Billet invité.
LE FMI A PRIS DATE
De rebondissements en rebondissements, tous les enseignements des tests islandais et grecs sont loin d’avoir été encore tirés.
Dans le cas de la Grèce, il était déjà apparu que la démonstration qui était recherchée par les pays leaders de la zone euro avait abouti à une profonde crise de l’euro qui n’était pas dans les tablettes. On s’aperçoit que, dans celui de l’Islande, le test qui y est mené pourrait également avoir des effets imprévus et se révélant préoccupants pour le Royaume-Uni.
Dans un éditorial daté du 26 février, intitulé « Plus de corde raide », le Financial Times revient sur cette dernière crise, après avoir fait depuis plusieurs semaines campagne auprès des gouvernements britannique et hollandais en faveur d’une solution négociée et d’apaisement avec les Islandais.
Le journal en vient à s’inquiéter, devant l’échec des négociations qu’il analyse comme étant le reflet d’une intransigeance malvenue des premiers, des conséquences inattendues que celle-ci pourrait avoir pour eux. S’inquiétant que, dans leur insistance à présenter faussement l’attitude islandaise comme un futur défaut de payement (assimilant le désaccord sur les modalités de remboursement d’une simple dette à un remboursement de dette souveraine sur le marché), ils contribuent finalement à créer des tensions sur les marchés obligataires, qui pourraient se retourner contre eux et surenchérir leur propre dette.
On a donc l’impression de voir rejouer le même film !
Un second aspect commun aux deux tests en cours et à l’attitude de certains gouvernements en ces deux occasions doit être relevé : dans les relations entre Etats, ils calquent totalement leur attitude sur celle qu’aurait une banque privée avec l’un de ses clients.
On note en effet que le désaccord opposant Britanniques et Hollandais aux Islandais ne porte pas sur le principe du remboursement dans sa totalité de l’avance effectué par les premiers au second, qui est acquis. Mais sur les intérêts à la charge des Islandais, à qui il est proposé de supporter un intérêt majoré de +2,75% par rapport au LIBOR (le taux interbancaire hors zone euro). Tout comme une banque le ferait, sans aucune considération sur la solvabilité de son client.
Par ailleurs, on apprend que les autorités de Bruxelles vont demander au gouvernement grec des mesures d’austérité supplémentaires par rapport au plan qui a été déjà accepté, au prétexte qu’il est nécessaire de faire un effort en plus. Ce dernier devant désormais prendre en compte les coûts supplémentaires du marché en raison de la hausse des rendements des obligations d’Etat grecques occasionnée par la spéculation financière.
Dans les deux cas, ce sont donc les règles du marché qui font référence et prévalent, comme si elles régissaient désormais les rapports entre Etats, eux-mêmes y étant soumis pour se financer.
C’est à la lumière de cette troublante constatation – et de ses lourdes conséquences – qu’il faut comprendre les différentes initiatives dernièrement prises par le FMI. Soit en proposant, via son économiste en chef, qu’un autre seuil d’inflation soit adopté comme règle de conduite des banques centrales; soit en ouvrant la perspective, via son directeur général, de la mise à la disposition des Etats de nouveaux financements affranchis des contraintes du marché.
La perspective à plus long terme d’une refonte complète du système monétaire international est par ailleurs dessinée, au profit de la création d’une nouvelle monnaie de réserve, qui resterait à créer sous les auspices de la mégabanque centrale que pourrait devenir à l’occasion le FMI. Car, comme on le constate particulièrement à nouveau ces derniers temps, les marchés de la dette obligataire et des devises sont étroitement liés et réagissent entre eux. Et que l’on ne peut pas concevoir de toucher à l’un sans procéder de même pour l’autre.
Ces bouleversements sont certes loin d’être acquis, on peut même s’attendre à ce qu’ils suscitent d’importants tirs de barrage. Si c’est le cas, il faudra alors que la crise de la dette publique s’approfondisse encore, comme cela en prend le chemin, pour que les gouvernements occidentaux en viennent à résipiscence.
Car, après avoir eux-même creusé le fossé qui s’ouvre maintenant sous leurs pas, ils vont devoir le combler d’une manière ou d’une autre. Les expédients dont ils s’apprêtent à user risquant fort d’être difficiles à mettre en place et ne pas suffire, il leur faudra en envisager un autre, beaucoup plus gros. Dans cette attente, le FMI a pris date, vis à vis des Européens aujourd’hui et des Américains demain.
145 réponses à “L’actualité de la crise: le FMI a pris date, par François Leclerc”
Cette situation me fait penser à l’époque où des bourgeois arrivistes achetaient très cher des titres de noblesse au roi Louis XV qui avait de grand besoins d’argent (quelle banalité!) sans qu’ils se rendent compte que la situation de noble n’avait plus d’avenir… Tandis que d’autres bourgeois, plus avisés, avaient compris qu’il fallait investir ailleurs. Ces derniers ne savaient pas qu’ils leur faudraient attendre encore des décennies à cause de la révolution française…
Rumbo, que pensez-vous de ceux qui achètent de l’or ?
allez ! une once de réponse, juste une once…
Pour mémoire : commentaires sur le rapport du FMI sur la France en date du 16 juin dernier.
« La France a résisté à la crise « mieux que beaucoup d’autres grandes économies », observe le Fonds monétaire international (FMI), dans un rapport de synthèse de cinq pages qu’il publie aujourd’hui sur la France. Les mesures de relance et les stabilisateurs automatiques ont « été utiles pour amortir le ralentissement économique », estime-t-il, et la situation des banques s’avère meilleure que chez de nombreux voisins. Au-delà même de la gestion de la crise, le FMI égrène les motifs de satisfaction sur les réformes menées par le gouvernement : mise en place du revenu de solidarité active, absence de coup de pouce au SMIC, création de l’Autorité de la concurrence… Mais la flambée de la dette publique et le vieillissement de la population imposent maintenant à la France de mener une « stratégie crédible » de consolidation de ses comptes dans le budget 2010 et par une maîtrise des dépenses, demande le Fonds. L’expérience montre que les plans qui ont le mieux réussi ont souvent été lancés au milieu des phases de ralentissement ou lors des prémices de reprise, assure l’institution.
Nouvelle relance budgétaire
Pour éviter que les mesures de relance, annoncées comme temporaires, ne deviennent permanentes et dégradent encore davantage les finances publiques, le FMI suggère au gouvernement d’en mener rapidement un bilan. A la veille de la baisse de TVA dans la restauration, il demande que cette mesure soit elle aussi temporaire, jugeant qu’elle est une nouvelle « distorsion » dans le système fiscal, « sans générer d’importants bénéfices économiques ». Pour réaliser des économies, le Fonds demande aussi d’étendre aux collectivités locales la règle de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique. « L’arrivée à l’âge de la retraite, à partir de 2010, de nombreux fonctionnaires des collectivités territoriales, est une opportunité pour réaliser des économies », estime-t-il. Plus largement, « nous encourageons le gouvernement et les partenaires sociaux à considérer sérieusement le relèvement de l’âge légal de la retraite, qui, à 60 ans, reste considérablement inférieur à celui des autres pays européens », indique l’institution. »
Le chois se poserait donc en tre un plan d’austérité Sarkozien et un plan d’austérité Strauss Kahnien. Enivrante liberté !
Comme disait l’autre : l’Imagination au pouvoir !! Nos gestionnaires sont à pleurer…
IL y en a un qui doit se retourner dans sa tombe et hausser le sourcil, c’est Philippe Séguin dont le dernier rapport à la Cour des comptes estimait que la règle du non remplacement des fonctionnaires mise en place par le gouvernement Sarkozy a été appliquée avec beaucoup trop de zèle !
Et pendant que la crise s’approfondit, le bla bla bla continue…
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/02/28/lagarde-defend-la-grece-attaque-les-cds-et-les-credits-a-la-consommation_1312473_3234.html
De la coupe au lèvre, il y a encore du temps.
Mais quand même, que Mme Lagarde déclare que les « CDS doivent être au moins très très réglementés, rigoureusement réglementés et plafonnés ou bien interdits », c’est un tabou qui est levé.
Il faut continuer à relayer les messages de ce blog.
@ AlainA,
et pourquoi nous ne sommes nous pas TRES FACHES, TRES TRES FACHES
au vu de ce qu’on nous prépare -et qui est déjà entamé- privation de liberté, que des devoirs et plus aucun droits ???
En quoi sommes nous différents des islandais qui font masse pour s’opposer à des abus ??
Il semble qu’ils soient CONVAINCUS DE LEUR BON DROIT.
Pourquoi pas nous?
Réformer ou révolutionner ?
Bonjour Laurence
Je crois que c’est quand même plus grave en Islande que chez nous. Pour sauver ses banques, l’Islande leur a filé des sous comme partout, mais là, avec ses 320.000 habitants, le pays n’y est pas arrivé. Le déficit extérieur public de la collectivité est passé à 240% du PIB pour pas grand chose et maintenant on leur demande de rembourser une bonne partie de la dette privée bancaire qui représente… 900% du PIB! La Couronne islandaise ayant perdu 80% de sa valeur, les importations sont hors prix (et il n’y a pas grand chose qui pousse sur leurs glaciers et volcans). 70% cent des entreprises islandaises sont techniquement en faillite, ce qui entraîne une grande probabilité d’une augmentation explosive du chômage. Un taux de faillites personnelles de 40% a été mesuré au sein de la population. L’on croit qu’environ un tiers de la population a perdu tout ou partie de ses économies (tous ceux qui avaient un peu d’économies dans les banques du pays ont été lessivés). Le ministère des Finances a évalué une contraction de 9,6% du PIB en 2010.
Vous voyez qu’il y a de quoi être fâché, sans doute plus que chez nous.
Si j’étais Islandais, je construirais des drakkars et irais pirater les transatlantiques… (à ce point de vue, la Somalie a quelque avance…).
@Laurence
@Paul Jorion
C’est vrai ; nous sommes TRES FACHES, TRES TRES FACHES.
Mais le problème est de savoir exprimer collectivement notre révolte ( TROP C’EST TROP) et de trouver un moyen très concret pour faire céder LES TROP PUISSANTS.
Ce moyen doit être tel qu’il permette d’apprécier chaque jour notre nombre grandissant, notre révolte grandissante, et une détermination intacte.
Personnellement je trouve que les analyses faites ici sont riches et souvent convergentes, mais je trouve aussi que les propositions d’action collective font cruellement défaut.
@ Michel Giraudet
« ange.naif@hotmail.fr » (frederic sur ce blog) tente de constituer un groupe plus restreint pour ceux qui souhaitent, (peuvent aider à faire) des ACTIONS, laissez vous tentez, contactez le pour voir…
Paul et François font un travail formidable d’éveil des consciences qui ne peut être que payant sur le court-moyen terme (à chacun sa vision), j’ai aussi l’impression d’être un peu le cobaye consentant d’une étude anthropologique un peu spéciale puisqu’elle se déroule sur le web et sur des peuplades soit disant civilisées, alors faut pas trop en demander aux initiateurs de ce blog, ils m’ont l’air déjà fort occupés.
Cordialement,
@Laurence, Alain A, F. Leclerc..
2 points supplémentaires peuvent selon moi éclairer la situation spécifique en Islande :
– l’objet de mécontentement est clairement identifié (le prêt Icesave) et fournit un point de cristallisation.
– l’Islande est passée brutalement de la prospérité à la situation actuelle (très mauvaise), sans avoir éprouvé ce long moment de crise prolongée qui émousse l’indignation, et fait glisser les repères.
En France, nous sommes aussi (et sans doute plus…) très très fâchés, mais :
– le dernier sujet clair de refus était le référendum de 2005 (« constitution » européenne). Depuis, l’habileté politique des gouvernants a fait le reste. A ce titre, il n’y a pas eu de « plan de rigueur » (et peut être n’y en aura-t-il pas stricto sensu), mais un ensemble de mesures convergentes, séparées dans le temps, souvent masquées (dernier en date : possible raccourcissement du congé parental justifié par le fait de faciliter le retour à l’emploi des plus précaires. cf le blog d’Attali, qui le justifie ainsi…), aucune ne permettant la cristallisation.
– nous sommes souvent fâchés les uns contre les autres, y compris entre groupes sociaux qui auraient bien des choses en commun.
Ceci dit, nous sommes depuis quelques mois un peu plus « sûrs de notre bon droit ». Le langage a changé, y compris chez les gouvernants. Il me semble que c’est pure diversion, mais néanmoins bon à prendre. L’hégémonie idéologique du « libéralisme » s’effrite peu à peu. Cela ne passe pas dans les faits, mais crée une tension entre le dire et le faire qui affaiblit sa position.
La messe n’est pas dite….
Le DTS serait la nouvelle monnaie internationale de référence, dont la valeur dépendrait d’un panier de monnaies établi en fonction de la situation financière et monétaire de chacun des pays émetteurs. Ainsi, tous les pays émetteurs voient leur dette publique relativisée, et gagnent la maîtrise de leur déficit.
Outre le problème du pouvoir exorbitant du FMI, et le risque de laisser encore pour longtemps la part belle à la finance, ça résout le problème de la dette, non?
[…] http://www.pauljorion.com/blog/?p=8586#more-8586 Partager ! […]
La presse allemande se déchaîne contre ceux qu’elle surnomme « les cueilleurs d’olives ».
La presse allemande est très agressive surtout contre la Grèce (et aussi contre l’Espagne, le Portugal, l’Italie).
Par exemple, voici la couverture du journal allemand Focus :
Un filou dans la famille de la zone euro ?
Un voyou dans la famille de la zone euro ?
Focus
Et encore, cette couverture de Focus date du lundi 22 février.
Depuis cette date, il y a eu la réponse du vice-premier ministre grec !
Le vice-premier ministre grec a accusé l’Allemagne de ne pas avoir remboursé les dégâts infligés à la Grèce par l’Allemagne nazie !
Reuters
Bref, il y a une très bonne ambiance entre l’Allemagne et la Grèce !
De la rigueur prussienne…
De la ceinture des oliviers…
Le réchauffement climatique n’est pas tel qu’on puisse déjà cultiver cet arbre emblématique en Prusse d’où une incompréhension certaine.
Howard Zinn est mort le 27 janvier 2010. Cela n’a sucité aucun billet ni commentaire sur ce blog. Evidemment, il ne parlait pas de la crise actuelle mais de l’histoire des Etats-Unis ce qui devrait intéresser un peu de monde vue leur implication dans la crise. Il n’apparaît pas non plus dans la biographie de La crise du capitalisme américain . Pourquoi ?
Beaucoup de gens meurent chaque jour y compris des proches…
Histoire intéressante en effet, pourquoi ne proposeriez-vous pas un billet invité sur Howard Zinn à PJ?
Il s’agissait de bibliographie et non pas de biographie.
@ Piotr
Vous avez raison mais tous ne sont pas du calibre d’Howard Zinn et tous n’ont pas écrit une Histoire populaire des Etats-Unis.
Hommage de Noam Chomsky à Howard Zinn
en version originale:
http://www.chomsky.info/articles/201002–.htm
Piotr, là, tu m’inquiètes.
Tu viens de démontrer que comme moi, tu fais de peut-être de l’humour pour combattre la perte ou la maladie d’un proche.
Je peux me tromper. Et je l’espère.
@Enrique,
même pas vrai que personne n’a parlé de Zinn sur ce blog :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=7223#comment-52348
pi-têtre Paul l’a pas lu et préfére ne pas parler de ce qu’il connaît pas ou mal…
Là-bas si j’y suis, Janvier+Février : http://www.la-bas.org/
@ghost dog
Espérons que vous ayez raison et que ce ne soit pas une opposition idéologique de la part Paul.
La mentalité américaine, au-delà de Barack Obama, de Howard Zinn.
Lux éditeur 2009 :
http://www.luxediteur.com/content/la-mentalité-américaine
à Antoine : Je propose à la place, pour cette nouvelle monnaie du FMI le nom de Agreed Supra-State Internationnal General New Account noTe (acronyme : ASSIGNAT). Ca marchera peut-être cette fois-çi.
ASSIGNAT évoque de mauvais souvenirs aus français.
3 syllabes c’est une de trop.
L’ECU avait montré la voie avec jeu de mots à la clef.
J’aime mieux GCU.
Global currency unit.
Pas très esthétique cependant.
Plus joli que « droits de tirage spéciaux » qui évoquent le droit de cuissage.
La personnalité de DSK monobstant.
A ce petit jeu, je propose « humus », Humaine Unité Monétaire à Usage Sacré, histoire de rappeler d’où l’on vient et où l’on va…
Un batracien au secours des hominidés…
@ Michel Giraudet,
il y a des propositions… qui tombent dans le vide, dont on ricane, etc…
Tiens, Jean-Luc proposait un jour de grève le 18 mars… Pourquoi pas…
Commencer à montrer la grogne, on dirait que cela paralyse tout le monde..
@ AlainA,
merci pour ces précisions…
Mais au delà des chiffres ne pensez-vous pas que le sens de la lutte est le même : qu’on arrête de nous prendre pour des idiots qui vont accepter gentiment encore et encore qu’on les étrangle tout en nous retirant peu à peu (hum!) tous nos droits ==> ce qu’ils ne nous reste QUE des DEVOIRS ???
Sérieusement…
Laurence
Je suis actif en politique (activiste comme on dit) depuis 35 ans et donc je m’indigne donc peut-être moins qu’avant. Si les choses vont un peu plus mal aujourd’hui, ce n’est qu’une question de degré et l’Europe occidentale me semble avoir encore bien de la chance par rapport aux ravages dus au système dominant. J’ai visité bien des pays dont le Congo ou la Palestine; cela explique sans doute pourquoi que je ne me (nous) plains pas trop ici.
Cela ne veut pas dire que je verse dans l’apathie et le jeune retraité que je suis consacre 60 heures par semaine à militer à gauche et à droite (surtout à gauche 😉 ).
Surtout ne pas être trop impatient (de jeunes Palestiniens m’ont impressionné à cet égard) mais être déterminé et collectif. Les petits ruisseaux font les grandes rivières et chaque acte, même apparemment insignifiant, que chacun de nous pose fait avancer (ou reculer) l’humanité sur son chemin imprévisible.
Bonne fin de week-end
Enrique, la mort de Howard Zinn a été signalée par ghost dog, dans un commentaire :
http://www.pauljorion.com/blog/?p=7223
C’est exact mais il a eu la même réaction que moi. Paul Jorion n’a pas réagi.
1) Le FMI est aux mains des américains 2) Si la gauche passe aux régionales et en 2012 nous allons avoir droit à une mauvaise note de la part de Standard et Poors qui porte bien son nom d’escroc : ce sera à notre tour d’être les « mauvais élèves » du monde, expression si délicieuse. Ne peut-on imaginer pouvoir répudier cette foutue dette et renoncer à ces crédits ? Quel bonheur ce serait de vider cet abcès…Et quand bien même les « investisseurs » iraient rendre dépendants les chinois et les indiens nous ferions face.
@ Antoine,
finalement cette fichue dette, parfaitement élaborée par ceux à qui elle profite (le FMI in fine?)…
si on les laissait se débrouiller avec ??
J’ai de plus en plus le sentiment que tout cela sert à faire diversion.
La dette, la dette, la dette… mais c’est du lavage de cerveau!
Envoyons-les au diable ces créanciers-escros à la fin !!
Et nos ressources,qui diminuent à vue d’oeuil, ainsi que la beauté et la diversité du monde??
On ne nous en parle guère MAIS là il y a une urgence VITALE pour l’humanité tout entière.
Indistinctement.
@laurence
@hema
@frederic
@Paul Jorion
En complément à ton précédent message, où tu nous disais TRES FACHES, TRES TRES FACHES, et en complément à mes réponses précédentes, j’invite tout le monde a réécouter sur ce blog le message de Paul JORION dans sa petite vidéo hebdomadaire:
» LE TEMPS QU’IL FAIT , le 29 janvier 2010.
Vous entendrez Paul dire en particulier :
» IL FAUT ABSOLUMENT QU’ON S’EN SORTE, IL FAUT ABSOLUMENT QU’ON FASSE QUELQUE CHOSE. IL FAUT QU’AU NIVEAU DE L’EUROPE IL Y AIT UNE PRISE DE CONSCIENCE DE L’ETAT DANS LEQUEL ON EST. ….
IL FAUT QU’IL Y AIT UN SURSAUT. IL Y A CES 70 à 80% DES GENS QUI SE RENDENT COMPTE QUE CA VA MAL.
IL FAUT QUE CES GENS-LA FASSENT QUELQUE CHOSE « .
C’était bien un appel à une action collective et urgente!
J’ai été très sensible à cette alarme, mais qu’en a-t-on fait depuis?
Exacte.
La beauté de la Place de Clichy en a pris un coup : elle a été rasée, – de ces vieux platanes, de ces vélibs installés l’année dernière, il ne reste rien. On pose une sorte de marbre synthétique sur les trottoirs. Où donc est la crise ? pas à la municipalité de Paris, et pas au BTP…
Ceci m’empêchera pour toujours de revoter socialiste. Ayant vu les abus et la collusion
entre ce parti et une sorte de mafia du BTP.
Je n’ose presque plus sortir pour voir ce désastre, vers la place… mes souvenirs emportés, mes platanes, mes arbres, mon ombre d’été, mes bancs….
Comme pour l’heure d’été, le TCE, certaines décisions sont prises sans aucune consultation démocratique. Voilà en acte la méthode de gouverner. La méthode n’a que très peu variée depuis le temps de la noblesse…
Oui.
Effectivement.
On ne peut pas dire qu’on ne nous aura pas prévenu.
Peut-être suis-je plus sensible car je suis entré dans le bénévolat à l’âge de 10 ans. Il s’agissait d’aider l’autre. Pas de question à se poser. La solidarité, c’est tôt, ou jamais.
Et, Saint Pavlov oblige, je continue.
Mais il y a malaise.
Pour continuer à vivre dans un 200 mêtres carrés avec eau courante et chauffage correct, je dois nourrir largement des actionnaires qui vivent au dessus de leurs moyens à eux aussi. Dans le sens où j’ai un travail qui génère des revenus importants. J’exploite.
Et, pour que cela soit possible, il faut pomper les richesses de tous les autres pays de la planète…
Malaise, non?
Pour reprendre un commentaire d’un des analystes du Guardian, Simon Jenkins, DSK est dans
la position du pilote d’un avion quadri-moteur qui proteste que l’avion qu’il fait voler vole bien,
à l’exception d’un, deux ?, de ses moteurs…Nous allons passer avec ce I.M.F ( Il M ‘en Faut )
de la stabilisation des déséquilibres mondiaux, à la remise en marche du crédit-revolving à l’échelle des nations, de preteur de dernier recourt à preteur à vue, une régression à court terme,
et un drole de pari sur un futur sans avenir, si l’on se réfère à sa mention de ‘stigma’, stigmates qui
seront as)
Suite- sic: qui seront (as) signés par l’épée de Zorro. Comme le dit Zygmunt Bauman, quand les éléphants se bagarrent, pitié pour l’herbe…
La dernière de Mme Lagarde :
« Je crois que l’année 2010 verra un retournement (pour le chomâge) ».
C’est certain ! beaucoup vont « retourner » chez eux !
Louise, tout à fait entre nous. Ca sortira pas du blog.
Mais si ça pouvait être effectivement sa dernière sortie…
Même le chien de ma voisine aboie quand il la voit à la télé.
La seule chose qui me parait intéressante serait l’ébauche d’une monnaie mondiale, par contre que les états se plient tous aux exigences de la finance semble une décision grave pour ce qui est du principe des démocraties puisque cela est décidé sans l’accord des peuples et que de toute évidence certains privilégiés seraientt en dehors des lois des états ce qui là est aussi très grave pour l’ensemble des Etats y compris les non démocrates en créant de fait une classe de privilégiés qui semblerait n’avoir à répondre d’aucune loi ni règle même internationale et en plus en en créant une qui s’applique à tous et qui prévaut sur toutes les autres qui est celle du « marché » ou d’on ne sait quoi d’ailleurs.
Il y a des batailles dont nul ne sort grandit.
C’est le cas de celle qui est en cours au Sénat américain, à propos de la loi de régulation financière, le calendrier de son adoption avant les mid-terms de novembre prochain (dont les résultats défavorables aux démocrates risquent d’en rendre celle-ci encore plus aléatoire) devenant serré.
Le sénateur démocrate Christopher Dodd, qui préside le comité de la banque, s’épuise depuis des semaines afin d’aboutir à un accord sur un texte bipartisan qui pourrait ensuite être présenté au vote en séance plénière, multipliant les interlocuteurs républicains sans y parvenir pour autant. Le temps passe, et les obstacles ne sont toujours pas surmontés.
Symbole de la situation, c’est à propos du projet de création d’une agence de protection des consommateurs (CFPA) que le blocage semble irrémédiable. Une proposition de compromis de Christropher Dodd de faire de celle-ci une sorte de département du secrétariat au Trésor – nettement en retrait des intentions de Barack Obama, par contre respectées par la chambre des représentants – est rejetée tant par les républicains que par de nombreux démocrates (pour des raisons opposées).
Il apparaît aussi que des pans entiers du projet de réforme pourraient être abandonnés, au fur et à mesure que les négociations avancent à marche forcée sur d’autres terrains, en premier lieu la très timide réforme des produits dérivés (OTC). Ainsi que des mesures visant à donner un rôle accru aux actionnaires pour désigner les managers des établissements financiers et décider de leur rémunération.
Comme dans tout système, c’est l’élément le moins performant qui donne les performances de l’ensemble. L’enlisement du projet de réforme financière de Barack Obama n’augure rien de bon pour ce qui sera finalement décidé et mis en pratique au plan international.
C’est donc identique à ce qui s’est passé pour la « réforme » de la protection de santé…
Ils ne sont pas sortis de l’auberge, les gars. Finalement, rien de ce qu’essaie de construire Obama ne passe.
Le jour où un leader réussit à fédérer les tea party (qui sont tellement facho qu’ils n’arrivent même pas à s’entendre entre eux) en faisant des promesses aux autres courants et en tuant ceux qui gênent, les US tombent dans le fascisme.
Et la planète dans la guerre.
Le FMI, enfin consacré comme le GRAND TEMPLE et sacralisé par la finance internationale, bras armé et manipulé de mains de Maîtres par les Etats-Unis. C’en est alors fini des démocraties de façade, des nations fantômes dégradées aux rôles de potiches et défaites sur l’autel du grand casino de Wall-Street.
La ‘Grande Crise » en est au 8ème mois de gestation de son monstre ultime et sonnant le glas de nos libertés, une gouvernance mondiale. Cette grande dame forcerait presque l’admiration, si de par ses géniteurs machavéliques, elle n’était pas le présage certain d’un tsunami de misère qui nous emportera tous ….
Dimanche 28 février 2010 :
L’euro confronté à des difficultés sans précédent, selon Merkel.
La monnaie unique européenne traverse actuellement la phase la plus difficile depuis sa création il y a une dizaine d’années, et il est essentiel que la Grèce s’attaque à l’origine de ses problèmes pour rétablir la confiance, a estimé la chancelière allemande Angela Merkel.
Dans une interview accordée dimanche à la télévision allemande ARD, elle a par ailleurs souligné qu’aucune décision n’avait été prise pour le moment concernant le déblocage d’une aide financière pour la Grèce, confrontée à une forte hausse de sa dette et de ses déficits.
« L’euro traverse certainement la phase la plus difficile depuis sa création », a déclaré la dirigeante allemande dans une interview qui doit être diffusée dans le courant de la journée.
« Et c’est la raison pour laquelle il est si important que nous soyons conscients du fait que, d’une part il s’agit de notre devise commune, et d’autre part, qu’il est nécessaire de véritablement s’attaquer à la cause des problème à leurs racines », a-t-elle dit.
La chancelière a démenti les informations rapportées par les médias allemands selon lesquelles le gouvernement allemand aurait prévu une enveloppe dans son budget 2010 pour une éventuelle aide à la Grèce.
« Ce n’est absolument pas le cas. Nous avons un traité qui n’inclut pas de disposition pour aider les Etats, pour les sortir du pétrin. La meilleure façon d’aider la Grèce pour le moment est de dire clairement que la Grèce doit faire sa part du travail, comme elle le fait en ce moment », a-t-elle dit.
Elle a indiqué que la Commission européenne menait une inspection en Grèce afin de s’assurer que les mesures nécessaires soient prises et précisé qu’aucune nouvelle décision n’avait été prise concernant le déblocage d’une aide.
« Il n’y a eu absolument aucune autre décision de prise. Je voudrais le dire clairement », a-t-elle déclaré. « La Grèce doit faire ce qui est nécessaire pour la Grèce. Mais c’est également important pour nous tous ».
Reuters
J’aimerais avoir votre avis sur cette constatation:
On parle de la « Grande Crise », mais je peux vous assurer qu’à Paris, les terrasses de restaurants sont pleines, Idem pour les boutiques … Demandez aux commerçants, ils traversent la soit-disante « Grande Crise » avec un léger ralentissment et sans plus.
Alors aidez-moi pour comprendre
Merci
Les crises, ça ne se voit pas tout de suite à l’oeil nu. Il y a un effet retard entre les difficultés chroniques des PME (les plus gros employeurs), trésorerie, défaillances de donneurs d’ordres ou de sous-traitants, et les licenciements, pour finir enfin par les allocations fin de droit.
Par ailleurs, ça va forcément moins se voir dans les grands centres administratifs, avec une population à forte proportion d’emplois publics et les zones plus enclavées dénuées de ce genre d’emploi..
Ca se verra moins à Paris qu’à Nantes, Moins à Nantes qu’à Bagnères de Bigorre, et moins à Bagnères de Bigorre qu’à Molac. La pire situation aura toujours lieu dans les petites communes rurales, dépendant de l’agriculture et de deux ou trois artisanats, à qui on a sucré le bureau de Poste.
La Crise, c’est un accélérateur d’inégalités entre classes sociales, mais aussi entre zones du territoire de la nation solidaire et indivisible.
@coucou
Un peu de vécu sur ce que dit Phil (et que je partage entièrement), un couple d ‘amis proches tient un commerce à Bagnères de Bigorre, centre administratif de la vallée, je les ai vus en Octobre 2009, « la crise, bah ça va passer ». Je les ai vus le WE dernier (fin février 2010), le discours a subtilement évolué en 4 mois « bah, on a beaucoup de fonctionnaires parmi nos clients, on tiendra bien encore ».
Selon la chronologie de Phil et comme j’habite Bordeaux, je devrai voir quelques effets tangibles d’ici quelques mois, je vous tiendrai au courant et je compte sur vous pour me donner les 1° signes visibles sur Paris, ce jour là , je me mettrai à planter mon potager… mais M…, il faudrait d’abord que j’achète un peu de terrain, bah allez c’est pas trop grave , mes amis de Bagnères en ont un peu…….
@ Bernique et @ Laurence:
Une ASSIGNATion à comparaître pour toute personne ayant, de près ou de loin, profité de l’état d’endettement des finances publiques des différentes nations, devant les juges enfants des peuples, peut être malheureusement dignes descendants d’un certain…Robespierre 🙂
Hé hé hé…
Dans la série… « raclage de fond de tiroir car les pompes à fric habituelles sont de plus en plus sèches au point qu’on est obligé d’entrer en guerre monétaire pour gagner quand même quelques ch’ti milliards sur le dos de quelqu’un »
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/02/27/molybdene-kesako_1312203_3234.html
« Molybdène késako ? »
« Ça agaçait la Bourse de Londres de ne pouvoir en vendre aux investisseurs, qui lorgnent sur tous les métaux susceptibles de bénéficier de la reprise tant attendue de l’économie mondiale. D’autant que le molybdène a joliment progressé de 58 % depuis octobre 2009. »
Et tu t’étonnes, simple humain sur deux pattes, d’être obligé de payer pour respirer ou pisser…??
T’inquiètes, le financier peut aussi te trouver une solution.
Si l’Allemagne avait investi en Grèce au lieu de délocaliser en Roumanie, Chine, etc, elle ne serait pas obligée de prêter à la Grèce…
Je ne suis pas sûr que la dette grecque provienne de sa corruption d’ailleurs les mesures ne concernent pas ce point. Elles sont dirigées contre la population.
La grèce aurait vécu au dessus de ses moyens. Et non, la culpabilité revient à ceux qui ont désindustrialisé l’europe, et la grèce, ou surindustrialisé l’Alllemagne en créant un dumping salarial.
Bonsoir Lisztfr (28 février 2010 à 18:17)
vous dites : « La beauté de la Place de Clichy en a pris un coup : elle a été rasée, – de ces vieux platanes, de ces vélibs installés l’année dernière, il ne reste rien ».
Vous êtes sérieux là ? pardonnez moi mais j’en pleure de rire ! La place Clichy est certes une place bien parisienne mais également un enfer de bruits et de pots d’échappements en plein délire, une croisée de routes aussi désordonnée que possible … rien à voir avec le bel ordonnancement de la place des Vosges par exemple.
Des bancs place Clichy ? qui peut sérieusement en rêver ? et avoir sérieusement l’envie d’aller s’y assoir un seul instant ? Quand à la nostalgie de ces bons vieux vélibs (élevés) en batterie …
C’était du second degré je suppose, ou alors vous vous êtes trompé de nom et pensiez à une autre de ces charmantes places dont Paris a le secret ?
Pour le reste, tout à fait d’accord.
Arranger
Goldman Sachs International
Manager
National Bank of Greece S.A.
This Prospectus is dated 26 February 2009
http://www.tavakolistructuredfinance.com/titlos.pdf
@ Michel Giraudet,
vous avez absolument raison mais… Voyez-vous quand j’ai rappellé tout cela il y a peu, voici ce qui m’a été répondu :
« 80°/° de mécontents… Ce n’est pas pour cela qu’ils sont intelligents. »
Cela m’ a laissé sans voix.
@ AlainA,
mais c’est la démocratie qui est en danger.
Si cela ne provoque pas de réactions vives et déterminées, alors………………..
@ Antoine,
arriver rendre à la démocratie toute sa place et condamner tous ceux qui ont contribuer à l’affaiblir puis à profiter de la situation de quasi-non-droits du peuple ainsi obtenue … Ce ne serait que justice.
Monsieur Leclerc : lu ce matin dans la Tribune.
La bourse de Paris remonte « grace à des anticipations d’aide à la Grèce »
Cela risque donc de se faire et confortera les spéculateurs dans leur mouvement de piochage dans la caisse.
Il semblerait que vous ayiez malheureusement vu juste.
Le paradoxe du parasite : si il tue son hôte il se détruit lui-même. Le parasite pris ici au sens zoologique du terme.
Dimanche 28 février 2010 :
Angela Merkel exclut toute aide financière allemande à la Grèce.
La chancelière allemande Angela Merkel a exclu dimanche toute aide financière de son pays à la Grèce, tout en se félicitant des mesures prises par Athènes pour résorber son large déficit budgétaire.
La chancelière a également rejeté l’idée d’un soutien bancaire à la Grèce, obtenu par des garanties d’Etat, estimant que cela reviendrait au même qu’une aide étatique directe à la Grèce.
Romandie