Il y a eu le vote protestataire, où l’on n’accorde pas sa voix en faveur d’un parti mais contre un autre. Il y a eu le vote blanc ou le vote nul, où l’on déverse sur le bulletin la rage que l’on a au cœur. Il y a eu enfin l’abstention, quand le pire ennemi de mon pire ennemi m’est lui aussi devenu à ce point indifférent, que lui non plus ne mérite plus que je me dérange.
Comment en arrive-t-on là ? Quand dans son ensemble la classe politique parle d’un monde qui a cessé d’exister. Nous aimerions tant qu’un de ses membres dise en public – et non comme aujourd’hui en privé, dans le creux d’une oreille – « La machine est cassée ! » Mais non, on demande aux vieilles recettes de continuer à servir, non sur la foi de leurs succès passés mais par simple habitude. En changeant, dans le meilleur des cas, les proportions de divers ingrédients rassis, rancis, voire franchement frelatés. Le monde a changé et la classe politique poursuit imperturbablement le bavardage d’une conversation qui n’évoque plus que l’ancien temps.
Nous vivons une période que l’on peut sans emphase qualifier d’historique : le capitalisme meurt sous nos yeux et nous entraîne dans sa perte. Toute tentative de rafistolage du système épuisé ayant implosé devant nous, sera certainement douloureuse et plus que certainement, vaine. Une finance fondée sur des paris sur les fluctuations des prix s’est nourrie sur le corps affaibli d’un monde ayant cessé de compter sur la richesse pour vivre à crédit, et s’est – comme il était à prévoir – effondrée. Après un temps de latence, elle entraîne désormais à sa suite les États qui s’étaient portés à son secours. Les peuples sont appelés à régler l’addition : il n’est question que de plans de rigueur et de luttes contre les déficits publics ; la protection sociale conquise sur un siècle, n’aura pas duré davantage.
On parle encore avec emphase de croissance, porteuse d’abondance et chargée de tous les bienfaits, mais ceux ayant ces mots à la bouche savent qu’elle s’alimente depuis toujours à la gabegie d’une planète pillée sans répit. La recette en est de toute manière perdue. À la place, la précarité et le chômage progressent d’une marche inexorable : les emplois perdus, le sont à jamais.
Cette fin d’un monde qui s’est cru éternel exige des actes, dès aujourd’hui. Le manque d’imagination, le manque de courage ne sont plus de mise désormais. Si rien n’est fait – et l’encommissionnement est une forme du rien – il n’y aura plus bientôt ni planète viable pour notre espèce, ni économie qui ne soit simple rapt par la finance de toute richesse créée, ni même aucun revenus, car les nations vieillissent, et les vieillards qui occupent les postes s’y accrochent à mesure que fondent leurs retraites, monopolisant la ressource devenue rare qu’est le travail humain.
Quelle initiative alors prendre ?
L’ Appel du 22 mars annonça le Joli Mai et le dépoussiérage que celui-ci opéra d’une société en voie de fossilisation avancée. Mais rien ne sert de convoquer les symboles au titre de fleurs ou couronnes : la soupe refroidie n’est au goût de personne. Nul n’a le droit de les évoquer s’il n’est digne d’eux : à la hauteur aujourd’hui de ce qu’ils furent en leur temps.
Il n’est question ici ni de nouveaux slogans, ni d’un nouveau parti : le cimetière des espérances déçues déborde de tous ces lendemains qui nous firent déchanter. Il s’agit au contraire de mettre en mots, en images et en actes, les prémices du monde nouveau qui se dessine à nos yeux. Toutes les mesures à prendre ne sont pas encore connues, certaines n’existent encore qu’à l’état d’ébauches à peine esquissées, mais qu’importe ! Le monde auquel nous aspirons est l’inverse de celui qui, petit à petit, s’est installé dans nos vies et pire encore, se trouve maintenant logé à demeure dans nos têtes. À l’égard de celui-ci, nous sommes déjà, au plus profond de nous-mêmes, des insoumis. C’est cette insoumission-même qui émerge aujourd’hui sous sa forme collective.
Le bourgeois a perdu son Dieu et l’a remplacé par l’argent. L’argent a tout envahi. Le « capital humain », un lobe de foie ou un rein, tout a désormais un prix : tout se vend, tout s’achète. On évoque aujourd’hui la « loi du marché » comme on parlait auparavant de la « gravité » : inscrites toutes deux désormais au même titre sur des tables d’airain. La plus grande richesse créée par les machines aurait dû signifier notre libération, mais aussitôt créée, elle se trouve confisquée et disparaît dans des comptes secrets.
Le temps n’est-il pas venu de désamorcer la machine infernale ? D’affirmer que le commerce humain n’est pas nécessairement celui de l’argent ? De faire advenir la solidarité là où la rivalité règne aujourd’hui en maître ? De promouvoir un double respect : celui des humains dans leur diversité, les uns vis-à-vis des autres, et celui d’eux tous réunis, envers la planète qui les accueille et leur dispense ses bienfaits ? « Penser global pour agir local » ont dit à juste titre, les écologistes. Le moment est venu d’agir aussi globalement : local et global, l’un ne va pas sans l’autre.
La démocratie se voit chaque jour un peu plus menacée par les manifestations d’un contrôle social envahissant. Les moyens qui s’offrent à nous pour la faire progresser, pour qu’elle s’approfondisse sur le plan politique et pour qu’elle s’instaure enfin au sein de l’économie, par le biais d’une constitution pour l’économie, définissent le monde nouveau qui pourrait être le nôtre.
Bien sûr, nous savons faire la part du rêve mais c’est pour mieux l’affirmer d’abord comme ce but auquel nous ne saurions renoncer. Nous nous inscrivons, de cette manière, dans la lignée de tous les résistants, « dissidents » de toutes les époques, dont on découvre plus tard qu’ils eurent raison d’avoir si longtemps tort, sans jamais renoncer.
Il y aura toujours de « prochaines élections », même s’il existe pour nous Dieu merci d’autres moyens d’exprimer nos espoirs. La manière optimale de les préparer – l’action politique sous son jour le meilleur – est de commencer par rêver à voix haute. Nous associons à notre rêverie partagée, un programme immédiat pour être sûrs qu’elle ne sera pas abandonnée aussitôt évoquée : les dix, cent, mille mesures qui devront être prises pour que les idées généreuses se traduisent en des réalités qui ne le seront pas moins. Ce catalogue, livre de doléances ou quel que soit le nom qu’on veuille bien lui donner, ne sera pas l’aboutissement de tractations entre partis, mais le produit d’une élaboration « apartidaire », fruit de la tenue d’États généraux, témoignage que les temps difficiles sont ceux où s’entend la voix des sans grade, guidés seulement par leur foi en la lumière et leur bonne volonté !
Paul Jorion et François Leclerc
418 réponses à “« Contre-appel du 22 mars »”
En vrac , puisque c’est la liberté offerte par ce lieu:
-1 : à voir la rapidité et la bousculade des réactions contradictoires ou pas , « il y a quelque chose à faire » et de l’appétit pour le dire .
-2 : Je retiens » Cahiers de doléances » , « constitution économique »
-3 : sur « constitution économique » je me suis déjà exprimé en avançant qu’il ne peut y avoir constitution économique » à part » de la constitution tout court .
Il suffit de relire nos constitutions successives et leur(s) histoire(s) pour s’en convaincre ( et même la déclaration de droits de l’homme et du citoyen prise isolément ) . Je retrouve sur ce blog la ferveur constitutionnaliste que j’ai trouvée sur le blog d’Etienne Chouard lors du TCE . Si je ne le trahis pas ,sa préférence pour écrire une constitution économique irait vers un tirage au sort des écrivains du cahier de doléances et des metteurs en page des éléments économiques de la constitution .
En tous cas, la légitimité des porteurs de dolénaces , sauf s’ils sont la france entière ( va y avoir des problèmes de gestion informatique) . Comment se définir aussi par rapport aux nombreuses autres tentatives du même type couvertes par le vocable général de participation .
-4 : au plan pratique à quel type de « réunion » sommes nous conviés ,
4-1:concertation : les maîtres ees lieux décoide après avoir entendu ou lu .Il est seul respônsable de la décision :
4-2: participation : les mîtres des lieux définissent un cadre et un processus et ils en assument la responsabilité . Ils décident sous leur responsabilité si la décison ne se fait pas par accord commun .
4-3 : Délégation : les maitres des lieux ont obligation d’appliquer la décision prise par le groupe et en asument seuls la responsabilité .
4-4 : j’en connais encore d’autres formes ( information , régulation , négociation , prise de décision créativité , cohésion et réalsation ..) dans lesquelles le rôles du maitre des lieux et de intervenants invités sont et doivent être définis vis à vis de leurs capacités respectives à : pouvoir , devoir , avoir droit de , porter la responsabilité .
5- Si je ne me trompe pas nous serions plutôt dans une réunion de créativité . Vrai ?
6- : les maîtres des lieux doivent préciser le processus et les rôles .
Pardon pour mes réflexes de part du cerveau de gauche orienté sur le réel présent .
Juste le souci que l’élan ne s’essoufle trop vite, comme ça s’est passé chez Etienne en dépit d’un travail colossal .
@juan jessy
vous écrivez:
« sur « constitution économique » je me suis déjà exprimé en avançant qu’il ne peut y avoir constitution économique » à part » de la constitution tout court . »
Plusieurs réponses ont été données à cette question (quelque part dans les profondeurs du blog)
Par exemple.
« Une constitution pour l’économie » – CPE- ; ajoute quelque paragraphe à la DDU ». Tout comme la DDU, la CPEE est une « utopie structurante », mais elle permettrait également de revenir « aux principes des lumières » et, s’inscrivant dans l’histoire, de les retravailler pour les temps qui s’annoncent . »
Voyez par ailleurs, sur ECCE , le principe d’inscription dans l’histoire, il s’agit de renouer avec le mouvement constitutionaliste du 18e.
à+
Si la constitution pour l’économie est un texte aussi court et percutant que la DDHC , et visé dans les articles de notre constitution , je n’aii rien contre . Mais pour moi ça ne peut être un » préambule » à notre constitution au même titre que la DDHC .
D’ailleurs peut-on être soumis à des constitutions distinctes pour un seul peuple ? Un traité international n’aura par exemple jamais le même poids existentiel pour un peuple que sa constitution propre .
Cela renvoie à l’approche juridique des fondements des textes nationaux et internationaux .
Primauté , subsidiarité …. je ne suis pas sur que tout le monde accepte le même « sens « ( au sens de mouvement ) des contraintes .
La bagarre des constitutionnalistes sera au rendez vous de l’écriture de cette Constitution pour l’économie » .
je suis allé sur le site que vous m’indiquez ; ça me conforte dans mon interrogation faite à nos deux compères pour en dire davantage sur le processus qu’ils mettent eu oeuvre ici et le rôle qu’ils nous attribuent .
Finissons-en avec la doctrine du « Habeo ergo Sum » et ce sera déjà pas mal – ça place la barre déjà très très haut.
Merci à Paul et à François pour cet appel, revigorant en diable.
Je crois que nous sommes plongés à notre insu dans une transformation puissante de nos sociétés et ce que nous prenons le plus souvent pour des éléments de nécrose est sans doute autant de signes de l’émergence d’une nouvelle société qui n’est tout simplement pas encore pensée, et encore moins théorisée. C’est comme un bâtiment qui prendrait forme avant même que ses architectes ne le pensent. Après tout, avons-nous jamais fait autre chose que suivre les événements de l’histoire, et nous y adapter après coup?. Ce que nous prenons pour une lente décadence n’est alors peut-être que les premiers effets d’une transformation radicale et foncière. Faut-il dans ce cas diriger toutes les énergies vers la conservation ou nous laisser porter par le courant et construire. Accompagner cette mue, lui permettre d’étendre ses ailes encore fripées, de les déployer. C’est peut-être une occasion unique qui se présente à nous. L’histoire nous le dira…
J’ai l’intuition qu’il nous faut partir des mots. repenser leur sens, les réparer, leur redonner consistance, les accorder. Les mots, sont des éléments essentiels pour poser une pensée complexe. Pour élaborer les recettes du futur, il faut retrouver le sens des mots. Ecole, entreprise, identité, nation, progrès, argent etc…
Car il faut bien commencer quelque part. Tirer un premier fil.
Les énergies sont présentes dans notre pays, mais elles sont en ordre dispersé quand elles ne sont pas engourdies, découragées, déboussolées. La politique a un besoin urgent de renouveau. C’est à ce prix qu’elle saura catalyser ces énergies.
@Dany Cohn-Bendit:
Ton appel, publié hier dans Libé, m’a donné la banane toute la journée. (et même un début d’érection politique…) Je l’ai lu et relu, photocopié et diffusé, puis encore relu dans le train hier soir. Arrivé à la maison, je l’ai donné, plié en quatre à ma femme, comme on donne une ordonnance. Mais maintenant, il faut aller de l’avant et bousculer les évidences, mettre les paroles en actes car la fenêtre de tir est proche et il ne faudra pas louper le coche.
VM
« revigorant en diable. »
« érection politique »
Enfin une alternative au VIAGRA.
La publicité est interdite! Désolé je ne savais pas.
De toute façon avec l’anti-spasme ça passera pas!
lorsqu’on entre en résonance comme nous le sentons très bien ici, on sent aussi que l’on est bien plus que la somme des entités qui composent le groupe, on sent que la conviction et la détermination seront inébranlables.
La notion de transcendance trouve ici sa place : nous sommes mûs par qlq chose qui se situe au-delà de notre fragile finitude et de nos petites envies personnelles…
Cette époque a du bon.
Pas le temps de m’attarder, mais je vous suis.
BRAVOOOOOOOOOO !!!!!!!!!!!
Ma petite pierre : aujourd’hui, nous pouvons, nous devons passer a l’énergie dé-centralisée, assurant ainsi la vraie « démocratie », le pouvoir du peuple.
Tant que les puissants auront le pouvoir de nous couper le robinet, rien ne sera possible. C’est ce qui les rends si « puissants » et redoutables.
Nous pouvons favoriser les initiatives comme « éconologie » http://www.econologie.com/
Le chômage est endémique alors que nous avons un monde a reconstruire ! quel paradoxe !!!
même si ma participation à au projet que vous developpez reste très faible, il y a au moins une chose que je peux faire c’est exprimer mon soutien dans vos propos.
et puis étant devenu un adepte acharné de ce blog je vous soutiendrai encore dans l’avenir.
Je n’ai pas voté à ces dernières elections régionales (et c’est une rare fois où je ne l’ai pas fait) . pourquoi ?
parce que je n’ai trouvé dans aucun parti, dans aucune déclaration des propos qui pointent sur l’essentiel, cad ce moment charnière de notre humanité que nous vivons et sur l’impérieuse nécessité d’inventer notre avenir.
Alors Paul et François recevez mon soutien et dans la mesure de mes moyens mes propositions
bien à vous 2
Il faudrait quand même lire les programmes des partis avant de dire qu’il n’y a rien dedans !
@ Paul Jorion et François Leclerc 23 mars 2010 à 08:21
Qu’est-ce que vous reprochez à l’organisation militaire ? Son efficacité ? Le respect de l’autorité posé comme principe ?
L’œuvre destructrice de civilisation enclenchée par 68 vous semble-t-elle la voie à poursuivre ?
Je l’ai déjà exprimé ici, il faut reconnaître aux 68ards un seul très grand mérite, celui d’avoir permis la libération de la parole.
Au-delà de cela, l’esprit de 68 a fait énormément de mal quand on mesure maintenant les champs de ruines familiales, sociétales, morales, nationales, économiques, écologiques, qu’il va bien falloir relever si l’on tient à laisser un avenir à nos descendants.
Tout ce qui a découlé de la volonté d’abattre les autorités dans ces différents domaines, doit à mon avis, être condamné. Tout comme sont à condamner, les slogans « Il est interdit d’interdire » « Jouissons sans entrave » « CRS SS » qui ont directement engendré les slogans « Nique ta mère » puis « Nique la police ».
Tous ses slogans, sont à l’origine des dérives qui ont, en 40 ans, amené notre société là où elle est. Plus d’autorité ni de morale au sein des familles. Impossibilité de venir à bout des enfants comme on le voit dans les pertes de discipline et de sécurité dans les établissements scolaires.
On n’a pensé qu’aux droits (y compris ceux des enfants) mais perdu de vue les devoirs. Les promoteurs des droits d’interdir, se sentant tous les droits, n’ont pas vu qu’ils n’apportaient rien s’ils ne cherchaient pas à faire progresser simultanément les devoirs et donc l’autorité pour les enseigner et les faire respecter.
Ce qui me semble vrai pour la cellule familiale de base dont le devoir est de s’auto construire pour donner un future viable à ses descendants en transmettant des valeurs d’ordre et de morale, est également vrai au plan global et planétaire. On n’a rien fait pour assurer la survie de notre société planétaire en prônant le laisser faire, la suppression des interdits, l’ouverture des portes à la jouissance sans limites dans tous les domaines
L’autorité, et avec elle l’ordre et la discipline collective qu’elle peut engendrer, pensez vous qu’une société puisse s’en affranchir quand nous nous voyons confrontés aux deux limites du laisser faire : l’individuel et le planétaire ?
Il peut sembler paradoxal que ceux-là mêmes qui ont été actifs en 68 ou qui ont applaudi à cet esprit pernicieux, soient ceux qui, sans la moindre gène, veulent réinstaurer des interdits, de l’ordre et de l’autorité afin d’aider à nous sortir des ornières dans lesquelles ils nous ont amenés.
Je pense un peu à notre hôte, qui, je crois soutient l’esprit de 68. J’espère qu’il ne m’en voudra pas. Il veut, à juste titre, faire interdire les paris sur la fluctuation des prix.
C’est donc un interdit qu’il ne faudra pas interdire alors. Ça s’appelle un peu « avaler son chapeau » mais cela n’est jamais déshonorant quand c’est pour aller dans le sens d’un mieux pour l’humanité.
On peut aussi penser à un certain Dany qui, constatant l’utilité d’une structuration des mouvements qu’il anime, en appelle à la mise en place d’une sorte de coopérative. Qui ne peut penser à ces coopératives d’achat si dangereuses pour les producteurs. Là il s’agit d’électeurs. Il souhaite de l’ordre, de la convergence et probablement l’émergence d’un leader, d’une autorité pour incarner et diriger l’ensemble.
Bien évidemment, il ne veut rien pour lui. Non, il risquerait de se voir appeler le patron, celui qui détient l’autorité dans une entreprise, sur un bateau ou dans une organisation militaire, et même dans un parti, ces organisations qui ont fait leurs preuves sous tous les régimes et que 68 a cherché à déconsidérer auprès de la jeunesse.
Ce Dany là, se grandirait beaucoup en disant clairement que, contrairement à ce qu’il a incarné dans sa jeunesse, la chienlit, il se sent maintenant en devoir d’incarner et de promouvoir l’ordre pour tenter de rattraper les 40 ans que nous avons perdus en douces illusions, mais hélas aussi, en dramatiques régressions.
S’il se grandissait ainsi dans un courageux mea culpa, une sorte de « Paris vaut bien une messe » il pourrait même séduire ceux d’avant 68 et beaucoup plus encore, s’il centrait mieux son mouvement.
Il a déjà dit, maintenant que le mal est fait, « CRS SS était une idiotie ». Il a, je crois aussi, condamné ses écrits sur la braguette. Bien évidemment je ne le condamne pas pour de telles corrections de trajectoires bien au contraire. Qu’il continue et je l’applaudirai. Il a beaucoup à faire pour reconstruire ce qu’il a grandement contribué à démolir.
Votre propos est une bonne illustration de ce que « la loi » peut avoir de meilleur et de pire :
Le meilleur : la séparation , l’individu , les différences , les limites .
Le pire : le rejet , l’individualisme , l’égoîsme , le hors limite .
Autorité n’est pas autoritarisme ni mise au pilori .
Considération n’est pas mythe du chef .
De la même façon dans le plateau du » lien » :
Le meilleur : attachement , groupe , similitudes , ponts .
le pire : fusion , groupisme, indifférenciation , flou .
Affection n’est pas sensiblerie .
Attention n’est pas exhibitionnisme .
Puisse ce blog prendre le meilleur de la loi et du lien .C’est ma première doléance .
Dans notre relation entre nous ;
Dans notre relation au monde vivant .
PS : bonjour à Jean Luc !
Pur produit de cette infamie
Appelée la banlieue de Paris
Depuis tout jeune je gravite avec le but unique
D’imposer ma présence
Trop paresseux pour travailler
Trop fier pour faire la charité
Oui je préfère la facilité
Considérant que le boulot
M’amènera plus vite au bout du rouleau
Alors réfléchissez: Combien sont dans mon cas
Aux abords de vos toits
Et si cela est comme ça
C’est que depuis trop longtemps
Des gens tournent le dos
Aux problèmes cruciaux
Aux problèmes sociaux
Qui asphyxient la jeunesse
Qui résident aux abords
Au Sud,à l’Est,à l’Ouest,au Nord
Ne vous étonnez pas
Si quotidiennement l’expansion de la violence est telle
Car certains se sentent seulement concernés
Lorsque leurs proches se font assassiner…
Est-ce ceci la liberté-égalité-fraternité ?
J’en ai bien peur
Le monde de demain
Quoi qu’il advienne nous appartient
La puissance est dans nos mains
Alors écoute ce refrain…
Quelle chance, quelle chance
D’habiter la France
Dommage que tant de gens fassent preuve d’incompétence
Dans l’insouciance générale
Les fléaux s’installent – normal
Dans mon quartier la violence devient un acte trop banal
Alors va faire un tour dans les banlieues
Regarde ta jeunesse dans les yeux
Toi qui commande en haut lieu
Mon appel est sérieux
Non ne prend pas ça comme un jeu
Car les jeunes changent
Voilà ce qui dérange
Plus question de rester passif en attendant que ça s’arrange
Je ne suis pas un leader
Simplement le haut-parleur
D’une génération révoltée
Prête à tout ébranler
Même le système
Qui nous pousse à l’extrême
Mais NTM Suprême ne lâchera pas les rênes
Epaulé par toute la jeunesse défavorisée
Seule vérité engagée:
Le droit à l’égalité
Le voilà de nouveau prêt à redéclencher
Une vulgaire guerre civile
Et non militaire
Y en a marre des promesses
On va tout foutre en l’air
Le monde de demain
Quoi qu’il advienne nous appartient
La puissance est dans nos mains
Alors écoute ce refrain…
Supreme NTM (1991- album : authentik)
http://www.youtube.com/watch?v=HbfPIdx_Ek4&feature=related
La première phrase de votre réponse résume tout : « efficacité et respect de l’autorité posée comme principe »… Je ne sais ce qu’en pensent d’autres mais moi rien que cela me fait fuir ! L’autorité ça se respecte si c’est respectable, et quand on voit ceux qui sont les dépositaires de l’autorité aujourd’hui, cela ne donne pas envie d’être respectueux.
Ce qui nous caractérise c’est précisément notre capacité à poser des actes individuels et à prendre du recul sur notre condition, pas d’être « efficaces » et « obéissants ». Mai 68 s’est affaissé rapidement et c’est dommage, car si la fleur avait éclot c’en aurait été une sacrément jolie, et malgré le douloureux éclatement de la cellule familiale je préfère des parents divorcés mais heureux chacun de leur côté à la famille traditionnelle où l’on fait poliment chambre à part. Quand au déficit moral, vous espérez quoi : nous remettre une ceinture de chasteté ? la sexualité fait partie les choses les plus agréables qui nous soient données de vivre, et c’est tant mieux si elle peut être pratiquée aujourd’hui le plus librement possible : c’est un poids tellement lourd à porter dans une vie quand la sexualité se passe mal.
A part un retour en arrière, et un arrière pas très bandant, que toute une génération a repoussé, vous proposez quoi ? Personnellement je ne leur reproche qu’une chose : n’avoir pas continué ce qu’ils avaient commencé. Et c’est un reproche conséquent.
On rapellera simplement que les droits de l’enfant sont une arnaque de plus des politiques. Pour avoir des droits il faut etre sujet de droit donc majeur. Par contre les devoirs des adultes envers les enfants EUX sont essentiels. La aussi la destruction de la famille est voulue pour faire des enfants des prescripteurs. Et cela marche. Evidemment avec aucune education au droit donnee aux eleves on peut faire n’importe quoi.
Le problème avec la jouissance sans entrave, c’est que ce n’est plus de la jouissance si on ôte l’interdit, ça n’a plus de saveur.
Liervol,
Aïe ! là, vous en dites peut-être plus sur vous-même que vous n’auriez aimé !
@jducac
Vous confondez autorité et pouvoir.
Repliques Autorite & démocratie
Avec Myriam Revault d’Allonnes, spécialiste de philosophie morale et politique et professeur des universités, et Michael Foessel, docteur en philosophie et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.
http://www.dailymotion.com/video/x215kb_repliques-autorite-democratie-1-de_politics
@plus loin que cela encore Monsieur Jorion
En fait j’avais en tête les paroles de Malraux sur le XXIème et dans le même temps sa préface de l’amant de Lady Chatterley et vos mots sur le bourgeois qui a remplacé Dieu par l’argent.
@Joseph C. dit : 23 mars 2010 à 16:12
+ « L’autorité ça se respecte si c’est respectable, et quand on voit ceux qui sont les dépositaires de l’autorité aujourd’hui, cela ne donne pas envie d’être respectueux ».
Dites cela à un professeur d’aujourd’hui, qui peine à faire respecter son autorité, simplement au sens de « mon savoir fait autorité », parce que j’en sais bien plus que l’élève, dans le domaine que j’enseigne, et que ma vocation est de transmettre ce savoir, qui ne m’appartient d’ailleurs pas, mais à tous ceux qui, avant moi, l’ont construit, et à cet égard je ne suis qu’un passeur.
+ « Ce qui nous caractérise c’est précisément notre capacité à poser des actes individuels et à prendre du recul sur notre condition ».
Ce qui caractérise un individu (au sens de Castoriadis : un microcosme de la société dans laquelle il vit, et dont il partage, de ce fait, toutes les significations imaginaires sociales) est justement de ne pas savoir prendre du recul et poser des actes qui traduisent, non pas une différence par rapport à d’autres, mais une véritable altérité : pour cela, il faut devenir sujet et c’est un travail de haute lutte et interminable. Demandez à un professeur ce qu’il pense de la majorité de ses élèves : s’il connaît l’expression de Danny-Robert Dufour, il vous répondrait des « ego- grégaires ».
+ « Mai 68 s’est affaissé rapidement et c’est dommage, car si la fleur avait éclot c’en aurait été une sacrément jolie ».
Quel Mai 1968 ? Celui de la plus grande grève ouvrière de toute l’histoire de France ? Ou celui de la révolte étudiante ? Et à quoi donc celle-ci a-t-elle abouti : sur de très bonnes choses (prise de parole, libération sexuelle …) certes, mais aussi sur des abominations : il suffit de voir la carrière de nombre de leaders du mouvement qui se sont recycler, sans remords, dans le « libéralisme libertaire » et l’économie de marché et occupent des postes de commande dans l’oligarchie politico-économico-médiatique.
Pour vous déciller les yeux sur la vérité de Mai 68 et ses suites, lisez tous les livres de Jean-Claude Michéa.
@André : Je suis d’autant plus à l’aise pour vous répondre que j’ai enseigné et je réitère : on respecte ce qui est respectable. Certains profs ne le sont pas et récoltent parfois la monnaie de leur pièce. Qu’est-ce qu’un prof pas respectable ? Un prof qui s’en fout et bâcle son travail, un prof qui méprise ses élèves, un prof qui n’aime pas ce qu’il fait et le fait payer aux élèves. Ces profs sont très minoritaires mais existent malgré tout. Et d’une.
De deux, vous confondez le malaise social et les problèmes d’assiduité ou de respect en classe : Les jeunes gens qui ne respectent pas ou peu leurs professeurs ne respectent pas plus les contrôleurs de la RATP, la caissière du coin ou un quidam dans la rue, leur problème n’est pas l’école ou le respect, leur problème est qu’ils proviennent de milieux très défavorisés et qu’ils foutent le bazar partout parce qu’ils ont la haine du monde dans lequel ils vivent. Je connais un prof à Henri IV, dont les élèves participent en classe, sont cultivés, intelligents et respectueux de leur prof : cherchez l’erreur et vous la trouverez, lorsqu’on sait qu’il faut habiter le quartier pour aller dans ledit lycée… Les jeunes sont un miroir terrible pour les plus âgés.
En ce qui concerne la question de mai 68, je vous rejoins finalement et sur tout : vous parlez des leaders qui ont retourné leur veste et c’est bien cela que je leur reproche, de n’avoir pas continué à les faire vivre ces idéaux. Cette génération a fait le meilleur diagnostique qui soit sur la société de consommation et ses dérives, elle a su prétendre à l’hédonisme et à la légèreté, pour finalement tomber dans les travers qu’elle dénonçait. Je ne dis pas que le mouvement en lui-même était formidable : je n’y étais pas, en revanche ce à quoi prétendaient ces gens, étudiant ET ouvriers, valait la peine.
Enfin, votre remarque au sujet de l’individu me laisse perplexe, je ne maîtrise pas la référence que vous évoquez, mais ne vois pas non plus en quoi son contenu invalide ma position.
Bonjour,
@ Joseph C. :
Je pense que vous osez dire juste quant à la différence entre respect dû et respectabilité. Aucun humain normalement constitué ne pourra jamais respecter qui n’est pas respectable : le contraire relève de la pathologie.
J’irai légèrement plus loin en affirmant (expériences multiples et conséquentes à la clef) qu’il y a beaucoup plus de prof non respectables que l’on veut bien l’avouer : il y a ceux qui se moquent comme de leur dernières chaussettes de transmettre un quelconque savoir, ceux qui utilisent leur poste pour affirmer haut et fort leur pouvoir sur les élèves, ceux qui sous des apparences de d’onctuosité sournoise détestent les enfants, ceux qui sont « dégoutés » d’exercer un métier pour lequel ils n’étaient évidemment pas fait etc.
C’est malheureux mais ce phénomène a très largement contribué, avec l’aide de la multiplication et de la succession des programmes grotesques et aberrants, à dé-crédibiliser l’éducation nationale.
J’ajoute que je regrette profondément d’avoir à constater cela, d’autant plus que je connais également des profs exemplaires (surtout dans le primaire : sorte de des héros anonymes). Comme d’habitude, les « justes » payent pour les autres… Y a-t-il vraiment une justice en ce bas monde ?
Cordialement,
Pardon demandé pour les fautes grammaticales ou d’orthographe présentes dans mon texte de 12h29 , mais ce dernier est parti tout seul sur un click malencontreux avant relecture .
Peu importe les fautes d’orthographe etc…
Que chacun puisse se sentir libre d’exprimer ici ce qu’il ressent est la seule chose vraiment importante, non?? 😀 (Si!)
Que ce serait bon de lire les lecteurs, tous les lecteurs qui n’écrivent pas d’habitude !!…
Le blog se radicalise,ça va pas être possible…
Encore qu’à 12h29 ,on peut plaider l’hypoglycémie,il faut que je regarde la jurisprudence…
Aviez eu le temps de manger?
aviez-vous /décidément.
Manifeste du Mouvement politique des objecteurs de croissance dit:
Ce texte contructif et cohérent a l’apparence d’un programme d’après guerre.
Tant que des évènements graves n’adviendront pas nous risquons de stagner dans la prorogation du statu-quo en une lente décadence.
Les politiques actuels , Cohn Bendit compris, ne sont pas encore assez « secoués » pour abdiquer au profit d’une nouvelle génération capable d’appliquer les principes ci-dessus.
Naturellement dès que le trend mental sera en route tous se réclameront des notions cadres que décrit ECCE.
Quel happening, quel terrorisme sans mort quel cataclysme pourrait bien déclencher la réforme au niveau global?
@ jducac
« Au-delà de cela, l’esprit de 68 a fait énormément de mal quand on mesure maintenant les champs de ruines familiales, sociétales, morales, nationales, économiques, écologiques, qu’il va bien falloir relever si l’on tient à laisser un avenir à nos descendants. »
Mai 68, responsable des subprimes ? Des dérives de la finance ? Des délocalisations ?? Du futur choc pétrolier ??? Diantre !
@ Vince, @ tous,
Si on suit précisément le développement des phénomènes que vous citez, Vince, il semble que l’esprit 68 a une responsabilité, pas nécessairement comme source.
68 responsable, mais pas coupable.
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Depuis un moment je remarque les commentaires que nous donne Jducac. Je remarque aussi que sa parole est souvent discutée, et parfois contrée.
J’ai tenté une explication, que j’ai déjà donné sur le blog.
Il me semble que de nombreux commentateurs du « blog de Paul Jorion » sont de la génération 68. Plusieurs indices le disent, par exemple les souvenirs vécus qu’on lit sur cette page même. Autre indice: il n’y a pas longtemps, l’arrivée d’un nouveau commentateur, Christophe, qui avouait un jeune âge, a amené deux ou trois avis qui lui disaient que sa jeunesse était bien venue. Quelqu’un ou quelqu’une s’amusait à noter que la qualité orthographique qu’on trouvait chez Jorion trahissait l’âge certain des gens d’ici (pas gentil pour les mômes, qui ne sont pas les plus mauvais orthographeurs -si ce mot existe!).
Plus généralement, il semble que « Le blog de Paul Jorion » soit fréquenté majoritairement par les babyboomers (en France, les enfants nés + ou – entre 1942 et 1974).
Même si le lieu que nous fréquentons n’est pas un endroit où l’on se raconte, certains proposent quelques éléments qui les dévoilent. Paul Jorion est le premier bien sûr (voir encore le billet d’aujourd’hui sur un concert qu’il a vu), mais d’autres font cela.
A l’inverse, une partie des intervenants préfèrent ne rien dire d’eux-mêmes, ou très peu. Je mettrais François Leclerc dans cette catégorie, et avec lui plein d’autres. Que monsieur Leclerc me pardonne, et me corrige, si j’extrapole de façon erronée, mais je me base par exemple sur une question du 14 août 2009 à 09:15, dont la réponse n’est jamais venue:
http://www.pauljorion.com/blog/?page_id=1965#comment-36974 .
Les deux positions, celle de Paul et celle de François (et de ceux qui, d’un côté ou de l’autre, s’y rangent) sont justifiables, puisqu’elles correspondent sûrement à deux types de personnalités.
J’ai pour ma part une attirance, non exclusive, pour les gens qui, en quelques petits détails, nous disent « d’où ils parlent ». Si j’ai cette préférence c’est par conformation personnelle, et parce que je pense que cela peu éviter quelques malentendus. Une récente remarque un peu vive à mon endroit, de quelqu’un qui donnait un élément de sa biographie (tout en avouant y rechigner) a fini de me convaincre. C’est précisément ce petit détail, sur son père, qui a fait que je l’ai compris. Il aurait même pu être plus tranchant avec moi que je l’aurais compris, ces quelques éléments avoués donnant comme un « sésame » à tout ce qu’il disait.
L’ensemble de ce que dit Paul Jorion ici, m’arrive avec d’autant plus de facilité -je le comprends d’autant mieux- qu’il sait dévoiler d’où il parle, sans excès.
Si je dis cela c’est que deux commentaires de Jducac m’ont aidé à le comprendre. Dans un commentaire ancien il évoquait le monde dans vingt ans, en parlant de l’homme de 95 ans qu’il serait alors. Dans un autre échange plus récent avec Lou, il parlait clairement des « quelques leçons » que « soixante-quinze ans de vie honnête » lui avaient apporté. C’est un commentaire qui m’a marqué.
( http://www.pauljorion.com/blog/?p=9137#comment-65390 ).
Jducac nous dit d’où il parle, et surtout d’où il pense.
Nous ne sommes jamais seulement le produit d’une époque, mais nous le sommes aussi. Voilà ce qui fait que la parole de Jducac est importante ici, dans ce lieu où les babyboomers, dont je suis, pullulent.
J’ai toujours fuis les groupes homogènes. J’ai même fuis certains bistrots du « bas-Montreuil » (si certains connaissent) pour leur socio-type un peu trop cohérent. Qu’on me comprenne: je ne veux manquer de respect à personne. Ni aux cafetiers de mon ancien quartier, ni à notre hôte ici. Il m’arrive pourtant de retrouver sur ce blog le socio-type du bas de cette ville de la banlieue parisienne, qui a élu comme maire, l’année dernière, une ancienne candidate « verte » à l’élection présidentielle française.
Voilà d’où me semble parler, et penser, une grande partie d’entre nous. Dans cette dernière phrase c’est « grande partie » qui pourrait à terme poser problème.
Dites-moi si certains d’entre vous avez aussi ce sentiment.
Si je vous raconte cela, c’est pour évoquer une expérience. Dans un de ces bistrots que je fréquentais, il y avait un homme de quatre-vingts ans qui fréquentait le lieu depuis la guerre. Installé au bout du bar, il parlait parfois avec les clients. Le quartier s’est « gentrifié » peu à peu, j’ai vu le truc arriver pendant les quinze ans où j’y ai habité. Le journal Libération a remplacé Le Parisien sur le comptoir. Le monsieur a trouvé de moins en moins d’interlocuteurs. Il était d’un autre temps et ne parlait pas des sujets imposés par les médias. Il avait aussi une vision qui trahissait un autre paradigme pour expliquer le monde. J’ai appris des choses avec lui, que d’autres n’écoutaient pas, car ces jours-là un « test ADN » ou une loi « Hadopi » ou un « appel citoyen » faisaient la Une du bulletin paroissial.
Le monsieur, qui habitait en face du bar, un jour n’a plus trouvé à qui parler (je ne passe pas mes journées au bistrot). Il est resté chez lui. Depuis son décès, à près de cent ans, un babyboomer est devenu locataire de son appartement. Le bistrot est de plus en plus cohérent. Moi, j’ai déménagé et j’ai eu la chance de trouver dans une autre ville un quartier « incohérent » où j’apprends chaque jour la vie.
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Je finis bientôt. Tout cela est peut-être un tissu d’élucubrations.
Vous me direz.
Je voulais simplement rappeler quelque chose que nous savons tous: qu’il est toujours enrichissant d’écouter ceux qui n’ont pas notre paradigme (au sens de « vision cohérente du monde »). Que c’est un trésor à ne pas gâcher.
Il y a parfois des drôles de visions du monde qui débarquent sur « Le blog de Paul Jorion ». Certains font long feu dans la place, un petit tour et puis s’en vont. Ils s’excluent d’eux-mêmes après un commentaire de Jorion, ou parce qu’un de leur message, sujet à polémique stupide et inutile, n’est pas arrivé en ligne.
Jducac n’est pas de ceux-là. Si ce qu’il dit peut surprendre certains ici, c’est qu’il a construit sa pensée en un temps que beaucoup d’entre nous n’ont pas connu, au sein d’une morale sociale qui n’a pas été la nôtre.
Je ne veux surtout pas faire le portrait de Jducac en vieux sage cacochyme, mais rappelons-nous toujours ce qu’en Afrique et aux Antilles françaises on dit des plus âgés (aux Antilles on les appelle les « grandes personnes »): un ancien qu’on n’écoute pas, c’est une bibliothèque qu’on ferme.
Autre exemple différent, rapide. J’ai lu très récemment ici un commentaire d’une personne qui parlait de ses croyances religieuses. Les commentaires n’ont pas tardé, un rien grinçants. Les babyboomers ne sont pas de grands habitués des églises. Je les comprends. Ce que disait cette personne était important. Je n’ai eu qu’une peur, c’est que les commentaires en réponse ne la dissuade de revenir.
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Je voudrais toujours trouver ici une grande diversité, qui manque si souvent dans nos sociétés où les groupes sont enfermés dans leurs modes de vie, dans leurs modes de loisir, dans leurs modes de consommation, dans leurs modes de communication, dans leurs modes de pensée.
Ici on se bagarre. On n’est pas là pour enfiler des perles, ou beurrer des sandwichs dans la cuisine pendant que le monde se gave au salon. On est pas là non plus autour d’un feu de camp, en train d’écouter Jorion à la guitare.
Mais faisons attention de ne pas finir par nous battre seulement « entre nous », dans des commentaires infinis à propos du sens d’un mot ou d’un quart de poil de différence de vues. Les bars du « bas-Montreuil » m’ont vacciné. Dans certains on y ronronne la révolution, aucune tête ne dépasse, et c’est désespérant.
Salut du soir, les amis.
Bonjour Jean Luc,
Je souscris totalement à vos propos.
Je trouve souvent, pour ma part, beaucoup de points communs entre la manière de pensée de la génération de Jducac et celle de la génération X.
Il y a un vrai fossé entre les délires vaporeux de la génération 68 et celles qui la précède et lui succède.
Entre ces deux dernières, un sentiment de besoin d’ordre, de rigueur, de discipline et de solidarité. Solidarité réelle avec ses proches, amis, voisins et non pas solidarité utopique mondialiste avec le paysan burkinabé et le matelot du Segor. Cette divergence de point de vue entre 68 et X se focalisera de toute façon quand les 68 se prendront le moment venu en pleine face, malgré tout leur efforts egoisites, un systeme de retraite que les X, chômeurs, précaires, depuis la sortie de l’ecole ne voudront pas payer.
Croire en Dany le rougeverdatreorange et en la retraite à 60 ans. L’horizon est bien bas.
Jean-Luc,
Je comprends, mais l’age ne fait pas tout. J’ai 35 ans. Mon père a 74 ans. Ma mère quasi. Ils ont tous les deux fait mai 68. Pas au même endroit, pas pour les mêmes raisons. tous les deux, comme travailleurs. Enfin, surtout ma mère. Mon père est un joyeux drille…y compris dans son parcours professionnel.
Par contre, là où je vous rejoins, c’est que « de l’endroit » où mon père a fait 68 et en parle, il était illégitime de fustiger la société de consommation alors que selon ses propos, tant de gens n’y avaient pas accès.
Encore maintenant, il est très imperméable à mes idées d’ »objectrice « de croissance. Et pourtant, il n’a jamais été un fétichiste des objets.
@ Jean-Luc dit : 23 mars 2010 à 23:57
Pour un peu, je ne voyais pas votre intervention réconfortante. Merci pour ces mots aimables.
« Je maintiendrai » comme disait l’ancêtre hollandaise de Paul Jorion.
@ Jean-Luc
Merci beaucoup pour votre contribution. Je voudrais y répondre en évoquant des épisodes récents de ma vie qui me semblent correspondre aux thèmes que vous avez abordés.
Ma grand mère vient de décéder à l’âge de 90 ans. J’ai fait l’aller retour en France pour participer à la cérémonie qui a eu lieu à cette occasion dans des locaux fournis par une entreprise de pompes funèbres, près d’un rond-point donnant accès à une autoroute.
Nous avons évoqué sa vie, qu’elle a passée dans une petite ville, en restant proche de la campagne. Elle a eu un travail salarié pendant quelques années, mais la plupart du temps, le salaire de la famille, relativement modeste, était gagné par mon grand père. De son côté, elle s’occupait de la maison, du jardin, des enfants, d’un tas de petites choses auxquelles on ne faisait presque plus attention de son vivant, mais qui me touchent particulièrement maintenant : des lapins en tissu (j’en ai gardé un, je l’ai avec moi maintenant … ;), des gelées de groseille, des chandails, … Elle ne s’est jamais plainte d’être ce qu’on appelle aujourd’hui, de préférence avec mépris, une « femme au foyer », expression que je trouve stupide, réductrice et bourgeoise.
Sa région, et aussi la France qu’elle a connue et aimée, n’ont plus grand chose à voir avec ce qui existe aujourd’hui. Ce n’était pas une personne aigrie : au fil de la dernière conversation que j’ai eue au téléphone avec elle, elle m’a dit encore une fois combien elle avait eu une vie heureuse, elle trouvait qu’elle avait eu de la chance. Mais ses derniers jours étaient assombris par l’inquiétude que lui inspirait l’état du pays, surtout le côté politique et social, et par des problèmes familiaux que je ne souhaite pas évoquer ici.
C’est une des raisons pour lesquelles je me suis reconnu dans ce que vous avez écrit, Jean-Luc : je trouvais ça plus facile d’aborder ces questions politiques et sociales avec elle qu’avec mes parents, on trouvait plus vite des terrains d’entente. Un exemple typique du cycle des idées entre générations dans une même famille ? peut-être.
En tous cas, pour moi, la France d’aujourd’hui reste tout aussi invivable et irrespirable que ce qu’elle est devenue depuis quelques années. Et je crois que la perplexité dans laquelle m’a plongé le contre-appel de MM. Jorion et Leclerc est un signe de plus pour me dire que je ne suis pas prêt à revenir y vivre, il faudrait avaler trop de pillules, au sens propre comme au sens figuré. La révolution qui vient, si elle a lieu autrement qu’en paroles, n’est pas la mienne. Je vais continuer à chercher un peu de réconfort et de santé mentale du côté du … christianisme (cette dernière phrase est provocante, d’accord, mais ce n’est pas une blague). Si vous publiez ce commentaire, M. Jorion, je vous remercie pour votre hospitalité !
@objecteur de résidence :
Je vous confirme par expérience qu’il est plus facile aux petits enfants de se sentir en complicité avec les grands parents qu’avec leurs parents ( tout le monde l’a noté ) , mais aussi la réciproque . Ce qui confirme que lorsque le passé rencontre l’avenir, le hors du temps les fait rire et imaginer sans peur externe , ou sans les peurs qui ne sont que des tigres de papier .
Et que c’est bien le présent et ces enfants qui croient tout savoir qui sont chiants !
PS : pour ce qui est de la résidence , j’avance que pas plus que l’art , elle ne vous met à l’abri , sauf très provisoire , de la marche du monde dont la France n’est qu’un petit bout .
@ juan nessy
Vous avez raison, Juan : les souvenirs, les sentiments, les blessures, les fantasmes, les impressions – ce que les psys appelleraient je crois le vécu – tout cela m’a suivi dans mon exil volontaire, et ces maudites pillules, il va falloir que je les avale malgré tout, en France ou à Tombouctou. Ce sont vraiment des choses bizarres, l’esprit humain et les maladies qui l’affectent … même pour moi qui, du haut de mes études universitaires payées par le contribuable français, croyais pouvoir comprendre parfaitement ces choses-là.
Mais je continue tout de même à croire que les dépressions ont aussi un côté social et politique – raison pour laquelle je suis reconnaissant à ceux qui tiennent ce blog et à ceux qui y participent. Ce travail d’intelligence collective m’a apporté, et m’apporte toujours, une aide appréciable, bien que je ne sois pas d’accord avec tout ce qui se dit, comme je l’ai précisé plus haut. Une solution collective et politique finira bien par se construire, du moins il faut l’espérer. De mon côté, je crois que ma participation, outre ces 2 commentaires et un soutien financier à la hauteur de mes moyens un peu modestes ces derniers temps, se bornera, au moins pour le moment, à suivre cette route de l’exil volontaire : il me semble que, au stade de dégradation que nous avons atteint, l’abstention aux élections ne suffit plus, je ne parviens qu’à voter avec mes pieds (désolé Juan, ce passage ne vous a sans doute pas plu) et je n’arrive pas à imaginer des formes positives de participation politique.
Peut-être qu’en Amérique latine, dans des contextes politiques et sociaux différents des nôtres, où la violence et la pauvreté prennent d’autres formes, il y a des gens qui parviennent à transformer leur écoeurement et leur colère en une force positive et à surmonter leur impuissance ?? ou alors c’est encore le déni de réalité et la rêverie oiseuse qui me rattrapent 😉
Bon allez je me tais : merci encore à vous Juan, et à vous Paul, vous me direz combien je vous dois pour la consultation 😉
Ces petits riens que le monde moderne écrase dans sa démesure. On voit tant et tant de superbe et d’ostentatoire. Et pourtant c’est bien cette calamiteuse vanité qui nous fait crever. Heureux ceux qui sur leur route, ont croisé un regard une voix d’homme – telle une résonance avec la Parole Souveraine. Parfois, le seul chant du pinson peut nous élever.
L’histoire est en marche, et sa marche est irrésistible. Nous n’aurons, j’en ai peur, guère d’autre choix que de se mettre à sa remorque. Tous les habitués de ce blog le savent: la conjoncture économique à venir ne nous réserve pas que des lendemains qui chantent. Loin s’en faut. C’est pour cette raison qu’il faut se poser la question, centrale, de l’organisation. Car sans organisation, toutes les idées, aussi bonnes et novatrices qu’elles soient sombreront immanquablement dans l’oubli du nombre. Je crois qu’il faut dés à présent forger un cadre, une coopérative pourquoi pas, qui puisse classer, organiser, digérer, valider les idées. Nous n’avons en fait pas de problème de contenu, mais de contenant. C’est peut-être une machine infernale à concevoir mais nous serons je crois obligés d’en passer par là. Quelle forme doit-elle revêtir? doit-elle transcender les courants politiques, je le crois. Nous sentons bien que les partis, dans leur forme actuelle en tous cas, sont grippés, et ne parviennent plus à penser la monde. Ils ressassent perpétuellement les mêmes vieilles lunes. Comme l’écrit fort justement D. Cohn-Bendit « le divorce démocratique est profond entre les logiques partidaires complètement déracinées qui fonctionnent en hors sol et une société active, diverse, créative mais sans illusion sur la nature et les formes de pouvoir qui s’exerce sur elle ».
Alors il faut migrer. Migrer vers d’autres formes d’action politique, pour préparer au mieux le pays, l’Europe? aux défis qui nous attendent. Cela n’exclut nullement qu’à partir d’un certain seuil soient accueillis tous les hommes et les femmes de bonne volonté, soient-ils issus de la vie politique actuelle.
En bonne logique, si nous parvenons à créer un mouvement suffisamment audible et crédible, ils devraient affluer naturellement. Nous aurons en effet besoin de toutes les énergies, de toutes les compétences. Par contre, il faudra veiller à ne pas commettre les mêmes erreurs que par le passé. Les citoyens ne nous le pardonneraient pas. Il ne reste plus beaucoup de croyance en un avenir meilleur qui passe par l’action politique. Tant d’illusions ont été gâchées, tant d’espoirs que désormais chat échaudé craint l’eau froide. Les scores récents de l’abstention nous en infligent la preuve.
Il faudrait un jour examiner également la responsabilité à mon sens écrasante des médias (en premier lieu audiovisuels) à propos du traitement de la vie politique. La systématisation des angles « people », des petites phrases relayées à l’envi, la recherche incessante du scoop ont consacré ces dernières années une accélération exponentielle du temps politique. La responsabilité des élus n’est pas en reste à ce titre puisque qu’ils ont trop souvent instrumenté les journalistes à des fins de basse politique. Si la presse dans son ensemble ne s’interroge pas à ce propos, et continue sur cette pente là, il ne fait aucun doute qu’elle ira au devant de graves difficultés. La crise qui la frappe aujourd’hui n’étant pas étrangère à cela.
Mais c’est aussi au citoyen de se livrer à une salutaire auto-critique. Il faut en effet commencer par balayer devant sa propre porte…
VM
…ont croisé un regard une voix. Tout court.
jducac
Quel raccourci saisissant du « jouissez sans entraves » à « nique ta mère ».
N’auriez-vous pas manqué quelques étapes intermédiaires cruciales qui vous auraient permis
de sérieusement nuancer votre propos ?
Votre raisonnement est similaire à celui tenu par Sarkozy lorsqu’il en était à justifier sa « rupture ».
Pour vous, clairement, la morale est associée à un ordre social dans lequel le capital et ses détenteurs doivent être au sommet de la pyramide. J’ajouterais avec une Police et des militaires pour assurer leur protection, ce qui exige une discipline et un dévouement sans faille à la cause.
Ne vous est-il pas venu à l’esprit que la moralité puisse exister d’une autre façon ? Que la moralité puisse rimer avec égalité et justice sociale ?
Que la moralité puisse se définir conjointement avec le politique, et pourquoi pas dans le cadre de la démocratie, où des citoyens délibèrent et décident du comment vivre ensemble, ce qui implique que l’ordre social ne peut avoir de figure préétablie à laquelle il faudrait toujours se conformer ?
Le chaînon manquant entre le » jouissez sans entraves » et le « nique ta mère » c’est un capitalisme qui se croit en dehors de toute moralité parce que ses lois seraient naturelles. Ainsi le système capitaliste a-t-il pu justifier l’injustifiable, l’intolérable, comme de multiplier les produits de consommation et les lieux, médiums, ostentatoires de leur diffusion, pour sa croissance bien entendu, cela tout en réprimant, désignant à la vindicte populaire toutes les catégories sociales frustrées de ne pouvoir consommer sans entraves ! Vous voyez la contradiction ? Le capitalisme et ses idéologues fustigent, cloue au pilori ceux-là mêmes qui en sont ses purs produits.
Votre morale procède d’un a priori très contestable, celui de l’individualisme méthodologique.
Avec cette façon de voir les choses, l’individu est seul face à la société, toujours égal à lui-même, il n’en est jamais une création. Réciproquement la société ne peut être une création renouvelée puisque les individus doivent s’identifier à une moralité figée une fois pour toutes.
Sur un point je serais peut-être en accord avec vous, mais en partant d’une prémisse différente.
Au sujet de Dany je trouve également qu’il se réfugie derrière le collectif pour ne pas avoir à exprimer, assumer des idées personnelles, prendre clairement positions sur des thèmes cruciaux, comme ceux qui concernent la manière dont fonctionne le système comme je l’ai indiqué dans mon adresse à Dany plus haut dans les commentaires.
Mais pour moi ce n’est pas une question de restaurer une autorité morale perdue et dont mai 68 serait la cause. Dany n’est qu’un des nombreux acteurs de 68. Il a simplement été un leader plus visible, ce qui d’ailleurs n’a rien de contestable en soi. Il y a eu tous les cas de figure. Ceux qui après avoir critiqué le système en sont devenus les plus habiles propagandistes. Et d’autres, certains très connus, et d’autres beaucoup moins, ou carrément anonymes, qui n’ont cessé dans leur vie individuelle et sociale d’incarner certaines valeurs, pour tout dire une certaine éthique de justice sociale se traduisant par le refus de toute compromission avec le système. De ceux-là vous ne pouvez pas dire qu’il jouissent sans entraves. Non, l’autre, la société, sont des notions qui pour eux on un sens, qui sont même des choses vitales.
Mais 68 a eu un coté festif, mais cela a aussi été une libération de la parole comme vous le reconnaissez-vous même. Or la parole, chez nous les humains, c’est ce que nous avons de plus précieux, car c’est ce qui nous lien aux uns et aux autres, c’est le fondement du pacte social.
Pierre-Yves D.
merci, ce que vous dites là est très juste.
Il vaut mieux effectivement remettre les évènements qui apparaissent comme des « générations spontanées » dans un contexte historique qui n’était pas très différent dans toute l’europe capitaliste et même en amérique du nord , voire au Japon. Pour moi , comme l’avait relevé Sauvy a posteriori , le malthusianisme , le vieillissement des hommes et des institutions politiques ou familales , portaient partout en germe une révolte potentielle .
Alors pourquoi en France ? Parce que là plus qu’ailleurs la jeunesse était considérée de haut , dans un pays de rentes et d’accès difficile au savoir pour le plus grand nombre .Et que notre identité nationale donne des références à celles et ceux qui vuelent dire non .
C’est la jeunesse qui a dit halte , on ne veut plus de ça , avec toute sa fougue , son inconséquence et ses illusions , que le monde du travail n’a pas su alors traduire en projet durable .
Aujourd’hui la pression monte .
Certaines causes de cette pression ont été ici écrites , certainement pas encore formalisées . Aujourd’hui comme hier elles ne sont pas sensiblement différentes de par le monde devenu plus vaste que l’horizon capitaliste ou « communiste ».
Est ce une nouvelle fois en France que ça craquera et avec quels « manifestants » . Ou ailleurs ? et avec quels manifestants ?
@ Pierre-Yves,
idem dé bleu ;D
Merci de lui avoir répondu.
… a bien lu et relu ce que l’on reproche de croire, que :
le Matelot reste perplexe : à peine débarqué il voit qu’est toujours crispée la vieille chicane d’avant voyage entre ce qu’on croit être l’homme et ce qu’on espère être ses familles. La mer n’est pas tendre avec les équipages, les marins comme les officiers. Elle est une affaire où l’on ne peut pas ne pas compter sur les caractères, ceux qui révèlent si les choix de l’armateur avant le départ, et des deux côtés, ramèneront le bateau au port ou bien le perdront corps et siens.
le Matelot ne croit pas être créé par la société des hommes, et pourtant il reconnaît bien ce qu’il lui doit. Comme les moments où la détestation commune envers la dunette dans le gaillard d’avant était durement effacée dans la tempête lorsque la décision du chef de bord s’était imposée à l’esprit de tous. On rage de voir que l’auteur de nos tourments quotidiens est aussi celui dont on attend la survie. La méfiance n’a pas diminuée, et quitter le bord sur un crachat, c’est tout ce que permet le sentiment qu’on porte au commandant qu’on vient de saluer.
le Matelot cherche un autre embarquement, un autre commandant, un autre équipage. Prendre la dunette d’assaut un soir, c’est peut-être ce qui leur restera, à tous les marins, lorsque le bateau sera ouvert sur un rocher. Un peu trop tard pour ne pas couler et noyer les deux quarts, quand les canots emportent les officiers et leurs jolies épouses. Ou juste à temps pour éviter que ce bagne flottant ne se perde.
le Matelot sait que tous les hommes, s’ils sont frères, ne sont pas jumeaux. Ce que son village a fait de lui, et ses parents, et le port où il a vécu, n’est pas ce qu’est devenu son propre cousin. Et pourtant ils ont couru tous deux les mêmes grèves et se sont baignés dans les mêmes vagues. La différence qu’il y a entre eux deux n’est pas la distance qu’il y a entre ces fils de marins et les officiers des écoles, et encore moins celle qu’il y a entre le banc d’équipage et la table garnie de l’armateur.
le Matelot ne croit pas que l’homme qu’il est soit le jouet de la société des hommes. Il comprend à quoi il peut aider et ce qu’il peut désapprouver : ce qui le rapproche et ce qui l’éloigne de sa communauté. C’est en ce milieu qu’il flotte, heureux de trouver à qui parler, et déçu de voir qu’on ne l’entend pas.
Merci de me lire aussi attentivement.
J’entends bien votre propos allègrement mis en musique dans cette petite allégorie maritime.
Vous soulignez le caractère irréductible de chaque être humain, la singularité de chacun qui ne peut se déduire de caractères sociaux communs. En réalité je ne disais pas autre chose. Mais j’ajoutais une autre aspect, complémentaire du votre.
J’ai insisté sur le fait que la singularité ne se trouve pas seulement du coté de l’individu, mais aussi du coté de la société elle-même car les sociétés elles aussi se singularisent. Les sociétés sont à leur niveau des individus qui ont aussi, à leur niveau, leurs caractères et propriétés. A telle enseigne que les sociétés sont en grand danger lorsqu’elles ne peuvent plus s’individuer, essentiellement parce qu’elles ne sont plus capables de tirer leur substance de l’apport des multiples êtres humains singuliers qui les composent. Les sociétés totalitaires sont des exemples de telles sociétés qui ne parviennent plus à s’individuer, le rapport fécond de l’un au multiple ayant été rompu.
Cela me semble très important de le souligner si l’on veut sortir de la fausse et dangereuse alternative où il y a d’une part l’individu pur produit de la société et d’autre part la société simple agrégat des individus qui la composent. C’est bien entendu ce second terme de l’alternative que je critiquais d’abord dans mon commentaire, ce qui a pu vous faire penser que je ne considérais pas son autre terme, lequel est effet tout aussi critiquable que le premier.
AInsi lorsque je disais à la suite de la citation que vous avez produit : » …. Réciproquement la société ne peut être une création renouvelée puisque les individus doivent s’identifier à une moralité figée une fois pour toutes. » je faisais la critique d’un individu qui ne peut se singulariser parce qu’il ne fait qu’obéir à une norme sociale qui dicte sa conduite morale et l’empêche donc d’être l’individu singulier qu’il pourrait être.
J’admets que c’est une façon peu commune de comprendre le rapport de l ‘individuel au social, c’est à dire dans leur implication réciproque, même s’il existe pourtant des auteurs pour avoir mis en avant ce thème, comme les philosophe Simondon ou Stiegler, le linguiste-poète Meschonnic, et à l’époque des Lumières l’allemand Humboldt, ainsi qu’un certain nombre de sociologues et d’historiens.
Humboldt était linguiste, ce n’est pas un hasard, car c’est précisément à partir de l’exemple de la langue qu’il est le plus facile de comprendre ce rapport spécifique entre individu et société. En tant que locuteurs d’une langue, donc d’un langage, la langue (produit social) ne peut plus être considérée comme un tout extérieur à nous. Nous n’avons donc pas un rapport purement instrumental à celle-ci. La langue ne peut se réduire à la somme des ses composants, les mots, que nous utiliserions à la manière des éléments d’un Lego universel. Bref le logos n’est pas un jeu de Lego ! Je n’entre pas ici dans les détails sur la sémantique pour distinguer les parties du discours.
Une langue véhicule d’abord une vision du monde, associée à un ou plusieurs univers sociaux, parfois et même le plus souvent dans nos sociétés complexes, en contradiction, bref c’est pour cette raison que quelques linguistes, à la suite Benveniste, font maintenant du discours la véritable unité linguistique. Mais ces discours à leur tour n’apparaissent eux-mêmes que parce qu’il y a des locuteurs individuels pour les produire. Cela signifie que les mots de la langue sont susceptibles d’être renouvelés dans leur contenu quand il n’y a pas création pure et simple. Or l’instance qui renouvelle la langue à un moment donné, dans un lieu donné, ce n’est pas la langue abstraite collective, mais ce sont encore les locuteurs singuliers (ce peut aussi être un écrivain) sans lesquels il ne saurait y avoir de langue commune, langue commune devant alors être considéré comme un concept utile mais qui n’a pas de réalité effective si l’on considère que la langue est une création constante, produit du rapport radicalement historique des individus dans leur rapports intersubjectifs. Lacan disait aussi un peu la même chose en parlant de lalangue. Je précise que cette intersubjectivité, et c’est ici que la dimension collective est toujours présente, passe par la médiation des véritables références communes que sont les institutions sociales, politiques, économiques, ainsi des dispositifs techniques afférents.
Ainsi certains linguistes ont pu dire que les mots ont plus une valeur — et Saussure le premier — qu’une signification purement abstraite. Les mots se réfèrent tout autant qu’ils produisent des références nouvelles et cela en tant qu’il sont chargés aussi bien de marques distinctives que de marques affectives. Et s’il y a distinction c’est à cause de l’affect, et réciproquement. La notion de valeur n’exclue pas la référence, mais ce n’est plus la référence normative sur le plan purement abstrait des définitions à la manière de celles qui sont produites dans les dictionnaires. La logique référentielle est certes indispensable pour comprendre et expliquer le fonctionnement du langage mais ce qui permet à une langue de vivre ce sont ses oppositions renouvelables à l’infini produites dans la rencontre des discours individuels, lesquels plongent leurs racines dans l’association libre des idées produites par la mémoire. Si logique référentielle il y a elle n’est pas calquée sur le modèle purement abstrait et normatif du dictionnaire, mais sur des références qui relèvent des univers sociaux et affectifs dans lesquels nous vivons ou avons vécu et qui constituent le fonds de notre mémoire.
@Pierre-Yves D. dit : 23 mars 2010 à 15:23
Franchement, êtes-vous à ce point à court d’arguments pour donner l’impression se botter en touche en allant chercher Sarkosy ?
Et, puisque vous dites « Pour vous, clairement, la morale est associée à un ordre social dans lequel le capital et ses détenteurs doivent être au sommet de la pyramide. » Prouvez donc, à partir de mes écrits, ce que vous énoncez.
Bon courage !
Judac
J’admets que la référence à Sarkozy n’ajoutait rien à mon propos.
J’admets aussi avoir caricaturé votre position dans la citation que vous produisez en extrapolant votre conception de l’ordre moral à l’ordre économique et social. Le problème c’est que l’un justifie souvent l’autre d’où ma précipitation sans doute à vous mettre dans le camps de ceux qui associent les deux.
J’ai relu votre commentaire, j’ai noté que vous êtes pour l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix, ce qui dénote chez vous une critique certaine du capital.
Pour le reste je ne retire rien sur le fond de mon argumentation concernant l’interprétation que vous faites de l’héritage de 68 avec ses effets délétères sur la société pour vous à cause de la perte d’une ordre moral dont la pensée 68 serait la première responsable. Ce qui m’avait interpellé c’est surtout votre explication morale en référence à l’autorité, selon moi erronée, lorsque vous associez « Jouissez sans entraves et « nique ta mère » . S’il y a bien un problème d’autorité c’est celui du capital et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Paul associait le capitalisme au militaire.
Pour vous la dérive, le défaut du capitalisme aurait une origine morale, dans le sens d’un ordre moral déficient, j’y vois au contraire la faute d’un capitalisme par définition a-moral d’où il découle précisément les problèmes que nous connaissons aujourd’hui.
Sincèrement.
Au Matelot : à bord du Vaisseau des Morts avec Gale/B.Traven ?
@ tous ceux qui échangent sur la « morale 68 » ou sur l’esprit du temps
(et merci au Matelot qui sait formidablement transformer des métaphores en sémaphores),
Je fais comme des dizaines de milliers d’autres visiteurs (je ne sais plus à quel chiffre nous sommes de visiteurs uniques mensuel; 65 000? 75 000? en tout cas il y a du monde pour descendre les ascenseurs du « blog de Paul Jorion, et pour le faire souvent -200 000 connexions? c’est à peu près ça?).
Comme tout le monde, je croise ici régulièrement le débat répété sur le sujet de la « morale 68″. Cela fait un moment que je nous vois tricoter le sujet, à l’occasion de différents billets.
Il y a de nombreuses voix qui interviennent. Je lis Lou, Jducac, Pierre-Yves D., Juan Nessy et d’autres.
Je remarque un phénomène, j’espère ne pas me tromper (flemme de vérifier précisément, pardon). Il arrive souvent qu’après une série de commentaires très argumentés, Jducac ramène le débat sur deux ou trois choses qui lui paraissent le centre du problème (dans tout débat, il est bon que quelqu’un fasse ce travail de recentrage). Et le débat reprend …à l’endroit où il était quelques commentaires avant!
Est-ce que nous nous serions pas, les uns et les autres, en train de dire la même chose? La même chose avec des mots différents? (et à ce point la même chose que nous reprenons sans cesse le sujet au début).
Pour exemple, je cite Pierre-Yves D. (pardon Pierre-Yves, ça tombe sur vous alors qu’il y a d’autres commentaires qui pourraient dire cela), adressé à Jducac:
» Pour vous la dérive, le défaut du capitalisme aurait une origine morale, dans le sens d’un ordre moral déficient; j’y vois au contraire la faute d’un capitalisme par définition a-moral d’où il découle précisément les problèmes que nous connaissons aujourd’hui. »
Je crains que tout cela ne soit discussions sophistiquées de sophistes pour dire la même chose l’un et l’autre (la « déficience » de la morale sociale, pourrait être soeur de « l’a-moralité » du capitalisme, non?).
La morale sociale a fabriqué après « 68 », et plus encore vers 1980 (quand les enfants du « baby boom » d’après 1945 ont eu l’âge mur pour être totalement les acteurs de la société), cette chose étrange qui s’est appelé le « libéralisme libertaire » -voir les textes de tous ceux qui s’en réclament, et pas seulement Serge July.
En cherchant les définitions des deux mots on trouve:
– Libéralisme: courant de pensée qui repose sur un précepte moral qui s’oppose à l’assujettissement de l’individu (né historiquement d’une opposition à l’absolutisme d’une part, et au droit divin d’autre part).
– Libertaire: état d’esprit et doctrine qui poussent à l’extrême l’exigence de liberté dans les domaines politique, social, économique et moral. Synonyme: a-moral.
Je ne suis pas assez instruit de l’histoire du capitalisme pour en connaître les sources, mais pour la suite, j’ai cru comprendre que le siècle des Lumières (et Benjamin Constant, et Adam Smith et compagnie) a apporté ce « libéralisme » à la machine. Puis -après les errements idéologiques du milieu du vingtième siècle, et suite peut-être à une pression morale trop forte- c’est le « libertarisme » d’après 68 qui est venu mettre du carburant dans cette machine.
Tout le monde a raison alors. Non?
…après ce constat, nous pouvons continuer à débattre car il semble bien que les « libéraux » et les « libertaires » n’aient pas trouvé la bonne formule.
Nous en faisons le constat chaque jour.
Alors, tout en continuant utilement à faire le procès du passé pour en extraire les leçons, continuons à chercher les solutions à venir.
…et puis il paraît que les enfants du « baby boom » ont fait des enfants (c’est aussi ce qui arrive quand on jouit sans entraves). Ceux-là entrent depuis quelques temps dans la carrière à leur tour. Sont-ils toujours aussi « libéraux »? Sont-ils toujours aussi « libertaires »?
Il arrive assez souvent que les parents éduquent …et que les grands-parents instruisent.
(il faut peut-être les deux, comme pour toute société: la nouvelle « Education Nationale » et la vieille « Instruction Publique »).
Gardons le moral.
@ Jean-Luc
» exemple, je cite Pierre-Yves D. (pardon Pierre-Yves, ça tombe sur vous alors qu’il y a d’autres commentaires qui pourraient dire cela), adressé à Jducac:
» Pour vous la dérive, le défaut du capitalisme aurait une origine morale, dans le sens d’un ordre moral déficient; j’y vois au contraire la faute d’un capitalisme par définition a-moral d’où il découle précisément les problèmes que nous connaissons aujourd’hui. »
Je crains que tout cela ne soit discussions sophistiquées de sophistes pour dire la même chose l’un et l’autre (la « déficience » de la morale sociale, pourrait être soeur de « l’a-moralité » du capitalisme, non?). »
En bien justement non 😉
Ma formule prise isolément peut vous inciter à penser ce que vous écrivez, mais si vous relisez attentivement mon raisonnement dans sa totalité vous vous apercevrez sans mal que l’ordre moral déficient auquel il fait référence chez Jducac est celui où l’autorité fait défaut. Or dans quel secteur de la société l’autorité, ou autrement dit le respect dû à la hiérarchie, est-elle aujourd’hui la plus grande si ce n’est dans l’entreprise, véritable unité du système capitaliste ? Ce que jducac regrette surtout c’est la disparition des valeurs liées à l’autorité. Or c’est pour moi cette valorisation excessive de l’autorité qui a conduit à la crise que nous connaissons. De ce point de vue la pensée libertaire de 68, et encore plus la pensée politique de 68, n’ont eu aucune influence sur le modèle capitaliste de ces quarante dernières années. Le capitalisme a seulement récupéré la pensée libertaire pour développer le consumérisme à son propre profit sans remettre en cause le principe de division sociale qu’il implique. Le capitalisme fait appel à une morale individuelle étriquée pour susciter l’obéissance — par exemple via le lien qu’implique tout contrat — mais il se soustrait à la morale éthico-politique des citoyens égaux qui délibèrent des affaires de la cité. La morale collective s’arrête aux portes des entreprises.
Je rêve que ce sois le printemps! Que le chant des oiseaux se faisant la cour,
retentissent dans l’air doux et humide! Que l’herbe verdisse, tendrement bercé
par les gouttes de pluie! Je rêve que les fleurs s’ouvrent aux rayons du soleil
laissant amicalement leur parfum dans le vent!
Je rêve d’une salade de pissenlits dorés, d’une promenade pieds nus au bord
de la rivière!
Je rêve de l’amitié des arbres, me saluant d’un frémissement de branches!
Je rêve d’une nature resplendissante dans sa vérité, foisonnante,
d’une fraîcheur à couper le souffle,
d’une pureté tellement simple, d’une créativité infinie!
Je rêve d’une bonté, d’une gentillesse, d’une bienveillance cellulaire, d’un amour authentique
et indestructible de soi;
Je rêve de cet Amour atomique dont je sais faire partie, et dont je commence
à peine à prendre conscience!
Je rêve que ce sois le printemps!!!
Et le printemps fut.
Oui le billet « Contre-appel du 22 mars » est appréciable
parce qu’il peut représenter un point de départ structurant pour une réflexion constructive.
Oui, j’ai lu des choses intéressantes parmi les 160 commentaires (chiffre provisoire) qui ont suivi.
Et pourtant, c’est une critique que j’apporte ici :
Un aspect crucial, primordial au sein de tout système social a été omis : la démographie.
Ce sujet (le contrôle démographique), il faut le savoir, est bien présent à l’esprit de ceux qui sont aux commandes du monde.
Et, de fait, c’est une question dont les enjeux sont plus que sérieux
et dont les populations feraient bien de s’emparer avant que dautres ne s’en soient trop bien emparé à leur insu.
On rêve ici d’un sytème dans lequel l’Homme pourrait s’épanouir = paix, bien-être, santé, prospérité,
…donc un sytème dans lequel l’espèce bénéficierait de conditions propices pour s’accroître …?
et puis ?
Pollution, surpopulation, disparition des espèces animales comestibles (vive le thon rouge !), disparition des forêts, assèchement des nappes phréatiques,…
Une image choc ? Le film Soleil vert (Soylent Green) réalisé par Richard Fleischer (1973).
C’est pourquoi notre réflexion commune, pour se donner des chances de déboucher sur quelque projets viables, doit d’abord et avant tout être pragmatique. Ni angélique, ni idéologique, ni idéaliste…ni cynique.
Mon concept : le pragmatisme révolutionnaire.
Je rappelle que le kit euthanasie est disponible en Belgique…
Qu’à défaut on peut ouvrir un fight club.
Population: La vraie vérité qui dérange par Rex Weyler
@ fujisan
L’extrait que vous proposez de « Population: La vraie vérité qui dérange » par Rex Weyler
me paraît extrêmement partial quant à la réalité de la question démographique.
Parce que pendant qu’il véhicule des notions qui peuvent sembler positives pour la majorité des occidentaux :
1. Réaliser les droits des femmes du monde entier
2. Rendre la contraception disponible.
pendant ce temps-là, la réalité de ce qu’il se passe c’est par exemple :
« Dans tous les pays industrialisés, la fertilité des hommes s’est réduite jusqu’à des niveaux qui deviennent très préoccupants ».
(http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/medecine/d/fertilite-masculine-en-baisse-un-colloque-pour-sonner-lalarme_17418/)
« FERTILITÉ MASCULINE :
où sont passés les spermatozoïdes ?
Augmentation des cancers du testicule, diminution de la qualité du sperme dans certaines régions du monde, multiplication des anomalies de l’appareil reproducteur masculin… Assiste-t-on réellement à une baisse de la fertilité masculine ?
//…
Sont notamment suspectés, la chaleur, les champs magnétiques, les rayonnements ionisants… mais surtout les facteurs chimiques. Au banc des principaux accusés : les pesticides, les solvants ou le tabac. Enfin, le stress pourrait également jouer un rôle dans la baisse de la fertilité masculine. »
(http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=3483)
Est-on toujours sur des notions qui peuvent sembler positives pour la majorité des occidentaux ???
Ou est-on face à une « dénatalité » subie de façon plus ou moins aléatoire…et contournable seulement en ayant recours à des méthodes « non naturelles » et moyennant finances ?
C’est en référence à cela que j’ai écrit :
« c’est une question dont les enjeux sont plus que sérieux
et dont les populations feraient bien de s’emparer avant que d’autres ne s’en soient trop bien emparé à leur insu ».
Les documents factuels (rapports, articles, discours…) évoquant le « problème » démographique et les politiques plus ou moins officielles de contrôle des naissances, ne manquent pas.
Des recherches par mots clés tels que « eugénisme, surpopulation, contrôle des naissances… » peuvent déjà apporter quelques éclairages.
Je souhaite simplement nourrir la réflexion des lecteurs de ce blog
parce que je suis persuadé qu’aucun projet de société (politique, social, économique) ne pourra être considéré comme viable si, à l’arrivée, il s’avère incompatible avec la problématique démographique.
« Plaisir cruel », de Tolstoï:
…et notre horreur s’accroit quand nous contemplons les résultats de cette éducation et les ravages qu’elle produit dans l’âme d’enfants, si soigneusement ruinée par leurs parents. On leur donne des habitudes efféminées; on ne leur apprend pas à maîtriser leurs penchants. Il arrive alors que l’homme, loin d’être entrainé au travail, d’avoir l’amour de son oeuvre, d’avoir conscience de ce qu’il fait, est habitué au contraire à l’oisiveté, au mépris de tout travail productif et au gaspillage. Il perd la notion de la première vertu à acquérir avant toute autre: la sagesse; et il entre dans la vie où l’on prèche et où l’on semble apprécier les hautes vertus de la justice, de l’amour et de la charité. Heureux encore, si le jeune homme est d’une nature faible moralement, s’il ne sait pas discerner la moralité des apparences de la moralité, s’il peut se contenter du mensonge qui est devenu la loi de la société. Si cela est ainsi, tout semble aller à souhait, et l’homme qui a le sens moral assoupi peut vivre heureux jusqu’à son dernier jour.
Mais cela n’est pas toujours ainsi, surtout en ces derniers temps, quand la conscience de l’immoralité d’une pareille existence est dans l’air et frappe malgré tout le coeur. Il arrive de plus en plus souvent que les principes de la véritable morale se font jour, et alors commence une pénible lutte intérieure, une souffrance qui finit rarement à l’avantage de la moralité.
L’homme sent que sa vie est mauvaise, qu’il faudrait la changer de fond en comble, et il essaye de le faire; mais alors ceux qui ont subi déjà la même lutte et qui y ont succombé se jettent de toutes parts sur celui qui tend à changer son existence, et s’efforcent par tous les moyens de le persuader de l’inutilité de ses efforts, de lui prouver que la continence et l’abnégation ne sont nullement nécessaires pour être bon; qu’on peut, tout en aimant la bonne chère, le luxe, l’oisiveté et même la luxure, être un homme absolument utile et droit. Cette lutte, généralement, a une fin lamentable, soit que, exténué, l’homme se soumette à l’avis général, cesse d’écouter la voix de sa conscience, ait recours à des subterfuges pour se justifier et continue sa vie de débauche en se persuadant qu’il rachète, soit par sa foi en la rédemption et dans les sacrements, soit par le culte de la science, de l’art et de la patrie, ou bien qu’il lutte, souffre, devienne fou ou se suicide. Il est rare qu’au milieu de toutes les tentations qui entourent l’homme de notre société, il comprenne qu’il existe et qu’il a existé pendant des milliers d’années une vérité primitive pour tous les hommes sages; que, pour arriver à une existence morale, il faut avant tout cesser d’avoir une mauvaise conduite et que, pour atteindre quelque haute vertu, il faut avant tout acquérir la vertu de l’abstinence et de la possession de soi-même comme l’ont définie les païens, ou la vertu de l’abnégation comme le prescrit le christianisme.
@ Dany Cohn-Bendit:
Moi quand j’entends des Cohn Bendit et compagnie me parler de changement « Jouissons sans entrave, écologisons le monde » Je préfère encore écouter mon petit ami à quatre pattes lui au moins il ne me déçoit jamais question propreté. Il ne me fait d’ailleurs pas plus d’effet sur moi qu’une plus grande prise de Viagra pas le temps de vous expliquer.
Il ne suffit pas d’avoir le même désir plus grand et impatient qu’autrui celui de vouloir changer
le monde pour déjà montrer véritablement ce changement en soi, bien au contraire on pourrait même indirectement faire plus de tort à une société sans même d’ailleurs s’en rendre compte.
C’est bien là le drame du monde, on s’emballe, on s’embrasse, on s’adore, c’est pas moi c’est l’autre on couche même davantage ensemble si c’était possible pour » changer » pour » réussir » quoi d’ailleurs ? Rendre le monde plus propre, plus tolérant, moins marchand aussi en voulant totalement bannir comme hier le propos venant du religieux foutaises d’hypocrites oui, hélas que voyons ensuite les ami(e)s.
J’ai bien peur hélas que le changement que tout le monde attend ne prenne encore quelques
temps à venir, enfin tant que l’on peut encore se donner bonne conscience d’avancer et de s’aimer à plusieurs de bien faire quoi. Bref son appel publié hier dans Libé m’a guère plus donné la trique aussi bien pour toute la semaine c’est donc Bonbone qui ne va pas être contente, surtout qu’à force de faire de la politique et cela pendant des années et des années 7/7 jours ça doit sacrément forcément les déformer à la longue, vous ne croyez pas ?
Toute époque c’est vrai à du bon comme ces mêmes genre de meneurs aussi pour les autres, oui à chaque fois que voyons-nous se reproduire aussitôt en tête d’affiche, en quoi suis-je vraiment plus différent de celui d’hier ou de celui 1789 ou 1968 ? Moi qui est déjà du mal à me changer moi-même du lundi 22 au mardi 23 mars ou alors du 15 jusqu’au prochain 15 du mois, je me demande alors comment les autres pourraient vraiment réussir à me changer, comme d’ailleurs pour chacun d’entre nous et pour chaque jour qui passe.
N’est-ce pas plutôt cela que nous devrions tous rechercher d’abord à se dire en nous au lieu de vouloir continuellement se faire avoir, en fait nous recherchons surtout à s’illusionner, à se rassurer surtout d’avancer, faire quelques réaménagements de surface, et à préférer de prendre aussi plus longtemps quelques autres petites pilules rouges afin de pouvoir mieux dormir et rêver plus longtemps tous ensemble voilà tout.
» Jérémie arrête de vouloir encore l’ouvrir, tu vois pas que tu fait déjà ressortir les kleenex des gens pas bien, pas positif, peu flatteur aussi… Décidément tu es vraiment irrécupérable, retourne donc à tes bondieuseries d’antan moi je préfère encore suivre Cohn Bendit and C° à la télé avec lui au moins c’est du concret c’est pas du tout comme toi «
Ni tout à fait le même,ni tout à fait un autre.
La ‘déclaration américaine’ du 22 mars, qui devrait bien faire rire Paul Jorion:
http://www.house.gov/apps/list/hearing/financialsvcs_dem/testimony_-_geithner.pdf
Il doit y avoir un problème culturel. Il me semble que tout Européen qui aurait étudié comme je l’ai fait en 2005, le fonctionnement des Government–Sponsored Entities : Fannie Mae et Freddie Mac, aurait abouti à la même conclusion que moi : qu’il existe une contradiction fondamentale dans leur structure et leurs fonctions mi-privées mi-publiques : 1) une aide au logement, avec l’accent mis sur les minorités, 2) maximiser les dividendes et les plus-values des actionnaires.
Comme je l’indiquais, la dérive est automatique : le business tend à se concentrer vers sa partie la plus juteuse et la moins risquée, et délaisse le reste. Résultat, l’immobilier résidentiel devient une machine à faire de l’argent pour les emprunteurs aisés et pour les banques, et le principal apport des GSE est d’alimenter les bulles de l’immobilier.
Cette analyse est simple et saute aux yeux quand on analyse les faits. Or, je ne l’ai jamais vue mentionnée dans aucune analyse par un organisme gouvernemental américain, dans aucune étude, ni sous la plume d’aucun journaliste américain. La seule explication possible à mon sens : les œillères idéologiques. Pour eux, la firme commerciale cotée en bourse est par nécessité, la seule manière efficace de faire les choses, et si ça tourne mal, ce n’est en tout cas pas de ce côté-là qu’il faut chercher. Lisez en effet Geithner aujourd’hui devant la Commission des Services Financiers du Congrès : le problème de Fannie Mae et Freddie Mac a toujours été une régulation laxiste. Malheureusement, les Européens emboîtent le pas : on sauvera la finance par la réglementation. Qu’il y ait des défauts structurels majeurs, des failles grossières dans les raisonnements sous-jacents (comme dans le cas de la titrisation), n’effleure personne. On n’est pas sorti de l’auberge !
@ Paul, François et les autres
« On n’est pas sorti de l’auberge », certes, mais « après la pluie le beau temps ».
Merci à vous et gardez le cap, on saura ramer, voire, aider à la manoeuvre
En France, l’attribution d’allocations logement ne sont pas assujèties à un conventionnement strict des loyers. Moralité, l’allocation logement participe à l’alimentation de la bulle immobilière.
La quadrature de la sphère (terrestre):
Une explosion démographique, unique dans toute l’histoire de l’humanité
Une bio-sphère aux ressources limitées, que nos moyens techniques nous permettent
d’exploiter avec une efficacité jamais vue depuis le début de l’histoire de l’humanité.
Une minorité de « riches » qui a déjà consommé souvent de manière irréversible
quasiment la moitié des ressources, ou par la pollution les a rendu impropres
à la consommation. Et qui n’a pas envie de se limiter.
Une majorité de pauvres qui aspirent (légitimement) à plus de bien-être. Et dans l’idéal à vivre
comme les plus riches.
Une explosion des inégalités entre riches et pauvres, tant à l’intérieur des pays, qu’entre les pays.
La disparition de toute morale dans les relations humaines, l’argent étant la mesure de toutes choses.
Comment résoudre pacifiquement une telle équation ? Pourtant une résolution pacifique
serait cent mille fois préférable au contraire. Mais il faudrait que nos dirigeants prennent
vraiment à bras le corps les problèmes de notre époque, je n’ai pas l’impression que ce
soit le cas. Et aient le courage de mettre à plat tous les problèmes sans exclusive et sans langue de
bois. Il faudrait aussi que les citoyens que nous sommes soient assez mûrs pour être capable
d’entendre des vérités qui dérangent, pour reprendre le titre d’un certain film. Avec des si …
Ce qui est sûr c’est que l’on peut se mettre des oeillères aussi longtemps que l’on veut, la réalité finit toujours par nous rattraper. Face aux cataclysmes naturels on ne peut souvent qu’être fatalistes, mais face aux cataclysmes économiques et sociaux le fatalisme ne devrait pas être de mise. En effet ce sont des choix humains qui en amont des catastrophes ont fait que les sociétés dysfonctionnent gravement, ce n’est pas la main de Dieu, ou plutôt la main invisible chère aux libéraux.
Bonsoir,
@ Joan :
Je suis décidément souvent d’accord avec vos analyses ….
Cordialement,
En fait avec la civilisation thermodynamique gaspillant les énergies fossiles à tort et à travers.
On ne peut même plus accepter le fatalisme vis à vis de certains cataclysmes naturels: je pense bien
entendu au réchauffement climatique. Si l’on admet, ce que je fais, que l’activité humaine y est pour quelque chose, alors les catastrophes climatiques à venir auront en amont dépendu de choix humains, en terme de modèle de société et de développement. Mais la aussi pour des raisons de politique à court terme, il semble que le déni de réalité ait été choisi par notre président: « il y en a assez de l’environnement ». Exit la taxe carbone et après nous le déluge. Nos enfants et petits enfants risquent un jour de nous maudire.
Bonsoir,
Musique :
Il y a beaucoup de messages porteurs d’espoir : les langues semblent se délier ! La prise de conscience qui jusqu’ici était « facilement » visible chez nos frères du Sud semble pointer le bout de son nez ici. Ce doit être le cas dans beaucoup de pays. Ce n’est pas prêt de cesser, aussi la seule bonne chose que puissent faire les politiques qui parlent de changement à l’heure actuelle est de se faire l’écho de cette prise de conscience. S’ils le font sincèrement ils ne pourront en tirer aucun profit : par définition !
Par contre il faut continuer de se méfier des autres dirigeants :
– ceux qui préfèrent que rien ne change, par intérêt.
– ceux qui préfèrent que rien ne change, par peur… qui est souvent bonne conseillère, aussi ce seront eux qu’il faudra s’appliquer à convaincre de la viabilité de cette nouvelle civilisation qui s’annonce.
– ceux qui pensent défendre des intérêts desquels nous ne sommes pas coutumiers et qui pourraient penser qu’ils seraient remis en cause.
fujisan propose un lien : http://www.objecteursdecroissance.be/manifeste.htm
En voici un extrait :
« L’objection de croissance est désirable avant d’être nécessaire, ce qui revient à dire que l’objection de croissance s’imposerait même si les ressources étaient illimitées. Les solutions qu’elle apporte ne doivent pas être jugées uniquement à l’aune de l’efficacité économique et écologique, auquel cas nous tomberions dans le même piège que le développement durable. C’est ainsi notamment que si l’objection de croissance cherche à libérer le désir humain de sa mise au pas par le consumérisme marchand, ce n’est pas seulement pour réduire l’empreinte écologique mais aussi pour mettre la faculté désirante des êtres humains au service de l’humanité et de son émancipation. L’humanité ne se limite pas aux activités économiques des individus. La nature humaine est riche de très nombreuses facettes dont la diversité doit être cultivée. »
…
Point de vue iconoclaste sur l’organisation militaire :
Ma longue activité de fonctionnaire m’a fait connaître un peu toutes les formes managériales allant du militaire aveugle au management participatif en passant par les cercles de qualité ,les plans objectifs -moyens ( au début on avait des moyens et pas toujors d’objectifs , ensuite des objectifs et plus de moyens ) , l’alignement des structures ( si si ça existe ) , le « résolveur de problèmes » , l’animation d’équipe .
ayant commencé simple « capitaine » , j’ai pu finir « colonel » . Avec la certitude que le vieux colonel avait moins de pouvoir incontrôlé que le jeune capitaine.
Au delà il s’agit de juger de l’efficience de l’organisation hiérarchisée par rapport à une organisation en réseau . Je n’ai pas de réponse immédiate à cette question . Il m’est arrivé de dire que je préfèrais un organigramme même violé qui situe des responsabilités quand les choses déconnent ( de type hiérarchique donc) à un sytème en réseau devenu tellement complex et flou qu’on ne sait plus qui décide et comment , et est encore moins responsable .
un peu comme les psy disent qu’on se remet mieux d’un excès d’autorité que d’un excès de faiblesse .
Ma seule certitude c’est que le type d’organisation à choisir ne doit pas primé sur la définition de la raison d’être qui définira l’action . Il sera dans toutes options également strictement nécessaire de confier la responsabilité d’assurer les assemblages et les contr^les à des gens qui soient capables d’avoir des talents sur tous les modes .
C’est un peu ce qu’avait découvert la NASA quand elle a décidé de confier ses programmes à des gens capables de jouer sur mes quatre touches , plutôt que sur la seule touche » technicité » -compréhension du présent . Il lui a fallu quelques fusées explosées
J’ajoute à distance pour jean-luce morlie que j’ai sans le vouloir donner là ma réponse au débat entre » compétitif » et » coopératif » que j’ai pu repéré » là bas » .
La méthode est dictée par la nature et l’urgence du problème à résoudre qui fonde l’existence du solutionneur ; je maintiens aussi que le solutionneur dans tous les cas doit savoir jouer de toutes les méthodes , par formation ou talent inné .
Reste à définr le maître d’ouvrage donneur d’ordre et les talents qui lui sont nécessaires .
@juan
voulez-vous me passer un message sur Ecce; je ne repère pas votre » pseudo » et Ecce n’a pas accès aux adresses réelles de ses membres (sauf s’il la communique volontairement dans leur descriptif).
A+
@Crapaud Rouge (message de 16h23)
Cela vaut la peine de lire le texte de Cohn-Bendit et celui de Paul et François en parallèle.
Je remets le lien vers le texte de Cohn-Bendit qui ne fonctionne pas dans mon message ci-dessus : http://europeecologie22mars.org/?cat=8
Je suis un peu étonné, mais en les lisant, il y a clairement des convergence dans le propos. Si ce n’est pas le cas où sont les contradictions ? PYD critique des insuffisances et des silences chez Cohn-Bendit, il ne souligne pas d’opposition.
L’utilisation du mot « partidaire » dans les deux textes n’est pas innocente par exemple.
Ce sont deux appels à agir, à se réunir, à réfléchir, adressé à ceux qui ont réalisés que les vieilles logiques étaient caduques, que le monde était entré dans une nouvelle Histoire.
D’accord avec vous Lemar ,il ne s’agit pas d’un contre-appel…Ou quelque chose m’échappe…
Les intentions sont louables dans les deux cas…
@lemar: je vous ai répondu ci-dessous, mais ma souris à fourché, le post ne s’est pas mis ici.
PS: j’ai trouvé une bonne idée dans le texte de Dany: « faire passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre. » L’image me plaît car la communauté du « logiciel libre » a amplement montré son efficacité, mais, sous la plume de Dany, j’ai bien peur que ce ne soit qu’une image.
De manière générale, je remarque que les politiques ne remettent pas en cause leur système. Ils invitent seulement la société civile à se manifester et à discuter: pourquoi tant de sollicitude ? Parce qu’ils se cherchent une nouvelle légitimité, en espérant bien n’avoir rien à lâcher de ce qui touche à leur pouvoir.
Je suis d’accord. J’ai moi-même critiqué sévèrement Dany, mais il faut bien reconnaître que sans son initiative il n’y aurait pas eu ce vibrant contre-appel ! Je maintiens que Dany prend les choses un peu à l’envers, mais dans sa maladresse même il révèle quelque chose, et c’est cela qui est important. Son erreur n’est pas régressive. On peut critiquer son manque de vision, son idéologie floue, mais il demeure un électron libre, un agitateur, dans le bon sens du terme. En cela il joue encore un rôle dans la vie politique française.
Il nous a tendu un miroir dans lequel nous pouvons projeter le monde nouveau. Bref c’est un interlocuteur.
Le rêve n’est que le gardien du sommeil que la raison est tenue de ne pas perturber.La raison voilà l’ennemi. Le rêve a pour l’organisme a la même fonction que la politique pour la société c’est à dire empêcher les hommes de se réveiller. Si le rêve se justifie dans la réalité organique dans la réalité sociale son invocation traduit plutot l’impuissance. Le rêve n’est en fait bien sûr que l’idéalisation de l’existant, une façon de continuer à supporter l’insupportable. La politique effective du capitalisme est de droite et les discours de la gauche n’ont jamais eu pour fonction sans y parvenir pleinement qu’à à transfigurer cette sordide réalité. Comme l’ont montré les lambeaux de pouvoir qu’elle a put excercer ; la gauche a été historiquement le fourier du libéralisme contemporain.
Les dernières élections par exemple sont un échec du cohnbendisme : celui-ci attendait tout d’un triomphe d’un comique comme Bayrou. Les électeurs ont été d’un avis différents et quittent à rêver ont préférés le franc discours d’un Lepen qui lui du moins met tout son honneur à ne pas mentir sur la réalité de notre monde. C’est d’ailleurs pourquoi il est si detesté par la Gauche…… chez Lepen le mensonge a une part minime. Jorion/ Leclerc devraient donc se méfier de toute référence à Cohn Bendit comme à Corinne lepage elle aussi déçue du Bayrouhisme et qui changent si facilement de monture. Bayrou hier, Aubry maintenant et ViI pain où tout autre pour quand ?….
Quel joli bouillon de culture.. ce blog!
Vous tous, intellectuels consentis, j’essaie de vous lire mais je suis las. Vos idées, bonnes ou mauvaises, n’auront pas lieu d’exister.
Oui, c’est sans doute la fin du capitalisme, mais ce n’est pas le début de la liberté. Que croyez-vous donc? Ce n’est pas en vous masturbant les neurones ou en vous vous écoutant parler, que vos idées nous sauveront. L’histoire nous montre qu’il y a eu et qu’il y aura toujours des « esclaves » pour servir les « dominateurs » quelque soit leur visage. L’intelligence va de paire avec l’élitisme, et ceux qui se considèrent supérieurs ne se mélangent jamais avec la fange. Et les gueux, c’est tous ceux qui ne viendront pas lire ce blog. Ils sont des millions à se laisser entraîner dans la tourmente des élites, tant qu’ils ont à manger et à boire. Mais dès que la faim se fera sentir, le sang coulera. Pas le sang des intellectuels, non, mais celui de l’innocent, du jeune étudiant sans expérience de la vie, de l’homme sans culture, pendant que ceux qui tirent les ficelles, nos énarques, nos diplômés, les « meilleurs d’entre nous » observeront le carnage de très loin pour encore tirer profit de la situation.
Je ne me fais plus d’illusion sur notre avenir. L’homme est mauvais. C’est tout. Votre laïus à tous d’hommes pédants ne servira pas l’humanité. Les mauvais individus au pouvoir s’efforceront toujours de conserver un semblant d’équilibre pour continuer à dominer. Les révolutions ne servent à rien, si ce n’est qu’à remplacer les têtes de ceux qui nous exploitent par d’autres encore plus malignes.
La qualité de vie des hommes n’est pas compatible avec l’économie de marché, c’est le constat que nous faisons tous. Les hommes politiques sont corrompus et se battent, non pas pour l’intérêt du peuple, mais pour leurs indemnités et le pouvoir. Nous vivons dans un monde pourri et à l’agonie et je ne vois pas comment cela pourrait changer, si ce n’est en donnant naissance à un monde « encore plus civilisé » pour une poignée de nantis.
Je ne suis pas homme de religion, mais je finirai ma prose par ces deux phrases tirées des écritures qui me semblent bien à propos:
« Bien heureux les simples d’esprit car le monde des cieux leur appartient »
et à l’attention des plus jeunes « gardez-vous des faux prophètes »
@Homme du peuple et à tous les défaitistes.
Quel drôle de constat « l’homme est mauvais ».
Parlez en aux gens qui ont été sauvés par notre système public de santé!
Et je pense à la génération qui a pris de plein fouet la deuxième guerre mondiale, alors que la précédente avait été décimée en 14-18.
Et nous 65 ans apres il faudrait baisser les bras, avec tout le confort et la technologie dont nous disposons? Nous qui n’avons pas, pour la plupart, eu à vivre de conflit sur notre sol?
Quel comportement d’enfant gâté! Une fausse excuse pour ne pas se fatiguer!
Lisez ce blog mais au moins abstenez vous de tant de pleurnicherie.
A vous lire malheureusement pour vous ,vous n’appartenez pas à la catégorie des simples d’esprit.
Faux prophètes-)non;anonces anticipées de mauvaises nouvelles ,simples projections des errements antérieurs.Optimisme débridé aujourd’hui -)oui.Masturbation intellectuelle-)oui ,mais pas seulement.Tous pourris -)non
Des hommes de bonne volonté -)oui
Avenir sombre;quien sabe!
Je crois qu’en écrivant que la fin du capitalisme ce n’est pas le début de la liberté , vous avez résumé d’un trait ce qui se cherche ici , et qui concerne les gueux et les intellos .
Chercher est une chose .
Trouver en est une autre .
Agir en est une troisième .
Mais gueux ou pas , nous parlons bien de la même chose.
Je suis peut être plus perméable que d’autres à la tonalité de votre écho , car j’ai eu à travailler aussi bien avec des cols bleux que des cols blancs .
Mon dernier bonheur professionnel a été qu’ils étaient aussi nombreux les uns que les autres lors de mon pot de départ à la retraite .
Votre remarque prend par contre un poids particulier quand » l’ascenceur social » est non seulement en panne , mais qu’il ne marche plus que vers le rez de chaussée quand il bouge .
Pour les prophètes , je les laisse s’exprimer tous seuls .
C’est sûr, dit comme ça, on peut tout laisser crever. Vous vous attendiez sans doute à quelques réponses, n’est-ce-pas. Je me considère moi aussi comme un homme du peuple. Mais je ne partage pas votre noire vision du monde. Rien à voir cependant avec les vagues notions sur le pessimisme ou l’optimisme, c’est à mes yeux, en dehors que ça se tient, plutôt un noyau irréductible voyez-vous. Je me garderais bien de vous donner des leçons, mais de grâce, comprenez que c’est pas rose (euphémisme) pour tout le monde ici. Allons donc, l’humour ça existe aussi chez les hommes : par exemple lisez du Piotr !
@ Arnaud:
Pendant la deuxième guerre mondiale, mon grand-père, simple soldat, a travaillé durement pendant plusieurs années comme prisonnier de guerre en Allemagne, pendant que notre futur sauveur buvait son thé en Angleterre. « battez vous et LIBERONS la France » qu’il disent tous…
Pour notre technologie, profitez-en bien car si vous la payez à crédit, vous en serez bientôt saisis par les banques.
Quand à la chance de ne pas avoir vécu de conflit sur notre sol, j’ai bien peur que la fin des stocks en matières premières ne nous condamne à vivre une époque très sombre.
@Piotr:
je me concentre fortement pour ne pas faire de fautes d’orthographe.
Je suis un effroyable pessimiste fataliste capituliste démoraliste, et je ne me prive pas, quand l’occasion se présente, de manifester mon humeur sur ce blog. Mais, il y a quelques années déjà, j’ai appris à séparer ce qui ne peut concerner que moi, et ce qui concerne les autres. Vous dites: « Je ne me fais plus d’illusion sur notre avenir. L’homme est mauvais. » Nous sommes bien d’accord, mais l’infinité d’hommes et de femmes susceptibles de vous entendre n’ont que faire de votre « vérité ». Ils ont leur vie, leur optimisme, leurs problèmes, leurs espoirs, leur boulot, leur chômage, etc. Si, à l’instar de Cioran, leur optimisme vous insupporte, et bien fuyez votre semblable et réfugiez-vous dans les lettres ! Mais ne cherchez pas à convaincre quiconque, vous feriez vous-même la preuve de votre optimisme…
C’est le syndrome d’Yves Paccalet
Ce collaborateur de cousteau qui a passé sa vie à parcourir les mers du monde aux frais de tiers et qui aujourd’hui publie des livres et des articles sur le mal que constitue l’humanité. C’est un peu facile.
Soit il est vraiment convaincu par ce qu’il dit, alors il doit se suicider, en toute logique. Soit il mange dans la gamelle, comme tout le monde, et comme dit crapaud rouge, le mieux est alors de se taire.
Etonnant comme les ponsifs humanistes obsoletes s’etalent regulierement. L’universalisme a vecu. Etre humaniste a l’heure actuelle c’est etre du cote du systeme de gvnmt actuel. En effet celui-ci vise a imposer le modele occidental democratique partout. Evidemment cet ideologisme ne donne que la guerre, la devastation des contrees et des populations. Mais non cela continue. Nombreux sombrent a la fin de leur reflexion dans les memes erreurs, les pieges, les filets tendus par ceux-la meme qu’ils denoncent. Les valeurs universalistes, onu-siennes etc … sont la plaie du monde. Aux armes … de pensee, citoyens. Formez … votre esprit a d’autres analyses.
@Homme du peuple
Alors nos grand pères se sont peut être croisés dans les Ardennes pendant leur années d’emprisonnement, évadés ensembles, cachés en attendant la fin de la guerre. C’est en pensant à ce grand père que je vous ai répondu. Par rapport à leurs vies (famille détruite, blessures de guerre, pays à reconstruire), je maintiens que votre propos ne fait pas honneur à leurs sacrifices et leur mémoire et qu’il n’est qu’une posture bien facile.
@ juan nessy dit : 23 mars 2010 à 14:34
Il faut savoir décoder votre intervention. Ceux qui, comme moi, n’ont pas eu un haut niveau d’éducation, comprendrons peut-être que vous n’êtes pas en total désaccord avec ce que j’avance, c’est du moins ce que moi, j’ai cru comprendre. Alors parlons-nous pour mieux nous comprendre et créer du lien. Et merci de mieux expliciter, pour ceux qui en ont besoin, afin de bien comprendre. J’en fais partie.
@ Joseph C. dit : 23 mars 2010 à 16:12
L’efficacité et le respect de l’autorité vous font fuir, dites-vous.
Je suis désolé mais mon expérience de 75 ans de vie m’a conduit à une appréciation inverse.
Sans savoir d’où vous tenez cette aversion à l’efficacité et au respect de l’autorité, je me dis que cela ne doit probablement pas venir de votre propre expérience.
Rien que pour ce qui concerne votre intervention du 23 mars 2010 à 16:12 , vous ne pouvez pas, vous-même, souhaiter qu’elle ne soit pas efficace ou alors ce serait parler (écrire) pour ne rien dire.
Quant à l’autorité qui vous fait fuir, vous en avez besoin, ne serait-ce que pour faire respecter vos droits.
Vous donnez l’impression d’avoir été endoctriné sur les thèmes qu’on sert aux jeunes gens comme on le faisait en 68 dans l’inconscience des désastres que cela allait entraîner.
En tous les cas ne soyez pas étonné si, faute d’efficacité dans ses actions et de respect des autorités, notre communauté s’effondre dans le chaos généralisé. Personnellement, je fais tout pour l’éviter, y compris en intervenant sur ce site.
Bonsoir,
Effectivement, l’autorité et l’efficacité de l’armée me font fuir (pas l’efficacité tout court, bien entendu). Une communauté qui ne vit que sur ces présupposés est nécessairement un système de domination, et je n’aime pas être dominé. Je conçois le monde comme un lieu qui m’appartient autant qu’à n’importe qui, or toute autorité se fonde sur la détention d’un droit sur l’autre, que je récuse. Une communauté qui se fonde sur de tels bases est le lieu de la coercition et de la punition, et c’est bien cela que nous vivons perpétuellement dans nos sociétés humaines : la coercition et la punition, quand ce n’est pas la guerre. Et là nous retrouvons l’efficacité de l’armée, sa discipline et son autorité. Si pour vivre ensemble il faut des polices et des armées, autant vivre seul.
Mais allons plus loin : pour moi une humanité qui ne fait les choses que parce qu’elle y est obligée par une autorité ne vaut pas le coup, je n’y crois pas, je ne miserais pas un cent dessus.
Cette aversion m’est bien dictée par mon expérience qui, pour n’être pas aussi longue que la vôtre, n’en n’est pas moins authentique : tout ce que j’ai bien fait jusqu’ici, je ne l’ai fait que libéré de la contrainte et dans le goût, l’enthousiasme, la passion parfois. Chaque fois qu’on m’a mit un joug j’ai échoué.
Enfin je ne suis endoctriné par personne, mes opinons sont les miennes, n’engagent que moi et je vous prie de croire qu’on ne m’a rien « servi » : j’ai du au contraire attendre de partir moi-même à la recherche des auteurs pour découvrir mes véritables ports d’attache, et suis toujours ouvert à toute pensée ou opinion quelle qu’elle soit.
@joseph
Moi, je me laisserai bien endoctriner par votre discours, ça serait tellement reposant. Ah, Ah Ah.
Cordialement
Joseph C,
je suis avec vous.
Mon grand-père était militaire. par nécessité financière après guerre au début. En effet, après des études de lettres, des écrits dont un a même encore à l’occasion, son heure de gloire chantée, il est allé passer des vacances, quelques mois, en Espagne… c’était en 36…vacances mouvementées, troisième internationale…Il a récidivé plus tard, cette fois-ci dans le maquis français mais entre temps, il avait fait 4 morveux. Dont ma mère. Donc au sortir de la guerre, les poèmes musicaux ne nourrissant pas la famille, il s’est engagé et a fait carrière.Trois mioches plus tard, la guerre d’Algérie. Et là, il défie l’autorité. D’abord et avant tout pour ramener « ses hommes » sains et saufs, d’une guerre absurde. Ce qui lui a valu une retraite, mais aussi une mort, anticipées.Je pense que c’était un aventurier.Anarchiste. Il n’était pas à une contradiction près.
Ce mélange détonnant a assuré une rente financière à deux génération de psy. Enfin, c’est surtout un de mes oncles qui a payé pour toute la famille.
J’ai appris de mes parents à respecter ce qui est respectable, mais à questionner systématiquement ce qu’on m’impose comme forcément vrai parce qu’émanant d’une autorité.
En outre, pour moi, la véritable source des dérives actuelles, c’est le déni de réalité, et la capacité des gens, quels qu’ils soient, de se convaincre des films qu’ils se font.J’ai été témoin de trucs aberrants, où même les arguments de raison n’avaient pas prise.
J’avance dans ma lecture de Dany Robert Dufour: le jansénisme serait à l’origine du libéralisme, par la figure de Pascal, pervers libertin puritain. On en revient aux paris.(Pascal était un grand parieur et pas seulement sur l’au-delà)
@Joseph .c :
Il vous reste du chemin à parcourir .
Vous n’y arriverez pas seul ( ou alors votre entourage va déguster ) , ni sans concilier droits et devoirs .
Le marché aussi rejette tous les jougs .
On est dans notre sujet ,auquel j’ajoutais celuji de l’équilibre » liberté individuelle » VS « liberté collective » .
@jducac : Oui, le marché refuse tous les jougs, mais ce n’est pas cela qui le rend insupportable et va le perdre, ce sont les jougs que le marché fait peser sur les autres ! N’être pas asservi me semble une base existentielle saine et viable, je n’en rabattrai pas, en revanche ce qui détruit et représente une menace c’est bien le désir de domination d’autrui, hors, répondez-moi : QUI sera désigné comme étant redevable du respect et sur quels critères ? Le professeur a priori et sans réserves parce que désigné par l’institution ? Le juge le militaire et le policier pour les mêmes raisons ? Et là nous retrouvons Kant et son impératif catégorique périmé, qui vient nous apprendre qu’il faut respecter l’ordre établit parce qu’il faut le faire ! Mais que faisons-nous avec ce principe le jour où le policier nous enjoint de donner un juif ? Le jour où le professeur débite des sornettes ? Le jour où le juge condamne l’innocent ?
Le respect de l’autorité a priori ne sera jamais une solution à long terme, il faut respecter ce qui, après examen de notre conscience et de notre intelligence nous semble respectable.
Enfin je vous suis pour ce qui concerne l’équilibre entre les droits et les devoirs en société, mais ceci n’a de valeur que dans une société non corrompue. C’est-à-dire une société dont la finalité n’est pas d’assommer ses administrés de devoirs contraignants quotidiens tout en lui laissant quelques vagues droits de papier, et ce pour l’unique raison que l’élite de cette même société devrait pouvoir vivre sans aucune contrainte ni devoir.
En revanche je suis ici pour discuter d’idées, pas de personnes. Je ne me permettrais donc pas d’émettre le moindre avis sur la manière dont vos proches vivent votre personnalité, sur laquelle je ne ferai non plus de commentaires, même prudents… j’apprécierais que vous fassiez de même !
Cordialement !
@jducac : Excusez-moi : je vous ai adressé une réponse qui ne vous est pas destinée !
@ juan nessy : Ma réponse se trouve juste au-dessus, adressée par erreur à jducac.
@Joseph .C :
Je ne contesterai que votre première phrase . Pour moi qui ou quoi que se soit qui refuse toute loi devient insupportable aux autres car il impose de fait SA loi . C’est d’ailleurs une façon de se décérébrer d’une partie de la richesse de son cerveau et se condamner à terme à l’échec .
Comme se condamne à l’échec celui qui se prive du délire , de la contemplation , de l’empathie .
Reste le rapport de l’individu au pouvoir institutionnel , historiquement le prêtre , le chef de guerre , le marchand . L’erreur a sans doute été selon moi de croire que la hiérarchie ( utile dans le temps et l’espace ) équivalait au pouvoir .
Je ne connais pas de meilleure réponse à votre inquiètude que la démocratie à faire vivre et conforter ,avec ses faiblesses et ses vertus .
Il a été ecrit plus haut » la fin (si c’est le cas ) du capitalisme , n’est pas le début de la liberté » .
Pour moi la liberté ,c’est sans doute pouvoir être reconnu comme individu , mais c’est aussi pouvoir avoir accès à. Je suis un clone de Michel Serres sur cette conviction .
La démocratie que j’ambitionne n’est donc pas l’écriture d’un dogme pour un groupe ‘fusionné » .
Le dogme , plus que la propriété , est le vol .
J’ai exprimé plus haut que pour être « démocrate » au sens premier ,il fallait écrire les clés qui permettent d’autoriser et rendre compatibles , les diversités de plus en plus nombreuses ici et de par le monde ,pour la survie et le progrès de l’humanité prise dans son ensemble et dans son inter-relation avec l’univers .
Pour se faire mon mode d’emploi personnel s’appelle encore « l’Esprit des lois « .
C’est donc aussi mon mode d’emploi pour envisager la « Constitution » qui est la première des lois .
Sur l’écologie l’un des meilleurs blog en langue Française est celui de Fabrice Nicolino
« Non, cela ne se fait pas de rappeler que j’ai depuis le début, arguments à l’appui, écrit ici que le Grenelle de l’Environnement était une grossière manœuvre politicienne. L’opinion moyenne a horreur, fût-elle écologiste, de se voir rappeler à quel point elle s’est laissée enfumer… » http://bit.ly/aioocc
@Fab
Parce qu’une Constitution c’est la Démocratie.
Parce que la Démocratie c’est la Justice, autrement dit la responsabilité mise au bon endroit.
Pas celle, si charitable, des « vrais » capitalistes selon Salin & co ; ces gens sont trop bons…
Une Constitution pose en substance que l’économie n’est pas un champ à part.
Qu’il n’y a pas d’Economie, « e » majuscule.
Que le Marché comme miracle est une idéologie bigote.
Qu’il est plus que temps que les Lumières questionne aussi les choses de l’argent.
Qui font parties des échanges humains au même titre que l’amour ou le dialogue avec Dieu.
Qu’il faut des règles, du savoir partagé et des mots, bref un Contrat, pour sortir enfin de notre obscurantisme économique.
Il n’y a pas contradiction parce que les deux textes ne parlent pas de la même chose. Dany parle « forme », « structure », « organisation », « moyen », « rassemblement », « coopérative »… Pour lui, l’évènement historique est le résultat de ces élections qui se sont jouées entre à peine une moitié des inscrits, pour Paul et François c’est « le capitalisme [qui] meurt sous nos yeux et nous entraîne dans sa perte » ! Y’a pas photo comme ont dit…
Pourquoi »contre-appel »?
Dany plaide pour sa paroisse.Paul et François sont agnostiques.
Chacun sa chapelle.