Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Bon, il semblerait qu’on se réveille en Amérique : la SEC (Securities & Exchange Commission), le régulateur des opération financières, poursuit Goldman Sachs pour fraude.
Il est vrai que « Government Sachs » par-ci, « Government Sachs » par-là, ça commençait à faire désordre. Quand Mr. Bernanke a dit avant-hier qu’il n’y avait rien à y redire à propos des magouilles de Goldman Sachs en Grèce il y a quelques années (les swaps de change trafiqués visant à maquiller le niveau de la dette publique du pays), il y a eu comme des grincements de dents dans l’assemblée des opinions publiques.
Alors, qu’est-ce que Goldman Sachs aurait fait ? Ils n’auraient pas simplement continué de vendre à leurs très chers clients des CDO (Collateralized–Debt Obligations) synthétiques (1) basés sur des prêts subprime après s’être rendus compte que ce n’était plus que de la camelote – ce qui serait effectivement business as usual (l’un d’eux écrivait dans un mail : « le business du cdo est mort : il ne reste plus beaucoup de temps »), ils auraient vendu à leurs très chers clients des CDO, en s’arrangeant pour que ce soit de la camelote.
Ouch ! ça, tout le monde sera d’accord : c’est bien un cran au-dessous du business as usual. Quel aurait été le scénario ? Mr. John Paulson (sans rapport avec Mr. Henry Paulson, ancien Secrétaire au Trésor américain) dirigeant d’un hedge fund, d’un fonds d’investissement spéculatif, spécialisé dans les paris sur l’effondrement de l’immobilier résidentiel américain (15 milliards de dollars de profit, rien qu’en 2007), aurait demandé à Goldman Sachs le droit de déterminer lui-même les crédits subprime qui seraient agrégés dans ce CDO (ABACUS 2007-AC1). Ayant choisi les plus pourris d’entre eux, Paulson & Co a parié que ce CDO ne vaudrait bientôt plus grand-chose, et les faits lui donnèrent rapidement raison – il est vrai qu’il ne prenait plus alors qu’un risque limité ! Dont bénéfice pour Paulson & Co : un milliard de dollars ; Goldman Sachs reçut de son côté 15 millions de dollars pour ses bons et loyaux services.
Quelques remarques. Notons d’abord que Bear Stearns, la première grande banque d’investissement de Wall Street à tomber en mars 2008 aurait refusé une offre similaire de Paulson. Notons ensuite que le principal perdant d’ABACUS 2007-AC1 est la Royal Bank of Scotland, semi-nationalisée en 2008 (l’État britannique détient désormais 84 % des parts de la banque) qui y laissa 840,9 millions de dollars, versés à Goldman Sachs et dont la plus grande part aboutit entre les mains de Paulson & Co. Notons enfin, et à ce propos, que les autorités américaines semblent faire preuve de davantage de punch dans leurs rapports avec leur propre milieu financier quand les intérêts de puissances étrangères sont en jeu. Rappelons-nous en effet que le sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac fut « télécommandé » de Pékin ; celui de AIG, probablement « télécommandé » de Paris (à moins que le fait que la Société Générale soit le principal bénéficiaire du plein remboursement ne résulte que d’une pure coïncidence) ; alors ? poursuites contre Goldman Sachs « télécommandées » de Londres dans l’affaire qui nous occupe aujourd’hui ?
Jusqu’ici, seul un Vice-Président de Goldman Sachs est poursuivi, et John Paulson n’est pas mis en cause (il n’est pas directement mouillé dans l’affirmation faite par Goldman Sachs à ses clients que le choix des crédits individuels constituant le CDO s’était faite sur une base impartiale) mais on s’accorde à penser que cela pourrait ne pas durer.
Petite remarque pour terminer : en 2008, Mr. Alan Greenspan, ancien président de la Federal Reserve, est devenu conseiller de Paulson & Co.
Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume de Danemark, mon cher Horatio ?
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(1) Pour CDO, CDO synthétique voir le glossaire.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
81 réponses à “Quelque chose de pourri au royaume de Danemark ? (mise à jour – 2)”
Voilà ce que j’avais mis, avec le Lien ci-dessous qui va avec, sur le forum Oléocène sur le sujet: Du Côté des Bourses, le 19 mars 2008 à 17h40 (un mois environ avant de venir pour la 1ère fois sur le blog de Paul Jorion)
– Délicieux! John Paulson (rien a voir, ni aucune parenté avec Henry Paulson l’actuel secrétaire d’État aux finances des États-Unis) raffle le gros lot! Mais il avait passé au peigne fin des milliers de contrats de crédit et sans doute détecté les plus sûrs. Il y a un article sur lui dans la tribune de vendredi dernier je crois, il y est dit qu’au milieu des cadavres, il vient de faire plusieurs milliards de dollars de bénéfice! Croustillant non? –
Voir:
http://www.performancebourse.com/actualites/john-paulson-paulson-co-les-sultan-des-subprimes-encaisse-3-milliards-de-dollars,513.html
Pourquoi donc est-on autant fasciné par ce genre d’attitude?
Pour ma part les choses sont entendues, ce n’est pas avec ces milieux-là, à la Goldmans et Sach et autres « wall-tristeries » (etc), qu’il y aura la moindre régénération dans nos sociétés où les huis-clos des directoires pour les grandes fraudes sont monnaie courante et mènent le monde par dessus les gouvernements-larbins, à défaut qu’il y ait la vraie et saine monnaie…
Il se peut que les génération futures seront sans doute stupéfaites (si les supports de l’actualité passée ne seront pas détruits ou introuvables à ce moment-là) de voir à quel point des aigrefins auront dominé et gâché la vie de tant de gens qui auraient dûs avoir des revenus normaux et créatifs, exactement en rapport avec les progrès techniques s’étant accumulés au fil des générations précédentes, et sans vraiment de progrès pécuniaires.
Je pense qu’on peut imaginer que le recul avec lequels ils regarderont, peut-être incrédules, ces actualités, qui leur feront s’aperçevoir que, s »il y avait bien eu des progrès techniques innombrables, donc maintenant à notre époque, il n’y a pas eu de progrès correspondants dans le pouvoir d’achat pour acheter les biens du progrès regorgeant à la vente. La banalité idiote de notre époque c’est: les magasins pleins devant les portefeuilles vides. Il faut subir un processus de crétinisation pour ne pas réagir à une pareille situation.
Je ne comprends pas très bien (tout spécialement notre esprit français de compétition des mâles se prétendants rationalistes et « savants ») pourquoi l’on s’acharne à traiter presque exclusivement le – comment – (où les compétences regorgent) de la monnaie, de l’argent et des finances, au lieu de travailler créativement au – pourquoi – des mêmes matières, ce qui ferait avancer la cause de beaucoup, j’en témoigne. Hors d’Europe où je suis assez souvent à présent, il semblerait que, proportionnellement, plus de gens qu’en France s’attaquent au pourquoi de l’argent. Enfin!
Le comment du pourquoi ?
Un passage pourtant obligé et bien connu en France où il était obligatoire du temps pas si éloigné où j’exerçais.
Tout projet devait impérativement disposer d’une « fiche projet » dont la première case après le titre était le POURQUOI, ensuite seulement le comment, quand, ….. etc & usw.
J’aimerais d’ailleurs à ce sujet que les fiches projets de notre gouvernement soient rendues publiques, les versions originales svp.
La SEC qui se réveille, un juge qui cherche des poux sur la tête des agences de notations, des employés qui balancent sur les magouilles des financiers…..
Ouh là là çà commence à tourner en vinaigre tout çà ?
Gageons que quelques sous fifres vont morfler, pour donner une apparence de justice. Mais les choses continueront comme avant. Les gros poissons doivent avoir de tels moyens de pression sur les gouvernements que ce n’est pas demain qu’on verra le système évoluer sur ce point.
De toutes les façons, les populations s’en foutent: dès lors qu’il y a de la bière dans le frigo, à manger dans l’assiette et des émissions de téléréalité, inutile de réfléchir et de se bouger.
Dormez tranquilles, escrocs, l’avenir vous est favorable.
« Ouh là là »
Ouhlala! –) la génération spontanée.
Who is ouh?
Et l’Oklahoma veut entrer en résistance ?
http://www.dedefensa.org/article-_dissidence_en_oklahoma_14_04_2010.html
Ok, souhaitons que les plus gros fraudeurs soient effectivement lourdemen punis à hauteur de leurs dégâts causés!
Déjà, si le gouvernement américain pouvait confisquer tous ls profits, alourdis de lourdes amendes punitives, cela donnerait un petit repit au système monétaire?
Possible, mais pas sûr, car la « vengeance » pourrait être une nouvelle panique générale et une crise aigue de liquidités que les banques cenrales, cette fois, n’auraient probablement pas les moyens de juguler…
Les Banques centrales ont toujours les moyens de juguler n’importe quelle crise de liquidité: il suffit qu’elles baissent la notation des effets (actifs) qu’elles prennent en pension
j’en doute un peu, car la prochaine crise de liquidités engagera des montants sans doute dix fois supérieurs que la précéente, alors, les prises en pension devront engager non pas 1000 milliards mais 10.000 millierds!
A ce trainlà, la confiance en la monnaie ne resisterait vraisemblablement pas…
Mon amie Janet Tavakoli, sur CBS.
Bien dit!
Il y a en comparaison un vrai problème d’information dans nos grands médias européens – français en particulier-
Exemple sur les conséquences des CDS, deals « à la Jefferson County »: quasi rien sur les problèmes de Saint Etienne, Pforzheim, ou Milan..
Il faut aller sur des sites US/UK( ou la blogosphère ) pour ètre au courant:
http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/2010/04/numerous-derivatives-swap-deals-blow.html
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601109&sid=a30KHZKX1WJo&pos=10
Rien sur les Echos, un léger sous entendu non nominatif dans la Tribune.fr, ne parlons pas des autres médias…
Clin d’Oeil au Capitalisme financier: un intéressant papier sur le « fractional reserve banking » et ses conséquences :
http://www.europe2020.org/spip.php?article605&lang=fr
« a lot more will be coming »
Les prochaines semaines vont être intéressantes. Il y aura du grabuge! Quand les investisseurs vont, en cascade, se rendre compte que quelque chose est pourri au royaume de la finance, et qu’ils se sont fait avoir… Ahh! comme ils vont regretter l’époque dorée où ils chantaient en choeur « la sagesse des marchés » et « l’autorégulation des marchés ». Adam Smith ! L’oeil est dans la tombe et te regarde.
@Paul
Votre amie « Janet » parle un merveilleux « anglais », qui donne à un Français moyen l’impression de tout comprendre, je vous remercie par avance de « l’inviter » aussi souvent que vous voudrez sur ce blog. De plus, ce look très BCBG allié à la fermeté et au professionnalisme des propos est très, très plaisant, car très inhabituel, sous nos longitudes.
> Petite remarque pour terminer : en 2008, Mr. Alan Greenspan, ancien président
> de la Federal Reserve, est devenu conseiller de Paulson & Co.
Jolie pétite :))
Etonnant que cette affaire apparaisse alors qu’il aurait suffit de quelques coups de fil et enveloppes pour tout régler.
Si GS a autorisé la poursuite, c’est qu’il pouvait le faire.
Le centralien pointé comme bouc émissaire, quelqu’un sait-il ce qu’il fait maintenant..??
Pas aussi simple yvan. Il y a des intérêts contradictoires et des sens des valeurs différents aussi dans ce beau monde.
Le centralien officie à GS Londres, un autre problème pour lui : un « Wells », une notification qu’il allait faire l’objet d’une investigation de la SEC, non reportée
Did Goldman and Tourré break Finra regulations
by bot reporting ‘Fab Fabrice’ Wells notice receiving
Je n’y crois pas vraiment. Les lawyers ont le chic pour diluer la procédure de façon qu’elle dure des années. A mon sens, sauf nouvelle catastrophe financière, Goldman Sachs va s’en sortir en payant des broutilles. John Paulson serait une cible plus vulnérable, mais la justice financière va-t-elle aller jusqu’au bout?
A la lecture de la plainte de la SEC: http://www.sec.gov/litigation/complaints/2010/comp21489.pdf
John Paulson et son entité Paulson & Co. ne sont à aucun moment mis en cause.La seule chose
qu’il pourrait redouter est l’extension du domaine de la plainte,par l’un des investisseurs floués, pour
çomplicité de fraude’, amha à ce titre-là on peut poursuivre l’essentiel des firmes de Wall Street…,
tout autant que Geithner, H.Paulson ou B.Bernanke,lol
Au croisement des activités de GS et de l’affaire grecque, toujours brûlante, il faut se rappeler que GS était venu voir le gouvernement Grec à l’automne 2009, pour lui proposer de « débutgétiser » la dette du système de santé grec, grâce à un outil financier « créatif ». Paulson était plus ou moins impliqué. Papaandréou avait refusé ce deal à l’époque.
Beaucoup de post sur ce blog établissent une relation entre la couleur politique des gouvernements des pays (Grèce, Espagne, Portugal) et la pression des « marchés ». Pourquoi pas, mais ces gouvernements restent tout de même très tièdes, et l’explication ne me paraît pas totalement convaincante (elle supposerait en plus un certain degré de coordination de ces marchés).
En revanche, je me pose la question suivante : si Papaandréou avait accepté les propositions de GS, et laissé dans l’ombre la question du déficit et des techniques de dissimulation passées (ce qui aurait peut-être été possible, au moins à court terme), aurait-il eu les mêmes ennuis?
En quelque sorte, n’est-il pas celui qui a permis de dévoiler ce qui aurait dû rester dans l’ombre? n’a-t-on pas puni la Grèce pour cela, et pour dissuader les autres pays d’emprunter la même voie? l’influence de GS est maintenant telle que cette explication me paraît aussi plausible que la précédente.
Une piste à creuser…
La question n’est pas seulement que les pays à direction socialisante soient visés, c’est aussi que ce sont les gouvernements qui peuvent faire passer la pilule amère de l’austérité sans fond : ils ne sont pas immédiatement accusés de vouloir l’austérité au profit de leurs mandants.
C’est ce qui complique la tâche d’un Sarkozy par exemple et qui le met au bord de l’abîme. La droite cherche son successeur capable de faire le job, DSK serait parfait, n’est-ce pas ? et nous allons voir une campagne promotionnelle comme nous en avons rarement vu… à moins, pied de nez de l’histoire, que la fumée du volcan ne l’empêche de revenir de New York !
Il y a plus à gagner pour les marchés dans la privatisation des services publics et des solidarités collectives en Europe que partout ailleurs dans le monde !
C’est la cible principale pour augmenter le taux de profit : mettre la main sur l’éducation, la santé, l’eau, l’énergie, les transports, les télécommunications, la sécurité sociale, les retraites (le tout représente 30 points de PIB au bas mot)… le reste (effets de leviers et boursicotage) c’est de la roupie de sansonnet à côté.
@François le Sombre
Ce qu’il y a de formidable actuellement, c’est qu’il y a tellement de fait cachés qui apparaissent à la lumière, qu’on peut maintenant tout imaginer, dans ce cadre, votre hypothèse devient tout à fait plausible. Comme le dirait (plus ou moins) un conseiller du président sur un autre sujet, « les élucubrations d’aujourd’hui sont la vérité de demain », ou encore, autrement dit, « c’est un sacré foutoir, et je n’y comprends que goutte » , mais pour un conseiller de président, ça ne se dit pas en ces termes.
Cordialement
Pour faire écho à Janet Tavakoli, une brève interview sur le meme sujet de William C. Black, grand expert américain en fraude systémique par Barry Ritholz:
Rotten to the core / Pourri jusqu’à l’os
C’est surtout un joli coup de l’administration Obama. Les accusations de la SEC arrivent au bon moment : le débat sur la réforme de la régulation financière est actuellement au Sénat et Obama menace de déposer son veto si elle est trop « light ».
Attaquer Goldman, c’est attaquer le symbole de Wall Street et cela permet surtout d’affaiblir le lobby bancaire, qui a torpillé tellement de mesures ces dernières années.
Obama lance donc un avertissement aux banques, à un moment crucial pour l’avenir de celles-ci, et affiche donc sa volonté de ne pas se laisser faire…
Je ne vous cache pas que je suis curieux de voir comment va évoluer cette affaire. J’attends notamment les arguments de la défense…
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/04/16/le-double-jeu-de-goldman-sachs_1335086_3234.html
« Goldman Sachs juge les accusations de la SEC « infondées ». A l’écouter, la compagnie n’a fait que satisfaire la demande de ses clients, des investisseurs sophistiqués conscients des risques. Lesdits professionnels sont d’ailleurs restés jusqu’au bout optimistes quant à l’évolution du marché immobilier, insiste la banque. »
Ils n’ont fait « que » leur boulot.
Ce qui est imparable, quelque part…
Ca me rappelle les paroles d’un banquier : « nous n’avons rien fait d’illégal, il n’y avait pas de loi… »
le communiqué complet :
http://www.businesswire.com/portal/site/home/permalink/?ndmViewId=news_view&newsId=20100416006143&newsLang=en
– Ils ont reçu 15m $ de commissions mais ont perdu 90m $ dans l’affaire.
– Les investisseurs étaient suffisamment compétents pour investir dans ce type de produit.
– GS n’a jamais dit à ACA, le plus gros investisseur, que Paulson serait acheteur.
La défense de GS, assez solide comme vous le notez Yvan, conforte mon point de vue. Le timing de cette accusation est la clef de l’opération. C’est politique et le coup vient frapper le lobby bancaire et les républicains au moment où la réforme de la régulation financière est discutée, les démocrates justifiant la nécessité de cette réforme pour éviter à l’avenir la survenance d’affaires similaires.
Une autre réflexion. Je m’étais demandé il y a maintenant 2 ans comment Paulson avait pu gagner autant d’argent avec la crise des subprimes. En effet, c’est une chose d’analyser correctement que ce pan de la finance allait s’effondrer, c’en est une autre de gagner des milliards en prenant les positions adéquates. Le problème principal étant : comment faire pour jouer de larges sommes sur un tel marché ? Vous ne pouvez pas « shorter » des actions, des futures ou des options car il s’agit ici de crédits subprimes et les produits financiers adéquats pour jouer à la baisse l’évolution de ce marché n’existaient pas. Ils ont donc trouvé la solution : en tant que puissant hedge fund, ils ont demandé aux banques d’affaires de structurer des produits totalement formatés pour mettre en application leur stratégie. Une fois ce fonds moisi sorti de terre, il ne restait plus qu’à acheter des protections de crédit (CDS) sur ce type de véhicule.
Ce qui met en exergue un élément qui n’est pas nouveau mais qui se rappelle à notre bon souvenir : les opérations en « over the counter » (gré à gré) font des ravages. Aucune transparence, pas de régulation. Faut-il donc autoriser ceux qui gèrent des fonds à acheter et vendre en dehors des marchés organisés…?
Avec tout un tas d’anciens de Goldmen Sachs dans son équipe et GS comme l’un de ses principaus financeurs de campagne, je ne vois pas Obama mordre la main qui l’a nourri.
Plutôt un joli enfumage de la population : « vous voyez comme on attaque les méchants financiers ».
Et dans 10 ans, après une multitude de procédures judiciaires stériles, tout le monde sera blanchi.
@Yvan
premier amendement ou pas, il existe quand même un machin déontologique qui s’appelle le devoir de conseil. Je ne connais pas la loi américaine mais je ne pense pas qu’elle soit plus laxiste que la française au niveau du viol du principe le plus sacré qui fonde le capitalisme: la confiance. Donc, la sincérité.
A suivre.
Obama est finalement assez surprenant et bien plus retors et malin que ne l’avaient supposé ses adversaires. En plus, il joue les blancs. Il a maintenant un coup d’avance. Je ne pense pas que vu les risques qu’il encoure et la monstruosité de l’adversaire qu’il le laissera respirer et reprendre pied.
Il déjoue tous les calculs l’animal. C’est maintenant que va vraiment commencer la partie. Obama est au filet.
Kerjean 15h14 devoir de conseil
De droit, entre professionnels, le devoir de conseil ne peut être retenu, professionnel voulant dire sachant!!!!!!!!!!.
Ce devoir n’existe donc qu’entre professionnel et non professionnel, la seule profession étant autorisée à ne pas dévoiler ses savoirs fondamentaux (droit) étant l’avocat.
Alors, que les vrais bons professionnels s’avertissent et s’informent, devrait être le minimun « syndical » d’une société soit disant avancée et de « valeurs ».
@Jeannnot
je ne serai pas si catégorique. Un avocat avec un patron de PME, pour des problèmes commerciaux à un devoir de conseil. Comme l’architecte ou l’ingénieur béton avec le promoteur. Et même si un cabinet d’architecte demande et paye le conseil d’un architecte spécialisé dans un secteur particulier de la profession, il y a obligation de compétence et de sincérité. Le conseil rémunéré envers un sachant ou pas implique quand même qu’il y en a un plus « savant » que l’autre. Le devoir de conseil, dés lors est entier.
Après, c’est au juge de trancher.
@Jeannot (bis)
surtout s’il est avéré que l’architecte conseil a été rémunéré grassement par un tiers pour induire en erreur le cabinet requérant sur la qualité de sa prescription.
Kerjean.
Je ne voudrais pas paraître vieux, mais, lorsqu’en début de carrière, en 1999, j’ai vu apparaître les règles d’ « éthique dans les affaires » venant des US (je travaillais dans une société américaine), je n’ai pas pu m’empêcher d’être mi-surpris, mi-amusé.
Avec le recul, je vois bien que l’ « éthique » a vraiment été appliquée avec beaucoup de rigueur tout au long de ces années…
Résultat spéctaculaire, à tous points de vue!
Kerjean, je confirme par ailleurs ce qu’affirme Jannot.
Ainsi, en tant que professionnel, je n’ai jamais pu utiliser les clauses du Code Napoléon qui protégeaient de façon drastique le « non-professionnel ».
Notez, ces clauses protégeaient déjà assez bien le professionnel, et c’est pour cela qu’elles ont été abrogées depuis 3-4 ans.
C’est aussi pour cela qu’aux US, les négociations d’affaires sont beaucoup plus « mordantes ».. En France, nous étions relativement protégés.
O tempora, ô commerce.
Ce qui vaut pour le commerce ne vaut pas forcément pour le conseil. Imaginez un géomètre expert qui garanti à un client la solidité d’un terrain pourri en connaissance de cause et en ayant été payé grassement par le propriétaire pour affirmer ça, désolé mais votre géomètre, si le client arrive à établir la preuve des faits, est très, très mal barré.
Imaginez un avocat payé par la partie adverse pour envoyer son client au mur.
C’est plaidable. Pas facile mais plaidable.
Kerjean…
Vous ne faites pas le distingo entre obligation de moyens, et obligation de résultats.
Je peux en parler de par mon métier. Et… c’est un des fondements de celui-ci.
mani pulite?
mani( gance)?
mani tou !
manipulation, manifeste, …
Non non.
Mani… le sicilien…
Et si tout le système actuel ne reposait que sur une énorme escroquerie ??
En 2000, quelqu’un de mon entourage parlait des grands voyous de la finance américaine. Maintenant je commence à comprendre ses propos.
Comme a dit Apple à Microsoft lorsqu’ils ont sorti le win 95 :
Bienvenu.
A mon avis non, le système ne repose pas sur une « énorme escroquerie », même si on se doute que seules certaines escroqueries son révélées. Le problème, c’est que tout, dans ce système, consiste en manipulations des cours, de sorte que la différence entre manipulations honnêtes ou pas ne rime à rien.
alfe,
Vous assimilez les grands voyous de la finance à l’énorme escroquerie. Mais celle-ci est plus en amont :
Aristote :
» L’argent n’est qu’une fiction » (Politique).
« Que donc par nature les uns soient libres et les autres esclaves, c’est manifeste, et pour ceux-ci la condition d’esclave est avantageuse et juste. » (Politique)
bah les usa peuvent bien couler goldman sachs ils leur restent encore citygroup ,hsbc etc ..
l’industrie financière subit la même contraction que l’industrie automobile : beaucoup vont couler mais ceux qui resteront seront encore plus gros et plus fort ,je pense à ford par exemple .
et puis via des holding ,des boites qui n’ont plus que leur nom sur une façade d’immeuble peuvent enocre controler bien des filiales (par exemple thomson pour la france) .
la chine peut encore griller les usa avec la mise en place d’un systeme de compensation supramonétaire (imaginez le bric se mettant d’accord là dessus ,l’asean,le mercosur,l’inde et la russie créant un dts ! )
Pouvez vous m’éclairer dans les sigles merci.
DTS= droits de tirage spéciaux
http://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_de_tirage_sp%C3%A9ciaux
Asean = Association of Southeast Asian Nations
http://www.aseansec.org/
Mercosur = Mercado Común del Sur (marché commun du sud)-Amérique latine.
http://www.mercosur.int/msweb/Portal%20Intermediario/
Oui « quelque chose de pourri » qui n’est pas près de changer si le système lui-même n’est pas mis à bas.
C’est très dommage, j’en conviens, mais c’est néanmoins la seule vérité qui vaille.
Nous nous en remettrons, croyez-moi, les rapports humains refleuriront sur ce tas de fumier, comme les plus belles fleurs… et les meilleurs fruits.
C’est ce que je hurle depuis le début de la crise. Mais…
Il faut prévoir la suite.
Et je sais pouvoir faire confiance en l’Humain.
Un peu de respect pour le fumier, svp.
En général ce genre d’affaire fait beaucoup de bruit pour rien, quelques lampistes sont sacrifiés pour calmer la vindict populaire.
Merill Lynch à son tour dans la ligne de mire :
http://online.wsj.com/article/SB10001424052702303491304575189003501019776.html?mod=WSJ_business_IndustryNews_DLW
J’avoue que j’ai du mal à bien saisir le role de la Fed dans la « mafia » de wall street, surtout quand des infos se superposent comme celle-ci
http://www.businessweek.com/news/2010-04-14/fed-shouldn-t-reveal-crisis-loans-banks-vow-to-tell-high-court.html
Bref c’est difficile de savoir quel requin essaye de manger l’autre..
Il faut jouer sur le différentiel.
En effet, dans cette géniale crise, chaque dissonance indique la faille de la cloche qui émet le son.
Et c’est principalement ce qui devrait tuer le système : que les failles apparaissent visibles.
Car, comme vous le savez, et tout comme dans la Mafia, chaque élément révélé tue la Cosa Nostra.
Exactement. La métaphore de la Mafia est même sans doute plus vraie que vous ne le pensez.
La fêlure Yvan…
Ding Dingue et Dang pour la dissonnance…
Baudelaire
La Cloche fêlée
II est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,
D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s’élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume.
Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente!
Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,
II arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts.
@ Piotr -)C’est pas ton Baudelaire qui va nous remonter le moral!
AH qui me surnomme Flying Dutchman,
Piotr, la félure..
Je commence à collectionner les surnoms.. 🙂
@Piotr,
Un coté soldat « fidèle au poste », une vigilance sans faille, une réactivité de « Snipper », un humour « au couteau », les commentaires de vos propres commentaires, vous êtes un des plus jeunes d’esprit de ce blog, je pense que vous serez un des premiers à soigner les fleurs qui sortiront de ce fumier (pour reprendre l’image de « Bric à Brac »).
Cordialement.
Oh … ha ha ha 🙂
Si j’ai bien compris l’article, ils sont en train de créer un marché pour faire des paris sur les résultats du box office hollywoodien.
http://www.huffingtonpost.com/2010/04/16/regulators-approve-movie-_n_541085.html
Cette affaire est « exemplaire » et permet d’illustrer deux commentaires assez récents de Paul Jorion :
1- le plafond de verre de l’acceptance à la fraude pour progresser dans ce genre société financière. Mafia de WS (et d’ailleurs cf. City) va être un terme de plus en plus applicable et justifié…
2- Une possibilité de contre-attaque des politiques avec l’aide du pouvoir judiciaire : la façon dont était tombé Al Capone, fraude aux impôts… (d’ailleurs Obama semble vouloir en faire un effet levier pour coincer les sénateurs devant l’opinion publique).
Ce types d’analyses données dans ce blog par PJ et FL expliquent facilement son succès croissant!
Dès qu’on le lit avec une certaine continuité – la crise de la dette grecque est un cas typique – on obtient un éclairage unique …
Il ne devrait pas être pas indifférent que autant de personnes soient informés aussi bien en temps réel par des blogs de cette qualité (je suppose qu’il y en a aussi dans d’autres pays).
F. Leclerc a ‘inventé’ la dénomination forte de Grande Crise et bien sûr elle connote la Grande Guerre. De quelles informations disposaient ces jeunes envoyés à l’abattoir par millions? Quels effets pourraient avoir une partie de l’Internet pour contrebalancer les lavages de cerveaux des médias – aussi d’une autre face de l’Internet ? Je suis sans doute trop optimiste mais … rien n’est jamais écrit à l’avance dans l’histoire.
Je partage votre optimisme et nous sommes, je crois, assez nombreux, sur ce blog et ailleurs, dans ce cas, il se passe indéniablement quelque chose de nouveau.
Nous vivons le début d’une autre phase de la mondialisation plus porteuse d’espoir, cette nouvelle phase est permise en partie par internet qui donne la parole à des « glorieux inconnus » tel Paul et François et leur permet de conscientiser « tout un chacun ».
Un exemple: j’ai rencontré (en vrai) récemment 3 compères et consoeurs de ce blog sur la même ligne que moi, (alors que j’essayais avec un succés trés limité de convaincre mes proches), conclusion je me sens moins seul, je ne flippe plus et je deviens progressivement « acteur », ça change tout.
Cordialement,
J’ai bien hâte de voir l’amende que GS va recevoir. 100Millions? 1Milliard? C’est des peanuts pour eux. Comme d’habitude, ce sont les actionnaires qui vont payer. J’espère que la haute direction va devoir payer une amende et aller en prison. Ils ont déjà trouvé un bouc émissaire, c’est Fabrice Tourre. ( Un Français ) Ils vont dire que c’est sa faute et non du PDG.
Et les clients de GS, vont-ils être poursuivi eux ?
Non, je n’excuse pas le comportement de GS ou de mr. Paulson. Ils méritent cette attention négative. Toutefois, les clients de GS étaient des gestionnaires de portefeuilles institutionnels et il existe dans le code d’éthique du CFA un article intitulé “diligence and reasonable basis”:
“Members and candidates must:
1. Exercise diligence, indepence, and thoroughness in analyzing investments, making investments recommendations, and taking investments actions.
2. Have a reasonable and adequate basis, supported by appropriate research and investigation, for any investment anaylisis, recommandation, or action.”
Bref, cet article stipule que le gestionnaire doit avoir un motif raisonnable et procéder à toutes les vérifications nécessaires avant de procéder à un investissement. (note: la majorité des gestionnaires institutionnels possèdent le titre de CFA et les organismes de règlementation possèdent tous un article similaire dans leur code d’éthique) De toute évidence, ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils achetaient et par le fait même ont violé leurs obligations fiduciaires face à leurs propres clients. Clairement, il y a eu sur les deux côtés de ces transactions des comportements inacceptables. Est-ce que c’est seulement GS qui va faire face à des poursuite et ainsi servir de “scapegoat” pour tous les autres impliqués dans ces transactions ? Ou est-ce que les clients de GS qui partagent une part importante de responsabilité dans cette affaire vont également être poursuivi ? Ne retenez pas votre souffle, les réponses à ces deux questions sont évidentes.
Un hommage, hat tip comme disent les Américains, à la journaliste du New York Times, Gretchen Mortenson qui a sorti les prémisses de l’affaire il y a plusieurs mois
Gretchen Mortenson: For Goldman Sachs, a winning bet carries a price
Goldman pris la main dans le sac?
Qoi de plus normal quand l’on vend de la camelotte sans valeur et
pas besoin d’avoir fait centrale pour comprendre cela.
Le problème est que cela devient une banalité de l’omerta.
@Paul Jorion: une petite remarque-correction: c’est ABN-AMRO qui a payé la couverture du risque
et s’est retrouvé à oayer les 841 millions de $ suite à la faillite du CDO, et non la Royal Bank of Scotland en 2008, ceci est clairement établi dans la plainte de la SEC donc amha-comme GS et le trader avaient recu un ‘Wells »de la part de la SEC-l’ opération ne parait pas téléguidée depuis Londres et la RBS, nationalisée pour d’autres ERREURS, et partie prenante d’une opération tri-bande pour la prise de controle d’ABN-AMRO, qui a duré quelques mois. On connait la suite pour l’une et l’autre partie, ‘nationalisées’ par leurs gouvernements respectifs
Par contre, ce qui serait intéressant c’est de voir si la FSA ouvre une investigation sur GSI, la
filiale européenne de Government Sachs, basée à Londres, enquete qui normalement aurait du etre ouvert sur le dossier « Titlos ». Je garde en mémoire la précédente analyse du LEAP-GEAB qui indiquait que GS était intervenu dans le ‘bricolage’ou ‘recoiffage’de la dette de deux pays européens, deux pays européens, et non une région comme on aurait pu le penser dans le cas italien. Cela va etre intéressant de voir si Adair Turner ouvre ce dossier….
ABN-AmRo est acheté par le consortium RBS, Fortis et Banco Santander en octobre 2007. Un peu plus d’un an plus tard, en novembre 2008, l’État britannique devient majoritaire dans le capital de RBS. Vu le partage des différents secteurs d’activité de la banque hollandaise qui s’était fait en 2007, et vu la suite des événements, il me semble que c’est très probablement RBS qui avait hérité du CDO litigieux. Je peux me tromper mais il faudrait alors faire la preuve du contraire.
Je vous l’accorde ce n’est qu’un point de détail,, mais j’avais été surpris par certains articles
de la presse anglaise hier, la plainte ne la SEC mentionant que le nom d’ABN-AMRO en avril 2010.
En tous cas, la FSA a ouvert une investigation contre GSI London, ce qui est sans doute le plus important, pour les raisons évoquées dans mon commentaire, de ‘la dynamite’ potentiellle si les
gilts anglais sont de la ‘nitroglycerine’selon PIMCO, amha soupçonnant fortement que le pays ainsi ‘aidé’ par GS soit le Royaume-Uni lui-meme
La presse financière néerlandaise fait part du fait que la partie d’ABN-AMRO concernée fait maintenant partie de RBS, .i.e en l’occurence le rembobinage de la bobine temporelle et du désassemblage-réassemblage de la banque néerlandaise depuis décembre 2007- est complexe
pour un point de détail
Ook ABN-AMRO gedupeerd in fraude-zaak Goldman-Sachs
Voici qu´apparait la version officielle, contée par la meme journaliste Gretchen Martenson du NYT
`The biggest victim among investors, the S.E.C. complaint said, was the Royal Bank of Scotland, which inherited a loss of $841 million after it took over the Dutch bank ABN Amro. According to a person briefed on the matter, the Royal Bank, now controlled by the British government, is studying the documents but is not ready to decide whether to try to recoup money from Goldman.´
http://www.nytimes.com/2010/04/18/business/18goldman.html?hp
Le gouvernement allemand envisage des poursuites contre Goldman Sachs, accusée d’avoir trompé la banque allemande IKB, selon Ulrich Wilhem, porte-parole du gouvernement. Le Bafin, le régulateur allemand, va demander à la SEC des renseignements afin d’examiner les recours juridiques.
IKB, sauvée sur fonds publics par le gouvernement, était un des gros acheteurs des titres émis par Goldman, avant d’être rachetée par Lone Star, un fonds d’investissement américain.
Je cite Rue 89 :
Ils représentent 40% de la population du monde, 15% de son produit intérieur brut, mais surtout 50% de la croissance économique actuelle. Ce sont les Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui se sont réunis jeudi en sommet à Brasilia et qui sont unis sur au moins un objectif : casser le monopole occidental sur la gestion des affaires planétaires.
De fait, le premier à avoir pensé à réunir ces quatre pays n’est pas un stratège altermondialiste, mais une banque d’affaires, Goldman Sachs, qui, en 2003, conçoit l’acronyme et le concept de ces quatre économies émergentes qui méritaient que les investisseurs s’y intéressent.
http://www.rue89.com/explicateur/2010/04/16/les-bric-peuvent-ils-changer-la-maniere-dont-le-monde-tourne-147617
Grandiose, non ?……….
« De fait, le premier à avoir pensé à réunir ces quatre pays n’est pas un stratège altermondialiste, mais une banque d’affaires, Goldman Sachs
Grandiose, non ?………. »
Ce qui apparaît paradoxal pour certains, apparaîtra logique et cohérent pour d’autres.
C’est une affaire de point de vue sur la gestion des affaires du Monde.
On constate qu’il existe un fossé, que certains se refusent à franchir malgré l’accumulation de « paradoxes », entre
d’une part, la perception passive « commune »
et d’autre part, une vision alternative qui remet en cause un certains nombre de certitudes.
Cette vision alternative (hors délire conspirationniste paranoïaque) porte en elle un paradoxe intrinsèque qui devrait pourtant retenir l’attention de tous : elle s’appuie sur un certains nombre de faits indiscutables qui sont bannis de tout débat politiquement correct.
Comment se satisfaire de tels paradoxes ?
Paradoxes…??
J’appelle cela de l’escroquerie doublée d’une hypocrisie maximale.
Si vous vous en contentez, tant mieux pour vous.
Fredo.
Les infos de Rue89 sont habituellement un peu… « légères », dirais-je.
Il faut du sérieux plutôt que de la rumeur, parfois.
petite parenthese a propos de la crise des dettes souveraines si les piigs implosent la france serait la prochaine sur la liste des speculateurs ,c’est sur le site de zero hedge .francois,paul .qu’en pensez-vous sur le bien- fonde dette analyse
Je ne fais pas de paris sur les prix ni sur les prochaines cibles de la spéculation financière !
Un document qui devrait vous intéresser comme élément d’analyse: le « pitchbook »du CDO Abacus
http://www.zerohedge.com/sites/default/files/ABACUS_0.pdf
Les accusations de la SEC contre Goldman Sachs ont peu de chances d’en rester là.
John Paulson, grand bénéficiaire de la vente du CDO Abacus et à l’initiative de sa création, aura du mal à passer entre les grosses gouttes qui commencent à tomber.
Le Royaume Uni et l’Allemagne ont demandé à leurs régulateurs respectifs, le FSA et le Bafin, d’engager une enquête et de demander à la SEC des informations à ce sujet. Dans les deux cas, les gouvernements ont du intervenir financièrement pour soutenir des banques – respectivement RBS et IKB – qui avaient subit de lourdes pertes pour avoir notamment acheté ce produit financier.
Mais l’affaire a déjà rebondi aux Etats-Unis, car Merrill Lynch, désormais propriété de Citi, avec cette dernière ainsi que Deutsche Bank, auront été les principaux acteurs des placements de CDO en 2006 et 2007, d’après Reuters (sans pour autant que tous ces CDO aient été nécessairement synthétiques, c’est à dire adossés à des dérivés).
Elle fait résonance avec les récentes révélations du site Internet ProPublica à propos du hedge fund Chicago Magnetar et des paris que celui-ci avait engagé contre le CDO Norma et d’allégations de conflit d’intérêt visant Merrill Lynch, JP Morgan Chase et Deutsche Bank.
Le petit fil rouge va-t-il être tiré ?
Je croyais que Merrill Lynch était la propriété de Bank of America depuis l’hiver 2008. Je reconnais que le nom du propriétaire ne change pas grand chose sur le fond.
Cette « pourriture » est à la finance ce que la pollution est à l’industrie : l’inséparable revers de la médaille.
La direction de GS était profondément mouillée dans l’affaire Abacus, selon le NYTimes de ce jour. Elle était parfaitement informée de la situation des crédits hypothécaires américains. Comment aurait-il pu en être autrement?
http://www.nytimes.com/2010/04/19/business/19goldman.html?hp
Gordon Brown, cité dans le Guardian de ce jour: “It makes me absolutely determined we are going to have a new global CONSTITUTION for the banking system…” (les majuscules sont de moi).
Ah bon? Les aides de Gordon Brown lisent le blog de Paul Jorion ? Ou ne s’agit-il que d’un lapsus ? Etant donné le contexte préélectoral, je penche pour la deuxième réponse.