Billet invité.
LES COUPABLES SE REBIFFENT !
Mai 1968 a duré un mois. Cette singulière évidence doit sans doute être rappelée, car il semblerait que la marque laissée par cet événement soit telle qu’on lui attribue beaucoup, et de manière un peu disproportionnée, pour ne pas dire tout de go injustifiée.
Certes, il ne s’agit pas de faire de ce mois-là une intouchable icône et de se réunir tous les ans, dans la cour de la Sorbonne ou ailleurs, pour la vénérer drapeaux sortis des étuis. Avec le recul, les innombrables débats qui ont porté sur sa signification et le sens qu’il fallait lui accorder pouvaient peut-être enfin trouver leur conclusion, aurait-on pu penser. Mais non, Mai 68, à peine entré dans les livres d’histoire à la grande horreur de ceux qui y ont participé, est immédiatement « revisité ». Avec l’étonnante intention d’en faire l’origine de nos maux actuels, et de mettre au pilori une génération entière pour faire bonne mesure. Une situation que chacun s’accordera à trouver inconfortable.
Que d’incompréhension et de méconnaissance ! Que de rancoeur rentrée, dans certains cas extrêmes, qui pour avoir été si longtemps contenue peut enfin se libérer ! Qu’il est dommage que d’autres grands épisodes de notre histoire n’aient pas été si rapidement l’objet d’une telle réévaluation : l’antisémitisme profond de la société française, ou bien le pétainisme de la « vieille France », le mythe de la résistance au nazisme de tous, ou enfin le black-out sur la meurtrière et traumatisante guerre d’Algérie. Tellement de cadavres dans nos placards et un seul en est exhumé, alors que c’est le plus présentable !
« Révolte ou révolution ? ». Cette question qui peut sembler scolastique a fait dans les années qui suivirent couler beaucoup d’encre et de salive. Il paraît aujourd’hui que ni l’une ni l’autre de ces deux analyses n’est acceptable. « Une révolution, pourquoi faire ? Une révolte, que fait la police ? » Le fil est alors trouvé qui va permettre de pendre haut et court le prévenu : l’individualisme dont il a été porteur, qui détruit la société, l’éthique et la morale à la fois. « Tout fout le camp, mon bon Monsieur ! »
« L’ignorance n’est pas un argument » a dit Spinoza. Si ce mois-là a été l’objet d’une telle explosion spontanée (et d’un tel élan dans la société en faveur des étudiants qui l’ont initiée, tout du moins dans un premier temps), c’est tout simplement qu’un carcan devait exploser, celui d’une morale bien pensante en retard d’une évolution des moeurs, d’une société sortie meurtrie d’une sale guerre coloniale sans avoir fait son examen de conscience, d’un système politique paternaliste étouffant que l’on a pu qualifier de « bonapartiste » (lui, n’a pas résisté), d’un besoin, irrésistible pour avoir été comprimé, de tout simplement mieux profiter de la vie. Cela n’a pas été l’apanage de la seule jeunesse d’alors, mais c’est elle qui l’a, avec le plus de plaisir, de détermination et d’humour exprimé. Elle était simplement moins meurtrie, ou avait encore des illusions, c’est selon.
La manière dont tout cela a ensuite été canalisé et s’est ou pas réalisé n’était pas, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, gravée dans ce qui s’est passé, ni même dans ce qui a suivi et en a découlé de si important, le mouvement féministe notamment. D’autres forces en sont à l’origine, d’autres leviers ont été actionnés, qui l’ont emporté.
Faut-il donc, dans la confusion, à ce point charger un fantôme dont il ne reste que des souvenirs, et bientôt seulement des traces, afin d’éluder une réflexion sur des mécanismes bien réels, plus apparents désormais qu’ils sont grippés, qu’il faut désormais achever de briser s’ils n’y parviennent pas à eux seuls ?
Cette époque, puisqu’il faut y revenir pour en rappeler le contexte simplement, et non pas la magnifier, a été celle où les « baby-boomers » avaient 20 ans. Ils étaient nombreux, ils ont donc fait foule. Ils avaient lu Nizan, mais avaient l’intention de lui donner tort. Afin d’y parvenir, ils ont cherché à s’émanciper d’une société rétrograde qui les réprimandait d’avoir les cheveux longs, pour ne prendre que le plus bête et pourtant vrai des exemples ! La politisation n’est venue que pendant le mouvement, progressivement, et n’a concerné qu’une minorité agissante.
Tous ceux qui se sont retrouvés dans la rue, jour après jour, ou bien qui étaient suspendus aux radios que l’on appelait à l’époque périphériques – car ils étaient trop loin et elles paradoxalement au coeur de l’événement – ont exprimé une nécessité, apparue impérieuse et ne supportant pas la contestation (un comble !) : accéder à une liberté individuelle qui leur était interdite. D’où le si discuté maintenant et mal interprété « il est interdit d’interdire! ».
Mais ils l’ont fait collectivement et ont découvert à cette occasion l’étrange et enivrante sensation d’être partie prenante d’une multitude et de se reconnaître en elle. Avant d’essayer de la faire durer dans les années qui s’en suivirent, afin de ne pas la perdre. Mais peu à peu elle s’estompa…
Ils voulaient « pendre le dernier capitaliste avec les tripes du dernier bureaucrate », un programme qui n’était pas sans rappeler les têtes brandies sur les piques d’une Révolution passée, mais qui était en fait empreint de pacifisme, la violence était dans les mots et faite de dérision ; les précédentes générations avaient été marquées par les carnages des guerres, eux s’y opposaient en toutes occasions, même si elles étaient éloignées. Il n’empêche aussi que malgré le maoisme de certains, c’est une composante profondément libertaire, à la fois irréductiblement opposée au capitalisme et la bureaucratie socialiste qui tint le haut du pavé, et donna un signal sur lequel il ne fût pas possible de revenir. Sur la place de la Sorbonne, cet après-midi là, Louis Aragon, en visite comme tant d’autres, ne trouva rien à répondre à Dany Cohn-Bendit qui l’apostropha.
Il faut tordre le cou à un pesant argument. Il s’appuie sur la dénonciation des militants de cette époque qui se sont ensuite retrouvés en vue dans des métiers de la communication (pour la plupart), à qui l’on voudrait faire porter la responsabilité de la société telle qu’elle est devenue, comme s’ils en avaient été aux commandes. Leurs destins – pour certains fait de reniement mais pour d’autres de maintien dans leurs convictions et pour d’autres enfin accommodements – n’ont fait que refléter ce que notre société est devenue, une évolution à laquelle ils ont au pire contribué mais qu’ils n’ont pas initié. C’est tout ce qui pourrait leur être reproché ! L’expression est bien connue, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.
Quel que soit le plan sur lequel on se situe, celui de l’histoire générale des idées dans laquelle Paul Jorion vient de se situer, ou celui bien plus prosaïque de la société française, Mai 68 est coupable, c’est donc dit ! Coupable d’avoir exprimé des aspirations qui n’ont ensuite trouvé qu’une très partielle et relative satisfaction ! Coupable d’avoir raté son coup et non pas de l’avoir réussi !
Ceux qui y ont participé, ces anciens combattants à juste titre moqués, ont eu le bonheur de vivre un instant le sentiment exaltant qu’ils pouvaient contribuer à changer le monde, dans une période marquée par tant d’effervescences culturelles, de luttes sociales et de libérations nationales dans le monde entier (cf. les mêmes manuels d’histoire). Ceux qui ont en plus la chance de les avoir parcouru de par le monde savent de quoi ils parlent. Il leur est resté non pas le sentiment – ressenti comme insupportable s’il devait continuer à leur être reproché – d’avoir enfermé, par leur comportement et leurs idées, la société dans la terrible logique dans laquelle elle se trouve aujourd’hui prisonnière. Mais au contraire d’avoir été les témoins ou les acteurs, peu importe aujourd’hui, d’un élan qui a été brisé et que d’autres pourraient à leur façon relancer. Après délibération, le verdict est finalement non coupable !
Sur la base d’un fait nouveau, la crise actuelle, l’instruction peut reprendre, à la recherche de ce qui n’a pas été trouvé il y a quarante deux ans, car il n’y a pas de prescription dans ce domaine. Celle-ci, que nous vivons sans encore trop y croire tellement elle est invraisemblable, est sans commune mesure avec celle qui a tout déclenché à l’époque, allons-nous la subir chacun dans notre coin ? On voudrait croire que rien n’est moins probable.
125 réponses à “Opinion: les coupables se rebiffent !, par François Leclerc”
Extrait de « non aux jeunes » de Pierre Desproges. Le texte intégral, que je n’ai pas besoin de recommander, est accessible sans difficulté sur le net.
« Autant que la vôtre, je renie la mienne [ma jeunesse], depuis que je l’ai vue s’échouer dans la bouffonerie soixante-huitarde où de crapoteux universitaires grisonnants, au péril de leur prostate, grimpaient sur des estrades à théâtreux pour singer les pitreries maoïstes de leurs élèves, dont les plus impétueux sont maintenant chefs de choucroute à Carrefour.
Mais vous, jeunes frais du jour, qui ne rêvez plus que de fric, de carrière et de retraîte anticipée, reconnaissez au moins à ces pisseux d’hier le mérite d’avoir eu la générosité de croire à des lendemains cheguevaresques sur d’irrésistibles chevaux sauvages. »
Excellent.
Oui, on peut leur reconnaître cela avec un mix d’idéalisme et d’égotisme.
Bonjour,
Comment les espoirs se brisent?
Où est le pouvoir?
http://ouvalacgt.over-blog.com/article-18059641.html
frédéric
Il est curieux que vous dissociez le « microphénomène » de Mai 68 de la planète 68, la chaine d’évènements de 68: Printemps de Prague, ‘provos néerlandais’, Jeux Olympiques et Black Power, massacre d’étudiants de Tlatelolco, etc.
Je souscris. pour ma part, à la conclusion d’Alain Ehrengerger à cet entretien avec Roland Gori sur LE MALAISE FRANCAIS: « Le drame français est d’être une société a-libérale dans un monde devenu libéral. Mais nous ne sommes pas condamnés au culte réactionnaire du passé. » comme je citerais Marcel Gauchet dans une interview récente, qui énonce le paradoxe suivant: « Le problème de la France est de regarder le monde non tel qu’il est est, mais tel qu’il devrait etre etre selon elle », à l’origine de nombreux cas de myopie, qu’une partie des « leaders » de mai 68 ‘symbolisera quelques années plus tard dans son refus de voir les fosses de la Révolution Culturelle ou celles des Khmers rouges, jusqu’à la défense par Michel Foucault de la Révolution iranienne, exhumée récemment par Slavoj Zizek ( « In Defense of Lost Causes », 2008 )
http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/les-debats/090945/le-nouveau-malaise-francais.html
…sur fond de l’opposition à la guerre au Viet-Nam sur les campus américains…et un peu partout.
François Leclerc, autant je suis d’accord pour convenir avec vous – ainsi qu’avec Paul – qu’il ne soit pas pertinent de considérer Mai 68 comme la source de tous les mots modernes (si je voulais faire dans la provocation, je dirais que c’est un détail de l’Histoire…), autant je suis plus dubitatif sur le parallèle que vous tentez d’établir avec la période actuelle. Pour être plus précis, je ne pense pas que la génération actuelle puisse reprendre « la lutte » là où les soixantuitards l’avaient laissé, et ce pour la raison suivante:
La génération 68 sortait à peine d’une grande période d’opulence, et notamment, le chômage de masse était une nouveauté encore méconnue. Ajoutons à cela la sortie de la période colonialiste française – une période guerrière dans un contexte de conscription.
La génération actuelle n’a pour sa part jamais connu autre chose que le chômage de masse à l’exception de quelques rares, faibles et courtes embellies, tandis que les quelques guerres auxquelles la France se hasarde encore à participer soient habillement présentées comme des « opérations de paix », menées au moyen d’une armée professionnalisée – les individus qui y participent en ont fait le choix.
En définitive ce n’est pas tant la violence du « choc » dans l’absolu qui importe – il serait au demeurant complexe d’établir une comparaison correcte entre la crise initiée en 2007 et le contexte de la fin des années ’60 – mais plutôt ce que ce choc implique comme changements par rapport à la période immédiatement précédente.
En l’occurrence il me semble que la crise à laquelle nous assistons demeure relativement indolore pour la jeunesse actuelle, parce que celle-ci n’a jamais vraiment connu autre chose. Cela fait maintenant plus de 30 ans que nos têtes sont farcies de « contextes économiques difficiles ». C’en est un de plus. Pas forcément « celui de trop ».
Je n’ai pas eu l’intention d’établir un quelconque parallèle, le contexte a en effet à bien des égards changé !
Je me suis contenté de dire que sur la base d’un fait nouveau, la crise actuelle, l’instruction peut reprendre, ayant peut être sacrifié à l’attrait de la formule.
« Celle-ci, que nous vivons sans encore trop y croire tellement elle est invraisemblable, est sans commune mesure avec celle qui a tout déclenché à l’époque, allons-nous la subir chacun dans notre coin ? »
J’admets n’avoir pas tenu suffisamment compte dans ma lecture de la phrase ci-dessus, qui suit celle que vous citez – à juste titre – Elle pondère effectivement votre propos. Ceci dit, vous êtes manifestement à la recherche d’un signe d’espoir. Mon pessimisme viscéral m’incline à n’en voir aucun.
Je suis surpris du nombre de mes contemporains sur ce blog qui donnent l’impression de vouer une haine inextinguible aux « évènements » de mai 1968….
Ne sont pas forcèment conservateurs ceux que l’on croit !
Si on ne s’attache qu’à la vingtaine d’exités de socio nanterriens c’est sûr que le « mouvement » est une bonne tranche de rigolade qui n’a accouchée que de Giscard et son accordéon. Il me semble que tout celà a été cependant un « déclancheur » pour des mouvements sociaux d’une ampleur et d’une radicalité qui n’avait pas été vue depuis 15 ans.
Les chars de Massu étaient dans le bois de Vincennes, tous les centraux téléphoniques et relais télé gardés par l’armée avec ordre de tirer. Si toute cette aventure n’avait été qu’un aimable monôme un peu agité rue gay-lussac, je ne pense pas que le pouvoir aurait autant paniqué.
Il ne faut pas mélanger les évenements du quartier latin, et une situation pré-insurrectionnelle qui pouvait dégenerer des lors qu’ont commencées les premiéres grèves chez Renault et le soutien politique du PCF qui a trainé, le pouvoir mesurait bien ce risque social des lors que l’appareil du PCF se méttait en branle, la neutralisation de ce risque donnera lieu aux négociations sociales des accords de Grenelle.
Il n’en demeure pas moins qu’il y a eu, et vous avez raison d’en parler, un flottement du pouvoir pendant les jours ou De Gaulle avait disparu voir Massu à Baden Baden, manifestement le régime ne comprenait pas ce qui se passait ou pouver se passer. La possibilité d’un effet Domino de la rue Gay Lussac vers les fondements du régime pouvait exister, d’autant que des groupuscules armés d’extrème droite survivaient encore depuis l’indépendence Algérienne et avaient juré d’avoir la peau du vendeur de l’Algérie: De Gaulle.
La 5 éme république n’a tenue que grace à l’appareil des communistes qui ont controlé l’appareil de production en état, fidéles à Moscou approuvaient les accords d’Evian et d’autre part à la manifestation inattendue de soutien à De Gaulle, cortége symbolique qui descendit les champs élysés redonnant à ce dernier une sorte de légitimité de la rue.
J’ai encore en mémoire, étant moi mème étudiant aux Beaux arts, de l’action roublarde qu’entreprit Edgar Faure auprés des étudiants pour désamorcer leurs revendications aprés l’été; lesquels se sont laissés rouler par Edgar qui n’avait qu’un seul objectif: les diviser, casser leur unité contestataire.
Vous recoupez sans le vouloir mes remarques d’il y a 24 h.
L’époque était charnière en tant que les médias (audio + téléphone + TV) venaient de passer à une sorte de massification (en terme d’influence) tout en restant un peu artisanaux encore (donc à la portée technique d’une poignée d’illuminés s’ils s’en étaient emparé, d’où une protection, logique, par l’armée).
Idem pour la fin de conscription.
La fin de la « Guerre d’Indochine » n’avait pas pu accoucher d’un pareil effet une décennie auparavant.
Epoque charnière entre emprise politique « classique » (comme le dit B Laget ci-dessous avec Edgar Faure encore roublard…) et irruption des ruptures média/consommation. C’est aussi un des thèmes dans le billet du 4 avril qui suit…en filigrane.
et en chanson ?
par exemple
HF Thiéfaine « 22 mai »
http://www.youtube.com/user/leukeuss#p/u/13/3EtrU2o2jk4
NB pour mieux situer de Thiéfaine : La fin du saint empire Romain
http://www.youtube.com/user/leukeuss#p/u/12/ZfMNKNQgmns
mais aussi Ferrat, Nougaro, Dutronc, Polnaref …..
Bonjour,
Mai 68 / Avril 2010 : où est le pouvoir? =>
http://ouvalacgt.over-blog.com/article-18059641.html
frédéric
L’argent fait sa loi
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Quelles belles Pâques… pour la finance ! Selon le « New York Times », les dirigeants des 25 plus grands fonds spéculatifs vont se partager 25 milliards de dollars sur leurs bénéfices de 2009. Grâce à la belle « générosité » (obligée) des contribuables européens et américains qui ont réamorcé la pompe après la crise de 2008. Finalement, pour que remarche le grand casino…
Ce n’était, certes, pas le but des Etats. Mais ce constat prouve, s’il le fallait encore, que la politique ne contrôle pas la finance, et en rien. L’argent domine, dicte ses lois, creuse partout les inégalités et s’érige en tabou transcendant les règles les plus élémentaires de la démocratie. Des règles qui reposaient aussi sur la solidarité, donc sur la justice fiscale avec un impôt proportionnel aux revenus, quelle que soit leur nature. Il faut l’écrire au passé. Le « boucler fiscal » français le montre. Il va, dans son fonctionnement, jusqu’à prendre en compte des cotisations sociales comme la CSG pour encore mieux protéger les nantis, et paraît-il, favoriser ainsi l’investissement dans l’« économie réelle »… plutôt dans le « virtuel » de la spéculation.
Cet exemple, d’ailleurs pas propre à la France, n’est pourtant que bagatelle en comparaison des deux mille milliards brassés par les « hedge funds », sans véritable emprise des gouvernements jusqu’à présent dans l’incapacité de prélever sur cette manne qui circule à vitesse électronique. Et s’attaque aux Etats, voire à l’euro, en s’en prenant aux plus faibles comme la Grèce…
A cause de la mondialisation, du libéralisme débridé servi par des gouvernements conservateurs ? La gauche, ou le centre-gauche au pouvoir ici ou là ne font pas mieux. Le travailliste Gordon Brown défend bec et ongles la place financière de Londres, le très socialiste Papandréou fait peser tout le poids de la rigueur sur la population grecque. Une rigueur amorcée en Europe par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder sous le nom de « réforme »…
Nos sociétés, autrefois industrialisées, ne le sont plus. Elles ont délaissé maintes productions pour la rente faite d’argent qui « fabrique » de l’argent à la place de biens réels… aujourd’hui importés. Et ce système s’emballe, exige toujours plus de fonds pour rentrer des fonds. Comment freiner cette machine infernale ? Une régularisation s’impose : elle dépend en premier lieu du bon vouloir des Etats-Unis. Une taxe sur les banques, intermédiaires et acteurs du système, fait son chemin : comme d’habitude, en ordre dispersé chez les Européens. Reste une forme d’« impôt » touchant vraiment tout le monde et que pourrait bien dicter le sacro-saint marché : l’inflation. Avec, il est vrai, également pour victimes les moins favorisés…
Jean-Claude Kiefer
Certes l’argent dicte ses lois: sinon comment expliquer le Vatican, l’Arabie Saoudite, et les actionnaires couronnées de la Shell ?
Merci à François Leclerc pour son excellent billet. J’en apprécie d’autant plus la valeur qu’un post rédigé en dessous du « Temps qu’il fait » de Paul a été tout bonnement supprimé, je me demande pourquoi, à moins que…
Je n’ai pas vécu mai 68 car j’étais à l’étranger. Quand je suis rentré pour les vacances début juin, il ne restait déjà quasiment rien de l’esprit explosif et festif, de la griserie qui avaient marqué le pic du mouvement, juste quelques tables de ‘littérature’ bavarde dans des recoins de la Sorbonne et au dehors. C’était le calme de la défaite. Il demeurait cependant dans l’esprit d’amis que j’avais temporairement quittés une propension à la logomachie et une certaine goguenardise d’avoir fait trembler la République. Point barre. J’ai mieux compris ce qu’avait signifié le mois de mai lorsqu’un dirigeant CGT de Renault Cléon m’a déclaré dans un train de banlieue: « Les étudiants? Chapeau! », tout admiratif qu’il était d’avoir vu se défoncer (et se faire défoncer: combien ont dû se faire transporter à Beaujon?) de multiples blancs becs ‘inorganisés’ face aux CRS, et que j’ai vu un préfet de la République refuser aux mêmes CRS l’assaut à la fac de lettres de Rouen encore faiblement occupée, alors que ces derniers rêvaient d’en découdre sur le tard à peu de frais. Un copain journaliste à Europe 1 m’a par ailleurs narré comment des gardes mobiles désespérés avaient tiré des grenades lacrymogènes jusque DANS les appartements de la rue Gay Lussac pour décourager (et punir!) leurs occupants de verser des seaux d’eau sur le canyon saturé de gaz en contrebas.
Autrement, je n’ai rien appris. Personne n’était en mesure de m’expliquer quoi que ce soit. Ca avait ‘bardé’, c’est tout. Il y a bien eu quelques ‘débats’ d’amphis ouverts à tous les vents, mais dont la pauvreté est restée gravée dans ma mémoire. J’ai bien ressenti à cette occasion combien avaient suivi le mouvement sans en être acteurs et n’y comprenaient guère plus que moi, sauf le plaisir qu’ils ou elles avaient pris à jouir (au propre comme au figuré) de la déconvenue provisoire des bourgeois. La liberté sexuelle, ils connaissaient déjà, mais cette fois ci, ils pouvaient, s’y j’ose dire, s’en glorifier.
Dans ma famille, par contre, quelle métamorphose! Des cathos pratiquants d’hier avaient été convaincus par leurs enfants de laisser leur foi s’envoler; leur monde, au moins, avait changé radicalement. Ce n’était pas encore la « permissiveness » si souvent dénoncée par la suite, mais on en voyait pointer les signes avant-coureurs. A la réflexion, je ne suis pas convaincu que ce bilan-là ait été particulièrement positif.
Je n’ai rien, à proprement parler, à reprocher aux acteurs de mai 68. Je ne conteste ni leur objectif (liberté d’information, d’aller et venir, de pratiquer leur sexualité comme ils l’entendaient, entre autres choses) ni leur ‘méthode spontanée’ d’affronter leurs oppresseurs. Je me limite à contester la signification mondiale de leur mouvement. Car s’il en reste peu de choses en France, que dire de l’étranger?! Le printemps de Prague, la montée du pouvoir noir aux USA, l’assassinat d’étudiants au Mexique pré-olympique, celui de Martin Luther King à l’automne — sans compter les manifs d’étudiants américains clamant, avec la même innocence politique que leurs contemporains français, tabassés par des flics aussi bourrés de haine que leurs homologues français, « the whole world is watching! », comme si le spectacle changeait quoi que ce soit, fût-il disséminé par la télé aux quatre coins du monde –, il y avait d’autres grains à moudre! Et ces mêmes jeunes Américains finiraient bien, à quelques exceptions près, par être conscrits pour aller se battre au Vietnam. Mais le joli mois de mai était un phénomène exclusivement français, marqué par une vague sympathie (rien là de très nouveau sous le soleil: l’indignation montait vite dans les pourtours de St Germain des Prés depuis pas mal d’années, et, contrairement aux années de la guerre d’Algérie, on ne risquait pas grand chose) mais pas par un quelconque engagement au service d’une cause véritablement substantielle.
C’est à peu près tout ce que j’ai à dire sur le sujet. Une mise en garde, toutefois: il n’y a pas eu de déperdition des valeurs morales à Paris du fait de mai 68, simplement la conviction amère qu’on ne peut pas grand chose contre le pouvoir organisé. Mai 68 n’a pas ouvert la porte à l’hyperlibéralisme, le mouvement ne voulait que plus de liberté POLITIQUE. Hayek précède d’assez loin ce mouvement, et je ne sache pas que le ‘maître’ de Vienne ait eu beaucoup de thuriféraires en France, ni même aux USA de l’époque. Non, la gabegie bancaire capitaliste ne doit rien à mai 68: ce n’est pas un crime de reconnaître que seul l’effondrement de l’Union Soviétique (et de ses allié(e)s) lui a ouvert grand les portes. Tout dépendait, et dépend encore, du rapport de forces. Et de ce côté-là, la France, aussi rétive qu’elle soit par certains aspects, pèse peu de chose. Décidément, comme disait l’autre, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Et la capacité actuelle d’auto-organisation, encore moins. J’espère être mauvais prophète, mais j’y insiste: pour faire plier l’adversaire, il va bien falloir commencer par lui faire peur, et ne pas partir en vacances au mauvais moment, comme en mai 68.
@ SIMPLESANSTETE
Je n’ai pas un souvenir de ce film aussi ému que le vôtre. Je préfère d’autres films de Malle, comme Au revoir les enfants ou Lacombe Lucien. Malle était littéralement torturé par la mémoire de Vichy et de l’idéologie que véhiculait son gouvernement. Son regard sur la France était particulièrement aiguisé car il vivait une bonne partie du temps aux Etats-Unis. La distance permet de relativiser les choses, et surtout de peser ce qu’il y a de vraiment ‘universel’ dans l’expérience qu’on examine de loin (et, plus tard, de près). A ce titre, Malle a eu raison de voir en mai 68 une révolution intime et avant tout familiale.
« le temps qu’il fait » n’a pas disparu, les vidéos sont rangées ailleurs, dans la marge à droite sous « vidéos »
en 68, j’étais en CE2, donc en primaire, comme tous les enfants j’avais des copines et des copains avec qui j’étais en classe depuis au moins le CP, après la grève lorsque l’école a repris j’avais deux copines et un copain en moins,
à l’époque, très sérieusement je n’ai pas du tout compris quelle lubie avait bien pu prendre leurs parents comme ça de les changer d’école, cela en mai, je les ai imaginé sans doute austères et si et là, mais avant tout cruels, (aujourd’hui encore, j’en pense toujours autant , sinon plus … )
sur le reste, ce que j’ai appris de mai 68, je l’ai appris en esthétique, la philosophie de l’Art, et franchement c’était bien, (je comprends donc très bien que tout est été mis en ordre pour engluer ce mouvement, le réviser, le récupérer, le détourner…. cela jusque d’aujourd’hui encore vouloir l’affubler de tous les maux …. )
Je suis enfant de mai 68, pour être né quelques mois plus tard.
Humblement, je crois que les tares de son héritage sont l’hédonisme, le consumérisme et l’individualisme, qu’il aura consacrés, sans cependant les enfanter.
A contrario, les vertus de cet héritage auront été, dans la tradition parisienne des révoltes populaires, qui est une tradition longue, de faire suffisamment peur à la droite pour l’empêcher de commettre en France les réformes libérales dont elle avait rêvé : ni Reagan, ni Tatcher pour la République ; Chirac se souvenait d’avoir dû négocier avec les syndicats un revolver dans la poche, et la troupe alentour de Paris pour recommencer 1871, s’il avait été nécessaire.
Pour cela, Devaquet en 87 n’aura pas duré longtemps, 2005 dans les banlieues n’aura pas été meurtrier, et l’état social aura vécu et résisté dans l’hexagone plus qu’ailleurs.
Intéressantes remarques sur les conséquences lointaines, que je n’avais pas eu l’occasion de lire jusqu’à présent.
Un ajout qui me semble important : la plupart des post (et c’est aussi l’interprétation générale) considèrent que ces événements ont eu lieu en mai et à Paris. Il est bon aussi de rappeler que les événements les plus graves (3 à 5 morts selon les sources) ont eu lieu en Province, et plutôt en juin. Il s’agissait principalement de manifestations ouvrières (occupations d’usine…) qui n’ont pas bénéficié de la relative retenue observée à Paris, ni d’ailleurs du même écho.
J’en profite pour recommander le livre de Eric Hazan, « l’invention de Paris », paru il y a quelques années, qui (parmi d’autres thèmes, car ce livre est riche) évoque sur un mode original les principales révoltes parisiennes depuis 1830. On y verra aussi, pour revenir à mon propos, la différence d’écho entre les émeutes « ouvrières », et celles qui ont bénéficié d’une assise sociale plus large.
« l’invention de Paris »
point n° 1267, et oui je l’ai. Je n’ai pas le temps de lire, c’est lire ou jouer Chopin.
Mai 68, peut-être une révolution brouillée car les revendications étaient trop diverses, ce qui ne sera pas le cas la prochaine fois.
@Bruno : Il y a du Emmanuel Todd dans votre réponse, non ?
@ Le sombre,
la tradition des révoltes populaires de Paris appartient aussi à Nantes, à Lyon, et même se retrouve à Bordeaux pour ce printemps de 1968 ; la France, ce sont également des provinces, et des banlieues aujourd’hui. Des cadavres un peu partout ; des cameras germanopratines.
@ Timitiota
C’est possible. Cependant j’ignore ou oublie les théories d’E.T. dans ce registre et ces questions.
@ Loréal
Mai68 bénéficie et a toujours bénéficié d’une bonne image médiatique dans le système.
La ‘haine’ de certains a toujours été ringardisée et considérée comme une opinion quasi-douteuse d’éléments réactionnaires complètement dépassés.
Il se trouve que , le temps passant, certains bilans soient faits et que la mentalité renforcée par Mai68 n’ait pas eu toutes les vertus et les effets positifs qu’on lui prêtaient, et que même des liens se dessinent entre celle-ci et le Système.
Mais aucune haine particulière dans cette remise en perspective , à ce détail près que , comme beaucoup de fois, on dirait que certains bilans sont irrecevables d’emblée et que le mécanisme de la bien-pensance qu’on critique en général , soit alors appliqué ici.
Bref j’ai du mal a voir une tentative de ré-écriture de l’histoire et de persécution particulière à l’encontre de Mai68. Reste la tentative pitoyable d’instrumentalisation de Sarko : je ne pense pas qu’elle ait eu beaucoup d’efficacité , au contraire, mais elle est bien modeste et stérile comparé à la bienveillance des médias et aux interprétations qui font de Mai68 l’an zéro de la lumière et des luttes.
Je rappelle – que malgré l’abominable dictature du fondateur de la 5eme république qui nous régit encore, il n’y a pas eu un mort imputable au Pouvoir en Mai68.
– Que les mouvement sociaux ne datent pas de Mai68 non plus et que l’histoire ne commence pas là.
– Que s’il est un discours à la fois mondialo-globaliste , individulisto-communautariste, néo-moraliste , destructeur de l’Etat Régalien pour en faire une machine à distribuer, pour la bio-diversité des communautés, mais pas celle des cultures, … c’est bien l’idéologie qui prend appui sur Mai68.
Cohn Bendit en est une représentant typique.
en recherche de dérivée ou parrallèle posssibles à « faites l’amour pas la guerre » (déclinée sur le mode « quand on n’a pas d’ontologie, il faut une déontologie »)????
peut-être ces deux serments (en incluant des savants, économistes, et autres experts …) ???
« ……
Néanmoins, puisque les savants sont, par le biais de leurs découvertes, responsables du monde actuel, Michel Serres propose de leur faire prêter deux serments, forgés sur le modèle du serment d’Hippocrate. :
l’un sur la finalité de leur travail (qui ne doit servir ni la violence ni l’accroissement de la misère, de l’ignorance ou de l’inégalité)
l’autre sur leur rapport aux autres pouvoirs (la fameuse triade de Dumézil : religion, armée et pouvoir économique, vis-à-vis desquels les savants doivent demeurer parfaitement indépendants).
….. »
http://www.canalacademie.com/ida5470-Temps-des-crises-de-Michel-Serres.html
Et si cette occasion devait se reproduire dans l’histoire, quel en serait de nouveau le rôle de chacun dans la société où à la Sorbonne ?
Quel en serait le premier devoir du politicien, de l’idéologue, du bureaucrate, de l’agent de police, du travailleur, de l’étudiant, de l’ouvrier, du patronat, du médecin, du journaliste, de la vieille dame promenant son petit caniche ou son grand dogue allemand dans la rue ?
Non ça je ne l’ai jamais vu de la part d’une vieille dame, il faut donc que je trouve autre chose en plus c’est l’heure du diner il faut que je me dépêche, comme tout le monde d’aller boire et manger, boulot, métro, dodo.
Et puis après on recommence, encore et encore demain, après-demain, pourquoi on vit, pourquoi on rit, pourquoi on pleure, pourquoi on meurt, pourquoi on travaille corps et Ame, et toujours pour des mauvais Maîtres en plus, mais quel progrès ?
Mais de quoi donc avons nous le plus peur de perdre, de l’argent, un travail, une position, notre petite vie bien confortable, oui pourquoi en vouloir toujours aux gens de 68 Mr le Président ?
Mais toi qui lira peut-être ce blog à l’avenir, tu peux pas comprendre, tu n’étais pas bien né dans les beaux quartiers de Neuilly ou alors dans la cité.
Rien n’est jamais mort, si nous le voulons vraiment nous pourrions bien ressusciter cela en nous comme en l’autre, encore faut-il vraiment y croire au changement, avec un peu de foi à l’ame.
Hélas le seul amusement pour mieux décompresser pendant quelque temps ne suffit pas toujours à mieux changer les choses, peut-être même que ceux qui veulent souvent monter en première ligne ne rendent guère mieux service à leur cause ensuite.
C’est pourquoi la même chose se reproduira peut-être demain. Allez y les jeunes, allez y les jeunes nous on préfère surtout vous voir de nouveau faire la révolution à notre place, pour nous ce n’est bien sur plus de notre age.
L’homme moderne est encore si prévisible à voir et à entendre, à vrai dire plus rien ne me surprend de lui, pas même au prochain journal du soir ou alors à son prochain passage à la télévision, c’est la vie, c’est l’histoire, la leur celle qu’ils veulent d’abord faire voir et entendre
aux autres, comme à travers leur propre position plus élevé que la votre.
Vous bien sur, vous n’existez plus du tout, vous ne pensez pas mieux, oui peut-être que 68 a été super mais on ne peut pas non plus toujours cantonner les esprits et les coeurs à cela, préfère plutôt entendre un bon morceau de guitare, et puis quand viendra le réel moment du changement, alors le changement se fera alors tout naturellement, et voilà que je redéconne de nouveau au sujet de 68, chassez le naturel et il revient au galop.
Bref encore un autre commentaire sans importance et qui d’ailleurs ne changera guère mieux les choses dans l’esprit de nos élites, si bien formés à nous déformer, à nous conditionner et nous pleurons alors sur mai 68, peut-être même que 68 ce n’était juste qu’un petit hors d’œuvre qui sait de quoi l’avenir sera fait pour les marchands, pour les politiciens comme dans leur même emploi du temps montré aux autres, la même météo partout sur terre. Comme ils font bien la une !
oui, non et oui et non, je ne sais pas mais, 68, comme d’autres dates dans l’histoire, c’est un peu comme un rendez-vous, …
je n’ai pas très bien compris de ces rendez-vous, je lis dans les vieux livres, je sais que celui de 1948, débordait largement les frontière de la France …
ce que je vois c’est que le pouvoir contre tout et par dessus tout craint, desteste, exècre de ces rendez-vous…
donc même si finalement 68 était plus d’un avorton que d’un avatar, faut-il encore voire si la guerre….
finalement, je ne sais rien, je sais qu’en 1848, le gouvernement sort de la rue, les ministres d’un Palais (un lieu notable), les sous-ministres de la rue (sur la place, au milieu du peuple)
ce gourvernement a conscience de n’être pas légitime, il n’est ni élu de Dieu, ni du peuple, … c’est ce pourquoi dans le vocabulaire de l’époque (celle de Marx…) ce gouvernement s’excuse d’être une dictature, et chacun de ses participants un dictateur (quel sens est celui de dictature et dictateur aujourd’hui ???)
je me pose donc la question du vocabulaire, des mots (je n’ai même pas besoin de l’histoire, ni de mai 68 pour en être effarée ….) et si je dois signifier ce que pour ma par j’en ressens, ce n’est pas si vieux (vu que je ne suis pas si vieille) mais on me disait et me radotait de la langue de bois, et on m’en dit encore (je comprends…) cependant je m’étonne qu’on ne parle pas aujourd’hui de la langue de béton (je rajouterais même béton armé…)
cela (serait-il me semble… mais je n’en suis encore de juger les hommes, sans m’occuper de combien il gagne) autrement plus intéressant plutôt que de crier harot sur mai 68
@ François Leclerc http://www.pauljorion.com/blog/?p=9833
Nous avons déjà échangé sur ce sujet. Je ne retrouve pas ce que nous étions dit, mais à l’époque, j’étais resté sur le sentiment que nous nous étions un peu rapprochés.
Aujourd’hui, je regrette de constater combien c’est difficile de progresser alors que vu de ma fenêtre se serait pourtant très facile. J’ai dit dans une autre file, que Dany avait déjà fait un parcours que je trouve intelligent et bénéfique pour tous en reconnaissant que « CRS SS » était idiot.
Il reste les autres slogans très ravageurs pour notre civilisation :« Il est interdit d’interdire » « Jouissons sans entrave » et autres. J’espère que cela viendra sans trop tarder.
@oppossùm dit : 3 avril 2010 à 18:53
Merci de vous être exprimé en ces termes sur ce sujet d’importance. Cela me réconforte.
@Steve dit : 4 avril 2010 à 04:26
Merci à vous également notamment pour ce que vous avez dit sur les conséquences économiques
extrait Thiérry de Duve « Au nom de l’Art » page 119
(un peu d’esthétique…)
« La loi ne fait pas qu’interdire, elle oblige. J’appelle donc moderne l’artiste dont le devoir est (était, fut, a été? ) de faire n’importe quoi. C’est un devoir et non un droit. C’est un commandement que l’artiste moderne reçoit et non une autorisation qu’il se donne. Comme tel, ce n’est même pas une loi au sens ordinaire ou juridique. La plhrase « fais n’importe quoi » n’énonce pas une règle à laquelle des cas peuvent être soumis, elle prescrit au contraire d’agir sans règle. C’est l’injonction comme telle: agis; tu dois faire. Mais que faire pour obéir à l’injonction si l’injonction ne le dit pas? Eh bien, fais ce que tu veux. Agis selon ta libre volonté. Si c’était un ordre, il était bien facile de lui obéir, et impossible par contre de lui désobéir. Quoi que je fasse, j’obtempère.Mais si ce n’était pas un ordre, si c’était au contraire une permission comme l’ont cru les dadaïstes, alors ma volonté est inutile et il est inutile qu’elle soit libre. Quelque autorisation que je me donne, je ne suis jamais l’auteur de ce que je fais. N’importe qui peut faire n’importe quoi si tout est permis. Que faire donc pour être artiste? Que faire d’une liberté qui s’impose ou d’un ordre qu’il n’y a pas moyen d’enfreindre? Que faire lorsqu’il est obligatoire que tout soit permis ou, comme on disait en mai 68 qu’il est interdit d’interdire? Je n’ai pas besoin d’insister. Entre une question léniniste et sa réponse anarchiste, chacun aura perçu l’ampleur de l’enjeu politique enclenché par l’impératif, qui n’est pourtant qu’esthétique, de faire n’importe quoi. Et ce serait faire injure aux nombreux artistes qui, après Duchamp, se sont sentis interpellés par l’injonction de faire n’importe quoi, que d’insinuer qu’ils n’aient pas eu conscience de cet enjeu «
@ Jducac
Merci de votre remarque et votre votre lecture.
Garder la nuance, vigoureuse toutefois, en ayant les pieds sur terre (donc sans a-priori) et la tête dans un petit coin d’étoiles, est un exercice difficile , surtout en terrain défavorable.
Donc juste un 😉 , en se croisant : ça réconforte de savoir que même si on n’est pas nombreux, on est pas tout seul ! 😉
Il faut en finir avec mai 68, inutile de sacraliser un passé, on ne vit pas dans le passé, mais dans le présent et désirant un futur meilleur. C’est du futur qu’il faut discuter au lieu de revenir toujours sur ce qui a été ce qui finit par dénoter tout simplement un manque d’idée.
L’époque Yéyé fut aussi une époque « bisounours » dont il nous reste la « rhétorique » à la Johnny entre deux pubs pour améliorer son quotidien fiscal.
Cela sert à quoi par exemple de discuter de la sexualité avant et après 68, puisqu’on ne reviendra pas du moins certainement pas dans l’immédiat à ce monde d’avant.
Cela sert à quoi de discuter du paternalisme d’alors puisque nous l’avons remplacé par un « libéralisme » économique à tout va.
Cela sert à quoi de discuter de la hiérarchie d’alors puisque c’est le mondialisme qui la dépasse depuis.
Sauf à la nostalgie de ceux qui avaient 20 ans à cette époque là, je ne vois pas en quoi mai 68 est un héritage, sauf sans doute au fond de commerce de Cohn Bendit.
Les années 68 sont un héritage comme toute autre période. Il n’apporte rien de le nier. Ce mouvement a pu être récupéré à d’autres fins mais c’est indéniable, chacun a pris ce qu’il avait intérêt à prendre. Effectivement les intérêts étaient multiples. Les politiques auraient mieux fait de réfléchir un peu mieux, sans précipitation. C’est encore leur peur qui a faussé le diagnostic et la réponse à apporter.
Gageons qu’on ne reproduise pas les mêmes erreurs.
Voilà ce que l’on a pu faire de nobles aspirations, car il y en a eu.
Cela, c’est le plan, le bon plan, pour que surtout, surtout, rien, de rien, ne trouble la « paix » (la pax ananas – en référence à notre cher Clown blanc- et aussi parce que pax romana, américana…)
« Ancien combattant » de mai 68 (expression ridicule), j’y vais aussi de mon grain de sel, quitte à ennuyer les plus jeunes. Une approche est de suivre le parcours de Daniel Cohn-Bendit, si l’on admet qu’il est resté fidèle à lui-même, ce que je crois. L’économie n’a jamais été son point fort. En revanche, il a du flair sur la « superstructure » (les rapports sociaux privés et dans le monde du travail, les mœurs, le rapport à l’argent …). Il fut en 68 au centre d’un mouvement, en partie mondial, qui visait à casser les rigidités héritées du passé (religieuses surtout concernant la France) afin de passer d’une société de devoirs à celle des droits, des loisirs, de la consommation, des choix individuels (de la femme en particulier). Les conditions et rapports de travail en ont grandement bénéficié. Mais 68 n’est pas à l’origine de la mondialisation, qui nous vaut, avec le développement des technologies de l’information, l’essentiel de nos soucis d’aujourd’hui. Une nouvelle phase s’annonce, dont on ne sait trop de quoi elle sera faite (de régressions pour le moment). Mais DCB est toujours au premier rang, prêt à saisir l’opportunité qu’il jugera pertinente et dans l’air du temps, avec l’écologie bien sûr, mais aussi une nouvelle façon de faire de la politique. Gageons qu’il a approuvé l’idée de Sarkozy/Stiglitz d’inventer un nouveau critère de bien-être social. Ne perdons donc pas de vue DCB. Mais la question est cependant de savoir si nous sommes à l’aube d’une nouvelle mutation « benditienne », ou plutôt « marxienne » voire « géopoliticienne ». Je n’en sais trop rien, mais si l’on me proposait de voter, je choisirais la 3ème option. J’imagine que des retours en arrière sur les mœurs et la discipline (travail, école) et des ajustements des règles économiques avec replis sur soi (cf. l’article de Sapir, le protectionnisme US) nous aideront à vivre un gigantesque mouvement de bascule entre l’Occident et l’Orient.
Je suis tout à fait d’accord avec vous Monsieur Cyril.
J’ai vécu mai 68 de l’intérieur…d’abord comme un spectateur, puis comme un acteur…je conserve de ce mois des flash inédits..;des petites choses que personne n’a raconté…mais des choses qui font la vraie histoire et qu’aucun bavard ne saurait m’enlever…!
En finir avec 68, mais pourquoi, il faudrait commencer par la justement. C’est une période charnière qu’il serait intéressant de revisiter aussi du point de vue historique pour s’affranchir des débats idéologiques.
Alors le sujet de 68 nous reviens régulièrement sous les traits symbolique de la révolte, d’une interrogation sur l’état de notre société et sur l’idéalisation de notre capacité à pouvoir la transformer.
Alors que tout semblait possible à l’époque aujourd’hui l’horizon me semble plus incertain, il n’y a plus de modèle politique alternatif, mais la crise est bien la et le système vacille.
Oui, en finir, avec mai 68, pour penser maintenant qu’est ce qu’on fait au lieu de rêver sur un passé déchu, la France ni même le monde n’ont plus rien de commun avec ce qu’ils étaient en 68.
Je viens de voir sur France 3 : « La France se déshabille », sur les années 70 et il est vrai que la jeunesse de cette époque était totalement utopique sur notre futur.
J’ai enfant, mais j’ai aussi la nostalgie de cette époque de couleur et de fête.
Un ami musicien m’a dit dernièrement que la musique portait alors un message lumière et non ténèbres comme aujourd’hui.
Je me souviens de mes profs qui avaient 30 ans en 80 et qui voyaient une civilisation des loisirs en l’an 2000, combien se sont ils trompés sur l’avenir.
En 70, jusqu’au année 80, ils y avaient des boites de nuit pour faire la fête, combien en reste t il ?
Rien que chez moi, elles ont toutes disparut.
A l’époque, il n’y avait ni dumping ni mondialisation encore et si une révolte aurait du avoir lieu c’est bien aujourd’hui bien plus que dans ces années là.
Aujourd’hui, il n’y a plus de hippies qui rejettent le fric mais une jeunesse qui demande du fric pour pouvoir consommer, qui ne sait pas s’amuser et qui a une curiosité limité.
Donc la résurrection de cet esprit là est un leurre.
Il faut autre chose, un autre mouvement, peut être est ce encore trop tôt ?
Trop tôt parce qu’il est tellement plus facile de pleurer sur le passé que de s’inventer un avenir.
Calme, du calme, ….
les jeunes, les jeunes, les jeunes, … je les vois … et je sais de quoi je parle…
(donc il faudrait arrêter .. ou alors commencer par en voir,… en connaître, ….enfin je ne sais pas … avant de médire à tord et à travers…
donc peut-être comme en forme de message, (de conseil, à écouter -ou récoutert…… )
: « le temps ne fait rien à l’affaire » de Brasens » :
http://www.youtube.com/watch?v=gznDOMKeWkA
mai 68 est un essai manqué, lorsque les peuples veulent tordre les conservatismes et renverser la classe dominante. Cet essai se réitérera, avec la jeunesse, seule capable de prendre les risques du changement.
Mai 68, n’était-ce pas avant tout le « sex, drugs and rock ‘roll »? Le « Je t’aime… moi non plus » de Serge Gainsbourg ? La pop music à tout va? Il y a tellement de choses à dire sur cette période et je pense qu’il ne serait pas de trop de parler d’une véritable fracture. Ce serait trop facile de dire oui… mai ’68… ce n’était que ça… Mai 68 fut, et pas seulement en France, une véritable brèche dans la société. Les générations suivantes en ont payé les frais. Comment voulez-vous que la jeunesse s’y retrouve après de tels débordements et confusion de valeurs. On en revient toujours à la même question: la transmission des valeurs. La jeunesse n’attend qu’une chose, c’est que leurs aînés leur montrent la voie, leur transmettent le bien, le beau, le vrai. Est-ce que les générations adultes de 68 ont réussi (et voulu!) transmettre ces valeurs, ou bien ont-ils surtout préféré s’occuper d’eux, en se disant, « après moi le déluge »? Quand on analyse la crise actuelle, on peut se demander si les élites ont bien joué le rôle qu’elles auraient dû, en termes de responsabilité, pour ne pas employer le mot sagesse. N’avons-nous pas été en quelque sorte trahis. Je repense encore à ces fameuses années 80, où la génération de 68 bien installée alors dans la société, a fait boire de façon indulgente et complaisante aux générations suivantes, sans broncher, l’idéologie des Yuppies. Il y avait là bien sûr beaucoup d’argent à gagner… Voilà, où cela nous a menés…
Chère Anne, oui, en 68 nous avons péché avec le sexe. Plus tard avec l’argent (les yuppies). Et puis nous avons pris le pouvoir avec la pub et tout le reste. Sexe, Argent, Pouvoir : coupables sur toute la ligne, nous aurions dû faire contrition et payer pour tous ces péchés. Mais, injustice suprême, ce sont nos enfants qui ont payé à notre place ! Mon Dieu, mon Père, moi qui croyais qu’en 68 on voulait aussi te moderniser, avec un peu plus d’amour et un peu moins de culpabilité. C’est pas gagné.
commentaires et analyses très intéressantes..et quelques videos aussi à voir ou revoir
http://market-ticker.denninger.net/
penser à l’inpensable qui peut arriver ..un downgrade US
http://online.wsj.com/article/SB10001424052702304252704575155782688283248.html?mod=googlenews_wsj
Pour me situer: j’intègre Nanterre – La Folie, Complexe universitaire (sic) – en octobre 1996 en Fac de Lettres et Sciences Humaines – Sociologie – et habite une chambre à la Cité U, vue splendide sur les deux bidonvilles. Nanterre est une université flambant neuve où ont été regroupés, d’un trait de plume, tous les étudiants de l’ouest et du nord parisiens: se côtoient, pour faire exemple, Daniel Cohn Bendit en jean avec des copains barbus qui animent les comités Vietnam et Françoise Missoffe (Panafieu) en carré Hermès avec ses amis en loden. Les grands profs qu’on suit en amphi socio sont Lefebvre, Touraine, Crozier…Le contexte est le mouvement situationniste de Strasbourg (Debord), une désorganisation administrative, une surpopulation étudiante, un sentiment de ghettoïsation loin de l’université de Paris Sorbonne, des cafés et des cinés…La rentrée de 67 est encore plus caffouilleuse, mais les débats s’organisent avec une grande liberté de ton entre apprentis sociologues qui vivent l’expérience d’une société en réduction: les enfants de bourgeois qui veulent étudier dans ces conditions difficiles, les autres enragés qui veulent expérimenter dans ce bouillon de culture.
A la cité, ségrégation entre batiments des filles et des garçons, briser les interdits sera vite un enjeu, avec les conséquences impliquant le maniement d’aiguilles à tricoter dans certaines chambres. Une première fois et c’est une vraie première, les forces de l’ordre interviennent sur le campus. Le cycle de l’agitation provocs-repression-contre-manif. est lancé et Dany expérimente in-vivo ses nouvelles techniques de mobilisation. Aux entrées et dans les allées de la fac, ce sont les comités Vietnam qui assurent l’animation. L’expression se libère, y compris dans les amphis ou dans les halls à l’entrée des TD. Le cycle aboutira au mouvement du 22 mars, assemblée fiévreuse dans laquelle la grève est décidée. Les examens sont boycottés (j’avais appris des pans entiers du langage Dogon pour mon partiel d’ethno.). Evidemment, celà ne rate pas, les occidents enmènent les étudiants d’Assas casser du « gauchiste » à Nanterre qui est fermée par le doyen Grappin et le mouvement s’exporte à la Sorbonne. Je passe sur le reste qui est connu, le quarier latin, la photo de Dany face au CRS, son invention du « décompte marketing » des manifestants à l’intention des radios, la grève générale, les ouvriers que les étudiants veulent amener dans les amphis et qui ne comprennent rien à ce qui se joue là, la position du PC, celle de Mendès France à Charletty, Massu, les blindés, les paysans en provinces prêts à sortir les fourches, la descente des Champs Elysées par les gaullistes. Plus tard, on vivra Prague, de loin, qui a une autre dimension. A la rentrée 69, j’intégrerai l’université expérimentale de Vincennes, ouverte à tous…Les maîtres de conférence, pétrifiés d’angoisse, nous demandait d’établir notre programme: que voulez-vous étudier? Les réponses étaient évidemment consternantes.
Quelques éléments d’analyse personnelle maintenant:
Mai 68 a été avant tout un mouvement étudiant, c’est à dire de jeunes, avec de jeunes leaders qui ont appris à faire naitre, gonfler, orienter un mouvement avec les moyens de communication de l’époque. Il en est durablement resté une créativité, une liberté de ton, de langage et de relations qui se sont retrouvés – ce n’est pas un hasard – dans les media, la publicié, la communication de façon générale.
Les principaux avantages économiques ont été retirés par le sytème, Grenelle, qui a permis d’augmenter fortement les salaires et soutenu la croissance pendant de longues années (Pompidou et Giscard jusqu’à la crise pétrolière). De façon très immédiate et durablement, Mai 68 a sapé l’autorité (de savoir et de discipline) du corps des enseignants.
En ce sens, on pourrait parler d’une révolution culturelle, mais je veux vite ajouter que je n’ai pas vu de concrétisation politique ou de pouvoir: si, pour aller vite, Lang, Seguela, Libération et Canal + sont les enfants de Mai 68, les parents que sont les politiques et les capitalistes ont tôt fait de récupérer le système à leur avantage.
Mutatis mutandis, j’admire toujours autant ce qu’a réussi Daniel Cohn-Bendit avec Europe Ecologie, je m’interroge à nouveau sur la « capacité de transformation » en Ecologie politique…
Il faut remettre les choses en perspective historique,avant 1968 ,il y eut les années folles 1920-1929.
C’est la crise de 1929 qui sonna le glas de cette période hédoniste. Curieusement,c’est la crise actuelle qui va siffler la fin de la récréation.
Sommes nous murs pour un retour de balancier ,de l’hédonisme au puritanisme?
J’ai l’impression que c’est la question sous-jacente aux différents commentaires.
Merci pour ce beau témoignage, qui fait la part des choses sans renier l’esprit 68.
Vous êtes la preuve vivante qu’il est possible de porter un regard critique sur 68, ou plutôt la suite des évènements, sans jeter le bébé avec l’eau du bain.
J’avais 7 ans en 68 mais encore enfant j’ai pu sentir le frisson d’un souffle nouveau qui parcourait la société toute entière, cette année là et les quelques années qui suivirent.
Pour l’anecdote, j’habitais à cette époque un village du nord de la France où j’étais élève à l’école des frères. Je ne me souviens plus si c’était l’année même ou un ou deux ans plus tard, mais guère plus, l’école avait organisé une sorte de petite soirée spectacle où raisonna le son des guitares électriques avec un son qui dans mon coeur d’enfant, rétrospectivement bien entendu, n’avait rien à envier à celui de Jimmy Hendrix, tant j’avais été transporté par la musique électrique. Le chanteur avait chanté des couplets qui parlaient d’amour et de Jésus mais guère du Dieu vengeur et culpabilisant d’un christianisme au formol et sectataire. Mai 68, comme vous dites, fut bien une révolution culturelle. Une grande bouffée d’air frais envahit alors la société française.
@ Piotr
Oui, quelque chose va changer. Mais pas pour revenir au puritanisme. Non, c’ est autre chose…
http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/ambroseevans_pritchard/7553511/Deflation-on-the-prowl-as-Bernanke-shuts-down-his-printing-press.html
Il parait qu’il reste des traces de 68 à la Sorbonne(personnellement je ne les ai pas vues) mais reste-il des traces des « camps de réfugiés » maghrebins, entourés de barbelés et de gardes mobiles fonctionnant jusqu’au milieu des années 70 dans notre belle France?
http://edition.cnn.com/2010/POLITICS/04/05/unemployment.benefits/
Les chômeurs épuisent leurs bénéfices par centaines de milliers aus USA….
pratique pour le pouvoir ils quittent les stats …c’est la »reprise »..virtuelle