Billet invité.
Christine Lagarde a critiqué en début de semaine la politique économique allemande. La ministre reproche à l’Allemagne sa stratégie fondée sur la compétitivité de sa production de biens et services à l’export. Les Allemands ont gagné de nombreuses parts de marché en modérant leurs coûts salariaux ces dernières années. Ce dumping social, que les Européens critiquent tout bas, a été remis en cause de façon judicieuse par C. Lagarde.
Cette attaque en règle a fait la une du Financial Times en début de semaine. En France, le premier réflexe a été d’incendier la ministre. Au lieu de critiquer et jalouser nous dit-on, notre pays ferait mieux de s’inspirer du modèle allemand et d’améliorer sa compétitivité afin d’en finir avec une balance commerciale déficitaire. Alors oui, les Allemands déposent plus de brevets que nous, consacrent une plus grande part de leur PIB à la recherche, dépensent plus pour l’éducation et disposent d’un tissu industriel de PME solides et innovantes. Mais alors pourquoi les écarts se sont-ils creusés à partir de 2002 quand l’Allemagne a clairement modifié sa politique en comprimant les salaires ? Soyons honnêtes, il n’est pas contestable que l’Allemagne bénéficie d’avantages structurels, mais ces atouts n’expliquent en aucune façon l’écart considérable, qui se creuse sans cesse, entre les déficits de la balance commerciale de la grande majorité des pays de la zone euro et l’excédent de notre voisin d’outre Rhin.
La critique est d’autant plus ardue que les salaires allemands ne sont pas spécialement faibles dans l’industrie. Mais ils stagnent depuis longtemps alors que les coûts salariaux ont augmenté de plusieurs dizaines de points de % dans les autres pays de la zone euro depuis 1995. De plus, les Allemands, en exportant massivement, ont aujourd’hui l’économie probablement la plus solide du monde, même si comme partout ailleurs l’endettement public s’envole. Cette stratégie s’est donc révélée payante pour l’Allemagne, jusqu’à maintenant, et au prix de l’affaiblissement des autres pays de la zone euro. Certains ont compensé, comme la Grèce et l’Espagne, en ouvrant les bras à l’endettement et à une croissance artificielle dopée par l’envolée des prix immobiliers. Certes, ces pays n’ont pas fait preuve de la plus grande rigueur budgétaire. L’écart croissant entre la France et l’Allemagne au sujet des déséquilibres de la balance commerciale est plus révélateur. Selon une étude de Natixis, au moins 30% de cet écart vient du « dumping social » provoqué par l’Allemagne. Il faut également mentionner qu’en délocalisant dans les pays à bas coûts, les Allemands ont accru leur compétitivité au détriment de l’emploi domestique, aussi faible qu’en France. Pour un pays aussi fortement exportateur, on aurait pu penser que le taux de chômage serait mieux orienté qu’il ne l’est, à l’instar du Japon ou de la Chine qui ont peu de chômeurs grâce à la vigueur de leurs exportations.
De plus, la politique de l’euro fort, encouragée par l’Allemagne, a l’avantage de rendre peu coûteux les achats de matières et de biens intermédiaires dont l’industrie allemande a besoin. Oui mais voilà, cette politique est néfaste aux autres pays européens qui perdent alors en compétitivité quand il s’agit d’exporter hors de la zone euro.
Si nous suivons les détracteurs de C. Lagarde, la France doit donc réduire ses coûts salariaux et devenir aussi vertueuse que l’Allemagne en réduisant les charges qui pèsent sur ses entreprises afin de redresser sa compétitivité. Quel argument dangereux !
Faisons cela, et les autres pays de la zone euro aussi, et nous exporterons plus vers l’Asie mais nos salaires seront plus faibles et les inégalités salariales continueront de croître. Cette course aux débouchés extérieurs est néfaste économiquement en raison de la pression exercée sur le niveau des salaires. Peu à peu, la mondialisation encourage à modérer les salaires, ce qui limite l’inflation mais accroit surtout les écarts entre part des profits et des salaires dans la valeur ajoutée. Et des pays qui ne souffraient pas d’un recul du pouvoir d’achat de ses citoyens sont désormais confrontés à cette difficulté.
Le problème, et j’espère que plusieurs médias feront la même analyse, vient de l’idéologie en vigueur depuis 30 ans et qui consiste à libéraliser tous les échanges, de biens et services, mais aussi à réduire au maximum les contraintes qui pèsent sur la circulation des flux de capitaux. Résultat des courses : un nivellement par le bas des conditions salariales partout sur la planète et une fragilisation d’un grand nombre de pays à l’avantage d’un ou 2 autres (essentiellement la Chine et l’Allemagne).
Or, aujourd’hui, des voix s’élèvent. Celle de C. Lagarde comme nous venons de le voir mais aussi celles de sénateurs américains qui viennent de déposer un projet de loi visant à pénaliser l’excessive compétitivité des pays ne laissant pas leur monnaie s’apprécier et qui tirent donc profit de la faiblesse des coûts salariaux. La Chine est bien sûr visée par ce projet de loi, que T. Geithner a immédiatement critiqué. Paul Krugman va même jusqu’à réclamer une taxation de 25% sur tous les produits chinois importés. C’est la seule solution dit-il car la Chine refuse toujours de réévaluer le yuan.
Si demain, de telles mesures voient le jour (il ne faut cependant pas trop y compter), il ne fera pas bon être Allemand ou Chinois. La faiblesse de leur marché intérieur sera un frein à l’absorption des produits qui ne seront plus exportés, sans compter le fort risque de déflation avec les capacités inutilisées qui ne manqueraient pas d’apparaître dans l’industrie. Contrairement aux idées reçues, la Chine ne fera pas le poids face à Washington. L’empire du milieu brandit régulièrement la menace d’une vente des tombereaux d’obligations américaines qu’il détient, ce qui provoquerait une hausse des taux aux Etats-Unis, mais aussi et surtout une réévaluation violente du yuan et de lourdes pertes sur les investissements libellés en dollars que possèdent les Chinois. Or, si les exportations chinoises plongent alors même que de nombreuses entreprises sont déjà en perte actuellement en Chine malgré les subventions étatiques, le perdant ne sera pas celui qu’on croit.
Cette constatation que les pays exportateurs sont plus faibles qu’on ne veut bien l’admettre a fait dire à Moody’s, mardi 16 mars, que l’économie française était plus solide que celle de l’Allemagne.
Résumons la situation : des pays à consommation élevée comme les USA et la France critiquent ouvertement la politique exportatrice des pays à demande intérieure faible que sont la Chine et l’Allemagne. En toile de fond, le débat porte donc sur la pertinence des politiques de libre-échange implémentées ces dernières décennies.
Conséquence logiques : les pays « victimes » de ces politiques vont réfléchir à la mise en place de taxes, puisque la compétitivité ne peut être redressée via la baisse des taux de change (zone euro oblige et entêtement chinois). Le mot protectionnisme sera sur toutes les lèvres et on criera au scandale. Jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’un contrôle des flux de capitaux et la mise en place de certaines barrières à l’importation ont des vertus, notamment celles de rééquilibrer les balances commerciales et au final de réduire les inégalités. Le gros inconvénient, c’est que les pays émergents devront changer de modèle et risquent une transition bien difficile.
Il faut noter que, dans une note publiée en février, le FMI a, pour la première fois depuis plus de 20 ans, admis que le contrôle des flux de capitaux n’a pas que des désavantages et permettrait d’éviter que les pays émergents ne coulent si demain les pays à consommation intérieure élevée se décident à changer les règles du jeu. La crise asiatique de 1997 est là pour nous le rappeler, les capitaux injectés en Asie avant cet épisode douloureux ont été rapatriés très rapidement, plongeant ces nations dans le désarroi.
N’a-t-on donc rien appris de la crise ? Aucune réforme sérieuse n’est passée (l’Europe vient d’abdiquer sur la question de la réforme du cadre réglementaire des hedge funds, pour faire plaisir à Londres et il y a fort à parier que les discussions en cours sur le contrôle des CDS souverains ne tournent court). Rien n’est fait pour réduire les inégalités (les Grecs vont payer un lourd tribut au plan d’austérité imposé par l’Europe) et les mêmes recettes sont appliquées comme avant.
Des solutions existent pourtant. En France, il suffirait de supprimer toutes les niches fiscales, ainsi que le bouclier fiscal et introduire de nouveau une taxation croissante pour les plus hauts revenus (qui ont des excédents qui peuvent dormir des décennies). Et en second lieu, il conviendrait de partager de façon plus équitable la valeur ajoutée. Les profits sont trop élevés comparés aux salaires. Ces mesures ne sont même pas discutées. La remise en question du fonctionnement de nos économies mondialisées est l’occasion d’en parler de nouveau. Ce qui nécessite un retour du courage politique.
107 réponses à “La remise en question nécessite un retour du courage politique, par Homard”
Les solutions préconisées font partie du programme d’Europe Ecologie, et sans doute du parti de gauche, et sont en discussion au PS, même si elles ne sont jusqu’ici portées que par l’aile gauche de ce parti.
Hummm ! Du courage politique, ce n’est pas vraiment le point fort de nos dirigeants. Et surtout le vrai
courage politique ce serait qu’en temps de vaches maigres ils commencent par donner l’exemple.
Sans quoi comment être crédible. Ce serait aussi de répartir le plus justement possible les sacrifices, mais aussi et surtout de dégager une perspective politique à moyen et long terme qui redonnerait espoir et confiance aux citoyens. On peut toujours rêver !
Belle analyse, juste un peu trop passéiste à mon goût.
Le problème de notre planète est le recours à la dette, si Allemagne, Chine, Japon sont de grands exportateurs, ils sont aussi les prêteurs de la planète…
En fait vous indiquez purement et simplement que la rigueur, la raison, la vie de Fourmis n’est pas une bonne solution… soyons donc Cigales et justement la crise actuelle vient que trop de Cigales sur notre planète…
Une image bien évidemment, juste que nous sommes dans un monde de concurrence, dès le moment où un ou plusieurs pays obtiennent de meilleurs coûts que les autres, alors les autres doivent s’aligner, ou trouver un moyen de réduire cette différence…taxations, fermetures de frontières….
Vous choisissez la taxation des riches, vous ne résolvez pas la question que vous avez posée vous-même, lorsqu’une différence de coût de production est par trop importante, que fait-on et vous ne répondez pas à cette question, remarquez bien vous suivez en cela notre Ministresse, comportement bien Français ce me semble…
Le message que je souhaite véhiculer est le suivant :
Notre système ne connait pas la juste mesure, il va d’un extrême à l’autre. De plus en plus de super-riches et encore plus de super-pauvres. Des pays qui exportent à tout va et d’autres qui consomment trop.
Il faut rétablir, je pense, un peu d’équilibre. Si on laisse trop faire, les avantages et défauts structurels de tous les pays s’exacerbent. La concurrence à tout va (j’insiste sur « à tout va »), ce n’est pas de ma tasse de thé.
Quant aux solutions, je l’avoue, je n’ai pas la recette miracle. Mais il me semble que celles que j’ai indiqué pour la France sont une bonne base de discussion. En tout cas, elles ne sont pas spécialement novatrices et donc nous savons comment faire pour les implémenter.
La fable n’est plus ce qu’elle était. La cigale s’est enrichi à siffloter le nez en l’air sur des airs libéraux que chacun connait bien ici. La fourmi elle est épuisée sous la charge et n’a plus que ses yeux pour pleurer. La fable est à réécrire ou comment greffer des ailes de cigales à la fourmi et fixer un porte bagages sur la cigale. Chirurgie politique pour le docteur DSK dans un bloc opératoire remis à neuf et mis à jour avec une équipe renforcée.
Que racontez-vous là « l’ Allemagne, Chine, Japon sont de grands exportateurs, ils sont aussi les prêteurs de la planète… »
Vrai en ce qui concerne la Chine, totalement faux en ce qui concerne les 2 autres: ce ne sont pas les Etats qui détiennent « la dette » mais des personnes morales ou physiques privées. Le japon et l’Allemagne sont autant sinon plus endettés que nous.
Bonjour,
Cher Homard,
Je constate que vous voyez la solution à nos problèmes dans l’augmentation des impôts comme d’autres la voient dans la création de juridictions d’exception. Chacun son dada.
Pour ma part, je crains que tout cela ne cache une nécessaire remise en cause du fondement même de l’organisation sociale : sans vouloir vous offenser, des mesures d’ordre unilatérales ne me semblent pas être à la hauteur du défi.
Cordialement,
VB, je m’excuse par avance, mais…
La finance qui pompe l’économie réelle, les agences de « notation » juges et partis… C’est pas de l’unilatéral, ça…???
Ceci dit non pas dans l’optique d’une dictature du peuple… (j’ai horreur des extrêmes), mais dans un retour à la Démocratie.
Les futurs millénaires me donneront raison.
@ Yvan :
Certes, le problème surgit du fait des troubles (c’est le moins que l’on puisse dire) bancaires. Toutefois, ces derniers ne me semblent être que le dernier maillon d’une chaîne mortuaire.
Que pensez-vous d’un pays dit industriel qui a progressivement, discrètement mais efficacement abandonné son industrie ? Pensez-vous une minute qu’un tel pays puisse continuer à fonctionner avec tous ses mécanismes sociaux fondés sur l’existence d’une industrie prospère ? Ajoutez à cela des facteurs comme : augmentation de la durée de vie, pic énergétique etc.
Croyez-vous encore sérieusement que le problème soit unilatéral ?
Je regrette par avance d’insister sur le fait que l’augmentation des impôts ne résoudra aucun de nos problèmes de fond : il s’agit, ni plus ni moins, de repenser l’organisation sociale.
Par ailleurs, je ne peux résister, pour vous convaincre tout à fait, à la tentation de vous avouer avoir entendu, dans un contexte on ne peut plus sérieux, une personne haut placée dans l’administration fiscale, avouer (après avoir fait XXXX années de contrôles fiscaux) l’étonnement et le dénuement de ladite administration devant l’ampleur de ce qui se passe dans les paradis fiscaux, depuis que ladite administration fiscale s’y intéresse, c’est-à-dire depuis très récemment (pourquoi avoir tant tardé ? serait à mon sens une question pertinente). L’administration fiscale ne fait que commencer à entrevoir et comprendre se qui se passe effectivement dans ces places dites paradis fiscaux (politiquement organisées, ne l’oublions pas) : en étant encore loin de pouvoir tout y démêler et tout y comprendre ! ça vous inspire cher Yvan ?
Vous avez donc une administration qui indique le droit chemin à des brebis égarées mais qui passe à côté de l’essentiel, le troupeau de moutons ! Si le peuple et les classes dites moyennes (moyennes basses et moyennes hautes) s’appauvrissent c’est pour une bonne raison : l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent au profit de bénéficiaires inconnus, que l’on ne peut que supposer mais qui, parions le, ne paient pas leurs impôts en France.
Résultat : à quoi servira de tondre un mouton qui n’a plus de laine ? ou encore, dans une version plus « soft » et (actuellement) plus réaliste : tondre un mouton qui a de moins en moins de laine risque, en définitive, de ne pas s’avérer aussi rentable qu’on le croit, tant du point de vue budgétaire que du point de vue politique et social d’ailleurs.
Cordialement,
VB
C’est étrange: Homard dit « supprimer toutes les niches fiscales, ainsi que le bouclier fiscal et introduire de nouveau une taxation croissante pour les plus hauts revenus » et vous traduisez par « augmentation des impôts ». Si on faisait ce que Homard propose plus une vraie lutte contre la fraude fiscale, on pourrait sans doute baisser les impôts pour 80% de la population.
« Quand j’entends le mot impôt, je sors mon revolver » aurait dit un autre, et je tire sans même réfléchir. Homard le dit: la non taxation des fortunes excessives conduit à « des excédents qui peuvent dormir des décennies » et je dirais même plus à des capitaux qui fuient la France, vont grossir les capacités des auteurs de manœuvres spéculatives et font défaut à l’économie réelle (que ce soit en consommation ou en crédits à la production).
Il m’apparaît que même des capitalistes conséquents mais lucides commencent à réaliser l’impasse de ces injustices sociales. A moins que vous ne soyez parmi les quelques 10% des profiteurs des boucliers fiscaux, pourquoi ne joignez-vous pas à ceux qui proposent des mesures à la fois morales et économiquement efficaces…
@ Alain A :
Je ne fait (malheureusement pour moi) pas partie de ce que vous appelez « profiteurs » bénéficiaires du bouclier fiscal.
Permettez moi un petit conseil : bien distinguer entre les grosses fortunes qui ne cessent de grossir ailleurs qu’en France pour la plupart, et un « juste » enrichissement de quelques personnes qui ne doivent leurs deniers qu’à la sueur de leur front, de plus en plus amère cette sueur, et qui passent, à tort, pour de riches profiteurs, qui appartiennent à la classe moyenne supérieure en voie de disparition. Il est inefficace en plus d’inéquitable de toujours faire payer les mêmes, désignés comme « riches profiteurs » simplement parcequ’ils déclarent tout ce qu’ils gagnent et n’ont ni les moyens ni même l’envie de l’évasion fiscale. Ces gens là, que vous désignez à l’ire collective, tiennent encore (pour peu de temps) le système fiscal et social français car ils sont également de gros contributeurs fiscaux et sociaux.
Votre objectif est-il réellement le nivellement de tous les revenus (à l’exclusion, bien évidemment, de ceux qui ne font que transiter par tel ou tel pays pour y finir leurs jours heureux au paradis : ces revenus là ne sont pas français et sont donc intaxables chez nous) ou rêvez-vous d’un niveau de vie plus élevé pour tous en France au détriment des paradis fiscaux ?
Je ne pense pas que l’envie (de la situation commerciale et budgétaire de l’Allemagne, comme de celles de personnes besogneuses et néanmoins bien rémunérées) soit un sentiment digne d’intérêt et surtout de protection. Je pense au contraire que l’Allemagne a beaucoup mieux géré que la France son statut de société industrielle ; de même qu’il ne me viendrait pas à l’idée de mettre la tête d’un entrepreneur de PME PMI sur une pique simplement parcequ’il gagne suffisamment d’argent pour « bénéficier » (comme vous dites) du bouclier fiscal. Pour être juste, ce « profiteur » comme vous l’appelez subi déjà un nombre conséquent de désagréments quotidiens, une société paperassière et tâtillonne à l’excès qui lui fait passer une bonne partie de son temps à justifier de l’existence de ses revenus ; pendant que l’argent des vrais « capitalistes » disparaît tout simplement au vu et au su de tous.
Tout simplement, je mets en garde le plus grand nombre sur l’objet de leur ire : il ne faudrait pas se tromper de cible.
Souhaitez-vous plus amples explications ?
En négociation, on appelle cela arriver au baround d’honneur.
Je suis sincèrement désolé, VB. Croyez bien que chaque personne sur ce blog compte autant que les tout vieux intervenants dont je fais parti et qui n’est pas un avantage ni une tare, mais là, vous vous refermez de façon naturelle et logique.
VB
Vous utilisez les mots « envie, ire, têtes sur les piques » pour caractériser les positions que je défend avec d’autres. On croirait que de nouveaux sans-culottes s’attaquent à une moderne noblesse… Sachez que de tels sentiments ne sont pas ceux qui m’animent (ni je suppose quelqu’un comme Yvan). La justice sociale admet que l’on profite EN PARTIE du fruit de son travail mais conteste certains excès dans des différences de revenus non justifiées par les différences réelles de talent ou de quantité de travail fourni ou de réelle pénibilité de ce travail.
Avant la folie néo-libérale, les économistes et entrepreneurs de pensée libérale pensaient qu’un différentiel de 1 à 20 entrer le salaire d’un balayeur de la cour de l’usine et celui du PDG de l’entreprise était un maximum décent. Aujourd’hui des différentiels de 1 à 300 sont monnaie courante. Une progressivité de l’impôt pour ramener à 20 cet écart n’est que logique. Le but de cet impôt plus juste n’est pas de punir le favorisé ni de calmer l’envie de celui du bas de l’échelle mais de donner à l’Etat, à la collectivité les moyens de rendre les services indispensables assurés jusqu’ici. Il est parfois paradoxal de constater que ce sont les mêmes qui critiquent la progressivité de l’impôt et se plaignent d’un système de santé peu efficace, des routes en mauvais état, d’un enseignement au rabais, d’une police n’assurant plus une sécurité suffisante.
Certes, on peut choisir une autre voie que celle vécue en Europe depuis 60 ans: celle des cliniques privées, des clos entourés de murs et de miradors, des écoles privées pour gosses de riches, des milices privées. Certains y pensent sérieusement mais, croyez moi, tout le monde y perdra et les petits entrepreneurs courageux ne seront pas ceux qui pourront en profiter. Et si un rel scénario devait prendre corps, alors, peut-être, les piques et les fourches ou leurs équivalents modernes sortiront et les milices privées auront du pain sur la planche…
Je suis certains que ce n’est pas ce que vous voulez. Entre l’égalitarisme stupide et impossible et l’indécence des inégalités absolues, il y a un juste milieu duquel nous nous éloignons depuis 30 ans… et pas dans le sens de plus d’égalité.
Bonjour,
@ Yvan et Alain A :
Il semble que contrairement aux apparences, nous soyons d’accord sur le fond : la catégorie d’individus que je défens, et dont je ne fais pas partie (il arrive, mais pas à tout le monde à ce qu’il paraît, que l’on puisse avoir des opinions dans lesquelles nos propres contingences matérielles sont extraites) ne revendique aucunement un différentiel de revenus supérieur à l’échelle de 1 à 20 que vous mentionnez comme un paradis perdu (encore un).
A quel niveau d’intérêt général mettez-vous la barre de la taxation des salaires + immobilier (sujet à des variations dans son évaluation en rapport direct avec la bulle du moment) ? est-ce qu’une taxation (tous impôts, taxes, fiscales, sociales etc. comprises) de l’ordre de 60 % ne vous paraît pas suffisant ? Faut-il aller au-delà, vers 80 %, 90 % et pourquoi pas 100 % ; un tel niveau de taxation est contreproductif car il participe au développement du « marché noir » ; surtout alors que par ailleurs une partie des autres capitaux soit est beaucoup moins taxée, soit n’apparaît pas en tant que revenu français du bénéficiaire car il part directement et définitivement dans les paradis fiscaux.
Par ailleurs, je vous suis absolument sur la question des services publics, dits à la française, en voie de perdition. Toutefois, je doute qu’une augmentation d’impôts suffisent à remédier aux maux de nos services publics : d’une part, ces maux sont multiples (pas uniquement financier), d’autre part et surtout, vu le déficit structurel (abyssal osons le mot) du budget français, il y a fort à parier que cette augmentation d’impôt, si elle permet une amélioration budgétaire, ira directement enrichir les créanciers de la France et non ses services publics.
Pour ne pas laisser d’ambiguïté, je m’explique : à mon sens (mais évidemment je peux me tromper), plus qu’une augmentation des taux de l’impôt ou une suppression des niches, la vraie problématique est de restructurer l’impôt, repenser ce qui doit (du point de vue de la collectivité) être taxé et ce qui ne doit pas l’être et, évidemment, lutter politiquement et fiscalement contre « les paradis fiscaux ». Repenser en terme de principe et supprimer toutes les exceptions : voilà des mesures qui me semblent dignes d’intérêts car porteuse d’un avenir meilleur.
Est-ce que je me fais mieux comprendre ? N’hésitez pas à me le dire.
Cordialement,
@VB qui répond à Alain A.: « Il est inefficace en plus d’inéquitable de toujours faire payer les mêmes, désignés comme « riches profiteurs » simplement parcequ’ils déclarent tout ce qu’ils gagnent et n’ont ni les moyens ni même l’envie de l’évasion fiscale. » Dans les propos d’Alain A., j’ai simplement trouvé l’allusion au constat des chiffres: les écarts de revenus se sont littéralement envolés, pour atteindre des sommets stratosphériques. Et aussi que, grosso modo, plus on est riche plus les impôts sont faibles en pourcentage. On ne voit pas comment il pourrait en être autrement puisque, depuis 3 décennies, l’imposition des riches a été sciemment diminuée et les salaires compressés. Et ce qui vaut pour les personnes vaut aussi pour les entreprises, les plus grosses ayant laminé les marges des plus petites. Dans sa conclusion, Homard a tout à fait raison, son seul tort est d’avoir écrit qu’il « suffirait » de changer la politique fiscale: c’est nécessaire mais pas suffisant.
Citation de la conclusion : « En France, il suffirait de supprimer toutes les niches fiscales, ainsi que le bouclier fiscal et introduire de nouveau une taxation croissante pour les plus hauts revenus (qui ont des excédents qui peuvent dormir des décennies). Et en second lieu, il conviendrait de partager de façon plus équitable la valeur ajoutée. »
Non ça ne suffit pas. Cette conclusion est en contradiction avec le reste de l’article où il apparaît que les Européens doivent instaurer un protectionnisme face aux Chinois, Indiens etc.
En vérité c’est bien la marche forcée vers le mondialisme qui est à l’origine de la catastrophe (régression économique et sociale durable qui ne fait que commencer) que sont en train de vivre les Européens.
Face à cette régression européenne dont la cause est le mondialisme il y a une solution : il faut constituer une Europe forteresse protectrice des intérêts des citoyens européens.
Faut-il une fois de plus démontrer la relation de causalité entre le mondialisme et la destruction de la société européenne, faut-il une fois de plus démontrer que seul le protectionnisme peut sauver les Européens ?
Le protectionnisme qui sauvera les Européens doit être pan-européen, cohérent, englobant toutes les branches de l’économie, unissant sous les mêmes règles toutes les régions d’Europe.
Lire l’article « Les Européens doivent instaurer le protectionnisme »
Protectionnisme contre les produits européens et américains fabriqués en Chine ( la moitié des exportations chinoises)? cela veut dire accepter de sacrifier la consommation domestique en payant l’ordinateur XXX 3000E au lieu de 500. L’Europe des retraités à revenus garantis préfère la consommation au détriment du travail de ses propres enfants et de l’avenir de notre civilisation: »Non seulement la démocratie fait oublier à chaque homme ses aieux, mais elle lui cache ses descendants et le sépare de ses contemporains; elle le ramène sans cesse vers lui seul et menace de le renfermer enfin tout entier dans la solitude de son propre cœur. » Tocqueville
@ Bellini : parfaitement dit.
à Bellini
Je crains de comprendre la citation de Tocqueville…
La dictature totalitaire nous libérerait de cet enfermement ? C’est vrai qu’il a été soutenu qu’on ne pouvait être plus libre qu’en prison (que peut-on y perdre, sinon la vie quand on est France ?) Et que vaut la vie mon bon monsieur ?
Non les retraites (par répartition) ne font pas oublier les anciens, ni ne font des dettes sur les générations futures : elles sont le lien intergénérationnel entre les vivants de tous âges aujourd’hui.
Je ne vois pas d’enfermement autiste dans ce lien vivant… certes il est hors circuit du capitalisme et les puissants qui lorgnent sur ce pactole depuis des décennies n’en finissent pas de chercher des moyens d’y mettre la main dessus.
Ce qu’ils ne sont pas loin de faire, si le 23 mars par exemple les citoyens ne se mobilisent pas suffisamment pour bloquer la énième tentative de ces puissants aux dents longues et griffes de même.
JeanNimes,
l’objection de Bellini ne portait pas il me semble sur la retraite par répartition. Mais sur la demande de consommer toujours autant et à pas cher, ce qui, en effet, ruine l’avenir des enfants, comme le lien avec les générations précédentes. Je ne connais pas assez Tocqueville, mais ses réflexions m’ont toujours interrogée et plongée dans une sorte d’angoisse d’où je ne tire aucune conclusion tranchée.
En ce qui concerne l’exemple de l’ordinateur: mes parents voulaient s’en acheter un nouveau il n’y a pas longtemps. Ils ont demandé des conseils à un petit jeune, qui vient les dépanner quand l’ordinateur tombe en panne (ou du moins quand ils croient que l’ordinateur ne fonctionne pas). Il leur a conseillé d’acheter pas cher, car, ainsi, ils pourront en changer souvent, puisque de toute façon, c’est vite obsolète. J’ai donc passé du temps à expliquer à mes parents sur quoi repose l’obsolescence des biens produits actuellement, et surtout, que cette obsolescence ne les concernait pas. Ils ont donc acheté parmi les rolls du portable pc.En espérant qu’il dure, et que ses supposées pannes profitent au petit jeune réparateur.
Peut être l’augmentation des prix nous permettrait de changer de regard sur les objets.
Il s’agit là d’un billet trop politique et personnellement je trouve qu’il n’a pas sa place sur ce blog. Accuser les bons élèves de l’Europe, le plus rigoureux d’entre eux, l’Allemagne et lui reprocher de jouer le jeu de la compétitivité, ce n’est pas fair play.
On connait l’histoire: à l’école, c’est le premier de la Classe qui se fait taper dessus par les cancres.
Il me semble que les débats ici vont habituellement bien au delà de ces petites lâchetés, en tout cas, je ne suis pas là pour entendre parler politique mais solutions.
C’est justement cet argument des défenseurs de la politique économique allemande qui me dérange parce qu’il s’arrête à la surface du problème.
Quand le premier de la classe donne des coups de coude à ses voisins pour rester en tête, il faut le dire.
Ce billet ne me paraît pas si politique que cela…
C’est bien une question de fond qui est posée par Homard: Peu importe que ce soit l’Allemagne le « bon élève » et la Grèce le « mauvais ». Le problème c’est la définition même de ce qu’est un bon élève et un mauvais!
L’import export étant un jeu à somme nulle à l’échelle mondiale, on ne peut pas envisager une classe de bons élèves car ils ont besoin de grimper sur les cadavres des mauvais pour s’élever au premier rang, c’est ça le message important. C’est là toute l’absurdité du modèle du pays en constant excédent commercial qui est fort justement dénoncé.
Homard démonte bien le mécanisme en montrant que se fixer un tel objectif conduit nécessairement à une pression sur les salaires au profit du capital, asséchant le marché intérieur des pays « vertueux » et ravageant le tissu industriel dans ceux qui ne suivent pas le rythme.
L’idée est donc que les masses salariales domestiques et le tissu industriel ne doivent plus être considérés comme des ressources que l’on peut exporter impunément, car comme les ressources de la Terre, elles ne sont pas infinies…
Par contre je suis entièrement d’accord avec Jonathan J. quant au fait que le retour (salutaire) à une imposition graduelle n’est en aucun cas suffisante car ne traitant que le problème domestique. Le drainage par les pays à faible coût salariaux des emplois est une agression, comme de notre côté la subvention massive à l’export de certains secteurs comme l’agriculture.
A une agression doit correspondre une protection, ça tombe sous le sens. La barrière douanière en est une, mais peut-être pourrait il y en avoir d’autres. A nous d’être créatifs. Dans tous les cas, c’est du protectionnisme et c’est salutaire.
Heureusement que ce billet est dans le champ de l’économie politique !
On dit ici tous les jours que l’économie comme science est une escroquerie intellectuelle… et qu’une économie digne de ce nom doit être maîtrisée par la démocratie…
Comment peut-on imaginer une démocratie qui s’arrête à la porte des usines et des banques ? Quand je demande comment l’imaginer… c’est une boutade évidemment puisque c’est la situation actuelle !
Nous ne sommes pas en démocratie, nous sommes dans une société dont le mode de production capitaliste s’est soumis tous les rouages politiques : la « démocratie parlementaire » en France est devenue une structure idéologique intégralement au service des capitalistes (démonstrations existantes depuis plus de 150 ans, à votre disposition dans toutes les bonnes librairies).
Et comme elle risquait d’échapper à leur pouvoir, avec ces diables de français on ne sait jamais, ils (les capitalistes, les lobbies européens) ont institué entre eux le traité de Lisbonne qui établit un couvercle plus puissant afin que l’économie reste bien et définitivement en dehors de la démocratie.
Chercher des solutions dans cette situation sans poser la question politique c’est travailler au service de ces capitalistes qui veulent adoucir le joug pour que l’attelage ne se révolte pas.
Et les solutions, ce n’est pas politique? même ce qui est « vendu » comme pragmatique, réaliste, ou neutre (ça sent le modem) est adossé à une idéologie, c’est à dire une représentation du monde, en l’occurrence de l’économie.Cette même idéologie s’inscrit plus globalement dans une mise en forme ou une grammaire du monde qu’est notre langue, notre culture…Les solutions, ce sont des partis pris.
Je trouve que votre commentaire sur un « dumping social »de la part des Allemands est malvenu:
si les Allemands se sont retrouvés avec une rigueur salariale ( négociée comme vous le savez
en Allemagne via les syndicats ), qui a amputé leur pouvoir d’achat parce qu’il a fallu augmenter
les impots pour payer les couts de la réunification, c’est l’un des fondements du ‘pacte social contraint’ du ‘Mittelstand’. La seule chose qu’on pourrait reprocher à l’Allemagne et aux Pays-Bas est de ‘subventionner’ l’emploi partiel ou le chomage partiel dans les secteurs en difficulté, politiques évidemment très couteuses Quant au dérapage des finances publiques, l’Allemagne affiche 3,3% de déficit de ses finances publiques, les Pays-Bas 6,3%, après la pire crise post-1945.
En matière de « dumping social », je regarderais plutot du cote des Etats-Unis..
Du point de vue allemand, c’est un bon calcul. Si la France avait les mêmes avantages structurels, elle aurait probablement employé la même stratégie. Il n’en reste pas moins que tous les autres pays sont affectés.
Vous avez raison pour les Etats-Unis. Le secteur des services est de loin le plus développé, mais les emplois sont instables et mal payés (notamment chez tous les acteurs de la grande distribution et distribution spécialisée, secteurs qui a explosé à partir des années 90).
Le dumping social est bien réel en Allemagne.
D’après Alternatives économiques, la masse salariale en Allemagne a baissé de 10 % de 2000 à 2008.
Le dernier chiffre officiel que j’ai rencontré sur le site du gouvernement allemand annonçait 8 millions de personnes ayant un contrat « Minijob », cad 400 Euros par mois pour 20 heures par semaine, non imposés et peu taxés, tant pour le patron que pour le salarié.
Beaucoup de secteurs d’activité n’ont pas de salaire horaire minimum. Dans le domaine de la vente le Smic est à 5,35 euros.
Et on ne parle pas du travail au noir, avec la main d’oeuvre des pays de l’Est et des nombreux ‘contrats-bidons’ avec des entreprises allemandes qui ont transféré leurs sièges dans les pays de l’Est. Dans les transports internationaux par exemple ou les services.
Si cela n’est pas du dumping social …
C’est possible et supportable par la population grâce au complément ‘Aide sociale’ (dit ‘ALG 2’) et la prise en charge par l’Etat du loyer, du chauffage et de l’électricité. Autrement dit : leurs pauvres vivent mieux que nos pauvres (et ils consomment davantage en conséquence). Mais leur nombre est en augmentation, ici et là-bas.
@ Charles
Vous écrivez :
» … les Allemands se sont retrouvés avec une rigueur salariale ( négociée comme vous le savez
en Allemagne via les syndicats ), qui a amputé leur pouvoir d’achat parce qu’il a fallu augmenter
les impôts pour payer les couts de la réunification. »
C’est ce qu’on dit en Allemagne de l’Ouest, mais c’est une légende. Voici pourquoi.
De 1990 à 1995, les augmentations de salaire ont parfois dépassé 10% l’an ! Avec l’octroi de 100 Milliards aux habitant de l’ex RDA et la fermeture de presque toutes leurs usines et de leur commerce de gros, un formidable marché s’est ouvert pour les entreprises ouest-allemandes qui ont vite récupéré l’argent distribué à l’Est.
La petite aumône qu’on a demandé à tous les Allemands (5,5 % de l’impôt !) ne représente donc pas grand chose en comparaison des augmentations de salaire que la réunification a apportées aux Allemands de l’Ouest.
Ce Boom passé, il y a eu la crise de 1995…
@Homard: une clé de lecture
Cout de la réunification allemande = 1300-1600 MRD d’EUR http://www.welt.de/wirtschaft/article43 … Osten.html
Je crois qu´ils n´ont pas eu le choix
@Homard :
Le véritable courage politique serait de rappeler le corpus législatif produit sciemment par nos gouvernements successifs :
C’est Alain Madelin qui dès 1986 a condamné le secteur « machine outils » en France en privilégiant l’épargne contre l’investissement ! Critiquer la balance commerciale d’un pays qui produit des machines outils qui servent partout en occident est le fait des jaloux. Dès lors, quand on s’est trompé pendant plus d’une génération en donnant la part belle à l’épargne gérée par les banques (qui n’ont jamais rien produit) plutôt que d’investir, il ne reste aux politicards que l’impôt pour se dédouaner de leur couardise : Il était plus facile de vanter l’épargne que de porter un projet industriel pérenne pour nous et nos enfants. La France comme le disait Clémenceau est le pays où poussent des impôts et des fonctionnaires, on a déjà vu leur hauteur d’esprit sur ces 30 dernières années : chapeau bas Messieurs les artistes, la critique de la balance commerciale allemande est facile, l’art est difficile …
En même temps, je doute que Madelain aie eu comme projet de faire pousser les fonctionnaires! Par contre, pouvez vous en dire plus sur lui, j’étais trop jeune pour me rappeler de ce fait d’arme.
COUP DE TONNERRE !!!!!!! :
Zone euro
Merkel veut que la zone euro puisse exclure un de ses membres
L’Expansion.com – 17/03/2010 11:55:00
Cà va faire très mal, accrochez-vous !
Excellente analyse, Homard. Ca vaut du François Leclerc.
Par contre, citer cette « ministre »…
Je complète par rapport à mon commentaire ‘harchement lapidaire.
Les Allemands ont eu soit du flair, soit du bol.
Du flair, car vous devez tous savoir comme moi qu’en entreprise, c’est en période faste qu’il convient de préparer les périodes de vaches maigres.
On apprend ça dans toutes les bonnes écoles.
Ou du bol, car le poids de la réunification qui se faisait sentir durant la période de création massive de « valeur » virtuelle les a peut-être poussé à la prudence.
Ceux si dix, je me repare de mon koikil (en soie) afin de vaquer à mes données qui me débordent.
(j’allais pas le faire à poil, non plus…)
Yvan, je ne vous cache pas que défendre C. Lagarde ne me serait pas venu à l’idée naturellement. Mais elle a créé le buzz, il faut donc rendre à César ce qui lui appartient.
Votre point de vue, à caractère fortement politique (il reprend, comme dit un précédent post, le programme d’Europe écologie et du PS) est respectable et même justifié sur certains points (mesures douanières et encore ponctuellement), mais on ne s’en sortira pas pas une pensée dogmatique, notamment la suppression des niches fiscales.
Les solutions que vous proposez appartiennent au passé, elle n’ont jamais fonctionné, et aujourd’hui on se retrouve à importer près de 95% des TV et PC, ce qui n’est pas normal, c’est un symptôme d’une maladie grave, et si seulement le déficit avait servi à remercier à cette situation, on n’en parlerai même pas.
Vous parlez de l’Allemagne, mais concrètement il faut observer comment y est organisé la formation professionnelle (initiale et continue) et songer aux couts et inefficacité de la nôtre, et vous verrez que les montants et les enjeux des niches fiscales ne sont pas le vrais problème. Car il s’agit de cela, parler des vrais problèmes, occultés le plus souvent par un programme formaté.
La suppression des niches fiscales n’a jamais fonctionné ? L’a-t-on fait une seule fois depuis le 4 août 1789 ?
Ce qui ne marche pas, nous le voyons tous les jours en revanche, ce sont 400 niches fiscales qui font évader légalement plus de 70 G€ et un bouclier fiscal + suppression des droits de succession qui font évaporer de 7 à 10 G€ l’an. (A côté de cela « on » va grappiller 250 M€ sur les indemnités d’accidents du travail, triple peine pour ceux qui perdent leur vie à la gagner.)
Les 150 G€ qui s’investissent chaque année à l’étranger et qui ne sont pas équilibrés par les IDE en France puisque la France est exportatrice nette de capitaux, ne permettraient-ils pas de s’éviter un emprunt et un déficit du budget d’Etat s’ils étaient investis en France ? (Bien que le déficit du budget soit lié à l’interdiction faite à l’Etat de fournir gratuitement la monnaie nécessaire à la croissance de la production.)
Quand on fait une démonstration en économie politique, il n’est pas correct de ne considérer que les segments qui confortent votre point de vue. Tous est lié dans les circuits économiques.
Comme il était dit plus haut, l’Allemagne, comme la France, forme des bac+ 6, 7 et leur donnent des petits boulots payés 400 euros. Sauf que c’est plus facile de vivre avec 400 e en Allemagne, notamment à Berlin j’ai cru lire. Ca ne veut pas dire que la France est le pays de toutes les vertus, ça veut dire qu’à un moment donné, la recherche de modèle, ou de meilleur de la classe, a ses limites, ainsi que le benchmarking. Encore une fois, tout dépend ce que l’on recherche, et quels sont les buts.C’est éminemment politique.Et heureusement.
dans votre conclusion, il y a deux mots qui me gènent.. « il suffirait »..
Rien ne sera facile pour réduire les inégalités criantes, qui seront accentuées si on laisse la gestion de la crise aux hommes politiques et aux banquiers.
A vrai dire, le « il suffirait » se défend car les mesures à prendre sont archi-connues. Ce qui sera difficile, c’est de les faire appliquer. On contraint plus facilement des millions de pauvres que quelques milliers de riches.
Belle analyse.
Il semble en effet logique qu’une économie bien portante ait une balance commerciale relativement faible et même des flux d’importation et d’exportation relativement limités (au-delà de la nécessité physique découlant des ressources physiques (in)disponibles).
Dans le cas contraire, une bonne partie des conditions du bien-être des citoyens se trouve en dehors de la sphère (politique) sur laquelle ils ont un contrôle (démocratique). Personne ne peut prétendre en toute bonne foi que c’est une bonne idée d’abandonner le contrôle sur des pans entiers de la société dans laquelle il vit. C’est ce qu’à voulu faire croire une certaine idéologie neo-libérale, à tort.
Bonjour à tou-te-s et Merci,
« Dédicace au courage »
Et si le courage politique
Reprenait un peu de vigueur
Nous pourrions voir la vie publique
Faire preuve d’un peu plus de rigueur !
La source de fraude ordinaire
Finirait bien par se tarir
Et le fameux plafond de verre
De cette façon s’anéantir !
A quelle forme d’éducation
Devrions-nous donc recourir
Pour que le courage soit légion
Et arrête de les faire rougir ?
Quelques pédagogues d’après-guerre
Ont réussi leurs expériences
Grâce à des personnes volontaires
Qui en eux-mêmes avaient confiance !
luami
Bon voyage dans la Vie !
http://luami.viabloga.com
C’est fort de dire que l’Allemagne cherche à exporter et veut une monnaie forte.
L’excuse des matières premières ne tient pas la route. L’avantage n’a lieu que sur une partie des couts (ce qui est importé, par exemple les matières premières) mais inconvénient de la monnaie forte se paye sur le produit dans sa totalité.
Non car la maîtrise des charges salariales permet d’exporter à bon prix.
Je le redis car c’est important : la critique est ardue. En apparence, on ne peut pas reprocher grand chose à cette politique économique. Car l’Allemagne a de nombreux points forts (qualité de ses produits, savoir-faire, tissu industriel, etc.). Mais ces points forts bénéficient d’un gros coup de pouce pour les raisons développées dans le billet.
Les allemands vont importer pour pas cher ce qu’ils ne pourront pas produire pour moins à domicile (ils ne sont pas les seuls, loin de là). Les importations sont abordables grâce à l’euro fort. Mais les exportations ne sont pas pénalisées grâce à la haute valeur ajoutée de leurs exportations (et à la maitrise de leurs coûts salariaux).
toujours la même idée, hein ?
mettons des barrières protectionnistes et en même temps exportons plus, c’est çà ?
donc nous interdisons aux autres d’exporter chez nous en nous mettant nous même en devoir d’exporter plus chez les autres ?
rappelez moi la définition de « schizophrénie », svp ?
Fils. Observe, analyse, et reviens nous voir.
Les lois sont contournées par plus vicieux qu’un parlementaire.
De fait, l’axe de pouvoir US habituel en est déstabilisé.
Que reste-t’il comme autre solution que le protectionnisme. Dis-moi.
N’hésite pas à sortir les idées mêmes les plus folles dans un brin stormage auquel nous nous livrons ici afin qu’il y ait moins de dégâts…
Notes, si quelqu’un ici pense que nous pourrions limiter les dégâts, il devrait être bienvenu.
(you’re welcome, in Anglich)
« mettons des barrières protectionnistes et en même temps exportons plus, c’est çà ? »
Euh non. Non, non. Ce n’est pas l’idée sous-jacente.
Et la tactique du « gagner moins que le voisin pour pouvoir exporter plus chez lui alors que lui fait la même chose de son côté », elle ne vous paraît pas absurde?
Tirer sa richesse de l’exportation est absurde par quelque bout qu’on le prenne. Même pour les patrons cette escalade à la compétitivité est absurde car tôt ou tard ils ne trouveront plus de débouchés à leurs produits (les travailleurs de partout s’appauvrissant progressivement).
@ Moi
non ce n’est pas absurde: suppose un pays qui détient les seules réserves de qqch que tout le monde veut. Il pourra durablement être riche, sans absurdité. S’enrichir par l’exportation, ça marche tant que les autres désirent très fort ce que tu peux leur vendre. C’est ça le pouvoir.
Ce qui est absurde, c’est de vouloir en même temps gagner beaucoup par l’exportation ET ne pas vouloir donner cette richesse aux citoyens mais la réinvestir ailleurs à la place. Ca, c’est absurde!
à Mathieu
Ce n’est pas « durable » de jouer sur l’avantage compétitif !
Il n’y a que les libéraux, néo et ultra, qui peuvent croire cela ! Personne ne peut avoir un avantage compétitif éternel. Et si un pays en a un momentané par miracle, alors tous voudront l’avoir : c’est le B A BA de la concurrence, moyen central de fonctionnement du mode de production capitaliste.
La richesse ne peut venir que du développement interne de chaque société qui échange ses surplus de production à la recherche d’un avantage mutuel.
Développement interne, c’est d’abord le développement humain : richesse des relations, richesse de la culture et des formations, richesse de la recherche et des connaissances scientifiques, maîtrise démocratique (nous ne dépensons pas assez pour nos institutions démocratiques, et mal puisqu’elles servent d’abord à assurer la puissance des puissants).
Rien à voir avec « la production pour l’export », poison mortel que distillent toutes les instances internationales sous contrôle capitaliste.
@Mathieu: oui, bien vu.
en ce qui concerne miser sur l’exportation, n’y a t il pas des pays dont la petite taille, et la faible démographie ne s’en sortiraient pas en ne misant que sur une consommation intérieure? je dis ça, je n’y connais rien. Juste une question.
Pour que « ça marche » , doivent se trouver en semble et en même temps, au rendez vous de l’organisation sociale :
-1 : l’affection : Contact ,proximité ,partager , rassurer , échanger , appartenir , avoir une place , deviner l’autre , avoir le droit à l’erreur .
-2: l’attention : Ecoute , présence ,disponibilité , distinguer , important ,encourager , être complice , jouer , rire , stimuler , surprendre , explorer .
-3 : confirmation : Repères ,conformité , structuration ,formation ,apprendre à apprendre , répondre , se positionner , des cadres et des limites , connaître .
-4 :Considération : cohérence ,reconnaisance personnelle ,respects , évaluation ,équité , dépassement de soi ,pousser les limites un poil plus loin , valeurs hiérachisées , sensibilité aux excitations fortes .
Je rejoins VB quand il exprime qu’en situation de crise forte sinon généralisée la guérison du corps social ( sinon sa survie ) doit passer par des solutions aux manques affectant ces quatre niveaux . Vos solutions , sans doute réalistes et accessibles ( il faudra donc y venir ) , ne me paraissent pas non plus suffire et de loin .
On ne guérira pas le corps social national , européen ou mondial , uniquement par des mesures techniques sur la monnaie et les flux financiers ,dont les usages pervertis ne sont que la « signature » de dysfonctionnements plus vastes .
Le courage est alors d’avoir l’ambition de travailler sur les quatre niveaux . Courage énorme .
Mais contrairement à VB je dirais : raison de plus pour faire très vite des ajustements tels que ceux que vous dites , ou ceux que préconise notre hôte , pour y voir plus clair , et tenter de mesurer si une correction de l’organe apporte une correction de la fonction.
Avant la crise, l’age de la retraite en Allemagne est passe a 67 ans, en France, les cheminots partaient a 50 ans.
Les travailleurs Allemands sont aussi les plus productifs d’Europe et les produits Allemands ne souffrent pas autant de la crise parce qu’ils sont d’une qualite exclusive.
L’Euro est aussi un atout pour une Allemagne preteuse.
L’Allemagne joue ses cartes avec le realisme qu’on lui connait.
Par contre, en France, on en veut toujours plus dans une economie mondialisee qui tire les salaires vers le bas, j’ajouterais les grands discours humanistes qui veulent sauver tous les pauvres du monde.
Cette utopie est absolument impossible parce que les plus grandes decisions ne sont pas prises en France, nous ne sommes pas dans un cocon.
Taxer un peu plus les riches, je vous l’accorde mais ce n’est pas la solution.
Je rejoindrais Jonathan.j, si rien ne change au niveau mondial, faudra t’il proteger la zone Europeenne?
Bon on ne peut pas comparer l’allemagne et la france en parlant retraite car en allemagne certes on part plus tard mais sans avoir cotise 40 ans .Info le Monde du 2 MARS 2010 . Désolé la aussi il faut se renseigner mieux .Parler des salaires a 400 euros merci ! vive RMI et RSA .Exigeons le partage avant qu’il ne soit trop tard .
Pour résumer, l’Allemagne sacrifie ses citoyens au profit de son industrie exportatrice, la France sacrifie ses entreprises qui elles-même sacrifient ses salariés au profit de l’état et donc de ses politiques sociales ….
Où mettre le curseur ?
Oui. Exactement
Ce sont les 2 nouvelles écoles des 2 prétendues nouveaux modèles américains défendus aujourd »hui outre-atlantique. Les deux sont calqués, soit sur le modèle français, soit le sur le modèle allemand (Marc Fiorentono dans sa chonique d’aujourd’hui)
http://www.radiobfm.com/podcast/podcast.php?id=1
Malgré l’échec patent des politiques de libre-échange sans limites, les idéologues a courtes vue « du marché – laisser faire » insistent a dénigrer —– ‘’ Belle analyse, juste un peu trop passéiste à mon goût’’ et la prose suivante. Et l’autre ‘’ Je constate que vous voyez la solution à nos problèmes dans l’augmentation des impôts’’ —- les impôts de qui ? Des plus riches qui se goinfrent depuis moult années (baisse successive) ou des moins riches qui eux n’ont jamais vue les impôts & taxes baisser (je ne parle pas des cotisations sociales, qui ne sont PAS des impôts, mais des salaires différés) —– et encore une couche ‘’ Il s’agit là d’un billet trop politique et personnellement je trouve qu’il n’a pas sa place sur ce blog. Accuser les bons élèves de l’Europe, le plus rigoureux d’entre eux, l’Allemagne et lui reprocher de jouer le jeu de la compétitivité, ce n’est pas fair play.’’ Les bons élèves ! J’allussine ! Et bien sur ‘’pas de politique’’ le néant
Globalement Homard a assez juste, il est incompréhensible de « croire » encore aux prétendus vertus de l’Allemagne, qui n’a certes pas tout faux (pour elle) mais qui depuis de nombreuses années joue au « passager clandestin » dans l’Europe, avec des mesures unilatérales (qui lui profite- au pays- enfin plus précisément a sa classe le plus aisée) mais est un boulet pour les autres et une catastrophe pour les salariés qui déjà en 2006 le salaire annuel était a 15845 € contre plus de 17200 en 1992 et depuis ça continu (derrière les français) . Mais évidement pour être compétitif ce qu’il ne faut pas faire ! ……. S’aligner sur les salaires les plus bas d’Europe 2/300 /mois, ou mieux les pays a très bas cout 60 /mois. a condition bien sur de ne pas être touché soit même !
Décidément « on » est effectivement pas sorti de l’auberge
Merkel, Sarko, ou sociaux libéraux se sont planté grave, et je doute fort du courage politique des PS qu’ont guerre changés pas plus d’Europe Ecologie libertaire et pas une seconde des Droites divers qui ne vont pas se déjuger avec un virage a 180°, sauf si contraint et forcé (l’écroulement, les protestations, qui sait ??? )
Extrait d’un article de l’express sur les gagnants de plus d’1 millions d’euros de la Française des jeux:
Les heureux gagnants sont souvent étonnés par les montages financiers pour diminuer voire supprimer la pression fiscale. Je passe sur les chiffres, un autre menuisier de son état, 27 millions de gains à 4%, un mensuel de 60.000€ dit l’argent, le vaillant, l’infatigable, ne connait ni W.Ends, ni C.P., ni les 35 heures. Un autre, je suis invité partout, personne ne me demande ce que je fais, ils savent j’ai de l’argent. Le bon sens populaire, des gagnants de conditions ordinaires, du ressenti ds le vécu d’un autre monde.
Notre vie et notre façon de vivre n’est que politique, l’art de vivre en société. Ne pas l’admettre c’est s’en remettre aux remèdes politicards.
Les allemands ont oubliés Kant, les chinois ne le connaissent pas. Les uns et les autres ont – ils une conduite universalisable ? Est-ce que tout le monde peut devenir exportateurs nets?
Je comprends très bien votre désarroi Homard, il faut rétablir les équilibres dites vous.
En fait là où la crise fait mal, c’est un peu comme un cancer décelé trop tardivement, il faudra quoiqu’il nous en coûte perdre quelque chose de nos acquits.
Depuis trop longtemps nous nous voilons la face, je ne parle pas que des politiques, tous nous voguons sur une galère ivre, depuis 30 ans, j’ai vu évoler les contraintes de ma petite entreprise.
Quand je dis cela, pas de chevilles qui enflent, non être un petit entrepreneur, c’est penser à tout, c’est savoir qu’une décision peut avoir un coût et de grandes conséquences, qu’un investissement c’est s’engager pour plusieurs années.
En fait je ne suis pas meilleur que les autres, juste que j’ai vu des décisions absurdes ou risquées, d’autres y allait simplement, j’ai dû développer le sens du collectif et non du chacun pour soi, le sens du devoir, dans une Pme et en France nous sommes responsables sur nos deniers, bref j’ai développé un sens du ressenti très important, je suis devenu responsable dans mon entreprise et j’étais le seul, cela développe une vision raisonnable ce me semble.
Bien évidemment des mots pour ne rien dire, quoique, en fait nous payons aujourd’hui le manque de décisions qui n’ont jamais été prises, bien évidemment que la Chine a droit de se développer, juste que elle est comme un jeune sportif qui concoure contre des vieillards, on s’est senti trop bon, trop fort, je me rappelle encore notre président il y a 5 ans claironner que nous gagnerons la bataille de l’avenir en formant nos jeunes, aujourd’hui la Chine forme plus d’ingénieurs que toute l’Europe, bref lorsque l’on a un cancer dans un stade avancé, il faut couper certains membres…
Voilà la non décision actuelle, il faut couper des membres, il faut prendre des mesures difficiles et qui seront douloureuses, personne actuellement hormis peut-être Merkel n’a réellement pris conscience de la crise actuelle, bien évidemment elle était en Allemagne de l’Est, elle a vécu la chute de l’empire communiste, elle sait elle que le monde peu tomber bien bas, voilà sa force…
En fait nous sommes tous à demander à l’autre de faire l’effort, nous sommes tous des marxistes en herbes, je vous redonne cette petite phrase qui résume tout :
» ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi, cela se discute…. »
Discutons, discutons, la question est qui va payer pour ces non décisions prises ces 30 dernières années, voilà pourquoi on se sent si mal, c’est quasi inextricable, c’est en milliers de milliards que cela va se chiffrer et actuellement tout le monde joue au poker menteur pour tenter de refiler la patate chaude…
Quoi qu’on fasse il y aura du sang et des larmes, il en est toujours ainsi lorsqu’on laisse les choses dégénérer et qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion…
J’ai cru comme bcp que Sarko ou Obama étaient des hommes de décisions, j’avais oublié que Politique est aujourd’hui une profession, un choix personnel, il faut avoir un égo incommensurable, et l’égo est le contraire du collectif ce me semble…
Pour clore ce petit mot bien tristounet, j’ai pris conscience que les hommes qui nous dirigent ne sont pas si forts que cela, j’ai pris conscience que l’être humain avait de nombreuses lacunes, je vous rappelle deux grands évènements de notre histoire, Chirac dissout l’assemblée pensant que la crise n’était pas terminée, en fait on était en période de reprise économique, il sera rééllu, le second, les 35 heures, déjà à l’époque nous avions de grandes difficultés d’embauche dans les Pme et dans certains secteurs, les 35 heures ont été votées, bien évidemment dans la pme, trouver 1/2 employé ce n’est pas possible, qui plus est quant on a des problèmes de recrutements… et pourtant l’instigatrice de cette décision au combien absurde est en passe de se présenter avec de grandes chances à la fonction présidentielle…
Bref juste dire que nous avons les politiques que nous méritons, en ce sens cette crise nous concerne tous et tous nous devrons oeuvrer, en ce sens ce blog a son importance, merci M. Jorion.
Bien que non germanique, je ne vois que Merkel pour que l’Europe ne soit pas la condamnée de la guerre du Pacifique à venir…espérons…
Bien au contraire mon cher monsieur, c’est le raidissement sur l’orthodoxie ordo-néo-libérale qui peut provoquer une catastrophe et bien qu’ayant toujours défendu le couple franco-allemand, je suis aujourd’hui très critique envers le dogmatisme quasi fanatique de l’Allemagne. Rappelons que sans l’Euro et sans le maintien du pouvoir de consommation de ses voisins, le modèle allemand est non viable…
Quant à la rengaine perpétuelle sur les 35 h, allez vérifier quelle est la durée de travail hebdomadaire aux Etats-Unis par exemple : à peine plus de 33h, essentiellement en raison de la part de l’emploi précaire et à temps partiel. Le partage du temps de travail est déjà un fait dans tous les pays développés, c’est un fait. La différence est qu’il a été soit anarchique, soit régulé. Que les modes d’application des 35h aient été trop rigides ou parfois mal adaptés, je veux bien l’admettre, mais c’était une mesure allant dans le sens de l’évolution économique (sans parler du progrès humain) (en revanche, le Ps n’avait lui rien compris de tout cela). Le seul problème est que le corollaire obligatoire, à savoir le partage des richesses, n’a pas été, lui, mis en place, bien au contraire.
Aujourd’hui, si l’on veut éviter au choix une explosion des inégalités et la violence induite ou un contrôle des populations qui impliquerait un quasi abandon de la démocratie (sur le modèle chinois justement), on ne peut faire l’impasse sur un changement complet de paradigme économique, auquel il faudra rallier les pays émergents (en préservant leur droit au développement bien entendu).
C’est bizarre cette constance du mal qui guérira le mal, y a pas de travail mais travaillons plus, les difficultés d’embauche, et si les salaires étaient plus conséquents, travailler plus pour gagner plus mais pourquoi faire quand on passe tout son temps au travail, amasser ne donne rien. La preuve du pognon y en a partout (fond de pension spéculation…..), sauf ds la poche des consommateurs.
Même la consommation ne donne plus assez de travail à tous (productivité), il va bien falloir réfléchir autrement, et tourner la page rapidement avant le crash final.
Comme d’habitude, quand on a peur de perdre ses petits avantages, on crie au marxiste…
Karl Marx n’a jamais dit ni écrit qu’il fallait tout partager, il a seulement insisté sur le fait que tant que le droit de propriété des moyens de production donnerait le droit d’exploiter le travail des salariés, il ne pourra y avoir de société juste. Ce qui, vous en conviendrez, est un peu différent de votre allusion.
Je n’entends de tous côtés que la scie « revaloriser le yuan »… un peu court comme solution : elle ne tient pas compte de la réalité de la mondialisation !
En effet où est le problème ? Il est double,
* d’un côté la Chine a des salaires trop bas que les entreprises occidentales utilisent pour produire à très bon marché des produits qu’elles revendent très chers (même s’ils sont au-dessous des prix de production dans les pays occidentaux) en transitant par les paradis fiscaux pour pouvoir camoufler à leur aise les bénéfices colossaux qu’elles font et qu’elles placent ensuite en CDS pour faire tomber la Grèce ou l’Islande ou n’importe quel pays sur la chute duquel elles auront parié. Donc, la mesure vraie de long terme est de relever les salaires chinois pour que la production courante ne soit plus juteuse pour les entreprises occidentales. On (la Chine) pourrait plutôt choisir de relever le pouvoir d’achat en libérant les économies individuelles grâce à un système de retraites par répartition et par une sécurité sociale (le prélèvement de cotisations augmentant mécaniquement le coût de la force de travail) ;
* de l’autre la division internationale du travail s’est complètement éloignée d’une division technique rationnelle de la production : les salaires diminuent dans les pays consommateurs pour pouvoir payer les aller et retour des matières premières, des produits semifinis selon les variations des cours et les possibilités de passage à la case paradis fiscal (cf. les analyses faites sur un T-shirt de coton US, filé et tissé en Chine, sérigraphié je ne sais où, qui voit son prix sorti de Chine multiplié par 10 quand il est vendu aux USA, les chaussures Nike ou le porc vendu en Belgique qui doit parcourir ou faire parcourir des milliers de kilomètres aux divers composants avant de tomber dans une assiette à Bruxelles !).
Ne pourrait-on pas « économiser » pas mal de frais de production (matières premières, pétrole, temps de travail), ce qui permettrait de payer des salaires corrects aussi bien en Chine que dans les pays occidentaux ? Pour au final avoir les mêmes produits sur le dos ou dans l’assiette ? Travailler moins, gagner autant et manger mieux.
C’est vrai c’est un programme passéiste. Il est plus moderne de mourir de faim devant une boulangerie qui ne peut plus vendre son pain qu’aux plus riches.
ave
j approuve , enfin un patron de pme qui sait de quoi il parle , responsable sans doute sur son patrimoine , comme moi ,
face à tous ces blogueurs qui ne sont sans doute que des salariés , ou fonctionnaires bien portants :
des paroles , des analyses , des points de vues à n en plus finir !
mais jamais aucune prise de position , claire et réaliste .
bien à vous , courage
pour ma part j ai fermé mon entreprise
trimar
Très drôle, je n’avais pas lu le dernier billet de F Leclerc, ben ‘’on’’ est pas bien éloigné (autosatisfaction) — Oui il faudra augmenter les recettes et être «un peu trop passéiste » ce qui n’avait pas trop mal fonctionné, revenir a un écart de « revenu » de 1 a 20/30 grand maximum et donc réduire fortement le 1 a 1000 d’aujourd’hui, boof le riches seront un peu moins riche (il leur en restera) Oui les échanges devraient être « a somme nulle » donc stop a la débilité « libre et non faussée » ce qui est un oxymore – Libre = faussé – non faussé = pas libre – Et revoir fondamentalement le libre-échange —- La « menace protectionniste », ce concept vide de sens – par Frédéric Lordon – http://blog.mondediplo.net/2009-02-17-La-menace-protectionniste-ce-concept-vide-de-sens#forum24987 faire preuve d’un peu d’imagination, ne pas rester bloqué sur les habitudes et les a priori. Il est nécessaire d’avoir des idées techniques, savoir aussi garder ou reprendre ce qui a pas mal fonctionné, mais cela ne pourra se mettre en place, n’en déplaise a certain, QUE par des décisions qui sont d’ordre POLITIQUE, ce qui d’ailleurs a toujours était le cas « y compris pour l’ordre libéral »
Petite rectification pour certain : La réunification a été payée par le européens du moment, français compris.
Homard, j’aurais pu être d’accord en partie avec votre analyse, avant 2007. Mais plus maintenant.
En effet, elle part du principe que le système actuel peut être sauvé.
Elle rejoint d’ailleurs un point sur lequel, j’avoue ne pas comprendre la position exacte de Paul sur l’interdiction des paris sur l’évolution des prix. Je ne juge pas cette mesure inutile mais je m’interroge sur le timing. Appliquer ces mesures maintenant consiste à préconiser de mettre des plafonds aux caissons étanches sur le Titanic après qu’il est heurté l’iceberg.
Je trouve extrêmement pertinente l’analyse faite par Anslem Jappe [ http://palim-psao.over-blog.fr/article-credit-a-mort-par-anselm-jappe-44513245.html ] et citée par Paul. Je me permets un hors sujet ici mais je n’ai pu me procurer le livre de Paul sur l’argent. Répond-t-il à la question suivante : » Que vaudrait l’argent dans une société où tout le travail serait effectué par des robots, des esclaves ou des ouvriers aux salaires négligeables ? » ? Fin du hors sujet.
Ce système n’est pas « sauvable » car nous acceptons sans nous révolter ce mot lourd de sens : compétitivité.
Il faut rendre les régions plus compétitives, les pays plus compétitifs : idéologie partagée à droite comme à gauche ; seuls les moyens diffèrent pour atteindre cet objectif suprême.
Il ne peut y avoir compétitivité sans affrontement : la compétitivité repose sur la base qu’une chose n’est pas disponible en quantité suffisante pour tous et qu’il s’agit de trouver les moyens de se l’accaparer au détriment des autres.
Je me permets de citer ici Albert Jacquard » Moi, Albert Jacquard, ministre de l’Éducation, je décrète : » :
Article premier
Il faut supprimer tout esprit de compétition à l’école. Le moteur de notre société occidentale est la compétition, et c’est un moteur suicidaire. Il ne faut plus apprendre pour et à être le premier.
Article deuxième
L’évaluation notée est abandonnée. Apprécier une copie, ou pire encore, une intelligence avec un nombre, c’est unidimensionnaliser les capacités des élèves. Elle sera remplacée par l’émulation. Ce principe, plus sain, permettra la comparaison pour progresser, et non pour dépasser les camarades de classe. Mettre des mots à la place des notes sera plus approprié.
Nous devons arrêter d’être hypocrite. « Nous » prétendons vivre dans un monde en paix alors que les plus grandes nations se livrent aujourd’hui à une guerre effrénée. C’est un conflit mondial où chacun est en guerre contre tous les autres, un conflit à tous les échelons, individu, quartier, commune, département, région, pays, … Cette situation est d’autant plus inquiétante que la guerre pour les ressources débute à peine. Une telle lutte pour vendre ou se vendre… Qu’en sera-t-il quand il s’agira de se battre pour manger et pour boire ?
Le vrai courage politique est celui d’inventer un nouveau modèle, pas un aménagement du capitalisme ou du communisme. Un modèle qui prenne en compte les contraintes d’aujourd’hui et surtout celles de demain.
Pour paraphraser Nicolas Hulot, nous vivrons demain dans une dictature écologique. Elle sera choisie ou elle sera subie : mais elle sera. Quand je dis dictature, c’est parce qu’au regard des sacrifices que nous aurons à faire où à subir, nous aurons l’impression de perdre une grande partie de nos libertés.
Pour l’anecdote, en Martinique, nous avions l’habitude de consommer des oursins ou plus précisément des œufs d’oursins. Il n’était pas nécessaire de faire de longues études pour comprendre que cette pratique sauf à rester marginale conduirait à l’extinction de l’espèce. Mais elle a perduré. Depuis quelques années, les autorités encadrent la pêche. Cette année, elle a été autorisée pendant une courte période et oh surprise !, les quantités n’étaient pas au rendez vous et les prix se sont envolés. Un plat jadis populaire est devenu élitiste : conclusion je ne mangerai peut être plus jamais d’oursins de Martinique de ma vie, heureusement on en trouve ailleurs : magique. Je suis privé de ma liberté de me nourrir selon mes envies : début de la dictature… Imaginer quand ce sera pour l’essence, vous savez le truc dont personne n’imaginait qu’un jour on puisse payer le litre à 10 Francs…
Pour finir sur une note d’optimisme, mes enfants, n’ayant jamais mangé d’oursins, vivent cette situation de façon totalement neutre. Les choses ne manquent qu’à ceux qui les ont connues…
Oui ce mot de « compétitivité » est le mot clé. Tout discours qui le cite ou l’introduit implicitement dans un raisonnement économique et social trahit un manque total de perspectives.
La compétitivité n’est plus la solution car elle est dans notre monde fini devenue le problème, même si d’aucuns persistent à analyser les faits sous cet prisme déformant. Comme s’ils n’avaient pas compris que la crise est systémique et qu’il ne saurait donc y avoir de solution dans la surenchère libérale, laquelle a pourtant d’ores et déjà fait basculé le système après que celui-ci ait passé son premier point de non retour de l’économie financiarisée.
Après l’épreuve des faits qui a discrédité le modèle du capitalisme financier nous assistons donc maintenant au début d’un tournant idéologique.
Les solutions vraiment nouvelles ne sont pas encore à l’ordre du jour, mais nous nous rapprochons chaque jour un peu plus des seuils au delà desquels il faudra prendre des décisions vitales pour les économies et les sociétés. Comme le disent François Leclerc et Homard dans leurs billets respectifs, et Paul depuis déjà un moment, la Grande Crise met à nu les contradictions du système, ce qui ne manque pas d’entraîner des révisions idéologiques chez nos dirigeants même si c’est souvent à l’insu de leur plein gré !
Souvenons-nous, il y a encore un an ou deux, tous les faiseurs d’opinion qui chantaient en coeur les louanges à l’économie allemande, capable, disait-on, de modération salariale ! On croit rêver d’entendre nos dirigeants dire que cela ne marche plus. Mais on ne rêve pas. D’autres révisions, d’autres surprises sont à prévoir. Après des décennies de pensée unique, enfin l’économie politique qui pointe son nez ! Le seul problème, navrant et préoccupant, est que ces dirigeants ne veulent croire à l’existence du renversement de perspective qu’informés, étape après étape, par les épreuves successives de la Grande Crise, incapables de toute anticipation créative. La politique disait-on, c’est l’art de prévoir. Il semble plutôt qu’on agit encore après-coup. Alors qu’il faudrait avoir un coup d’avance pour déjouer les logiques régressives.
Si l’on devait toutefois sauver un aspect positif de la compétitivité ce serait celui de l’anticipation, car tout compétiteur ne joue et gagne que s’il sait anticiper les mouvements de ses adversaires.
Alors appliquons à la solidarité ce qui se faisait si bien dans l’ordre de la compétitivité. Ce n’est tout de même pas si compliqué, juste une question de perspective à changer !
Les anciens chinois, toujours eux ! — disaient à propos de l’art de gouverner :
l’étude du terrain ne vaut pas la prise en considération des circonstances, mais les circonstances ne valent pas la paix du peuple.
Jamais une société n’a disposé d’autant de moyens d’information et de communication, mais la classe dirigeante est globalement médiocre car grosso mode formatée à l’utilitarisme. Des penseurs originaux se font entendre ici ou là mais ils ne sont pas encore pris avec le sérieux qu’ils mériteraient. Leur heure viendra, mais quand ? Lorsque quelques uns parmi le élites se lèveront pour prendre le taureau (de la finance et de la compétitivité) par les cornes, ou bien lorsque le colère du peuple grondera et celui-ci prendra son destin en main, ou les deux ?!
» bref lorsque l’on a un cancer dans un stade avancé, il faut couper certains membres… »
C’est ce qu’on m’a dit une fois pour mieux paraît-il permettre à une société de pérenniser, d’avancer plus loin, hélas plusieurs mois après mon départ moi et mon collègue j’apprenais que cette petite société venait subitement de s’arrêter, de couler mais ça voyez-vous cela ne m’avait pas du tout surpris, évidemment lorsqu’on préfère avant tout se couper les pieds et les mains dans l’urgence on ne va plus alors bien loin.
Je comprends bien votre raisonnement à l’égard de Mme Merkel c’est vrai qu’elle pourrait encore nous permettre d’y croire quelques temps par son attitude comme par exemple avec la grande dame de fer autrefois pour l’Angleterre, hélas voyez-vous j’ai bien peur qu’elle n’en fasse aussi qu’à sa tête vous connaissez les femmes elles sont souvent aussi butés que les Monsieurs travaillant dans des banques, oui n’attendons surtout pas après elle pour rendre le monde moins gestionnaire surtout à l’égard des puissants.
Oui merci encore pour la mentalité Allemande, on voit d’ailleurs mieux ce que cela donne de nos jours j’aide et je donne d’abord des bons coups de bâton aux miens surtout aux petits et plus après faites donc comme moi. Si si je vous assure elle ne vaut guère mieux que les autres avec son petit tailleur rose ou clair. Enfin à chacun sa précieuse pour mieux se rassurer de nouveau
de mieux faire les comptes pour enfants, non pas pour moi sans façons, enfin si vous ne voyez qu’elle aussi pour mieux penser à la place des autres …
@ Homard
« Les Allemands ont gagné de nombreuses parts de marché en modérant leurs coûts salariaux ces dernières années. Ce dumping social, que les Européens critiquent tout bas, a été remis en cause de façon judicieuse par C. Lagarde. »
S’en prendre à l’Allemagne est assez incroyable. Comment voulez-vous qu’il n’y ait pas de déséquilibres au sein d’une fédération (?) aux économies tellement disparates ?? Non mais je rêve. Et si, tout simplement, l’euro était fondamentalement une erreur ? Qui dit monnaie unique dit solidarité, or je doute que les allemands se soucient des italiens, je doute que des italiens se soucient des français, et je doute que les français se soucient des espagnols, etc, etc, on peut continuer comme ça assez longtemps. Le californien se sent avant tout américain, et je doute que le français ou l’allemand se sente avant tout européen. Et comment voulez-vous relancer la consommation intérieure ? La consommation ça ne se commande pas – sinon par une baisse des prix, on l’a vu avec la prime à la casse pour le secteur automobile.
à Vince
Je ne m’en prends pas à l’Allemagne en tant que pays, je m’en prends à ceux qui sont porteurs d’une idéologie (la concurrence libre et non faussée) qu’ils ont inscrite dans le traité de Lisbonne en l’assortissant d’une double interdiction : de créer gratuitement la monnaie correspondant à la croissance et d’harmoniser les conditions sociales, fiscales de quelque manière que ce soit.
Ainsi, ils ont gravé dans le marbre la loi de la jungle (celle du plus fort qui a le droit de manger les autres ou de les chasser hors de son territoire, comme le dit Merkel aujourd’hui). L’économie n’est donc plus politique… au moment où elle n’a jamais été autant politique : faut-il rappeler toutes les lois néolibérales prises depuis 30 ans dans les pays occidentaux pour en arriver au point où nous en sommes ?
Il n’est donc pas étonnant que les inégalités de départ s’accroissent puisque rien ne vient les contrarier et que la démonstration a été faite qu’elles ne peuvent que s’accroitre (démonstration toujours disponible dans les bonnes librairies depuis 150 ans) dans un pays soumis au mode de production capitaliste.
Si je me souviens bien, l’Allemagne regrettait d’abandonner son Mark pour venir à l’Euro… A l’époque, ses partenaires européens ont su bien trouver des arguments pour profiter de sa capacité d’exportation.
Si aujourd’hui, ça se retourne contre eux, à qui la faute?
Ce qui se passe, c’est pas bien compliqué : inversion des poles économiques occident/orient et fin du pétrole cher. Les économies occidentales pourraient à la limite s’en sortir avec un pétrole bon marché, mais là franchement… Si les économies occidentales repartent alors le pétrole grimpera et toute reprise ne sera que temporaire. Pour peu que les bombes pleuvent sur Téhéran, ça sera l’orgie chez Goldman Sachs !
@Homard
A cheval entre ce billet et celui de Paul concernant les régionales en France, je vous renvoie à ce commentaire publié chez le Yéti.
Je suis d’accord sur le principe de la nécessité du courage politique, cependant j’estime que la solution soit d’une toute autre ampleur que les quelques mesures que vous préconisez. Non pas que celles-ci ne soient pas nécessaires, mais sont-elles suffisantes? Je ne le pense pas.
Bonjour !
@ Bourdon :
Votre commentaire est pertinent sur nombre de points . Je vous rejoins donc !
Il mériterait un developpement complémentaire , et être difffusé comme billet .
J’ai particulièrement appprécié le mal être que certains ressentent…Quelle ouverture !!!
Je le ressens également …en moi , et aussi , parmi les miens …Ceux qui me sont proches, issus de ma famille de sang , comme de coeur !!!
Je le ressens également, parmi les » connaissances » anciennes et nouvelles.
J’observe , que depuis quelques années ( avec une intensification depuis quelques mois …) , le silence , les non – dits… se font plus rare. On commence à discuter … responsable d’entreprise, responsable de service, employé, ouvriers, chômeurs, artistes, paysans, ….
Ces même personnes , NOUS …. reconnaissons, à demi – mots parfois, que nous sommes allés trop loin .
Que nous avons laissés faire… Fermés les yeux …. Tout comme les puissants…. Tout comme les sbires à leurs soldes !!!! Nous sommes tous responsables … et nous devons payer ../..L’écoute, le courage, les réflexions, the meaning of life, nous reviennent en pleine figure … inexorablement !!!
Et c’estb une bonne chose !!!
Il y aura effectivement des sacrifices personnels à effectuer, plus pour certains que pour d’autres… Et certains de ces sacrifices doivent servir d’exemple … Pour que la conscience primordiale réapparaissent de nouveau, en nous !!!
Bonne soirée !!!