Un grand bravo !

C’était le 3 février, sur France 24, « Le Débat / The Debate », je résumais ma contribution à ce débat en anglais de la manière suivante :

Je dis qu’il y a à nouveau un petit jeu sur les Credit-default swaps (CDS). Cette fois, ce n’est plus 1) Bear Stearns, 2) Lehman Brothers, 3) Merrill Lynch, c’est 1) Grèce, 2) Portugal, 3) Espagne.

Ce que font en ce moment les marchés financiers n’est pas sans rappeler l’opération de George Soros qui coula la livre britannique en 1992 (quand on pense que le renouveau de la « science » économique est entre ses mains !)

On est un peu moins de trois mois plus tard.

Mon Feu en la demeure, daté du 25 février, commençait lui ainsi :

Messieurs, Dames, des instances européennes, je m’adresse à vous : il y a feu en la demeure !

Vous ne sauverez pas la Grèce en lui enjoignant de baisser le salaire de ses fonctionnaires. Vous ne sauverez pas la Grèce en l’encourageant à combattre la fraude fiscale. Vous ne la sauverez pas non plus en créant une… cagnotte (on tombe ici dans le dérisoire !). Il est beaucoup trop tard pour tout cela. Et de toute manière, le problème n’est pas là. […]

Votre cagnotte pour la Grèce, si péniblement rassemblée, sera emportée par la bourrasque en quelques heures, et il vous en faudra immédiatement quatre autres : une autre pour le Portugal, une pour l’Irlande, une pour Chypre et une beaucoup plus grosse que les quatre autres mises ensemble, pour l’Espagne…

Il a fallu attendre la réunion d’Ecofin du 15 mars pour avoir une première déclaration d’intentions des pays membres de la zone euro. Vous suivez ici en direct la manière brillante dont la crise a été gérée depuis.

Les dettes souveraines de la Grèce et du Portugal ont été décotées avant-hier mardi, celle de l’Espagne, hier mercredi. Merci à l’agence Bloomberg pour les graphiques suivants.

Taux grec 2 ans

© Bloomberg

Taux portugais 2 ans

© Bloomberg

Taux espagnol 2 ans

© Bloomberg

Un grand bravo aux instances européennes pour leur sens de l’initiative, leur temps de réponse et leur savoir-faire en général !

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Réponse à une question :

La notation (la « cote ») de risque de crédit d’un pays mesure (en principe) le risque qu’il ne rembourse pas les emprunts qu’il émet (l’argent qu’il emprunte). Plus le risque est élevé, plus la prime de risque comprise dans le taux d’intérêt dont il doit s’acquitter sur sa dette (doit payer sur les emprunts qu’il fait) est élevé. Donc quand la notation (la « cote ») d’un pays est « dégradée » (« décotée »), les taux sur sa dette souveraine (dette de la nation) augmentent.

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167 réponses à “Un grand bravo !”

  1. Avatar de beaufou
    beaufou

    C’est amusant ces agences de notation qui donnent des AAA a la « merde » de Goldman et qui ne decotent jamais les Anglo-Saxons.
    On pourrait dire que la Reserve Federale achetant la dette des USA est un Ponzi scheme, mais non, c’est legitime.
    Il reste donc a la Grece et a la zone Euro de construire une banque centrale qui cache ses bilans et au diable le reste de la planete.
    Quant a nos dirigeants Europeens, bravo, l’experimentation Grece est un succes, tout le monde est maintenant dans le meme bateau.
    Une mention speciale pour l’Allemagne, qui croyait se gaver de consommation Europeenne tout en favorisant la rigueur a la maison, belle lecon d’humanite, j’ai presque envie de reprendre le Boche de mon grand-pere (Le chemin des dames n’a pas fait que des victimes) et la Deutsche Bank n’est elle pas le Goldman Allemand?

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « C’est amusant ces agences de notation (…) qui ne decotent jamais les Anglo-Saxons. » : elles fonctionnent comme des globules blancs qui ne bouffent que les cellules étrangères et laissent en paix celles de l’organisme.

    2. Avatar de arkao
      arkao

      L’offensive du Chemin des Dames a coûté aussi une dizaine de milliers de morts chez les Allemands, auquels s’ajoutent les centaines de milliers de morts de la Marne, de la Somme , de Verdun, etc… Plus de deux millions de victimes allemandes au total. Des ouvriers, des paysans, des petits fonctionnaires, qui sont partis en chantant « Nach Paris » pendant qu’en face on chantait « A Berlin », prisonniers de l’univers mental militariste qu’on leur avait inculqué dès l’enfance.
      Alors, refreinons notre envie de redire « les Boches ».
      Certes, la réconciliation franco-allemande n’a sans doute jamais été qu’une réconciliation de façade, une sorte de statu quo entre les dirigeants, mais on n’a pas besoin dans les circonstances actuelles de raviver des vieilles querelles.
      Cordialement

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      « une réconciliation de façade » ? Je ne sais pas ce qu’il vous faut ! Si l’on mesure un tant soit peu la haine qui prévalait jadis, c’est infiniment plus !

    4. Avatar de Alain M-B
      Alain M-B

      Les agences de notation ne dégraderont jamais les notes des états souverains émettant leur propre monnaie. C’est une conséquence immédiate de leur approche.

      En donnant une note à un émetteur ou à une émission, les agences de notation tentent de répondre à la question : le prêteur percevra-t-il les intérêts et sera-t-il remboursé au final conformément au contrat d’émission ?

      Les USA, le Royaume-Uni et les autres pays qui émettent leur propre monnaie pourront toujours honorer leurs dettes en augmentant la masse monétaire. Certes, si ils vont trop loin, les créanciers seront payés en monnaie de singe et le pouvoir d’achat des sommes qu’ils recevront sera loin de ce qu’ils espéraient. Mais le contrat formellement aura été rempli. L’émetteur méritait sa note AAA. CQFD

    5. Avatar de christophe
      christophe

      En parlant d’agences de notations quelqu’un pourrait m’expliquer pourquoi la note des Etats-Unis n’a jamais été dégradé ? N’y a t-il pas des agences Européennes ?
      N’est-ce pas une question d’arbitrage ? Who rules the game ?

      « Il reste donc a la Grece et a la zone Euro de construire une banque centrale qui cache ses bilans et au diable le reste de la planete. »
      On dit souvent que le mensonge cesse d’être mensonge dans l’instant où il réussit, mais si tous le monde ment, dur de réussir……

    6. Avatar de arkao
      arkao

      @ Crapaud Rouge

      Le cas de F. Mitterand illustre bien le « de façade ». Malgré la poignée de main emblématique avec H. Kohl à Verdun, il a tenté en sous-main de contrecarrer la réunification allemande après la chute du mur.

    7. Avatar de Cécile
      Cécile

      la crédibilité des agences de notation qui n’ont rirn vu venir ni Madof, ni les subprimes … n’est pas notée par une agence de notation des agences de notation ????

    8. Avatar de beaufou
      beaufou

      arkao
      Justement, du chemin des dames a aujourd’hui, il n’y a qu’un pas, celui de la pensee humaniste et celui de la pensee rigide.
      Je ne suis pas un admirateur du Saint-Empire Germanique pour cette raison.
      Pendant des annees, les pays tel que la Grece etaient acceptes dans l’Euro parce qu’ils etaient de bons et potentiels « clients » a l’exportation Allemande, malheureusement, nos amis Grecques, en bons sudistes, ont depenses plus qu’ils ne gagnaient, la belle affaire…
      Nos amis banquiers, si necessaires, n’etaient pas aussi faineants lorsqu’ils perdaient des milliards et etaient sauves par l’Etat. Ou sont ils aujourd’hui?
      Ils ne seront pas la non plus quand notre tour viendra.
      IL faudrait donc, comme un bon eleve Teuton, travailler sans relache jusqu’a une retraite qui sent le sapin…si vous voyez, ou sentez ce que je veux dire.
      Le royaume financier adore nos voisins, ils en ont la stature, travail-famille-patrie-et lunettes fumees.
      Non, merci.
      Et vous pouvez au passage remercier la Deutsche Bank d’avoir ete une bonne usine a derivatifs, la haute finance et la machine industrielle Allemande, on sait ou ca mene, comme en 40.

      La grece fait partie de la zone Euro, quand on en profite et quand on en profite pas, comme l’Allemagne de la reunification, mais la…il faut de la memoire.

      @christophe
      Je faisais allusion a la reserve fedale.

    9. Avatar de arkao
      arkao

      @ Beaufou

      Entendons-nous bien. Je ne suis ni germanophobe, ni germanophile.
      Je ne cherche pas à excuser les actes barbares commis par certains allemands au cours des deux guerres mondiales du XXe siècle.
      Ma famille a souffert dans sa chair et dans ses biens de trois conflits armés avec l’Allemagne. Si cela pouvait ne pas se reproduire, ce serait bien. Les cimetières militaires sont assez pleins comme ça et les charniers anonymes et oubliés parsèment tout le continent.

      Or la guerre, avant d’être celle des armes, est d’abord celle des mots et des schémas mentaux.
      C’est pourquoi j’éprouve un certain malaise quand je vois réapparaitre les termes de « Boches » et de « mangeurs de saucisses ».

      Si vous le voulez bien, restons en là de ce débat pour l’instant, ce n’est sans doute pas le lieu.

    10. Avatar de beaufou
      beaufou

      arkao
      Rien de personnel bien sur.
      Je retire le « Boche » pour l’instant.

  2. Avatar de Crapaud Rouge

    Au moins les graphes sont beaux, c’est déjà ça, comme chante Alain Souchon…

  3. Avatar de Blanc Cassis
    Blanc Cassis

    Et la Belgique, c’est pour quand ?

    1. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      C’est une bonne question. Difficile à répondre. La « confiance des marchés » (au comportement grégaire par excellence) est difficile à prévoir. Peut-être les marchés vont-ils nous oublier? Ou peut-être qu’ils ne comprennent rien à la Belgique, et que ça leur fait peur 😉 ?

    2. Avatar de Lambert Francis
      Lambert Francis

      Global Country Risk Table (via Financial Times)
      http://av.r.ftdata.co.uk/files/2010/02/ScreenShot316.jpg

      Tableau bien détaillé daté 2009 (pourtant année plus difficile que 2010, voir plus bas)
      La Belgique n’est pas dans les 30 plus risqués (mais les Belges font beaucoup pour y arriver !)

      AFP le 17/02/2010 Le produit intérieur brut (PIB) belge a reculé de 3% en 2009, selon le rapport annuel de la Banque nationale de Belgique (BNB) qui parle de la récession la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale et juge qu’il faudra plusieurs années à l’économie pour récupérer.
      Depuis les années 1960, le PIB belge a reculé à seulement trois reprises sur l’ensemble d’une année: de 1,5% en 1975, de 0,3% en 1981 et de 1% en 1993, précise le rapport de la BNB.
      En 2008, la Belgique avait encore réussi à afficher une croissance de 0,8% … KBC, Dexia ou Fortis, la dernière finissant même par être démantelée.
      La Belgique est sortie de la récession au troisième trimestre, où son PIB a de nouveau augmenté de 0,5% selon une estimation publiée en octobre. La BNB estime que la croissance a un peu ralenti au quatrième trimestre, à 0,3%.
      Pour l’année 2010, la BNB table sur une croissance de 1%, selon ses dernières prévisions. Le gouvernement belge, plus optimiste, a estimé la semaine dernière qu’elle pourrait atteindre 1,4%.
      « Pour la première fois depuis des années, les dépenses de la consommation privée des familles a baissé en Belgique. L’épargne a toutefois augmenté de 20%.

  4. Avatar de thiathias

    Bonjour, je ne comprends pas très bien :
    vous parlez de décote de la dette publique, mais les graphiques montrent une augmentation. C’est une augmentation de quoi exactement ?
    Merci

    1. Avatar de joseph C.
      joseph C.

      Bonjour : il s’agit d’une augmentation du taux d’intérêt que les grecs, les espagnols et les portugais doivent payer en échange de liquidités. Si demain vous empruntez pour votre consommation courante, vous le faîtes à un taux donné, eh bien pour les pays c’est pareil… et comme vous ils ont besoin d’emprunter au taux le plus bas possible, sinon les interêts sont plus difficiles et plus longs à rembourser… voir pas remboursables du tout s’ils sont trop élevés !

    2. Avatar de Alain A
      Alain A

      Thiathias

      C’est une augmentation du taux d’intérêt que le pays doit consntire pour emprunter de l’argent pour la durée précisée. Quand les taux d’intérêt à court terme (1 ou 2 ans) dépassent les taux d’intérêt à long terme (10 ans, ce qui est financièrment contraire à « leur » logique, cela signifie que le pays est au bord de la faillite.

    3. Avatar de Astrorock
      Astrorock

      Bjr.

      Une augmentation des taux demande par les marchés pour financer les etats cités.

    4. Avatar de Crapaud Rouge

      Ce qui grimpe en flèche, ce sont les taux d’intérêts. On parle de décote parce que les dettes qui justifient ces taux paraissent de plus en plus douteuses, c’est-à-dire que le RISQUE d’y souscrire ne fait qu’augmenter. Faut-il que je vous sorte ma petite leçon sur le RISQUE ? Naguère, ça prêtait à tout va parce qu’il n’y avait AUCUN RISQUE, tous les indicateurs étaient au VERT, la CONFIANCE INONDAIT les salles de marchés comme la mousson les rizières. Et puis patatras ! Le vent a tourné, à une époque où on ne savait pas encore qu’il pouvait le faire. Du coup, tout le monde s’est trouvé pris au dépourvu, « dans un moment où l’on manque des ressources nécessaires » précise mon Petit Robert. C’est donc qu’on n’avait pas fait de provisions suffisantes. Tout le monde était cigales, les uns pour prêter, les autres pour consommer.

    5. Avatar de Frédéric 2
      Frédéric 2

      Pour équilibrer leur budget, les états émettent sur le marché par adjudication régulière des obligations et des bons du trésor. Ces titres ne sont rien d’autres que des titres de créance sur l’état qui les émet. Ils sont négociables c’est-à-dire que eur détenteur peut les revendre à d’autres acteurs du marché.

      Ceux qui les achètent obtiennent en échange un remboursement échelonné dans le temps, comme dans le cas d’un prêt contracté auprès d’une banque. Bien entendu, ce remboursement se fait en intégrant des intérêts. Il existe beaucoup de types d’obligations et de bons du trésor (pour la France il y a trois grandes familles: OAT, BTAN et BTF mais il existe plusieurs type d’OAT). En fonction de leur nature, la règle de calcul des intérêts versés varie. Donc il peut être dangereux de comparer ces taux entre eux pour un même pays et encore plus pour des pays différents. Par contre, pour un titre donné (type de titre + pays émetteur), observer la variation du taux associé dans le temps est tout à fait pertinent. C’est clairement ce que montre les graphiques situés plus haut.

      Pour les passionnés (et uniquement pour eux), vous pouvez trouver à cette URL les règles de calcul associées aux titres français émis par l’Agence France Trésor.

      Il y a néanmoins une différence majeure entre les emprunts d’état et les emprunts contractés par les entreprises ou les particuliers: l’absence de collatéral, c’est-à-dire l’absence de garantie de remboursement autre que la parole de l’état émetteur…

      Dans un autre post que je ne retrouve plus, on parlait du cas Argentin du début des années 2000 et quelqu’un demandait comment les argentins s’en étaient sortis. Je me suis depuis renseigné:
      – crise profonde engendrée par une réduction drastique des dépendances,
      – suppression sine die de la majeure partie de leur dette. En clair, l’Argentine a cessé de rembourser ses créanciers…

      C’est donc possible mais c’est lourd de conséquences. Plus aucun investisseur ne fait alors confiance en la parole de l’état. Il n’est alors plus possible d’emprunter sur les marchés financiers. Vous êtes alors contraint d’équilibrer en permanence votre budget car sinon c’est toute l’économie qui s’écroulera à terme. L’Argentine y arrive t’elle? Non, loin de là…

      Le seul pays qui accepte de lui prêter de l’argent c’est le Vénézuela. Ce dernier isolé par les américains cherche des alliés et la dépendance que génère une relation créancier / débiteur pour un débiteur aussi isolé que l’Argentine est un excellent moyen pour s’assurer de sa fidélité.

      Comment cela se terminera t’il pour l’Argentine? Très mal. Sans nul doute.

  5. Avatar de Crapaud Rouge

    De toute façon, comme le dit François dans ce post, « La crise de la dette n’a pas de solution à l’échelle européenne, elle n’en a pas non plus à l’échelle occidentale ! Et c’est ainsi que cela va apparaître. » . Il faut attendre 2013 : l’on verra peut-être le successeur d’Obama taper du poing sur la table et convoquer un nouveau Bretton Woods, comme Roosevelt déclencha le New Deal, 4 ans après 29. Mais c’est loin, 2013, d’ici-là on croise la crise de l’immobilier commercial US

  6. Avatar de Fab
    Fab

    Oui bravo ! Un grand bravo ! Continuez comme-ça les gars, vous allez finir par nous convaincre qu’il faut sauver le système…capitaliste ! Vous allez finir par nous convaincre, par votre absence d’intervention, qu’il nous faut nous serrer la ceinture, que les temps qui arrivent seront difficiles…Oui, vous allez finir par nous convaincre, à l’insu de notre plein gré ?, et du vôtre ?, que l’important c’est le pognon ! Si si ! La preuve, on ne parle plus que de ça : aux oubliettes la crise de civilisation ! Le principe est sauf, travailler plus pour gagner plus, en somme ! Et donc consommer plus ! Et donc produire plus ! Mais pour ça il faut travailler davantage…ouf, sauvés !

    L’insécurité, le voile intégral, l’écologie, le pognon : c’est important. Aie confiance, et surtout ne lâche pas le pendule des yeux.

    PS 1 : merci pour les dessins.

    1. Avatar de Didier
      Didier

      C’est peut être le but de l’opération. Nous sommes dans un système où ses défenseurs disent que s’il y a des problèmes, c’est parce que les recettes du système n’ont pas été appliquées assez fortement. Il faut y aller plus fort. Cette crise est, pour ces gens, l’occasion d’aller plus loin. C’est une occasion en or.

      Elle marche. Regardez les Irlandais qui avaient refusé la Constitution Européenne. La Crise est venue. Ils ont eu le discours (en résumé très grossier) que s’ils veulent retrouver leur prospérité il leur faut accepter la Constitution. Elle a été acceptée. Pour la prospérité, c’est « au coin de la rue » comme disait l’autre.

      Nous sommes probablement en train de vivre les premières étapes d’une « thérapie de choc » décrite par Naomi Klein (je crois).

    2. Avatar de Fab
      Fab

      « Cette crise est, pour ces gens, l’occasion d’aller plus loin. »

      Ces gens : c’est nous.

      Le problème est pris à l’envers. Gandhi, à qui l’on demandait ce qu’il pensait de la civilisation occidentale répondit que ce serait une bonne idée ! Sauriez-vous m’expliquer comment le système actuel pourrait fonctionner s’il était égalitaire ?

      http://www.pauljorion.com/blog/?p=10695#comment-73475

  7. Avatar de Didier
    Didier

    Ce matin, la réaction de Paul Krugman sur ce sujet (http://krugman.blogs.nytimes.com/2010/04/28/un-american-activities/) se termine par quelque chose comme « .. je vais me cacher sous la table ». C’est la réaction conseillée à tous en cas de tremblement de terre.

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Désolé,

      j’ai fait une erreur. Le lien URL précédent n’est pas mal non plus. Mais celui-ci traite de la Grèce et ses conséquences.

      http://krugman.blogs.nytimes.com/2010/04/28/how-reversible-is-the-euro/

    2. Avatar de Didier
      Didier

      Je classe le journal « Le Temps » parmi les défenseurs du libéralisme financier dont la Grèce illustre l’efficacité.

      Il rend compte d’une information ridiculisant ce journal et ceux qui ont fait la déclaration en début d’article
      « La Commission européenne met en garde les agences privées évaluant la capacité des Etats à honorer leurs dettes. »

      http://www.letemps.ch/Page/Uuid/f450a1f8-5305-11df-b915-65313b777ced/LEurope_met_sous_pression_les_agences_de_notation

      Je suis effaré par la « marge de manoeuvre » de la Commission Européenne. Je suis effaré par le ridicule de la déclaration. Je suis effaré par le pouvoir qu’ont ces gens. Je suis effaré par le titre de l’article, qui illustre à mon avis la réaction des tenants de l’orthodoxie.

      PS. Ce journal s’est réjoui que la Suisse a su préserver ce qui faisait son succès d’avant crise et que donc tout va aller pour le mieux dans le meilleur des mondes en Suisse maintenant que la « reprise » est là. La Grèce illustre la « reprise ».

      Est-ce que cette fois-ci ces gens apprendront quelque chose ? Est ce qu’ils retiendront quelque chose de cette nouvelle catastrophe ? Le pire est que j’en doute.

    3. Avatar de KERJEAN
      KERJEAN

      je suis allé lire l’article. Rien de nouveau sous le soleil que ce qu’on ne fait que répéter ici depuis des semaines.

    4. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      Effarement partagé. Merci pour l’article.

      Du côté des solutions: pourquoi ne pas alors créer une agence publique de notation, si « il ne faut pas trop croire les agences de notation privées »? OK ça coûterait de l’argent (=du travail de personnes), mais il faut savoir ce que l’on veut.

    5. Avatar de Didier
      Didier

      Monsieur Kerjean,

      Je suis d’accord que l’essentiel de l’article ne contient rien de nouveau. Ce qui m’a poussé à mettre sa référence ici est que la Commission a fait les gros yeux aux agences de notation comme si cela allait les influencer. La cerise sur le gâteau est que ce journal en a fait le point à souligner de l’article.

      Soit la Commission croit que cet acte va influencer les agences et, à mes yeux, croire au Père Noël est beaucoup plus raisonnable. Le responsable du titre me donne le sentiment de croire à cette hypothèse. Si j’ai raison, il peut acheter la Tour Eiffel ou le Pont de Brooklyn.

      Soit la Commission sait que cet acte est vide, mais elle l’a fait uniquement pour montrer qu’elle n’est pas impuissante. C’est une démonstration de force pitoyable. C’est un peu comme si j’allais moi à Bruxelles manifester dans la rue pour obtenir que la BCE renonce à son dogme monétariste. Imaginer que je serai impressionné par cette « démonstration de force » équivaut à me faire traiter d’idiot fini.

      Dans les deux cas, ça vole très bas.

  8. Avatar de JD
    JD

    Certes, mais comment l’ignorant doit-il lire ces graphiques ?

    1. Avatar de Paul Jorion

      La notation (la « cote ») de risque de crédit d’un pays mesure (en principe) le risque qu’il ne rembourse pas les emprunts qu’il émet (l’argent qu’il emprunte). Plus le risque est élevé, plus la prime de risque comprise dans le taux d’intérêt dont il doit s’acquitter sur sa dette (doit payer sur les emprunts qu’il fait) est élevé. Donc quand la notation (la « cote ») d’un pays est « dégradée » (« décotée »), les taux sur sa dette souveraine (dette de la nation) augmentent.

    2. Avatar de JD
      JD

      Merci bien !

  9. Avatar de Jean-Marc Chapelle
    Jean-Marc Chapelle

    Un renforcement de la note de Wikio est a prévoir en AAAA++++

    Bon courage à vous et François Leclerc pour votre travail essentiel.

    Jean-Marc

    (Pour le modérateur : sous « essentiel » pourquoi pas un lien avec la page du financement du blog ?)

  10. Avatar de zébu
    zébu

    Instances européennes qui n’ont plus que leurs noms, tant il est vrai qu’elles ont fait faillite avec la crise de la dette publique.
    Il faut refonder l’Europe … tout en gardant l’euro ! Pas simple.

    PS : bravo à vous surtout. Ils ont été avertis suffisamment à l’avance, à chaque fois. D’autant que comme l’a déclaré Arthuis, ‘on’ savait depuis 2004 (http://www.pauljorion.com/blog/?p=10797#comment-73713)

  11. Avatar de Alain Loréal

    Et ça ne fait que commencer !

    Dès lors que la presse « mainstream » crie au loup, la multitude des petits investisseurs rentiers va prendre peur et tenter par tous les moyens de sauver ses billes. L’enchainement systémique si brillamment démontré par Paul (le fil rouge) va s’accélérer.
    Personne n’a encore mis en cause l’incapacité rédhibitoire des gouvernants européens à s’entendre autour de solutions simples et efficaces (s’il y en a ?) bien au contraire. Pour ce qui concerne la France Nicolas Sarkozy n’était-il pas présenté il y a quelques semaines comme le « sauveur » du système financier et on se souvient de son intervention à Davos où il allait refonder le capitalisme. A gauche on s’illusionne autour d’une « reprise » de la croissance en 2012 et d’une société du « care » alors que les déficits sont abyssaux et que tout celà risque de se terminer dans la rue plus vite que prévu.
    Comme le suggèrent plusieurs des commentateurs réguliers de ce blog, ce n’est vraisemblablement que d’une explosion sociale violente que peuvent ressurgir des modifications profondes de nos rapports à l’argent et l’autorité.
    Ce n’est pourtant pas faute d’avoir prévu tout celà avec la plus grande précision, ici depuis 2008,
    là (http://wp.me/pFwEb-2W) depuis 2009.

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      Je pense que la presse n’est pas « mainstream » mais qu’elle est aux ordres et je pense aussi que le terme « mainstream » est un mot de l’ennemi et que nous devons pas parler la langue de l’ennemi.

      Le problème est que les ordres sont contradictoires et que tout ce petit monde tourne en rond : il faut sauver la Grèce et il ne faut pas sauver la Grèce.

      Que faire ?

      L’option de la faillite du système finira par s’imposer mais plus le temps, qui est notre maître à tous, passe, plus la douleur sera grande et les dégats, économiques, politiques et sociaux, importants.

    2. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      @ Marlowe

      votre analyse est parallèle à ce qu’on peut dire à propos du climat: ça va faire mal de toutes manières, mais plus on attend, plus la facture va être lourde, et plus les solutions s’imposeront (méchamment) d’elles-mêmes plutôt que gérées la tête froide.

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      @Marlowe: pas du tout d’accord ! La presse n’est pas aux ordres, pas plus que les médias « mainstream » : le mal est plus subtile, et « mainstream » n’est pas un mot de l’ennemi mais un vrai ami. Allez du côté d’Acrimed et vous comprendrez mieux ce qu’il en est, par exemple cet article : « Le Sarkoshow sur TF1 (2) : la défaite du journalisme ».

    4. Avatar de Crapaud Rouge

      @Marlowe, suite: les médias « mainstream » produisent et font circuler un certain type d’infos que l’on retrouve à l’identique sur tous les supports. J’en ai eu hier soir une démonstration magnifique sur le JT d’Arte : « la Grèce doit réduire son déficit » dit le journaliste, puis on a droit à l’inévitable micro-trottoir montrant des gens qui n’ont pas envie de payer pour les riches, puis, pour montrer que ces gens se plantent lamentablement, on balance l’interview de l’expert qui explique que la Grèce est un « tonneau des Danaïdes ». Et le tour est joué ! La rédaction d’Arte n’a obéi à personne, mais elle est « mainstream » : dans le courant dominant. Elle ne peut pas penser autrement. Donc pas besoin de lui donner des ordres.

    5. Avatar de pvin
      pvin

      @crapaud rouge
      [La presse n’est pas aux ordres, pas plus que les médias « mainstream » : le mal est plus subtile, et « mainstream » n’est pas un mot de l’ennemi mais un vrai ami.]…[les médias « mainstream » produisent et font circuler un certain type d’infos que l’on retrouve à l’identique sur tous les supports.]

      Le courant dominant était nommé – avant 1990 – la presse d’information. Une autre presse était dénommée « presse d’opinion ». Malgré Perec penser/classer et classer/penser, je classe tout de même le blog de Jorion en presse d’opinion. Il combat avec des arguments raisonnés, ce qui n’a rien de prophétique malgré la photo du Point ! Mais entre le possible factuel, le nécessaire à terme et le contingent à travailler… on verra…
      L’essentiel des médias est privé, ce qui est un ordre certain. Les chargés de famille qui y prospèrent n’aspirent pas à y couler et s’y coulent en autocensure. Parmi eux les que pouic, quelques autres moins soumis à la méthode Coué de la propagande et tout autant au struggle for life plus les clairvoyants serviteurs-zélés-après-moi-le-déluge. Aussi mainstream un vrai ami, je ne vois pas, mainstreet, mieux.

    6. Avatar de Crapaud Rouge

      @pvin: « Aussi mainstream un vrai ami, je ne vois pas, » : évidemment, ce n’est pas la presse « mainstream » qui est l’ami dans cette histoire, mais le mot lui-même qui désigne l’ennemi. Pour le reste, je suis d’accord. Des blogs tels que celui-ci sont le pendant de la presse naguère dite d’opinion et qui a disparu du paysage.

  12. Avatar de liervol
    liervol

    C’est quoi encore que cela :

    Le ministre du Budget François Baroin a assuré jeudi que l’aide apportée par la France à la Grèce dans le cadre du plan de soutien de l’Union européenne n’entraînerait pas de « dépense budgétaire », ni de participation du contribuable français.

    « La France va participer au prorata de son poids au sein de l’Union européenne, de même que l’Allemagne (…), en numéro un pour l’Allemagne, en numéro deux pour la France, à hauteur de 21% », a-t-il précisé sur RTL. « Concrètement, ce n’est pas une dépense budgétaire, le contribuable français n’est pas appelé. C’est un prêt, ça veut dire qu’on va acheter de l’argent à un taux, 1,4% pour la France, et nous allons le prêter aux Grecs à hauteur de 5% », a-t-il précisé concernant la première année.

    J’aimerai comprendre : on va emprunter à 1.4%, pour les grecs alors qu’on emprunte à 3.16% sur les marchés ? on fait quoi là de l’emprunt court terme pour financer du long terme ?

    Si quelqu’un peut expliquer ????

    1. Avatar de Frédéric 2
      Frédéric 2

      Le taux de 1,4% correspond à ce que l’Agence France Trésor pratique aujourd’hui pour des BTANs à 2 ans. Dans le cadre des bons du Trésor, on peut donc parler de moyen terme. Le cours terme correspondant aux durées inférieures à 1 an.

    2. Avatar de Titi Lyon
      Titi Lyon

      Si je ne me trompe :
      – la Grèce ne peut plus emprunter qu’à des taux prohibitifs car elle a perdu la confiance de ses créanciers dans sa capacité à rembourser (abaissements successifs de sa note) : elle n’emprunte donc plus à ses créanciers habituels.
      – La France s’engage à aider la Grèce : elle emprunte à moyen terme à un taux faible (1,4 %) pour prêter à la Grèce à un taux plus supportable pour elle (5%) (on note au passage qu’elle se fait une marge non négligeable sur le dos des Grecs).
      – Le contribuable français n’est pas mis à contribution puisque la France emprunte pour prêter à la Grèce (explication de M. Baroin). Mais ça n’est en réalité le cas que si la Grèce rembourse son emprunt à la France. Dans le cas contraire (et probable ?), la France devra rembourser son emprunt initial avec l’argent du contribuable Français. Elle ne fait alors qu’ajouter de la dette à sa propre dette (pour laquelle elle est déjà en difficulté) : la mauvaise notation de la dette grecque se met alors à faire tâche d’huile sur celle de ses créanciers.
      Une spirale infernale ne se met-elle pas en marche ?

    3. Avatar de Frédéric 2
      Frédéric 2

      @Titi Lyon
      Personnellement c’est ce que je crains.

      De toute évidence, c’est également ce que craignent les autorités allemandes qui préfèrent voir tomber la Grèce (ce qui les conduira néanmoins à gérer de lourdes conséquences) plutôt que d’aider la Grèce et ceux qui suivront pour un montant financier qu’il ne savent pas calculer et pour une durée indéterminée…

      Comme le disait Paul Jorion dans un des ses billets en employant la parabole du vieil homme de Cambridge, c’était il y a plusieurs années qu’il fallait aider la Grèce à s’en sortir. Aujourd’hui avec ou sans prêt sur le marché, avec ou sans aide européenne sa dette est destinée à croitre à l’infini. Cela ne pourra pas continuer éternellement.

      Il y a tout de même une leçon à tirer de tout cela: on ne peut pas mettre en place une monnaie commune avec aussi peu de gouvernance politique commune. Le jour où il faudra corriger tout cela, il faudra faire en sorte que le rapprochement politique prime sur le rapprochement économique. C’est nécessaire (mais loin d’être suffisant) pour permettre un rapprochement économique.

    4. Avatar de Mathieu
      Mathieu

      à Frédéric 2

      je ne suis pas si sûr. Si la Grêce pouvait emprunter à 2%, alors elle pourrait sans doute s’en sortir avec un plan d’austérité crédible. En effet, 100% de dette par rapport au PIB à un intérêt de 2% ne nécessite que de consacrer 2% du PIB pour payer les intérêt. C’est tout à fait supportable. Evidemment, ça demanderait un changement du culture dans la gestion publique, mais ça ne semble pas infaisable.

      Le Japon par exemple a un ratio dette/PIB de plus de 100% depuis plus de 15 ans et n’a jamais eu de problèmes à emprunter sur les marchés à des taux ridiculement bas.

    5. Avatar de Crapaud Rouge

      @Frédéric 2: « la parabole du vieil homme de Cambridge, c’était il y a plusieurs années qu’il fallait aider la Grèce à s’en sortir » : mais l’Europe l’a aidée ! A grands renforts de milliards qui se sont perdus on ne sait trop comment, mais qui faisaient marcher les affaires.

    6. Avatar de Frédéric 2
      Frédéric 2

      @Matthieu

      Les marchés estiment la capacité de remboursement d’un état au rapport dette sur PIB. Cela n’a proprement aucun sens. C’est un vieux débat déjà mené 100 fois.

      La capacité d’un emprunteur, quel qu’il soit, à rembourser ses dettes doit être évaluée au regard de sa marge de manœuvre à rembourser, c’est-à-dire ses revenus moins l’ensemble de ses coûts incontournables. Bien entendu, les revenus d’un état sont très inférieurs au PIB de son pays mais quand on retire les coûts incontournables alors on se rend vite compte qu’il ne dispose pas de beaucoup de marge de manœuvre même en période de croissance. En clair, l’emprunt doit être une chose exceptionnelle pour un état et ne doit donc être employé que pour financer de grands enjeux pour le pays. L’équilibre du budget n’est pas un enjeu. C’est une contrainte.

      Pour la Grèce, le pays est déjà à marge de manœuvre négative depuis fort longtemps. Par voie de conséquence, il n’a cessé de faire la culbute pour payer les coupons qu’il devait (capital + intérêts). En clair, l’état grec s’est endetté de plus en plus et alors qu’il avait droit à des taux faibles. La France est dans la même situation. Sa dette ne cesse d’augmenter depuis 1975. Elle est tout autant hors de contrôle depuis fort longtemps. Vous me direz mais alors pourquoi les marchés font il confiance à la France? Pour les mêmes raisons qu’il font confiance aux États-Unis, au Royaume-Uni et à l’ensemble des grands pays:
      1°) Leur indicateur basé sur le PIB n’est pas le bon. Cependant, nous entrerons tôt ou tard dans la fourchette qui fait mal. Ce n’est qu’une question de temps.
      2°) et c’est le point le plus important, tous ces pays disposent d’un réseau bancaire national puissant. Les bons du Trésor sont possédés majoritairement par des banques nationales. Ceci explique grandement la volonté de ces états à sauver à tout prix leur système bancaire. C’est ce dernier qui leur permet de vivre à crédit. Ces états et leur système bancaire font bloc. Ils constituent donc des proies beaucoup plus difficiles pour les spéculateurs. Ces dernières doivent être fortement affaiblies avant d’oser s’y attaquer.

      Aujourd’hui, l’endettement de l’état grec est trop élevé pour qu’il puisse le rembourser avec les montants empruntés à la CEE et au FMI. Ce n’est donc pas une question de taux. Les sommes qui vont être empruntés ne servent qu’à équilibrer le budget nullement à réduire l’endettement. Par voie de conséquence ce dernier va augmenter quel que soit le taux.

      Si on voulait vraiment diminuer l’endettement de la Grèce pour la ramener à des taux d’endettement qui lui permettrait un remboursement avec une marge de manœuvre raisonnable, il faudrait des sommes sans commune mesure avec les sommes invoquées. Typiquement multipliez par 3 voire 4. Mais qui est prêt à cela? D’autant plus qu’il n’y a pas que la Grèce à aider. Nous allons bientôt le constater.

      Reste la création de marge de manœuvre. La solution est malheureusement simple, dans un état où 90% des coûts sont ceux des salaires de ses fonctionnaires. Mais même comme cela, on ne s’en sort pas avec des mesure du genre 10% de salaire en moins…. La Russie en 1998 a choisie cette solution. Avait-elle vraiment d’autres alternatives? Résultat les fonctionnaires dont le salaire n’avait pourtant pas été réévalué depuis la chute de l’Union Soviétique ont été réglé tous les trois mois. En clair diminution effective par trois. C’est ça le scénario catastrophe… J’ai déjà évoqué les résultats sur la Russie dans un autre post.

      Si la Grèce suit ce chemin, il n’y a pas de raison qu’elle s’en sorte mieux bien au contraire car elle n’a que le tourisme pour remonter la pente (pas de pétrole, gaz, minerai, industrie, finance, …).

    7. Avatar de Frédéric 2
      Frédéric 2

      @Crapaud Rouge
      Aider la Grèce à mon sens ne voulait pas dire aider l’état grec en lui donnant de l’argent via la CEE. Il y a des moyens bien plus intelligent d’aider les grecs, je parle ici des citoyens, comme par exemple de sommer le gouvernement grec de cesser les détournements de fonds et les trucages de compte de l’état. Tout cela est connu depuis longtemps.

      Nous sommes tous dans le même bateau, la CEE, cela exige de la solidarité certes mais aussi des devoirs. Lorsqu’un partenaire y manque c’est cette fois-ci le devoir des autres de le rappeler à l’ordre. Si il y a carrément une démarche frauduleuse et c’est le cas ici, les acteurs en question doivent être mis hors d’état de nuire. Rien n’est prévu au niveau de la CEE pour contrôler le comportement des états et encore moins pour prendre des mesures coercitives à l’égard d’éventuels dirigeants fautifs. A défaut, tout cela aurait pu être dénoncé. Rien n’a été fait.

      Dans la même gamme, on peut trouver extrêmement suspect les appels au calme de M. Papandréou lorsque la population grecque scande dans la rue à ce que l’ont arrête le premier ministre précédent et procède à un audit de l’état grec. En réponse, il rencontre le leader de l’opposition afin de convenir ensemble de nouvelles mesures visant à calmer les marchés. Comme si cela était encore possible. M. Papandréou qui a gouverné de nombreuses fois aurait-il des cadavres dans le placard qu’il ne souhaite pas exposer sur la place publique?

    8. Avatar de Frédéric 2
      Frédéric 2

      Si on voulait vraiment diminuer l’endettement de la Grèce pour la ramener à des taux d’endettement qui lui permettrait un remboursement avec une marge de manœuvre raisonnable, il faudrait des sommes sans commune mesure avec les sommes invoquées. Typiquement multipliez par 3 voire 4. Mais qui est prêt à cela?

      Visiblement, c’est ce que les dirigeants européens ont fait. Je dois bien avouer que je n’y croyais plus.

      Faut-il s’en réjouir? Assurément. Il est des fois où lorsque les faits vous donnent tord cela remonte le moral des troupes.

      Le problème des grecs est-il pour autant réglé. Sûrement pas. Ils étaient déjà dans la panade avant que les taux s’enflamment. Ils y sont toujours autant. Et peut-être un peu plus à la vue des plans d’austérité qui se profilent.

      Quoi qu’il en soit sans ce plan d’aide cela aurait été pire. De plus, ce plan a le mérite de pouvoir tuer dans l’œuf la spéculation sur les pays PIGS (au passage on parle de plus en plus souvent de PIIGS dans la presse financière, l’Italie étant ajoutée à la liste). Rien ne dit qu’il y réussira mais les montants financiers avancés rendent cela crédible. C’est un progrès énorme par rapport au plan précédent qui n’était qu’une plaisanterie.

      Il conviendra néanmoins de regarder à la loupe les conditions d’application de ce plan… On n’est jamais trop prudents.

  13. Avatar de luami

    Bonjour à tou-te-s et Merci,

    Un grand bravo pour les instances
    Européennes qui n’ont rien fait
    Pour s’emparer enfin du sens
    De l’initiative en effet !

    Un grand bravo pour les instances
    Européennes qui prennent leur temps
    Pour discuter des manigances
    Sans remplir leur mission d’antan !

    Un grand bravo pour les instances
    Européennes dont l’ savoir-faire
    Révèle toutes leurs incompétences
    A leurs trop rapaces partenaires !

    Un grand bravo pour les instances
    Européennes qui oublient l’homme
    Dans leurs belles directives trop denses
    Pour être bien comprises en somme !

    luami
    Bon voyage dans la Vie !
    http://luami.viabloga.com

  14. Avatar de Verywell
    Verywell

    Ils risquent de le prendre au premier degré 🙂

  15. Avatar de Franck du Faubourg
    Franck du Faubourg

    Au risque d’insister; très belle séquence illustrant la stratégie EU, IMF,par Zero hedge:
    http://www.zerohedge.com/article/naked-gun-6-and-two-thirds-imf-follies
    (Autant en rire..en attendant les manifs radicales.)
    Bravo pour votre travail Paul Jorion et Francois Leclerc

  16. Avatar de Astrorock
    Astrorock

    Bonjour.

    Dans mes discussions sur d’autres blogs ou forums, l’heure est a l’optimisme, tout devrais se calmer le 10 mai, lendemain des elections locales en allemagne.

    Bref la reprise est solide aux usa car le cac futur est vert (citation dans le texte).

    Bref, quand on observe ses petits speculateurs prives on se dit que l’esprit de lucre a tout envahis et que l’aveuglement aux realites que vivent les peuples est a un haut niveau.

  17. Avatar de reveil
    reveil

    Le Crédit Agricole serait exposé à hauteur de 850 millions d’Euros en Grèce.

    C’est franchement une goutte d’eau pour une banque de cette taille.

    JE CROIS QU’ON DRAMATISE, comme toujours, la situation quant à l’impact pour les banques. Il faudrait peut-être arrêter de se faire peur. C’est pas la fin du monde ….

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Moi je « crois » que « l’impact pour les banques » est le cadet des soucis d’une très grande majorité des intervenants de ce blog, auteurs compris… Ceci dit je peux me tromper…

    2. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Qui a dit ? « C’est comme Ebola….Cela menace la stabilité du système financier »

      Réponse: Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE (sur Bloomberg television).

    3. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Ceci dit, Ebola a au moins le « bon goût » d’être trop virulent pour pouvoir s’étendre efficacement. Il tue ses hôtes trop vite.

    4. Avatar de zébu
      zébu

      @ Reveil et Dissonance :
      Pas d’accord.
      http://ftalphaville.ft.com/blog/2010/04/28/214661/whos-exposed-to-greece-iii/

      Risque systémique bancaire engagé (à mon humble avis). Et largement sous-évalué, en cas de défaut, même partiel.
      A noter : le cas de Fortis est impressionnant, si l’analyse de FT est juste. BNP est juste ‘derrière’, la première banque de France, voir d’Europe …

    5. Avatar de bqlou
      bqlou

      @Reveil

      Fin 2008, la france détenait 55 Mds $ de dette publique grecque.
      Je vous laisse deviner ce que donnerait une restructuration de la dette grecque sur l’économie française…
      http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=52306

    6. Avatar de Frédéric 2
      Frédéric 2

      Concernant les banques françaises exposées, si il n’y avait que la Grèce, je serais enclin à vous suivre. Juste une mauvaise passe d’un an ou deux à prévoir et ensuite reprendrait le « business as usual ».

      Mais il n’en est rien. On va aller crescendo avec des pays dont le poids est de plus en plus gros. Les expositions iront de même. Par contre, en fonction du pays visé le palmarès des banques touchées ne sera pas le même.

      Mais les conséquences pour les banques ne se limiteront pas à la seule exposition directe. La crise que l’on traverse actuellement l’a très bien montré. En cascade de nombreux autres titres vont se trouver dévalorisés, à commencer par les actions des banques exposées. Puis les produits dérivés basés dessus et les indices associés suivront. Bref, tous les petits plans de certains (positions spéculatives) vont se trouver chamboulés. En clair, certains acteurs financiers vont encore boire un sérieux bouillon… Bref, une grande instabilité va s’installer.

      Concernant la population des pays visés puis les répercutions sur la population des pays partenaires des pays visés, dans le système économique dans lequel nous vivons il est clair qu’elles constituent la variable d’ajustement du système.

      Et ce n’est qu’un début. D’autres crises pointent déjà le bout de leur nez:
      – l’explosion de la bulle boursière de Londres. Regardez ce graphique montrant le
      Footsie 100. Courant 2011 on aura rejoint les valeurs de 2000 et 2007.
      – l’immobilier commercial américain. Paul Jorion en a largement parlé. Je n’y revient donc pas,
      – l’immobilier particulier dans les grandes villes chinoises. Les prêts se pratiquent entre 25 et 50 ans! Absurde.

      Donc il parait clair que les choses vont s’accélérer. On ne sera plus sur le rythme classique d’une crise environ tous les 7 ans: 1987, 1993, 2000, 2007. Elles vont se rapprocher. Tant est si bien que l’on sera en crise permanente.

      PS: Pour le discours des politiques français cela ne changera pas grand chose, puisqu’à les écouter c’est la crise depuis 40 ans.

    7. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @zébu

      Je me suis certainement mal exprimé: Ce n’est pas tant le risque pour les banques qui importe que les conséquences pour les populations. Le problème est qu’un crash bancaire n’implique pas que les banques, mais aussi – et surtout – ses clients. Quand l’Europe aura reproduit la situation argentine des années 2000, ce genre de choses sera beaucoup plus évident pour tout le monde.

    8. Avatar de zébu
      zébu

      @ Dissonance :
      Autant pour moi ! C’est moi qui m’excuse de vous avoir mal compris. Effectivement, c’était pourtant clair que vous vous souciez de bien autre chose.

    9. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @zébu

      Y a pas de mal. Ma première intervention était vraiment ambigüe. 🙂

  18. Avatar de zébu
    zébu

    Une conséquence il me semble des auditions de la Commission, notamment sur GS :
    http://www.liberation.fr/economie/0101632738-les-republicains-levent-leur-blocage-sur-la-reforme-de-wall-street

    A priori, le rôle de Commission ‘Pecora’ qui pourrait lui être attribué semble se dessiner …
    A suivre.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Ouaich… Zébu, j’attends de voir.
      Je les connais, les loustics. Et déjà, le volet prévu de la protection du consommateur a sauté… avant même toute discussion.
      Ils vont nous synthétiser une édulcoration d’ersatz à l’OGM qui fera façade publicitaire…

      Et ils ne pourront faire QUE ça, car autrement, leur système tombe.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      @ Yvan :
      Ouaaahhhh, z’êtes trop pessimiste !! lol.
      Et en plus, vous faîtes monter le prix de l’or, c’est pô gentil …

      Plus sérieusement, comme on dit (je sais que vous aimez les proverbes) : faute de grives, on prend des merles.

      Et même les merles se font rares en ce moment …

    3. Avatar de domini CB
      domini CB

      Mais les pigeons ont toujours été beaucoup plus
      faciles à attrapper, non ?

    4. Avatar de yvan
      yvan

      Té, peuchère, ça me refait penser :
      – les noms des bénéficiaires des aides de la FED, on les connait, maintenant?

  19. Avatar de Joan
    Joan

    Bravo à vous Mr Jorion pour ces prévisions réussies. Cependant, et je vous en demande pardon, j’en viens à souhaiter que vos prévisions deviennent fausses, car ce sera le signe que les moeurs seront en train de changer dans les milieux financiers ( en mieux je l’espère).

  20. Avatar de Lou
    Lou

    Eric Woerth, ce matin sur France-Inter pour parler des retraites:
    http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septdix/

    On lui pose une question sur « imposer le capital ? » il répond qu’il est déjà imposé, que le capital (de mémoire) c’est l’épargne des français et il est déjà imposé.

    Quant à la Grèce, il dit plus ou moins que les marchés financiers se sont d’abord attaqués aux banques, maintenant ils s’attaquent aux états, va falloir que ça s’arrête et va falloir que les agences de notation arrêtent de jeter de l’huile sur le feu.

    Soit il nous prend pour des imbéciles , et/ou soit il est malhonnête, et/ou soit il est incompétent.

    Aucune question de la part des journalistes sur les CDS qu’une ignorante en économie comme moi attendait.
    Soit les journalistes nous prennent pour des imbéciles , et/ou soit ils sont malhonnêtes, et/ou soit ils sont incompétents.

    1. Avatar de Jérôme
      Jérôme

      Entendu aussi Eric Woerth ce matin à France Inter, toujours aussi enfermé dans ces idées étriquées, il semble à peine commencer à faire moins le fier : que Paul lui ai remonté un peu les bretelles sur France 3 voilà quelques mois ne lui aura pas beaucoup ouvert les yeux sur l’aveuglement collectif dont il est une figure de proue.
      Coïncidence, Eric Woerth m’écrit « personnellement » ce matin : oui, « …cher Monsieur, au moment où vous vous apprêtez à déclarer vos revenus de l’année 2009, je tiens à m’adresser personnellement à vous etc… » Sympa de s’adresser personnellement à moi, dommage que je ne puisse pas personnellement lui répondre, j’aurais deux mots à lui dire !
      Au dos de la lettre, deux joli graphiques en couleurs, je retiens :

      Dépenses : 419,7 milliards d’euros
      Recettes : 270,5 milliards d’euros
      Déficit : -149,2 milliards d’euros

      Et dans les camemberts colorés, je ne peux m’empêcher de comparer :
      Charge de la dette : 43 milliards
      Impôts sur le revenu : 48,9 milliards.
      Alors j’espère que les impôts sur le revenu que je vais payer n’iront pas uniquement dans la poche de prêteurs divers avantagés (puisqu’ils ont de l’argent en surplus à placer, ce qui est loin d’être le cas de tout le monde !) et qu’ils serviront à quelques oeuvres d’intérêt publics et collectifs utiles et solidaires.

      C’est bizarre, ces temps-ci, ma motivation à aller travailler suit les cours de bourse 🙂 Impression qu’on nous prend dès qu’on est nés faut pas déconner pour des cons alors qu’on est… (foule sentimentale, Alain Souchon).

    2. Avatar de Frédéric 2
      Frédéric 2

      Soit il nous prend pour des imbéciles , et/ou soit il est malhonnête, et/ou soit il est incompétent.

      J’ai peur que ce brave homme soit un cumulard et je ne fais pas référence à ses différents mandats électifs.

  21. Avatar de dissy
    dissy

    Merkel en pleine campagne électorale bidouille aussi ses chiffres du chômage..car cette annonce d’agence de presse ‘oublie’ de préciser qu’il y a encore plus de 2 millions d’allemands en  »chômage technique » depuis le début de la grande récession…bien entendu pas comptés dans les statistiques officielles vu que théoriquement sous contrat de travail…..

    http://fr.news.yahoo.com/4/20100429/tbs-allemagne-chomage-7318940.html

    1. Avatar de coucou
      coucou

      Oui, mais la reprise est bien là pour les entreprises … La rechute tant annoncée, je n’y crois pas, en tout cas les plus pessimistes ne font qu’alimenter leurs pratiques visionnaires sado-masochistes si franco-françaises.

    2. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      A méditer les jours de pluie aussi.

      http://www.youtube.com/watch?v=O_xdlW0t0_U

    3. Avatar de fujisan

      @coucou

      « Et maintenant voici ce que tu dois croire, toi : j’ai exactement cent un ans, cinq mois, et un jour. – Je ne peux pas croire cela ! s’exclama Alice. – Vraiment ? dit la Reine d’un ton de pitié. Essaie de nouveau : respire profondément et ferme les yeux. Alice se mit à rire. – Inutile d’essayer, répondit-elle : on ne peut pas croire des choses impossibles. – Je suppose que tu manques d’entraînement. Quand j’avais ton âge, je m’exerçais à cela une demi-heure par jour. Il m’est arrivé quelquefois de croire jusqu’à six choses impossibles avant le petit déjeuner. » Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir

  22. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Mr Jorion, je compatis. Cette position de celui qui peut dire « je vous avais prévenu » est à la fois très satisfaisante dans l’instant, tant qu’on n’envisage pas la gravité des enjeux. Mais ensuite vient le temps de l’analyse plus fine, et là le sentiment qui prédomine est le suivant: « Quel gâchis! »

    Même en vous imaginant le dire d’une manière des plus posées, peut-être même avec un sourire en coin, je ne peux m’empêcher de penser que ce « grand bravo » que vous lancez aujourd’hui est – très légèrement – teinté de colère. A ce titre il serait difficile de vous donner tort…

    1. Avatar de Didier
      Didier

      La colère a eu lieu. « Feu en la demeure ».

      Je vois plutôt l’action du mécanisme de défense pratiqué par ceux qui ont vécu sous les régimes communistes des pays de l’est; un humour désabusé qui permet de prendre de la distance avec la catastrophe et d’éviter la folie pour soi même.

      C’est au delà de la colère. Cela protège du désespoir et de la peur.

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      « très légèrement – teinté de colère » ? Ce « bravo » est évidemment une antiphrase ! Comme d’autres l’ont déjà dit, et comme le laisse entendre le « nous y sommes ! » de François, voilà deux ans que cette méga crise a éclaté en Europe, et pendant ces deux ans rien de notable n’a été fait. On a parlé de tout, des stocks options, de la BCE qui ne devrait pas être indépendante, de ceci et de cela, mais rien n’en est jamais sorti, strictement rien. Ah si, un petit quelque chose quand même : Sarko a continué ou maintenu son programme électoral comme si de rien n’était : baisse des impôts pour les riches et dislocation des services publics.

    3. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @Crapeau Rouge

      « Ce « bravo » est évidemment une antiphrase ! »

      …Et mon « très légèrement » un euphémisme.

      Un partout, balle au centre? 🙂

  23. Avatar de tiercé du tiers état
    tiercé du tiers état

    « Je dis qu’il y a à nouveau un petit jeu sur les Credit-default swaps (CDS). Cette fois, ce n’est plus 1) Bear Stearns, 2) Lehman Brothers, 3) Merrill Lynch, c’est 1) Grèce, 2) Portugal, 3) Espagne. »

    et ensuite ?

    1/europe
    2/russie
    3/usa

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Tiercé gagnant dans l’ordre.

  24. Avatar de zébu
    zébu

    A priori, en ce début de journée, hausse de la bourse d’Athènes et attentisme des bourses européennes, notamment à Paris. Mais grande nervosité nous dit-on aussi : on attend les déclarations.

    C’est un sursis et c’est tant mieux.

    Mais ‘Mister Doom’ (Roubini) prévoit qu’en cas de déclenchement du risque systémique avec aide à l’Espagne, le Portugal et l’Irlande, ce seront 600 milliards d’euros pour la zone euro qu’il faudra engager …

    Par contre, il dit aussi que cela va viendre pour les US et le RU.
    Mais de cela, personne ne parle, évidemment …

    1. Avatar de François78
      François78

      Concernant le RU/UK, ils ont toujours la possibilité de dévaluer (ce qui correspond à une diminution des revenus de tous les Anglais, supportable socialement car « également répartie »).

      Pour la zone Euro, l’équivalent est un « Quantitative Easing » massif, que la BCE ne pourra pas éviter, selon certains commentateurs. La conséquence serait une dévaluation de l’Euro et un fort risque d’inflation difficile à contrôler.

    2. Avatar de François78
      François78

      Pour ce qui est du regain des bourses, si j’étais un politique aux commandes, je demanderais aux banques un effort ciblé et temporaire pour faire illusion et « ramener la confiance ».

      Techniquement et en gros : acheter en masse sur un ou quelques jours, puis se délester progressivement, si possible avec bénéfice.

    3. Avatar de zébu
      zébu

      Vous devez parler de ces commentaires là ? :
      http://ftalphaville.ft.com/blog/2010/04/29/215641/qe-the-logical-end-game-for-the-ecb/
      Nuclear Weapon. Brrrr …
      Ils ont de ces appellations ces anglo-saxons.

      Ceci dit, un euro plus faible serait bon pour les exportations (et le modèle de) allemandes et une inflation plus élevée un moyen de ratiboiser les possédants (histoire de les calmer derechef).
      Une hausse des taux de crédit permettrait de réduire l’augmentation de l’inflation.
      Mais le problème avec l’inflation est que quand on commence à jouer avec, on risque toujours l’hyperinflation.
      Et ça, les ‘nuclear weapons’, à côté, c’est rien.

    4. Avatar de Crapaud Rouge

      @zébu : « Mais le problème avec l’inflation est que quand on commence à jouer avec, on risque toujours l’hyperinflation. » : jusqu’à la fin des années 70, on a eu beaucoup d’inflation sans jamais risquer une once d’hyperinflation. Z’avez donc tout faux ! 🙂 M’enfin, vous avez raison quand même, parce que si l’économie est atone, jouer avec l’inflation c’est effectivement jouer avec le feu.

    5. Avatar de zébu
      zébu

      @ Crapaud Rouge :
      c’est vrai qu’en France on a eu de l’inflation (et pas que pendant les années 70) et on n’en est pas mort (?), avec des taux supérieurs à 13%.
      Ceci dit, j’ai parlé de ‘risque’ car il est très difficile de contrôler une inflation, afin d’éviter qu’elle ne dérape en hyperinflation, surtout en contexte de crise (cf. République de Weimar mais aussi au Chili, au Nicaragua, …). A chaque fois, la ‘reprise en main’ fut d’airain.
      En France, dans les années 70, l’inflation s’expliquait en grande partie par le premier choc pétrolier (1973) puis le second en 1979. Il faudra attendre les politiques « d’austérité » menées par le gouvernement socialiste après 1983 pour que l’inflation revienne à son niveau moyen à partir de 1985. Et dans des contextes autrement plus favorables que ceux évoqués plus haut.
      http://www.france-inflation.com/inflation-depuis-1901.php

      Dans un contexte comme celui que nous vivons, je ne suis pas certain que l’inflation puisse être maîtrisée si ‘facilement’ qu’alors, sachant tout de même que cela a induit des politiques d’austérité et d’augmentation des déficits (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Public_Deficit_of_France.png). Pour le second, je crois qu’on a atteint la limite.
      Par contre, évidemment, avec du coeur à l’ouvrage, on peut toujours améliorer les pratiques concernant les premières …

      PS : les salaires n’étant pas indexés sur l’inflation depuis 1983, le risque de perte de pouvoir d’achat et donc de la consommation et donc de la ‘croissance’ etc. est donc bien réel, en cas d’inflation ‘non maîtrisée’. Car dans les années 70, les salaires étaient indexés à l’inflation automatiquement. Ce qui rendait l’inflation assez ‘supportable’, surtout si l’on vivait à crédit ou si l’on avait emprunté (notamment en immobilier). Aujourd’hui, tel que c’est formaté, c’est impossible : il faudrait indexer les salaires sur les gains de productivité. Et ça …

  25. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Tout bravo a son revers .

    Si j’étais spéculateur je me contenterais de lire Paul Jorion pour savoir où sont les bons coups .

    Un politique averti n’en vaut décidément pas deux . Un peuple non plus .

    Heureusement les peuples se fâchent parfois sans avertir . C’est de plus en plus rare ( il n’est pas inintéressant d’essayer de comprendre pourquoi ) , mais pas impossible .

    Quand on paie l’addition à tous coups , autant se faire plaisir à soi-même et ne pas pousser le masochisme jusqu’à se faire le laquais de ceux qui se goinfrent en nous laissant payer la note .

    1. Avatar de zébu
      zébu

      On peut se lever de table sans payer ?
      Si c’est oui, je reprendrais bien un peu de tarte aux pommes avant !!
      🙂

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      Moi aussi, je reprendrais bien un peu de mousse au chocolat…

  26. Avatar de Lou
    Lou

    ROB JOHNSON (ancien économiste à la commission bancaire du Sénat US.):
    « When a market turns into a wild casino, it blows things all over the map.  »

    « quand le marché tourne au casino sauvage, il emporte tout sur la planète. »

    http://www.democracynow.org/2010/4/28/goldman_execs_grilled_over_role_in

  27. Avatar de Etienne
    Etienne

    Si l’on considère qu’il s’agit essentiellement, dans cette nouvelle aventure, d’une attaque contre l’euro, on peut aussi penser (dans la plus pure tradition « conspirationiste ») qu’il est dés lors question, pour nos chersamis américains, de se débarrasser de cette monnaie que certains (Irak, Iran…) eurent la tentation d’utiliser pour la cotation du pétrole en remplacement d’un dollar us jugé trop volatile. C’était au tout début de la décennie. On sait ce qui est arrivé depuis à l’Irak; l’Iran étant toujours dans le colllimateur.

    Exit donc l’euro et le dollar reste pour longtemps encore (?) l’unique monnaie de référence internationale.

    A la lecture de ce que vous nous expliquez du fonctionnement du système financier US, je trouve cette éventualité pas si « science-fictionnesque ».

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Le FMI et la BNS (Banque centrale suisse) organisent le 11 mai prochain une réunion à Genève, avec la participation annoncée de gouverneurs d’autres banques centrales.

      Objet : « examiner les faiblesses de l’actuel système monétaire international et d’identifier les réformes qui seraient souhaitables », selon la BNS.

      La question de la réforme du système monétaire international va rejaillir très prochainement, mettant en cause le rôle exclusif du dollar.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      @ FL :
      c’est dingue le nombre de réunions qui se tiennent après le 09 mai …

    3. Avatar de yvan
      yvan

      Monsieur Leclerc.
      Autant dire que rien de probant ne sortira de cette réunion. On commence à en avoir l’habitude, d’ailleurs.
      Les « responsables » devaient avoir envie de s’offrir un petit voyage avec gueuleton aux frais de la princesse.

      Bon, sinon, c’est’Hellène fait un rachat de crédits avec étalement sur 150 ans (ou générations, le contrat comporte beaucoup de petites lignes illisibles…)
      Et comme une défaillance d’état n’est plus financièrement (correct) permise, quel pourrait être l’élément le plus probant de provocation de la catastrophe..??
      (le FMI qui ne peut pas racheter sa propre dette comme tout le monde..??? )

    4. Avatar de methode hic
      methode hic

      très intéressant les propos d’étienne. les européens du nord ont coutume de dire que les français ne sont jamais tout à fait sérieux. les allemands et les anglais le sont tout à fait.

      si en france l’on croit encore pouvoir manger à tous les rateliers diplomatiques et internationaux, l’heure des choix est bientôt venue.

      beaucoup de gens devraient alors se retrouver dans la position inconfortable de devoir choisir entre continuer à oeuvrer contre les intérêts de la patrie et celui de poursuivre leur action souterraine pour le grand capital anglo-saxon.

      à voir.

  28. Avatar de louise
    louise

    Excusez-moi de rereréitérer :

    -1) vu que la Grèce est considérée comme « pestiférée » par le marché

    -2) vu que le marché ne veut donc plus lui préter parce qu’il estime qu’elle ne pourra pas rembourser

    -3) vu que les états « sauveurs » (déjà bien endettés) doivent eux-mêmes emprunter pour repréter à la Gréce

    -le marché acceptera-t-il de préter à ces états sachant que ces sommes seront prétées à la Grèce qui ne pourra pas les rembourser (2)) ???????????

    -si oui à quel taux ?

    Parce que pour le moment ces états tablent sur des taux de 3 % environ .

    Or, si on suit sa logique, le marché devrait inclure une « prime de risque » maximum pour ce type de prêt et donc de proposer des taux bien supérieurs !!!

    Me trompe-je ?????????

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      C’est pour cela qu’il est actuellement étudié, pour la suite des opérations, un système de garanties (qui éviterait de procéder par emprunt).

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      @louise et BA (ci-dessous) : vous raisonnez juste, me semble-t-il, mais ça ne sert à rien. De toute façon, leurs annonces sont bonnes pour la poubelle aussitôt faites. Lire dans Le Monde : «  »Les déclarations étaient fortes, mais cela restait des déclarations », indique Natacha Valla, économiste chez Goldman Sachs. »

  29. Avatar de BA
    BA

    Le soi-disant « plan d’aide » prévoit que les Etats européens prêteront 30 milliards d’euros à la Grèce à un taux de 5 %.

    Mais … les Etats européens sont eux-mêmes surendettés !

    Alors on nous explique que les Etats européens vont emprunter sur les marchés internationaux, et qu’ensuite ils vont prêter ces sommes à la Grèce !

    Mais … les Etats européens vont se surendetter encore plus !

    1- Exemple : l’Irlande.

    Le taux d’intérêt des obligations de l’Irlande à 10 ans est en ce moment même de 5,297 %

    Romandie

    L’Irlande va donc emprunter à un taux de 5,297 %, pour pouvoir ensuite prêter à la Grèce à un taux de 5 % !

    En clair : l’Irlande va se surendetter encore plus, et elle va perdre de l’argent encore plus !

    2- Autre exemple : le Portugal.

    Le taux d’intérêt des obligations du Portugal à 10 ans est de 5,809 %.

    Bloomberg

    Le Portugal va donc emprunter à un taux de 5,809 %, pour pouvoir ensuite prêter à la Grèce à un taux de 5 % !

    En clair : le Portugal va se surendetter encore plus, et il va perdre de l’argent encore plus !

    Etc.

    Dernier problème : même si les Etats européens réussissaient quand même à prêter 30 milliards d’euros à la Grèce, ce serait à fonds perdus car la malheureuse Grèce est incapable de rembourser quoi que ce soit.

    Ce soi-disant « plan d’aide » est complètement pipeau ; il ne sert qu’à essayer de rassurer les marchés internationaux.

  30. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Nicolas Sarkozy est sur la Muraille de Chine. Christine Lagarde aux abonnés absents. François Baroin, secrétaire d’Etat au Budget, semble être aux manettes pour le gouvernement français. Son intervention n’a eu pour objet que de garantir que la notation de la France n’était pas en danger.

    Si François Fillon, premier ministre, s’est bien exprimé hier, il a renvoyé…à la déclaration qu’allait prononcer Angela Merkel quelques instant plus tard en l’annonçant ! Signe indéniable qu’il est sur le coup.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      @ FL :
      Oui. Mais on signale à l’Elysée que le laveur de carreau aurait une déclaration à faire.
      Après celle de Mme Merkel, bien entendu …

    2. Avatar de domini CB
      domini CB

      On y donne des cours intensifs de capitalisme totalitaire, sur la muraille ?

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