Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Certains d’entre vous qui ne consultent qu’occasionnellement Le Blog de Paul Jorion sont certainement déçus de voir qu’il n’y est pas question de ce qui fait aujourd’hui la une des journaux que lisent la grande majorité de mes lecteurs : les élections régionales en France. Quand je dis : « la grande majorité de mes lecteurs », c’est que, sur les trente derniers jours, 81 % d’entre vous êtes Français.
Bien sûr, je suis Belge résidant en France et, me viendrait-il l’envie de voter à ces élections régionales françaises, je n’en aurais pas le droit. Mais de là ne vient pas l’opinion que j’ai d’elles.
De manière générale, on ne trouve pas sur mon blog d’appels à l’action. Certains s’en plaignent, et je leur ai répondu dans deux billets récents : « N’est-il pas temps alors de s’engager ? » et Le duc d’Aiguillon, le vicomte de Noailles, le vicomte de Beauharnais et le duc du Châtelet. La raison n’est pas que je m’oppose à l’action, autrement dit que je lui préfère la contemplation, mais mon blog ne me paraît pas l’endroit d’où en parler : un blog est à mes yeux, un lieu de réflexion et, de ce point de vue, il me semble pleinement assumer sa fonction, car il a produit durant ses trois ans d’existence, sinon un corpus cohérent de mesures à prendre, tout au moins ce qui me semble un diagnostic très complet de la situation présente, que je caractérise depuis l’automne 2008 comme étant la fin et la sortie du capitalisme.
Pourquoi l’automne 2008 ? Parce que c’est à ce moment-là, dans les mesures prises aux États-Unis pour contenir l’hémorragie consécutive à la chute de Lehman Brothers, qu’on a pu constater que, faute de mesures susceptibles de sauver le système économique et financier en perdition, celles qui étaient prises – par leur inconséquence et leur inanité – ne pouvaient à terme qu’encore aggraver le mal.
Aggraver le mal, parce que les créances privées devenues trop lourdes et ayant précipité un effondrement de la finance d’abord et de l’économie ensuite, avaient été – selon une formule jusque-là classique – prises en charge par les États et que, pour la première fois dans l’histoire, cette charge était d’un montant tel qu’elle entraînait cette fois les États, à la suite du secteur privé, droit dans l’abîme. C’est cette situation inédite que j’ai décrite dans La sortie du capitalisme, un article paru l’automne dernier dans la revue Le Débat. Les discussions actuelles autour de la dette publique de la Grèce et d’autres pays comme la Grande-Bretagne, ne parlent de rien d’autre que de cette charge désormais trop lourde et de la chute dans l’abîme désormais amorcée.
Or, de cette sortie du capitalisme, qui est l’époque que nous vivons à présent et qui est au centre de toutes nos préoccupations, les partis qui briguent les suffrages des électeurs français aux élections régionales, n’en parlent pas.
Si vous êtes familier du Blog de Paul Jorion, vous avez pu constater que les opinions qui s’y expriment – aussi bien au niveau des commentaires que des chroniques – représentent ce qu’on appelle en France, la gauche et la droite « civilisées ». Il n’est pas surprenant du coup que les politiques à qui j’ai personnellement l’occasion de parler représentent le même éventail. J’évoque avec eux la période que nous traversons et je leur pose la question : « Pourquoi les partis n’en parlent-ils pas ? » Et la réponse est celle-ci – et je ne trahis personne en la révélant, parce qu’elle est la même, quelle que soit l’affiliation partisane : « Parce que les partis s’adressent l’un à l’autre d’une manière qui leur est devenue classique et qu’ils sont devenus incapables, par une longue habitude, de tenir un autre langage ». Mes interlocuteurs sont quant à eux conscients de la particularité de la période historique que nous traversons et des risques de débordement qui se profilent à l’horizon en raison d’un mécontentement qui ne pourra aller que croissant, mais ils ne voient pas comment, dans la chasse aux suffrages à laquelle se livrent les partis, ces sujets pourraient même être évoqués.
On a pris l’habitude d’appeler « pêcheurs à la ligne », ceux qui en France s’abstiennent de voter. Ils considèrent que les choses ne vont pas suffisamment mal qu’il faille rompre la paix d’un dimanche pour se rendre dans l’isoloir. Les 53 % d’abstentionnistes et les 4 % de votes blancs de dimanche dernier, ne sont pas cependant tous des pêcheurs à la ligne : les lacs et les cours d’eau français ne pourraient y suffire. Les pêcheurs à la ligne sont ceux qui ne sont pas spécialement inquiets, et le paradoxe de la situation présente me semble être – et il est crucial que les politiques en prennent conscience sans tarder davantage – qu’il n’y a plus en France que les pêcheurs à la ligne pour aller voter.
Pendant ce temps-là, l’époque elle n’attend pas, et le débat se poursuit et se poursuivra ici à propos des deux mondes : celui qui s’enfonce et s’efface d’une part et celui en train de naître d’autre part, au même niveau de sérieux et d’excellence que vous me permettez jour après jour d’atteindre ici.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
205 réponses à “Où sont les pêcheurs à la ligne ?”
@ Paul
« la gauche et la droite « civilisées ». » Vous voulez parler des partis qui sont susceptibles d’arriver au pouvoir par les élections ? Parce que la civilisation, il faut parfois la chercher loin ou alors on ne parle pas de la même. Alors évidemment, il y a des individus moins durs que d’autres…
Des élus et des pratiques fort civilisées qui donnent envie d’abandonner sa canne à pêche pour l’urne;-]
http://video.google.com/videoplay?docid=2207844256582482424#
Je suis aller voir sur votre site et je ne suis pas d’accord avec vous. Vous y parler de l’utopie d’une société sans hiérarchie de la gauche qui est restée anti-patron. Je pense que l’émancipation de l’individu passe par une société sans hiérarchie avec des individus à qui ont a donné mandat pour exercer des responsabilités mais qui seraient révocables à tout moment. Quant aux patrons, je ne pense qu’ils soient d’une quelconque utilité. Tout peut fonctionner sans patrons, l’Espagne l’a démontré en 1936-39 à travers les collectivités anarchistes ou socialistes. Voir le documentaire de Richard Prost, Un autre futur, l’Espagne rouge et noire (1988, VHS, 2H31, récemment resorti en DVD).
nous sommes tous de pauvres pêcheurs,
et vous Paul, vous êtes notre Prêcheur en ligne …
berges de droite, berges de gauche, pêchons sur la voie du milieu.
pêchons sur la voie du milieu ou sur la voie d’eau ? 🙂
C’est certain se remettre en cause, que ce soit dans la vie privée ou dans la vie publique, c’est en général très difficile et/ou douloureux. Certains n’en sont même pas capables et préfèrent se voiler la face, jusqu’au moment fatidique ou il percuteront le mur: mais il sera trop tard. Le pire c’est qu’en plus du déni de réalité, ils cherchent en général des boucs émissaires aux difficultés qui les assaillent. L’introspection leur est impossible, ils n’existent que dans l’action , la réflexion leur paraît une perte de temps et surtout elle risquerait de les mettre devant leurs contradictions, voire même leur vide intérieur. Pour conclure à tous ceux qui critiquent ce blog pour son manque d’appel à l’action, je dirais que la réflexion n’est pas une perte de temps, comprendre n’est pas une perte de temps, c’est plus difficile que de céder à ses impulsions. Mais pour moi la réflexion doit toujours précéder l’action et non l’inverse. Le monde contemporain est assez complexe, et essayer d’en mieux comprendre les rouages et de la plus grande utilité. De toute façon penser par soi même est le meilleurs antidote aux dérives dogmatiques. L’histoire nous a malheureusement trop souvent montré où menait « le prêt à penser » dispensé par des institutions ou des leaders charismatiques: à l’inquisition, aux camps de concentration et au goulag.
Ah, oui, bravo, bien dit et bien envoyé…
Quantité de choses nous empêchent de penser une transition… de faire le deuil de ce monde. Ce deuil qu’il faut faire, mais nous ne pouvons penser le changement en fait, car rien dans notre culture au sens large ne nous le permet…
Les réformes, et la technologie c’est « toujours plus de la même chose », ce ne sont pas de vrais changements. Un changement du genre bouleversement impose un lâcher prise, rien ne nous y prépare.
Par exemple l’Art depuis Proust, c’est le Temps Retrouvé, qu’on ne se permet pas de perdre, de même l’illusion musicale de par la répétition cyclique des thèmes nous donne à croire que tout est cyclique mais que rien ne se termine vraiment. Le Cycle est l’emblème de la négation du temps. Nous ne faisons toute notre vie que nier le Temps, par divers artifices, qui se résument à la phrase : « tout va continuer » et nous ne pensons que de cette manière. Penser un « Arrêt » est quasiment un blasphème, une insulte au monde et à la vie…
Tout est fait pour donner de l’assurance au sentiment de continuité, qui devient une véritable seconde nature… cet espèce d’optimisme latent déteint sur la pensée en général et le politique en particulier.
Bien mais ceci n’aide pas nos décideurs à voir ce qui arrive…
La rupture, c’est aussi l’abandon, l’abandon d’un ancien monde pour un nouveau, et cela soulève des sentiments de deuil : « Ah c’était mieux avant ! »
Mais Huxley parlait lui du « mauvais vieux temps »; La peur du changement se voit déjà chez Heine, et Huxley, Orwell, tous craignaient un socialisme (sovietique pour les derniers), qui serait à la fois meilleur, inévitable aussi, mais incarnant la modernité et donc la perte d’un Ancien Monde !!
Il y a toujours des nostalgiques de tout, y compris de l’Ancien régime, de Napoléon, la nostalgie c’est une douleur telle qu’on ne change pas; C’est peut-être à cause de tout ceci que nous ne pouvons pas envisager un changement….
@Lisztfr: « Le Cycle est l’emblème de la négation du temps. » : Quelle horreur ! Quel contre-sens ! Quelle funeste conception ! Le temps EST cyclique, ou, pour être plus précis, la perception du temps se confond avec celle des cycles. Aussitôt qu’un temps « linéaire » surgit à notre entendement, par exemple celui qui court depuis le Big Bang, l’on découvre dans son sillage le cycle dans lequel il s’inscrit: Big Bang, Big Crunch, Bing Bang, Big Crunch,… Le monde n’est qu’une pendule. 🙂
@ Joan,
Je voudrais savoir faire comme Paul Jorion. Il nous gratifie parfois d’une image en couleur, qui, comme nous le savons « vaut mieux qu’un long discours ».
J’ai relu hier soir « Le pied tendre », un épisode de Lucky Luke. On a les penseurs qu’on peut, et je range Goscinny avec ceux dont l’humour sait le mieux parler des hommes (Alphonse Allais, Jerome K. Jerome, ils sont trop nombreux pour en faire la liste).
Pour illustrer votre propos, j’aurais placé ici une vignette que j’ai lu hier soir. Lucky Luke et Waldo le « pied tendre » viennent de s’enfuir, poursuivis par des hommes qui veulent les pendre. Le majordome de Waldo, confiant de l’issue, dit à un indien: « Monsieur n’a rien à craindre de la justice ». L’indien tourne les talons en répondant: « Pendre d’abord. Justice après ».
Vous avez raison. Un minimum de réflexion préalable est nécessaire lorsque le prêt à penser brandit ses solutions radicales. Face à des tempéraments impatients, la réflexion fait toujours gagner la justice.
« Or, de cette sortie du capitalisme, qui est l’époque que nous vivons à présent et qui est au centre de toutes nos préoccupations, les partis qui briguent les suffrages des électeurs français aux élections régionales, n’en parlent pas.» C’est faux : Il suffit de taper http://www.dailymotion.com/ et au choix Mélenchon, Généreux etc.. Les vidéo parlante ne manquent pas sur le sujet et sans « révolution sanglante »
Seulement voila, faut il prêter l’oreille a autre chose que les tradi UMP, PS, Modem, ou EE libertaire, tous pro oui oui. C’est difficile de sortir du conformisme !
Mais il est plus facile d’ignorer et de laisser les dérives des soi-disant libres « De toute façon penser par soi même est le meilleurs antidote aux dérives dogmatiques. » et autres galéjades du même tonneau. Non Mr on pense « avec et par les autres » et ensuite seulement on se fait une opinion (toujours a re confronter) -‘’par soi même’’ cela voudrait dire que le invente tout a partir de rien ? Ineptie !
C’est toujours très facile et démago de fustiger « les politiques », si ça ne va pas, allez y, mettre les doigts dans le cambouis, faire des propositions, travailler a l’élaboration d’un projet, etc.. et le faire connaitre, rencontres, réunions, Km, engeulades, etc.. Il faut aimer (oui) En vouloir (oui) c’est long, très long (oui) Surtout si pas grand monde pour débattre de propositions non conformiste, sortir du capitalisme (qu’elle horreur, largement partagé par pas mal ici) Mais, mais Ha ! pas de politique, c’est mal, caca, pas votre affaire, discourt permanent des droites z’en faites pas on s’en occupe. Et voila le résultat, rien (blanc), ou facho, bravo les artistes.
Alors, oui et re oui au débat civilisé, j’ai depuis longtemps choisi cette option, mais avec du technique, des couts de gueule, des positions fermes, et si possible des décisions solides (faut il encore avoir ‘’le pouvoir de’’)
L’abstention peu se comprendre, mais après il ne faut pas venir chialer et s’étaler que tout va mal. On a les politiques que l’on mérite.
‘De toute façon penser par soi même est le meilleurs antidote aux dérives dogmatiques. » et autres galéjades du même tonneau. Non Mr on pense « avec et par les autres » et ensuite seulement on se fait une opinion (toujours a re confronter) -‘’par soi même’’ cela voudrait dire que le invente tout a partir de rien ? Ineptie !’
Quand je dis penser par soi même, cela ne veut bien sûr pas dire tout réinventer à partir de rien. C’est plutôt avoir assez d’esprit critique, pour être capable, après avoir pris connaissance des divers points de vue sur un sujet, de se forger sa propre opinion sur ce sujet. Nous nourrissons nos réflexions de nos lectures, de nos discussions, nos échanges avec les autres. C’est totalement le contraire d’une attitude autiste. Par contre je maintiens que lorsque l’on ne fait plus l’effort de croiser les points de vue, on court le risque de tomber dans le suivisme et le dogmatisme, avec tous les risques de dérapage que cela comporte.
Oui, je confirme Roland : dans le Languedoc-Roussillon, masqué par une inepte querelle autour du trublion local et amplifiée complaisamment par la presse locale et nationale, une liste a défendu la sortie du capitalisme et a obtenu 8,5 % malgré un silence médiatique assourdissant mais grâce à plus de 300 réunions publiques sur les 5 départements.
Les débats ont permis l’élaboration d’un programme précis percutant et radical dans son opposition au traité de Lisbonne et à la politique néolibérale de Sarkozy tout autant que ses accompagnateurs qui prennent les couleurs du temps comme les caméléons de la forêt vierge ! Il annonce clairement qu’il faut sortir du capitalisme.
Je sollicite la lecture et la critique de ce programme pour avancer : http://www.agauchemaintenant.fr/Notre-programme-en-8-pages
Joan dit : 18 mars 2010 à 23:18 Oui, j’avais bien précisé – (toujours a re confronter)
Vous ne pouvez certes pas tout mais pouvez comprendre: « il n’y a plus en France que les pêcheurs à la ligne pour aller voter ». La vérité est bien dans ce paradoxe. Merci de l’avoir compris.
Il faut continuer à ne pas voter dimanche, aller à la rencontre de nos élus, des militants et faire passer ce message simple: pas de vote, notamment à la présidentielle, sans projet construit; pas de vote sans que naisse un projet où les idées de messieurs Jorion, Todd, Sapir, Lordon, Allais ne soient prises en considération. Pas de vote sans projet de société nouveau. Voter est un geste autrement plus grave que d’envoyer un sms ou de choisir entre deux canapés. Si je dois voter pour le consensus et le statu quo alors je ne vote plus.
Surtout qu’on ne me dise pas encore qu’agir ainsi c’est scier la branche sur laquelle on est assis et ou que c’est faire preuve de manque de civisme. Marre de ces caricatures. Lorsque Lysistrata fit la grève du sexe cela ne remis pas en cause la reproduction. De la même manière, notre « insurrection civique » ne remet pas en cause la démocratie: elle la fait revivre.
« Lysistrata fit la grève du sexe »
Hellène et les garçons ?
Je vois pas le » rapport ».
Pas de rapport justement.
La votation c’est le contact avec le ventre du politique.
C’est là qu’il voit si il plait.
Ou pas!
Sans aucun projet cohérent de remise à plat de l’économie:
Qu’il aille se faire voir chez les héllènes.
Salut Messieurs.
Vous savez ce qui me gène…??
La question que je me pose est : les politiques ne peuvent-ils pas ou ne veulent-ils pas…???
Le reste est discours philosophique.
Ce qui est sûr c’est que moi je n’en peux plus…Plus sérieusement, je ne sais pas. D’ailleurs est-ce vraiment le sujet? On ne peut pas juger les gens sur leurs intentions (ce serait, par définition, un procès d’intention). La seule chose qui compte, c’est que Incompétence ou Paresse, le résultat est strictement le même. C’est là-dessus que l’on peut juger. Ce résultat, vous en conviendrez, n’est pas fameux, alors…
Vous pouvez préciser ce que vous entendez par sortir du capitalisme ? S’il s’agit du capitalisme financier, je peux vous suivre. S’il est question du capitalisme comme moyen de production, force est de constater qu’il n’y a pas d’alternative crédible.
C’est quoi « le capitalisme comme moyen de production »? Si vous faites référence à la propriété privée des moyens de production, je ne vois pas en quoi c’est proprement capitaliste. Dira-t-on que les anciens grecs, romains ou phéniciens étaient capitalistes parce que les moyens de production étaient privés?
Le capitalisme c’est la finance.
Le capitalisme c’est plutôt la sale patte de la finance plusvaluphile sur la production.
Le capitalisme c’est quand des entrepreneurs, individuellement ou en association, rassemblent des capitaux, des fournisseurs, des clients, des salariés dans un cadre légal (Etat) pour effectuer une activité qui donne à chacun une valeur supplémentaire. Pour chaque « entreprise » le succès se mesure par le profit, reliquat qui revient aux associés après que tous les autres aient tiré les gains escompté de cette activité : prix, salaires, impôts, etc. Les moteurs du capitalisme sont au nombre de trois. Le premier est commun à toute activité humaine : c’est la motivation. Le second et le troisième sont plus spécifiques : la « loi » des rendements décroissants (Ricardo) et la recherche de l’innovation et d’une organisation plus efficace (Schumpeter). La seconde explique assez bien le phénomène de « mondialisation » et de leadership de marché. La troisième celui de la croissance et de la résistance des économies modernes et « post-modernes ».
La crise c’est quand la motivation, trop forte, fait durablement passer les anticipations de profit bien au delà de la réalité des mêmes profits. Quand la croissance mondiale du PIB est de 3% l’an (rendement global) on ne peut attendre une rentabilité moyenne de 12% des capitaux investis, même si certaines entreprises, par exception, dépassent les 100%. Il y a un moment où, malgré les tours de passe-passe des magiciens de la finance, on finit par comprendre qu’il n’est pas possible de multiplier à l’infini et en deux minutes le nombre des lapins tirés du chapeau… Quand on veut alors compter ces petits rongeurs on s’aperçoit qu’il y en a nettement moins qu’on ne le croyait.
Que constate-t-on aujourd’hui ? D’abord qu’il y a un vice inhérent au système capitaliste : pour qu’il fonctionne, il lui faut respecter deux règles antinomiques : la stabilité des capitaux dans l’entreprise comme fondement économique et la liquidité de ces mêmes capitaux comme fondement financier. Les marchés financiers régulent cette contradiction jusqu’à une mer de force 9, au-delà, ils coulent, après de multiples soubresauts dans le creux et sur la crête des vagues. Lorsque ces accidents se produisent, cela engendre une brutale crise de confiance parce qu’il est difficile de connaître la valeur des actifs que l’on achète et que l’on peut toujours se demander si un créancier a véritablement les lapins qu’il croit détenir dans son chapeau.
Seconde constatation : chacun a cru qu’il serait nettement plus riche l’année prochaine que l’année précédente, en tout cas bien au-delà de son propre apport à la croissance réelle de l’économie. Les entreprises ont anticipé une croissance et une rentabilité trop forte ; les particuliers ont cru qu’ils pouvaient « investir » et consommer en empruntant à des taux inférieurs à ceux qu’ils estimaient pour la croissance de leurs revenus futurs ; les Etats ont pensé que le développement de l’économie leur procurerait dans l’avenir les recettes fiscales nécessaires pour rembourser leurs déficits budgétaires du moment ; les financiers se sont persuadés qu’ils trouveraient toujours du crédit à bon marché pour dénouer les montages périlleux qu’ils mettaient au point afin de financer au delà du raisonnable. Toutes ces anticipations de richesses sont maintenant démenties par les faits et chacun se sent plus pauvre, même probablement en deçà de la réalité. On remet ainsi en question tous les projets et il s’en suit un blocage des décisions donc des affaires. C’est cela la récession.
La particularité de la crise actuelle est la superposition simultanée de la plupart des risques potentiels portés par le capitalisme : bulle financière, bulle immobilière, bulle des matières premières (en fait bulle pour tous les « actifs » réels), toutes générées par un crédit trop facile et des capitaux disponibles trop flottants (notamment ceux des pays nouveaux riches qui ont préféré s’investir dans les « bulles » plutôt que répondre aux besoins réels mais apparemment moins rentables et solvables de leurs populations) , qui éclatent au même moment, laissant l’activité sans soutien potentiel.
Vous avez raison M. Jorion ce sont les pécheurs à la ligne qui ont été voter.
Les autres ont fait savoir à « la classe politique » le peu de cas qu’ils faisaient d’elle.
En tout cas le message des non electeurs est clair, la politique ne les interressent plus.
Esperons que le second tour poussera le taux l’absentention vers de nouveaux records. C’est surement le moyen le plus efficace de démontrer notre insastifaction.
Malheureusement je ne crois pas que l’importance du taux d’abstention fera réfléchir nos dirigeants. Ils veulent des places aux chauds, mais là hic ! , l’économie est en panne. Il ne reste plus que l’exercice de la patate chaude.
Voilà donc le slogan des élections de 2012, qui sera le plus minable, le plus divisé pour ne pas à avoir à reprendre des places cette fois-ci proche du climat Sibérien.
élection 2012
Qui veut de la
Patate chaude?
Merci de continuer à nous donner des outils pour notre compréhension des choses et d’éviter de devenir un guide ou un quelconque gourou, qui vous priveraient de la liberté de faire vos analyses .
Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, alors ils nous caressent dans le sens du poil.
Le changement viendra du peuple et de sa façon de vivre, vous ne pouvez pas faire boire un ane quant il n’a plus soif, le tout consommation (matériel) ne sera plus.
C’est ce que j’entends tous les jours dans les classes consommantes, à quoi bon gaspiller il y a toujours plus de chômage………..ce n’est plus fabriqué en France!!!!!!!!!!!
La société va à reculon, les déficits vont devenir colossaux, implosion trou noir, tout éffacer pour repartir sur des bases sereines, blogons il en restera toujours quelque chose
+1
Si les nuls étaient comptabilisés, j’irais voter, et je mettrais un bulletin « tous pourris ». Non pas qu’ils le soient tous (certains hommes politiques ont des convictions, certains sont des amis), mais seules les plus belles ordures (qui n’hésitent pas à écraser la gueule de leurs voisins pour gagner une place) ont suffisamment d’ambition pour y parvenir malgré la concurrence. Exit donc les humanistes, les idéalistes, les utopistes, les intellectuels, les sages, les philosophes, les experts (pas en tout comme M. Sarkozy, les vrais, dans un domaine particulier…) qui fuient évidemment cette mascarade médiatique… exit ceux qui sont attachés à leur liberté, à leur intégrité, à leurs valeurs… imaginez ceux qui restent. M. Sarkozy en est le « meilleur ». Le « meilleur » du pire… Le meilleur acteur (ie celui qui incarne le mieux le rôle), le meilleur menteur, le meilleur inculte, le meilleur égocentrique, le meilleur intolérant… et cet homme nous gouverne après que 13% de la population totale de ce pays ait jugé bon de glisser un bulletin à son nom dans une urne! Et on appelle ça la démocratie?! Il est temps qu’on passe au cycle suivant!
J’aime bien votre image du sourd qui caresse un âne rassasié à reculons! 🙂
Contrairement à ce qui est dit plus haut, la politique « pourrait » intéresser les français. Mais pas celle qui nous est donnée en patûre par des médias « mainstream » incompétents et assoiffés de postures gadgets et vannes à trois balles.
A ce niveau de nullité seuls les militants encartés suivant le « chef » ou ses séïdes vont voter, et encore même pas tous, suivis des pêcheurs à la ligne pour qui tout va bien ou qui ignorent totalement que le titanic a heurté un iceberg mortel.
La responsabilité de ceux qui briguent des mandats électifs est totale, la seule excuse recevable est celle de leur propre incompréhension de la société, ce qui est pour le moins paradoxal !
Alors continuons la réflexion déja bien lancée par Paul, accentuons en les transformations en mesures concrètes par définition « politiques » qui seront proposées ou imposées par la force des choses.
2012 c’est désormais demain et, sauf naufrage complet préalable, l’échéance n’est pas que politique, mais elle doit le devenir avec une accuité jamais rencontrée en ces 40 dernières années de sommeil profond de nos « élites ».
(si quelqu’un connait un De Gaulle en herbe qui ne demande qu’à être réveillé, qu’il le signale, nous sommes en déshérence de leadership et de vision du monde…)
Le capitalisme est souvent employé sur ce site sans la moindre nuance.
Les premiers capitalistes ont été les hominidés qui ont pu se sédentariser par la maitrise des techniques agricoles à une époque où wall street n’était même pas un projet … 🙂
Le capitalisme fait partie de nous !
Agir en contre-sens de cette réalité a conduit à des bains de sang au nom d’une idéologie contre-nature qu’a été le communisme et d’autres !
Il y aura toujours des gagnants et des perdants, le rôle de la régulation des sociétés civilisés est de rendre ce vivre ensemble acceptable pour la majorité.
Et c’est vous qui dites : « Le capitalisme est souvent employé sur ce site sans la moindre nuance. »… en développant qu’il « fait partie de nous » et qu’il est avec nous de tout temps, un peu commence la substance divine.
Vous êtes très drôle !
Vous confondez capitalisme avec croissance économique, démographique et technologique des sociétés. Ce n’est pas tout à fait la même chose.
La défense des intérêts capitalistes a conduit aussi à des bains de sang.
« Le capitalisme fait partie de nous ! » : je reconnais volontiers que ma pensée est vague et confuse, mais j’espère que ce n’est pas à ce point-là. (Sinon qu’on me le dise, j’irai aussitôt me cacher dans un couvent.) Cependant, cette phrase pourrait être très vraie du point de vue d’un robot sorti d’une chaîne de montage capitaliste, et doté d’une certaine clairvoyance. Reste que je lui préfère le langage de F. Lordon: « la bourse n’est pas sortie du cul d’une poule ».
Je pense que Pierre-Alain exprime le souci du socialisme actuel et ses échecs : dans chaque individu, il y a cette volonté de puissance qui le conduit à travailler dans le sens de son intérêt. La coopération ne se fait souvent qu’avec cet arrière-plan individuel (égocentrique). Les moyens matériels accumulés sont conservés pour soi ou partager avec des « pairs ». Les « pairs » ne sont pas tous ceux qui ont participé au cumul, mais seulement ceux qui par leur qualité(s) propre(s) ont le moyen de faire valoir leur existence et de l’imposer. Exemple : les salariés sont souvent ceux dont l’existence est niée et par conséquent ceux qui ne reçoivent qu’un résidu de valeur quand bien même auraient ils participé très activement à sa constitution et à son développement.
Pierre-Alain veut dire (je crois) que cet aspect relationnel fondamental du contrôle des ressources provient de la nuit des temps.
On peut trouver un autre exemple : il est constatable que les individus ont spontanément plus de facilité à faire attention à un bien leur appartenant (dans le cadre de la génération de la valeur) qu’à un bien appartenant à un collectif. Exception : les coopératives où les individus sont comme autant de propriétaires égaux. Ils acquièrent les matériels utilisés en commun car autrement ils ne pourraient tout simplement pas en bénéficier. Je pense que la coopérative est un modèle de collectivité à travailler car intéressant : chacun reste maitre de sa boutique mais pour dépasser les contraintes liées à l’individualité on en passe par une coopération raisonnée avec les autres. Pas d’aliénation véritable ou d’écrasement des uns par les autres.
Sinon, je comprends vos réactions. J’ai souvent eu la même. Mais la remarque de Pierre-Alain est partagée par beaucoup car affectivement ils se retrouvent dans cette vision. Pour eux l’homme est naturellement avide, égoïste, exploiteur et craintif. Ces traits sont vus comme propre à tous les individus. Les niés revient à nier un trait de l’espèce et s’y opposer conduit à des catastrophes.
Le socialisme pour exister doit donc faire avec la nature humaine et la canaliser sans violence pour faire adhérer les gens.
🙂
On ressent donc une très grande désillusion chez les peuples du monde occidental, sans doute plus profonde que pendant les dernières décennies, car à chaque fois, les taux d’abstentions atteignent des niveaux “historiques”. Les voix restantes se repartissent alors entre les partis traditionnels qui deviennent de moins en moins représentatifs. Il semble que pour la très grande majorité, il ne faut plus rien espérer de “ceux d’en haut”, il faut au contraire se débrouiller seul ou en famille. D’où la résurgence de valeurs que l’on pensait avoir étouffé, mais qui s’imposent à nouveau d’elles mêmes. En Espagne, le rejet des immigrés devient extraordinairement fort et de fait, déjà banal.
Seuls les partis nationalistes, et dans une moindre mesure, quelques partis bobos verts arrivent à des scores honorables, mais sont-ils vraiment représentatifs d’un quelconque mouvement de fond? Non, le vrai mouvement de fond est ce manque de confiance généralisé. Il ne reste simplement qu’à se demander si ce silence assourdissant prendra un jour une autre forme
« mais ils ne voient pas comment, dans la chasse aux suffrages à laquelle se livrent les partis, ces sujets pourraient même être évoqués. »
Il me semble de plus en plus clair, ce qui n’était pas le cas il y a encore quelque mois, que RIEN de ce qui est proposé ici (et pas que par vous M. Jorion) ne peut être INTEGRE dans les partis politiques français sans qu’AUSSI on ne modifie le système politique français.
Quand je dis ‘intégré’, je ne parle pas évidemment du fait que tel ou tel parti puisse éventuellement intégrer dans ses réflexions ce type de proposition que peut être l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix (entre autres) mais bien évidemment d’intégration dans leurs programmes politiques, afin qu’elles soient présentées explicitement au suffrage de leurs concitoyens, pour application éventuelle en cas d’accès au pouvoir si les citoyens les élisent (et s’ils appliquent, aussi, leurs programmes ou promesses électorales).
La citation de votre billet explicite bien la difficulté que les partis politiques ont (tous), du fait de cette pêche aux voix continuelle qu’ils doivent réaliser pour se perpétuer, d’intégrer des solutions ‘alternatives’, hors de la ‘doxa’ politique moyenne disponible actuellement.
C’est pourquoi il me semble que si le rôle d’un militant est de promouvoir au sein de son parti ce type d’idée ‘hors du champ’ politique classique, si le rôle d’un blog comme le vôtre est justement de promouvoir ces idées et de les rendre accessible à tous les partis (utiliser la fonction de ‘pression médiatique’), il reste que le rôle des citoyens que nous sommes est de les voter.
Mais pour les voter, encore faut-il que ces idées soient intégrées dans les programmes politiques des partis qui se présentent au suffrage et que pour se faire, les partis acceptent de ‘prendre le risque’ de le faire.
Pour que la ‘prise de risque politique’ soit rendue plus aisée à tous les partis politiques, il est donc nécessaire que ce risque soit ‘globalisé’ à l’ensemble des partis : un seul ne peut pas prendre le risque pour tous. Ou alors, il est très courageux (ou suicidaire politiquement). Et cela demandera beaucoup trop d’efforts et de temps aux militants et/ou aux cadres du dit parti d’intégrer ce genre d’orientations. Or, comme vous le dites, le temps ‘court’ (et le temps est court, ou le temps est à l’orage, aussi).
C’est donc aux citoyens de ‘faire pression’ sur l’ensemble des partis pour qu’il y ait ‘concomitance’ :
– réaliser un rapport de force politique (ou ‘citoyen’ dirons nous) pour modifier le système politique, notamment en permettant une meilleure expression des citoyens, tant en intégrant, par exemple les bulletins blancs qu’en favorisant une véritable initiative populaire référendaire.
A mon sens, ce type de ‘pression’ peut s’effectuer en deux temps :
1/ continuer à mettre la pression sur tous les partis par le biais d’une abstention ‘civique’ forte, incitant fortement les partis à modifier leurs rapports à la politique, qui permettra de mieux accepter le point 2/.
J’admets volontiers que c’est un ‘pari politique’ ( 🙁 ) : une abstention ‘civique’ présuppose qu’il y a suffisamment de citoyens ‘volontaires’ parmi ces abstentionnistes pour porter ensuite un ‘projet’ citoyen, positif. Il n’existe pas de garantie sur ce point. C’est aux abstentionnistes ‘civiques’ de l’apporter et tout d’abord d’en prendre conscience. L’outil pourrait être le point 2/.
2/ après le second tour des régionales (et probablement le maintien voir l’aggravation du taux d’abstention), proposer aux abstentionnistes ‘civiques’ de pétitionner pour que les partis politiques intègrent des propositions de modifications constitutionnelles du système politique pour les prochaines élections (législatives et présidentielle) de 2012.
– définir et porter la fameuse ‘constitution pour l’économie’ ou d’autres solutions, qui serait alors bien plus facilement intégrés que le système politique français sera modifié. Un système de pétition pourrait aussi être utilisé pour se faire.
Si M. Jorion en est d’accord, si certains participants en sont d’accord, au soir du second tour, on pourra proposer ce type ‘d’actions’.
Qu’en pensez-vous ?
@ Zébu,
avec vous Zébu.
Merci 1000 fois pour vos recherches ,vos commentaires, vos interventions qui, bien que ‘désenchantés’ sont toujours constructifs.
Si seulement! Mais tout d’abord, on ne peut pas mettre toutes les abstentions dans le même sac. Et deuxièmement pour l’avoir entendu, lundi, de la bouche d’un élu local, la prise de conscience n’est pas pour aujourd’hui ni demain.
@ Laurence :
Merci mais cela n’a guère d’effet semble-t-il …
@ Lou :
Complètement d’accord. C’est effectivement un ‘pari’ (je sais, les paris ne sont pas autorisés ici 😉 ).
Le pari que parmi ces abstentionnistes figurent un bon nombre, voir un nombre conséquent et de plus en plus important de citoyens qui souhaiteraient voir mettre en oeuvre des réformes civiques.
Quant à ce que vous avez entendu, cela ne m’étonnes guère … et ne fait que me convaincre d’autant plus qu’il y a une véritable nécessité d’augmenter la pression sur les élus et les partis politiques, par les voies que j’ai pu indiquer ou par d’autres (?).
Cordialement.
@ Zébu,
Si, cela mène à qlq chose!
Déjà cette volonté farouche de changement nous rassemble et nous trouverons une voie pour nous faire entendre
et respecter.
En fait, j’ai cru réellement halluciner avec cet élu. Il me disait, quand je soulignais qu’un jour ou l’autre, il faudrait peut etre voir à prendre en compte l’abstention (mais je n’etais pas seule à le dire ce jour là) l’élu en question m’ a répondu qu’il y avait toujours eu de l’abstention, pour les régionales. J’ai donc répondu qu’on pouvait conclure à l’échec de la décentralisation, si les français ne se reconnaissent pas dans leurs collectivités locales (exception faite de la mairie). Et bien non, ça n’a rien à voir, dixit l’élu. En gros, les français voudraient choisir le menu et les ingrédients des plats qu’on leur sert. Que nenni, ils mangeront ce qu’on leur donne, sinon rien. Si ils refusent, c’est que ce ne sont pas des fins gourmets. Qu’y pouvons nous. Je suis persuadée que même avec 10% de votants, ça ne le perturberait pas plus que ça. Et pour autant, c’est un élu qui ne ménage pas sa peine, qui est sincère, et qui connait parfaitement les dossiers comme on dit. Un parfait gestionnaire.Et pour lui, comme pour d’autre, c’est ça, faire de la politique. J’en vois quelques uns de la jeune génération, qui vont tourner pareil, le moule du parti, plus une légère psychorigidité étant les ingrédients d’un bon aveuglement.Pas dit que ce soit de mauvais bougres, juste des obsédés du chiffre, de la courbe, du graphique, des cartes…et du power point. ah, le fameux power point.ah, oui, et aussi, tout récemment de facebook. faut en être.
Alors, pourquoi pas essayer le squat des permanences d’élus, des sections locales des partis, leur site internet, leurs blogs,les réunions publiques… La pétition est une bonne chose. Mais comme toujours, comme l’abstention du reste, la lecture qui en sera faite sera qu’il s’agit d’une défiance envers le gouvernement actuel. Et non vis à vis des politiques en général.
@ Zebu, à ceux qui s’y intéressent
Je me réjouis de voir cette idée d’ « insurrection civique » progresser et dans les faits et dans les esprits. Je serais prêt pour ma part à fournir un effort qui aille dans le sens de ce que vous indiquez. L’air de rien, ce qui pourrait naître à cette occasion, c’est un mouvement de type Tea Party. Il ne faut pas en avoir peur : de toutes façons les mouvements populistes finiront par émerger et c’est légitime : il n’y a que les élites qui professent les clichés les plus éculés sur la démocratie (forcément et uniquement représentative) pour se méfier du peuple. Ce qu’il faut c’est s’imposer avant que des partis extrémistes ne le fassent. Car là est la vraie menace. Le danger, ce n’est pas le populisme. Le danger, c’est de se couper du peuple, sous prétexte d’une supposée supériorité intellectuelle ou sociale, pour laisser ce fameux peuple aux mains de ceux qui veulent le manipuler
Les Américains ont leurs références ; nous avons les nôtres : la pétition oui, mais quel impact réelle ont les pétitions dans notre pays. Il faut viser le symbole pour être efficace en poltique : cela pourrait être une nouvelle campagne de rédaction de cahiers de doléances. Rien de moins ! A mon sens, au-delà de la difficulté réelle de l’exercice, ce type d’action a trois avantages : éviter les dérives tribuniciennes ; donner la parole aux gens sans filtre (et donc faire crever l’abcès par le langage ; c’est toujours mieux que les gestes) ; enfin faire émerger dans le champ politique les idées nouvelles. Ce dernier point est un des plus cruciaux : dans mes rêves (je sais, il s’agit de rêves) les meilleurs esprits issus de la Grande Crise (Todd, Sapir, Jorion, Allais, Lordon, j’en oublie) se réuniraient pour mettre au point une plate-forme cohérentes de propositions concrètes : un programme, peut-être deux, ou plus. Nous restons un pays pluraliste qui voudra choisir. Ensuite, ensuite…Eh bien ce n’est pas à moi d’écrire la suite ! Je ne sais pas. Qui sait ce que deviendra le système partisan ? La constitution ? Les élections ?…On verra… Ecoutons ce qui viens du peuple. Tournons nos regards vers les vraies Lumières. On verra ensuite.
@ Lou :
Arf … J’ai les mêmes (gestionnaires) à la maison.
ET rentrer maaaaiiiiiiiiiiiiiisooooooooooonnnnnnnnnnn !!
Snif.
@ Olivier :
heu …. Tea Party, pas vraiment, hein, vu que ce type de mouvement est bien orienté ultra- conservateur, anti-fédéral, anti-fiscalité, anti-IVG, anti-etc.
Mais j’ai compris le propos.
Des cahiers de doléances ? Pourquoi pas. Mais là ça devient un truc de ouf à gérer …
D’autant que l’impact sur le rapport de force politique est moins net qu’une pétition, centrée-ramassée sur un nouveau contrat démocratique, qui lui, ensuite permettra de mettre en oeuvre les dits ‘cahiers de doléances’.
En 1789, il avait fallu 60 000 cahiers de doléances ! Qui plus est, ces cahiers devaient être transmis avec des représentants, par Etats (3). Bref, du lourd.
Mais bon …
@ Zébu, Lou, Olivier, et ceux que ca intéresse,
si on se mettait à l’élaborer concrètement, cette pétition …
Ici, si Monsieur Jorion est d’accord ?
Ce serait chouette avec l’apport de tous!
@ Laurence :
OK. J’essaierais de faire une proposition dimanche (si ‘le taulier’ veut bien et si j’ai le temps).
A bientôt.
Bonjour,
@ Olivier et Zebu :
« Il faut viser le symbole pour être efficace en poltique : cela pourrait être une nouvelle campagne de rédaction de cahiers de doléances. » –>
Ne voyez-vous pas, aveugles que vous êtes, que les cahiers de doléances c’est ici et maintenant (sur ce blog) : en attendant les états généraux de 2010 (qui, de nos jours, porte le nom d’élection présidentielle).
Cordialement,
Moi je vous suis aussi. Pour ce qui est des cahiers de doléances, on se rappellera que la formule avait été ressuscitée il y a quelques années (en 2005 à la suite des émeutes) à propos des banlieues. Avec un certain succès d’ailleurs. Aujourd’hui, la crise est bien plus globale et mériterait que l’on change d’échelle. Difficile à faire évidemment. Sauf si on le fait pas le Net dans un premier temps??
@ VB: Pour ce qui est des élections présidentielles, je ne vois pas le rapport avec des cahiers de doléances: des candidats arriveront avec des programmes déjà tout fait; certains (suivez mon regard) vous feront croire qu’ils ont usé de la démocratie participative, et au final, vous voterez comme on envoie un sms. Résultat final: frustration.
Partir d’une pétition, ou d’un cahier de doléances, c’est faire émerger les choses sans filtre. Ce n’est pas la même chose.
Bonjour,
@ Olivier :
Vous avez un bon esprit d’analyse mais ne savez pas voir derrière les apparences.
La rédaction des cahiers de doléances avait pour objectif d’attirer l’attention du pouvoir sur les problèmes graves et durables. Ce qui se passe sur les blogs, celui-ci en particulier rempli le même rôle. D’ailleurs, comment pouvez-vous imaginer une seule seconde que le pouvoir politique (exécutif) ignore la grogne qui se développe, le mécontentement de ses sujets et les causes de ce mécontentement : s’ils ne lisent pas les blogs eux-mêmes, d’autres les lisent pour eux.
La convocation des Etats généraux (grand événement institutionnel de la vie politique d’alors) n’a servi qu’à montrer de façon définitive que rien ne pouvait vraiment changer car la tâche était structurelle et immense. De même, la future élection présidentielle (grand événement institutionnel de notre vie politique actuelle), montrera que rien ne peut vraiment changer, je veux dire structurellement et en profondeur.
D’où mon analyse.
Cordialement,
Les occidentaux font la morale aux dictatures et se permettent de ne pas aller voter ! Allez comprendre !
Le vote devrait être obligatoire avec comptabilisation du vote blanc !
Je crois que ce qu’il est convenu (par ceux qui en tirent profit) de nommer la démocratie n’est qu’une illusion.
Nous subissons tous la dictature de l’argent et de ceux qui le possèdent ou qui veulent s’en emparer (le pouvoir des élus étant une forme subtile de cette domination et tout le monde sait comment un ancien ministre devient administrateur de grandes entreprises et réciproquement).
Le vote n’est pas le signe de la démocratie mais d’une représentation qu’il paraît avantageux aux maîtres de nommer « démocratie ».
Comme Marlowe !
Pour la première fois je me suis abstenu.
Il faut se dire que les politiques « en place » ne visent qu’à s’y maintenir.
C’est à dire à proroger la situation qui les y a mis.
Statu quo ante!
Ce ne sont pas eux qui risquent de proposer la réforme..car ils sentent probablement qu’elle sera si grosse qu’elle sonnera leur fin!
non.
Vote obligatoire….sinon quoi ? La prison ?
Voilà de la démocratie à poigne !
En France, l’inscription sur les listes électorales est obligatoire, mais le vote ne l’est pas. Il s’applique uniquement aux grands électeurs et l’amende est de 4,57 Euro en cas de non vote sans raison valable.
En Europe, les Pays-Bas, ont supprimé le vote obligatoire en 1970-il avait été inscrit dans la constitution en 1917-Actuellement le vote est obligatoire en Belgique, en Grèce, au Liechenstein, au Luxembourg, dans le canton suisse de Schaffhouse et dans le Land autrichien du Vorarlberg.
Hors d’Europe on le retrouve en Australie.
La sanction prévue n’est pas la prison mais une amende allant, selon les pays, de 25 à 1000 Euro.
Du coup les gens voteront blanc à + de 55%.
Qu’est-ce que cela changera ?
A supposer que ces 55% de vote blanc soit un groupe homogène-peu probable-
Il devient une force ou des forces de propositions cohérentes…
Référendum sur le TCE du 29 mai 2005:
Taux de participation: 69,34 % de votants.
Quand le vote représente un enjeu réel, les électeurs se déplacent.
Il ne faut pas désespérer de l’intérêt des citoyens pour la chose politique.
Ce sont les hommes politiques qui ne savent plus intéresser les citoyens et qui trahissent le vote populaire.
Je signe
@ arkao,
Vous avez dit ce que, sur l’autre fil de discussion, nous étions quelques uns à vouloir expliquer -cf. « France: Régionales 1er tour » ( http://www.pauljorion.com/blog/?p=9137 ).
Certains d’entre nous ont cherché à convaincre, que les abstentionnistes reviendront lorsque la question sera la bonne.
D’autres ont répondu « élections présidentielles » comme exemple de bonne question, en voulant démontrer la faiblesse de l’argument, puisque les présidentielles, même si elles drainent encore une majorité d’électeurs, voient aussi le nombre d’abstentionnistes augmenter.
Mais l’élection présidentielle est aussi une question faible, puisque tout président de pays démocratique agit dans le cadre étroit d’une Constitution nationale. Cette Constitution est destinée à borner son action, et à éviter les dérives.
On peut le déplorer, quand on voudrait parfois que les présidents agissent plus à droite ou plus à gauche que la Constitution des pays le leur permet.
Mais on peut aussi s’en réjouir, quand des formes d’extrémisme arrive au pouvoir par la surprise des urnes, comme c’est le cas dans quelques pays que nous connaissons (je pense au premier chef à la Constitution polonaise, qui a été la première à naître en Europe).
Le TCE, le référendum sur le Traité établissant une Constitution pour l’Europe. Voilà une bonne question qui a prouvé que les abstentionnistes ne sont pas des pécheurs à la ligne (le 29 mai 2005 la pèche était pourtant ouverte en France).
Référendum « pour » ou « contre » le TCE:
– France: 54% « contre » (69% de participation).
– Pays-Bas: 62% « tegen » (63% de participation).
– Irlande: 53% « in aghaidh » (53% de participation …ratification suspendue).
…Trois pays « contre ».
– Luxembourg: 61% « fir » (81% de participation-obligatoire)
– Espagne: 76% « para » (…mais 42% de participation. Peut-être que certains des 53% d’abstentionnistes seraient allé voter « contra », mais quand le pays a le fusil sur la tempe…).
…Deux pays « pour ».
Partout ailleurs, ratification par les pouvoirs en place (gouvernements ou parlements).
Peu importe aujourd’hui que nous ayons été « pour » ou « contre ».
La seule question à se poser est: « Qu’a t-on fait de ce vote? »
Ce que le pouvoir en place a fait du vote de ce 29 mai 2005 en France (ratification du Traité de Lisbonne ,fantôme du TCE, par le Congrès français à Versailles le 7 février 2008) explique en partie la suite de l’histoire, dont une partie s’est jouée dimanche dernier (une autre s’était déjà jouée lors des Européennes du 7 juin 2009: 59% d’abstention en France. Quelques uns ont su le voir à l’époque).
Beaucoup de français, et plus qu’on ne pourrait croire parmi ceux qui étaient pourtant « pour » le TCE, beaucoup de français n’ont toujours pas digéré la manoeuvre, qui a volé le résultat des urnes. Et en voyant le peu d’indignation de l’opposition, en voyant même cette opposition se rendre complice de l’imposture lors du vote au Congrès, ils ont compris que ceux-là auraient très certainement agit de même si ils avaient eu les clés du pouvoir.
Certains citoyens ont donc décidé de ne plus être dupes, ni des uns, ni des autres. Jusqu’à que ceux-ci comprennent qu’on ne joue pas avec la démocratie. Sous peine du pire. Cette abstention est un signal d’alarme, un silence volontaire, qui devra être renouvelé jusqu’à être entendu. Certains silences peuvent devenir assourdissants.
On dira que les élections régionales n’ont rien à voir, et sont d’un autre enjeu. La faiblesse de l’enjeu de celles-ci (que certains ont su nous expliquer sur ce blog), donne au contraire l’occasion de placer ce silence des urnes sans risques.
Qu’est-ce qu’ils demandent ces grévistes des urnes?
Des changements en ce qui concerne le vote (vote blanc, référendums populaires, etc.);
Des changements en ce qui concerne cette Union Européenne imposée;
Des changements en ce qui concerne le capitalisme (ce blog est bourré d’idées, dont une surtout…).
…
Toutes choses qui ne sont jamais dans les dialogues « entre eux » des politiques, cette réponse faite à Jorion.
Dimanche prochain pourrait dans ces conditions voir l’abstention, celle des citoyens conscients, grandir encore. La grève du vote est un acte de citoyen, pour défendre la justice du vote. Un acte d’insoumission qui est refusé à ceux qui ont, hélas, l’obligation de voter (le droit de grève des urnes leur est interdit).
Mais cette histoire se joue ailleurs aussi dans l’Union européenne.
Est-ce qu’il seront nombreux aux Pays-Bas et en Irlande à se rendre aux urnes lors des prochaines consultations, eux qui ont vu aussi le résultat de leur vote piétiné?
Et des surprises nous attendent peut-être concernant l’abstention citoyenne:
Est-ce qu’ils seront nombreux les futurs votants, dans les pays où leur a été refusé la possibilité de se prononcer sur une Constitution qui engageait leur avenir?
A-t-on vu souvent un tel nombre de pays démocratiques refuser à leurs citoyens de voter pour la Constitution?
A-t-on vu par le passé autant de pays démocratiques ratifier une Constitution sans vote du peuple?
On l’a vu. Mais jamais à une telle échelle.
Donc ce qui vient est inédit.
Il s’agit d’autre chose que de pèche à la ligne. Ou bien, comme le dit Jorion, les pécheurs à la ligne ne sont pas du côté que l’on croit.
je +oie.
« Le silence des urnes » …
Les politiques, de droite comme de gauche, ne veulent pas, et ne peuvent pas, remettre en cause le capitalisme.
Voilà pour qui en est convaincu une excellente raison de ne pas voter.
C’est ce que j’ai vécu depuis plus de quarante ans (j’ai eu vingt ans en 1968, l’année du beau mois de mai)
Voilà qu’aujourdhui, c’est à dire visiblement et incontestablement, depuis deux ans, tous peuvent voir que ce capitalisme qui se présentait comme incritiquable, s’effondre.
Tous ceux qui nient cet effondrement sont des menteurs.
Les formes de résistance passives et actives ne sont pas dans les urnes.
J’ai vécu mai 68 environ 10 jours à la Sorbonne et même pendant 1 semaine pendant laquelle tous les soirs j’ai pris la parole à l’Odéon.
J’ai entendu l’incantation selon laquelle le capitalisme était DEFINITIVEMENT mort ! Et chanter la gloire de l’autogestion à la Tito + la culture à la Fidel Castro + la société égalitaire à la Mao avec les étudiants aux champs pour éduquer les masses….
J’ai vécu la hausse de la bourse de Paris en étant « à la corbeille » sur le floor
en 1972…..
Et pas mal d’eau à coulé sous les ponts de Paris depuis…..
Alors, quand je lis que le capitalisme est « définitivement » mort……je rigole un bon coup.
Avec mes cheveux maintenant blancs, je remercie tous ceux qui me parlent de la mort du capitalisme….cela me ramène à ma jeunesse. Merci, merci infiniment !
J’ai aussi vécu Mai 68, pas à Paris mais dans une petite ville de Belgique. J’avais 19ans et effectivement on parlait de la fin de la société de consommation, ce qui revient au même puisque qu’elle est la conséquence du capitalisme.
La différence aujourd’hui, c’est que le système butte contre ses propres limites.
C’est un système qui ne peut survrivre que par la croissance donc à terme finira par se suicider.
Son suicide entraîne par voie de conséquence une paupérisation tout azimut à travers la planète.
En même temps une profonde réflexion en ce qui concerne l’avenir de l’humanité d’où l’existence de ce blog et beaucoup d’autres.
Je ne suis pas pêcheur à la ligne, mais j’ai encore voté, cette fois-ci comme toutes les autres, bête et discipliné. Soumission à l’autorité, comme dans l’expérience de Milgram adaptée hier soir au monde des jeux télé ? Plutôt l’envie malgré tout de faire progresser l’écologie politique.
@ Maître Dong,
Les partis qui font progresser l’écologie politique sont aujourd’hui légion, à droite comme à gauche. Votre vote restera donc secret.
Nous retrouvons ici la sagesse que nous vous connaissons.
Je doute qu’André Gorz, un des premiers à défendre l’écologie politique, en France, eut été d’accord avec tous ceux aujourd’hui qui se réclament de l’écologie.Il y a des positions intenables, et quoi qu’on en dise, l’écologie n’est pas compatible avec toutes les idéologies.
@ lou,
L’écologie est compatible avec toutes les idéologies, au contraire:
– Ecologie: « Science qui étudie l’être humain et son environnement.
– Idéologie: « Ensemble de croyances d’un groupe, d’une société à un moment donné.
(où y a-t-il une incompatibilité?)
Rappelons tout de suite que Alain Juppé et Laurent Fabius sont deux ardents défenseurs de l’écologie politique. Je cite ces deux anciens premiers ministres au hasard de mes pensées, mais on peut trouver des dizaines d’acteurs politiques, à gauche et à droite (et des adversaires politiques encore plus acharnés que ces deux-là) qui défendent l’écologie politique.
Quand je dis à Maître Dong que son vote restera secret, ce n’est pas une plaisanterie (et pas une plaisanterie non plus l’hommage à sa sagesse. Je n’ai pas dit qu’il était maître jésuite.).
Défendre l’écologie ne dispense pas de faire de la politique.
Ceux qui trouveraient dans l’écologie un moyen pratique pour se passer de la politique (ou ceux qui trouvent là un moyen de fuir la politique), doivent absolument le comprendre.
Le « centrisme » politique (qui, en plus de réunir de vrais radicaux, est aussi un refuge des apolitiques, malheureusement pour ce centrisme radical) s’est réincarné aujourd’hui dans le parti écologiste dominant, par siphonnage, ou transvasement. Beaucoup d’électeurs du MoDem sont allé grossir les rangs d’Europe-Ecologie.
Pour cette raison, au hasard des prochaines élections, il pourra arriver à Europe-Ecologie ce qui est arrivé au MoDem dimanche dernier (4%).
Il y a aussi une majorité de radicaux à Europe-Ecologie, comme il en existe au MoDem, mais il semble que beaucoup des électeurs de ces partis sont des gens qui, lassés, veulent délaisser la politique.
Ces électeurs sont dangereux pour les partis, car ils peuvent aussi délaisser, du jour au lendemain, le parti qu’ils se sont choisi pour signifier cette lassitude.
L’écologie ne congédie pas les combats politiques. Et les idéologies continueront à se confronter dans un monde ou l’écologie régnera.
Se répéter cela est le moyen de ne pas perdre le combat politique, si nous souhaitons encore le mener. Ou bien nous acceptons qu’une certaine idéologie gagne si l’écologie gagne (ce qui peut-être l’idée de certains, qui cherchent à convaincre que l’écologie est « de gauche », par un drôle de syllogisme).
Nous sommes toujours amusé de voir des électeurs de gauche s’étonner qu’il existe des partis écologistes à droite. Ceux-là pensent peut-être que leur idéologie de gauche ne sera (enfin) plus remise en cause si l’écologie gagne. Ils doivent se faire à l’idée que le combat politique qu’il veulent abandonner ainsi, les attend à nouveau au sein de l’écologie.
C’est André Gorz qui n’était pas compatible avec toutes les idéologies. Vous avez raison lou, il n’aurait pas été d’accord avec tous ceux qui s’en réclament. C’est toujours difficile quand une belle idée est reprise par ses adversaires. Mais c’est pour cela qu’André Gorz a fait une oeuvre utile.
Jean-Luc
je pense en effet que l’écologie ne peut pas être de droite. Et pour être franche, je pense qu’il y a d’écologie que sociale, ou socialiste. Mais pour autant, le parti socialiste, comme les autres, à gauche, commencent à peine à le découvrir. Il y a incompatibilité de l’écologie avec le libéralisme. Exit une partie des gens de droite, exit Cohn Bendit.ah non, celui là, il est à Europe Ecologie.mince.Exit l’écologie vue du ciel également. Ou celle récupérée pour vendre des déodorants dangereux pour la santé.
Exit également les productivistes de tout poil. Mélenchon vient de faire son coming out? Une partie de la mouvance Utopia l’a rejoint. On verra bien. Fabius, oui, il a dit beaucoup de choses.Intéressantes des fois, mais en ce qui concerne l’écologie, croyez moi, y a encore de la marge avant conversion.
Mais peut être il y a incompréhension entre nous, je viens de réaliser. Pour moi, l’écologie n’est pas neutre, et les choix que sa défense entrainent sont forcément des partis pris. Donc il s’agit de politique.
André Gorz est parti du communisme pour arriver à l’écologie politique.Cela veut dire que la première des préoccupations c’est bien l’humain.
L’écologie est devenue un business, et même, derrière ses beaux principes, pourront émerger les pires dérives technologiques, contrairement à ce qu’on peut penser.
Donc soyons vigilants, amis écologistes, et sachons débusquer ce qui se cache derrière les discours.
Ah oui, une dernière chose. La mode du vélo en libre service. Ça s’est censé être écolo. Mais ce choix, quand on y regarde de près, c’est encore un choix « individualiste ». Qui coute cher, et qui demande le recours à des marchands de publicité et de toilettes payantes.Les transports en commun, ça, c’est trop « peuple ».
@ lou,
Il y a bien sûr votre première phrase. Après, plus je rentre dans la lecture de votre commentaire, plus je me retrouve dans ce que vous écrivez. Et quand vous posez votre point final …je signe.
En vous lisant on comprend que l’écologie ne peut être « seulement » de droite (dois-je rappeler, sans aucun sophisme, que les termes « sociale » ou « socialiste » que vous utilisez sont aussi des termes de droite).
En vous lisant on comprend qu’elle ne peut être « seulement » de gauche (ce que vous dites du PS, de Cohn-Bendit, du communisme qu’a quitté André Gorz, etc.).
L’écologie n’est donc ni seulement de gauche, ni seulement de droite.
Le libéralisme n’est lui non plus ni de gauche ni de droite.
Nous comprenons enfin depuis quelques années (après les combats idéologiques stériles du passé) que ce qui n’est ni de droite ni de gauche, touche souvent à l’essentiel. Et que ceux qui savent lire cet essentiel d’un poste d’observation qui ne se situe ni à gauche ni à droite, sont les seuls à le voir.
Les autres, ceux qui acceptent de se priver volontairement des deux hémisphères pour comprendre échappent à cet essentiel.
L’essentiel n’est ni de gauche ni de droite.
La politique n’est ni de gauche ni de droite.
L’humain n’est ni de gauche ni de droite.
Où je veux en venir?
Au fait que je suis d’accord avec vous: l’écologie est un sujet essentiel, il s’agit de politique, et la première préoccupation c’est l’humain.
@ lou,
Je reviens vous faire part d’une idée, qui me semble importante.
Nous devons à tout prix conserver la conscience profonde des choses. Les mots nous y aident, mais ils peuvent aussi nous empêcher de voir.
J’ai suivi votre échange avec jducac, sur un autre fil ( http://www.pauljorion.com/blog/?p=9137#comment-65435 ). Il m’apparaît que les années qui vous séparent tous les deux pourraient expliquer certaines choses. Je vous imagine plus jeune que moi (pardon, j’écoute aux portes et j’ai lu que votre maman avait trente ans en 68. Confidence pour confidence, la mienne avait juste quarante ans). Je ne vous précède pas d’une génération, mais je vais m’amuser à me placer dans le rôle de l’observateur, pour la démonstration.
Jducac, du haut des soixante quinze ans qu’il nous dit, a vu quelques événements qui ont pu nous échapper. Il a vu aussi certains mots changer de sens, plus que nous ne l’avons vu nous-même. Cela lui donne une vision plus nette. Une meilleure profondeur de champ.
Concernant ce que je vous dit dans mon dernier commentaire, il y a quelque chose qu’il comprendra (s’il vient ici) sans même une seconde d’hésitation, alors que peut-être vous-même aurez un peu plus de mal.
Vous dites, voyant l’écologie de gauche, « qu’il n’y a d’écologie que sociale, ou socialiste ».
Je vous réponds que cela prouve que vous voyez l’écologie « pas seulement de droite, puisque les termes, sociale et socialiste, sont aussi des termes de droite ». Voilà la chose que Jducac lira sans ciller.
Jducac a sûrement vu les mots « sociale » et « socialiste » passer de droite à gauche durant sa vie. Il n’a pas oublié, entre autre, qu’un certain parti étranger à la France qui voulait dominer l’Europe dans son enfance était socialiste, en plus d’être national. En France, en 36, un parti comme celui des Républicains d’Action Sociale était très à droite. Et pourtant on pense peut-être rapidement que la République, l’action et le social sont affaires de gens de gauche. Il y a des dizaines d’exemples de ce socialisme de droite, même plus récents.
Et la SFIO, qui en 1914 était classé à l’Assemblée Nationale (et dans les médias de l’époque) comme un parti d’extrême gauche, avait dans son intitulé les mots « section française ». Des mots qui fleurent aujourd’hui la droite dure. C’est d’ailleurs ce parti qu’on a rebaptisé « socialiste » en 1971.
Imaginons maintenant que la SFIO soit resté la SFIO. Imaginons que ce nom de « Parti Socialiste » soit donc resté libre de propriétaire jusqu’en 2002. Qu’est-ce qui aurait empêché le RPR (droite) de le reprendre à ce moment pour se renommer, plutôt que de choisir les termes « Union pour un Mouvement Populaire »? Rien. C’était tout à fait possible. D’autant plus que le nouvel UMP se voulait aussi héritier du « gaullisme social » du Général De Gaulle.
Jducac a vu aussi les concepts de vie au plein air, de défense de la nature, de « naturisme », comme on disait à une époque, passer de droite à gauche. Pour prendre un seul exemple, il se souvient que le thème du « retour à la terre », cher au mouvement écologiste de gauche des années soixante dix, était un thème cher aussi au maréchal Pétain. Quand je dis ce nom, je ne cherche pas stupidement à frapper votre esprit, lou, je le dis pour le symbole qu’il est bien sûr, mais aussi parce que cet homme se réclamait de droite.
Nous savons, vous et moi, qu’il est bon de ne pas se bercer de mots et de concepts. Toujours chercher derrière. Chercher le vrai combat. Le juste combat politique.
C’est la politique qui fera gagner l’écologie, mais lorsque l’écologie aura gagné il restera toujours à faire de la politique. Et celle-ci n’est ni de droite ni de gauche.
Vous me comprenez lou?
Cette idée m’aide à conserver la conscience profonde des choses. Est-ce que cette idée peut vous servir?
L’écologie n’est ni de droite ni de gauche, elle n’a rien à faire avec ses deux composantes de l’ère industrielle.
Il s’agit en fait d’un nouveau pradigme, comme un explorateur qui découvre un nouveau territoire.
michel lambotte,
Totalement d’accord. L’écologie se rapproche davantage de l’humanisme. Quoi de plus normal et banal que d’être écologiste…même un parasite non-doté d’un télencéphale hyper-développé et d’un pouce préhenseur préserve son environnement. Et on voudrait nous faire croire qu’il s’agit de choix politiques !
L’abstention massive est la conséquences logique de l’aggravation de la crise et c’est pour moi plutôt bon signe. Les gens ne veulent plus de gestionnaires à la petite semaine de la situation présente, mêmes compétents, ils recherchent des visionnaires qui sont capables de leur montrer la sortie, même lointaine.
Et n’est-ce pas d’ailleurs le premier rôle d’un homme politique que de proposer un avenir cohérent et une vision large des problèmes posés par la vie d’un système social, quel qu’il soit ?
Mais la professionnalisation du politique, le politiquement correct, la recherche d’un consensus mou pour ratisser au plus large, ont créé une race de gestionnaires, petits baronnets vivant dans la hantise des prochaines élections, sans aucune envergure. Qui voit vraiment une différence entre une gestion de droite ou de gauche, sinon au niveau des symboles incantatoires ? je vis à Toulouse, j’ai connu un maire UDF, un maire UMP et un maire PS, aucune différence, la ville est suffisamment riche pour arroser tout lobby organisé sans discrimination…
Mais pourquoi voulez-vous donc qu’un jeune au chômage ou un salarié au SMIC, catégories les plus abstentionnistes, s’intéressent à la couleur du gymnase de son quartier ou à l’emplacement du futur rond-point devant fluidifier la circulation ? Ces gens-là cherchent un espoir de vie meilleure et s’ils ne le trouvent pas dans les partis « civilisés » comme vous le dites, ils iront le chercher dans des partis que l’on dit « barbares »… Aux hommes politiques de prendre leurs responsabilités, tant qu’ils se refuseront à le faire, les gens se détourneront d’eux, de plus en plus…
@Wladimir
Bonjour,
Nous sommes déja, et nous deviendrons pour une grande majorité d’entre nous
des Populations à Pouvoir d’Achat Limité.
Peu de personnes auront un autre alternative, il n’y aura pas d’échappatoire.
C’est déja et se sera massif.
L’expression démocratique est administrativement « bien » gérée.
Le rot démocratique garantit de belles carrières et de beaux cumuls.
Si le rot n’est pas conforme on « rerote ».
Nos politiques sont comme des « brennig »(chapeau chinois) sur les rochers.
Il faudra une bonne tempête pour retourner le rocher et les faire décrocher.
Jusqu’où ira la violence des situations?
Paul,
Pour conforter votre analyse sur le discours des politiques, j’ai sursauté dimanche soir, à l’écoute d’un dirigeant socialiste qui, pour conforter ses « reproches » à la droite l’a accusée de vouloir mener une politique de rigueur. Lequel, dirigeant de droite, s’en est défendu vertement avec promesses à la clé.
Quel décalage entre ce qui nous attend et ce que l’on entend, c’est même plus qu’un décalage, un abîme!
Sont-ils complétement ignorants de la réalité ou n’ont-ils aucune honte d’une telle démagogie?
Exemple d’une offre politique, démocratique, républicaine, humaniste, clairement anticapitaliste, présentée par Jacques Généreux, économiste.
Si ce que vous révélez de l’attitude des partis politiques est exact, leur incapacité à informer, c’est qu’alors ils ont démissionné de leur rôle en démocratie. Dès lors qu’ils ne remplissent plus leur mission constitutionnelle « les partis politiques concourent… » ils deviennent inutiles voire nocifs puisqu’ils empêchent de faire face aux réalités contingentes.
On est alors pas très loin d’un contexte propice à l’émergeance d’une dictature.
Comme la France est loin d’être la seule nation dans cette situation, nous risquons d’assister au crépuscule des démocraties et à des tensions extrêmes entre pouvoirs dictatoriaux ou totalitaires s’opposant sur toute la superficie du globe, avec les moyens du XXI ème siècle.
Automne 2008 ?
Je croyais avoir lu ici même que c’était le 18 mars 2009 .
Quant à la place du capitalisme , il me semble que même si c’est encore un peu confus Le NPA , Lutte ouvrière , le Front de gauche , Europe Ecologie pour les plus nets , et tous les autres de façon plus édulcorée , commencent à inviter le thème dans leurs problèmatiques qui ne sont encore souvent ,c’est vrai, que des discours .
Pour ma part , au delà du capitalisme , j’attends les partis qui feront leur point crucial sur :
– place du marché VS Loi démocratique .
– place liberté VS marché .
– place liberté individuelle VS liberté collective
– place marché et liberté VS grands équilibres écologiques .
– sens d’une identité française sur ces sujets dans l’Europe et le Monde .
Je remarque aussi que ceux que j’ai cités comme ayant les débuts d’éléments de discours les plus nets , ne sont pas des « partis » installés et que certains se revendiquent d’ailleurs come des mouvements .
Ceci explique peut être cela .
Mais le monde à faire émerger sera toujours pour moi construit via la discussion et le confortement de ceux qui émergent par le VOTE .
S’il émerge par » fatalité » , ça me désolerait un peu sur notre capacité à donner corps à ce que l’on perçoit . Mais je me ferai une raison .
Les « remèdes » ont commencé d’être appliqués dans la seconde moitié de septembre 2008. La politique adoptée a été expliquée et justifiée par les dirigeants américains non pas comme un patchwork de mesures de circonstances mais comme un système et comme une « solution », le 18 mars 2009.
Les valeurs spécifiques du blog ont-elles été assez analysées et « valorisées » ? La salle de rédaction de cette « revue » ouverte et réouverte dans l’espace et dans le temps donne des chances assez rare .
Quant au pêcheur qui va voter il sait bien quelque part ce qu’il doit évidemment à sa « gaule » …
Bonjour,
Je comprends ceux qui s’abstiennent, mais personnellement, je préfère me déplacer et voter blanc.
Nos politiciens pendant que l’économie s’effondre parlent du sexe des anges eux qui vivent dans des hauteurs que ne connaît pas la grande majorité de la population. Dans leur tour d’ivoire ne voient rien, n’entendent rien et continuent à s’interpeller sur les vieilles rengaines d’antan, sur des clivages gauche/droite surannés. La seule chose qui les émeut est la défense de leurs avantages acquits personnels. 57 % d’abstention ne les interpelle pas, jusqu’ici tout va bien. La société change à une vitesse de plus en plus rapide, eux non immuables comme les statues : colosses au pied d’argile…
L’UMP des Bouches du Rhône connaît le robot téléphonique,
Le message du candidat Mariani s’adresse aux abstentionnistes, qu’il suppose d’être mécontents, qu’il exhorte d’aller voter sur son programme qui n’a pas changer entre les deux tours pour rompre avec la gestion calamiteuse du PS, et blablabla blaba …
(Les vieux téléphones à cadran n’ont pas de touches, c’est idéal pour filtrer les robots téléphoniques, mais on ne peut non plus appeler avec le cadran ….)
il est vrai que les préoccupations affichées des élus et des candidats sont surréalistes comparées aux problèmes que pose cette fin du capitalisme.
Etant donné que « penser la monnaie » reste exclu du débat, ni votre proposition de l’interdiction des paris sur les fluctuation des prix des actifs, ni la mienne, d’une émission d’un signe monétaire nouveau, ressemblent, hélàs, à des cris dans le désert.
Que faut-il attendre de plus pour qu’un déclic se produise?
Serviles, les économistes et les hommes politiques, de gauche comme de droite, restent aux ordres de ceux qui se remplissent les poches et qui profitent du fait que le système se plante inexorablement.
Les citoyens ne votent plus car ils pensent qu’il n’y a plus ni droite ni gauche ni centre. Les ecolos sont comme les autres chasseurs de voix et c’est tout. Ils ne derangent pas l’establichment bien au contraire. Leurs idees sont reprises a droite comme a gauche donc ces idees cadrent avec les non-programmes droite gauche. Il n’y a donc pas de politique du tout en france, il n’y a que des luttes mediatiques. Le projet de societe de la droite ET de la gauche ET des ecolos est le meme. Les institutions europeennes non elues sont le vrai lieu de pouvoir. Tous les autres suivent, la soupe est bonne. Il n’y a aucune raison de voter, car cela ne sert a rien. Il n’y a donc plus aucun citoyen en europe, a part ceux qui dirigent l’europe et qui ne sont pas des elus. Le peuple c’est eux car ils comptent. Nous ne comptons pas, nous avons etaient depossedes de notre citoyennete.
@ Paul Jorion
« Or, de cette sortie du capitalisme, qui est l’époque que nous vivons à présent et qui est au centre de toutes nos préoccupations, les partis qui briguent les suffrages des électeurs français aux élections régionales, n’en parlent pas. »
Si, si, on en parle. Mais comme ça ne passe pas à la télé, ça n’existe pas…
http://www.lepartidegauche.fr/qui-commes-nous/notre-identite/187-la-societe-que-nous-voulons
D’accord avec 4 Aout:
il y a des partis qui en parlent plus que d’autres mais on ne peut pas dire qu’ils bénéficient d’une audience dans les media mainstream; ils en sont même soigneusement écartés.
Ceci dit, je n’ai pas l’impression qu’on y discute beaucoup des idées brassées dans le blog de Paul; c’est dommage car le programme du PG (qui reste à construire) pour ne pas le nommer pourrait utilement reprendre certaines idées ici débattues: ce serait faire preuve d’une absence de sectarisme encourageante.
@ tous… et à Messieurs Jorion Et Lerclerc,
merci pour cet espace d’expression d’abord et pour la richesse, la qualité, la bonne volonté, l’humanité de tous les intervenants…
Ce blog est, chaque jour, un vivier où apprendre, comprendre et se ressourcer, prendre un bain de vie et de partage…
Lieu de réflexions et d’analyses… qui nous montre un peu aussi le chemin ;D
Que vaut le reste quand on a la chance de bénéficier de tout cela?…
Merci à tous !!
La fontaine de jouvence de l’Abbé Jorion…
http://www.rfi.fr/contenu/20100318-responsable-nord-coreen-execute-apres-une-reforme-monetaire-0
Heu, ils votent là-bas ?
Oui Louise, ils votent, ils ont des députés, des ministres et une monnaie, tout comme nous, mais par contre il portent tous le même costume et diffusent une joie intense.