L’actualité de la crise: une écrasante montagne et un gigantesque trou, par François Leclerc

Billet invité.

UNE ECRASANTE MONTAGNE ET UN GIGANTESQUE TROU

Si les enjeux n’étaient pas ce qu’ils sont, incommensurables, les atermoiements qui se multiplient actuellement en deviendraient presque risibles. Dans l’actualité immédiate, on pense à la Grèce et l’inimaginable histoire qui nous est racontée, échappant des doigts de tous ceux qui auraient du la retenir. L’image même d’une période qui se termine, d’une construction amenée à se déliter.

Sur tous les sujets essentiels, la même profond indécision prévaut, le même surplace se poursuit. Que ce soit à propos de la régulation financière, où rien de significatif n’est toujours réellement entamé, ou bien de la relance de l’économie et de l’emploi, à propos de laquelle les gouvernements oscillent entre incantations et résignation. Où allons-nous  ? Ils ne le savent pas, ce qui peut nous chagriner, et nous non plus, ce qui est plus embêtant.

Une crise financière et économique mondiale majeure est survenue sans crier gare, et l’on constate avec effarement que les artisans initiaux du désastre prétendent poursuivre leurs jeux dangereux (pour les autres), faisant avec arrogance barrage aux réformes, tandis que les représentants pourvus de la légitimité du pouvoir apparaissent – n’ayons pas peur des mots – comme les marionnettes d’un théâtre de la dérision et de l’absurde. Mettant en scène leurs déplacements et déclamant leurs discours avec comme unique viatique l’irrésolution de leur propos.

Après avoir proclamé la fin des idéologies – afin de mieux faire prévaloir la leur, toute empreinte d’une religiosité de pacotille dont le cours a chuté – ils sont désormais face à leur propre impuissance, jamais en panne de discours mais ne pouvant pas sortir de leur texte.

Une seule chose semble désormais leur importer, tel un dernier refuge qu’ils ne peuvent abandonner, l’expression d’une ultime cohérence : la traque impitoyable contre l’ennemi public n°1, le déficit du même nom. Les fortes résolutions ne manquent pas, dont on verra à l’usage ce qui en subsistera, lorsqu’il faudra les appliquer. Car la croissance économique faisant faux-bond, c’est avec les seules restrictions budgétaires qu’ils vont devoir remplir la mission. Quitte à, pour certains, s’accrocher à la perspective illusoire d’un accroissement de leurs exportations. Calcul qui repose, dans le cas des Etats-Unis, sur l’idée folle qu’il serait possible d’inverser les flux commerciaux avec les pays émergés afin qu’ils deviennent positifs en net.

Pour le coup, suite à la crise financière et économique, dans lesquelles nous venons à peine de nous installer, on pénétrerait, ce scénario respecté, dans une crise sociale majeure dont il faudra alors se donner les moyens politiques. Parions que devant cette perspective, le surplace va autant que possible durer, présenté au nom d’une sagesse dont nous serons appelés à ne pas douter. Mais jusqu’à quand ? et à quel prix quand même ?

Même si cela va prendre un petit peu de temps, le système capitalisme est en train de s’effondrer de lui-même, à l’image de ces immeubles que l’on aide à s’écrouler et dont la chute paraît, tout du moins au début, très lente. En retard sur les prévisions de ceux qui ont assisté, à vrai dire tout aussi surpris, à l’écroulement du système qui se revendiquait du socialisme et dont on pensait qu’il allait lui aussi éternellement durer. Après avoir rompu dans la révolution avec le capitalisme, puis entamé avec lui une farouche guerre froide puis une fausse compétition.

Il ne sort au final que des vaincus de l’affrontement Est-Ouest. Personne, en effet, ne les a poussés ni l’un ni l’autre pour les faire tomber. Tel que dans le rêve décidément prémonitoire de Nabuchodonosor, roi de Babylone, ils se sont révélés être des colosses aux pieds d’argile. Leurs contradictions secondaires ont pris le pas sur leurs contradictions principales, aurait pu depuis sentencieusement conclure le Président Mao. Poursuivant sur cette lancée, on pourrait même remarquer que le socialisme s’est révélé impossible dans un seul pays – pour faire référence aux discussions de l’époque – et que le capitalisme est en train de périr après s’être étendu à tous.

L’épisode que nous sommes en train de vivre, la crise de la dette, n’est pas seulement diffusé en Europe. On ne suit pas assez, de ce point de vue, la situation du Japon. Fort de sa puissance exportatrice, ce dernier a su financer sa colossale dette publique par ses propres moyens – avec le concours de son épargne, mais celle-ci commence à se tarir – et des artifices financiers, dont les effets ne sont pas davantage inépuisables. Enfin, on va prochainement beaucoup parler de la plus importante de la reine de toutes les dettes, celle des Etats-Unis, un simple calcul montrant qu’elle a atteint des proportions telles qu’elle peut plus être remboursée (qu’elle est devenue perpétuelle). Mais, pour revenir à l’Europe, on y assiste actuellement à un bien curieux spectacle.

Les pays de la zone euro viennent de s’engager dans un nouveau petit jeu. C’est à qui va montrer du doigt le déficit du voisin (son partenaire commercial), pour le dénoncer et le sommer, afin qu’il soit efficacement combattu, d’entrer en dépression économique. Un jeu fort dangereux, vu le poids des échanges économiques au sien de la zone. Tout se passe comme si les plus prospères rêvaient qu’ils allaient tirer seul leur épingle de ce fragile jeu de mikado. Tandis que la Commission de Bruxelles, réduite depuis longtemps à l’impuissance, place ses derniers espoirs dans un « renforcement de la surveillance dans la zone euro » (oubliant au passage un Royaume-Uni laissé à ses affres !) et pour le reste s’en remet à Dieu, même s’il s’appelle FMI.

Craignant une nouvelle campagne de déstabilisation de l’euro, les dirigeants Européens (Jean-Claude Trichet vient de les rejoindre) partent en croisade contre les spéculateurs armés de CDS nus. Ils n’iront pas bien loin, car ils ne disposent pas de la clé permettant de fermer la porte de leur arsenal. Celle-ci se trouve à Washington, actuellement confiée au Sénat des Etats-Unis d’Amérique, qui peine à dégager les contours d’une indulgente réforme bipartisane des produits dérivés. Enfin, pour couronner le tout, il ne vient même plus à l’idée de quiconque ne serait-ce que de modestement envisager l’étude d’une initiative européenne de relance économique. Tout semble indiquer qu’il ne reste plus qu’à courber le dos.

Une vérité s’impose, à ce stade de la crise, qu’il est difficile d’énoncer. On ne voit pas comment, faute d’approfondissement de celle-ci, où ses acteurs pourraient trouver les ressources d’initiatives de rupture. S’interroger sur ce qui y fait obstacle, c’est admettre sans même avoir à chercher plus loin qu’ils sont partie prenante d’un système dont ils ne peuvent se désolidariser. Ces deux logiques pour l’instant s’affrontent, doit-on s’interdire d’espérer que la première crée quelques surprises ?

Parmi les descriptions actuelles possibles de la crise, il en est une qui, plus que tout autre, témoigne de la totale irrationalité du système. Le meilleur du monde, était-il prétendu sans appel. Nous sommes face à une écrasante montagne et un gigantesque trou. La montagne est bâtie de capitaux à la recherche des meilleurs rendements, ou bien de refuges, c’est selon. Leurs détenteurs sachant désormais que la recherche des premiers peut être périlleuse, tandis que celle des seconds devient plus hasardeuse, car de moins en moins sûrs. Comme si le capitalisme financier, réglant un problème, en avait crée un autre. Les Etats, devenus impécunieux pour le sauver, n’étant plus ces havres où se réfugier lorsque se lève la tempête. Quant à lui, le gigantesque trou qui est à côté de la montagne est constituée par la dette publique, une fois intervenu le massif transfert des pertes du système financier que les gouvernements ont décidé d’assumer.

Le bon sens voudrait que l’on bouche le trou en creusant dans la montagne. C’est d’ailleurs ce que l’on fait d’une certaine manière, mais en procédant de telle sorte l’on creuse plus le trou que l’on ne le bouche, contribuant à faire grossir la montagne. Le système financier a été sauvé sans frais, ou presque, il n’est pas dans ses habitudes de procéder de même avec ses débiteurs ! Devant cet obstacle insurmontable, car aboutissement d’une logique interne dont il ne saurait être question de sortir, des esprits éclairés ont alors proposé que le FMI s’engage à son tour dans une politique de création monétaire. Ce qui aurait deux conséquences : 1/ les Etats pourraient bénéficier de conditions de prêts plus avantageuses que sur les marchés. 2/ On combattrait le mal par le mal en augmentant encore la taille et le volume de la montagne des capitaux. Cela n’a pour l’instant suscité aucun écho et peut-être restera lettre morte. C’était pourtant la meilleure des mauvaises idées possibles !

Alors, comment échapper à cette implacable logique ? En premier lieu, en reconnaissant la faillite du monétarisme et des solutions monétaires de régulation du système capitaliste. Condamnées à laisser ouverts pendant longtemps – de leur propre dire – les guichets de distribution des liquidités aux établissements financiers (ne fermant que des facilités accessoires), les banques centrales sont figées dans un immobilisme qui exprime parfaitement celle-ci. Abandonner les mirages monétaristes signifierait instaurer – horrible terme – des réglementations interdisant des pratiques financières parfaitement identifiées et dont la nocivité n’est plus à démontrer. De fil en aiguille, il deviendrait alors indispensable de reconfigurer le système financier, afin qu’il soit au service de l’activité économique humaine (la production et la répartition des biens et des services nécessaires à l’épanouissement de l’espèce dans son environnement). Puis, de démanteler la machine à fabriquer de la dette, que le système ne serait plus de toute façon en mesure de financer, ayant perdu ses instruments miraculeux. Ce qui supposerait, enfin, d’envisager la rémunération des individus en la dissociant, au moins partiellement, de l’activité sociale que l’on appelle travail.

Un fil de ce genre, une fois commencé à être tiré, ne demanderait qu’à l’être davantage… Permettant aussi de réfléchir à ce qu’une autre globalisation, reposant sur d’autres fondations faites de coopérations et de solidarités, pourrait apporter. Ou bien à trouver un nouveau moteur écologique à cette croissance dont on pressent qu’il faut la calculer autrement.

Tout cela est bien beau, mais ne réglerait pas nos actuels gros problèmes de dette publique! L’approche d’une taxation des transactions financières, pourtant un élément de solution, n’a pas l’heur de plaire au FMI, qui a reçu du G20 mission de rapporter à ce sujet en avril prochain. La taxe semble cumuler tous les inconvénients, à entendre ses nombreux opposants. Elle serait très difficile à mettre en oeuvre (sempiternel argument). « Plutôt facile à éviter » nous a appris cette semaine Dominique Strauss-Kahn devant le Parlement européen. En utilisant, a-t-il doctement expliqué mais sans plus de précision, des produits complexes spécialement conçus à cet effet. Enfin, argument plus retors, son rendement risquerait de décroître, car sa perception aurait pour conséquence de diminuer le volume de l’activité financière, et donc de restreindre son assiette (ce qui est précisément son objectif, rétorquent ses partisans).

D’autres mécanismes plus à tiroirs pourraient être élaborés pour financer la dette publique à moindre coût et la rembourser en douceur, qui supposeraient entre autre la mise en place de régulations astreignantes des marchés financiers, à commencer par le plus volumineux, celui des changes. L’idée étant de restreindre les opportunités financière afin que les investisseurs se concentrent sur les obligations d’Etat, dont les taux baisseraient en raison de la demande et faute de meilleures opportunités. Des reconfigurations d’importance seraient certes nécessaires, mais qui peut aujourd’hui vraiment croire qu’elles pourront être évitées, sauf à faire preuve d’une grande ingénuité ou d’une forte et illusoire obstination ?

Mais demain sera un autre jour.

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157 réponses à “L’actualité de la crise: une écrasante montagne et un gigantesque trou, par François Leclerc”

  1. Avatar de yvan
    yvan

    Veuillez m’excuser par avance, Monsieur Leclerc, mais vous semblez prendre le biais de la religion.
    « 1/ les Etats pourraient bénéficier de conditions de prêts plus avantageuses que sur les marchés. 2/ On combattrait le mal par le mal en augmentant encore la taille et le volume de la montagne des capitaux. Cela n’a pour l’instant suscité aucun écho et peut-être restera lettre morte. C’était pourtant la meilleure des mauvaises idées possibles ! »
    Pourquoi est-ce que je parle de religion..?? je vais dire comme sarko : « Je vais vous le dire ».

    Vivre au-dessus de ses moyens. On continue, ou on arrête?

    Pour le reste, les divergences de politiques inutiles, il vaut mieux ne pas les écouter.

    1. Avatar de nemo
      nemo

      Vivre au-dessus de ses moyens. On continue, ou on arrête?

      tout est fonction de la taille que vous donnez a la pelle qui bouche le trou .
      perso je la verrais bien 4x plus grosse que celle qui creuse le trou .

    2. Avatar de michel lambotte
      michel lambotte

      Nous ne vivons pas audessus de nos moyens, mais nous vivons audessus des moyens de la planète.

    3. Avatar de Nicks
      Nicks

      @Yvan

      Et si on répartissait les richesses ? Revenir pour les différentiels de revenus, à un rapport, disons de 1 à 10 (à la louche), serait peut-être une solution non ?

    4. Avatar de Didier
      Didier

      Un très beau contre argument à « Il faut arrêter de vivre au dessus de nos moyens » est « Privatiser les bénéfices. Socialiser les pertes » Les financiers engrangent les bénéfices au détriment de toute la société. Quant elle ne peut plus suivre les demandes croissantes des financiers, il est demandé aux sociétés de supporter le prix de ces demandes. Ce sont les réductions de salaires, l’augmentation de la précarité, le travail sur appel, les délocalisations, les LBO et j’en oublie. Tout cela est payé par la société. C’est instable. Il arrive un moment où la société ne suit plus assez vite ces demandes. C’est le crash.
      Alors les financiers subissent des pertes. Elles sont très sérieuses et exigent des mesures de sauvetage drastiques. L’argent arrête de circuler. Les dettes faites durant le temps de vaches grasses doivent maintenant être payées. Elles deviennent subitement intolérables. C’est une optimisation de la dette en faveur des financiers. Ils peuvent subitement tirer plus d’argent frais et plus vite de ces dettes. Pour cela, il faut juste demander aux populations de « cesser de vivre au dessus de leurs moyens ». Encore une fois, il y a privatisation des bénéfices et socialisation des pertes.
      Les dettes des états sont énormes, parfois assez pour ne jamais être remboursables. Elles représentent des sources d’argent frais, garantis par les états pour des financiers dont les dettes sont encore plus grosses, mais minorées par tous les trucs hors bilans, le shadow banking et les black markets. Eux, naturellement, ne vivent pas au dessus de leurs moyens.
      Eux, naturellement, ne doivent pas nous fournir de l’argent frais.

  2. Avatar de GAUVIN ALAIN

    « Craignant une nouvelle campagne de déstabilisation de l’euro, les dirigeants Européens (Jean-Claude Trichet vient de les rejoindre) partent en croisade contre les spéculateurs armés de CDS nus. » Incriminer les CDS « nus », c’est partir du principe que les CDS, comme tout autre produit dérivé, est sain que si celui qui le conclut, dispose, à son bilan, de l’actif de référence, sous-jacent du CDS. C’est aussi considérer qu’un CDS sain n’est forcément que de couverture. Je pense que c’est faux. Certes, un CDS nu peut avoir pour objet la spéculation, ce dont, personnellement, je ne suis pas sûr qu’il faille se plaindre, mais ce peut être aussi un instrument d’investissement. Lorsque la Loi de « Sécurité (sic!) Financière » de 2003 autorise les OPCVM grand public à souscrire des CDS, c’est en postulant que ces CDS sont des instruments d’épargne, puisqu’un un OPCVM a pour objet la gestion collective de l’épargne. Je pense que l’on dervait cesser de se faire peur avec les dérivés, nus ou pas. Cordialement,

    1. Avatar de Alotar
      Alotar

      D’accord, mais pour cela il faudrait que le quidam ait accès à une explication valable, détaillée, efficace et compréhensible des dérivés et structurés, ce qui n’existe même pas dans les cours professionnels, qui s’en tiennent pour la plupart à la surface, sans creuser. Les explications, même scolaires et professionnelles, concernant les dérivés et structurés, consistent à les expliquer par la carrosserie et la couleur, mais en se gardant bien d’ouvrir le capot et d’analyser le moteur.
      Quel est le sens à « acheter de l’indice », par exemple?
      Une finance devenue à ce point incompréhensible au quidam, est-ce neutre? Et dont l’incompréhensibilité semble d’ailleurs entretenue, puisque nulle part on ne peut trouver une explication, par exemple des CDS, qui ne se contente pas de superficiel, mais qui en montre dans le détail tous les tenants et aboutissants.

    2. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Je peux à ce compte là prendre une assurance-vie sur la tête de mon voisin, ce sera également un investissement.

      Il est évident que lorsqu’on prend une assurance sur un bien qu’on ne possède pas, on a intérêt à ce que celui-ci périclite. De l’intérêt à l’action, il n’y a qu’un pas.

    3. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Alain Gauvin,

      Il faudrait que vous nous démontriez en quoi les CDS nus sont inoffensifs.

      Ce que jusqu’ici vous n’avez pas fait de manière convaincante vous contentant de reprendre l’argument habituel des financiers selon lequel la spéculation crée de la liquidité. Vous passez ainsi à coté de leur inconvénient majeur qui est que les CDS nus créent de toutes pièces des risques énormes qui n’existaient pas auparavant. (voir article de Zébu consacré aux CDS et tous ceux de Paul Jorion sur le sujet.)

      S’agissant de la loi de sécurité financière de 2003 elle est antécédente à la crise.
      Elle est donc certainement à revoir.

    4. Avatar de Crapaud Rouge

      Ah! Monsieur Gauvin! Heureux de vous retrouver! Vous n’avez pas peur d’en découdre si j’en juge à votre petite phrase: « un CDS nu peut avoir pour objet la spéculation, ce dont, personnellement, je ne suis pas sûr qu’il faille se plaindre » A ma connaissance, Paul n’a pas démontré le caractère nocif de la spéculation avec le même soin que celui consacré à sa critique du théorème de Goedel, mais l’abondance des cas concrets autorise dans l’immédiat à se passer d’une démonstration détaillée. Il a suffi par exemple que des spéculateurs fassent savoir qu’ils s’étaient réunis dans un grand hôtel pour causer entre amis de la Grèce, pour que la dette d’icelle devienne subitement plus risquée et plus coûteuse. Ne venez pas nous dire que c’est « sain », ou bien alors vous êtes dans leur camp. Que diriez-vous si l’on faisait savoir que vous êtes un danger au volant ? Vos primes d’assurance s’envoleraient, et vous seriez obligé de vendre votre berline.

      Vous allez me dire que ce serait un gros mensonge, alors que les spéculateurs ne mentent pas, ils font seulement des pronostics. C’est incontestable mais, s’il est vrai qu’ils ne mentent pas, en apparence, il n’est pas vrai pour autant qu’ils disent la vérité. Nul ne pouvant prédire l’avenir, il semble impossible de savoir s’ils disent vrai ou faux, le principe du pari repose d’ailleurs sur cette incertitude. Cependant, en s’appuyant sur un passionnant texte de Paul que je vous invite à découvrir: La linguistique d’Aristote, je pense qu’on peut soutenir que spéculateur rime avec menteur. En effet, au § « L’adhésion », on peut lire: « Dans la mesure ou l’évaluation du vrai et du faux nous est davantage familière, dans la pratique quotidienne de la langue, que celle du contingent et du nécessaire, le parallèle existant entre les couples vrai / faux et nécessaire / contingent apparaît maintenant avec davantage de clarté. Le nécessaire s’oppose au contingent comme le vrai au vrai ou faux. » La seconde phrase permet de pointer du doigt le mensonge du spéculateur: en misant sur une possibilité contingente, il fait croire qu’elle est nécessaire. Il oriente ainsi le jugement des investisseurs qui, sans cela, seraient dans une plus grande incertitude. Et cette plus grande incertitude produirait de leur part des réponses plus dispersées, donc plus à même de s’équilibrer mutuellement et de répartir réellement les risques.

      Finalement, pour bien comprendre l’état d’esprit d’un spéculateur, le mieux est encore de relire « Le Devin » d’Astérix: c’est un personnage plus doué pour semer la zizanie que pour dire l’avenir. Malheureusement, Astérix le gaulois, les Américains s’en fichent un peu. C’est bien regrettable pour eux, je trouve, car ils sauraient que Bush Junior, en lançant toute l’Amérique à la poursuite du fameux Ben Laden, n’a fait qu’imiter Jules César selon René Goscinny et Albert Uderzo.

    5. Avatar de pineda
      pineda

      Mais enfin cher Listzfr puisque M. Gauvin vous dit qu’il n’y a aucun risque et qu’aucun honnête homme dont sont truffés les buildings de la Défense ne se risquerait à souhaiter la chute d’une entreprise où travaillent d’honnêtes citoyens comme lui ! Cessez ce pessimisme si peu élégant et si commun, malheureusement, parmi les gueux…

    6. Avatar de pineda
      pineda

      Au fait les subprimes étaient et sont bien toujours planquées dans des « dérivés » , non ? C’est bien grâce à ces cachotteries qu’on est presque au bord de la guerre mondiale ? Non ? Moi je pense que l’entêtement de certains à jouer sur le dos de populations entières est tout simplement criminel.

    7. Avatar de Frédéric
      Frédéric

      Certes Maître,

      Le législateur considère effectivement que les CDS comme de nombreux autres instruments financiers (produits dérivés ou non) peuvent servir à l’épargne. On remarquera d’ailleurs que tout ce qui peut avoir une valeur peut potentiellement servir de même. Cependant, pourquoi le législateur interdit aux particuliers d’acheter en leur nom certains de ces instruments?

      La réponse est bien entendu, car ces derniers sont dans l’incapacité d’évaluer le risque pris en les achetant. Non seulement ils ne savent pas évaluer le risque lors de l’achat mais ils sont encore moins en situation de réévaluer ce dernier régulièrement au gré des événements financiers. Ces produits sont et doivent être réservés à des professionnels. L’histoire récente a cependant montré que même dans ce cas, le pire était possible…

      Le législateur français – précisons bien, car des variations énormes existaient encore il y a peu avec la législation d’essence anglo-saxonne, on notera d’ailleurs que le législateur français a trouvé bon de les estomper même si des différences sont toujours présentes -, a estimé que l’on pouvait régler ce problème en ajoutant un intermédiaire professionnel du métier entre le particulier et les CDS. Les OPCVM, quelles que soit leur statut juridique (SICAV ou FCP), jouent ce rôle.

      Avis personnel qui n’engage que moi, je ne vois pas en quoi on règle le problème avec ce tour de passe-passe. On ne fait que le déplacer. En effet, le particulier est toujours dans l’incapacité d’évaluer le moindre risque et toujours dans l’incapacité de le suivre. Cette fois-ci son risque ne porte plus sur un CDS mais sur une part de l’OPCVM qui elle détient des CDS, des actions, des obligations, des trackers, des futures, des options, etc… On voit donc bien que l’évaluation du risque ne se trouve pas facilitée et la complexité de cette évaluation devient telle que ce dernier est dans l’incapacité d’évaluer ce risque seul.

      Comment le pourrait-il d’ailleurs puisque dans les faits aucun professionnel n’est en mesure de le faire seul. L’évaluation du risque au sein d’un OPCVM est typiquement un risque agrégé (formule complexe relevant de théories mathématiques « prouvées par l’exemple » c’est-à-dire les périodes hors crise et non valides en périodes de crise) faisant intervenir de nombreux paramètres dont la valeur est évaluée par des spécialistes. Pire, même les spécialistes en question appartenant aux OPCVM ne sont plus en mesure d’évaluer leurs paramètres seuls. Ces derniers dépendant fortement d’indices de marché dont le fonctionnement est parfois on ne peut plus opaques et changeants. La preuve, on a changé plusieurs fois la méthode de calcul de certains (les anciennes méthodes étant jugées comme des freins à la croissance) sans pour autant changer la manière dont on les prend en compte dans les modèles mathématiques permettant d’évaluer les susdit paramètres.

      En qualité d’ingénieur travaillant dans la finance, je ne vois pas comment appeler tout cela autrement que du travail de charlatans. Mais comme le disaient mes collègues (eh oui, au passé, je ne suis plus dans le circuit. On s’est séparé de l’oiseau de mauvaise augure), cela ne se fait pas de cracher dans la soupe… On ne mord pas la main qui vous nourrit. C’est inconvenant…

      Conclusion personnelle qui elle aussi n’engage que moi: le législateur français aurait été avisé – mais encore faudrait-il qu’il établisse des lois non pas en écoutant les lobbies financiers qui ne voient que le chiffre d’affaire qui leur échappe, mais en déterminant les intérêts publics – que les CDS, comme tout autre produit dérivé, soient interdit d’accès à tout OPCVM dont les parts sont accessibles au grand public.

      Rappelons à titres d’exemples que c’est par le biais d’OPCVM que certains particuliers se sont trouvés affublés de lourdes pertes suite à la faillite de l’hedge fund géré par le célèbre M. Madoff. On remarquera également au passage que c’est un élégant moyen pour les banques de limiter le risque en le déportant sur une autre entité juridique ce qui permet de se défausser en cas de poursuite – en tout cas d’essayer car dans certains dossiers, il y a eu manquement manifeste au devoir de conseil.

      Il y aurait encore bien d’autres choses à dire sur le mauvais usage que font certaines banques fondatrices d’OPCVM mais c’est un autre débat…

    8. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      @Litsz :

      Il y a des entreprises américaines qui l’ont fait sur le dos de leurs employés sans même les en informer !

    9. Avatar de Paul Jorion

      Non, les subprimes et les CDO qui les contiennent, ne sont pas des « produits dérivés », ce sont des titres de type obligataire.

    10. Avatar de zébu
      zébu

      @ Frédéric :
      A bin c’est du joli !! Et ingénieur financier donc.
      Bon, suite à la dernière fois, te cherchais. M’a pas répondu si amérique centrale ou pas …

  3. Avatar de LhommeDebout
    LhommeDebout

    J’ai une question qui me trotte en tête : à supposer (je dis bien supposer) que le système monétaire s’effondre de manière effective ; cela pourrait remettre en cause une bonne partie des monnaies actuelles.
    Mais qu’en est-il du droit de propriété ? J’ai du mal à imaginer les populations accepter que des investissements étrangers effectués sur leurs propres sols (détention de terrains, de moyens de productions, etc) soient maintenus au seul titre que le droit de propriété, c’est sacré.

    Y a-t-il des chances pour que la situation dégénère en gigantesque confiscation de tous les biens sur un territoire donné, cela au détriment des détenteurs de titres de propriété ? Et que dire des réactions des investisseurs étrangers si un tel scénario se produisait ?

    1. Avatar de Hervey

      Quel lien voulez vous faire entre « titre de propriété » et « monnaie »?

    2. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      Vous avez raison le droit de propriété est le socle de notre société.
      Un changement de paradigme supposera une réforme (à minima) du droit de propriété.
      La Chine (public ou privé?) achète des milliers d’ha en Afrique.
      Comment fera-t-elle valoir ses droits en cas de nationalisation des terres cultivables acquises récemment?

    3. Avatar de LhommeDebout
      LhommeDebout

      @Hervey :

      Eh bien, l’utilisation de nos monnaies (libellées en dollars, euros, yens, et toutes celles que je ne cite pas) permet d’acquérir, entre autre, des titres de propriété.

      Sachant qu’actuellement la planche à billet est utilisée à plein régime, que toute la monnaie créée par ce moyen vaut (objectivement) rien du tout puisqu’elle est immédiatement déversée dans le gouffre des dettes bancaires, que lorsque ce système incongru va se casser la figure, et donc qu’on va annoncer à la population que l’argent, la monnaie qu’elle utilise (et qu’elle épargne) ne vaut rien…
      S’il n’y a plus aucun établissement qui puisse encore accepter une monnaie dont on ne sait plus quelle est la valeur…

      J’ai du mal à imaginer des créanciers se satisfaisant de recevoir de l’argent qui ne vaudrait rien ; comment les débiteurs vont-ils régler leurs dettes, en attendant qu’un nouveau système d’échange soit mis en place ? Par le troc ?

      Et que dire des créanciers, honnêtes pour la plupart, qui sont détenteurs de titres de propriété obtenus grâce à une monnaie qui n’a plus aucune valeur ?

      J’ignore quelle serait la réaction de la population face au créancier qui, présentant un acte de propriété, va demander à percevoir une « légitime » rémunération sur son bien.

    4. Avatar de NingúnOtro

      Le seul lien possible, je m’imagine… est que ceux qui anticipent que par indissoluble antagonisme des groupes d’intérêts qui soutiennent et abusent des monnaies respectives le résultat vers lequel on tend inexorablement est la hyperinflation de TOUTES LES MONNAIES (quand on ne peut empêcher un groupe d’être créatif avec la planche à billets, on ne peut compenser -même si la solution est temporelle et suicidaire- qu’en faisant compétence en efficacité à ce groupe en employant sa propre planche à billets) et que pour éviter le suicide final quand n’importe quelle monnaie ne vaudra même pas comme chiffon papier toilette (trop rugueux 😉 ) la seule solution est de convertir tout ce qu’on à de monnaie en titres de propriété physique ou droits acquis sur celle-ci.

      La question devient alors… est-ce que nous devons tolérer que ceux qui ont joué et jouent à ce jeu achètent à tours de bras tout ce qu’ils peuvent tant que cela dure, et est-ce que nous allons respecter les droits de propriété acquis avec de l’argent fabriqué de toutes pièces.

      D’où le lien entre argent et propriété.

    5. Avatar de Hervey

      @ LhommeDebout
      Si les monnaies valent moins que le prix du papier imprimé, mieux vaut ne pas mettre en vente un bien matériel quel qu’il soit.
      Maintenant ceux qui auront malencontreusement organisé une vente quelques jours avant l’effondrement… s’en mordront les doigts. A moins qu’il existe une assurance fiable (…).
      Pour les Etats, je ne sais ce que dit le droit international sinon à éviter le champs de bataille.
      On ne remonte jamais le cour du temps, même avec un torrent de larmes.
      Il faut voir que si les monnaies capotent, ceux qui thésaurisent les grosses coupures en seront aussi pour leur frais. Pas frais le poisson.
      Sinon, de quoi avez-vous peur?
      Choisissez d’habiter à la campagne ! C’est le seul bon conseil que je puisse donner.

    6. Avatar de scaringella
      scaringella

      Et oui c’est sacre. La religion est la. Surement pas le justice. Tous les droits sont limites sauf la propriete. La grande revolution economico-financiere est toute la dedans. Limiter le droit de propriete.

    7. Avatar de zébu
      zébu

      @ Nigunotro :
      Oui, mais comme vous savez, « un bien (mal acquis) vaut mieux que deux tu l’auras (à crédit) »
      😮

    8. Avatar de tof
      tof

      Attention, les terres qu’achète la Chine/Corée/etc en Afrique/Madagascar sont des concessions.
      Mais c’est comme les mines, il n’y a plus rien dessus une fois la terre vidée de sa substance.
      Surtout sur du long terme (concession de 99 ans en Madagascar), si un pays disparait?

    9. Avatar de juan nessy
      juan nessy

      à votre question , notre propre histoire ( révolution française ) a répondu positivement avec la confiscation des biens du clergé .

      Dans le sang .

    10. Avatar de zébu
      zébu

      @ Juan nessy :
      euh, pas qu les biens du clergé. Et d’autres encore (confiscations des biens de la noblesse, entre autres). Plus récemment, ceux de Citroën à la libération. On oublie qu’on a nationalisé quelques banques, De Gaulle inside en 46.
      Bref, question vécu, on a de quoi remontrer si nécessaire. 😉
      Cordialement.

  4. Avatar de bric à brac baroque

    La crise est peut-être « économique », mais la résolution sera à coup sûre politique, cela ne fait aucun doute, pacifiquement ou violemment, telle reste la question… entière et angoissante. le capitalisme a toujours adoré les crises, il ne vit que de crise en crise… comme ça il peut régler ses comptes entre requins à quelques dates fortes de l’histoire et parfois avec les masses qui travaillent pour lui quand ça ne va pas droit…
    L’économie est toujours au service d’une politique, celle de la bourgeoisie et de la grande bourgeoisie capitaliste et idéologiquement réactionnaire aujourd’hui.
    Quand la moitié du monde ne comptera plus pour du beurre, peut-être qu’on amorcera un début de réponse. Il paraît que la femme est l’avenir de l’homme, non?
    Mais avant, nous n’aurons que la politique sanguinaire des possédants qui veulent le rester.
    La pétroleuse…

  5. Avatar de Michel P.
    Michel P.

    Si je me base sur l’état des finances publiques françaises, il n’y a à mon avis que deux solutions:
    Laisser liler l’inflation et je pense que comme moi, personne n’en veut.
    L’augmentation des impôts, en particulier la suppression des niches fiscales et de cette fameuse loi « Tepa », l’abolition de l’ISF, l’impôt le plus c.. du monde et le retablissement normal de l’impôt sur le revenu. Uniquement du rééquilibrage fiscal. Le contraire de ce que le Gouvernement Français fait actuellement.

    1. Avatar de bric à brac baroque

      Entièrement d’accord avec vous Michel P., dans un premier temps… mais à mon humble avis, ce n’est même plus suffisant car l’Etat lui-même est pris dans des intérêts partagés avec le marché privé. Les imbrications sont si grandes que l’argent public ne sert pratiquement plus que des intérêts privés.

      C’est d’ailleurs pourquoi les français ne souhaitent plus payer d’impôts. Vous comprenez la perversion du truc…
      Finalement, pour être simple dans ma démonstration, c’est comme nos impôts qui servent à développer l’école privée au mépris de l’école publique, si vous voyez ce que je veux dire.

      C’est pour cela que je prétends que le capitalisme est loin d’être mort, il était moribond, mais il se refait une santé, comme dans toutes les crises qu’il a traversées… Et pur se « refaire », il plume le « public » en ce moment…
      Jusqu’à quand allons-nous nous laisser faire, telle est the question?

    2. Avatar de frédéric
      frédéric

      @ Michel

      S’intéresser aux recettes (fiscales) : quelle drôle d’idée Michel! Depuis le temps qu’on vous répète que l’impôt c’est mal, c’est méchant, c’est trop cher, c’est anti compétitif, ça fait fuir nos talents. Combien de temps faudra-t-il encore le répéter?

      En revanche, moins d’impôt / des crédits d’impôt, ça permet plein de jolies choses, par exemple :

      financer la « recherche » privée (CIR)…pendant ce temps la recherche publique se lamente sur ses crédits disparus, et les experts en propriété intellectuelle peaufinent leurs stratégies économiques et fiscales

      financer l’acquisition d’appartements « de rapport » au seul profit patrimonial et fiscal des CSP+, au motif que ça va résoudre la crise du logement
      Etc etc

      Ajoutez dans le paysage fiscal ce genre de choses (dispo sur google) :
      http://www2.impots.gouv.fr/documentation/rapports/activites/dgi/2000/result/agrem_5.htm

      Ou encore cela (google again) :
      http://www2.impots.gouv.fr/documentation/prix_transfert/admini.htm

      (en espérant que ça vous fera rêver autant que moi, Michel)

      Je ne sais pas si une politique du genre de celle que vous suggérez résoudrait nos problèmes du moment, mais personnellement je pense qu’elle ne les aggraverait pas.

      Amicalement

      Frédéric

    3. Avatar de frédéric
      frédéric

      PS : Michel, rions quand même un peu en ce week end pluvieux (avec Jean Pierre Martin)

      http://onsefechier-anatic6.blogspot.com/2010/03/la-digue-du-cul.html

    4. Avatar de Papimam
      Papimam

      Bien vu et pratico/pratique.
      Le gouvernement français fait trop de choses à l’envers et en tous cas à courte vue et pas forcément dans l’intérêt général.
      L’Etat des finances publiques vient d’être rappelé dans la matinale hebdo du samedi sur F Culture « on est aussi des grecs ».
      Bien d’autres réalités ont été soulignées dans cette heure économique consacrée à la responsabilité des régions et à la problématique du yuan.

    5. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      Mais on ne laisse pas filer l’inflation ! Si vous ne versez pas des salaires en hausse, il n’y a pas d’inflation ! Une inflation se veut, se crée, il faut travailler pour. Au contraire on peut laisser filer la *déflation*.

      On peut laisser filer les *déficits*, mais pas l’inflation. Ces formules se sont télescopées chez vous.

    6. Avatar de Cécile
      Cécile

      Je pense que les « investisseurs » ne sont pas pour rien de l’effectivité de la crise, il serait donc beaucoup plus juste d’augmenter les impôts directes, (en proportion de la « montagne » des richesses accumulées ) que de préconiser une hausse de la TVA, et tout un chapelet de taxes indirectes, et co ( le « trou » est déjà bien assez profond, il aborde au fondement de la « montagne », laquelle apparaît comme reposant de plus en plus sur du sable …. )

      Il est vrai aussi de d’investir dans la guerre sociale, laisse à rêver des rendements financiers faramineux ( la question essentielle des investissements pour l’humanité, resterait de réfléchir de -pourqui, -pourquoi, -à quoi on s’occupe … ?, je ne vois aucun sens de s’en tenir « superficiel et léger » à creuser soi-même le trou dont l’humanité ne pourra que de s’ensevelir …)

  6. Avatar de astarte
    astarte

    excellent

  7. Avatar de louise
    louise

    Ce que j’avais pressenti il y a un an est donc maintenant « officiel » le trou est si gigantesque que personne ne peut le boucher. Et surtout pas avec la petite cuillère que sont les hausses d’impôts et les coupes budgétaires.

  8. Avatar de Anatine
    Anatine

    Une loi d’exception unique : Aucun acteur ne peut pratiquer un taux d’intérêt supérieur au taux
    directeur de la banque centrale.

    1. Avatar de Papimam
      Papimam

      Enfin.
      Reste à prévoir la prise de risque de non remboursement, pourquoi pas une couverture mutuelle et aussi l’encadrement strict des prêts accordés (seuils pour les particuliers, fiabilité du projet pour les entreprises, et si nécessaire mise en gage des biens propres).
      Pour l’instant de nombreux crédits revolving anciens et même nouveaux restent pratiqués à des taux abusifs.
      C’est pourtant pas difficile de faire une directive en ce sens, le dire et aussi le faire.

    2. Avatar de Anatine
      Anatine

      La panoplie des produits dérives n’est-elle pas sensée permettre de couvrir le risque ?

  9. Avatar de François Le Sombre
    François Le Sombre

    Le père absent

    Pouvez-vous nous dire où est passé Obama? L’une des causes de l’indécision européenne est peut être l’absence d’impulsion venant des USA. Jusqu’ici, les pays européen déduisaient leur comportement de celui des USA, soit (le plus souvent) pour s’y conformer, avec quelques nuances, soit (plus rarement) pour s’opposer (guerre d’Irak);, là aussi avec des divergences. Mais toujours le cadre de discussion était fourni par les Etats-Unis.
    Actuellement, je ne discerne plus aucune direction définie par Obama, que ce soit pour la politique extérieure (où il essuie les plus étonnantes rebuffades sans réagir), soit pour la politique économique (avec des exemples de protectionnismes « brutaux », démentis le lendemain). Je ne sais plus rien des tentatives de régulation (« plan » Volker par exemple). On nous dit qu’il se concentre sur la réforme du système de santé, mais il y eut une époque où un président américain pouvait traiter 2 dossiers à la fois.
    On pourrait y voir un aspect positif, et croire que les européens en profiteraient pour accroître leur autonomie. On voit qu’il n’en est rien, et que le désarroi de l’un fait le désarroi des autres…

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Un état des lieux à propos du « père »…

      http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3008
      « Une économie américaine en ruine, par Paul Craig Roberts »
      « L’économie financière qui devait remplacer l’économie industrielle n’est nulle part en vue. Les États-Unis n’ont que 5 banques placées dans le top 50 mondial selon la taille des actifs. La première banque américaine, JPMorgan Chase se classe septième. L’Allemagne a 7 banques dans le top 50, et le Royaume-Uni et la France en ont chacun 6. Le Japon et la Chine ont chacun 5 banques dans ce classement, et, de petits pays comme la Suisse et les Pays-Bas en ont ensemble six dont les actifs combinés s’élèvent à 1 185 milliards de dollars de plus que ceux des 5 plus grandes banques américaines. »
      « Les responsables économiques et politiques américains ont utilisé leur pouvoir au service de leurs intérêts propres, au détriment du peuple américain et de ses perspectives économiques. En s’enrichissant eux-mêmes à court terme, ils ont mis à bas l’économie américaine. Les États-Unis sont en voie de devenir une économie du tiers monde. »

      Je ne sais pas vous, mais je trouve ça assez impressionnant.
      Avoir été la première « puissance » financière et se retrouver ruiné…

      La réaction va être forte. Que ce soit celle du peuple ou des dirigeants qui risquent d’arriver au pouvoir en s’appuyant sur le malheur des autres.

  10. Avatar de BA
    BA

    Cette semaine, le patron du FMI vient de passer 3 jours entiers à Bruxelles. Une intervention du FMI pour sauver la Grèce devient de plus en plus probable.

    Lisez cet article :

    « Après avoir exclu un recours de la Grèce au Fonds monétaire international, en estimant que l’Union Européenne devait pouvoir régler seule ses problèmes internes, l’Allemagne a changé son fusil d’épaule et se dit à présent ouverte à cette possibilité.

    De son côté, M. Barroso n’a pas exclu pas une participation du FMI, mais seulement pour une contribution financière dans le cadre d’un mécanisme d’aide piloté par la zone euro.

    Cette option à deux est de plus en plus évoquée comme solution de compromis. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a passé trois jours à Bruxelles cette semaine et s’est entretenu avec les responsables de la Commission, mais sans se prononcer publiquement sur ce sujet.

    Les Pays-Bas, la Finlande, la Suède, le Royaume-Uni ou même l’Italie envisagent cette possibilité.

    « Nous sommes partisans de suivre la route du FMI », même si elle « ne suffira pas » et qu’ »une solution parallèle doit émerger » de l’Union Européenne elle-même, a indiqué jeudi 18 mars le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager.

    La crise grecque et l’intransigeance de la chancelière allemande face à la Grèce suscitent en attendant des remous dans toute l’UE, mettant à rude épreuve les relations entre Berlin et Paris, davantage ouvert à l’idée d’épauler Athènes.

    Le Parisien

  11. Avatar de Hervey

    Les hiers et l’aujourd’hui se suivent et se ressemblent sans que l’on puissent dire que demain ne soit pas un jour comme un autre.

  12. Avatar de Marmar
    Marmar

    Le capitalisme friedmanien a fait faillite. Il faut en tirer les conséquences. La création de monnaie bancaire est un service public à nationaliser si on veut éviter des inégalités de plus en plus abyssales qui ont été à l’origine de l’arrivée au pouvoir d’Hitler

  13. Avatar de johannes finckh

    Toutes vos propositions visant à réglementer et à « civiliser » la spéculation sont de toute façon vouées d’avance à l’échec. Sur ce point au moins, les monéatristes ont complètement raison.
    En effet, n’oublions pas l’historique des dérèglementations échevelées qui ont conduit sur un mode accéléré à la situation du trou et de la montagne.
    En effet, la montage des capitaux, exact corollaire du trou de la dette, est la conséquence du rendement financier recherché et espéré.
    Le rendement davantage productif dans des investissements accroissant les capacités productives et industrielles commençait à décliner dès les années 1970 et 1980.
    Il se profilait dès lors à l’horizon les premières réorientations financières et spéculatives des capitaux, car, sans le rendement élevé exigé des investisseurs, l’argent aurait déjà cessé de circuler, au plus tard, dès la crise immobilière japonaise de 1990.
    La crise systémique était déjà quasiment là dès cette époque.
    Les déréglementations successives depuis 1990 ont, en quelque sort, permis aux capitaux des plus grands investisseurs d’organiser le capitalisme casino que nous connaissons depuis cette époque jusqu’à ce jour.
    On peut montrer que les réserves de capitaux étaient dès cette époque déjà à ce point gigantesques que les joueurs de ce casino dans lequel l’ensemble de l’épargne du plus modeste au plus fortuné avait été entraînée, car les banques, toujours forcées d’attirer les plus possible l’épargne du plus modeste comme du plus fortuné, DEVAIENT proposer des rendements toujours extravagants et en réalité irréalistes au regard de l’évolution de la croissance économique possible, notamment dans les pays déjà fortement industrialisés. Sans cette façon de faire, les banques qui se seraient contentées de promettre des rendements plus modestes se seraient retrouvées marginalisées rapidement à cause du désintérêt des épargnants au profit des banques les plus prometteuses.
    Cette situation de surenchère avait nourri et nourrit encore des bulles spéculatives, et leurs éclatements successifs sont toujours une « purge » des excès précédents.
    Il est sûr et certain qu’une réglementation à nouveau contraignante provoquerait des éclatements bruyants des plus grosses bulles.
    Cela ne serait sans doute pas si grave si cela avait pour effet le retour des investissements dans l’économie réelle.
    Or, c’est précisément ce qui n’arriverait pas. Cela est impossible pour un capital qui ne s’investit qu’à la condition d’un rendement réel d’au moins 3 ou 4% annuels (et encore davantage sans doute). Dès lors, nous assisterions à une « grève du capital » planétaire et massive, ce qui reviendrait à plonger dans une dépression mondiale qui ferait apparaître les années trente comme une aimable plaisanterie (au niveau économique).
    C’est pourquoi il faut trouver moyen de « forcer » le capital de s’investir à rendement moindre ou à des endroits où il est le plus nécessaire, notamment dans les zones les moins industrialisées.
    Pour ma part, je ne vois pas d’autre solution que de changer de logique monétaire, car, au fond, nous sommes actuellement asservis à un signe monétaire qui ne circule qu’à condition de produire la rente capitaliste.
    Et cela vient du fait que le signe monétaire LUI-MEME est asservissant et capitaliste. C’est bien pourquoi je propose un signe monétaire au service des hommes, le signe monétaire marqué par ltemps ou SMT, au lieu de continuer à servir un signe monétaire et un ordre monétaire capitaliste dès l’émission de notre actuel signe monétaire construit comme durable. Ce qui est déjà une perversité dès l’origine.
    L’idée allemande de faire sortir la Grèce de l’euro n’est, au fond, pas si mauvaise, même si elle est insuffisante, car cela donnerait un signe que même les grandes monnaies comme l’euro n’ont pas à être intangibles, mais que la monnaie doit être au service de hommes et non l’inverse comme c’est le cas avec la fiction de l’ordre monétaire intangible qu’aucune néo-réglementation ne peut plus sauver.
    On pourrait instaurer le SMT aussi comme une mesure anticrise, car c’est la seule façon de garantir aussi la sécurité des placements financiers au niveau des capitaux, avec un rendement moindre mais au moins, les sommes investies seraient redevenues récupérables.

  14. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    « Réglementer et ‘civiliser’ la spéculation » ne sont pas spécialement ma tasse de thé, je serais plutôt pour anéantir celle-ci !

    Je lis avec attention vos contributions, mais je persiste à penser que la solution aux désordres profonds actuels n’est pas monétaire, en dépit de l’ingéniosité intellectuelle de la conception de la monnaie que vous défendez.

    1. Avatar de Enrique
      Enrique

      @ Francois

      Je suis d’accord avec vous. On ne peut pas apprivoiser une bête immonde.

    2. Avatar de frédéric
      frédéric

      Oh, François!!

    3. Avatar de johannes finckh

      Il ne suffit abolument pas comme argument valable d’affirmer comme vous faites: « je persiste à penser ». Cela est très très faible!
      Il me semble que je mérite mieux au niveau des démonstrations!
      Si je trouve vos analyses toujours impeccables, et si je pense aussi qu’il faut en finir avec la spéculation, « anéantir » comme vous dites, vous ne répondez pas quand je dis que l’ultime spéculation est bien la rétention monétaire comme telle, aboutissant à des déflations violentes, moyennant quoi, la valeur unitaire du signe monétaire s’apprécie tout aussi violemment. Et là, les gains possibles, notamment les rachats d’actifs boursiers et d’équipements industriels et immobiliers pour ceux qui, par la simple rétention monétaire, avaient pu générer cette violente déflation, dépasseront très largement tout ce que nous avons vu jusqu’à maintenant: il suffit d’attendre, surtout en « anéantissant », comme vous dites (mais pas très bien comment) la spéculation financière, ce qui pousse véritablement vers la grève du capital dans des dimensions inouies.
      L’autre réponse possible: l’hyperinflation et la réforme monétaire?

    4. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      En vous répondant, mon intention n’a pas été de mesurer vos mérites ! Au nom de qui et de quoi  ?

      Mais de remarquer que la solution que vous préconisez s’apparente pour moi au domaine de la médecine curative, alors je cherche à m’inscrire dans celui du préventif.

      D’où, sans doute, votre réaction quand j’envisage non sans violence verbale d’ anéantir la spéculation (une nécessité que vous partagez).

      Comment y parvenir, me demandez-vous ? Je n’aurai rien contre une bonne interdiction des paris sur les fluctuations des prix, pour commencer. Je poursuivrais, pour faire bonne mesure, avec une interdiction des ventes à découvert. Puis, par l’interdiction faite aux sociétés de créer ou de maintenir des filiales dans les paradis fiscaux et d’entretenir avec ceux-ci, en général, des relations exclusivement financières.

      Je m’arrêterais enfin un moment, sur le bord du chemin, afin de voir l’effet de tout cela, avant d’entamer un second round…

      Vous vous attaquez à « l’ultime spéculation », je préfère m’en prendre à ses instruments de base.

    5. Avatar de zébu
      zébu

      Sacré menu : faut un solide estomac pour avaler tout ça …
      Mais tant il est vrai que l’appétit vient en mangeant (dixit Das Capitalist).

    6. Avatar de laurence
      laurence

      @ Monsieur Leclerc,

      je relis chaque matin votre commentaire de ce 20 mars à 16h51,
      complété par votre petite note en faveur du ‘revenu universel’ , cela me met immédiatement de bonne humeur!! Merci!

    7. Avatar de oppossùm
      oppossùm

      François , je suppose que vous avez conscience qu’ à court terme , l’interdiction de la spéculation ferait précisément exploser complètement le système ?

      (Bon ça peut être une politique , je ne le nie pas , plutôt du pire)

      Car mes maigres connaissances ont tout de même engrangé que – sauf erreur de ma part- , nous en sommes à un point où c’est la spéculation qui, à présent , fait tenir le système.
      Sans les CDS la Grèce explose.

      Par ailleurs, et sous un angle complètement différent , ne pourrait-on pas dire que la spéculation est une bénédiction , car c’est la vérité de la financiarisation.

  15. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    Poser le problème tel que :  » d’un côté la montagne et de l’autre le trou », c’est implicitement proposer une solution.

    Cassons la montagne en cailloux pour boucher le trou.

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Fini les sports d’hiver.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      @ Piotr :
      « Que la montagne est belle, pourtant, il faut reboucher le trou … »

  16. Avatar de Jean-Yves

    Il n’y a évidemment aucune solution économique pour réparer le capitalisme. Et si le monde manque déjà d’argent, il manquera, à coup sûr, de pétrole à court ou moyen terme. Il n’y a pas plus de nouvelles réserves de pétrole que de solutions économiques de rechange disponibles immédiatement.
    L’exemple de la France est édifiant : les futurs vainqueurs des élections régionales sont des partisans – certes résignés – de l’économie de marché. Ils n’ont pas non plus d’idées novatrices à proposer pour nous sortir de l’ornière. On comprend mieux la volonté de Paul Jorion de demeurer spectateur.

    Il est tout aussi douteux que nos dirigeants se mettent soudainement à combattre ce qu’ils ont adoré, soit un système auquel ils doivent tout et dans lequel ils comptent tous leurs amis. Autant demander à un poisson tropical de bondir hors de son aquarium 4 étoiles pour s’installer sur la moquette.
    Il est donc vraisemblable qu’ils se contenteront, le plus longtemps possible, de coller des rustines et masquer les vérités. Ce sera d’autant plus logique et facile que le peuple occidental ne veut entendre que des bonnes nouvelles et n’a manifestement aucune idée de ce qui l’attend : les médecins veulent une consultation à 23 euros, les retraités une revalorisation des pensions, les fonctionnaires plus d’effectifs, les agriculteurs des aides, les sinistrés victimes de leur aveuglement face aux risques naturels une indemnisation étatique, les chômeurs en fin de droit une rallonge,…
    Un coup de masse va s’abattre sur une belle endormie et ce ne sera pas beau à voir.

    1. Avatar de michel lambotte
      michel lambotte

      Soyons optimiste, la vie évolue à partir de ses déchets!!
      Quel bel exemple à suivre.
      A-t-on le choix?

    2. Avatar de Karluss

      la mort est le grand réservoir de la vie …

  17. Avatar de jean louis
    jean louis

    Insolubilité à peu près totale donc.
    Ce qui nous donne,pour l’instant :
    –Réarmement intensif de Diego Garcia
    –Accord Zapatero/Brown pour laisser tranquilles les hedge funds
    –Dislocation de l’entente de moins en moins cordiale US/Chine
    –Dislocation débutante de l’euro,de l’europe : Voir l’attitude de l’Allemagne
    –Fièvre inquétante au Moyen Orient…
    De quoi résoudre Tous les problémes en pulvérisant goufres et montagnes !

  18. Avatar de domini CB
    domini CB

    Une chose est sure et certaine, c’est que toutes ces simagrées
    financières en rendent certains fort colère :
    http://shop.relapse.com/dbmedia/audio/Agoraphobic%20Nosebleed_-_Gravework.mp3

  19. Avatar de Mortimer
    Mortimer

    Depuis quelques jours les billets prennent un ton imprécatoire et prophétique au détriment de l’énoncé des faits et de leur analyse.

    Ainsi je ne vois pas pourquoi M. Leclerc peut écrire, en parlant de la dette des Etats :

    « un simple calcul montrant qu’elle a atteint des proportions telles qu’elle peut plus être remboursée (qu’elle est devenue perpétuelle) ». Une grande inflation, qu’on la souhaite ou qu’on la craigne pourrait l’effacer.

    Nous lisons ce blog et nous y participons par ce que, comme M. Jorion nous estimons que la fin du capitalisme est proche. Inutile de le répéter trop souvent. Regardons plutôt les évènements et tentons de voir en quoi ils nous rapprochent ou nous éloignent de cette fin, et comment nous pourrons tenter de passer à autre chose.

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      A propos de la dette américaine, je ne retrouve plus dans l’instant les références, mais le calcul auquel je faisais allusion reposait sur l’augmentation du pourcentage du PIB qui devrait être théoriquement consacré à son service (remboursement du principal et des intérêts).

      Par ailleurs, s’agissant des imprécations et des prophéties, je n’appelle pas la colère divine et ne cherche pas à révéler ce que Dieu me commande de dire !

      Je me contente de suivre le bon bout de la raison (Rouletabille, Gaston Leroux).

    2. Avatar de Jérémie
      Jérémie

       » Nous lisons ce blog et nous y participons par ce que, comme M. Jorion nous estimons que la fin du capitalisme est proche. Inutile de le répéter trop souvent. Regardons plutôt les évènements et tentons de voir en quoi ils nous rapprochent ou nous éloignent de cette fin, et comment nous pourrons tenter de passer à autre chose. »

      Je ne partage pas votre avis à la lecture de cet autre remarquable article de plus.

      Faites donc plutôt ce genre de commentaires à d’autres personnes comme à vous mêmes, qu’attendez vous encore de Mr Leclerc dans ses observations, ses analyses, regardez plutôt
      en vous en quoi cela vous dérange t-il tant qu’il mette encore le doigt sur certaines choses désagréables. Et oui on ne répétera jamais assez à des personnes ce qu’elles ne veulent toujours pas voir et entendre d’abord. Ha si tout le monde pouvait avoir le même talent d’écriture et d’analyse que Mr Leclerc surtout après la rédaction d’un tel autre article de qualité et en plus en essayant de rester toujours le plus objectif possible, faites donc plus tôt ce genre de remarques à d’autres.

      Contrat tacite entre deux personnes j’aime beaucoup vous lire sur la crise du capitalisme mais en contre partie, j’attends encore de vous autre chose, mais je ne perds pas non plus espoir comme vous.

      Et encore tout n’est pas dit fort heureusement .

    3. Avatar de charles
      charles

      Mortimer, il serait temps de mesure l´ampleur des trous:
      l´excellent Onubre Heinz rend compte mensuelle de la dette fédérale US:
      <a href="http://criseusa.blog.lemonde.fr/2010/03/07/la-dette-federale-au-1-mars-2010-volume-structure-de-financement-investissements-etrangers-interets/"&lt; Crise USA: la dette fédérale au
      1 er mards 2019
      Concernant la dette francaise: le tout récent: http://www.ladettedelafrance.blogspot.com
      Les blogs de Steve keen: http://www.debtdeflation.com/blogs/
      ou de Reggie Middelton: The Coming Pan-European Debt crisis

    4. Avatar de zébu
      zébu

      @ F. Leclerc :
      je n’ai pas moi aussi eu la berlue. J’ai vu passer il y a quelque jours une info sur le fait que les USA auront en 2015 un service de la dette équivalent à leur PIB !!
      Mais pxxe borgne, je suis incapable de remettre mon neurone dessus …

    5. Avatar de Paul Jorion

      J’ai écrit dans « La sortie du capitalisme », Le Débat No 157, novembre-décembre 2009 :

      La dette que les États-Unis tenteront d’émettre en 2009 se montera, comme on le voit, à plus de 21 % de son PIB pour 2008. Admettons même que l’épargne mondiale puisse être mobilisée pour des montants totaux de cet ordre en 2009, l’opération pourrait-elle être répétée en 2010 ? Par ailleurs, selon les calculs de l’administration Obama, la dette budgétaire américaine, qui se monte à 11.000 milliards de dollars en 2009, augmentera d’environ 1.000 milliards par an au cours des dix années à venir. Elle atteindra donc les 20.000 milliards en 2019. En admettant que le taux d’intérêt soit alors du même ordre qu’aujourd’hui, à savoir aux alentours de 3 %, les intérêts dus dépasseront le milliard de dollars… par jour, soit l’équivalent de 30 % du budget fédéral, une dépense qu’aucune nation au monde n’est bien entendu à même de consentir.

    6. Avatar de Mortimer
      Mortimer

      J’ai du mal m’exprimer car je ne comprends pas la réaction de Jérémie. Je partage les idées et les analyses des auteurs, MM. Jorion Leclerc et al., et ne crois pas mériter ses reproches.

      Simplement j’avais depuis quelques temps du mal à voir en quoi les développements récents de la crise confirmaient leurs prévisions antérieures et leurs positions actuelles. Leurs réponse m’ont donné les pistes nécessaires pour m’y retrouver . Merci.

  20. Avatar de astarte
    astarte

    Le problème posé par le capitalisme généralisé à la planète n’offre plus (ne soufre plus) de solution
    hormis celle de poser un autre problème.

    Fini les bricolages techniques.
    Et pour ceux qui parlent de guerre comme issue, comment peuvent-ils ignorer que cette guerre existe déjà: Irak, Afghanistan, Pakistan, Yemen, Somalie, Palestine? Avril 2003 et l’entrée dans Baghdad était déjà un plan de relance.

    Y compris le responsable de ce blog disait hier,le socialisme dans un seul pays, impossible, le capitalisme dans tous les pays est arrivé à sa fin.

    Réaménager son univers mental, l’ennemi avec lequel nous avons si longtemps vécu est MORT.

  21. Avatar de Cécile
    Cécile

    Il y a cette image de la description de la crise, ni en V , ni en W, ….
    mais présentée comme celle de la trajectoire d’une balle de ping-pong, qui descend un escalier

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Descendez l’escalier que je vous vois (Cécile).

    2. Avatar de zébu
      zébu

      principe de la thermodynamique : quand une balle descend des escaliers elle rebondit, ce qui donne l’impression qu’elle repart vers le haut mais comme le principe d’entropie agit (perte d’énergie), elle redescend … vers une autre marche mais plus bas et le mouvement recommence, avec toujours cette impression que la balle ‘rebondit’. De fait, elle rebondit mais toujours plus bas. Jusqu’à ce que l’escalier soit entièrement descendu et que l’énergie ait disparu.
      A quel niveau de l’escalier nous sommes, je n’en sais foutre rien …

    3. Avatar de michel lambotte
      michel lambotte

      Bien vu zebu

      Cela risque de descendre jusqu’à ce que le soleil soit devenu une géante rouge,en ce qui nous concerne.
      L’univers n’est une gigantesque entropie.

  22. Avatar de Igor
    Igor

    Inhibition de l’action, il s’agit bien de cela, c’est qui engendre, normalement, de graves désordres de fonctionnement du système…Encore un peu de temps…
    A lecture de vos commentaires, M.Leclerc, on arrive à être persuadé d’une chose, personne ne payera sa dette, à l’impossible nul n’est tenu et ensuite payer avec quoi ? du papier avec des chiffres, des inscriptions sur ordinateur, du virtuel…

  23. Avatar de immobilier +
    immobilier +

    Il existe une solution pour régler définitivement ce problème de dette publique: c’est la planche à billet, la dévaluation et l’hyper-inflation.
    Si les Etats crééent artificiellement de la monnaie, celle ci va se dévaluer et la valeur relative des encours de crédits va fondre comme neige au soleil. Les créanciers se retrouveront avec en poche, des créances qui ne vaudront plus grand chose.
    Cela permettra de rétablir un certain équlibre des richesses et de repartir sur des bases plus saines.
    Si ce scénario voit le jour, il faut bien sûr, s’attendre à une hyper inflation, mais c’est peut être là un moindre mal.
    Pensez vous que nous allions vers ce scénario?

    1. Avatar de ALBIN
      ALBIN

      Je ne crois plus aux grandes idées. Elles ont vécu. Gurdjieff prétendait que la crédulité est le plus grand défaut des hommes du XXème siècle. Il savait de quoi il parlait puisqu’il ne vivait que de cela.
      Tout est en train de changer, mais l’homme reste ce qu’il est: cupide, paresseux, menteur, agressif.
      On peut toujours rêver d’un monde heureux, mais en ayant à l’esprit que la richesse n’est pas le bonheur.
      Dans ces conditions, comment éponger ces énormes dettes ? Comment relancer l’économie ? Comment distribuer les nouvelles créations de richesse ?
      Tout simplement comme l’histoire nous la montré:
      – en faisant payer beaucoup les pauvres et un peu les riches
      – en créant une nouvelle classe de privilégiés (ceux qui détiennent le pouvoir politique)
      La Chine va mettre beaucoup de pendules à l’heure en se référant à Lao Tseu et Confucius
      Pour comprendre la direction dans laquelle le monde va les bonnes questions sont:
      – Quelle est la signification réelle du concept TAO ?
      – Comment la démocratie à l’occidentale sera t-elle accommodée à la sauce confucius ?
      – Selon quelle clé la richesse sera t-elle répartie en univers confucéen ?
      – Quel est le prix de la vie humaine sur une planète de 7 milliards d’humains dont plus de la moitié bouddhiste ?
      Personnellement je trouve que ces questions sont très excitantes….

    2. Avatar de lou
      lou

      Chers amis, chers camarades,
      avant de vous « excitez » sur les nouvelles croyances venues de Chine, il serait tout de même intéressant de commencer par étudier d’un peu plus près de dont vous parlez: Dao, Confucius…les chinois savent y faire à ressusciter ce qu’ils avaient en d’autres temps accusé d’être cause de leur archaïsme, et surtout de leur défaite face aux puissances occidentales. Ça m’attriste qu’on bazarde si vite, ce qui en Europe, a tout de même porté l’émancipation politique. Oui, on est allés trop loin, mais ne faut il pas plutôt comprendre ce qui nous a mené, ce qui a fait l’Europe. La pensée chinoise (si on peut parler d’unité) est passionnante, mais la notre l’est tout autant; en outre, Confucius, c’est hiérarchie, acceptation de la domination, conformisme, patriarcat…Le taoïsme est plus sexy, mais le peuple y est décrit comme devoir rester dans l’ignorance, car plus facile à gouverner…La politique, c’est chez nous qu’elle est à rechercher.
      Si on part déjà avec l’idée que le 21e siècle sera asiatique, alors ok, restons chez nous et attendons tranquillement. Même si c’est sans les armes, les chinois ne sont pas spécialement peace and love. du moins, ni plus ni moins que les autres. Ils savent mieux que qui conque préparer le terrain, je vois ça.

  24. Avatar de christophe
    christophe

    Bonjour à tous,

    Des mots… « mort du système capitalisme », « dette pharamineuse », « crise », « implosion », on parle même « d’auto-destruction » ! Des mots qui font froid dans le dos lorsque l’on peut comprendre (du moins en partie) leur sens et leur impact dans le monde économique qui est le nôtre.

    Mais, comme fixé sur le problème, nous oublions de voir plus loin.

    Depuis deux, trois jours, une question trotte dans ma tête. En réalisant un exposé de géopolitique sur l’asean, j’ai réalisé à quels points les enjeux actuels sont importants dans cette partie du globe. Pour preuve, depuis quelques jours :

    ASEAN/INDE : 1 janvier 2010 Zone de libre-échange partielle (4000 produits)

    ASEAN/CHINE : 1 Janvier 2010 Zone de libre échange

    ASEAN/CHINE/JAPON/COREE Sud/ : étude de faisabilité pour la création d’une zone de libre-échange DEBUT 2010

    ASEAN/UE : Les premières négociations entre l’Union européenne et Singapour Vendredi 12 mars 24 mars 2010 : Les pays asiatiques mettent en place un fond d’urgence de 120 milliards de dollars ASEAN+Chine/Japon/CoréeS

    Les effets de la crise accélèrent le déplacement du centre de l’économie mondiale vers l’Asie, qui, en 2030, comptera trois des quatre premières puissances au monde : Chine, Japon et Inde. La multiplicité des accords de libre-échange dans la zone « Inde Asie Pacifique » attise de plus en plus les inquiétudes et les intérêts économiques des Etats-Unis est de l’Union Européenne. Et admettons que Paul Jorion ait raison et, l’actualité économique quotidienne nous prouve qu’il a raison et que le système capitaliste est « Captif désormais d’une rétroaction positive ». Ne faudrait-il pas se préoccuper du futur ?… même si les dettes de nombreux pays sont abysalles, les gagnants seront toujours ceux qui tissent le plus de lien avec des économies en croissance actuellement et ainsi pourront « entretenir » cet abysse ?

    En espérant ne pas trop avoir dit de bêtises… Je suis persuadé que en l’état actuel des choses, si l’on cherche la vérité, on se doit d’impliquer la finance aux enjeux géopolitique actuels.

    Cordialement,

    Christophe

    1. Avatar de Piotr
      Piotr

      Les jeunes gens talentueux iront en échange universitaire à Hong-Kong ,Shangai ,Séoul plutôt qu’aux Etats-Unis.Je me demande même si la lecture de ce blog leur est conseillé.
      Que je sache d’ailleurs l’Union Européenne a signé des accords privilégiés avec la Corée.
      Sera ce suffisant ?

    2. Avatar de Thomas

      Gagnants ? Vous voulez rejouer les trente glorieuses en club privé ?

      C’est effrayant comme projet (si je vous comprends bien)

    3. Avatar de christophe
      christophe

      Effrayant… ça dépend pour qui ? Les trente glorieuses en club privé, c’est un peu ce qui arrive en ce moment… Mais, dans un abysse même très profond, il y en a toujours qui sont plus proches de la surface. Il faut aujourd’hui prendre en compte que le nombre d’acteurs dans l’économie « dans le sens boursier ^^ » est de plus en plus en grand. Mais je suis persuadé que ceux qui s’en sortiront seront ceux qui utiliseront au mieux leur « rapport de force ».

  25. Avatar de EOMENOS
    EOMENOS

    Hé, hé.

    Beaucoup de constats, de faire part nécro.

    Mais proposer des solutions c’est un autre turbin.

    Les idées manquent sans doute au moins autant que le pétrole

    1. Avatar de michel lambotte
      michel lambotte

      Les idées ne manquent pas, c’est la conscience de ces idées qui manquent.

    2. Avatar de christophe
      christophe

      Des solutions…

      Il faudrait déjà que l’on arrête de se regarder le nombril en Europe ( et en France particulièrement…). Deuxièmement faire des réformes qui aident les gens à retrouver le chemin de l’entreprise  » de la production » et arrêter de mener une politique « d’assistanat ». Les gens doivent se poser des questions.

      Qu’est ce qu’on veut finalement » « Pourquoi trouve t-on un lecteur DVD à 19 € dans les grandes surfaces  » Vous croyez qu’il est fabriqué près de chez vous ? Parfois je pense que la matière première du produit est aussi cher que le produit lui-même ! Arrêtons de vouloir tous toujours moins cher, les entreprises essayent aussi de répondre à cette problématique et se tirent dans les pattes par la même occasion.

      Bien Cordialement,

      Christophe

    3. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Au moment de la récréation, des jeux, de l’amusement, de l’ivresse et de l’argent, comment voulez-vous faire entendre certaines choses à des enfants ou à des vieux gâteux en bourse.

      Vive, vite dépêchons-nous de proposer des solutions à nos élites marchandes, évidemment quand certains en finissent par prendre toute la place dans une salle comme dans une société et cela au fur et à mesure qu’ils s’enrichissent et prennent de l’importance on se demande alors comment il est encore possible d’exister, de faire passer d’autres valeurs de vie quel désenchantement.

      Nous qui préférons surtout se tenir continuellement au dessus du monde, faire taire continuellement le point de vue d’autrui, ce n’est pas non plus ce genre d’individu qui va commencer à nous faire la leçon de civisme et de moralité, écartez moi encore cet autre pauvre de plus de mon bureau, n’est-ce pas avant tout pour cela que je vous rémunère, enfin vous connaissez la musique les petits n’ont jamais rien de bien sérieux à proposer aux grands de ce monde aux V.I.P quoi, surtout à partir d’une certaine position dans ce monde, moins vous êtes riche et plus vous pensez mal forcément et plus vous vous rendez moins à même de enfin bref …

  26. Avatar de dissy
    dissy

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/03/20/jacques-attali-il-faut-reflechir-a-la-pertinence-du-bouclier-fiscal_1321871_823448.html

    A part cela du blabla..le pauvre Jacques il a trop fumé..4 pct de croissance et 4 pct de chômage en France en 2020 ..ben voyons..par quel miracle?il oublie juste de le dire….

  27. Avatar de Millesime

    Face à l’opposition de la « City » et de « Wall Street », la présidence espagnole de l’Europe a retiré in extremis, lors de la réunion des ministres des finances le 16/03 à Bruxelles, son projet visant à encadrer l’activité des hedges funds et autres fonds de private equity. Tout en disposant d’une majorité « écrasante » (26 des 27) contre Londres, la présidence espagnole de l’UE, au lieu de passer en force (pas tant que çà puisque 26 des 27), a renoncé à mettre le texte au vote..!
    Ainsi Browm a-t-il obtenu de son camarade socialiste ce qui convient à la City : protéger la liberté du renard dans le poulailler..!
    La décision « surprenante » de l’Espagne s’explique sans doute par le poids de la Banco Santander, depuis longtemps partenaire de la couronne britannique et la Royal Bank of Scotland. (N.O.M)
    Le chancelier de l’échiquier a jubilé : « la directive aurait porté de graves dommages à la City où sont domicilés 80% des hedges funds ».
    Tant que l’on sera gouverné de cette manière il n’y a pas d’illusion à se faire….hélas !!!

  28. Avatar de Millesime

    le monde a connu des périodes de croissance et de développement fantastique, avant même l’existence des hedges funds ou des CDS…!

  29. Avatar de Millesime

    protéger l’opulence d’une minorité contre la majorité…! (James Madison)

  30. Avatar de Jean-Yves *

    Rappeler, par exemple, que la moitié des ressources pétrolières déclarées sont fausses, que la production pétrolière décline presque partout, que nombre de puits ont été maltraités par une exploitation sauvage (URSS notamment), que la planète a été forée de fond en comble ou que les dernières grandes découvertes remontent à bien longtemps n’est pas du temps perdu (La face cachée du pétrole / Eric laurent).

    Je ne suis pas certain que tous les lecteurs de ce blog sont convaincus de la chute du capitalisme.
    Commencer par dresser le constat de la fin du capitalisme est pourtant le préalable nécessaire à toute réflexion, individuelle ou collective. Ce ne me semble pas de l’imprécation ou du temps perdu.
    Encore faut-il préciser que l’on parle ici du capitalisme compris comme le système idéalisé de création, d’appropriation et de répartition des richesses symbolisé, en occident, par les 30 glorieuses. Car il ne faut pas oublier que le capitalisme peut aussi se manger à la sauce 19ème siècle ou pékinoise et là il n’y a rien à discuter mais tout à combattre.

    Ce capitalisme néo-social n’a pas eu que des mauvais côtés et les occidentaux le regrettent majoritairement. Il n’avait pas non plus affamé la moitié de la planète et commencé à épuiser ses ressources. En ce sens, il pouvait constituer un espoir pour le Tiers-monde, rêvant, lui aussi, de la voiture et du pavillon individuels. Ce n’est pas non plus perdre son temps que le rappeler.

    La première question à se poser est donc : ce système économique est-il l’avenir de l’humanité ? Est-il désirable ? Je crois que la réponse aux deux questions est non.

    Dès lors, le premier devoir est d’interpeller (en premier lieu par son vote) les politiques et privilégier ceux qui partagent le constat initial de l’inéluctabilité d’un changement de paradigme. C’est déjà beaucoup ; c’est le premier pas. J’ai beaucoup aimé, à cet égard, le billet récent d’un lecteur qui expliquait comment il faisait le siège des élus. Qui ici fait de même ? Personnellement, je vais m’y mettre.
    Faire connaître un blog comme celui-ci n’est pas non plus du temps perdu. Cela permet de diffuser les idées par capillarité : il ne faut pas chercher à convaincre ceux qui le sont déjà mais expliquer à tous ceux qui rêvent de continuer comme avant que, comme le dormeur du val rimbalien, ils rêvent avec la peau trouée.

    « proposer des solutions c’est un autre turbin » : C’est sûr, car, partant du postulat selon lequel il est impossible de faire boire un âne qui n’a pas soif, je ne vois pas comment Paul Jorion (ou l’un de ses lecteurs) pourrait convaincre les masses et à fortiori les convertir. Maintenant, je vais quand même expérimenter plus avant avec mon âne des Pyrénées …hum, attention aux coups de pied, même à 90°!

    Ceci dit, les solutions concrètes existent, mais dans un monde solidaire et désintéressé. Si l’on veut conserver sa voiture, son chauffage individuel et ses gadgets, si l’on ne rêve que de gagner au loto et que l’on se fout de savoir qui a fabriqué son téléphone portable et dans quelles conditions, alors…

    « Imagine all the people… ».

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « Je ne suis pas certain que tous les lecteurs de ce blog sont convaincus de la chute du capitalisme. » : soyez en sûr, ils ne le sont pas tous. Ce qui est mort, c’est seulement le crédit qu’on pouvait accorder au capitalisme sur la foi de ces charlatans de néolibéraux. Mais que « plus personne n’y croie » ne l’empêchera pas de fonctionner ici ou là.

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