Billet invité.
L’EPREUVE DU FEU
La Grèce devrait, au cours de la semaine qui vient, lancer un emprunt de 5 milliards d’euros sur les marchés. Le taux de l’obligation grecque à 10 ans s’étant détendu vendredi, à 6,193% contre 6,246% la veille, la question est posée : quel taux va devoir être consenti à cette occasion ? Cela va être sans tarder l’épreuve du feu pour l’accord financier des 16 de la zone euro. Dans le cas ou cette annonce ne serait qu’un ballon d’essai, l’objectif poursuivi par le gouvernement grec serait le même: mettre au pied du mur ses partenaires de la zone euro.
Les rendements restant à un niveau proche, va-t-il alors être considéré par les 15 autres pays membres de la zone euro que ces conditions financières justifient (ou non) l’activation du plan de soutien financier adopté en fin de semaine, afin que la Grèce ne soit pas à nouveau dans l’obligation de faire appel aux marchés ? L’ambiguïté qui a présidé à l’accord de compromis à propos de ce plan va devoir alors être levée, avant tout du côté allemand, risquant de faire l’objet d’une bataille d’interprétation sur le sens (dans le texte anglais) de « insufficient market financing » (conditions de marchés insuffisantes)…
A vrai dire, une autre divergence d’interprétation de l’accord est immédiatement apparue, à peine était-il signé, à l’occasion de la traduction par l’anglais « governance » du français « gouvernement » figurant dans le texte de l’accord. Joliment qualifié par le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, de « traduction asymétrique », cet écart sémantique est lourd de conséquences quant à la portée de ce qui a été par ailleurs qualifié, plus modestement, de « coordination économique » européenne.
Les diplomates, comme chacun sait, sont plus à cheval sur les mots que sur les principes, bien qu’ils se drapent volontiers dedans ! Les politiques, eux, savent les solliciter afin de valoriser leur rôle et revendiquer leurs victoires.
Comme il était prévisible et pour confirmer qu’il n’y a pas grand chose derrière ces mots, le sommet des chefs d’Etat a bâclé sa copie sur le sujet qui avait justifié sa convocation : la « stratégie 2020 », selon l’étiquette qui a été collée sur cinq objectifs à atteindre à cette échéance. Si trois d’entre eux ont été formellement adoptés – un niveau d’investissement en recherche et développement, un taux minimum d’emploi des 20-64 ans et une réduction des émissions de gaz à effet de serre – un accord n’a pas pu être trouvé sur les deux autres, en matière de pauvreté et d’éducation.
Avant de discuter de la pertinence et de la crédibilité des objectifs retenus, on peut se demander si la démarche péniblement engagée est à la hauteur de la crise que nous connaissons et si l’exercice n’est pas par trop formel. Se fixer des objectifs à dix ans est pour le moins présomptueux et vain alors que l’Union européenne risque de replonger dans la récession.
Ce ne sont pas les prévisions britanniques qui peuvent à cet égard inciter à l’optimisme et accréditer l’idée que les objectifs adoptés sont crédibles, pas plus que l’on été ceux de la précédente « stratégie de Lisbonne », adoptée en 2000 et dont les objectifs n’ont pas été accomplis. En pleine campagne électorale, Alistair Darling, le chancelier britannique, vient d’annoncer une croissance de 1 à 1,5% du PIB pour 2010, qui bondirait à 3 à 3,5% en 2011. Son optimisme de circonstance a été immédiatement tempéré par son propre secrétaire d’Etat au commerce, Mervyn Davies, qui a refusé d’exclure un retour temporaire à la récession et a insisté sur le fait que la croissance ne serait pas « forcément en ligne droite ». Alistair Darling reconnaissant que des « secousses » étaient inévitables.
En attendant que ces prévisions se réalisent ou non, de nombreuses voix se sont déjà élevées afin de conjurer la crainte d’une contagion de la crise grecque au sein de la zone euro. Jean-Claude Juncker, chef de file de l’eurogroup, a déclaré en sortie du sommet que « Il n’y a pas de pays qui soit dans une situation comparable à celle de la Grèce ». Il avait été précédé, dès jeudi soir, par Herman Van Rompuy, qui avait estimé que les situations de la Grèce et du Portugal n’étaient « pas comparables du tout ».
Il est clair qu’en rester là serait souhaitable, non seulement pour les pays qui pourraient faire les frais de cette contagion, mais pour les artisans d’un compromis politique qui aurait toutes les chances de voler en éclats, bien que présenté comme étant un mécanisme durable de solution de la crise de la zone euro. Il suffit, à cet égard, de faire les additions des besoins de financement des pays qui pourraient demander à en profiter pour reconnaître qu’elles ne seraient pas dans les moyens des Etats supposés accorder des aides bilatérales (et devant pour ce faire emprunter sur les marchés).
La participation du FMI, limitée à un tiers maximum dans l’état actuel des choses, devrait alors nécessairement croître en proportion. Pouvant même placer celui-ci dans une situation difficile, en dépit des ressources dont il dispose. Aboutissant à son intervention en lieu et place des organismes européens et au constat que la zone euro est dans l’incapacité de gérer la situation par elle-même. C’est d’ailleurs ce scénario qui a amené Jean-Claude Trichet à s’opposer en vain à la présence du FMI dans le dispositif, mais il a du capituler en rase campagne devant l’intransigeance allemande, après que ses propos ont fait subir à l’euro une sérieuse secousse sur les marchés.
Un autre aspect de l’accord, pour l’instant un peu négligé, ne va pas tarder à réapparaître : les Allemands ont la claire intention d’engager une renégociation des traités européens, afin de créer des mécanismes de contrainte et de sanction en vue d’obtenir le respect des termes et paramètres du Plan de stabilité. Dans cette perspective, ils ont déjà pris la peine de formuler un projet, celui d’un fonds monétaire européen. Sans attendre, ils avancent sur un autre de leurs projets, celui de la taxation des banques, entendant l’adopter pour l’Allemagne et proposant qu’il soit repris au sein de l’Union européenne. Ils tirent, cherchant à utiliser les leviers à leur portée, les leçons de la campagne avortée qu’ils ont initiée en faveur de l’interdiction des CDS « nus », et qui s’est déjà enlisée à Washington dans les méandres des discussions sur la régulation des produits dérivés.
On ne va pas non plus tarder à reparler de la possibilité d’exclure un pays de la zone euro, en dépit de ce qu’en pensent Jean-Claude Trichet ou Jean-Claude Junker, tous deux d’accord pour en juger l’éventualité « absurde »…
Il y a de ce point de vue une indéniable logique dans la position allemande, qui fait contraste avec la défense intransigeante des intérêts de la City par le gouvernement britannique et le silence radio des Français sur les sujets de la régulation financière, dès que l’on n’en reste pas aux effets de manche. Peut-être est-ce à mettre en relation avec l’état de son secteur bancaire, dont l’OCDE vient de souligner sans plus de précautions l’état alarmant, préconisant l’organisation de nouveaux « stress tests » de celui-ci. Ce qui n’exonérerait pas, si l’on suivait cette analyse, les banques françaises de turpitudes de même nature (si ce n’est de la même ampleur), qu’elles ont simplement su mieux masquer avec l’aval du gouvernement.
La décision de la BCE de prolonger l’assouplissement de ses règles quant à la qualité des titres acceptés en garantie des banques, en contrepartie de leur refinancement, a finalement été soulignée. Mais elle a été interprétée d’une manière restrictive, comme un soutien apporté aux banques et au gouvernement grec. Ce qui est effectivement le cas, sans toutefois oublier que cette mesure joue pour toutes les banques de la zone euro, les incitant non seulement à acheter des obligations grecques (puisqu’elles peuvent les donner sans crainte que leur notation soit abaissée en garantie à la BCE), mais leur permettant également de laisser en dépôt les gros paquets de titres de la dette souveraine qu’elles y ont déjà placé, alors qu’elles auraient étaient obligées de les récupérer. Les banques françaises et allemandes sont dans ce domaine en première ligne. Par ailleurs, ces mêmes banques, notamment les Landesbank allemandes (les puissantes banques dépendant des Länder), en très piteux état et qui se refusent à utiliser les facilités de défaisance (bad banks) proposées par le gouvernement, n’en ont pas été nécessairement mécontentes de pouvoir continuer de donner en garantie des fonds de tiroir.
Cette bonne manière de la BCE n’aura donc pas été entendue comme son auteur l’espérait. La semaine à venir risque sans plus tarder de mettre à rude épreuve le compromis boiteux qui a été passé. La Grèce reste un cas test exemplaire, bien plus qu’il n’avait pu l’être imaginé.
77 réponses à “L’actualité de la crise: l’épreuve du feu, par François Leclerc”
« On ne va pas non plus tarder à reparler de la possibilité d’exclure un pays de la zone euro » : Voilà qui promet du sport. Monsieur Cédric Mas pourrait-il nous en toucher un mot sur le plan du droit international ? Il nous a parlé des possibilités pour un pays membre de se retirer de lui-même, mais pas encore de celles de se faire mettre à la porte comme un vulgaire salarié.
« alors qu’elles auraient étaient obligées »
milieu du dernier paragraphe, si je peux me permettre…
Excellent billet, François, merci. Je m’interroge sur un point: dès que le mot ‘Grèce’ n’apparaît plus dans les commentaires de la presse, ‘Portugal’ se substitue à lui (c’est compréhensible), suivi d’assez près par ‘Espagne’. C’est comme si l’Italie n’avait pas de problème d’endettement! Il est permis de s’interroger sur la cause de cet « oubli », d’autant que l’initiale I était le 3ème terme du triste PIIGS récemment encore utilisé par la City. Est-ce pour mieux dissimuler le F fantôme de ‘France’, qui pourrait transformer les PIIGS en FIIGS et noyer le gouvernement Sarkozy dans l’opprobre?
Bonsoir,
et avec votre remarque, ce qui m’interroge aussi c’est l’ordre de passage des pays « fragile » devant les marchés des obligations, pourquoi donc aprés la Gréce ce serait le Portugal, puis l’Irlande puis l’Espagne voire la Grande-Bretagne puis l’Italie ou la France pourquoi tout les pays « fragiles » ne tombent pas le voile tous ensemble, dans un même mouvement global de hausse des taux d’emprunt, …. comme si il y avait un discours convenu et une action concerté par les marchés … une mécanique cynique, voulue, bien calculée et implacable à l’oeuvre.
Un complot donc !
Cordialement
[…] This post was mentioned on Twitter by erico. erico said: Blog de Paul #Jorion » Archives du blog » L’actualité de la crise: l’épreuve du feu, par François Leclerc: http://goo.gl/OXbE […]
je me demande si le souhait d’expulser les faibles de l’Euro n ‘est pas le voeux pieux et caché de la France et de l’Allemagne pour une Europe enfin uniforme et dotée d’une force économique compétitive et qui se d’être le vrai pojet européen maintenant depuis 20 ans !!!!
Le jeudi 25 mars 2010, le journal The Economist a fait ses propres calculs à propos de la Grèce.
Le PIB de la Grèce va chuter de 5 % entre 2009 et 2014.
En 2014, la dette publique de la Grèce sera de 344,2 milliards d’euros : la Grèce va donc devoir emprunter 75 milliards d’euros entre 2009 et 2014.
En 2014, la dette publique de la Grèce sera de 152,5 % du PIB.
En 2014, rien que le paiement des intérêts de la dette publique sera de 8,4 % du PIB.
Economist
Je maintiens mon pronostic :
– la Grèce va se déclarer en défaut de paiement ;
– les autres Etats européens ne POURRONT pas lui prêter les sommes suffisantes pour la sauver (et même plusieurs Etats européens ne VOUDRONT pas lui prêter un seul euro) ;
– les autres Etats européens ne POURRONT pas lui prêter les sommes suffisantes car ils sont eux-mêmes surendettés ;
– le FMI viendra au secours de la Grèce en lui prêtant 75 milliards d’euros.
@ BA :
Sauf votre respect BA, mais dans 4 ans, qui sait ce qu’il adviendra ? Si la Grèce sera ou non encore membre de la zone euro, de l’UE, si l’UE elle-même continuera à fonctionner telle qu’elle est ou non, avec ou sans euro ? Si la City ne sera pas mis plus bas que terre ou l’inverse, si Sarkozy sera réélu ou non et Merkel sera ou non la ‘sauveuse’ de l’UE, si la guerre en Afghanistan continuera ou pas ….
Il y a 4 ans, qui prévoyait qu’il y aurait une crise de cette ampleur, comme une tempête de neige annoncée en plein été ?
Pas grand monde … 😉
Quien sabe ?
Je ne fais que m’amuser au petit jeu des pronostics, rien de plus. Ce n’est pas très drôle, comme petit jeu, car le peuple grec va en prendre plein la g…..
Mais quand je lis les commentaires de l’accord européen dans la presse papier, je me demande si les journalistes croient VRAIMENT au conte de fées que leur a raconté Sarkozy.
Ou alors les journalistes font semblant d’y croire, pour ne pas provoquer de panique sur les marchés internationaux.
Ou alors les journalistes sont des adeptes de la méthode Coué.
Je ne sais pas.
Mon pronostic concernant les ‘acteurs’ de la crise : je crois que personne ne sait ce qu’il adviendra.
Et si un seul dit qu’il sait où il va, celui-là plus que les autres n’en sait foutre rien.
Seuls les grecs me semble-t-il savent maintenant … qu’ils sont seuls.
Cordialement.
Personne ne sait ce qui adviendra, c’est l’évidence.
Et pourtant !
Dans les années soixante la théorie des dominos était très à la mode pour tenter de décrire le processus à l’œuvre dans le sud-est asiatique. Il me semble qu’aujourd’hui les marchés soient tentés de reprendre cette stratégie pour maximiser leurs gains, en s’en prenant progressivement aux pays les plus en difficultés, puis méthodiquement aux suivant (France comprise) affaiblis que ceux-ci auront été des quelques efforts consentis pour tenter d’éteindre l’incendie dans le sud de l’Europe. .
@BA: « je me demande si les journalistes croient VRAIMENT au conte de fées que leur a raconté Sarkozy. » : vous avez déjà mis un post qui va dans le même sens, celui du bluff, et auquel j’ai répondu ici. Ce thème me semble très intéressant, mais c’est très insuffisant de dénoncer le bluff. Il fait partie du jeu. De manière générale, est-ce que toute estimation de l’avenir ne relève pas un peu du mensonge ? En toute rigueur, on ne devrait avoir qu’une réponse: on n’en sait rien.
Mais c’est toute l’économie, et pas seulement la finance, qui est fondée sur des perspectives d’avenir, lesquelles exigent la confiance (qui donne de fausses certitudes), de sorte que tout tombe aussitôt que cette confiance se voit prise en défaut. L’une de mes « grandes idées » serait de fonder l’économie et la finance sur l’incertitude et la méfiance. Ce serait sûrement moins efficace et moins rapide pour la croissance et les profits, mais probablement plus stable et plus fiable, car l’ensemble ne serait pas sous la dépendance de quelques croyances fallacieuses.
En lisant vos papiers, François Leclerc, on est chaque fois frappé par cette course-surplace des gouvernements occidentaux, visiblement tétanisées à l’idée de s’attaquer aux problèmes fondamentaux:
1) les délocalisations ruinant l’industrie, donc la production de richesse réelles et renforçant chaque jour les pays émergents.
2) le remplacement du capitalisme industriel par le capitalisme financier (virtuel, voir l’article de Voyer, à mon avis) devenant un véritable parasite sur un corps déjà gravement atteint.
3) le chômage massif et la perte de pouvoir d’achat induite, transformant petit à petit nos sociétés industrieuses en sociétés d’assistance.
Enfin, en gros, un véritable boulevard pour des solutions de plus en plus radicales (je ne dis pas justes) préconisées par des partis qui risquent de devenir de plus en plus extrémistes, FN pour le protectionnisme et le retour à l’état-nation, démantèlement complet de la finance pour le FDG.
Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est comment les élites traditionnelles se préparent à ce choc des idées et commet elles espèrent conserver leurs places…
Je veux bien qu’ils disposent de l’armée et de la police, mais, cela me semble un peu juste, quand même.
Gilbert RIBES.
Le 18 janvier 2010.
DEBATTRE D’UN TABOU.
LIBRE ECHANGE et LIBRE CONCURRENCE.
LA CRISE AMENE A S’INTERROGER SUR LE LIBRE ECHANGE.
Le libre-échange serait la clef magique du développement économique et de la résorption de la misère dans le monde, le paradigme de la prospérité et de la paix universelles.
Après la chute du communisme et l’entrée de nombreux pays (notamment la Chine) dans le concert économique mondial, le libre-échange s’est concrétisé par le transfert massif de capitaux et de technologies des pays développés vers les pays émergents et par le libre-échange des marchandises. Ce libre-échange des marchandises est synonyme de libre concurrence entre, d’une part les salariés et les entreprises des pays développés et, d’autre part les salariés et les entreprises des pays émergents.
Dès lors que les normes sociales et environnementales sont radicalement différentes, la protection parfois excessive dans les pays développés s’opposant à un manque notoire de protection dans les pays émergents, cette libre concurrence, pratiquée sans gardes fous suffisants, a eu trois conséquences.
Une conséquence positive ;dans les pays émergents, l’amélioration spectaculaire du niveau de vie de plusieurs centaines de millions de personnes (qui cependant ne bénéficie pas à l’immense majorité de la population de ces pays) et le développement de l’emploi (qui cependant est insuffisant pour absorber l’énorme excédent de main d’œuvre agricole, en particulier en Chine et en Inde).
Deux conséquences négatives ;
-des déséquilibres massifs et persistants des balances de paiements courants ;excédents des uns (notamment la Chine et certains pays exportateurs d’hydrocarbures), déficits des autres (notamment les Etats-Unis)
-une stagnation des salaires et du pouvoir d’achat, un creusement des inégalités de revenus, l’apparition de travailleurs pauvres, le développement du travail précaire, un chômage de masse et la désindustrialisation dans les pays développés.
Pour limiter la détérioration de la demande, de la croissance et de l’emploi et maintenir ainsi la paix sociale, les dirigeants des pays développés ont facilité l’endettement de leurs agents économiques (institutions publiques, ménages, entreprises financières et entreprises non financières).
Ils y sont parvenu en profitant ;
-de l’abondance mondiale de liquidités (générées par le recyclage des excédents des balances de paiements courants de certains pays ,émergents ou exportateurs d’hydrocarbures, et de l’argent abrité dans les paradis fiscaux)
-de l’absence de régulation monétaire internationale, c’est-à-dire de tout mécanisme de rééquilibrage des balances de paiements courants et de contrôle multilatéral de la création monétaire
-de l’absence totale de régulation financière, concernant certains territoires (notamment les paradis fiscaux), certaines institutions (notamment les hedge funds) ou certains produits financiers (notamment les produits dérivés) ou d’assurances (notamment le CDS)
et en fermant les yeux sur ;
-des pratiques commerciales, financières et assurancielles déloyales, permettant notamment aux entreprises financières de contourner les normes prudentielles qui avaient été fixées (Bâle II pour les banques,Solvency II pour les investisseurs institutionnels).
-le relâchement de la surveillance par les autorités de régulation.
Il en est résulté un accroissement excessif de l’endettement de nombreux agents économiques qui a fini par entraîner et révéler leur insolvabilité et, par enchaînement, l’insolvabilité de certains de leurs créanciers. A l’insolvabilité réelle de ces agents économiques s’est ajoutée la crainte d’insolvabilité d’autres agents, notamment de grandes banques et compagnies d’assurance, du fait de la dissémination dans le monde entier de produits financiers et de produits d’assurance-crédit toxiques dont le manque de traçabilité a entraîné une incertitude et une méfiance généralisées, un « crédit-crunch », la crise financière puis la crise économique. « Les imprudences des banques se sont développées à partir d’un déséquilibre économique préalable puisque les excès de crédit remplaçaient un pouvoir d’achat réduit par la concurrence des pays à bas salaires ». « Le salarié est devenu trop pauvre pour soutenir l’activité ».
Il est donc légitime de s’interroger sur le libre-échange -c’est-à-dire la libre concurrence –tel qu’il a été mis en oeuvre depuis 2 décennies,et de se demander s’il ne faudrait pas y introduire certaines régulations.
LIBRE ECHANGE REGULE, LIBRE CONCURRENCE EQUITABLE.
Les théories du libre-échange(théorie des « avantages comparatifs » de RICARDO et théories ultérieures) postulent explicitement ;
– que les facteurs de production(travail,capital,ressources naturelles)sont parfaitement immobiles au niveau international.Or cette hypothèse est totalement périmée du fait ;
-de la liberté de circulation des capitaux
-du développement des firmes transnationales
-de la baisse drastique des coûts de transport
-du développement des télécommunications.
– que la concurrence doit être « parfaite » ou « loyale », et ne doit pas être « imparfaite » ou « « faussée ». Or il existe de nombreux et importants facteurs de distorsion de concurrence, aux premiers rangs desquels figurent :
-les normes sociales et les normes environnementales
-le manque de régulation du système monétaire international
-les subventions publiques
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme(articles 23 à 26),le Pacte International relatif aux Droits Economiques,Sociaux et Culturels de l’ONU(articles 2 à 15) et les Conventions Fondamentales de l’OIT(C 87,C105,C138 et C182 notamment)définissent des normes sociales minimales.Ces normes concernent notamment la liberté syndicale,la limitation de la durée du travail et les congés périodiques,les assurances sociales (maladie,invalidité,vieillesse,accidents du travail,maladies professionnelles,chômage), l’éducation obligatoire et gratuite, le travail forcé,l’âge minimum d’admission à l’emploi,les pires formes de travail des enfants.Notons que la Chine a bien ratifié le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels en 2001 et les Conventions fondamentales de l’OIT -à l’exclusion de C87 (liberté syndicale) et C105 (travail forcé)-,mais qu’elle ne les respecte pas.
Il serait souhaitable de définir pareillement des normes minimales de protection de l’environnement et de la santé (limitations des pollutions de l’air et de l’eau), dans l’intérêt des populations locales (premières et principales victimes) et de l’humanité entière (victime à plus long terme). A titre d’exemples, il serait urgent de normaliser le traitement des effluents industriels et les conditions d’exploitation du charbon (mines et centrales électriques).
Le non-respect de ces normes sociales et environnementales minimales justifierait l’instauration de taxes d’importation pour compenser le handicap économique des pays qui les respecteraient.
Il n’est pas possible en effet de considérer que l’absence de protection sociale ou de protection de l’environnement et de la santé constituent des « avantages comparatifs »au sens de RICARDO (sinon,pourquoi pas y ranger l’esclavage ou la mortalité dans les mines?).
Les multinationales resteraient libres d’implanter leurs usines et de répartir leurs productions dans les pays de leur choix ,mais leurs transferts internes de produits(finis ou semi-finis) seraient soumis aux éventuels droits compensatoires.Ceci pourrait les conduire à certains doublons d’investissements et à un moindre profit,donc à un optimum global moins avantageux pour eux.Ce serait le prix à payer pour remédier à la situation sociale actuelle (sous-emploi persistant et pouvoir d’achat en berne pour des millions de personnes,dans les pays développés et dans les pays émergents).
Cette proposition d’instauration de taxes d’importation rejoint en partie:
-le projet d’instauration d’une TVA sociale
-le projet d’instauration d’une taxe sur les importations européennes de produits venant de pays qui ne feraient pas les mêmes efforts que l’Europe pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre:les pays européens (notamment l’Allemagne) seraient d’accord avec cette proposition, et l’OMC la déclarerait acceptable.
-une déclaration publique de N.SARKOZY: « Je me battrai pour obtenir la création en Europe d’une taxe carbone aux frontières. Taxe qui frappera les produits importés des pays qui ne respectent aucune règle environnementale et pas davantage en matière sociale ».
Le professeur d’économie Christian Saint-Etienne, libéral, partisan du libre-échange, rejoint cette position, qui est aussi celle de Maurice Allais, lorsqu’il déclare ; « Le libre-échange ne peut fonctionner que dans le cadre d’une aire politique et économique dotée d’un Etat de droit bien construit, avec des règles respectées par tout le monde… L’OMC, au départ, ne comprenait que des pays développés avec des valeurs et des systèmes juridiques très proches. Mais, lorsqu’elle s’est étendue à des pays n’appliquant pas le droit euro américain, elle est devenue un marché de dupes…Si on était capable d’obtenir des Chinois les mêmes règles environnementales et règles sociales que les nôtres, le libre-échange serait une excellente chose au plan mondial. Le concept de libre-échange est comme l’eau :on peut y nager ou s’y noyer ». Autrement dit :
-mille fois « OUI » pour le libre-échange entre pays développés
-mille fois « NON » pour le libre-échange aveugle avec des pays qui ne respecteraient pas des normes minimales de protection sociale et de protection environnementale et sanitaire.
Pareilles considérations ne justifieraient t’elles pas la récente décision américaine de taxer fortement (35 % ?) l’importation de pneus fabriqués en Chine ?
Il est même surprenant que de nombreuses productions manufacturières à forte intensité de main d’œuvre et aussi polluantes que la chimie et la métallurgie par exemple ne soient pas encore délocalisées entièrement, vers la Chine, l’Inde ou ailleurs. Il est à craindre qu’il en soit ainsi le jour où les lourds investissements existants encore dans les pays développés seront à bout de souffle et qu’il faudra les remplacer.
Notons qu’au lendemain de la deuxième guerre mondiale les américains avaient su,dans le cadre du Plan Marshall, aider les pays européens à se reconstruire et à se hisser,en quelques années, à leur niveau de développement,par un transfert massif de capitaux et de technologies,mais en maintenant des barrières douanières pour ne pas ouvrir leur pays à une concurrence inéquitable, tout en y trouvant l’opportunité de favoriser leur croissance et leur emploi et de conquérir des positions durables dans l’économie européenne.Il est regrettable que,30 ans plus tard, les pays développés ne se soient pas inspirés de cet exemple pour accompagner le décollage des pays émergents.
La libéralisation totale des échanges commerciaux au niveau mondial aurait dû être précédée ;
– d’une étape de régionalisations plus poussées des échanges commerciaux
– d’un alignement des législations sociales des différentes Régions sur les normes fixées par le Pacte International relatif aux Droits Economiques ,Sociaux et Culturels de l’ONU et par les Conventions Fondamentales de l’OIT
– de la fixation de normes environnementales et sanitaires mondiales.
– de la définition de nouvelles règles de gestion du système monétaire international(taux de changes,réserves,mécanisme de rééquilibrage des balances de paiement courants,contrôle de la création monétaire).
Le modèle de croissance mondiale, caractérisé par une Chine qui exporte et épargne et des Etats-Unis qui consomment en s’endettant, n’est plus viable. Il est devenu impératif de changer ce modèle,et que les pays émergents,notamment la Chine, développent très fortement leur consommation intérieure.
Nicolas SARKOZY ne dit pas autre chose lorsqu’il répète devant le Congrès, réuni à Versailles en juin2009, ce qu’il avait déclaré à l’OIT quelques jours auparavant: « Il y a deux types de mondialisation…l’une privilégie la croissance externe…l’autre privilégie la croissance interne…la première oppose le progrès économique et le progrès social…la deuxième les liant l’un à l’autre…(il faut) faire passer la mondialisation de la première logique à la seconde ».
Olivier BLANCHARD,chef économiste du FMI,le rejoint lorsqu’il estime indispensable pour l’avenir de la croissance mondiale que la Chine développe sa consommation intérieure et,dans ce dessein, commence par l’extension de son système de sécurité sociale afin de réduire le taux d’épargne des ménages chinois (40 % en dépit de faibles revenus , contre environ 15 % en France).
Il semble d’ailleurs que la Chine n’ait pas d’autre choix. Pour assurer un emploi et un revenu décent à chaque chinois,c’est-à-dire pour assurer sa stabilité sociale et politique, la Chine doit créer 30 millions de nouveaux emplois par an. L’exportation n’y suffira évidemment pas.Les dirigeants chinois semblent en être conscients. Le plan de relance chinois prévoit en effet une amélioration de la protection sociale (santé, retraites, gratuité de l’enseignement),afin de réduire le taux d’épargne des ménages et développer ainsi la consommation intérieure. Mais, pour maintenir un taux suffisamment élevé de croissance et de créations d’emplois,les dirigeants chinois devront aller plus loin,c’est-à-dire, augmenter les salaires pour accroître suffisamment la consommation intérieure, appliquant ainsi le troisième principe du « fordisme » et provoquant, par la même occasion, une diminution des excédents commerciaux chinois et des déficits des pays développés (et peut-être un accroissement des importations chinoises).
Mais ces ajustements prendront plusieurs décennies. Durant cette longue transition, les pays développés ne devraient pas sacrifier chez eux l’emploi et le niveau de vie de plusieurs générations. La situation n’est pas comparable à la situation créée par l’intégration dans l’Union Européenne des ex-pays communistes. En effet, la transition est beaucoup plus rapide avec ces pays qu’avec la Chine, du fait de l’application des règles communes européennes (sociales, environnementales,sanitaires et monétaires) et de la taille relative de ces pays. Elle est aussi plus acceptable en raison des liens de solidarité qui doivent nous unir à ces pays, liens plus étroits qu’avec la Chine.
Il serait erroné de penser que le plein emploi et l’équilibre de la balance des paiements courants dans les pays développés pourront être assurés durablement sans l’existence d’un secteur industriel substantiel. En effet, l’agriculture et les services ne peuvent pas suffire ;
– à employer la main d’œuvre peu qualifiée que nos efforts de formation professionnelle ne parviendront malheureusement pas à résorber entièrement
– à équilibrer nos besoins incontournables d’importations.
Il serait encore plus erroné de penser que les industries à fort contenu technologique pourront y suffire,quels que soient nos efforts de recherche et de développement. En effet, même si les pays développés peuvent espérer conserver un leadership des développements technologiques les plus avancés, l’industrialisation correspondante se délocalise rapidement, voire immédiatement, vers certains grands pays émergents. A titre d’exemple, il suffit de noter les parts de la Chine dans le marché mondial des téléphones portables, téléviseurs, ordinateurs et périphériques, appareils photo, ampoules basse consommation, éoliennes, panneaux solaires, etc., et ses investissements en cours dans l’aéronautique, l’automobile, les chantiers navals, les biotechnologies.
Il n’est d’ailleurs pas assuré que les pays développés conservent longtemps le leadership des recherches et des développements technologiques les plus avancés. A titre d’exemples, il suffit de noter le récent succès des centrales nucléaires coréennes à Dubaï, les réalisations de la Chine dans le spatial ou le futur concurrent chinois d’Airbus.
Qu’il s’agisse d’industrialisation ou de développement technologique, il convient en effet de considérer les énormes réservoirs de chercheurs, ingénieurs et techniciens de haute qualité, existant déjà en Chine ou en Inde et qui ne cessent de s’accroître.
PLEIN EMPLOI et PARTAGE de la VALEUR AJOUTEE par les ENTREPRISES.
Deux questions fondamentales se posent aux dirigeants des pays émergents et des pays développés, en relation étroite avec la politique de libre-échange et de libre concurrence ;
-la recherche du plein emploi
-le partage de la valeur ajoutée par les entreprises
dans leurs pays respectifs.
S’agissant du plein emploi, nous avons constaté;
-le développement de l’emploi dans les pays émergents, insuffisant cependant pour absorber l’énorme potentiel de main d’œuvre rurale sous employée, en particulier en Chine et en Inde
-le développement d’un chômage de masse et du travail précaire dans les pays développés.
S’agissant des revenus du travail, nous avons constaté;
-l’amélioration spectaculaire du niveau de vie de plusieurs centaines de millions de personnes dans les pays émergents, qui cependant ne bénéficie pas à l’immense majorité de la population de ces pays
-la stagnation des salaires, le creusement des inégalités de revenus, l’apparition des « travailleurs pauvres » et le développement du travail précaire, dans les pays développés.
Pour la grande majorité des hommes et des femmes en âge de travailler, le travail revêt une importance vitale et constitue une valeur fondamentale. Il leur procure les ressources nécessaires à leur vie et à celle de leur famille et il leur donne un statut social, en échange de leur contribution à la production de biens ou de services utiles au bien-être de leurs congénères. Il leur est donc essentiel de pouvoir apporter cette contribution et que les ressources dont ils disposent en soient la contrepartie équitable et suffisante.
Le devoir de travailler, précepte universel, moteur essentiel de l’économie, apparaît d’ailleurs dans le Préambule de la Constitution Française ( « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ») et dans la Déclaration Américaine des droits et des devoirs de l’Homme (« Toute personne a le devoir de travailler, dans la mesure de ses capacités, afin de se procurer les ressources nécessaires à sa subsistance ou pour le bénéfice de la communauté »).
Atteinte majeure à la dignité, à l’égalité des chances, mais aussi à la liberté, le chômage est la première cause d’exclusion sociale, de pauvreté, de misère et de désespérance, en particulier pour les plus jeunes et pour les chômeurs de longue durée.
Mais outre les drames humains qu’il provoque, le chômage ou le sous-emploi se traduit par la perte d’une partie du potentiel de production de richesses, un « gâchis économique ».
Pour ces deux raisons, le premier devoir économique et social des pouvoirs publics, dans les pays développés comme dans les pays émergents, est de créer les conditions du plein emploi et de l’amélioration du niveau de vie de tous les citoyens. Ce devoir figure d’ailleurs explicitement dans le Pacte International relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels de l’ONU(« Les mesures que chacun des Etats…prendra en vue d’assurer le plein exercice du droit d’obtenir un emploi doivent inclure l’orientation et la formation techniques et professionnelles,l’élaboration de programmes,de politiques et de techniques propres à assurer..un plein emploi productif dans des conditions qui sauvegardent aux individus la jouissance des libertés politiques et économiques fondamentales »).
Nous constatons que les pouvoirs publics ne remplissent ce devoir fondamental,social et économique,ni dans les pays développés ni dans les pays émergents,puisque leurs politiques de libre concurrence et de libre échange, pratiquées sans garde-fous suffisants depuis deux décennies, n’ont pas permis d’y assurer le plein emploi.Ils sont entièrement responsables des délocalisations.Les chefs d’entreprise ne font qu’adapter leurs entreprises aux politiques fixées par les pouvoirs publics.
FINALITE et RESPONSABILITES de l’ENTREPRISE.
La question du plein emploi conduit ainsi à s’interroger sur la finalité et sur les responsabilités des entreprises.
L’entreprise est le moteur principal-le cœur- de la vie économique. Sa finalité est de fournir aux autres agents économiques les biens et les services (les richesses) dont ils ont besoin. La création d’emplois est donc la conséquence, et non la finalité, de son activité.
Sa viabilité (sa compétitivité) n’est démontrée que si elle est bénéficiaire, c’est-à-dire si la valeur des richesses crées est supérieure à la valeur des moyens mis en œuvre, et si elle opère sur un marché où il existe une concurrence libre et équitable. Le bénéfice mesure cette performance. Il permet de rémunérer les capitaux investis et les risques pris par les actionnaires, d’investir pour préparer les développements futurs, d’en faire bénéficier les salariés (intéressement et participation aux résultats) et de payer l’impôt sur les bénéfices. Taxer lourdement (et même taxer tout court ?) le bénéfice de l’entreprise, c’est-à-dire le résultat d’un processus de création de richesses précieux entre tous, est donc un contresens économique.
L’entrepreneur est donc l’homme -clé de la prospérité économique, et par conséquent de la création d’emplois viables et durables. Pour créer des emplois il faut donc avant tout des entrepreneurs qui créent ou gèrent des activités productrices de richesses et personne ne peut obliger quiconque à être entrepreneur ou à le rester. Le premier devoir de l’entrepreneur est d’assurer la survie de son entreprise. Pour cela il doit faire preuve d’imagination et de détermination car il doit composer avec de nombreuses incertitudes et de nombreux intérêts (clients, fournisseurs, salariés, actionnaires), profiter des opportunités, minimiser les conséquences des situations défavorables, face à des concurrents qui ne lui feront aucun cadeau, dans le cadre de politiques économiques, sociales et environnementales fixées par les autorités publiques nationales et internationales.
Mais le client est le véritable maître de l’entreprise car son appréciation, libre et souveraine, conditionne entièrement l’existence et la survie de l’entreprise. L’entreprise doit démontrer en permanence au client que la spécification, la qualité et le prix de ses produits et de ses services sont mieux adaptés à ses besoins que ceux de ses concurrents.
Dans un environnement où tout peut évoluer très vite (les besoins et les goûts des clients, les concurrents, les moyens techniques et les approvisionnements disponibles, les exigences du personnel, la disponibilité des capitaux, les politiques économiques, sociales et environnementales des pouvoirs publics), l’entreprise doit, pour survivre, s’adapter rapidement, c’est-à-dire remettre en cause en permanence ses produits, ses services et ses processus. Pour cela elle a besoin de la plus grande marge possible de liberté, de réactivité et de flexibilité, de règles du jeu sûres et stables et de capitaux, mais aussi et surtout de la compétence et de la motivation du personnel,principales garanties de sa compétitivité et de sa survie.Les adaptations indispensables à la survie de l’entreprise peuvent entraîner des suppressions de postes, voire des suppressions de sites. Lorsque ces suppressions se traduisent par des licenciements l’entrepreneur est (ou devrait être) conscient des répercussions négatives possibles sur la motivation de l’ensemble ou d’une partie du personnel restant, donc sur la compétitivité de l’entreprise, et des répercussions éventuelles sur la collectivité locale.
Mais une suppression de poste résultant d’une amélioration de la productivité est bénéfique non seulement pour le développement et la survie de l’entreprise mais aussi pour la collectivité. En effet, plus une économie engendre une forte progression de sa productivité, plus son taux de croissance et sa prospérité économique seront élevées. A condition toutefois que les politiques économiques,sociales et environnementales fixées par les pouvoirs publics permettent d’assurer le plein emploi,c’est-à-dire de créer de nouveaux emplois en nombre suffisant.
Aucune entreprise ne peut maintenir inchangés ses processus, mais il peut apparaître des divergences d’appréciation sur la situation et les perspectives de l’entreprise et sur les adaptations nécessaires qui en résultent, même si le personnel, l’entrepreneur et les actionnaires sont conscients que la prospérité de l’entreprise conditionne leur propre prospérité. Il est donc primordial qu’un dialogue constructif s’instaure entre les trois parties, notamment entre l’entrepreneur et les représentants du personnel.
Dès lors que certaines fonctions (la production industrielle par exemple) peuvent être mises en œuvre dans des conditions plus économiques, l’entreprise qui y renoncerait, face à des concurrents qui n’y renonceraient pas, se mettrait en situation de sortir du marché, donc de ne plus répondre à sa finalité économique (fournir aux autres agents économiques les biens et les services dont ils ont besoin).
Il est évident que des entreprises en ont profité non pas seulement pour survivre mais aussi ,au passage, pour accroître considérablement leurs profits(d’autant plus en transitant par les paradis fiscaux).Ce qui a pu inciter certaines d’entre elles,notamment les firmes transnationales, à encourager la libéralisation totale des échanges de capitaux et de marchandises.
La responsabilité sociale des entreprises doit être définie en tenant compte de ces considérations.
DEREGULATION MONETAIRE INTERNATIONALE.
Depuis 1972, la dérégulation monétaire internationale constitue un autre facteur important de distorsion de concurrence.
L’instabilité monétaire qui en résulte est préjudiciable aux échanges internationaux, elle constitue un handicap pour les pays sous-développés producteurs de matières premières, elle contribue à l’instabilité des emplois et elle est la cause principale du développement effréné de la spéculation à court terme au détriment de l’investissement à long terme dans l’économie réelle.
Il conviendrait donc de définir de nouvelles règles de gestion du système monétaire international (taux de change, réserves,mécanisme de rééquilibrage des balances de paiements courants,contrôle de la création monétaire). Il s’agirait notamment de mettre un terme d’une part à l’hégémonie du dollar et au laxisme monétaire américain et d’autre part à la sous-évaluation du yuan et à l’arbitraire monétaire chinois.
En effet, la prédominance du dollar permet aux Etats-Unis une création monétaire sans aucun contrôle, qui se traduit par un excès mondial de liquidités et d’endettements, sources de la crise actuelle.
Quant à la sous-évaluation du yuan
-elle permet à la Chine d’accumuler des réserves monétaires massives, qui contribuent à l’excès mondial de liquidités et qui représentent un danger pour l’indépendance économique des autres pays (développés ou sous développés)
-elle limite le pouvoir d’achat des ménages chinois
-elle fausse la concurrence avec les pays développés, contribuant à y entretenir le sous-emploi et la faible progression du pouvoir d’achat.
Du point de vue des dirigeants chinois, cette accumulation de réserves monétaires peut se comprendre dans une perspective à long terme,où l’économie chinoise
– devra s’assurer l’accès -et donc le contrôle -de ressources énergétiques, minières et agricoles considérables, indispensables à son développement général et dont elle ne dispose pas
– souhaitera prendre le contrôle d’entreprises qui lui apporteront les réseaux commerciaux et les technologies susceptibles de lui assurer, dans le monde entier, les débouchés nécessaires à son énorme capacité d’exportation (voir le récent rachat de Volvo).
Mais il n’est pas compréhensible que les dirigeants des pays développés n’aient pas réagi devant les dangers d’une telle accumulation de réserves :
-naïveté ou faiblesse des dirigeants politiques,notamment européens ?
-puissance du « lobbying » des entreprises financières et des firmes transnationales ?
Face à la menace de dévaluation du dollar, qui pèse sur les réserves monétaires de la Chine, le gouverneur de la Banque Centrale de Chine avait proposé, avant le G 20 du printemps 2009, une nouvelle régulation du système monétaire international. Cette proposition consistait notamment à créer une unité internationale de réserve et de commerce, remplaçant le dollar, par rapport à laquelle seraient fixées les parités, fixes mais ajustables, des principales monnaies, en particulier du dollar, de l’euro, du yen et du yuan. Il est regrettable qu’après avoir jugé que la proposition chinoise « méritait considération », le Secrétaire américain au Trésor se soit ravisé en déclarant que « le dollar restera encore longtemps la devise de référence mondiale ». Il est non moins regrettable que les autres membres du G 20 n’aient pas soutenu la proposition chinoise. C’était l’occasion rêvée de débattre sérieusement, avec les chinois, de la sous-évaluation du yuan et de ses règles d’ajustement, si souvent et si violemment reprochées aux chinois. C’était également l’occasion d’associer aux discussions la Grande-Bretagne, les pétromonarchies du Golfe, la Russie, l’Inde et les 2 grands pays sud-américains. Cette proposition chinoise et la première réaction américaine montrent que l’instauration d’une nouvelle régulation monétaire internationale n’est pas une utopie.
Il semblerait que des discussions ultérieures n’aient pas encore abouti à un accord.
Il faudra bien y parvenir.
à Ribes Gilbert
1) Qui a dit qu’ils vendraient la corde pour les pendre ?
2) Le problème de fond c’est l’asymétrie de pouvoir (et de capacité à être bien informé) : si les contribuables en échange du libre commerce pouvait se domicilier fiscalement à l’endroit de leur choix le premier ne ferait pas long feu…
à Ribes Gilbert
je dirais, (je pressens) qu’il en manque encore un bon peu, et qu’il conviendrait de réfléchir encore un peu plus loin
à Gilbert Ribes
Voilà un formidable résumé de la situation mondiale.
Comme le notait un commentaire, le renchérissement inéluctable du pétrole vient compléter le tableau.
On assiste à un gigantesque mouvement de bascule entre les pays développés et les grands pays émergents. Nos multinationales tiennent le levier qui démultiplie ce mouvement, en feignant d’ignorer (les actionnaires) qu’ils nous vident de notre substance industrielle.
Les USA pensent s’en sortir plus ou moins mal/bien grâce à leur armée (pétrole), à leur monnaie (réserve mondiale), à leur high-tech dans le soft/les services, et s’il le faut en s’isolant (protectionnisme).
Quelle perspective pour l’Europe ? Au fond, il me semble personne n’y voit bien clair, sauf peut-être l’Allemagne pour son propre compte (mais elle dépend encore terriblement de ses exportations en Europe). Alors nos politiques n’en parlent pas, sauf à propos des retraites en affichant des hypothèses de chômage et de croissance à l’horizon 2030/2050 toutes théoriques/virtuelles.
Nos enfants diplômés peuvent partir travailler en Asie ou ailleurs. Le mouvement est bien amorcé (la moitié des miens sont déjà partis). Mais les autres, ceux qui n’ont que la force de leurs bras ? Ceci dit, il peut se passer tant de choses imprévues dans le monde …
Bonjour,
@ Cyril Kullmann :
Vos enfants qui sont déjà partis : sont-ils heureux là où ils sont ? Auront-ils, à terme, un avenir professionnel et politique dans leur nouveau lieu de vie ?
De toutes façons, vu la baisse de niveau général de l’instruction chez nous (y compris en sciences), je pense que les indiens, chinois et autre peuple avancé, se passeront bientôt des compétences occidentales.
Cordialement,
en obligeant le fmi à payer ,l’allemagne de merkel réussit un tour de force :
être complaisant avec ses électeurs en vue des prochaines elections (notons que de toute façon ,à chaque fois que l’allemagne devait payer quelque chose ,ça tournait à la guerre mondiale ,hein ^^) ,
et
à impliquer le fmi ,c’est à dire les usa ,en leur envoyant un message clair : vous vouliez vous sauver en coulant l’europe ,on marche pas dans la combine si vous nous aidez pas , on payera pas alors aidez nous et faites le ménage à minima dans vos institutions !
pour mieux comprendre regarder les difficultés équivalentes de l’asean et du mercosur qui butent sur les mêmes mécanismes !
le péché originel de l’europe fut le refus pathologique d’une harmonisation sociale : on se retrouve avec des differentiels trop importants mais malgré tout le dumping social a atteint ses limites : l’europe n’avancera qu’en restant « gruppiert » !
l’europe financiere et policière est réalisée ,maintenant il est temps de passer à l’europe citoyenne et sociale ,sinon ça pétera !
pom pom pom poom, plutôt que l’hymne à la joie…
Merci une fois encore à Francois Leclerc de nous servir de guide avec sa bonne lampe dans ces souterrains en trompe l’œil où les ombres, les reflets et les ectoplasmes tiennent lieu de réalité… Mais c’est cette fausse réalité qui « tient » les société qui, elles, fonctionnent douloureusement et sans filet pour la plupart.
C’est Henry Ford qui disait en substance: « si les gens connaissaient le fonctionnement bancaire, ce serait la révolution avant demain matin ».
Ainsi en est-il du champ financier et bancaire, cet ectoplasme qui masque si bien cette réalité sans fard qui s’appelle chômage, réduction drastique de pouvoir d’achat, faillites, exclusions, impôts voleurs, saisie, incertitudes et insécurités, etc.
D’ailleurs, voilà, vu du côté boursier, ce superbe gâteau frelaté, réglé en programmes automatiques gagnant partout, tel fonctionne Wall-Street et consorts quelques uns, « intéressé », qui continuent à se goberger sur la plus grande escroquerie imaginable, raffler le maximum d’actifs dans le monde avec du vent, qui retournera dans le vent, c’est d’ailleurs encore moins que du vent:
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100312-2572.html
Mais quand donc va-t-on pouvoir déverminer et anéantir pour le bonheur de tous ce système? Ma question est volontairement naïve. Mais parfois j’ai la nette impression qu’on s’enlise vraiment et vainement dans les supputations sur les réactions, qui sont des apparences, des milieux financiers et politiques qui n’arrêtent pas de sourire jaune chaque fois qu’on arrive à les entrevoir. Ça nous mène où?
François Leclerc le génie de la lampe.
Lampe de poche ?
A pile qui ne s’use que si l’on s’en sert ?
Comment peut-on imaginer couvrir la dette grecque avec cet accord ?
Je calcule à la louche : l’allemagne ne pretera rien, les pays pauvres ne paieront rien et les pays qui veulent payer sont engagés au prorata de leur participation à je ne sais plus quoi, mais que représentent-ils ? Au dessus ou au dessous de 50 % ?
Quand au Fmi il n’aurait pas le droit de payer plus d’un tiers de la dette (ce chiffre que l’on peut lire dans la presse n’est pas dans le texte de l’accord publié en Français), mais comment peuvent-ils nous vendre et vendre aux marchés un accord pareil ?
Autre chose : ils veulent changer le traité : alors on vote quand ? et là je me tords de rire !!!
Encore une question : le taux ? A quel taux allons-nous leur prêter de l’argent, au taux du marché !? En dessous du marché ? Ben, ils ont pas fini de discuter.
Quand on tombe devant de tels aberrations, on finit toujours par se demander « m’enfin c’est quoi leurs objectifs ? »
Certes, la BCE n’a pas réussi à empêcher une immixtion du FMI en cas de sauvetage d’une nation européenne membre de la zone euro. Elle a néanmoins réussi à esquiver la tutelle de cette organisation. En fait, sa décision d’accepter tous les titres étatiques des membres de la zone – alors qu’elle voulait imposer une notation allant jusqu’au A- dès la fin de cette année, annonce qui avait enclenché la crise grecque – a, de fait, court-circuité les intentions des dirigeants européens. Aujourd’hui, les banques n’auront plus d’excuses pour ne pas souscrire aux émissions des pays membres puisque, comme vous le soulignez, ces titres pourront servir de nantissement aux crédits alloués par la BCE. De ce fait, la BCE a indirectement ‘garanti’ les placements futurs et par conséquent éloigné le spectre d’une tutelle du FMI.
D’ailleurs les marchés ne se sont pas trompés sur la teneur des propos émis depuis jeudi passé. L’accord des dirigeants européens a démontré, une fois de plus, leur incapacité à s’entendre et à préserver l’Union. Conséquence : l’euro a fléchi et reste une devise hautement spéculative. Par contre, la décision de la BCE a eu pour conséquence un relèvement des cours des emprunts grecs de 1,5% en moyenne sur les places financières.
Rien n’est résolu, certes, mais pour une fois, il faut reconnaître que la BCE a pris une décision allant dans le bon sens. On peut se demander pourquoi elle a mis tant de temps à le faire. Pour le reste, attendons la prochaine secousse qui ne manquera pas de perturber les marchés et de saper la confiance sereine des dirigeants européens qui prennent volontiers leur vessie pour une lanterne.
Réponse à la question de Stevenson :
Voici ce que dit l’accord pipeau signé par les dirigeants européens le 25 mars 2010 :
« Ce mécanisme, complétant un financement du Fonds monétaire international, doit être considéré comme un dernier recours, ce qui signifie en particulier que le financement de marché est insuffisant. Les déboursements des prêts bilatéraux seraient décidés par les États membres de la zone euro à l’unanimité et soumis à de fortes conditionnalités, sur la base d’une évaluation menée par la Commission européenne et la BCE. Nous nous attendons à ce que les États membres de la zone euro participent au prorata de leur part au capital de la BCE. »
Passons sur le côté comique de la dernière phrase.
Passons sur le côté voeu pieux de tout ce paragraphe.
Passons sur le côté « Le père Noël posera les cadeaux dans les petits souliers des Grecs ».
Imaginons que cette belle histoire se réalise comme par enchantement.
Imaginons que, à l’unanimité, les 15 Etats membres de la zone euro veuillent prêter 40 milliards d’euros à la Grèce (oui, je sais, c’est dur à imaginer, mais imaginons que ça se produise).
Imaginons que, sans aucune exception, les 15 Etats membres de la zone euro soient capables de prêter 40 milliards d’euros à la Grèce (oui, je sais, c’est dur à imaginer, mais imaginons que ça se produise).
1- Alors l’Allemagne devra prêter à la Grèce 18,93 % de la somme prêtée par les 15 Etats ! Vous arrivez à imaginer ça ?! Moi non plus.
2- La France devra prêter à la Grèce 14,22 % de la somme prêtée par les 15 Etats ! Et où la France va-t-elle trouver cet argent ? Où ?
3- L’Italie devra prêter à la Grèce 12,49 % de la somme prêtée par les 15 Etats ! Et où l’Italie va-t-elle trouver cet argent ? Où ?
4- L’Espagne devra prêter à la Grèce 8,30 % de la somme prêtée par les 15 Etats ! Et où l’Espagne va-t-elle trouver cet argent ? Où ?
5- Les Pays-Bas devront prêter à la Grèce 3,98 % de la somme prêtée par les 15 Etats ! Je rappelle que, le 15 mars 2010, les Pays-Bas se sont prononcés CONTRE le sauvetage de la Grèce, et POUR l’intervention du FMI pour prêter des milliards d’euros à la Grèce.
Je rappelle une dernière chose : un Etat membre de la zone euro ne sera pas obligé de prêter de l’argent à la Grèce.
Un Etat membre de la zone euro n’accordera un prêt à la Grèce seulement si il est volontaire.
Pauvre Grèce.
Pauvre peuple grec.
Pauvre peuple grec ?
Pauvre de nous tous en réalité.
Ci-dessous un avant goût de ce qui nous attend.
Origine : le site des échos
Retraites : le Conseil d’orientation va expertiser le relèvement de l’âge légal de départ à 65 ans
L’impact financier de « sept variantes » va être chiffré d’ici à la mi-avril. Parmi celles-ci : le relèvement de l’âge légal de départ à 63 ans ou même 65 ans, et une augmentation jusqu’à 45 ans de la durée de cotisation.
Le ton est donné. Bien sûr, il ne s’agit pas là de propositions en bonne et due forme. Les « sept variantes » sur l’évolution de la durée de cotisation et de l’âge légal de départ à la retraite ont « une vocation purement illustrative », insiste le Conseil d’orientation des retraites, et elles sont le fait de « demandes de membres du COR » (où siègent partenaires sociaux, parlementaires et hauts fonctionnaires), précise le secrétariat général dans un document transmis ce week-end et qui sera débattu demain par le Conseil. Il n’empêche, les mesures sur les retraites qui vont être expertisées financièrement montrent l’ampleur des problèmes à résoudre.
En avril 2008, le COR avait chiffré les effets d’un relèvement progressif de l’âge légal de départ à taux plein pour les assurés ayant suffisamment cotisé, de 60 ans à 61 ou 62 ans.
Cette fois, certains scénarios iront beaucoup plus loin, à la demande principalement du Medef. Le passage de l’âge légal à 63 ans d’ici à 2025 (génération née en 1962), à raison d’un trimestre de plus chaque année, va être expertisé, de même qu’un relèvement jusqu’à 65 ans d’ici à 2035 (génération née en 1970). Cela pourrait permettre au gouvernement de montrer qu’il opte pour une voie médiane en fixant, par exemple, le curseur à 62 ans. Ce n’est pas tout : le COR va examiner en parallèle l’impact du relèvement d’une autre borne d’âge fixée aujourd’hui à 65 ans. Actuellement, à compter de cet âge, un salarié peut liquider sa retraite sans décote même s’il n’a pas suffisamment cotisé (sa pension est alors proportionnelle à sa durée de cotisation). Cette borne est donc essentielle pour les personnes ayant eu des carrières accidentées. Mais il serait logique, si l’âge légal de 60 ans est augmenté, de relever d’autant la borne des 65 ans pour garder l’effet dissuasif de la décote. Le Conseil va donc chiffrer un passage de cette borne à 68 ans (avec âge légal de départ porté à 63 ans) et même 70 ans (âge légal à 65 ans). L’impact financier sera alors bien plus important. Un scénario avec une seule borne d’âge, à 65 ans, va aussi être testé.
45 ans de cotisation à l’étude
Pour la durée de cotisation, la loi Fillon prévoyait, d’ici à 2020, une augmentation en lien avec l’évolution de l’espérance de vie, soit le maintien constant du rapport entre durée de cotisation et durée moyenne de la retraite. C’est ce qui légitime le passage progressif de 40 ans à 41 ans de la durée de cotisation d’ici à 2012, et à 41,5 ans d’ici à 2020 si les hypothèses démographiques se vérifient. Le COR va logiquement chiffrer les effets de la poursuite de cette règle au-delà de 2020 : cela porterait la durée de cotisation à 43,5 ans d’ici à 2050 (génération née en 1990). Autre scénario expertisé : une hausse « plus rapide et importante de la durée » qui serait portée à 45 ans d’ici à 2028, soit un trimestre supplémentaire par an à partir de 2013. Des scénarios encore plus « durs » combinant ces fortes hausses de la durée de cotisation et de l’âge légal de départ vont enfin être étudiés. Le gouvernement envisageait ces dernières semaines de coupler le relèvement rapide de l’âge légal avec la poursuite de la hausse de la durée de cotisation au-delà de 2020 en vertu de la loi Fillon (« Les Echos » du 3 février).
Le COR va simuler les impacts de ces variantes en termes de masse de prestations versées, en prenant pour référence le scénario économique médian récemment actualisé, à savoir un taux de chômage ramené à 4,5 % à partir de 2021 (6,7 % en 2015) et des gains de productivité de 1,5 % par an. Le Conseil avait calculé en 2008 qu’un passage de l’âge légal à 61 ans réduirait de 2,7 milliards d’euros le besoin annuel de financement du seul régime général (salariés du privé) en 2020. A 62 ans, le gain atteindrait 6,6 milliards. Mais il se réduirait à long terme et serait loin d’être suffisant.
Pauvres de nous … surtout nos enfants.
Et pendant ce temps, le bouclier fiscal continue…
C’est cela l’équité selon NS et son gouvernement.
Aurons nous le courage, la force, la dignité de refuser cette »modernisation » de notre système de retraite ?
Dans la négative, nous retournerons au temps de Germinal. Travailler jusqu’au dernier souffle.
« Travailler jusqu’au dernier souffle. »
Pour ceux qui ont encore un travail…
@ frederic 2 :
En effet, la remarque est de taille…
Cordialement,
Mais ne dit-on pas que le travail c’est la santé .. les grands hommes, ceux qui « croquent » la vie dans toute sa saveur n’arrêtent jamais de travailler … Prenez-en de la graine tous, et le problème de votre retraite ne se posera plus. C’est un état d’esprit et une manière d’appréhender la saveur de la vie, c’est tout.
Le courage c’est la rue, manifestons, j’ai manifesté mardi dernier, en manifestant libre avec ma pancarte ne touchez pas aux retraites, les syndicalistes présent (non unitaire) étaient fort surpris par le nombre de manifestants 10.000 à Caen, la plus belle du CPE était de 40.000. Y a de l’espoir.
Pour l’actualité, Grèce et ailleurs, si d’aventure quelqu’un voulait, par curiosité, avoir des nouvelles du clown blanc, je laisse le lien ci-dessous, et sans commentaire
http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/dossiers/2009/regards-actualite/forum_voir.php?forum_id=220110233&dossier_id=250000054&message_id=465171238&pg=1
Comme toujours ,le Clown ,baroque , concret et brillant…
… et toujours aussi sibyllin.
je vais écouter l’émission pour mieux tenter de décoder ce message de notre « clown blanc » …
je le ressens assez mi-ananas mi-chou-fleur (question de feeling comme on en dirait de mi-figue, mi-raisin ….)
L’histoire nous apprend que les états ne remboursent jamais leurs dettes. La banqueroute ne semble plus possible ( mais après tout…), il reste l’inflation. L’Allemagne ne peut accepter (rappel de 1923) et la grèce ne peut y échapper. Comme elles ont la mème monnaie il n’y a que deux solutions: la Grèce sort de l’euro mais sans doute pas seule; l’Allemagne sort et fait une zone mark avec le Liechtenstein et le Luxembourg.
Bonjour,
Vous écrivez :
« Il y a de ce point de vue une indéniable logique dans la position allemande, qui fait contraste avec la défense intransigeante des intérêts de la City par le gouvernement britannique et le silence radio des Français sur les sujets de la régulation financière, dès que l’on n’en reste pas aux effets de manche. Peut-être est-ce à mettre en relation avec l’état de son secteur bancaire »,
De quel des 3 pays parlez-vous dans cette dernière phrase? Comme il est difficile de s’en remettre à l’intuition, pouvez-vous préciser?
L’Allemagne !
@ François Leclerc
Ne croyez-vous pas que les banques françaises ont utilisé la SFEF pour se débarrasser de leurs actifs toxiques et en même temps pour restaurer leur ratio de solvabilité ? Dans ces conditions qu’auraient-elles à craindre de nouveaux « stress tests » ?
jean bayard
Le mécanisme de la SFEF, qui a arrêté ses interventions en octobre 2009, était le suivant : les prêts consenti aux établissement financiers faisaient l’objet de la fourniture de collatéraux en contre partie, mais ceux-ci étaient restitués les prêts remboursés.
Par ailleurs, les « stress tests » dont parle à nouveau l’OCDE concerneraient les banques allemandes. Pour mémoire, le précédent exercice de ce type en Europe s’est déroulé dans la plus stricte confidentialité.
A lire dans le Financial Times:
(si j’ai bien suivi): après avoir attaqué la Livre Sterling, le fond d’investissement écrit à ses clients « le fait que les conservateurs ont dévissé dans les sondages a entra^iné une chute de la Livre », ou plus clairement: n’oubliez pas d’aller voter conservateurs aux élections dans six semaines…
http://www.ft.com/cms/s/0/94e1a24c-3917-11df-8970-00144feabdc0.html
@François Leclerc
Vous indiquez que les objectifs de la « stratégie de Lisbonne » n’ont pas été atteint, vous devriez être plus précis et souligner que ces « objectifs » signés et approuvés conjointement à l’époque par Jospin et Chirac n’ont pas été atteints en ce qui concerne les résultats économiques en matière de croissance et emploi mais en matière de destruction des services publics (pardon, ouverture à la concurrence), recul considérable de l’état social( déremboursements massifs de la sécurité sociale, allongement de la durée des cotisations, donc recul de l’age de la retraite, oh pardon réajustements nécessaires, incitations à l’effort, fins des privilèges… ) etc, etc ils ont été parfaitement remplis. De la même manière les objectifs de la stratégie 2020 n’ont absolument pas besoin d’être « remplis » au sens ou vous semblez l’entendre.
Je crois qu’il faut analyser aujourd’hui les discours de nos gouvernants de la même manière que l’on décryptait hier les discours soviétiques et encore aujourd’hui le langage codé des libérocommunistes chinois. Cette production de discours est tout autant à usage externe qu’interne. Il est erroné, à mon avis d’opposer diplomates et politiques. La traduction en termes diplomatiques d’un compromis politique est un exercice au même titre que l’inscription dans le Droit d’un état social, voire moral de la Société à un moment historique donné. Dire qu’il n’y a rien derrière ces mots (la stratégie 2020) me semble procéder de la même erreur. Ce qu’il y a réellement c’est l’habillage du vide en lieu et place de l’exposition du rien… C’est le constat en termes diplomatiques des oppositions inconciliables entre les parties tant que le rapport de forces qui régissent les relations à l’intérieur de l’UE n’aura pas encore été « acté »; au sens où les opposants à la ligne « allemande » n’ont non seulement pas encore été totalement défaits et a fortiori ne se sont donc pas « formellement soumis » dans une déclaration sans ambiguités…
La route est longue avant la « résolution » de la « Grande Crise », elle est bien sur pavée d’évènements encore insoupçonnés car l’irruption de certains protagonistes ( je pense, bien sur, au « peuple » mais aussi aux « hommes providentiels » de triste mémoire…) n’a pas encore eu lieu.
Etant Idiot congénital, je ne suis pas sûr d’avoir bien tout compris.
Alors je vais tenter de résumer et soumettre aux avis éclairés de ceux qui savent ou auraient tout compris.
Tout à commencé dans une Belle et Grande Démocratie, les USA, territoire de tout les possibles.
Là comme partout ailleurs dans le monde, le petit peuple rêvait d’avoir son petit chez soi à soi.
Là parce que les dirigeants sont riches et généreux, chacun pu acquérir son chez soi, à des conditions défiant toute concurrence. Les pauvres achetaient maintenant et rembourseraient plus tard (le temps que leurs briques soient transformées en or).
Et, miracle, ce fut le cas pendant quelques années ou tout le monde il était beau et gentil.
Comme tous les pauvres achetaient, (les riches aussi d’ailleurs), le prix des immeubles flambait, les briques se transformaient effectivement en or, et les commissions de négociateurs (courtiers immobiliers et financiers) enflaient, enflaient…. Tout le monde était plus riche, tout le monde plus
beau, tout le monde était heureux. Enfin presque.
C’est qu’avec ces salauds de pauvres (comme disait Gabin) tout est possible. Ils osent tout, c’est
d’ailleurs à ça qu’on les reconnait. Bref, quelques uns d’abord, beaucoup plus ensuite (ils se passaient manifestement le mot), décidèrent de ne plus rembourser comme ils avaient promis mais
bien à leur rythme, qui est lent, chacun le sait, tout comme leur rythme de travail, c’est d’ailleurs pour ça qu’ils sont pauvres parce qu’ils ne sont pas performants.
Ce fut très ennuyeux… pour tout le monde.
Les banquiers pour éviter que les pauvres continuent à se prélasser confortablement dans l’oisiveté de leurs nids douillets achetés à crédit firent saisir et vendre massivement les logements espérant ainsi créer un sursaut d’honneur chez les emprunteurs.
Hélàs rien n’y fit. Il n’est pas acquit que c’était parce que les pauvres n’avaient pas d’honneur (après tout lorsqu’on est pauvre, on est pauvre de tout) mais il reste plus que vraisemblable que c’est la mise massive sur le marché de l’immobilier des pauvres qui fit que l’ensemble du parc (celui des riches aussi – salauds de pauvres) se transforma d’or en plomb, et cela resta -très lourdement et durablement- sur l’estomac des banquiers. Certains en moururent.
D’autres banquiers moins stupides ou simplement plus prudents que les autres avaient pressenti que les pauvres étaient des gens capables de tout (c’est à ça qu’on les reconnait) et surtout du pire
et avaient donc déjà cédé à des tiers (banquiers, industriels, riches) les créances issues des prêts consentis.
Du coup même si ‘tous n’en mourraient pas, tous étaient atteints ».
Face à cet épouvantable état de choses, le monde entier se mobilisa, (non pour aider les pauvres
car ils pourraient – ou devraient- encore servir (le mot est bien choisi), pour sauver les banquiers.
En Europe, les banques centrales furent conviées par les gladiateurs du verbe (les politiques)
à financer les banques à des taux très réduits (1%) moyennant remise en garantie des créances pourries détenues sur les pauvres.
Les Etats eux devaient compenser la perte de revenus des banquiers, des industriels et aussi faire le nécessaire pour qu’il reste encore des pauvres (on ne pouvait pas les laisser mourir tous car bon nombre d’entre-eux doivent encore servir). Tout cela fait évidemment beaucoup d’argent que les Etats n’ont pas nécessairement en caisse (à la vérité que les états n’ont nécessairement jamais en caisse) et qu’il convient de leur faire récolter par les banquiers, ces derniers ( comme dans la bible les derniers sont les premiers) allant quémander à taux préférentiel (1%) auprès des banques centrales.
Reste cette question d’Idiot Congénital pourquoi les états doivent ils passer pour se financer par les banquiers privés plutôt que de pouvoir s’approvisionner comme ces derniers auprès des banques centrales et aux mêmes conditions (sachant que généralement les garanties offertes par les Etats sont de meilleure qualité que celles des banques privées) ?
D’avance merci à tout ceux qui savent de me répondre dans un style accessible. (Je suis un idiot congénital).
Bonjour,
Très marrante et réaliste votre petite histoire… dont la fin n’est pas encore écrite.
J’ajoute que vous omettez de mentionner que certaines personnes sont moins ingénues que vous voulez bien les voir… Mais, tout bien pesé, ces personnes sont elles réellement au fait de leurs intérêts bien compris ? L’avenir (par hypothèse incertain) nous renseignera sur cette question.
Cordialement,
bonjour,
il n’est pire idiot congénital que celui qui ne veut pas comprendre. ;-).
J’adore votre fabulette, je vais la faire circuler autour de moi, même les plus rétif à la réflexion politico-économique vont la lire en entier je suis sûr!
bon dimanche.
Les idiots congénitaux sont les banquiers qui,bien qu’ équipés de matheux capables de « prolonger les courbes », n’ont pas compris que l’endettement des pauvres (ajouté au fait qu’ils perdaient leur travail ),menait à terme à une énorme impasse.
Pas si idiots en fait parce que les banquiers pensaient probabblement « sortir » avant la cata.
Ou à tout le moins refiler la crise à d’autres avant de prendre leur retraite.
La question est : qu’est-ce qui a fait accélérer le process au point que les petits satans inventeurs de Fannie et Freddie se sont pris à leur propre piège?
SVP ! Quelqu’un pourrait-il répondre à la question posée par Idiot congénital, dont je partage l’incurie et la naïveté :
« Pourquoi les états doivent-ils passer pour se financer par les banquiers privés plutôt que de pouvoir s’approvisionner comme ces derniers auprès des banques centrales et aux mêmes conditions ???? »
C’est vrai ça ? pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Parce dans ce joli monde, on a mis les états au même niveau que les pauvres, eux aussi ils ne savent gérer l’argent et sont toujours en manque car ils ne produisent rien ou bien mal, et qu’importe si on paye à prix d’or des hauts fonctionnaires, les états ne valent pas plus que les pauvres donc ils doivent payer beaucoup plus cher que les vertueux banquiers qui eux savent la valeur de l’argent et ne le gaspillent jamais mais l’investissent toujours quand ils ne le dépensent pas en produits de luxe pour le plus grand bien de l’humanité. Il est normal dans ce joli monde que plus tu est riche moins tu payes. Croire l’inverse et vouloir le bien du plus grand nombre est faire offense au culte de l’argent.
L’argent doit rester rare et cher pour la masse pour qu’il ait une valeur.
Réponse à Dubdub :
Tout a commencé le 3 janvier 1973.
Le président Georges Pompidou (déjà très très malade) et surtout son ministre des Finances Valéry Giscard d’Estaing font voter la loi du 3 janvier 1973, et notamment de l’article 25 :
« Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France. »
Legifrance
En clair : l’Etat n’a plus le droit de demander un prêt à la Banque de France. Conséquence : l’Etat doit emprunter sur les marchés internationaux.
Aujourd’hui, avec le recul, nous pouvons constater que cette décision du couple Pompidou-Valéry Giscard d’Estaing était un suicide.
Cette décision a eu pour conséquence de livrer l’Etat aux bons vouloirs des marchés internationaux.
Après le passage à la monnaie unique, les traités européens ont rendu caduque cette loi du 3 janvier 1973.
Tous les traités européens depuis le traité de Maastricht jusqu’à aujourd’hui l’ont confirmée en la rendant encore plus meurtrière : le traité de Lisbonne stipule dans son article 123 :
Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ciaprès dénommées «banques centrales nationales», d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.
Fin de citation.
Conclusion : la Banque Centrale Européenne, la Banque de France, la Banque centrale allemande, la Banque centrale italienne, la Banque centrale espagnole, etc. n’ont pas le droit de prêter de l’argent aux Etats européens. Les Etats doivent emprunter sur les marchés internationaux.
Tous les hommes politiques qui ont appelé à voter oui aux traités européens depuis le traité de Maastricht jusqu’à aujourd’hui sont responsables de cette ignominie.
Tous les hommes politiques qui ont appelé à voter oui aux traités européens depuis le traité de Maastricht jusqu’à aujourd’hui sont responsables de cette ruine programmée des Etats européens.
Merci BA de cette réponse précise.
Reste à connaître le(s) motif(s) pour le(s)quel(s) ces braves gens ont fait inscrire semblable disposition dans les textes.
Etant Idiot Congénital je devine que cela ne leur à pas pris comme une subite envie de pisser…
Alors pourquoi ?
Êtes-vous sérieux lorsque vous demandez pourquoi ?
Auriez vous cru ceux qui vous disaient que le capitalisme, le libéralisme ( rappelons ici que ce terme désigne une forme de liberté, mais plutôt réservée aux plus riches ) … constituaient les meilleurs des systèmes… Ceci est toutefois vrai, mais ça dépend pour qui.
Jusqu’au 3 janvier 1973, l’Etat empruntait des milliards de francs à la Banque de France.
Problème : les banques privées voyaient ces emprunts leur échapper.
A la mort de Charles de Gaulle, les banques privées ont fait ce qu’elles n’auraient jamais osé demander au Général : elles ont demandé aux hommes politiques français de leur accorder un privilège. Elles ont demandé le privilège de financer l’Etat.
Le 3 janvier 1973, les banques privées ont réussi à obtenir ce privilège.
Ensuite, ce système suicidaire a été étendu à toute l’Europe.
Les dirigeants européens ont choisi le suicide.
Les banques privées se sont goinfrées.
lire aussi l’article de John Mauldin dont contreinfo publie une partie. Tiens tiens, notre ami John pense la même chose que Paul !
la courbe de l’endettement est parlante en elle même !
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3014
« les Allemands ont la claire intention d’engager une renégociation des traités européens »: avec ou sans le vote des peuples? quelle échéance?
» L’épreuve du feu »
Et pendant qu’on montre du doigt les mauvais comptes de l’Europe, personne ne fait mieux de nouveau attention à vous sur les marchés. Ce n’est bien sur plus du tout à cause des gens du marché que les mêmes choses recommenceront demain, tout devient si machinal et normal.
Et la crise se répand de pays en pays, de ville en ville, de région en région, de quartier en quartier, de rue en rue, de petit en petit commerce, de famille en famille, bien sur au début lorsque tout cela à commencé cela ne touchait pas encore les premiers nantis de ce monde, médias, politiciens, V.I.P et autres encore bien à l’abri de tout cela.
A distance on ne prend guère mieux conscience de la réalité d’une société, mais en réalité tout s’effrite, se fissure, se dégrade, se délite, se décompose, se fragmente, oh bien sur de temps en temps on peut encore entendre des gens nous dire mais qu’est-ce qu’on avance beaucoup à la radio ou à l’antenne mais quel beau monde. Faut voir ce qu’on entend parfois à la radio ici ou là maintenant, dans un autre registre guère plus rassurant aussi à entendre sur le fond.
Le monde moderne ne s’attend vraiment pas à subir une plus grande épreuve du feu, place encore aux seules valeurs de l’argent, des richesses, du pouvoir, de la politique, de l’hypocrisie, mais qui voit encore venir la fumée au loin.
Bonjour,
Oui, la fumée et bientôt les flammes.
J’ai aussi remarqué que pas mal de petits commerce autour de nous ferment ou sont en train de fermer. : ce qui n’est pas nécessairement le signe extérieur d’une amélioration de la situation économique, ni le meilleur signe d’une façon générale.
A bon entendeur salut…
Cordialement,
1.Exclure un pays de la zone euro ?
Le possible pourquoi de l’absurdité de cette possibilité:
« Le total des engagements des banques européennes sur la Grèce et sur l’Espagne dépasse donc les 900 milliards de dollars. »
source :
http://www.economieetsociete.com/La-Grece-une-moitie-de-Lehman-Brothers_a211.html
2. Endetter un pays au delà du raisonnable ?
Le possible pourquoi de la réalité de cette possibilité :
« Au chapitre des recettes nouvelles, le gouvernement a annoncé un vaste plan de privatisations »
source
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/26/le-portugal-prevoit-une-cure-d-austerite-et-un-vaste-plan-de-privatisations_1324731_3214.html
L Espagne occupant pour le 1 er semestre 2010 la présidence de tour de l’UE, les journalistes
espagnols ont accès à quelques informations de plus que les autres.
Récit aujourd’hui dans EL PAIS:
L EUROPE EVITE UN SECOND NAUFRAGE:
« Rigueur germanique d’un cote, ‘grandeur’politique de l’autre. Ainsi est l’UE: l’Allemagne et la France,l’unique argument de la pièce. Ou était: la tragédie grecque, une crise contagieuse et phénoménale, menacait de faire sauter les coutures de l’Union, un projet construit précisement sur
la base de la solidité fiscale disparue.Lors de la réunion, un pacte politique détaillé en trois lignes
d’un communiqué appuyant la Grèce permit d’ éviter une « catastrophe ». Un petit plus d ‘un mois après, lors du Conseil Européen de cette semaine, ce fut l’accord sur un compliqué mécanisme financier qui évita une situation « casi catastrophique », comme l’ont reconnu les propres négociateurs.L’Allemagne et la France réussirent à la dernière heure à un accord minimal.
Dans les deux cas, les médiations du discret président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy,
ont été décisives pour ‘réparer’ ‘axe franco-allemand, très détérioré, secoué par la crise et la croissante faiblesse politique de ses leaders.Le président francais, venait de souffir un tremblement de terre lors des élections regionales francaises, pendant que la Chancellière Angela
Merkel, rencontre de sérieures difficultés pour son idée de l’Europe face à la montée croissante du nationalisme économique, et non seulement économique, qui traverse son pays.La proximité des
élections dans le décisif Land de Nordland Westfalen explique seulement en partie la nervosité de
Mme Merkel
« A quoi sert l’Europe pour l’Allemagne ? « , demanda il y a quelques jours un jeune journaliste allemand à Van Rompuy.La question reflète en elle-meme le changement énorme de l’image de l’UE au sein des opinions publiques européennes, particulièrement en Allemagne.Les générations qui n’ont pas vécu la dernière guerre comprennent de moins en moins la nécessité de l’UE.La crise a exacerbé les sentiments nationalistes, particulierement dans les grands pays. Ceci se produit souvent en périodes de crises. Dans ce climat de désentente, Van Rompuy a du utiliser ses expériences dans son pays, de la dichotomie entre wallons et flamands. »La Belgique est comme le laboratoire de l’Europe », explique-t-il à ses collaborateurs, à qui il rappelle qu’il est habitué à répondre à une question similaire; De quelle utilité est la Belgique pour les flamands ?
La réalité est que le fragile pacte de février permit à la Grèce de survivre pendant cinq semaines, mais au prix de devoir payer des taux d’interet élevés. Les travaux pour convertir cet accord
politique en mesures concrètes d’aide ont réveillé les démons en Allemagne et mis sur la réserve la
BCE. A dater de ce pacte, passent les semaines et les positions de l’Allemagne d’une part, et celles
de Bruxelles et la majorité des pays membres de l’eurozone se distancient de plus en plus. Devant
cette cocotte dangereuse, Van Rompuy commence à travailler sur un plan, contre la montre, sachant qu’un échec signifierait la ruine de la Grèce.
C’EST ICI QUE CELA DEVIENT INTERESSANT: Ce qui suit est le résumé de la séquence de réunions, accords et désaccords
Lundi 15: Blocage allemand.Les ministres de l’Economie de la zone euro échouent dans leur essai
d’établir un mécanisme d’aide financière à la Grèce et décident de passer la patate chaude à la réunion de chefs d’Etats, prévue pour le 25 et le 26. Berlin bloque l’accord.
Mercredi 17: entrée en scène du FMI. Mme Merkel réagit durement devant une opinion publique qui se serre la ceinture depuis des années, particulièrement depuis le début de la crise, à chaque fois moins disposée à apporter plus d’argent à l’Europe, et avertit devant le Parlement à Berlin
qu’ »une réponse rapide de solidarité n’est pas la plus adécuate. » La chancellière demande des changements radicaux au Traité pour expulser de la zone euro les pays qui violent les termes du Pacte de Solidarité en matière de déficit de finances publiques. En meme temps, après s’etre
opposée à une intervention du FMI, elle laisse la porte ouverte afin que Athènes de besoin fasse appel au Fonds.Le virage irrite au sein de la BCE, qui redoute une ingérence au détriment de
sa ‘sacro-sainte indépendance’. Son président, plusieurs membres de l’Eurobanque et d’autres leaders européens ne cessent de lancer des avertissements sur les risques de laisser entre des mains étrangères la solution des problèmes.
Vendredi 19: Pressions. Le président de la Commission, Barroroso, se rend compte que l’Union Européenne chemine vers l’abime s’il n’y a pas d’accord. Il appelle à la création d’un instrument financier pour aider la Grèce, et assure qu’il n’entend pas spéculer si cela sera « avec la participation ou non du Fonds », une possibilité qui fait son chemin.
– Lundi 22: Réunions, réunions.Devant l’absence de progrès, Van Rompuy, pendant le diner du Conseil, s’interroge publiquement sur la possibilité de convoquer une réunion des leaders des 16 pays membres de l’Eurozone pour débroussailler l’accord.
– Mardi 23: Espagne-France.Les négociations sont rompues par l’Allemagne qui campe sur sa position. Le président José Luis Zapatero et le président de la France mettent en pratique la suggestion de Van Rompuy et convoquent les leaders de l’Eurozone afin qu’ils se réunissent quelques heures avant le Conseil Européen.
– Mercredi 24. Première ébauche. Van Rompuy active une statégie qui a déjà fonctionné en Belgique. « Il s’agit d’envoyer un projet d’accord afin que chaque pays introduise ses corrections »,
explique un de ses plus proches collaborateurs. Dans la matinée,le président du Conseil téléphone
à Mme Merkel et comprend que la marge de manoeuvre de la Chancellière est très étroite. A la mi-journée, il prend un avion et s’en va déjeuner à l’Elysée avec le chef de l’Etat, où il lui délivre
l’ébauche de proposition.
– Jeudi 25 Espagne-Allemagne. Le président Zapatero, president de l’ UE, se réunit avec Van Rompuy pour analyser les possibilités de réunir l’Eurogroupe, jusque là très réduites. Avant de partir pour Bruxelles,Mme Merkel présente devant le Bundestag ses trois conditions pour aider la Grèce: le FMI doit participer au sauvetage ; la Grèce doit avoir épuiser toutes ses possibilités de se financer sur les marchés; et l’Eurozone doit s’engager à fixer de dures sanctions à ceux qui ne respectent pas le Pacte de Stabilité en matière de déficits de finances publiques. Ses exigences seront presque inclues telles quelles dans le document de l’accord final. Dans la matinée, le président Zapatero appelle Mme Merkel et la Chancellière lui laisse entendre sa prédisposition pour un accord
Jeudi 25 après-midi. Autour de 15 heures, réunion décisive Merkel et Sarkozy.La solution de compromis est que l’Allemagne cède et donne son accord au mécanisme d’aide à la Grèce, en échange de s’assurer d’un renforcement des normes fiscales de l’Eurozone. Le chef d’Etat cède
parce qu’il privilégie le maintien de l’axe franco-allemand. De leur réunion, sort un papier qui reprend une partie importante du document original rédigé par Van Rompuy. Quelques heures après, réunion Van Rompuy, Merkel, Sarkozy et Trichet. Lors de cette réunion le président de la BCE examine le document et se déclare ‘satisfait’des conditions, qui incluent le renforcement du gouvernement économique de l’ Eurozone. Le premier ministre britannique, Gordon Brown, exige une modification: remplacer ‘gouvernement économique’ par ‘gouvernance économique’, une variante qui lui permet d’inclure l’UE des 27 et non seulement l’eurozone, afin que Londres ne se sente pas exlue de l’Europe. Vers les 19:00 commence enfin la réunion de l’ Eurogroupe, qui accepte le document sans changements, bien que les Pays-Bas et l’Irlande expriment leurs réticences, pour des raisons distinctes.
Vendredi 26: Plus de sanctions. Après l’accord, Mme Merkel insiste sur le fait que devra s’accomplir la partie de l’accord qui établit que » il faudra renforcer la vigilance des risques économiques et budgétaires et les instruments de prévention, inclus les procédures pour déficit excessif ». La chancellière considère que pour parvenir à cet objectif, il ne sera « pas possible d’éviter des modifications du traité. La France est d’accord pour l’élaboration d’un projet pour la fin 2010, qui incluera des sanctions plus grandes pour ceux qui ne parviennent pas à respecter le Pacte de Stabilité de Maastricht et sa rigide discipline en matière de finances publiques.L’UE commence la solution d’une crise mais ouvre la porte à une autre bataille: la précédente réforme
du Traité a coute huit ans de paralisation insitutionnelle. »
http://www.elpais.com/articulo/economia/Europa/evita/segundo/naufragio/elpepueco/20100328elpepieco_1/Tes
Merci Charles de la traduction d’El Pais.
La théorie économique dit qu’il doit y avoir convergence entre taux de croissance et taux d’intéret à long terme. Pour la Grèce le taux d’interet est de + 6,2% , le taux de croissance, compte tenu de la politique de déflation imposée (baisse radicale du pouvoir d’achat), risque d’etre de -6%voir – 10%. Qui se moque de qui? les allemands ou les grecs?
C’est intéressant de voir les derniers chiffres de l’Irlande. En vue du comblement des déficits, la politique d’austérité entraîne une déflation qui augmente encore plus de déficits : baisse du PIB, baisse de la consomation, baisse des rentrées fiscales …
Avec les mêmes solutions, c »est ce qui attend la Grèce, le Portugal et nous tous …
Gilbert Ribes
Superbe analyse, rien à redire, sommes dans une guerre dont l’issue est la fin de notre richesse, vous omettez juste de parler de la fin programmée de l’ère du pétrole…
Vous oubliez de dire que toutes ces années, les produits chinois ont permis aux occidentaux d’avoir l’impression que leur pouvoir d’achat progressait car le prix des TV et des portables baissaient…
En fait notre monde est convaincu que la croissance est une règle de dame nature, bref nos dirigeants sont tellement obnubilés par elle qu’ils ne regardent plus la dureté des faits…
Reste aussi qu’après moi le déluge, faire passer les 35 heures en France et être en pôle position pour les prochaines élections de notre pays, je dirai qu’il n’y a pas que nos dirigeants qui marchent sur la tête..
Alors pourquoi se préoccuper de l’avenir, cela explique en particulier le peu de réponses à votre longue analyse, j’ai l’impression que tous nous avons conscience de la gravité de la crise actuelle, mais en parlant de la Grèce, nous évitons de voir le tusnami qui nous attend, cela nous donne un bon sujet de conversation car si on arrive à votre conclusion, j’ai la même, seule la fermeture des frontières peut encore nous donner une chance de sauvegarder notre technicité qui nous permettra peut-être demain de vivre correctement, mais c’est une déclaration de guerre et sur notre terre les guerrier sont dans les pays sous-développés…
La même raison qui explique pourquoi une bonne partie de nos sportifs sont natifs des couches défavorisées…… lorsque tu dors dans des draps de soie, tu n’as plus envie de te rouler dans la boue et de te battre…
Bonne continuation
Quand le lion a mangé, le lion n’a plus faim
Je trouve que l’Allemagne fait la politique du court terme, elle pense s’en tirer seule et ne regarde que ses seuls intérêts, mais comme dans une famille c’est l’union qui fait la force et non la désunion et dans ce cas là, l’Allemagne finira par payer plus cher son entêtement d’aujourd’hui.
Je voudrais faire une parenthèse sur les marchés :
qui sont les marchés ?
effectivement il y a des sommes considérables qui tournent mais vu que les entreprises sont à bout, vu que les états sont à bout, vu que tout ne peut pas aller sur les matières premières sans détruire encore plus le reste, où vont aller toutes ces sommes considérables quand on sait que les actifs réels de valeur en face n’ont aucune mesure avec les sommes en jeu ?
En un mot avec de telles sommes sans aucune réalité économique en face, les rendements ne peuvent que baisser car soit la valeur des actifs en face montent face à la rareté de modèles économiques viables en face diminuant d’autant les rendements, soit ils vont devoir investir ces sommes dans tout et n’importe quoi : un peu comme on a favorisé des constructions sans clients solvables.
Reste les dettes des états qui ne sont en définitives ni pire ni mieux que le reste des produits financiers à la vente.