Billet invité.
Le nouveau tournant de la crise se précise. Pourra-t-il être évité ?
Après l’ouverture des vannes provoquant, avec la bénédiction du FMI, l’inondation de liquidités pour débloquer le système financier mondial menacé de faillite et enrayer la récession, c’est, avec la prise de conscience de la nécessité de lutter contre la montée de l’endettement public, le risque d’un retour à un processus de contraction de l’activité économique qui nous menace maintenant. Cela mérite que l’on s’y attarde.
En premier lieu, on a tendance à oublier que, sous l’effet mécanique de la récession qui a touché tous les pays de l’Europe (à l’exception de la Pologne), ainsi que les Etats-Unis, les recettes fiscales de ces pays se sont considérablement réduites. A ceci s’est ajoutée la contribution des Etats pour soutenir l’activité économique défaillante et sauver le secteur bancaire. En conséquence, comme c’était prévisible, leur endettement a explosé un peu partout et il est malvenu d’imputer principalement ce phénomène à leur gestion antérieure, comme on l’entend souvent dire malheureusement. Qui plus est, ce sont, bien entendu, les pays les plus vulnérables – pas forcément les plus « tricheurs » – qui sont pointés du doigt par les agences de notation et offerts en proie aux spéculateurs des marchés, alors même que les Etats Unis dont l’endettement croit pourtant de façon pharamineuse restent (provisoirement) à l’écart de la tourmente.
Dans ces conditions, le danger est que tous les pays concernés d’Europe, utilisant les vieilles recettes classiques du FMI, se livrent à une surenchère dans l’application des « politiques de rigueur » destinées à ramener les déficits publics dans les limites fixées par le Pacte de Stabilité, l’Allemagne, du haut de sa réussite économique et de ses excédents commerciaux, prêchant le bon exemple.
Ce serait pourtant accumuler toutes les probabilités de déclencher un processus de récession de grande ampleur.
On sait que le premier effet d’une politique standard de rigueur, en raison de ses conséquences sur les dépenses, publiques mais aussi privées, est de réduire la croissance (quand il y en a), ou de plonger le pays qui l’utilise dans la récession. Les Hongrois sont bien placés pour le savoir. Et, second effet préoccupant, ce ralentissement de l’activité économique commence toujours par peser sur l’équilibre des finances publiques du pays considéré en raison de son impact négatif sur les recettes publiques. Des politiques de rigueur ne peuvent être salvatrices pour les pays qui les appliquent que s’ils bénéficient d’un environnement porteur leur permettant de tirer parti des gains de productivité qui peuvent en résulter et donc de retrouver une croissance accrue génératrice de recettes fiscales.
C’est ainsi que les pays en transition de l’Europe de l’Est n’ont pu mener à bien la politique « vertueuse » fondée sur la compétitivité et l’exportation qui leur était recommandée que parce qu’ils se situaient dans le contexte d’une croissance mondiale soutenue leur permettant d’écouler leurs produits. Mais il faut souligner que, dans le cas qui nous intéresse ici, la situation présente une différence marquée. Les politiques de rigueur, telles que les conçoit le FMI, impliquent en général une dévaluation des monnaies des pays considérés en vue de dégager les marges de compétitivité nécessaires pour réorienter la demande intérieure vers les productions nationales et développer l’exportation. Or il n’est évidemment pas question de dévaluations compétitives à l’intérieur de la zone euro.
Dans un environnement dégradé ou simplement médiocre, ces politiques de rigueur, par leurs effets pro-cycliques, surtout si elles sont menées de façon concomitante par de nombreux pays (ce qui risque d’être le cas), peuvent être dévastatrices et conduire à l’appauvrissement général. Si tous les pays d’une même zone cherchent à devenir exportateurs nets, et s’il n’y a pas en contrepartie d’importations équivalentes, le jeu ne peut-être qu’à somme négative. Ces politiques ne doivent pas être invoquées comme des règles absolues et valables en toutes circonstances, comme on semble tenté de le faire aujourd’hui.
En outre, comme on l’a vu dans le cas de la Russie au cours des années 90, une politique de rigueur poussée trop loin et trop longtemps, en asséchant les recettes publiques (déjà affectées, dans le cas de la Russie, par le passage mal négocié du socialisme au capitalisme, en l’occurrence mafieux), peut déboucher sur la mise en faillite d’un l’Etat. A fortiori, si plusieurs pays pratiquent en même temps la même politique de rigueur, ils peuvent mettre en place une redoutable spirale susceptible de mettre à genoux nos économies.
Les politiques de rigueur du FMI ne sont donc pas des panacées qui peuvent être appliquées n’importe comment. Quant à la politique de stabilisation des finances publiques formalisée en Europe dans le « Pacte de Stabilité », elle ne doit pas être conçue comme un dogme, mais comme un outil utilisé avec subtilité. Elle doit être adaptée au contexte où elle se situe. Au plus fort de la crise, en 2008-2009, il est apparu normal – et même recommandé – de prendre des libertés avec les normes qu’elle fixe pour sauver le système économique et financier de la planète. Ceci ne doit pas être oublié. Or, nous ne sommes pas sortis de la crise. Les mécanismes qui en sont à l’origine sont toujours largement à l’œuvre. L’activité économique dans nos pays est loin d’avoir franchement repris. Il faut éviter de l’asphyxier en tolérant momentanément, même en ce qui concerne la Grèce, des déficits des finances publiques au-delà de ce qui est considéré comme « normal » (comme aux Etats-Unis). L’idée même d’une recommandation à tous les pays de la zone euro d’opérer en même temps le retour dans les plus brefs délais aux normes du Pacte de Stabilité apparaît, à cet égard, absurde et suicidaire.
Mais cela suppose aussi de juguler les effets pernicieux des comportements spéculateurs des marchés et les effets pyromanes des agences de notation. Ceci est une autre affaire qui tend à prendre un caractère lancinant. Si l’on voulait bien prendre le temps et avoir le courage de s’y attaquer, cela éviterait d’avoir à évoquer de mauvaises solutions !
97 réponses à “Vers un retour à la récession ?, par Jean-Pierre Pagé”
D’accord avec votre conclusion.
Mais votre phrase « Ce serait pourtant accumuler toutes les probabilités de déclencher un processus de récession de grande ampleur » sous-entend que vous espérez un retour de la croissance.
Pour changer le système, je crois qu’il ne faut plus de croissance ; qui d’ailleurs n’est plus possible car nous avons dépassé le pic du pétrole.
Cordialement.
@ecodouble : tout à fait d’accord. La question de savoir s’il faut plus de déficit ou pas pour faire de la croissance est dépassée, d’une part parce que ce sera impossible, comme vous le souligner (pétrole…), d’autre part parce qu’il n’est même pas certain que ce soit souhaitable.
Je n’ai pas encore lu le bouquin de Jorion « comment la réalité et la vérité furent créés », mais j’ai bien l’impression que beaucoup s’accrochent trop à ce mythe de la croissance (« la vérité est ailleurs »)
Par ailleurs, il faut rappeler que ce n’est pas avec les misérables 2 ou 3 % que çà changera quoi que ce soit.
Dans le passé, les USA sont entrés en récession quand le pétrole importé dépassait 4% du PIB. Cela correspond à un baril à 80$, son prix actuel. Il est donc plus que probable qu’il aient atteint leurs limites à la croissance et que le monde aussi.
Si on s’évertue à courir après une croissance inatteignable, on va pédaler dans la choucroute et cela va se retourner contre nous car nous sommes déjà rentrés dans un jeu à somme nulle (avant de rentrer dans un jeu à somme négative). Tout cela peut créer beaucoup de frustration et de souffrance si on se fixe de faux objectifs, la seule alternative donc est d’exposer les faits et d’expliquer qu’il va falloir réapprendre à faire avec, voire moins, non, certainement moins.
« Or, nous ne sommes pas sortis de la crise. »
Je pense que nous ne faisons qu’y rentrer.
« Les mécanismes qui en sont à l’origine sont toujours largement à l’œuvre »
Vous croyez qu’il existe une solution ?
« …un processus de récession de grande ampleur »
Et si ce processus était la seule solution possible (donc la meilleure…), comme semble le suggérer « écodouble »?
La France a manqué sa chance de sortir de cette rescession en début 2009 par un vaste plan d’aménagement du territoire (Uniquement Français puisque les aures pays européens le refusaient) et peut importa aurait été son prix d’endettement. Les investissements dans les Ports, Aéroports, voies fluviales, férrées et de toutes communications, la recherche et le développement, tout ce qui est « investissement » est automatiquement un « emploi » pour le futur.Là, maintenant nous n’avons rien si ce n’est une croissance des valeurs bancaires qui ne profite aucunement à l’économie réelle.
Deux petites remarques :
L’investissement dans la R&D c’est toujours une incantation vague… Dans quel domaine exactement? Ensuite, le cycle est extremement long car il s’agit surtout de former des etudiants. Investir aujourd’hui dans la recherche portera (eventuellement) des fruits en 2030. Ensuite, il faut desormais concurrencer les pays asiatiques dont les innombrables etudiants peuplent les labos de recherche du monde entier.
Investir dans les infrastructures de communication n’est pas forcement la panacee. Regardez l’exemple du Japon qui a construit des aeroports un peu partout pour faire tourner la machine et garder un chomage bas. Au final, les aeroports sont inutilises (le dernier, ouvert il y a un mois, propose un vol par jour) et ne seront jamais rentables. De plus, feu-Japan Air Line a perdu enormement d’argent car le gouvernement japonais les forcait a desservir ces coquilles vides
@Jonas et Michel
Je suis plutôt d’accord avec Jonas.
En fait, pour la R&D et pour y avoir travaillé pendant 10 ans, je crois que l’on fait actuellement à peu prés n’importe quoi. C’était un « leit-motiv » de l’état français à une époque, (je prends ici le risque de faire vieux con), c’est maintenant l’apanage de tout le monde, (UE, Etat, Région, pôles de compétitivité…) , c’est une obligation, tout le monde en fait ou veut en faire, ça fait chic, c’est moderne,…et les chercheurs passent plus de temps à « monter des projets » pour récolter un paquet de cacahouettes qu’à chercher, innover et trouver.
De plus, les droits sur les brevets sont, à mon avis, de plus en plus un frein à la recherche, plutôt qu’un encouragement (stratégie de blocage par les grandes firmes, qui déposent X brevets sur un sujet, uniquement pour bloquer le recherche des autres, sans avoir plus que ça l’intention de développer quoi que ce soit)
Vaste sujet, qui me passionne, car malgré ce que j’écris, je pense qu’une partie de la solution viendra de là, si toutefois, les objectifs de la recherche sont clarifiés et si elle est un peu mieux contrôlée que la finance.
Cordialement
A+
@ tous
J’en rajoute une louche sur le sujet de la R&D.
1)Pierre RAHBI, a fait de l’innovation sur l’agriculture biologique: Combien ça a couté ?, qui le connaît, à part des coopératives au Burkina-Fasso?
2)Combien coûte ITER ?, faut-il vraiment y aller ?, n’y-a-t-il pas d’autres urgences ?
3)Qui est le leader mondial de l’industrie Photovoltaïque ? La chine va (ou a) dépassé les USA.
…
Hema…
La R et D consiste, justement à « faire n’importe quoi ». Enfin… presque.
Lorsque vous faites confiance à un chercheur car plus de la moitié de ses résultats sont exploitables car rentables, vous ne devez pas hésiter à dépenser les sommes folles que j’ai pu dépenser sur certains matériels.
Dans la même ligne de réflexion, regardez les « capital-riskeurs » où les 2/3 des sociétés dans lesquelles ils mettent de l’argent coulent. Mais celles qui marchent…
Tiens, ça me fait aussi penser à je ne sais plus quel patron qui disait qu’un bon patron devait « essayer » de prendre si possible 2 bonnes décisions sur 3…
Concernant ITER, certes, personnes ne peut dire quels seront les résultats réels, mais du moment qu’il fait avancer la compréhension sur quelques points, ce sera déjà ça de gagner.
Par ailleurs, il serait bon, mais ce n’est QUE mon avis, d’arrêter de se focaliser sur les recherches sur les énergies renouvelables et simplement consommer moins d’énergie…
Ainsi, mon gros diesel reste au garage quand je dois faire moins de deux Kms, et le vélo me sert très souvent quand je n’ai pas plus de 10 Kms à faire,…
Positiver:
Financer R&D dans le domaine de la décroissance.
Une diminution créatrice.
Schump. (comme la Hagarde) va jubiler.
yvan dit : « Lorsque vous faites confiance à un chercheur car plus de la moitié de ses résultats sont exploitables car rentables, vous ne devez pas hésiter à dépenser les sommes folles que j’ai pu dépenser sur certains matériels. »
Mmmm… Ca veut dire quoi « rentable » ? Pour qui ?
Combien de R&D et techniques « trop » simples mais pourtant très utiles sont jetés gelés ou délaissés car non-rentables financièrement parlant ?
@ Hema
« Pierre RAHBI, a fait de l’innovation sur l’agriculture biologique: Combien ça a couté ?, qui le connaît, à part des coopératives au Burkina-Fasso? »
Pierre RAHBI est quand même un tout petit peu connu en france par ceux qui lisent des revues de jardinage bio et des revues « aternatives », comme « Silence! » , « La décroissance » ou « L’âge de faire ». mais çà fait peu de monde je vous l’accorde.
@ yvan
Je suis d’accord avec vous sur la notion de risque, et qu’on ne peut pas gagner à tous les coups, je suis aussi d’accord qu’il faut parfois dépenser des sommes importantes , mon propos visait justement entre autre l’éparpillement des fonds sur des micros projets et le temps perdu par les chercheurs et les institutions à monter des projets qui n’ont parfois pas grand sens.
Concernant les choix de recherche, je me pose effectivement des questions sur ITER (la limite entre somme importante et folle??? et l’absence de fond induite par ce projet sur d’autres sujets).
Par ailleurs, je ne comprends pas bien votre position sur la R&D dans les énergies renouvelables où la France est la lanterne rouge de l’Europe, seriez vous nucléophile, personnellement, je ne suis pas nucléophobe, mais je m’interroge.
Concernant le vélo, je suis d’accord et je pratique déjà, et je n’ai pas de gros 4×4.
Bien cordialement
Nous avons aussi des giratoires ! 50% des giratoires européens sont Français Monsieur !
@PAD
je vous remercie de cette précision qui modère quelque-peu ma vision par trop négative et qui rend hommage au génie Français.
Très cordialement
Aussi longtemps que le petit jeu du coup de pique
dans les fesses ne sera pas dépassé, le petit jeu pourra
continuer éternellement.
Comme beaucoup, je suis un tenant de la « croissance ».
Non, pour la beauté d’un pourcentage positif, mais
comme moyen anti-chômage.
En fait je dit « croissance » mais je pense « chômage ».
La préoccupation du chômage est, je crois, générale.
C ‘est pourquoi, il faudrait que les économistes
substitue ce mot ( ou « emploi » en positif clasique)
au mot croissance.
« Vers un retour à la récession ? » deviendrait
» Vers une accélération du chômage ? »
et les aspects positifs évoqueraient » un renouveau
de l’emploi ».
A cette aune, la doxa classique
à base d’ exploitation des matières premières
avec un FMI ou BCE en embuscade devient
dérisoire et non-crédible.
L ‘immédiat en matière de chômage prime,
mais donner de la substance à un autre
type de croissance devient aussi urgent.
on peut payer les gens pour faire des cocottes en papier. En fait, non, tant qu’on se focalisera (à gauche) sur la création d’emplois coute que coute, on ne résoudra rien. l’activité crée doit correspondre à des besoins réels, pas à occuper les gens.
@ lou dit :
24 mars 2010 à 20:04
» l’activité crée doit correspondre à des besoins réels, pas à occuper les gens. »
parce que c’est bien connu le système capitaliste est le champion pour répondre aux besoins !
1 – d’un coté on développe les cliniques de ravalement pour vieux en mal de jeunesse
2 – de l’autre on laisse à l’abandon la recherche médicale pour les maladies endémiques d’afrique
vous auriez dû plutôt parlé de besoins SOLVABLES
le système économique actuel ( le capitalisme ) est un sytème mortifère qui ne répond que très partiellement aux besoins de l’Humanité.
Une question pas vraiment essentielle, mais la curiosité me pique.
Jean-Pierre Pagé et Julien Alexandre bien connu du blog, sont-ils une seule et même personne ? Si j’en crois la mention en haut à gauche en dessous du titre, ça serait le cas.
Je crois que cela n’a pas été signalé, j’en profite donc aussi pour dire que l’excellent billet de J.-P. Pagé initialement publié ici sur le blog le 4 mars et intitulé « La grèce, bouc émissaire trop commode » est paru dans le journal Le Monde daté du 20 mars, sur la même page d’ailleurs que celui de Pascal Salin ! Evidemment le son de cloche n’est pas du tout le même selon que l’on lit dans l’édition papier du Monde, l’article du haut, celui de Pagé, ou celui du bas, de Salin.
Tout n’est donc pas pourri au royaume des économistes, la preuve, il existe au CERI un certain Jean-Pierre Pagé pour mettre les points sur les i à propos de la Grèce et du FMI.
Non, non Pierre-Yves, je ne fais que poster le billet de Jean-Pierre Pagé. C’est la même chose lorsque Paul poste un billet de Corinne Lepage par exemple.
Jean-Pierre Pagé est un syndicaliste. Il a longtemps été à la direction internationale de la CGT.
Il s’est fait une spécialité de l’analyse de la crise et, hors toute approche dogmatique, ses réflexions sont for pertinentes…
Bravo! Encore un effort et vous comprendrez presque comment fonctionne l’économie!
Pour réduire l’endettement sans briser une reprise économique, il n’y a qu’une seule solution:
Il faut obtenir que la monnaie circule sans exiger l’intérêt!
Et, pour ce faire, il faut émettre un signe monétaire nouveau, marqué par le temps, ou SMT.
Sans une telle mesure technique, je l’ai écrit depuis longtemps, une très prochaine crise systémique mondiale est certaine.
Et, cette fois-ci, quelles que soient les politiques économiques, la déflation sera violent, suivie de faillites d’états en cascade (jeu de dominos), avec, ensuite, peut-êtreune hyperinflation avec destruction monétaire.
Tout cela dans de grandes souffrances et étalé sur plusieurs mois!
Il faut savoir que tous les déficits publics sont autant d’excédents privés de quelques uns!
C’est bien pourquoi, comme au monopoly, bientôt tout doit s’arrêter, avant de repartir quand on se sera tapé dessus!
Concernant ce que johannes finckh rapelle avec insistance, c’est à dire le « signe monétaire nouveau, marqué par le temps, ou SMT » : c’est bien la monnaie qui perd de la valeur au fil du temps ?
À propos de ce signe monétaire marqué par le temps (ou SMT), que parfois on appelle aussi la « monnaie fondante », j’ai une question qui concerne les faibles sommes qu’arrivent éventuellement à épargner les citoyens.
Je l’ai posé plusieurs fois mais je n’ai pas encore obtenu des réponses satisfaisantes. Donc une fois de plus je reformule ci-dessous mes interrogations.
À propos de la « monnaie fondante » je comprends bien que l’argument valable est d’inciter à la circulation de la monnaie afin de stabiliser dans le temps l’équation « masse de productions et de services offerts = masse de monnaie ». Mais il y a un aspect que je ne comprends pas : certains biens ne peuvent être achetés qu’après une longue épargne ou à crédit. C’est le cas par exemple des logements.
Le crédit conduit à des comportements d’achat irresponsables et à des situations financières inextricables (voir par exemple la masse énorme des dettes hypothécaires qui ne pourront jamais être remboursées par des emprunteurs lesquels se sont engagés au-dessus de leurs moyens).
Vivre à crédit n’est pas sain – c’est une spéculation sur les gains à venir.
L’alternative c’est qu’il faut épargner pour pouvoir tout simplement se loger (de même que les entrepreneurs au lieu de s’endetter devraient épargner pour pouvoir investir dans les moyens de production etc.).
Il y a longtemps j’ai cru comprendre que l’épargne est une vertu car cela permet d’acheter ce qu’on a effectivement les moyens financiers d’acheter plutôt que ce qu’on espère pouvoir rembourser sur une période plus ou moins longue. L’instauration de la « monnaie fondante » signifie la fin de l’épargne. Ai-je bien compris ? Dans ce nouveau schéma épargner n’est donc plus une vertu.
Mais vivre à crédit est malsain – donc il faut supprimer le système économique qui repose sur la consommation à crédit.
En supprimant le système de crédit et en généralisant la « monnaie fondante » comment pourra-t-on concrètement par exemple accéder à la propriété d’un logement ?
Concrètement : Jean a décidé d’épargner et au lieu de passer ses vacances à Bali il met de coté en vue d’acheter un appartement. Il n’a pas confiance dans les banques car il a étudié l’histoire et il sait qu’en vérité les dépôts ne sont pas garantis (révolution qui exproprie, insolvabilité des banques etc.). Il thésaurise chez-lui des billets de banque (garantis par l’État) qu’il gagne laborieusement en travaillant comme conducteur de bus. Chaque mois il met de coté 300 euros sous son matelas.
Si ces billets de banque sont du type « SMT » ou « monnaie fondante » combien aura-t-il épargné ou perdu au bout de 30 ans de travail et d’épargne ?
Jonathan vous allez en prendre pour votre grade.
Vous n’avez pas compris que la dette est le moteur de nos sociétés bancarisées et que les fourmis et les épargnants sont des ennemis de la croissance.
Et que la croissance est l’indispensable carburant de la fuite en avant…dans une corne d’abondance inversée.
Etre économe pour ne dépenser que ce qu’on peut est un comportement de grand-père.
Un comportement de père de famille.
C’est raisonnable.
C’est périmé.
Je ne vois pas comment Johannes peut réserver son SMT aux spéculateurs..ce serait un Signe de Mansuétude Tangible.
Car qu’on interdise la spéculation sur les variations de prix me semble tout simplement logique et moral.
à jonathan:
Merci pour votre questionnement si long et si sincère. Le SMT est le nouveau nom donné la dite « monnaie fondante », nom que j’aimerais laisser au passé, car il génère trop de malentendus.
1) Tout d’abord, il est totalement faux de dire que le SMT (ou la « monnaie fondante ») serait l’ennemi de l’épargne. C’est le contraire qui est vrai. En effet, la définition correcte de l’épargne est bien le dépôt en banque de ses surplus. Il s’agit de sommes que les épargnants prêtent à la banque tant qu’ils ne les retirent pas pour un usage personnel immédiat. C’est ainsi que ces sommes prêtées sont ensuite, par les banques, prêtées à ceux qui veulent et doivent acheter une maison ou une voiture ou une entrerise à crédit.
2)Ce qui prête à confusion, sans doute pour vous aussi, c’est que ceux qui veulent réfléchir à ces questions confondent constamment « épargne » et « thésaurisation »! Or, ces deux notions s’excluent radicalement. Dans la mesure où l’argent est gardé en caisse, dans la poche ou sous le matelas, voire dans un coffre, cet argent n’achète rien. Au contraire, cette façon de le retenir constitue toujours une entrave à une circulation convenable de l’argent.
Au contraire, l’épargne en banque est le moyen efficace de maintenir l’argent disponible pour toutes les transactions du moment et pour acheminer tous les biens, services et biens d’équipement aux destinataires que sont les acheteurs ou consommateurs. Cela est totalement différent de la thésauriation qui revient, au fond, à un blocage et à un non-acheminement des biens, services et biens d’équipement.
3) Ce que j’expose est tellement évident que les banques font effectivement tout ce qu’elles peuvent pour toujours recycler les surplus et pour les orienter vers des transactions nouvelles. Le moyen qu’elles employent s’appelle INTERET! En effet, sans intérêts, le détenteur de surplus (de capitaux) ne serait guère incité à investir ou à épargner en banque pour que la banque puisse faire investir les emprunteurs.
4) Mais ce système à intérêts comporte sa limite, car ce système débouche toujours vers un enrichissement des plus fortunés, subventionnés ainsi (par l’intérêt ou la rente du capital) par les emprunteurs et les débiteurs, autrement dit un transfert des plus pauvres vers les plus riches sans aucune chance d’un équilibrage possible. C’est le point où nous en sommes dans le citalisme actuel.
5)Le changement qu’introduirait le SMT serait que les épargnants, toujours aussi nombreux, et même plus encore, ne pourraient plus obtenir un intérêt pour leurs placements en banque, car le fait de ne pas le faire comporterait désormais un risque parfaitement proportionnel aux sommes retenues et thésaurisées. Cela aurait pour effet que les sommes SMT reviendraient bien davantage en banque. La banque, à son tour, doit prêter dès lors à taux réduits ou proches de zéro, car, vous l’aurez compris, ce serait, sinon, la banque qui devrait payer pour une détenton abusive des liqudités.
6)Bref, la circulation de la monnaie plus efficace et plus rapide n’empêche n rien l’épargne. Seulement, l’épargne ne rapporterait pas ou très peu d’intérêts, mais le crédit serait beaucoup meilleur marché aussi.
La solvabilité considérablement améliorée es emprunteurs, qui ne seaient plus étranglés par les intérêts et les intérêts des intérêts, serait dès lors une sécurité grandement améliorée pour l’épargne à son tour. Et un placement qui les préserve de la marque du temps (la « fonte ») serait déjà la rémunération amplement suffisante des « fourmis ».
Une chose, cependant, l’autoalimentation accumulative des fontunes monétaires cesserait. les milliardaires seraient toujours riches, mais leurs fortunes ne pourraient plus croître toutes seules,au contraire, elles pourraient « fondre » lentement et paisiblement.
Je partage votre opinion que vivre à crédit n’est pas « sain » dès lors qu’un individu dépense constamment plus qu’il ne gagne évidemment. Mais « vivr » de ses rentes » n’st pas très « sain » non plus, notamment pour tous les autres…
Pour vous éclairer davantage et pour vous aider à saisir mieux les subtilités du SMT, écrivez-moi, et je vous adresserai mon analyse complète rédigée sur 90 pages et qui expose plus exhaustivement comment tout cela fonctionne, finalement assez simplement. Ecrivez-moi a: johannes.finckh@wanadoo.fr
tartar écrit:
« Je ne vois pas comment Johannes peut réserver son SMT aux spéculateurs..ce serait un Signe de Mansuétude Tangible.
Car qu’on interdise la spéculation sur les variations de prix me semble tout simplement logique et moral. »
Johannes finckh répond:
Je comprends mal cette phrase, expliquez-moi!
Je « réserve » quoi? Il me semnble que le SMT est le moyen le plus élégant d’en finir avec toute forme de spéculation. Ce que vous appelez « logique et moral », l’est, mais qu’on m’explique comment cela empêcherait la spéculation ULTIME qu’est la grande crise déflationniste par la grève du capital, sauf à introduire le SMT!
Pardonnez-moi de poser naïvement la question. Cette phrase a-t-elle déjà été débattue ici:
“The Federal Reserve believes it is possible that, ultimately, its operating framework will allow the elimination of minimum reserve requirements, which impose costs and distortions on the banking system.” Bernanke, le 10/02/2010
http://www.federalreserve.gov/newsevents/testimony/bernanke20100210a.htm#fn9
Doit-on comprendre que les banques n’ont plus de fonds propres pour que la Fed propose de supprimer la nécessité d’en avoir ?
Bonjour à tous,
@tous
« Frédéric 2 » car un autre Frédéric intervient régulièrement sur ce site et non parce que je me prend pour une altesse germanique.
@Paul Jorion
Courage, vous ne vous en sortez pas mal pour un vieux « schnock » (voir votre réponse agacée). Pour éviter toute méprise, c’est bien entendu de l’humour. Votre barbe est blanchissante (la mienne aussi) et vous avez les souvenirs qui vont avec. Et alors, où est le problème?
@Quiquin
Le terme « minimum reserve requirements » ne fait pas référence aux fonds propres d’une institution financière que celle-ci place sur les marchés mais aux réserves obligatoires de celle-ci (obligation imposée par l’autorité monétaire dont dépend l’institution, aujourd’hui c’est la plupart du temps une banque centrale).
Ces réserves sont bloquées. La localisation de ces réserves varie en fonction des lois du pays. Pour faire simple, la plupart du temps, c’est au sein d’un compte de sa banque centrale.
Ces réserves ne sont pas fixes dans le temps mais indexées sur le montant de l’encours des dépôts. Je ne veux pas être trop technique mais là encore (je fais référence à mes précédentes interventions sur ce blog) de grosses variations existent d’un pays à un autre sur ce que l’on retient réellement derrière le mot « dépôt ». Grosso modo tout est fait pour minimiser l’assiette dans les pays anglo-saxons alors qu’en Europe continentale on est plus « conservateur ». Quoi qu’il en soit c’est l’autorité monétaire (donc la Fed pour les US) qui fixe ce fameux ratio.
Ces réserves sont généralement rémunérées mais à un taux si bas que les institutions financières les perçoivent comme un frein au business. Il est pourtant bon de noter que dans la plupart des pays ces réserves n’ont d’obligatoires que le non. En effet, l’autorité monétaire autorise généralement que les institutions financières puissent ne pas remplir leur obligations de réserve (sic). En cas de non respect de l’obligation de réserve les sanctions sont financières. Dans la pratique, la Fed a de nombreuses fois fermé les yeux au cours de l’année 2009…
Donc ce que propose M. Bernanke au nom de la Fed, c’est ni plus ni moins que de supprimer à terme – il se garde bien de dire à quel horizon – toute obligation de réserves obligatoires pour les institutions financières. Ainsi, celles-ci disposeront de davantage de fonds propres que ces dernières ne manqueront pas de placer sur les marchés financiers.
Pour l’interprétation de cette proposition, voici mon opinion qui n’engage que moi. La Fed estime qu’elle ne pourra pas éternellement soutenir le système financier américain à bout de bras. M. Bernanke cherche donc à relancer la machine du crédit sans que la Fed ait à injecter ou prêter de fonds et ceci avec une recette bien connue et classique: l’abaissement du RRR (nom technique du fameux ratio aux US). Comme la crise est profonde, il estime qu’il ne faut pas y aller à moitié et propose un ratio nul. Difficile de descendre plus bas. Et si cela ne suffit pas, ce qui est hautement probable car le problème n’est plus le manque de liquidité sur le marché interbancaire mais le refus de s’endetter davantage des américains (difficile de les blâmer), que proposera t’il?
J’ai bien peur que la solution ne soit pas là… Mais l’avenir nous le dira.
Quoi qu’il en soit, la Chine fait, elle, exactement le contraire. Elle remonte les réserves obligatoires de peur d’une surchauffe du crédit qui conduit toujours par une inflation forte. Une telle inflation est déjà visible dans l’immobilier des grandes villes chinoises. Comme le gouvernement chinois refuse de jouer sur le cours du Yuan, cela conduit à la constitution d’une bulle immobilière (encore une fois l’immobilier) dont la valeur est directement indexable en dollar. Si cette bulle éclate, tout le monde aux abris, les conséquences iront bien au-delà de la Chine… Le gouvernement chinois essaie justement d’éviter cela en remontant régulièrement les taux de réserve obligatoire. Y arrivera t’il? Là encore, l’avenir nous le dira…
Ces réserves obligatoires ne servent-elles pas, comme sur les marchés à terme, à couvrir les pertes potentielles ? S’il n’y a pas de réserves, comment les banques pourraient-elles couvrir leurs pertes, sinon en puisant dans leurs fonds propres ? A moins de recourir à l’emprunt pour couvrir des pertes, mais n’est-pas là le principe de la cavalerie ?
En définitive, si j’ai bien compris, Bernanke propose d’autoriser les banques de jouer au Grand Casino, avec des jetons qu’elles n’auraient pas à acheter (pas de dépôt contre les jetons). Mais qui compensera leur pertes, si elles perdent ces jetons ? Quel est le risque des banques ? Quel est le risque de ceux qui jouent face aux banques ? Ca me parait des plus suspect.
Les réserves obligatoires, contrairement à ce que leur nom pourraient laisser croire, ne servent pas à couvrir les risques bancaires.
Il existe pour cela des accords dit Bâle I puis Bâle II qui établissent des règles de principe de bonne gestion pour couvrir le risque de crédit ou de contrepartie et les exigences en fonds propres. Pour ce qui nous intéresse, ce sont les ratios Cooke (Bâle I) puis McDonough (Bâle II) qui établissent la règle prudentielle. On parle également de ratio de solvabilité, c’est d’ailleurs le terme qu’emploie le législateur français qui a traduit les recommandations Bâle I dans la loi. La réglementation Bâle II a quant à elle été mise en œuvre par l’Espace économique européen via la directive CRD (capital requirements directive).
Le ratio Cooke établit qu’une institution bancaire (les sociétés d’assurance et de réassurance ne sont pas concernées et cela a plus que joué un rôle dans l’affaire AIG) doit disposer de fonds propres égaux à au moins 8% de l’ensemble de ses engagements de crédit. En clair, une banque peut prêter 100 si elle dispose au moins 8 en garantie finale de dernier ressort. Cela paraît très peu. Pourquoi si bas? Car c’est le seul compromis international qui a pu être négocié en 1988.
Suite à la crise de 2000 (dite bulle Internet alors que pourtant la plupart des valeurs surcotées n’étaient pas du tout liées à Internet, mais passons), il est apparu que le ratio Cooke ne prenait pas en compte les risques de marché et donc on a entamé de nouvelles négociations dites Bâle II qui ont abouti en 2004 au ratio Mc Donough.
Ce dernier est indéxé sur une somme pondérée du risque de crédit (héritée de Cooke) à 85%, du risque de marché (5%) et du risque opérationnel (10%). D’où viennent les valeurs fixées par à ces coefficients de pondération me direz vous? Quelle théorie s’appuie derrière pour estimer que la pondération du risque opérationnel doit être le Absolument aucune.double de celle du risque de marché? Réponse: aucune. Ces valeurs sont elles aussi le résultats de négociations. Ce sont les seules que les anglo-saxons ont acceptées. On remarquera que le risque d’une fraude doit être pris en compte avec un poids double que celui du marché. Normal, le marché ne peut se tromper et si il se trompe de toute façon très vite il s’autorégule et le risque disparait. On voit donc que derrière Bâle II se cache toute l’idéologie ultralibérale qui a prévalu à cette époque et qui prévaut toujours encore aujourd’hui.
Pire, Bâle II prévoit que l’établissement financier peut choisir lui-même des règles plus performantes dites IRB (standard et avancées). Pour la version avancée, là on entre clairement dans le charlatanisme… avancé. L’établissement peut déterminer ses propres règles de calcul du risque (probabilité). Officiellement, il s’agit de permettre à l’établissement d’être plus sévère d’où le terme avancé. Bien entendu dans les faits, elles ne sont pas utilisées dans ce but mais pour faire exactement l’inverse. Là encore on voit bien que le Diable est dans les détails.
La crise dans laquelle on est n’est ni plus ni moins que l’histoire d’une catastrophe annoncée. Tout &t
Il est vrai que l’on s’en fout, en pratique, des fonds propres de la banque qui n’ont rien à voir avec sa capacité de crédit, puisque la banque prête ce que l’on lui prête.
Et si elle ne prête pas, c’est qu’il n’y a pas suffisamment d’emprunteurs solvables tout simplement. Alors, pour fructifier son excès d’épargne, la banque spécule pour le compte de ses déposants les plus fortunés. Or, en cas de la prochaine crise systémique, qui est sans doute pour bientôt, une spéculation peut foirer et c’est ce qui arrivera avec des placements, par définition risqués.
A ce niveau de chiffres engageaant des milliers de milliards d’épargne, il est évident que les fonds propres ne font pas le poids.
Petite remarque 😉 , Johannes
vous dites : « Il est vrai que l’on s’en fout, en pratique, des fonds propres de la banque qui n’ont rien à voir avec sa capacité de crédit, puisque la banque prête ce que l’on lui prête »
Sauf que les pertes , lorsqu’il y a une défection de remboursement d’un crédit-prêt , sont supporté par la banque elle même et ses fonds propres. (Je ne parle pas, bien sûr des fonds que vous confiez à votre banques, cantonnés, pour investir ou spéculer à votre nom , et dont vous serez le seul à supporter l’éventuelle disparition) Sauf erreur de ma part.
à fujisan: il ne vous a pas échappé que les quelques milliards de fonds propres ne peuvent faire le poids en cas d’insolvabilité générale quand les débiteurs importantsfont défaut!
@ Johannes Finckh
@johannes
Bonjour,
Vous participez très activement au blog depuis longtemps.
Aujourd’hui, j’aurais aimé vous répondre, mais avant je voudrais lire ou relire quelques-unes de vos réponses dont ma mémoire a « le souvenir vague, mais intéressé ». La fonction recherche est inopérante dans votre cas ( et celui de beaucoup d’entre-nous). C’est pour moi un sérieux handicap que de réagir sur le « front de vague » d’une intervention de l’un d’entre-nous sans retourner au origines et détours de sa pensée et de son caractère. Je ne vais bientôt plus pouvoir le faire, et de plus, pour nous tous, que de richesses enfouies dans les profondeurs du blog.
A+
La recherche intégrée du blog semble ignorer les commentaires.
Mais Google est votre ami 😉 Par ex.
http://www.google.fr/search?q=%22johannes+finckh+dit%22+SMT+site:www.pauljorion.com/blog
Cher jean-luc morlie,
merci pour votre question. Si vous êtes intéressé par mon analyse que je répète quelque peu en boucle en abordant les différents problèmes par tous les biais possibles à ma disposition, contactez-moi : johannes.finckh@wanadoo.fr; je vous enverrai un texte de 90 pages environ qui essaye de montrer plus exhaustivement mon analyse économique sous l’angle du signe monétaire marqué par le temps ou SMT.
Si vous lisez cela, vous saisirez mieux mes interventions et mes positions. Je regrette aussi que mes positions, qui donnent à la monnaie un statut nouveau, au sens où la monnaie doit servir sans nous asservir, ne soient pas davantage repertoriées de ce qu’elles apportent de radicalement nouveau et en qoi elles sont une vraie réponse à la perversité capitaliste et le moyen d’en finir.
Ce dont parle Jean-Pierre Pagé, c’est le ‘paradox of thrift’, si je ne me trompe
http://en.wikipedia.org/wiki/Paradox_of_thrift
Moi ce qui me fascine dans cette affaire c’est l’absence totale des « héraults de la libre entreprise ». Pas un pour nous parler des distorsions de concurrences entre banques aidée ou pas…Si reprise réelle il y a que deviendra le paysage économique encombré de ces « champions » surdopés? Ou les constructeurs automobiles US qui seront « débarrassé » de leur « charges » (une partie de leurs obligations en matière de retraite).
Est ce que quelqu’un s’est penché sur la possibilité d’avoir deux monnaies : l’une intérieure par exemple le Franc (pour payer les salaires, les biens de consommation, les loyers …), et l’autre extérieure, par exemple l’Euro (pour les biens importés, pour remplir les obligations internationales …) ?
Il y aurait bien sûr un taux de conversion variable (flottant ou fixé par l’état), permettant des dévalutions « à l’anciennne ».
A moins que cette idée ne soit complètement débile ? Mais il me semble avoir lu bien pire, écrit de la main « d’experts » reconnnus.
N’êtes vous pas entrain de recréer l’étalon or?
Il existe un système de double monnaie à Cuba, un peu sur le modèle que vous proposez? Cela me paraît assez difficile à transposer dans un pays ouvert, mais je laisse d’éventuels experts se charger du commentaire technique…
Au temps du SME il y avait la notion de monnaie commune.
L’ECU a vécu.
Bernard Lietaer est un farouche partisan des monnaies complémentaires:
http://www.lietaer.com/otherlanguages.html
Merci Fujisan, j’ai commencé d’abord en diagonale par le document pdf « Ecole des Mines Paris 30509 Rapport ». Très intéressant (accessoirement, je suis un peu rassuré sur mon état mental).
Pourquoi ma suggestion sur une double monnaie …
Je suis pour une nouvelle constitution pour l’économie, mais je crois qu’elle ne répond qu’à une partie du problème.
Une nouvelle constitution pourrait sans doute recentrer l’économie et l’utilisation des capitaux sur les fondamentaux, éviter l’aggravation de la crise et les retours récurrents d’autres épisodes, mais sans doute pas revenir sur le lourd passif accumulé.
Je suis pour le travail, la production, la science, la culture, une meilleure répartition (globale – mondiale), une consommation plus frugale, en résumé un productivisme raisonné …
Les choses sont mal parties, et je crois que pour redémarrer, des études sur des mesures drastiques de sortie de crise sont impératives. Un moratoire ou la répudiation de tout ou partie de la dette, la restauration de formes de protectionnisme, un plan comme l’ancien « Plan Français » permettront seuls de repartir du bon pied (encore nous faudrait t’il de bons gouvernants, ce qui n’est pas gagné).
Globalement, tout est encore suffisamment en place : les infrastructures, l’agriculture, l’industrie (en partie), le système d’éducation, le système de santé … Mieux se servir de tout celà et le faire évoluer pour le bien du plus grand nombre doit être possible, je le vois même à portée de main.
Dans l’intervalle, même si j’ai souscrit à ce que je croyais êtres leurs valeurs, L’union, l’Europe, l’Euro sont devenus des idéologies handicapantes et non démocratiques (voir anti-démocratiques).
Pourquoi donc ma suggestion sur une double monnaie : comme un des outils d’émancipation …
Cela ne me semble « pas si bête »!
On parle toujours de récession comme d’une mauvaise chose.
Mais n’est-il pas normal sur une planète qui s’essouffle avec une population croissante de devoir diminuer notre niveau vie ?
Nous deviendront tous (a part quelque uns : les chefs) pauvres et donc peu polluant ?
Cela permettra peut être de casser 20 milliard d’humains sur la planete (Il y a peu de voix qui parlent de l’accroissement de la population).
L’appauvrissement de l’occident permettra à d’autres zones de donner un minimum vital à plus d’humains sans altérer plus une planète qui l’est déjà bien assez.
Ou alors avec le peak oil va-t-on connaitre un peak human ? Mais quels seront les mécanismes de stabilisations : choisi, imposé ou naturels ?
En supprimant la taxe carbone, nous avons choisi de se voir imposer une décroissance naturelle….
La taxe carbone a été contesté par les verts et les socialistes au conseil constitutionnel, ce dernier a annulé le vote des députés.
Le projet n’est pas abandonné mais doit se jumeler avec ce qui existe déjà au Danemark et d’autres pays européens qui appliquent déjà ce principe.
Il est vrai que vu l’état des relations intra-européenne, cela ne va pas être facile… d’ou l’intérêt de ne pas se masquer la face sur une Europe plus restreinte dès maintenant.
M. Pagé : Article bien charpenté bien que :
Vous parlez de baisse de dévaluations compétitives, de baisse des coûts au niveau d’un, voir d’ensemble de pays :
Vous parlez de relance de la même manière, vous restez ce me semble dans l’idée que la crise provient des banques et du crédit alors que je pense que la crise est la conséquence des déséquilibres du commerce mondial créé par la montée en puissance de la Chine et aussi de l’Inde.
Je m’explique, la raison pour laquelle il faut réduire les coûts vient de la concurrence infernale que crée la Chine à travers le contrôle de sa monnaie et la fermeture de son marché au libéralisme.
En fait face à une telle locomotive, chacun essaye de trouver sa propre solution, voir l’Allemagne, en fait le problème s’appelle Chine.
On retrouve d’ailleurs dans votre billet des éléments de réponses, vous faites allusion aux pays de l’Est, la grande différence en fait vient que ce sont les européens qui ont installé des usines dans ces pays et utilisent les coûts avantageux, pour la Chine, c’est différent, elle importe les technologies gratuitement avant de nous inonder de produits vendus en dessous du prix du marché grâce au contrôle de sa monnaie.
Concernant la reprise, bien évidemment elle est là, dans les pays d’Asie bien évidemment, l’Allemagne en profite encore car elle produit les machines, mais pour combien de temps encore, nous avons un supersonique « au cul » avec le Chine et tout va très vite car il acquiert les technologies à la vitesse du Net.
On parle actuellement de Google en Chine, n’êtes vous pas surpris de voir qu’il a un concurrent bien chinois Baidu, on pourra tjs parler de liberté mais avant tout cela signifie que même sur l’immatériel ils entendent envahir le monde…
Je crois qu’en ne parlant que des frasques de la finance, on élude le problème de fond, on ne peut espérer résoudre le problème du chômage, le problème du pouvoir d’achat sans parler réellement de la Chine, ce n’est pas une goutte d’eau, c’est un tsunami…
J’aime parfois à raconter les choses simples, hier soir je parlais à un ami qui donne des cours dans une fac depuis quelques années.
Il voit de plus en plus de chinois à ses cours, il me disait hier soir, pendant les intermèdes, les chinois restent en amphi, l’un d’entre eux fait refaire le cour en chinois pour tous, d’une part ils mémorisent tous mieux et ensuite cela permet aux arrivants de prendre le temps d’apprendre notre langue, ce n’est pas plus d’un milliard de Chinois qui nous fait face, c’est une nation unie et soudée qui est sortie de ses murailles et dont le but est le rattrapage du temps perdu pour une nation qui a longtemps été un modèle…
Le problème ce n’est pas cela en soi, c’est que le niveau de développement est désormais bloqué par la finitude de notre planète, et nous assistons impuissant au transfert de notre richesse vers les pays d’Asie…
On pourra toujours ergoter que les financiers sont des assassins et des voleurs, en fait la Chine ferme ses frontières et les entrepreneurs créatifs de richesse sont bloqués par ce pays qui a décidé que ce serait des chinois désormais qui seraient les maîtres du monde, à nos créatifs, ne leur reste de faire joujou au casino…
C’est à la fin du règne des pays occidentaux à laquelle nous assistons avant toute chose, et les pays occidentaux c’est nous…
Quant à M. Finckh, vous semblez et vous dites que vous avez compris la finance, chez monsieur, ce qui fait que la finance dérape, ce n’est pas qu’elle utilise les fonds qui lui sont déposés, non elle emprunte directement elle-même et pour son compte propre auprès des banques centrales et elle joue pour son compte propre, d’où les fameuses primes versées à leur traders ou plutôt leur commis croupiers…
Bref la finance travaille pour elle et rien que pour elle, et si vous allez voir votre banquier, le langage a changé, ce n’est pas de votre argent qu’il a besoin, non il a des produits à vous vendre et s’il ne vous vend rien alors il vous taxe, les banques c’est comme un gouvernement parallèle qui prélèverait des taxes dont il décide lui-même les montants…
Bien à vous Mr Finckh, nous avons une chance fantastique aujourd’hui, assister à notre déchéance, ce n’est pas drôle et cela nous rend triste, mais par contre grâce au net nous avons la possibilité d’une connaissance infinie, comme qui dirait une connaissance permanente que nous pouvons remettre en question et approfondir, ce me semble vos connaissances en économie et en finance datent de …. et il serait peut-être bon de les remettre en cause et de les rafraîchir…
Pardon de ces mots, la monnaie fluide, les banquiers ils n’en veulent pas alors ne rêver pas votre théorie est tout simplement inapplicable…
Ma théorie deviendrait parfaitement appliquable dès qu’une adhésion de l’opinion suffisante pourrait être obtenue. Je refuse d’admettre que l’oligarchie de la finance puisse tout dicter, car elle ne dictera sa loi que si les économistes continuent dans le refus de penser la monaie comme « fluide », comme vous écrivez si bien, et s’il continuent dans leur servilité couarde.
Que la monnaie n’est monnaie que fluide reste néanmoins un fait, et je reste toujours consterné que nos professeurs d’économie refusent à ce point la pensée et privilégient le refuge derrière des auteurs économistes du passé qui ne saisissent que des aspects parfaitement accessoires pour construire des systèmes complexes sans aucune utilité pratique. Vous m’encouragez à popursuivre, car vous commencez à saisir que ce que je note tient la route. Je vous propose mon texte de 90 pages qui expose d’une façon plus exhaustive pourquoi ni la marxisme, ni le keynesiansime ni le monétarisme ne peuvent marcher,car toutes ces approches, et d’autres encore (par exemple celle de Schumpeter) ne font qu’embrouiller des choses qui peuvent être présentées beaucoup plus simplement tout en proposant des réponses et une vraie sortie du capitalisme. Ecrivez-moi : johannes.finckh@wanadoo.fr
Tout cela en maintenant un système de marché efficace et parfaitement compétitif.
Il me semble que c’est toujours la même histoire entre l’optimisation au niveau local et celle au niveau global. La croissance ne peut plus être, dans sa forme connue, une solution optimisée globalement pour le monde ainsi que très probablement pour l’Europe. A l’échelle d’un pays je comprends qu’elle reste pour le moment la seule voie d’optimisation envisagée dans un cadre pragmatique (création de richesses puis redistribution via le système étatique). De mon point de vue, l’intérêt immense de ce blog et des commentaires qu’il suscite vient qu’il donne la possibilité à chacun de « s’extraire » de ce système pour penser le problème différemment (merci Aristote et à sa vision des rapports sociaux en économie telle que réintroduite/développée par PJ). Cela produit des représentations du problème plus rationnelles que celles qui existent actuellement. Aujourd’hui, dans notre cadre de pensée actuel, la récession parait hélas inévitable … Néanmoins merci à tous de croire que tout espoir n’est pas perdu !
La plus grand lacune de la race humaine est notre incapacité à comprendre la fonction exponentielle (A. Einstein).
M. Pagé pense qu’il faut imprimer du papier ou acquérir de la dette pour compenser les pertes de richesse (d’autres qu’il suffit de serrer la ceinture des pauvres et quelques mathématiciens d’inventer des multiplicateurs de gains financiers).
Ce qui frappe surtout chez nos politiques et nos économistes, c’est leur inaptitude à comprendre la fonction exponentielle. Ils sont comme ces joueurs qui, sur leur ordinateur, s’octroient une rallonge budgétaire pour boucler avantageusement leur partie dans un jeu de stratégie et recourent à un « code-triche ».
C’est oublier que, dans tout bon jeu, la masse d’argent est calculée pour constituer la contrevaleur de l’existant sur la table et que le nombre de joueurs est limité par convention. Sur terre, il y a 7 milliards de joueurs et bientôt 9 !
Mais il y a pire : réfléchir aux causes profondes de nos échecs est tabou. Il y a une part de religieux, de sacré dans cette affaire, donc d’irrationnel. Ce n’est pas rassurant car les mythes ont la peau dure et, ici, le mythe est lié aux grands pouvoirs.
Nos grands imprécateurs ont le choix entre avouer leurs impostures (car ce système pyramidal profite à ceux du haut ) et leurs dramatiques erreurs d’appréciation ou les dissimuler, désigner d’autres coupables et choisir ainsi l’aventure politique et économique. Les tensions internationales sur ces 2 terrains nous montrent que le choix semble fait.
pour les dominants, le choix est toujours fait : envoyer les peuples à la guerre et ramasser la mise.
à la différence des salariés, malheureusement, les élites économiques ont une conscience de classe !
Et une petite pierre dans la mare… plouf; quelques ronds dans l’eau qui font onduler la surface et remuent un peu de vase au fond… Le fond comme la surface retrouveront bientôt leur planitude (;-) à Marie-Ségo)…
La croissance et l’expansion, paraissent, à grande échelle, des lois générales de l’univers… tant pis pour les grenouilles et les crapauds…
Maintenant, on peut bien sûr, discuter des phases de récession dans des cycles de croissances comme des phases de glaciation dans les cycles de réchauffement et vice-versa.
Plus positivement (ah, les incorrigibles optimistes!), même l’idiot du village (;-) à Françoise Hardy) peut s’interroger sur l’orientation, l’accompagnement, les inflexions qu’il rêve donner à ce mouvement de la vie.
Après tout, il n’y a de barrières que celles qu’on reconnait comme telles, tant que la réalité ne vous fait pas buter là contre.
Je ne suis pas certain d’avoir posté au bon endroit…
Je crois qu’il ne faut plus trop compter sur la croissance dans les pays développés. Non seulement, nous sommes dans un système fini, la Terre, qui commence à montrer ses limites, mais de plus, les pays émergents, dont le droit à accéder à de meilleures conditions de vie pour ses populations est légitime, vont la siphonner. Pour éviter un rééquilibrage violent, je ne vois que la solution du partage négocié des richesses, avec partant, un fractionnement de la durée du travail comme corollaire au sein du bloc des pays riches. Sans doute devront nous aussi redéfinir la notion même de travail et probablement dissocier les revenus, au moins une partie, de l’activité professionnelle.
Il faut rappeler que le partage du travail est déjà effectif, y compris dans les pays les plus libéraux, à la seule différence que là-bas, l’allocation des heures de travail relève du seul bon vouloir de ceux qui veulent et peuvent en donner. Ainsi la durée hebdomadaire de labeur est à peine supérieure à 33h aux Etats-Unis, quand elle est supérieure à 36h en France. Naturellement, la distribution est très inégalitaire outre-atlantique (ou outre-manche) du fait des temps partiels et des contrats (quand il y en a) précaires. C’est un fait, il n’y a plus assez de production dans les pays développés pour garantir au moins 35h de travail par semaine aux populations. Il va bien falloir un jour faire ce constat lucide et y remédier en partant de cette analyse. Dans le cas contraire, il faudra assumer une société où les inégalités vont exploser, ce qui nécessitera un contrôle social fort et une mise à l’écart de la démocratie.
Comme vous le dites, les ajustements structurels pronés par la FMI et les les plans d’austerité visent à relancer les exportations via la diminution du coût salarial unitaire : puisque aujourd’hui tout le monde en fait autant, pouvez vous me dire qui va pouvoir acheter les productions ?
Ces mesures sont du même acabis que les fameux « plans de relance » successifs de 2009 : Quel était l’interêt de donner des milliards à des entreprises s’il n’y a personne pour acheter leurs produits ?
La vérité, c’est que les Entreprises sont responsables de cette crise car elles ont preferées investir leurs milliards de bénéfice ( = non paiement des salaires) volés au travail, dans les marchés financiers plutôt que dans le travail, le travailleur et la recherche. Aujourd’hui, elles ont trouvé plus voleur qu’elles et ont perdu des milliards. Elles demandent donc aux travailleurs d’en payer les frais avec le chômage.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/03/24/malgre-un-ralentissement-prevu-en-fevrier-le-chomage-devrait-continuer-a-croitre_1323608_3234.html
Aucune amélioration réelle du chômage en vue avant les présidentielles pour sarkozy…dans le meilleur des cas,si aucun autre »lehman »d’ici la…
Dans le cas de la France, Lehman s’appelle SocGen ou BNP-Paribas. La France a bien joué en
réussissant à placer à la tete de la B.I.S Christian Noyer, au cas où..Par ailleurs, curieusement,
dans une interview aujourd’hui au quotidien financier allemand Handelsblatt, l’un des ex-chefs de Lehman, en charge de la liquidation, estime inévitable la survenue prochaine d’un autre Lehman…
Le vrai patron de la BRI (ou BIS), c’est son directeur général (Jaime Caruana), pas son Président actuel (Christan Noyer) : c’est une présidence tournante.
@Francois Leclerc: merci de me corriger, Sieur Noyer a été élu pour 3 ans-vu le silence minéral de
Sieur Caruana qui, selon ses dernières déclarations publiques, soutient que la régulation bancaire
freinera le crédit..On n’est pas sorti de l’auberge franco-espagnole de Bale,ou plutot craindre qu’il
n’en sorte rien
finalemement ,la crise se résume à un simple probleme d’unité:
les anglosaxons mesurent en inch (pouce) ,
les européens mesurent en métre (gloire aux révolutionnaires de 89 ,hein !) ,
les chinois mesurent en li ,
la monnaie est la même partout ,mais ne sert pas les mêmes objectifs :
l’euro trop stable permet aux milliardaires eurpéens de ne pas voir leur capital s’eroder ,
la monnaie de singe us est garantie sur la puissance militaire américaine ,
et le rinmimbi chinois n’est pas convertible car l’économie chinoise n’en pas besoin !
transversalement ,se pose le probleme des échanges de capitaux :
comment se fait il qu’un trader peut en un click transferer 1 milliard alors que pour l’achat d’une voiture,une maison un simple particulier doit attendre plusieures semaines et s’endetter sur 10,15 ans ???
il y a là deux dissymétries majeures qui contribuent à l’amplification de la crise !
il faudrait un changement radical de pensée ,comme celui qui permit de passer du « grand sujet » (systeme tribal ,royauté ) au « petit sujet » (démocratie ,developpement des individus) (lire dany robert dufour ) :
si le capital represente une confiance illimitée alors un milliardaire est considéré
comme un demi-dieu ,sommes nous de nouveau dans une théocratie ?
Oui.
(record guiness du commentaire le plus court de l’année 🙂 )
Merci à tous pour ces commentaires qui, comme l’écrit Benoit Debray, prouve que chacun essaye de s’extraire du « système » et de « penser différemment ». Deux commentaires supplémentaires.
Concernant la notion de « croissance », je suis d’accord qu’il faudrait trouver un autre terme ou le « qualifier » différemment. Tout se passe comme si nos gouvernants (et leurs opposants socialistes) étaient littéralement « accrochés » à la croissance. La « croissance » serait notre unique espoir, notre oxygène…. La croissance est, bien entendu, nécessaire pour créer des emplois, ne serait-ce que dans les pays qui restent sous-développés ou dans les régions sous-développées de pays émergents. Mais il faudrait une autre « croissance » mieux répartie (et non accaparée complètement par une minorité comme aux Etats-Unis et , aussi, chez nous), moins gaspilleuse de ressources grâce à une consommation plus saine, écologique, frugale. En fait, même sans croissance, avec une autre politique et une autre éthique, il serait, sans doute possible de créer davantage d’emplois, de mieux répartir les richesses, de rendre la vie meilleure pour le plus grand nombre et diminuer la pauvreté. Quand je dis que la récession menace, c’est d’abord parce que, avec la politique qui est menée, ce sont, comme toujours, les couches de la population les plus démunies qui trinqueraient et pour faire comprendre à nos décideurs le risque que pourraient faire courir les politiques de rigueur quelque peu imbéciles qu’ils s’apprêtent à mettre en oeuvre.
En second lieu, je suis d’accord que ce n’est pas le monde dans son ensemble qui est menacé par le risque d’une grave récession (la Chine, l’Inde, notamment, ne me semblent pas menacés), mais notre vieil Occident et, plus particulièrement, l’Europe. Et je ne pense pas que le dynamisme des pays émergents d’Asie suffira à nous tirer d’affaire si nous menons en Europe une politique trop malencontreuse.
Attali , sur son blog , avait proposé « adécroissance »
@ Jean-Pierre Pagé
C’est l’économie écologique – je l’appelle l’écodouble car c’est plus court et ça « sonne » en anglais et en espagnol – qui peut vous fournir ce « truc » ou « autre croissance » dont vous cherchez le nom.
La Chine, l’Inde, comme les autres et nous européens, tomberont ! Avez-vous oublié le pic du pétrole ?
Ce petit « détail » économique est peut-être une triste chose mais c’est une réalité valable pour tout le monde.
@ Jean-Luce
Adécroissance vaut à mes yeux décroissance, beaucoup plus ancien.
Comme il n’y a pas de brevet sur les mots, surtout chez les décroissants, autant prendre chez qui s’est réveillé le plus tôt.
Clin d’œil Jean-Luce.
Dans ce blog j’avais trouvé le document suivant très intéressant de Jean Chamel pour « recadrer le contexte »:
http://www.pauljorion.com/blog/wp-content/uploads/Etsilacroissancenerevenaitpas.pdf
La transition de phase (…1929-2010…) se termine. Nous aurions « changé de phase » et c’est dans ce nouvel état du monde qu’il nous faut maintenant apprendre à vivre.
Dans la situation du monde correspondant à la période de tranistion, corrigée des externalités négatives sur l’environnement (CO2, épuisement des ressources naturelles, guerre, …) il n’est pas sur que la variable « croissance » soit si pertinente que cela … sauf peut être pour quelques optimisations locales et court-termistes du monde financier !
existe t il une analyse historique faisant un parallele entre le type d’énergie utilisée et l’évolution économique et humaine ?
je me souviens avoir lu quelque chose sur ce sujet dans une revue anarchiste des années soixante-dix mais je n’arrive pas à la retrouver.
A priori, on n’en était pas sorti et on va continuer à plonger :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/03/23/le-report-de-l-age-de-la-retraite-contribuera-a-baisser-les-pensions_1307467_3224.html#xtor=RSS-3224
http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/03/23/chomeurs-en-fin-de-droits-l-epreuve-de-force-continue-entre-le-gouvernement-et-les-syndicats_1323273_3224.html#xtor=RSS-3224
Et ce n’est pas le remaniement ministériel ‘technique’ qui est fait pour nous rassurer : Woerth au Travail, c’est comme un ‘cost-killer’ dans une entreprise reprise. A la tronçonneuse.
Et le fait et d’avoir voté et d’avoir voté à gauche aux régionales non seulement n’y change rien mais en plus vient renforcer le programme d’austérité drastique qu’on va nous appliquer.
A moins que quelqu’aient été ces résultats, la décision avait déjà été prise en amont.
Quelque part, la ‘victoire’ de la gauche serait presque ‘nécessaire’ pour ‘faire le job’ à droite.
La « droite » va faire le sale boulot de réformer (trop tard) les retraites.
La « gauche » en fera mécaniquement ses choux gras.
Ces réformes suffiront-elles et le pire de la crise ne rendra-t-il pas ces rformes totalement dérisoires?
Si.
(gagné le concours !)
@ Tartar :
Euh, perso, j’aurais plutôt dit : ‘la droite va faire une sale réforme sur les retraites financées par le boulot (le travail) uniquement’
Et puis : ‘la gauche graissera ses mécaniques pour faire choux (blanc)’, car si J. Généreux propose des réflexions alternatives, on en est encore loin dans d’autres partis de gauche …
Et enfin : ‘Ces réformes totalement dérisoires suffiront-elles à rendre pire la crise ?’
Mais bon, mon prisme malformé déforme forcément la réalité … Tant il est vrai que je suis un sale gauchiste (suffira-t-il à financer les retraites ?) 😉
Le recours à une politique de rigueur quelle qu’elle soit va évidemment étrangler l’ hypothétique reprise qu’on ne voit d’ailleurs arriver que dans la sphère financière.
Et, pire, bien sûr, elle va provoquer une aggravation de la profonde déprime économique qu’on observe dans la réalité.
Observons toutefois qu’on ne peut pas dire que cette politique soit activement à l’oeuvre. Les Etats ont su, d’une façon ou une autre , trouver les liquidités nécessaires pour sauver les meubles ou bien endosser les actifs pourris : l’endettement est soit colmaté pour une période soit déplacé .
(Si, en France, on détricote le service public et on précarise, cela reste graduel et c’est un mouvement initié depuis longtemps, qui ne s’est pas amplifié spécifiquement sous l’effet de la crise.)
Bref , on injecte, et on continue d’injecter. Et dans les faits, pas de tour de vis , pour l’instant. Et , toujours dans les faits , je ne vois pas trop comment il pourrait en être autrement . Cela ne serait pas supporté, pour l’instant, par les peuples.
Pourtant, on peut au moins se poser la question , une fois évitée la catastrophe intégrale , des raisons techniques qui ont mené à cette situation. Et constater alors que les mesures de sauvetages ne résolvent pas grand chose et même aggravent la situation.
Bien entendu, on peut également se poser les raisons de fond de la crise, mais celles ci , même si elles éviteraient, dans le futur, une nouvelle crise, n’ apportent pas de solution au problèmes techniques concrets et au merdier actuel dans lequel on est.
La Dette, n’est que maquillée et déplacée … tout en augmentant.
Je conçois très bien qu’on puisse considérer la rigueur comme une politique inacceptable d’une part parce qu’elle est dure et injuste envers les faibles et ensuite parce qu’on connait les bénéficiaires qui ont à la fois bénéficiaires et à l’origine de cette crise.
=> Mais alors si on refuse une politique de désendettement par l’austérité, il faut choisir entre désigner ceux qui supporteront la perte (cf tous les mécanismes de répudiations volontaires ou implicites) ou bien laisser les mécanismes économiques d’ajustement se faire selon les rapports de force. Car l’ajustement aura lieu : si la Réciprocité , au coeur de la notion de monnaie et de celle de dette, n’est pas respectée, quelqu’un (ou plusieurs) devra inexorablement supporter la perte et accepter une destruction de valeur.
Et si le déni de réalité est maintenu coûte que coûte, seule l’hyper inflation ajustera l’illusion de valeur à la réalité des richesses … ou bien , ou plutôt ET , une bulle géante sur les ressource par expl, qui nous asphyxiera tous.
=> Et se contenter de refuser comme absurde et suicidaire une politique de rigueur tout en n’opérant que sur les effets pernicieux des comportements spéculateurs des marchés ceux des des agences de notation pyromanes, c’est à dire deux thermomètres , me paraît très … court et léger.
D’ailleurs on en est arrivé à un point où une partie de la spéculation aide le système à tenir. Par expl, la Grèce tient sa situation financière , in extremis, grâce à cette même spéculation.
Quant aux agences de notations , puisqu’on leur leur a assez reproché le camouflage qu’elles ont opéré , elles tentent sous peine de disparaître ou d’être complètement discréditées, d’être un chouïa plus réalistes.
Bien sûr elles pourraient dégrader alors, les USA … mais chacun en mesure les conséquences … qui seraient en premier lieu de nous plonger plus profondément dans la crise.
Votre commentaire contient beaucoup nd’observations très pertinentes. Je ne dis pas qu’une « politique de rigueur », selon le terme consacré, soit, en soi, absurde et suicidaire. Elle peut être appropriée dans un certain contexte, une certaine situation. Je dis que, aujourd’hui, compte tenu de l’état chancelant de l’activité économique, une « politique de rigueur » pratiquée, en même temps, par tous les pays de la zone euro (si nos instances européennes avaient la mauvaise idée de le préconiser) serait absurde et suicidaire. Par contre, il est normal de le demander à la Grèce (qui d’ailleurs en accepte le principe), à condition de ne pas trop « charger la barque ». Quant à la voie de sortie, on ne ne la discerne pas bien encore. On en est réduit à naviguer à vue en maintenant une certaine stimulation de l’activité économique et en évitant d’alourdir trop la dette (par un peu d’inflation, en modulant les impôts….?). Mais je crois qu’il faut se référer au texte de Jorion et Leclerc, le « Contre-appel du 22 mars ». Le système qui a fait fonctionner notre monde jusqu’ici est blessé très gravement, peut-être à mort, à cause des dérives, des imprudences, des impérities de nos concitoyens et de l’aveuglement , voire de la corruption, de nos gouvernants. Peut-on le corriger et le sauver en y remédiant ? Faut-il, dès maintenant, passer à autre chose ? Telle est la question. Alors viendra peut-être le moment de la politique de la rigueur, mais une rigueur dont l’impact soit mieux réparti (sur ceux qui sont responsables de la crise, de préférence) et dont les modalité et les points d’application soient soigneusement redéfinies.
et bienvenue au Portugal au club des »piigs » mal notés….
http://fr.news.yahoo.com/80/20100324/tbs-la-bourse-de-paris-pousse-dans-le-ro-3213331.html
Nous nous dirigerions vers un 1870, alors…???
Léger souci, les sommes en jeu font plus penser à un 1929. Puissance 10.
Ne reste plus qu’à venir un gars « un » peu extrémiste dont l’ascension sera aidée par quelques puissances financières, et c’est la fête.
Concernant le ‘gars’ en question, je me demande s’il n’est pas déjà là mais que son profil de poste n’est pas (encore) modifié :
http://www.liberation.fr/politiques/0101626436-sarkozy-assure-qu-il-va-continuer-les-reformes
Une bonne révolte des banlieues pour noël et c’est 2012 au balcon !!
Non non, il s’agit du Maréchal Pétain.
Il va encore une fois faire don de sa personne à la patrie.
Yvan n’osait pas le dire mais les services secrets l’ont ressuscité à partir de l’ADN de son arrière petite-fille.
Un gars ou sa fille.
[…] This post was mentioned on Twitter by Carcazine, Nicolas Trossat. Nicolas Trossat said: #eco Une vision propre et clair de la situation : http://goo.gl/qAb6 […]
« Or il n’est évidemment pas question de dévaluations compétitives à l’intérieur de la zone euro. »
Ben si, comme l’as demontre l’allemagne avec son ajustement du taux de TVA.
La methode est peu orthodoxe, mais ca reviens au meme!