Ce texte est un « article presslib’ » (*)
23h13. Les résultats ne sont encore que provisoires mais la victoire des abstentionnistes avec 53 % du scrutin s’annonce d’ores et déjà écrasante !
Ne représentant respectivement que 14,10 % et 12,55 % de l’électorat, le PS et l’UMP arrivent loin derrière.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
237 réponses à “France : Régionales 1er tour”
Dites-moi si je me trompe, mais pour faire le lien avec les récents billets, la methode Paul J. implique-t-elle le non rejet du personnel politique en place (abstention), (et donc d’aller voter pour eux dans le but de faire évoluer les choses de l’intérieur…) ?
Les abstentionnistes sont-ils ceux qui veulent désarmer l’ « ennemi » ou ceux qui veulent « le tuer » ?
Autres propositions :
– supprimer un échelon administratif et supprimer la réforme de Sarkozy : illisible, incompréhensible et dangereuse en termes de chaos administratif.
– regrouper en ‘session de vote’ toutes les élections pour le pouvoir législatif : collectivités locales/territoriales et parlements (assemblée nationale + sénat).
– avoir la possibilité d’un renouvellement d’un tiers à mi-mandat pour les collectivités locales/territoriales (déjà le cas pour les conseil généraux).
– séparer ces élections de l’élection présidentielle, seule véritable élection de pouvoir exécutif direct.
– transmission annuelle des votes effectués par le représentant élu à ses électeurs de circonscription.
Et on peut continuer la liste …
@Zebu,
re bonjour
Encore de belles idées, mais si vous n’êtes pas représenté vous faites quoi ?
sérieusement !
@ Grosjean :
Je ne souhaite pas être représenté mais faire représenter mes idées, en les faisant intégrer dans les partis. Pour ce faire, seul un rapport de force politique à l’ensemble du système politique actuel de partis doit être pensé car aucun n’acceptera de porter seul ce ‘fardeau’ démocratique, sans quoi il couperait la branche sur lequel il serait assis.
Exemple : le PCF a besoin d’élus locaux, quoiqu’il arrive, afin de mailler le territoire et surtout d’avoir des cotisations en conséquence, pour pouvoir ensuite … exister.
Ce genre de chose. Sans compter SURTOUT sur la ‘professionnalisation’ (la galle que voilà) des hommes politiques …
@ Grosjean
@ Zébu,
Je viens de vous lire tous les deux, à plusieurs reprises.
Votre solution, Grosjean, n’est-elle pas de conseiller à un salarié écrasé par une multinationale, de prendre une participation (même infime) au capital de l’entreprise, pour avoir son mot à dire au Conseil d’Administration. A toute fin utile, mais sans en espérer plus qu’il ne faut. Sérieusement.
Votre solution, Zébu, dans mon exemple, serait que tous les salariés écrasés par la multinationale s’invitent au Conseil d’Administration, montrent à tous ces messieurs en cravates que leurs actions ne valent pas plus que les vieux emprunts Russes, et commencent à parler de sujets sérieux avec des dirigeants forcés de les écouter. Sérieusement.
Si il y avait une table des négociations avec les pouvoirs en place, vous seriez en tout cas, à vous lire tous deux, du même côté…
…vos mains agrippées fermement aux rebords de la table; Grosjean tentant de la maintenir sur ses pieds, par respect pour les hommes qui ont bien voulu s’y asseoir; Zébu tentant de la renverser pour en bâtir une à échelle plus humaine.
Je me trompe?
@ Jean-Luc :
Oui, on est du même côté !! Peu importe les outils, du moment qu’on y arrive. Renverser la table, pourquoi pas, bien que cela ne soit pas dans mes compétences ni dans mes habitudes. L’objet est de mettre la pression sur les partis politiques pour intégrer, ensuite, de nouveaux éléments qui permettront un renouvellement démocratique. Et c’est là où notre ami Grosjean intervient : parce qu’il sera déjà dans la place !!
Eheh …
Cordialement.
@ l’enfoiré:
pour cela, il faudrait à EOLE de l’envie, un sujet (au moins) et surtout… du talent !
Bonjour,
Cette présentation graphique est intéressante, car elle tient compte de l’abstention.
Mais elle n’en demeure pas moins tronquée, car elle « consolide » des résultats régionaux pas forcément homogènes ni cohérents.
Pas homogènes, car les listes présentées sous les étiquettes étaient parfois distinctes, parfois fusionnées, outre le fait que certains partis n’ont pas présenté de liste dans toutes les régions….
Pas cohérents car n’en déplaisent à certains commentateurs, les enjeux locaux ont pesé AUSSI sur le scrutin. Sinon, comment comprendre certains résultats (UMP en tête en Alsace alors que cette région souffre particulièrement du libre-échange, FN en tête dans les Alpes Maritimes, etc….).
Donc, ce graphique est intéressant pour replacer les résultats dans leur contexte, mais il n’en est pas moins à relativiser.
Les résultats du 2nd Tour seront plus aisés à « consolider » (à condition que les accords de fusion soient nationaux et non locaux), et dès lors plus intéressants à étudier.
Cordialement,
CM
Bien sûr, ce scrutin de liste a d’abord une portée locale et « technique ». Il n’en reste pas moins que l’ampleur de l’abstention ne peut que se relier à un phénomène plus vaste, celui de la dépolitisation de la vie publique, « dépolitisation » au sens où l’on ne croit plus à la politique comme levier d’action. Cela fait si longtemps que le message subliminal ou explicite est celui de l’impuissance. « C’est comme cela et pas autrement ». « Nous n’avons pas le choix ». « Les régles de l’OMC, de l’UE…. etc.. font que .. ». « Il n’y a pas d’autre voie » etc… Puisque tout se décide ailleurs, quel est le sens du vote ?
SUITE N°1
Qu’est-ce que l’Europe sinon une Civilisation qui s’auto-enrichit de la diversité de
nombreuses cultures dérivées, un Peuple composé de nombreuses nations parentes, un Espace démocratique réunissant de nombreux états ?
Une fédération d’états composés de régions
L’Union Européenne ne peut être, dans la tradition, qu‘une fédération au triple sens de nations fédérées, d’états fédérés et de peuples fédérés. Dans la dimension indo-européenne de ce « vieux monde », le peuple est la structure de base première, le peuple agrégeant le plus généralement d’une part des nations au sens antique du terme comme les celtes, les grecs ou les germains, d’autre part des états modernes qui recouvrent d’autres réalités. Certains peuples peuvent simultanément s’identifier à la fois à une nation et à un état, des états peuvent regrouper plusieurs peuples de différentes nations et certaines nations peuvent comprendre tout ou parties de plusieurs états. Le peuple peut donc avoir une identité forte ou faible, il correspond grosso modo à une région ou à une subdivision de région dans chaque pays d’Europe. La réalité d’aujourd’hui est que ce niveau d’agrégation identitaire apparait comme de plus en plus essentiel, y compris pour les populations migrantes, nationales ou non. On se réclame Catalan, Lombard ou Normand, même si l’on est né à Dakar et d’ascendance malienne ou à Ankara de parents kurdes… Il est donc important que ce niveau de région soit institutionnellement reconnu par l’UE et ce pourrait être par une assemblée représentative des régions. La nation qui conserve un certain sens linguistique et culturel (peu à voir avec les soi-disant « langues régionales ») mais a nettement perdu son sens politique depuis la formation des états-nations et qui n’a pas de représentativité administrative pour l’UE se trouverait supportée par cette même assemblée qui pourrait former des comités nationaux ; une région comme l’Alsace ou la Wallonie pouvant participer à plusieurs comités. Cette deuxième assemblée, moins politique que la première pourrait être composée de deux élus par région avec des règles complémentaires de fourchettes de population par région et de nombre de région par état (sur un modèle électif voisin du sénat américain). Elle aurait pour rôle de veiller aux intérêts plus locaux des citoyens et des forces vives socio-économiques en amendant des textes généraux trop « technocratiques ». Elle contribuerait ainsi à rapprocher l’Union des citoyens et remplacerait l’actuel « Comité des Régions » qui n’a qu’un rôle consultatif dans un dispositif où le Parlement lui-même est peu audible. La région constituerait ainsi la brique au moule standard de l’Union Européenne et L’Assemblée des Régions le moyen à disposition de la fonction trois (le peuple, la région) pour s’opposer aux abus des directives de l’exécutif (fonction remplie, par exemple, par les tribuns de la plèbe à Rome). L’autre niveau administrativement fort est celui de l’Etat découpé en régions aux compétences plus ou moins larges et affermies selon les us nationaux.
Deux conceptions donc deux statuts
Force est de constater que le nationalisme étatique n’est pas encore partout en Europe arrivé à la maturité qui permettrait de le dépasser après l’avoir intégré. C’est probablement dans les pays où il a le plus sévi par ses névroses conflictuelles que les esprits ont le plus muri, c’est-à-dire initialement auprès des signataires du traité de Rome puis de ceux qui ont ultérieurement compris qu’ils seraient vite hors jeu sans l’équipe. Ceux des états qui ont su ou qui ont eu la chance de pouvoir rester hors des conflits des dix-neuvième et vingtième siècle, par leur isolement ou par le faible enjeu intrinsèque qu’ils représentaient, ne saisissent pas toute l’importance d’une fédération autre qu’économique qui leur apporte le bien-être sans qu’ils aient à payer aucun prix pour cela, puisque d’autres assument à leur place la pérennité des avantages dont ils profitent. Cela crée de fait deux niveaux d’attente très distincts parmi les pays européens : ceux qui ont conscience des enjeux planétaires pour l’Europe parce que personne ne défendra leurs positions à leur place et ceux qui n’en ont cure parce qu’ils sont sûrs de pouvoir abriter leur « petit coin de paradis sous un petit coin de parapluie »… tenu par des âmes « otaniennes » complaisantes. Tant que ces deux gammes d’attitudes subsisteront, l’UE ne pourra fonctionner qu’à deux vitesses ou plus exactement avec deux types de partenariats, celui des pays membres moteurs et celui des pays, moins membres, plus marginaux.
Concernant les prises de décisions, l’UE ne peut pas dans ces conditions fonctionner indifféremment avec les uns et avec les autres. Comme ce sont des paramètres géographiques et de poids économiques qui prévalent dans la prise de posture de chaque pays pour un des deux camps, le rapprochement ne pourra se faire que sur le long terme, peut-être plusieurs générations. Cela implique que les institutions de l’UE prévoient ces deux statuts avec des règles de jeu différentes tout en permettant le passage, sans facilité de retour, du second statut vers le premier. Cette différence marquante de statut doit nécessairement se traduire tant dans le fonctionnement exécutif fédéral qu’est l’UE que dans son organe de contrôle qu’est le Parlement. Plutôt qu’une exclusion de certains organes qui n’irait pas dans le sens du passage au statut plénier, il faudrait envisager une limitation des mandats et des domaines de compétence pour les « mineurs ». Aucun état ne devrait avoir voix au chapitre où il ne participe pas. Le but n’est pas de faire une Europe à la carte, mais de codifier deux statuts différents de participation à l’UE avec comme objectif que tous adhèrent au plus vite au statut plein.
Une dimension fédérale à la démocratie politique
Le parlement, plus politique et qui doit avoir le pas en dernier lieu sur l’assemblée des régions, devrait avoir le même rôle que celui tenu par la chambre principale dans chacun des états membres, celui antérieurement dévolu à la fonction un dans l’idéologie indo-européenne. Pour cela il faudrait qu’il se constitue en partis à dimension fédérale qui ne recouvrent donc pas les clivages traditionnels nationaux et que ses élections soient effectuées de manière proportionnelle par état, partout en même temps, avec une double barre de représentativité, à la fois nationale et globale pour l’Union, ce qui favoriserait la prise de conscience individuelle de citoyenneté européenne. Tant que l’étape du nationalisme ne sera pas assimilée et intégrée en profondeur dans chacun des états membres, il ne sera pas possible d’envisager un état fédéral européen avec un exécutif de même stature que celui des Etats Unis d’Amérique, par exemple.
Les politiques au pouvoir dans chacun des états membres n’ont pas à cet égard une position neutre. Ont-ils réellement intérêt à transférer une partie importante de leur pouvoir à l’UE ? N’ont-ils pas intérêt, au contraire, à essayer d’introduire des règlements qui avantagent les activités de leur pays pour mieux se rallier leur propre opinion publique au détriment de la construction européenne ? Ces finasseries du double double-jeu de leurs dirigeants (plus d’Europe pour les avantages mais moins d’Europe pour les inconvénients et plus de pouvoir pour moi [ma nation en tant que dirigeant] dans l’Europe mais moins d’Europe contrecarrant mon pouvoir de dirigeant national) commencent à apparaitre clairement à la vue des européens et à les agacer déplaisamment. En d’autres termes, pendant une longue période, il faudra se contenter d’une transmission progressive et coordonnée de secteurs de souveraineté des états membres vers l’Union dans des conditions difficiles. En conséquence chaque état membre continuera à avoir un exécutif fort et il faudra bien faire coopérer harmonieusement ces exécutifs nationaux avec celui de l’Union dans une formule où, au moins pendant un certain temps, le pouvoir s’exercera du multiple en bas vers l’unique en haut, dans une formule qui ne peut pas être simple.
Le point le plus délicat concerne la limite mouvante entre les attributions de chaque état et celles couvertes par l’Union. C’est bien sûr plus difficile qu’entre un état et ses régions d’une part parce que le pouvoir s’exerce alors du haut vers le bas et d’autre part parce que les frontières entre les domaines de responsabilités sont bien plus stables au niveau national. Tout cela implique un exécutif bicéphale comme celui d’une société à directoire et conseil de surveillance qui a fait ses preuves dans la bonne marche des affaires. Nous avons donc un Conseil composé des exécutifs nationaux lequel oriente l’action d’une Commission directement impliquée dans la proposition des textes suivant les directives de ce Conseil et dans la bonne exécution des textes de directives votés par le Parlement. Le mécanisme actuel soulève deux types de problèmes par rapport au système démocratique traditionnel des indo-européens : le mécanisme de désignation du chef de l’exécutif reste abscons pour les citoyens et son contrôle par le parlement est sans effet puisque la source de l’exécutif n’est pas la Commission, comme ce serait logique pour une fédération, mais le Conseil… En d’autres termes, la légitimité de la Commission est douteuse, le Parlement européen ne sert pas à grand-chose aux yeux de l’électeur et les intérêts personnels divergents des nombreux membres du Conseil ne facilitent pas sa prise de décision. Pourquoi donc s’étonner du « déficit démocratique » de l’UE ?
Pour y remédier, il « suffirait » que d’une part, comme dans la plupart des pays démocratiques, soit désigné comme Président de la Commission le chef du parti qui aura gagné les élections européennes et que sa révocation par le parlement entraine la dissolution de celui-ci. Les candidats étant connus à l’avance, l’élu aurait une véritable légitimité démocratique et un statut au moins égal aux chefs des exécutifs des principaux pays membres ce qui fait grandement défaut actuellement. Quand au Conseil il devrait être présidé par une personnalité ayant dirigé l’exécutif d’un état membre, coopté pour la durée d’une mandature (4 ou 5 ans) par ses membres mais en dehors d’eux-mêmes. Ce Président du Conseil serait ensuite confirmé par le Parlement avant sa prise de fonction, « onction » nécessaire de la fonction un sur le chef de la fonction deux pour les « obliger » toutes. Le but serait qu’il se comporte et soit perçu plus comme un « sage » que comme un chef exécutif (fonction un de la fonction deux) au contraire du Président de la Commission (fonction deux de la fonction deux) purement exécutif comme un premier ministre. Le Président du Conseil devrait, en amont des conseils, rapprocher les positions de ses membres et démasquer, sans trop montrer du doigt, les double-jeux lorsqu’ils commencent à faire obstruction à une assez large volonté commune. On comprend bien que le mécanisme reste un peu compliqué pour une construction elle-même pas très simple mais que l’équilibre dynamique des pouvoirs doit respecter les attentes exprimées ou sous-jacentes des citoyens.
Des fonctions régaliennes de l’exécutif fédéral
Le rôle de l’exécutif est avant tout d’exercer les fonctions régaliennes (du latin rex/regis = roi) et donc de type deux dans l’idéologie indo-européenne. Elles sont au nombre de quatre par couples de deux : la diplomatie et la défense extérieure, la sécurité intérieure et la justice. Dans une fédération, il faut distinguer trois domaines de décision : premièrement, celles qui concernent les relations diplomatiques et militaires vis-à-vis de l’extérieur pour lesquelles l’exécutif fédéral est normalement délégataire, deuxièmement, celles qui ne concernent que l’activité interne des états fédérés et ne justifient qu’une coordination et une centralisation de l’information pour mieux la redistribuer comme la police et la justice envers les personnes physiques, troisièmement, celles qui concernent la justice et la police vis-à-vis des personnes morales qui peuvent comporter des enjeux plus ou moins lourds entre états membres.
Ce dernier domaine est démultiplié dans le cadre d’une fédération dans la mesure où la justice implique que des règles communes soient appliquées dans tous les états de manière suffisamment uniformes pour respecter notamment les droits économiques de chacun, protéger les citoyens des abus, favoriser les échanges, etc. Bien évidemment, au départ, les textes de lois correspondant sont différents dans chaque état avec parfois des vides législatifs ici ou là. Une des premières tâches de l’exécutif fédéral est donc de parvenir à mettre en harmonie, sujet par sujet, les législations de chaque pays pour parvenir à l’égalité voulue entre citoyens. C’est une tâche ardue et de longue haleine parce qu’il est normal que des niches (fiscales, commerciales, etc.) et des protections (économiques, sociales) se soient développées au cours du temps dans chaque législation nationale créant un peu partout des bulles de particularismes dont certains doivent être respectés et dont d’autres ne constituent que des rentes de situation détournées du bien public au profit de certains particuliers. C’est tout ce travail d’harmonisation qui rend si impopulaire le travail de la Commission pour les personnes concernées, pour autant que chacun est plus facilement touché par un gros moins que par le total des tout petits plus qui en résultent.
Une importante partie des problèmes vient de la réponse apportée aux questions : qu’est-il réellement nécessaire d’harmoniser ? Qu’est-ce qui porte véritablement atteinte à la liberté ou à la concurrence ? Des fonctionnaires fédéraux, pressés contradictoirement par les différents « lobbies » et leurs propres ambitions de carrière, ne sont pas forcément les mieux placés mais il faut bien proposer des directives. Des députés non techniciens et pressés par les mêmes « lobbies » ne sont pas forcément les plus aptes pour ce faire mais il faut bien voter des directives. Des représentants des régions n’auront pas plus de compétences que les députés ou que les fonctionnaires mais ils ne risquent pas d’être aussi sensibles aux arguments des « lobbies » pour ce qui concerne les activités locales et doivent pouvoir exercer un droit d’amendement des directives trop ciblées sur ces activités. L’exécutif devrait toujours garder à l’esprit que la diversité est une des conditions essentielles aux fondamentaux que sont l’adaptabilité et l’évolution. Bref, les institutions doivent être organisées pour que le dynamisme fédéral respecte un bon équilibre entre l’harmonisation évolutive et la conservation des diversités, toutes deux nécessaires et garantes du futur. C’est ce que l’on appelle le « principe de subsidiarité » malheureusement peu suivi par ceux qui le prônent, tant il sert abusivement et alternativement d’épée et de bouclier dans les guéguerres entre administrations communautaires et nationales. Une cours fédérale est bien sûr nécessaire pour préciser la jurisprudence sur les cas qui lui sont soumis par une des justices nationales quant à l’interprétation contradictoire d’une même directive par rapport à au moins une autre législation nationale.
Un pouvoir organisé et crédible
L’Union, en tant que futur état fédéral, et surtout ses valeurs communes seront représentées par le Président du Conseil. C’est le Président de la Commission qui sera habilité à l’engager avec deux collaborateurs pour chacun des principaux domaines régaliens externes sous sa responsabilité : un Commissaire aux relations extérieures, équivalent du « State Secretary » américain et un Commissaire à la défense. La nomination de ces deux commissaires devra être solennellement approuvée d’une part par le Conseil et d’autre part par le Parlement pour affirmer leur crédibilité internationale tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’UE. Tout comme le Président de la Commission ils seront confrontés aux problèmes résultant du nombre des pays membres, de la diversité des positions et des statuts internationaux de ces pays membres, de leurs alliances, des ambitions personnelles de leurs dirigeants et des différents ministres des affaires étrangères comme de la défense, des pesanteurs souvent séculaires des diplomaties et des armées de chaque état. L’objectif est bien évidemment de faire peser dans le concert international l’UE comme une entité plus forte que chacun de ses membres. « Vaste Programme »…
Parler d’une même voix
Dans sa dimension actuelle l’UE compte 27 membres. Le chiffre pourrait, dans le cadre géographique et culturel retenu, monter à une quarantaine de pays. Les 4 pays les plus peuplés, tous membres du « G8 », représentent plus de la moitié de la population totale et les plus fortes puissances économiques au sein de l’Union. Douze pays, à la taille d’une région, comptent moins de huit millions d’habitants. Il n’est pas possible bien sûr de prendre des décisions à plus de 25 dans des domaines comme la diplomatie, la défense ou la sécurité intérieure quand la réactivité est un paramètre majeur. Deux pays sont membres du Conseil Permanent de Sécurité de l’ONU sur 5 membres actuellement. Tous les pays de plus de 10 millions d’habitants sont membres de l’OTAN. A l’opposé, plusieurs pays sont farouchement neutres (Suède, Autriche, Irlande, Finlande) et ne sont pas prêts à se laisser imposer une politique de défense commune, tout en bénéficiant des avantages de leur situation géographique qui les place (assurément pas contre leur gré) sous la protection de l’Alliance Atlantique. Plusieurs anciennes puissances coloniales comprennent encore de nombreux territoires épars de par le monde et elles entretiennent des relations privilégiées (économiques, culturelles, diplomatiques et militaires parfois) avec nombre de leurs anciennes colonies devenues indépendantes. Pour ne parler que des trois premiers états, la République Fédérale d’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, il existe un grand respect mutuel entre leurs diplomates d’une part et leurs militaires d’autre part mais la pratique pluriséculaire est de jouer toujours les uns contre les autres avec des traditions et des normes incompatibles autant que faire se peut. Les fiertés mal fondées sont un obstacle majeur à leur coopération (Pride and prejudices). S’il était possible que ces principaux pays à quatre ou cinq s’entendent pour parler d’une même voix, tout serait beaucoup plus facile parce qu’ils sont les principaux contributeurs financiers, diplomatiques et militaires, que leur poids est prépondérant, qu’ils sont en cas d’accord suivis spontanément par les membres les plus raisonnables de l’UE, même si d’autres objectent au « directoire » des puissances. C’est probablement sur ce même clivage que se fera la distinction entre le groupe des membres pléniers de l’UE et l’autre groupe de membres « moins pléniers », au risque que leurs droits soient en proportion de leur solidarité au sein de l’Union. Cependant, il manque un pays leader pour représenter et engager solidairement l’Europe orientale. Le nationalisme étroit et l’immaturité des dirigeants politiques actuels de la Pologne, lui empêche d’assumer actuellement un rôle qui lui serait « naturellement » dévolu.
On peut dresser la liste des membres pleins qui appartiennent simultanément à l’Eurogroupe monétaire et à l’OTAN : Belgique, Chypre, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal, RFA, Slovénie. Voila le « noyau dur » de l’Europe ; ceux sur qui il faut compter pour faire avancer l’intégration, malgré leurs réticences ponctuelles qui ne conduisent jamais au blocage des institutions. Manquent à l’appel outre le Royaume-Uni, les états périphériques à l’Europe occidentale (hors la Grèce et les états méditerranéens insulaires). Normalement, tous les Etats membre de l’UE signent pour entrer dans l’Eurogroupe sauf le Royaume-Uni qui en a été dispensé (!), le Danemark et la Suède qui n’honorent pas leur signature.
La France figée et sous peuplée
La rupture révolutionnaire (1788-1807)
La Révolution Française commencée à Vizille près de Grenoble en juillet 1788 par des bourgeois enfourchant la révolte populaire du mois précédent, s’achève à Tilsit (Prusse orientale, maintenant Russie) en juillet 1807 avec la fin de la quatrième coalition contre la France. L’Empire issu de la Révolution est alors stabilisé et en paix à l’intérieur comme à l’extérieur. Elle aura duré 19 ans et profondément modifié les mentalités.
Ni les errements impérialistes de Napoléon, ni la restauration d’une monarchie réactionnaire ne parviendront à détricoter le nouveau costume que les français se sont fabriqué ou à décolorer les laines dont il est fait. Il en ressort un état de droit fort impliquant une administration puissante, fondée principalement sur le concours et subsidiairement sur la compétence, au point de pouvoir jouer elle-même sur l’alternance régulière entre un dirigeant charismatique pour en maintenir la forme et les couleurs et un parlement introuvable pour lui laisser de l’aisance et de la souplesse. Le pouvoir réel est disputé entre le Politique et l’Administration. Le Politique oscille selon la forme des institutions, d’une constitution à l’autre, entre un pouvoir personnel qui finit par aboutir entre des bras qui ne peuvent le porter et un pouvoir collectif d’assemblées qui dérive vers l’impotence. Seule l’Administration perdure dans la continuité. C’est donc elle qui a repris le flambeau de la « fonction un » traditionnelle des indo-européens avec sa hiérarchie structurée de « prêtres-juges » déroulant leurs carrières par concours comme autant d’initiations et d’intronisations, recomposant, défaisant, vidant les lois par ses propres décrets et arrêtés, nouveaux druides, haruspices et pythies. Comme la politique est une affaire trop importante pour la laisser aux politiciens, un grand prêtre de l’Administration a eu l’idée de créer, sur le mode bonapartiste, une école spéciale pour les grands administrateurs parmi lesquels on viendrait chercher les futurs politiciens, après qu’ils aient été bien coulés dans le moule de la formation puis des « grands corps », nouveaux collèges de prêtres jaloux de leurs prérogatives et de leurs clientèles. Ils doivent alors choisir leur parti, sans conviction et indifféremment au gré de leur vision de carrière à l’instant du choix comme le démontrent les parcours politiques d’un ancien Président de la République barrant à droite ou d’un ancien premier ministre guidant à main gauche qu’on aurait plutôt vu échanger leurs rôles… Ainsi la Révolution, faite par les gueux au profit des notables qui les ont manipulés, se trouve confisquée par la haute administration.
Le mythe, toujours actif (seulement en France ?), est que « Le peuple», c’est-à-dire dans son esprit les couches majoritaires défavorisées du tiers-état, peut en se révoltant ou du moins par une démonstration massive dans la rue changer le cours des choses, « grand soir » pour les uns, « chienlit » pour les autres. Tous les autres partis (bonapartistes, orléanistes (libéraux et régicides), légitimistes, etc.), naturellement opposés entre eux, peuvent alors s’unir sous la houlette d’un pouvoir exécutif fort qui mettra fin au « désordre» en effectuant les réformes nécessaires. L’ubris féminine, orgiaque des saturnales mâtée, on n’ose dire apprivoisée, par la raison masculine. Quand les deux premières fonctions, du fait de leur auto-blocage, ne sont plus capables de faire face aux évolutions de la situation, alors les couches populaires du tiers-état doivent faire levier pour que sautent les verrous.
A l’issue de la période révolutionnaire, la société française voit ses trois classes se recomposer, non sans misogynie réactionnaire, avec une classe dirigeante aux effectifs relativement élevés issue de la noblesse mais surtout de la bourgeoisie et des notables possédants (propriétaires agricoles, commerçants, professions libérales) qui fournit les officiers à l’armée (caractéristique spécifique de la fonction deux). Une classe populaire principalement composée de petits agriculteurs, d’ouvriers agricoles, d’artisans de petits commerçants, d’employés et d’ouvriers de l’industrie se constitue peu à peu sur le siècle suivant avec un moteur longtemps minoritaire et urbain. Son péché originel est que l’Administration y constitue désormais la « fonction un » avec à sa tête le chef de l’état, son clergé de hauts fonctionnaires issus de la seconde classe puis s’auto-reproduisant, et ses « frères mineurs » de « petits fonctionnaires » si proches des couches populaires qu’ils auront tendance à s’y projeter dans toutes les phases de tension. Une église renaissante issue du Concordat s’est vue en concurrente nostalgique de l’Administration jusqu’à la séparation de 1905. En fait l’Administration (notons la majuscule) s’est en grande partie substituée à la « fonction un » qui n’est plus dès lors légitime que par les assemblées parlementaires, encore que les ministres soient le plus souvent issus de leurs rangs. En dessous de l’échelon national il y a systématiquement confusion entre le Conseil (régional, général, municipal) qui devrait être la véritable « fonction un » et son Président, voire son bureau qui deviennent un exécutif non plus contrôlé par l’assemblée mais dirigeant celle-ci tout en dépendant dans la pratique de l’Administration du niveau considéré contribuant ainsi à la valoriser et à en renforcer les prérogatives.
D’une révolution à l’autre ?
L’évolution du XXème siècle voit manifestement la classe dirigeante diminuer en effectif et en pouvoir autre qu’économique au profit d’un tiers-état qui s’est reconstitué avec l’émergence forte d’une « classe moyenne » qui devient majoritaire et qui s’appauvrit par rapport à la classe dirigeante tout en voyant s’améliorer son niveau de vie. Une ambiguïté se lève, à l’aube du XXIème siècle concernant l’Administration : c’est bien l’ensemble de ce qu’on appelle maintenant « la fonction publique » qui constitue, et surtout pas à bon droit, la « fonction un » avec ses privilèges globaux tout comme ceux du clergé sous l’ancien régime et son contrepouvoir interne, non plus hiérarchique mais parallèle, des syndicats de la fonction publique. Cette prise de conscience en cours par la « fonction trois » est lourde de conséquences. Tant que cette dernière a cru, sous l’influence intéressée des syndicats, que les fonctionnaires étaient dans une communauté de sort, elle a accepté leur accroissement en nombre et en privilèges, pensant, à tort, être mieux servie et obtenir les mêmes avantages tout comme les serfs du moyen-âge s’assimilaient aux frères mineurs des abbayes, pensant bénéficier des mêmes prébendes auprès de leur seigneur. Maintenant, le « peuple » prend conscience de ce que les fonctionnaires sont trop nombreux pour ne pas mieux le servir et que leurs privilèges ont été acquis à ses dépens sans qu’il puisse jamais y accéder. Il n’y a plus que les syndicats pour tenter de maintenir l’amalgame entre le peuple et la fonction publique. Cela ne trompe plus personne et constitue une des causes fondamentales de la désaffection qui les frappe et de leur discrédit.
En France, la conjugaison qui s’opère actuellement entre une « fonction deux » sous représentée au pouvoir désormais réduit à l’économique (fonction trois) sur lequel son poids reste à la mesure de ses connaissances illusoires et concentré sur un nombre de plus en plus restreint de personnes, un pouvoir politique restreint accaparé par une caste politico-administrative jusqu’à l’échelon local des grosses communes et une « fonction un » peu efficiente, abusivement dérivée de la « fonction deux », pléthorique et pesant lourdement sur la « fonction trois » représente un risque sociopolitique et économique considérable, très semblable à une configuration prérévolutionnaire. Le risque est d’autant plus élevé que la collusion s’est installée au sommet de ces élites entre la haute administration, les dirigeants politiques et les dirigeants économiques tous issus des mêmes « grandes écoles » et des mêmes « grands corps ». La mainmise d’une fonction publique autonome sur un nombre croissant d’activités hors du domaine régalien, son empiètement iconoclaste sur le champ politique dénaturent la structure classique des contrepouvoirs démocratiques et corsette la société d’un carcan qui l’étouffe. La politique est devenue un spectacle où priment la forme et l’émotion mais où le fond et le sens restent absents puisque changer les personnes en charge de l’exécutif n’a aucun effet notable sur la réalité quotidienne vécue par les citoyens. Cette configuration est amplifiée par les effets de la mondialisation qui voit les décisions les plus importantes échapper tant au pouvoir politique qu’aux acteurs économiques nationaux au profit d’acteurs anonymes apatrides, agissant sans contrôles puisqu’ils représentent des actionnaires trop nombreux, eux-mêmes représentants des « petits porteurs», directement ou par l’intermédiaire de fonds encore plus opaques, le tout avec comme plus petit dénominateur commun le profit trimestriel sensé, tout à fait à tort bien évidemment, représenter l’intérêt commun à long terme. Bref des décideurs d’autant plus puissants qu’ils sont moralement irresponsables.
Cela ne tient que parce que les citoyens acceptent l’état des choses et son évolution qui leur a assuré une amélioration de leurs conditions de vie, au moins en apparence jusqu’à présent. Si ces conditions venaient à se détériorer ou qu’elles étaient simplement perçues comme se détériorant, seraient alors réunis tous les ingrédients d’un cocktail particulièrement explosif. Les autres pays européens ou de culture européenne évolués subiront aussi cette crise qu’il leur sera plus facile de surmonter s’ils ont su conserver la séparation traditionnelle des pouvoirs, gardant leurs administrations sous tutelle de personnels politiques indépendants et sous-traiter les fonctions non régaliennes à des agences privées sous contrat avec l’état.
L’Hydre administrative
Sur deux siècles la France a réussi à superposer 5 couches de systèmes administratifs dont deux dans les cinquante dernières années : L’Etat, la Région, le Département, Le District ou communauté de communes, la Commune ; chacune levant ses impôts. A cela vient s’ajouter l’administration européenne. La France est le seul pays « démocratique » où les administrations bénéficient d’une justice d’exception à leur profit : les tribunaux administratifs ; cela veut dire qu’elles se considèrent au dessus de la loi commune, tout comme les anciens tribunaux ecclésiastiques… Les français sont, en tout cas, beaucoup administrés ! Aujourd’hui les deux principaux employeurs sont, dans la plupart des villes, l’hôpital public et les services municipaux. La seule administration qui soit régulièrement réformée un peu en profondeur est l’armée, au cœur de la « fonction deux » parce que les militaires n’ont pas le droit de s’organiser autrement que sous le principe de l’obéissance hiérarchique. Certains secteurs sont tellement impénétrables qu’ils ont encore conservé pratiquement leur structure d’ancien régime comme la justice, « fonction un » par excellence (ce n’est bien sûr pas un hasard). Au total l’ensemble de la fonction publique représente entre quatre et cinq millions d’agents soit près du quart de la population « active ». On est loin des « douze mille sangsues qui sucent le sang de la France » dénoncés par Saint Just en novembre 1793 ! Et on comprend que le pays soit exsangue… Quand les règles de la fonction publique peuvent gêner un niveau d’administration alors on crée une Société d’Economie Mixte (SEM) pour développer des activités marchandes et en tirer des bénéfices, parfois aux limites de la légalité, au détriment des acteurs économiques privés ou bien un Syndicat intercommunal pour lever des recettes fiscales hors des taxes traditionnelles. Ces activités sont bien évidemment « gérées » par des fonctionnaires « détachés » placés sous le contrôle d’autres fonctionnaires avec de gros budget « communication ». Peut-on rappeler qu’une fédération aussi vaste que les Etats Unis est gérée par seulement quatre niveaux administratifs dont l’Etat Fédéral, contre six au moins pour la France dont le niveau fédéral qu’est de facto l’Union Européenne ?
Je ne vois pas la possibilité pour un exécutif, composé en majorité de fonctionnaires déguisés en politiques, contrôlé par une assemblée, elle-même comprenant en majorité des fonctionnaires portant des masques de parlementaires, imposer des réformes intelligentes et nécessaires ni à une Administration, leur bercail, qui a noyauté tous les niveaux de l’Etat ni à de grandes entreprises, publiques comme privées, dirigées par des hauts fonctionnaires qui y ont « pantouflé » (le D pour « Dirigeants » de l’acronyme MEDEF !). Le pire, c’est lorsqu’un organe de contrôle de l’Etat, comme la Cour des Comptes par exemple, sert de salle de repos et d’attente pour les hauts fonctionnaires ayant perdu leurs mandats électifs… Tous ces copinages et coteries ont miné à cœur la démocratie en France.
On peut donc s’attendre logiquement à un dynamitage de ce système pervers. On connait le détonateur : une baisse de niveau de vie de la population. On connait l’acteur : les couches les plus défavorisées de la population. On connait le bénéficiaire : le quart le plus favorisé et souvent le plus dynamique (la corrélation se doit d’être importante) du « tiers-état ». On connait la victime : la fonction publique et ses prébendes en général, ses hauts fonctionnaires en particulier. N’étant pas devin, je ne saurais préciser une heure.
Déconfisquer l’Etat
Pour éviter cette déflagration, il aurait suffi de mettre en œuvre quelques mesures simples et de bon sens. Obliger les fonctionnaires élus à démissionner de la fonction publique sans possibilité d’y retourner dans les cinq ans suivant la fin de leur mandat (séparation entre fonctions un et deux). Interdire tout cumul de mandats électifs. Interdire le cumul d’un mandat électif national avec un mandat social (administration de société ou d’association) (séparation des fonctions un, deux et trois). Interdiction pour toute collectivité publique de souscrire au capital d’une société (une activité de nature commerciale doit être de droit commercial). Suppression des Tribunaux Administratifs. Interdiction des communautés de communes ou de districts, rien n’empêchant des communes voulant s’associer de fusionner. Réduction à trois niveaux des collectivités publiques au plan national : l’Etat, La Région ou le Département, le District ou la Commune (comment peut-on encore aujourd’hui voir des communes de quelques centaines, voire dizaines d’habitants ?). Ma préférence va à la Région, brique représentative au niveau européen et au district qui doit correspondre à des entités gérables ayant un sens géographique et économique comme une ville et sa banlieue ou bien un « pays » rural. Limiter, à chaque niveau de collectivité publique, le nombre des fonctionnaires à un quota maximum de la population. Publicité, pour chaque administration, des rémunérations versées à ses fonctionnaires, primes comprises, pour chaque centile du premier décile puis pour chacun des neuf autres déciles. Un membre de l’exécutif, à quelque niveau que ce soit, ne peut être membre de l’assemblée élue contrôlant l’exécutif de ce même niveau, même et surtout s’il en est issu. Chaque niveau de collectivité publique doit séparer son exécutif de son assemblée de contrôle ou déléguer ce contrôle à une assemblée du niveau supérieur dans des cas qui doivent rester exceptionnels.
La place de l’Administration est d’obéir à l’Exécutif au sein de la « fonction deux ». Les juges du siège ne doivent pas être des fonctionnaires parce qu’ils appartiennent à la « fonction un », même s’ils sont rémunérés selon des grilles indiciaires similaires. Les magistrats du parquet relèvent au contraire de la « fonction deux ». En toute logique, ces juges du siège qui sont un des fondements de la « fonction un » devraient être désignés sur liste d’aptitude par les assemblées élues, autre fondement de cette même fonction, du niveau collectif correspondant (instance ou grande instance, appel, proximité), ou par certains de leurs membres. A l’exemple du mode de désignation du Conseil Constitutionnel qui devrait être réformé pour dépendre de l’Assemblées Nationale et étendu à tous les conseils qui relèvent par essence de la « fonction un » étant chargés de veiller aux libertés publiques et au respect de la Loi (audiovisuel, éthique, informatique, etc.).
Découpler fonctions et castes pour fluidifier la société
Après cinq siècles de romanisation superposés à au moins sept siècles de celtisation, il existe toujours en France deux partis dans le tiers-état : un parti de l’ordre romain contre un parti du désordre gaulois ! Comme tous ces gens sont issus culturellement de gallo-romains, ils se comprennent parfaitement parce qu’ils partagent leur pulsion d’individualisme manifesté collectivement si possible sous formes de grandes fêtes débridées et leur besoin d’ordre protecteur assurant une permanence à leurs « acquis » particuliers ou communs. C’est ce que tente de traduire la devise républicaine de « Liberté, Egalité, Fraternité ». De fait, individuellement, chacun peut alternativement faire prévaloir sa pulsion sur son besoin et vice-et-versa, donc passer d’un camp à l’autre sans préavis. L’exécutif, précédemment représenté par la noblesse franque principalement, très minoritaire, avec ses propres lois, est resté coupé de la « France d’en bas », partagé en une faction légitimiste au pouvoir et une faction frondeuse qui cherche à y accéder, recherchant des appuis étrangers dans un jeu de contre-manipulations. Les clercs, à la fois religieux et administrateurs, issus du tiers-état comme de la noblesse mais à des niveaux différents, tentent de conserver la main en jouant les uns contre les autres, forts de leur influence et incontournables (comme les fonctionnaires aujourd’hui), et pouvant lorsque c’est avantageux s’appuyer sur une autorité extérieure (le Pape hier, la Commission aujourd’hui) ou dans l’autre sens lui résister. Les parlements provinciaux une fois institués ont joué le même type de partition entre la noblesse à laquelle ils aspiraient et le tiers-état qu’ils manipulaient. Rien n’a fondamentalement changé en ce début de XXIème siècle… et c’est bien dommage.
Pourtant, il devrait être possible, tout en conservant les structures de l’idéologie tri-fonctionnelle si profondément ancrée dans les fondements de la nation, d’opérer une dissociation d’avec le système de castes ou de classe qui en était le support primitif. Il existe en France une viscosité sociale qui est la source de nos principales difficultés socio-économiques. Ce que l’on appelle l’ascenseur social ne fonctionne que de manière discontinue et il y montre une tendance spontanée à redescendre lorsque personne n’appuie sur le bouton pour le faire monter, comme c’est le cas depuis au moins une génération. Les mutations profondes des XXème et XXIème siècles ne sont toujours pas prises en compte dans cette optique. Pourtant ce pays pourrait utilement se remémorer la période qui va du Directoire au début du Premier Empire pendant laquelle il a su, certes sous l’impulsion d’un dirigeant charismatique, retenir le bon grain semé, même au temps des plus profondes ruptures révolutionnaires, et le faire fructifier par des réformes admises par le plus grand nombre pour l’intérêt général. Toutes ces réformes n’ont pas été le fait d’un homme seul, même s’il s’y est fortement impliqué, mais de toute une génération d’hommes nouveaux distingués par leur mérite et leurs compétences à qui le régime précédent bridait l’initiative et le déploiement de leurs facultés. Ces hommes nouveaux existent de tous temps. Il suffit de les repérer, de leur faire confiance et de canaliser leurs énergies. Mais, dites-moi, quel autre rôle attribuer à un exécutif que celui-là, avant de mettre en œuvre les politiques et les moyens nécessaires, une fois approuvés par la « fonction un » ? Qu’est-ce qui peut bien empêcher ce mouvement sinon un système de castes tenant les deux premières fonctions à leur profit pour y perdurer de générations en générations ?
Conservatismes frileux, moralement coupables
De ce fait, la France n’est pas seulement un vieux pays, c’est devenu un pays vieux où la peur de perdre surpasse de très loin le désir d’entreprendre pour gagner. Ce sentiment s’y renforce de la prise en compte systématiquement négative de toutes les mutations en cours depuis deux générations : immigration d’origine non européenne, évolution technologique et mondialisation qui induisent impermanence économique, déracinement géographique et insécurité socioprofessionnel-le, allongement de la durée de vie qui questionne sur le sens d’une seconde vie de retraite, « libération » de la femme qui oblige à reconsidérer le rôle de chacun dans le couple, la famille voire la société, effets de la crise environnementale sur les modes de vie, etc. Les français ne voient plus que la bouteille qui se vide sans prêter attention à celles qu’ils pourraient remplir car, enfin, chacune de ces mutations représente aussi une source évidente d’opportunités enthousiasmantes. Beaucoup de mouvements c’est forcément beaucoup d’occasions favorables à saisir. Pour un boursicoteur, la crainte c’est la stagnation des cours : à la hausse, il achète ; à la baisse, il prend ses bénéfices et dans les deux cas il prend des options à contre courant. Nul besoin de s’imprégner du Yi-king (livre des mutations) pour comprendre que la vie est changements et que l’art de la vie, à notre échelle, est d’accompagner intelligemment ces changements ! Ne pas laisser la main à ceux qui n’ont rien à perdre mais tout à gagner est, dans un tel contexte, une grave erreur pour une société parce que ce sont justement ceux-là qui ont le plus de prédispositions à percevoir les opportunités offertes par une conjoncture instable et fluctuante. Pour cela, il faut commencer par libérer les esprits jeunes des carcans inutiles et des mentalités conservatrices (politiquement autant à gauche qu’à droite ; j’appelle conservatisme l’attitude qui consiste à vouloir conserver ce qui n’a plus sa raison d’être) et éviter la confusion entre éducation (comportements ; but : vivre en société), instruction (connaissances ; but : savoir, comprendre), formation (arts et techniques ; but : produire, pratiquer). On ne peut instruire quelqu’un qui n’est pas éduqué ni former quelqu’un qui n’est pas instruit. Instruire ce n’est pas seulement enseigner ; encore faut-il coordonner et intégrer les différents enseignements, éventuellement leur donner un sens. On ne peut délaisser l’éducation à un entourage familial, quand il n’est lui-même pas intégré aux « normes » sociales, sous peine de récolter des individus asociaux (hors un éventuel ghetto communautaire), sans instruction ni métier. Il manque à notre système scolaire une année avant le cours préparatoire avec pour principal objectif l’éducation commune des jeunes enfants. Ce pourrait être la dernière année de « maternelle ». C’est toujours la seconde génération d’immigrés qu’il faut intégrer pour ajouter à la valeur nationale et les moyens n’en sont pas si compliqués.
Un problème majeur qui se pose aux français de notre époque est celui de l’identité régionale. Auparavant on pouvait faire le « tour de France » ou « monter à Paris » mais on restait toujours de sa province. Maintenant l’impermanence économique oblige à migrer, souvent plusieurs fois dans une vie, et les français ont du mal à se sentir et surtout à se faire reconnaître comme étant de quelque part. On est citoyen et on vote là où l’on habite et pas là où on se sent le plus intéressé. On quitte alors un « bien vivre » et ceci est vécu comme un déracinement. C’est un frein puissant à la fluidité de l’économie et du marché du travail. Ceux qui n’ont pas d’histoire familiale régionale ou qui en font abstraction s’approprient, au contraire, l’identité régionale de leur domicile avec ferveur. On ne peut donc reconnaitre de règle générale autre celle de l’importance croissante de la Région, même avec des contours flous, assimilée à l’ancienne Province (Parlements). Face aux réticences exprimées quant à la suppression de l’identité départementale des plaques minéralogiques apposées sur les véhicules, le remède préconisé est … le blason de la province, pardon, le logo de la Région !
Ils « entreront dans la carrière quand leurs aînés n’y seront plus, ils y trouveront leurs poussières » mais aucune « trace de leurs vertus »
On le comprend bien, ce qui caractérise le mode de gestion de la France est le manque de courage politique de son exécutif, peu importe sa couleur du jour. Cette pusillanimité engendre un comportement global, lui aussi symptomatique, particulièrement vicieux et dangereux. La charge et surtout le coût de la résolution des problèmes est systématiquement reporté sur les générations futures. A se demander si le taux de fécondité exceptionnel des Français (par rapport aux autres européens, s’entend) n’est pas la conséquence logique qu’ils tirent des dettes à payer par leur progéniture. Lorsqu’une réforme s’avère indispensable et définitivement plus économiquement ni socialement reportable, on se décide finalement à la mettre en œuvre par le mécanisme le plus compliqué possible, satisfaisant un maximum de particularismes et de revendications égoïstes donnant immédiatement le maximum d’avantages à des bénéficiaires qui n’en supporteront pas la charge. Il y a ainsi en France une « solidarité intergénérationnelle » toujours au profit des générations précédentes et au détriment des générations suivantes. Lorsqu’il a fallu financer les retraites, au sortir de la dernière guerre mondiale, on a choisi un système par répartition qui finance les retraités présents par les cotisations des actifs présents. On aurait pu au moins mettre en place un mode complémentaire de fonds de retraite qui aurait, entre autres, permis de financer la croissance des « trente glorieuses » au niveau de pays comme les Etats Unis, le Japon et l’Allemagne. On y a pensé : les seuls à en bénéficier aujourd’hui sont les fonctionnaires avec la Préfon dont les dépôts sont, bien évidemment, défiscalisés ! Encore actuellement, tous les ans, la France accepte un déficit de sa protection santé ce qui revient à faire financer par ceux qui ne travaillent pas encore l’accroissement de l’espérance de vie de leurs grands parents ou arrière grands-parents retraités. Chaque fois qu’une réforme coûte à mettre en œuvre, elle est financée par le déficit public qui, au rythme maintenant « modéré » de 50 milliards d’Euros par an (en 2008) atteint désormais 1 250 milliards d’Euros soit grosso modo quatre fois le budget de l’Etat et les deux tiers de la production annuelle de la France. Pour ne pas effrayer la population (le tiers-état) on rapporte ces chiffres au PIB, agrégat le plus élevé d’une économie, mais la réalité c’est que ce déficit représente 15% du budget et les intérêts payés sur la dette 12% du même budget. C’est en tout cas comme cela qu’un banquier juge l’endettement d’un ménage. A ce sujet, votre banquier doit tenir compte du fait qu’en moyenne la dette de votre ménage est de 80 000 Euros supplémentaires par le seul fait de la répartition moyenne de la dette publique… et encore sans chiffrer les retraites non provisionnées qui sont dues aux fonctionnaires, contrairement aux règles imposées pour la comptabilité des entreprise privées. De fait l’Etat vend sous forme d’obligations garanties les recettes des impôts qu’il prélèvera, dans le futur, sur les français. Ces quatre vingt mille Euros sont donc le montant de vos impôts futurs en plus de ceux que vous payez habituellement ! Ces procédés de déficits et de report sur les générations futures ont mis la France dans une impasse barrée par le mur des réformes infinançables.
Peu de solutions existent pour sortir de cette situation. La première est bien évidemment d’équilibrer les budgets des collectivités publiques. Cela revient à économiser de l’ordre de 50 milliards d’Euros par an qui ne seront pas faciles à trouver puisque cela consiste à réduire le budget de l’Etat de 15% ! Ceci dit, il faut bien prendre le taureau par les cornes. La seconde solution serait de diminuer la dette. Si l’on parvenait à supprimer le déficit budgétaire, il y aurait un effet mécanique d’inflation qui éroderait la dette progressivement et qui permettrait de l’éteindre sur une durée qui dépasserait une génération. Une autre possibilité serait, pour ces mêmes collectivités, de vendre leurs actifs inutiles : immobiliers et mobiliers. Les actifs immobiliers de l’Etat sont évalués seulement à 40 milliards d’Euros, soit moins d’une année de déficit. Il faut probablement doubler ce chiffre pour l’ensemble des collectivités publiques et certainement bien au-delà pour autant qu’il n’existe pas d’inventaire sérieux et à jour des biens détenus… impensable pour une gestion privée ! De plus il existe de nombreux biens à valeur artistiques qui pourraient aussi être cédés à des fondations privées. On pourrait imaginer concrètement une société de « defeasance » qui reprendrait ces actifs contre une partie des dettes de l’Etat pour mieux pouvoir les négocier sur la durée, au modèle de ce qui a été fait pour renflouer le Crédit Lyonnais. Cela impliquerait aussi une bonne gestion administrative des choix de financement des investissements publics entre l’achat et la location. Dans ce même esprit, il serait sain que la gestion de ce patrimoine soit dévolu à une direction spécialisée du Ministère des Finances qui refacturerait des loyers marchands aux administrations utilisatrices. Cela permettrait de réduire le volume des locaux en responsabilisant les décideurs et de les inciter à libérer des bâtiments à très forte valeur situés sur les secteurs les plus prestigieux du territoire. Une dernière ressource est la Caisse des Dépôts et Consignations qui gère une grande partie du patrimoine mobilier des collectivités publiques, des actions de sociétés privées entre autres dont on comprend mal qu’elles soient conservées quand la Nation se trouve en si grand péril. Il est difficile d’évaluer ses actifs cessibles parce qu’ils sont disséminés dans une galaxie de filiales ; cent milliards semblent un minimum. Bref il faudrait sacrifier les bijoux de la famille.
Archimède, au secours ! C’est encore une question de densité.
Sur le fond, il reste la solution d’augmenter les recettes fiscales… Bien sûr les prélèvements obligatoires ont atteint un des taux les plus élevé au monde et on ne peut penser à en accroitre le pourcentage, même si la moitié des français ne paie pas l’impôt sur le revenu, ne serait-ce que symboliquement, ce qui est absurde. Mais si la France vit manifestement largement au dessus de ses moyens, on peut aussi se poser honnêtement la question de comprendre pourquoi. Si on la compare aux autres pays développés de l’espace européen, on voit immédiatement apparaitre comme le nez au milieu de la figure une raison toute simple : La densité de population est en France la moitié de celle de ses voisins, Espagne exclue (un peu plus de 100 habitants au kilomètre carré contre nettement plus de deux cents). Cela signifie simplement que, pour couvrir un même territoire avec la même densité d’équipements collectifs et le même niveau de services publics à égalité pour tous, il faut dépenser nettement plus, de l’ordre de 50% à 100% en moyenne par personne selon l’homogénéité de la répartition de la population. Cela a bien évidemment aussi des conséquences lourdes sur le coût environnemental par habitant : transports plus longs, déperditions d’énergie sur les lignes électriques, etc. La France n’est donc pas assez peuplée pour viser le même niveau de vie que ses voisins ! Ceux-ci ont à payer bien moins cher des réseaux d’infrastructure à densité égale (hôpitaux, tribunaux, postes, autoroutes, chemin de fer, électricité, gaz, téléphone, etc.) parce qu’ils ont nettement moins de micro zones « désertiques ». Ils peuvent donc à la fois mieux concentrer et rentabiliser leurs investissements et leurs services et donc, proportionnellement, payer moins d’impôts. Dit autrement, si elle veut conserver un niveau de vie égal à celui de ses partenaires, la France doit mettre en œuvre une politique massive d’immigration d’actifs et subsidiairement de natalité qui, elle, n’a d’effets sensibles sur ce niveau de vie qu’au bout de vingt cinq ans, même si l’effet est beaucoup plus rapide sur l’économie. Ainsi, à taux de pression fiscale constant, il rentrerait plus d’impôts et cela résoudrait rapidement le problème des déficits budgétaires. Outre la relance brutale de l’économie qui en résulterait, en commençant par la consommation et la construction, un apport de sang neuf, à condition de pouvoir le canaliser, permettrait une ouverture nécessaire pour décloisonner les blocages de ce pays. Il n’est pas très nouveau de rappeler que le volume de la population est un facteur clé de la richesse des nations… jusqu’à un seuil que la France est loin d’avoir atteint aux conditions actuelles de son développement économique. Reste d’une part à chercher les « réservoirs » de population « utilisables » et assimilables qui sont manifestement en Asie et en Afrique… d’autre part à mettre au point le modèle de développement économique et social correspondant. Il ne peut être question, bien évidemment, de produire aux coûts français ce qui revient bien moins cher ailleurs sauf à vivre en vase clos. Une des solutions peut consister à délimiter des zones d’extraterritorialité temporaire sur le territoire métropolitain permettant à certaines entreprises de produire certains biens ou de fournir certains services à des normes légales de prix inférieures, notamment concernant le prix du travail, quitte à taxer leurs « exportations » vers l’Union Européenne, France comprise.
Aux conditions économiques présentes (15% de déficit budgétaire, 5 points de pression fiscale à lâcher, 5 à 10% d’effet de nivellement négatif de la productivité des nouveaux immigrants), il faudrait pour conserver le niveau de vie des Français que la France comprenne 25 à 30% de population supplémentaire soit 15 à 20 millions de nouveaux habitants ! Aux conditions de nos voisins européens, l’optimum serait le doublement de la population soit un total de 120 à 150 millions de français…
Que signifie une baisse importante du niveau de vie des français par la réduction du déficit public ? Tout simplement un arrêt brutal et même probablement un retour en arrière pour toutes les politiques sociales et de santé, la fin de toutes les niches fiscales et une réduction drastique des dépenses non régaliennes, sans que ces dernières échappent totalement aux coups de hache, une privatisation massive de services avec des réductions de personnel allant bien au-delà du non renouvellement de postes et une baisse sensible de la voilure pour toutes les collectivités publiques. Que signifie une immigration massive de populations non européennes? Il s’agit de l’accueil, bienveillant, d’un nombre de personnes supérieur à la vague de rapatriement d’Algérie après les accords d’Evian en 1962 (un million de personnes plutôt bien acculturées), cette opération n’étant plus ponctuelle mais renouvelée chaque année avec des personnes ne connaissant ni la culture ni la langue parlée dans la plupart des cas. Bien évidemment ces gens n’étant pas formés aux méthodes et techniques, il faudra accepter un rendement plus faible de leur travail et mettre en place les politiques en conséquence. Se pose également la question de la discrimination d’avec les salariés « autochtones» et d’éventuelles modifications en conséquence du droit du travail, sans éluder celles relatives aux « acquis sociaux ». Il ne s’agit pas d’une autre planète parce que c’est la voie choisie et mise en œuvre, à leur manière, par plusieurs pays de la péninsule arabique. De ces deux voies de proposition, baisse importante de leur niveau
C’est un peu long, il faudrait songer de raccoursir, ou au moins noter le plan, faire des paragraphes, les titrer
Juste comme ça,
La TVA qui est le première impôt de l’état, plus de 40% de ses recettes est d’abord collectée en première main, directement dans le porte-monaie des tout-un-chacun-s par les commerçants, artisans… , ne mériteraient-ils pas d’être critiqués de jouer ce rôle « fonctionnaire » de collecteurs d’impôt en première main ?
Cette TVA que tous les habitants sont bien obligés de règler, n’est-elle pas un impôt ? , et alors qu’elle représente plus de 40% des recettes de l’état, qu’il faille alors que les inégalité se creusent, pleurer d’un impôt symbolique à prélever sur les foyers non-imposables ?
Je suis peut-être un peu terre à terre mais je trouverais beaucoup plus logique de prendre l’argent, chez ceux qui en ont tellement trop, qu’ils ne savent même plus quoi en faire, (voire sinon de nous pourir la vie)
Sur les « fonctionnaires », un professeur d’école privée, sous « contrat simple » ou sous « contrat d’association » est rémunéré par l’état, est-il « fonctionnaire » parce que rémunéré par l’état ou n’est-il pas « fonctionnaire » bien que rémunéré par l’état ?
La taxe d’ordures ménagères inscrite dans le détail du totale de la taxe foncière ne règle-t-elle que le ramassage des poubelles d’un service communal, ou règle-t-elle aussi celle du ramassage des poubelles délégué à un service privée ?
Les personnels de ces services privés, en fin de compte financés par des fonds publiques, collectés par les communes, doivent-ils ou ne doivent-ils pas être considérés comme des personnels communaux, une nouvelle forme de fonctionnaires indirects ? (cela pour aboutir d’une charge à payer fatalement d’un coût encore plus cher pour l’habitant, puisqu’il qui paye en outre du service des poubelles, la rentabilité financière attendue par les actionnaire de l’entreprise privée à laquelle a été déléguée le service)
Je ne sais pas si vous avez déjà subi la privatisation de l’eau comme par exemple à St Etienne, je vais être un peu brutale, mais j’appelerais volontier cela de l’escroquerie, du vol, de la malversion financière, sans aucun intérêt pour les habitants, qui dans un premier temps lorsque l’eau était municipale ont payé les travaux, et juste après dans un deuxième temps avec la privatisation l’augmentation du prix de l’eau.
Je suis un peu d’accord pour dire que les « fonctionnaires » ne sont pas toujours à la hauteur, mais qu’est-ce qu’un « fonctionnaire » ? qu’est-ce qu’un « non-fonctionnaire » ? est-ce que le « non-fonctionnaire » c’est toujours tellement mieux ? tellement économique ?
(avec tout ce tralala de toute cette propagande à la privatisation de tout et de n’importe quoi, qui finalement doit bien encore couter quelque part, d’un argent que personnellement je verrais beaucoup plus utile d’être dépensé ailleurs )
Je comprends votre image de la noblesse, clergé, tiers état, je ne la situe peut-être pas exactement comme vous le faites, très caricaturale, taillée à la hache, emportée, excessive, (je ne connais pourtant pas tant de monde, mais déjà bien assez pour constater que vous êtes un grand rêveur, doué d’une grande imagination ….) mais il y a quelque chose de cela, que moi aussi je ressens de cette féodalisation de notre démocratie représentative, je pense même que l’on finirait sans doute par s’entendre sur pas mal de faits sur ce point là.
Et donc pour poursuivre dans ce que je vois coïncider avec la régression moyen-ageuse (outre l’évolution de l’impôt, bientôt après la TVA de Giscard, la nouvelle gabelle citoyenne à venir de la taxe carbone ) la furieuse renaissance des péages (les péages d’autoroute, les péages d’internet, les péages de portables, …..) sous une autre manière, mais l’entrave à la circulation sur le réseau en est tout aussi pernicieuse (c’est-là un de nos point de désaccord, je suis pour une gestion publique et citoyenne des réseaux de communication, qu’ils soient voies, routes, fils, tuyaux, ondes… et même la monnaie ) et la rehabilitation comme s’il devait en être naturel d’une part : des remparts, du guêt, des chemin de ronde et autres machicoulis…. et de l’autre, ces grands carnavals, (superficiel, orgiaque, hypocrite, dual,…) la fête, le foot, les jeux olympiques, la mort, la croisade du bien contre le mal, les pleureuses et toutes ces kermesses médiatiques, …
Sur l’Europe, je suis allée écouter un peu les soit-disant pour l’Europe, avant le référendum de 2005, j’ai entendu une grande éloge de la monarchie des Habsbourgs, j’ai écouté raconter l’Autriche-Hongrie comme un empire si tout, si ceci, si cela et que c’était tellement bien …. et tolérant, et pacifique, et prospère et blablabla blabla …
Pour mon avis, l’Europe , je n’ai rien contre, mais telle qu’elle se présente, je la verrai surtout à pomper sur la confédération Helvétrique, soit
neutre (les Suisses ne savaient pas s’entendre sur leurs ennemis, parce que chaque Suisse avaient chacun des amis qui pouvaient être entre eux ennemis, en conséquence de quoi ils ont choisi d’être -neutre, les Européens ne seront visiblement non plus jamais d’accord pour s’entendre sur leurs ennemis ….)
-polyglote, multi-confessionnelle (la Suisse, cela bien que l’on nous assène et que la différence linguistique est une raison légitime d’accéder à la scission, ou que la différence de religion comme une raison légitime de revendication à l’indépendance, la Suisse reste calme et flegmatique, depuis des centaines d’années, bien que de plusieurs langues et plusieurs religions, le modèle helvétique me semblerait beaucoup plus raisonnable que celui de la fédération état-unienne , alias du modèle soviétique consistant du pouvoir de s’ imposer d’une langue unique, les européens ne le supporteront pas, à la limite s’ils le supportent, ils y perdront tellement de temps et d’énergie, qu’il ne vaut même pas la peine de penser plus loin l’Europe …)
-une monnaie unique (les Suisses votent leurs impôts, l’impôt fédéral est minimal, la confédération à ce qu’il me semblerait se limite aux pouvoirs régéliens, il y a me semble-t-il, une redistribution de subsides des cantons qui disposent du superflux vers les cantons vraiment nécessiteux imposéé à l’échelle fédérale mais je n’en sais pas plus que ça, pour le reste les cantons gèrent leurs petites affaires un peu chacun à sa manière, je suppose avec l’impôt cantonale un peu plus élevé que l’impôt fédéral, et ainsi de suite …. mais bon tout ça reste à vérifier, car c’est bien trop flou ….)
-pas de tête de coq (est-ce que vous savez le nom du président de la confédération Helvétique ? parfois on entend un nom, il me semble qu’il change assez souvent mais en vérité je ne sais pas bien , ce que je constate c’est que de ne pas avoir de tête de coq pour la représenter n’empêche pas la Suisse d’exister, d’accord elle n’est peut-être pas toujours à la hauteur et certes que l’on peut la critiquer, mais combien de fois la Suisse a-t-elle semer la guerre ? de quel trouble mémorable l’accuse-t-on d’avoir déservi en ce monde ? en est-elle pour autant si indigeante, si malheuse, si misérable ou dans un tel désaroi ? …)
Je ne suis donc sur ce sujet de l’Europe, ni pas du tout d’accord, ni totalement d’accord avec vous, sauf peut-être à penser que l’Europe, telle qu’elle est aujourd’hui, telle que les élites voudraient qu’elle soit imposée aux peuples, j’en ai comme le préssentiment que ça ne va pas aller bien longtemps, et qu’il faudrait vraiment se dépêcher de voir autre chose car sinon cela risque surtout de tourner court, ( je proposerais donc un petit stage en Suisse pour nos élites, dès fois que ça les changerait un peu dans leur préconçus, sinon pour ne pas être trop dépaysés, dans une approche pas à pas , une première marche juste pour ouvrir l’esprit des posssibles -il faut bien penser aux anglophones- il y a peut être le Canada, , après pour la difficulté, quelques erreurs à éviter, évidemment il y a la Belgique, sur la cata, il faut faire un tour dans les balcans, -cela bien-entendu en se posant quelques questions critiques sur les conséquences de la chutte du mur de Berlin, sinon autant s’abstenir ….)
🙂
Une synthèse permettrait au plus grand nombre de profiter de cet effort plus que méritant !
SUITE N°2 et FIN
Que signifie une baisse importante du niveau de vie des français par la réduction du déficit public ? Tout simplement un arrêt brutal et même probablement un retour en arrière pour toutes les politiques sociales et de santé, la fin de toutes les niches fiscales et une réduction drastique des dépenses non régaliennes, sans que ces dernières échappent totalement aux coups de hache, une privatisation massive de services avec des réductions de personnel allant bien au-delà du non renouvellement de postes et une baisse sensible de la voilure pour toutes les collectivités publiques. Que signifie une immigration massive de populations non européennes? Il s’agit de l’accueil, bienveillant, d’un nombre de personnes supérieur à la vague de rapatriement d’Algérie après les accords d’Evian en 1962 (un million de personnes plutôt bien acculturées), cette opération n’étant plus ponctuelle mais renouvelée chaque année avec des personnes ne connaissant ni la culture ni la langue parlée dans la plupart des cas. Bien évidemment ces gens n’étant pas formés aux méthodes et techniques, il faudra accepter un rendement plus faible de leur travail et mettre en place les politiques en conséquence. Se pose également la question de la discrimination d’avec les salariés « autochtones» et d’éventuelles modifications en conséquence du droit du travail, sans éluder celles relatives aux « acquis sociaux ». Il ne s’agit pas d’une autre planète parce que c’est la voie choisie et mise en œuvre, à leur manière, par plusieurs pays de la péninsule arabique. De ces deux voies de proposition, baisse importante de leur niveau de vie ou immigration massive de non européens, laquelle est la moins inacceptable par les français ? Question impossible. Dans la pratique, où se situe la limite du réalisme ? Probablement avec une légère baisse de niveau de vie et une légère augmentation de l’immigration dans une solution très insuffisante pour revenir à un équilibre budgétaire maîtrisé. Politiquement et socialement, est-il possible d’alléger le déficit annuel de plus de 15 ou 20 milliards d’Euros? Je ne le crois pas.
Cette impossibilité à éteindre le déficit annuel conjuguée aux problèmes structurels de la démocratie française met ce pays au bord de l’explosion. Il n’est pas sûr, en partie pour des facteurs similaires comme la densité de population mais également pour d’autres raisons intrinsèques, que d’autres pays d’Europe ne soient pas dans une situation très comparable. Cela ne peut rester sans effet sur la construction européenne dont la France constitue l’un des principaux facteurs de risque.
Gouverner la France entre Charybde et Scylla
Il existe bien une troisième possibilité qui remettrait en cause les chers (très chers !) principes républicains d’égalité et probablement de fraternité. Il s’agirait de reconnaître les disparités de territoires justement pour éviter de les combler ; c’est-à-dire accepter la « mise en réserve » du développement de certaines parties, plus ou moins désertifiées du pays pour se concentrer sur les équipements « rentables » dans les zones à plus forte densité, comme le font « naturellement » les grands pays développés à densités de populations très inégales : Etats Unis, Canada, Australie. Il est bien évidemment plus facile de mettre en œuvre une telle stratégie quand les choix reviennent à désigner là où l’on veut aller préférentiellement que lorsqu’i faut désigner les territoires que l’on doit remettre en friches à grands regrets. Il s’agirait donc d’organiser une désertification raisonnée et programmée de la moitié des territoires français métropolitains… Resterait à expliquer aux 10 ou 20% des français concernés, souvent déjà défavorisés, qu’ils n’auraient plus « droit » à bénéficier de la proximité des services publics et marchands à quoi tous restent fortement attachés. On comprend cependant que cette dernière solution serait la moins difficile et la moins déstabilisante puisqu’elle ne toucherait pas, de quelque manière que ce soit, la très grande majorité des français, sauf sentimentalement quand on se sent des racines, par exemple dans la Creuse… Evidemment, la contre partie est qu’une minorité non négligeable d’une dizaine de millions de français seraient, eux, face à de grandes difficultés de choix : rester dans le « désert » et dans quelles conditions ? ou bien migrer dans les zones développées avec quelles aléatoires compensations ? Sans que cela soit explicite, c’est en tout cas la solution qui est imposée dès à présent pour les administrations de la justice, de la santé et les armées. En outre, les choix principaux ont déjà été pré-opérés lorsque l’on se réfère aux cartes superposées des réseaux autoroutiers et du TGV. La véritable difficulté concerne les villes petites et moyennes dont le réseau est trop dense en raison de la logique prévalente ex ante de couvrir l’ensemble du territoire au détriment de celui des grands centres urbains dont le faible nombre est une caractéristique de la France en Europe. En bref, il faudrait remplacer une logique de couverture du territoire français par une logique de densification structurante. Il y a de fortes probabilités pour que les pays « désertifiés » deviennent alors le « parc naturel » privilégié des résidences secondaires de l’Europe occidentale, source d’une vitalité future et d’une densité de population accrue… On pourrait aller jusqu’à la création d’un statut spécifique de résident permanent ou semi-permanent dans ces territoires permettant d’y développer l’emploi de services, d’entretien des paysages, des terres et des bâtiments, comme une « réserve de qualité de vie » à l’intérieur de l’UE. Pour la production d’énergies, on différencie sur la distinction entre flux et stocks les « bonnes » sources renouvelables de celles qui sont épuisables. Il est tout à fait possible d’opérer la structuration du territoire sur le même fondement en développant les réseaux supports des flux de transport au détriment des stocks d’implantions nombreuses notamment en services publics. Economiquement, mieux vaut se concentrer sur des équipements performants et faciliter leur accès rapide que démultiplier des implantations toutes mal adaptées. C’est particulièrement vrai pour toutes les administrations « administrantes » qui ne reposent que sur la circulation des informations, à condition de prévoir des relais locaux pour pallier par des « correspondants » les déficiences de communication avec les « administrés ». Dans un tel contexte, les réseaux de transport sur petites et moyennes distances publics ou sous contrat prennent toute leur importance. Il y a là aussi une pesanteur historique importante à surmonter. Jusqu’au début du dix neuvième siècle, première révolution industrielle, la France était comparativement au reste de l’Europe un pays très peuplé avec plus de vingt cinq millions d’habitants vers 1800 et une densité de l’ordre de 50 habitants au kilomètre carré. La répartition de la population était assez équilibrée sur le territoire et la mémoire collective a conservé cette vision qui correspondait bien à l’égalité de tous et partout promue par la Révolution. En deux siècles la densité relative de la France vis-à-vis de tous ces voisins européens n’a cessé de se dégrader sans que les mentalités s’ajustent à ce changement. Autour de la France la plupart des pays ont vu une croissance plus importante de leur population dans une répartition mieux équilibrée sur leurs territoires. D’autres comme l’Espagne ou les pays scandinaves aux densités voisines ou plus faibles ont crû à partir de pôles de concentration urbaine le plus souvent côtière et ne rencontrent donc pas maintenant le même type de problème. Même la Pologne dont la structure était à peu près semblable a vu sa densité augmenter de manière homogène à 20% au dessus de celle de la France. Cette dernière apparait donc, sous cet angle fortement déterminant, comme une exception dans l’UE.
Pour résumer, la France se trouve dans une situation prérévolutionnaire. Pour en sortir en évitant l’explosion, il lui faudra adopter une logique de développement contrastée entre ses territoires et fondée sur le principe de densification structurante à partir de la recherche opérationnelle des optimisations à long terme. Les réformes correspondantes devront être menées par un exécutif qui accepte de sortir de la pusillanimité ambiante, de fluidifier la viscosité sociale au profit de la classe moyenne supérieure de l’économie concurrentielle qui est seule à même de pouvoir tirer l’ensemble (comme l’ont bien compris les autorités chinoises), de diriger efficacement ses administrations limitées au strict nécessaire et de laisser la place qui revient normalement à des pouvoirs législatifs et judiciaires au sein des institutions de la République.
XXX
j’ai dans mon satellite l’ SOS ancien testament, il me manquait le bios.
@ EOLE,
Respect pour vos commentaires, mon « ascenseur » a faillit caler entre deux étages. Ne voyez pas d’ironie excessive dans mes mots (ni dans ce que j’écris en dessous), mais un clin d’oeil: je sens que je vais me caler vos textes derrière l’oreille pour les fumer plus tard.
@ Paul Jorion et aux modérateurs,
J’ai quand même une question importante qui me vient, et que je pose aux différents chambellans du lieu:
Quand des textes comme ceux-là débarquent sur le blog, le « modérateur » de service les lit vraiment?!
Si c’est bien une lecture scrupuleuse (et non en diagonale, à la recherche rapide d’outrances écrites) qui est faite, j’espère que celui ou celle qui fait le travail a ensuite le droit d’aller prendre l’air!
Bon courage en tous cas (ça chauffe bien en ce moment par chez vous!).
Si la France est dans une situation prérévolutionnaire, ce qui est possible mais peu visible tant le désir de révolution est refoulé, j’ai deux questions :
La situation est ‘elle prérévolutionnaire dans ce seul pays ?
Pourquoi l’éviter, cette révolution tout aussi désirée que redoutée ?
Là on plaint même plus le modérateur, on plaint l’éditeur…
@Marlowe
1) oui mais ce n’est pas une généralité et sur des contextes aux héritages différents.
2) je n’ai pas de réponse (JOKER!).
j’ai essayé de lire, hélas , je n’ai pas pu, (je crois bien que comme je ne suis pas d’accord avec la théorie de l’aménagement du territoire de notre ami Eole, …. il vaut mieux que je zape le morceau tout entier, …)
dimanche prochain on sera plus nombreux à voter si François Leclerc donne ses consignes… avant le fermeture du scrutin ; scrutons ses billets…
vive les Pères de la blogorasphère !
Les bras m’en tombent, s’en remettre a FRANCOIS leclec pour exprimer une opinion.
Reflechissez par vous meme, on n’as pas besoin d’un gourou et francois ne le revendique d’ailleurs pas.
il nous faut un guide, pas un gourou, François Leclerc ne cherche pas à tirer profit de notre ignorance puisqu’il sème la bonne parole sur les autoroutes de l’information. Il prêche, tel un messie du web, nous pouvons le suivre, sans douter, nous devons nous situer sur la limite même de son savoir, sans perdre confiance. Avancer sur cette crête sans sombrer…
Antigone, ce matin a un visage radieux. Elle est belle, plus belle que jamais. Elle sait que comme son père avec qui, fidèlement, elle avait traversé le monde, elle a du transgresser l’interdit. Mais elle n’en éprouve aucune honte. Elle sait que Polynice aura un peu retrouvé de sa dignité. De sa geôle, dans laquelle les hommes de pouvoir n’ose plus pénétrer, elle pense à Ismène, la très raisonnable Ismène qui n’avait pas voulu l’aider…ou si mal. Mille choses seraient à dire sans doute, mais il est bien tard. Et puis les mots, les mots…ils sont lavés les mots…ils sont lavés…
Je crains qu’elle se métamorphose bientôt en Electre et qu’avant de voir poindre « l’aurore au doigt de rose » nous assistions à la scène du crépuscule des dieux baigné de sang et de larmes…
Aux abstentionnistes,
Hier, comme depuis bien des années, j’ai tenu l’un des bureaux de vote de ma commune. Comme d’habitude, le rite a repris. Les jeunes enfants, sur les épaules de leurs parents, glissant le bulletin dans l’urne. Les Vieux, qui marchent à peine, qu’on escorte, qu’on ne reverra peut-être plus. Les jeunes au 1er vote, embarrassés comme des rosières. Et eux, les reverra-t-on? Le dépouillement des bulletins, enveloppe par enveloppe : l’effroi qui saisit peu à peu, ou au contraire la joie qui se contient. L’apéritif du soir, où chacun devient politologue. Au long des années, au long des années…
Jamais je n’ai regretté ces dimanches « perdus », ce rite républicain, ses pompes, ses oeuvres, parfois contestables. Il n’est pas si vieux : 130 ans pour la moitié d’entre nous, depuis 1945 pour l’autre moitié. Et quelles terribles interruptions… Quelque chose d’unique se joue là entre nous tous, qu’un anthropologue saura sans doute décrire, avec des mots choisis. Qu’on y réfléchisse…
Voilà, mon précédent billet était un peu acide. J’espère que je me suis mieux fait comprendre…
+1 comme on écrit
Éducation générale, politique, civique ET économique.
Formons des citoyens éclairés
+ 1 aussi
ça fait déjà 3 sur ce blog .
notre liste est en tête !
Voter pour des menteurs c’est se mentir à soi même.
@ François Le Sombre,
Merci d’évoquer ce rituel comme vous le faites. Vous en parlez magnifiquement bien. Il a un sens ce rituel, comme tous les rituels. Il est bon que des types comme vous continuent à le servir, même si ce qui à été à l’origine de son établissement est parfois oublié.
Toutes choses étant égales par ailleurs (« ceteris paribus sic stantibus » dans la langue des curés), je pense à ma mère, catholique très croyante, qui a cessé très jeune de fréquenter les églises, quand elle a vu ce que certains curés faisaient de sa croyance (elle en avait vu certains choisir de rester dîner au presbytère, plutôt que de servir la messe pour seulement trois personnes venues de loin à pied). Et pourtant elle aimait ce rite, venu du fond des siècles.
Doit-on la blâmer?
Doit-on blâmer les abstentionnistes qui ne viennent plus sous l’isoloir, après avoir vu ce qu’on faisait de leur vote?
Il peut y avoir aussi du respect pour ce rituel, caché derrière certains gestes d’abstention.
Merci encore à vous, de ce que vous faites pour tenir le lieu sacré d’expression de la démocratie. Il se pourrait bien que les abstentionnistes retrouvent un jour le chemin des urnes, et ils trouveront donc quelqu’un pour les accueillir.
ben oui, mais même cette « convivialité » va disparaitre avec l’arrivée des machines à voter !
vous savez les pet’tes machines programmées pour compter les votes ( au fait qui fait les programmes ….. )
jusqu’au jour où vous voterez ( oui vous, parce que moi j’ai déserté le spectacle depuis 2002 et que je ne suis même plus sur les listes électorales ! ) depuis chez vous avec l’internet ( sécurisé l’internet bien entendu ! )
au fait l’être humain est il un homo économicus ou un être social qui ne s’épanouit que de la rencontre de l’autre ?
Il est toujours tentant de faire voter les abstentionnistes et de tirer vers sa propre préférence la signification de ce silence qui par définition ne « dit » rien .
Je suis moins sévère que d’autres sur le moindre écho donné par tel ou tel à ce constat évident du premier tour . C’est un peu la règle médiatique imposée aux « ténors » . J’ai eu la joie de voir sur ma télé locale qu’au contraire , au ras des pâquerettes , c’étaient ce qu’évoquaient d’abord les têtes de listes locales .
Je ne partage pas non plus l’idée ( même si je sais bien qu’elle est majoritaire ) que la région ça n’est pas important . Je m’en étais expliquer ailleurs …avant le vote . La région est le bon niveau d’efficience économico-démocratique . Elle a le handicap en France de ne pas avoir les moyens financiers de ses compétences . Elle est politiquement le bon niveau pour » acculer » l’Etat à se repositionner et à se redéfinir dans une identité nationale revisitée , avec l’Europe comme autre mâchoire de l’étau . Je suis curieux de voir ce qui va se passer en mai lors d’élection dans le land de Rhénanie du nord -Westphalie ( les lânder ont des ressources financières énormes ). Les régions c’est le moyen territorial pour une nation de faire entrer les discours dans les faits : ça n’est pas rien . C’est même le début de tout .
Pour revenir à l’abstention ,je ne me renie pas ( encore ) . Elle reculera quand :
– l’enjeu marché vs liberté sera plus clairement illustré
– l’enjeu liberté vs démocratie sera mieux illustré
– l’enjeu d’une voix « française » sera mieux illustré
– sera gommé l’outrage d’un viol de l’expression populaire fondamentale : TCE retour par la fenêtre de Lisbonne .
– Les débats médiatiques ( télé en particulier ) ne seront plus structurés comme des combats du cirque et des spectacles .
En tous cas , pouvoir la mesurer à défaut de l’interprèter , c’est un privilège rare de la démocratie .
A déguster avec modération .
Je suis sur la meme longueur d’onde, pas grand chose a ajouter.
» En tous cas , pouvoir la mesurer à défaut de l’interprèter , c’est un privilège rare de la démocratie »
la démocratie , c’est le meilleur système pour extorquer le peuple d’un point de vue de rentabilté et de stabilité du vol ; c’est surtout un système pour « riches »
Encore que la manipulation des peuples s’est sophistiquée et la démocratie représentative s’exporte même dans des contrées « inhospitalières » . On ne compte plus les dictateurs élus démocratiquement …….
Je me pose la question de la responsabilité des médias français dans ce désamour du politique.
Pour une fois j’ai regardé une émission politique sur une télé française. Amusant: une journaliste se tortillant de plaisir sur son siège à chaque annonce d’une défaite de la droit au point que François Coppée ironise: « Vous passez une merveilleuse soirée, n’est-ce pas? ». Cécile Duflot, ravie du succès d’Europe Ecologie se voyant rétorquer par un autre journaliste « Vous espériez quand même mieux, non? », l’air de dire, vous n’avez quand même pas vraiment gagné… Et puis, surtout, cette polarisation sur les personnes et pas sur les idées. Je ne voudrais pas jouer mon petit Baudelaire à rebours mais quand même, pauvre F…
Helas, vous avez raison.
Dans un autre registre, l’emission politique de france inter de mercredi soir ou marine le pen s’est faite torpiller pendant 40mn avec, on l’entendais clairement, une morgue et un dedain journalistique a son egard.
Bref au lieu de donner a penser, d’eclairer le debat, les journalistes projetent leurs opinions, leurs a prioris, et se ridiculisent, tout en pleunichant regulierement sur le desamour que leur manifestent les francais.
Il suffit de mettre les pieds dans l’Hôtel de région des Pays de Loire (ou de la Bretagne), dans les divers Conseils Généraux pour ne pas avoir envie de voter!
Ce n’est que marbre, verre, matériaux nobles, bureaux spacieux et machines à café constamment en action entourés de gens (certainement très occupés) qui discutent, c’est très évident, de choses d’une importance extrême.
Pendant ce temps là, les PME ne peuvent financer leurs bureaux, et leurs services administratifs galèrent dans des Algeco.
Le Français (comme dirait Martine Aubry) commencent en avoir marre du hold-up des partis politiques sur la simple vie des gens.
Pour ce qui est de l’hotel de région des pays de la loire c’est la droite qui a construit le palais, mais c’est vrai que cet édifice est horrible et glacial. je signal aussi qu »en pays de la loire ou ailleurs les impots sont majoritaires détournés au profit des entreprises privées et autre organisme paritaire, fongecif, truc en cif, formation en tout genre, marchés public corrompus avec les grosses intreprises bien placées par les copains, enfin de véritable panier de crabe ou l’interet supérieur publique du peuple est complètement nié.
Si les bureaux de vote avaient eu à comptabiliser quelques 26 000 000 de :
-« m……. »
-« allez vous…………………… »
-« bande de ………………….; »
et autres joyeusetés du même tonneau au vu et au su de la population assistant au dépouillement que ce serait-il passé ?
Ils auraient fermé les bureaux ?
Louise, qui sont ces « ils? ». Chaque citoyen peut demander à faire partie du bureau de dépouillement. Ce qui d’ailleurs ne change pas le résultat, évidemment…
Techniquement, la réponse à votre question est simple : chaque bulletin comportant du texte est considéré comme nul, sans être autrement lu, et heureusement. Mais je suppose que votre propos était métaphorique…
Vous l’aurez peut-être remarqué mais à chaque fois qu’une élection se produit, c’est toujours le même genre de numéro qui se produit à l’antenne, le même bord celui des gens victorieux qui éprouvent le besoin de faire ressentir aux autres leur nouvelle virginité retrouvée.
Hélas il y a bien longtemps que ces précieux et précieuses de droite comme de gauche, que ces gens là ne vivent plus du tout le même quotidien que vous et moi aussi bien sur les bancs de l’assemblée nationale que dans les beaux ministères et appartements dorés, d’ailleurs lorsque vous les écoutez s’enfler de nouveau à l’antenne, ils viennent toujours vous faire la morale les premiers en matière de démocratie, de vie ou de chômage surtout à l’égard des jeunes gens encore bien naïfs et influençables en société.
Je crains que nos concitoyens soient ignorants. Ils ignorent que l’action de l’Assemblée Régionale les concerne dans leur vie de tous les jours. Education, transport…
Responsables de cette ignorance, les Média, l’Ecole, le monde politique…Plus les Français eux-même. En effet j’ai assisté à une réunion qui a eu lieu dans un quartier de Lyon. Nous n’étions qu’une vingtaine. J’ai beaucoup appris sur le rôle des conseillers généraux et leur action.
Quelle inertie! Quelle manque de curiosité!
Je ne suis absolument pas de votre avis. J’écris en connaissance de cause, je dirais même en qualité d’observateur privilégié du fonctionnement des assemblées départementales ou régionales (de plusieurs territoires), permettez-moi de ne pas en dire plus.
Croyez-moi, il y a beaucoup à redire sur leur fonctionnement, ils ont bien des compétences fondamentales, mais ne jouent pas le rôle que l’on attendrait d’eux. Ils ont une vision complètement bureaucratique de leurs compétences et provoquent des effets d’aubaine insensés et souvent inutiles avec leurs systèmes de subventions. DE plus, les petits calculs électoraux, les guéguerres entre partis ne sont jamais très loin, au détriment de l’intérêt général.
@ PSN :
+1. ils ont des ‘incompétences fondamentales’. Bon, c’est jute pour rire. Mais parfois, quand on sait, le rire se tord et devient amer …
La politique c’est peut-être aujourd’hui plus que jamais l’art de rendre possible ce qui est rendu nécessaire !
En attendant, nous avons les élus et les démocraties que nous vallons !! la formule est éculée mais la vérité, c’est qu’elle nous rappelle à nos devoirs ! Mesdames Messieurs et sauf votre respect le plus sincère, nous sommes seulement une poignée à réagir et nous savons ne pas être surpris ni de ce qui arrive ni de ce qui arrivera si. Merci aux Hommes qui comme Paul JORION nous « filent des baffes » régulièrement utiles pour maintenir éveillées les consciences ..les notres sont probablement allumées Vs l’ane qui n’a pas soif… Continuons de faire prospérer ces lumières dans nos campagnes, dans nos villages et dans nos villes. Disons que si l’Information (la Vraie) est définitivement quérable, demandons-nous dès lors en tant que « Sachants » ce que nous pouvons en faire ! n’ayons pas peur de nos idées. Bonne journée.
Je sais pas mais généralement quand le corum n’est pas atteint, les votes sont sans valeur, non
Les règles de quorum selon les scrutins sont sous l’oeil du conseil constitutionnel . Elles visent le pourcentage des voix par rapport aux exprimés , ce qui dans l’esprit de notre constitution est la meilleure incitation pour aller voter .
Je ne sais pas ce qui se passerait si , pour une présidentielle , l’abstention était supérieure à 50 %.
L’élu(e) s’il (elle) est digne de la République aurait sans doute intérêt à retourner s’expliquer pour un nouveau round .
Il me semble qu’en fait pour ce type d’élection , l’abstention la plius forte devait être de l’ordre de 35 % .
Mais une consultation des règles constitutionnelles en matière d’élections est sans doute appropriée .
Personnellement je trouve assez saine , l’idée qu’on ne peut accorder un prix qu’aux opinions exprimées ( il y a par contre effectivement à débattre sur le mode de comptabilisation des votes nuls ou « blancs »).
Je remarque aussi que les règles de vote lors des assemblées générales de copropriété , compte tenu justement du constat là aussi de la généralisation des absences ( sans même délégation de pouvoirs ) , ont considérablement évolué vers la prise en considération des votes présents et l’allègement des règles « majoritaires » , tout ça afin de permettre la sauvegarde et vie de la copropriété .
J’ai un peu tendance à octroyer une même bonne part de jouissance consumériste égoïste , à l’abstentionnisme électoral citoyen .
On ne vient aux assemblées générales que lorsqu’on y a un intérêt très personnel …ou qu’il y a le feu à la copropriété ( ce qui revient au même) .
Il doit bien y avoir un chercheur pour étudier cette analyse comparative de l’évolution quantitative et qualitative de l’absentéisme , dans toutes les occasions de vote .
Abstention, blanc ou nul, la solution pour ne pas prendre position.
Le vote est on sondage grandeur nature, même avec 53% d’abstention, il me semble que statistiquement les résultats à la virgule près, reflète l’état des forces en présence et le clivage de la société sur des idèes largements dépassèes.
La question essentielle, mais que veulent les Citoyens, des individualités ou des humanités, le partage ou l’appropriation. Fixons un but, et il y aura bien un politique pour y répondre.
Bonjour à tou-te-s et Merci,
« Anti-dédicace aux élections »
Au lendemain des élections
Certains cherchent ce que ça veut dire
Qu’atteindre un record d’abstentions
D’un sur deux qui nous fait frémir !
Si un sur deux abstentionnistes
Pouvaient ici se mettre d’accord
Sur des projets formant une liste
Celle-ci battrait tous les records !
Ce serait de la Politique
Avec un grand P majuscule
Où la voix tairait les cyniques
Et les fraudeurs trop ridicules !
L’Etre humain se verrait grandir
Par sa parole et sa sagesse
Afin de toujours mieux remplir
Sa mission en délicatesse !
luami
Bon voyage dans la Vie !
http://luami.viabloga.com
La France peut-elle encore donner le change, tomber plus bas, plus bas encore que nos élites
que les autres nations à cause de sa conduite ?
J’aimerais tellement parfois que le changement puisse venir d’un autre pays, la Mongolie par exemple, la France toujours la France, mais pourquoi recherche-t-elle tant à faire la grande comme l’Amérique depuis quand cela dure ? Qui peut croire encore bien naïvement que le changement puisse venir de notre pays, de nos lumières, de gens comme nous ?
Oui n’ayons pas peur de nous dire cela aussi dans nos échanges, continuons encore à faire entendre aux autres, au monde, aux peuples, dans nos villages, les villes que nous seuls apportons la lumière surtout en période de crise, il ne faudrait quand même pas laisser plus longtemps le monde vivre dans cette ignorance, qui en doute encore transport, éducation, sécurité, contrôle, bureaucratie, et j’en passe et des meilleurs sortant encore de l’Ena aujourd’hui, ha si seulement la plupart des gens dans le monde pouvait toujours prendre exemple sur nous, nous admirer, nous flatter, surtout sur le rôle de certains élus, conseillers généraux ou pas dans leur action, si si je vous assure, quelle grande inertie du monde quand même par rapport à la France, le pays de la culture aussi sur certaines radios, ha si seulement nous pouvions toujours en exporter nos meilleurs spécimens dans le monde, oui nous sommes vraiment bien la fine fleur de l’humanité je trouve.
Et oui Après L’Amérique la France en prend encore un sacré coup dans le derrière aujourd’hui …
« La gauche en tête, l’abstention aussi » titre Libé, le nez sur le guidon ou comme sur une photo finish… Imaginez une ligne droite, cent mètres, 1er le blanc, derrière tout de même assez loin 2ème un rose. Il est vrai ça se complique, le problème étant que cette image désigne un « blanc » qui tout en étant premier n’a pas vraiment participé… on s’embrume entre Alice et Zénon et le rose court encore. La formule du « vote sanction » claque, c’est embarrassant, surtout pour les journalistes qui font de nous des instruits, ce quelque chose qui n’a pas de visage, un grand corps sans visage? un fantôme dans la glace?
53,5% valent bien un petit éloge. Comme par exemple mettre la colonne abstentionniste au centre, pour la voir epu à peu s’éroder, couvrir celle de droites ou de gauches. On veillera donc de ne lui mettre aucune couronne.
Je pense à Bartleby, Bartleby the Scrivener (A Wall Street History) qu’a “côtoyé” Melville, agent des douanes, dans un immeuble de Wall street (et son fameux « I would prefer not to » – je préfèrerais pas), Bartleby dont Deleuze disait qu’il « n’est pas le malade, mais le médecin d’une Amérique malade, le medecin-man, le nouveau Christ, ou notre frère à tous. »
Extraits Bartleby le scribe :
« Qu’entendez vous par là ? Êtes-vous dans la lune ? Je veux que vous m’aidiez à collationner ces feuilles, tenez. » Et je les lui tendis.
« Je préférerais ne pas », dit-il.
Je le regardai fixement. Son visage était émacié ; dans son œil gris régnait une vague placidité. Aucune ombre d’agitation n’en troublait la surface. Y’aurait-il eu dans ses manières la moindre trace de malaise, de colère, d’impatience ou d’impertinence, en d’autres termes, y’aurait-il eu quoi que ce soit d’ordinairement humain, je l’aurais, sans doute aucun, chassé avec violence de mes bureaux. Mais, en l’occurrence, c’est plutôt le pâle buste de Cicéron en plâtre de Paris que j’aurais songé à jeter par la porte. »
Vu comme ça, c’est une autre histoire…c’est drôle en 2007 l’enthousiasme pour aller voter (il faut se rappeler des taux de participation de plus de 85% qui impressionnaient les journalistes étrangers) et trois ans après plus rien…c’est la grande désillusion…Sarkozy a déçu (pas personnellement, c’est plus ou moins à ce que je m’attendais en 2007), le PS est un vote par défaut…et non pas un vote d’adhésion…la dernière fois que l’on a dû voter PS par adhésion c’était en 1981 ??? Je n’ai pas connu cette époque.
On peut positiver en se disant que le sarkozysme vit ses dernières heures (espérons-le) et que ces cinq années ne seront qu’une brève parenthèse dans l’histoire de France…La droite « républicaine » est aujourd’hui à 26 ou 27 % i.e 10 à 15 points de moins que normalement
J’ai du mal à interpréter les résultats du FN…ses scores en PACA et Nord-pas-de-Calais où le désarroi social est à son comble sont inquiétants. Si on additionne le score de la ligue du sud en PACA, le FN est à 25% !
53% d’abstention : j’ai du mal à y voir exclusivement l’expression d’une lassitude face à la politique…pour un certain nombre c’est vrai et il peut représenter jusqu’à la moitié…mais le reste est je dirais davantage apolitique qu’autre chose, ça baigne dans un vide idéologique, ça ne s’intéresse pas du tout à la politique, préfère rester devant sa télé devant le grand prix de F1 le plus consternant de l’histoire récente et apprend sûrement à 17h qu’il y avait des élections…
Il n’y aura jamais d’accent mis sur le compte des votes blancs, ni de réelle prise en considération de l’abstention : l’interprétation des résultats est fondée sur le postulat d’un soutien unanime à l’organisation politique sous sa forme institutionnalisée, complété par la fiction que toute opinion trouve nécessairement au sein de l’éventail des partis, l’un d’entre eux qui la représente fidèlement.
Ma petite plaisanterie consistant à représenter l’abstention comme équivalente au choix d’un parti, n’a donc aucun sens du point de vue de la « politique politicienne » mais elle a une signification sociologique parce qu’elle souligne d’une part que la majorité des électeurs français se désintéresse de sa représentation par les partis qui s’offrent à son choix dans ces élections régionales et, d’autre part, que les partis qui se réjouissent aujourd’hui de leur « excellent » score ne représentent en fait que des fractions minimes – voire même négligeables – de l’électorat dans son ensemble : le message que l’électorat leur adresse n’est pas qu’il se rallie à leurs vues mais que la désaffection globale vis-à-vis de leur manière de gérer la chose publique, s’accentue.
Certes, mais l’interprétation de l’abstention me parait pour le coup ausi hasardeuse que celle des soiutiens supposés à tel ou tel projet ( ou non-projet ).
Manière de gérer la chose publique ?….
Mais encore ?
Dommage que le quorum ne s’applique pas. Je rêve d’un : » La démocratie vient d’éliminer tous les acteurs politiques en présence faute de compétences à garantir l’intérêt général et à servir le peuple de France. Nous devons donc tout reprendre à zéro en dehors des appareils politiques qui se partagent le pouvoir et dont les français ne veulent plus. »
Paul, d’accord avec votre analyse si on la cantone au fait regional, attention de ne pas en tirer de mauvaises analyses.
Il n’en demeure pas moins que vous avez raisons, comme d’autres intervenants sur ce sujet, sur « la désaffection globale vis-à-vis de leur manière de gérer la chose publique, s’accentue. »
Mais c’est a nous aussi de nous bouger le cul, passez moi l’expression, et de quitter nos claviers et nos ecrans pour nous investir.
Et je me sens coupable au premier chef de ne pas le faire, en invoquant toujours de « bonnes » raisons pour ne pas secouer le cocotier!
Le scrutin Régional (à l’image de l’Européen) n’est il pas un des plus propice à une abstention protestataire ??
Le jour ou on aura cela sur une présidentielle là ce sera critique (2012???)
Il semble qu’ après tout les électeurs ne soient pas si bêtes…. car l’alternance influe peu sur le projet d’une autoroute ou voie ferrée ou autres infrastructures qui sont l’essentiel des prérogatives régionales me semble il.
Je crois que les gens se sont abstenus pour protester au moment ou ils « peuvent se le permettre » et je le vois plutôt comme un signe de clairvoyance des électeurs et non comme une annonce de révolution.
Bonne soirée à tous.
Si je peux vous éclairer sur la représentation que l’on se fait de l’abstention au sein d’un parti, au niveau local. J’ai entendu tout à l’heure la réflexion selon laquelle l’abstention des régionales valait acquiescement de la politique menée par le président de région. Et que de toute façon, il y avait toujours forte abstention pour les régionales; J’ai osé dire que peut être cela interrogeait sur la décentralisation et sa pertinence. Mais je crois que ce n’est pas encore au centre de l’analyse. Quand même certains militants se disaient préoccupés.
En outre, une réflexion d’un élu qui siège au conseil économique et social régional. Il me racontait qu’on lui avait rapporté que des gamins, de collège et de lycée, refusaient de participer aux élections des délégués de classe. Est ce que c’est symptomatique?
Votre commentaire me rend perplexe. Vos remarques vous placent « au-dessus de la politique politicienne », bravo, et ont une « signification sociologique » re-bravo. laquelle? que « la désaffection globale vis-à-vis de leur (les partis) manière de gérer la chose publique, s’accentue ». ici, c’est un peu plus convenu, mais il est vrai que l’analyse sociologique prends du temps. Peut-être les conclusions avant le 2ème tour?
En attendant, je cherche la cohérence dans tout cela :
– le référendum Islandais s’est déroulé avec une participation de 62%. Faut-il en déduire que le « non » ne représente que 53% de la population? Je n’ai pas vu ce genre de graphique le lendemain du résultat. Une analyse sociologique est-elle nécessaire?
– lorsque vous êtes invités au parlement européen, ceux qui sont élus ont eu en moyenne des chiffres de participation comparables ou bien plus bas que ce que nous avons vu hier. Les avez-vous trouvés moins légitimes pour vous écouter? leur avez-vous suggéré une autre façon de faire de la politique? Ne parlons pas de vos activités de « visiteur du soir », évoquées par vous à demi-mot.
Quelle est la bonne distance au politique, entre votre billet sur ce blog et vos conseils aux Princes? jusqu’à quel point peut-on prolonger l’ambiguité?
C’est vrai mais comment on interprète l’abstention ? Parler de ras-le-bol ou de situation pré-insurrectionnelle généralisée (il y a des poches prêtes à la révolte en premier lieu les banlieues, les agriculteurs, les zones désindustrialisées du nord et de l’est qui se recoupent avec les banlieues parfois) est exagéré; je ne vois vraiment rien arriver sauf si on fait à la France le même coup qu’à la Grèce…cette abstention ne reflète rien de particulier dans le sens où les raisons de s’abstenir sont multiples et ne peuvent être réduites uniquement à la crise…il vaudrait mieux attendre 2012 pour se prononcer sur les tendances abstentionnistes en France…
P.S : un sondage CSA (à prendre avec précaution) affirme que la principale motivation de l’abstention est que voter n’ira pas changer grand chose à la vie quotidienne du citoyen…mais c’était déjà le cas dans les années 1990 et en 2002…cela signifie que les gens se désintéressent de la chose politique, de la chose publique (la res publica) mais en temps de crise, on devrait avoir la réaction inverse ? Quitte à ce que les extrêmes se renforcent ? Et là je vois le NPA à 2%, le FN qui ne retrouve pas (encore) ses sommets d’il y a huit ans…la crise est un sentiment que l’on a depuis la naissance (pour ceux nés après 1970), on n’est pas encore rentré dans une phase clinique (on est juste en apnée mais ça nous connaît)
« vis-à-vis de leur manière de gérer la chose publique » : c’est ça que je cherchais !!
Le problème n’est pas tant « l’offre » qui doive correspondre à la demande politique (car évidemment on rabat les mêmes conceptions de marché libéral, la main morte, etc. sur la chose publique, la démocratie). C’est la conception même de se comporter vis-à-vis de la démocratie que les citoyens ne supportent plus.
Je ne supporte plus, par exemple, les éditocrates de ce soir, tous réunis dans « C dans l’air », venant humer les remugles nauséabonds de l’abstention pour réaliser des incantations divinatoires sur … le futur gagnant du second tour !!
Y en a marre, de tous ces blaireaux !!
Merci M. jorion d’avoir mis le doigt où ma langue fourchait (???).
Certe crier victoire quand on a déplacé entre 12 et 14% des électeurs pour les deux plus importants partis français confine au ridicule.
Mais ça ne les arrète pas…Le formatage idéologique et institutionnel produit des clônes qui vont dans le désert psalmodiant les sempiternelles mantras qui nous rabattent les oreilles depuis 50 ans… » les français disent que…, les français veulent que…, les français pensent que…. ». Il n’y a que 15% qui ont entendus ce message (genre la faute aux 35h00), mais ces apôtres aux petits pieds, persistent, s’accrochent, répètent inlassablement le même discours usé que plus personne n’écoute…Ces représentants du peuples ne représentent plus qu’eux-mêmes et leur inlassable quête d’encore davantage de mandats, encore un dernier…
Au delà de ceux qui abrutis par un système médiatique débilisant ne pensent qu’ à la Rolex qu’ils devront se payer avant 50 ans, ceux qui vivent dans un monde clot, ou les derniers qui se refusent à participer à une mascarade ersatz de démocratie, c’est surtout de ce personnel politique usé jusqu’à la corde, éternels revenants d’un show dont toute les ficelles sont connues, que les français rejettent.
@ François Le Sombre
La légitimité se trouve du côté de la Loi et n’y aurait-il qu’un seul électeur ayant voté, qu’elle s’y trouverait toujours. La représentativité, se trouve elle du côté du nombre et rien ne m’interdit de parler du nombre et de la représentativité en qualifiant de « sociologique » mon propos, pour le distinguer précisément d’un propos sur la légitimité.
Ceci dit, vous n’êtes pas sans savoir que dans le cas du suffrage universel, la légitimité repose sur le principe de représentativité et qu’il existe du coup, de jure, un rapport entre les deux. À partir de quel seuil de représentativité, la question du rapport entre légitimité et représentativité peut elle être « légitimement » évoquée ? Le seuil des 50 % m’a paru significatif mais s’il ne vous convient pas, je vous invite à m’en proposer un autre. 30 % d’électeurs allant voter ? 20 % ?
Quant à mes interlocuteurs, mon critère pour les rencontrer, n’est ni leur qualité d’élu, ni aucun autre type de légitimité qu’ils pourraient avoir, mais leur seule qualité d’homme ou de femme de bonne volonté. C’est d’ailleurs le critère – si je les en crois – qu’ils utilisent eux aussi envers moi qui n’ait ni légitimité ni représentativité.
@ Monsieur Jorion
Il semble que le seuil soit déjà définit pour certaines élections (Législatives, Cantonales et Municipales) dans le cas d’une élection des le premier tour ou il faut obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés et le 1/4 du nombre des électeurs inscris.
Et dans l’exemple des Régionales, pour pouvoir se maintenir au second tour, il faut obtenir au moins 10% du nombre des électeurs inscris (idem pour les Cantonales et Municipales. Pour les Législatives le seuil est fixé à 12,5%).
Ah boulette, désolé ! pour le second tour Région, Canton et Municipal, c’est 10% des votes exprimés.
(j’aurais du me relire avant de valider.)
Pour les législatives c’est bien 12,5% des électeurs inscris.
« La légitimité se trouve du côté de la Loi ».
Il me semble M. Jorion que dans certains cas, extrêmes certes, la légitimité se retrouve aussi en dehors de la loi. Je crois que la légitimité entretient des rapports étroits avec ce que l’on pourrait appeler la ‘morale’ ou l’éthique, de la même manière qu’Aristote faisait la différence entre justice et équité (une justice au-delà de la justice en quelque sorte).
Et quand justement l’éthique n’arpente plus (ou plus suffisamment) les couloirs de la politique aux yeux des citoyens, ils se détournent alors de la politique et s’abstiennent. En conséquence, pour que la chose publique soit légitime en démocratie, elle doit aussi être considérée comme suffisamment éthique.
L’abstention a aussi à voir avec cela.
Cordialement.
PS : ‘Ethique à Nicomaque’.
@Zebu :
En tant que « faucheur volontaire » ,j’entends bien votre propos et me rappelle aussi que dans une constitution qui n’a pas vu le jour ( 1793 je crois ), le droit et le devoir insurrectionnel étaient reconnus au peuple .
Pour moi , le « droit » de « légitime défense » reste une arme ultime , à double tranchant d’ailleurs comme l’ironie , et il vaut mieux être à plusieurs pour la tenir . Ce qui limite les farfelus ou psychopathes paranoïaques possibles , car seule la sensation d’être en train de réellement perdre sa vie peut vous motiver vraiment pour la mettre en jeu . Et il est sain qu’alors on assume le risque , car le risque est à l’aune de ce que l’on défend .
Mais depuis Ciceron , les hommes d’Etat d’esprit et responsables savent bien que » summum jus , summa injuria » vaut mieux que » dura lex sed lex » .
J’ai bien aimé ce qu’a raconté Monsieur Delevoye sur la corrélation entre abstention et état psychique du pays , sur France Inter au journal de 13 heures .
remarque: il ne suffit pas de dire que X ou Y est de tel ou tel bord pour invalider par avance tout ce qu’il pourrait avancer (cf. A de Benoist…)
Le juste c’est une chose. Le légal une autre. Et le légitime encore une autre (et il n’a donc « rien » à faire avec l’éthique ou je ne sais quoi…) Les Anciens ne connaissaient que le Juste et le Légal. Le « légitime » est venu après (Cf. Rosanvallon « le peuple introuvable » – avec toutes les limites inhérentes à son oeuvre, en particulier son oubli de l’histoire de la pensée politique, parce que la problématique de la représentation ne pouvait naître que dans un contexte où la loi ne s’adresse déjà plus à l’intelligence mais à la volonté).
Que l’on mette l’accent sur la légitimité plutôt que sur la justice, voilà un trait typique de la décadence Moderne. Rawls remettra les pendules à l’heure en réaffirmant la priorité du Juste comme vertu cardinale des Institutions.
@Diabolo
Votre réponse à Zébu est bien péremptoire. Dois-je vous rappeler que la question de la neutralité et de l’émancipation du juste par rapport au bien a été étudiée par Paul Ricoeur, pourtant grand admirateur de John Rawls, dans « Le juste, entre le bon et le légal ».
voici une bonne occasion de proposer une idée originale et de bon sens.
Si au cours d’une élection les votants sont inférieurs au non votants, ou si l’abstention dépasse tel niveau, et bien l’ensemble des candidats à cette élection ne pourront plus jamais se présenter à aucune autre élection…
Voilà qui donnerait du sens aux abstentionistes et obligerait les candidats à mouiller leur chemise…. car rassurez vous ceux qui seront élus avec 1 voix ou avec 90% toucheront les mêmes indemnités indécentes.
On pourrait aussi fixer les indemnités en fonction du pourcentage de voix obtenu…
Quelques précisions
Les partis en France sont conçus comme des partis de rassemblement en vue de la prise du pouvoir dans les institutions.
Il est souvent arrivé dans les villes moyennes et petites communes que, quand les membres d’un parti prenaient la mairie de leur commune ou de leur ville, il ne restait plus personne pour assurer la réflexion et l’action de la section locale du parti.
Le nombre de militants (Pour une population moyenne par département de 600 000 – 800 000 habitants) pour le PS et l’UMP varie autour de 1000 -1500 militants par département.
Dans chaque commune rurale c’est quelques unités, quand il y en a, et il ne faut pas
être très regardant sur la qualité….
Il y a quelques années j’avais entendu que le nombre de militants au PS Paris intra muros c’était 3000 militants.
Dans chaque parti ( PS-UMP) il y a environ 100 000-150 000 militants.
Le Blog de Paul (et un peu le nôtre) a 250 000 connexions par mois et 60 000 lecteurs réguliers.
Comme quoi, pour avoir des médias à sa disposition il faut être partis constitués !
Mais qu’ont ils à dire ?
Pas grand chose.
Le vide sidéral de leur pensée face à la crise
en dit long sur leur capacité à exprimer un début de contre pouvoir ou un début
de construction d’une alternative.
La préoccupation majeure de beaucoup d’hommes politiques se résume à la gestion de leur carrière politique.
Franchement ce taux d’abstention est bidonnant.
Rester muet pour faire passer un message, je trouve ça hilarant !
Les politiques ne sont pas autistes, ni sourds, simplement ils n’entendent et n’écoutent que ce qui est audible et compréhensible (ie les voix exprimées).
Et le plus drôle, c’est qu’en s’abstenant, on renforce de facto, ceux contre qui on s’insurge, le petit graphique ci dessus, le montre clairement. La ou le PS et l’UMP aurait du être à 12-13% ils tournent environ à 30%, Qu’elle réussite ! C’est, en effet, une belle victoire de l’abstention.
Et puis à coté de cela l’homme le plus petit du monde vient de mourir et si c’est plutôt ce genre de personnes que nous devrions plutôt prendre en considération et en estime dans nos pays riches.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20100316.OBS0001/mort_de_lhomme_le_plus_petit_du_monde.html
He oui parfois on plaint le modérateur, si si….
pour Zébu
Directeurs des Ressources Humaines, financiers et politiques même combat : Piéger et attraper dans les « réserves » l’animal rare en voie d’extinction ou la bête à vote. Parfois on y trouve de magnifiques zébus en colère mais farouchement attachés à leurs libertés.
Vous l’aurez compris zébu, c’est une plaisanterie, histoire de détendre un peu l’ambiance.
MDR.
« La bête à vote » …
Tant que le vote ne rend pas bête.
Cordialement.
Dans un autre domaine, bien que lié à la question présente, je me suis rappelé une interview d’un maire de banlieue :
Il va falloir que ça explose pour qu’on s’y intéresse ? (01/12/2009)
Malheureusement, ses propos ne font que renforcer ma conviction, à savoir d’appeler à l’abstention dimanche prochain pour instituer un rapport de force politique suffisant pour qu’il soit entendu de tous les partis politiques :
« Mais, si ça doit à nouveau exploser en banlieue, nous sommes nombreux, parmi les élus de banlieue, à dire que nous ne recommencerons pas comme en 2005, nous n’irons pas passer nos nuits à rattraper les erreurs commises. Ce sera aux pouvoirs publics, aux ministres, aux préfets, à tous ceux qui sont responsables, de tenter de sauver ce qui pourra l’être. »
Je le dis tout bonnement : M. Claude Dilain est l’honneur de la France. Et je continuerais à voter, demain, parce qu’il y a des hommes politiques comme lui en France.
@Paul Jorion :
j’ai bien lu votre réponse à François le sombre . Bien repéré la mise en regard de légitimité et représentativité .
Je connais des tas de gens de qualité selon mes critères qui n’ont jamais été ni représentatifs , ni légitimes, et heureusement ,car ils n’avaient aucun talent pour mettre en acte leurs idées géniales . Et quand par malheur ils étaient en charge de le faire , ils ont été les premiers fossoyeurs de leurs propres intentions . Les spécialistes de la balle dans le pied .
Mais j’attends toujors la réponse à ma propre question : quelles autres manières de gérer la chose publique ?
Je fais aussi la remarque que certaines étaient explicitement proposées par certaines listes aux régionales dans ma région ( Rhône-Alpes ) et que c’est en grande partie ce qui a déterminé mon choix final . Pour être opérationnel et non pluis dans l’incantation .
Mais , abstentionniste ou pas , c’est vrai qu’il faut avoir le courage ( même pas churchillien ) de prendre un quart d’heure en tout pour lire les professions de foi .
( PS d’humour : je vous concède que glisser la profession de foi plutôt que la liste , dans la petite enveloppe , est un cas de nullité ).