Billet invité.
GRECE, UN PASSAGE A L’ACTE DIFFICILE
L’activation du plan de sauvetage européen de la Grèce rencontre à nouveaux des obstacles, soigneusement tenus confidentiels pour l’instant. Le gouvernement grec gagne du temps et, tout en préparant avec le FMI et les Européens la mise en oeuvre du plan, se garde de formellement la demander. Jörg Armussen, secrétaire d’Etat allemand aux finances vient de réaffirmer qu’« une décision unanime de la zone euro au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement » était préalablement nécessaire.
Les Allemands freinent des quatre fers. Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, n’ayant semble-t-il pas rejoint la conférence de ses pairs de la zone euro à Madrid. Les Grecs en ont tiré les conséquences et viennent d’annoncer le lancement d’une nouvelle émission obligataire de 1,5 milliards d’euros sur 13 semaines, afin de voir venir. Ils ont confirmé l’organisation de leur « road show » américain pour lever des dollars à la fin du mois, utilisant des bouts de ficelle pour ne pas faire défaut.
Depuis Madrid, Jean-Claude Junker tente d’amuser la galerie pour faire patienter. En déclarant que « il n’y a rien à ajouter à ce qui a été décidé dimanche sur la Grèce », il a signifié on ne peut plus clairement qu’il ne pouvait rien dire, se réfugiant derrière les « travaux préparatoires dans les Etats membres de la zone (qui) avancent à une allure satisfaisante, tout comme d’ailleurs les discussions avec le Fonds monétaire international, qui portent sur le programme d’assistance commun ».
Comme si ces difficultés de dernière heure ne suffisaient pas, les responsables européens s’efforcent de rassurer les marchés en évoquant la situation du Portugal, dont ils craignent qu’il ne soit la prochaine victime. Jean-Claude Junker a insisté pour dire qu’il était « sur la bonne voie », même si la Commission de Bruxelles l’encourage à faire plus. Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques a considéré que « le programme portugais est ambitieux et assez concret », mais a reconnu des « risques liés au très court terme ». Il a ajouté : « D’après ce que je comprends, le gouvernement portugais comprend parfaitement la situation et est prêt à adopter de nouvelles mesures additionnelles si nécessaire, si le risque se matérialise ». Jean-Claude Trichet, président de la BCE, a de son côté cherché à noyer le poisson, ajoutant : « Nous insistons toujours sur cela (…) et pas particulièrement pour le Portugal ».
Sommes nous revenus à l’un de ces anciens scénarios qui voulaient que les crises européennes se dénouaient au petit matin à Bruxelles par des compromis adoptés de guerre lasse par des ministres écroulés de fatigue ? Ou bien à un rebondissement de la crise amenant le FMI à intervenir plus largement ?
46 réponses à “L’actualité de la crise: Grèce, un passage à l’acte difficile, par François Leclerc”
Et pendant ce temps, la bourse fait une embardée suite à une annonce de poursuite sur Goldman Sachs. Des infos à part ça ?
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_societes.phtml?num=dec0fec94ec0e556ea8be60fbdd834c8
Ici on en parle aussi :
http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/banque/20100416trib000499765/crise-des-subprime-goldman-sachs-poursuivie-pour-fraude.html
Et les bourses plongent en quelques minutes après cette annonce.
L’or aussi d’ailleurs. Très réactifs les marchés 🙂
Le manque d’actualité semble vous peser. Vos billets précédents s’en trouvant plus fouillés .. Qu’importe, la plainte tout fraîche de la SEC à l’égard de Goldman Sachs devrait vous aiguiser votre plume.
Au plaisir de vous lire.
http://www.lesoir.be/actualite/economie/2010-04-16/goldman-sachs-poursuivi-pour-fraude-liee-aux-subprimes-764794.php
enfin !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
L’Euro à 1,3485 ce soir, chute de 10 centimes en 24h. çà sent le dénouement !
SEC Charges Goldman Sachs With Fraud in Structuring and Marketing of CDO Tied to Subprime Mortgages
FOR IMMEDIATE RELEASE
2010-59
Communiqué de presse:
La SEC accuse aujourd’hui Goldman, Sachs & co et un de ses vice-présidents d’avoir fraudé ses
investisseurs en omettant et en déformant des données essentielles d’un produit financier lié aux hypothèques sub-prine, alors que le marché immobilier commencait à s’écrouler.
La SEC estime que Goldman Sachs a structuré et marketé un CDO synthétique qui reposait sur la performance de RMBS. Goldman Sachs a sciemment omis d’exposer aux investisseurs des informations vitales à propos du CDO, en particulier le role que l’un des plus gros hedge-funds a joué dans le processus de sélection du portfolo du CDO et le fait que le hedge fund shortait le CDO.
“Le produit était nouveau et complexe mais la déception et les conflits sont anciens et simples”a déclaré Robert Khuzami, Directeur de la Division de Surveillance.”Goldman Sachs a
erronément permis à un client qui pariait contre le marché hypothécaire d’infuencer décisivement
quelles obligations hypothécaires inclure dans un portfolio d’investissement, tout en déclarant
aux autres investisseurs que les obligations avaient été sélectionnés par une partie tierce, indépendante.
Kenneth Lench, le chef de la division de la SEC des Nouveaux Produits et Produits structurés a ajouté “La SEC continue à enqueter sur les pratiques des banques d’investissement et les autres parties impliquées dans la titrisation de produits financier complexes liés au marché immobilier américain alors qu’il commencait à enregistrer des signes de détresse. La SEC affirme que l’un des plus grands hedge-funds mondiaux, Paulson & Co., avait payé Goldman Sachs pour structurer une transaction par rapport à laquelle Paulson & Co. pouvaient prendre une position short contre des obligations hypothécaires choisies par Paulson & Co. sur la croyance que ces sécurités rencontreraient des incidents de crédit.
Selon la plainte de la SEC, enregistrée à New-York, les éléments de marketing pour le CDO connu comme ABACUS 2007-AC1, établissaient tous que le portfolio de RMBS composant le portfolio du CDO avaient été sélectionnés par ACA Management ( ACA ), une tierce partie avec
l’expertise nécessaire dans l’analyse du risque de crédit lié aux RMBS.
La SEC affirme que, non révélés dans les éléments de marketing du produit et donc à l’insu des investisseurs potentiels, le hedge-fund Paulson & Co, qui devait tirer profit de l’éventuel défaut des RMBS, avait joue un role décisif dans la sélection des RMBS faisant partie du portfolio.
La plainte de la SEC affirme qu’après avoir participé dans la sélection du portfolio, Paulson & Co avait effectivement shorté le portfolio de RMBS qu’il avait contribué à mettre en place avec
Goldman Sachs en achetant des CDS après de Goldman Sachs pour couvrir la protection du risque sur des tranches spécifiques du CDO Abacus. Paulson & Co. avait ainsi de fait une incitation économique en sélectionnant des RMBS dont il attendait des problèmes de crédit.
Goldman Sachs n’a pas rendu public la position short de Paulson & Co. sur le produit ni sur son role dans le processus de sélection des collatéraux dans l’ensemble des documents relatifs au CDO.
La SEC affirme que le vice-président de Goldman Sachs Fabrice Tourré fut le principal responsable pour le CDO ABACUS 2007-AC1. Tourré connaissait la position short de Paulson & Co. et son role dans le processus de sélection des sécurités incluses dans le CDO.Tourrre organisa la transaction, mit au point le matériel promotionnel du CDO et communica directement avec les possibles investsseurs. Par ailleurs, il a induit en erreur ACA en leur faisant croire que Paulson & Co avait investi environ 200 millions de $ dans le capital d’ABACUS, induisant ainsi que les interets de Paulson & Co dans le processus de sélection des sécurités étaient proches des interets de ACA. Cependant, leurs interets étaient clairement en conflit.
Selon la plainte de la SEC, l’accord eut lieu le 26 Avril 2007, et Paulson & Co paya à Goldman Sachs la somme d’environ 15 millions de $.Le 24 Octobre 2007, 83 % des RMBS contenus dans le portfolio ABACUS avaient été dégradés et 17 % sous observation négative. Le 29 Janvier 2008,99% du portfolio d’ABACUS avait été dégradé.Les investisseurs dans le CDO
auraient perdu près d’un millliard de dollars..”
http://www.sec.gov/news/press/2010/2010-59.htm
Divaguons…
Imaginons les Grecs jouants aux Islandais.
Non seulement ils ne rembourseraient pas ‘petit doigt sur la couture du pantalon’ mais ils activeraient un de leurs volcans
pour bloquer l’espace aérien en guise de rétorsion.
Et vogue la galère.
Bonsoir
En suite de votre billet et du temps qu’il fait de Paul, je voudrais porter à votre attention le dernier billet de Michael Panzner sur son blog financial armageddon qui relate des faits singuliers: il y aurait de plus en plus d’étasuniens qui ne paient tout simplement plus leurs hypothèques et se remettent à consommer à tout va sans aucun problème avec leur prêteur ( banque) comme si il y avait une politique délibérée et dissimulée d’acceptation de répudiation pure et simple de ces dettes privées. Dans ce cas cette politique pourrait elle être un test préfigurant une action similaire envers le crédit immobilier professionnel: répudiation de la dette acceptée par les banques en échange d’un redémarrage de la consommation. Les mois qui ont précédé ont montré que les institutions financières us n’ont eu aucun scrupule à jouer avec les règles afin d’éviter de plus grands problèmes.
N’oublions pas qu’ils sont pragmatiques et non théoriciens: ce qui importe c’est ce qui fonctionne là, maintenant pour rester en vie et non pas les théories ou principes.
Cordialement
Il était évident que le plan de sauvetage n’allait pas suffire. Ses modalités n’étant pas encore définies, personne ne pouvait véritablement s’en satisfaire, même pas les Grecs.
Il est à espérer pour la Grèce qu’elle puisse se passer d’un soutien du FMI. Car sa contribution en Hongrie est catastrophique. Et les trois plans successifs que cette institution a élaborée pour l’Argentine depuis 1999 se sont tous soldés par un échec. Le gouvernement argentin ayant finalement compris qu’il valait mieux renvoyés ces ‘experts’ hors du pays pour mener une politique moins corrosive sur le plan social.
Si l’Union opte pour les remèdes du FMI, nous sommes assurés d’un appauvrissement durable. Il est temps que Paul et vous accentuiez le fait que, pour des économies reposant sur la consommation, il faille avant tout requinquer le pouvoir d’achat de tout le monde. Précepte aux antipodes de ce que le FMI préconise.
Heureusement Eyjafjallajökull se démène pour nous obliger à remettre les pieds sur terre. Au fait, est-ce que Paul est assuré de pouvoir se rendre au Québec la semaine prochaine ?
Le texte complet de la plainte: http://www.sec.gov/litigation/complaints/2010/comp-pr2010-59.pdf
IKB en est pour 150 millions de $, le reste pour ABN-AMRO apparemment dans un CDS avec Goldman
et a pris en charge le risque sur la portion superieure de la mezzanine d’ABACUS. Cout final pour ABN-AMRO en 2008, payé à Goldman: $840,909,090
Les banques d’investissements impliquées dans le mécanisme similaire mis en place par le hedge-fundvMagnetar devraient donc y passer aussi
The Magnetar trade: How one hedge fund helped keep the housing bubble going
Comme le dit Janet Takavoli: Goldman’s boss comes out swinging
La politique de Merkel – c’est-à-dire du gouvernement allemand – consiste à rassurer régulièrement les marchés pour que la Grèce puisse obtenir à nouveau des crédits. Le reste c’est du théâtre. Le public allemand est contre une aide pour la Grèce, et bientôt, en mai, il y aura des élections partielles. Il est donc peu probable que des décisions importantes seront prises avant cette date. Le public allemand commence en avoir marre de l’euro et de l’Europe de Bruxelles en général. De plus, il n’y a plus d’argent dans les caisses des états et la Grèce est un cas dèsespéré; une faillite de la Grèce peut être rétardé pro forma, mais la situation financière de toute l’Europe (zone euro, U.E.), y compris celle de l’Angleterre, reste et restera peu favorable. Je pense que l’on est en train d’assister à un processus de domino aboutissant la fin de l’euro, du moins tel qu’il existe aujourd’hui.
@jean-pierre
je sais que c’est facile, mais quand même, sur un plan symbolique, ça dépasse la fiction, cette terre d’Islande qui rugit de fureur et envoie son nuage au gout de cendres
même un mauvais scénariste n’aurait pas osé ecrire une histoire pareille
Les nouvelles incertitudes qui planent à propos du plan de sauvetage européen de la Grèce ont rencontré leur sanction sans attendre : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans est remonté à 7,366% contre 7,123% hier jeudi.
En relatant à Madrid que les ministres des finances de l’eurozone « ont expliqué à quel stade était arrivés leurs préparatifs techniques et législatifs » au cas où le plan serait activé, Jean-Claude Junker a reconnu de manière contournée que le plan n’est toujours pas finalisé.
Dès lundi, des missions du FMI, de la BCE et de la Commission seront à Athènes pour discuter des « conditionnalités » des prêts (les conditions auxquelles le gouvernement Grec devra se soumettre). La presse grecque fait d’ores et déjà état de nouvelles mesures qui pourraient toucher les salaires du secteur privé et impliquer un assouplissement de la réglementation en matière de licenciement.
Aucun calendrier n’est donné, le prétexte étant que le gouvernement Grec n’a pas demandé l’activation du plan, alors que celui-ci avait été présenté dimanche dernier comme pouvant être exécuté dans de très brefs délais.
Les désaccords qui subsistent donc à propos de l’aide à la Grèce semblent s’être élargis. Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques, a en effet fait des propositions afin de renforcer le contrôle européen sur les projets de budget nationaux, qui pourraient être soumis à la Commission avant adoption par les parlements nationaux et qui ont fait débat.
L’idée serait de « renforcer le Pacte de stabilité »,et d’ »approfondir et élargir la surveillance économique ». Par ailleurs, la Commission voudrait créer un « mécanisme permanent » d’aide , celui-ci restant à définir.
Par la voix de leur secrétaire d’Etat aux finances, Jörg Asmussen, les Allemands ont immédiatement pris leurs distances avec toute idée de politique économique commune, en déclarant : »Il est évident qu’on ne doit pas toucher à la prérogative nationale en matière de budget -même si nous nous soumettons évidemment aux règles du Pacte de stabilité-, et que le droit du Bundestag en matière de budget ne doit pas être limité ».
Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques, a en effet fait des propositions afin de renforcer le contrôle européen sur les projets de budget nationaux, qui pourraient être soumis à la Commission avant adoption par les parlements nationaux et qui ont fait débat.
… et en cas de manquement à la règle, 6 bourgeois, les pieds nus et la corde au cou, iront se livrer en présentant les clés de leur pays à la commission européenne …..
Chose étonnante : les choses vont continuer à traîner en longueur, les réunions des dirigeants européens vont succéder aux réunions des dirigeants européens, les négociations entre les 16 Etats concernés vont continuer, les compromis et les concessions vont s’accumuler, les communiqués de satisfaction vont pleuvoir, les annonces de sauvetage de la Grèce vont être diffusées dans les médias, et patati, et patata, …
Mais dans le monde réel, que se passe-t-il ?
Dans le monde réel, la Grèce coule.
Lundi 12 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 6,637 %.
Mardi 13 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 6,815 %.
Mercredi 14 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 7,034 %.
Jeudi 15 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 7,123 %.
Vendredi 16 avril : le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 7,366 %.
http://criseusa.blog.lemonde.fr/2010/04/12/360/
Islande: le FMI vient d’approuver le versement d’une nouvelle tranche de son prêt, pour un montant de 160 millions de dollars.
La Grèce semble être le candidat idéal pour plusieurs protagonistes :
1 – Petit pays donc plus facile à déstabiliser par les spéculateurs du fait des montants de la dette en jeux,
2 – C’est un bon point d’entrée pour « enfin » contrer et déstabiliser l’Euro par ceux qui veulent garder l’USD comme devise de référence,
3 – L’engouement médiatique créé (on pourrait dire la bulle médiatique) permet pendant ce temps de ne pas parler des problèmes outre Atlantique,
4 – Les Grecs consomment, ou ont consommé, tout ce qu’ils gagnent (c’est peut-être propre aux anciennes civilisations) avec un fort recours au crédit ce qui encouragent les banques non présentes sur le marché à déstabiliser leurs consœurs locales.
Qui a participé à ce lynchage ?
– Les agences de notations américaines pour la plupart,
– Les spéculateurs et hedge funds, américains pour la plupart, utilisant des capitaux prêtés gracieusement par l’état américain,
– Les banques « conseils » américaines suivies de prêt par leur équivalentes européennes non ou peu présentes sur le marché local grec,
– La presse d’affaire américaine…
Mais le jeu risque de se retourner contre les américains car un dollar fort est pénalisant pour le pays.
Je crois que les allemands l’ont bien compris et attendent que les USA communiquent sur la nécessité de ne pas avoir un dollar trop fort vis à vis de l’Euro ce qui ferait retomber le soufflé Grec.
Sur le Titanic ,quelques minutes avant l’impact avec l’iceberg , les passagers fortunés faisaient la fête . Un peu comme les pays soi-disant costauds comme la France et l’Allemagne qui naviguent actuellement à vue pour tenter de limiter la casse.Car voir le taux de l’obligation grecque monter ,montre que ce plan n’est pas fiable et que ces deux pays risquent de payer le prix fort en cas de défaut de paiement.Eh si le FMI entre en scène .comme dit Jean Pierre , l’avenir ne peut que s’assombrir .( comme les poussières de volcans islandais le font sur l’Europe du nord ).
une prochaine crise s’annonce en france , l’immobilier particulier est particulierement mal barré en france.:
le flop de la loi scellier qui a permis au btp de se maintenir en construisant 80 000 logements qui ne seront jamais payés !
même les stats notariales faites tous les 6 mois sont catastrophiques .d’ailleurs pour faire un peu de mémétique *àpneuprès* je trouve assez frappant la proximité phonétique de fanny mae et fnaim !
Une chose me surprend énormément dans cette affaire: depuis l’indépendance en 1960, les pays industrialisés prêtent à de nombreux pays africains. Or on sait très bien que la majeure partie de ces prêts sont détournés par les dirigeants et n’aident absolument pas les économies locales. D’ailleurs la dette africaine augmente sans cesse.
Ne pensez vous pas que c’est ce qu’il s’est déjà passé et ce qui continuera à se passer avec la Grèce? D’où l’hésitation des pays prêteurs?
Grand naïf va. Vous croyez vraiment qu’on prête aux pays africains comme on fait un cadeau?
Qu’est-ce que les prêteurs en ont à fiche de ce que devient l’argent du prêt? Ce qu’ils veulent, c’est un retour gagnant (sous forme de remboursements ou autres: contrôle des ressources du pays par exemple).
Et dans le cas des emprunteurs africains, ils se sont fait beaucoup de beurre. Et la Chine a maintenant l’intention de profiter elle aussi de ce beurre en inondant l’Afrique de ses prêts.
On en arrive à une situation ridicule où les prêteurs potentiels se crêpent le chignon, chacun dénonçant que l’autre fait trop de prêts et sans regarder où va l’argent, etc.
Ah oui, et concernant la Grèce, l’hésitation des prêteurs elle vient du fait qu’ils n’ont pas l’argent et qu’ils en ont eux-même grand besoin. Rien d’autre.
Merci pour des informations peut-être cruciales:
Les « marchés » ne sont pas rassurables.
Vouloir satisfaire les « marchés » est comme
vider l’océan. C’est sans espoir et coûteux.
Deux raisons:
– Les « marchés », entité rationnelle, n’existent pas.
– Les préteurs et spéculateurs sentent la proie
aux abois. Il est compréhensible qu’ils veuillent
en extraire le maximum de pognon. Rien
d’ autre qu’un comportement de viandard,
assoiffé de sang.
-Le FMI reprend ses prêts à l’Islande.
C ‘est la preuve qu’un refus massif d’ entrer
dans le jeu des « marchés » est payant.
Dire « non »:, un exemple pour la Grèce.
Un espoir…
Quoique les grecs ont quelque expérience pour vider la mer (ionienne) sinon l’océan :
la « doline inverse » qui traverse Kephalonia ;
http://www.showcaves.com/english/gr/karst/Katavothres.html
c’est un avatar du mouvement perpétuel, sans doute du 15% par an garanti, tuyau à ne pas éventer, bien sûr.
Je me permets de transcrire ici l’analyse de P.Boone et Simon Johnson. Face à cette situation de
débacle, auto-infligée, pour l’UE et la BCE, en lieu du court-termisme qui me semble devenir symptomatique, il faut regarder ou envisager la séquence ou la crise dans son ensemble:
Le prochain problème global: le Portugal par P.Boone et Simon Johnson 15.04.2010
« Le bail-out de la Grèce, bien que toutefois non consumé, a amené un calme relatif sur les marchés financiers européens. Pour une part, c’est un sauvetage massif au regard des standards historiques.
Avec la somme totale de l’argent prete par le FMI, les Grecs devraient recevoir 10% de leur PIB en un an à des taux préférentiels. Ceci représente 4, 000 euros par personne et sera dépensé en 11 mois. En dépit de cette somme presque incroyable, le bailout ne fait rien pour résoudre les nombreux problèmes qui persistent. De fait, cela fera probablement de l’Eurozone une zone beaucoup plus dangereuse pour les années à venir.
Le prochain pays sur le radar est le Portugal. Ce pays a échappé pour l’essentiel aux spotlights, seulement à cause de la spirale vers le bas de la Grèce. Mais les deux sont économiquement au bord de la faillite, et ils paraissent tous les deux plus risqués que ce que l’Argentine fit en 2001, quand elle succomba à l’insolvabilité.
Le problème auquel le Portugal doit faire face, comme la Grèce,l’Irlande et l’Espagne, est qu’il est bloqué avec un taux de change hautement surévalué, alors qu’il a besoin d’une grande austérité budgétaire.
Le Portugal a dépensé trop pendant les dernières années, sa dette atteigant 78 % de son P.I.B fin 2009 (à comparer aux 1114% de la Grèce et au 62% de l’Argentine lors de sa crise d’insolvabilité ).La dette a été largement financée par des étrangers et comme dans le cas de la Gèce, le pays n’a pas payé ses interets immédiatement, mais, au lieu de cela, doit refinancer ses paiments d’interet chaque année en recourant à un nouvel endettement. En 2010, le ratio devrait ainsi atteindre 108 % du PIB si ils parviennent à réaliser leurs objectifs budgétaires. A un moment ou un autre, les marchés financiers refuseront de financer ce schéma à la Ponzi.
Pour résoudre ses problèmes, le Portugal a besoin d’un ajustement fiscal très important. Par exemple, juste pour maintenir son stock de dette constant et payer ses interets annuels à un taux d’interet optimiste de 5%, le pays aurait besoin d’atteindre un excédent de ses finances publiques égal à 5,4 % en 2012.Avec un déficit estimé de 5,2% de son P.I.B cette annnée, le Portugal a besoin de coupes budgétaires plus ou moijns équivalentes à 10%. Il est carrément impossible d’accomplir un tel objectif dans un régime de taux de change fixe-i.e l’eurozone-sans un chomage massif.
Le gouvernement peut s’attendre à plusieurs années de haut chomage et de rigueur dans tous les cas de figure, meme s’il parvient à s’extraire de cette situation.
Ni les leaders politiques grecs ni portugais ne sont prets à faire les coupes nécessaires.Les Grecs ont fait connaitres des changements budgétaires mineurs, et ils attendent maintenant leur paquet de 45 milliards s’eurso tout en menacant implicitement d’une insolvabilité désordonnée le reste de l’Europe, s’ils n’obtiennent pas ce qu’ils souhaitent. Les Portugais, quant à eux, ne discutent meme pas de coupes aussi sombres. Dans leur budget 2010, ils estiment un déficit des finances publiques à 8,3% du P.I.B, plus ou moins égal au déficit 2009 ( 9,4%). Ils temporisent et espèrent qu’ils puissent se sortir de ce pétrin en croissant- mias une telle croissance ne pourrait venir que d’un boom économique international sans précédent.
Pendant que ces pays remetttent au lendemain, l’UE avec ses programmes de bailout-assistée par la BCE- met à disposition des financements. Les gouvernements émettent des obligations d’Etat, les banques européennes les achètent et ensuite les mettent en pension auprès de la BCE comme collatéral pour de l’argent fraichement imprimé.
La BCE est devenue le facilitateur silencieux de dépenses irresponsables dans l’eurozone.La semaine dernière, la BCE avait la chance de démanteler cette machine quand son conseil annonça de nouvelles règles pour déterminer quelles dettes pourraient etre utilisées comme collatéral auprès de la BCE, Certains observateurs anticipaient que la BCE pourrait endurcir les règles graduellement, empechant ainsi le gouvernement grec d’émettre trop d’obligations qui seraient ensuite prises en pension à la BCE. Mais la BCE fit de facto l’opposé, rendant encore plus facile pour la Grèce, le Portugal et toute autre nation d’emprunter jusqu’en 2011 et au-delà. De fait, sous le régime des nouvelles règles, vous avez seulement besoin de convaince une agence de notation que votre dette n’a la qualite de ‘junk’ de facon à obtenir un financement auprès de la BCE. Aujourd’hui, en dépit des dangers identifiés et des dettes massives, les trois agences de motation ont certainement peur de prendre la décision politiquement chargée de dégrader encore la dette grecque. Et ils ont la meme réticcence face au Portugal.
Donc, quel est le proche avenir du Portugal ? Prenez en pitié le politicien portugail qui ferait valoir que l’orthodoxie fiscale demande de se serrer la ceinture. L’UE, la BCE et les Grecs ont tous prouvé que les nations de l’eurozone n’ont aucune inclination à la douleur, et l’argent de l’UE sera là pour quiconque en aurait besoin,Les politiciens portugais peuvent ne rien faire et attendre que la situation empire, et ensuite demander leur paquet de sauvetage, à leur tour. Sans aucun doute, la Grèce y retournera l’année prochaine. Et les nations qui ont commencé déjà des programmes d’austérité, comme l’Irlande ou l’Italie, se demandent certainement si ils ne devraient pas prendre un chemin moins austère.
Il ne semble pas y avoir de logique au système, mais il y a peut-etre un résultat logique. L’Europe se fatiguera éventuellement de ‘bail-out’ses pays les plus faibles. Les Allemands tireront la sonnette d’alarme les premiers. Le plus nous attendons de voir la rigueur fiscale mise en acte, à la BCE et dans l’UE et au sein de chaque nation, le plus de dettes seront surajoutées, et le plus dangereux la situation deviendra. Quand la sonnette d’alarme est finalement tirée, au moins une nation aura fait défault, au moins une nation terminera dans une faillite douloureuse. »
http://baselinescenario.com/2010/04/15/the-next-global-problem-portugal/
Il parait de plus en plus évident qu’on s’achemine vers une grosse catastrophe dans l’euro-zone. Cela relativise singulièrement l’affirmation maintes fois entendue depuis 2 ou 3 ans : « l’euro nous protège ».
Car si il n’a fait que retarder la catastrophe, il l’aura rendue bien pire. Sans l’euro la France aurait laissé filer sa monnaie il y a des mois relançant ainsi son économie. Nous avons fait tant de dévaluations entre 1960 à 1990 que nous avons une bonne expérience de la chose. C’est pénible, mais non catastrophique.
Alors qu’avec une crise majeure de l’euro on risque d’arriver dans une situation inédite, non comprise des dirigeants et totalement non maitrisée. Par exemple : Combien de temps les échanges financiers internationaux des pays qui abandonneront l’euro seront-ils arrêtés tout simplement parce qu’il n’y aura plus aucune procédure de change disponible, aucun programme informatique disponible pour traiter la nouvelle monnaie nationale etc…?
A propos du régime auquel la Grèce va être soumise, Dominique Strauss Kahn vient de déclarer dans la presse autrichienne: « Le seul moyen efficace qui reste est la déflation. C’est exactement ce que la Commission européenne a recommandé, fort à propos. Et ce sera douloureux. Cela signifie des salaires en baisse, et des prix en baisse ».
En effet, une classique dévalorisation de la monnaie n’est pas possible, à moins d’une sortie de l’euro.
La déflation a entre autre pour effet d’augmenter le poids de la dette.
Nous abordons la phase II du test Grec, qui consiste à en faire l’exemple à suivre. On parle évidemment beaucoup du Portugal pour les rejoindre dans l’épreuve, occultant les cas de l’Espagne …et du Royaume-Uni, où les sondages montrent une percée des Libéraux. Ils devancent les Travaillistes, ressentis comme une possibilité de ne pas faire un choix entre ces derniers et les Conservateurs et l’espoir d’une autre politique économique et sociale.
Aux Etats-Unis, le taux des T-bonds à 10 ans monte, dépassant à nouveau la barre des 4% après l’avoir déjà fait en juin 2009 avant de redescendre. Les prêts immobiliers sont indexés le plus souvent sur ce taux, les surenchérissant et accroissant la crise dans ce secteur sinistré. Plus de 1.000 milliards de dollars vont devoir être levés d’ici à un an pour financer la dette publique américaine.
Il faut rappeler que les lib-dem britanniques se situent bien souvent plus à gauche que les néo-travaillistes, ce qui n’est pas très difficile certes. Toutefois le nom du parti pourrait induire en erreur…
Quelle est la politique économique et sociale annoncée par les Libéraux britanniques?
J’ai bien peur que le public ne cherche désespérément une troisième voie. Les dés sont pipés et la vraie alternative ne passe malheureusement pas par les urnes.
Dominique Strauss Kahn avait le choix:
– sanctionner la finance coupable et responsable,
et promouvoir une autre organisation de la Finance.
– ou faire souffrir le peuple.
Dominique Strauss Kahn a choisi.
Les électeurs -smicard, mère de famille, retraités, etc…- s’en souviendront.
Ce n’était qu’un ordre de grandeur (j’aurai du l’indiquer plus clairement) et je me suis servi d’un chiffrage du stratégiste de chez ConvergEx, un gros courtier nord-américain.
La masse de cendres islandaises en suspension dans le ciel européen n’aura pas fait que des malheureux.
Ni la ministre Française, ni le secrétaire d’Etat Allemand, n’ont pu rencontrer la presse à la fin de la réunion de l’eurozone de Madrid. Ni même le président de la BCE, en raison des circonstances.
Cela les arrangeait bien de ne pas avoir à répondre aux questions des journalistes, que ce soit à propos de l’adoption finale du plan de sauvetage de la Grèce ou bien des propositions du commissaire aux affaires économiques, Olli Rehn, qui ont suscité un rejet en termes diplomatiques des Allemands.
Le volcan islandais semble venger les islandais malgré eux. Quelle pagaille et quel coût en Europe !!!
J’ai une relation de travail bloquée à Moscou qui envisage de rentrer en train !!!
C’est intéressant, ce qui est en train de se passer.
Le chaos dans la finance européenne.
Le chaos en Grèce.
Le chaos partout en Europe à cause du nuage de cendres.
C’est intéressant car ça nous montre ce qui nous attend dans cette période de l’Histoire : la période de l’Histoire qui a commencé avec le 15 septembre 2008 est caractérisée par le chaos.
Mais il y a aussi un côté hilarant !
Le côté hilarant, c’est le discours médiatique et politique que les grands médias diffusent toute la journée : « La crise financière ? Tout est sous contrôle, maintenant. Nous nous sommes organisés. Le nuage de cendres ? Tout est sous contrôle, maintenant. Nous nous sommes organisés »
Mais en bas, sur le sol, dans le monde réel, au ras des pâquerettes, c’est le contraire qui se produit.
Dans le monde réel, depuis le 15 septembre 2008, le chaos s’étend.
C’est un décalage entre :
– la propagande du monde médiatique, du monde politique
– et le monde réel.
C’est un décalage qui me fait éclater de rire !
Quand l’Union Européenne s’effondre,
Quand le Titanic européen prend l’eau de toutes parts,
Le capitaine du bateau « Union Européenne » affronte le naufrage.
Le capitaine du bateau « Union Européenne » s’occupe de l’essentiel : publier un livre de poèmes japonais.
Le président permanent de l’Union européenne, le Belge Herman Van Rompuy a présenté jeudi 15 avril à Bruxelles son premier recueil de haïkus, « une forme de poésie légère » à la mode du Japon.
« La concision du haïku m’offre l’opportunité d’en revenir à l’essentiel de la parole en disant bien des choses en si peu d’espace et dans un langage non sophistiqué », a expliqué M. Van Rompuy devant un aréopage réuni dans un salon de la chambre belge des députés et où se remarquait l’ambassadeur du Japon auprès de l’Union Européenne, M. Nobutake Odano.
Cette photo me fait trop rire (toujours ce décalage !) :
Une photo historique, dans un moment historique
Voilà, il suffisait d’avoir le temps de chercher: La dette américaine vient d’atteindre 12, 817 trillions
101 milliards de plus pour le mois d’avril et 965 milliards de plus qu’au 1e Octobre, au 16 Avril 2010
http://www.fms.treas.gov/ 10041501.pdf
Malgré ce chaos et cet effondrement, la bourse monte, l’immobilier reprend son ascension. Il serait peut être temps de revenir aux fondamentaux.
A quand la seconde phase après septembre 2008 ?
Ils disent stratégiste maintenant ? Toujours cette dérive du vocabulaire pour enfumer les foules. Leurs stratégistes m’ont tout l’air de trapézistes.
Le président permanent de l’Union européenne, le Belge Herman Van Rompuy a présenté jeudi 15 avril à Bruxelles son premier recueil de haïkus, « une forme de poésie légère » à la mode du Japon.
« Trois vagues déferlent /
abordant ensemble au port /
le trio est rentré », avait-il déclamé sous le regard intrigué de la presse internationale.
Le petit recueil sobre et élégant de 124 pages à couverture bleu ciel, édité par une maison d’édition flamande spécialisée en poésie, rassemble un quart des haïkus composés par M. Van Rompuy. Tous écrits en néerlandais – sa langue natale – ils sont traduits avec beaucoup de finesse en français, anglais, allemand et… latin, respectant autant que possible l’un des sévères codes du haïku : écrire trois vers de respectivement cinq, sept, cinq syllabes.
« Absent deux jours /
un monde qui a changé /
le verger en fleurs ».
Les Echos
En exclusivité mondiale, voici cinq nouveaux haïkus que vient d’écrire Herman Van Rompuy :
« Dans notre bateau /
Dont le nom est : ZONE EURO /
Coulant sous les flots ».
« Elle n’est pas pérenne /
L’Union Européenne /
Après l’iceberg ».
« Le Titanic coule /
L’eau salée s’engouffre /
Et remplit les soutes ».
« Quand vient le naufrage /
Nous partons à la nage /
Chacun pour sa peau ».
« Le capitaine dit : /
Les femmes et enfants d’abord /
Bonne chance à tous ».