« Contre-appel du 22 mars »

Il y a eu le vote protestataire, où l’on n’accorde pas sa voix en faveur d’un parti mais contre un autre. Il y a eu le vote blanc ou le vote nul, où l’on déverse sur le bulletin la rage que l’on a au cœur. Il y a eu enfin l’abstention, quand le pire ennemi de mon pire ennemi m’est lui aussi devenu à ce point indifférent, que lui non plus ne mérite plus que je me dérange.

Comment en arrive-t-on là ? Quand dans son ensemble la classe politique parle d’un monde qui a cessé d’exister. Nous aimerions tant qu’un de ses membres dise en public – et non comme aujourd’hui en privé, dans le creux d’une oreille – « La machine est cassée ! » Mais non, on demande aux vieilles recettes de continuer à servir, non sur la foi de leurs succès passés mais par simple habitude. En changeant, dans le meilleur des cas, les proportions de divers ingrédients rassis, rancis, voire franchement frelatés. Le monde a changé et la classe politique poursuit imperturbablement le bavardage d’une conversation qui n’évoque plus que l’ancien temps.

Nous vivons une période que l’on peut sans emphase qualifier d’historique : le capitalisme meurt sous nos yeux et nous entraîne dans sa perte. Toute tentative de rafistolage du système épuisé ayant implosé devant nous, sera certainement douloureuse et plus que certainement, vaine. Une finance fondée sur des paris sur les fluctuations des prix s’est nourrie sur le corps affaibli d’un monde ayant cessé de compter sur la richesse pour vivre à crédit, et s’est – comme il était à prévoir – effondrée. Après un temps de latence, elle entraîne désormais à sa suite les États qui s’étaient portés à son secours. Les peuples sont appelés à régler l’addition : il n’est question que de plans de rigueur et de luttes contre les déficits publics ; la protection sociale conquise sur un siècle, n’aura pas duré davantage.

On parle encore avec emphase de croissance, porteuse d’abondance et chargée de tous les bienfaits, mais ceux ayant ces mots à la bouche savent qu’elle s’alimente depuis toujours à la gabegie d’une planète pillée sans répit. La recette en est de toute manière perdue. À la place, la précarité et le chômage progressent d’une marche inexorable : les emplois perdus, le sont à jamais.

Cette fin d’un monde qui s’est cru éternel exige des actes, dès aujourd’hui. Le manque d’imagination, le manque de courage ne sont plus de mise désormais. Si rien n’est fait – et l’encommissionnement est une forme du rien – il n’y aura plus bientôt ni planète viable pour notre espèce, ni économie qui ne soit simple rapt par la finance de toute richesse créée, ni même aucun revenus, car les nations vieillissent, et les vieillards qui occupent les postes s’y accrochent à mesure que fondent leurs retraites, monopolisant la ressource devenue rare qu’est le travail humain.

Quelle initiative alors prendre ?

L’ Appel du 22 mars annonça le Joli Mai et le dépoussiérage que celui-ci opéra d’une société en voie de fossilisation avancée. Mais rien ne sert de convoquer les symboles au titre de fleurs ou couronnes : la soupe refroidie n’est au goût de personne. Nul n’a le droit de les évoquer s’il n’est digne d’eux : à la hauteur aujourd’hui de ce qu’ils furent en leur temps.

Il n’est question ici ni de nouveaux slogans, ni d’un nouveau parti : le cimetière des espérances déçues déborde de tous ces lendemains qui nous firent déchanter. Il s’agit au contraire de mettre en mots, en images et en actes, les prémices du monde nouveau qui se dessine à nos yeux. Toutes les mesures à prendre ne sont pas encore connues, certaines n’existent encore qu’à l’état d’ébauches à peine esquissées, mais qu’importe ! Le monde auquel nous aspirons est l’inverse de celui qui, petit à petit, s’est installé dans nos vies et pire encore, se trouve maintenant logé à demeure dans nos têtes. À l’égard de celui-ci, nous sommes déjà, au plus profond de nous-mêmes, des insoumis. C’est cette insoumission-même qui émerge aujourd’hui sous sa forme collective.

Le bourgeois a perdu son Dieu et l’a remplacé par l’argent. L’argent a tout envahi. Le « capital humain », un lobe de foie ou un rein, tout a désormais un prix : tout se vend, tout s’achète. On évoque aujourd’hui la « loi du marché » comme on parlait auparavant de la « gravité » : inscrites toutes deux désormais au même titre sur des tables d’airain. La plus grande richesse créée par les machines aurait dû signifier notre libération, mais aussitôt créée, elle se trouve confisquée et disparaît dans des comptes secrets.

Le temps n’est-il pas venu de désamorcer la machine infernale ? D’affirmer que le commerce humain n’est pas nécessairement celui de l’argent ? De faire advenir la solidarité là où la rivalité règne aujourd’hui en maître ? De promouvoir un double respect : celui des humains dans leur diversité, les uns vis-à-vis des autres, et celui d’eux tous réunis, envers la planète qui les accueille et leur dispense ses bienfaits ? « Penser global pour agir local » ont dit à juste titre, les écologistes. Le moment est venu d’agir aussi globalement : local et global, l’un ne va pas sans l’autre.

La démocratie se voit chaque jour un peu plus menacée par les manifestations d’un contrôle social envahissant. Les moyens qui s’offrent à nous pour la faire progresser, pour qu’elle s’approfondisse sur le plan politique et pour qu’elle s’instaure enfin au sein de l’économie, par le biais d’une constitution pour l’économie, définissent le monde nouveau qui pourrait être le nôtre.

Bien sûr, nous savons faire la part du rêve mais c’est pour mieux l’affirmer d’abord comme ce but auquel nous ne saurions renoncer. Nous nous inscrivons, de cette manière, dans la lignée de tous les résistants, « dissidents » de toutes les époques, dont on découvre plus tard qu’ils eurent raison d’avoir si longtemps tort, sans jamais renoncer.

Il y aura toujours de « prochaines élections », même s’il existe pour nous Dieu merci d’autres moyens d’exprimer nos espoirs. La manière optimale de les préparer – l’action politique sous son jour le meilleur – est de commencer par rêver à voix haute. Nous associons à notre rêverie partagée, un programme immédiat pour être sûrs qu’elle ne sera pas abandonnée aussitôt évoquée : les dix, cent, mille mesures qui devront être prises pour que les idées généreuses se traduisent en des réalités qui ne le seront pas moins. Ce catalogue, livre de doléances ou quel que soit le nom qu’on veuille bien lui donner, ne sera pas l’aboutissement de tractations entre partis, mais le produit d’une élaboration « apartidaire », fruit de la tenue d’États généraux, témoignage que les temps difficiles sont ceux où s’entend la voix des sans grade, guidés seulement par leur foi en la lumière et leur bonne volonté !

Paul Jorion et François Leclerc

Partager :

418 réponses à “« Contre-appel du 22 mars »”

  1. Avatar de GESP
    GESP

    Concernant l’abstention: L’indifférence est une forme de mépris.
    De toute manière, le principe du respect du choix des électeurs est décédé le 4 Janvier 2008 au congrès de Versaille (adoption du traité de Lisbonne).

  2. Avatar de Maurice-Alain Baillergeau
    Maurice-Alain Baillergeau

    Ne pensez-vous pas que «la constitution pour l’économie» que vous appelez de vos vœux, pourrait passer par un nouveau statut des entreprises qui assurerait un meilleur respect des humains entre eux et vis-à-vis de la planète ?

    Une définition européenne de ce nouveau statut pourrait gagner par «osmose» les pays émergeants et pourquoi pas les USA….

    PS: Félicitation et remerciement pour la qualité de vos travaux.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Il faut d’abord débarrasser l’entreprise de son organisation militaire. On tolère dans les entreprises ce qui serait inacceptable à l’armée. C’est dire !

    2. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      @ Paul Jorion

      « débarrasser l’entreprise de son organisation militaire ».

      Le mot est presque faible pour la grande entreprise, j’aurais utilisé le mot de carcéral (on se suicide en prison et aussi dans certaines entreprises).

      Dans les petites structures, on rencontre parfois des organisations très horizontales et libertaires.

    3. Avatar de demobilier
      demobilier

      « Il faut d’abord débarrasser l’entreprise de son organisation militaire. On tolère dans les entreprises ce qui serait inacceptable à l’armée. C’est dire ! »

      Vous pouvez préciser, Paul ?

    4. Avatar de fujisan

      Espace Collaboratif vers une Constitution pour l’Economie dit:

      Proposition d’articles et dispositions vers une constitution pour l’économie.

      1 Visées éthiques

      1.1
      Toute forme d’organisation économique doit viser à l’émancipation des individus; aucune forme économique ne peut concourir à la domination d’un groupe ou d’une personne sur un autre groupe ou une autre personne.

      Jean-Luce Morlie nous invite tous à y participer, y faire part de nos réflexions… A sa demande, voici quelques réflexions perso sur cet article 1.1:

      – Est-il nécessaire de limiter à l’économie? Qu’est-ce précisément qu’une organisation économique? Où ça commence et où ça s’arrête? Par ex. un think-thank, un lobby, un média sont-ils des organisations économiques? Ne vont-ils pas prétendre le contraire? Ne peut-on généraliser, du moins au socio-économique ?

      – « doit viser à ». Les libertaires pourraient trouver ça horriblement coercitif, même si c’est pour « viser à l’émancipation ».

      – L’émancipation sur quel plan? Ca me semble assez vague.

      – La domination est un vaste sujet qui mériterait plus de développement. Est-elle inévitable (Servitude volontaire, La Boétie) ? Serait-elle « un mal nécessaire »? (attention danger!)

      – C’est anthropocentriste. Certains écolos purs et durs (dont je ne fais pas partie) voudront sans doute placer la Nature à égalité avec l’Homme.

      – J’ai un peu causé de démocratisation de l’économie, de compétition vs. coopération en privé avec Alain Tihon, un économiste (tendance … ?). Trop long pour développer ici, mais il est sceptique et reste attaché à la « destruction créatrice » chère à Schumpeter.
      Voir: http://www.maisondd.be/spip.php?article661
      Et: http://www.maisondd.be/spip.php?rubrique101

      Plus généralement, sur le projet de Constitution pour l’Economie.

      Je tiens tout d’abord à te féliciter ainsi que les autres collaborateurs. J’apprécie particulièrement la tournure positive des articles au lieu des habituels interdits. Chapeau!

      Ceci dit, je ne me fais personellement aucune illusion sur l’éventuelle adoption d’un tel texte fondateur, qui se veut universel et forcément vague. Je ne demande qu’à être heureusement surpis, mais il y a loin des bonnes intentions aux actes. Par ex. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme n’empêche pas que la torture pratiquée à Abu Graib ou Guantanamo reste impunie.

      Un tel texte me parait utopique, une direction à prendre vers un but impossible d’atteindre. « Pour atteindre l’inaccessible étoile » disait le Grand Jacques.

      Je le vois plus comme un outil de sensibilisation citoyenne, un message aux citoyens pour réaffirmer que notre vie en société est l’affaire de chacun, que nous devons reprendre le contrôle de nos existences, que les hommes et femmes au pouvoir n’ont aucune légitimité pour imposer leur modèle de société aux citoyens qu’ils prétendent représenter.

    5. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Jean-Luc Godard, dans les années 70 et plus, expliquait que le plus difficile à filmer était le travail, car on ne pénétrait pas avec une caméra dans l’enceinte d’une entreprise.

      J’ai plus modestement fait l’expérience des négociations qu’il fallait entreprendre, de leurs résultats décevants (j’étais encadré et sommé de respecter de nombreuses interdictions et, plus que tout, devait soumettre le montage final pour acceptation). J’ai donc abandonné.

      J’ai par contre filmé des opérations militaires: c’était beaucoup plus simple !

    6. Avatar de Didier
      Didier

      Maurice-Alain Baillergeau,

      Qu’entendez vous par « meilleur respect des humains entre eux et vis-à-vis de la planète » ?

    7. Avatar de Moi
      Moi

      « Vous pouvez préciser, Paul ? »

      On voit bien que vous ne travaillez pas dans le privé. 🙂

    8. Avatar de Michel MARTIN

      Si l’entreprise est le lieu de souffrances inacceptables (cf Souffrances en France de Christophe Dejours par exemple) liées à son organisation, il reste que tout groupe a besoin de prendre des décisions.
      Qui décide quoi et comment? Quel est le degré d’urgence de la décision à prendre?

    9. Avatar de Maurice-Alain Baillergeau
      Maurice-Alain Baillergeau

      @Didier dit : 23 mars 2010 à 10:20

      Je pense que le travail réalisé par les salariés dans l’entreprise justifie une plus grande association aux orientations et à la connaissance réelle de l’outil de travail, vu sous tous ses aspects.
      Une part du pouvoir dévolu au CA devrait être partagée avec les représentants du personnel, sans que cela puisse altérer la santé de l’entreprise.

    10. Avatar de EOLE
      EOLE

      Pour connaitre un petit peu les deux, je peux venir en aide à Paul.
      Un état-major militaire c’est à la fois plus structuré et plus souple pour permettre d’agir en temps limité et en sûreté. Une fois la décision prise par le Chef auquel est subordonné ce groupe et les modalités principales définies, chacun prend en compte ce qui lui revient pour que l’action soit efficace.
      Un « état-major » d’entreprise est soumis à beaucoup d’interdits et de non-dits, avec une structure le plus souvent clanique où le but n’est pas la manœuvre de l’ensemble, ni bien souvent la rentabilité, mais un potentiel gain de pouvoir individuel, souvent avec une bonne dose de flatterie et surtout sans évoquer certains tabous. C’est donc une forme assez dévoyée d’efficience d’autant que le Dirigeant (non propriétaire) pourra toujours se défausser de ses responsabilités sur ses subordonnés ou des demandes restées sans réponse.
      Il faut rappeler que dans un cas on sait pertinemment que l’on met « en jeu » la vie des personnes, y compris celle des officiers subalternes (rôle que le chef a tenu de nombreuses années dont il a dû conserver un minimum de souvenirs désagréables) et, qu’à contrario, dans l’autre cas on fait semblant de croire que les décisions n’ont aucune incidence sur la vie des gens dont on ignore les réalités…

    11. Avatar de yvan
      yvan

      Monsieur Jorion, vous avez prononcé le mot magique d’organisation.

      Dans l’entreprise, l’organisation est généralement un boxon innommable. Ainsi, en analyse sociologique des organisations, il est estimé que les dysfonctionnements d’entreprises sont entre 80 et 90% des problèmes simplement humains.
      Cette diversité crée aussi une richesse que très peu de bon patron savent voir de façon à faire profiter l’entreprise des idées parfois « étranges »…

      L’armée obtient un score bien meilleur de 50%, ce qui n’est pas non plus franchement extraordinaire. Mais un soldat peut avoir des réactions humaines diverses face à sa possible mort ainsi que celle des autres.

      Ainsi, il est de plus en plus actuel et pertinent d’envoyer étudier l’organisation des … pompiers.
      Un pompier a une place et des actions qui sont ainsi strictement définis et encadrés car, face à des situations extrêmes, qui ne permettent même plus d’avoir la moindre réflexion construite si ce n’est répondre de façon stricte à une situation, le pompier doit agir selon des réflexes et une organisation qui ne deviennent efficaces qu’après un conditionnement long et rigoureux.

      L’expression « soldat du feu » n’est pas commerciale…
      Et pour une fois qu’une expression n’est pas commerciale, elle n’en est que plus belle.

    12. Avatar de Loréal Alain

      Ce projet existe depuis au moins une dizaine d’années. Cela s’appelle la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et consiste (en gros) à appliquer à l’Entreprise les principes du développement durable et ses trois pilliers.
      Enormément de progrès restent à faire dont les plus impératifs sont de rendre cette RSE accessible aux entreprises de taille intermédiaires et petites, d’enfin tenir compte des scores réalisés dans ce domaine (qui va donner lieu très prochainement à l’établissement d’une norme ISo -26000 je crois-) dans l’évaluation financière des sociétés et, surtout de faire la part des choses entre une stratégie marketing genre « greenwashing » et les réalités éthiques…
      Pour plus d’information consulter régulièrement « Novéthique » (http://www.novethic.fr/novethic/investissement-socialement-responsable/responsabilite-sociale-entreprise.jsp) et/ou « Démocratie & Entreprises » (http://demetentreprises.wordpress.com/) qui réalise un dossier sur ce thème.

    13. Avatar de Pascal Bloch-Eisenstein
      Pascal Bloch-Eisenstein

      @Phil de Saint Naz : juste une remarque concernant les suicides en entreprise ; ne trouvez-vous pas comme il est curieux qu’un grand parti (de gauche ou de droite, mais je vise plus la gauche dans ma remarque) n’évoque même pas le fait qu’il serait peut-être plus raisonnable, dans des situations ou la vie est en jeu (ce n’est pas rien !) de prendre le risque de démissionner ; je ne dis pas qu’il faut le faire tout le temps, je ne le conseille pas, mais je trouve étonnant le fait que cette question ne soit même pas évoquée, pour ne pas dire suspect. La communication des différents psy, interrogés sur les média, est tout aussi surprenante : ils parlent des mécanismes du suicide, de l’intérêt d’avoir recours à des pros comme eux, mais éludent la question de l’arrêt de travail ou de la démission, pourtant vitale, et qu’ils ne peuvent ignorer. Ce politiquement correct exacerbé, cette duplicité, ce machiavélisme, sont des maux profonds, qui peuvent néanmoins être facilement anéantis par une dénonciation méthodique.
      Songez à ces lignes téléphoniques d’aide mises en place, qui écoutent mais n’empêchent rien, songez à ces consultants psy privés en mission dans les entreprises qui proposent leurs services.
      Face à un grave problème – il s’agit de vies humaines directement en danger je le répète – des mécanismes de consolation pervers se sont mis en place, promettant que « çà va aller mieux bientôt », assurant que « malgré la souffrance que je peux comprendre, vous saurez trouver les ressources ». Bientôt on entendra « vous saurez faire preuve de courage sans être payé, et çà çà prouve que vous êtes quelqu’un de bien ». Que des vieilles méthodes, qui ont peut-être fait illusion un certain temps…

    14. Avatar de yvan
      yvan

      Je revoyais mon commentaire et me rends compte que j’ai oublié une dimension du « patron » assez amusante.
      Et je ne suis pas le seul à avoir observé cela.

      Un patron est bien souvent commercial car il doit être le « premier commercial de l’entreprise ».
      (si lui ne se vend pas, je sais pas qui pourrait le faire…)
      Hors, un commercial est principalement subjectif. Jamais un commercial ne devra être objectif, s’il ne fait pas rêver, il ne vend plus.
      Il est ainsi devenu un paranoïque extrême bon à jeter et ne prenant même plus de vacances.
      Le revers de la médaille est le subjectif avec une vue complètement faussée de leur extérieur et de leur intérieur.

      Maintenant, demandez-vous donc pourquoi les « gestionnaires » ont eu la côte en direction d’entreprises depuis une trentaine d’années.
      Les actionnaires voulaient des analystes cruels purs et durs qui voient le chiffre, non…??

      Hé bien à force de le vouloir, ils l’ont eu. C’est maintenant les dirigeants qui les font rêver et se font payer des fortunes alors qu’eux n’ont que les miettes.
      Ils ont trop rêvé…

    15. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      @fujisan: le wiki ECCE ne décolera jamais si ses animateurs persistent à écrire avec le manche de la plume. Il lui manque une personnalité d’envergure pour le prendre en main, et une méthode générale qui pourrait s’inspirer du travail des écrivains. La méthode retenue, (proposer un article, puis le discuter et le remodeler), ne peut que conduire à se chamailler pour des prunes. Quoiqu’il en soit, je suis spontanément et foncièrement en désaccord avec les 4 premiers articles, pas la peine de lire la suite.

    16. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      à Pascal Bloch-Eisenstein

      Seigneur ! Quels psys avez-vous rencontrés ? Des survivants du 19e siècle ?

      Non les partis de gauche (ou les syndicats de classe) ne disent pas qu’il faut démissionner ou se mettre en arrêt de travail… ils disent qu’il faut partager avec son entourage de travail, s’unir et lutter contre les patrons qui ne considèrent pas leurs salariés comme des humains mais comme des sources de profit (qu’ils appellent noblement « ressources humaines » pour ne pas dire cette chose affreuse « source de profit »).

      Les syndicats sont là pour ça depuis un siècle et demi. Le suicide en entreprise est le signe que justement l’isolement dans le travail, voulu par le management, a parfaitement réussi : chacun meurt dans son bureau sans que son collègue le devine et puisse le prévenir. Chacun fixe ainsi, dans la dignité de la mort, la limite de son employabilité.

    17. Avatar de Didier
      Didier

      Maurice-Alain Baillergeau,

      J’ai une réminiscence me disant que votre idée est mise en pratique et qu’elle donne de bons résultats là où elle est appliquée.

      Dans le pire des cas, elle me semble tout à fait réaliste. Elle me plaît.

    18. Avatar de VB
      VB

      Bonjour,

      @ Pascal Bloch-Eisenstein :

      Votre commentaire me laisse perplexe pour 2 raisons.

      La première est que je pense, comme vous, que certains individus vivent du malheur des autres au prétexte de les soulager mais sans en avoir vraiment ni l’objectif et ni les moyens (d’ailleurs de tels moyens existent-ils vraiment ? On ne peut vraiment aider que ceux qui veulent l’être ; aider un déprimé futur suicidé n’a de sens que si cette personne ne veut pas vraiment mourir.).

      La seconde raison est la suivante : croyez-vous vraiment qu’une personne qui a décidé d’en finir, de se tuer, conserve en elle la force de prendre une décision du type : « je vais quitter mon travail » ; alors surtout que cette personne n’étant probablement pas sourde, muette et aveugle (chaque jour apporte son lot d’entreprises qui licencient, qui liquident, qui ferment), connaît le contexte actuel et sait qu’elle aura, ce faisant, de grande probabilité pour ne retrouver aucun travail ? Un être qui a décidé d’en finir est, par hypothèse, au bout du rouleau, et n’a plus de ressources personnelles, en premier lieu celle de prendre une quelconque décision.

      Si vous aviez lu les explications de « dissonances » (je ne crois pas me tromper de pseudonyme) sur ses expériences intéressantes avec les DRH et autres intermédiaires filandreux de la grande entreprise, vous sauriez ce qu’est le quotidien d’un chercheur d’emploi et seriez ainsi dans l’impossibilité de penser ce que vous avez écrit (à moins de faire partie des êtres, rares, tout à fait dénués d’une quelconque sensibilité, d’une quelconque capacité d’empathie, le tout doublé d’une quelconque capacité d’imagination). J’ajoute que beaucoup de gens, quelque soit leur âge et leur qualification, ont vécu, vivent et vivront, des expériences sinon tout à fait identiques, du moins similaires à celle de dissonance (sous réserve que je ne me trompe pas de pseudo). Je pense que vous avez dû choquer plus d’une personne…

      Cordialement,

  3. Avatar de celuiquibraille

    Fin de la phase d’analyse et de dénonciation, place à l’action, ça fait plaisir à lire !

    Et d’abord, comment organiser le recueil des doléances pour qu’il ne soit pas un simple fourre-tout nébuleux de pétitions, blogs, forums, et autres supports difficilement conciliables ?
    Et le modérer pour que les résultats produits volent plus haut que certains débats nationaux organisés par notre si clairvoyant gouvernement hexagonal ?

    1. Avatar de Didier
      Didier

      celuiquibraille,

      Je propose de commencer par répondre à des questions du genre : « Qui sommes nous ? », « Que voulons nous ? »

  4. Avatar de Fab
    Fab

    Tout-contre-contre-appel du 23 mars,

    « Les hommes se pressent vers la lumière, non pour mieux voir, mais pour mieux briller. – On considère volontiers comme une lumière celui devant qui l’on brille. » (FN)

    C’est le printemps, un printemps post-élections qui plus est : les propositions bourgeonnent, chacune intrinsèquement persuadée –à l’instar du bourgeon- que c’est elle la meilleure, celle qui a devant elle l’avenir le plus prometteur, et qui accessoirement promet à l’homme l’avenir le plus prometteur.

    Nous avons un nouveau ministre du travail et des retraites ! D’avoir écrit cette phrase me donne la nausée : la remise en question du travail et des retraites n’est pas pour demain !

    Pour résumer : produire et financer quoi et pourquoi, nous ne savons pas et ne voulons pas savoir. Par contre, comme c’est le printemps chacun sait d’où vient le problème. Et comme chacun présente sa cause du problème comme fondamentale, du coup les solutions qu’il propose sont indémontables. Et l’homme dans tout ça ?

    Et bien, soit il continue à respecter la déclaration universelle des droits de l’homme au pied de la lettre (re-nausée), soit il continue à produire. Tais-toi et rame en quelque sorte.

    Dé-espérant ! Continuons, vive la vie, vive l’homme et vive ses certitudes :

    LA GUERRE C’EST LA PAIX
    LA LIBERTE C’EST L’ESCLAVAGE
    L’IGNORANCE C’EST LA FORCE

    PS : Le travail rémunéré c’est la santé
    La retraite c’est l’avenir du présent perdu à conserver la santé !

    PPS : Merci à tous de l’avenir radieux que vous nous préparez. Quinze personnes meurent chaque minute (En France ? Naaaaaaaaan, dans le monde ! Ouf, tu m’as fait peur…), victimes de maladies liées à l’eau insalubre : c’est un détail de l’éconologie politique.

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Fab,

      J’aime énormément le slogan qui se trouve à l’entrée du camp d’Auschwitz . « Arbeit macht frei » ou en Français, « le travail rend libre ». C’est un sommet de cynisme, de mépris et même de modernité. Je ne connais pas mieux quand je pense au million, million et demi de gens qui sont morts après avoir vu ça. Le responsable de ce slogan a eu un trait de génie.

      Il y a de quoi désespérer. Je pense que le désespoir est inutile. Il ne mène nulle part. Il me détruit. Par conséquent, je pense qu’il faut essayer, même si l’espoir n’est pas au rendez-vous. C’est presque aussi inutile. La différence est que j’aurais essayé. Je n’espère pas y arriver. Mais cela n’est pas grave pour moi. J’essaie un petit peu chaque jour. J’essaie un peu différemment chaque jour. J’échoue tous les jours. Je me pardonne tous les jours mon échec. Je tente à nouveau, un tout petit peu différemment.

      Je me considère dans ce que certains nomment l’espérance.

    2. Avatar de yvan
      yvan

      Je vais finir par hésiter à compléter les infos sur des sujets car la réalité est cynique, horrible, mais doit malgré tout être regardée en face.

      Encore, et toujours, je repense à Desproge avec sa foutu phrase : « l’intelligence ne sert qu’à mieux se rendre compte de son malheur. »
      C’est ainsi qu’un « paternaliste » a un jour sorti la phrase : « Le rêve est nécessaire à la vie de l’humain. »

      Résumons donc ces deux phrases dans une synthèse qui sera : « L’humain est un animal capable du meilleur comme du pire. »
      Je sais, quand je sortais la solution d’un problème de maths sans prendre le temps d’expliquer les étapes, je me faisais brimer, ça date pas d’hier.

      Didier : « Le responsable de ce slogan a eu un trait de génie. »
      En effet. Propagande un jour, propagande…

      http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/comment-manipuler-l-opinion-en-25489

    3. Avatar de yvan
      yvan

      Arg… ma mémoire me joue des tours. (ou mon imagination 😉 )
      « L’intelligence ne sert qu’à mieux mesurer l’étendue de son malheur »

      Est la phrase exacte.

      Pardon les potes.

    4. Avatar de Didier
      Didier

      Fab,

      Vous posez la question « produire et financer quoi et pourquoi, nous ne savons pas et ne voulons pas savoir ».

      Est ce que ce ne serait pas parce que vous heurtez une aporie de la pensée actuelle ? Vous posez une question qui va au-delà de tout ce qui se pense actuellement. Je me demande même si vous ne posez pas l’existence d’un monde au delà des humains. Si ce monde n’existe pas, votre question est sans réponse. Si ce monde n’existe pas, je ne vois pas comment aborder la question du pourquoi. Si chacun ne peut que répondre dans son coin, selon son point de vue, il donnera une réponse dans son coin et selon son point de vue. Aboutir à un accord dans ces conditions me semble impossible, impensable, délirant.

      Il me vient à l’esprit que ce monde est aussi celui qui viendra après le monde où nous vivons. Si vous le connaissez, comment allez vous le faire connaître ? Qui connaît ce monde ? Quel en est le savoir de chacun sur ce dernier ? Quelle est l’opinion générale sur ce monde ? Je n’espère pas de réponse à mes questions. Elles sont celles qui devront être traitées pour pouvoir vous répondre.

    5. Avatar de Fab
      Fab

      Didier,

      Si effectivement je me heurte à une aporie de la pensée actuelle : ça fait mal, au quotidien !

      Pas vous ?

      1. Avatar de Didier
        Didier

        Oui

  5. […] se passe des choses importantes, il faut le faire savoir, et j’aimerais que le « Contre-Appel du 22 mars » de MM. Paul Jorion et François Leclerc se situe dans cette […]

    1. Avatar de Didier
      Didier

      J’aimerais etc…

      Tout seul c’est impossible. À plusieurs, voire tous, cela me semble jouable. Par contre, cela exige que nous soyons reliés par quelque chose afin de nous comprendre mutuellement. Alors je demande des propositions pour répondre à cette exigence.
      Sans ce lien non financier, toute évolution de notre société me paraît impossible. Nous ne pourrons jamais nous unir pour bâtir un autre monde. Les financiers auront toujours le dernier mot car ils disposent de la plus grande force de frappe.

  6. Avatar de 4 Août
    4 Août

    @ Paul Jorion et François Leclerc

    Bonjour,

    Ce constat (et ses évolutions prévisibles) est aussi celui du PG. Vos propositions pourront alimenter la réflexion de ce « parti creuset », qui a besoin de toutes les bonnes volontés pour mener à bien ses objectifs d’émancipation de l’Etre Humain et de préservation de notre écosystème.
    Et encore merci pour le temps passé à faire vivre ce blog, dont les billets apportent une bouffée d’oxygène dans ce monde « rassis, rancis, voire franchement frelaté » !

    http://www.lepartidegauche.fr/qui-commes-nous/notre-identite

  7. Avatar de Pipas
    Pipas

    « Quelle initiative alors prendre ? » « Rêver à voix haute » ?

    En vrac:
    Insoumission et ralliement subversif (pacifique si possible) des forces de police et de l’armée, contre leurs dirigeants actuels. Proclamation de l’an 0 après l’homo économicus.
    Nouvelle constitution. Relocalisation des activités de production et de leur utilisation, diminution drastique du temps de travail (pour que chacun trouve sa place s’il en souhaite une). Globalisation des libertés, des arts, et de l’érudition. Séquestre des biens. Libre circulation des personnes. Conquête spatiale à tous crins (utilisation de tous les budgets militaires réunis). Contrairement à ce que pensent Serres et bien d’autres, la guerre contre la nature est loin d’avoir été gagnée. Dans cinq milliards d’années, la sphère qui nous abrite sera aussi inhospitalière que l’enfer. Nous avons de braves guerriers, et de grands savants. Rien n’est encore perdu.

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Dans 150 millions d’années déjà l’heure sera grave. Bien avant les fameux 5 milliards d’années. Car la puissance de rayonnement du soleil sera de 10% supérieure.

      Nous ne savons même pas lutter contre une vielle maladie qu’est le paludisme, comment peut-on dire que la guerre contre la nature a été gagnée ?

    2. Avatar de Didier
      Didier

      Pipas,

      « Rien n’est encore perdu »

    3. Avatar de arkao
      arkao

      @ Lisztfr

      Super, ça va booster les panneaux photovoltaïques (si on est encore là dans 150 millions d’années).

    4. Avatar de Pipas
      Pipas

      Nous continuons nous aussi d’évoluer, et je nous sais (morts ou) aptes à lutter dans 150 millions d’années, et même dès maintenant. Il n’y aura pas de déshonneur à perdre. Quant aux gagnants…

  8. Avatar de EOLE
    EOLE

    Vous avez raison. La vérité aujourd’hui c’est que la politique (législatif et exécutifs) s’exprime au plus haut à un niveau national qui dysfonctionne parcequ’il n’est pas à la hauteur de l’enjeu économique et financier où les décisions sont globales et mondiales sans aucun contrôle démocratique.
    Quand le financier s’effondre, les politiques ne peuvent pas se placer au niveau nécessaire pour faire face et ils tournent en rond pensant surnager dans le maëlstrom.
    Voilà le malaise qui se traduira dans les urnes de toutes les démocraties.

    Mettons nous à la rédaction des cahiers !

    1. Avatar de Didier
      Didier

      EOLE

      Le monde financier nous sert de lien entre nous. Le monde politique sert la soupe au monde financier. Je serre ma ceinture.

  9. Avatar de Piotr
    Piotr

    Ai appris deux mots nouveaux;encommissionnement et apartidaire.
    Exemple d’utilisation:Je suis furieusement apartididaire,pas question pour moi d’encommissionnement.
    Ps:ne pas manquer le doublement des consonnes…

    1. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      Embrigadement peut-être moins parlant qu’encommissionnement?.
      @ Piotr
      C’est apartidaire et non « didaire ».
      Apatride on savait apartide on comprend.

    2. Avatar de Piotr
      Piotr

      Çà m’apprendra à faire le malin.
      Merci Tartar.

    3. Avatar de Crapaud Rouge

      Anagramme: apartidaire, apatridaire.

  10. Avatar de Greg A.
    Greg A.

    Les hommes politiques sont éloignés des réalités que les citoyens qu’ils représentent subissent chaque jour ?

    – Salaire médian pour tous les élus de la République + Réévaluation annuelle

    Je serai curieux de voir ce que deviendrai les clivages politiques…

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Greg A,

      J’aime votre idée. Elle est claire, réalisable et les conséquences que je peux imaginer m’apparaissent amusantes.

    2. Avatar de Greg A.
      Greg A.

      Oui quelque chose me dit que certains rapport de force s’inverseraient 🙂

    3. Avatar de Amaury
      Amaury

      Avec interdiction d’un double mandat (ou tout autre forme de participation à une autre collectivité territoriale) ?

      Sans interdiction : appliquer des coefficients sur les salaires ? Par exemple diviser par 2 le salaire du second mandat acquis.
      Des idées, juste comme ça…

    4. Avatar de anne bis
      anne bis

      oui, sauf que « salaire médian » ne suffit pas. Il vaut mieux dire « revenu médian », on aurait une meilleure approche de la réalité

    5. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      à Greg

      Très bien. Rien de tel que de revenir aux bonnes pratiques du Parti communiste français qui paye ses permanents sur la base d’un salaire d’ouvrier spécialisé (même quand ils sont élus, auquel cas ils reversent le supplément de leurs indemnités à leur parti).

    6. Avatar de krym
      krym

      @ JeanNimes : je suppose que vous voulez dire Ouvrier Qualifié plutôt qu’Ouvrier Spécialisé ( OS)…c’est pas pareil.

  11. Avatar de hafidi jacqueline

    MOLOCH INVERSE

    Chaque rare fois que je pénètre dans un supermarché je suis prise d’un malaise diffus et le sentiment de devenir une marchandise calibrée, étiquetée, enchaînée à l’intérieur d’un rayon immense et insidieusement doué d’une mobilité factice me serre la gorge. C’est Moloch je me dis, un monstre étalant son pouvoir d’avaler tout porte billets bien dodu qui passe à portée de son appétit insatiable en l’attirant par des leurres rivalisant d’appâts tous plus rutilants, plus chimiquement parfumés les uns que les autres.

    Et récemment, après être sortie de ce véritable lieu de débauche non sans y avoir laissé m’arracher un petit morceau de pouvoir d’achat, je me suis dit que j’avais tout faux. En fait, ce Moloch affamé, avide de proies à déplumer, il n’existe que dans mon imagination. Il n’avale rien, il vomit, il faut qu’il vomisse pour pouvoir ingérer de plus en plus souvent, de plus en plus vite, et offrir à ses victimes consentantes, serviles, une nourriture prédigérée aseptisée, élaborée dans ses multiples estomacs et présentée le plus souvent dans des barquettes étanches isolant le possible acheteur d’une réalité qui d’ailleurs lui restera inaccessible même à la maison quand il aura déchiré l’emballage faussement protecteur et lui-même issu d’une espèce de processus industrialisé et ruminé. Je n’en revenais pas d’avoir pu débusquer ce dieu protéiforme à l’instantanéité prodigieuse, et j’ai rejoint au plus vite une porte du magasin pour aller respirer dehors un air moins pollué.

    Je ne me fais pas beaucoup d’illusions. Ce dieu inversé aux origines et aux dévastations multiples tapies dans des usines ou des entrepôts, il s’immisce chez les petits commerçants et le marché de mon quartier à coup de crachats et de toux dont il est difficile de se préserver.

    C’est là qu’un travail de repérage s’impose. Repérage des produits (quel affreux mot!) issus d’une terre qui devrait bien commencer à s’insurger au lieu de s’affaiblir, repérage de compagnons assez nombreux et prêts à se dessiller pour entamer des actions de salubrité publique et commencer à affamer, en vue de son anéantissement plus ou moins progressif un système qui ne vit que de la production de déchets.

    Bon j’arrête..

    1. Avatar de Didier
      Didier

      hafidi jacqueline,

      Je vous supplie de continuer. Vous êtes une vraie bouffée d’oxygène dans ce monde. Votre sensibilité à ce qui se passe est simplement extraordinaire. Si je peux avoir un espoir, il passe par des gens comme vous.

    2. Avatar de Piotr
      Piotr

      Agoraphobie ?

    3. Avatar de Piotr
      Piotr

      Didier ;on est pas sur « mythique »

    4. Avatar de mikaeleon
      mikaeleon

      Belle veine, beau texte!

      Les idées et la verve, vous avez de la classe et du style et de belles métaphores.

      Continuez!

    5. Avatar de Piotr
      Piotr

      D’accord pour le style ,mais pour le fond non,la contre-ode à la marchandise,non.
      Il n’y a pas que des choses à vendre dans les hyper ,il y a aussi des gens.
      Vivement les tickets de rationnement.

    6. Avatar de Didier
      Didier

      Piotr,

      Dans mon rêve, les poètes ont une place importante. Ce sont les gens qui voient au delà du regard et qui savent dire en mots ce qu’ils ont aperçu. C’est précieux, infiniment précieux. La place que l’on donnera aux poètes, aux musiciens, aux peintres, aux artistes en général sera la place que l’on donne aux humains, à leurs désirs, leurs sentiments, leurs rêves.

      Dans un supermarché, il y a des marchandises avant des hommes. Est ce que vous regardez tous les clients du magasin quand vous y allez ? Est ce que vous vous y faites des amis ? Dans un supermarché, il y a aussi de la publicité. Elle est omniprésente. Tout ce que vous voyez, entendez et sentez est fait pour que vous achetiez quelque chose. Tout cela est fait sans penser à vous en particulier. C’est toute une technologie pour vous faire faire un acte, au mieux, indépendant de votre volonté. Est ce que cela est votre définition de l’humanisme ? Il y a des humains dans les supermarchés. Ils occupent des fonctions permettant de vendre un maximum de marchandises au maximum de clients. Tout humanisme dans cette mécanique me semble antinomique avec cette dernière.

      Mon idée est que Madame Hafidi est sensible à tout cela. Elle a ce talent de voir quand être humain n’est pas de mise, est exclu. C’est un talent précieux, un don. Elle peut aider son entourage à être humain. Elle peut aider à remettre dans ce monde notre part de sentiments, d’irrationalité, de désirs, etc… Sans elle, je ne suis pas complet.

    7. Avatar de hema
      hema

      Bonjour à Jacqueline et ses répondants,

      Je confirme, bravo pour le style, votre post m’a fait penser à un livre de G Ballard « Que notre règne arrive »

      http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/ballard-j-g/que-notre-regne-arrive,12221795.aspx

      A lire si vous avez envie d’approfondir votre dégoût des Centres Commerciaux, pour Jacqueline, je pense que ce n’est pas la peine, mais pour Piotr, peut-être…

      Cordialement,

  12. Avatar de bric à brac baroque

    Paul, François, et les autres…

    De tout coeur avec vous!

    Merci pour cet appel qui réhausse le débat. Nous en avons besoin.

    Et aujourd’hui, je vais rejoindre dans la rue les 100 000 rêveurs qui voudrons bien dire Basta!
    Reconstruisons ce monde!

  13. Avatar de roma
    roma

    Han Ryner, Petit manuel individualiste (1903), suivi de « Un sage turbulent » par Bernard Pautrat (Allia, 2010, 80 p.)

    Le sage considère la société comme une limite. Il se sent social comme il se sent mortel. (p. 38)

    L’individualiste peut-il être fonctionnaire ?
    Oui. Mais il ne peut pas consentir à toutes sortes de fonctions.

    Quelles sont les fonctions dont s’abstiendra l’individualiste ?
    L’individualiste s’abstiendra de toute fonction de l’ordre administratif, de l’ordre judiciaire ou de l’ordre militaire. Il ne sera pas préfet ou policier, officier, juge ou bourreau.

    Pourquoi ?
    L’individualiste ne peut pas être au nombre des tyrans sociaux.

    Quelles fonctions pourra-t-il accepter ?
    Les fonctions qui ne nuisent pas à autrui. (p. 46)

    Comment se conduira l’individualiste avec ses supérieurs sociaux ?
    L’individualiste n’oubliera pas que les paroles de ses supérieurs sociaux traitent presque toujours de choses indifférentes. Il écoutera avec indifférence et répondra le moins possible. Il ne fera pas d’objections. Il n’indiquera pas des méthodes qui lui paraîtraient meilleures. Il évitera toute discussion inutile.

    Pourquoi ?
    Parce que le supérieur social est d’ordinaire un enfant vaniteux et irritable.

    Si le supérieur social ordonne, non plus une chose indifférente, mais une injustice ou une cruauté, que fera l’individualiste ?
    Il refusera d’obéir.

    La désobéissance ne lui fera-t-elle pas courir des dangers ?
    Non. Devenir l’instrument de l’injustice et du mal, c’est la mort de la raison et de la liberté. Mais la désobéissance à l’ordre injuste ne met en danger que le corps et les ressources matérielles, qui sont au nombre des choses indifférentes.

    Quelle sera la pensée de l’individualiste devant l’ordre ?
    L’individualiste dira mentalement au chef injuste : Tu es une des incarnations modernes du tyran. Mais le tyran ne peut rien contre le sage.

    L’individualiste expliquera-t-il son refus d’obéir ?
    Oui, s’il croit le chef social capable de comprendre et de revenir de son erreur. Presque toujours le chef social est incapable de comprendre.

    Que fera alors l’individualiste ?
    Devant un ordre injuste le refus d’obéir est le seul devoir universel. La forme du refus dépend de ma personnalité. (p. 48-49)

    1. Avatar de Didier
      Didier

      roma,

      Si je comprends bien, il existe un manuel pour devenir individualiste !!!!! Il y a donc une méthode pour cela. C’est fascinant.

    2. Avatar de roma
      roma

      Didier,
      l’anarchisme auquel était relié Ryner s’est toujours débattu entre anarchisme versus syndicaliste / communiste / et individualiste – de là peut-être son manuel, pour ne pas confondre distinguer et séparer, à cause peut-être aussi du Manuel d’Epictète qu’il admirait… mais de méthode certainement pas, ou à la manière de la théologie négative qui pour traquer les pièges de l’illusion d’un centre opère par successives mises à l’écart d’un successifs « ceci n’est pas »

    3. Avatar de Cécile
      Cécile

      l’opportunisme et l’arrivisme seraient-ils à ce point incompatibles avec l’individualisme ??

    4. Avatar de krym
      krym

      Pas mal, je connaissais pas. L’individualisme anarchiste a tourné aussi au banditisme ( donc sans doute pas celui de Han Ryner ). La bande à Bonnot en est l’exemple célèbre, un de ses compagnons de route fut Victor Serge ( l’homme au neuf vies), condamné à la prison et exilé en Espagne. D’origine Russe ( mais belge me semble-t-il), il adhère au bolchévisme, passe en Russie et est rapidement victime de la répression qui s’abât sur toute opposition. Sa vie est plus qu’un roman ( « mémoires d’un révolutionnaire », collection Bouquins, magnifique édition critique préfacée et postfacée.

    5. Avatar de Didier
      Didier

      roma,

      Je regrette ma réaction. Elle a été exagérée. Mais j’étais sidéré par l’existence d’un manuel pour individualiste. Ecrire son idée sur n’importe quelle question est un bon moyen de se former une opinion solide et de valeur. Dans ces conditions, la partager a aussi un sens.

      La courte description que vous faite de cet auteur me dit qu’il doit être intéressant.

  14. Avatar de laurence
    laurence

    @ Messieurs Jorion et Leclerq,
    @ tous les intervenants sur ce blog,

    merci.
    L’Aventure est belle menée ensemble. Pas facile (et quelle importance??) mais
    riche et décisive.

    Et je nous sens décidés, vraiment décidés à tenter autre chose, d’essentiel cette fois.

  15. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    L’action politique ne se décrète pas plus que tout le reste il me semble, par exemple 1789 fut précédé de plusieurs famines. Se sont les souffrances qui poussent les gens dans la rue, pas les idées.

    Je crois que, nous sommes aussi hantés par le spectre des partis plus ou moins staliniens, ou impotents du genre PS ou compromis, à vous en dégouter; Le parti politique comme outil de puissance plutôt que lieu d’expression.

    Le parti fait peur, comme machine échappant à toute contrôle et sujette au détournement autocratique dans la quelle l’individu est enrôlé plus qu’autre chose…

    Le plus froid des monstres froids nous guette. Jésus a fondé un parti, un petit parti de gauche, qui au début rassemblait 12 membres, puis c’est devenu l’église… Comment passe-t-on d’un petit groupe humain a un appareil politique … ? un appareil autiste, une machine de pouvoir ? Est-ce le destin de tout mouvement ?

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Lisztfr,

      Vous soulevez le problème des limites humaines. Je pense que les effets de nos actes nous dépassent. Ils vont toujours plus loin que nos calculs les plus raffinés. Ils seront donc aussi (et je souligne le « aussi ») inadéquats pour des gens hors de notre imagination, de notre vue ou de notre raison. Le chef d’un groupe plus important que ce qu’il peut appréhender va le faire prendre des décisions aux dépends des membres de son groupe. Que faire ?
      Réciproquement, connaissez vous un groupe où le chef peut satisfaire tout le monde ? Absolument tout le monde ? Le chef doit décider et il ne peut pas satisfaire tout le monde. Que faire ?

    2. Avatar de CM
      CM

      Non, la Révolution française fait justement suite à une longue période d’amélioration du niveau de vie, avec l’avènement d’une classe moyenne.

      Les taxes et impôts étant fixes, tandis que le niveau de vie augmentait, le décalage engendra un déficit permanent des finances royales aggravé par une mauvaise gestion.

      Puis un brutal changement climatique a fait réapparaître à partir de 1783 mauvaises récoltes donc disette, donc inquiétudes face à un déclassement des classes moyennes des villes, dont celle de Paris, qui formera le gros des sans culottes et comités révolutionnaires (car la révolution ne fut pas menée par le peuple, mais les petits artisans, boutiquiers et petits commerçants inquiets).

      1783 correspond à une double éruption volcanique, celle de Laki en juin en Islande, concomittante avec celle du Asama de mai à août au Japon.

      Cette double eruptions, d’une ampleur exceptionnelle : l’éruption du Laki constitue le plus grand épanchement de lave terrestre connu de l’histoire – sur 370 km2, tandis que celle de l’Asama voit des projections atteindre la Stratosphère entre 17 et 50km de hauteur.

      La création d’un nuage d’aérosol a modifié le climat et altéré les rendements agricoles, tout en déclenchant une hausse brutale de la mortalité.

      Mais le plus intéressant est que la Révolution française va se déclencher au moment où les effets climatiques les plus flagrants s’estompent, et non au pire de la Crise météorologique et agricole (1784-86), 1789 est de fait la dernière disette (même si les températures restent basses pendant encore 20 ans).

      Donc on remarquera : une crise de la dette publique + catastrophe naturelle majeure + peur du déclassement des classes moyennes = Révolution (on peut aussi signaler le rôle de l’Islande et du japon, mais c’est anecdotique).

      Sur le « tempo », la Révolution politique survient après le passage du pic de la crise, au moment où les choses commencent à s’améliorer…

      Enfin, signalons également la situation de la France dans la transition démographique, c’est important pour expliquer la suite (disons que la France va mettre le bazar dans toute l’Europe jusqu’à Moscou tout de même !).

      Donc, si on se replace en 2010, il nous manque la catastrophe naturelle majeure (échelle mondiale), et le fait que l’on stabilise la situation…

      Donc cela nous mène à 2011-2012 au plus tôt, mais vraisemblablement plus tard !

      Je précise que je ne souhaite rien de tout cela, j’explique juste…. ;-)))

      CM

    3. Avatar de louise
      louise

      Jésus a fondé un petit « parti » (?) après çà a déconné grave.

    4. Avatar de arkao
      arkao

      1789 a été précédé par plusieurs décennies de réflexion politique et philosophique et n’est-ce pas ce qui se passe ici et dans d’autres lieux ?
      1789 a aussi été précédé par l’éruption du volcan islandais Laaki (décidément ces Islandais!) qui a perturbé le climat, amoindrissant les rendements des cultures et entrainant deux années de tensions sur les prix des céréales.
      La Révolution: un long temps de latence conjugué avec un élément déclancheur imprévisible.

    5. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      @CM: merci pour vos précisions historiques. A petites doses, l’histoire c’est comme le droit: passionnant ! Et ça permet surtout de recadrer l’actualité, et d’interroger ses préjugés.

      @Louise: « après ça a déconné grave » ? Ce qui s’est passé après est trop vaste et trop complexe pour justifier votre remarque qui touche à l’humour. Je voudrais juste saisir la balle au bond pour dire que les premiers chrétiens, avant la conversion de Constantin, étaient contre les pouvoirs établis et prêchaient ce que nous appelons aujourd’hui la désobéissance civile. Après, ils ont tourné casaque, et substitué la force, c’est-à-dire le sang versé, à la persuasion.

    6. Avatar de CM
      CM

      @ crapaud rouge

      Je n’ai aucun mérite, je n’ai fait que retranscrire ce que l’on peut trouver partout sur le ouèbe…

      Quand au droit, c’est en effet passionnant, et je suis de plus en plus convaincu que la clé sera là.

      J’ai d’ailleurs commencé à proposer au Maître des lieux une série de textes juridiques, mais jene sais pas ce qu’ils sont devenus…

      Oui, la solution à cette crise des valeurs sera juridique. D’ailleurs en proposant une constitution pour l’économie, c’est à dire à la rédaction d’un acte juridique (assez haut dans la hiérarchie des normes), la plupart commencent à s’en rendre compte…

      En revanche mon propos, comme un précédent commentaire assez ancien, semble échapper alors qu’il est pour moi essentiel : il ne s’agit pas seulement de prendre la bonne décision, encore faut-il que cela soit au bon moment… La question du « tempo » est primordiale. La gestion du temps des réformes est aussi importante que leur contenu.

      Et là, c’est carence, vide et Cie….

      D’ailleurs, si François leclerc y a fait allusion dans un de ses derniers billets (les choses ne sont pas encore allé assez loin pour que le système soit réformable en profondeur), je n’ai rien lu dans ce contre-appel sur ce point…

      Ce n’est pas une critique, juste un constat…

      Cordialement,

      CM

    7. Avatar de Tinsmar

      @ CM

      d’ici 2012, tu hésites pour imaginer d’où pourraient venir la catastrophe mondiale qui donnerait l’énergie aux peuples de se bouger comme ils ont pu le faire en France du fait des fameux volcans nord européens qui ont créer la disette en France (entre autre) et la grogne de nos alleux ?

      Et bien la voilà arriver avec de forte probalité ce que tu soulignes comme pouvant être le SIGNE :
      « whereas world food stocks have fallen to critically low levels, from one year’s supply of food in stock after the Second World War to just 57 days » stock in 2007 and only 40 days » stock in 2008, »

      Quand les militants paysans et associatifs disent de relocaliser au plus vite la nourriture (par solidarité entre nos peuples), ce n’est pas pour rien.

      Quand je vois que même les politiques de petites villes avec qui on peut prendre un peu de temps pour expliquer ce qui se passe à ce niveau là, et qu’ils ne comprennent pas de l’intérêt de relocaliser et n’accepte pas ce type d’arguments : car la mondialisation à leurs yeux ça marche;

      Je ne voudrais pas voir leur regard de désespéré lorsqu’il y aura des ventres affamés dans les rues à leurs trousses !! ça voudra dire que ce sera trop tard pour agir en paix !

  16. Avatar de Lulu
    Lulu

    « Penser global pour agir local » disent les écologistes.

    Comment Europe Escrologie va aller expliquer aux crève la faim du Sud déjà surendettés avec les pétro dollars, qu’à présent ils doivent consommer du bio ? Allons nous à présent les innonder d’écolo dollars pour ça ? Avec des taux d’interets faramineux et des taxes protectionnistes les obligeants à reproduire leurs avantages comparatifs en terme de bas salaires ?

    Selon moi, europe escrologie, c’est plutôt : « penser local et déconner global »

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Lulu,

      Je ne connais pas le groupe Europe Ecologie. Je ne peux qu’imaginer leur position. Elle doit être du genre à demander d’arrêter de détruire notre terre. C’est une demande que je considère avec sympathie. Il en va de ma vie et de la votre.

      Que proposez vous de faire à ce sujet ? Est ce que vous considérez que la pollution, l’épuisement des ressources, l’anéantissement de la biodiversité ne sont pas des problèmes ? Comment expliquez vous l’explosion du nombre de cas de cancers dans notre société ? Vous êtes vous intéressé au nombre de malformations congénitales à la naissance ? Renseignez vous sur l’évolution de la fertilité masculine ? Une dernière mesure faite en Suisse donne pour les gens de 25 ans une fertilité inférieure à celle de leurs aînés de 75 ans. Cela n’est qu’une des questions qui me font considérer le souci écologique avec sympathie.

    2. Avatar de Claude L
      Claude L

      Vous avez une fausse idée de l’écologie. Entre autres sites, vous pouvez aller voir celui-ci :
      http://www.colibris-lemouvement.org/index.php/TH/Pages-classiques/Qui-sommes-nous/charte

    3. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      Il y a une critique de l’écologie politique à faire.

      Je peux vous en donner le fil conducteur principal : tant que le mode de production sera capitaliste (profit driven) aucune écologie réelle et efficace ne pourra protéger l’environnement ou l’humanité.

      Pour ceux qui en doutent, considérez la condition des salariés (ceux qui le sont comme ceux qui ne le sont pas ou plus) dans le monde entier.

    4. Avatar de Claude L
      Claude L

      @ JeanNimes,
      C’est une évidence. Des écolos de droite (il parait que ça existe) veulent nous vendre le capitalisme vert. Mais comme le dit fort bien Jacques Généreux, pour les capitalistes, le capitalisme a toujours été vert. Les fenêtres du château donnent toujours sur la pelouse et les arbres du parc.

  17. Avatar de Joseph C.
    Joseph C.

    Bonjour à tous, merci à Paul et à tous les intervenants de ce blog pour la chaleur et/ou l’intérêt des propos échangés. Vous nous proposez de rêver à voix haute et je vais m’atteler à ce difficile exercice. Mais tout d’abord ma contribution, voici une suggestion de deux principes pour la constitution :

    1. Organiser le droit à la propriété du sol. Il n’y a pas de liberté à mon sens sans propriété terrienne, un homme qui doit louer sa force de travail et son logement est un esclave, il est à la merci de tous les autres. Il me semble fondamental qu’une société d’individus libres et qui veulent vivre ensemble et non les uns contre les autres organise la propriété du sol.

    2. Limiter les salaires vers le bas et vers le haut. Vers le bas : de telle façon qu’on ne puisse pas souffrir de la faim, de la soif, du froid ou du chaud. Vers le haut : pour que la rémunération n’importe plus dans l’effort, et que ce ne soient plus les plus cupides et les sociopathes (souvent médiocres producteurs par ailleurs) qui dirigent, mais ceux qui sont mus par une dynamique intérieur et une quête de savoir, de connaissance ou de pogrès. Ceux-là nous font avancer. Le milieu de l’entreprise s’en trouverait passablement assaini. Une échelle de 1 à 10 dans les rémunérations me semblerait déjà énorme.

    Et maintenant rêver. Je dirais tout d’abord qu’il est difficile d’entrer dans le détail, parce qu’au fil des années et malgré ma jeunesse, j’ai vu le monde se flétrir autour de moi, et que celui dans lequel nous vivons aujourd’hui, je n’en conserverais pas tant de choses que cela. Je vais tenter d’exprimer cela par thèmes.

    Je commencerais par le plus important : les amis. J’aimerais récupérer les amis que j’ai perdus dans l’entreprise et les grandes écoles, j’aimerais retrouver les garçons généreux, innocents et enthousiastes, désintéressés, vivants en somme, qu’étaient mes amis avant qu’ils ne fassent les grandes écoles françaises (Centrale et Arts et Métiers) ou ne deviennent cadres d’entreprise. Je dénonce ici le formatage de ces institutions qui ne sont plus là pour délivrer des savoirs (le plus difficile étant d’y entrer), mais de formater une classe sociale à coup de culture de classe, d’alcool et de matraquage idéologique, notamment en économie. Les fils et les filles des classes moyennes / moyennes sup. sont prêts à tout pour éviter le déclassement, et acceptent sans sourciller ni vraiment se rendre compte la soupe qu’on leur sert. L’association d’un esprit de corps, d’alcool à haute dose et d’idéologie pendant plusieurs années, pour moi cela s’appelle du lavage de cerveau. Le résultat est capable d’éloigner de vous imperceptiblement les gens qui vous sont les plus proches (pour peu que vous ne passiez pas par le même moule). L’entreprise prend le relais juste derrière, et vos amis ne parlent plus que de leur travail, de leur promotion, des communiqués de tel ou tel groupe, ou alors de la voiture qu’ils ont achetée.

    Ensuite le travail. Qui parmi nous a de véritables compétences, utiles à la société ? Qui est libre ? Bien peu d’entre nous. Je ne suis pas du nombre. Je suis éditeur, c’est-à-dire que je gère une production d’ouvrages pratiques écrits par d’autres, que je tente de faire correspondre à un marché. Mon métier est de superviser une chaîne de production et de mettre en relation un contenu et son public supposé. L’auteur produit ce qu’il écrit, il est créateur, mais moi qu’ai-je produit ? Combien sommes-nous à n’être que des relais dans cette société, combien de relais superflus compte ce système ? Au final, le contenu doit être, lui aussi, formaté. Internet est un véritable outil de liberté en cela qu’il fait ce que toute « bonne » machine devrait faire : nous libérer de la contingence de la forme et supprimer des relais dans le système. Internet est un éditeur géant et gratuit, il tend à supprimer l’éditeur traditionnel et je ne doute pas qu’il y parvienne. Je rêverais d’être moi aussi producteur, je rêve que mon travail soit créatif et que le travail, de manière générale, soit l’occasion de produire quelque chose. Je pense que le métier de jardinier des espaces publics par exemple, s’il était libéré de la relative médiocrité de son image sociale et de la totale médiocrité du salaire associé, compterait au nombre des plus intéressants. Je rêve d’un monde où le travail est productif et a du sens.

    Et encore : l’autorité, la loi, la politique. Peut-être est-ce moi qui ne les supporte pas, ou peut-être sont-ils de moins en moins supportables, mais il me semble que la liberté recule, que les devoirs s’accumulent et que les droits n’existent plus qu’en filigrane, c’est-à-dire sur le papier. Je rêve d’un monde ou les droits au bonheur et à la liberté ne soient plus des concepts que l’on cite mais une réalité dans mon quotidien, et là il faut renvoyer à tout ce qui est en discussion sur ce blog : quelle liberté et quel bonheur pour ceux qui sont exclus de l’accès à l’argent ? On me traitera de matérialiste mais OUI : le bonheur passe par l’argent, sans en dépendre bien entendu. Qu’on me parle du bonheur ineffable du SDF ou des heureux locataires d’un deux pièces dans une cité… L’autorité et la loi ne sont plus là aujourd’hui que pour nous encadrer, manu militari, afin que nous allions dans la direction que d’autres ont décidé pour nous, et les mesures sociales drastiques à venir nous feront ressentir de manière plus pointue encore cette corruption du pouvoir. Je rêve d’un gouvernement, s’il faut absolument l’appeler ainsi, qui aurait pour tâche de veiller à ce que la vitalité de la société soit canalisée afin que celle-ci – et les individus qui la constituent – prospère, et non pour l’étouffer. Je rêve que la politique soit une activité non rémunérée, volontaire et qui se fasse en plus du travail… et donc forcément par plus d’individus.

    Désolé pour la longueur du post, et merci à tous les participants pour les passionnants débats qui ont lieu ici : il reste de la pensée quelque part.

    1. Avatar de Didier
      Didier

      Joseph C.

      Vous demandez la possibilité d’être humain au sens le plus noble du terme. J’apprécie beaucoup.

    2. Avatar de écodouble
      écodouble

      Joseph, ne désespérez pas ; avec votre « post » vous avez produit quelque chose.

      Juste une précision pour le jardinier : Il sera plus grand, plus utile encore qu’il peut l’être déjà, s’il agit dans le cadre du génie écologique, en créant de l’habitat pour la biodiversité, au maximum.

      Merci et bravo d’avoir su résister au formatage.

    3. Avatar de Berny
      Berny

      Bonjour,

      Vous dites  » le bonheur dépend aussi de l’argent  »
      Ne serait ce plutôt le bien-être ?
      Le bonheur me semble t’il c’est tout autre chose, il est dans le sens fort, commun et recherché par tous les hommes, de façon consciente ou inconsciente.
      Aimer et être aimé…………………………………………………………………………………
      C’est bien pour cela qu’il est difficile d’accés, car il faut se dépasser.

    4. Avatar de liervol
      liervol

      Je partage vos rêves et je ne dois pas être la seule ici, loin de là.

    5. Avatar de liervol
      liervol

      Berny,
      Il faut un minimum d’argent de moyen pour « penser » être heureux, ne serait ce que pour assurer le gite et le couvert, et quelques loisirs.

    6. Avatar de Joseph C.
      Joseph C.

      @Didier, Liervol et Ecodouble : Merci pour vos réponses sympathiques !

      @Berny : Je maintiens l’affirmation : il me semble impossible d’atteindre le bonheur sans le minimum de confort physique que seul l’argent permet d’obtenir aujourd’hui. Je ne crois pas que nous puissions faire abstraction de notre environnement matériel et que le conscient se retourne vers lui-même pour contempler sa cohésion et son harmonie. Pour que cela advienne, que nous nous disions « ah, quel bonheur que d’être », il faut nécessairement que l’estomac ne soit pas vide (sinon plein), le corps ni bouillant ni glacé, et la gosier humide, bref que le corps ne vienne pas émettre de dissonance dans l’harmonie de l’individu.

      … Mais si on construit une société dans laquelle on peut avoir tout cela sans argent, je suis preneur aussi !

    7. Avatar de hema
      hema

      @Joseph,

      Merci pour votre « post » très riche, ne lâchez rien, je comprends très bien votre amertume sur « ce que deviennent nos amis », mais en cherchant bien, vous en trouverez certainement d’autres sous peu plus en phase avec « ce que vous êtes » et peut-être même que parmi les « anciens » amis une révision du bilan est à l’oeuvre, c’est d’une part, une question d’âge, et d’autre part, la question de la rapidité de la dégradation en cours, et malheureusement (ou heureusement si ça se passe pas trop mal), sur ce plan là, nous pourrions voir les choses évoluer assez vite à mon sens.

      Cordialement,

  18. Avatar de Claude L
    Claude L

    Très beau texte de Paul et François.
    S’il faisait l’objet d’une pétition, cela en renforcerait le poids au fur et à mesure de sa diffusion.
    Et cela permettrait d’en mesurer l’impact en temps réel.
    Il faut pousser fort pour provoquer ces Etats Généraux.

    1. Avatar de Crapaud Rouge
      Crapaud Rouge

      « mesurer l’impact en temps réel » : soyez gentil, laissez à l’entrée du saloon ces horipeaux de l’entrepreneur efficace et performant…

    2. Avatar de Claude L
      Claude L

      @ Crapaud Rouge
      Bigre, c’est la première fois qu’on me prend pour un entrepreneur efficace et performant. Aurais-je été contaminé à l’insu de mon plein gré ?

  19. Avatar de roma
    roma

    Nettoyer le regard porté sur notre monde est l’épreuve et la libération que chaque jour nous offre de vivre.
    Parfois François Leclec fait allusion à G. Perec.
    Perec dans cet extrait propose d’ « interroger ce qui semble tellement aller de soi que nous en avons oublié l’origine… Retrouver quelque chose de l’étonnement… ». In « Approches de quoi? » qui ouvre le recueil « L’Infra-ordinaire » (éd. Le Seuil) :

    « Ce qui nous parle, me semble-t-il, c’est toujours l’événement, l’insolite, l’extra-ordinaire : cinq colonnes à la une, grosses manchettes. Les trains ne se mettent à exister que lorsqu’ils déraillent, et plus il y a de voyageurs morts, plus les trains existent; les avions n’accèdent à l’existence que lorsqu’ils sont détournés; les voitures ont pour unique destin de percuter les platanes: cinquante-deux week-ends par an, cinquante-deux bilans: tant de morts et tant mieux pour l’information si les chiffres ne cessent d’augmenter ! Il faut qu’il y ait derrière l’événement un scandale, une fissure, un danger, comme si la vie ne devait se révéler qu’à travers le spectaculaire, comme si le parlant, le significatif était toujours anormal: cataclysmes naturels ou bouleversements historiques, conflits sociaux, scandales politiques…
    Dans notre précipitation à mesurer l’historique, le significatif, le révélateur, ne laissons pas de côté l’essentiel: le véritablement intolérable, le vraiment inadmissible: le scandale, ce n’est pas le grisou, c’est le travail dans les mines. Les  » malaises sociaux  » ne sont pas  » préoccupants  » en période de grève, ils sont intolérables vingt-quatre heures sur vingt-quatre, trois cent soixante-cinq jours par an.
    Les raz-de-marée, les éruptions volcaniques, les tours qui s’écroulent, les incendies de forêts, les tunnels qui s’effondrent, Publicis qui brûle et Aranda qui parle! Horrible ! Terrible ! Monstrueux ! Scandaleux ! Mais où est le scandale ? Le vrai scandale ? Le journal nous a-t-il dit autre chose que: soyez rassurés, vous voyez bien que la vie existe, avec ses hauts et ses bas, vous voyez bien qu’il se passe des choses.
    Les journaux parlent de tout, sauf du journalier. Les journaux m’ennuient, ils ne m’apprennent rien; ce qu’ils racontent ne me concerne pas, ne m’interroge pas et ne répond pas davantage aux questions que je pose ou que je voudrais poser.
    Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, I’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, I’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ?
    Interroger l’habituel. Mais justement, nous y sommes habitués. Nous ne l’interrogeons pas, il ne nous interroge pas, il semble ne pas faire problème, nous le vivons sans y penser, comme s’il ne véhiculait ni question ni réponse, comme s’il n’était porteur d’aucune information. Ce n’est même plus du conditionnement, c’est de l’anesthésie. Nous dormons notre vie d’un sommeil sans rêves. Mais où est-elle, notre vie ? Où est notre corps ? Où est notre espace ?
    Comment parler de ces  » choses communes « , comment les traquer plutôt, comment les débusquer, ies arracher à la gangue dans laquelle elles restent engluées, comment leur donner un sens, une langue : qu’elles parlent enfin de ce qui est, de ce que nous sommes.
    Peut-être s’agit-il de fonder enfin notre propre anthropologie: celle qui parlera de nous, qui ira chercher en nous ce que nous avons si longtemps pillé chez les autres. Non plus l’exotique, mais l’endotique.
    Interroger ce qui semble tellement aller de soi que nous en avons oublié l’origine. Retrouver quelque chose de l’étonnement que pouvaient éprouver Jules Verne ou ses lecteurs en face d’un appareil capable de reproduire et de transporter les sons. Car il a existé, cet étonnement, et des milliers d’autres, et ce sont eux qui nous ont modelés.

    Ce qu’il s’agit d’interroger, c’est la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nos ustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes. Interroger ce qui semble avoir cessé à jamais de nous étonner. Nous vivons, certes, nous respirons, certes; nous marchons, nous ouvrons des portes, nous descendons des escaliers, nous nous asseyons à une table pour manger, nous nous couchons dans un lit pour dormir. Comment ? Où ? Quand ? Pourquoi ?
    Décrivez votre rue. Décrivez-en une autre. Comparez.
    Faites l’inventaire de vos poches, de votre sac. Interrogez-vous sur la provenance, l’usage et le devenir de chacun des objets que vous en retirez.
    Questionnez vos petites cuillers.
    Qu’y a-t-il sous votre papier peint ?
    Combien de gestes faut-il pour composer un numéro de téléphone ? Pourquoi ?
    Pourquoi ne trouve-t-on pas de cigarettes dans les épiceries ? Pourquoi pas ?
    Il m’importe peu que ces questions soient, ici, fragmentaires, à peine indicatives d’une méthode, tout au plus d’un projet. Il m’importe beaucoup qu’elles semblent triviales et futiles: c’est précisément ce qui les rend tout aussi, sinon plus, essentielles que tant d’autres au travers desquelles nous avons vainement tenté de capter notre vérité ».

    Bonne journée !

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Je ne connaissais pas ce texte de Perec, vive l’endotique !

    2. Avatar de laurence
      laurence

      @ Roma,

      Il y a tjs une dimension singulière dans vos interventions, elles interpellent ‘différemment’… 😀

    3. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      Pérec évoque très vite l’interrogation sur « nos emplois du temps, nos rythmes. »

      Oui, analyser nos emplois du temps, les confronter, découvrir ce qui les déterminent, comment sont-ils segmentés, par quoi… Voilà des questions concrètes qui permettent d’accéder aux soubassements de nos personnalités : nos emplois du temps constituent la structure de nos personnalités, voilà qui est troublant pour beaucoup de psychologues qui ne le sachant pas ne veulent plus utiliser le concept de personnalité, sauf à le rabattre sur 4 ou 5 axes aussi indéterminés que les axes d’un ciel astral !

      Le secret de la psychologie n’est pas dans l’individu, disait Politzer.

    4. Avatar de krym
      krym

      Fascinante et psychotique  » Vie Mode d’Emploi » ( le Puzzle!!), cauchemardesque et terrifiant territoire de « W ». Obsession de l’inventaire chez Perec.

  20. Avatar de Jérémie ne pleure plus
    Jérémie ne pleure plus

    Le monde que je rêve de voir demain dans ma poussette, n’est peut-être pas du tout le même monde que l’autre réverait plutôt de voir dans son parti à ses pieds ou en jet privé.

    Enfin vous savez ce qu’on dit plus les masses se réunissent et s’additionnent et plus le monde
    sent moins la vinasse aussi, le rassis, le rancis, voire le carrément frelaté mon oeil oui, pensez-vous vraiment qu’un Cohn Bendit puisse vraiment rendre le monde plus propre, alors qu’il n’est peut-être pas plus propre et écolo que vous et moi, mais comment des gens peuvent-ils encore croire en ces gens là au nom même du changement, de l’écologie, de l’argent, du commerce, le bien quoi !

     » Jérémie arrête s’il te plait de dire des bêtises tu ne va quand même pas t’en prendre à tout le monde aussi bien les freudiens que les gens du caucase qui n’y sont d’ailleurs pour rien, tu ne vois pas que ce n’est pas du tout ça ce que les gens préfèrent entendre pour être rassurer, il faudra bien un jour que tu te décides enfin à allez voir l’empailleur, l’hypnotiseur n’oublies pas que tu es bien venu au monde pour être avant tout canard d’un bord ou d’un autre de la mare, alors soit canard total et arrête s’il te plait de vouloir faire le malin dans la basse cour, coin, coin !  »

     » Laisse d’abord les gens importants faire le bien, le monde n’est pas aussi bête quand même ! « 

  21. Avatar de VB
    VB

    Bonjour à tous,

    Et bien, nous y voilà. Pour ma part, je ne crois ni en EE ni en Dany le rouge. En revanche, je crois en l’espoir…
    L’espoir qu’un jour les inaptes à gouverner qui nous dirigent (depuis longtemps il faut l’avouer) prennent conscience qu’il faut :
    – revoir le concept d’entreprise (j’ai quelques idées à ce propos…) ;
    – revoir le concept de démocratie participative ;
    – revoir la façon de concevoir l’enseignement ;
    – rendre à l’imagination et à la créativité sa juste place dans la cité et parmi les Hommes ;
    – rendre à la responsabilité humaine la part de vie qui lui revient ;
    – revoir la façon de fabriquer des élites, afin d’en finir avec les zélites (zélés à défendre des intérêts privés et catégoriels) ;
    – revoir la façon de concevoir le droit et la fiscalité (j’ai aussi quelques idées …) ;
    – revoir la façon d’organiser les villes et les non villes ;
    – abaisser le pouvoir donné aux intermédiaires afin d’accroitre celui donné aux producteurs entendus au sens large de tous les vrais créateurs de richesses (celle-ci n’étant évidemment pas uniquement financière) ;
    – améliorer le collectif au détriment du particulier ;
    – rendre à l’argent le statut de moyen au service de tous qu’il n’aurait jamais du perdre ;
    – rendre à l’Etat le rôle qui est le sien : arbitre au service du plus grand nombre ;
    – redéfinir les centres de pouvoir et les Contre-pouvoirs qui vont avec…

    Il y a beaucoup d’autres idées, mais celles-ci me semblent être un bon début…

    Cordialement,

    1. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      Il faut surtout apprendre aux enfants dès leur plus jeune âge qu’il est interdit, voire criminel d’être méchant, d’opprimer son voisin, de le taper, d’en profiter, etc.

      Tous les gens qui ont eu des enfants savent que la vie sociale commence dans les cours de récréation. Et c’est l’endroit où j’ai toujours observé que la violence est banalisée, minimisée, incontrôlée, et que la domination de gamins par d’autres, plus fort ou plus à l’aise est quasi légitimée

      « Il faut qu’ils apprennent à se défendre » disent les bonnes âmes enseignantes. Ca me rappelle quand j’habitais à la campagne. C’était à moi de clôturer mon jardin pour que les vaches du voisin ne viennent pas le dévaster. L’inversion des valeurs, elle est à cet endroit-là et la société, dans tous ses rouages n’a de cesse de justifier l’oppression par le fait qu’elle a lieu parce que les faibles ne savent pas se défendre.

    2. Avatar de VB
      VB

      Bonsoir,

      @ Phil de Saint Naz,

      Oui, vous avez sans doute raison mais je peux vous dire que je connais également des cas d’oppression des « forts » par les « faibles » ; y compris dans les cours de récréation (mais pas seulement) où les grands n’osent parfois pas se défendre contre les petits qui les harcèlent ou les oppriment.
      Vous avez sans doute également assisté à des situations dans lesquelles des « faibles » (réels ou imaginaires d’ailleurs) profitaient allègrement de leur situation pour abattre, harceler ou malmener les soit-disant ou apparemment plus forts qu’eux…
      Il me semble hasardeux et dangereux de vouloir faire une généralisation dans le type de domination des uns par rapport aux autres…

      Cordialement,

    3. Avatar de VB
      VB

      Rebonsoir,

      @ Phil de Saint Naz : pour conclure « l’enfer est pavé de bonnes intentions », parfois ? souvent ? toujours ? c’est l’inconnu

    4. Avatar de VB
      VB

      @ Phil de Saint Naz :

      Pour en finir avec ces excès : la faiblesse physique n’est pas toujours garante de la grandeur ou la beauté de l’âme.
      Il existe quantité de gens physiquement faibles qui sont moins dangereux diminués qu’ils ne l’étaient du temps de leur splendeur (ma grand mère m’a toujours mise en garde sur le fait, par exemple, que la vertu ne venait pas en vieillissant) et d’autres gens qui mettent en avant leur faiblesse physique ou leur handicape pour légitimer la crasse profonde de leur âme (la vilénie à l’état pur). A l’inverse, il arrive sûrement que l’affaiblissement du corps amène à une rédemption de l’âme, mais il se pourrait que ce soit là une exception ou que ça n’arrive qu’à des être qui auraient, par le simple effet du temps, été porté au bien.
      Et oui, à vouloir la perfection de l’humanité et en légitimant par avance et quoiqu’il en soit la faiblesse, j’ai bien peur, Monsieur de Saint Naz que vous n’arriviez à « une dictature »…
      J’ai en effet le pressentiment que la définition de la dictature c’est la légitimation, a priori, de certaines situations ou certains comportements.

      Cordialement,

      Cordialement,

    5. Avatar de VB
      VB

      Toujours à Phil de Saint Naz :

      Et, en réfléchissant : il se pourrait peut-être même que chaque personne (enfant ou adulte) soit capable, tour à tour, de grandeur d’âme ou/et de vilénie…
      Peut-être même qu’il s’agit là d’une composante de l’humain qu’aucune « éducation » ne peut et ne doit changer etc…
      Je vous laisse méditer ces quelques lignes,

      Cordialement,

  22. Avatar de cording
    cording

    Daniel Cohn-Bendit se trompe ainsi que le PS s’il croit que la défaite de Sarkozy est le prélude à leur victoire en 2012. D’autant plus qu’ils ne proposent pas d’alternatives au néolibéralisme et à l’européisme mais seulement des aménagements pour les rendre plus supportables. Selon la formule du MEDEF l’infirmerie sociale est mieux organisée par la gauche!
    D’autre part il est erroné de penser que le retour du FN est seulement du à la question sécuritaire que l’hyperinflation législative de Sarkozy depuis 2002 aurait du résoudre. Comme Emmmanuel Todd l’analyse de nouveau dans son entretien à Libération du 14 mars Le FN fait ses meilleurs scores dans les quartiers populaires et à l’est d’une ligne Le Havre-Perpignan où se trouve le plus de victimes de l’adaptation de la France à la mondialisation néolibérale et à l’européisme.
    à Paul Jorion
    Je ne pense pas que la capitalisme soit moribond, c’est plutôt celui d’une certaine forme celui de la finance dérégulée et de toutes ses conséquences. Quand les Politiques reprendront la main c’est-à-dire réglementeront la finance et l’économie libérale comme elle le fut jusqu’en 1980 alors le capitalisme reprendra un cours acceptable. Le problème c’est que nous n’en voyons pas le moindre début.

    1. Avatar de Maurice-Alain Baillergeau
      Maurice-Alain Baillergeau

      @cording dit : 23 mars 2010 à 11:02

      Si l’alternative du PS et des Verts rend supportable la situation, ce sera déjà pas si mal, même si l’objectif ne sera pas atteint.

      Que Le Pen réalise son miel avec les victimes du changement, ça ne serait pas la première fois, mais que l’on puisse imaginer que ce que vous appelez « la mondialisation néolibérale et l’européisme » soient rayés de la carte et qu’on en revienne à l’hexagone est un mensonge auquel vous ne croyez même pas !

      Le monde n’est pas néolibéral, il est le monde, divers et bordélique.
      « L’Européisme » est un embryon de réalité à laquelle vous tiendrez très fort quand ça va aller très mal.

      Le Monde est devant nous, il est formidable quand les chinois et les indiens s’éveillent, il est terrible quand des ensembles ne savent pas où aller et sont tentés par la guerre.

      Nous qui sommes cette petite presqu’ile d’Asie, l’Europe, nous avons un grand destin devant nous si nous savons faire une économie humaine sans nombriliser.

  23. Avatar de cording
    cording

    a Paul Jorion
    J’aimerais que vous vous exprimiez sur les propositions que l’économiste Jacques Sapir fait sur le site « Contreinfo » et les analyses faites sur le site « Horizons » de Malakine reprises par Bertrand Renouvin sur son blog parce que le problème majeur est l’absence d’une vraie alternative politique capable de propositions pour résoudre la crise sous tous ses aspects.

    1. Avatar de Manuel Guérin
      Manuel Guérin

      Les thèses défendues par Todd, Gréau, Sapir ou autre El Karoui n’ont jamais le droit au chapitre.

      Leurs seuls contradicteurs sont des économistes de Dauphine ou du Conseil d’Analyse Economique. Des pitres incapables d’ébaucher la moindre idée originales.

      Pourquoi ne pas essayer de leur porter la contradiction ?

  24. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    Vous dites:
    « Le capitalisme meurt sous nos yeux et nous entraîne dans sa perte. »

    Je crois que le capitalisme ne meurt jamais. Il s’adapte.
    Des victoires partielles et provisoires lui suffisent, quel que soit le prix à payer, dès lors que « ça passe ».
    Il sait, le capitalisme, que, s’il coule un moment, il renaîtra de ses cendres…(il l’a toujours fait.)

    Le capitalisme ne va donc pas « nous entraîner dans sa perte »…Il va entraîner NOTRE perte, la perte de notre « vivre ensemble », il y est prêt, pour remplir sa mission première: assurer la survie de ses privilégiés, et de leurs avantages.

    C’est ce à quoi nous assistons, en ce moment (historique?).
    Et nous sommes devant ce désastre qui menace, comme les grenouilles de laboratoire de nos cours de sciences nat’. : décérébrés, soumis ça et là à quelques vains soubresauts, frappés d’impuissance.

    Votre blog et d’autres (salutaires, et encore merci à vous…) ne pouvant que faire illusion, momentanément.

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Louis XVI notait dans son journal, à la date du 14 juillet 1789 : « rien ».

      Le capitalisme est mortel, comme toute institution humaine, produit d’une histoire et
      de multiples contraintes. Seulement le capitalisme est une institution un peu plus coriace que les autres, parce que son ressort est l’intérêt, aussi bien d’ailleurs celui l’homo œconomicus que nous sommes tous plus ou moins que celui de la rente capitaliste du même nom. Tout l’enjeu de la crise actuelle va donc consister à trouver le moyen de substituer à cet intérêt un nouveau principe. Nous le savons tous, c’est vers la solidarité, la mutualisation, la complémentarité, l’économie de la contribution qu’il faut aller, reste à inventer la formule, la nouvelle figure historique, permettant d’inscrire durablement le nouveau principe dans une réalité.

      Le monde que nous avons sous les yeux est bien différent de celui qui a vu la naissance du capitalisme conquérant et sûr de lui-même. Son développement arrive à son terme parce que la prédation qui est inhérente à son mode de fonctionnement n’a plus d’espace disponible pour continuer sa folle course.
      Il n’est plus dans la capacité des Etats de renflouer le système financier. Réparer le système est donc impossible, toute action visant à arrêter durablement sa chute, et la notre avec, entraînera sa mutation, si bien que le capitalisme que nous connaissons aujourd’hui sera tellement méconnaissable, qu’en réalité il s’agira de tout autre chose.

      La solution ne pourra donc être seulement technique. La véritable sortie de la crise implique des changements qui vont au delà du simple désamorçage de la machine infernale, ou, plutôt, ce désamorçage suppose une prise de conscience telle qu’il coïncidera avec un changement de paradigme, c’est à dire une révolution copernicienne dans notre façon d’appréhender la réalité économique dans toutes ses dimensions.

      Revenir au capitalisme antérieur aux années 80 pour rétablir un capitalisme acceptable c’est un peu regarder l’avenir dans le rétroviseur.

  25. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Pour répondre à cette question « que faire ? », je reprendrais la maxime du tétrapharmakon grec à savoir notamment éviter la souffrance : Se demander ce qu’on ne veut pas dans le système actuel et apporter point par point des réponses pour ôter ce qui est intolérable. Le guide n’est pas ce vers quoi l’on va mais ce qui est doit être absolument aboli dans ce système. Si l’on se faufile entre tous ce qui est impossible à admettre, il doit rester à la fin comme le portrait caché dans le bloc de marbre, libéré par l’artiste, une société acceptable…

    Exemple. L’injustice inhérente au principe de valeur porté par la monnaie, selon lequel elle prend sa valeur uniquement du fait de la pauvreté d’autrui. Ceci est totalement inacceptable et doit être je le dis franchement, la première chose à abolir.

    Si l’on veut une valeur qui ne soit pas fondée sur la pauvreté d’autrui, il faut quelle prenne sa valeur d’une décision arbitraire, ce qui implique et je suis désolé de faire de la peine aux tenants d’une économie « naturaliste » semi-déiste libérale, que toute valeur soit fixée par la Loi elle-même.

    Il n’y a que 2 façon pour déterminer la valeur d’un objet, son manque, ou la Loi, le décret qui consiste en effet à remplacer le manque psychologique, le besoin, le désir comme source de valeur (pour le possédant) par le décret qui n’est plus psychologique.

    Dans notre système, ceux qui possèdent ont intérêt à ce que les autres ne possèdent pas. En fait notre système est un immense jeux de CDS nus à savoir qu’on a toujours intérêt à ce que l’autre périclite, laisser prospérer une quelconque concurrence c’est prendre un risque imminent.

    Est-ce que l’on souhaite que la valeur soit fondée sur la pauvreté de notre semblable, de notre voisin, de notre ami ? NON ! Alors il faut en tirer les conséquences. L’intolérable doit être banni et avec énergie ! Il n’y a par moment aucune tergiversation possible et changer implique la violence de la décision.

    Et il faut continuer dans cette voie, bannir tout ce qu’on en veut plus.

    1. Avatar de Berny
      Berny

      Oui en commençant au fond de soi-même.

    2. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Dans le droit-fil votre proposition, je suggère que dans la mesure où la Société choisit d’organiser la raréfaction du travail, elle s’abstienne d’en tenir rigueur à ceux qui en sont les principales – les seules? – victimes.

      De manière plus explicite et par réciprocité, si le devoir du citoyen vis-à-vis de l’État est de devenir contribuable, alors le devoir de l’État est de fournir à ce dernier les moyens de satisfaire cet objectif – ici je n’invente rien, tout est dans le préambule à la Constitution – Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

      L’État fournit effectivement, entre autres, de la formation aux citoyens, mais celle-ci ne répond pas nécessairement aux besoins d’un marché quelconque. C’est d’ailleurs une « tare » intrinsèque du système éducatif au sens large, qui n’a pas été conçu en premier lieu pour produire des travailleurs mais avant tout des citoyens.

      Le « marché du travail » est par ailleurs bien trop dynamique – on pourrait même dire instable – pour que le système éducatif puisse jamais « coller » à la demande, car cela nécessiterait pour ainsi dire des ajustements de formation « en temps réel », ce qui ne cadre absolument pas avec le « temps administratif ». En clair, seules les entreprises sont à même de connaître à l’instant T leur besoin de main d’œuvre, et donc de se charger de former leurs personnels en conséquence.

      J’en profite au passage pour rappeler une nouvelle fois ma vieille marotte: le vocabulaire économique appliqué au « marché du travail » ne cesse de surprendre par son imprécision. En l’occurrence il n’y a pas de demande et d’offre « d’emplois » mais de la demande et de l’offre de « main d’œuvre », ce qui inverse totalement la perspective.

      Les entreprises cherchent à combler un besoin et payent pour cela – elles sont clientes – et les travailleurs offrent leurs services – ils sont fournisseurs. – Pris dans le sens contraire comme c’est le cas dans 100% des agences R.H. actuellement – qu’elles soient publiques ou privées soit dit en passant – on se retrouve dans un pur non-sens qui ne permet que la stigmatisation systématique du candidat au recrutement.

      D’ailleurs ces services R.H. nagent en pleine ambiguïté à ce sujet puisqu’ils traitent à la fois des « demandeurs d’emploi » mais leur demandent de « savoir se vendre » – Exiger cela d’un « client » – puisque « demandeur » – constitue un cas unique dans toute l’économie de marché.

      Ou alors s’il est effectivement question de « demandes et d’offres d’emploi », alors ce devrait être à l’entreprise de savoir se vendre au candidat – ce qui n’aurait de sens que dans une société de plein emploi. En bref, les théoriciens de l’économie feraient bien de revoir leur copie sur cette question.

    3. Avatar de quid34
      quid34

      @Dissonance
      Je me demande quel est votre expérience de l’entreprise ?
      L’entretien d’embauche est par définition le moment où la séduction doit être réciproque…pondéré par le choix potentiel de chaque partie…Le drh, à la fois client et vendeur, devra lui aussi vendre en interne ses choix « humains » et souhaite donc que le postulant sache se vendre dans l’entreprise pour ne pas être en porte à faux avec le service destinataire…

      @Lisztfr
      Vous avez un problème pathologique avec l’argent. Les hommes ne sont pas égaux…mais restent des hommes…à chacun ses carottes et bâtons…

    4. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      @ quid34

      Oh, mais moi je n’ai un problème avec rien, j’analyse…. Je ne dis rien qui ne soit fondé, je n’improvise pas. Vous pensez que j’ai un problème pathologique, parce que vous n’avez pas bien saisi ce que je raconte….

      Il s’agit pourtant d’une chose bien simple, qui provient du fait que pour qu’une chose circule dans l’économie, elle doit avoir une valeur, d’usage disait Marx, ou d’échange, peu importe.

      Le problème est bien simple : A quelle condition la personne avec laquelle vous entrez dans un échange économique accepte-t-elle votre argent ? Et avec quelle conatus, célérité, enthousiasme l’accepte-t-elle ?

      A quelle condition accepte-t-on de l’argent, dans un échange, vous êtes-vous demandé cela ? D’où vient qu’un billet permet d’acheter ceci ou cela ?

      La réponse est dans le fait qu’un millionnaire n’acceptera pas de cirer vos chaussures, même si vous le priez. Par contraste, un SDF le fera pour 10 E si vous lui fournissez le matériel.

      De cet exemple, l’on conclu que la même somme n’a pas la même valeur selon le partenaire de l’échange, et l’on est en droit de conclure que vos 10 E ne valent rien quand vous les proposez à un millionnaire, mais valent beaucoup pour un SDF et ainsi de suite sur l’échelle sociale.

      De ceci vous concluez vous-même que vous n’avez rien à espérer si les gens autour de vous sont trop riches, et qu’il est donc pour vous souhaitable qu’ils ne le soient pas.

      Plus rapidement, si personne n’a besoin de votre argent, il ne vaut rien ! Et plus il en a besoin, plus votre argent permet d’agir sur le monde, c’est ce que Keynes appelait la rareté du capital. L’argent n’a de valeur comme tout le reste que conditionné par la rareté,
      or la rareté de l’argent n’est pas anodine car elle signifie la pauvreté, vécue comme-t-elle.

      Vous ne pouvez acheter que le travail d’un prolétaire.

      Ce qui laisse entier le problème des débouchés pour le capitaliste mais voilà.

      Il n’y a pas d’autre source de valeur pour l’argent, que sa rareté, autrement dit la relative pauvreté de la population. Les « nécessiteux » Ah s’il n’y avait pas ces pauvres qu’on méprise, vous ne pourriez acheter personne.

      Alors d’où vient la valeur de l’argent ? Vous pensez que c’est décidé en lieu sûr…? les prix sont libres, on ne peut décider ce que vaut un billet, de 10. Personne ne le décide, personne ne dit que vous pouvez l’échanger contre 10 L de lait.

      Alors d’où vient la valeur de ces 10 E ? Non, parce que parfois j’ai du mal à comprendre en effet…

      Vous admettez qu’on échange des marchandises contre de l’argent dans notre monde, et que personne ne dicte quoique ce soit concernant les valeurs ? Alors, alors une personne accepte votre argent en échange d’un service, pourquoi le ferait-elle ? que représentent ces billets pour elle ? Elle est davantage à votre merci n’est-ce pas, si elle est pauvre. Le pouvoir de l’argent, suppose donc que votre partenaire dans l’échange économique ait besoin de cet argent, sinon il n’accepterait pas l’échange, personne ne l’y contraint. Jusque là, ça va ? Car moi aussi je suis fatigué de répéter la même chose !

      Nous dépendons tous de ce systeme, et vous voyez bien que vous ne pourrez mouvoir un millionnaire à traire une vache, avec 10 e car par rapport à ce qu’il a déjà, votre somme représente 1/100 000.

      Si vous donnez 10E à une personne qui n’a qu’1E, vos 10 E représentent 10 fois ce qu’il a. Et pour le millionnaire, 1/100 000.

      Votre argent n’a donc pas le même pouvoir sur le riche que sur la pauvre. De là, votre argent fonctionne moins bien, dans l’échange, si la personne n’en a pas besoin.

      Le simple fonctionnement de l’argent suppose donc la pauvreté, a divers degrés mais en tout cas il ne suppose pas la richesse.;

      J’aurais pu revenir sur ce sujet autrement mais voilà. Si vous ne comprenez pas ceci, ce n’est pas moi qui ait un problème.

    5. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      à Dissonance

      Non « la Société  » n’organise pas la raréfaction du travail… c’est le capital qui crée une armée de réserve pour peser sur la valeur de la force de travail et donc tout à la fois baisser les salaires et augmenter le taux de profit. C’est un peu différent.

      à Quid34

      Les humains sont égaux en droits. Ils sont tous différents de nature, le génome de chaque humain est unique…
      Le droit est créé par les humains en société, il n’est pas donné par la nature !

    6. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @quid34

      Ma relation avec l’entreprise? Succincte, éphémère, désagréable la plupart du temps.

      Ma relation avec les services RH de toute nature – de pôle-emploi aux services R.H. internes aux entreprises, en passant par les agences d’intérim et autres « cabinets de placement » – Récurrente, envahissante et pour être tout à fait clair, non moins désagréable, à quelques rares exceptions près.

      L’entreprise n’est pas la « grande famille » que l’on cherche à nous vendre, sinon une famille de « rats » qui se battent comme des chiffonniers pour ne pas indisposer leur direction, car comme pour tout un chacun, c’est leur emploi qui est en jeu en définitive.

      Les difficultés éventuelles des services R.H. à justifier leurs choix viennent essentiellement du fait que leur propre « compétence » est avant tout un grand espace plein de vide, car rien ou presque ne leur permet de juger objectivement de la compétence d’autrui. Dans certaines entreprises et pour certains types de poste – disons techniques par exemple – la chose est d’ailleurs admise de manière quasi-consciente et le service R.H. n’est plus alors qu’une simple chambre d’enregistrement, les choix de recrutements étant laissés à « ceux qui savent ».

      Les méthodes connues vont du très banal « entretien d’embauche » – là où il n’est jamais question de sincérité ni même de compétence mais avant tout de commerce, la relation ainsi établie ne l’étant alors pas sur une base de confiance mais au contraire de duperie mutuelle (le candidat qui souhaite vraiment le poste est également obligé de jouer à ce petit jeu, comme par exemple en « oubliant » de mentionner certaines de ses lacunes) à la batterie complète de tests psycho-techniques – aussi sérieux en apparence que vains en réalité – en passant par la douteuse étude graphologique et la carrément délirante méthode astrologique – c’est pourquoi certains conseillers R.H. plus bienveillants que la moyenne conseillent de préférer inscrire son âge sur les CVs plutôt que sa date de naissance (j’avais une stat tout à fait édifiante à ce propos fut un temps, dommage, je ne sais pas ce que j’en ai fait…)

      Il n’est dès lors pas étonnant que ces « inspecteurs des travaux pas encore débutés » aient besoin d’assurer leurs positions (cette tournure ne vous rappelle rien?) pour ne pas se faire prendre la main dans le pot de confiture par leurs supérieurs. Le but du jeu étant qu’en cas de problème, ce soit bien le subordonné fraîchement recruté qui prenne sur lui l’entière responsabilité de l’échec, et surtout pas le service R.H. qui aura beau jeu de démontrer qu’il a scrupuleusement suivi la procédure standard de recrutement, et que la faute commise vient bien entendu d’ailleurs.

      Or je prétends justement que cette procédure est une jolie mélodie jouée au pipeau par des gens qui n’entendent à peu près rien au fonctionnement « réel » – j’aurais pu dire « technique » mais ce serait réducteur – de l’entreprise.

      Pour la petite histoire, mes dernières opportunités d’embauche se sont toutes soldées par ce résultat incroyable: Je ne parviens jamais à rien d’autre qu’à me faire embaucher pour les postes pour lesquels je suis le moins compétent (je devrais tenter ma chance à la NASA, juste pour voir 🙂 ), tandis que ceux pour lesquels j’aurais un véritable savoir-faire à apporter me passent systématiquement sous le nez – et ce indépendamment de mon attitude personnelle – je dis ça au cas où vous viendrait l’idée de suggérer que le problème vient de là.

      Je peux ainsi émettre explicitement de sérieuses réserves quant à ma propre capacité à assumer un poste et décrocher malgré tout le job – qui se solde néanmoins par un échec sans appel – ou au contraire témoigner d’une motivation sans faille et d’une aptitude certaine à résoudre un problème donné, sans qu’une suite soit donnée à ma candidature.

      On pourrait suggérer la malchance pour expliquer cette situation, mais au delà d’un certain taux de récurrence dans le phénomène, cette explication ne suffit plus.

    7. Avatar de krym
      krym

      @ Liszt (Frantz?), la valeur fixée par la loi c’est la fin de la circulation, la circulation/distribution doit donc être organisée administrativement, c’est l’organisation de la pénurie ( Cf Michel Henry sur Marx). Cette valeur est une fiction de prix, la comptabilité soviétique se fait en volume jusqu’aux tentatives de réforme Gobatchevienne qui provoquent une catastrophe, le système est immuable, mais il s’effondre.

      @ JeanNimes, pour le Marx Feuerbachien et matérialiste la Société n’existe pas, en effet, (Michel henry le suit la-dessus), le chômage est donc « organisé » par un des acteurs réels de la « société » bien sûr les capitalistes.

    8. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @JeanNimes

      Je vous concède que le terme n’est pas tout à fait adéquat. En revanche je ne résumerais pas non plus la chose en une œuvre du seul capital. Si ce lien que vous suggérez peut effectivement être établi en première intention, il ne faut pas oublier le concours massif d’organismes de formation publics et de leurs ministères de tutelle dans le processus. Ils participent très largement de la »production » de la main d’œuvre – qualifiée en l’occurrence – qui sature le marché.

      C’est cette « union sacrée » des intérêts publics et privés que je désignais, sans doute maladroitement, par le terme de « Société ».

      Ceci dit comme je l’ai déjà peut-être mentionné sur ce blog, certains secteurs d’activité proposent exactement le schéma inverse: On peut citer comme l’exemple par excellence le cas des disciplines médicales et para-médicales, qui quand elles ne souffrent pas de conditions de formation aberrantes (le statut des élèves-infirmier(e)s entre autres) sont tout bonnement régies par un « numerus clausus » qui organise pour le coup une pénurie de main-d’œuvre tout aussi néfaste que l’excès inverse.

      Ce qui me conforte dans l’idée que l’État montre tous les signes d’une incapacité constitutive à gérer cet aspect de l’organisation sociale, au moins dans le contexte d’une économie de marché.

    9. Avatar de quid34
      quid34

      @Lisztfr

      Prenons votre angle d’attaque : »Le problème est bien simple : A quelle condition la personne avec laquelle vous entrez dans un échange économique accepte-t-elle votre argent ? Et avec quelle conatus, célérité, enthousiasme l’accepte-t-elle ? »

      Votre problème vient du fait que vous ne considérez qu’un coté de l’échange, le coté de celui qui a l’argent…Or un échange implique que les 2 parties soient d’accords et disponibles à effectuer l’échange d’un service contre une rémunération.

      Chacun possède un libre choix de ses actes. Heureusement qu’il ne suffit pas de sortir des billets pour tout avoir, même avec politesse…

      J’ai plutôt l’impression que vous souffrez que le « SDF » de votre exemple semble s’avilir en cirant des chaussures alors que tout métier est respectable. Je ne suis pas d’ailleurs autant sûr que vous de sa réponse…Certains sont plus libres qu’un millionnaire, lire par exemple « Le Paris insolite » de Jean-Paul Clébert.

      Le millionnaire cire peut-être les chaussures de sa femme par amour…

      Le millionnaire peut aussi être un PDG à 70H/sem pour le compte d’un conseil d’administration qui le virera en cas de résultats insatisfaisants…

      Tout ce que votre « raisonnement » montre, c’est que l’on motive un SDF avec 10 euros et qu’il en faut beaucoup plus pour motiver un millionnaire ! Belle découverte !! Cela a tué l’URSS…et a entrainé la Chine dans le capitalisme…

      Vous dites: »L’argent n’a de valeur comme tout le reste que conditionné par la rareté,
      or la rareté de l’argent n’est pas anodine car elle signifie la pauvreté, vécue comme-t-elle.  »

      La rareté de l’argent n’est relative que comparer à l’étendu de l’offre en services/biens qu’il permet d’ acquérir. On est toujours le pauvre d’un autre ou le riche de son voisin…
      Avec votre « vécu comme-t-elle », vous sous entendez ce caractère relatif.

      Vous dites: »Les « nécessiteux » Ah s’il n’y avait pas ces pauvres qu’on méprise, vous ne pourriez acheter personne. »

      Qui méprise qui? Qui achète qui? Qui est ce vous ? Que de procès d’intention !! Votre expérience et votre sensibilité vous font sur-réagir et généraliser à outrance. Qu’il existe des cas d’ »abus de pouvoir économique » soit, mais pas de généralisation!

      Les prix sont la résultante d’un ensemble de facteurs concurrentiels et psychologiques. Plus les gens sont riches plus ils sont prêt à payer cher. Plus les gens sont formés plus ils se font payé cher. La pauvreté est depuis longtemps un frein à la croissance!! de la richesse…
      Un entreprise qui marche offre les meilleurs salaires pour fidéliser ses employés et améliorer leur productivité…

      Donc le fonctionnement de l’argent nécessite surtout la richesse, celle qui dépense, investi, emploi et paye des impôts !! La pauvreté ne devrait être qu’un état transitoire, avant que la formation, la volonté et le travail ne l’en sorte…

      @Dissonance
      Je suis désolé pour vos recherches d’emplois infructueuses, j’imagine que dans votre domaine de compétence les postes sont rares et/ou que vous entrez en concurrence avec des profils plus « vendeurs » et/ou parfois l’age, un vrai pb en france !
      Pour finir avec les RH, tous n’ont pas les capacités à bien cibler les profils, ils tâtonnent au feeling…et ont leur demande aussi de bien gérer les départs…

    10. Avatar de krym
      krym

      @ Dissonance : la formation est un marché puissant en France et largement soutenu par l’Etat et les Collectivités Locales (Conseil Régionaux…tiens tiens…). Quels sont ses effets? Hum Hum, c’était la marrotte de Michel Godet ou Jacques Marseille… je ne sais plus. Ceci dit la sur-qualification n’est-elle pas la conséquence inéluctable de la sur-scolarisation générale ?

    11. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @krym

      « Ceci dit la sur-qualification n’est-elle pas la conséquence inéluctable de la sur-scolarisation générale? »

      Si, bien entendu, et ce d’autant plus si l’on oriente l’école vers la « production de travailleurs » plutôt que vers la « production de citoyens » en privilégiant par exemple une approche essentiellement technique du monde – la dominance des mathématiques dans la plupart des cursus remplit très bien cet office.

      Par ailleurs lorsque des objectifs chiffrés tels que « 80% d’une classe d’âge jusqu’au baccalauréat » sont posés – ou plus récemment, 50% d’une classe d’âge en licence – on organise bien entendu la future saturation du marché en main-d’œuvre (très) qualifiée.

      Quoi que « qualifiée » soit un mot manifestement impropre si l’on en croit les entreprises, pour qui le jeune diplômé – inexpérimenté – ne sait pour ainsi dire « rien faire », ce qui justifie de lui faire avaler toute une série de couleuvres comme les stages à répétition, la sous-rémunération, etc.

    12. Avatar de lou
      lou

      A la suite de Dissonance,
      Le capital organise la pénurie du travail, oui, mais ses serviteurs volontaires croient aux fables que le capitalisme leur raconte: si vous avez un travail, c’est que vous le valez bien; les chômeurs sont les parasites de la société; vous êtes, ce que vous faites au boulot; le savoir universitaire, c’est de la m….; la réussite d’une vie c’est le statut social…Un de mes cousin a voté sarko. Il est au RMI. je lui ai dit qu’il votait contre son intérêt.Et bien non: les chômeurs sont des assistés, l’argent des riches profitent à tout le monde…Si on remettait sur la table, le partage du travail, par la réduction de son temps, pas sur qu’on ferait un tabac.On leur a demandé de s’identifier totalement à leur travail, si après, on leur dit que c’est du vent,qu’on est finalement très interchangeables pour le type d’emplois que le capitalisme actuel produit, forcément, ça fait mal à l’égo.Donc la société pour moi, est consentante.

  26. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    « Nous vivons une période que l’on peut sans emphase qualifier d’historique : le capitalisme meurt sous nos yeux et nous entraîne dans sa perte. » : après « Dieu est mort » , « le capitalisme est mort » ?

    1. Avatar de jean-luce morlie

      L’utilisation du « capitalisme » comme forme de domination, sans doute… et ce qui vient, c’est quoi ? Une féodalité social-démocrate ?

    2. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      @Morlie

      Ce qui vient, c’est dans un premier temps un techno-pouvoir à la chinoise, et dans un deuxième temps…., vous allez surement nous le dire.

    3. Avatar de jean-luce morlie

      Assez d’accord avec un techno-pouvoir assis sur des titres de propriété.

      Je continue prenant la voix de Geneviève Taboui 🙂

      Pour deviner le « monde qui vient », vous verrez qu »il faudra davantage nous intéresser « aux monstres qui se nourrissent du ventre de la bête en décomposition ». Le surplus d’information sur la finance masque peut être tout autre chose – qui bien entendu n’est calculé nulle part – mais résulte de forces sociales puissantes autant que dispersées.

      – Dans mon coin, quelques familles bourgeoise s’organisent, ( ayant perdu de gros patrimoines dans l’affaire Fortis); elle se regroupent pour aider un relativement jeune chômeur (qui dans notre région n’a aucune chance de jamais retrouver un emploi) contre un petit logement très correct, il jardine lessive et repasse – au noir- pour le groupe. Le deal est vraiment « gagnant gagnant », le gars n’est pas du tout malheureux et exploité, il est même invité en vacance ( sans corvée de repassage). Ce ne serait pas le cas s’il devait passer pour le même genre de service par la bureaucratie « d’une agence de titre service ».

      Qu’un cas isolé soit humainement correct, n’implique pas que sa généralisation le demeure lors d’une dislocation réorganisation d’une société – quelqu’un sur le blog avait évoqué, je crois, son expérience de la dislocation (de la Hongrie ?)

      A+ (si j’arrive à vous retrouver)

  27. Avatar de gibus
    gibus

    bonjour,

    « Le monde auquel nous aspirons est l’inverse de celui qui, petit à petit, s’est installé dans nos vies et pire encore, se trouve maintenant logé à demeure dans nos têtes. »

    allez donc lire ce très bon texte qui analyse finement la question:

    André Orléan

    1. Avatar de octobre
      octobre

      gibus,

      Rien n’est logé à demeure dans nos têtes. Il y a beaucoup plus d’esprits libres qu’on ne le dit : la crise et le discours autour de la crise n’entraîne pas irrémédiablement toutes les sensibilités vers la déploration ou le renoncement. D’autre part l’éducation des enfants joue un rôle considérable et déterminant. Il y a mille choses à leur faire découvrir. Cela peut-être des valeurs nobles qui donnent du sens au monde, parce que la Vie, est le bien le plus précieux. Encore faut-il le dire et le redire.

    2. Avatar de laurence
      laurence

      @ Octobre,
      ;D

  28. Avatar de Berny
    Berny

    Il est tout à vos honneurs de vouloir sauver le monde.
    De dissident, de résistant, ne faudrait il pas passer au stade d’insurgeant qui par nature vit et intègre à sa personne l’idéal auquel il aspire, je suis intimement convaincu que la solution est là. Si je veux vivre dans un monde empreint de bonté, d’amour, d’équité, d’intelligence…….ne dois je pas être le premier à me soumettre a cette espèrance ?
    La religion, la politique, l’idéologie, les lois, malgré peut être leurs bonnes intentions n’ont pas réussi à apporter a cette humanité le bonheur et le bien être légitime.
    Que reste t’il ?
    Ce n’est pas, à mes yeux, la nature, l’économie qu’il faut sauver, mais l’homme, pour cela il faudrait lui redonner conscience de sa nature qui est libre, créatrice et responsable. Ceci étant, petit à petit il pourra trouver des solutions durables aux défits qui ne manquerons jamais, et ceci dans un environnement non conflictuel.
    Comme le disait André Malraux  » Le XXIè sciècle sera spirituel ou ne sera pas  » voilà, il nous faudrait équilibrer l’intelligence intellectuelle avec l’intelligence du coeur, sans cet équilibre pas de solution durable, mais une éternelle répétition de faste et de malheur, de joie et de tristesse……
    Nous sommes faits pour le bonheur et le bien-être.

    1. Avatar de laurence
      laurence

      @ Berny,

      votre message est magnifique!

    2. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      Blaise Pascal parlait d’esprit de finesse et d’esprit de géomètrie .

      Que , volé dans certaine approche , je me suis réappropriés de mon côté en retenant Lien et Loi .

      Les deux sont contradictoires comme cet univers en expansion en contradiction apparente de la loi de gravitation . Ce sont nos deux fers au feu pour permettre l’adaptation à la vie et sa poursuite .

      Autant marier l’eau et le feu . C’est pourtant ces alliages fragiles et fugitifs qui nous permettent d’être encore là .

      L’objectif de la démocratie n’est pas de forger un dogme pour assurer la vie d’un peuple  » fondu » .

      C’est de donner les clés aléatoires pour le fonctionnement d’un peuple-monde reconnu dans ses de plus en plus nombreuses diversités et créations , et en dialogue avec l’univers .

    3. Avatar de Brigitte
      Brigitte

      Berny,

      Totalement en accord avec vous !

  29. Avatar de Tantale
    Tantale

    Très bel appel, sauf le fin.
    De nombreux commentaires complètement irréalistes voire extatiques qui font sourire.

    Une société pour fonctionner doit avant tout être juste, sûre et garantir de la liberté.

    Il est IMPOSSIBLE de transcrire NOTRE conception de la justice, de la sécurité et de la liberté à l’ensemble de la planète.
    Par exemple :
    – un américain estime que la justice pour etre juste doit etre rendue dans les 3 à 6 mois. Imaginez çà à Paris. Est ce votre conception de la justice ?
    – un australien estime qu’une fille en minijupe seule et saoule à 2h du matin doit pouvoir traverser la capitale sans être importunée. Imaginez çà à Paris. Est ce de la securité ou de l’inconscience?
    – Un français estime qu’il est libre quand les mêmes partis et les mêmes personnages politiques se succèdent depuis 40 ans, sans remise en question. Demandez aux danois : quand un candidat échoue, il disparait.

    Très sinçèrement, le problème majeur vient du fait qu’on a voulu mondialiser les valeurs, le travail, l’economie et les modèles de société alors que le monde n’était pas prêt.
    Les idées circulent tout juste depuis 10 ans au niveau global grâce en partie au web. Comment les actions et les normes qui en decoulent pourraient etre universelle?

    Pour faire court, je pense qu’il faut d’abord se guérir au niveau européen et inventer un modele de société qui respecte les peuples et les identités avant de pretendre à une generalisation de nos vues de l’esprit.

    Pour la cas particulier de la finance, là aussi, il y aurait moyen de la remettre au pas en agissant chez nous USA+Europe+Australie+….et je précise que je ne suis pas marxiste, loin s’en faut.

    De toute façon, puisque les peuples occidentaux sont en train de se rendre compte qu’une poignée d’abrutis vient de mettre a sac ce qu’ils avaient mis 100 ans à construire, le retour de baton est assuré et ca va saigner, d’una manière ou d’une autre. Il faudra bien que les gens passent leur colère. Un monde occidental ou la moitié des enfants comme aux US connaitront l’aide alimentaire et les tickets de rationnement ne peut pas perdurer sans effusion. Je viens de lire cela ici : http://j2080.wordpress.com/

    Messieurs Jorion et Leclerc, je vous témoigne mon plus grand respect mais pensez d’abord à votre camp de base, l’Europe et le monde occidental quand il s’agit de reformer. le reste n’est que vue de l’esprit, hélas.

    1. Avatar de Espoirsoleil
      Espoirsoleil

      Et oui, on est tous des idéaliste, on voudrait une loi qui s’applique partout…et pourtant la richesse et la beauté c’est la diversité…on veut nous faire croire à un monde économique uniforme et que ce serait le rêve…

      Difficile de comprendre un système, et quand on est dedans depuis longtemps comme nos politiques, ils se passent une sorte de syndrome de Stockholm…on a une pensée unique ou qui fluctue juste autour d’un soi-disant équilibre…on ne sait plus regarder ailleurs…

      En lisant les textes ici qui font surtout appel à une constitution économique, je finis par crois qu’il est aussi important voire plus de revoir le fonctionnement des démocraties…le tirage au sort pour le législatif comme suggéré par certains pourrait être une idée…car la finance a pris le pouvoir à travers le politique et cela n’est possible que par la manière dont on arrive en position éligible en démocratie…

      Mais tout fout le camp c’est l’impression que l’on a…on remarque qu’en science malgré les immenses progrès effectués…les modèles sont toujours remis en question..heureusement d’ailleurs…car on a que des modèles…le pourquoi des choses on aimerait l’expliquer mais on ne peut point…ceci dit, les astronomes ont une nouvelle vison du ciel et quelle vision… un nouveau monde, on pensait connaître on ne connaît rien…la physique..on a une physique pour le petit une autre pour le grand, et on a du mal à savoir la frontière entre les deux..et pourtant on enseigne avec conviction que nous avons tout compris…il faudrait commencer par apprendre que les connaissances évoluent et qu’il n’y a aucune certitude dans aucun domaines…On cherche ! déjà quand on grandirait on regarderait tout avec le doute du savoir…au lieu de sortir des certitudes comme on entend si souvent…

      Ce qui est choquant dans le monde, c’est de voir que malgré tous les progrès, on n’améliore pas la qualité de vie ..la vraie de qualité de vie qui est celle d’ être heureux… de partager avec l’autre, d’apprendre, de s’émerveiller…on voit une télévision qui laisse la famille assise sans bouger tous les soirs…on voit des entreprises qui broient leur salariés juste pour un profit immédiat…elles détruisent la nature sans vergogne…on voit des états qui font la guerre en promulguant une image de sauvegarde des valeurs de la démocratie…
      comment est ce possible ?
      On pense que l’on ne peut rien faire ? Est-ce vraiment la raison ? Ou sommes nous contents de notre vie de notre confort…on a peur de changer car on pense que l’on va perdre …mais perdre quoi ? 3h de télévision par jour ? des vacances où nous sommes heureux trois semaines dans l’année et encore…un travail souvent sans sens réel…tiens qui pourrait faire une étude de tous les emplois inutiles dans la société ? c’est énorme… les gens productifs il y en a très peu…on trouve par exemple des personnes qui font du marketing (ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres) mais à quoi cela sert ? on peut se le demander , dans le secteur pharmaceutique on dépense plus d’argent au marketing qu’à la recherche ! On trouve aussi les assedic et un tas de sociétés de consulting autour pour panser les plaies des chercheurs d’emplois et les renvoyer dans l’arène…si on mettait des têtes pensantes à penser à une nouvelle conception de la société plutôt que de penser à la finance, c’est sûr on aurait plus besoin de travailler 35h et avec une autre façon de concevoir la société on devrait s’épanouir plus…

      mais bon il doit y avoir une grosse erreur : je suis idéaliste !

      Faudra t-il un nouveau Imotep qui invente une nouvelle pesée de l’âme ?

    2. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      à Espoirsoleil

      Pour résoudre un problème, il faut d’abord le poser…

      « on voudrait une loi qui s’applique partout » est certainement un problème mal posé donc insoluble : on sait depuis Kant qu’il n’est possible que d’imaginer une loi n’est juste que si elle est extensible à l’universel, ce qui signifie qu’elle « peut » s’appliquer partout, en tous temps.

      La différence est entre une loi morale et une loi totalitaire (qui s’applique partout) : il n’y a pas loin entre les deux… juste « peut » !

    3. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      C’est un peu tard et je bafouille !

      « on voudrait une loi qui s’applique partout » est certainement un problème mal posé donc insoluble : on sait depuis Kant qu’il n’est possible d’imaginer une loi comme juste que si elle est extensible à l’universel, ce qui signifie qu’elle « peut » s’appliquer partout, en tous temps.

  30. Avatar de scaringella
    scaringella

    Dany est un politique, on se doit donc de rester sur ce terrain. La politique doit mettre en place un ensemble de relations equitables entre humains. Equitable cela veut dire que les humains sont contents de leur sort meme si tous n’ont pas le meme sort. Actuellement c’est le systeme equitable d’avant 1980 qui est detruit petit a petit. 1968 s’est occupe de liberer le desir et c’est pour cela que les politiques le considere un non-evenements. Alors que toutes les petites gens l’ont vecu personnellement comme une liberation. 1968 a change le niveau d’auto-censure que chaque personne devait integrer pour fonctionner en societe. Actuellement les humains se revoltent car AUCUN politique, et pas DANY plus que les autres ne propose de nouveau systeme equitable, sauf dans le commerce dit equitable qui ne s’occupe pas de repartition a l’interieur de la societe francaise. La montee du FN est un nationalisme que porte ce repli sur avant. Ce n’est pas du patriotisme (voir les ecrits de De Gaulle pour la difference). Le systeme americain est tellement inequitable que meme le faux-nez de la reforme de la sante a fini par passer. C’est dire. On rappellera que Dany ne parle que de sauver la planete en mettant en place de nouvelles regles (en plus des anciennes) de gestion de l’environnement. Cela ramene a la dimension biologique de l’humain. Et c’est exactement ce que visent les gvnts actuels. Ramener l’humain a l’animal, et donc gerer un troupeau. Sous-entendu que c’est la seule maniere d’arriver a quelque chose. La recup du vert par TOUS les partis tient a ce que cela permettra de justifier la misere pour la masse et l’opulence pour …. DANY ?? et les dirigeants. La destruction des cultures en cours sera un echec, et on voit cet echec dans nos banlieues ou d’autres cultures se creent avec des lois non ecrites, coutumieres donc, qui mettent en place des frontieres reelles avec le reste du territoire. C’est la fin de la democratie (lois ecrites) et de la republique (remplacee par les fiefs locaux). Les regions deviennent aussi des fiefs de barons, nos chers politiques. Les alliances entre partis sont la preuve de la creations en cours de ses baronnies. Notre republique, l’europe, l’occident disparait donc et se transforme en un systeme de castes comme en Inde. Dans deux trois generations plus personne n’y verra rien de genant. L’inde des castes tient debout. Et Dany avec un systeme planetaire (maoiste?), une culture unique (donc pas de culture du tout) va dans le sens voulu par les dirigeants actuels. L’europe est une URSS bis, les goulags sont les ghettos des banlieues.
    Le systeme d’equite de l’apres guerre peut tout a fait etre sauvegarde si on sort mentalement du globalisme actuel. Ce globalisme qui ramene le monde a un village ou tout le mode surveille tout le monde (les cameras partout, c’est les bigotte derrier les persiennes) ne propose pas en echange la solidarite du village. On l’a vu avec les digues non-entretenues et les morts ….. Les detaxations des riches par Sarkozy sont une fin de la solidarite. Les humains savent que l’inequite grandie. Dany fait des phrases, mais je doute qu’il comprenne que chaque societe doit etre equitable dans ses frontieres pas a l’echelle du monde. L’europe craque de partout dit-on? Mais il n’y a jamais eu d’europe car nous n’avons pas la meme culture. L’allemagne aussi est inequitable, et profitait de l’europe. Elle peut en sortir demain. Qu’est-ce que cela changera? Rien. Sauf que les luttes industrielles et commerciales se feront au grand jour et plus derriere un ecran de fumee.
    Il ne peut y avoir d’equite entre culture differentes, seulement des balance commerciale equilibrees.
    Le monde n’est plus celui de 1946, repenser l’equite reelle, a l’interieur des frontieres de chaque societe est ce que ne veulent pas les politiques. C’est l’impasse. La sortie c’est le sens interdit de la dictature. Le FN monte ? Normal. Les coupables? Tous les autres politiques. Dany compris.
    La premiere chose a faire c’est de ramener le debat aux frontieres de la France. Oublions l’europe qui n’est pas viable sauf sous forme de normes. Les normes ce n’est pas la politiques. De bons specialistes de chaque domaines s’entendrons pour unifier. Chaque culture peut adopter des normes identiques mais organiser la repartition des richesses elle-meme.

    1. Avatar de liervol
      liervol

      C’est laid d’ailleurs l’Europe quand on pense : c’est retrouver les mêmes chaînes de magasins partout, être dans une rue de Turin ou de Milan et se croire à Paris ou bien à Lyon ou même à Strasbourg toujours les mêmes marques toujours les mêmes vitrines, une uniformité de laideur parce le commun règne , plus rien de ce qui faisait le charme et la différence des pays, avec en plus des produits bas de gamme chinois un peu partout mondialisation oblige. Une uniformité de culture avec une préférence au nivellement par le bas partout en Europe et cette téléréalité qui continue à mon plus grand désespoir à avoir un public. Une absence de texte, une absence d’auteurs, des chanteurs sans messages, pas une seule nouvelle âme de poète, rien que des paillettes et du fric à la va vite. Un encrage du côté US comme toujours sans identité propre comme des vassauts d’un modèle américain qui prend l’eau de toute part mais qui continue à être admiré et craint comme s’il était parole divine. Des sociales démocraties qui n’en finissent pas d’agoniser et que l’on rêve d’achever à coup de prétextes.
      C’est ça l’Europe ???
      Et maintenant, le revoilà le Dany qui fait le beau, celui qui doit sa réussite à sa grande gueule, et à son opportunisme qui n’a jamais travaillé un seul jour de sa vie, celui du fond de commerce mai 68, l’Antoine de la politique,
      On devrait se ralier à un type comme ça ???

      Ah non, certainement pas trés peu pour moi, qu’il cède la place celui là aussi on l’a trop vu.
      Du neuf, des idées et des gens nouveaux, ni les vieux éléphants, ni les vieux requins, ni les vieux renards. Pas de ceux qui sont responsables de l’Europe telle qu’elle est certainement pas.

    2. Avatar de VB
      VB

      Bonjour,

      Bien d’accord avec Liervol. Mais où est donc passé la diversité ?

      Cordialement,

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

  1. « Que diriez-vous de demander à un LLM de lire et si possible écouter attentivement Annie Le Brun et de vous…

  2. PJ : « Dans quelques années, quand les biologistes et les médecins auront fait de l’immortalité une réalité, nous ne comprendrons…

  3. Thom : « (…) il m’est difficile de voir pourquoi un être pleinement différencié ne pourrait être immortel. » (SSM, 1968) « Peut-être…

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote BCE Bourse Brexit capitalisme ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grands Modèles de Langage Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon Joe Biden John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta