Ce texte est un « article presslib’ » (*)
On en est revenu au même climat que celui qu’on avait connu en 2008, durant les derniers jours de Bear Stearns d’abord, de Lehman Brothers ensuite : une lente érosion, confirmée de jour en jour, ponctuée de commentaires lénifiants que la fin attendue est hors de question car des mesures importantes « prises en haut lieu » interviendront aussitôt que cela s’avèrera réellement nécessaire.
Personne n’y croit bien entendu car ce qu’on sait des mesures en question suggère qu’elles visent un problème différent : du même nom sans doute, mais d’un tout autre ordre de grandeur, soulignant que le ou les chevaliers blancs en puissance n’ont pas compris grand-chose au drame en train de se dérouler. C’est ce qui explique pourquoi le défaut de la Grèce a basculé du côté de l’inexorabilité aussitôt que furent connues les mesures envisagées au niveau européen et à celui du FMI.
Quand les experts du FMI sont arrivés hier à Athènes, les marchés ont aussitôt pénalisé le coût de la dette grecque à dix ans de 31 points de base supplémentaires, la barre des 7% a été enfoncée (1) : il en coûte à la Grèce depuis hier près d’un tiers de pourcent de plus pour emprunter sur dix ans. C’est dire si ces fameux marchés sont rassurés par la qualité des mesures envisagées par la prestigieuse institution internationale.
Bien sûr quand la dynamique en arrive là : quand la prime de risque réclamée des obligations d’une nation passe à la verticale, les dés sont jetés, parce que ce ne sont plus uniquement les spéculateurs qui poussent alors à la faute, ce sont tous ceux qui ont quelque chose à perdre : y compris les banques-mêmes du pays en question qui cherchent à se couvrir dans la débandade générale. Rien de neuf sous le soleil : on se souviendra que durant la crise obligataire de 1994, les banques françaises ont joué contre la France, confrontées au même problème que tout le monde : sauver les meubles dans une situation de sauve qui peut. Quand on en arrive là, le patriotisme ne fait plus partie de la donne, et ce sont les banques grecques elles-mêmes qui apportent depuis quelques jours leur propre eau au moulin.
La nouvelle finance que nous avons laissé s’installer depuis 1980 est sujette à la rétroaction positive, plus connue sous les noms de « réaction en chaîne » et d’« effet boule de neige ». Ni les financiers, ni les politiques ne l’ont encore compris. Je rappelle ce que j’ai dit aussitôt qu’il a été question du caractère préoccupant de la dette grecque : le jour où la Grèce fera défaut, le sort de la dette portugaise sera scellé – et pas pour le mieux, je le précise. Ceux qui prennent aujourd’hui des décisions en notre nom n’ont pas encore pris la mesure de la crise que nous traversons. Ils la prendront j’en suis sûr un jour mais il ne restera alors que ruines et désolation.
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(1) 7,18% au plus haut de la séance, le 7 avril.
7,322 % à 12h50, le 8 avril.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
179 réponses à “Grèce : ça va très mal finir”
je ne vais faire de la propagande religieuse, mais moi étant croyant Musulman, il y a un texte dans le Coran qui m’interpelle tout particulièrement au sujet de l’intérêt usuraire, et plus précisément le reliquat de ce système banquier. dans la Sourat La vache (Al-Baqarah) on lis :
278. Ô les croyants ! Craignez Dieu; et renoncez au reliquat de l’intérêt usuraire, si vous êtes croyants.
279. Et si vous ne le faites pas, alors recevez l’annonce d’une guerre de la part de Dieu et de Son messager. Et si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous ne serez point lésés.
moi ce que je lis sur ce texte c’est exactement ce qui est entrain de se passer avec la Grèce, c’est une guerre !! et tout ça c’est le peuple qui en paye le prix.. pour moi la solution est simple et bien expliqué dans ce verset. renoncer à ce reliquat, et créer un système monétaire qui se base sur l’achat et la vente « saine » sans y faire entrer d’illicite.
un simple commentaire et avis, j’espère qu’il sera bien lus et bien compris.
Oui.
Et je réclame en cela le savoir de Mrs Jorion et Leclerc.
Les bourses islamiques ne pratiqueraient pas la spéculation.
Rumeur urbaine, poudre aux yeux comme savent le faire les anglo&saxons, réalité mais jusqu’à un point…???
Si cette info est vraie, c’est que le système est viable.
Encore faut-il en déterminer le périmêtre ainsi que les tenants et aboutissants, me direz-vous.
Mais ça vaudrait le coup de creuser. Non?
Coran et prêt d’argent sans intérêt
Dans l’Islam, tout a été donné par Dieu à l’homme sur la terre. Sauf le temps qui n’appartient qu’à Dieu. L’intérêt sur prêt d’argent ne peut donc pas être exigé puisqu’il fait intervenir le temps. Par contre l’homme peut investir dans une opération économique et partager le profit (ou la perte) selon la clé convenue au contrat. D’où la récente modification législative française pour ouvrir le code napoléon au monde financier musulman et rendre la place de Paris attractive pour les « croyants » fortunés….. Juste une question d’hypocrisie.
Dans la mesure où le temps est exclu du raisonnement économique, on ouvre largement la porte à « l’avidité ». Si un bien utilisable demain a la même valeur qu’aujourd’hui, pourquoi donc attendre demain ?
Pourquoi me priver contre rémunération de ce que je possède comme argent ?
En ce sens l’Islam décourage l’épargne, la spéculation, mais favorise la consommation immédiate.
Si le temps n’est pas compté à l’homme comme un bien propre, pourquoi utiliser la durée comme variable de progression spirituelle personnelle ?
Autrement dit pour l’Islam il n’y a pas « progress » mais « process ».
L’homme est bon ou il est mauvais, il est aussi tantôt l’un,tantôt l’autre….Le paradis sera ou ne sera pas sa récompense de sa vie terrestre.
Mais en aucun cas, le temps, la durée ne peut intervenir de façon décisive dans l’évolution de son comportement qui ne dépend que de lui.
Du point de vue de la justice humaine est donc posée la question de l’emprisonnement comme facteur de réhabilitation sociale.
Pour l’aspect enrichissement pécuniaire ou spirituel, écarter le temps des critères de décision des choix humain conduit à radicaliser les comportements.
Mais
Je vous remercie, Albin, d’évoquer la défloration du Code Napoléon que je dénonceen tant que violation du droit des non-possédants.
Il va falloir pourtant être plus explicite. Car, lorsque je crée une clause de variation de prix basée sur une possible évolution du contexte, je prends en compte le temps afin de lutter contre lui dans le but de pérenniser une relation commerciale.
Soit, je pique une part de pouvoir au bon dieu..?? Non?
il me semble avoir eu ouie dire de fonds souvers des pays du Golfe ???
Quelqu’un peut-il reveiller Philippe le Bel?
Les financiers seraient les nouveaux templiers ?
Je me permets de donner ici la traduction de l’analyse hier de Simon Johnson, qui, lui, explicitement donne son estimation des sommes nécessaires pour le ‘sauvetage grec’: 150 mds d’euros !
La Grèce et le défaut fatal d’une intervention du FMI par Simon Johnson
« En 2003, le FMI publiait un document interne sous le titre “Le FMI et l’Argentine 1991-2001 ». Mais,dissimulé dans ce texte, un langage explosif et une grande clareté de pensée-essentiellement l’equipe du FMI reconnaissait tardivement que leur décision de procéder à des sauvetages répétés
de l Argentine ne fut pas la bonne. « Le FMI ne devrait pas entrer ou maintenir un programme d’assistance avec un pays membre lorqu’il n’y a pas de besoins immédiats en terme de balance des paiements et des obstacles politiques sérieux aux ajustements nécessaires ou aux réformes structurelles requises. »
Si Mr Trichet, Mme Merkel et Mr Sarkozy n’ont pas encore étudié ce document, ils devraient le parcourir avec attention immédiatement. Parce que, dans un futur proche, la Grèce appelera le FMI pour obtenir un pret, et il semble le plus probable que les erreurs commises en Argentine soient de nouveau répétées.Il y a des parralèles déconcertants entre la décade catastrophique de l’Argentine, 1991-2001 et les difficultés récentes de la Grèce, la majeure différence étant que la Grèce est beaucoup plus endettée, est beaucoup moins compétitive sur les marchés internationaux, et de fait a besoin d’ajustements fiscaux et en matière de politique salariale beaucoup plus importants.
A la fin 2001, le ratio dette publique / PIB de l’Argentine était de 62 % alors qu’à fin 2009 celui de la Grèce était de 114%.Le déficit des finances publiques de l’Argentine atteignait 6,4 % du PIB en 2001, alors que celui de la Grèce était de 12,7% du PIB fin 2009. Les deux pays s’enfermèrent dans des régimes de devises qui leur rendent extremement douloureux toute tentative d’en sortir,
La Grèce à l’euro alors que l’Argentine avait eu recours à une variante d’un ‘peg’ lie au dollar US.
Et les deux pays avaient vu leur compétivité, évaluée à l’aune de leur “taux de change réel”( qui reflète le différentiel d’inflation par rapport à leurs concurrents ) se détériorer de 20% pendant la décennie antérieure, contribuant à les handicaper sur les marchés à l’export et boostant leur consommation d’importations. En 2009, la Grèce avait un déficit de balance commerciale égal à 11,2 % du P.I.B alors que le déficit de l’Argentine en 2002 était de 1,7 % du PIB.
La solution à de telles crises est rarement graduelle.Une fois que la confiance des marchés fianciers est perdue, les taux sur les obligations d’Etat s’envolent, les capitaux privés prennent la fuite, et de graves récessions se produisent. Le programme d’austérité 2010 de la Grèce frappe seulement par son manque de crédibilité. Dans ce programme,la Grèce en 2010, ne paie pas les interets sur sa dette- au lieu de cela le plan du gouvernement est de lever 52 milliards d’euros sur les marchés financiers afin de refinancer les interets dus mais, en meme tenps, elle entend emprunter en plus environ 4% de son PIB.
La position budgétaire primaire d’un pays mesure le budget sans les remboursements d’interets- les Grecs pour le moins doivent passer d’un déficit des finances des finances publiques égal à 4% du PIB vers un excédent de 9% du PIB-soit 13% de P.I.B d’ajustement fiscal, au milieu d’une profonde récession, ceci juste pour disposer des fonds nécessaires au remboursement des interets dus sur leur dette 2010.
Cette estimation est basée sur la prévision plutot conservatrice que les taux d’interet seraient de l’ordre de 6% par an, proche de leur niveau actuel.
Le message de ces calculs est simple: la Grèce doit aller beaucoup plus loin dans son programme d’austérité si elle veut disposer d’une chance sérieuse de réussite. Comment la grèce a-t-elle pu se mettre dans une situation si terrible ? Les choix de la politique locale menant à de telles dépenses irresponsables est une réponse. Mias souvenez-vous que quelqu’un doit fournir l’ argent qui permette de telles dépenses. Dans ce cas, c’est la BCE qui a donné les clés du coffre à la Grèce.
La raison pour laquelle Mr Trichet souhaite que l’Europe adopte une ligne dure face à la Grèce
Ceci n’est pas évident, mais la création monétaire au sein d’une union monétaire n’est pas une tache aisée. Dans un pays donné, la banque central réduit son action en achetant des obligations nationales et en faisant des prets aux banques commerciales du pays, Les achats nets de ces sécurités par les banques centrales créent ce qui est dénommé ‘high-powered money’, qui alimente le système financier et résulte en la création de ce que nous utilisons
pour faire nos paiements et thésauriser, i.e l’argent purement et simplement.
Ceci dit,il y a maintenant dans l’EMU 17 nations et une pléthore de banques. Donc, il y a nécessairement une bataille pour décider qui reçoit les fonds nouvellement imprimés.La BCE avait résolu ceci,en recourant à ce qui semblait une règle juste. Toutes les banques commerciales peuvent se refinancer auprès de la BCE si elles fournisssent comme co-latéral à la BCE, soit des obligations d’Etat ou d’autres sécurités. Donc, par exemple, une banque grecque peut avoir accès à cette liquidité en mettant en pension auprès de la BCE des obligations du gouvernement grec –aussi longtemps que ces obligations disposent de la notation requise.
Cette règle simple et apparemment raisonnable, a créé de grands dangers pour l’Eurozone, qui sont revenus hanter Mr Trichet.Les banques commerciales de l’Eurozone peuvent acheter des obligations d’Etat qui sont rétribuées avec des taux d’interet entre 3 et 6% à long terme durant la dernière décennie, et ensuite les mettre en pension auprès de la BCE. Elles pouvaient alors emprunter à la BCE au taux qui est aujourd’hui de 1% contre cette prise en pension, empochant ainsi un bénéfice et pouvant ainsi acheter de nouvelles obligations d’Etat à l’aide de ces fonds.Mr Trichet reconnut que ceci présentait le danger de devenir un système à la Ponzi: si les pays dépensaient trop, et s’ endettaient trop, éventuellement le système s’effondrerait.
Donc, lors de la fondation de l’Eurozone,Mr Trichet prit la tete d’un mouvement d’opinion à l’intérieur de l’UE qui requérait de chaque pays l’adhésion au Pacte de Stabilité et de Croissance, au terme duquel chaque pays pouvait seulement avoir un déficit de ses finances publiques égal à 3% de son PIB, et son ratio dette / PIB devait rester inférieur à 60 % du P.I.B. Evidemment, de nombreux pays violèrent la règle et les Grecs, en meme temps que les Portugais, eurent recours à ce système de financement bon marché pour aboutir à des déficits de finances publiques élevés et accroitre leurs dettes. L’accès à cet argent explique pour une bonne partie l’argent à l’origine des booms immobiliers en Irlande et en Espagne.
Aujourd’hui Mr Trichet et Mme Merkel veulent mettre un terme à ce système et changer dramatiquement les règles de prets de la BCE, ce qui mettra fin à ce système à la Ponzi.Ils veulent pénaliser durement les pays dépensiers irresponsables et souhaitent que ceux-ci paient des taux d’interet plus élevés. Bientot, en partie à cause de la basse note de sa dette, la Grèce sera traitée comme un pauvre collatéral, de facon à ce que les banques ne puissent plus emprunter, mettant en pension de la dette souveraine greccque.
Quand ces changements interviendront en 2011 à la BCE,
les jours où la Grèce pouvait emprunter facilement à des taux d’interet bas prendront fin une bonne fois pour toutes. En tant que garante de l’Eurozone, la BCE ne souhaite pas voir avoir lieu des sauvetages de pays qui ont abusé du système.Marco Kranjec, un membre du board de la BCE, a récemment précisé le point de vue de la BCE: “L’appartenance à l’Euro-zone implique une discipline spéciale..Seuls des pays de l’UE non-membres de l’Eurozone comme la Hongrie,la Lettonie ou la Roumanie sont susceptibles d’avoir recours à ces aides du FMI. Ces pays qui ne sont pas membres de l’eurozone recoivent une aide parce qu’ils ne peuvent recourir à la fenetre de refinancement de la BCE, mais vous abusez de cette facilité, vous n’obtiendrez pas d’aide additionnelle.”
Si la Grèce doit payer plus cher pour sa dette, la dynamique de la dette deviendra encore plus insoutenable.. Quel est le taux d’interet que les marchés exigeront pour un pays qui a un ratio dette / PIB entre 120 et 150%, un grand déficit de ses finances publiques, une économie en récession et non compétitive, et un secteur public surdimensionne qui produit des grèves fréquentes et violentes ? La réponse est probablement proche de ce que l’Argentine dut payer à la fin des années 90: 10%. Mais comme le premier ministre de la Grèce est pleinement conscient quand il appelle à des taux d’interet plus bas,la Grèce ne peut se permettre ces taux-leur budget s’effondrerait, tout simplement.
Quels sont les choix que l’équipe du FMI présentera à la Grèce ?
Dès que les Grecs s’adresseront au FMI, que dira le FMI ? Si la politique ne circonvient pas des considérations économiques rationnelles,les choix sont clairs:
Choix no 1: La vraie austérité fiscale-10% du PIB, avec des mesures d’acccompagnement pour regagner la confiance dans les marchés.
Les Grecs doivent démontrer qu ils sont prets à arreter la croissance rapide de leur dette relativement à leurs revenus. Ce qui signifie parvenir à un excédent budgétaire ‘primaire’à court terme. Pour que la Grèce parvienne à cet objectif, les chiffres sont simplement foudroyants. La réduction des dépenses publiques et l’augmentation des impots mèneront à une contraction forte de la demande,et ceci aura des conséquences, les sociétés basées en Grèce confrontées à une consommation intérieure en baisse. Chaque dollar d’ajustement fiscal pourrait générer la perte de 1,5 à 2 $ en demande intérieure.L’ajustement fiscal ne peut fonctionner qu’à la condition que le nouveau chomage provoque une chute des salaires et des prix, rendant la nation plus compétitive.
Il reste à voir si les syndicats grecs permettront d’aussi importantes réductions salariales,mais le processus demandera certainement plusieurs années. Donc, dans les deux premières années, nous pouvons nous attendre à une chute forte du PIB grec consécutivement aux plans d’austérité. C’est à ce point que les problèmes arrivent-et le risque d’une spirale vicieuse vers l’abime.Un P.I.B plus bas signifiera de moindres rentrées fiscales et des dépenses plus grandes face au chomage, et la combinaison de ces facteurs détériorent encore le budget. Dans des prévisions raisonnables, si les Grecs adoptaient des plans d’austérité fiscales représentant 10 % du P.I.B, ils seraient encore en 2011 avec un déficit des finances publiques égal à environ 5% du P.I.B. Ce déficit se réduirait si l’économie connaissait une reprise plus tard, et si le chomage diminuait, mais ceci pourrait prendre beaucoup de temps.
Nous avons des doutes quant aux chances de succès de ce programme d’austérité, et quand bien meme il fonctionnerait, le déficit budgétaire grec et le ‘rollover’de leur dette, pour au moins trois ans, devra etre financé. Les marchés seraient inévitablement concernés par des déclins de l’économie et des grèves incessantes. La seule solution serait pour l’UE et le FMI d’intervenir
et garantir effectivement trois ans de besoins de financement, soit 150 mds d’euros. Ceci est 7 fois
les chiffres murmurés sur ce que l’UE envisage comme aide à la Grèce..
Choix no 2: Faillite souveraine mais à l’intérieur de l’Eurozone
Ce deuxième choix suppose admettre que la situation fiscale est trop dégradée pour etre résolue. La Grèce ferait défaut sur sa dette et appelerait à un arret de tout repaiement de
sa dette et de ses interets pour au moins deux ans.
Ce défaut sur sa dette souveraine aurait des conséquences majeures.Le gouvernement aurait besoin de prendre des mesures pour éviter des ‘bankruns’ sur toutes les banques grecques-et ceci devrait etre concerté avec la BCE pour s’assurer d’ un soutien éventuel face à des problèmes de liquidité.Les créditeurs privés mettraient fin à leurs prets à des entités grecques autant que possible.
En résumé, la Grèce souffrirait un effondrement économique et financier et le P.I.B baisserait significativement. Cet effondrement financier signifierait une renégociation des termes de la dette grecque. Nous estimerions cette renégociation-répudiation à 65% de la valeur faciale, pour ramener la dette à environ 50 ou 60% d’un nouveau P.I.B réduit. Ces niveaux équivalent à ceux que l’Argentine reçut au terme de la restructuration de sa dette.
Cette coupe draconniennne dans la dette publique ne résoudrait pas les problèmes de la Grèce. Elle aurait encore besoin de réduire ses dépenses publiques pour baisser le déficit, et au lendemain d’un défaut souverain, il ya généralement peu de sympathisants. La Grèce pourrait économiser sur les interets ( qui ne seraient pas forcément repayés ) mais ce ne serait pas la panacée ni pour le budget ni pour l’économie.
Choix 3: Le plan B du FMI- Défaut sur la dette souveraine et sortie de l’eurozone
Confronté à un système bancaire en voie d’effondrement qui accompagne tout défaut sur dette souveraine, il y a une bonne raison de persuader la Grèce, au moins temporairement, d’abandonner l’Euro. L’avantage de changer de devise serait que la Grèce pourrait parvenir à accroitre rapidement sa compétitivité, et ainsi accélérer sa transition.Le gouvernement pourrait proposer de restructurer sa dette en monnaie locale, ou en euros avec un taux de répudiation encore plus important.Les couts du déficit des finances publiques pourraient etre réduits via l’inflation dans cette nouvelle devise. Ceci lui permettrait d’atteindre un excédent budgétaire et un excédent de sa balance commerciale.
En Argentine, le gouvernement indexa partiellement les dépots dans les banques mais ils imposèrent la conversion des dépots de dollars en pesos. Ils exigèrent une conversion similaire pour toute dettes domestiques, et ils négocièrent une restructuration de leur dette souveraine tout en offrant à ses créanciers la possibilité de convertir leurs crédits en pesos. L’effondrement économique de l’Argentine prit fin approximativement six mois après leur défault et qu’ils mirent fin à leur ‘peg’. Bien que la cure ait été douloureuse, la reprise économique commenca rapidement, neuf mois après le défaut et la dévaluation,le P.I.B commenca à croitre.Ceci continue jusqu’à aujourd’hui.Une lecon similaire, que des dévaluations importantes et un défaut sur dette souveraine peut résulter en des reprises rapides, fut observé en Ru
ssie en 1999 et dans le lendemain des crises asiatiques.
La reprise en Grèce prendra plus de temps, parce que les Grecs n’ont pas encore mis en pratique de grandes parties de l’ajustement nécessaire, mais ils pourraient atteindre à une reprise conduisant à une croissance décente dans la deuxième partie de 2011.
La direction du FMI voudra s’immiscer, mais que feront Merkel et Trichet ?
Est-ce que le FMI finalisera la mise en place d’un programme avec des coupes budgétaires dramatiques, dans l’esprit de la leçon apprise en Argentine, afin de ramener le pays vers la solvabilité ? Feront-ils appel à l’UE et etre précis: soit vous devez vous préparer à preter à la Grèce 150 milliard d’euros sous la forme de lignes de crédit,à de bas taux d’interet, comme ça ils pourront se le permettre, ou le programme sera sous-financé. Se retireront-ils de tout programme d’aide si l’ UE ne s’engage pas dans un programme de financement suffisant, et si les Grecs ne promettent pas de mettre en place ces coupes drastiques ? Et s’aventureraient-ils à discuter un plan B pour la Grèce, selon ce que leur propre rapport interne suggère aurait été la meilleure solution pour l’Argentine dans les années 90 ?
La réponse à tout ceci semble très claire.Le FMI acceptera un autre programme qui aura les plus grandes chances d’ échouer, comme ils échouèrent en Argentine.Il y a quelques raisons évidentes à cette possibilité: La première est qu’il est facile de se cacher derrière un voile de probabilités.
Bien sur, il y a une chance minime que la Grèce s’en sorte avec peu de changements, alors pourquoi ne pas attendre et voit si cela marche ? Le problème est que les probabilités pour la Grèce sont minces.Il est impossible de dire précisement quelles sont les possibilités, mais il suffit de dire, la dette externe de la Grèce et ses difficultés fiscales actueles, tout en étant contrainte à un taux de change fixe, signifie que la Grèce a besoin d’ajustements beaucoup plus importants que le moindre des pays ayant fait défaut sur sa dette souveraine dans les 50 dernières années,Nous ne parvenons pas à nous représenter un succès qui soit comparable.Les divisions politiques et sociales en Grèce, avec le penchant pour des grèves dures, réduit aussi les probabilités de succès.
Certains suggèrent l’exemple de l’Irlande-néanmoins l’Irlande a commencé avec des niveaux de dette beaucoup plus bas, et, en dépit de sombres coupes budgétaires, ils font face ecore à un déficit des finances publiques d’environ 10% du P.I.B et une croissance de leur dette souveraine.La Grèce ne pourrait soulever ces fonds sur les marchés et ils auraient des problèmes pour repayer leur dette, l’ancienne comme la nouvelle.
Pendant ce temps, le plus nous atttendons ces mesures d’austérité budgétaire drastiques, la Grèce entasse les dettes et requiert une austérité encore plus grande, plus tard. Une telle fin pourrait etre
immensément destructrice avec des grèves nationales, des violences et une faillite chaotique.
Imaginez le poids sur les autres: pendant que la Grèce continue à entasser de la dette et s’enfonce un peu plus dans les problèmes, comment peut-on s’attendre à ces que des investisseurs ne doutent pas en achetant des obligations portugaies, irlandaises ou espagnoles ? L’Eurozone entière souffrira si la Grèce fait défaut, et elle souffrira aussi si la Grèce ne fait pas faillite.La conclusion du FMI sur l’Argentine avait une fenetre d’opportunité à la fin des années 90, quand ils auraient pu échapper à leur dette et leur ‘peg’ de devises mais qu’elle la loupa.L’Eurozone a une chance maintenant d’agir résolument, d’une facon ou d’une autre, avec le problème , avant que la douleur n’impacte les autres pays.
Il y a également de puissants interets personnels en jeu qui détermineront ces décisions.Le chef actuel du FMI est concentré sur le fait de devenir le prochain président de la France. Cela ne semblera pas bon- au moins à l’électorat francais-si le FMI s’observe forcé d’imposer une faillite
grecque, ou s’il fait la demande que les Européens mettent à disposition les 100-150 milliards d’euros de finacncement à long terme. Donc, il voudra certainement proposer un programme à court terme indulgent, qui serait renforcé par des engagements en faveur d’une plus grande austérité dans l’avenir si le besoin s’en fait sentir”.La Grèce continuera son chemin, plombée par la récéssion, avec son stock de dettes croissant avec le financement conjoint de l’UE et du FMI. Le secteur privé, comme dans le cas de l’Argentine, ne voudra meme pas considérer la dette grecque.DSK peut alors déclarer sa candidature début 2011, démissioner du Fonds, et laisser son successeur imposer l’austérité nécessaire- à un moment où la Grèce souffrira encore plus, quelle que soit la solution. C’est aussi l’interet des autres pays menbres de l’Eurozone de poursuivre la politique menée jusqu’ici.
Les autres pays de la périphérie lourdement endetttés sont évidemment terrifiés de la possibilité d’un effondrement grec qui se répandra dans les autres pays. Ils lobbyeront certainement le FMI pour qu’il soit plus généreux,et ils s’estimeront satisfaits avec des pas partiels.Peut-etre cela leur donnera-t-il la chance de se préparer eux aussi,mais plus probablement, ne rien faire,comme les
Portugais semblent le faire avec l’annonce de leur budget 2011. Ces nations sous-estiment la détérioration de la situation et ils continuent de se précipiter à la fenetre de financement que la BCE a gardé, pour l’instant, ouvertes à eux.
La bataille commmence: Est-ce que les euro-visionnaires de l’Euro et les austères Allemands imposeront des solutions radicales dès aujourd’hui ?
Néanmoins, il y a deux groupes dans l’Eurozone qui ne sont pas disposés à jouer à ce jeu.Mme Merkel sait parfaitement que les contribuables allemands haieraient toute forme de sauvetage et les Allemands se préoccupent plus de la stabilité de l’euro que toute autre nation.
C’est indénialement l’interet à long terme de la BCE et de l’Allemagne d’imposer un plan de rigueur supplémentaire à la Grèce maintenant, ou faire défaut sur sa dette souveraine et quitter l’Eurozone.Ayant un membre forcé de quitter l’Euro enverra un message clair aux autres pays menacés.
Il y a par ailleurs de nombreuses nations ayant demandé leur entrée dans l’Eurozone: Comment Mr Trichet et les Allemands peuvent-il se sentir rassurés que les nouveaux entrants ne copient pas le schéma à la Ponzi des Grecs, une fois qu’ils obtiennent un accès à la fenetre de la BCE et voient la Grèce obtenir un grand programme de crédits et de prets à des taux d’interet subventionnés ? La BCE devrait etre concernée avec raison que de telles actions rendront encore plus difficile de controler l’honneteté fiscale et par suite la politique monétaire dans l’Eurozone.
Quelle prochaine étape pour la Grèce ?
Mr Trichet comprend que les problèmes de la Grèce ont révélé un défaut fatal dans le système de l’Eurozone et la solution sera le modèle de comportemennt pour les autres membres pour les années à venir. Il exigera sa part de chair avant que ceci se produise.Le staff du FMI comprend certainement que les problèmes économiques de la Grèce sont critiques et demandent des mesures drastiques, mais son directeur veut juste survivre pour devenir le prochain Président de la France élu en 2012.
La population allemande déteste l’idée de mettre des fonds à dispostion pour les pays de la péripherie- pendant que les pays endettés de l’Eurozne aimeraient continuer ce jeu un peu plus longtemps. Pendant ce temps, les Grecfs continuent à trainer des pieds vers une réforme sérieuse tout en réaffirmant leur ‘courage’, présumant qu’ils espèrent que les marchés magiquement recommencent à leur preter à des taux bas au milieu d’un programme de rigueur budgétaire qui a peu de chances d’etre un succès à long term. Tout ceci rappelle affreusement les premiers jours de l’effondrement de l’Argentine. »
Greece and the fatal flaw in the IMF rescue
Tudieu, le pavé… Merci Charles.
La dernière estimation des « actifs » virtuels faite par un cabinet indépendant de New-York fut de 1 400 000 milliards de dollars.
Donc, devoir boucher un trou de seulement 150 milliards pour la Grèce n’est pas vraiment important.
Einstein : tout est relatif.
@Yvan: Le point de vue de Simon Johnson, ancien économiste du FMI, me semble important; par ailleurs les chiffres que tu as la gentillesse de mentionner correspondent à ceux du FMi sur l’exposition
des banques européennes aux pays « PIIGs », que j’avais posté hier en commentaire du « Fil Rouge »: 1,5 trillions de $, soit Lehman brothers X ??
Pas « tout à fait », Charles.
Le chiffre que j’ai écrit pour l’avoir VU écrit est en millions de milliards de dollars.
La dette.
« Ils veulent pénaliser durement les pays dépensiers irresponsables et souhaitent que ceux-ci paient des taux d’interet plus élevés. » : on peut admettre cette logique, mais il fallait y penser avant. On veut changer les règles du jeu, mais en les appliquant de façon rétroactive. Ce n’est pas acceptable.
Tudieu le pavé… Merci Charles, merci Yvan.
La lecture de ce point de vue de Simon Johnson est édifiante à plus d’un titre.
Cet article est rempli d’affirmations qui me paraissent bien plus péremptoires qu’étayées et bien plus sous-tendues par un point de vue « libéralement correct » que par le souci de voir un peu plus loin que les horizons dans lesquels cette vision « libéralement correcte » nous circonscrit…
A titre d’exemple je vais relever et commenter avec, ce qui sera perçu, je l’espère, comme un peu d’humour, quelques passages de ce texte.
« Evidemment, de nombreux pays violèrent la règle et les Grecs, en même temps que les Portugais, eurent recours à ce système de financement bon marché pour aboutir à des déficits de finances publiques élevés et accroitre leurs dettes. L’accès à cet argent explique pour une bonne partie l’argent à l’origine des booms immobiliers en Irlande et en Espagne. »
Il est aujourd’hui avéré que l’Allemagne, la France et L’Italie ont eux aussi utilisé divers procédés détournés pour présenter des finances publiques plus «saines» quand ils n’ont pas, par la suite, décidé ouvertement et souverainement de ne plus se soumettre aux critères du Pacte de Stabilité et de Croissance…
On ne va quand même pas mettre sur un pied d’égalité les cueilleurs d’olive et la gentry londonienne, la bourgeoisie hanséatique et le pécheur de sardines , le Polytechnicien et les Olvidados….
Ce n’est plus la paille du voisin qui l’empêche de voir la poutre dans son œil, c’est juste le déni de réalité qui s’ajoute à la suffisance du Tartuffe.
« Dès que les Grecs s’adresseront au FMI, que dira le FMI ? Si la politique ne circonvient pas des considérations économiques rationnelles,les choix sont clairs »
C’est l’aveu… Tout est dit… « des considérations économiques rationnelles »… Ce serait à se pisser dessus de rire si des centaines de milliers, de millions de personnes n’avaient quotidiennement à souffrir voire à mourir de telles considérations économiques rationnelles…
Simon Johnson doit certainement estimer que les mesures économiques rationnelles prises par le Chili de Pinochet avec l’aval du FMI et du «Nobel» Milton Friedman allaient elles dans le bon sens et que, loin de les circonvenir, l’audacieuse politique de soutien actif qui avait pour nom « Opération Condor », lui apportait une contribution importante avec ses milliers de disparus…
Ha celle là de politique mon bon monsieur elle ne circonvenait pas… Pas d’accord ? Tu montes dans l’hélico et hop dans le rio de la Plata.
Une rotation d’hélico pour éliminer seulement dix opposants est-ce un choix économique rationnel ? La méthode rwandaise me paraît bien plus proche de l’optimum min-max…
Si la politique ne circonvient pas… Quelle empécheuse d’économolatrer cette foutue politique qui se mêle de ce qui ne la regarde pas…
« Choix no 1: La vraie austérité fiscale-10% du PIB, avec des mesures d’acccompagnement pour regagner la confiance dans les marchés. »
« Réduction des dépenses publiques et augmentation des impôts »
J’imagine que, ce dont Simon Johnson veut parler c’est, d’une part, de la rupture immédiate et sans indemnités des contrats d’achat d’armement avec notre douce et belle France et, d’autre part, de l’instauration du contrôle des changes avec changement immédiat de la loi fiscale et mise sous séquestre des actifs des banques grecques et étrangères avant vérification de la situation fiscale de leur clients.
Que voilà des mesures qui sont aussi des mesures » économiques » mais cela ne rassurerait certainement pas les marchés de savoir que l’on se mettrait dans ce beau pays de cueilleurs d’olives au boulot….
Ah non je me trompe… « La réduction des dépenses publiques et l’augmentation des impôts mèneront à une contraction forte de la demande… »
Tout dépend de quelle augmentation d’impôt on parle…
S’il s’agit de faire payer des impôts à ceux qui en sont exonérés pour le moment pour cause de revenus insuffisants… (il faut en finir avec le bouclier fiscal des pauvres… Là aussi il faut instaurer un impôt minimum, comme pour le forfait hospitalier, et en finir avec ce sentiment de gratuité et d’assistance qui leur tient lieu de viatique…)
C’est sur, avec un prélèvement supplémentaire de 100 euros sur un revenu de 500 ça vous contracte la demande mon bon monsieur, pas besoin d’avoir fait Dauphine pour s’en douter ( quoi qu’un apôtre intégriste de l’agent rationnel pourrait peut-être nous démontrer scientifiquement le contraire …)
Mais faire payer les armateurs grecs, ce serait une mesure « populiste » qui, bien que pouvant générer les mêmes recettes que l’exemple précédent, ne serait pas du tout du goût des marchés….
« Les autres pays de la périphérie lourdement endettés sont évidemment terrifiés de la possibilité d’un effondrement grec qui se répandra dans les autres pays. Ils lobbyeront certainement le FMI pour qu’il soit plus généreux »
De quels pays de la périphérie parle-t-il ? Le Portugal ? Il est globalement moins endetté que bien d’autres pays du Centre .
L’Italie l’est bien plus mais elle, elle a Berlusconi à sa tête, CE QUI EST BEAUCOUP PLUS RASSURANT POUR « LES MARCHÉS » que le gouvernement de gauche portugais (avec, qui plus est, un régime largement plus parlementaire et moins autocratique, ce qui pourrait presque le faire passer pour bolchevique si l’on considère que l’extension incomplète du Medicare déjà existant depuis des années aux Etats-Unis est une mesure socialiste…)
En fait en bon faux-cul c’est certainement à la position française qu’il fait allusion… Et il est toujours gênant d’avouer que les seigneurs ont peur, les gueux pourraient en profiter pour se rebiffer…
Et avec ces Français on ne sait jamais… s’ils en venaient à ressortir leurs piques…
Déjà qu’ils ont foutu la merde à l’ONU dans l’affaire de la guerre en Irak (et le gars il était même pas de gauche…)
« Il y a également de puissants intérêts personnels en jeu qui détermineront ces décisions. Le chef actuel du FMI est concentré sur le fait de devenir le prochain président de la France. »
Que Simon Johnson essaie de nous faire passer son animosité personnelle envers DSK pour de la clairvoyance politique a de quoi faire sourire… Surtout quand il essaye de nous refourguer comme décisions exemplaires celles qu’il a pour le moins suggéré quand il était lui-même économiste en chef du FMI.
Cette place qu’occupe aujourd’hui avec le brio que l’on sait l’ineffable Blanchard, acolyte de DSK, et militant de la déflation forte (pas de son salaire, vous l’imaginez bien).
N’y aurait-il pas la une de ces vieilles querelles entre «l’arrogance française et le pragmatisme anglo-saxon » ?
Voire tout simplement une lutte de pouvoir entre deux grands féodaux qui se disputent rentes, terres, femmes et prévarication…
(Est-ce que je ne serais pas en train de commettre une introduction frauduleuse de données dans un système informatique ? Il faut vite que je consulte mon avocat…)
Choix n°2 Faillite souveraine mais à l’intérieur de l’euro.
« Cette coupe draconienne dans la dette publique ne résoudrait pas les problèmes de la Grèce. Elle aurait encore besoin de réduire ses dépenses publiques pour baisser le déficit, et au lendemain d’un défaut souverain, il y a généralement peu de sympathisants. La Grèce pourrait économiser sur les intérêts (qui ne seraient pas forcément repayés ) mais ce ne serait pas la panacée ni pour le budget ni pour l’économie. »
Ce ne serait pas la panacée certes mais pour qui ? Pour le peuple grec ou pour les banques allemandes et françaises ? Quant au peu de sympathisants au lendemain d’un défaut souverain maints exemples historiques montrent le contraire…
Ce gros mensonge de plus a, en fait, pour but de tenter de masquer la différence fondamentale entre le choix n°1: absence totale d’un quelconque processus de décision démocratique, mais surtout fuite en avant sans aucune remise en cause et le choix n°2,
à savoir la nature toute politique d’une décision de souveraineté de l’Etat Grec qui replacerait la volonté générale comme source légitime de l’exercice du pouvoir et non plus la soumission à un fatum des marchés…
« Choix 3: Le plan B du FMI- Défaut sur la dette souveraine et sortie de l’eurozone »
Le Plan B il n’en parle que pour dire que le FMI n’osera même pas le proposer.
« Tout ceci rappelle affreusement les premiers jours de l’effondrement de l’Argentine. »
Voilà qui ne manque pas de piquant comme conclusion. Plus de cynisme et de mensonges paraissent difficiles que ce brillant exercice de libéralisme expliqué aux enfants. Car finalement que propose-t-il et surtout que prévoit-il ? Rien, il ne dit rien d’autre que: « Tout ceci rappelle affreusement les premiers jours de l’effondrement de l’Argentine. »
Il n’ose pas tirer les conclusions qui s’imposent de ses prémisses. Tel un lapin aveuglé par les phares d’une voiture, il reste tétanisé et immobile alors que l’expérience et la connaissance préalable de la Catastrophe devraient le faire réagir…
Une preuve de plus de l’incontournable rationalité des agents économiques…
@Un animal moins égal que les autres:
Alors que Mr Van Rompuy déclare aujourd’hui dans une interview à EL PAIS à l’occasion de ses ‘cent jours’que « le plus grand danger qui menace l’Europe est le populisme « Je comprends mal le sens de votre argumentation.
Simon Johnson a été brièvement économiste en chef du F.M.I de mars 2007 à Aout 2008, il est professeur au M.I.T, en tant que Britannique expatrié aux Etats-Unis, son / leurs points de vue sur l’Europe vue de l’autre cote de la mare a le mérite de chiffrer le problème (cf. la réaction de la Bundesbank ) et d’en énoncer les possibles scénarios ( l’ article est signé par Simon Johnson et Peter Boone, qui signent une chronique hebdomadaire ‘Economix’ dans le New Yprk Times ) , est entendu par le Congrès et le Sénat dans le cadre de la réforme du système financier américain, et, par ailleurs, l’un des avocats les plus acharnés de la re-régulation bancaire ( son livre « 13 Bankers » vient de sortir) et l’un des plus grands adversaires des ‘TBTF’ et fait entendre sa voix sur le blog http://www.baselinescenario.com
Quant à Olivier Blanchard, vous devriez lire l’avis de J.C Werrebrouck sur sa proposition d’une dévaluation interne à l’Eurozone, une position qui a laissé sceptiques plus d’un économiste
Zone Euro: une proposition abracadrabantesque
On sait que la Grèce a besoin d’une dévaluation. Celle-ci ne peut se faire à l’interieur de l’Euro.
Il y a un autre choix pour la Grèce, intermédiaire, qui est d’émettre une monnaie locale (le Drachme ?), en plus de l’Euro. La monnaie locale servirait pour l’intérieur (salaires, services, pensions etc…) de la façon la plus égalitaire pour tous (tous les Grecs) afin d’être mieux acceptée socialement . Le cas de l’épargne et des investissemet est aussi à régler.
L’euro servirait aux engagement et échanges internationaux. La monaie locale pourrait ainsi vivre sa vie, notamment être dévaluée, avec tous les avantages et inconvénients de la formule, à laquelle nous avons eu recours à de nombruses reprises.
Je ne dit pas que c’est simple, mais on rentre ainsi à nouveau dans un territoire un peu meiux connu. Cette opération pourrait servir de test au Portugal, à l’Espagne, puis à nous même …
Bonjour Paul,
Vous écrivez « Ceux qui prennent aujourd’hui des décisions en notre nom n’ont pas encore pris la mesure de la crise que nous traversons. »
C’est bien cela le pire. Et »nous » les avons choisi démocratiquement !!
J’avais écrit il y a quelques jours que nous étions dans le coeur du cyclone.
La crise Grecque entre dans un nouveau cycle de développement et la dépression a encore augmenté de puissance. Lorsqu’elle touchera les côtes, tous aux abris !!
Abris déjà bien malmenés par la tempête précédente qui auront bien du mal à résister cette fois-ci.
Et aujourd’hui les médias nous abreuvent d’histoires de petites culottes fallacieuses…, certains services de l’Etat ayant été mobilisés afin de »détricoter » cette histoire passionnant les foules.
On est vraiment tombé bien bas.
Une bonne nouvelle tout de même : L’UMP a enfin compris la nécessité de faire des économies.
Une ministre aux tenues soignées se voit obligée de séjourner en hotel 4 étoiles au lieu de 5 étoiles lors de ces déplacements.
La crise est vraiment là.
Pas encore assez pour le piéton que je suis, qui continue de souffrir du trafic urbain. Lorsqu’ils n’auront plus d’essence, ce sera bien.
Formidable, Onubre! Vous passez combien de temps chaque jour à passer les comptes US au peigne fin? Je serais curieux de savoir. Bravo, en tout cas!
Je m’autorise a vous faire partager mon article sur la situation particuliere de la Pologne qui semble avoir mieux resiste que les autres:
Dans de nombreux journaux internationaux, on entend parler de la Pologne comme du seul pays n’ayant pas plongé dans la récession pendant la crise. Le Herald Tribunes titrait récemment « Rising Star Poland », évoquant le désir des jeunes polonais expatriés aux Etats Unis de revenir chez eux pour profiter de l’embellissement économique. Les polonais eux-même se roulent dans l’auto-satisfaction, n’hésitant pas à donner des leçons aux autres dans chaque institution européenne. Ce serait le pilotage monetaire et des politiques économiques ciblées qui auraient sauvé la mise. Pourtant en coulisse, ils savent pertinemment que cela n’est qu’hypocrisie.
On peut souligner premièrement qu’avec 1,7% de croissance, on n’est pas non plus un grand champion. Le ralentissement économique a bien eu lieu. De très nombreuses jeunes entreprises specialisées dans les services perdent leurs clients les uns apres les autres. Le taux de chomage a grimpé de deux points atteignant 13% en février dernier.
Il est vrai cependant que la Pologne s’en est mieux tiré que les autres. Beaucoup de polonais de la classe moyenne ont foi en la résistance de leur pays, mais se trompent quand ils en expliquent les raisons. Ce n’est pas simplement le résultat de la « therapie de choc » initiée dès 90 et l’adoption d’un nouveau modèle. Il y a d’abord le soutien des fonds européens avec l’entrée dans l’Union européenne qui a finance de nombreuses infrastructures. Mais ce n’est toujours pas la raison profonde.
J’ai entendu hier la plus grande des erreurs/mensonges : « Si la Pologne avait des autoroutes partout, on serait déjà les premiers et les plus forts! » Il s’agit exactement du contraire. Des actions de lobbying retardent trés efficacement la construction de ce même réseau d’autoroutes. Car pour de tres nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) aux bords des petites routes, le trafic represente d’excellents chiffres d’affaire. Les belles autoroutes avec de belles stations TOTAL provoqueraient un désastre économique dans les régions frontalières.
En réalite, l’économie du pays se pilote quaisment en mode automatique avec un marché intérieur très solide. Les polonais en 50 de communismes, puis en 20 ans de capitalisme de choc ont appris a se débrouiller seuls et à faire marcher leur petite affaire. Un tissu unique et très riche de PME fait vivre le pays. La résistance de la Pologne à la crise peut nous proposer des pistes de réflexions tres intéressantes, à la condition d’en regarder les vraies raisons: un faible marché du crédit, une faible présence de la finance internationale et beaucoup de débrouillardise.
La Pologne n’a pas besoin d’autoroutes… Il n’y a pas assez de voitures et ça circule encore très bien, il faut 3-4 h de Varsovie jusqu’au sud. Alors, préservons les paysages polonais du béton ! Ca ne rime à rien de construire une autoroute jusqu’à Krakow, et Zakopane dans ces vallées enneigées du Tatr. Il faut prendre le temps d’y aller, tout ne dois pas être accessible immédiatement, il faut le mériter ! Le voyage est le but.
Il faut de toute façon ne pas construire d’autoroutes ni ici ni ailleurs, et plutôt réparer les lignes ferroviaires délaissées. De plus il y a un excellent réseau de bus en Pologne.
Et lorsque j’y était il y a 3 ans, c’était 20% de chômages et pas mal de grèves, ainsi que de longuesqueues à la soupe populaire à la gare Centrale, monument soviétique caché de plus en plus par des grattes-ciels. Et pourtant l’architecture soviétique est la plus réussie à mon gout, pas de fioritures, une rigueur toute romaine, une inspiration antique. Du sérieux.
De plus tout le monde vend des myrtilles et des giroles, ceps et bolets le long des routes… construire une autoroute à travers ces traditions, à travers ma chère Pologne serait monstrueux.
Ne serait-ce pas les Polonais qui ont inventé Solidarnosk..???
(j’aime bien les Polonais… débrouillards et ouverts. Et je ne dis pas seulement ça à cause d’une Polonaise qui fut une des petites copines de ma jeunesse… lol)
@ P. Jorion :
Je ne sais pas si vous l’avez lu, mais il y en a au moins (haut placé) qui valide votre analyse :
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=9221
M. Pangalos n’est pas la moitié d’un député français : il est vice-premier ministre grec et même Président du Conseil de l’Union Européenne (comme quoi, il doit connaître la situation européenne bien mieux que certains commentateurs).
Serions nous en DEFCON 2 ?
Pangloss ?
@ Louise :
Oui, le meilleur des mondes impossibles
Et tout de même, cela demeure, comme qui dirait :
le moindre des pires mondes possibles.
Bonjour à tou-te-s et Merci,
Même si ça va très mal finir
Beaucoup se voilent encore la face
De peur de voir s’anéantir
Ce qu’ils auront laissé comme traces …
Dans les médias trop optimistes
Bien incapables de décoder
Un système trop opportuniste
Sans foi ni loi mais bien rodé !
Les moutons en feront les frais
Et beaucoup de bergers avec
Faute d’avoir bien vu les portraits
Des voleurs avec leur long bec !
Et si vous les croisez un jour
Expliquez leur le vrai malaise
Car c’est celui qui a toujours
Rendu ceux-ci autant obèses !
luami
Bon voyage dans la Vie !
http://luami.viabloga.com
Quelqu’un pourrait il me dire ou en sont les islandais avec leur dette et leur rejet de l’accord ICESAVE par référendum?
Les grecs ne pourraient ils pas s’en inspirer?
Ca ne résoudra pas le problème de fond mais ça déplacera peut être le curseur sur les « gros bras » européens et leurs « talentueux » banquiers.
Désolé, mais… non.
Imaginez qu’un état US fasse défaut sur sa dette… Il entraîne tous les autres.
(d’ailleurs, les états US préfèrent licencier à tour de bras et faire des reconnaissances de dettes sauvages plutôt que de faire défaut)
La Grèce, c’est pareil.
Toujours pas d’accord avec les Britanniques et les Hollandais. Toujours pas de déblocage de la seconde tranche du prêt du FMI. Toujours pas de versement des prêts des pays nordiques.
Le test Grec donne toute sa mesure. Le test Islandais ne va pas tarder à le faire.
Va ensuite venir le temps des plans d’austérité renforcés, pour les pays qui ne s’y sont pas engagés. Avec comme seconde caractéristique, mise en évidence par la Grèce, qu’ils ne sont pas crédibles pour les marchés car considérés comme trop brutaux !
A quel Saint alors faut-il se vouer ?
Monsieur Leclerc.
Je peux naturellement me tromper, mais… Le test Islandais.
Risque de ne pas avoir lieu.
Car ils montrerait peut-être qu’un pays peut parfaitement s’en sortir en autarcie.
On en reparle dans 3-6 mois, d’accord?
(si les petits cochons ne nous mangent pas d’ici là)
A Saint Glinglin
@ Yvan :
AFP 6 avril
Où l’on reparle des ‘agences de notation’ …
Ceci dit, le FMI commence à entrevoir que si le test dure et que le cobaye décède, il aura ensuite du mal à cacher le cadavre quelque part :
« Le FMI a annoncé la semaine dernière qu’il allait proposer à ses États membres de débloquer un versement dans le cadre de son prêt à l’Islande, tout en reconnaissant que ceux-ci n’allaient pas nécessairement donner leur accord. »
Jusqu’où le FMI peut-il tirer sur la corde sans que celle-ci ne rompe ?
Réponse :
« La grande majorité des 4×4 rutilants restent tristement parqués aux abords des concessions. Seuls les ateliers de réparation et le commerce d’occasion parviennent à survivre. Et à défaut d’être vendus, maisons et appartements s’échangent. Pour certains propriétaires, le troc devient la panacée. »
Pas sûr, qu’ayant senti le risque de ‘croche sous-marine’ des hauts fonds islandais, le chalut du FMI continue ainsi à draguer toutes les ressources halieutiques existantes et qu’il ne lui faille pas remonter le filet plus tôt que prévu.
L’Islandais est un petit poisson mais plus résistant que le pêcheur ne le croyait (phrase à double fonds).
Cordialement.
Pour moi, la chutte de la gréce, puis de d’autres états ne va en rien remettre en cause l’euro car il serai trop compliqué d’en sortir et de plus, cela ne résoudrait en rien les problémes de dette en euro des Etats. Comme il ne sera pas question de devaluer l’Euro, c’est plutot « la stratégie du choc » qui sera choisi comme solution. Les populations paieront (retraités, fonctionnaires, chomeurs, scolaires…) et cela va booster pour quelques temps la pompe à profits. Il y aura donc une courte accalmie sur le frond financier, du moins. Quand le niveau de vie des pauvres se sera éffondré « pour restaurer la compétitivité » et qu’on aura vendu tout ce qui peut l’être, la crise reviendra car le fondement du probléme financier n’aura pas été corrigé mais aggravé, tandis que l’édifice social aura été largement ébranlé par les « réformes ». Ce sera alors un effondrement, plus ou moins dramatique selon les pays.
Bien vu.
Tout est fait pour « reculer pour mieux sauter ».
Mais ça, c’est un vieux réflexe humain de « business as usual ».
ATHENES, 8 avril (Reuters), lisez comment ça parle : « Si, toutefois, un coût d’emprunt élevé persiste et si on ne réplique pas à la déviation hors du chemin de consolidation qui en résulterait, nous pensons que cela pourrait retarder le retournement de la trajectoire de la dette grecque et déboucher sur un abaissement de la notation », a déclaré jeudi Marko Mrsnik, analyste spécialiste de la Grèce chez Standard & Poor’s. Ce type a l’accent d’un programme de lecture numérique, le tonique partout en somme aucune prosodie, enfumement dit-on, ça pue quand même bien, je me mets ferme à radoter. Ou Trichet, qui déclare, attendant que la Grèce lui demande grâce, «Nous n’aurions pas été satisfait si le FMI seul devait intervenir». Aujourd’hui le taux d’intérêt sur la dette grecque à 7,508% sur les obligations à 10 ans, les taux à 2 ans ont même dépassé les rendements longs, touchant les 7,80%… La Bourse d’Athènes dévisse de 5%. «Il n’est pas nécessaire pour le moment d’activer le plan d’aide UE-FMI» répond un porte-parole du gouvernement, plan dont on dit le plus grand flou.
La paléoanthropologie peut être d’un bon secours, le maillon qui manquait jusqu’ici dans la chaîne de l’évolution entre les derniers australopithèques et les premiers homos serait trouvé, il s’appelle Sediba – enfin de ces restes fossiles, de 1,9 millions d’années – et dormait vraisemblablement sur les arbres. «Il s’agit d’une nouvelle étape-clé dans l’histoire de l’humanité» déclare Lee Berger le directeur des recherches…
Pour l’Elysée, la récession est clairement terminée
pour Le Monde.fr | 08.04.10 | 16h48 • Mis à jour le 08.04.10 | 16h48
Nicolas Sarkozy a exclu jeudi 8 avril de sortir la CRDS et la CSG du bouclier fiscal. « Un bouclier qui laisse passer une flèche, ce n’est plus un bouclier » assène-t-on à l’Elysée. Le chef de l’Etat a fait savoir qu’il annoncerait les grandes lignes de la réforme des retraites fin mai-début juin. La question « d’un prélèvement spécifique » sera alors tranchée.
il exclut par ailleurs de revenir sur la suppression totale de la publicité dans l’audiovisuel public, comme le suggérait Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale.
Il compte rencontrer prochainement Nicolas Hulot qui a quitté le Grenelle de l’environnement. L’Elysée considère enfin que « la récession est clairement terminée. On est en amorce de reprise ».
QUI PARLE DE RECESSION ? Tout va bien madame la Marquise…
« Un bouclier qui laisse passer une flèche, ce n’est plus un bouclier » assène-t-on à l’Elysée.
Il n’existe pas de bouclier qui tienne contre tout un peuple qui en finit par vous tourner le dos.
Il n’y a pas de bouclier qui tienne lorsque le sentiment d’injustice et de désolation grandit partout.
L’homme le plus riche et le plus politicien qui soit n’a jamais été aussi le plus droit des hommes.
Ce n’est pas toujours le bouclier des plus riches et puissants qui fait l’histoire des peuples.
la CSG (contribution sociale généralisée ???) et la CRDS (contribution au renboursement de la dette sociale) sont-elles des charges imposées pour essayer d’éliquilibrer le budget de la sécurité sociale ou pas ?
je ne ne vois pas pourquoi elles devraient être considérées comme un impôt de l’état?
existerait-il un détournement des prélèvements entre ce qui concerne le budget de la sécurité sociale et celui de l’état ?
est-ce que les cotisations sécu aussi peuvent-être décomptées ?
comme il n’y a pas de petites économies ?, est-ce que la taxe audiovisuelle aussi ? et aussi les poubelles de la taxe foncière ? …
On le lit ceci par ici :
http://www.lecho.be/actualite/marches/La_Grece_plombe_les_marches.8901322-614.art
Plus loin : « La Grèce ne sait plus à quel saint se vouer ».
Zeus, peut-être?
Zeus?
Très loin d’être un saint. Pensez donc, incestueux (marié à sa sœur), polygame (un nombre incalculable d’épouses) et même infidèle (de toute nature et en grand nombre).
Vraiment pas facile à canoniser. Surtout chez les orthodoxes.
Ben oui et en même temps ce n’est pas une surprise, du moins pas pour tout le monde.
Si ma recherche est exacte, M. Leclerc a parlé du problème Grec dès le 15 janvier 2009 et le sujet est devenu récurrent sur ce blog. Et depuis quelques semaines il est brûlant.
Au niveau politique, on dirait qu’ils ont découvert le problème dans les journaux. Je pouvais comprendre la surprise lors de la crise de 2008 que l’immense majorité des économiste n’avait pas prédit. Plus d’un an après, j’ai l’impression que le même scénario se rejoue.
On continue de croire les économistes qui ne comprennent pas « leur science » et on constate les incendies lorsqu’elles se déclarent.
Depuis quelques temps je me pose les questions suivantes :
M. Jorion, vous dites que ceux qui nous dirigent ne prennent pas la mesure de la crise. Et les faits semblent vous donner raison. Il y a quand même parmis les politiques des gens intelligents, peut-être pas ceux qui sont sur le devant de la scène mais ceux qui travaillent en arrière-plan. Je suis sans doute naïf, mais j’ai des difficultés à croire que l’on peut autant se tromper ?
Vous évoquez à juste titre que le même scénario est en train de se reproduire. Même si il y avait de nombreuses conditions mises en place, on sait que le déclencheur de la crise a été la faillite d’un seule banque. Ce qui aurait du permettre de prendre conscience que la finance était très interconnectée et que les risques pas du tout répartis.
L’Allemagne et dans une moindre mesure la France, croient-elles vraiment que si un pays entier tombe en faillite, il n’y aura aucune conséquence pour eux ? Enfin, c’est du délire. Et il est impossible d’avoir oublié la crise, on ne l’a jamais quittée. Personnes dans les politiques n’a étudié les mécanismes qui nous y ont conduits ?
Si quelqu’un à des éléments de réponses, n’hésitez pas.
TRISSOTIN
Va, va restituer tous les honteux larcins
Que réclament sur toi les Grecs et les Latins.
VADIUS
Va, va-t’en faire amende honorable au Parnasse,
D’avoir fait à tes vers estropier Horace.
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Sans les grecs nous serions encore en train de cueillir le gui dans la forêts des Carnutes, et sans les grecs les allemands seraient encore des gros barbus plein de puces !
Je trouve honteux qu’on réclame aux grecs et qu’on leur fait toutes sortes de griefs, sans eux nous ne serions pas là pour en parler ! nous devons TOUT au grecs, et nous oublions la mère de notre civilisation ! c’est vraiment symptomatique cette attitude de cuistrerie monumentale avec laquelle on considère ce pays de la part d’une inculture froide.
Montaigne, Aristote, sans Aristote, le génie d’Aristote vaut combien de milliards ? Sans lui pas de Newton, pas de machine a vapeur, pas de révolution industrielle pas de capital. Sans la Grèce notre civilisation n’existerait pas. Nous leur devons la vie, aux grecs et maintenant nous leur réclamons de l’argent ! lamentable !
Un mot qu’il faut rayer du vocabulaire c’est le mot « prêt ». Parfois il faut donner, pour le moment il faut donner et non prêter car de là viennent tous les maux !
Il ne faut plus prêter rien du tout, mais donner. Moi je n’accepte pas ni de recevoir un pret ni de prêter, c’est déjà là que commence le dégout, à ce stade. Au stade de l’escompte. Un homme, digne de ce nom, n’escompte pas, ne prête pas. Il donne. Voilà comment se comporte un homme et pas un cloporte. C’est déjà dans ces fondamentaux sordides, dans cette façon de n’envisager les relation que comme relations commerciales ou de prêt que se joue la faillite morale et existentielle de notre société. A bas les contrats ! déchirons les papiers titres, billevesées.
Le prêt, la damnation moderne.
Jésus le seul homme qui a réussi à sortir vivant d’une banque, pas d’un tombeau.
Lisztfr.
Non seulement je t’approuve, mais j’abonde.
Le souci est que toi comme moi sommes trop honnêtes.
Ca fout les boules, non?
je cite de mémoire : « si on frappait sur des tombeaux pour demander aux morts s’ils veulent ressusciter, ils répondraient : NON !
oui, pardon, c’est de Schopenhauer, bonne nuit !
@Karluss: tout dépend de quel côté de la frontière on leur propose de ressusciter: côté ici-bas ou côté au-delà ? Dans le premier cas, ils savent ce qui les attend, dans le second, ils peuvent spéculer, et miser sur le paradis en prenant le risque de se retrouver en enfer.
et dire que » selon l’Elysée » la récession est « terminée » …hihi …ils ont des lunettes roses
et que « sauf événement imprévu » « on est sur le chemin de la reprise » , bravo les spécialistes financiers « conseillés » du « roi »…! s’ils ne sont pas en mesure d’appréhender ce qui est devant nous c’est grave…!
Vous pensez sérieusement que s’ils savaient que la crise est hyper-grave, ils iraient dire « tous aux canots de sauvetage! les femmes et les enfants d’abord! »? Ils sont comme ce ministre irakien niant l’arrivée des américains alors qu’on entendait les chars derrière lui. On a des communicateurs, pas des dirigeants.
Jeudi 8 avril 2010 :
le taux de l’obligation d’Etat grecque à 10 ans était à 7,350 % contre 7,161 % la veille à la même heure. Le différentiel obligation grecque / Bund allemand à 10 ans, particulièrement suivi par le marché, s’est élargi à plus de 426 points de base, là encore un record.
Romandie
Lundi 29 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,289 %.
Mardi 30 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,434 %.
Mercredi 31 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,522 %.
Jeudi 1er avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,529 %.
Mardi 6 avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,976 %.
Mercredi 7 avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 7,161 %.
Jeudi 8 avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 7,350 %.
The Greatest Shell Game Ever Continues As The Whole World Is Now Insolvent; Updated Thoughts From Chris Martenson On The Upcoming US Funding Crisis
http://www.zerohedge.com/article/greatest-shell-game-ever-continues-whole-world-now-insolvent-updated-thoughts-chris-martenso
Cet article me semble très intéressant, mais les connaissances me manques concernant par exemple le « custody account »…. je n’arrive pas à comprendre de quoi il s’agit. « Custody » signifie tutelle….
…it is basically a gigantic brokerage account held by the Fed on behalf of foreign central banks.
Ok
Conclusion :
My concern is that the mysterious indirect and direct buyers that have been showing up at Treasury auctions lately may be none other than the Fed itself or its proxies, hidden by some slight shell game or another.
There simply seems to be no other explanation, given the perilous state of the global economy. Where is all this capital coming from, if not central banks? From earnings? From exports? From legitimate economic savings? From private individuals (during a major stock bull run)? None of these explanations matches the volume of borrowing that we are seeing in the US Treasury market, let alone worldwide.
on 04/08/2010 11:08
Suffit de chercher sur le net, par exemple ici: http://dictionnaire.reverso.net/anglais-francais/custody
merci Paul d’apporter de l’eau à mon moulin, vraisemblablement par hasard, suite à ma question soulevée lors de votre billet sur « Le prix », votre prochain livre.
Vous parlez ici de désolation, c’est la réponse formulée par l’ancien patron de Citigroup au Capitol, il est désolé… nous aussi !
demain sera une autre désolation.
Je suis votre blog régulièrement depuis janvier 2009. M. Jorion, que pense l’anthropologue de cet évènement qui touche tout le monde, mais concerne si peu de gens ?
Bennis soient les ignorants….
Bref pour résumer la situation grecque:
-sans plan d’austérité, les taux montent
-avec plan d’austérité, les taux montent quand même car le plan n’est pas assez austère ou crédible au regard des taux!
C’est ce qui s’appelle avoir dépassé le point de non retour…de la spirale infernale.
Les marchés qui aiment tant les paris sont sûrement en train de parier sur le prochain pays à subir le même sort.
Mais qu’est qu’ils boufferont donc ces riches quand ils vont se retrouver tous seuls au milieu du désert: leurs Euros?
« Les guerres à venir de la dette en Europe » par le professeur Michael Hudson:
The Coming Debt wars
La nuit sera longue à Bruxelles.
La réunion des ministres des finances de la zone euro, destinée à préparer jeudi et vendredi celle de Madrid de la semaine prochaine avec leurs autres collègues de l’Union européenne, essaye de remplir dans l’urgence les pointillés du plan de sauvetage de la Grèce adopté par les chefs d’Etat il y a deux semaines.
Question essentielle, le taux auquel les prêts bilatéraux seraient consentis à la Grèce fait l’objet des discussions.
Un accord interviendra-t-il sur une formule plus souple et moins onéreuse que celle que l’on a prêté cette semaine aux Allemands ? Il semble que ce soit l’enjeu des débats. Selon Reuters, qui cite des sources non identifiées, on pourrait s’acheminer vers l’adoption d’un plafond de 6% là où les Allemands faisaient de ce même taux un plancher !
Mais il y aurait encore du grain à moudre, et les mêmes sources auraient expliqué que le taux final ne sera révélé que si les autorités grecques demandent l’activation du plan…. Une précision qui laisse à penser que des désaccords subsistent.
Je suis bien de l’avis de Paul!
je cite l’auteur :
« La nouvelle finance que nous avons laissé s’installer depuis 1980 est sujette à la rétroaction positive, plus connue sous les noms de « réaction en chaîne » et d’« effet boule de neige ». Ni les financiers, ni les politiques ne l’ont encore compris. Je rappelle ce que j’ai dit aussitôt qu’il a été question du caractère préoccupant de la dette grecque : le jour où la Grèce fera défaut, le sort de la dette portugaise sera scellé – et pas pour le mieux, je le précise. Ceux qui prennent aujourd’hui des décisions en notre nom n’ont pas encore pris la mesure de la crise que nous traversons. Ils la prendront j’en suis sûr un jour mais il ne restera alors que ruines et désolation. »
Quel toupet, quelle mauvaise foi, et dans les quelques commentaires que j’ai lu, combien d’entre vous sont lobotomisés et désinformés… d’abord la nouvelle finance depuis 1980 n’existe pas : la dérégulation financière a été orchestrée par baladur et sarko, et un peu chirac, tout cela pendant les cohabitations de droite majoritaire au parlement. Ce n’est pas le court règne socialiste qui a permis cette dérive, mais bel et bien le sarko et sa folie du bling bling. Son élection est une pantalonnade : les financiers voyou, les médias ont trafiqué les résultats, tout comme ils viennent de le faire pour les régionnales ; vous ne doutez de rien, vous n’avez aucun organe pour réfléchir. Un peu de lecture sur le site « documentation française » (cherchez…)
Sarko, il aurait fait comment si ségo avait été élue (elle a été élue) pour tout cacher et mettre ses potes à tous les points stratégiques pour éviter les fuites ! Tous ces boucliers et niches, c’est l’argent du silence qu’il doit à ses potes qui le lachent et tant mieux, nous allons vers une guerre des puissants qui joue en notre faveur. « il faut que la peur change de camp » dit l’un de ses conseillers mafieux, et bien c’est rigolo mais c’est les petites classes qui étaient les victimes de la violence de ce système.
La grèce ne sera pas la goutte qui fait débordé, tous les pays en sont en même point, ce n’est qu’une question de temps. Sarko vient d’en gagner en piquant 35 milliards soit disant pour le grand paris, milliards pris sur les livrets d’épargne des français.
C’est suicidant de voir le nombre de conneries écrites ici. quel niveau intellectuel ! ce qui vous arrivera au pire de la crise et après c’est bien fait.
et je ne suis pas de gauche, encore moins de droite.
Votre propos me semble résulter d’une mauvaise interprétation de l’article. Lorsque les années 1980 sont évoquées comme tournant de la financiarisation, ce n’est pas à travers un prisme purement franco-français : c’est une lecture globale du monde à cet instant et une évocation implicite des gouvernances Reagan et Thatcher. Ceci dit, je ne suis pas forcément certain que les socialistes français n’aient joué aucun rôle dans la financiarisation rampante de l’économie.
Je confirme :
L’accord entérinant la privatisation de TOUS les services (sauf armée, impôts et un troisième) a été fait signé sans discution par Monsieur Balladur, premier Ministre sous Mitterand.
Accord d’origine américaine de 500 pages accompagné de 2500 pages d’annexes.
Sarkozy n’est qu’un épiphénomène d’une vague de fond qui remonte aux années 80.
Il s’est fait élire sur un certain nombre de thèmes en décalage complet avec avec le tempo chaotique d’un modèle – néo-libéral – en voie d’implosion.
Sarkozy n’a fait qu’assumer, de façon décomplexée, des politiques économiques qui ont été pratiquées aussi bien par les gouvernements de droite que de gauche, la gauche se distinguant par son coté plus redistributif, d’accompagnement du capitalisme globalisé et financiarisé.
@Bart
Je crois qu’il va malheureusement vous falloir réviser votre petite histoire économico-politique. Les socialistes français ont une responsabilité non négligeable dans la libéralisation de la finance à l’échelle européenne, Delors notamment (mais on pourrait citer bien entendu Camdessus, Bérégovoy, Strauss-Kahn ou Lamy pour ce qui est de porter la bonne parole néolib, sous le prétexte de canaliser les effets du système et de la nécessaire adaptation bien entendu. On ne devient pas directeur du FMI ou de l’OMC sans avoir un pedigree idéologique solide). Or le mouvement date bien de leur arrivée au pouvoir, même s’ils ne l’ont pas initié évidemment. Mais leur qualité de suivistes est incontestable. Je le dis d’autant plus amèrement que moi, je suis de gauche (hors Ps désormais, il va sans dire)
A tous,
http://www.dailymotion.com/video/x330c1_un-taxi-pour-tobrouk_shortfilms
@ Bart
C’est du troisième degrès (celsius) ou de la connerie pure ?
Les épargnants grecs commencent à vider leurs comptes bancaires.
La Tribune
En attendant le « c’est vendredi de M. Jorion »
http://www.24hgold.com/francais/contributor.aspx?article=1931539450G10020&redirect=false&contributor=David+Bardallis.&mk=2
[…] As the economic sage of the age, the francophone public intellectual Dr Paul Jorion, has been remark… while contemplating the squeeze being put on the Greek government at the moment and the failure to curb dangerous speculation, “Ceux qui prennent aujourd’hui des décisions en notre nom n’ont pas encore pris la mesure de la crise que nous traversons. Ils la prendront j’en suis sûr un jour mais il ne restera alors que ruines et désolation.“ […]