Billet invité.
ATHENES, WASHINGTON : L’AXE DU MAL
Un G7 Finances informel, donc sans communiqué final, s’est conclu et quelques commentaires lapidaires ont pu être happés au sortir de la réunion. Il y a eu une « discussion franche », a reconnu Jim Flaherty, le ministre canadien. Cela a été « une réunion très active » a indiqué Naoto Kan, le ministre japonais. Des commentaires qui ne sont pas le signe de grandes avancées.
Le G20 Finances s’est depuis engagé dans ce qui semble être une grande confusion, les ministres ne sachant plus très bien où donner de la tête tant les questions à aborder sont nombreuses et les points de vue divergents.
« Il y a de nombreux domaines, concernant les agences de notation, les transactions de gré à gré, les fonds spéculatifs, d’autres problèmes, où ce qui est déjà annoncé, sinon mis en oeuvre, par les États-Unis, les Européens, les Japonais ou d’autres, est tout simplement incohérent ». Qui a bien pu faire ce terrible constat, dans une bouche autorisée et officielle? C’est Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI.
Il faut dire que la proposition du FMI de taxation des banques – il s’agit uniquement d’un « point d’étape » a prudemment avancé son directeur général – a été très mal reçue, non seulement, et c’était sans surprise, par les organisations bancaires, mais également par les gouvernements canadien et japonais, ce qui trouble la fête. Les premiers estimant, leurs banques ayant mieux traversé la crise, ne pas avoir à les taxer et les faire payer pour les autres, les seconds conscients de l’extrême fragilité des leurs.
A Washington, il va être difficile de masquer la réalité : sur tous les sujets de la régulation, les divergences sont de plus en plus nombreuses entre les Américains et les Européens. Comment avancer ?
Pendant ce temps en Europe, les Allemands, après avoir tenté de gagner du temps, vont devoir se résoudre à emprunter le chemin d’un sauvetage dont on ne sait pas où il va mener. La crise de la dette publique n’attend pas, les marchés font preuve de la plus grande impatience, le Portugal est en train de monter les dernières marches…
Les Etats Européens les plus solides vont devoir financer ceux qui le sont moins, la Grèce n’étant que le premier épisode de la série. C’est l’aveugle qui soutien le paralytique. Cela risque de mener loin, car ni les Etats ni même le FMI ne semblent être en capacité de le faire. La menace de défauts et de restructurations des dettes, faisant passer à la caisse les banques Européennes, alors qu’elles tentent toujours de masquer leur grande fragilité, va planer.
Les marchés montrent qui sont les maîtres, avec toutes les chances de remporter une victoire à la Pyrrhus.
95 réponses à “L’actualité de la crise : Athènes, Washington, l’axe du mal, par François Leclerc”
Dans notre société quand quelque chose est toxique ou contraire à la morale on interdit ou on taxe.
L’alcool, les cigarettes sont taxée. Lorsqu’on interdit, c’est au bénéfice des organisations criminelles…(drogues, prostitution).
N’est on pas face au même choix ? L’interdiction faisant bouger les joueurs (et leur capitaux) vers des cieux plus cléments n’appliquant pas les même règles.
En taxant on rééquilibre en redistribuant une partie du bénéfice d’opérations toxiques et/ou immorales.
le jeu d’argent (dont les paris sur les prix, la spéculation pour la spéculation ….) sont toxiques
Bonjour
Prêter à la Grèce sans réguler au préalable ou en même temps les marchés financiers, c’est comme verser de l’eau dans un sac percé.
Amicalement
ou éteindre un incendie en espérant l’étouffer avec de la paille…
Encore une ch’tite dose de réalisme :
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=9458
« « Espérons que nous serons tous riches et retraités au moment où ce château de cartes va s’effondrer », écrivait un salarié de l’agence de notation Standard & Poor’s en 2006 (New York Times) »
Vous voyez : ceux qui participent au système ne sont pas tous fous.
Ca rassure.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3043
aucune leçon n’a été tirée de la crise, la bulle menace de tout emporter
Bonjour
Désolé pour l’aparté, je ne sais comment répondre à Octobre autrement….
octobre dit :
23 avril 2010 à 15:31
Difficile de vous suivre, ça part dans tous les sens. Je retiens de votre intervention, principalement, l’état de décomposition avancé ; mais de quoi, ou duquel ? J’imagine que toutes ces lourdes exhalaisons doivent influencer en profondeur votre travail. La nature de votre travail s’il vous plaît ?
Accordeur d’Espaces : J’accompagne des gens dans leur relation à leur espace: travail sur l’espace, privé ou pro = travail sur la problématique personnelle.
Relisez, s’il vous plaît le Savetier et le Financier de La Fontaine: je suis un savetier qui a rendu son argent au financier pour se remettre à chanter et bien dormir en travaillant. Je n’ai ni rente ni magot: que mes mains et mon savoir pour me nourrir jusqu’à l’instant de mon trépas.
Cordialement
Les rendements des taux longs grecs restaient élevés vendredi soir (8,66 %) après la demande d’activation du plan d’aide international à la Grèce.
Vers 18H15, les taux à 10 ans se tendaient à 8,66 %, alors qu’en milieu de journée, ils étaient descendus sous les 8 %. Jeudi soir ils s’inscrivaient à 8,78 %.
Les incertitudes sur le plan d’aide demandé par Athènes et les propos discordants au sein de l’Union européenne, venant d’Allemagne notamment et laissant entendre que l’aide serait délivrée sous conditions, ont pesé sur les marchés.
Dans un premier temps, les investisseurs ont été soulagés par l’annonce officielle de cette demande d’aide de la part d’Athènes. Aussitôt les taux longs se sont repliés.
Mais cette tendance n’a pas tenu. Les incertitudes sur la concrétisation de cette aide et les propos de la chancelière allemande, qui a posé des conditions à l’octroi des fonds européens, ont ravivé les inquiétudes des investisseurs.
« Apparemment, la demande d’aide n’a pas suffi à calmer les marchés, d’autant que des éléments manquent toujours sur sa mise en application et que l’Allemagne semble toujours traîner des pieds », a expliqué Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis.
Quand le plan sera-t-il véritablement opérationnel, quelle sera l’articulation entre l’UE et le FMI, quelles conditions le FMI va imposer….autant de questions que se posent le marché et qui alimentent les incertitudes, laissant le champ libre aux spéculations.
Après un accès de fièvre dans la matinée, les taux des obligations d’Etat portugaises à 10 ans reculaient vendredi en fin de journée pour s’inscrire à 4,893 % contre 4,922 % vers 10H00 (08H00 GMT). Ils restaient toutefois supérieurs à ceux de jeudi soir. Le Portugal est considéré comme un des maillons faibles de la zone euro et il pourrait être le prochain pays sous la pression des marchés en raison de son endettement élevé.
L’Espagne également surveillée de près, affichait une hausse de ses rendements sur le long terme à 3,89 % par rapport à la veille au soir, et l’Italie également à 4 %.
Le différentiel (« spread ») entre l’emprunt grec et son homologue allemand à 10 ans, qui sert de référence, s’élevait vendredi soir à 561 points de base, un niveau jamais vu depuis l’entrée du pays dans la zone euro en 2001.
Pour pouvoir emprunter sur les marchés et surmonter la défiance des investisseurs, les Grecs doivent désormais offrir des taux d’intérêt de 5,61 points de pourcentage plus élevés que ceux des Allemands.
Romandie
Désolé je n’ai pas eu le temps de tout lire, mais pour ma part j’ai vaguement l’impression que cette crise sert essentiellement a détruire tout les services publics quel qu’ils soient.
après pourquoi Obama réforme t-il la santé ?
parce qu’il faut bien agiter une main pendant que l’autre s’active a vous jouer le tour.
Nous allons pouvoir vérifier « in vivo » si tout ce que Paul et François nous prédisent depuis de longues semaines va se passer conformément à l’augure.
C’est parti mon KIKI….
La position des auteurs de « 13 Bankers »de James Kwaak et Simon johnson, malheureusement encore
indisponible en France, mais qui semble avoir fair le tour des cercles démocrates de Washington à quelques jours du début du galop final des Chambres américaines:
How big are the biggest banks » > If Derivatives are counted, we don’t know
J’ai en mémoire cet évènement morbide au début des derniers J.O d’hiver, où un jeune lugeur Géorgien s’est tué, projeté à plus de 140Km contre un pilier de la piste. Un rapport vient de conclure que l’accident était le résultat d’une « série complexe d’événements interdépendants ».
Comprenez : « C’est la faute à pas de chance »…
L’irresponsabilité des barons de la finance ont conçu la pente, les politiques des états ont permis aux finances publiques de glisser dessus et le pilier n’est plus très loin.
Depuis le début de la crise et les nombreuses « révélations » de tricheries, combien de responsables ont étés entendu et mis hors d’état de nuire ? Et parmi eux combien de responsables politiques ?
Ce n’est pas l’heure de faire le ménage !? Pourquoi laisser ces « leaders d’opinion », partisans de « l’aléa moral » en liberté et être toujours aussi actifs ? Ceux qui dirigent à la lumière ou dans l’ombre et qui cherchent à sauver leurs fesses pour continuer à mener leurs petites affaires.
Lorsque la Grèce sera en défaut, que le peuple grec sera dépossédé et sans avenir,
dans sa colère que demandera-t-il, contre qui se retournera-t-il ?
Et dans un élan de solidarité le monde dira-t-il : « C’est la faute à pas de chance »…?
Même Soros rejoint Obama. http://www.contreinfo.info/breve.php3?id_breve=9448
L’affaire Goldman Sachs illustre le danger des produits dérivés – une régulation s’impose (Soros, FT)
vendredi 23 avril
Ndlr – Le montant total (nominal) de l’en cours des produits dérivés a été multiplié par 6 depuis les années 2000 et atteint aujourd’hui 600 000 milliards de dollars – A titre de comparaison, le PIB mondial avoisine les 60 000 milliards.
Par ailleurs le grand linguiste Noam Chomsky pense que les USA sont dans un climat préfasciste
Les USA sont « très semblables à l’Allemagne de Weimar », s’inquiète Noam Chomsky (VO)
19 avril 2010 http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3037
« Je n’ai jamais rien vu de tel durant ma vie, s’alarme Noam Chomsky. « Je suis suffisamment âgé pour me souvenir des années 1930. Toute ma famille était au chômage. La situation était bien plus difficile qu’aujourd’hui. Mais il y avait beaucoup d’espoir. Les gens espéraient. » Alors qu’aujourd’hui l’atmosphère qui règne aux Etats-Unis est « effrayante » juge Chomsky, qui compare la situation à l’Allemagne de Weimar. « Les parallèles sont frappants », note-t-il. « Il y avait aussi une énorme désillusion envers le système parlementaire. Le fait le plus frappant concernant Weimar, ce n’est pas que les nazis aient vaincu les sociaux-démocrates et les communistes, mais que les partis traditionnels, les conservateurs et les libéraux, étaient haïs et ont disparu. Cela a laissé un vide que les nazis ont très habilement réussi à occuper. » Chris Hedges a recueilli les propos de Noam Chomsky.
La solution est politique. Il faut systématiquement dénoncer et faire battre tous les politiques qui se couchent devant le lobby des banques de la Haute finance pour avoir le droit de se faire mousser dans la majorité des média et instituts de sondage qu’ils contrôlent car à partir de maintenant ce sera nous (les 95% qui vivent de leur travail et la démocratie ) ou eux (les banques et le fascisme soft ou dur). Tous les partis de droite qui ont légiféré la financiarisation, l’extrème droite favorable à l’ultra-libéralisme et aux paradis fiscaux, le « centre » qui est partisan de la baisse de la part des salaires alors que cette part a déjà baissé de 10 points depuis 1983; la fausse gauche qui a approuvé les mesures pro-banques (Clinton et en France DSK,Royal, Valls qui dit que l’Etat providence c’est terminé…).
Il y a une solution pour payer un moindre service de la dette: que la Banque centrale (B.C.) qui prête aux banques privées à 0,5% soit contrôlée par l’Etat des citoyens contribuables et prête à ce dernier aussi à 0,5%. Jusqu’à quand va t’on obéir aux accords de Maastricht qui pronent « lindépendance » de la B.C. vis à vis de l’Etat des citoyens contribuables et donc la dépendance à l’égard des banques alors que le stock de dette publique a très largement dépassé les 60% du PIB?
Il me parait évident que la Grèce doit se déclarer en défaut de paiement. Cela ne sert à rien de poursuivre ce jeu de con. Il ne s’agit pas d’une faillite d’entreprise ou même de collectivité locale, c’est un pays qui est attaqué, 11 millions d’habitants, une histoire, une géographie, une culture…
C’était inconcevable il y a quelques mois, mais c’est ainsi. Toute crise a ses limites, nous arrivons aux limites de celle-ci. Il me parait inconcevable que la finance mondiale puisse prendre le pouvoir sur les états sans être elle-même l’émanation d’un état. La Chine peut prendre le pouvoir mais certainement pas Goldman Sachs. Une banque n’est jamais qu’un vague conglomérat d’actionnaires aux intérêts précis et limités dans le temps. L’Etat-Nation reste la seule vraie structure encore solide. que cette structure soit dévoyée par des politiciens sans scrupules, peut-être, mais ils seront balayés tôt ou tard. On ne détruit pas les nations comme on solde les comptes d’entreprise.
@ F. Leclerc
Vous vous trompez, la convertibilité or/dollar fut abandonnée le 15 août 1971 sous la présidence de R. NIXON et non en 1976. La perversion du système trouve là son origine.
amicalement
Nous avons raison tous les deux ! Richard Nixon a suspendu la convertibilité le 15 août 1971, mais ce sont les accords de la Jamaique, le 8 janvier 1976, qui officiellement y mirent fin.
La victoire à la Pyrrhus des marché, on peut être assez d’accord avec cette perspective.
En effet, les marchés financiers « vaincront » avec la monnaie telle qu’elle est.
Mais c’est bien une victoire à la Pyrrhus, car tout sera emporté avec les vaincus, y compris les marchés financiers vaiqueurs pour laisser place à une sorte de néoféodalité des plus riches qui, eux, finiront par s’entredévorer et ne laisser que misère et désolation.
Il faudra bien ensuite reconstruire comme après la seconde guerre mondiale…
Je pense que les allemands n’ont qu’à acheter quelques îles grecques, pas trop loin de la Turquie, au prix fort et tout sera réglé ! J’habite à Tenerife et il y a des allemands partout. Si l’Espagne veut régler sa dette, elle n’a qu’à vendre Lanzarote à l’Allemagne… Revoyons l’histoire : la France s’est bien désaisie de quelques colonies en son temps (la Louisiane), la Russie a vendu l’Alaska aux américains.
Et puis, quelques îles grecques allemandes, cela freinera tout d’un coup la principale cause du déficit grec, qui rappelons le est le budget délirant de l’armement contre une éventuelle attaque turque (et qui a vendu des armes aux grecs : les français, les anglais et les allemands. Et puis les turcs n’iront jamais se frotter aux allemands au milieu de la mer Egée. Je pense que c’est une idée à soumettre à cette chère Angela pour qui j’ai beaucoup de respect. D’ailleurs, il me semble que cette suggestion a déjà été proposée au gouvernement grec.
sauf que les déficits allemands ne permettent aucunement ce rachat!
Quelques allemands riches, peut-être, mais encore faut-il que les riches grecs qui possèdent ces îles (beaucoup plus que le gouvernement grec) soient vendeurs.
Le problème n’est pas « la Grèce et l’Allemagne », mais c’est le déficit public partout et les excédents de certains particuliers en même temps!
Sans doute, les riches grecs sont-ils tout aussi amoraux que les dirigents de Goldmann Sachs!
Vous ne croyez pas si bien dire!
Rappelons que la majorité des milliardaires grecs ont fait fortune en qualité d’armateurs. Et dans ce milieu où l’on rencontre beaucoup de gens peu recommandables, les armateurs grecs tirent on ne peut mieux leur épingle du jeu…
La terre inaliénable….un concept rebattu en brèche depuis des décennies dans tous les pays, mais touchez pas à notre « identité nationale »..cela ne concerne que les pays-Etats ayant connu le statut de colonie, dominions, ou mainmise économique de fait, n’est-il pas mon cher fabien?
Just kidding Johannes!
Si les valeurs des voisins font cul-par-dessus-tête, ça va rien faire chez nous…y a la barrière magique de l’identité..des valeurs voisines totalement séparées des nôtres, impact zéro?
Les riches grecs et allemands, comme de bien entendu, ne partagent pas ces soucis d’une façon différente, car leurs fortunes sont adossées à de nombreuses personnes morales, de toutes formes et poils, c’est écrit auprès de nos tribunaux, et ça respecte – presque les codes des impots – ma bonne dame, quand la république et à poil, petit à petit elle brade ses charmes, et comme la cendrillon de téléphone…vieillit mal! C’est qui le mac?