Bilet invité.
LA DETTE, UN CADAVRE DONT ON NE PEUT SE DÉBARRASSER COMME ÇA
La série à suspens grecque a focalisé ces dernières semaines toute l’attention, faisant presque oublier que la crise de la dette publique était globale et touchait potentiellement tous les pays occidentaux.
L’Europe, et plus particulièrement la zone euro, était et reste sur le devant de la scène, faisant passer au second plan des situations tout aussi préoccupantes (pour manier la litote) mais pas encore arrivées à maturité : celles du Japon et des Etats-Unis. Les deux premières puissances occidentales où ont été émises les plus grandes masses de dette publique, ce qui mérite d’être rappelé.
Le Japon, plus que jamais condamné à une déflation dont il ne parvient pas à sortir, est dans une situation à force inextricable. On dit souvent, pour décrire le financement de son énorme dette publique, qu’il provient de l’épargne intérieure, à la différence de celui des Etats-Unis. Ce qui est exact mais omet de préciser qu’une grande partie de la dette japonaise est en réalité achetée par les banques du pays, qui se financent auprès de la Bank of Japan où elles déposent en garantie les obligations souveraines qu’elles ont acquises.
L’épargne des ménages joue parallèlement son rôle, mais elle parvient de moins en moins à éponger les nouvelles émissions, tandis que le bilan des banques – et de la BoJ – continuent de gonfler. Par voie de conséquence, le Japon commence à se tourner vers les marchés financiers internationaux, ce qui ne va pas être sans conséquences pour les autres pays.
Les Etats-Unis n’en sont, pour leur part, qu’aux prémices d’une réflexion publique sur la manière d’entamer la réduction de leur déficit abyssal, dont le montant officiel est par ailleurs sujet à forte caution, vu tous les engagements qu’il affecte d’ignorer. De ce point de vue, l’Etat s’inscrit dans une tradition bien ancrée qui, des banques commerciales à la Fed, veut que l’on pratique aux Etats-Unis avec constance et à grande échelle l’art consommé du hors bilan.
Dans un pays où tous les jours on découvre de nouveaux trous financiers, et où la santé des banques dites régionales comme des Etats et des municipalités est de plus en plus chancelante, menaçant les programmes sociaux et atteignant les services de l’éducation, de la justice et de la police, restreindre les dépenses budgétaires ne va pas être chose aisée, puisque sabrer dans les crédits militaires semble impensable.
C’est pourquoi on étudie discrètement, entre autres mesures, l’introduction d’une taxe à la valeur ajoutée (TVA) sur le mode européen, absente ou très modique aux Etats-Unis selon les Etats. Voilà qui ne ferait pas l’affaire de la relance de la consommation, moteur grippé de la croissance américaine, alors que le crédit n’est plus ce qu’il était et la titrisation est au point mort quand elle n’est pas garantie par la FDIC.
A l’arrivée, on peut s’interroger sur la capacité des Etats-Unis à contenir et résorber leur dette publique. Car dans ce pays où la crise est la plus aiguë, ses conséquences ne vont pas se limiter à la poursuite d’innombrables saisie des maisons ou à un chômage qui semble installé : le ciment même d’une société ne se retrouvant plus dans ses valeurs peut en venir à se désagréger. Seule la dépense publique pourra, comme c’est actuellement le cas, contribuer à la faire tenir debout. C’est en tout cas le dilemme dans lequel se trouve l’administration Obama quand il parle de réduire le déficit.
Si l’on revient à l’Europe, on ne peut qu’être frappé par la multiplication renouvelée de sombres pronostics à propos de la Grèce – pour laquelle rien n’est du tout réglé – et de l’incertitude persistante concernant les autres maillons faibles de la région. L’Irlande, en lançant un colossal plan de sauvetage de son système bancaire, vient à la fois de donner la mesure de l’état désastreux dans lequel celui-ci se trouve – justifiant de qualifier ses banques de zombies – et l’étendue des besoins de recapitalisation de celles-ci, auquel l’Etat va devoir pour l’essentiel faire face. Un seul chiffre : la structure de défaisance publique mise en place (NAMA) va acheter aux banques leurs actifs toxiques avec une décote de 47%. Ce qui donne une idée de l’ordre de grandeur des dévalorisations qui pourraient devoir encore intervenir dans d’autres pays.
On ne peut qu’être frappé par le contraste saisissant existant entre les intensives palabres gouvernementales qui nous sont rapportées, et qui ne débouchent que sur des déclarations de principe inapplicables, avec les déséquilibres économiques et financiers pour lesquels aucun plan d’action d’ensemble n’est toujours élaboré. Difficile, dans ces conditions, de croire à un sursaut de la zone euro, car celui-ci impliquerait non seulement la reconfiguration de son pacte fondateur mais également l’adoption d’une politique économique commune, tâche qui semble plus que toute autre aujourd’hui insurmontable.
D’autant que si l’on se tourne à l’extérieur de celle-ci vers un grand malade de l’Europe, le Royaume-Uni, un flou total y règne à propos de ce qu’il convient de faire, dont on ne sait s’il résulte de simples calculs électoraux ou, plus vraisemblablement, d’une parfaite et profonde indécision. Naviguant à vue, les gouvernements européens ne savent plus où se trouve la terre, ni où donner de la tête.
Nul ne sait donc quel va être le prochain épisode de la crise sur le vieux continent, mais certains prédisent déjà que les détenteurs de la dette grecque, au premier rang d’entre eux des banques allemandes et françaises, pourraient se trouver prochainement dans l’obligation de négocier une décote sur les obligations souveraines qu’elles détiennent (pour un montant de 120 milliards d’euros), dans le cadre d’un règlement global sous les auspices du FMI. A charge pour les gouvernements de ces deux pays de les soutenir en retour ensuite, face à ce nouveau trou potentiel de quelques dizaines de milliards d’euros. Sinon, faute de prêts préférentiels ou de restructuration de la dette, il ne restera plus à la Grèce qu’à faire défaut, afin de ne pas être entraînée dans une spirale déflationniste sans fin.
Ce ne sont pour l’instant que des scénarios sur le papier, mais l’un d’entre eux va inévitablement être tourné dans au plus tard quelques mois, car le statu quo est impossible. La stratégie préconisée par les Allemands ne mène la zone euro qu’à une dégringolade dans la déflation, une fois supprimées les mesures de relance publiques pour cause de réduction des déficits. Aux dernières nouvelles, selon le Financial Times, le gouvernement allemand refuserait que des éventuels prêts à la Grèce, en application du plan européen, soient consentis en dessous de 6% d’intérêt, ce qui est contradictoire avec l’objet même du plan : permettre un accès à des refinancements à un coût moindre que celui du marché.
S’il n’est pas non plus possible de prédire la suite des événements à l’échelle occidentale en général, deux des principales caractéristiques de la crise de la dette publique globale se précisent néanmoins assez bien. Elle est d’abord destinée à durer et à se déplacer, entrecoupée de paroxysmes, ainsi qu’à s’installer. Comme cela avait pu être déjà remarqué lors d’un précédent épisode, elle devient en quelque sorte permanente. Il va falloir apprendre à vivre avec elle, la question du comment restant sans réponse. Seconde donnée, elle va se traduire par un effet de ciseaux de plus en plus prononcé, entre une demande de financement public qui va continuer de croître et une offre devenant plus onéreuse.
Ce surenchérissement va résulter à la fois de l’addition des nouveaux déficits qui vont être enregistrés au fil du temps ainsi que des besoins de refinancement de la dette accumulée à des taux plus élevés qu’initialement contractés. Ce coût va alors peser davantage sur les budgets nationaux, assimilant à un grand écart le périlleux exercice d’équilibriste qu’il va falloir poursuivre entre nécessaire maintien de mesures de relance et réduction du déficit. Si cette séquence se confirme, le risque est grand d’entrer dans une spirale déflationniste. Après avoir pris, en pesant fortement sur les dépenses ou en augmentant la pression fiscale, deux types de mesures politiquement difficiles à assumer et pas spécialement favorables à la consommation, et donc à la croissance.
L’augmentation des taux obligataires, déjà constatée aux Etats-Unis, devrait donc se poursuivre. En premier lieu parce que les obligations souveraines ne sont plus ce qu’elles étaient : des valeurs refuge et sûres pour le système financier. La possibilité que certains Etats occidentaux puissent faire défaut ne va plus être une hypothèse impensable. Cela va avoir des conséquences importantes pour les établissements financiers, prochainement sommés d’accroître leurs fonds propres, et qui utilisaient largement à cet usage des titres souverains. La nouvelle situation qui en découle représente, pour le monde financier, un énorme changement de décor dans lequel il va lui falloir trouver ses marques et de nouveaux appuis.
En second lieu, parce qu’il va y avoir foule sur le marché obligataire, et que les Etats vont s’y trouver en sévère concurrence avec les grandes entreprises, qui ne peuvent plus compter comme auparavant sur les banques… et les établissements financiers eux-mêmes, placés dans le cadre de nouvelles contraintes réglementaires. Ils cherchent d’ailleurs à les minimiser actuellement, en discutant le bout de gras avec le Comité de Bâle.
Il faut citer à ce propos Pierre Nanterme, le président de la commission économique du Medef : « Notre angoisse, c’est que les taux d’intérêt remontent, tirés par des besoins toujours plus importants pour financer la dette des Etats ». Ajoutant à propos de Solvency, qui établit les normes prudentielles pour les compagnies d’assurances, grands investisseurs sur le marché des actions des entreprises : « Ces normes, en discussion, sont très défavorables aux investissements en actions des assureurs, ce qui risque d’assécher le financement des entreprises ». Tout est en effet étroitement lié.
En troisième lieu, enfin, parce que des arbitrages vont être rendus par les investisseurs, toujours à la recherche de l’optimisation des rendements : même en tenant compte de rendements accrus sur le marché de la dette souveraine, ils vont comparer ceux-ci avec ceux qu’ils peuvent attendre d’autres marchés.
Dans cette situation, faute d’autre levier disponible, les meilleurs espoirs résident pour les gouvernements dans un redémarrage de la croissance, qui aiderait à plus facilement résoudre l’équation de la réduction du déficit grâce à une augmentation des recettes fiscales. Une relance de l’économie occidentale grâce à la croissance des pays émergents, longtemps évoquée comme panacée, n’est plus claironnée avec autant de conviction. Ne serait-ce que parce qu’il est apparu que le principal moteur de celle-ci, la Chine, est confrontée à un sérieux problème de bulle financière alimentée par son gigantesque plan de relance. Les gouvernements ont donc changé leur fusil d’épaule. Ils n’évoquent plus l’accroissement de la demande chinoise, mais invoquent celle des exportations occidentales. Un angle pas nécessairement plus crédible, quand on y regarde de plus près. A commencer par le fait que tout le monde ne peut pas être exportateur net en même temps !
Un article paru dans le dernier numéro de The Economist, temple s’il en est de la pensée libérale en économie, fait le point sur ce sujet pour les Etats-Unis, le pays dont la croissance tirait celle des autres. Il dresse méticuleusement la liste des secteurs qui, selon l’hebdomadaire, pourraient tirer la croissance américaine dans l’avenir grâce à l’exportation, une fois admis que rien n’est à attendre de miraculeux de la consommation intérieure, plongée en léthargie profonde et durable pour cause de baisse de pouvoir d’achat et de restriction du crédit. Il s’agit ni plus ni moins que des industries pharmaceutique, de matériel médical et du logiciel, de l’ingénierie, du cinéma, de l’architecture et de la publicité. Si ces secteurs doivent être à eux seuls à l’origine de la future croissance américaine, il est à craindre que le compte n’y soit pas, si l’on considère le déclin des autres !
La stratégie qui repose sur une réévaluation négociée avec les Chinois du yuan – dont résulterait le rééquilibrage du commerce extérieur américain ainsi que l’amélioration de la balance des payements et la résorption du déficit public – est quant à elle de plus en plus considérée comme une opération à dominante politique aux effets économiques douteux. Sans parler du discours anti-Chinois qui se propage aux Etats-Unis et qui alimente des campagnes elles carrément douteuses. De nombreux commentateurs expriment en effet leur scepticisme profond à propos de ce problématique rééquilibrage, ne voyant pas les Américains se mettre à produire ce qu’ils achètent aux Chinois, en tout cas aux mêmes conditions, alors que d’autres pays émergents pourront proposer les mêmes produits à bas prix en substitution des Chinois. En réalité, la seule solution serait une chute du dollar, monnaie des transactions commerciales !
A court terme, il faut plus que jamais prendre avec des pincettes les chiffres optimistes de temps en temps livrés en pâture, qui demandent à être analysés et décortiqués. Les derniers font état de créations d’emplois largement provisoires dans le cas américain, résultant notamment d’embauches gouvernementales pour effectuer le recensement, et de pourcentages de croissance qui demandent à être confirmés et intègrent les résultats mirobolants de l’industrie financière.
Pour ne pas s’en tenir aux Etats-Unis, si l’on prend le cas de l’Allemagne, première puissance européenne, il est clair que les exportations de cette dernière étant réalisées d’abord en Europe, où leurs perspectives de croissance sont limitées, vu la faiblesse et la grande fragilité de la relance, il n’y a pas non plus de miracles à en espérer. Les attentes à propos de la croissance doivent donc être relativisées, car celle-ci suppose des moteurs introuvables de quelque côté que l’on se tourne. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, vient de déclarer en Jordanie: « On observe une reprise de la croissance un peu partout, mais presque partout, les chiffres de la croissance sont liés au soutien public et la demande privée reste plutôt faible et insuffisante ». Toute la question est là.
Les gouvernements occidentaux sont de fait renvoyés à la résolution de l’équation du déficit dans les termes précédents, sans plus de cérémonie. Cela devrait les amener à entrer prochainement de plain-pied dans la prochaine étape : celle la crise monétaire proprement dite.
92 réponses à “L’actualité de la crise: la dette, un cadavre dont on ne peut se débarrasser comme ça, par François Leclerc”
Un vrai chroniqueur, vous devriez vendre vos talents, la presse en manque cruellement .. de talent et d’objectivité bien sûr !
On sent bien sûr le vrai plaisir d’écrire chez vous, çà transpire la satisfaction de beau mot et du verbe subtile … le 19ème siècle vous aurait sourie (sans la crise bien sûr .. ) !
Article remarquable de pédagogie, comme d’hab !
AH si tous les conseillers du prince pouvaient être des François Leclerc (ou Paul Jorion, au choix !) , au moins les gouvernants ne perdraient plus leur temps à envisager un chapelet de mesures aussi intenables les unes que les autres. DSK remarque l’impasse mais faute d’imagination et d’audace ne fait que prêcher pour sa paroisse.
Qui prendra, au plus haut niveau, l’initiative de déclarer le cadre d’analyse libéral complètement caduc ?
Pour passer à autre chose.
Au plus haut niveau, il est bien clair et entendu que le cadre d’analyse libéral
est complètement caduc, et même dépassé.
Il est effectivement temps, au plus haut niveau, de passer à autre chose :
http://latelelibre.fr/index.php/2010/03/manif-anti-prisons-110-arrestations/
On tourne en rond là !!!
Que doit-on espérer ?
Un nouveau Messie ou un nouveau déluge ?
http://www.youtube.com/watch?v=GGGlE-2x5Lo&feature=related
Juste une remarque:
« à entrer prochainement de plein pied »
Normalement, c’est « de plain pied »…pour d’obscures raisons éthymologiques, les pieds sont rarement « pleins »…
Excellent article au demeurant, comme d’hab’.
Merci, corrigé ! Il y a aussi plain-chant.
Etymologiques les raisons, Pierrot…
Quoi ?!! Je ne suis pas la seule chipoteuse grammaticale sur ce blog ? la seule casseuse de (PLAIN-)pieds ! Ah !… je me PLAINS ! et j’en ai PLEIN le dos !
Cela dit, un texte rigoureux et éclairant. Merci, Frqnçois Leclerc.
Ah oui au fait : « plain » du latin planus = plan, plat, plain, égal : un sol plan, un plancher plan. le plain chant est un chant « plat » « égal ».
Plain=plaine=plat.
sans obstacle.
Une question bête: si les États sont en concurrence avec les grandes entreprises pour le refinancement, pourquoi celles-ci seraient-elle plus fiables -et donc plus attirantes- pour les prêteurs ? Elles ne vivent pas dans un monde clos et si les états sont en quasi-faillite, elles seront impactées elles aussi et donc fragilisées. Ou je me trompe, ou c’est une stratégie perdant-perdant ce truc ?
pour boucher le trou,
il faut bien prendre l’argent quelque part, … (il est dû, à qui, je ne sais pas, personne n’en parle vraiment explicitement …, un peu les chinois, mais après …est-ce qu’on en sait …???)
mais puisque les entreprises (dont les entreprises bancaires je suppose…)
créent les richesses, (et quoique l’on nous gave d’avec le risque, que supposémment elles prendraient… ce ne seraient jamais elles qui ….)
pour combler le trou, il va bien nous falloir brader, …
en France, déjà les autoroutes, le tél, EDF, l’eau, les poubelles, les banques, la TV, le métro, les bus, la SNCM (les bâteaux), les ports, la poste, les parcmètres, la douanes, la sécurité …
(ce n’est pas d’aujourd’ui, que cela à commencer, et c’est qu’il il y en a eu des grèves, et des grèves, pour signifier le mécontentement … et tout n’est pas encore définitivement clos , … puisqu’il me semble un des grands principes de la stratégie soit d’avancé masqué, pas à pas, un peu comme mine de rien )
il en reste encore les universités, l’éducation, la santé, les retraites , l’hôpital, les nationales, les départementales …..
(c’est un peu commencé, il n’est que de lire les réformes, les décrets … mais il nous reste encore quelque belle ressource, et donc cela nous laisse un petit peu de temps …)
dans ma logique à moi, je veux bien dire les routes, la poste, l’hôpital, l’éducation, les poubelles, l’eau, la justice, le tél .. soit ce n’est pas créateur de richesse, et alors ???
(je suis désolée mais qu’il s’agisse d’infrastructures ou de services, je ne comprends pas, je ne vois pas de richesses concrètement créees, une plus-value d’accord, encore que je n’ai pas tout capté, mais une richesse non, un péage, soit, mais pas une richesse, elle serait où ?? une infrastructure ne crée rien, un service ne crée rien, ce n’est pas dans leur vocation, encore moins dans leur ambition…
c’est un fait je ne comprends rien à l’argent, mais c’est bien d’autant pour cela que la grande braderie m’apparait parfaitement stupide, elle n’est que de reculer pour mieux sauter …
je ne sais pas ce qu’il faudrait faire, mais la politique actuelle m’apparaît parfaitement insensée, décalée de l’humanité …
Une hypothèse que je défend depuis des lustres: l’europe doit tomber pour que les autres pays se redressent, c’est cela la fin de cette histoire. Les USA et la Chine s’entendront pour se partager une croissance donnant / donnats sur l’autel de l’Europe déchiquetée et en lambeaux et sur la scène de la dernière tragédie shakespearienne « La grande guerre des monnaies » …
Vous devriez lire ce livre ‘prophétique’ que Guy Verhofstadt a publié en janvier 2009, traduit en
francais en juin 2009: « Sortir de crise : Comment l’Europe peut sauver le monde » ( juin 2009 traduction française ).Amha, si l’on avait prete un peu plus d’attention aux propositions de l’ancien
premier minstre belge, l’Europe serait peut-etre moins proche de la falaise:
Zero Hedge 30.03.2010: Exposition des banques européennes aux PIIGS: 1,5 trillion de $ ( analyse des derniers chiffres FMI )
D’après les précédents articles, les Etats-Unis sont fragilisés par les défauts des crédits commerciaux.
La chine quant à elle va avoir du mal à s’en sortir avec la faiblesse de son marché intérieur. Un triple suicide en quelque sorte?
DSK a constaté la présence de deux gigantesques problèmes : « les chiffres de la croissance sont liés au soutien public, et la demande privée reste plutôt faible et insuffisante »
Problème numéro 1 : à force de soutenir l’économie à bout de bras, les Etats sont aujourd’hui surendettés. DONC le soutien public ne va pas pouvoir durer.
Problème numéro 2 : à force de subir la concurrence des pays à très bas coût de main d’oeuvre, les salariés occidentaux ont vu leurs salaires tirés vers le bas. Conséquence : pour continuer à consommer, les salariés occidentaux ont été obligés d’emprunter.
Résultat : les salariés occidentaux sont aujourd’hui fauchés et surendettés. DONC la demande privée va rester faible et insuffisante.
Conclusion : les Etats vont être obligés de continuer à soutenir l’économie. Ils vont continuer à se surendetter. La conséquence sera ensuite des défauts de paiement de très nombreux Etats.
Entre 1501 et 2002, quels sont les Etats qui ont été en défaut de paiement ?
Réponse :
1- L’Espagne : l’Espagne a été 13 fois en défaut de paiement.
2- L’Equateur : 9 fois en défaut de paiement.
3- Le Venezuela : 9 fois.
4- La France : 8 fois. Rappel : le dernier défaut de paiement de la France remonte au 30 septembre 1797 (les historiens l’appellent « la banqueroute des Deux Tiers »).
5- L’Allemagne : 8 fois.
6- Le Mexique : 8 fois.
7- L’Uruguay : 8 fois.
8- Le Brésil : 7 fois.
9- La Colombie : 7 fois.
10- Le Liberia : 7 fois.
Crottaz-finance
Mais ça dégringole jusqu’où ?
Si on se base sur les disparités entre pays développés, l’étiage des besoins de base de population pas encore révoltées est environ un facteur 2 (au doigt mouillé) sous le niveau de PIB de 2008. Est-ce que l’assèchement de la finance se fera jusqu’à ce que cette falaise soit redescendue (sans corde de rappel ?). C’est à dire que l’asymptote basse serait quand seule subsisterait l’économie à retour sur investissement « simple », non facilement titrisée, (mon boulanger, mon maçon,…).
gasp ?!
Pour l’instant, dans une dynamique où toutes les forces s’annulent,
chaque partie joue son jeu contre l’autre.
Il faudra un effondrement partiel ou total pour aboutir à un jeu commun.
En attendant il faut trouver des boucs émissaires: la Grèce, le Portugal….
La fable « Les animaux malades de la peste » illustre bien la situation :
http://www.lafontaine.net/dore2/07-01.jpg
Gravure de Gustave Doré.
« Un mal qui répand la terreur,
Mal que le ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés:
On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie;
Nul mets n’excitait leur envie,
Ni loups ni renards n’épiaient
La douce et l’innocente proie;
Les tourterelles se fuyaient:
Plus d’amour, partant plus de joie.
Le lion tint conseil, et dit: «Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux;
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements: (1)
Ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence
L’état de notre conscience
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,
J’ai dévoré force moutons.
Que m’avaient-ils fait? Nulle offense;
Même il m’est arrivé quelquefois de manger
Le berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut: mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi:
Car on doit souhaiter, selon toute justice,
Que le plus coupable périsse.
– Sire, dit le renard, vous êtes trop bon roi;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse.
Eh bien! manger moutons, canaille, sotte espèce.
Est-ce un pêché? Non, non. Vous leur fîtes, Seigneur,
En les croquant, beaucoup d’honneur;
Et quant au berger, l’on peut dire
Qu’il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.»
Ainsi dit le renard; et flatteurs d’applaudir.
On n’osa trop approfondir
Du tigre, ni de l’ours, ni des autres puissances
Les moins pardonnables offenses:
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L’âne vint à son tour, et dit: «J’ai souvenance
Qu’en un pré de moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et, je pense,
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net.»
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout le mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autrui! quel crime abominable!
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait: on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
Je propose de généraliser aux entreprises et aux états le crédit révolver à 20 %
Pour l’électeur il faudra le rendre obligatoire avec un taux de 30 %.
Ainsi, et pour un temps, la banque sera sauvée.
« la dette, un cadavre dont on ne peut se débarasser comme ça »
en allemand ,dette se dit Schuld qui signifie aussi faute .interessant de savoir à quoi correspond ce mot dans l’imaginaire collectif de chaque pays !
en chine le culte des ancêtres est toujours vivace ,le poids d’une dette transmise de génération en génération est beaucoup supportable que dans nos sociéés indiividualistes , laiques pet ostmodernes !
Il me semble que le terme « Die Schulden » dérive de « Sollen » qui exprime le « devoir ». C’est exactement comme « Dettes » en Français.
Nietzsche. Généalogie de la morale, première dissertation. 😉
Et « faute » en français a grosso modo deux sens : manquer à ce qu’on doit, et le fait de manquer. Ca me rappelle un vieux rêve, amusant comme tout, où il était question de « la femme-faute-de-français » et de « la femme-faute-de-calcul ». Incompréhensible si on prend « faute » au le plus usuel de l’erreur. Dans le sens de « manque », tout s’éclaire : l’une est en manque de français, elle veut son « conte ». L’autre est en manque de calcul, elle veut son « compte ». Tout ça pour signifier que faire une conquête n’est pas facile: il faut savoir raconter des histoires et avoir un solide compte en banque…
A la lumière de votre analyse, je poste ici la sombre analyse publiée Lundi de Paques par Wolfgang Múnchau: LA GRECE FERA FAILLITE, MAIS PAS CETTE ANNEE
« Je suis disposé à faire deux prévisions: la première est que la Grèce ne fera pas faillite cette année. La deuxième est que la Grèce fera faillite.Le gouvernement grec a démontré qu’il peut encore emprunter à un taux de 6 % mais si vous faites un peu de mathématiques sur la dynamique de la dette publique,comme je l’ai fait récemment, il est dur de parvenir à un autre scénario qu’une éventuelle faillite.
L’effort de rigueur nécessaire pour prévenir une explosion de la dette est très large.Les pays nordiques parvinrent à cette rigueur à une échelle similaire pendant les années 80 et 90 mais ils avaient deux atouts dont la Grèce ne dispose pas.Ils y parvinrent dans un autre environnment global mais, plus crucialement, ils purent dévaluer pour améliorer leur compétitivité. En tant que membre de l’Eurozone la Grèce peut améliorer sa compétitivité seulement via une désinflation relative à la moyenne européenne, ce qui signifie de facto via la déflation. Mais comme vient de le montrer Jacques Delpla, ceci invariablement produira une dynamique de dette et déflation dans le secteur privé grec, du type de celle décrite par l’économiste Irving Fisher dans les années 30.
Donc la Grèce ne devra pas seulement procéder à une très importante réduction du déficit des finances publiques, mais elle devra aussi accomplir cela sous la condition de la désinflation, et possiblement la déflation, ce qui l’amènerait à une croissance négative, une récession, pendant la période d’ajustement. Ce qui, à son tour, mettrait en péril, le programme de réduction de dettes
dans les deux secteurs, public et privé. Dans ces conditons, il n’y a aucune manière que la Grèce puisse stabiliser son ration de dette en proportion du P.I.B, quel que soit la dureté de l’exercice pour le gouvernement de Mr Papandréou.
Pour sortir de ce désordre, une de cinq choses suivantes devrait se produire. La première, et la plus optimiste solution, serait une chute important de la valeur de l’euro, par rapport au dollar, accompagné d’une reprise forte de l’eurozone. Cela pourrait etre suffisant pour soutenir la croissance grecque pendant son effort de rigueur.La deuxième est que la Grèce puisse accéder à un financement bon marché de ses emprunts de l’ UE ou du F.M.I. La troisième serait une restructuration de la dette de son secteur privé afin d’éviter la dynamique dette-déflation de Fischer.La quaitrième serait que la Grèce quitte l’eurozone.La cinquième est la faillite.
L’UE a de fait renoncé à la seconde option.La troisième nécessiterait un sauvetage additionnel par les banques européennes. Si l’option 4 serait la plus pratique pour les Allemands, les Grecs ne sont pas stupides et ne quitteront pas l’Eurozone. Ce qui les laisse avec l’option 5: faire faillite à l’intérieur de l’Eurozone. C’est la seule option qui soit consistente avec ce que nous savons. Mais ceci précipiterait l’Eurozone vers la crise finale.
L’Espagne et le Portugal font face à des problèmes d’un genre différent mais d’une taille similaire.
L’Espagne devra passser par une période de désinflation /déflation qui résultera en une spirale dette-déflation de son secteur privé, dans des proportions énormes. Sans dévaluation, ou la possibilité d’un recours à l’endettement public,la dépression espagnole pourrait durer des années, ou aussi longtemps que le pays reste dans l’Eurozone. Le Portugal, comme la Grèce, souffre d’un problème conjoint de déficit de ses finances publiques et d’endettement de son secteur privé.
Lorqu’un pays comme la Grèce doit payer 300 points de base au dessus du rendement d’une obligation sans risque, ceci signifie, mathématiquement, que les investisseurs envisagent une probabilité d’environ 17 pour cent qu’ils perdent 17 pour cent de leur investissement. Donc, en d’ autres termes, un spread de 300 points représente une évaluation selon laquelle l’insolvabilité est
encore considérée improbable. Si ces anticipations changent d’ improbable,à, disons modérément probable,les spreads d’obligations entre les pays de l’Europe du Sud et l’Allemagne exploseront.
Pour le moment, la Grèce s’en tire grace à la qualité de la gestion de sa dette, la raison pour laquelle je suis confiant que la Grèce n’aura pas besoin d’un sauvetage immédiat.Mais, à l’examen de la situation de l’UE, ceci pourrait etre un désavantage. Les pays européens complaisants n’interviendront que si une crise est à la fois imminente et visible. L’aspect le plus trompeur de la crise grecque est que sa position de trésorerie est meilleure que sa position de solvabilité.L’insolvabilité est un processus graduel, invisible.Les effets négatifs de la dynamique dette-déflation n’ont pas encore commencé, mais vont devenir inévitables à mesure que le secteur public et le secteur privé grecs traversent leurs processus simultanés de réduction de dettes. Dans un tel environnment, ma prévision d’une croissance à un taux de 2%,nominal, pourrait bien etre trop optimiste.. Et meme avec une prévision optimiste irréalsite, une faillite serait difficile à éviter.
Il y a seulement eu deux points de vue intellectuellement honnetes sur l’union économique et monétaire.La première, est qu’elle ne pourrait fonctionner, puisqu’elle produirait éventuellement une situation dans laquelle les interets nationaux d’un pays rentrent en conflit avec l’interet au sens large de l’union monétaire. La deuxième est qu’elle pourrait fonctionner, mais seulement aussi longtemps que les pays membres sont disposés à coordonner leurs politiques économiques à court terme, et parviennent à une union fiscale minimale dans le long terme.Le message de l’UE, et de l’Allemagne en particulier, est qu’il a été renoncé à cette possibilité. »
L’analyse de Jacques Delpla:
Jacques Delpla; il est urgent de lutter contre la déflation par la dette en Europe du Sud
Dernier expédient en date : Georgio Papandréou va entreprendre fin avril un « roadshow » aux Etats-Unis, afin de lever par lui-même de 5 à 10 milliards de dollars, en vue de financer les 10 milliards d’euros que doit trouver pour mai prochain le gouvernement grec.
C’est du propre ! Il va faire la manche…
Gordon Brown est allé faire la même démarche dans les Pays du Golfe il y a un peu plus d’un an.
Et c’est fait envoyer sur les roses.
Là, je ne comprends pas. Il veut redemander du swap à goldman sachs, ou quoi…??
Bonjour M. Leclerc,
J’ai bien peur que cela n’émeuve pas beaucoup les marchés. Ces derniers ne sont pas plus sensibles aux talk shows qu’aux road shows ou tous les shows imaginables.
Les fonds seront probablement collectés en coulisse mais ce show médiatique n’y sera pour rien. Il n’est pas destiné à cela. Il est destiné aux électeurs grecs. Ils faut faire passer le message que tout aura été fait pour sauver l’état grec…
PS: Et pourquoi pas un peep show. Cela ne serait pas plus efficace mais cela aurait le mérite de nous faire rire un bon coup. Papandréou en guêpière et talons aiguilles, dressé sur une table, s’adressant aux marchés en leur disant « Pour 10 Milliards d’euro j’enlève le bas ».
Crapaud rouge et Marlowe m’ont devancé…
Pourquoi ne pas se financer via les crédits révolving ?
Une offre alléchante à 3% sur 6 mois vient de m’être adressée par courrier. Au dela de 6 mois, elle passe à un peu plus de 20%.
Il suffirait que l’Etat Grec y souscrive, rembourse au bout de 6 mois avec un nouveau crédit à 3%, etc, etc…Plus intéressant que l’emprunt à 6% souscrit sur les marchés financiers.
Je vais envoyer la pub à Mr Papandréou, cela lui éviterai un déplacement aux USA aux frais du contribuable.
Plus sérieusement, il y a quelques temps le premier ministre grec avait annoncé que le pire de la crise était passé…
Mr Papandréou va faire un »rodéo-show » en vue de quémander quelques milliards supplémentaires selon l’info du jour.
Et aujourd’hui on apprend que le FMI retourne en Grèce pour une quinzaine de jours.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=a4a7162cfeda6757f2b1484dc535a188
Avec l’arrivée des beaux jours, cela doit bien chauffer à Athènes.
Et pendant ce temps là les bourses mondiales montent, montent…
Tout semble aller pour le mieux.
Nous sommes dans l’oeil du cyclone.
@ Crapaud Rouge, 9:15
Non, il ne va pas faire la Manche, il va traverser l’Atlantique…
(Pardon…)
Deux articles additionnels très intéressants sur la ‘vraie’ situation de la Grèce et de l’Eurozone:
Le sens de la crise grecque
Kenneth Rogoff: Le FMI fait l’Europe
Bonjour,
il y a 6 mois, on pouvait encore lire (sur agoravox, par exemple), le doute entre l’évolution vers de l’inflation ou de la déflation.
Je crois comprendre qu’on va vers une période de déflation.
J’ai compris que la raison commune n’est pas celle des détenteurs de capitaux, les logiques ne sont pas les mêmes, … mais entre dévaluation (du dollar) et hausse des taux d’intérêts quel est le moins mauvais choix de ces détenteurs de capitaux / banques … ?
Et face à ces choix politiques, l’insurrection populaire ne va-t-elle pas enfin venir et ajouter son petit caillou dans les chaussures de ces détenteurs de capitaux ? Le risque est-il encore estimé si faible ?
Bien sincèrement.
Que ce soit sous les tropiques, à la BCE,à la FED avec un baril de brut à 86 $, vous pouvez chercher,
l’inflation, il n’y en a pas, mon bon monsieur !! C’est une chose qu’on ne trouve qu’au Royaume-Uni et en Chine…
Plus sérieusement, cette analyse intéressante de Jacques Delpla:
Il est urgent de lutter contre la déflation par la dette en Europe du Sud
Ce qui est remarquable, M Leclerc, dans vos billets, c’est que vous détaillez par le menu la dernière évolution du monde tel qu’il est, et de sa manifestation dernière: la grande crise économique, ses multiples impasses et conséquences probables. Ainsi, avec clarté et à la façon d’un feuilleton de l’actualité, vous dévoilez un rien du paysage à venir, qui fera l’objet lui-même d’un compte rendu détaillé lors d’un prochain épisode… De la prédiction on passe ainsi à la chronique. Ceci est extraordinairement pédagogique et constitue un réel travail d’information.
O Spengler qui fut un commentateur inspiré du spectacle qu’offre le mouvement des civilisations évoque l’actuelle (qui n’est, selon ses réflexions, « probablement pas la dernière, mais certainement la plus puissante, la plus véhémente et, conséquence du conflit intérieur entre son intellectualité compréhensive et son manque d’harmonie spirituelle, de toutes, la plus tragique »-in « L’Homme et la technique »-). « Entre la Vistule et l’Amour », poursuit-il, dans ces vastes plaines orientales pourrait naître lors de ce nouveau millénaire, le siège d’une nouvelle Culture. Mais il est vrai, j’ai sauté là quelques épisodes !
J’aimerais tellement, cependant, que vous nous parliez de l’Amour M Leclerc…
[…] http://www.pauljorion.com/blog/?p=9928 […]
DSK, le ministre qui a introduit les stock-options en France. Une référence.
Bonjour François et vous tous.
L’ardente et urgente obligation de limiter la pollution et les émissions de gaz à effets de serre passe par une consommation différente. Ce qui va à l’encontre des désirs des industriels producteurs et de la grande distribution qui a les moyens d’agir contre une telle politique . Dans ce cas la déflation est une solution: le manque d’argent est immédiatement efficace pour vous empêcher d’acheter au lieu qu’une longue propagande pour vous faire comprendre qu’il vous faut sérieusement envisager qu’un jour il faudra bien changer vos habitudes n’engendre immédiatement qu’une surconsommation de papier et d’électricité!
« ah ben y a pu d’sous et on veut pas m’en prêter! » est une formule propitiatoire qui fait fuir les vendeurs plus vite que l’ail les vampires !
Par ailleurs sur les secteurs exportateurs de l’avenir, il est étonnant que ne soit pas mentionné l’énergie surtout quand on sait le break possible engendré par les travaux de Daniel Nocera au MIT qualifiés de révolution majeure par beaucoup de scientifiques de par le monde. Gageons que de nombreux brevets ont déjà été déposés!
Pour les Grecs, les nouvelles du jour relatent la fuite des capitaux des industries et des riches: il n’y aura bientôt plus que les pauvres pour payer la dette.
Alors pourquoi ne pas prendre les devants chez nous en affectant directement
la dette des banques et la dette publique aux « ermistes »*?
les gouvernements et banques ayant fondé des structures spécifiques pour détenir les actifs pourris et endettés à jamais pourquoi ne pas faire de même avec les individus: celà aurait le mérite de transférer la dette de chaque citoyen ( je crois que chaque nourisson est endetté à hauteur de plus de 20 000 euros chez nous, si celà a un sens!) à des individus spécifiques qui retrouveraient ainsi leur utilité sociale moyennant quelques centaines d’euros par mois! Chaque ermiste deviendrait porteur responsable de quelques centaines de millions, voire de milliards, d’euros de dette irremboursable au grand soulagement psychologique de tout le monde!
Cordialement
* un eRMIste est un ermite social, quelqu’un qui s’est retiré du monde marchand de gré ou de force! Plutôt de force dans l’immense majorité des cas!
Une autre piste – Interdire aux banques de financer les hedge-funds :
http://finance.blog.lemonde.fr/2010/04/06/faut-il-interdire-aux-banques-de-financer-les-hedge-funds/
Monsieur Ugeux est tout, sauf une référence. Un business-man, quoi.
Et vous remarquerez que dans son raisonnement, il arrive à reconnaître que les hedge funds sont opaques et il affirme en détenir des chiffres…
Faudra m’expliquer, là…
Le gouvernement grec cherche actuellement à desserrer l’étau dans lequel il a été placé, et à gagner du temps afin d’y parvenir.
Face à l’échéance de refinancement de mai prochain (23 milliards d’euros, moins ce qu’il peut mobiliser dans ses réserves), il va en urgence aux Etats-Unis essayer de lever de 5 à 10 milliards de dollars.
Parallèlement, il négocie aussi bien avec le FMI qu’avec les Européens les conditions dans lesquelles il pourrait faire appel à eux, car c’est inévitable. Par conditions, il faut à la fois entendre le taux des prêts et les nouvelles contreparties budgétaires qui seront exigées.
Une nouvelle mission du FMI est attendue à Athènes, et la question qui se pose est de savoir si le FMI est ou non susceptible de faire preuve avec la Grèce d’autant de souplesse que cela a été le cas avec les pays de l’Europe de l’Est, avec l’assentiment des Allemands qui y trouvent leur compte.
Du côté Européen, les désaccords semblent persister et se cristalliser sur le taux minimum des prêts bilatéraux prévus au plan de sauvetage. La position Allemande d’imposer un seuil plancher d’au moins 6%, si elle se confirme, revient à envoyer la Grèce dans les bras du seul FMI, ce qui lui permettrait de ne pas avoir à effectuer un choix impossible à propos de sa participation au plan en cas d’activation.
La presse d’aujourd’hui (sur le net) annonce que Papandréou va lancer un « road show » aux USA afin d’y lever des fonds, ce qui permettrait à la Grèce de contourner les conditions du FMI, annoncées comme drastiques sans autre détail. Quid des conditions « de marché » qu’imposeraient des investisseurs américains??? Et quid des conditions du FMI? Tout cela est très troublant. Papandréou s’efforce-t-il de démontrer qu’il est « bon Européen » en évitant toute dépendance sur le bon vouloir du FMI?
NOTA: Il n’y a eu aucune distribution nationale de la presse papier dans mon coin (Midi-Pyrénées) ce 6 avril, ce qui nous prive de l’article de Paul dans le Monde. Serait-il possible de reproduire cet article sur le blog? Merci.
« Aux dernières nouvelles, selon le Financial Times, le gouvernement allemand refuserait que des éventuels prêts à la Grèce, en application du plan européen, soient consentis en dessous de 6% d’intérêt, ce qui est contradictoire avec l’objet même du plan : permettre un accès à des refinancements à un coût moindre que celui du marché. » : ils sont masos les Allemands ? Je ne vois pas d’autre explication.
Merci de cette explication, Monsieur Leclerc.
Une chose. Sachant que la crise monétaire est logique et inévitable.
Est-ce que cette crise ne va pas aider encore plus à l’asséchement efficace de l’économie réelle….???
Car, en principe, toute variation est bonne pour la spéculation.
Tristes perspectives, en effet. Si on veut éviter un effondrement généralisé dû à une concurrence outrancière sur les marchés des capitaux, pourquoi ne nationaliserait-on pas tout cet ensemble ou, à tout le moins, ne l’encadrerait-on pas afin déviter qu’ils se marchent mutuellement sur les pieds ? Pourquoi s’obstiner sur un mode qui ne fonctionne plus, diantre ?
Alors, Onubre…
Quand me ferez-vous le plaisir de créer un fichier texte enrichi au format Open Office des articles de votre blog…??
Car là où vous n’auriez qu’une manip à faire, la copie de chacun de vos articles me prendrait un temps non négligeable.
A moins qu’il soit possible d’aspirer votre blog. Merci dans ce cas de me le confirmer.
Le titre est excellent… à plus d’un titre ! D’abord parce qu’il donne une dimension très parlante à une chose qui n’est faite que de chiffres, ensuite parce qu’une dette n’a pu être produite que par de l’argent « bien vivant » qui a servi à financer des tas d’activités, ou à faire des achats qui ont permis à certains d’avoir du travail, à d’autres de faire des profits. Cet argent n’a donc pas été perdu pour tout le monde, mais il s’est dilué et a été depuis longtemps « recyclé ». A première vue, il n’y a là rien de nouveau, les pertes des uns font les profits des autres, mais cette antienne me laisse sur ma faim. Quelque chose me dit qu’il faut prolonger l’analyse amorcée dans L’Argent, mode d’emploi : une dette n’étant pas plus de l’argent qu’un compte de dépôt, on peut se demander dans quelle mesure le fait de devoir la rembourser avec de l’argent n’est pas arbitraire. En tout cas, il serait judicieux de s’interroger sur les conditions qui justifient cette pratique.
Dans le cadre d’une relation de gré à gré, ces conditions sont connues, (le prêteur veut récupérer son argent), mais, dans le cadre d’un système où le collectif domine, où l’endettement est devenu la condition sine qua non du bon fonctionnement de l’ensemble, où les prêteurs sont condamnés à prêter pour valoriser leurs capitaux, on peut douter que les conditions qui prévalent de gré à gré soient encore valables.
question sans doute stupide:
c’est qui le FMI?
sinon des États qui contribuent selon des critères de PIB et qui n’ont pas accès aux leviers décisionnels de façon discriminatoire selon un palmarès délivré par l’issue de la guerre européenne de 39-45
c’est un faux recours de second ordre , il me semble
Ils sont nommés pour rouler pour qui les PÉDÉ G de ces « institutions internationales » très nationales en réalité?
« c’est qui le FMI? » Sachant que la France c’est Sarkozy, le FMI ça devrait être DSK… Toute blague mise à part, le FMI ce sont les riches qui aident les pauvres en leur mettant le couteau sous la gorge.
Il se passe des choses.
Je ne sais pas quoi, mais certains services semblent tourner au ralenti.
Je ne sais pas comment expliquer cela.
Par exemple les dates de valeur qui s’allongent, les 400 000 chômeurs dont les allocations ont été versées avec 1 semaine de retard.
Il semble que seuls les banquiers s’escriment pour faire rendre gorge à leurs clients et au maximum.
Par contre l’argent semble moins bien circuler entre les banques : un chèque d’une autre banque que la votre met plus de temps à arriver sur votre compte.
Dans le même temps on dirait que certains créanciers « non bancaires » ne se pressent pas d’entamer des procédures (coûteuses !) pour récupérer leur dû.
Comme une grande lassitude devant le fait accompli que les gens de toute façon ne pourront pas payer.
Alors perdu pour perdu autant ne pas engager de frais supplémentaires.
En effet, si tout le monde se met à réclamer le paiement de ce qu’on lui doit il risque de s’ensuivre des mises en faillite de plus en plus nombreuses et par un effet de domino d’accélérer le processus d’effondrement général.
Faillites d’entreprises et de particuliers.
Aujourd’hui j’essaie de contacter le service client de la banque postale qui me répond qu’en raison d’un grand nombre d’appels le service est indisponible.
La dette est le symptôme d’une impossible répartition des richesses….
Mais qui a vu une dette aux Etats Unis…comme disait Greenspan nous avons la planche à billets…
Non la régulation ne suffira pas à remetttre le système sur pied…c’est un système qui n’a pas de fondation solide, il faut donc tout revoir…tiens si on met 10000 euros à 5 % sur 200 ans on se retrouve avec 175 millions d’euros, bon à l’inflation prêt !
Mais bon le financier aura fait de beau dégât avant que l’on se réveille, l’industrie et un certain savoir faire s’en va…et surtout on sent bien que le dieu argent glisse entre les doigts…mais que va t-on mettre à la place…car la cohérence d’une société c’est avoir un but commun avec des idéaux partagés…ce n’est pas d’un côté palper des billets et de l’autre vivre avec de l’asssistanat que les premiers ne veulent plus ! comme s’ils voulaient être assisté….