Peter Laslett (1915 – 2001)
La transmission des savoirs, avec G. Delbos (Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme 1984 ; 1991 ; 2009)
Max Stirner (1806 – 1856)
Comment la vérité et la réalité furent inventées (Gallimard 2009)
Le dimanche de Bouvines (1973) est un livre de Georges Duby (et non d’Emmanuel Le Roy Ladurie comme je le dis erronément). Ma mémoire m’a trahi, désolé !
108 réponses à “Le temps qu’il fait, le 2 avril 2010”
Il semble qu’il y ait en ce moment une attaque en règle contre Mai 68 dans les milieux catholiques. Je n’en ai aucune preuve, mais simplement, au cours de mes discussions, j’ai rencontré séparément et coup sur coup 3 catholiques pratiquants et actifs dans la communauté qui attaquaient directement Mai 68 et le rendait responsable de tous nos maux.
Cela ne manque pas d’éveiller en moi un trouble et un doute.
Je remarque ces choses là depuis qu’il est aussi frappant (pour moi, d’autres ont certainement été plus perspicaces avant moi) que les groupes s’organisent et répandent des paroles pré mâchées. L’UMP et ses portes paroles en sont un exemple frappant. Ils prennent tellement peu de recul que cela devient visible au point de trouver les mêmes expressions dans le même ordre. On l’a vu typiquement dans le cas de l’EPAD. Mais également dans un grand nombre de dossiers. J’ai donc repéré ce même phénomène dans mes discussions avec ces catholiques (et oui, vous le savez, je me déclare athée, mais cela ne m’empêche pas de discuter avec des religieux, suis pas sectaire, je cherche à comprendre les mécanismes à l’oeuvre…).
« j’ai rencontré séparément et coup sur coup 3 catholiques pratiquants et actifs »
Sacré coup de bol si j’ose dire…
Piotr… terrible.
🙂
Bon, sinon, effectivement. Et j’ai noté ça aussi sur des forums de discussion.
On pourrait presque commencer à se sussurer à l’oreille que le discours des libéraux et autres gens de droite commence à être de « dernier ressort ».
Mais bon, l’écroulement de leur modèle ne doit pas être facile à vivre, non plus.
En mai 68, les éléments les plus extrêmes ont repris la phrase célèbre des anarchistes espagnols de 1936 : « beau comme un curé mort ».
Sur le fond ,je visionnais sur Arte 7 un documentaire intitulé »Que veut le pape ? » , qui fait état d’un retour à la tradition et au dogme impulsé par Benoit 16.Une remise en question du concile Vatican II dont les travaux avaient débuté en 1962, soit bien avant les échauffourées de Mai 68…
C’est la fameuse technique des « éléments de langage », qui ont l’avantage de donner une sensation de cohérence et d’unité tout en permettant de faire passer des idées/messages simples en les rabâchant.
Sur internet vous avez typiquement des netsquads ou des trolls d’extrême droite qui adoptent ce type de comportements pour inciter à la peur de l’immigré partout ou ils le peuvent.
Grace à internet, de nombreuses personnes qui ont désormais la possibilité de toucher un large public avec leurs écrits, commencent à comprendre les techniques utilisées habituellement par les communiquants et à les utiliser.
Cela fait partie des grands changements qu’apporte internet.
Bonjour Paul,
En effet, un peu différent votre discours pour un vendredi.
Les tournants dont vous parlez ne se sont souvent pas produits ailleurs que dans la civilisation occidentale.
Il y a eu cette opposition avec le pouvoir de l’Etat et de l’Eglise chrétienne qui a fait avancer par étapes successives au libéralisme et à l’individualisme.
C’est loin d’être le cas en Asie et tous les pays qui se tournent vers l’Islam comme religion d’Etat.
La fracture des civilisations, elle est là aujourd’hui. La haine entre les deux aussi.
La Chine, un occidental ne la comprend pas. Pas d’esprit marchant, pas de Marco Polo chinois.
Tout est dans la servitude envers l’autorité. Pas de démocratie. Et on n’y voit aucun inconvénient. D’où le trouble d’un occidental, lui qui a Socrate, Platon, et les philosophies mystiques.
Hier je regardais Envoyé spécial et une séquence avec cette infirmière, ce docteur qui allaient au devant la détresse humaine. Pas de rébellion des Afghans. On fait avec la guerre. Les enfants sont mal formés, on hésite d’aller au dispensaire car qu’est-ce qu’on ferait sans le chef du village qui devrait aller à Kaboul? L’hygiène, on ne connait pas. La démographie, elle compense le manque de qualité par la quantité.
La solidarité est une obligation.
Mai 68 n’a été un tournant que pour la France. En Belgique, étudiant, on en parlait à peine.
Les vaguelettes de cette époque nous sont arrivées et c’est dans l’éducation que cela se fait sentir.
L’autorité n’est plus dans le professeur. Lui, craint celle des jeunes.
Eux qui se sont payé une vidéo de violence, la veille.
« Eux qui se sont payé une vidéo de violence, la veille. »
C’est bien vu. Et hélas ce n’est ni une caricature ni un phénomène isolé.
C’est la pulsion de mort, la jungle, la vie au ras des pâquerettes. Dans la plupart de ces jeux et vidéos il s’agit d’élimer l’autre d’une façon ou d’une autre. J’appelle cela l’industrie du désastre, une société programmée pour le suicide.
octobre,
Je suis parfaitement d’accord. Je suis occupé à écrire un article sur le sujet.
Votre intervention confirme mes soupçons.
@octobre : vous employez le terme de suicide et vous avez parfaitement raison, il s’agit de çà, et contre ce phénomène, on ne peut rien, il n’y a pas a dire çà sert à rien, c’est bien ou c’est mal ; c’est un symptôme d’une maladie en phase terminale, et face à un suicidaire, qui n’a rien à perdre, çà devient extrêmement dangereux.
@ Octobre :
Je ne suis pas tellement d’accord en ce qui concerne les jeux video, qui demandent un certain « fair play » et un respect des règles de bonne conduite, de nettiquette, et le respect de l’adversaire. Celui qui joue n’importe comment perd. On apprend des principes de réalité comme dans n’importe quel jeu (échecs)… De plus il existe des jeux par équipe où l’on se sent encore plus responsable de l’évolution de la partie. En plus cela demande des années d’apprentissage… le pire est le temps qu’on peut y passer/perdre.
Ceci dit les films violent projetés à des ados peuvent augmenter leur agressivité, si l’on peut s’identifier à l’agresseur, ce n’est donc pas systèmatique…
@ Pascal Bloch-Eisenstein
N’oublions pas que nous avons été des chasseurs-cueilleurs dont la survie reposait sur l’adresse, d’où peut-être notre instinct, ou une pulsion, à viser juste….
je voyais plutôt ça comme un entrainement, des exercices de préparation …
Liszth,
J’aime bien votre phrase : « le pire est le temps qu’on peut y passer/perdre. »
Ça en dit long sur la Recherche.
à Lisztfr :
Selon d’autres théories nous aurions eu un passage charognard-oportuniste (Autralopithécus robustus si je ne m’abuse). D’où notre art de la récupération?
Mr Jorion, deux choses:
1/ Ayant une relation de longue date avec la société bretonne, vous ne pouvez pas ignorer le caractère très social que revêt le christianisme – au moins – dans cette région, et qui offre de multiples exemples à l’opposé de ce que vous décrivez par l’entremise de Hegel dans votre billet:
Ne serait-ce que la messe dominicale qui est encore aujourd’hui dans ma commune ainsi que dans toutes celles environnantes, un évènement qui tient au moins autant de l’activité de socialisation que de l’acte de foi. Je passe rapidement sur la myriade d’associations dites de « patronage » qui perdurent également, particulièrement dans le domaine sportif. Et comment ne pas évoquer les « kermesses » – dont l’étymologie semble être néerlandaise, mais qui trouverait une traduction plausible en breton également – qui évoque littéralement une « fête paroissiale », dont l’existence n’est pas d’avantage remise en cause. Toutes ces manifestations étaient jadis orchestrées par l’Eglise et le restent pour une bonne part. Sur quels « contre-exemples » repose la position de Hegel?
2/ Relativement à votre évocation de « la naissance de destins personnels », il me semble que la question qui intervient directement à sa suite est celle-ci: Que se passe-t-il dans les familles dans lesquelles les aïeux n’ont aucune « unité de production » à transmettre à leurs descendants? Ne touchons-nous pas ici au fondement du besoin de justice sociale qui se fit jour en 1789 et qui demeure aujourd’hui?
Hhmm.. Dissonance.
Je suis aussi Breton. Et dans mon village devenu assez important (6500 citoyens), la sortie de la messe est constituée d’une centaine de personnes.
Les Alsaciens sont bien pires coté croyance.
Quand aux patronnages, (j’avoue ne pas être un peu à l’ouest de Brocéliande, mais à l’est), mais… le tissu associatif laïque est particulièrement dense.
@yvan
Il faut croire qu’il s’agit d’une n-ième différence à faire entre Haute et Basse-Bretagne 🙂
J’avais mentionné dans une première version de mon commentaire le milieu du 20ème siècle comme « point de bascule » du phénomène. J’aurais du le conserver dans la version définitive: Cette période correspond à peu près au début des profonds changements démographiques s’accompagnant de changements culturels non moins profonds dans la région. En la matière je ne pense pas qu’on puisse juger de quoi que ce soit sans considérer la perspective historique.
Histoire de contrebalancer l’exemple que vous citez, dans ma commune d’un millier d’âmes, la fréquentation de l’église est d’environ une 50aine de personnes… Comme quoi le cas particulier ne saurait permettre seul d’établir une règle générale – en l’occurrence en tout cas il n’est pas question de proportionnalité.
Pour ce qui est des patronages, je peux vous certifier qu’à l’ouest – disons à l’ouest de Loudéac – ils ont été vivaces jusqu’à très récemment. J’ai le souvenir de très nombreuses communes qui comptaient jusqu’au milieu des années 80 / début des années 90 deux clubs de foot : Un laïque et l’autre non. Dans d’autres disciplines la chose est encore observable. Lanester, commune limitrophe de Lorient, comporte ainsi deux clubs de tennis de table, différenciés toujours selon le même principe. Je vous épargne une liste exhaustive à ce sujet.
Oups. En fait la mention aux années 50 figure bel et bien… dans le commentaire adressé à Ybabel, un peu plus bas…
@Dissonance: cette composante sociale effectivement importante en Bretagne ne doit rien au christianisme, mais tout à des traditions païennes qui lui sont bien antérieures. De manière générale, l’Eglise a eu un mal fou à éradiquer les vieilles coutumes, et s’est résignée rapidement à « faire avec » plutôt qu’à les combattre. C’est pourquoi la fête de noël coïncide avec le solstice d’hiver.
@Crapaud Rouge
Vous êtes en train de suggérer que si la date de naissance de Jésus est située le 25 décembre, c’est le seul moyen que le christianisme ait trouvé de contenter un « petit village résistant encore et toujours à l’envahisseur »? Ne trouvez-vous pas que la ficelle soit un peu grosse?
@Sacré Dissonance ! C’est votre gag qui est un peu gros… 🙂
Peut-être appropriée à ces temps-ci… « Les Lumières peuvent s’éteindre et La Lumière se rallumer, nous éclairer et nous inspirer »…
– Siné Hebdo aussi est mort.
– Il n’est toujours pas facile d’être opposé à la pensée dominante : celle-ci s’est déplacée, adaptée. Nous sommes donc toujours dans le tournant.
– Cet individualisme radical, cet anarchisme dont vous parlez est ce qui nous attend si l’on établit une meilleure répartition des richesses dans le système actuel.
Question donc (donc : après l’exposé des liens individus-société) : pourquoi mettre en avant la recherche de solutions pour une sortie de crise financière alors que vous avez conscience qu’il s’agit de trouver une sortie viable à la crise de civilisation ? Qui plus est : je maintiens, et j’aimerais qu’un réel débat ait lieu à ce sujet, que si des solutions visant à une meilleure répartition des richesses devaient être adoptées (en théorie les dirigeants ne devraient pas laisser passer ça, mais sait-on jamais notre démocratie de par son mode électif n’étant pas à l’abri de toute démagogie !) nous nous retrouverons dans une situation à très fort risque d’arrêt de fonctionnement du système, à très fort risque d’instabilité sociale donc.
Merci à Paul de rappeler que l’individualisme que l’on reproche à notre époque vient de bien plus loin. Tous les historiens savent que l’évolution des mentalités se fait sur un temps long et que mai 68 doit être, au mieux, considéré comme un épiphénomène dans une tendance millénaire. En fait, il n’y a jamais de rupture nette. Ou alors il y en a 1000, qui s’accumulent depuis longtemps, chacun mettant en exergue celle qui lui semble la plus symbolique.
Puisque vous terminez sur le christianisme médiéval Paul, il faut rappeler qu’il y a un événement qui peut être considéré comme très symbolique et très annonciateur de ce qu’il y a de pire dans notre civilisation: La vente des indulgences. Ce jour-là l’Eglise inventait le paradis personnel, privatif pourrait-on dire. Il annonçait qu’on pouvait s’acheter une âme pure pour l’au-delà. Mais symboliquement, c’était plus encore: on pouvait « s’acheter une âme ». Ce jour-là, sous les auspices de l’Eglise, individualisme et consumérisme devaient s’acoquiner pour longtemps. Et de leur union devait naître un individu d’un genre nouveau: ouvertement cynique, égoïste, prêt à tout vendre et tout acheter, faisant de la quête du plaisir (cet autre nom du paradis) et du refus de la douleur un but en soi. Christian Laval l’appelle le « sujet de l’intérêt », ou « l’homme économique ».
Dans sa première version, Actuel a été en 1968 un journal consacré au jazz et dirigé par Claude Delcloo.
Mais c’est la reprise du titre par Jean-François Bizot en mai 1970 qui en fait la référence de la culture hippie.
La première formule cesse en 1975, d’une façon inattendue puisque le journal se saborde, estimant ne pas se renouveler et ne rien avoir à dire dans l’immédiat, la première année où le journal est bénéficiaire ! Toute une époque….
Après deux almanachs, Actuel renaît de ses cendres en 1979 et s’impose comme le mensuel branché et agitateur d’idées des années 1980, puis disparaît à nouveau en 1994. Un autre almanach paraît en 1997.
L’équipe du journal est notamment composée de Michel-Antoine Burnier (rédacteur-en-chef), Patrick Rambaud et Bernard Kouchner.
Le jeune médecin milite alors de façon virulente pour la légalisation de toutes les drogues….
Comme le fait Georges Sorros actuellement, ou comme la Californie en passe d’étatiser la commercialisation du cannabis pour renflouer ses caisses.
C’est l’époque des « chemins de Katmandou » qui mèneront Bernard et son « devoir d’ingérence non gouvernementale » jusqu’en Afghanistan…..
Actuel est donc toujours d’actualité.
Sacré Paul !
En voilà une chronique malicieuse…Pas la peine de revenir sur le fantasme 68 responsable de tous nos maux, c’est tellement ridicule que je préfère en rire…(singulièrement quand je lis mon écrivain de droite préféré : Houellebecq)
Mais cela nous permettra peut-être de passer à autre chose…Je ne connais pas très bien Hegel, mais il me semble effectivement intéressant de souligner que sur le plan du basculement de la civilisation, le christianisme accouche (entre autre, parce qu’au niveau esthétique là c’est aussi très puissant …) de l’individualité et même de la notion de subjectivité.
Saint-Augustin est considéré comme le penseur de l’émergence du sujet…
Tant pis pour mai 68, va falloir trouver un autre bouc-émissaire !
Amusant d’ailleurs de constater que l’Eglise telle qu’elle est incarnée (amen!) par Benoît 16 mobilise son énergie non plus à tenter de convertir de nouveaux fidèles, mais à influencer les politicards comme n’importe quel lobby industriel…(intéressant doc cette semaine sur Arte)
Principales cibles : le mariage et l’adoption par les couples gays, la remise en cause du droit à l’avortement…on croit rêver…et je ne parle même pas du retour de la messe en latin…
Pour en terminer sur le benêt benoît, le doc décrivait de façon assez précise, comment alors jeune théologien il participa dans les années 50 à l’ouverture de l’Eglise à une forme de progressisme. Pourtant au début des années 70, il rejoint les ultra-conservateurs et se radicalise….traumatisé par…mai 68 !
Je rigole, je rigole mais tout de même, je m’interroge.
Qu’est-ce qui aujourd’hui constitue notre communauté de destin, sans une conception universellement partagée de l’idée du Bien (doit-on aujourd’hui le traduire seulement comme projet politique ? Quelle place pour l’éthique ?)
Comment définir ce qui relève de notre vie privée et de l’espace publique ?
Comment équilibrer la tension entre nécessaire liberté individuelle et bien commun ?
Bon w.e à tous !
Je voulais juste préciser que l’anticléricalisme viscéral dont témoigne mon précédent commentaire est basé sur une fréquentation assidue de ce milieu, et de l’expérience que j’en ai acquis.
Ayant reçue une éducation catholique (poussant le vice jusqu’à obtenir mon unique diplôme dans une fac catho) je pense pouvoir porter un jugement étayé.
Ma conclusion est que la structure appelée » Eglise Catholique » n’a rien a envier à la structure appelée « salle de marché », elles produisent toutes deux des comportements pathologiques hautement nocifs pour l’ensemble de la société.
Merci P. Jorion pour ces chroniques très intéressantes, et loin d’un cours magistral…
Il y aurait aussi un chapitre à ajouter concernant les artistes, la naissance de l’artiste, qui est passé du stade d’artisan dépendant du souverain à celui de créateur indépendant. Une sorte d’émancipation, que retrace Elias dans son livre sur Mozart, – il me semble…
Hyper intéressant l’histoire du Dieu de poche inventé par les chrétiens en lien avec la liberté individuelle fondement de notre culture, relié aussi développement de l’hygiène, et du coup, à la notion d’héritage.
Si on rajoute que le protestantisme, contrairement au catholicisme a amené la notion de « justification de la richesse » (vu comme un signe de la bénédiction Divine) on a une histoire qui relie théorie économique et religion. Je met aussi en parallèle les excès concernant le réfrènement des pulsions du corps dans le catholicisme et le retour de balancier a l’inverse de l’époque actuelle ou tous les excès sont permis et encouragés après des siècles de frustration.
C’est des plus intéressant, car alors, on peut comprendre que si changement économique il doit y avoir, il sera « religieux » de manière concomitante.
Il faudrait donc chercher a discerner les tendances lourdes dans les évolutions religieuses contemporaines pour comprendre d’ou émergera le prochain paradigme économique. (Pour ma part j’ai quelques idées)
Il est clair que la capitalisme et son individualisme satisfont de moins ne moins le psychisme de l’homme occidental.
L’observation – d’amateur, certes – que j’ai pu faire des usages religieux dans la société morbihannaise me laisse à penser qu’ils ont été jusqu’à très récemment – disons jusqu’à la seconde moitié du 20ème siècle – le principal vecteur de socialisation avec le travail et qu’ils demeurent encore aujourd’hui un élément relationnel important dans cette communauté. Cf les exemples mentionnés dans mon précédent commentaire.
L’approche hegelienne a peut-être le mérite d’offrir une cohérence d’ensemble aux prises de position de Paul (très grossièrement, étatisme + anticléricalisme), toutefois cela ne saurait suffire pour la rendre indubitablement exacte. Remarquez au passage que l’argument que je lui oppose est du même type que celui qu’il emploie pour remettre en cause la notion d’offre et de demande, à partir de son observation de la société des pêcheurs de Houat.
Ybabel, étant bon observateur car laïque et donc neutre, je remarque néanmoins que pour ce qui est de la religion catholique, elle n’a respecté aucun des fameux 7 péchés capitaux…
Alors que pourtant, ces trucs partaient d’un bon principe de vouloir que l’humain ne déraille pas trop.
Et la religion argent en arrive au même point d’hypocrisie qui fait que de moins en moins de gens la suivent, se rendant compte d’une manipulation trop poussée.
Par contre, mettre en route une autre religion… Ca demande du temps. Ce qui se profile plus est une rupture franche et massive, style 1789.
@Yvan
Au cas où le doute subsisterait, je suis tout à fait laïque – je fais toutefois un distinguo entre laïcité et militantisme athée.
Ybabel
Des siècles de frustration? Je pense pour ma part que la frustration « des pulsions du corps » ne peut pas dépasser le temps de vie d’un individu. Que mes ancêtres aient été privés des joies du corps par une religion coincée, cela me désole pour eux mais n’induit chez moi aucune frustration (sauf la mienne propre, due à la persistance bien atténuée de certains blocages). mais je suis heureux de voir que les générations qui souvent, un peu grâce à Mai 68 quand même, sont plus à l’aise avec leurs corps et leurs désirs sans avoir à se payer une coûteuse psychanalyse…
Si vous voulez avoir une idée du modèle économique (autre que le retour en arrière voulu par les néo-cons des USA) que pourrait enfanter la religion telle que pratiquée de nos jours (chez nous et en Amérique du Nord), je vous conseille de lire « Ethique de l’existence post-capitaliste » de Christian Arnsperger, c’est fort éclairant.
Dissonance
Je respecte votre engagement clairement d’origine chrétienne et le rejoint en partie d’autant plus facilement en ce que j’ai fréquenté et fréquente des chrétiens progressistes pour qui une église n’est pas une institution ni un bâtiment, fidèlement à l’origine étymologique, l’assemblée (ekklesia) des fidèles.
Néanmoins, il faut accepter certains faits historiquement vérifiés: les fêtes chrétiennes sont quasi toutes superposées aux dates des cultes antérieurs (sans que cela enlève la moindre valeur à leur symbolisme positif). De même, les lieux du culte chrétien sont très souvent établis sur les lieux des cultes païens préalables. Logique… Tout ceci montre d’ailleurs que le catholicisme et ses succédanés, bien que né au proche orient, a grandi en Europe occidentale (puisqu’il est claqué sur les saisons italiennes et françaises).
Vous trouvez vraiment Paul étatiste et anticlérical ? Moi, je le trouve assez libéral (certes régulateur) et certainement pas anticlérical (mais peut-être influencé par le protestantisme, lui aussi assez libéral, de sa branche familiale hollandaise). Comme quoi, on, peut avoir des lectures différentes… Mais peut-être sortira-t-il une possible harmonie de nos… dissonances…?
@Alain A
Je crains que vous ne fassiez fausse route à mon sujet. Je suis viscéralement agnostique et n’ai pas de sympathie particulière pour la religion chrétienne – ou toute autre d’ailleurs. Je suis en revanche en mesure de dire que j’ai une certaine expérience de cette religion, pour l’avoir côtoyé pour ainsi dire toute ma vie.
Par ailleurs, il me semble que votre intervention prend sa source pour partie dans ma remarque adressée à Crapaud Rouge, or je ne souhaitais pas aboutir à une autre conclusion que la description que vous faites du christianisme: La supposée « typicité » bretonne ne suffit pas à expliquer le caractère « socialisant » de cette religion. L’essentiel des manifestations chrétiennes – quel que soit le lieu considéré – sont manifestement collectives – messe, baptême, mariage, enterrement – ce qui ne cadre pas franchement avec la thèse défendue par Paul.
Pour ce qui est de l’anticléricalisme de notre hôte, je me suis peut-être avancé. Admettons. Je suis néanmoins conscient que c’est un courant existant chez les laïques, dont on peut situer le fondement durant la IIIème République pour le cas français, et auquel on doit sans doute pouvoir associer les travaux de Nietzsche et Marx – « Dieu est mort » et « l’opium du peuple »…
L’autre courant laïque qui me soit connu a ma préférence, c’est celui qui s’en tient au concept originel: « La stricte séparation des pouvoirs étatique et religieux », avec une prédominance – nécessaire – du premier sur le second.
Or il me semble, lorsque je me remémore les différentes interventions de Paul sur le sujet, qu’elles vont un peu au delà de cette seconde conception. En l’occurrence, il ne m’apparaît pas nécessaire de critiquer la religion pour instaurer – ou restaurer – sa séparation d’avec l’État, pas plus que la prédominance du second sur le premier. Par conséquent, cela relève à mon avis d’un autre enjeu.
Cette interprétation que je fais des propos de Paul est peut-être erronée, mais en tout état de cause la thèse qu’il propose dans cette vidéo ne me paraît pas être un bon « angle d’attaque ».
Dissonnance,
Je constate que nous allons plutôt vers la consonance et en suis ravi. Je tiens donc à vous faire part, sur le sujet de la laïcité, d’enseignements récents que j’ai approchés grâce aux débats suscités par la vague d’islamophobie qui touche nos deux pays (la France et la Belgique).
Lors d’un débat sur la laïcité, un des meilleurs commentateurs politiques de Belgique, nous a fait un exposé fort intéressant sur la laïcité à la française et la neutralité à la belge.
Dans les deux cas, la logique est la même: séparation des Eglises et de l’Etat et respect intégral de liberté de religion et d’association (liée à la pratique des religions notamment). Pourtant, en Belgique, bien que ne promouvant pas le multiculturalisme (cultures coexistantes mais séparées) mais bien l’interculturel (échanges aussi nombreux que possibles entre fois et philosophies), les progressistes fervents de la neutralité de l’Etat, acceptent que les cultures, et notamment celles issues de religions différentes, aient un droit de parole et une visibilité dans la sphère publique. Il est même considéré comme positif que des communautés culturelles se rassemblent et s’organisent dans des associations actives, animant et regroupant ceux qui pensent de même. Par contre, il lui apparait qu’en France, la laïcité est plus comprise comme devant conduire vers un modèle unique, le modèle républicain, où tous les individus partagent, en gros, les mêmes valeurs fondamentales, celles de la République, incarnées il y un siècle en la figure des l’INSTITUteurs (ceux qui INSTITUent les valeurs républicaines, et donc logiquement appelés les hussards noirs de la République).
Je ne peux développer ici les conséquences de visions fort proches mais légèrement divergentes car issues d’histoires fort différentes. Il m’apparaît toutefois qu’en ces temps de raidissement culturel et de volonté de certains de promouvoir « le choc des civilisations », le modèle belge (francophone) fait preuve d’une plus grande souplesse lui permettant d’éviter des conflits trop durs et au contraire de permettre l’évitement de dérives xénophobes et notamment l’islamophobie qui frappe aujourd’hui tout l’Occident chrétien.
Pour ce qui est de notre dialogue que j’espère constructif, je me réfère aux trois vers de Jacques Brel repris par Paul sous sa reproduction d’un texte de Michel de Certeau.
Je suis en peu dubitatif en ce qui concerne votre analyse des rapports entre hygiène et démographie aux périodes médiévales puis modernes.
En ce qui concerne l’hygiène corporelle: On se lavait beaucoup plus souvent au Moyen Âge qu’à la cour du roi Louis XIV. Dans les villes médiévales, les bains publics étaient très fréquentés. La rupture en matière d’hygiène corporelle intervient au XVIe siècle. Elle est concomitante avec une nouvelle perception du corps et surtout de sa nudité. Il est assez intéressant de constater qu’à la Renaissance on dénude le corps dans l’art et qu’on le masque dans la vie quotidienne (comparez par exemple l’ampleur du décolté d’Agnès Sorel avec celui de Marguerite de Valois, cent ans plus tard).
A propos de la démographie: Un pic est atteint au XIIIe siècle. Les cataclysmes du XIVe siècle ont brutalement réduit la population européenne d’au moins un tiers. Il y a eu par la suite des rebonds et des rechutes sucessives, par tranches de quelques décennies, mais il faut quand même attendre le milieu du XVIIIe siècle pour retrouver un niveau de population semblable à celui du XIIIe siècle. La « Renaissance » ne constitue pas une rupture démographique majeure.
Enfin, la transmission du patrimoine et le rôle du fils ainé. On ne peut ignorer, à ce stade de la réflexion, la grande diversités des structures familiales au sein de l’espace européen et même français. Il n’y a pas me semble-t-il un modèle unique de transmission patrimoniale, ni dans le temps ni dans l’espace.
La religion de l’argent ayant remplacé la religion tout court, l’individualisme est resté intact.
Charité bien ordonnée commençant par faire des oboles pour soulager sa conscience, une hypocrisie en remplace une autre.
Qu’on me jette la première pierre.
Et comme disait ma grand-mère : Chassez le naturiste, il revient au bungalow.
Le pull marin et « c’est vendredi » étaient plus naturels. Arriver et s’assoir et se lever et partir me font penser à Valéry Giscard d’Estaing quittant l’Elysée en 1981. Tous les conseils ne sont pas bon à suivre.
Quant à Stirner, il était bien anarchiste malgré ce que dit Wikipédia. Il ne faut pas confondre l’anarchisme individualiste avec l’individualisme bourgeois dont se réclament les libéraux.
« Il ne faut pas confondre l’anarchisme individualiste avec l’individualisme bourgeois dont se réclament les libéraux. »
Dany le libéral-libertaire en a pourtant fait une bonne synthèse.
Dany est égal à du vent. Il nous manque juste l’éolienne pour en tirer quelque chose.
Paul, si vous vous souvenez, j’avais fait une petite critique à votre bouquin « comment la vérité… » qui portait justement sur ce tournant du XVIè. Je trouvais que ce tournant n’était pas assez expliqué. Eh ben, voilà, c’est réparé, je trouve convaincante cette explication démographique (associée avec la culture chrétienne).
Je trouve que la démographie est une science sous-estimée, elle pourrait nous apporter beaucoup (plus que ce qu’elle n’apporte déjà) dans l’explication des gros changement sociétaux. (voir les bouquins de Todd par exemple).
Miracle …+ 162.000 emplois créés en mars aux USA….c’est un poisson d’avril bien entendu car lisez plutot l’article genre ‘propagande’ de CNN ci dessous…plus intéressant à lire sont les commentaires des internautes car personne n’est dupe…des emplois dus au ‘census 2010’…des emplois à temps partiel..des emplois dus aux primes auto et immo..sans compter la nelle prime ‘création d’emploi pour pme’..en résumé que de l’argent public….les USA deviennent un peu plus chaque jours ‘socialistes’ dirait’on ? ….L’effet DSK ??
Les grands médias lobotomisés ne retiendront que le titre et ne feront aucune analyse…sans oublier les chômeurs en fin de droit comme par hasard pas évoqués dans cet article ..ils ne sont plus indemnisés (donc plus dans les stats)mais toujours tout autant sans job précaire ou pas…le taux reste d’ailleurs à 9.7 pct ..taux réel évalué de sous emploi vers les 18 à 20 pct selon certaines sources….à noter que l’embauche va s’intensifier pour le census pour atteindre en pointe estivale ..1 million d’enquêteurs ….que feront ces personnes quand le census sera terminé comme par hasard juste après les élections de mid terms?…quelle manip…
nb:à noter qu’un million d’étudiants gradués viendront s’ajouter (hors stat)cet été à la longue liste des demandeurs d’emploi ….il faudrait 480.000 emplois créés (réels)chaque mois pour faire durablement baisser le chômage et ceci dans des jobs non précaires..on en est loin
http://money.cnn.com/2010/04/02/news/economy/jobs_march/index.htm?hpt=T1
Manip… Oui. Vous avez tout résumé.
Le souci est que même les plus belles paroles et pires manipulations ne nourissent pas un pauvre de façon physique.
Il y a déjà plus d’un an, 36 millions d’Américains bénéficiaient des bons d’alimentation. Ce chiffre était-il réel et combien sont-ils actuellement..??
Il est amusant de constater qu’une des abérations du système est qu’à force de trafiquer les chiffres, plus personne ne croit à la véracité d’une information.
Comme pour toute croyance, il faut avoir « confiance »…
http://www.lalibre.be/toutelinfo/afp/270947/chomage-les-etats-unis-commencent-a-voir-le-bout-du-tunnel-dit-obama.html
la propagande ‘mainstream’ marche à fond..ces journalistes font tous du recopiage sans la moindre recherche…..assez incroyable et puis on va encore s’étonner que les moutons ne verront rien venir comme en 2008….cqfd
Permettez moi de commenter ou de solliciter votre opinion sur le théme de l’individuation.
André Malraux, a pointé du doigt le fait que dans l’histoire de la statuaire de notre antiquité, de celle du mare nostrum, Egypte et mésopotamie incluses, ce soit en Gréce et pour la premiere fois que soit stylisé un individu. J’ai oublié si il s’agissait de l’orige de Delphes ou d’un Kouros, mais Malraux de son regard aigu sur l’art, exprimait clairement l’idée que la statuaire antique figurait des dieus ou des divinités « théoriquement stylisés » et s’abstenait d’une représentation individuelle incarnée. On peut ajouter sur le théme de l’inviduation et de son rapport au monothéisme que ce soit seulement à l’occasion de l’éresie monothéiste Amarnienne, qu’Akhenaton et Son épouse aient pu étre figurés sous leurs traits. Le polytheisme égyptien et son clergé ayant mis bas l’éresie religieuse, pharaon et sa représentation reprenne une stylisation traditionnelle d’une théocratie intemporelle.
En reprenant Malraux, je n’ai trouvé dans la statuaire antique que la courte et singulière aventure d’Amenophis quatre qui déroge à sa thése.
J’adhère volontiers à l’idée d’un binome monothéisme/individuation, et à votre thése de la singularité, a ce titre, de la culture occidentale découplée de celle du monde Chinois. Cependant dans le monde grec polytheiste, dont les divinités ont un comportement psychopathologiquement humain, il ne me semble pas abusif de parler d’inviduation des penseurs philosophes, écrivains qui ont fait passer à la postérité l’héllenisme.
Ce serait bien du reste à l’occasion de ces retrouvailles avec la grèce, que les grands califats D’andalousie rapporterent aux hommes de la renaissance additionnée de la science du monde arabe que vont renaitrent en occident une liberté intellectuelle d’individus en quète d’une « vérité », dont vous pointez à l’envie les faiblesses, sur la thématique de la bifurcation, thématique qui me semble juste, la science renaissante opère des choix, bifurque, il faut en convenir avec vous.
Il semble raisonnable alors d’imaginer que sur des fondements religieux et culturels aussi différents, l’empire du millieu ait pu suivre une route aussi singulière, impénétrable et impénétrée, qui commencerait à se faiencer avec le sac du palais d’été. L’ouvrage prophétique de Peyrefitte prenant alors un sens que nous mesurons au jourd’hui !
Mais pour revenir à l’inviduation de la renaissance, n’est t’elle pas un juste, voire heureux, retour des choses, la leçon ayant été donnée par les exemples Grecs eux mémes, mais en grèce le monothéisme dogmatique judeo-chrétien n’existait pas, si bien que l’Orige de Malraux puisse étre perçu comme le signe d’un individu édhoniste libre de son corps et de sa pensée et qui n’a pas besoin de briser les chaines d’une religion révélée, culpabilisatrice, castratriste.
La conscience libérée de l’individu, celle incantatoire du droit de l’homme et du citoyen, ne peut etre une régression que dans la mesure ou elle tue le sens nécessaire, indispensable du collectif, l’abeille sans la ruche a t’elle encore une raison de butiner ?
Je ne suis pas sûr qu’on puisse accorder beaucoup de crédit aux assertions fumeuses et opiacées d’André Malraux en matière d’histoire de l’art. Pourquoi « l’Aurige de Delphes » et pas la « Vénus de Lespugue » (27000 av J.C.) ? Question d’appréciation toute subjective.
Au-delà des expressions artistique, ne peut-on pas estimer que des manifestations d’individuités transparaissent par le biais des rituels funéraires depuis la préhistoire, dans la mesure où se préoccuper de la mort de l’Autre renvoie à la perception du Moi et à sa finitude.
Les progrès récents de l’ethologie nous montrent que certaines espèces animales ne sont pas hermétiques à ce concept d’individuitié. Le test du miroir donne des résultats étonnants, chez les grands singes (ce qui n’est pas une surprise) mais aussi chez les corvidés (corbeaux, corneilles, pies…).
Arkao, Je suis bien d’accord avec vous, le regard de Malraux n’est pas celui d’un historien de l’art !
A lire en complément, la thèse de Dany Robert Dufour dans son dernier livre, qui à partir de Saint Augustin, voit le libéralisme comme un basculement définitif, dans notre rapport au monde, du coté de l’amor sui, amour propre/égoïsme, au détriment de l’amor dei ou l’Autre/altruisme.
Dans la série des données économiques, une autre abération.
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=9176
« Le prix du savoir : 70 millions de prêts étudiants aux USA pour un total supérieur à 500 milliards USD (Graphique Reuters) »
« Student loans continue to increase due to unemployement and rising education costs »
Lorsque l’on sait que 50 % de ces prêts sont en défaut de paiement…
Noble travail, je vais tenir mon intention pour vous payez votre travail 21€ . Je n’ai pas beaucoup d’argent , mais cette somme a plus de valeur pour moi. J’ai appris de chose étrange aujourd’hui.
sincèrement ,
Je ne connais pas directement la Corse, mais j’avais noté dans un livre de Philippe Meyer, je crois que c’était « Eaux fortes » qu’il rapportait que les vestiges de l’ancienne société communautaire étaient encore assez forts. D’après ce qu’il rapporte, en Corse on serait encore « fils de ou fille de » avant d’être soi-même.
Pour la France, je croyais que le passage populaire de la société communautaire à la société libérale s’était surtout effectuée lors de la révolution, avec le décret d’Allarde et la loi Lechapellier notamment, et pas sitôt que vous le situez (16ème).
Albert Manfred: Napoléon Bonaparte (édition du progrès Moscou 1980)
Docteur Edward Regby lettre du 18 juillet 1789: »J’ai été moi même le témoin de cette révolution…..Le peuple grand et sage conduisit la lutte pour les droits et la liberté de l’humanité: son courage, sa prévoyance, sa maîtrise furent couronnés de succès et l’événement qui contribua au bonheur et à la prospérité des générations futures s’accomplit avec des effusions de sang insignifiantes » (page 49).
Sic….de quoi bien rire après coup.
Le soulèvement populaire du 31 mai/2 juin 1793 renverse les girondins. Le contre-révolution commence à poindre. Eté 1793 les jacobins s’opposent et Robespierre: « la guerre de la liberté contre la tyrannie »…..La guillotine,l’outil au service des libertés (mais oui !) fonctionne à plein régime contre les tyrans…..
10 Thermidor (28 juillet 1794) exécution de Robespierre et autres….fin de la révolution. « Pas une voix dans les sections ne s’éleva en faveur des chefs de la Montagne déposés » page 89.
La bourgeoise des nouveaux possédants en titre, débarrassés du système féodal royaliste, prenait le contrôle politique du pays.
Ainsi allait se concrétiser les idées de J.J. Rousseau: la primauté de l’individu sur la notion d’Etat autocratique.
L’impact des idées de J.J. Rousseau réapparaît vers 1980/1990 sous un autre aspect: l’écologie qui donne la primauté de la défense de l’environnement contre le PIB développé à outrance par la volonté étatique.
L’impact de J.J. Rousseau transparaît encore dans la notion de « droit d’ingérence » chère à Kouchner
En on peut rattacher à J.J. Rousseau le désir de vouloir « libérer les citoyens et les états » de l’emprise asservissante des forces financières supranationales.
J.J. Rousseau a montré l’intemporelle aspiration des individus pour la liberté face à des systèmes stérilisateurs visant à perpétuer des avantages acquis.
Sur le problème que vous évoquez:
« Roland Gori / Alain Ehrenberg. Psychanalyste, Roland Gori est professeur de psychopathologie clini que à l’univer sité d’Aix-Marseille-I. Il a publié, avec Barbara Cassin et Christian Laval, « l’Appel des appels. Pour une insurrec tion des consciences », aux Editions Mille et Une Nuits.Sociologue, Alain Ehrenberg est directeur de recherche au CNRS. Il est l’auteur notamment du «Culte de la performance», de « l’Individu incertain » et de « la Fatigue d’être soi ».
LE NOUVEAU MALAISE FRANCAIS
Alors que le médiateur de la République s’alarme de la « fatigue psychique » des Français, le sociologue débat avec l’initiateur de l’Appel des Appels.
Le nouveau malaise francais
Une personne qui porte la fatigue psychique, peut-être un individu qui après avoir passé une sale nuit, au matin se lève, regarde par la fenêtre, et ne voit qu’un paysage de cendre et de boue. Pourtant c’est le printemps, les prairies sont bien vertes et brillantes, les jonquilles arborent un jaune lumineux, le forsythia jaune jaune, le ciel une immensité contrastée. Mais voilà, rien ni fait, c’est le repli vers les profondeurs de l’être douloureux et sans voix, toute idée de noir et blanc est perdue, ne reste plus que le spectre des variations infinies du gris. Composer avec ça. Signé un français, sans bleu sans blanc et sans rouge.
Merci à Roland Gori et les autres pour cet Appel du désespoir.
http://www.zerohedge.com/article/march-non-farm-payrolls-162l-below-consensus-unemployment-rate-97-hourly-earnings-down-01
Pour illustrer l’origine de l’individualisme, voici une citation de Paul Veyne extraite de Quand notre monde est devenu chrétien, chapitre II Un chef-d’œuvre: le christianisme :
Merci M Jorion.
Effectivement c’est bien de se déplacer pour avoir une meilleure lumière : http://bit.ly/bz2bcA
Je profite pour faire un bilan sur cette de 1er trimestre;
Monsieur Jorion, vous nous aviez prédit une rechute de l’économie avec une évolution des marchés en ‘W’.
Il s’avère que l’économie reprend du tonus et que les embauches reprennent ( certe faiblement mais repartent quand même).
Pouvez-vous nous éclairer ? Merci
Coucou, il se pourrait qu’il vous manque un peu d’informations ou que celles-ci soient un peu légèrement orientées.
Car, juste histoire de se marrer, une secrétaire directrice adjointe du TARP-ministère-de-la reprise vient d’annoncer que vu les défauts de crédit généralisés, aux US, ce n’était pas les très officielles 8-900 banques qui risquaient de couler annoncées par le FDIC, mais…
3000.
Y’a pas de faute de frappe, et si ça se trouve, ce sera beaucoup plus et beaucoup plus vite.
Certes, vu les tombereaux de liquidités déversés par les banques centrales anglo-saxonnes, le secteur de la finance va hyper bien.
Mais les strates en dessous de la pyramide de pouvoir roulent sérieusement sur la jante et vont continuer de le faire.
L’image de la perfusion d’un organisme atteint d’énormes hémorragies est toujours d’actualité.
Oui, l’évolution en « W » est celle à laquelle il faut s’attendre, la seconde branche du « W » étant beaucoup plus profonde que la première. La chute des États sera en effet plus sérieuse encore que celle du secteur bancaire.
Quand on parle de reprise, il faut aussi mettre les chiffres en contexte. Par exemple pour « chiffre favorable de l’emploi aux US », il faut comparer les 162 000 emplois créés en mars (chiffre révisable le mois prochain), dont plus d’un tiers reflète les gens qui feront du porte-à-porte dans le cadre du recensement décennal, avec les 300 000 nécessaires par mois pendant cinq ans (chiffres de Paul Krugman) pour une véritable reprise.
Le graphique suivant (Harpex), le meilleur indice pour la production de biens manufacturés à l’échelle mondiale, montre effectivement une reprise mais elle doit être comparée avec la chute qui fut d’abord enregistrée.
Harpex Avril 10
Effectivement, n’avoir remonté qu’une marche quand on vient de chuter de 110 étages … merci
Quelques précisions sur les chiffres américains de l’emploi communiqués hier, dans la lettre hebdomadaire de John Mauldin : Is This a Recovery? – John Mauldin’s Weekly E-Letter.
En informatique, on estime souvent les charges en temps-homme, par exemple: 1 année-homme représente le travail d’une personne pendant 1 an, ou de 2 pendant 6 mois. On pourrait faire pareil avec le chômage mais on s’en garde bien, le système des catégories présentant l’énorme avantage de se plier facilement à toutes les interprétations.
En projet informatique, on utilise effectivement cette métrique mais essentiellement pour chiffrer à priori le coût et durée de réalisation, variable en fonction du nombre de prestataires sur les phases //.
Ce chiffrage, à postériori, techniquement réalisable, apporterait-il un plus dans la compréhension du chômage ?
Étant une fonction intégrale, se poserait cependant la question du choix de l’origine, cet indicateur ne serait pas du tout réactif (poids du passé) aux changements brutaux. Il permettrait par contre de mieux mesurer les pics de « gâchis socio-économiques » avec un effet retard dans la montée et la re-descente…Il serait cependant moins parlant pour la quidam car le chômage pourrait baisser et cet indicateur continuer sa course ascendante ,et vis versa, avant de revenir en tendance…
Cls: Mais pourquoi pas ? proposez le à l’insee
« Il s’avère que l’économie reprend du tonus et que les embauches reprennent » : c’est un peu comme pour le climat, il faut distinguer les fluctuations à court/moyen terme des tendances longues…
Peut-être pas le meilleur éclairage de la pièce pour mieux faire une vidéo, je vous trouve bien palo, pour Hegel je ne sais pas, si ça se trouve il y a autant individualisme en moi qu’en l’autre, quand bien même je rencontrerais davantage de gens me dire que la religion c’est encore ceci ou cela après avoir lu tel ou tel autre auteur de plus. Il y a tellement de façons de voir et de parler des choses comme de la religion ou de l’athéisme, mais l’autre qui croit ou qui ne croit pas à peut-être toujours quelque chose à me dire sur la religion, sur l’athéisme, sur l’autre, sur la société.
Peut-être même qu’on devrait pas toujours faire appel à la contribution de l’intellectuel libéral, religieux ou pas pour mieux vous en décrire et goûter le fruit à votre place ? Vous ne croyez pas ?
Il y a un tel abime de conduite et d’esprit entre la première communauté des chrétiens, relire les saintes écritures ( actes des apôtres ) et le Catholicisme libéral d’aujourd’hui très bien incarné et représenté en la personne du grand inquisiteur, le grand Prêtre.
Pour les gens simples et qui ne connaissent plus Dieu et qui entendent malheureusement trop souvent le politicien à l’antenne.
» Dieu éternel et tout puissant, toi qui as créé les hommes pour qu’ils te cherchent de tout leur cœur et que leur cœur s’apaise en te trouvant, fais qu’au milieu des difficultés de ce monde, tous puissent discerner les signes de ta bonté, de ton infinie patience, et rencontrer des témoins de ton amour : qu’ils aient le bonheur de te reconnaître, toi, le seul vrai Dieu et le Père de tous les hommes. » Amen
Je suis d’accord avec votre argument concernant la mise en équation comme l’aboutissement de la réfléxion. Le problème qui deviennent complexe impose de passer par une structure équation pouvant permettre la récursivité, boucle mathématique.
je je peux me permettre un petit example :
1 dépot (A) = 1 crédit (B) + 1 bénéficiare des montant du crédit (C).
La recursivité dans cette example a consisté a inclure C comme étant un bénéficaire de moyen de paiement.
La récursivité intervient a partir du momment ou les dépot de C peuvent se retrouver a la place de A.
Juste pour démontrer :
une équation seul n’est pas toujours révélatrice de la réalité bien qu’elle puisse s’avére vrai. (un petit clin d’oeil)
Vous faite tout de même un sacré travail …. Cela m’as beaucoup appris. J’espére que je pourrais humblement y apporté une quelconque contribution. Au moins du coté de la réfléxion et de la modélisation.
Vous avez démontré quoi au juste ? c’est bien de démontrer, encore faut-il savoir quelle est la question, – et quelle est la réponse….
La récursivité, au sens large est un raisonnement de type récursif (généralisation…) et au sens mathématique concerne les fonctions récursives de type n + 1 = f(n).
Ni 1968, ni 1789, n’ont été des débuts d’ères nouvelles, sinon essentiellement 1789, un décrochement surtout politique à l’intérieur d’une civilisation, et 1968 une rigolade (que j’ai vécu à Lyon où j’habitais y étant né) un rigolade encore plus à l’intérieur d’une classe (majoritairement des fils de riches bourgeois aisés).
Quand on sait que Hegel, idéaliste entre tous, eut pour élève K. Marx, ce dernier utilisa l’outil philosophique de Hegel, mais à 180 degrés de Hegel, et cela initia le matérialisme dialectique à la facon de Hegel, mais revisité par Marx. Dans les deux cas le subjectivisme domine, même si ce n’est pas souligné. Ces cas de Hegel et Marx illustrent que, ici bas, on ne part jamais de zéro, et que les « outils » (ici philosophiques) peuvent se retourner contre eux-mêmes s’ils se prennent trop au sérieux. C’est ici une confusion qui perdure encore et toujours entre le contenant et le contenu. En résumé, la philosophie n’accepte pas la religion révélée et veut continuer son cheminement d’ « autodéveloppement », d’où le « triomphe » du capitalo-communisme qui saturent encore nos cervelles. Le christianisme, lui, dit: « ce que vous attendez est déjà arrivé (avec Jésus-Christ), vous attendez les nouvelles disait saint Paul aux Grecs, mais il y a eu La Nouvelle que vous attendez toujours chaque matin dans le fatras des nouvelles. Jésus Christ est toujours jeune (cela a encore plus de sens de le dire un vendredi Saint) mais le journal d’aujourd’hui est déjà très ancien…
Paul, vous avez grandement amélioré la netteté, mais comme le dit Jérémie c’est palo, légèrement gris bleu argenté, comme dans les apparitions!!!!!!!!!!.
En regardant attentivement les 3 dernières vidéos, cette dominance se retrouve en face de la fenêtre au niveau des étagères en gris bleuté. Votre vitrage doit être traité ou teinté. Un seul moyen, pour corriger ce halo argenté,intervenir sur la balance des couleurs de votre webcam, si le logiciel le permet, ou reprendre votre ancienne place, les couleurs étaient meilleures.
Enfin, tout ne pouvant être parfait dans le meilleur des mondes, tant qu’il n’y aura que des problêmes de cette ampleur, la vie serait belle. Votre principal sont vos propos, et ce léger halo, en cette veille de Paques, leur donne une ampleur mystique. Chacun dans sa croyance profonde y retrouvera les siens. Cordialement à toutes et tous.
« Votre vitrage doit être traité ou teinté. »
La prochaine fois ,il va falloir ouvrir les fenêtres.
Ça va décoiffer !
Une alternative en cas de violente tempête;le fond de teint.
jeannot14 dit : «Votre vitrage doit être traité ou teinté.»
Non, c’est pas ça. Le specte de la lumière du jour (vers 10h avec ciel légèrement couvert en Bretagne…) diffère du specte de la lumière des ampoules à incandescence qui diffère encore du specte des ampoules à fluorescence…
http://i42.tinypic.com/rcj7s2.png
(source: Günter Wyszecki & W.S. Stiles, Color Science : Concepts and Methods, Quantitative Data and Formulae, 2nd Ed., New York, John Wiley & Sons, 1982)
Notre vision s’adapate aux différentes sources de lumière, mais pas une webcam qu’il faudrait étaloner.
Mais bon, Paul est un amateur (dans les 2 sens du terme ? 😉 ) alors …
http://i40.tinypic.com/6q8lqf.png
« For the Rays (of light) to speak properly are not colored. In them there is nothing else than a certain Power and Disposition to stir up a Sensation of this or that colour. » Isaac Newton, 1730
« Les Rayons (de lumière) à proprement parler ne sont pas colorés. En eux, il n’y a rien d’autre qu’une certaine Puissance et Disposition à susciter une Sensation de telle ou telle couleur. » Isaac Newton, 1730
Paul, si vous avez une couverture de survie, dépliez là devant vous sur votre bureau, le coté doré vers vous, la lumière blanche se reflétera dessus et prendra une légère coloration doré, vous devriez retrouver votre teint de tous les jours, celui du sobrement arrosé. Paul Jorion, le blog des lumières!!!!!!!!!!!!!!!!!…………….
Fujisan, il y a quelque temps le fujichrome était mon émulsion préféré. Et oui, en numérique, si vous voulez avoir des couleurs parfaites, il vous faut refaire la balance des blancs manuellement avec un carton blanc, dès qu’il y a un changement dans les tonalités du décor (même les vétements influent).