s’arrêtera tout seul. Inutile de décider quoique ce soit, il suffit d’attendre ; c’est la révolution la plus tranquille qu’on puisse imaginer pour le moment. La révolution dans un fauteuil, sans armes, sans manif, sans rien. Ca coule.. Lorsqu’on aura trop d’eau partout, on saura que l’on veut moins d’eau. Pour le moment on ne sait pas encore ce qu’est l’eau, et quant au glaçon, on espère qu’il fondra.
C’est la procrastination.
On est tenté de réfléchir, alors que c’est le temps d’agir.
Nous savons déjà quoi faire pour un bon bout de temps. Et après, quand on n’aura plus rien a faire, il sera toujours temps de réfléchir.
On doit cesser de polluer, de gaspiller, d’engloutir. Pour cela, nous avons déjà des solutions à mettre en oeuvre, à inventer et construire. Pas besoin d’y réfléchir, le bon sens est bien suffisant.
Au contraire même, je dirais qu’au point ou en est rendu dans la complexité de notre système, réfléchir devient nocif. Alors qu’agir pour simplifier serait bénéfique.
Suivons nos coeurs plutôt que nos têtes, même si toute notre civilisation se veut rationnelle, c’est un peu de joie et d’amour dont elle a besoin et pas de bavardages ou de « réflexion ». La réflexion, elle est devant nous, il faut bouger pour changer l’image dans le miroir.
En fait, c’est l’équilibre tête/coeur/tripes qu’il faut retrouver. Mais à se perdre dans le mental, ou ratera le reste.
A cela, ceux qui savent se servirent de leurs dix doigt en réfléchissant ont une longueure d’avance!!!
LA SOLUTION:
http://www.tdg.ch/loisirs/buzz/70-ans-boire-mager-2010-04-30
Inutile de chercher plus longtemps.
Plus de consommation, plus de pollution, fini le fric, les désirs, les crimes qui en résultent….
La solution GLOBALE est là !
D’ac et pas d’ac !
D’un côté, citer Debord ne suffit pas à justifier que tout fout le camp ou si on le croit, à justifier que l’Internationale Situationniste a trouvé des solutions, bien qu’elle ait appliqué un programme pas si loin du
« On arrête tout. On réfléchit. Et c’est pas triste. ».
Du même côté de l’analyse de « tout fout le camp », les concepts mis en valeurs par Stiegler (« misère symbolique », « prolétarisation » comme privation du savoir-vivre/savoir-faire, y compris façon cadre à France Téléconne,…) me semblent des concepts plus pertinents que la complainte du « toujours plus de conso idiote et d’inégalité » qui ne dit pas ce qu’on détruit et ne nomme pas ce qui manque (bien qu’il faille toujours quelque chose qui manque, sinon pas de « protention », pas d’heur, pas de bonheur…).
De l’autre côté, c’est un discours d’européen fatigué (cela ne vous vise pas en particulier toutefois), et on ne répondra évidemment pas la même chose à Bangalore, à Kuala Lumpur ou en Chine, ou même au Canada. Les effets de bas coûts de main d’œuvre sont certes hénaurmes, et ont des conséquences gigantesques. Mais ils s’accompagnent nolens volens de grands transferts de savoir-faire. Certes faibles dans le cas limite des maquiladoras, mais plus fort si on regarde des industries moins opportunistes. Comme nous européens avons un outil industriel en peau de chagrin, nous ne réalisons pas que ça continue ailleurs. Certes ça ne règle rien sur la nature de la consommation, et sa futilité, mais ce degré là n’est pas encore atteint par quelques centaines de millions de gens qui le voient pourtant à leur portée pour leurs enfants. C’est pas 6 milliards, mais avec les déclinants qui déclinent lentement (nous l’Occident) ça fait un « noyau dur » qui va maintenir des formes de capitalismes et de consumérisme pendant encore pas mal de temps.
Vous voudriez qu’on trouve sens à votre misère, mais dans une vue globale, ce que vous perdez sert à 90% à augmenter la richesse d’un déjà-riche, mais encore à 10% à augmenter celle d’un pauvre . Tant qu’on est à 10% ca veut dire que pour le quidam pauvre, l’eldorado est différé de 10 ou 20 ans. Modulo une idéologie idoine (pas forcément protestante !) , cette satisfaction différée reste un puissant moteur.
Le problème de l’omniscience de la technique sera résolu. En attendant il faut débloquer les énormes verrous qui ferment leur cœur et libérer un lièvre nommé désir. La porte ouverte et voir l’imaginaire capitaliste pour ce qu’il a toujours été : un maître chanteur et un masque inexpressif. Ensuite, place à l’onde musicale subtile, au diamant plus pur que le plus pur des diamants.
Moi, je suis né en 1943 à une époque où le monde entier était en guerre totale, la guerre des machines à broyer les hommes, la guerre qui s’est terminée avec la bombe atomique anti-cité, laquelle heureusement nous a valu 65 ans de paix en refroidissant les esprits des plus fous.
Je ne partage pas du tout votre pessimisme pour l’avenir à court, moyen et long terme. La compétition commerciale entre les nations me paraît une bonne chose même si elle remet en cause la suprématie de l’Occident acquise depuis quatre siècles. Toutes les jérémiades que l’on entend sur la sur-consommation (sous-entendu : des autres) font peu de cas de la grande pauvreté qui sévit dans beaucoup de pays du monde. Je suis heureux que les Chinois surmontent leur sous-développement à grande vitesse même si l’on peut regretter leur régime politique pour le moins autoritaire.
Comment la Terre s’en sortira t-elle ? Comme elle l’a toujours fait depuis 4.5 milliards d’années, en imposant aux êtres de sa biosphère, un nouvel équilibre écologique. Et cela peu se faire sans drame majeur à l’échelle de la durée de la vie humaine.
Eh oui !
Pendant un temps infime, l’humanité se crut maîtresse de la Terre.
Ce temps-là passa; la Terre l’oublia et passa à autre chose dans l’indifférence la plus absolue.
Il ne faut jamais humilier et acculer un fort.
C’est ce que la crise fait et fera avec quelques pays.
Ce sont ces pays qui nous feront basculer.
Pas la crise directement.
C’est quand l’humanité se sent menacée qu’elle est capable des plus grandes choses… Prenez par exemple le peuple américain qui est un grand peuple mais qui a besoin parfois d’un certain choc pour le faire réagir… Il est à parier que face à cette catastrophe majeure qu’est cette marée noire qui menace directement son pays, les lobbies pétroliers apparemment vainqueurs en début d’année vont avoir plus de mal pour lutter contre une régulation dans ce domaine devenue nécessaire… Et je vous parie que la cause environnementale aux États-Unis va reprendre des couleurs… De cette marée noire qui arrive en plein moment d’une réflexion écologique et d’un Président ouvert sur ce sujet peut sortir un bien… même s’il reste petit. C’est en fait le plus mauvais moment pour les lobbies pétroliers. Quand les États-Unis d’Amérique sont directement touchés le peuple américain gronde.
« Et je vous parie que la cause environnementale aux États-Unis va reprendre des couleurs… » : dieu que vous êtes optimiste et naïf ! Ce qui s’annonce est le déclin de l’Amérique, or, le propre d’un système en déclin est de perdre ses moyens d’auto-entretient, dont sa capacité à résorber les dégâts. Cela dit, regardez ce qu’il advient des villes américaines après que l’activité économique qui leur avait donné naissance a cessé : elles tombent en ruines. Il n’y a personne pour les entretenir, les habitants vont toujours ailleurs, ils sont incapables de se fixer. Et bien ma foi, les sites pollués seront abandonnés de la même façon.
Notons qu’en France c’est différent, en particulier avec les déchets nucléaires. On les enfouit ici et là, en des centaines de sites différents, et l’on met des maisons et de la pelouse dessus. Comme cela ne suffit pas, on autorise le recyclage de certains déchets en matériaux de construction.
Je suis d’accord avec vous JP
J’ai l’impression comme vous que cette marée noire va changer beaucoup de choses.
D’autre part, je ne pense pas que si l’activité économique s’arrête la vie s’arrête, elle repart vers autre chose en partant de ses déchets.
Sans croissance pétrolière, je ne vois pas comment une ville comme Détroit peut encore rêver d’un développement comme dans les trentes glorieuses, mais dans un style comme celui ci c’est peut-être possible.
http://www.urbanfarming.org/
Pourquoi toujours immaginer que rien ne se transforme, les villes sont en constante transformation.
http://villesentransition.net/
Moi-même, je fais partie d’un jardin partagé beaucoup plus modeste, mais je peux vous garantir que la demande est en croissance.
Je vote plutot « crapaud rouge »
D’ailleurs regardez chez nous, le Grenelle n’est plus vendeur, depuis que la croissance a calé.
L’écologie est un loisir pour des économies qui tournent à plein.
Ben moi aussi. Je saute avec le Crapaud Rouge.
Je suis passé à Détroit, la première fois en 1976. C’était une ville en grande partie à l’abandon: planches clouées sur les fenêtres, herbe poussant sur les (rares) trottoirs…
J’y suis repassé près de 10 ans plus tard, en 1985. Cela n’avait pas changé. Enfin si: l’herbe avait poussé un peu plus dans les coins…
Enfin dernier passage – ben oui: obligé quand on vient de l’Ontario et qu’on se dirige vers le Sud – en 2009, l’année dernière. Toujours aussi miteux. En pire apparemment. Il est vrai que l’on n’a pas trop envie de bivouaquer trop longtemps dans cette zone. Peut-être y a t-il eu quelques discrètes innovations…
Il y a bien des manières, qui se conjuguent, de décrire le spectacle qui nous entoure. Celui de cette société qui se présentait triomphante et se révèle brutalement en crise, lançant des signaux prononcés annonçant qu’elle pourrait déchoir. Par elle-même, du simple fait de ses propres contradictions.
En mesurant les inégalités qu’elle génère et dont elle se nourrit, ou bien en constatant l’emploi désinvolte des ressources qu’elle implique, ses gâchis de tous ordres ainsi que son peu de rendement, telle une machine qui par dessus le marché ne veut pas en démordre.
Pour reconnaître que la croyance dans le progrès, qui en valait bien d’autres, a disparu et a aujourd’hui laissé la place au sentiment largement partagé du désastre, parfois même de la régression, le plus souvent de l’impuissance.
Ne laissant place qu’aux issues individuelles et aux replis, ou encore aux enfermements, marginalisant les solidarités, suscitant de temps en temps des bouffées de réaction collective, vite éteintes. Ainsi que des révoltes et des cris qui, dans le vide, ne résonnent pas ou peu.
La proclamation de la mort des idéologies a été une forfaiture permettant à la plus insipide d’entre elles d’être insérée dans les consciences comme une force d’occupation : la religion de l’argent, entourée de ses oeuvres et de ses pompes, servie par ses prêtres et ses adorateurs. De justifier la confiscation progressive de ce qui devrait être inaliénable, les biens publics, de dévoyer un outil favorisant les échanges, la monnaie, pour en faire un dérisoire et exclusif bien suprême.
Aboutissant à ce que la société puisse être comparée à une machine qui broie, dont le contrôle social s’exerce d’une manière de plus en plus sophistiqué (et à la marge très brutale), et ses membres à un corps aliéné préservant tant que bien mal son intégrité, quand il y parvient.
Pourtant, l’exigence de la vertu plonge ses racines dans l’existence de l’espèce humaine.
» Pourtant, l’exigence de la vertu plonge ses racines dans l’existence de l’espèce humaine. »
M Leclerc: Vous avez, une fois de plus, parfaitement résumé la situation. Il me semble que jamais l’image de la flamme de la divinité ne quittera le cœur de l’Homme. Ici est sans doute à rechercher cette aspiration à la vertu. La mythologie, tout comme les voies religieuses traditionnelles sont un grand livre d’images qui illustrent cette marche vers la libération des contraintes de l’illusion et du « réel » tel que ressenti. Ainsi, le savoir, la pratique et l’étude de ces savoirs est la vraie richesse. Sortir du monde des dualités pour naître à celui de l’unité, voilà le seul noble chemin.
Mais la vertu ne peut prendre racine que sur un bon terreau. Pour qu’elle puisse s’épanouir sur le plan temporel, il faudrait avant tout ligoter le veau d’or aux Fourches patibulaires de la grande justice.
La religion de l’argent qui a conduit à « dévoyer un outil favorisant les échanges, la monnaie, pour en faire un dérisoire et exclusif bien suprême » doit être démystifiée et démythifiée. Aucune réforme économique ou sociale ne pourra être entreprise, me semble il, sans que l’argent ne reprenne sa place de simple instrument d’échange dans les rouages économiques.
Il faut une autre monnaie : C’est là le clou du spectacle. Oyez, oyez, braves gens. Que la fête commence ! Les cabarets sont ouverts et les potences sont prêtes.
VERTU,
Bernanos disait, dans le contexte de la deuxième guerre mondiale et des renoncements criminels des accords de Munich, que : « le pessimiste est un imbécile malheureux et l’optimiste un imbécile heureux. » »
La vrai réponse était pour lui dans le désespoir surmonté, cette vertu (en latin : VIRTUS) de l’humain.
J’ajouterai à cette exigence de vertu le retour à des idées simples, comme COMMUN : l’intérêt commun, le sens commun (la « common decency » si centrale dans la pensée de Georges Orwell) et les termes qui en découlent : commune, communiste.
Quand la religion dominante des temps modernes est la Religion du Capital, la nécessité de la critique de l’aliénation s’en fait plus impérative.
pour résumer la propriété privée doit être réglementée avec une poigne de fer. la recherche doit être réorientée vers la construction d’un nouveau modèle de société exportable au monde entier. ce qui est risible en france, cher pays de mon enfance, c’est que nous avons toutes les clefs pour y parvenir. mais ils nous manquent les grands hommes, je veux dire ‘qui en ont’, ou du moins ceux ci sont écartés par les lobbies.
regardez comme la vision d’un seul homme comme de gaulle peut influencer la politique d’une nation comme la notre au point d’en paralyser 60 ans après lune partie de la classe politique. Edifiant! le plus édifiant étant peut-être qu’ils osent se réclamer de sa droite lignée!
si l’un des pilliers du système c’est la ‘convoitise’ alors la publicité est son expression au quotidien, qui pervertit les âmes et les aspirations.
la preuve par l’australie:
http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/l-australie-supprime-les-logos-des-marques-sur-les-paquets-de-cigarettes-29-04-2010-905422.php
avez vous déjà remarqué comment les jeunes qui dégradent des panneaux publicitaires sont durement punis?
methode hic dit : avez vous déjà remarqué comment les jeunes qui dégradent des panneaux publicitaires sont durement punis?
C’est en train de changer:
http://www.casseursdepub.org/index.php?menu=info&sousmenu=com_en_cours
Je suis définitivement conquise par votre écriture. Merci.
Un peu d’optimisme: maintenant que nos « intellectuels » ont enfin dit ce qu’ils pensaient de certains délires coloniaux modernes, on pourrait passer à la mesure urgente numéro deux: celle de mettre un plafond aux rémunérations.
(plan com: c’est le bon moment avec le pétrole de BP dans le Golfe du Mexique, car enfin comment expliquer au bon peuple sans se prendre les pieds dans le tapis que « certes le pétrole est cher » mais c’est la faute à personne, regardez on fait même des guerres stratégiques ET que les compagnies pétrolières réalisent actuellement leurs plus gros bénéfices ?
Je suis assez d’accord avec votre analyse mais il me semble que vous passez à côté de deux questions importantes :
1/ cette « crise » est-elle générale, je veux dire touche t-elle vraiment le monde entier avec la même intensité – personnellement, j’en doute.
2/ oui le marketing triomphant fait consommer et anesthésie les gens. Mais quel est donc le processus qui fait que les gens acceptent cette domination ? Je me demande si il n’est pas illusoire de vouloir faire « un pas de côté » comme le suggérait un film des années 70 et que vous proposez vous-même avant d’avoir regardé cette question de près ?
« Mais quel est donc le processus qui fait que les gens acceptent cette domination ? » : question leitmotiv sans intérêt. « Les gens » vivent dans leur environnement comme les animaux dans la nature. On ne peut pas se révolter contre son environnement, c’est vouloir supprimer la chaise sur laquelle on est assis.
Alors comme ça, le marketing fait partie de notre environnement naturel ? Circulez, y a rien à voir ! Étrange.
Le marketing fait effectivement partie de notre environnement culturel. On peut le déplorer, mais c’est un fait auquel il est difficile d’échapper.
Inutile d’ironiser, je n’apprécie pas du tout. J’ai établi une comparaison, pas une assertion. Cela dit, si vous connaissez un moyen d’échapper au marketing, ou de se révolter contre, faites-moi signe, je suis curieux de savoir.
Mais quel est donc le processus qui fait que les gens acceptent cette domination ?
La peur du manque qui est enfouie dans notre cerveau reptilien.
C’est en reconnaissant cette peur que nous pourrons l’éliminer sinon c’est elle qui nous éliminera.
Il peut vous y aider.
Je me fait soigner par cette thérapie et cela fonctionne.
Il y a de bonnes pistes dans l’esprit Tzigane.
Une sorte de résistance innée à toute bride, toute main mise.
« Les gens » vivent dans leur environnement comme les animaux dans la nature.
C’est donc ramener l’être humain à un animal et faire fi des révoltes et des évolutions qui l’en distinguent justement.
Nemo,
Quand le rouleau compresseur du « progrès » humain écrase la diversité humaine avec constance, sur toute la terre, pendant cinq siècle, ou est la révolte méprisée ? Ou est l’ »humanité » que vous semblez chercher ?
Louise nous propose d’arrêter de consommer. Je ne demande que cela. D’ailleurs, j’ai déjà commencé. Ma voiture a rendu l’âme, maintenant j’utilise mon vélo. Pourtant, j’habite en pleine campagne. Je limite mes achats au strict nécessaire.
Quand je discute avec mes amis, c’est l’effarement dans leurs yeux quand je leur conseille de se détacher de cette drogue qu’est la consommation à outrance. Ils ne me comprennent pas. Je les incite à lire plutôt que de regarder la télé (ou alors les chaînes moins « poubelles télévisuelles). Ils veulent se détendre (ce qui se comprend) et cela implique de ne pas réfléchir.
Il est vrai que, si chacun fait comme moi, l’économie va ralentir, celle-ci étant de plus en plus basée sur la consommation du futile. Des emplois seront perdus, j’en suis conscient. Mais dois-je continuer à consommer à l’excès juste pour faire tourner un système pervers ?
Arréter de consommer, oui, mais surtout arréter de produire.
C’est vrai que par chez nous on arréte beaucoup de produire, c’est tant mieux, comme çà nous consommerons moins.
Donc, à un moment les autres seront bien obligés d’arréter de produire eux aussi.
Mais çà ne va pas assez vite, je trouve.
Mais peut être que dans pas longtemps je trouverai que çà va trop vite ?
Arrêter de consommer est une chose certes louable, mais opter pour un développement en accord avec la limite de la planète est une tout autre question.
Et quand il s’agit de convaincre d’y réfléchir, c’est encore plus compliqué.
Ordinaire
Être ordinaire
Ayant dit oui devant Dieu
Travaillant, ignoré, pour le bien de l’humanité
Personne ne voit, et pourtant ce qui est, est
Ordinaire, si ordinaire…
Un socle, ces pierres angulaires
Sur lequel l’édifice se tient…
Ayant préféré se perdre
Et ne pas voir ce qui est et qui est
Des chimères plutôt que cet ordinaire…
Nous nous sommes perdus dans l’extra-ordinaire,
Refusant l’ordinaire de ce que l’on appelle amour, charité, compassion, attention, don, humilité, sens du sacré…
Il s’agit maintenant de rechercher les pierres angulaires de l’édifice société…
A suivre…
Pourtant… la crise était bien finie, non?
Le temps n’est pas encore à l’action : trop de personnes croient encore les politiques ainsi que leurs protections du petit bas de laine.
Le temps est à l’information et la réflexion sur la suite. (même violente, d’ailleurs)
Nous sommes enchainés à ce système qui nous entraine vers le fonds…J’ose espérer que la conscience populaire
va trouver les clés avant qu’il ne soit trop tard.
Descente des agents du FMI, de la BCE et de la commission européenne dans les ministères grecs : le berceau de la démocratie perquisitionné et humilié.
Arnaud Montebourg nous explique que nombre de départements vont se transformer en petites Grèce, étranglés par la montée des prestations à servir et la baisse de la participation de l’Etat. Il faut ajouter à cette liste les prêts toxiques, pudiquement passés sous silence.
Négligeant les avis écologistes, les pétroliers exploitent des puits à 1500 mètres sous l’eau. L’un d’eux a lâché et inonde de pétrole le sud-est des USA, pollution qui devrait durer des semaines, voire des mois.
De nombreux programmes scientifiques s’intéressent au dépistage des bébés et enfants déviants.
La Gendarmerie passe sous la coupe du Ministère de l’Intérieur.
Des commissions-spectacle crient haro sur juges ou banquiers pour divertir l’opinion.
Au terme d’années de procédures, le sénateur X n’ira pas en prison.
Mme Chirac intègre le conseil d’administration d’un grand du CAC 40.
Obama, recevant le prix Nobel de la paix, décrit la nécessité de la «guerre permanente ».
Des retraités américains de plus de 80 ans cherchent désespérément du travail.
N.S. s’incline devant le premier ministre chinois.
Les grands s’occupent de nous. Petites nouvelles en vrac du Titanic.
François Leclerc, si votre inaliénable et sa contre partie « propriété privée » n’étaient pas le problème essentiel de nos sociétés.
Ne serait-il pas normal d’étudier, de proposer, de fixer les limites de cette propriété.
Si la vertu de nos sociétés, ne dépendait pas exclusivement: de la définition exacte des choses mobilières et immobilières inaliénables.
Exemple: les biens immobiliers et mobiliers meublants sont du domaine de la propriété privèe, y compris le foncier, le foncier n’ouvrant pas le droit à l’exploitation à titre privé des ressources naturelles sauf les agricoles cultivèes.
Une constitution énumérative de la propriété privée. Qui peut posséder quoi et quoi en faire?
Bon dimanche à tous.
Je ne comprends pas grand chose à cette vision hollywoodienne de la société ( occidentale ?) du XXI ème siècle .
Pas plus que je ne prends au pied de la lettre du script le scenario écrit par Jacques Attali dans » une brève histoire de l’avenir » .
Je ne leur reconnais ( ce qui n’est déjà pas mal ) que le seul mérite de forcer le trait sur ce qui évolue , sur ce qui meure , sur ce qui pourrait naître .
On ne « reconstruit » jamais un monde .
Il n’y a jamais de tabula rasa .
Il n’y a que l’Histoire , ses souches et ses discontinuités , ses lâchetés et ses courages , ses barrières ou ses ponts , ses cigales et ses fourmis , ses voyageurs et ses paysans , son ici et ses ailleurs , ses artistes , ses ingénieurs , ses penseurs , ses découvreurs de miettes , ses artisans , ses ensembliers jamais complets , ses spécialistes , ses papillons stupides de bêtise , ses papillons riches de talents divers qui ensemencent la fleur de germes venus d’ailleurs , ses femmes et ses hommes qui pour des raisons qui m’échappent et qui ne sont sans doute pas très pures , acceptent d’incarner les idées en cours du moment parfois avec une abnégation digne de Jésus Christ et qui sont , je l’espère , les véritables cocus de cette Histoire …
Ses enfants à faire naître et aimer .
Ses femmes et ses hommes à « apprivoiser « .
Et il y a aussi , et surtout , ce fait nouveau immense : la race homo sapiens a créé les moyens de destruction du navire , technologiques , idéologiques , multicritères . Notre Histoire se confond à celle de la terre qui interfère avec nous .Le ciel , la terre et les bois ( et l’eau , et l’air ) n’ont rien à nous dire , mais nos sorts sont confondus .
L’interpellation ultime est là : finances , idéologies , vertus même ne peuvent qu’être au service de la réponse ( des réponses) à promouvoir pour ne pas terminer l’histoire , la notre et celle de la vie sur la petite boule bleue .
PS:Je ne demande qu’une chose : pouvoir continuer à me faire comprendre et comprendre en langue française , car je supporte de moins en moins le sabir anglo-saxon .
Cent pour cent d’accord avec cette analyse, et je ne suis assurément ici pas le seul…
Mais la clairvoyance dont les auteurs comme les contributeurs de ce blog peuvent sans nul doute se prévaloir est parfois douloureuse. Car par ailleurs, les mécaniques aux mouvements cyclopéens continuent aveuglément à broyer de l’humain. Les logiques prédatrices, on le voit avec le cas de la Grèce, sont, et cela me méduse, intégrées par l’extrême majorité des commentateurs, comme des données parfaitement naturelles. Le cas des agences de notation, véritables pompiers pyromanes, tout comme « les marchés » auxquels on attribue désormais une vie propre, et dont on parle comme s’il s’agissait d’ êtres pensants, personne ne songe à l’absurdité que cela représente. Personne à part un certain nombre (grandissant espérons-le) de gens qui tâchent de réfléchir posément à ce qui se produit sous leurs yeux.
Alors oui, comme l’écrivait Gébé, il faut peut-être tout arrêter, mettre sur « pause » et réfléchir. Si seulement cela était aussi facile…
Les forces en présence sont titanesques, l’inertie propre au système s’auto-entretient. Comme je le dit souvent, je crains que les changements profonds ne viennent que lorsque une avarie systémique majeure frappera. En d’autres termes, ce n’est que lorsque l’humanité sera acculée à changer, qu’elle changera.
Mais J’espère me tromper.
VM
La marée noire qui recouvre les consciences est la cause directe d’autres marées noires dans le monde. Comment en ai-t-on arrivé à haïr notre miroir-image, ou bien à l’aimer jusqu’à la folie ? A quel moment les sens sont pervertis. Maintenant comment allons-nous faire avec l’objet de nos désirs brisé en mille morceaux.
Le capitalisme c’est regarder le miroir. Alors qu’il faudrait s’occuper de ce qui ce passe derrière.
Comment en est-on…
c’est mieux.
Chantage et menaces de Merkel…les allemands ne changeront donc jamais…
Les conditions sévères imposées à la Grèce en échange d’une aide financière vont inciter d’autres pays en difficulté au sein de la zone euro à faire un maximum pour éviter une situation semblable, estime la chancelière allemande, Angela Merkel, dans un entretien paru dimanche 2 mai.
Suite au post précédent, qui a la relecture me paraît un peu trop pessimiste: comme avait coutume de le dire ma mère: « les petits ruisseaux font les grandes rivières »-cela s’appliquait à la nécessité de faire des économies, et allait de pair avec cet autre proverbe « garde-toi toujours un petite poire pour la soif »- mais cela peut s’appliquer à quantité d’autres choses, et en particulier ici: contribuer, comme vous le faites à éclairer le débat, ses enjeux propres, élaguer dans le fouillis d’idées, et débusquer celles qui peut-être préfigurent déjà, comme autant d’éclaireuses, les solutions de demain, est déjà une bien belle et nécessaire entreprise. Les solutions viendront des hommes, et d’eux seuls. Seront-elles dictées par les évènements qui sourdent ou viendront-elles de dirigeants enfin conscients des enjeux et des dangers? that is the question…
VM
PESSIMISTE.
Toujours ce terme ! encore et encore !
Les gens lucides savent bien, comme le dit un proverbe russe, que « le pessimiste est un optimiste bien informé. »
Oui bien sur les hommes vont réagir quand nous allons arriver au bord du précipice. Enfin, les hommes qui nous gouvernent.
Et au nom du principe de réalité qui leur est cher, je ne vois qu’une réponse au manque de ressources de base (eau, air, terres arables …) pour la population croissance du globe, voulant progresser dans son confort de vie, avec peu d’actifs faute d’emplois mais beaucoup de retraités qui logiquement veulent rester en forme, et des états prisonniers de dettes qui ne seront jamais remboursées : limiter la croissance de la population voire la réduire.
Attendez vous à voir fleurir des discours sur l’eugénisme (ça commence pour les nouveaux nés), le retour du Malthusianisme (avouons que les politiques chinoises et indiennes d’enfant unique nous ont bien arrangé …), la diminution des soins vers les populations âgées après un age fatidique (cela a commencé en Angleterre), voire des logiques de « mort digne » ou « mort choisie ».
Rassurez vous, les élites qui nous gouvernent auront des passe droits !
Bon je sais je ne suis pas drôle, mais c’est sans doute préférable aux autres solutions classiques que sont la guerre ou la maladie….
»La Grèce lancera un plan d’économies de 30 milliards d’euros d’ici fin 2012 et son déficit public devra être ramené sous 3% du PIB d’ici fin 2014. »
le déficit de la Grèce sous les 3 pct en 2014 !! mort de rire !!Qui va croire pareilles stupidités?Avec la méga récession qui va pouvoir démarrer suite aux mesures prises dont les conséquences seront:forte hausse du chômage,fuite des capitaux,défauts de paiements des particuliers et de nombreuses entreprises,moins de recettes fiscales etc etc….chiche ?Rdv en 2014 même lieu ,même heure!!
Pas besoin d’attendre 2014 le mouvement va s’accélérer
Félicitations pour ce texte ! J’apprécie particulièrement son envolée rageuse et revigorante qui puise dans l’histoire. Mais quand on songe que les Trente Glorieuses se révèlent n’avoir été qu’une parenthèse, et qu’on leur doit l’une des tares du capitalisme, la surconsommation, il y a de quoi s’angoisser sur l’avenir. Comment pourrait-on construire « un monde plus libre » ? Cette chute est un peu convenue, non ?
Ca fait du bien de constater que l’on est pas seul à avoir ces pensées et analyses mais dans la vie réelle, c’est assez rare de rencontrer des personnes qui raisonnent ainsi. Je pense plutôt que seul une série de catastrophes vont entrainer la mutation du système global. Alea jacta est.
Je rejoins votre pessimiste analyse , mais un sri-lankais le ferait-il? Depuis Christophe Colomb l’occident a occupé et exploité la planète par sa puissance militaire et elle n’en a plus les moyens.On assiste à un rééquilibrage de la puissance économique mondiale en faveur des pays que l’on a pillés et la note sera salée car de gré ou de force il faudra réduire la voilure.Alors autant prendre l’initiative et soyons moins gourmands et plus humbles.