Ce texte est un « article presslib’ » (*)
20h31. Résultats provisoires : baisse des abstentionnistes par rapport au premier tour, 49 % de l’électorat, contre 53 %.
Ensemble, l’UMP et le FN représentent un quart de l’électorat (24,99 %), l’union de toutes les gauches, un peu moins (24,01 %).
24h25. Résultats définitifs : l’union de toutes les gauches rassemble un peu plus d’un quart de l’électorat (26,61 %), l’UMP et le FN réunis, un peu plus d’un électeur sur 5 (21,95 %).
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
103 réponses à “France : Régionales 2e tour”
Très intéressant votre regroupement d’un côté l’union des gauches et de l’autre l’union FN et UMP..néanmoins je ne sais pas si cette union est pertinente : si l’ump devait s’allier avec le FN, il perdrait des voix au centre-droit (n’oublions pas que ce centre-droit faisait parti il y a longtemps du parti radical qui a participé au front populaire). Sinon rien de neuf…l’abstention a un peu reculé…
Quelques question techniques : où vous rangez ceux qui ont voté nul ou blanc ?
Je confirme dans les douze régions la gauche fait 49%, l’ump 33.5% et le FN 17.5 % (source TNS SOFRES) donc le graphique est bon pour ces douze régions.
51% de nos compatriotes scrutent l’horizon !
enfin un peu moins (pensons à ceux qui ont voté blanc ou nul i.e 2% du corps électoral dans les douze régions où il y eut des triangulaires avec FN i.e 100-49-24.99-24.01)
Même ceux qui ont voté n’y croient pas vraiment. Le FN est toujours là…
Danny Cohn-Bendit a déclaré ce soir que les choses difficiles allaient commencer, car « il faut travailler à un projet ».
Au soir du premier tour, il avait fait remarquer qu’il ne serait pas possible de se mettre d’accord en une seule nuit de négociations (comme pour fusionner les listes), mais que cela allait prendre beaucoup plus de temps, avant de savoir sur quel programme il allait être possible de se réunir, pour le mettre en oeuvre.
Ce n’est pas faire indument parler de nombreux abstentionnistes que de penser que c’est un tel programme qu’ils attendent pour se déterminer la prochaine fois.
Excellent !
Nous attendrons donc un programme digne de ce nom pour nous déplacer la prochaine fois. En attendant, laissons ces dignes messieurs papoter entre eux gentiment et ne les dérangeons surtout pas…
@François Leclerc :
Je me souviens d’un article en ligne dans Rue89 en octobre 2008 qui détaillait l’état catastrophique des finances de nos villes et de nos régions en raison des prêts que nos élus avaient contractés auprès des banques. Prêts dont les taux d’intérêts pouvaient être indexés sur la santé de certaines monnaies par exemple. A ma connaissance aucun parti politique n’a eu le courage d’aborder le sujet avant les élections, aucun parti n’a fait son méa culpa sur l’inconséquence de certains élus quand ils engagaient leurs signatures. Or les élus connaissent cette situation puisque c’est eux qui négocient avec les banquiers, et c’est pour cela qu’ils ne peuvent avoir de programme. Ils savent et reconnaissent en petit comité qu’il n’y a pas d’autre scénario que rembourser l’intérêt en augmentant massivement les impôts, ce qui est un programme invendable.
Je ne sais pas si Danny Cohn Bendit y réussira, mais voilà un homme politique qui autour de son nom constitue une équipe gagnante qui remet selle un parti écologique qui était bien mal en point avant les élections européennes. Danny, fort de ces deux derniers succès électoraux au lieu de capitaliser son petit magot électoral, bref de se reposer sur ses lauriers, rebat les cartes du jeu du parti pour lequel il roule depuis deux élections.
Non seulement parce qu’il fait une analyse lucide sur les conditions d’une réussite plus massive la prochaine fois, mais aussi parce qu’il sait qu’on ne fait pas de vraie politique sans prendre de risques. D’où son appel du 22 mars, invitant à faire de la politique autrement. Je ne puis m’empêcher de penser : quel animal politique tout de même ! (au sens aristotélicien 😉 Il a parfaitement compris le petit jeu de la politique politicienne mais il en fait quelque chose d’autre, et c’est sa force, son intelligence, il me semble.
Pour une fois qu’une personnalité politique au lieu de s’apprêter à continuer sur sa lancée pour mettre en route une machine électorale, annonce tout de go qu’en fait on y est pas du tout. Que les choses sérieuses ne font que commencer.
Arithmétiquement parlant le PS capitalise plus de voix, mais il lui manque cette dynamique que seul Cohn Bendit semble capable de susciter. Face à un Sarkozy, un Fillon, un Villepin, voire un Copé, qui mieux que Danny pourrait débattre. Rêvons un peu. Quel symbole que ce serait aussi un président de la République française de culture franco-allemande ! Voilà qui aurait de quoi donner une autre image de la vieille Europe !
Bon, je rêve tout haut, bien entendu.
J’ai moi aussi quelques réticences par rapport à l’idée même de projet écologique, car les problèmes écologiques découlent en réalité d’un système productiviste intrinsèquement générateur d’inégalités. J’attends donc moi aussi le programme ! Mais en attendant le souffle et l’inspiration sont là, c’est suffisamment rare pour être signalé. Qui plus est nos choix aux prochaines élections présidentielles ne consisteront pas à choisir les candidats dont les programmes nous semblent les plus proches, mais ceux qui seront en mesure d’emporter la victoire finale. Raison de plus pour mettre la pression maximale et nous engager personnellement le cas échéant pour faire en sorte que les programmes des candidats en situation de prétendre au poste le plus éminent de la République soient autre chose que des programmes attrape tout, sans épine dorsale.
Clairvoyant !
Oui, laissons ces dignes messieurs -et dames- réinventer le fil à couper le beurre et éventuellement trouver un nouveau mode de production et de consommation !
Corinne Lepage, répondant hier soir à une question d’un journaliste de France Inter, n’exclut pas de s’allier avec Europe écologie.
Réussir à faire voter 51% d’inscrits… Cela fait combien de Français, tiens, au fait…???
(au fait : bien vu, L’Albatros. Mais le FN est un sujet tabou… et surtout si on utilise son électorat)
66 millions d’habitants en france (ou 66 millions de français) ?
43 millions d’électeurs
22 millions de votants.
Que la Démocratie est belle !
En tout cas, j’analyse la situation comme suit :
A mon sens, l’UMP a laissé au PS les régions, et ce que la gauche et son électorat croient être une victoire, n’est qu’un cadeau stratégique de la part de l’UMP.
Si l’UMP avait réellement voulu gagner les élections, entre les deux tours, il n’aurait pas hésité à pactiser avec le FN.
Or, faire cela pour l’UMP, pour des élections secondaires au regard des enjeux des présidentiels, deux ans avant celles-ci aurait été un suicide politique.
L’euphorie des parties de gauche devrait être de courte durée s’ils veulent s’engager honnêtement dans les présidentiels qui vont commencer dès la fin de cette année. Car, à rester anesthésié par la joie et l’euphorie, ce serait offrir pour dans 2 ans, un boulevard au couple UMP+FN.
Étonnant Mr Jorion comme vous êtes toujours dans le « dur » de ce qui se apparaît: la gauche donnée gagnante est dépassée à sa droite et surpassée largement par les abstentionnistes.
NE PAS VOTER EST (aussi) UNE INITIATIVE.
La Boétie – à propos des pouvoirs : « … il ne s’agit pas de lui rien arracher mais seulement de lui rien donner (…) , alors – si on ne lui obéit point, sans les combattre, sans les frapper, ils demeurent nus et défaits ».
Quelle ironie qui donne à l’abstention la victoire ! en même temps à devoir répondre du soupçon de la traîtrise (des posts du blog n’en sont pas loin). S’agit t-il de devoir répondre coupablement de notre indifférence, alors que pas loin, d’autres démocrates sûrement, balancent des bombes « officielles », qu’ailleurs ou sous ces bombes des personnes d’autres régimes disparaissent sans laisser de trace, laissant des familles muselées, de larges communautés humaines résignées.
Soit qu’il a plu, soit qu’il ait fait soleil, l’abstentionniste que je suis ne s’est pas « mobilisé », a été se faire voir ailleurs, à croire qu’il n’entend plus les choses de cette oreille à détourner la tête des déplorations sans suite sur l’état de la crise de ceux qui tribunent ou aux talk-show qui se payent de mots, ces émissaires du rien, mieux vaut garder son calme. A croire que l’écart entre ce qui est et l’interprétation des faits ne trouvent plus suffisamment de preneurs, et qu’il faudra un jour se réveiller aussi de la crise de la représentation et analyser d’un peu près la question de ce qu’est débattre, élaborer, transmettre et du formatage, revoir le rapport du collectif et de l’assemblage démocratique. Que les donneurs d’ordre se le disent. Ce n’est donc pas faute d’avoir essayé, on les paye pour ça, bien que le discours politique sied mal à s’adresser à un public qui ne siffle ni n’applaudit, peinant à débusquer l’absent par des hou hou êtes vous ! avertissements bienveillants, imprécations, séductions (quitte à lui rempailler le siège défoncé de Godot), concédons aussi que la face obscure de la proie abstentionniste a bien du mérite à ne pas cirer les pompes qu’on lui offre s’il les essaye, le chemin lui important plus que le but, même si sans trop bouger. C’est ainsi, le monstre est gros, à dormir sous l’étoffe Islandaise d’une dette répudiée il rêve disséminé sans doute d’une baleine blanche. Il rêve sortir léger, s’accorder un répit pour considérer l’abîme entre les mots et les choses et les écailles du pathos qu’on grattouille un peu tout de même, refusant l’identification mimétique à un quelconque discours d’utilité sociale auquel on demande non seulement de se plier, mais d’augmenter massifier par le silence… De quoi l’abstentionniste sourd serait-il symptôme?
À mesure que nos systèmes s’organisent au beau nom d’efficience, de labels normes qualité, que le discours managérial, le discours maître parle au nom de tous, préemptant même le futur, notre faculté, notre aptitude à décider décroit; alors que chaque jour que le travail te donne il te faut t’écraser, on s’étonne qu’au rdv démocratique du WE tu ne prennes pas position, le bulletin comme un échantillon de tissu qu’on te fait miroiter, tout compte ayant valeur de simple accréditation morale. Le crédit que nous lui apporterions serait une sorte de dette immatérielle dont il faudrait se fendre, ou se défendre un jour. A cela l’abstentionnisme est une réponse « faible », mais très concrète réponse. Petit combat qui ne peut se définir dans les termes politiques tels qu’ils nous sont posés. Sans doute reconnaître à l’abstentionniste une certaine qualité d’abnégation, histoire de se désencombrer et recharger à coté sa capacité critique d’agir (qu’importe si elle n’est pas stricto sensu politique, pas en miroir de « la loi » qui nous est rappelée par ceux qui ont peur de s’y perdre – et les charlatans qui demandent la relève pour faire tourner le manège à leur place et qu’eux passent à la caisse, merci).
Ce destin sans destin du non-vote possède quelque chose d’artiste si on suit ce qu’écrit Theodor W. Adorno in Minima Moralia ( Paris, Payot, 2003, p. 204) « Si Benjamin a pu dire que l’histoire a été écrite du point de vue du vainqueur et qu’elle devrait être écrite du point de vue des vaincus, on pourrait ajouter que la connaissance doit, il est vrai, représenter la succession fatale et rectiligne de victoires et de défaites, mais qu’elle doit aussi se tourner vers ce qui ne s’insérait pas dans cette dynamique, ce qui est resté au bord du chemin -ce qu’on pourrait appeler les déchets et les coins sombres qui avaient échappé à la dialectique. C’est le propre du vaincu de paraître insignifiant, excentrique, dérisoire, du fait même de son impuissance. Ce qui transcende la société dominante, ce n’est pas seulement la potentialité qu’elle a développée, mais aussi tout ce qui ne cadrait pas vraiment avec les lois du mouvement historique. La théorie se trouve renvoyée à un matériel imparfait, opaque, non encore élucidé, qui possède de ce fait des traits anachroniques, mais n’est pas totalement désuet, parce qu’il a déjoué la dynamique de l’histoire. C’est dans l’art que cela apparaît le plus nettement ».
Pas sûr que les analyses à l’égard de ceux qui sont restés chez eux ou près de la rivières aient quelques pertinences : le dormeur semble avoir perdu les notions de droite et de gauche, quant on centre c’est le vide, ce centre auquel il faudrait arrêter de recourir comme instance étendue de la décision. L’abstentionniste, qui favorise t-il ? Les analystes à le localise semblent avoir craindre d’en perdre leur propre position… J’ai toujours fait parti de cette peuplade des dormeurs en déshérence, mais ces dernières fois ceux que je devine aller voter semblent se rendre à une fête qui a déjà fini, d’une salle à nettoyer… l’abstentionniste ressemble fort à la particule du principe d’incertitude de Heisenberg.
Quand le monstre se réveille, ne lui revient aucun rêve à raconter, son silence ne nous est même pas destiné, il nous tourne le dos : son souci est de trouver un coin suffisamment loin, c’ad qui ne le rapproche pas tant d’un autre point, il enjambe les fortifications que le silence à réduit comme le sable (tiens voici le crâne de Ph. Val), et les rivières livrées aux seuls poissons. Tiens pour aller pêcher avec bon cœur, cette dernière pour la route de Roberto Juarroz : « Au centre du vide, il y a une autre fête ».
Je n’ai pas voté, je désire du neuf, j’en ai marre de voir toujours les mêmes droite gauche fn écologiste centre extrême gauche. Et quand j’ai vu un dimanche des gendarmes prêt à verbaliser pour renflouer les caisses vides dans un lieu où ils n’avaient aucune raison d’être, je me suis dit que j’avais fait le bon choix…
Plaignez-vous! Toujours les mêmes, dites-vous? Allez en toucher un mot aux Américains, qui, à de très rares exceptions près, en sont réduits pour l’élection présidentielle au couple Républicains-Démocrates depuis Theodore Roosevelt, soit il y a près d’un siècle (avec deux exceptions qui n’auront pas marqué les esprits entre-temps, sauf à l’extrême-droite peut-être: George Wallace et H. Ross Perot).
Dans tout ça, on oublie que le vote des régionales indique une radicalisation et la polarisation concomitante: poussée à gauche et à l’extrême-droite. On est en crise, et celle-ci ne pourra que s’amplifier. Que fera-t-on demain?
Attention aux lectures trop rapides, notamment sur le force réelle (et déjà bien trop grande) du FN. Ce parti obtient près de 17% en moyenne dans les Régions où il s’était maintenu, donc celle où il a toujours été le pus fort.
Il y a trois Régions où une triangulaire se faisait sans le FN:
– en Limousin où le Front de Gauche a obtenu 19,1%
– en Bretagne où Europe Écologie a obtenu 17,9%
– en Aquitaine ou le MoDem a obtenu 16,7%.
On peut donc en inférer qu’une proportion assez constante de ceux qui vont voter ne souhaitent pas soutenir les 2 grandes formations politiques qui sont en général « aux affaires », le PS (+ acolytes) et l’UMP.
Conclure que le FN représente toujours une grande force politique, autre qu’une manifestation de frustration, de contestation ou de dégoût, est donc peut-être prématuré.
Pus pour plus, voilà un lapsus calami sans plume…
Le PS est à gauche ?
Que dire de ce billet – si ce n’est d’exprimer cette vague impression – pas si vague, en fait – que demain au levé du jour, rien n’aura fondamentalement changé ni dans le monde ni même en France, ce qui me fait finalement en déduire que le résultat de ces élections ne m’importe pas le moins du monde.
Exactement. Une élection pourrait-on dire, « blanchotienne », d’après Maurice Blanchot pour qui rien ne changeait jamais. Plutôt un non-évènement, oublié la semaine prochaine, le gvt étant habitué à gouverner seul contre tous.
Je pense pour ma part que l’abstention est due avant tout à un désintérêt pour les élections régionales. Le sursaut des électeurs de droite au second tour me laisse croire qu’ils se sont remobilisés face à l’interprétation nationale que ce scrutin a suscité. l’échec est celui de la décentralisation.
mais les bons scores de la participation aux dernières élections présidentielles ne veut absolument pas signifier un intérêt pour la politique, quand il s’agit d’enjeu national. Non, ce qui fait se déplacer l’électorat c’est une personnalité, l’homme (pas encore la femme) providentiel et pour les dernières élections, la star. Je me souviens d’une image où Sarko pendant la campagne, était en visite je ne sais où et au moment de rentrer dans sa voiture, je crois qu’une femme lui a demandé de l’emmener avec lui, elle s’offrait. C’était complètement hystérique. C’est Serges Efez parlait d’une obsession sarkozienne et racontait que certains patients lui disaient rêver de Sarkozy. On a parlé de victoire de la démocratie, devant le fort taux de participation aux élections de 2007. Bien triste victoire, et c’était tout sauf de la politique.
L’UMP a téléphoné aux abstentionnistes pour les convaincre de voter.
Même mon père a reçu un appel, lui qui ne vote plus depuis des années, c’est vous dire à quel point ils ont raclé les fonds de tiroirs car penser convaincre quelqu’un qui n’a pas voter depuis des lustres c’est fort !!!
Dominique Strauss-Kahn de gauche ?
Pascal Lamy de gauche ?
Ils ne sont pas de gauche, ils sont socialistes.
Comme disait Alex Métayer, ils font une politique de droite, certes, mais ils en souffrent.
Jean-Claude Trichet d’extrême-gauche ?
Tout à fait. La gauche, la vraie, celle qui veut un nouveau système, fait très peu de voix. Normal somme toute, car les gens sont encore satisfaits de ce qu’ils ont. Ils ont surtout peur que ça change (en pire), d’où le fait que moins il y a d’abstention et plus cela bénéficie aux partis conservateurs.
Mais si, ils sont bien de gauche ! la gauche c’est justement cela : l’illusion que libéralisme économique et libéralisme politique sont deux choses distinctes. En revanche ils ne sont socialistes que de nom : le socialisme a obligatoirement une dimension collective qu’ils n’ont pas.
L’histogramme des abstentions en fonction du niveau de revenu ne suit-il pas une espèce de courbe de Laffer pour cette élection (et pour d’autres) ?
Seul la classe moyenne a été voter, les zones en paupérisation ou riches ont boudé les urnes.
Le rôle des médias dans cet état de chose est au fond bien étrange :
– Dans les zones en paupérisation, deux rôles de la région sont cruciaux : lycées et aide au dvlpt économique,
– Dans les zones très aisées, je soupçonne qu’on boude l’isoloir par reflux contre la politique « pulsionnel-médiatique » qui s’est si bien incarnée en mai 2007… et ne s’est guère démentie depuis.
Je ne vois donc pas que la France abstentionniste soit une France prête à autre chose socialement, une réconciliation des écarts de revenus ou un nouveau départ. Ma prédiction est donc que la période 2010 2012 sera marquée par de faux débats, pour lesquels l’Ecologie fait merveille. Qu’on me comprenne bien, réduire le C02 est ce qu’il faut faire dans un modèle. Mais dans la réalité, si on ne sait pas « positiver » sur des choses comme la limitation de la pauvreté , ou internationalement celle du paludisme, je trouve très prétentieux de dire qu’on va s’arrêter de faire du CO2 quand les intérêts à en faire sont encore plus grands que ceux qui s’opposent aux points mentionnés.
Quand les marchés seront calmés (suivant les convictions majoritaires ici) nous aurons peut être des cerveaux de dirigeants plus disponible pour le reste. L’écologie de 2040 ressemblera peut être à l’ascension sociale bismarckienne de 1880, prise dans la collectivité. Mais évitons qu’elle en ait la tournure militaire (ah oui, c’est Sennett R qui m’inspire cela ca me revient)
Bonsoir
Certains bureaux des quartiers « sensibles », comme on dit (Seine-Saint Denis, Toulouse notamment ) ont voté à 10-15% sur le 1er tour. Ceci malgré effectivement des tentatives prolongées de la part des régions, ou certains départements de « désenclaver » les quartiers par diverses mesures à leur disposition …. Ce qui induira le découragement certain des élus, et ne peut que continuer à accentuer la spirale.
On est plutôt dans le début d’un contexte tel que décrit dans un post précédent par François Leclerc à propos du Brésil : il y a une invisibilité réciproque entre les segments de population. Voir dans cette abstention là des déçus de la politique et de la démocratie me semble un contresens : les jeunes qui y sont présents n’ont jamais attendu quoi que ce soit de la politique. La politique fait pour eux partie de l’autre monde (celui des politiques, ….et aussi des habitués de ce blog, même si cela est désagréable à lire). Il n’y a ni attente, ni déception. Ce serait gauchir l’interprétation (dans tous les sens du terme) que d’imaginer un programme susceptible de les convaincre de venir aux urnes. Des révoltes, il y en aura sans doute encore (pourquoi n’y en aurait-il plus?), mais l’interprétation, puis la traduction politique pourrait avoir les mêmes effets qu’en 2005 (dont le souvenir, qu’on tente de ressusciter périodiquement, fut un vrai tremplin pour NS).
Toutefois, le pays est multiple, et d’autres segments de population vont souffrir particulièrement cette année : par exemple, les 300 000 chômeurs arrivant bientôt en fins de droits (dont on parle assez peu ici). Il ne peut être question de les ignorer (ils ne font pas partie des invisibles de l’autre monde…), et sur fond de réduction budgétaire, il faudra bien que chacun prenne ses responsabilités.
Enfin, sur le CO2, et le changement climatique, la question est bien réelle. Laissée à elle-même, l’écologie ne produit pas nécessairement la justice sociale. Une société profondément désindustrialisée (où la pollution est de facto exportée), de plus en plus duale socialement, peut très bien être écologiquement impeccable. C’est pourquoi il est important d’arrimer l’écologie politique à ceux qui mettent en avant les questions sociales (quoi qu’on pense par ailleurs de leur efficacité en la matière).
Je suis d’accord avec François le Sombre. Il ne faut pas donner le même sens politique à toutes les abstentions, qui sont, en fait le signe d’une béance entre une partie de la population et l’autre. j’ajoute que chez les jeunes, disons jusqu’à 35 ans, beaucoup ne s’intéressent tout simplement pas à la politique. C’est le cas dans mon entourage. La seule chose qui fait sens et donne sens à leur vie, c’est la consommation. Le seul sursaut politique fut 2005. Mais, même si c’était un vote majoritairement de gauche, il n’était pas moins constitué de voix nationalistes.D’où la difficulté de fédérer autour de ce vote. La passion de la politique et donc le désenchantement par rapport à l’offre actuelle est très loin de représenter tous les abstentionnistes.
Le fait que les politiques se tournent vers facebook et twitter pour faire campagne montre à quel point ce ne sont pas les idées qui prévalent.
@ P. Jorion :
J’avais prédis que l’abstention augmenterait ce soir, notamment dans ma région Languedoc-Roussillon. Je me suis planté. Dont acte … ?
Oui et non (bien que je ne sois pas normand).
Si vous prenez par exemple les résultats définitifs publiés par le Ministère de l’Intérieur, vous y verrez plusieurs choses :
http://elections.interieur.gouv.fr/091/091.html
D’abord que l’abstention est passée de 50,27% la semaine dernière à 47,40%, soit ‘seulement’ 2,87% d’augmentation. C’est pas franchement une ‘poussée’ participative.
Ensuite, qu’il faut tenir compte des … bulletins blancs ou nuls : de 32 469 à 64 544, soit 100% d’augmentation ! In fine, si vous additionnez abstention + blanc/nul, on obtient :
– au 1er tour : 52,02% des inscrits
– au second tour : 50,88% des inscrits
soit 1,14 points de ‘progression’ pour les bulletins exprimés …
Mais le pire est à venir. Si on prend maintenant en comparaison les résultats de ce soir avec ceux d’il y a 6 ans en 2004, on obtiendrait ainsi :
– 34,18% d’abstention au premier tour,
– 30,36% d’abstention au second tour.
Même avec les blancs/nuls, on obtiendrait au 2nd tour 34,77%.
Soit plus de 16 points d’écarts en 6 ans !! Enorme.
Ainsi, s’il semble que Frèche obtient un score supérieur à celui de 2004 (54,19%), il a perdu plus de 85 000 voix en 6 ans (-15%), avec comme unique opposition que des opposants de droite et d’extrême-droite … C’est dire si le ‘triomphe’ est bien faible.
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_r%C3%A9gionales_fran%C3%A7aises_de_2004#Languedoc-Roussillon
Bref, si votre graphique est strictement exact, il reste que l’abstention progresse néanmoins en France, pour la même élection régionale au second tour, de près de 14 points. En 6 ans. Une ‘révolution’, dans le silence des urnes.
Il est nécessaire, presque ‘impératif’ que les partis, tous les partis politiques, intègrent, rapidement, cet état de fait. Et qu’on arrête, encore ce soir, comme le faisait M. Hortefeux, de charger la mule sur les régions et de vendre une réforme sur les échelons locaux qui ne résoudra rien (et même ne fera qu’empirer les choses). Ou alors, il faudra encore attendre 2016 pour vérifier, que non, du tout, cela n’a rien à voir. Mais là, on aura bien plus que 50% d’abstention.
Cordialement.
@ zébu
Companero,
Ne t’inquiète pas : hier soir à la radio, ils ont dit et redit qu’ils avaient « entendu le message »! (ils ont juste oublié de préciser ce qu’ils ont entendu).
Cohn Bendit, il me semble me souvenir qu’il était revenu par la fenêtre pendant les grèves étudiantes de 86, dans une mise en scène savamment orchestrée par Libé à l’époque : retour à Nanterre sous une nuée de caméra, etc. Je crois aussi me rappeler que ce « retour » avait été modestement apprécié!
Ce type incarne à lui tout seul la figure de la contestation. Pas de cravate, chemise toujours entrouverte, à 62 ans il est toujours jeune et contestataire, sauf que maintenant il bouffe chez Le Divellec. Redoutable.
(J’attends avec intérêt de voir ce qu’il proposera au moment de la réforme des retraites).
Attention zébu, des frédéric il commence à y en avoir plusieurs ici-bas. Moi c’est avec un « f » minuscule et je n’ai pas de compétence financière prticulière (mon domaine n’est pas le résultat comptable, mais l’autre résultat, celui qui se calcule après). A part ça t’avais tout bon 🙂
Amitié
frédéric
Ah bah voilà, j’ai ma réponse ‘f’rédéric … 😉
Bon, faudra qu’on s’échange des nouvelles, comme on dit, pour éviter de ‘pourrir’ les fils de notre hôte, déjà suffisamment accueillant. Demande au ‘taulier’ mon adresse. A +
L’appel de Cohn-Bendit :
http://www.liberation.fr/politiques/0101625905-inventons-ensemble-une-cooperative-politique
Il en tire un certain nombre de leçons intéressantes :
« Abstention, populismes, clientélisme… Cette élection le prouve encore : depuis des décennies, le fossé n’a cessé de se creuser entre la société et le politique. Le divorce démocratique est profond entre des logiques partidaires complètement déracinées qui fonctionnent en hors sol et une société active, diverse, créative mais sans illusion sur la nature et les formes du pouvoir qui s’exerce sur elle. Les partis politiques d’hier étaient de véritables lieux de socialisation et d’apprentissage de la cité. Mais aujourd’hui ils se réduisent le plus souvent à des structures isolées de la société, stérilisées par de strictes logiques de conquête du pouvoir, incapables de penser et d’accompagner le changement social, encore moins d’y contribuer. »
Un type intelligent ce Cohn-Bendit. Mais là, je crois qu’il va se planter. L’idée de coopérative est séduisante (j’en ai touché un mot dans l’autre topic concernant le premier tour) pourtant il y a pas mal de chances que les autres (DVG, PS, FdG et même des E.E.) refusent et s’en tiennent à une plateforme gauche plurielle baptisée autrement pour ne pas rappeler la période précédente qui a conduit à une perte de pouvoir d’au moins 10 ans. M. Aubry dans sa déclaration ce soir a déjà démarré dans ce sens, elle a parlé si je ne m’abuse de l’Union des Gauches. Formule qui a le mérite de renvoyer inconsciemment le public à une autre époque où on rêvait de lendemains qui chantent (http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?analyse_id=772).
En parlant de perte durable du pouvoir, je suis toujours étonné d’entendre les arguments des ténors de l’UMP qui gouvernent depuis 8 ans maintenant… si il y a de l’insécurité, du chômage, des délocalisations, des trous dans les comptes sociaux, etc, çà serait de la faute de la gauche…
Je me demande ce qu’en 8 ans la droite à fait ? C’est consternant. Le discours économique actuel du gouvernement est celui qu’on aurait eu au XIXème siècle…
Comme la Gauche a laissé un mauvais souvenir en faisant du libéralisme et qu’en réalité, c’est encore çà qu’elle paie dans les cœurs et les esprits (la suspicion), elle ne peut pas pavoiser. Elle n’a toujours pas de projet de politique économique (un modèle) différent. Ils sont tellement ficelés par les logiques de marché qu’ils sont en retard. çà aussi M. Aubry l’a dit. Il semblerait qu’elle soit tout à fait consciente de ce qui peut les empêcher de gagner les Présidentielles dans 2 ans.
Donc ce soir, il n’y a que l’abstention qui témoigne d’une population en expectative. Ils ont tous fauté et failli et on en a la mémoire bien fraîche. D’ailleurs la remarque d’Arkao est fréquente chez les gens de gauche : « le PS est à gauche ? ». Quand depuis 1983-1984 on suit une politique libérale, il ne faut pas s’attendre à être crédible. çà fait 26-27 ans que le PS s’est converti au libéralisme. De « socialisme », il n’en a plus que l’étiquette.
Vous voyez, çà fait 8 ans que la droite gouverne toute seule sans partage. çà fait 26-27 ans que la gauche est convertie au libéralisme. Les deux « équipes » ont aidé à la constitution d’une Europe strictement libérale, non solidaire (suffit de voir le cas Grec), autoritaire (les commissaires ne sont pas élus au suffrage universel mais ils décident de tout) et lointaine.
Vu ainsi, ne vous demandez pas pourquoi beaucoup de français sont restés chez eux. Et notamment les plus pauvres. Les uns ou les autres, ils auront la même politique in fine. Quant aux riches, ils font les politiques ou les défont. L’essentiel pour eux était d’obtenir : le bouclier fiscal, l’élimination de certaines charges et l’assouplissement des règles d’embauche et de licenciement. Ils ont tout eu donc pas la peine d’aller s’embêter à cette élection intermédiaire qui n’a pas de sens stratégique pour eux. Il n’y a guère que les classes moyennes pour s’accrocher à des lambeaux d’illusions. Mais c’est vrai qu’ils ont à perdre.
L’idée de Dany ne me semble pas mal, mais il va falloir que les autres bougent rapidement. Inévident.
@zébu
Voilà une chose maintenant établie:
Mr. Cohn Bendit vaut bien mieux à l’écrit qu’à l’oral. Le texte que vous mentionnez est remarquablement construit, ce qui détonne singulièrement avec les quelques interventions orales dont on a pu prendre connaissance ces derniers temps…
Cependant, même si ce texte s’avère plaisant de par les idées qu’il véhicule, je n’oublie pas quelques éléments essentiels de la question écologique qui me laissent sceptique quant au bienfondé des travaux de son parti – si Mme Lepage lit ceci, son avis à ce propos m’intéresserait également:
– Sur la question énergétique: Le nucléaire est une énergie sale de par les sous-produits qu’elle génère. Toutefois, la réponse ne réside pas à ce jour ni dans le solaire, ni dans l’éolien, ni dans aucune autre forme d’énergie dite renouvelable, étant donné les quantités en jeu. Il me semble qu’à ce titre les travaux de Jancovici n’aient pas été démentis sérieusement jusqu’ici. Quelle réponse à ce propos?
– Sur la question des OGMs c’est un peu la même chose, on focalise sur un point tout à fait particulier de la question en occultant scrupuleusement tout le reste. En l’occurrence si la question du brevetage du vivant n’est pas dénuée de sens – la plupart du temps on évoque les espèces végétales en guise d’illustration, grâce aux très médiatiques « faucheurs volontaires » – il ne faut pas pour autant oublier que certaines manipulations génétiques permettent l’élaboration de produits de synthèse qui dans leur version naturelle ont été rendu tristement célèbres il n’y a pas si longtemps – souvenons-nous de ceci par exemple… L’hormone de croissance synthétique étant issue d’un organisme OGM – une bactérie pour être précis – qu’ont à dire les anti-OGMs « par principe » à ce sujet?
– Sur la question de la gestion du territoire, Europe Écologie ne déroge ni à l’orientation de ses aïeux politiques, ni à celle des décisions européennes: Favorable jusqu’au bout des ongles aux processus « Natura 2000 » dont on sait la côte de popularité « formidable », tant chez les agriculteurs que chez les pêcheurs, chasseurs, etc. Soit principalement des populations qui vivent près et pour certains par la nature. Comment les écolos expliquent-ils cette farouche opposition à ceux qui sont les premiers praticiens de l’environnement, et pensent-ils être en mesure de la dépasser d’une manière ou d’une autre? Si oui, laquelle?
Pour Mr. Copé « la taxe carbone n’a de sens qu’à l’échelle européenne ». Le problème est que l’Europe est déjà tellement préoccupée par sa propre survie que la taxe carbone n’est pas prête d’être installée au niveau européen. Le problème est aussi qu’à 80$ le baril avec une demande mondiale en berne, il n’y a plus personne pour soutenir la taxe carbone. Mr. Copé est-il seulement capable de comprendre l’objectif de cette taxe qui idéalement aurait due être mise en place avant le passage du pic pétrolier. Et bien non !
Les politiciens me désespèrent de plus en plus, leur opportunisme est scandaleux, c’est presque à en devenir antidémocrate. Ne comprennent-ils pas que l’on va vraiment en baver si on ne se prépare ? Dans le prolongement de cette logique de taré, irait-il jusqu’à dire que la solidarité n’a de sens qu’au niveau mondial ?
Ce type nous propose de tout faire pour ne pas anticiper l’explosion à venir des prix du pétrole et je ne parle même pas du RCA qui pourrait mettre en question la vie évoluée sur Terre. Cette folie opportuniste qui caractérise tant de politiciens devient criminelle.
Je voulais commenter à part le « regroupement » UMP-FN.
Ce n’est pas faux qu’il y a une proximité entre les deux. Néanmoins, le « mariage » ne peut pas avoir lieu.
L’UMP et son allié le NC (important ce point) sont une nébuleuse. A l’intérieur, il y a de nombreuses sensibilités. Chirac et Sarkozy ont réussi à donner l’impression que c’était un tout solidaire, compact. En réalité, on peut dire que les 2/3 de cette force (100% du NC) ne suivent la stratégie de Sarkozy que dans la mesure où çà leur permet d’être au pouvoir. Je pense que le débat sur l’identité nationale ainsi que les nombreux dérapages ont déjà entamé pas mal les rangs. Il doit y a voir de grosses fissures qui ne se verront pas de suite. L’alliance avec le FN n’est pas envisageable pour eux. Même pour rire.
Et Marines Le Pen le sait puisque son commentaire était « c’est un vote de conviction ». Bref on a un électorat stable qui n’est pas celui de l’UMP. Je vous rappelle qu’au FN, on parle de « UMPS ». La stratégie depuis une semaine observable par un simple téléspectateur et très claire : taper sur l’UMP quitte à favoriser la gauche. L’enjeu étant de devenir la droite officielle à la place de la droite actuelle. Le FN veut croquer l’UMP. Saper sa base électorale. Bref les faucher en leur enlevant leur électorat. La gauche étant l’ennemi traditionnel, il n’y a pas lieu d’en avoir cure.
Donc pendant que la gauche s’unit, je pense que le FN va taper très fort sur l’UMP. Et ma crainte est toute simple, que feras t on si le résultat du passage de Sarkozy aux commandes est d’avoir remplacer une droite classique par une droite extrême ? … le Grand Fossé.
Même si les abstentionnistes sont encore « maitres », il faut convenir que la démocratie fonctionne par un travail sur les esprits. On voit bien dans quel sens çà va…
Encore quelques réformes, et ce scénario risque de devenir réalité.
Donc je ne vois pas une agrégation FN-UMP-NC. Mais un engloutissement des forces de l’UMP par le FN et une rupture au sein même de l’UMP-NC.
Dans tout çà, on risque de perdre notre République modérée.
Pas très responsables les politiques de droite et de gauche…
+1
Je ne sais plus qui disait le lendemain du 1er tour qu’une pompe aspirante des voix du FN avait été mise en place par Sarkozy mais qu’un retournement est en train de s’effectuer au détriment de l’UMP. Je pense même que la dynamique risque d’être plutôt pour le FN dorénavant, ce qui n’est pas pour nous interroger sur les fondements mêmes des politiques menées par l’UMP depuis 3 ans, au risque que l’on se retrouve bien tôt avec un FN-UMP !
Les capillarités, que l’on a creusé à l’UMP, vont devoir être rebouchées, très rapidement, sous peine d’être siphoné à l’envers.
C’est leur problème. C’est aussi le nôtre si l’abstention continue ainsi à augmenter et qu’une gauche de ‘gouvernement’ continue à perdurer, sans projets.
Inquiétant …
PS : Seul élément ‘rassurant’. Heureusement, Le Pen père est vraiment trop vieux … Mais sa fille pourrait récupérer une bonne partie de « l’héritage ».
Les négociations pour la formation des exécutifs régionaux vont débuter.
A cette fin, l’UMP pourrait-elle s’allier avec le FN pour former la majorité ? Sur papier, cela est parfaitement concevable, le nombre de votants de droite étant supérieur à celui des votants de gauche, dans toutes les Régions si je ne me trompe.
Je m’interroge parce que dans mon pays, la Belgique – plus particulièrement, la Flandre- la question se pose à l’issue de chaque élection communale et régionale, au vu des scores obtenus par l’équivalent flamand du FN, le Vlaams Belang (extrême droite indépendantiste et xénophobe, deuxième parti flamand) : régulièrement au-dessus des 20% des votants (record aux élections régionales de 2004 : 24 %).
Jusqu’ à présent, les partis démocratiques flamands (socialiste, démocrate-chrétien, libéral et nationaliste modéré) ont résisté à la tentation de s’allier au Vlaams Belang aux niveaux communal et régional : c’est une forme d’ostracisme appelée « le cordon sanitaire ».
Bonjour,
Techniquement, pour éviter ce que vous mentionnez, il n’y a pas proportionnalité entre le nombre de sièges et le nombre de voix recueillies. Les listes de tête sont assurées d’un nombre important. De fait, dans le cas présent, toutes les listes de tête ont la majorité absolue des sièges, sauf la Corse, où une coalition des minoritaires est improbable.
@André
Il ne s’agit pas d’un mode de scrutin à la proportionnelle pure. Il y a une prime à la liste ayant obtenu le plus grand nombre de voix.
Cf. le code électoral : http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=87D13A52AD49AC31669DB13D7EAD7965.tpdjo07v_2?idSectionTA=LEGISCTA000006148519&cidTexte=LEGITEXT000006070239&dateTexte=20100322
Un article d’une série de 4 nous renseigne sur la droite extrême : « Les mutations de l’extrême droite en Europe – La nouvelle droite populiste européenne prospère sur la dénonciation de l’islam »
Extrême droite, droite populiste, fascisme, extrême droite relookée ?
Attention : on sait où ça commence mais pas toujours où ça fini.
Voir ce qui s’est passé par exemple à Rosarno en Italie où les resposabilités restent à établir, pas le climat.
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1117944
Mardi grève générale de l’Education Nationale. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin et démontrons au pouvoir que le bouclier fiscal est contraire à notre vision de la France, du moins de celle d’après la Révolution…Rétablissons également les frais de succession à partir d’un certain seuil (ou pas !). C’est devenu un pays de rentiers et de spéculateurs (croient-ils). Bettancourt , Lagardère, accrochez vous à vos bretelles !
Contrairement à ce que beaucoup imaginent, les droits de succession n’ont jamais été supprimés. Actuellement, le seuil d’exonération est de 156000 euros. Au delà de ce seuil, on arrive vite à un prélèvement de 20%.
Et Lagarde qui nous dit qu’il faut de grandes fortunes patrimoniales en France ! Pour quoi faire ? Pour faire travailler les gens avec des châteaux ? Pour s’échanger des oeuvres d’art autour d’un thé ? Quelle arnaque…
Dans Marianne 2 (philippe Cohen)
Citation:
Et puis, il y a ce dont personne ne parle ce soir à la télévision. Pendant que nous simulons une démocratie qui s’éteint tranquillement (cf. l’abstention), une Europe encore instrumentalisée par l’Allemagne cherche à imposer aux peuples, à travers le refus de prêter à la Grèce à des taux humains, une régression sociale accentuée pour rattraper les jeux dangereux des traders et des banquiers. Les gens ont beau voter contre les Traités européens, manifester contre les plans d’austérité, nos chers démocrates de droite et, hélas, trop souvent de gauche (Martine Aubry n’a-t-elle pas évoqué le plan courageux de Papandréou, qui mobilise les classes moyennes contre son gouvernement ?) persistent à les ignorer. Les fourriers des populismes montants, ce sont eux ! Sarkozy doit changer de politique, s’il en est capable. Mais surtout la gauche doit se saisir de l’affaire grecque pour poser la question d’une vraie rupture avec un système pour lequel la prospérité du pays se réduit à celle du CAC 40.
Je suis allé lire ce nouvel « Appel du 22 mars » avec – je l’avoue – un certain espoir : et s’il existait un parti à la hauteur de ce qui nous attend ? – et puis, je l’ai lu et je n’y ai trouvé, hélas, qu’un appel morose à faire mieux, tout contenu restant à définir ultérieurement. Une coquille désespérément vide. Cela mériterait sûrement un « Contre-appel du 22 mars »… On verra dans la soirée…
un contre-appel, c’est la bonne nouvelle de la journée ça! Il est temps de remplir la coquille vide avec des propositions…
Il faut noter dans le discours de Mr Cohn-Bendit quelques mots qui sont nouveaux à ce niveau: bien commun, coopérative, mutualisation…
@ P. Jorion :
Il me semble que l’appel de M. Cohn-Bendit a surtout deux fonctions :
1/ une analyse sur les élections régionales, dans lequel il insère cependant des analyses à mon sens intéressantes et pour une fois qui sortent du ‘ronron’ habituel politique quant à notamment le phénomène abstentionniste et le fonctionnement des partis.
2/ une analyse sur le mouvement Europe Ecologie et la conclusion qu’il en tire … pour ‘son mouvement’, à savoir une proposition d’une ‘coopérative écologique’.
Sur ce point, je suis en accord avec vous sur le fait qu’il ne répond pas aux besoins, plus larges, de démocratie qu’exigent les français, au vu des résultats de ces élections : c’est donc ‘une coquille vide’.
Mais tant il est vrai que ce n’était pas non plus l’objectif de Cohn-Bendit, qui avait surtout pour objet de refonder son mouvement en refondant SES pratiques politiques et non pas LES pratiques politiques.
On ne peut donc qu’être déçu, comme vous l’êtes, de l’appel du 22 mars, qui ne concerne … que ceux qui doivent être concernés, soit un peu plus de 10% des citoyens français inscrits sur les listes électorales (ceux qui ont voté pour Europe Ecologie).
A chacun son boulot. Le notre, je crois, est justement de refonder la démocratie. Rien que ça …
A nous de présenter autre chose. Et aux partis de faire leur boulot. On peut difficilement leur reprocher de prêcher pour leur paroisse, tant il est vrai qu’ils ont l’habitude et le fonction de défendre leurs paroisses et non l’ensemble de la démocratie.
C’est déjà ‘pas mal’ (même si c’est ‘insuffisant’ à vos yeux, ainsi qu’aux miens) qu’un parti, le 3ème de France, se préoccupe de son ‘nombril’, non ? Ne tirons pas sur l’ambulance avant qu’elle ne soit arrivée à destination.
Cordialement.
PS : par ailleurs, en analysant bien le texte, la refondation politique proposée devra être autrement plus étayée sur les pratiques et ne pas porter que sur la forme, qu’une seule ‘coopérative’ ne résoudra pas. Sur ce point, le texte reste une ‘coquille’. Mais on peut décorer une coquille, en faire des oeufs de Paques (tient, c’est bientôt), l’utiliser comme prophylaxie des escargots et des limaces (si si : http://www.linternaute.com/jardin/magazine/dossier/astuces-bio/1.shtml ), etc. 🙂
Dominique de Villepin devrait annoncer jeudi la création d’un- mouvement au service des Français-
Vous, Paul un itinérant de la Belgitude attitude, un contre-appel du 22 Mars, ça aurait du panache.
Pour moi, ce serait le mot d’ordre suivant, Français réveillez-vous, défendez votre modèle social, ils vont vous le dépecer……………; à coup de « réformes anti sociales et anti redistributives ».
Mais pour fédérer des intérêts contraires, l’humour Belge peut être. Courage et espoir aux humanistes. Cordialement à toutes et tous.
Bonjour,
A froid, je trouve que ça ressemble l’hyperdémocratie décrite par Attali (mélange de politique et de société civile). Il semble que ce soit l’avenir, mais je me demande si la bannière « verte » est la bonne pour rassembler. En effet, comment concilier un « vert » de droite qui ne pense qu’à cloquer des éoliennes subventionnées par nos impôts pour toucher une rente, et un « vert » de gauche qui est à des années lumières de ces considérations (excusez le cliché) ? Comment peut-on dire « oui » aux traités Européens qui dérèglementent et instaurent le moins-disant social et environnemental, et se dire en même temps « écologiste » ? Je n’ai jamais compris pourquoi les Verts et Bové avaient rejoint EE. J’ai bien peur que cette 3ème voie « verte » ne se transforme, comme celle de Bayrou, en voie de garage.
Repeindre le capitalisme en vert ne suffit pas. Je reste persuadé qu’il faut lutter contre ce qui détruit la planète. Et ce qui détruit la planète, son écosystème et donc in fine l’Humain, c’est le système capitaliste, avec son productivisme à outrance, et la financiarisation de l’économie réelle, qui décide en quelques clics de souris sur le marché SPOT si les Africains vont avoir le droit de bouffer cette année. C’est un des combats du Front de Gauche, qui associe déjà partis politiques et associations, tous antilibéraux.
Et si c’était ça le contre-appel du 22 ?
http://www.lepartidegauche.fr/qui-commes-nous/187-la-societe-que-nous-voulons
Cohn-Bendit, qui a beaucoup de qualités par ailleurs, est un libéral (certains disent un libertaire de droite). Il est pour le démantèlement des services publics à la française pour leur passage au privé et à la concurrence au nom du principe de concurrence libre et non faussée. N’est-ce pas précisément là, le cœur du problème ? Pour moi, cette notion de concurrence (mondialisée) libre et non faussée, organise la guerre entre les peuples, y compris bien sûr, dans l’espace européen. N’est-ce pas ce que nous constatons tous les jours ?
Mon Dieu, encore et toujours Cohn-Bendit.
Au sein des Verts européens où il sévit depuis des années (d’abord comme Grünen puis comme Vert français), tout le monde sait que ce n’est pas un écologiste mais un anarcho-libertarien. Mais hélas, les médias (surtout français) en ont fait une diva incontournable et il fait des voix et des rassemblements de personnalités, avec du très bon, du moins bon et du médiocre. Il est aujourd’hui à la tête du groupe Vert au PE et à ce titre, tient les cordons de la bourse des écologistes (Le PE, ça paie drôlement bien, en postes – souvenez-vous du dentiste de Cresson – et en argent sonnant et trébuchant).
Tant que CB accroîtra le score d’Europe-Ecologie, c’est bon, mais s’il se mêle du projet politique, le pire est à craindre…
Par habitude, hors présidentielles et législatives, les français ne répondent jamais aux questions électorales qui leur sont posées.
Par principe, donc, une élection régionale n’est pas une élection régionale.
Il faut alors, à partir des résultats d’une élection quelconque (régionale, cantonale, référendum,…), esquisser les contours de la question à laquelle nos concitoyen ont voulu répondre et le message qu’ils ont voulu envoyer « en haut ».
J’analyse la réponse comme suit. D’abord une grande désaffection, au premier comme au second tour signe que des expectatives ne trouvent pas des voies pour espérer s’exprimer. Une mobilisation nettement plus soutenue à gauche qu’à droite, signe que les politiques de ce camp portent mieux les espérances de leurs soutiens habituels. Une profonde démobilisation au centre-centre droit qui n’a pas trouvé sa représentation. Une droite toujours bien dans ses godillots. Une extrème droite égale à elle-même désabusée de ne pouvoir être représentée dans un exécutif « politiquement correct ». Toutes les triangulaires (sauf une) montrent une forte progression de la troisième liste « rejetée » par les deux « grandes » forces traditionnelles.
J’interprète les résultats de cette élection comme le profond ressenti d’un manque.
C’est pourquoi là où cela était possible, il y a eu poussée vers le « troisième larron ». C’est aussi pourquoi l’abstention a été si forte.
Je traduis la question que les français ont posée comme suit: « Quelle-est donc la question? De quoi s’agit-il? ». La réponse est celle d’une France désorientée et plus du tout sure d’elle même qui se manifeste par un soutien « névrotique » à ceux pour qui l’on vote traditionnellement quant on les trouve sur une liste et par une forte abstention marquant l’impossibilité des autres à un quelconque engagement.
Remarque: Les corses et les bretons ignorent le FN. Quelle est la recette?
Les marins et les montagnards sont trop humbles devant les éléments naturels pour devoir s’inquiéter outre mesure de tels ‘éléments’ mineurs. Ajoutez à cela une identité bien forgé, un sens de l’hospitalité à toute épreuve et vous obtiendrez un caractère bien ‘trempé’ 😉
Les corses ont déjà les régionalistes et leurs nationalistes pour qui ils ont voté pour un tiers d’entre eux: c’est énorme. C’est un des problèmes de la République que n’affrontent guère nos éditorialistes ce matin..
Pour les Bretons, ça donne envie de revenir vivre à Etel…
Les partis autonomistes ?
Ils votent pour leur FN à eux, pas le français.
TF1 que je ne regarde jamais a stoppé son émission sur les régionales très tôt, par contre dans la seule région gagnée par la droite, l’Alsace, le canal de TF1 a diffusé beaucoup plus tard que les 21h30 au niveau national. C’est encore plus éclairant sur la compromission de cette chaine avec l’UMP. (info lu sur twitter hier soir)
Au premier tour, le choix était large.
Dans les programmes de nombreuses pistes et solutions étaient explorées ou proposées. Il fallait se donner la peine de les lire et d’y réfléchir…
Mais beaucoup préfèrent la lâcheté de l’abstention, celle qui consiste à ne pas prendre le risque, avec sa voix, d’ouvrir la porte vers l’inconnu des solutions nouvelles ou non conformes à l’air du temps (libéralisme sociale ou libéralisme individualiste).
Ensuite au second tour, il ne reste que le choix habituel (cf juste au dessus) entre rien et rien…
M. Cohn-Bendit viendra renforcé le rien.
En limousin Europe Ecologie a capitulé en rase campagne abandonnant certains de leurs candidats sous la pression du Parti Socialiste dominant…
Le Front de Gauche refusant cette logique a pris le chemin de l’honneur, refusant de sacrifier les plus dérangeants pour un plat de lentilles, s’est maintenu au second tour…
Résultat: une progression de plus de 6%….
L’avenir est aux femmes d’honneur et de courage, pas aux éternels magouilleurs qu’ils soient bleus, verts, roses ou brun…
M. Cohn-Bendit viendra renforcer le rien. Bravo Rien de neuf chez lui (la magouille) Il est pour le capitalisme (vert) pour la mondialisation, le marché, la concurrence « libre et non faussée » , la privatisation des services publics, pour l’Otan, l’Europe des capitaux, les programmes scolaire définis par les patrons, etc… de gauche quoi ! L’alliance avec le Modem (la droite) ……
Incompréhensible de rechercher de faire autrement et de « glorifier » ces magouilleurs (lui et le frangin) qui depuis le début usurpe le qualificatif ‘’le rouge’’ alors qu’il est un anti-rouge forcené ?!?! Enfin, ‘’On’’ a les rêves que l’on peu !
Donc, oui bravo au Limousin FdG qui augmente son score aidé par des socialistes y compris élus qui avaient annoncé leurs intentions car en colère contre l’hégémonie de la tête de région.
Sur l’ensemble, et nombre de commentaires, je ne comprends pas ce besoin d’unanimité, d’uniformité qu’il conviendrait d’avoir pour être sérieux. Pourquoi la gauche devrait être unique ? C’est la diversité qui garantie la démocratie, qui elle-même est ’’le débat’’, personne ne détient LA vérité, donc confronter des avis différents voir divergent et se mettre d’accord a un moment donné sur telle ou telle décision (quitte a modifier par la suite) est très démocratique. C’est la démarche adoptée par le FdG qui pour l’instant fonctionne –très bien- Peu mieux faire, sans doute ! Avançons.
Ou alors, annonçons la couleur, aller vers le bipartisme a l’anglo-saxonne, en fait deux partis de droite plus ou moins dur/mou pour faire avaler les couleuvres, et déboucher au blocage total (situation actuelle). Pour moi, c’est NON et encore NON. Et le citoyen / électeur peut aussi faire un peu de politique (l’intérêt commun) et faire peser les plateaux plus a gauche ou a droite (bon la c’est fait) faut il encore oser !
@ tous :
« Appel à tous les partis politiques de France
Au soir de ce second tour des élections régionales 2010, et quelques soient les résultats obtenus par les uns ou les autres, aucun parti politique ne sort vainqueur car tous ont été vaincus par l’abstention.
Après avoir atteint 53,67% au premier tour puis entre 49 et 49,5% au second tour, l’abstention confirme donc qu’elle est le premier ‘parti pris’ politique en France, et de loin.
De même, bien que le taux de participation ait augmenté de plusieurs points entre les deux tours , il reste qu’en comparaison d’avec la dernière élection régionale de 2004, l’abstention progresse de manière phénoménale en 6 ans, passant de 34,32% à environ 49%, soit plus de 14 points de progression.
Loin d’être stoppée, la ‘spirale’ abstentionniste continue ainsi sa progression.
De multiples raisons peuvent être évoquées. Celle qui l’a été au soir du premier tour n’apparaît pas comme majoritaire dans les sondages d’opinion d’entre les deux tours : 14% seulement des sondés justifiaient leur choix par leur désintérêt quant à l’élection régionale et seulement 7% sur l’ignorance des pouvoirs des régions. Il apparaît bien plus fortement qu’une majorité d’abstentionnistes se désintéressent de plus en plus de la politique telle qu’elle est proposée et telle qu’elle l’a été proposée lors de cette campagne électorale, qu’ils aient aussi perdu l’espoir que leur vote puisse signifier quelque chose ou que « l’offre » politique des partis ne leur convienne pas complètement ou totalement pour pouvoir retourner aux urnes.
Pour autant, « l’offre » politique ne s’est pas restreinte de manière drastique avec ces élections.
C’est donc que les raisons sont à rechercher ailleurs et principalement dans la manière de faire de la politique, de respecter l’expression démocratique des citoyens, de permettre qu’en cours de mandats cette expression puisse se réaliser.
Ainsi, militer au sein des partis politiques ne suffit plus pour pouvoir permettre à tout un chacun d’exprimer librement ses idées et transmettre ses propositions, de manière organisée. Les partis sont devenus, au fil du temps, des instruments uniquement tournés vers la conquête du pouvoir politique, au détriment d’un travail fondamental de proximité d’avec les citoyens, d’émergence de leurs souhaits, de leurs propositions. De plus en plus souvent, les militants sont devenus des instruments de légitimation des programmes et des candidats que d’autres ont décidé pour eux, en lieu et place d’une véritable participation démocratique au sein des partis, traduisant ainsi l’inévitable décalage que l’on peut observer avec ces dernières élections, entre les attentes des citoyens et la réalité électorale constatée.
Il est aussi certain, alors que tous les grands partis avaient appeler à voter ‘oui’ lors du référendum du 29 mai 2005 et que le résultat fut négatif à 54,67% (avec un taux de participation de 69,34%), que ratifier le Traité de Lisbonne en congrès le 4 février 2008 n’a pas véritablement convaincu une partie des citoyens que leur vote avait encore une signification.
De même, l’absence de prise en compte des bulletins blancs ou nuls, bulletins pourtant déposés par des citoyens lors des élections, ne favorise pas l’expression démocratique, à savoir notamment que « l’offre » existante ne trouve pas grâce aux yeux d’un nombre croissant de citoyens qui n’ont trouvé que ce moyen là pour exprimer leur mécontentement, moyen par ailleurs dérisoire au regard de son absence de prise en compte dans le décompte des suffrages exprimés ! Or, ces mêmes bulletins ‘transparents’ ont progressé parfois de plus de 10% en nombre entre les deux tours de l’élection régionale, représentants ainsi environ 5% en moyenne des votants !
Enfin, la quasi impossibilité pour les citoyens de pouvoir, autrement que lorsqu’on les y invite, exprimer leurs avis par référendum, ne permet pas l’expression citoyenne en cours des différents mandats, perpétuant ainsi l’idée qu’une fois élus, les représentants ne sont à l’écoute de leurs électeurs qu’à la fin de leurs mandats, uniquement pour solliciter un renouvellement.
Tout ceci, entre autres, permet de mieux comprendre la désaffection croissante des citoyens envers un système démocratique et politique de plus en plus asphyxié.
C’est pourquoi, nous, citoyens abstentionnistes et non abstentionnistes, au soir de ce second tour des élections régionales du 21 mars 2010, demandons à tous les partis politiques d’intégrer dans vos programmes politiques pour les échéances à venir de 2012, présidentielle et législatives, les mesures suivantes, qui nécessiteront une réforme importante de la Constitution Française :
La révision de l’article 11 de la Constitution Française sur le référendum d’initiative populaire, en donnant l’initiative aux citoyens, sur la base d’une pétition d’1/5ème d’électeurs inscrits sur les listes électorales, initiative validée ensuite par 1/5ème des élus concernés et par les Conseils compétents (Conseil d’Etat, Conseil Constitutionnel). Cette initiative concernera l’abrogation ou la proposition de loi ou de décisions réglementaires par voie référendaire, quelque soit le niveau de l’institution politique concerné.
Nous, pétitionnaires de cet appel aux partis politiques, ne nous satisfont pas de notre « insurrection civique ». Nous souhaitons pouvoir la transformer démocratiquement.
Aidez nous à le faire.
Vite.
Avant que d’être submergés par l’indifférence ou la colère.
Les engagements que vous prendrez en tant que partis politiques seront jugés sur l’intégration effective de ces mesures dans vos programmes électoraux pour les prochaines échéances de 2012, chaque signataire de cette pétition étant libre de choisir le parti politique qui lui semblera le plus correspondre à ses attentes et à l’intégration effective de ces mesures. »
==========
Notes :
1. (après « bien que le taux de participation ait augmenté de plusieurs points entre les deux tours » ) Phénomène que l’on retrouve assez fréquemment entre deux tours d’élections, notamment lors de la dernière élection régionale de 2004 : 37,9% d’abstention au premier tour, 34,32% au second.
2. (après « dans les sondages d’opinion d’entre les deux tours ») : Sondage OpinionWay-Fiducial publié le 16 mars 2010. Seuls les plus de 50 ans ont majoritairement voté. 2 citoyens sur 3 de moins de 35 ans se sont abstenus.
3. (après « Enfin, la quasi impossibilité ») : La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 a permis d’introduire un référendum d’initiative populaire, sur la base d’une initiative de 1/5ème des membres du parlement (Sénat et Assemblée Nationale), qui devra ensuite être soutenue par 1/10ème des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette réforme, qui ne permet pas aux citoyens d’initier une demande de référendum, n’est même pas au 21 mars 2010 mise en œuvre car une loi organique est nécessaire pour que ce faire et malgré les promesses faites par des membres du gouvernement et le Président de l’Assemblée Nationale lui-même, n’a toujours pas été proposée et votée à l’Assemblée Nationale. Soit pratiquement 1 an et 8 mois après.
@ ZEBU
Et s’il prenait la désagréable envie individualiste à plus de 50% des inscrits de ne pas se déplacer pour voter les amendements que vous proposez?
A la place de la démocratie qui décidément aurait perdu toute qualité à vos yeux, qu’auriez-vous à proposer?
Allez, encore un petit effort et vous ne tarderez pas à franchir la « thin red line »…
@ ZEBU (2)
Contrairement à ce que beaucoup croient, plus la démocratie est directe plus elle est conservatrice !
Par essence, celui à qui vient une idée géniale part d’une position où il est tout seul et où tous les autres ont une vision antérieure sur le contexte dans lequel pourrait s’exprimer cette nouvelle idée.
Ensuite il sera beaucoup plus difficile et long de convaincre 50% +1 de la population que de convaincre 500 députés qui ont été choisis justement pour leur aptitude particulière à observer,
comprendre, juger et décider.
En ce qui concerne les majorités, on a mathématiquement autant de probabilités de se tromper à 1%, qu’à 50% ou 99%…
La démocratie n’est pas garante d’une bonne gestion mais d’une bonne gouvernance, ce qui n’est pas du tout pareil.
@ Eole :
Concernant votre première remarque, je suis assez surpris puisque je propose que ce soit les partis politiques qui intègrent ces dispositions dans leurs programmes, afin de faire modifier la constitution française (sinon, par quel autre moyen ?). Soit par référendum, soit par le congrès. Or, tant que la constitution n’est pas modifiée, la règle des 50%+ 1 voix des inscrits n’est pas applicable. Donc à la majorité ‘classique’. La réforme constitutionnelle pourrait donc être votée et votre remarque n’aurait pas lieu d’être. Ensuite, une fois la réforme votée, si effectivement une élection (ou un référendum ou une abrogation ou une proposition de loi) ne mobilise pas plus de 50% + 1 voix d’abstention, c’est qu’on a de gros problèmes politiques à intéresser l’électeur. D’où ma proposition d’invalider l’élection qui n’aurait pas ce corum. C’est l’inconvénient de tout corum : quelle limite ? Selon vous, que proposeriez-vous dès lors ? 60%, 70 % ?
La démocratie n’a pas perdu toutes les qualités à mes yeux, car je ne confond pas démocratie et démocratie représentative telle qu’elle est constituée actuellement.
De quelle ‘thin red line’ parlez-vous ? Moins de périphrases et plus de clarté SVP.
« Ensuite il sera beaucoup plus difficile et long de convaincre 50% +1 de la population que de convaincre 500 députés qui ont été choisis justement pour leur aptitude particulière à observer,
comprendre, juger et décider. »
C’est exact, quant à la nécessité, justement, d’investir dans ce temps, que semblez percevoir comme une perte (de temps) alors même que c’est tout l’objet, il me semble, d’une réforme qui viserait à laisser plus de temps aux citoyens pour participer aux choses de la vie publique. Actuellement, on crève bien plus de la diarrhée législative que de prise de temps. Et ce devrait être le boulot à temps plein de la démocratie, en lieu et place comme vous le dites, à tort, de convaincre seulement 500 députés qui n’ont pas forcément été choisis pour leur aptitude particulière pour observer, comprendre, juger et décider. Vous êtes en train de confondre avec l’oligarchie, là. Ou la démocratie ‘des meilleurs’ (la méritocratie républicaine, dans son versant le plus formaté nous a donné ce que nous avons actuellement : le formatage des élites. Renseignez vous sur les CSP des représentants élus à l’Assemblée Natinale et pis que tout, de leur professionnalisation, ce qui est une aberration et une contradiction majeure quant à la méritocratie). Or, si vous suivez l’actualité depuis quelques temps, il ne vous aura pas échappé que ce ne sont pas forcément les meilleurs qui viennent au devant des suffrages, pour la bonne et simple raison que ce sont les partis politiques qui proposent leurs candidats. Il me semble que pour le coup, vous êtes un peu déconnecté des réalités du terrain politique ou que vous les méconnaissez quelque peu.
Que je me fasse mieux comprendre. Je suis pas opposé à la démocratie représentative (encore moins à la démocratie tout court, comme vous semblez le pensez, dans votre amalgame démocratie = démocratie représentative). Il me semble que cette démocratie représentative est arrivée au bout du bout de ce qu’elle pouvait nous offrir et qu’il est urgent de la réformer. Notamment en y introduisant un peu plus de représentativité, de démocratie directe, justement, car quand l’abstention est à 50%, on a quelques difficultés sur ce point. A moins que vous ne niez aussi l’existence de ce fait majeur qu’est l’abstention …
« En ce qui concerne les majorités, on a mathématiquement autant de probabilités de se tromper à 1%, qu’à 50% ou 99%…
La démocratie n’est pas garante d’une bonne gestion mais d’une bonne gouvernance, ce qui n’est pas du tout pareil. »
Vous vous trompez, à mon sens, sur ces deux points.
Le problème n’est PAS d’éviter à avoir à se tromper : ce n’est pas le but de la démocratie, qui est de faire partager au plus possible les choix, démocratiquement, possibles, de réaliser l’action publique et collective. La démocratie, ce n’est pas qu’une simple ‘gouvernance’, bonne ou mauvaise : c’est l’antienne, classique des libéraux, qui voudrait bien qu’elle soit ainsi. La démocratie, c’est le pouvoir du peuple. Ce n’est pas qu’une ‘gouvernance’. C’est un partage et des choix à effectuer et la manière de le faire à autant d’importance que le résultat, sinon plus.
Cordialement.
PS : et sinon, vous proposeriez quoi comme solution alternative à l’actuel format de démocratie représentative, qui ne semble pas combler d’aise la majorité de nos concitoyens ?
@ Zébu,
merci beaucoup pour cette proposition!
Merci aussi à tous ceux qui voudront bien apporter leur petite pierre à l’édifice!!!
@ZEBU
D’accord avec vous sur un point ce que vous appelez la « diarrhée législative », encore que nous ne nous entendrons probablement pas sur les causes, la croyance qu’on change les gens par une décision, ni sur les conséquences qui, pour moi, sont : trop de lois tuent la Loi et incitent à la résistance civique.
Selon moi, la démocratie est représentative ou elle n’est pas, au-delà d’un nombre restreint de participants, d’associés ou de citoyens. Sinon on tombe très vite dans la votation conservatrice identitaire qu’on appelle généralement populisme. Je suis donc d’accord avec ce vieux crouton ultra-libéral d’extrême droite de Winston Churchill qui disait que la démocratie est bien le pire des systèmes mais qu’on en a pas encore trouvé de meilleur. Vous ne serez jamais que la cent dixneuvième génération à vous pencher sur le problème et je vous souhaite bon courage !
A propos de « vieilles antiennes » vous ressortez la plus éculée : celle du « gouvernement du peuple par le peuple » que je traduis (je ne suis pas le seul) par gouvernement des autres (le premier « peuple » de la phrase) par une projection de vous-mêmes (le second « peuple » de la même). C’est le masque sous lequel se sont avancés tous les despotismes de gauche, et parfois de droite, de Tiberius Gracchus à Hugo Chavez. Non, merci ! C’est cela que j’appelle franchir l’étroite bande rouge.
L’abstention peut avoir de nombreux motifs pratiques en dehors du trivial « j’m’en-foutisme » qui lui est majoritaire. Elle n’a pas, pour moi, de sens politique. J’ai exprimé en certaines circonstances mon désarroi par un vote blanc ou mon indignation par un vote nul. Je suis donc d’accord pour comptabiliser différemment ces deux modes d’expression qui restent citoyens.
Si les partis ne vous conviennent pas, ce que je conçois bien, rien ne vous empêche d’en constituer d’autres. C’est long et cela demande beaucoup de ténacité. Une autre solution plus courante est l’entrisme qui a aussi ses limites.
Bien cordialement.
Monsieur Nicolas Sarkozy, et les plus zélés des ministres du Gouvernement, sont parvenus
à rendre acceptables les obsessions et la mentalité de l’extrême-droite chez nombre
de citoyens qui ne seraient jamais allé voter jusque là sans une continuelle propagande
politique ; suivie d’actes et de propos violant la dignité et les droits humains les plus
essentiels, rendant ainsi admissibles, nécessaires et banales de telles attitudes
et comportements au sein d’un régime dit démocratique.
bien, les pourcentages des votes exprimés pour les « configurations politiques » ∗ offertes∗ (quelle obscénité) affectent l’allure d’une sinusoïde amortie.
un mouvement de balancier oscillant et s’écrasant asymptotiquement autour de l’axe zéro
ce comportement l répond parfaitement aux propositions faites qui se résument à une absence de choix
@ zébu
rem1: un peu trop long pour une pétition qui doit être lue rapidement ; quitte à mettre au verso plus de substance
rem2 si je devais signer une pétition et ma porter, devrait figurer impérativement le fait que les élus doivent rendre compte des résultats de leur mandat, ils doivent recevoir un quitus de la part de leurs administrés, pas de leurs élus
@ astarté :
Merci pour vos remarques.
Pour la rem.1, la pétition a vocation à l’être sur internet, où on peut mettre, recto et verso, sur une seule page. Reste néanmoins la question de « l’ascenseur » car pas très bien vu par les nautes. Bref, sans doute effectivement à réduire.
Pour rem.2, quand vous dîtes ‘rendre compte’, est-ce à dire révocation des mandats ou seulement des résultats ? Dans le second cas, c’est prévu avec la proposition de rendre compte des résultats de leurs actions avec l’envoi annuel des lois et règlements votés par l’élu au citoyen concerné.
Cordialement.
@ astarte
[quote]rem2 si je devais signer une pétition et ma porter, devrait figurer impérativement le fait que les élus doivent rendre compte des résultats de leur mandat, ils doivent recevoir un quitus de la part de leurs administrés, pas de leurs élus[/quote]
En fait, vous voulez remplacer le mandat représentatif (formule actuelle) par le mandat impératif.
Les élus sont envoyés par leurs électeurs avec une mission précise et n’ont pas la possibilité de l’outre-passer. Ou bien plus souple, les élus ont un programme (aujourd’hui obligatoire en présentation mais facultatif en application), ils sont élus sur cette base et doivent s’en tenir à celui-ci. Pour tout autre considération, ils doivent consulter leurs électeurs avant de voter quoi que ce soit. Et donc revenir régulièrement débattre avec eux pour obtenir leur expression qu’il se contentera d’essayer de défendre au mieux.
si j’ai bien compris le sens de votre « rem2 »
oupss.. veuillez pardonner l’excès de fautes de frappe