Billet invité.
Et si la crise que nous traversons actuellement marquait la fin d’une époque, celle de la croissance économique ? Non parce que le capitalisme aurait perdu la raison en se dévoyant dans une financiarisation devenue incontrôlable, ni même parce que des ressources naturelles de plus en plus rares imposeraient une limite infranchissable à l’expansion de l’économie (ce que nous ne contestons pas), mais plus prosaïquement parce que nos vieilles nations, dites industrialisées, arriveraient au terme d’un long processus de transition économique.
Telle est la thèse que nous souhaitons défendre. Pourquoi en effet, de tous les changements, aussi bien économiques que sanitaires, démographiques, sociaux ou politiques, qui ont marqué la transformation de notre société au cours des derniers siècles, la croissance des activités économiques devrait être le seul qui n’admette point de limites ? Les taux de mortalité et de natalité, dont la décroissance décalée est bien connue sous le nom de transition démographique, ne peuvent descendre jusque zéro, au même titre que les taux de fécondité.
Figure 1. La transition démographique
Inversement, les taux d’alphabétisation ou d’urbanisation ne peuvent évidemment dépasser la barre des 100%. On peut tout aussi bien évoquer d’autres limites à des phénomènes plus difficilement quantifiables : la marche vers l’égalité des sexes ne peut franchir la frontière de l’égalité absolue, de même que la démocratisation ne peut aller au-delà d’une répartition parfaite de l’exercice du pouvoir entre les citoyens (dans l’un et l’autre cas, ces représentations sont, il est vrai, bien sommaires). N’y aurait-il donc aucune borne au phénomène d’expansion de l’économie ?
Il existe très certainement des limites physiques, en termes de rareté des ressources naturelles et de dégradation de l’environnement, mais il semblerait qu’il existe d’autres facteurs, endogènes à la croissance même, qui expliqueraient pourquoi les pays industrialisés se dirigent inéluctablement vers une stabilisation de leur Produit Intérieur Brut (PIB). La croissance du PIB est un fait récent et l’analyse de son évolution historique ne permet pas de penser qu’il s’agit d’une caractéristique permanente de la modernité. La croissance de l’économie ne serait donc pas consubstantielle à la société industrielle, mais un phénomène transitoire, nécessaire à l’avènement de cette dernière. Les travaux de l’historien de l’économie Angus Maddison permettent de retracer l’évolution du PIB des pays industrialisés au cours des deux derniers siècles.
Figure 2. Évolution du PIB per capita des pays industrialisés 1820-2001
Les courbes montrent assez nettement une accélération de la croissance après la Grande Dépression des années 1930, puis, moins distinctement, un ralentissement à partir des années 1970. Les statistiques de l’INSEE indiquent ainsi que, pour la France, le taux de croissance annuel est passé d’une moyenne de 5,6% sur la période 1960-1974, à 2,3% pour les années 1975-2006. Cette évolution ne prendrait-elle pas la forme d’une courbe en S étirée, caractéristique d’une courbe de pénétration, traduisant le passage d’un état de stabilité à un autre ? C’est ainsi que prend forme notre modèle de transition économique, dépassant en l’englobant la seule notion de croissance économique.
Figure 3. Représentation schématique de la transition économique
La croissance ne serait qu’une étape provisoire, nécessaire au passage d’une société où les échanges économiques sont relativement rares, où l’essentiel des besoins est satisfait en dehors de l’économie marchande, à la société actuelle. Celle-ci, qu’on la qualifie d’industrielle ou de consommation, laisse en effet une part bien plus large aux échanges monétisés.
Mais pourquoi donc le PIB devrait-il croître de moins en moins vite, et même, à terme, s’arrêter ? Ne pourrait-il pas poursuivre sa croissance indéfiniment ? L’expansion de l’économie n’est en fait que le reflet de l’industrialisation de la société : plus on mécanise, plus on automatise, plus on rationalise la production, et plus celle-ci doit s’écouler par des circuits marchands. Plus le travail est spécialisé, et plus l’interdépendance monétaire entre travailleurs croît ; il faut en effet acheter tout ce que l’on ne produit pas soi-même. Or il semble bien que l’industrialisation de notre société atteint aujourd’hui ses limites : quand l’essentiel du parc de logements urbains est construit et équipé, quand le territoire est sillonné par un maillon serré de routes et d’autoroutes, quand presque chaque adulte possède sa propre voiture, la demande qui a dopé la croissance des dernières décennies s’essouffle et la production ne peut que croître moins vite, avec pour corollaire des taux de croissance du PIB moindre. Puisque nous vivons dans des pays qualifiés d’industrialisés, il est logique que le processus d’industrialisation marque le pas et que la croissance ralentisse. Le dynamisme des nouvelles technologies, lesquelles ont fortement contribué à la croissance de ces dernières années, ne changera pas fondamentalement la donne : les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ne constituent que quelques % du PIB, trop peu pour générer une forte croissance de ce dernier.
La croissance économique ne serait donc qu’une phase transitoire d’un processus de mutation de l’économie, de passage d’une société où les échanges marchands sont peu nombreux à une autre où ils constituent la norme. Le ralentissement de l’accroissement du PIB serait donc tout à fait normal dans les pays les plus riches, au même titre que le seraient les taux de croissance très élevés de certains pays asiatiques : les deux ensembles économiques ne se situeraient tout simplement pas à la même étape d’un processus identique. La crise actuelle ne serait alors que la conséquence du refus d’assumer cette tendance vers la croissance nulle, laquelle implique une transformation en profondeur du mode de fonctionnement de notre société, fondé sur la perspective d’une croissance perpétuelle. Enfin, si les événements passés nous ont permis de construire ce modèle de transition économique, sa validité ne pourra être vérifiée que partiellement, compte-tenu d’autres facteurs, notamment énergétiques et écologiques, qui devraient jouer un rôle déterminant dans l’évolution de l’économie mondiale.
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Ce billet est le résumé bien imparfait d’un article éponyme où l’on trouvera les sources des données et graphiques présentés ci-dessus.
113 réponses à “Et si la croissance ne revenait pas ?, par Jean Chamel”
Très bien! Tel un organisme humain, nos sociétés arrêtent de croitre pour enfin se développer : elles ont 18 ans et tout l’avenir devant elles!
L’Ange en décomposition, Mishima :
la jeune fille que vous avez connu, cette personne n’a jamais existé. Il en est de même pour la croissance…. illusion ! :
Mais, en croyant reconnaître chez Toru, l’adolescente qu’il adopte au seuil des années soixante, la réincarnation de Kiyoaki, Isao et Ying Chan, Honda ne s’est-il pas trompé ? Un ultime épisode nous le montre, accablé de vieillesse et de souci, allant enfin revoir, dans son monastère, pour l’interroger, celle qui fut jadis l’héroïne de Neige de printemps aux côtés de Kiyoaki.
Et elle lui dit : cette personne (qui est elle-même…) n’a jamais existé.
Il en est de même de la croissance, qui véritablement est la décroissance, dans son essence mathématique. la croissance n’est possible que par l’endettement, ce qui provoque un déséquilibre….
Et si la fin de la croissance économique ne signifiait pas aussi la fin du capitalisme, en tant que système transitoire, utile pour développer les forces productives au mieux, mais sans finalité autre que marchande ? Il me semble que Marx l’analysait comme cela et faisons-nous un autre constat en constatant le découplage complet entre la finance, devenue virtuelle grâce à la monnaie scripturale et les activités économiques réelles, c’est à dire de transformation réelle de la matière ?
Et si ce vieux Karl n’avait pas eu raison finalement en voyant le socialisme en dépassement du capitalisme, un système nouveau qui redistribuerait au mieux les richesses accumulées pour arriver à une véritable stabilité sociale indispensable à toute civilisation, qui domestiquerait en quelque sorte la production pour le bien de tous ?
Ce dont je suis absolument persuadé, c’est que nous vivons une crise historique, un tournant dont nous ne voyons pas la finalité. Et c’est peut-être pour cela que nous restons passifs, nous ne voyons pas le but…
Lisez mon article original (lien en bas de mon billet), j’y suggère la fin des taux d’intérêt et peut-être des taux négatifs, ça a peut-être quelque chose à voir avec la fin du capitalisme… (mais c’est quoi le capitalisme au juste?)
Pas trop besoin de courbes et graphiques ,ni de questionnement à ce sujet , pour être bien assuré que la croissance ne reviendra pas ; c’est une évidence dans la logique des choses ; ce qui ne signifie pas une descente linéaire ; l’effet d’inertie fera que les hauts et les bas seront encore présents… un certain temps : celui que met par exemple le fût du canon à se refroidir.
La meilleure des choses qui puisse nous arriver serait d’accepter et d’inventer un modèle où croissance et décroissance n’aient plus guère de sens .
Une histoire sur les échanges, la fixation d’un prix, les paris et accessoirement sur les relations entre époux :
http://www.andersenstories.com/fr/andersen_contes/ce_que_le_pere_fait_est_bien_fait
Merci Louise pour cette belle histoire…
Qui tient les rênes de ce cheval fou qui nous entraîne vers notre perte? Telle est la seule question. C’est celui là qu’il faut faire tomber internationalement de sa monture. Sont-ce les financiers, les politiques qui les soutiennent par leur lois et laissent faire, les peuples crédules qui les élisent ou les enrichissent? Les responsabilités me semblent bien partagées…
Et comment les dirigeants des peuples qui ont colonisé la planète entière peuvent-ils avoir autorité aujourd’hui pour diriger quoi que ce soit et prôner la décroissance…?
Les pays en voie de développement auront beau jeu de nous dire qu’ils n’ont rien à faire de cet appel à la décroissance. Ils n’en ont jamais profité et veulent leur part…
Les seuls à pouvoir imposer leur voix sont les salariés eux-mêmes, et encore, le salarié français a profité un temps des richesses des colonies. les salariés du monde ne sont pas à égalité.
Je pense que le seul avenir pacifique est dans la Recherche pour trouver toujours de nouvelles solutions aux problèmes énergétiques et écologiques posés et dans le partage économique des richesses que sauront imposer nos jeunes générations, celles qui n’auront pas été mêlé au passé colonial. Nous payons l’avidité passée des colons et des esclavagistes.
La crise mondiale n’est que l’expression d’une volonté de mise au pas de la classe ouvrière, le prétexte tout trouvé pour encore licencier, liquider, physiquement et moralement les êtres. Ce n’est pas une crise, c’est une guerre civile larvée.
Les financiers ont fabriqué volontairement leur crise pour expulser, liquider sans doute les nouveaux venus dans le jeu du partage du gâteau. Ils s’en sont donné à coeur joie en sachant parfaitement ce qu’ils faisaient. C’est du moins ce que je ferais si j’étais avide de garder le gâteau pour moi… Lorsque tous les rivaux, et les travailleurs qui coûtent cher seront liquidés, physiquement, par la pauvreté, les services publics laminés par les économies financières drastiques qu’ils nous présentent comme nécessaires, leur bizness hyperlibéral recommencera comme avant et jusqu’à la destruction même. Le capitalisme réfléchit comme une bête, il ne voit que son intérêt immédiat. Bien sûr il respecte l’héritage, la tradition. et la transmission du patrimoine à sa petite caste. Mais si un enfant lui porte ombrage, le capitaliste est capable de le liquider, en ce sens il est même pire qu’une bête.
Je pense qu’il n’y a pas de solution sans changement total du mode de production mondial… indien, chinois, européens, américains compris, etc. Ni croissance, ni décroissance (je n’ai pas envie de retourner laver mon linge à la fontaine), autre chose, penser une autre organisation politique, où production, gestion, éducation seront au service de l’être et pas de l’avoir. Un système non dominé par la peur, la peur de perdre et de manquer, de temps, de fric, d’amour, de tout.
Tout doit changer pour qu’un progrès soit possible. ce système actuel nous mène à la destruction assurée. Il arrive au terme ultime de ses contradictions internes. Son enrichissement, il l’a toujours dû au colonialisme, au parasitage des forces vives et à la destruction des hommes, des femmes et des enfants qu’ils saignait pour engraisser. Relisez Victor Hugo, Mélancholia.
La solution est dans le temps de travail réduit, et d. Lisez aussi Paul Lafargue, Le Droit à la paresse, ouvrage d’utilité publique. Un vrai livre de chevet…
merci à Louise pour ses encouragements!
J’enfonce donc le clou, comme elle dit, et j’aimerais bien que d’autres se préoccupent du fait que plus de 40% du PIB, qu’il croisse ou pas, soit confisqué par la rente du capital. En cas de décroissance ou même de croissance nulle, l’éqilibre social ne sera pas tenable en maintenant le capitalisme actuel.
Le Calcul de la rente du capital
Si nous évaluons l’épargne globale des ménages pour la France à 15 000 Milliards d’Euros environ et si nous appliquons un taux d’intérêt moyen à 3% annuels, nous obtenons un revenu d’épargne annuel à 450 milliards d’euros versés par les banques aux épargnants.
En appliquant, ensuite, 4% aux intérêts que les banques appliquent aux crédits accordés, nous obtenons, en partant de l’idée que les banques prêtent évidemment ces mêmes 15 000 Milliards à leurs emprunteurs, nous obtenons que les banques reçoivent 600 milliards annuels de ces mêmes emprunteurs, à savoir les pouvoirs publics, les entreprises et les ménages.
Les banques appliquent une marge d’1% (150 milliards d’euros) pour financer leur fonctionnement et pour faire des profits commerciaux.
Actuellement, selon les données mêmes des banques centrales, les banques perçoivent tous les ans plus de 600 milliards d’euros en intérêts de la part des emprunteurs.
Cela revient à dire que, pour un PIB de 2 046,899 milliards d’Euros annuels (en 2007) en France, qu’au moins 450 Milliards d’euros, soit près de 22%, sont versés aux épargnants et constituent la rente du capital, rien que pour l’épargne bancaire.
En ajoutant à ces sommes les autres revenus du capital, les dividendes et les placements via les assurances vie par exemple, on peut sans doute doubler les revenus annuels réels du capital. De ce fait, ce ne sont pas les 5% annuels d’un emprunt qui sont ruineux, mais la prise en compte de l’ensemble des frais financiers occasionnés par les placements capitalistes.
Un chiffre de 40% (800 milliards sur 2000 milliards) n’est que provisoire, il augmente tous les ans selon une courbe exponentielle, car les intérêts du capital s’ajoutent tous les ans aux capitaux placés et font que les revenus du capital augmentent selon un mode exponentiel quand le PIB n’augmente pas ou, au mieux (comme dans le passé) de 3% par an.
Cela signifie que le PIB augmenterait, au mieux et en cas de croissance à 3%, de 60 milliards par an. La rente du capital représente près de 800 milliards, et elle augmente, bien sûr, aussi de 3% annuels, quelle que soit l’évolution du PIB. Et la rente du capital augmente même quand le PIB baisse. On peut donc dire, qu’avec une croissance de 3%, nous aurions une redistribution de revenus du travail dans la population à peu près stable d’une année sur l’autre. Mais, dès que la croissance fléchit, la rente du capital augmentant selon le même rythme qu’auparavant, la part du PIB redistribuée comme revenu du travail diminue plus ou moins sensiblement.
D’autre part, les revenus du capital impliquent que ces revenus se replacent sous forme de crédits, et il s’ensuit que la dette en face augmente d’autant, entretenant et accentuant le versement des revenus en faveur du capital et au détriment du revenu du travail.
Jusqu’où ? Jusqu’au moment où les débiteurs seront mis hors d’état de « servir » les prêteurs (capitalistes), c’est-à-dire que nous y sommes ! Il est certain, dans ces conditions, qu’en l’absence de toute croissance économique ou d’une baisse du PIB comme en 2008 et en 2009, le poids de cette rente retentit très fortement sur le revenu du travail disponible et redistribué. Une sensible baisse de la demande solvable et ensuite du PIB est tout aussi inéluctable qu’une augmentation du taux d’épargne des ménages les plus aisés. Cela n’est pas un hasard mais parfaitement corrélatif, car il faut compléter cette remarque sur le taux d’épargne des ménages aisés par celle concernant l’endettement des moins aisés et des pouvoirs publics, car l’épargne d’un côté et la dette de l’autre sont parfaitement jumelles.
Sans les injections massives de liquidités par la banque centrale, nous assisterions déjà à une baisse marquée et déflationniste des prix, car une part croissante de l’épargne ne trouve plus d’emprunteurs solvables susceptibles d’acheter les biens et services produits dans sensiblement le même volume que l’année précédente en cas de croissance nulle ou dans un volume faiblement plus élevé en cas de croissance positive ou un peu moins en cas de baisse du PIB. En toute rigueur, on peut donc même affirmer que l’épargne ne pourrait plus augmenter sans les injections massives de liquidités, car l’insolvabilité massive des débiteurs dégraderait violemment l’épargne. Les injections massives de liquidités sont bien une tentative, vaine sans doute, de protéger l’épargne en proposant de la monnaie liquide, des SMD liquides en lieu et place d’un remboursement de créances « toxiques ».
Malgré ces efforts de l’autorité monétaire, le climat est presque déflationniste pour les biens et services, car, comme nous l’observons, l’essentiel des injections liquides nourrit des bulles spéculatives des actifs financiers et des matières premières dont les prix ont fortement augmenté sur un mode très inflationniste et spéculatif dans ces secteurs, accentuant encore la pression déflationniste sur les biens et services de la consommation courante. Il est cependant prévisible que ces bulles éclateront de temps en temps, et cela conduira ensuite à des repositionnements liquides assez spectaculaires de la part des investisseurs. Et les crédits distribués à l’économie continueront à baisser.
Si, en 2009, la baisse de la demande a ainsi pu être limitée par la substitution de la demande publique (via un endettement massif et forcé) à la demande des ménages, il est évident que c’était un coup de fusil « à un coup ».
En attendant, la rente capitaliste continue à présenter sa note. Il faut donc bien prendre conscience que, pour chaque euro dépensé, au moins 40 centimes représentent la rente du capital !
En parlant de courbes (en S ou en cloche), il y a le très critiqué rapport du Club de Rome.
Jean-Marc Jancovici en fait un compte-rendu assez intéressant ici.
http://www.manicore.com/documentation/club_rome.html
Et ce n’est pas très joyeux, joyeux …
à Wladimir:
Si vous pouviez relire Marx en comprenant que la vrai signification de la plus-value, que Marx situait improprement dans le « surtravail extorqué » durant processus productif, mais en la situant dans l’intérêt monétaire net, vous auriez une chance de réhabiliter Marx.
En créant une monnaie, ou, comme je le définis, un signe monétaie marqué par le temps (un SMT), nous pourrions supprimer très simplement et instantanément toute rente du capital en supprimant l’intérêtde la monnaie. Nous obtiendrions dès lors, même en situation de croissanc zéro, une redistribution très convenable.
Cette farce obscène appelé capitalisme n’est donc que ça!
@johannes finckh
1) Votre proposition est bien étrange. Vous proposez à Wladimir d’utiliser un corpus après que vous en ayez extrait l’organe essentiel. La lecture permet de restituer ce qu’il persiste de vivant dans du texte sans en dépecer le corpus. Rien n’oblige un lecteur à procéder comme André Vesale au cimetière des Innocents : si la langue recèle cette propriété, inaccessible au corps organique, d’être apte à vivre en dehors de son environnement immédiat, un corpus peut néanmoins perdre tout son sens si on en censure ou en abstrait l’articulation fondamentale. Or, vous proposez à Wladimir un capitalisme sans le dévoilement du secret de son fétichiste fondamental, celui de la marchandise ; et ce en lui proposant de lire du Marx ! Du Coca sans coca ?
2) Pour décrire votre astucieuse (et néanmoins magique) monnaie corruptible, l’expression de « monnaie fondante » me semblait plus claire que celle de « SMT », d’autant que de mals intentionnés la détournerait vite en « MST ».
Je dois dire que je me suis surtout intéressé au Marx philosophe critiquant le rapport exclusivement marchand du système de production capitaliste. Il me semble qu’il mettait le doigt sur quelque chose d’essentiel, le parasitisme de ce système de production se nourrissant de valeurs qui ne lui appartenaient pas, les détournant et dans l’impossibilité de créer lui-même d’autres valeurs autres que le fétichisme de la marchandise, en un mot son impossibilité à créer sa propre civilisation. Une civilisation, pour exister, a besoin d’une représentation d’elle-même stable, tant au niveau économique, politique ou spirituel lui permettant de se PROJETER dans l’avenir lointain et de préparer cet avenir en ayant la certitude de la bonne direction. En un mot, elle a besoin d’offrir aux citoyens un cadre rationnel (à une époque donnée, bien sûr) qui leur permettent d’organiser leurs rapports mutuels dans le temps et l’espace. Cette crise nous montre bien notre impossibilité à envisager cet avenir et explique l’absence de tout mouvement organisé pour promouvoir cet avenir.
PS: j’utilise le terme socialisme dans le sens primauté de l’intérêt général par opposition à la primauté de l’intérêt privé. Bien sûr n’importe quel autre mot pourrait faire l’affaire mais il se trouve que l’opposition au capitalisme s’est développé autour de ce mot avec toutes les variantes possibles.
« PS: j’utilise le terme socialisme dans le sens primauté de l’intérêt général par opposition à la primauté de l’intérêt privé. Bien sûr n’importe quel autre mot pourrait faire l’affaire mais il se trouve que l’opposition au capitalisme s’est développé autour de ce mot avec toutes les variantes possibles. »
capital – isme
commun – isme
social – isme
nazi – isme
fach – isme
libéral – isme
scient – isme
économ – isme
consumér – isme
écolog – isme
popul – isme
obam – isme
bancair – isme
financiar – isme
totalitar – isme
Quel grand progrès de l’homme moderne !
@Jerimie. Vous avez oublié le Productivisme qui a été jusqu’à maintenant essentiellement un sous produit de l’énergie pas chère. Le Productivisme est quelque chose que partagent tant le capitalisme que le communisme et c’est précisément quand celui-ci vient à manquer que ces régimes sont mis à mal.
que mesure-t-on avec la croissance?
du PIB.
Cette grandeur est-elle homogène à ce qu’elle a été au moment de sa définition initiale ie quand les sociétés qui en pratiquaient la mesure étaient industrielles, pré-financiarisées?
Bien sûr que non.
Que dirait-on d’un PIB où toute la richesse est celle créée par Carrefour ou Walmart? ou par des maisons de retraite de plus en plus médicalisées et de moins en moins d’actifs pour les payer? qu’il peut croître à l’infini?
D’une part l’objet a muté, d’autre part, dans quel référentiel se place-t-on?
Cette région encore privilégiée du monde, privilégiée au sens où c’est encore là que l’on consomme le plus d’objets manufacturés? sans les y produire.
Ou bien cette planète dans sa globalité?
Il faudra bien réaliser la transformation irréversible imposée par la globalisation forcée et en tenir compte dans le calcul de l’entropie.
Le PIB mondial croît toujours, encore à ce jour.
Ce qui n’est pas forcément désirable en raison de la butée sur les ressources limitées qui y sont consumées.
Dans la description, et non explicitation d’une quelconque causalité, il y a en effet le vieillissement démographique ici-concomitant à l’essoufflement du PIB- alors que globalement le monde est plus jeune et le recours à la métaphore démographique y trouve une certaine justification.
à bric à brac … qui écrit ceci:
« Les financiers ont fabriqué volontairement leur crise pour expulser, liquider sans doute les nouveaux venus dans le jeu du partage du gâteau. »
Précisément, le SMT obtiendrait que cette mécanique disparaîtrait comme par enchantement. Et pas même vous ne pourriez plus y arriver à vous mettre à leur place!
Je comprends le SMT comme mesure politique d’après l’effondrement, avant çà les détenteurs du capital ne l’admettraient pas. Votre « comme par enchantement » est une figure de style pédagogique, je suppose. La grande leçon ne serait-elle pas celle de l’effondrement justement?
Bonjour,
Intéressant et très clair. Cependant, l’hypothèse de la stabilité démographique après la transition est-elle réaliste dans les faits? n’assiste-t-on pas dans la plupart des pays d’Europe (France et peut-être UK exceptés) à une décroissance lente de la population (voire rapide dans les projections à 2050), à ce point que les gouvernements en RFA et Russie se posent ouvertement la question?
Pour faire la même transposition que vous dans l’ordre économique, sachant l’actuelle dépendance de l’emploi (et donc de nos conditions de vie) à la croissance, comment imaginer un PIB stable à long terme sans envisager les risques sociaux susceptibles de le modifier?
Une première réponse très rapide à ces commentaires:
Nombre d’entre eux soulèvent des questions qui trouvent leur réponse dans mon article original, lequel est cité à la fin du billet avec un lien vers le doc en PDF. Ce billet n’en est qu’un bref résumé, très incomplet.
Autre lien direct: http://sites.google.com/site/jeanchamel/et-si-la-croissance-ne-revenait-pas/Etsilacroissancenerevenaitpas.pdf
Les choses ne sont pas si simples ni écrites d’avance :
– Le PIB ne mesure que les flux, pas les stocks; ceux-ci ont été amputés par l’absence de valorisation des externalités environnementales dans les prix des matières premières en général, et des combustibles non renouvelables en particulier. S’il ne reçoit pas de nouvel héritage, le retour à la maison du fils prodigue va être extrêmement douloureux.
– Les principaux verrous physiques à la reprise de cette mauvaise croissance sont les problèmes climatique et énergétique. On ne peut pas exclure que des découvertes scientifiques et techniques lèvent le verrou énergétique. Pour le climat, ce sera plus dur : le point de non-retour est probablement franchi dans l’Arctique, avec des conséquences imprévisibles dans le détail ; reste la géoingénierie comme palliatif, si on trouve un moyen de recapturer rapidement le CO2 excédentaire ou d’ombrager un peu la planète qui n’ait pas d’effets secondaires insupportables (peu probable, mais pas impossible).
– Côté consommation, il ne manque pas de réserves de besoins : pays sous-développés, miséreux de tous les pays, et pour les déjà un peu riches la fringale de voyages et surtout la santé, avec ses techniques de plus en plus chères pour permettre à chacun d’atteindre 120 ans en pleine forme, en attendant l’immortalité (là, les besoins partent vers l’infini…)!
Même si la chute de cette civilisation me semble le futur le plus probable, surtout si nous n’améliorons pas très vite nos organisations politiques, économiques et sociales, il y a en a donc plein d’autres possibles.
Je trouve remarquable et très utile le travail présenté par cet article. Le concept de transition économique, avec la dimension historique qu’il implique, permettrait dorénavant de consacrer plus d’énergie à trouver « comment agir ? » plutôt qu’à analyser plus avant les causes et les responsabilités des dysfonctionnements actuels. Le caractère insoutenable, scandaleux diraient certains, du niveau d’endettement des états, des entreprises, des personnes apparait lorsqu’on le mesure face à un PIB condamné à ne plus croitre. Ce n’était pas la perception des différents acteurs lorsque ces dettes ont été contractées. Une correction douloureuse s’impose donc (elle est en cours) et les modes de production et de consommation ne reviendront jamais comme avant cette crise. Cela dit le monde « post- transition » reste un monde où le niveau du PIB, quoique constant, est très élevé, sans commune mesure aux niveaux d’avant la transition. C’est tout de même un puissant facteur d’espoir, non ? Alors, comment agir ?
Mais vers quoi allons-nous nous tourner de moins dérangeant pour le plus grand nombre si la croissance matérielle ne revenait toujours pas ?
Et après la chute du capitalisme le petit prophète à la semaine vit de nouveau la tête du communisme relevait fièrement la tête pour les hommes sans mémoire, sans histoire.
Et une idéologie contre une autre; un même système de penser matériel contre un autre; et un homme comprimé et conditionné entre les deux.
Ha si seulement nous pouvions changer plus rapidement les choses en pointant uniquement nos doigts sur les seuls méfaits supplémentaires du capitalisme, alors comme la voie serait plus facile.
Oh toi mon idole d’antan celle de mes livres préférés datant encore du siècle des lumières et encore bien conserver dans du chloroforme, comment pourrais-je encore réhabiliter ta mémoire, tes écrits, ton cerveau au regard des autres méfaits du capitalisme, aux mêmes mécanismes de conduite et de penser en société, c’est-à-dire en fait » c’est pas moi c’est l’autre « , nous pourrions peut-être alors mieux nous sentir capable de supprimer l’idéal de rente capitaliste.
O heureuse faute de plus du capitaliste, c’est sur plus la crise du capitalisme s’aggravera et plus nous nous sentirons davantage justifier et sanctifier en retour.
Et oui c’était un homme bien difficile à conduire, une forte tête sans doute, mais pourquoi
recherchait-il sans cesse à nous prévenir d’un autre danger possible, et oui il ne reposait jamais sa tête quelque part, ou alors à un même endroit précis, étiqueté, ne s’arrêtait jamais remettait toujours tout en question.
Etait-ce un rebelle, un inconscient, un fou, un chômeur, un illettré, un socialiste, un capitaliste, un libéral, un prophète, un psychopathe, jack l’éventreur ou un héros de vieille série B. Qui voit de nos jours le communisme mondial relevait la tête et qui s’en souciera le premier dans un blog,
qui aura encore le courage de penser à l’encontre du monde au risque même de sa vie, de sa foi.
Ainsi le monde tourne toujours en rond car si je ne crois toujours pas en Dieu ou en le ciel ou que je n’aime toujours pas entendre la parole des prophètes comme ma vieille marâtre ou mégère à la maison, que rechercherais-je encore à édifier à la place et de nouveau pour la seule gloire de plus de l’homme dans une société, vanité des vanités tout n’est que vanité tel disait l’ecclésiaste.
Mon parterre, évidemment en avait pris un sacré coup dans le buffet mais après quelle joie de
me sentir déjà un peu moins endoctriné par les seules idées du communisme ou du capitalisme dans ma tête ! J’étais en effet si occupé à ne voir que les méfaits du capitalisme dans mon histoire comme Karl Marx que je n’arrivais malheureusement plus à voir autre chose, en quoi cela ne changeait guère mieux en fait le cœur, l’esprit et le vocabulaire de l’homme dans une société.
Si ça se trouve le banquier, le financier, le bureaucrate, le politicien, le malin de plus en bourse n’a peut-être pas autant besoin d’être jugé, accusé, mal aimé pour réellement changer de conduite.
Il suffit simplement que nous prenions réellement notre courage à deux mains, et si la croissance ne revenait pas comment pourrais-je encore trouver le bien et le bonheur autrement dans une société.
LA CROISSANCE N’EST PAS LE DEVELOPPEMENT : Jacques Généreux « Les vrais lois de l’économie. Extraits : « La croissance économique, c’est l’augmentation, au cours d’une période donnée, d’un indicateur synthétique de production (…). Le développement est un processus de transformation des techniques et des structures économiques, politiques et sociales qui engendre le recul de la pauvreté, l’augmentation du niveau de vie (revenu par habitant) et d’éducation, l’allongement de l’espérance de vie. En bref, lé développement améliore la qualité de vie des individus et leur capacité à exercer leurs libertés. (…) La croissance désigne un phénomène quantitatif, circonscrit dans le temps (une période donnée) et dans l’espace (uniquement les productions mesurables). Le développement est un processus à long terme essentiellement qualitatif dans ses modalités (mutations structurelle) et dans ses résultats (qualité de vie). La croissance est un indicateur statistique de performance dans la production de biens et de services ;le développement est la transcription économique et sociale de l’idée de progrès humain. (…) Le développement est une fin en soi, la croissance est un instrument subordonné au développement. Il va de soi que le progrès de la qualité de vie des hommes, leur capacité à satisfaire leurs aspirations et à exercer pleinement leur liberté sont des fins légitimes. En revanche, aucun impératif éthique ou logique ne permet d’affirmer que l’augmentation de la quantité de biens et services constitue un bien en soi. La croissance n’est pas une fin, elle un moyen dont la performance se mesure par sa contribution au développement. La croissance est limitée, le développement est illimité. La croissance est physiquement bornée par la disponibilité des ressources naturelles non renouvelables qui sont nécessaire à la production. Elle devrait aussi l’être politiquement, à chaque fois qu’elle devient contradictoire avec la seule finalité légitime que constitue le développement. Ce dernier ne connait pas la même limite naturelle que la croissance parce que son progrès dépend pour une large part d’une ingénierie sociale, culturelle et politique qui ne consomme que des ressources indéfiniment reproductibles : la parole, le temps, la réflexion, la qualité des relations humaines, etc. (…) dans un bon système économique et social, l’état stationnaire pourrait n’être qu’un équilibre harmonieux et équitable entre les aspirations humaines, le niveau de la population et les ressources naturelles. (…) avant l’essor des paradigmes néoclassique et marxiste (…) l’utopie commune aux penseurs de l’économie n’était assurément pas un monde où l’homme serait condamné à produire toujours plus, mais plutôt une société apaisée, équilibrée, une humanité épanouie et don libérée de la nécessité de croitre. (…) le développement ne se résume pas à la maximisation de la production marchande, (…) il ne passe pas par la marchéisation de la société (i.e. l’extension de la logique marchande à toutes sphères d’activité) mais bien au contraire par la resocialisation du marché (i.e. son intégration dans un cadre institutionnel conçu pour réorienter la sphère marchande au service des finalités de la société). (…) un individu disposant de conditions de vie matérielles confortables peut continuellement étendre son bien-être par la culture, l’émerveillement, le partage, l’amour, la convivialité, la quête du sens, toutes choses qui ne consomment qu’une énergie humaine reproductible à l’infini. ».
Je le répète, nos sociétés, comme un corps humain, ont cessé de croitre et vont pouvoir, enfin, tel un adolescent de 18 ans, se développer.
Dennis Meadows va précisément dans le même sens. Bien vu.
http://www.youtube.com/watch?v=gSPHzkAHwqY
Décidément, ce blog est d’une grande richesse, cela fait 2 fois en 20′ que le lis le nom de Dennis MEADOWS:
-post de Flo au dessus qui fait référence, dans un article de Jean-Marc JANCOVICI, au rapport du club de Rome (piloté en 1970 par Dennis Meadows)
-le lien donné par Peak-oil
Merci à tous
Le travail de J. CHARMEL rejoint un peu celui de P. CHEFURKA :
http://www.courtfool.info/fr_Energie_et_population_mondiales.htm
Avec de tels éclairages, il nous reste à espérer que les dirigeants du monde trouvent les moyens qui conviennent pour amener les peuples à prendre un virage auquel très peu de personnes n’est aujourd’hui préparé. Il faut espérer qu’eux-mêmes soient conscients de ce à quoi l’humanité est confrontée à court terme.
Personnellement, je pense que l’humanité est aculée à devoir développer une grande énergie de substitution aux énergies fossiles, avant que nous soyons confrontés à l’épuisement des ressources métalliques.
C’est le peuple qui en sera d’abord conscient, la politique suivra comme elle a toujours fait.
Le messianisme est terminé.
Si la croissance ne revenait pas, je crains que l’homme actuel et dans sa majorité se fasse de nouveau assujettir spirituellement par je ne sais quel procédé et moyens de plus pour faire repartir le système sans tarder.
Tout ce qui est principalement dit de nos jours n’a qu’un but endormir, divertir et assujettir continuellement l’esprit humain à une seule conception possible de la vie humaine en société,
et dans nos rapports aux autres, la vie matérielle et marchande et tout ce qui pourrait encore contrecarrer cela et systématiquement mis au rebus au nom même du bien commun, de l’intérêt de tous, cela ne dérange guère les marchands de la terre de frayer avec toute autre dictature de plus, tant qu’il y a encore de l’argent à se faire quelque part, ou sur des gens morts.
Dormez, dormez ou alors votez de nouveau pour nous autres porte-paroles de plus à l’antenne,
ha si seulement la crise pouvait s’aggraver nous pourrions peut-être alors mieux mettre le monde sous la tutelle des gens les plus riches et les plus puissant de la terre, n’est-ce pas ce qui était annoncé dans les écritures.
Croisons les doigts, touchons du bois, pensons aussi très fort au changement à travers ce genre de personnes, Obama en est aussi le bien triste exemple affiché à l’antenne, pas seulement lui hélas …
On peut bien sur espérer que la plupart des dirigeants du monde ne veulent pas toujours vivre dans le luxe et le confort matériel aux dessus des autres très important d’en prendre conscience, ce qui pourrait alors expliquer pourquoi ils ne nous donnent guère mieux les conditions afin de pouvoir mieux amener les peuples à se passer d’eux. Il est à espérer qu’ils ne veulent pas toujours faire le « bien » des peuples de la sorte.
Si l’on substituait l’indice de développement humain (cf. Stiglitz et Cie, cité en note infrapaginale dans votre article) au PIB, le problème de la fin de la « croissance » serait en bonne partie résolu. Le problème est que la finalité du capitalisme n’est pas le développement humain, qui est d’ordre qualitatif, mais la « croissance du PIB », c’est à dire de l’activité marchande mesurée par les flux monétaires.
Dans ces conditions, oui, il n’y aura pas de retour de la croissance au sens antédiluvien du terme (le déluge étant le processus dont nous connaissons aujourd’hui les débuts).
La croissance du PIP, est donc nécessaire à cause du système monétaire. Si la création monétaire se faisait autrement que par le crédit – donc par la création d’une dette équivalente – la croissance perpétuelle du PIB, et aussi de l’inflation ne seraient pas nécessaire pour entretenir le système économique, et compenser/masquer l’endettement quasi perpétuel. In fine, tout nous mène au défaut original et intrinsèque du système monétaire et donc du système de création de la monnaie par le crédit. Le reste ne serait que litérature…
Et ce qui a masqué pendant des millénaires son défaut, c’est le développement permanent de l’humanité. Mais voilà, la sphère sur laquelle l’humanité s’est développée est maintenant saturée… Il faut donc inventer un système monétaire adapté à cette nouvelle contrainte physique. Et aussi un nouveau modèle économique, social, etc.
Une bonne synthèse : http://www.youtube.com/user/yokonirami#p/u/0/UI2Zs3QfzEI
La « croissance du PIB » à laquelle pousse la logique capitaliste est liée au fait qu’une part croissante du PIB n’est plus redistribuée, actuellement, plus de 40% du PIB sont déjà rente du capital. Afin de pouvoir distribuer quand même suffisamment à une majorité de la population, environ 90% de celle-ci, les pouvoirs politiques et les autorités monétaire doivent proner, sur un mode de plus en plus incantatoire et illusoire, une croissance du PIB, sans pouvoir l’obtenir en raison même de la pauvreté qui s’étend.
Car sans croissance du PIB et en face d’une telle concentration croissante des richesses en faveur des 10% les plus riches, la paix sociale ne pourra être maintenue.
L’autre solution, « révolutionnaire », serait de faire en sorte que les plus grosses fortunes ne croissent plus par le mécanisme des intérêts et des intérêts des intérêts.
Pour ce faire, la solution d’une émission d’un nouveau signe monétaire marqué par le temps, le SMT, serait aisément pratiquable et facilement à mettre en oeuvre. Il doit tout de même y avoir un moyen d’obtenir un consensus en faveur d’une mise en place d’une telle correction, car elle bénéficirait à 90% de la population. L’avantage serait donc rapidement très populaire, il suffirait que les économistes problématisent enfin la mécanique de la concentration continue des richesses, ce qu’ils se refusent de faire. Car ils vivent dans une fascination fétichiste de l’ordre monétaire organisé autour du SMD qui les empêche de comprendre quoi que ce soit. Cette passion de l’ignorance a fait son temps, elle me semble obsolète. Comment ne voient-ils pas que le SMD est émis, pour une très large proportion (90% de la masse en valeur), pour NE PAS CIRCULER!
J’ajoute que les fortunes les plus grosses trouveraient même une certaine sécurité dans un régime SMT, car les débiteurs redeviendraient à nouveau solvables, et la circulation continue de la monnaie obtiendrait, même sans croissance économique aucune, une redistribution ds richesses convenable et un désendettement général à mesure que la rente du capital disparaîtrait.
Les plus riches cesseraient de s’enrichir davantage, effectivement, mais cela me semble plutôt salutaire et de toute façon nécessaire si on veut obtenir une issue paisible et écologiquement acceptable de l’impasse actuelle.
Si Stiglitz et Cie pouvaient s’inspirer d’une réflexion autour du SMT, il y aurait une solution possible en faveur du « développement humain » sans croissance du PIB.
Pourquoi avons-nous besoin de croissance?
Le break-even pour tous le monde ne serait déjà pas si mal. http://en.wikipedia.org/wiki/Break-even
Le problème, ce sont les dettes qui empêchent de le réaliser.
Une dette interne, ce n’est pas trop grave. Le gouvernement emprunte avec des emprunts d’état et un taux d’intérêt qu’elle décide pour rembourser la dette précédente.
La dette externe, elle, a taux d’intérêt non fixé par l’Etat et dépend du marché.
[…] et ce d’autant plus qu’elles sont basées sur une estimation que je qualifierai d’optimiste en matière de croissance […]
Réflexions entre Colbert et Mazarin
>
> C’est tellement vrai et tellement d’actualité… Il va falloir refaire 1789 !
> Je vous laisse apprécier comment, sous Louis XIV déjà, les politiciens avaient tout compris : (Extrait du Diable rouge )
>
> – Colbert : Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus.
> J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour
> dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou…
> – Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de
> dettes, on va en prison. Mais l’Etat… L’Etat, lui, c’est différent. On ne peut pas
> jeter l’Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les Etats font ça.
> – Colbert : Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et
> comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?
> – Mazarin : On en crée d’autres.
> – Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.
> – Mazarin : Oui, c’est impossible.
> – Colbert : Alors, les riches ?
> – Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense
> fait vivre des centaines de pauvres.
> – Colbert : Alors, comment fait-on ?
> – Mazarin : Colbert, tu raisonnes comme un fromage ! Il y a quantité de gens qui
> sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant
> d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux- là que nous devons taxer,
> encore plus, toujours plus ! Ceux-là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour
> compenser… C’est un réservoir inépuisable.
>
> Extrait du « Diable Rouge « .
Réservoir inépuisable, désormais j’ai un doute, le réservoir étant percé l’épuisement arrive. De toutes les façons, une journèe n’est faite que de 24 heures, 1 kilo de 1 kilo…..merde mauvais exemple la différence c’est le volume mais la compétitivité réduit le volume travail, alors!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! après, mes neurones défaillent pour concevoir notre futur.
Arguments en faveur de cette idée. Un post examinant le crédit des banques commerciales aux USA
http://criseusa.blog.lemonde.fr/2010/02/27/321/
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This post was mentioned on Twitter by dagrouik: Oups et si « la croissance » ne revenait pas , hein ? http://ow.ly/1b8gz…
Ah oui, la nouvelle bulle verte comme disait une intervenante : en ce moment c’est Claude Allègre contre Al Gore. Est-ce grave ? Est-ce grave de produire des trucs sans raison valable juste pour le plaisir de bosser ? On voit que je suis pas à la CGT. Jusqu’à ce que ces trucs démontrent leur inutilité et que le marché des trucs s’effondre. Certains disent que c’est le mécanisme fondamental de l’innovation. J’ai une bonne idée, j’appâte du monde, je fais prospérer mon idée grâce aux millions d’utilisateurs. Et à la fin ? Il n’y a pas de fin, je passe humblement le relais à mes successeurs entrepreneurs. Et ça roule, de petite idée en petite idée. Et c’est le mécanisme de l’innovation. C’est aussi la garantie de bons revenus pour les petits inventeurs. Pendant ce temps la poubelle se remplit de trucs, l’espoir de quitter un jour l’usine à trucs s’amenuise, le poubelle empiète sur l’usine.
Comme le rappelle plus haut Emmanuel Haydon, la croissance ( et non le développement) est régie par la nécessité de croissance monétaire. Les formes structurées par l’exponentielle du toujours plus » sont effectivement stable pour un temps, parce quelles réalimentent leur entrée par leur sortie, mais seulement jusqu’à épuisement du substrat. Pour en finir avec la féodalité, la bourgeoisie devait se débarrasser de la conception cyclique du monde. Qu’avons-nous aujourd’hui comme forme à proposer pour penser la stabilité des sociétés. Les décroissants nous proposent l’imaginaire de l’escargot, mais au risque pour le projet humain d’un avenir de cloporte: l’abandon de Prométhée . À côté de » l’éternel retour », du « toujours plus », nous avons le « il faut de tout pour faire un monde » ( loi de la variété nécessaire); c’est la belle démocratie gravée au fronton des Mairies. Gare aux Mairies 🙂 !
Jean-Luce Morlie dit: « Les décroissants nous proposent l’imaginaire de l’escargot, mais au risque pour le projet humain d’un avenir de cloporte: l’abandon de Prométhée. »
Wikipédia dit:
« Prométhée (en grec ancien « le Prévoyant »)
En philosophie, le mythe de Prométhée est admis comme métaphore de l’apport de la connaissance aux hommes. »
Choisir ou Subir, that is the question.
« le Prévoyant » peut choisir. L’imprévoyant ne fait que subir.
Renoncer à la connaissance? Dit autrement: désirer l’obscurantisme?
Perso, je ne m’y reconnais pas dans aucun des deux. Revoyez votre copie SVP. 😉
J’aimais assez l’acronyme Adoc, un mélange de « Ad Hoc » et de Haddock, mille milliards de mille sabords ! 😉
Plusieurs sur ce blog ont souligné le côté « bon enfant » de la décroissance, comme s’il suffisait de s’organiser entre soi pour vider le capitalisme de substance, (à la façon dont la petite bulle de savon au bout du tuyau absorbe la grosse). La décroissance comporte une part de renoncement et, quand bien même quelques décroissants ont encore l’esprit turlupin, l’idéologie décroissante risque d’emporter l’adhésion des classes moyennes frileuses de conserver un peu des trente glorieuses, mais au risque de l’assouvissement de leur ressentiment.
Un problème est la tonalité affective de la décroissance, tout un débat a déjà été initié, sur ce blog, à propos de la décroissance cf. P.Jorion Pourquoi je ne suis pas en faveur de la décroissance .
Sans nul doute, il sera nécessaire de reprendre et de retravailler, une constitution pour l’économie ne peut éviter le sujet.
Contre le totalitarisme de l’écologisme politique
A+
Mais la décroissance va s’imposer au monde au fur et à mesure de l’augmentation du prix de l’énergie et des matières premières. Être « contre » ne signifie pas qu’elle n’aura pas lieu, au moins pour une bonne grosse partie des 9 milliards d’habitants dont sans doute n2/3 sont « en trop » pour que chacun puisse avoir « une belle vie ».
Il n’y a pas à être pour ou contre la croissance ou la décroissance tout comme il serait aberrant d’être pour ou contre la jeunesse ou la vieillesse. La décroissance n’est pas un projet de société, c’est seulement la réponse logique au non-projet de société que fut la croissance. Ces approches peuvent parfois être des réponses ponctuelles mais elles ne constitueront jamais un projet de civilisation digne de ce nom.
La seule question qui vaille la peine d’être posée est de savoir ce qui est possible à partir d’une situation donnée, c’est une question qui ne traverse évidement pas l’esprit des adeptes de la croissance, incapables d’envisager une fin de la croissance. Leur folie nous perdra tous.
Ceux qui proposent l’a-croissance ou la décroissance n’en n’ont jamais fait un projet de civilisation à l’inverse de ceux qui plaident pour la croissance, de plus les décroissants ne seraient jamais apparus s’il n’y avait pas eu des croissants imposant au monde une illusion des plus folles engendrant toujours plus de situations inextricables.
Le décroissants proposent seulement d’anticiper l’inévitable déclin que nous ont concocté les croissants pour éviter un effondrement incontrôlable (qui a commencé par ailleurs).