Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Il y a un coupable à la crise dont on ne parle jamais : ce sont les erreurs de raisonnement, les erreurs conceptuelles. Il y a un certain nombre de choses qui se sont détraquées tout simplement parce qu’on ne comprend pas comment elles marchent. Ou plutôt, parce qu’on croyait savoir comment elles fonctionnent, alors qu’en réalité, elles fonctionnent autrement.
Tout le monde a entendu parler du modèle de Black & Scholes qui sert à valoriser les options. Tout le monde sait aussi qu’il est faux : il lui manque une variable. La preuve qu’il est faux se trouve dans ce qu’on appelle le « smile », le sourire, le fait que des volatilités différentes correspondent à différents prix d’exercice. Ce qui n’a aucun sens. Myron Scholes et Robert C. Merton ont obtenu le Prix Nobel d’économie en 1997. Black l’aurait partagé avec eux s’il n’était mort entretemps. Scholes et Merton ont été parmi les fondateurs de Long-Term Capital Management, dont la chute en 1998 est l’une des plus grandes catastrophes financières de tous les temps.
D’autres exemples : les taux forward implicites dont vous verrez dire partout qu’ils constituent une anticipation. C’est faux : un taux forward comme « cinq ans dans un an », est un taux conditionnel inscrit dans la courbe des taux à un moment quelconque : ça ne dit strictement rien sur l’avenir. J’ai un jour expliqué ça à un collègue bardé de diplômes qui m’a regardé avec des yeux ronds. Mais ce n’est pas innocent : plusieurs krachs obligataires sont attribuables au fait qu’on a cru que les taux forward contiennent des anticipations.
Il y a aussi les matrices de corrélations : elles sont au centre de la théorie du portefeuille de Markowitz et plus récemment de la mesure de risque VaR (Value-at-Risk) ainsi que de la notation calamiteuse des CDO (Collateralized–Debt Obligations). Une matrice de corrélations n’a aucune stabilité : dans un marché à la baisse, elle peut perdre toute pertinence en dix minutes. Cela n’empêcha pas Markowitz, l’auteur de la bourde, d’être prix Nobel d’économie 1990.
Autant d’erreurs de raisonnement qui affligent la finance depuis pas mal d’années mais il y en a deux qui ont une responsabilité toute particulière dans la crise actuelle : le principe de la titrisation, et l’attribution à chaque consommateur américain d’une cote FICO qui mesure le risque de crédit qu’il constitue pour un prêteur ; la distinction « prime » / « subprime » vient de là. La fonction assurantielle de la titrisation (je passe sur ses autres « qualités » que sont le hors-bilan, et les avantages fiscaux) repose sur l’idée que les sinistres sont rares et dispersés dans le temps, c’est vrai des incendies mais ce n’est pas vrai en finance : quand ça va mal en finance, ça val mal pour tout le monde… et malheureusement au même moment !
Le principe de la cote FICO, c’est ce qu’on appelle une logique de prédisposition ou de « penchants : c’est dans la nature d’un individu d’être un bon ou un mauvais payeur, et son histoire antérieure le révélera et ce sera mesurerable. Mais un homme n’est pas une île : il interagit avec d’autres et il y a des myriades d’interactions qui viennent brouiller tous ces destins personnels prétendument tout tracés. La cote FICO n’avait pas pensé au chômage. Ah zut !
Que faire ? Difficile à dire : toutes ces bévues ont été commises par des personnes qui se croient très intelligentes. Peut-être faudrait-il donner la parole maintenant à des gens plus modestes ?
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
137 réponses à “BFM Radio, lundi 29 mars à 10h46 – Les erreurs de raisonnement”
Comme le faisait remarquer, non sans humour, Paul Volcker (ancien patron de la Fed) : « La seule innovation financière dont l’utilité sociale est incontestable, est le distributeur automatique de billets ».
« La seule innovation financière dont l’utilité sociale est incontestable, est le distributeur automatique de billets ».
utilité sociale !
aujourd’hui c’est la premiere fois que j’ai eprouvé une grande ambivalence dans le cadre de mon activité de conseils aupres des personnes à la recherche d’un emploi.
J’ai reçu une gestionnaire d’un grand hedge funds en France (d’une grande assurance etrangére) fraichement licenciée qui m’a dit qu’elle n’avait aucun espoir de retrouver du travail en France dans ce secteur à cause de la nouvelle reglementation française notamment celle concernant les paradis fiscaux.
et bien vu l’utilité sociale, tant mieux , ai je pensé.
c’est pas joli, joli mais bon, c’est le mieux que je pouvais faire à ce moment là
C’est pas un signe de faiblesse, la modestie dans notre contexte de pensée unique ?
« Peut-être faudrait-il donner la parole maintenant à des gens plus modestes ? »
Modestie et honnêteté ne sont pas les qualités mises en avant dans les fonctions commerciales actuelles – au sens large – On préfère des V.R.P. très sûrs d’eux-même et pas trop regardant sur la pertinence des arguments qu’ils emploient. Vendre le pire en affichant la conviction qu’on offre le meilleur, voilà le grand secret.
Les chercheurs en économie ne sont pas dans un autre cas de figure: Ils vendent leurs « découvertes » à l’industrie à grands coup de « powerpoint » – ou comment faire le forcing sur la forme et l’impasse sur le fond de façon élégante –
Ils n’ont jamais intérêt à évoquer les points faibles de leurs travaux, quand bien même ils les connaitraient. Dans ces conditions, autant ne pas s’interroger du tout sur lesdites lacunes, cela leur offre au moins la latitude suivante: En cas de problème, ils peuvent « plaider leur bonne foi ». En toute mauvaise foi…
« La modestie, c’est pour les faibles ».
Phrase prononcée conjointement, et sérieusement, par 2 de mes collègues dans un grand éclat de rire. Pour ma part, la journée s’était soldée par une grande nausée.
La compétence ne compte pas. La qualité du raisonnement non plus. Il faut afficher sa confiance et vendre ses salades. Et plus il y a de vinaigrette pour la faire passer, mieux c’est.
Peu importe si le raisonnement est faux et accablerait de honte n’importe qui d’un peu hônnete intellectuellement. Si l’argument est prononcé avec foi, agressivité, et en coupant court à toute vélléité de réplique, alors vous avez l’étoffe d’un manager.
« La faiblesse paraît essentiellement agréable et aimable aux êtres forts, qu’ils soient de la même espèce ou d’une espèce différente… » Leopardi, Zibaldone, 3765
Qu’en aurait pensé Keynes_le_maitre_des_probabilités
(et un des rares économistes à avoir joué ses sous, non ?)
@Keynes? Mais c’est lui qui a mis le ver dans le fruit !
Puisqu’on parle d’utilité sociale, il faut savoir qu’elle est au coeur du raisonnement de l’économie politique depuis son début
Keynes est celui qui a réussi à changer le cadre du raisonnement des économistes. Et vous pouvez creuser son raisonnement : vous verrez qu’il a fait disparaître totalement cette notion
Mais par les temps qui courent il ne faut surtout pas toucher à Keynes ..
amicalement
Donner la parole à des gens plus modestes…
Cette parole serait donnée par des gens élus pour leur sagesse, leur absence de mégalomanie, leur mépris du « toujours plus fort, plus vite, plus loin », leur rejet du « qui veut peut » (Only the strong survive » disent certains Anglo-Saxons), leur manque d’appétit pour l’argent, leur résistance à l’égard de la « Volonté de puissance », etc…
J’aime quand vous rejoignez les nids d’utopistes, Paul, on se sent moins seul à battre des ailes pour tenter de décoller de la planète Frénésie (dont les paysages peuvent être sublimes, mais dont nombre d’habitants s’ingénient à les ordonner brutalement).
Sur ce, je retourne en forêt goûter à la qualité du silence, aux bruissements divins.
Ne cesserez-vous pas, enfin, ce carnage au bruit sinistre? disait Empédocle d’Agrigente.
Et il ajoutait: « J’ai pleuré, j’ai sangloté à la vue de cet insolite pays »
Amicalementao à tous
« ll y a un coupable à la crise dont on ne parle jamais : ce sont les erreurs de raisonnement, les erreurs conceptuelles. »
Peut-être y-a-t-il un autre in-coupable à la crise dont on ne parle (presque) jamais, (plutôt certains d’ailleurs que « on »), c’est le système endocrinien, hormonal, source des affects, des émotions, des sentiments, des passions, des pulsions. (qui parfois donnent néanmoins l’impression d’apparaitre plus ou moins discrètement sur ce blog..)
Mais il semble que « l’on » ne doive pas encore mélanger l’économie hyper-rationnalisée avec la biologie et les sciences cognitives. Bien qu’annoncées…
« l’économie hyper-rationnalisée « ….??
C’est quand Soros annonce que l’or va baisser et par la suite en achète pour 300 000 dollars…???
Le rationnel en affaire, j’ai gouté. Si le deviseur a fait une mauvaise nuit, son pessimisme peut me faire augmenter le coût du chantier de 20%.
Que la comptabilité soit une science exacte, oui. Mais le pocker menteur, un doute m’habite.
Dionysos n’a-t-il pas fini ses jours, à Delphes, avec Apollon? Rien de trop et connais-toi toi même!
Et alors, votre remarque est très juste, elle est au coeur de la réflexion de George Akelof, prix Nobel d’Eonomie 2001 sans modèle ( c’est plus sur ) sur les « Animal Spirits », livre mal traduit disponible en français: « Les esprits animaux : Comment les forces psychologiques mènent la finance et l’économie » / titre original: « Animal Spirits: How Human Psychology Drives the Economy, and Why It Matters for Global Capitalism », 2009
« économie hyper-rationnalisée » : oui, à la sauce du docteur Tissot qui a écrit le fameux bouquin: « Essai sur les maladies produites par la masturbation » , visible, mais difficilement, sur le site de la BNF. Le programme de consultation conçu par ces @!*&:!!? d’informaticiens est archi-nul. Heureusement, on peut télécharger. La lecture, au moins celle de la première partie, est à ce tordre de rire.
Il y a les erreurs de raisonnement qui peuvent produire des modèles non pertinents .
Il y a aussi une erreur fondamentale qui détraque les modèles non pertinents comme les modèles pertinents , c’est la fasification volontaire des données élémentaires qui alimentent le modèle .
Qui dès lors , mouline de l’erreur et l’amplifie .
Pourquoi des erreurs de raisonnement?
Par manque de simplicité,d’équilibre,de bon sens et de courage!..
Voila ce qui manque à beaucoup de politiques.
Là, je vous rejoins totalement : en fait tout est simple si on veut arrêter d’enfumer avec de grandes théorie et de faux discours sur la complexité de la finance qui ne sont là que pour cacher les défauts et les supercheries des modèles adulés.
Nous n’avons rien inventé si ce n’est des discours de plus en plus complexes pour disqualifier le commun des mortels de le comprendre.
La démarche de recherche de coupable dans un polar classique passe généralement par la question « a qui profite le crime ? ».
Et en l’occurrence, je verrais plutôt ces formules erronées comme les armes que comme les crimes eux-mêmes… Et qui sont donc les coupables dans ce cas ?
Ne serait-ce pas plutôt ceux pour qui la véracité de ces modèles importe peu, au regard des perspectives de gains immédiats qu’ils offrent ?
Les auteurs de ces modèles profitent également de la notoriété de leurs travaux. Un prix « nobel », comme son nom l’indique, c’est essentiellement une somme d’argent versée à son heureux titulaire. Pour peu qu’il ait breveté son invention, il percevra également des droits d’auteurs. Voilà pour les retombées directes.
En termes de retombées indirectes, la renommée de l’individu lui ouvre au moins autant de portes que la qualité intrinsèque de son travail. On se représente aisément la chose dans le domaine financier: Qu’un anonyme présente un projet à son banquier pour financement, et le résultat de sa requête sera soumis à toute une série de conditions plus ou moins objectives. Qu’il se présente avec un nom connu pour ses réussites – financières – passées, et les conditions requises seront aussitôt révisées à la baisse.
Exactement.
Bon, ces pseudo-prix Nobel, ils y croyaient peut-être eux à leurs modèles. Allez savoir. Mais les gens de chez Goldmann Sachs and co, c’est sûr, ils devaient bien rire à chaque attribution du prix.
@moi
Vous vous trompez , Moi . Ils y croient dur comme fer ! Ou plutôt ils y croyaient et vont bientôt y recroire
Sans parler de complot entre les théoriciens harvardistes et les puissants capitalistes et dirigeants de ce monde, ces personnes, en étant du même monde, partagent les même mondanités, les mêmes opinions et les mêmes intérêts. Il est très surprenant de voir a quel point ceux qui ont le pouvoir, sont proches et communiquent entre eux. A quel point ils sont recentrés sur leur sphère dans un soucis de conservation de leurs lignées. A si m’éprendre ils ressemblent aux dominants déchus de la Révolution passée. Ils voyent leurs intérêts là où ils sont, et font communément marchent vers eux. L’économie et ses théoriciens sont façonnés par les dominants qui établissent leurs survie et maintien. Et ce n’est certes pas un crime pour ceux qui en détermine la conception. Ceci me fait m’interroger: Marx esit-il réellement entéré ?
Moi moi moi ! Je sais !
Je ne suis pas modeste, mais j’ai la solution :
remplaçons les hommes par des machines !
Comme ça, ces raisonnement ne seront plus faux.
Ayant longtemps fréquenté les médecins pour les informatiser, j’ai découvert une nouvelle discipline, la « neuro-gastro-entérologie » car le ventre est, après le cerveau, le siège du plus grand nombre de neurones. L’apprentissage du massage me l’a confirmé, sans parler de l’aïkido dont le « ki » se trouve quelque part sous le nombril.
Tout ça pour dire que le centre de décision de l’ »homo economicus » ne se situe pas forcément où l’on croit …
Vous raccourcissez quelque peu, Maitre Dong. (enfin… pas vous, mais votre raisonnement)
La testostérone n’est pas anodine dans l’histoire. De même que la vessie…
C’est très tôt que j’ai découvert qu’un bon achat se faisait avec sa tête et non ses tripes.
Autre approche : Une étude autralienne ( université de Cleveland je crois ) faite auprès d’un groupe de wind surfers aguérris et professionnellement conduits à avoir une mesure rationnelle du risque , a consisté en ceci :
1- exécuter une série de sauts bénins , puis une série de sauts jamais tentés devant une assemblée de jury professionnel habituel : résultat : une infime minorité a tenté les sauts de la mort et ça c’est soldé dans ce cas par un séjour à l’hôpital .
2 – même commande avec dans l’assitande trois ou quatre jeunes et agréables personnes . La prise de risque insensé est devenu majoritaire ,et s’esti terminé par une surcharge massive aux urgences .
L’histoire ne précise pas si le rétablissement était plus rapide avec des infirmières qu’avec des infirmiers , mais je serais tenté de le penser car , il est bien connu , que lors des dernières guerres mondiales ( surtout la seconde ) le décolleté des infirmières était au moins aussi efficace que la pénicilline pour garder l’envie de vivre .
Je suis dans une totale ignorance de ce que vous évoquez dans votre billet du jour.
Nous sommes dans le champs de l’ingénierie financière qui n’est pas d’un abord facile.
Donner la parole à des gens plus modestes,je ne sais pas trop ce que cela veut dire.
Idéalement ,il faudrait des gens compétents et honnêtes,mais la modestie n’est peut être pas un pré-requis.
« toutes ces bévues ont été commises par des personnes qui se croient très intelligentes. Peut-être faudrait-il donner la parole maintenant à des gens plus modestes ? »
C’est-à-cause de cela que je n’ai jamais voulu adhérer à aucun parti aussi grand, riche et intelligent soit-il par rapport à un autre.
ah si seulement le tout politique, le tout commerce, la bureaucratie, la démocratie ne consistait pas toujours à enfler et à flatter davantage la vanité des premiers en société.
Un jour viendra peut-être ou ce ne seront plus du tout les mêmes que l’on choisira de suivre d’abord en exemple pour les enfants, pourquoi des gens comme vous et moi ne se reconnaissent plus du tout dans nos élites de droite comme de gauche d’ailleurs.
Ce n’est bien sur pas du tout ce même genre de comportement bien machinal qui amènera mieux et sans fracas le réel changement des choses et des valeurs en société, bien au contraire hélas.
Ces erreurs de raisonnement étaient bien utiles (Lénine parlait de ses idiots utiles, le capitalisme aussi a le siens).
Que vienne un quidam (parfois barbu, hehe) pour les corriger ou mettre le doigt dessus et c’est pas le prix Nobel qu’il va se prendre, c’est la porte de sortie.
http://qc.news.yahoo.com/s/afp/100318/sciences/science_math__matiques_france_russie_usa_1
Un barbu qui refuse son prix de 1 million de dollars…
Moi, ça me fait marrer.
Car n’étant pas même barbu, quand je fais un truc que j’aime, je n’ai ni besoin de gloriole ou d’argent.
Je dirais même que ça me gênerait pas mal…
Arg…je vais passer pour un âne archique.
Hhmm..
Quand j’écris « Moi, ça me fait marrer », c’est pas Toi, C’est moi. Enfin, c’est sa réaction à lui. Bien sûr.
J’ai pas l’impression de m’être compris, là.
« quand je fais un truc que j’aime, je n’ai ni besoin de gloriole ou d’argent. »
Quand on aime, on ne compte pas. 🙂
@Yvan
Le 22 août 2006, Perelman devait recevoir la médaille Fields, lors du Congrès international de mathématiques. C’est la plus haute distinction dans le domaine des mathématiques, décernée tous les quatre ans à deux, trois ou quatre mathématiciens. Il devait être récompensé pour ses contributions en géométrie et ses idées révolutionnaires sur la structure analytique et géométrique du flot de Ricci8.
Toutefois, Perelman ne s’est pas rendu à la cérémonie et a refusé la médaille. En 1990, il avait déjà refusé le prestigieux prix de la Société européenne de mathématiques. Il est souvent décrit par ses collègues comme une personne timide, peu loquace, concentrée sur son travail, sans être un total ermite.
Perelman devait normalement recevoir également un des prix du millénaire, offerts par l’Institut de mathématiques Clay, s’élevant à un million de dollars américains. Toutefois, Perelman n’a pas publié sa preuve dans une revue de recherche avec comité de lecture, comme stipulé dans les règles du prix, même si ses publications électroniques sur l’arXiv ont été très largement relues et des preuves complètes explicitant sa méthode publiées. C’est pourquoi l’Institut de mathématiques Clay a changé cette condition et, après quelques années, lui a décerné ce prix le 18 mars 2010. Mais il semble rétif aux honneurs et à l’argent et ne paraît pas disposé à donner un moyen à l’Institut de lui verser l’argent.
Source : Wikipédia
C’ est bien ce que je me disais: plus de simplicité, plus de modestie, moins de bla,bla,bla pseudo-intellectuel, on redescend sur terre, on arrête de ne penser qu’à sa petite personne et à son petit compte en banque, on fait le grand ménage, on se débarrasse du superflu et on réfléchit à… L’ESSENTIEL! Nous ne sommes que de pauvres humains malgré tout, et qu’avons-nous fait? Courir, courir… courir après quoi au fait, est-ce que vous pouvez me le dire?
« Courir, courir… courir après quoi au fait, est-ce que vous pouvez me le dire? »
Courir après la survie, en premier lieu.
Après la fondation d’une famille en second lieu.
Après le confort, ensuite.
Et loin, loin, loin en aval de ces « basses » considérations matérielles, intervient la morale.
La morale pour un mort n’est presque jamais un enjeu essentiel. (cynique, moi? Quelle drôle d’idée.)
Quelques modestes pensées de nos « grands hommes »:
La fausse modestie consiste à se mettre sur le même rang que les autres pour mieux montrer qu’on les dépasse.
[Sully Prudhomme]
La modestie est le meilleur appât pour aller à la pêche aux compliments.
[Gilbert Keith Chesterton]
Il y a quelque chose de plus haut que l’orgueil, et de plus noble que la vanité, c’est la modestie, et quelque chose de plus rare que la modestie, c’est la simplicité. [Rivarol]
La fausse modestie, c’est mieux que pas de modestie du tout.
[Jules Renard]
La modestie va bien aux grands hommes. C’est de n’être rien et d’être quand même modeste qui est difficile.
[Jules Renard]
Les grands hommes ne s’abusent point sur leur supériorité; ils la voient, la sentent, et n’en sont pas moins modestes.
[Jean-Jacques Rousseau]
Vous croyez que vous êtes modeste. Je ne vous savais pas si orgueilleux.
[Duc de Lévis]
Ce qu’il y a de mieux dans la modestie, c’est l’intelligence qu’il faut déployer pour s’y tenir.
[Pierre Reverdy]
Le secret est comme la modestie : il cesse d’exister à l’instant précis où on l’évoque.
[Philippe Bouvard]
La modestie est la vertu des tièdes.
[Jean-Paul Sartre]
En temps de paix, rien ne sied mieux que le calme, la modestie, l’humilité, mais que vienne la guerre alors prends exemple sur le tigre.
[William Shakespeare] Extrait d’ Henri V
Dire je est incomparablement plus modeste que dire nous. Cela devrait aller de soi.
[Georges Perros]
La modestie témoigne d’ordinaire qu’on a l’orgueil à vif.
[Jean Rostand]
Ma modestie est grande. Quand elle se hausse sur les pointes, elle arrive presque au nombril de mon orgueil.
[Paul Valéry]
La modestie est l’art de faire dire par d’autres tout le bien que l’on pense de soi-même.
[Philippe Bouvard]
La véritable modestie consiste toujours à ne jamais se prendre pour moins ni plus que ce qu’on estime qu’on croit qu’on vaut ni pour plus ni moins que ce qu’on évalue qu’on vaut qu’on croit.
[Pierre Dac]
« Inutile de faire le modeste, tu n’es pas si grand »
ma grand’mère
Quant à moi vous n’allez pas le croire:
« je suis le plus modeste du monde ! »
« Par modestie, Dieu n’existe pas. » (Raymond Queneau)
Alors là, AH, Moi, je te crois 🙂 🙂
Il y avait aussi , de mon baron préféré :
» la vertu n’irait pas si loin si la vanité ne lui tenait compagnie . »
et une autre ,dont je me souviens moins bien:
» la modestie n’est souvent que le désir d’être loué deux fois . »
Simple.
L’un,
à l’usure, en le contenant, en craignant ses réactions, en le manipulant et éventuellement, le réprimant.
L’autre,
par l’usure, la faim, la force de la multitude, la révolte de l’esclave trop longtemps exploité.
Devinons tranquillement qui va gagner et pourquoi les « élytres » ne se sentent pas trop bien, ces temps-ci.
tiens je vous suggère la lecture du livre de Taleb sur les signes noirs…ce n’est pas nouveau cette réflexion sur l’ineptie de la courbe de Gauss en finance ( cf théorie des fractales etc..)
quant aux gens « modestes », j’en connais un certain nombre, mais ils n’ont pas de blog et ne courent pas les médias..
Bonjour,
Vous avez piqué ma curiosité.
Pouvez vous m’expliquer l’ineptie des courbe de Gauss, et le rapport ave la théorie fractale?
Merci
Oui, tiens, j’avais loupé ce commentaire.
Comme quoi le mysticisme va très vite quand on laisse embobiner.
Petite remarque à Espagnoux :
– la loi de Gauss est une loi on ne peut plus naturelle. (découverte par le Gauss des familles en regardant la croissance des plantes).
Ainsi, lorsque n’importe quoi ne suit pas la loi de Gauss, on peut affirmer que l’Humain est venu mettre le boxon en forçant, grâce à son esprit retord, la nature.
Ou que l’on est en présence de plusieurs familles et que l’on essaie de comparer la taille de croissance des choux avec celle des carottes.
Les fractales sont aussi naturelles. Il suffit de regarder un flocon de neige au microscope pour s’en rendre compte.
Une personne modeste, par contre… ça me gène.
D’habitude, j’explique ces choses précédentes à des enfants de 8 ans ou des secrétaires dont on considère bassement qu’elles n’ont aucune intelligence, et ils et elles comprennent très bien.
Vous entendez quoi, précisément, par personne « modeste »..???
Hhmm…
Ceux qui diront que je suis humaniste n’auront pas forcément tort.
La croyance de changer le plomb en or est de plus en plus considérée comme étant une interprétation qu’un humain peut, par ses simples capacités naturelles ainsi qu’un travail de sa part, devenir un humain capable de beaucoup dans tous les sens du terme.
Or. Rien que le mot m’amuse.
Interest is good for you.
Dans la famille « erreur de raisonnement », je voudrais un ancien ministre ! Ci-joint une illustration des erreurs de raisonnement de Mr Madelin, ancien ministre de l’économie devenu comme il se doit « investisseur » qui confirme que la maladie est un peu plus grave que prévue. Cette maladie dépasse le champ de l’ingénierie financière, pour atteindre la globalité des réflexions des puissants de ce monde.
A la question :
Les marchés n’ont-ils pas aggravé cette crise?
« Au contraire ! Nous pouvons leur dire un grand merci. Ce sont eux qui ont joué la police. Ils ont mis en évidence une maladie endémique de la monnaie unique et ont apporté des éléments de solution. Ils ont signifié que les emprunts publics grecs n’avaient pas la même valeur ni le même crédit que ceux de l’Allemagne. Ce faisant, ils ont fait baisser l’euro face au dollar même si cette correction a mis du temps à intervenir. Un euro plus faible va relancer la compétitivité de la zone euro mise à mal par ses déficits publics. »
Sources :
http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Madelin-L-euro-est-repare-mais-pas-gueri-182241/
Vous noterez la déification du marché auxquels nous devons dire merci, et les « éléments de solutions » que le Dieu marché nous a divulgué à notre insu et le cynisme qui ressort de cette interview. A ce niveau, ce n’est plus une simple erreur de raisonnement, un psychiatre pourrait parler de paraphrénie bénigne pour le patient Madelin.
C’est l’illustration de ce à quoi on aboutit quand on prend un jugement pour postulat:
« Le marché est fondamentalement bon – omniscient – omnipotent ».
En science, on ne remet jamais la pertinence d’un postulat en cause – notamment en mathématiques –
Le postulat définit le cadre dans lequel on raisonne, et il est tout à fait permis de raisonner dans un cadre absurde.
La seule exigence qui soit requise, c’est qu’aussi absurde le cadre dans lequel on raisonne puisse être, on s’y tienne tout au long du raisonnement pour conserver une cohérence de l’ensemble.
C’est pourquoi Mr Madelin – il ne doit pas être le seul dans ce cas – persévère dans cette voie. S’il en changeait, il rendrait l’ensemble de son « œuvre » incohérente.
Le problème se résume ainsi:
Vaut-il mieux accumuler des déclarations fondamentalement idiotes mais cohérentes entre elles, ou alterner des déclarations tout à fait pertinentes et d’autres totalement hors de propos, témoignant de l’absence d’une logique globale?
La première de ces alternatives revient à caractériser l’incompétence, la seconde la malhonnêteté. Autrement dit, vaut-il mieux être considéré comme incompétent ou comme malhonnête? Mr Madelin a choisi, manifestement.
L’idéologie rend aveugle. M. Madelin essaie de faire plier la réalité à sa vision des choses même si les faits le démentent. On en se débarrasse pas des croyances comme ça.
La qualité du raisonnement (ou devrais-je dire résonnement, ouh, ouh, il y a quelqu’un?) est effectivement digne des meilleures époques du soviet suprême.
Madelin et le soviet suprême dans le sac qui l’aurait cru. Comme disait Coluche: « si tu vire trop d’un bord, tu finis de l’autre. »
L’action du marché est globalement positive aurait dit Marchais.
@Dissonance et les distingué (es) autres
Chaque fois que vous ouvrez votre porte-monnaie pour acheter quoique ce soit de la vie courante, vous êtes malhonnête parce que non cohérent avec le système dans lequel pourtant vous vivez.
Surtout réfutez et vous démontrerez votre malhonnêteté.
Ne réfutez pas et vous confirmerez que vous admettez être intellectuellement (s’entend) malhonnète
Alain Madelin est le plus grand néo-libéral de France, une sorte de rédemption après ses années
« Occident ».ce qui fort heureusement lui a coute l’un dans l’autre sa carrière politique.La France doit déjà s’accomoder de ‘L’homme aux rats’, selon l’expression d’Alain Badiou…
Il n’empeche que je suis curieuz de ce qu’il va trouver à nous dire quand les marchés et les
agences de notation vont dégrader la note de la France ( ils ne vont pas attendre comme pour le
Royaume-Uni le résultat des élections ) et devrait mettre son nez sur un graphique fort intéressant
sur les balances commerciales des pays européens:
http://www.nytimes.com/imagepages/2010/02/27/business/27gcon_graphic.html
@ALBIN qui pense me poser un dilemme
Si je suis incohérent en quoi que ce soit lorsque je participe à la société de consommation, c’est vis-à-vis de mon discours critique à l’égard de cette société. Je suppose que c’était le sens (caché?) de votre propos. Ce paradoxe, je l’admets volontiers et en suis parfaitement conscient.
C’est pourquoi je suis de ceux ici qui ne rechignent pas à parler de responsabilité collective dans marasme actuel, car elle existe bel et bien – Ami batracien écarlate, gardez votre calme si vous lisez ces lignes 😉
Toutefois je suis aussi de ceux qui savent relativiser leur responsabilité. Si la société de consommation peut être assimilée à un moteur et que celui-ci explose, on peut d’abord considérer que c’est la faute de pièces potentiellement défectueuses qui le composent. Ou, en poussant un peu plus loin l’analyse, on peut également considérer que c’est la faute de ceux qui ont fabriqué ces pièces. Et en dernier ressort, on peut s’interroger sur la compétence du (des) concepteur(s) du moteur.
L’image n’étant peut-être pas des plus explicites, formulons-la différemment: Je considère que sur la question de la responsabilité, on ne saurait mettre sur un même plan les usagers du système et ceux qui le régissent, les premiers ne faisant que suivre les recommandations – ou plutôt les injonctions – des seconds, et ce éventuellement sous contrainte (ce qui, pour le coup, n’a rien à voir avec l’expérience de Milgram dont on parle beaucoup ces temps-ci).
La loi m’oblige par exemple à être assuré – responsabilité civile au minimum si mes souvenirs sont bons – ce qui suppose une participation au système financier. Et il en va de même pour une foule d’autres choses qui font que, en définitive, une alternative – viable – à la société de consommation est tout simplement rendue impossible par le système lui-même – à moins de contrevenir sciemment à la loi.
C’est pourquoi je pense, contrairement à Mr Jorion, que la solution aux problèmes est sans doute plus proche de la « tabula rasa » que de la série de « frappes chirurgicales » qu’il préconise. Et comme j’admets que cette éventualité soit tout à fait illusoire, je me range volontiers dans la catégorie des pessimistes incurables – voir des fatalistes.
@Dissonance :
« C’est l’illustration de ce à quoi on aboutit quand on prend un jugement pour postulat:
« Le marché est fondamentalement bon – omniscient – omnipotent ».
Cependant Alain Madelin reste un humain comme les autres, quant il s’agit de ses amours ou de ses amitiés, il doit se forger un avis grâce à ses expériences, et peut changer d’opinion. La maladie se dessine lorsque le patient reste systématiquement inflexible devant l’avis d’autrui. L’humanité toute entière ne pourra le faire plier, il invoque la cohérence comme alibi. L’optimum cohérent est pour lui le Dieu Marché.
La pathologie mentale est avérée quand le patient préfère invoquer un dieu comme justificatif à sa pathologie spirituelle : Tous les salariés du capital savent que le marché est une invocation religieuse, au lieu d’une divinité que l’on invoque, nous autres salariés demandons juste une augmentation de salaire à nos patrons ou drh. Mr Madelin désormais investisseur, les a déifié.
@Charles,
Parfaitement explicite ce diagramme, rien à ajouter si ce n’est que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt pour réfléchir, comprendre, et en dernier lieu (mais seulement à ce moment précis) agir.
Cordialement,
Vous ne pensiez tout de même pas qu’il allait faire son méa culpa Madelin, citer errare humanum est,
il est plutôt du genre : perseverare diabolicum, il a fait son fond de commerce sur la liberté totale des marchés, même sans succès le reconnaître c’est reconnaître qu’on s’est totalement trompé sur toute la ligne ce que la modestie d’un homme politique en est incapable.
le modèle mathématique ne décrit plus la réalité et ne prophétise pas les carambolages économiques
mais le système attribue des prix issus de la fortune d’un fabricant de poudre
c’est la consécration ultime de l’intelligence
non ridere neque desterari sed intelligere
faire preuve de modestie c’est savoir s’incliner devant la réalité découpante de quelques éclats de vérité
Un seul regard qui vous éclaire et vous passez de la confiance à la défiance, un seul regard du camarade Joseph et vous êtes un homme mort. Tel est sans doute l’animal de marché ou de guerre.
Face à la nature vous apprenez à être modeste et à raisoner, sur un marché ou au pouvoir, il me semble que c’est autre chose, les forces et les affects dominent les raisons sont des leurres.
Comment modéliser mathématiquement l’animal humain et les cohortes innombrables qui se pressent avidement pour agir et gagner? Sur ce champs animal l’action ne précède-t-elle pas souvent la pensée?
Eclairez moi!
Merci
Bravo Paul pour cette analyse pertinente. Les experts en ont pour leur grade. Le bon sens populaire n’a jamais cesser d’exister. Michel Bakounine avait déjà annoncé à son époque :
(cité par Normand Baillargeon dans L’ordre moins le pouvoir).
Les modèles mathématique en finance posent des difficultés. C’est indéniable.
Néanmoins quels que soit la qualité du modèle, cela reste un modèle. Il ne peut refléter toute la complexité de la situation réelle. Jusque là pas de problème… Le problème c’est l’homme une fois de plus. Je m’explique.
Il y a bien des modèles dont on peut plus que douter de la validité quantitative. Car le problème est bien là en finance. Le but n’est pas d’expliquer une tendance mais de prévoir une valeur. Vous avez cité le cas de la valorisation des options par le modèle stochastique de Black & Scholes. C’est un bon exemple. Ce modèle colle qualitativement assez bien aux données réelles passées prises sur le marché. Ainsi lorsqu’on trace la courbe ‘volatilité implicite’ en fonction du ratio ‘prix d’exercice sur ‘prix initial’, ma fois, on retrouve bien quelque chose qui a l’air d’un sourire (le fameux smile de volatilité implicite comme vous dites). La plupar du temps un sourire un peu crispé tout de même. Voire même un sourire en coin.
Par contre, régulièrement ce dernier se trompe lourdement sans pour autant que ceux qui s’en servent quotidiennement et religieusement ne se posent de question fondamentale. Au jeu de la finance, on ne peut pas gagner à tous les coups. D’autant plus qu’au moment des bilans, généralement on a gagné de l’argent. Dans ces conditions, pourquoi partir dans des digressions et des questions théoriques que personne ne comprend…
Et là on arrive au cœur du problème. pourquoi un modèle avec de grosses faiblesses théoriques marchent souvent et se plante lourdement parfois? Car les traders (banque d’investissement et fonds spéculatifs) et gérants (on parle plutôt de gérant de portefeuilles en asset management) se fient religieusement à ces modèles dont ils ne maitrisent pas les tenants et aboutissants. Comme tout le monde suit comme un seul homme, ce qui n’était qu’un modèle très grossier devient par miracle une modèle moyen de la réalité du marché… En tout cas tant que tout va bien sur ce même marché…
Le problème plus que les modèles c’est donc le conformisme du monde de la finance où chaque acteur fait exactement la même chose que le voisin. Cela n’est pas le fait du hasard. C’est « pensé » (avec des guillemets). C’est « réfléchi ». C’est voulu (sans guillemet). Cela fait déjà longtemps que les dirigeants des acteurs de la finance savent pertinemment que le système financier est devenu trop complexe pour être prédictible. Dans cette situation pour minimiser le risque ou plus précisément pour minimiser le risque qui pèse sur leur modeste personne, ils se disent: « on y voit rien donc je fais comme mes voisins. Ils ne savent probablement pas plus que moi ou ils vont mais comme ça on ne pourra rien me reprocher. ».
Tout est comme ça dans le monde de la finance. Toutes les BFI sont organisées de la même manière. Tous les systèmes d’information ont la même architecture, basée sur les mêmes produits informatiques, si possible paramétrés par les mêmes prestataires. Tout le monde a le même ratio prudentiel (quand cela n’est pas le cas, c’est un signe fort de manque de fonds). Et bien entendu, tout le monde dispose des mêmes modèles mathématiques. Et tout le monde les emploie sans même se demander si ces derniers sont applicables même qualitativement dans les conditions actuelles du marché. En tout cas, tant qu’ils n’ont pas bu un gros bouillon…
Et quand cela se produit, ah, si vous pouviez voir comment ils sont perdus, déboussolés, affolés… Mais ne soyez pas trop tristes pour eux, car quand les beaux jours reviennent, c’est parti comme en 40. Tout est oublié. Les doutes ont disparu.
Bref,quand les hommes « déconnent », ils n’y a pas de modèles assez bons pour y palier.
Bonjour,
Cette description m’a l’air assez réaliste…
Savez-vous par ailleurs que les gens qui gagnent beaucoup d’argent sur les marchés ont très peur qu’on le leur vole, ils sont avares : peut-être s’agit-il là d’une ultime réaction de leur subconscient ou de leur conscience qui leur susurre que leur argent est mal gagné, indu ? Rien ne serait tout à fait gratuit… : ça serait, après tout, une bonne nouvelle, mais pas suffisamment bonne pour sauver les meubles du reste du monde, c’est-à-dire des « volés ».
Il faut bien s’amuser un peu, tout est si triste par les temps qui courent…
Cordialement,
@ Frederic
Pour avoir travaillé en trading, les traders comprennent les modèles (en general M2+DEA en finance qtitative et sur les produits exo sont souvent ancien quant), savent qu’ils sont faut et ne s’y fient pas religieusement. Sinon pourquoi ils donneraient des prix incohérents avec les modèles s’ils y croyaient aveuglement?
Les modèles sont faux mais ils sont nécessaires au fonctionnement d’une finance hyper profitable, vecteur de la concentration des richesses. Pour cacher l’indigence intellectuelle du capitalisme financier il faut donc diffuser dans les universités, dans les grandes écoles, dans les médias, tout une vulgate destinée à donner une compréhension biaisée de son fonctionnement réel.
Le comportement moutonnier existe mais il ne concerne pas les plus gros gains qui se font en amont. Les grandes banques, les gros investisseurs, savent comment manipuler les marchés en se positionnant en aval des décisions des autres acteurs et très souvent en achetant et vendant des titres avec des fonds de départ limités, ce qu’on appelle les effets de levier. Les modèles ne sont pour ces acteurs d’aucune utilité si ce n’est d’induire en erreur les acteurs de seconde zone, comme les institutionnels, qui fournissent le gros des troupes et prennent les plus gros risques. Ainsi on a vu au début de la crise des fondations quasiment ruinées pour avoir investi dans des fonds spéculatifs.
Si les marchés étaient totalement transparents et tous ses acteurs dans une même position, il n’y aurait plus de spéculation, car cela signifierait que tous les acteurs disposent des mêmes informations au même moment et qu’ils seraient tous capables d’agir avec la même rapidité.
A la base le rapport de forces qu’exercent les investisseurs au détriment des entrepreneurs, et surtout des salariés, des contribuables, il y a indéniablement un savoir faire technique, mais aussi et surtout une bonne dose de propagande qui passe notamment par la diffusion d’une fausse représentation de la réalité de la finance, tâche dont s’acquittent un grand nombre d’acteurs, lesquels n’appartiennent d’ailleurs pas forcément tous au monde de la finance. S’attaquer aux fausses représentations est donc une étape indispensable pour modifier le rapport de forces et substituer au modèle économico-financier existant un monde plus modeste parce que plus enclin à douter de la validité des artéfacts techniques. Bref, il faudra dorénavant compter sur les analyses quantitatives étayées sur de sérieuses études qualitatives et non plus sur l’inverse largement pratiqué aujourd’hui qui revient à sélectionner invariablement les mêmes qualités, celles par exemple relatives au tout marché. Cela ira également de pair avec une démocratisation de la sphère économique. Ainsi les nouveaux modèles informatisés se tromperaient beaucoup moins, tout simplement parce que l’on aura procédé à une révision politique de la sphère d’influence de la finance.
Bonjour,
@ Pierre-Yves D :
« A la base le rapport de forces qu’exercent les investisseurs au détriment des entrepreneurs, et surtout des salariés, des contribuables, il y a indéniablement un savoir faire technique, mais aussi et surtout une bonne dose de propagande qui passe notamment par la diffusion d’une fausse représentation de la réalité de la finance, tâche dont s’acquittent un grand nombre d’acteurs, lesquels n’appartiennent d’ailleurs pas forcément tous au monde de la finance. »
–> Oui, cela est vrai à 100 %, d’où la nécessité de revoir les critères qualitatifs de l’enseignement en général, et en particulier des « meilleures écoles » de commerce, MBA national ou international, ainsi d’ailleurs que des « meilleurs écoles d’ingénieurs » (à l’exception de Normal Sup, qui ne concerne pas grand monde, on voit mal où se trouve encore l’incitation au développement de l’esprit critique ; en tout cas pas dans les classes prépa où l’esprit critique n’a pas le temps de se développer et laisse la place au bourrage de crâne accéléré, version accélérateur de particules) ; et supprimer les monopoles de formation des « zélites » (= élites zélées à défendre les intérêts catégoriels du très grand capitalisme apatride). Mais je crois que, s’agissant de l’enseignement, on peut remonter plus haut encore… Il faudrait détailler cela longuement…
Cordialement,
@
Les traders sont formés. C’est une évidence. Ils suivent assurément des cursus spécialisés. Je suis entièrement d’accord. Le cursus français est d’ailleurs l’un des plus reconnu en la matière. De là, on pourrait en conclure qu’ils maîtrisent tous leur sujet. Loin s’en faut. J’ai même l’outrecuidance de penser que la majorité d’entre eux ne maîtrisent pas leur sujet ce qui ne veut nullement dire qu’ils ne savent pas du tout de quoi ils parlent.
Ayant suivi le même cursus qu’eux (une spécialisation en Ingénierie Economique et Financière comme on dit en France) après mon diplôme d’ingénieur, bien que n’ayant pas effectué de trading, pour autant, je continue de penser qu’ils ne maîtrisent pas les tenants et aboutissant des modèles mathématiques sur lesquels ils s’appuient. C’est en outre pour cela qu’il y a des quants (là, je vais encore me faire des ennemis).
Comprenons nous bien. Je ne dis pas que lorsqu’on parle de Black & Scholes à un trader, il vous fait des yeux ronds comme des billes. Non, il sait très bien à quoi cela se rapporte même si il ne travaille pas sur les options. Par contre, même si il travaille sur les options, demandez lui les limites de ce modèle, car il sait bien que tout modèle à ses limites ? Sur la base de ses réponses, vous pourrez faire le tri et parler de maîtrise ou non.
Je n’ai pas fait de statistique particulière en la matière. Néanmoins, de mémoire je n’ai, sur Black & Scholes entre autre, jamais entendu de réponse pleinement satisfaisante. Ils savent tous que ce sont des approximations qui ne collent pas à la réalité du comportement du marché mais j’ai bien peur que cela soit insuffisant pour parler de maîtrise… Je place la maîtrise à un autre niveau.
Pour Black & Scholes, généralement on vous répond des choses justes mais qui ne constituent pas le cœur du problème. Comme: « le modèle suppose un bruit Brownien standard (désolé pour le grand public, c’est peut-être abscons). or le comportement du marché s’écarte de cette loi ». Généralement, on ajoute: « cela explique que le smile constaté ne soit pas celui attendu par le modèle ». C’est vrai que cela participe, il n’ y a pas de doute. C’est toujours bien de répéter ce que l’on a appris à l’université.
Mais, je n’ai pas encore rencontré un trader capable de me dire, mais peut-être que cela arrivera un jour, que l’hypothèse principale du modèle (dans sa version simple) était la constance de la dérive et de la volatilité et ceci sur de longue période de temps (encore désolé auprès du grand public qui a peut-être du mal à suivre). Ces hypothèses ne sont pas rien. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles ne correspondent pas à la réalité.
Pour ceux qui mettent en œuvre des modèles de Black & Scholes plus évolués (évolution avec le temps et de manière déterministe de la dérive et de la volatilité), la maitrise de ces modèles est encore plus complexe car ils font intervenir de nouveaux paramètres sur lesquels on prend encore des hypothèses dont il n’est pas toujours simple d’évaluer la pertinence dans l’absolu. Alors le faire en dynamique sur des données de marché partielles… A mes yeux, ces modèles sont encore plus dangereux.
Tant qu’aux modèles où la volatilité est elle-même une variable stochastique, la capacité à déterminer si ils sont meilleurs est encore plus difficile à évaluer. La plus grosse erreur étant de croire qu’un modèle est d’autant meilleur qu’il prend en compte un maximum de paramètres. Et cela n’est pas vrai qu’en finance.
En conclusion, je dirai que la maîtrise d’un modèle mathématique ne se trouve donc pas dans la capacité à démontrer la ou des formules mathématiques de ce modèle (ce que de toute façon les traders ne sont plus capables très rapidement) mais bien dans les limites de celui-ci et dans leur parfaire connaissance. Ces dernières sont issues des hypothèses prises, de la source jusqu’au résultat final; de toutes les hypothèses prises. Ensuite sur des données de marché, il faut disposer d’indicateurs de confiance du modèle (un seul ne suffit pas car il y a généralement plusieurs hypothèses prises) et savoir interpréter ces derniers. Je suis d’accord la tâche n’est pas simple. Les quants sont là pour aider le trader dans cette tâche.
Pour finir, bien sûr que les traders et gérants ne suivent pas toujours ce que leur disent leurs modèles (quels qu’il soient). Cela va sans dire. Ce qui est important ce n’est pas ce point mais les motivations qui les conduisent à le faire. Ils ne le font pas parce qu’ils savent que dans cette situation le modèle ne marchera pas du tout, mais parce qu’ils ont des contraintes qui les obligent à s’éloigner de ce que dit le modèle. Comme des objectifs de rentabilité…
Quels risques réels prennent ils en le faisant? Tout le métier du trader est là. Et les indicateurs de risque leur permettant de l’évaluer ne valent généralement pas mieux que les modèles sur lesquels ils portent. Ils sont eux-même truffés de nouvelles hypothèses que l’on ne valide pas…
Non, le trader est seul et bien seul à évaluer le risque réel. A lui en fonction de son expérience, ses objectifs et de la liberté qu’on lui accorde (très élevée il y a encore peu de temps) de mettre la barre plus ou moins haut. Et quand il ne veut pas prendre trop de risque, que fait-il: il veille à ne pas trop s’éloigner de ce que lui disent le ou les modèles que pourtant il sait ne pas correspondre à la réalité. Pas franchement scientifique comme approche et c’est cela que je mets derrière le mot « religieusement ».
@VB
Ci joint un extrait d’interview d’un directeur de grande éconole commerciale
« A l’entrée quand on pose la question à « mes » jeunes des finalités de l’entreprise ils répondent de façon très diverse. A la sortie ils disent tous qu’elle sert à maximiser la valeur pour l’actionnaire »
Un autre – très successfull
» Je ne vais pas introduire des cours sur l’innovation, je sors des élèves généralistes, et ma stratégie est de maximiser ma position par rapport aux critères de Shangaï »
Ceci dit si vous creusez la chose vous verrez que ce n’est pas la logique du capital financier qui explique ce gtenre de dérives . Mais bien la logique des corporations universitaires ( la plupart du temps bien à gauche » . Ceci dit pour cultiver l’espirt critique dans le blog
amicalement
En fait c’est le libéralisme qui est une totale et énorme erreur de raisonnement, même pour ceux qui tirent les ficelles, car un jour tout s’écroule et eux seront les décombres mais sur ces tombes « les blés qui pousseront seront plus beaux.. ».
Si on arrête de penser, alors on les met tous à la lanterne 🙁
Dansons la Carmagnole,
Vive le son, vive le son,
Dansons la Carmagnole,
Vive le son du canon ! 🙂
[…] This post was mentioned on Twitter by Patrick Eynard. Patrick Eynard said: Blog de Paul Jorion » Archives du blog » BFM Radio, lundi 29 mars à 10h46 – Les erreurs de raisonnement http://bit.ly/bIGQnn […]
À plusieurs reprises, j’ai entendu Monsieur Baverez parler de sortie de crise ce matin, durant l’émission de Nicolas Demorand. Cette crise, il n’en a pas vu l’arrivée mais il en voit la sortie. Alléluia !
@ Philippe Valembois :
Oui, Nicolas Baverez : l’enfonceur de portes ouvertes… une vocation je crois chez lui.
Cordialement,
@ Philipppe Valembois :
Pardon j’ai arrêté mon message précédent trop tôt : Nicolas Baverez oscille entre enfoncer les portes ouvertes et passer à côté du semi-remorque, à moins que ça ne soit le Titanic (en l’occurence), sans le voir…
Cordialement
Merci de mettre les pieds dans le plat.
Mais je ne parlerais pas de modestie…plutôt d’honnêteté intellectuelle.
A ce titre, ne faudrait-il pas établir un délit de mahonnêteté intellectuelle pour ceux qui propagent des idées fausses, puisque ils le font le plus souvent en vue d’accoître leur valeur ou même parfois, plus directement de s’enrichir impunément.
De l’argent mal gagné, de l’argent volé, de l’escroquerie intellectuelle… c’est pour le moins un délit.
Les modèles mathématiques ne prévoient pas l’avenir.
Mais exposés avec talent ils deviennent autoréalisateurs.
C’est la faute au charisme.
AH.
Ou est-ce juste parce que si n’importe quel « modèle » fonctionne un peu plus d’une fois sur deux, et donc rapporte quelque chose, on va l’adopter…???
(Et en même temps se rassurer sur cet avenir qui nous fait peur à tous.)
Cher Paul,
Vous êtes qd même un peu extrême. D’abord, depuis Black Sholes, il y a beaucoup d’autres modèles (vol locale de Dupire, modèles à vol stochastique). Et puis il n’y a pas de mal à produire un modèle, la seule chose qu’il faut garder à l’esprit c’est qu’il est faux et qu’il faut savoir évaluer l’erreur que l’on commet en l’utilisant.
Comme dans toutes théories, les modèles sont théoriques donc faux qd ils passent à la réalité. La physique Newtonienne est fausse à partir d’une certaine échelle. Faut il en déduire qu’il ne faut plus jamais l’utiliser? Faut il en déduire qu’il faut confier l’étude de la physique à des gens qui n’ont aucune connaissance dans ce domaine?
En finance, c’est exactement la même chose. Des besoins apparaissent. Par exemple les options existent depuis plus d’un siècle. On a donc créé ces produits. Il a fallu ensuite donner un cadre théorique pour donner un prix à ces produits. Certe les modèles sont faux, mais c’est mieux que rien et plus les math avancent plus on se rapproche de la réalité.
La statistiques, l’économétries, l’étude des processus et du calcul stochastiques sont récents, il ne faut pas les enterrer trop tôt.
Si l’on ne fait pas d’hypothèses simplificatrices ou irréalistes, on ne peut rien faire.
C’est exactement la même chose en physique, les frottements nuls n’existent pas, le vide parfait non plus… Et pourtant beaucoup d’anticipation sont faites à partir de ces hypothèses.
Par contre il est vrai qu’en finance, très peu de quant s’intéressent à mesurer l’erreur qu’ils commettent dans le cas où une de leurs hypothèses est fausse. Personnellement, je ne pense pas que ca soit par manque de modestie mais plutôt par manque de temps. On leur demande de produire tous les jours des modèles utilisable et par conséquent ils n’ont pas le temps de les tester correctement avant que des traders ne les utilisent.
Ce qui est curieux, c’est que les organismes de régulations qui ne sont pas soumis à la même contrainte de rendement soient encore moins productifs que les banques pour évaluer les modèles, les erreurs commises et les risques générés par ces erreurs.
Enfin, si la finance parait si obscure c’est probablement parce qu’elle nécessite un assez grand nombre d’année d’études pour être comprise surtout en ce qui concerne les produits dérivés où les notions et formalismes mathématiques ne sont pas très intuitifs au début.
Mais soyons optimistes! Ca veut dire qu’il y a plein de chose à réinventer et de problèmes à résoudre pour les générations futures!
Jean, vous dites:
« Ce qui est curieux, c’est que les organismes de régulations qui ne sont pas soumis à la même contrainte de rendement soient encore moins productifs que les banques pour évaluer les modèles, les erreurs commises et les risques générés par ces erreurs. »
C’est curieux que vous trouviez çà curieux à moins qu’il ne s’agisse de votre part d’une remarque au 3° degré.
Si une suite d’énormes erreurs n’est pas observée c’est que les responsables sont idiots et incompétents ou bien qu’ils ont un intérêt quelconque à la pérennité de l’erreur.
Il est un stade où la colère des victimes incite les responsables à se reconnaitre idiots plutôt que corrompus.
« Comme dans toutes théories, les modèles sont théoriques donc faux qd ils passent à la réalité. La physique Newtonienne est fausse à partir d’une certaine échelle. (…) En finance, c’est exactement la même chose. » : non monsieur, en finance ce n’est pas exactement la même chose, c’est complètement différent. Parce qu’en physique on sait calculer exactement le taux d’erreur d’un modèle par rapport à un autre, alors qu’en finance on ne sait pas faire. Même les statistiques de base, et spécialement sur les données sensibles, donc les plus importantes, sont fausses dans la mesure où on ne trouve pas deux personnes qui comptent de la même façon.
Jean, je m’excuse, mais… lorsque vous écrivez ça :
« Certes les modèles sont faux, mais c’est mieux que rien et plus les math avancent plus on se rapproche de la réalité. »
Non.
Je connais un paquet de raisonnements mathématiques qui n’ont encore eu aucune application pratique.
Ils en auront PEUT-ETRE un jour, me direz-vous… Mais en attendant, ils ne servent qu’à gaver grave des mecs comme moi en les obligeant à se plonger dedans.
Oui, bon. J’admets avoir reconnu une certaine beauté dans l’inégalité de Gauchy-Schartz. Mais je ne suis pas une référence, non plus…
@ Crapaud rouge
Si en finance, en statistique et en économétrie l’erreur est évaluée. Je vous invite (si vs avez déjà un background universitaire en proba) à lire les bouquins de Gouriéroux pour la stat et l’économétrie et de Peter Tankov pour la calibration (Calibration de modèles et couverture de produits dérivés http://www.math.jussieu.fr/~tankov/) des modèles à processus stochastiques. Il y a plétore de thèses sur ces sujets. Il faut qd même arrêter de dire qu’il n’y a rien dans la théorie financière. Avant d’affirmer des chose comme cela commencez par vous renseigner sur le sujet…
@Yvan
Je ne sais pas ce que vous étudiez exactement mais dire que Cauchy Schwartz n’a pas d’application est completement faux. C’est surement l’une des formules les plus utilisées pour établir des majorations d’erreurs justement (mais aussi dans l’algèbre, topologie etc)…
« Comme dans toutes théories, les modèles sont théoriques donc faux qd ils passent à la réalité. » Non, heureusement qu’une théorie ce n’est pas ça, sinon il vaudrait mieux ne pas prendre l’avion !
« Si l’on ne fait pas d’hypothèses simplificatrices ou irréalistes, on ne peut rien faire. » C’est bien une demonstration que la théorie économique n’est pas scientifique. Une hypothèse en science ne part pas de rien et est soumise à l’épreuve de la réalité par des tests , des expériences renouvelées , contre-testées. Et si elle résiste elle peut concourir à la naissance d’une théorie. Les pratiques en « science » économique en sont loin, quant à la finance elle semble organisée pour masquer la fraude. Ce qui domine c’est l’idéologie, et les modèles sont là pour la servir en lui donnant l’allure de vérité.
Je crois surtout que la finance s’est encombrée d’un tas d’instruments de calculs pour suivre et vendre des produits totalement sans fondement avec les réalités oubliant que les réalités rattrapent toujours les modèles bâtis sur du vent.
@Jean: « Il faut qd même arrêter de dire qu’il n’y a rien dans la théorie financière. Avant d’affirmer des chose comme cela commencez par vous renseigner sur le sujet… » : je n’ai pas dis qu’il n’y avait rien dans la théorie financière, au contraire, c’est un secret pour personne qu’elle est plus encombrée que le périph’ aux heures de pointe. Mais ça, c’est la théorie. Stats et probas sont des branches très sophistiquées des mathématiques, mais en dehors des laboratoires, qu’en est-il ? Il n’y a pas un pays d’Europe qui ne compte ses chômeurs de la même façon, pas un gouvernement qui ne trafique les chiffres, etc. Chacun se renvoie à la figure ceux qu’il a choisi et qui arrangent sa propagande. Et le pétrole ? Vous allez sans doute me dire que les chiffres sont fiables. Mais les chiffres de qui ? On devine aisément que chaque acteur a intérêt à trafiquer les siens, comme Lehman trafiquait ses bilans.
@anne bis
« Non, heureusement qu’une théorie ce n’est pas ça, sinon il vaudrait mieux ne pas prendre l’avion ! »
Je ne pense pas que les passagers de l’af447 rio paris pensent la même chose. Si vous vous intéressez à la physique, vous découvrirez que d’après la physique newtonienne un atome doit s’effondrer sur lui même. Ca n’est pas le cas donc on a complété la théorie (cf physique quantique). Aujourd’hui encore, il y a bon nombre de phénomène que la théorie n’explique pas. Ca n’est pas une raison pour tout jeter. Renseignez vous par exemple sur les vagues célérates (tapez ca sur dailymotion par exemple), vous verrez que même pour des phénomènes rencontrés fréquemment dans la marine marchande, la théorie actuelle a touché ses limites. Je pense qu’il vaut mieux repousser ces limites plutôt que de les rejeter. Il en est de même à mon avis pour la finance.
@crapaud rouge
« Mais ça, c’est la théorie. Stats et probas sont des branches très sophistiquées des mathématiques, mais en dehors des laboratoires, qu’en est-il ? »
C’est justement le problème que (modestement) j’essaye de soulever. Il y a toute la partie de la théorie de valorisation d’actifs qui est utilisée en salle de marché tandis que la partie concernant la mesure d’erreur/risque est complètement inexploitée (car pas assez rentables pour les banques). Ce que je trouve le plus choquant c’est que les travaux académiques concernant la gestion de risque qui sont pourtant assez avancés ne sont même pas exploités par les organismes de régulations qui sont pourtant mandatés et rémunérés pour encadrer les risques.
Enfin pour ce qui est de la fraude, à mon avis là encore il s’agit d’une faute du législateur qui ne s’est jamais donné les moyens de comprendre chiffres, bilans et finance. Ce qui est choquant dans ce que vous appelez trucage de bilan, c’est que dans la plupart des cas c’est légal. Pourquoi? Parce que les législateurs ne se sont jamais donnés les moyens (en recrutant du personnel compétent) de comprendre la finance. Je suis persuadé que la finance a apporté beaucoup de progrès mais que ca méconnaissance tant par le grand public que par les législateurs a permis des dérives catastrophique. Bref, il faut apprendre, transmettre la connaissance pour pouvoir éviter les abus!
Si la bourse se crache, alors la volatilité réalisée légitimera à posteriori la volatilité implicite plus forte des options très en dehors de la monnaie. C’est le comportement de la bourse (la distribution des rendements des actifs n’est pas normale) qui pose un problème, le smile n’en est qu’une conséquence. Le problème ds B&S c’est l’usage de la distribution normale, le reste est cohérent.
Ils ne disent rien sur l’avenir mais permettent de s’assurer d’un taux à l’avenir, de plus ils interdisent d’arbitrer tout de suite.
Votre collègue bardé de diplômes est un crétin.