Billet invité
Les leçons de la dette grecque
Tout le monde s’inquiète du niveau d’endettement de la Grèce. Pourtant le premier chiffre que l’on trouve n’est pas affolant : sa dette publique se monte à un an de PNB (100%). D’autres pays ont dépassé ce niveau, d’autres encore l’atteindront prochainement sans créer une panique comparable. Le calcul est simple : un état endetté à hauteur de 1 an de PNB à un taux de 3% doit mobiliser 3% de la production annuelle du pays au titre du service de la dette, et beaucoup y arrivent.
Or les projections que j’ai pu consulter évaluent le service de la dette grecque dans quelques années à 7 ou 8% de son PNB. D’ou vient ce brutal accroissement qui aboutit à un niveau qu’aucun pays ne pourrait supporter?
Une deuxième information donne un début d’explication : le déficit du budget, de l’ordre de 13% du PNB, laisse prévoir une trop rapide croissance de cette dette. C’est préoccupant, mais pas catastrophique : la Grèce n’est pas la seule dans ce cas. Et cela ne conduit pas à une telle explosion des intérêts.
En fait les craintes inspirées par cette dette, le risque de la voir s’emballer, résultent de la conjonction de 3 facteurs :
– le niveau du déficit budgétaire ;
– la mauvaise politique d’émission de la Grèce ces dernières années ;
– la faible taille de l’économie grecque.
Le montant qu’un pays doit emprunter chaque année est la somme de 3 composantes :
– le montant du déficit budgétaire primaire ;
– le montant des intérêts dus sur la dette antérieure ;
– le montant des émissions arrivant à échéance et qu’il faut refinancer.
Les deux premières composantes exposées ci-dessus sont relativement bien contrôlées :
– Le déficit budgétaire annuel en 2009-2010 est élevé mais paraît aujourd’hui transitoire grâce aux fortes mesures d’austérité prises par le gouvernement « à la demande » de ses partenaires de l’eurozone.
– Les coupons à payer sur les dettes antérieures émises à des taux raisonnables ne représentent pas un fardeau proportionnellement plus lourd que pour d’autres pays.
Malheureusement, ce n’est pas le cas de la 3ème composante. La Grèce a émis ces dernières années des titres à court terme à un taux proche de ceux des autre Etats de l’eurozone. Une part importante de ces titres arrive à échéance chaque année et doit être refinancée en émettant de nouvelles obligations. Or ces nouvelles obligations doivent offrir le rendement aujourd’hui exigé par le marché, soit plus de 6%. Et c’est bien ce qui fera exploser la dette de la Grèce plus vite que celle des autres pays. D’ici un an ou deux, l’essentiel de la dette aura été renouvellée et son taux sera passé de 3 à 6%, doublant le fardeau.
Cette remarque montre la courte vue ou le cynisme des responsables qui se penchent sur le dossier grec. En laissant faire le marché ou en se substituant à lui, mais en pratiquant les même taux ou presque, les dirigeants européens poussent la Grèce dans un piège qui est en train de se refermer sur elle. Dans 2 ans il sera trop tard. La dette aura atteint 130% du PIB et portera le taux que nous voyons aujourd’hui, de l’ordre de 6%, voire davantage. A ce moment là, la charge de remboursement de la dette avoisinera 8% du PIB, ce qui est inacceptable (130*6%=7,8%).
Si on était en face d’une entreprise privée, M. Papandréou pourrait être accusé de « poursuivre l’exploitation par des moyens ruineux » en émettant des titres aussi onéreux et pourrait être contraint au dépôt de bilan avant que la situation n’empire.
Si nos gouvernants voulaient regarder un peu au loin, ils verraient qu’à terme deux solutions sont possibles pour la Grèce et deux seulement :
– sortir de l’Euro ; ce serait une crise terrible pour le pays, et plus on attendra, plus elle sera terrible.
– procurer à la Grèce des ressources à long terme – 10ans et plus – à un taux raisonnable pour bloquer à sa source l’effet « boule de neige » qui est en train de s’enclencher. Le coût est faible voir négatif : la France et l’Allemagne qui peuvent emprunter sur les marchés aux environs de 3% pourraient reprêter à la Grèce au taux de 3,1 % et tout le monde serait content. Sauf les Allemands pour qui les « principes » doivent toujours prendre le pas sur tout le reste.
En tout cas, le plan proposé aujourd’hui et qui repose en majorité sur des prêts à taux élevés (le FMI, qui pratique des taux plus doux, doit rester minoritaire) est une recette sûre pour engluer définitivement la Grèce dans la dette et la maintenir artificiellement dans l’euro, préparant ainsi une sortie d’autant plus pénible qu’elle aura trop longtemps été différée.
Lorsqu’on évoque la vulnérabilité de la Grèce aux attaques des marchés financiers, il faut avoir à l’esprit que les soupçons qui pèsent sur le pays ont été sciemment confortés par des spéculateurs qui n’ont pas eu trop de mal pour manipuler l’étroit marché de la dette grecque.
Cette courte analyse montre que la punition infligée à la Grèce est disproportionnée par rapport à ses erreurs. Plutôt que de répéter « tout est de leur faute », les Allemands qui sont protégés par la taille de leur économie et la profondeur du marché des Bunds pourrait admettre que, même en se diversifiant au delà de la cueillette d’olive, les petits pays européens n’auront jamais la même stabilité et qu’il est du devoir des grands de les aider à retrouver l’équilibre. C’est le contraire de ce que disent les traités européens et on voit bien qu’ils ont tort.
Au fond le principe de l’égalité de tous les États qui signent un traité international est une fiction acceptable et nécessaire en politique. Dans le domaine économique cela a conduit l’Union à conclure des traités synallagmatiques inapplicables en raison de la différence de puissance des parties.
Si on jette maintenant un coup d’œil sur la France, on trouve au moins deux raisons pour espérer ne pas subir le même sort que la Grèce :
-la gestion de la dette d’État est active et raisonnée, grâce à 30 ans d’expérience… (ne nous en vantons pas). Notre dette comporte des OAT à 7, 15, 30 et même depuis peu 50 ans. Le taux annuel de renouvellement est ainsi assez faible et nous rend moins vulnérables aux variations de taux, sans être totalement invulnérables.
-la profondeur du marché des OAT rend plus difficile une manipulation du marché par des spéculateurs. Disons qu’il leur faudrait mobiliser des sommes nettement plus importantes que celles qui ont attaqué la Grèce. Cette protection n’est pas absolue, Soros en Septembre 1992 a bien contraint le Royaume-Uni à dévaluer.
Ainsi pourrons-nous éventuellement tenir sans catastrophe jusqu’à la prochaine crise qui sera peut-être la disparition de l’Euro !
Ps : si la Grèce décide d’abandonner l’euro, bien des gens pensent qu’elle retrouvera la drachme. Quelle erreur! La bonne méthode serait de créer un « €uro-Grec ». Cela permettrait de proclamer immédiatement que l’ensemble de la dette a bien évidemment été émise et sera remboursée dans cette monnaie. Monnaie qui, n’en doutons pas, sera dévaluée de 30 à 40 % par rapport au véritable euro (s’il subsiste). Si le gouvernement grec commet l’erreur de lancer une toute nouvelle monnaie, la nouvelle drachme, le discours hypocrite que je viens d’évoquer ne tiendra pas.
Cette subtilité jésuitique et bien naïve peut fonctionner tant les marchés sont dominés par la psychologie. Et puis, au fond d’eux-mêmes, les détenteurs d’avoirs grecs craindront sûrement de tout perdre le jour de la sortie de l’euro. Ils préfèreront alors peut-être un habillage qui leur promet de récupérer 60% de leur mise.
83 réponses à “Le cynisme du « plan d’aide européen » à la Grèce, par Alain Monod-Broca”
[…] This post was mentioned on Twitter by betapolitique.fr. betapolitique.fr said: Le cynisme du « plan d'aide européen » à la Grèce, par Mortimer: Billet invité Les leçons de la dette grecque To… http://bit.ly/biusik […]
Drôle de DRA(ch)ME…
Je m’incline, car j’en suis instruit, devant ce qui doit être le professionnalisme de Mortimer.
Mais enfin, sous la bonhommie: quelle banalisation de ce qui ne l’est pas du tout!!
Lecteurs, sachez bien que vous serez pour toujours soumis à la dette, le débat est superflu, vous aurez toujours ce boulet inique à traîner. C’est tout naturel et normal, il n’y a pas d’autres issues. Les bilans des banques nuiront perpétuellement aux sociétés spoliées et frustrées de leurs actifs sans lesquels l’argent ne vaudrait même pas le prix du papier à envoyer au pilon.
Ici la Grèce (petit pays « pas trop dangereux » s’il capote) serait donc au banc d’essai des bailleurs de fonds!! Manière de tâter les réactions éventuelles, sur le terrain de l’engloutissement et de la servitude définitive assurée aux pays européens et leurs sociétés se « tiersmondisant », c’est leur tour. Il faut bien que le monde de la finance se rattrape, et pour cela l’ « Europe » est ce qu’il y a de mieux, disciplinée, etc.
On peut être pris d’angoisse avec ce genre de propos.
Qu’est-ce qu’on en retire, s’il n’y a pas la moindre lueur de changer ou de réformer le système financier?
@Rumbo,
« Les bilans des banques nuiront perpétuellement aux sociétés spoliées et frustrées de leurs actifs sans lesquels l’argent ne vaudrait même pas le prix du papier à envoyer au pilon. »
Merci de le rappeler, c’est l’essentiel.
Merci pour cet article qui met bien en évidence les paramètres cachés de la dramatisation de la dette
grecque et qui permet de sortir de l’opacité.
Un article comparatif sur la situation de l’Allemagne , la France et l’Angleterre avec l’Espagne,
l’Italie, la Grèce, le Portugal serait très intéressant.
Bon courage.
Kalod
Dans un autre post sur ce sujet, j’avais employé ce terme de dramatisation que vous utilisez ici. Mais en dessous de la volonté de dramatiser une situation grave mais pas désespérée, quel objectif ? Comme je l’avais dit, je sens de plus en plus une tactique de faire de la Grèce un exemple de recul social contraint de l’extérieur et qui en permettra d’autres. N’oublions pas non plus que la Grèce est le pays d’Europe où la jeunesse a été la plus revendicatrice et qui compte encore des force de gauche assez importantes. Certains veulent-ils « casser » ce mauvais exemple ?
Vous m’en demandez beaucoup alors que je m’apprête à partir en vacances…..
Je me permets juste une remarque sur l’Espagne et sa bulle immobilière. (Il y aujourd’hui en Espagne autant de logements vacants qu’aux USA alors que le PIB espagnol représente à peine plus de 10% du PIB américain).
Lorsque l’euro est arrivé les espagnols ont du jour au lendemain pu s’endetter à un faible taux d’intérêt, très inférieur à ce qu’ils avaient toujours connu et le pays connaissait encore un peu d’inflation. Il était parfaitement rationnel de leur part d’investir dans l’immobilier. Qui d’entre nous n’a pas, un jour ou l’autre, emprunté pour se loger ou pour investir en comptant sur l’inflation pour « l’aider » à rembourser ses emprunts et en escomptant une plus value quasi certaine au bout de quelques années?
D’habitude les autorités veillent et haussent les taux d’intérêts pour éviter l’emballement. Oui mais depuis 10 ans les taux européens sont uniformes et sont fixés à Francfort par la BCE « en fonction des besoins de la zone euro ». Curieusement ces taux conviennent particulièrement à l’Allemagne. On peut y voir le reflet du poids de ce pays dans la zone (30% du PIB), l’influence du milieu dans lequel vit M. Trichet (à Francfort on doit regarder de plus près les statistiques allemandes que les autres ou toute autre cause, mais le fait est là : les taux modérés pratiqués depuis des années par la BCE n’ont pas aidé les pays périphériques à endiguer leur inflation.
On peut donc soutenir que la bulle spéculative espagnole a atteint sa taille incroyable par ce qu’on ne voulait pas freiner l’économie allemande qui demandait un crédit pas trop cher.
Le succès de l’Allemagne et la crise espagnole sont deux conséquences directes d’une même politique de taux.
Alain Monot,
Vous oubliez un « détail » sur la bulle immobilière espagnole, il n’y a pas que des particuliers englués là dedans mais aussi des fonds de pension de divers pays qui ont joué la hausse.
Beaucoup de ces constructions pharaoniques ont été financé par ces derniers.
Mais on en parle beaucoup moins. C’est politiquement pas correct.
Quant à l’inflation, le jour où les banques centrales prendront en compte l’inflation sur les actifs ce sera un grand chemin vers plus de rigueur dans l’analyse des risques du système monétaire et de la monnaie.
Pour l’Allemagne, il apparait aujourd’hui évident qu’au sein de la zone euro, principale destination des exportations allemandes ne l’oublions pas, l’euro leur a permis de dévaluer le mark contrairement aux autres pays qui avaient tous avant l’euro une monnaie bien moins chère que le mark. La grande gagnante du système Europe tel qu’il est c’est bien l’Allemagne.
La monnaie unique lui a permis de réaliser une Europe sous dominance Allemande sans les guerres du passé.
Quand je parle Allemagne, je parle du concept et non du peuple Allemand qui lui vivait bien mieux du temps de la social démocratie allemande, cette bonne vieille RFA.
L’Allemagne d’aujourd’hui me semble prussienne.
A 18H00, le taux de l’obligation d’Etat grecque à 10 ans était quasi-stable à 6,529 %, contre 6,522 % mercredi soir.
Romandie
Lundi 29 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,289 %.
Mardi 30 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,434 %.
Mercredi 31 mars : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,522 %.
Jeudi 1er avril : l’obligation grecque à 10 ans était à 6,529 %.
Comme toujours c’est la faute des allemands.
Pour que la Gréce s’en sorte, il faut surtout revoir sa fiscalité totalement favorable aux plus riches et lutter contre la fraude fiscale.C’est d’ailleurs le méme probléme pour les pays du club med y compris la France.
On comprends alors pourquoi les allemands sont sceptiques
Il y a au moins une bonne raison d’espérer que la France ne se trouve pas dans la situation de la Grèce c’est que pour le moment et a priori jusqu’en 2012 elle est dirigée par un gouvernement de droite dure présidé par Nicolas Sarkozy… Ceux qui n’ont pas remarqué la concomitance de la montée de « l’inquiétude des marchés » et de « la désastreuse situation des finances publiques grecques » avec l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de gauche (mettons de centre-gauche pour être réaliste) alors que la situation a été organisée et dissimulée par un gouvernement de la bonne vieille droite grecque pendant des années avec l’aval de l’Union Européenne et en particulier de l’Allemagne sont, soit aveugles soit de mauvaise foi…
Ne doutons pas que si, par miracle, un ou une Présidente de « gauche » était élue en 2012 « les marchés » sauraient réagir. Ceux qui, ici dans ce blog, semblent cultiver de façon quasi permanente dans leurs analyses ou commentaires la déconnection du monde économique d’avec les structures politico-sociales et idéologiques ne rendent pas service aux lecteurs désireux de comprendre un peu mieux « la marche du monde », car à les suivre on pourrait finir par croire que l’échec d’Allende au Chili n’est du qu’à sa mauvaise gestion de l’économie locale des transports… Il est temps ici, je crois, de relier certains actes d’agents économiques à la mise en oeuvre de stratégies de maintien de domination sociale et politique. La question de la répartition obscènement inégale des richesses entre les habitants de cette planète n’est évidemment pas qu’une question purement économique. Car autrement que signifie l’affichage de propos annonçant la » fin du capitalisme » ou le « désir d’un monde meilleur ». Je pense qu’il est temps d’être conséquent.
Merci de remettre en avant les déterminations politiques, qui sont en effet prépondérantes. Mais je ne comprends pas le lien que vous faites entre ces deux phrases: « La question de la répartition obscènement inégale des richesses entre les habitants de cette planète n’est évidemment pas qu’une question purement économique. Car autrement que signifie l’affichage de propos annonçant la » fin du capitalisme » ou le « désir d’un monde meilleur ». » Je comprends et suis d’accord avec la première, mais ne vois pas du tout le lien avec la seconde. Merci de préciser.
Je partage totalement cette approche.
Les « marchés » ne sont pas innocents même si moutonniers: la liste des pays du sud susceptibles de subir une attaque spéculative en règle sont, comme par hasard, gouvernés par des coalitions dites de « gauche », donc supposés plus « sociales » (ce qui se vérifie quand on examine les taux de croissance des salaires depuis disons 10 ans).
L’amérique dont l’endettement est très largement supérieur à ces PIIGS, et sans tenir compte du référentiel dollar, n’est pas un pays socialiste même si Obama a été taxé de communiste, par ailleurs les attaques spéculatives viennent prioritairement de ce pays. La GB est certe à gauche (trés centre – gauche)mais il y a de fortes présomptions pour que son gouvernement repasse rapidement aux mains des conservateurs.
Qui a vécu 1981 se souvient certainement du mouvement de panique des marchés et de la fuite désordonnée des capitaux (j’ai un ami qui eu une activité fort lucrative de passage de valises de billets en suisse).
Donc, sans tomber dans une fumeuse théorie du complot et de shadow-gouvernement mondial, les tensions et altermoiements sur la zone euro visent stratégiquement à faire tomber des gouvernements vécus comme trops dépensiers par les rentiers-investisseurs et accessoirement à récupérer les marchés abandonnés par des banques faillies de ce fait, lorsque les administrations nationales auront été récupérées par des dirigeants du sérails, donc de droite.
Pour se persuader de l’état d’esprit sous-jacent il suffit de lire les commentaires d’articles publiés sur « les echos » (dont on a du mal à s’imaginer que la rédaction soit « progressiste ») sur cette crise grecque. C’est ici : http://www.les-cercles.fr/economie/economie-societe/europe/1556-la-grece-la-dette-et-bruxelles
Surtout que d’un point de vue nord-américain notre président est vu comme de centre-droit et que les avertissements sur la dette française porte surtout sur les doutes concernant la pérénité des recettes fiscales face aux multiples défiscalisations et autres « optimisations » fiscales !!!
Bernique, j’aimerai savoir d’où vous tenez que notre président passe pour être de centre droit…???
D’une part, il est reconnu au plan international pour avoir un discours de gauche et faire une politique exactement inverse dans son pays.
D’autre part, la politique consistant à diminuer les impôts directs (surtout sur les plus hauts revenus) pour les laisser se faire remplacer par des impôts indirects et autre augmentations de prix se pratique maintenant par tous les pays de la planète.
N’oublions pas que la mondialisation du modèle américain consiste à supprimer la classe moyenne jusqu’au point de son utilisation la plus performante.
Une chose qui pourrait être possible, mais je demande l’avis d’autres ici, serait qu’il ne puisse pas aller trop loin dans son mouvement de « libéralisation » à cause de son électorat…
Enfin, ce qu’il en reste.
Plutôt à cause du peuple dans son ensemble, serait peut-être plus judicieux.
à Yvan :
Cela vient d’un article du New-York Times dont je n’ai pas gardé la trace. Pour les US centre = centre européen = quasi socialiste = à gauche des démocrates = libéral au sens américain à comprendre comme source de libéralités c’est à dire de dépenses inconsidérées. Ou plus symptomatiquement centre droit = qui intervient directement dans l’économie et annonce vouloir faire des économies budgetaires.
je n’osais pas me le dire, mais je m’étais demandé si c’était par hasard. Le Portugal et l’Espagne aussi , sont attaqués alors que leurs gouvernements de « gauche » héritent d’une politique mise en place par des liberaux
Donc en gros, les Grec sont la mouise parce que leur taux est à 6/7% et leur taux est a 6/7% parce que ils sont dans la mouise ????
C’est l’orobourous !!!
Non c’est parce qu’ils ont menti et trop abusé des astuces (swap, …) par rapport à nous (vente d’or et d’autoroutes).
Patrick Artus dans une note récente pour Natixis, défend l’idée que la Grèce peut faire « chanter » les pays de la zone euro qui détiennent sa dette, car un défaut de paiement grec entrainerait, par un effet systémique, la faillite de plusieures grandes banques européennes au premier rang desquelles la France et l’Allemagne.
La menace de sortie de l’euro n’est donc qu’un des éléments de « chantage ».
« : l’importance de la structure de détention des dettes risquées
Les actifs issus de la titrisation des crédits immobiliers américains étaient détenus par les non-résidents et les banques.
Ceci explique :
– la transmission internationale de la crise ;
– son caractère systémique.
Les dettes publiques des pays du sud de la zone euro sont surtout détenues, dans le cas de la dette grecque, par des banques européennes ;
dans le cas de la dette espagnole aussi en Europe, par les institutionnels, les banques, les
ménages.
Un défaut sur la dette grecque ou espagnole conduirait à d’énormes pertes pour les banques européennes ; ceci montre qu’il s’agit d’un risque systémique, et que la Grèce, si aucune solution coopérative n’est trouvée, dispose du pouvoir de négociation lui permettant d’imposer que les autres pays européens lui donnent une aide financière.
L’eurosceptique Ambrose Pierce-Ritchard après un entretien avec Carmen Reihnart, co-auteur avec Kenneth Rogoff du livre « This Time is Different: 8 centuries of Financial Folly »
The I.M.F should impose Default on Greece to end
the charade-Le FMI devrait imposer la faillite à la Grèce pour mettre un terme à cette charade
Dis moi à combien je te titrise, je te dirai qui tu es.
« Or ces nouvelles obligations doivent offrir le rendement aujourd’hui exigé par le marché, soit plus de 6%. Et c’est bien ce qui fera exploser la dette de la Grèce plus vite que celle des autres pays. » : voilà qui met bien en évidence l’auto-référentialité des marchés et, par voie de conséquence, leur arbitraire. M’est avis que les « craintes » des marchés ne sont qu’un prétexte. A ce que l’on raconte, les banques françaises et allemandes sont « très exposées à la dette grecque » : ne seraient-elles pas la véritable cible des spéculateurs ?
la fragilisation economique de la Grece aura des effets politiques? Un opposant muselé à l’entrée de la Turquie dans UE ?
@l’animal :donc pour vous la solutions c’est de pérenniser les sarko’s boys !
La ficelle est un peu grosse , car ce que vous nous proposez , c’est de nous soumettre ad vitam à la loi des marchés..! Le problème c’est que ça craque de partout et chez les plus puissants : USA , Allemagne qui voit la paupérisation monter malgré la force de son économie…
Alors retour au fascisme ?
Il est dommage d’être pris autant à contresens… Je pensais avoir été clair, non, pas suffisamment. Pour vous rassurer ma position personnelle serait plutôt proche de solutions proposées par Jacques Sapir ou Frédéric Lordon, à savoir fermeture de la Bourse entre autres dispositions immédiates ainsi que la nationalisation immédiate et sans contrepartie des banques… abandon des traités de Lisbonne et de Maastrich. Et pour la bonne bouche une nouvelle « fuite de Varennes » avec dans la diligence aussi bien Pascal Lamy que Baudouin Prot, Claude Bébéar, Alain Minc et autres suppots de l’idéologie TINA (There Is No Alternative). Ce qui implique je veux bien l’avouer un changement radical de société mais pas tout à fait dans le sens des SarkoBoys…
Encore un exemple de la « déliquescence » actuelle de l’Europe ;
ÉCONOMIE 02/04/2010 À 00H00
Airbus : l’Allemagne se rêve sans copilote français dans l’A30X
Berlin demande le transfert outre-Rhin de la recherche et développement du futur successeur de l’A320, en échange de son soutien financier.
La guerre franco-allemande va-t-elle reprendre à Airbus ? Dans un tract au vitriol qui sera distribué mardi aux salariés, la CGC, deuxième syndicat de l’avionneur et premier de sa maison mère EADS, accuse les actionnaires français du groupe (l’Etat et Lagardère) de ne pas avoir défendu
Deux points sur cette excellente analyse :
1. La Grèce pourrait fort bien garder l’euro et créer une monnaie parallèle, circulant conjointement. Cette solution n’étant pas prévue par les traités offrirait une plus grande liberté monétaire au pays. Une sorte de double marché des changes serait instauré dans lequel la Grèce définirait ce qui s’y déroulerait.
2. Du temps où la zone euro n’existait pas, la Belgique avait un endettement faramineux (supérieur à 100% du PIB). Pourant le pays n’a jamais connu de crises aiguës. Toutes les banques belges avaient une succursale au grand-duché du Luxembourg. Par ce biais, elles souscrivaient au gros des émissions étatiques belges, évitant au passage la fiscalité belge, et revendaient ces obligations aux résidents belges sous la forme de ‘bons de caisse’ émis à leur nom (déjà une forme de titrisation). Et tout le monde y trouvait son compte. Remarquez que durant cette période, la Blegique et le Luxembourg formaient une union économique, la UEBL (Union Economique Belgo-Luxembourrgeoise) et qu’il était impossible d’obtenir des chiffres macro-économiques distincts sur les deux pays : tout était amalgamé dans l’UEBL, de sorte que personne du grand public ne pouvait mesurer l’ampleur de la dépendance belge du petit grand-duché !
Si cela a existé naguère, votre proposition de permettre à certains états de l’Union d’agir pour le compte de la Grèce pourrait effectivement être activée et, mieux encore, sans que les souscripteurs soient conscients que les emprunts émis sont destinés à la Grèce.
Enfin, pour réduire le coût de la dette et profiter de l’échelle des taux particulièrement raide à l’heure actuelle, tout emprunt à long terme que la Grèce émettrait pourrait fort bien être saucissonné en une série d’obligations à coupon nul qui dégageraient d’emblée une plus-value due à la raideur de l’échelle des taux d’intérêt. Ce ‘stripping’ est déjà communément pratiqué par bon nombre de Trésors nationaux.
l’idée d’un euro grec est bien sûr intéressante. Beaucoup de questions se posent néanmoins au niveau de sa mise en oeuvre et j’avoue manquer d’esprit de prospective à partir d’un tel scénario.
Voici quelques questions parmi mille: Qui va émettre ces nouveaux euro grecs? La banque centrale de Grèce devient -elle dépendante du trésor?Les anciens euros sont-ils retirés de la circulation interne? Qui va acheter la dette nouvelle? La libre circulationn des capitaux est-elle maintenue? Y aura t-il contrôle des changes? Quelles sanctions attendre de Bruxelles ou d’ailleurs? Etc.
Je pense qu’une réflexion- peut-être collective- doit être lancée sur un tel sujet , car il me semble que les évènements se précipitent et même les idées sont entrain d’évoluer. Ainsi Jacques Delpla que je vilipendais pour ses abracadabrantesques propositions de « dévaluation interne » semble se diriger vers les débuts d’une réflexion menée en termes de répudiation de la dette. (voir son article dans les Echos d’hier)
Personnellement je suis intéressé par des échanges d’idées sur le passage de l’euro vers les les euros/devises nationales.
Bonjour,
De toute façon, nous viendrons tôt ou tard à la répudiation de la dette et au protectionnisme pur et dur. car nous ne pouvons pas, sous peine d’explosion sociale, continuer dans cette direction. Les grands changements ne se font pas en période de tranquillité, ils sont imposés par la nécessité. Nous avons besoin de continuer à vivre et de travailler pour nous-mêmes et notre famille, tout le reste n’est qu’arrangement acceptable, tant que cela marche…
Une exellente analyse de mise en perspective historique de Timothy Garton Arsh dans El Pais
d’ajourd’hui: « Le moteur de l’Allemagne s’arrete et l’Europe se ralentit »
Ce samedi de Paques, Helmut Kohl, le chancellier de l’unité allemande, fetera ses 80 ans.Pour
célébrer l’occasion, la chancellière et beaucoup d autres figures allemandes rendront hommage
au vieux roi Kohl, mais la stratégie actuelle de son pays face à l ‘Europe, surtout pour ce qui
relève le l’Eurozone, court le danger de démanteler son héritage. Si nous nous demandons pourquoi le projet européen est en voie de dissolution, une des principales raisons est que le moteur allemand s’est arreté. Et si nous nous demandons pourquoi ceci est arrivé, la réponse est parce que l’Allemagne est devenue un pays ‘normal’, comme la France ou le Royaume-Uni. Si cela peut nous paraitre normal, la chose est claire.
Suivant les traces de son mentor. Konrad Adenauer, Kohl insista toujours sur le fait que l’unité allemande et l’unité européene étaient les deux faces d’une meme monnaie. Une monnaie qui
devint l’euro. Kohl, comme la majorité de ses prédécesseurs, était concentré sur l’intégration européenne pour deux raisons pour deux motifs: parce que, en raison de son expérience personnelle durant la guerre, il croyait en elle, et pare qu’il comprenait qu’elle serait bonne pour les interets nationaux de l’Allemagne. Garantir aux pays voisins que l’Allemagne avait changé et était complètement disposée à s’intégrer en Europe fut la seule forme pour espérer parvenir à son objectif national: sa réunification libre et pacifique. Et cela fut ainsi. Quand surgit l’opportunité inespéreée en 1989, Kohl en tira parti sans en douter, et toute l’ Europe en sortit gagnante. Nous ne pourrions avoir une Europe libre et complète sans une Allemagne libre et complète en son centre.
Une des conséquences les plus importantes de la politique des deux chemins de Kohl fut que
l’Allemagne renonça à son mark très aimé en faveur de l’euro. Peut-etre était-ce l’objectif de Kohl en tous les cas, mais, à l’examen des documents historiques du chemin de la réunification,il
apparait clairement qu’il s’engagea dans cette voie explicitement pour vaincre l’hostilité de Mitterrand à la réunification. “La moitié de l’Alemagne pour satisfaire Kohl, l’abandon du mark
pour satisfaire Mitterrand” était une phrase malicieuse en ces temps. Ensuite, Kohl utilisa l’immense autorité dont il disposait dans son pays pour impulser l’euro, en dépit de la résistance ou le manque d’enthousiasme de la majorité de ses compatriotes. De nombreux éçonomistes avertirent du fait qu’il n’était pas possible d’avoir une union monétaire durable sans une politique fiscale unique, ou au moins coordonnée, qui imposerait la meme discipline à tous les Etats membres, en plus de la possibilité de faire des transfers sous la forme de subventions auz zones de l’euro encore en développement. Ceci ne se fit jamais, bien que Kohl confia en la possibilité de l’atteindre.
De meme que lors des étapes antérieures de l’Union Européenne, il se supposait que l’intégration
économique devrait servir de catalyseur pour l’intégration politique.L’eurozone allait devenir le centre magnétique de l’unification allemande. En tous les cas, en ce qui se convertit en un grand marché pour les exportations allemandes. Ainsi, dans un magnifique exemple de la loi des conséquences imprévues, bien qu’il n’y eut pas les bénéfices politques attendus, il y eut les
bénéfices économiques qui n’etaient pas tant espérés. Mais les défauts fondamentaux du dessin
de l’Union monétaire européenne ne disparurent pas. Et cette année ils sont réapparus en forme de
némésis grecque. S’il était chancellier aujourd’hui, Kohl aurait certainement réagi allant un peu plus loin: mettant la politique de l’union européenne à long terme au dessus du cout immédiat, mais avancant aussi vers une union fiscale-et par extension, politique, plus forte.Ce qui se passe est qu’entre-temps l’Europe a changé. Avant de la réunification, elle était un pays qui voulait etre
super-européen, pour raisons de mémoire, idéalisme et un sentiment de la responsabilité historique, mais qui de meme en avait besoin pour son propre interet nationale. Après la réunion, quand elle se transforma en pays, finalement pleinement indépendant et souverain, cette nécessité se dilua. A partir de là, tout passa à dépenddre du désir pur, de la volonté.
Les observateurs de l’Allemagne observèrent avec interet si allait se maintenir l’exceptionnel
appui européen de la République Fédérale, de Adenauer à Kohl. Ou, se convertirait-elle en un Etat-nation plus normal comme la France ou le Royaume-Uni, dépendante de ses interets nationaux, partisane d’employer les vois européennes quand il lui conviendrait, mais à ses propres conditions, aux dépens des autres quand il lui paraitrait nécessaire. La relation spéciale qu’elle établit avec la Russie, incluant l’accord bilatéral pour couvrir ses nécessités énergétiques, indiqua clairement vers où se dirigeait l’Allemagne unifiée. Maintenant, sa réaction face à la première crise historique de l’eurozone confirme cette direction.
Certains critiquent et rendent personellement responsables Mme Merkel pour cette situation.
L’ancien ministre des Affaires Etrangères, Joschka Fischer, dit que celle qui, en d’autres temps était
Madame Europe s’est convertie en Frau Allemagne. En effet, cette ‘chancellière du centre’, prudente et favorable aux compromis, manque de l’audacité stratégique d’un Adenauer ou d’un Kohl, mais meme un leader plus audacieux pourrait faire grand chose en face d’une opinion publique qui y est opposée.Et, des titres de Bild aux décisions de la Cour Constitutionnelle Allemande, il est clair que les Allemands ne sont pas disposés à faire plus de sacrifices pour l’Europe. Si ils le pourraient, ils préfèreraient surement qu’on leur rende le Mark. Ou, à défaut, un petit ‘nordo’ ( ou ‘neuro’) solide avec les pays de l’Europe du Nord et laisser les pays irresponsables de l’Europe du Sud se débrouiller avec un ‘sudo’plus faible.Les ramifications économiques sont complexes et incertaines mais il est possible que ce printemps soit le début de la fin de l’eurozone, le chemin le plus audacieux de l’Européisme allemand de l’après guerre.
Je souhaite dire que les Britanniques et les Français sont ceux qui ont le moins le droit de se plaindre du fait que les Allemands commencent à se comporter comme eux. Cela serait de la pure hypocrisie. C’est dommage que cela se passe ainsi parce qu’au long terme, les interets des Britanniques, des Francais, des Allemands et des autres Européens exigent que nous nous mettions d’accord dans un monde de nouveaux ‘géants’comme la Chine mais les Allemands ont le droit moral d’etre si myopes et de souffrir de la meme »etroitesse’de vision que nous.
Pour autant, au lieu de me plaindre, je prends note d’une autre ironie.Voici vingt ans, les eurosceptiques conservateurs britanniques s’alarmaient devant la perspective de qu’une Allemande unie nous impose un Super-Etat fédéral européen, Certains s’exlamèrent: “Un Quatrième Reich !“. Aujourd’hui, alors que les eurosceptiques consevateurs britanniques pourraient revenir au pouvoir, nous pouvons observer que le résultat imprévu de la réunification allemande a été, en réalité, l’apparition d’une Europe plus britannique avec une ampliation spectaculaire vers l’Est, plus intergouvernementale que fédérale, et une Allemagne qui se dédie à défendre tranquillement ses interets nationaux à sa façon, comme la Grande-Bretagne et la France.La vérité est que la personne qui devrait poster un message sur la page Web du 80 e anniversaire de Helmut Kohl est Mme Thatcher. Une autre chose est de savoir si au vieux chef d’ Etat ce compliment lui ferait plaisir. »
Excellent, mais inquiétant.
Tout à fait d’accord. J’ajoute qu’une ost-politik, pour peu qu’elle respecte les sensibilités des peuples allemands, russes et des autres pays de l’est semble immensément plus prometteuse, d’un point de vue allemand, qu’une politique avec l’Angleterre et la France. Les besoins et les ressources se complètent à merveille. Reste la politique…d’oû, peut-être la volonté de vendre des navires d’assaut de types Mistral (et non de simples portes hélicoptères comme annoncé) pour obliger la Fédération de Russie.
@Charles
Très belle et très réaliste mise en perspective. pas glorieux pour nous tous.
@Hema:il faut regarder le problème et les solutions des deux cotés: Timothy Garton Arsh est un historien, journalliste et analyste politique de haute volée, impartial et europhile désenchanté:
http://www.timothygartonash.com/
@crapaud rouge
Ces deux remarques « fin du capitalisme » et » d’un monde meilleur » sont en référence aux propos en question de Paul Jorion lui-même et aux articles qui y sont directement reliés entre autres l’article »le duc d’Aiguillon, le vicomte de Noailles, le vicomte de Beauharnais et le duc du Chatelet » ainsi que « N’est-il pas temps alors de s’engager? »
Toujours surpris de cette qualification, la Grèce va subir une punition.
Si un français emprunte de trop que dit-on si ses emprunts dépassent ses revenus.
Cet article continue à raisonner en pourcentage du PIB, hors il faut admettre que c’est le budget qui rembourse l’intérêt de la dette et non le PIB du pays
En d’autres termes, je vous rappelle que le remboursement de l’intérêt de la dette en 2008 aura été de 55 milliards d’euros, soit 3% du PIB de la France MAIS 12 à 16% du budget de la France…
C’est l’équivalent de la totalité de l’impôt sur le revenu, c’est le 2ème budget de la France derrière l’éducation nationale….
Chaque année depuis 30 ans, vers le 20 Octobre de chaque année il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’état…
Je crois que la dette des Etats est une hérésie des Etats, c’est anormal d’avoir laissé les deficits miner autant les budgets…
Maintenant le problème de la Grèce et des autres pays, France y compris, c’est d’avoir laissé s’installer des situations absurdes, Déficits, Pb de la Sécu, Retraites, formation, éducation, désindustriation …
En fait la crise actuelle est avec le pic de pétrole et le réchauffement climatique, une convergence de toutes les non-décisions de ces 30 dernière années, toutes les échéances arrivent en même temps, voilà pourquoi actuellement il n’y a plus de solution…
Tous les pays occidentaux avec la fin de la croissance sont tous dans une impasse que je viens d’évoquer ci-dessus, alors laissons le bateau ivre.
Je défis quiconque actuellement de trouver un juste équilibre pour quelque pays que ce soit des pays occidentaux, sauf à faire fonctionner la planche à billets des USA, cesser le remboursement ou de la dette ou des intérêts, ce me semble les mathématiques sont sévères, pour réduire aujourd’hui la dette et son intérêt, il faudrait réduire le budget de la France de 20% pour y arriver et encore cela amènerait une chute de l’activité dont il est difficile d’imaginer les conséquences…
Nous payons notre manque de décisions et actuellement la crise est la punition pour avoir laissé les choses se faire sans réagir.
Reste que cet article répond à une idée courante, c’est la faute de la finance, quand j’étais jeune c’est ce que je disais toujours, ce n’est pas de ma faute…
L’analogie entre dette des Etats et des particuliers, loin d’éclairer le problème de la dette publique, contribue à l’obscurcir.
D’abord parce qu’il y a dette publique et dette publique. Et, comme le montre très bien le billet d’Alain Monod-Broca, il faut savoir de quelle dette on parle et prendre en considération de manière distincte la dette primaire.
En second, parce qu’en bonne comptabilité, qu’elle soit privée ou publique, les éléments de passif (la dette dans ce cas) doivent être appréciés en fonction de l’actif (en l’occurrence le patrimoine de l’Etat, avec toutes les difficultés existantes à l’évaluer et à en mesurer la liquidité).
En troisième lieu, parce la dette primaire résulte de deux natures de dépenses, qu’il est nécessaire de différencier pour sa bonne analyse : d’investissement et de fonctionnement (faut-il encore s’entendre sur ce que l’on range dans chacune de ces deux catégories !).
Enfin, sans vouloir magnifier le PIB, dont nul n’ignore désormais ses absurdités conceptuelles, la référence à celui-ci permet de mieux estimer le poids de la dette primaire (car elle renvoie à celui du patrimoine), tandis que le rapprochement avec le budget de l’Etat permet de mieux comprendre le poids de sa charge (ses intérêts).
@François Leclerc
Il me semble au contraire que cette analogie est éclairante sur les dérives des états.
Effectivement la comparaison avec le PIB est trompeuse car elle minimise la dette en faisant apparaitre le PIB comme le revenu disponible du pays face à cette dette alors qu’il est déjà ponctionné à 50% par les « taxes »,par le remboursement des dettes particuliers et entreprises et pour finir par les dépenses courantes.
La dette, c’est la dette, et on peut la ventiler, cela ne change rien à la comparaisons avec le particulier, qui a des problèmes de budget »dette primaire » de l’année et des crédits révolving antérieurs, des crédits immo à taux variables à renégocier…
En bonne comptabilité des ménages, il me semble que votre banquier regarde le passif et l’actif, non?
La dette primaire des ménages est aussi ventilable en investissement (maison, voiture, machines..) et fonctionnement ?
Les ménages remboursent les intérêts et le principal, alors que l’État se concentre sur l’intérêt et laisse le principal aux générations futurs et autres gouvernants!!
J’ai plutôt l’impression que l’analogie dérange car elle rends trop évidente la conclusion…
Je me trompe peut-être, mais il me semble que certains pays d’Amérique centrale ont utilisé le dollar américain en lieu et place d’une devise nationale. Si c’est le cas, pourrait-on imaginé que, dans le cas où la Grèce serait « expulsée » de l’Eurozone, elle continue néanmoins à utiliser l’euro ?
Je ne me souviens pas précisément de pays d’Amérique centrale utilisant le dollar, mais je crois qu’il y en a eu.
L’Argentine, elle a, maintenu un aux parfaitement fixe de 1 peso pour 1$ ce qui revient au même. on pouvait à l’époque payer avec une monnaie ou l’autre. Cela s’est terminé dramatiquement par une forte dévaluation et, bien sur une récession.
Je ne crois pas que l’intérêt d’un pays rejeté de la zone euro puisse être de s’y raccrocher malgré tout.
Il s’agit de la « dollarisation » qui s’est répandue en Amérique centrale essentiellement à partir de 2001 et qui a d’abord touché Panama, puis le Guatémala , l’Equateur et le Salvador, dans le cadre de la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) à l’instigation des Etats-Unis.
Par « dollarisation », il ne faut pas entendre substitution du dollar à la monnaie nationale, mais coexistence des deux monnaies pour toutes les transactions. Il s’agit d’une officialisation et extension de l’utilisation du dollar, déjà largement pratiquée.
Bonjour monsieur Monod-Broca,
J’aimerai bien comprendre les tenants des aboutissants de la création d’euros-nationaux. A cet effet, plusieurs questions me viennent en tête :
1) Ces euros-nationaux seraient-ils gérés par des banques centrales nationales détentrices du pouvoir régalien de financer les Etats en question ?
2) Si oui, les banques centrales en question seraient-elles indépendantes du pouvoir politique ou seraient-elles soumises (leur politique monétaire je veux dire) à l’approbation des parlements nationaux ?
3) Quel lien ces euros-nationaux auraient-ils avec l’euro tout court que l’on connait aujourd’hui ? S’agirait-il d’une sorte de serpent monétaire ? Si oui, ce système n’a-t-il pas déjà « failli » par le passé ?
4) Ces euros-nationaux seraient ils institués temporairement, jusqu’à résorption de ce qu’il est convenu d’appeler la « grande crise » actuelle, ou s’agirait-il d’une mesure définitive ?
Enfin, comme vous le voyez, une telle mesure suscite, de ma part, beaucoup d’intérêt et de questionnement ?
Bien cordialement,
On ne peut rien dire des « euro-nationaux » car ce n’est pour l’instant qu’une idée un peu farfelue que j’ai lu quelque part sur le net.
Mais si il devait en apparaître ce seraient, à mon sens, des vraies monnaies nationales, chacune émise par la banque centrale d’un état conformément à sa législation.
Il ne me vient pas une seconde à l’idée que la BCE puisse y prêter la main; elle aurait plutôt envie tout faire pour empêcher cette innovation.
Le lien avec l’euro serait un lien de change déterminé par le marché. Ces monnaies pourraient peut-être intégrer le « serpent monétaire » qui, à ma connaissance, existe toujours.
Quand à revenir à l’euro après la grande crise je ne vois pas comment cela serait possible. Si il lâche dans les mois qui viennent il sera définitivement mort: par ce qu’il aura révélé ses aspects nocifs et par ce que plus personne n’y croira. N’oubliez pas que l’argent a de la valeur par ce que les gens croient qu’il a de la valeur.
Les « euro-nationaux »ne sont-t-ils pas un remède à la Bernanke: imprimantes, planches à billet.
Les chiffres viennet d’etre publiés: Les Etats-Unis ont émis en mars 330 milliards de $ de ‘marketable debt’…
Dette publique et dette privée.
Si je fais analogie M. Leclerc, c’est que mon opinion est qu’une dette reste une dette, que l’on soit particulier ou Etat, une dette à pour finalité d’être limitée dans le temps et avoir un but précis.
En matière de différentiation de dette, investissement ou fonctionnement.
Nous sommes dans le cadre d’un état, ce me semble libéral, en d’autres termes les investissements n’ont pas un but de produire du PIB, de développer un chiffre d’affaires, il peut induire des économies et cela est bon dans le sens ou l’investissement pourra s’auto rembourser, il ne produit pas d’économies et donc il faudra trouver des économies ailleurs.
En fait peu d’états se sont mis au remboursement de la dette, Canada et Belgique l’ont fait, l’idée générale est que le taux de croissance sera supérieur au taux de la croissance des dépenses du budget et donc que dans le temps, la dette diminuera en pourcentage du PIB, voilà la raison pour laquelle et au delà de la notion de chômage, les états sont si intéressés à la CROISSANCE…
Sans croissance, les états sont échec et math sur cette notion, réduire le budget de manière drastique a des effets induits importants, comme un effet boule de neige qui aspire la nation vers le bas…
Sur la notion du patrimoine, nous revenons au Fico si l’on peut dire, en cas de non remboursement que peut-on faire, saisir un état, je suis curieux de voir un état qui ne posséderait plus rien, ce serait un état sans âme, un pays qui ne serait plus chez lui…
Suis un peu désarçonné par votre réponse, un euro reste un euro qu’il soit remboursé par un particulier ou un état, je pense que ce qui s’est passé au Japon devrait nous faire réfléchir, une dette qui a continué à croître, si je ne me trompe, j’avais lu une fois un article qui stipulait, si le Japon devait payer un taux réel pour sa dette, son budget serait avalé par l’intérêt de la dette, d’où cette manière particulière d’un pays qui s’obstine à des taux d’intérêts proches de zéro.
Ce me semble aussi avant la crise le japonnais était celui qui épargnait le plus sur la terre, aujourd’hui son épargne a fondu, sans doute est ce qui nous attend, suis un peu triste de ne pas voir de réflexion sur ce qui pourrait être réellement fait, j’admets que l’interdiction sur les paris est une chose importante, maintenant ma préoccupation est de savoir ce que nous pourrions faire pour nous sortir de la situation actuelle.
Je peux passer pour pessimiste, je ne suis pas un économiste, un financier, un trader, j’ai géré seul une entreprise pendant de nombreuses années et je sais que pour rembourser ses emprunts il faut dégager des sommes pour le faire et en particulier dépenser moins que les recettes, dans une entreprise c’est du cash flow net, pour un particulier s’est faire des économies et pour un état, j’en ai parlé plus avant, mais c’est quoiqu’on dise avant tout dépenser moins que les recettes !!!
Je ne doute pas que cet article de Valageas puisse vous intéresser :
» Pourquoi les états et les entreprises ont normalement une trésorerie nette négative, ou pourquoi les états sont normalement en « déficit » »
Téléchargement ici: http://www.evadoc.com/doc/28090/valageas
réponse à Stargate :
pour les déficits obligatoires de l’état, l’article et la réflexion de Valageas concerne une économie fermée, en d’autres termes, dès le moment où l’état emprunte à l’extérieur et nous sommes dans ce cas en Europe compte tenu de l’obligation d’emprunter hors des banques centrales du pays, cette réflexion ne s’applique pas.
Reste que je reste sur ma position, les dettes ne sont pas une obligation mais une facilité, disons même une faiblesse, la finance nous le fait payer et elle a raison car il est déraisonnable de laisser la dette d’un pays augmenter sans tenter d’arrêter cette spirale…
Aujourd’hui aucun pays européens ne pourra rembourser la dette compte tenu de la fin de la croissance pour nos pays, la question, est mis à part l’abandon de la dette ou de l’intérêt de la dette, que peut-on faire…
Compte tenu de l’énormité des montants, je pense qu’un défaut de paiement d’un état aura une effet bien plus important que lehman brothers et donc les financiers sont liés au états, sauf que :
Ce me semble les principaux prêteurs de la Grèce sont les banques Européennes, et la question est les états n’étant pas capables d’imposer aux banques de leur pays une règle de respect d’un autre état, comment ces mêmes états peuvent espérer des banques US une éthique et un respect….
Je réponds à Bourdon qui critique mon texte http://www.evadoc.com/doc/28090/valageas
Bourdon prétend que mon analyse ne s’applique qu’à des économies fermées. Il est exact que jusqu’à la page 7 je considère exclusivement une économie fermée, mais à partir de la page 8 je considère une économie ouverte.
Pour autant le fait que dans la zone euro il est interdit aux Etats d’emprunter aux banques centrales nationales n’implique pas que l’économie soit ouverte. Dire en effet que les administrations publiques françaises n’ont pas le droit d’emprunter à la Banque de France ne veut pas dire qu’elles sont contraintes d’emprunter à l’étranger. Dans les faits la plupart des dépenses de l’Etat français sont faites en France (paiement des fonctionnaires et employés, paiement de subventions et prestations, achats à des entreprises françaises, remboursements d’emprunts et intérêts…), donc ces paiements sont faits en euros qui ne sont pas une monnaie étrangère mais la monnaie légale en France, commune à la zone euro. Ces paiement sont faits à partir du compte du Trésor à la Banque de France. Quand la monnaie légale était le franc et que le Trésor avait le droit d’emprunter à la Banque de France, il suffisait que le Trésor emprunte à la Banque de France pour alimenter son compte (situation 1 de mon texte page 3).
Aujourd’hui que cette situation 1 est interdite par le Traité de Maastricht, comment l’Etat français peut-il emprunter des euros? Il peut tout bonnement les emprunter à une banque commerciale française (p. ex. la B.N.P.) en lui vendant des OAT ou des bons du Trésor (situation 2 de mon texte page 4, la flèche 2 de cette situation représentant cet emprunt), ce qui signifie que l’on reste dans une économie fermée et qu’il n’y a nul besoin d’emprunter à l’étranger. En contrepartie des OAT ou des bons du Trésor qu’elle reçoit, la BNP doit verser des euros sur le compte du Trésor à la Banque de France (toujours la flèche 2). Pour ce faire il faut que le compte de la BNP à la Banque de France soit débité tandis que le compte du Trésor est crédité. Pour que le compte de la BNP puisse être débité il faut que la BNP dispose déjà d’euros à la Banque de France (c’est-à-dire d’euros en monnaie centrale). Si la BNP n’en a pas, il faut qu’elle les emprunte à l’Eurosystème (dont le représentant en France est la Banque de France). C’est la flèche 1 de la situation 2. Concrètement la BNP va emprunter à l’Eurosystème en apportant en garantie les bons du Trésor ou les OAT qu’elle vient de vendre à l’Etat français. La Banque de France portera alors la somme empruntée dans le compte du Trésor.
Donc en fait tout se passe comme si le Trésor français avait emprunté à l’Eurosystème, la BNP n’ayant servi que d’intermédiaire. Aujourd’hui la BNP (comme toutes les banques commerciales de la zone euro) peut emprunter à l’Eurosystème à 1%, les prêts à l’Etat français étant consentis à un taux compris entre 0,5 et 4% selon l’échéance. Ce système permet donc à la BNP, et à ses actionnaires, d’encaisser le différentiel d’intérêt. La même BNP prête à l’Etat grec à des taux supérieurs à 6% des fonds qui ne lui sont revenus qu’à 1%. Ces différentiels d’intérêt contribuent donc à accroître les inégalités et à alourdir la dette des Etats.
à Vallageas :
Vous oubliez la suite : La BNP revend les OAT aux AGF moyennant commission (bien sur) qui elle même vous les repackage dans de l’assurance-vie (re commission plus droits de garde) pour que nous puissions anticiper l’affaiblissement progressif des retraites. Ce qui fera d’une partie de la génération actuelle et une partie de la suivante les bénéficiaires de nos créances privées (ou d’ »affreux profiteurs capitalistes » selon un autre point de vue). Et comme 2% de rendement ne vous suffisent pas les AGF y ajoutent des emprunt grec à 6% (c’est les contrats « dynamiques »).
Réponse à Vallageas :
D’abord je n’ai rien critiqué, juste dit que vous parliez de milieu fermé…
Je n’ai pas de temps pour vous relire et vous donner mon avis sur votre démonstration, puisque vous semblez beaucoup réfléchir, ce me semble la terre est un milieu fermé, peut-on extrapoler votre réflexion sur le marché mondial.
Si vous voulez, je ne suis pas convaincu qu’un état soit contraint scientifiquement à être en déficit ..
En d’autres termes cela voudrait dire qu’il n’y a pas de solution à la crise des dettes des états car c’est ainsi, comme la croyance que la croissance soit un état lié à l’homme et que l’homme est suffisamment créatif, qu’il se sortira toujours de toute crise et qu’il trouvera demain un substitut au pétrole et forcément trouvera une solution pour faire vivre sur terre 9 milliards d’habitants alors qu’en toute logique elle ne peut raisonnablement en faire vivre que la moitié et encore il faudra réellement trouver des réponses à l’exploitation des richesses non renouvelables de la terre.
Juste que je ne peux vous répondre avant une dizaine de jours mais que votre théorie me dérange intellectuellement…
Juste pour info, j’ai dirigé une entreprise en ayant décidé de ne plus avoir besoin des banquiers, je payais tout comptant, tout simplement que, comme dans le passé, j’accumulais dans mon entreprise…
En fait tout simplement mes capitaux propres étaient suffisamment importants pour permettre à mon entreprise de ne pas avoir besoin d’emprunter….
Bien évidemment cela demande du temps et ma question est pourquoi un état ne serait pas bénéficiaire !!!!, en toute logique votre théorie signifie aussi qu’un état ne peut pas être bénéficiaire puisque le déficit est naturel pour un état…
En fait je pense que le budget d’un état reflète la richesse d’un pays, je pense que les dettes montrent que les pays s’appauvrissent, l’Allemagne est bien évidemment un cas, je rappelle quand même qu’ils se sont attaqués à reprendre l’Allemagne de l’Est, ensuite c’est vrai que la taille des entreprises ainsi que la finance mondiale ont déplacé la richesse des états vers je ne sais où, ah oui le Grand Casino…
Je crois que ce qui est le souci aujourd’hui est la taille des entreprises, TBTF, mais aussi Trop Grandes pour Etre Contrôlées… suis convaincu et au vu des bénéfices des grandes entreprises Françaises que le déficit de l’état français pourrait être bien moindre si tant de subventions et d’avantages n’étaient octroyés à ces entreprises….
Bref je déplace le problème de la finance sur les Entreprises, elles sont aujourd’hui apatrides et sans doute est ce une des grandes raisons du manque d’éthique des patrons de ces grandes entreprises….mais c’est une autre discussion.. quoique nous essayons de comprendre ce qui pourrait sauver notre système !!!!
Alors que l’attention se porte sur les questions de déficit des Etats, la Grèce en particulier, et sur des sommes en jeu de l’ordre de quelques dizaines de milliards d’Euros, des nouvelles informations viennent de parvenir sur les revenus des gérants de hedge funds américains (cf. NY times par exemple):
Les 25 dirigeants les mieux payés ont perçu 25 milliards de dollars en 2009 (en additionnant parts et revenus divers), le maximum maximorum revenant à un certain David Tepper (4 Md $), suivi de près par notre ami Georges Soros (3.3 Md $). Ce qui laisse à penser quels sont les profits globaux réalisés par ces fonds.
Les revenus des patrons des grandes entreprises, les bonus des traders avaient soulevé une indignation générale. Les valeurs en jeu ici, d’un ordre de grandeur encore supérieur, se comparent maintenant à l’endettement d’Etats de taille moyenne. Elle fournissent une indication forte et ténébreuse sur les déséquilibres qui se manifestent dans ce pays où des pans entiers de l’économie sont en déshérence.
Il sera intéressant de voir quelles réactions (s’il y en a!) ces chiffres vertigineux vont susciter aux USA. Obama s’était indigné publiquement des chiffres des bonus des traders américains, sans avoir d’ailleurs agi. Que fera-t-il cette fois-ci?
La crise se terminerait-elle quand même ???
http://fr.euronews.net/2010/04/01/le-secteur-industriel-de-la-zone-euro-a-atteint-un-tres-haut-niveau-de-
Vous évoquez à juste titre le Japon comme un exemple devant nous faire réfléchir. En effet, ce pays ne parvient pas à sortir de la situation déflationniste dans laquelle il est depuis longtemps plongé. Il aborde même une nouvelle phase de sa crise de la dette.
Celle-ci était pour l’essentiel financée avec ce que l’on a coutume d’appeler de manière un peu trompeuse l’épargne intérieure. De fait, les banques japonaises y ont pour beaucoup contribué, en se finançant auprès de la Bank of Japan, ce qui n’est pas exactement la même chose.
Le pays doit faire dorénavant face à une double difficulté : les banques japonaises ne peuvent plus continuer de se gaver d’obligations souveraines, même financées par leur banque centrale, l’épargne proprement dite des ménages n’est plus non plus en mesure d’autant y contribuer.
Le Japon va devoir se tourner vers le marché international et a commencé à s’y préparer. Cela n’est pas pour soulager de ses tensions actuelles et à venir le marché obligataire public mondial. Ni pour lui garantir des taux équivalents à ceux dont il bénéficie sur son marché national.
Les Etats occidentaux sont tous, à des degrés divers, placés devant un problème insoluble : ils doivent en même temps continuer de soutenir l’économie et diminuer leur endettement, sans déclencher une crise sociale d’ampleur.
Nous ne sommes qu’au début de cette crise de la dette publique, qui va se développer. Comme vous, je ne connais pas la suite du film. Je subodore que des échappatoires vont être tentées, c’est pour cette raison que je ne cesse de faire référence à la proposition du FMI de s’engager dans le financement de la dette souveraine en procédant par création monétaire.
En parlant de créationnisme, les Irlandais vont peut-être avoir aussi besoin de cierges :
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=9175
« Crise Irlandaise, phase 2 : la recapitalisation des banques faillies va coûter à la nation près du double du déficit public (FT Alphaville+ résumé FR) »
« Au total, ce sont 80 milliards de créances qui seront portées par l’agence »
Nous ne sommes plus à quelques milliards près, me direz-vous. Mais ça commence à faire beaucoup de petits fleuves qui vont faire de gros océans.
J’ai, comme beaucoup de Bretons, la photo des poulains un jour de léger « grain ».
Je ne peux m’empêcher d’y trouver des similitudes…
« …la proposition du FMI de s’engager dans le financement de la dette souveraine en procédant par création monétaire. »
Autre solution bien plus simple: financer les dettes souveraines en laissant les banques centrales (ou la BCE) monétiser les titres de dette publique plutôt que de passer par les banques commerciales (c’est bien ce qui se passe actuellement, non ?: Je me réfère à un article de patrick Artus qui a déjà été cité dans ce blog mais que je ne retrouve pas)
La création monétaire semble incontournable mais en direct par les banques centrale se serait un peu trop visible et risquerait de déclencher des phénomènes de ruée sur les actifs tangibles (or, terres, immobilier…).D’où l’idée du FMI…
[…] Lire la suite de cet article sur le blog de Paul Jorion […]
Petros Christodoulou le « chef de la dette » grecque est, oh hasard, un ancien de Goldman Sachs,….
Voici un bon papier sur Zero Hedge avec une interview du monsieur..
http://www.zerohedge.com/article/meet-ex-goldman-banker-who-charge-greeces-debt-issuance-strategy
Goldman Sachs est évidemment une excellente maison. Que des faits répréhensibles aient été commis – si tant est qu’ils le fussent – ne doit pas conduire à couper la tête de GoSachs, sauf à vouloir changer de système/société; et alors, on devra couper la tête à tous. Je précise que je ne suis pas un »ancien » de GoSachs, ni actionnaire. Bien cordialement,
« Coupez toutes les têtes, le marché reconnaitra les siennes! »
« Une bonne maison, est une maison clause. »
« Les entreprises je les ferme, les salariés, je les enferme! »
On en parle depuis longtemps…..
Réponse à Bernique (2 avril 2010 à 11:24)
« Non c’est parce qu’ils ont menti et trop abusé des astuces (swap, …) par rapport à nous (vente d’or et d’autoroutes). »
On ne ment pas et on n’abuse (ni n’use, d’ailleurs) pas d’astuces en concluant des swaps tels que ceux conclus par la Grèce. Ces swaps ne cachent rien, sauf aux yeux de ceux qui ne voulaient rien voir.
Les Grecs ont menti, il me semble, en ne communiquant des statistiques fiables. C’est toujours la même histoire: l’information est déterminante, plus que le reste.
Ah bon, s’ils ne cachaient rien, de quoi s’offusque-t-on alors ?
Les produits dérivés permettent de camoufler au niveau comptable (enregistre-t-on la valeur notionnelle, la valeur marchande, la prime, la commission, etc…?), donc de fausser les statistiques.
J’ai dit astuce par éxagération. Apparemment c’était légal au moment où il l’on fait, puis interdit par Eurostat. Cela fait pourtant mauvais effet et entame la si précieuse « confiance ». Le menssonge est celui-ci : déficit 5% : on change de gouvernement et déficit 12% : ça fait pas sérieux. Comprenez bien que la confiance n’est par accordé à la « vertu » des gouvernement mais à leur capacité à gérer la dette et ce même de manière non vertueuse. Ainsi rentre en ligne de compte la capacité à dévaluer sa monnaie (US), à sur-endetter sa population (japon), à rembourser dans très longtemps (GB) à augmenter les recettes (US, Japon)…
Je doute que l’Allemagne fera des effort au-delà de ce que Merkel a prononcé récemment. Le nombre d’économistes allemands qui se rendent compte que davoir admis la Grèce à la zone euro était une erreur voire une faute, s’accroit. Et je me demande si la classe politique allemande ne souhaite pas sécretement l’exclusion des « petits pays » (Portugal, Irlande, Espagne, en commencant par la Grèce) de la monnaie commune. Même si les conséquences de ce virage incisif seraient incalculables pour le projet européen. Je pense que nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la politique intra-européenne, celle du réalisme.
Les exclure mais n’est pas là réévaluer l’Euro et je doute que ce soit l’intérêt de l’Allemagne le retour à une monnaie encore plus forte. ???
Non, pas nécessairement. Exclure certains pays signalera aux marchés un affaiblissement du système et de la raison-d’être de l’euro, et peut-être même l’évanouissement de la construction européenne. De plus, le questionnement au sujet de l’existence de l’euro ne s’arrêtera pas là. Il y a peut-être autre facteur susceptible de renforcer le tout: vox populi.
En 1992, l’Allemagne ne voulait pas des pays du sud de l’Europe. Les hommes politiques allemands et les économistes allemands disaient et répétaient qu’il ne fallait pas accepter les pays du sud de l’Europe dans la zone euro.
La France a réussi à convaincre l’Allemagne d’accepter le Portugal, l’Italie, la Grèce et l’Espagne en échange d’une clause de « no bail out » écrite dans le traité de Maastricht.
L’Allemagne acceptait que le Portugal, l’Italie, la Grèce et l’Espagne entrent dans la zone euro, mais les traités européens interdisaient aux autres Etats et à la Banque Centrale Européenne de les renflouer en cas de faillite.
En 1992, l’Allemagne n’avait pas prévu que l’Irlande s’effondrerait elle-aussi.
Pour le reste, nous devons reconnaître que les craintes allemandes concernant les pays du sud étaient justifiées. Les pays du sud n’ont pas la même obsession de la rigueur budgétaire que l’Allemagne.
Je suis bien d’accord. Il y a une culture fondamentalement différente entre le Nord et le Sud de l’Europe. D’ailleurs, lorsque certains s’offusquent d’une éventuelle intégration de la Turquie ou des pays du Maghreb à l’UE, on peut s’interroger. Il y a sans doute moins de différences entre la Grèce et la Tunisie et le Maroc, qu’entre la Grèce et l’Alemagne. On peut même dire que certains pays d’Afrique du Nord sont, sur le plan budgétaire, plus rigoureux que de nombreux pays européens. Bien cordialement,