Billet invité.
Un bref moment, une lueur d’espoir qu’une régulation possible de la finance puisse voir le jour brilla : ce fut le jeudi 21 janvier 2010, quand le Président américain Barack Obama fit savoir qu’il entendait s’attaquer aux géants de la finance. Il soutint en effet la proposition de Paul Volcker, ancien Secrétaire au Trésor, d’interdire aux banques de réaliser du trading pour compte propre et de réduire la taille des établissements financiers, afin d’éviter que cette taille justement ne serve d’alibi aux ‘TBTF’ (Too Big To Fail).
Après un (court) moment de réelle inquiétude (où les ‘valeurs financières’ plongèrent en bourse), les ‘marchés’ reprirent leurs activités, ‘business as usual’. Car il s’avéra rapidement que les conditions qui auraient pu permettre de faire passer cette (timide, mais prometteuse) réforme n’existaient plus : les démocrates avait perdu un siège au Sénat. Et comme le Président Obama s’escrimait à obtenir un accord à tout prix, même médiocre, qui relève donc d’un ‘bipartisanisme’ d’autant plus prégnant que la majorité manquait aux démocrates, la ‘Volcker Rule’ fut donc mort-née, étouffée par le cordon ombilical d’un système politique américain grippé, que seul l’exécutif américain aurait pu couper pour laisser vivre cette initiative.
Car le passage en force contre le filibustage au congrès d’une telle proposition de loi, toujours possible bien que relevant de l’utilisation de l’arme ‘nucléaire’ de la jurisprudence de la Cour Suprême, ainsi que l’utilisation d’Executive Orders par le Président (comme par Roosevelt dans les années 30) ne furent pas utilisés : la régulation financière attendra.
Qu’un homme comme Paul Volcker, ancien Secrétaire au Trésor, estimé, peu porté à jeter ‘le bébé avec l’eau du bain’, républicain, monétariste, du haut de ses 82 ans, ne puisse même pas initier réellement une présentation d’un projet de loi de ce niveau en dit long sur la puissance des lobbies en cour à Washington. Wall Street avait suffisamment payé les errements de la période Roosevelt selon elle, avec notamment le Glass Steagall Act, pour accepter que le moindre retour à un semblant de régulation ne se fasse jour.
Dont acte : système verrouillé, pour l’instant.
Mais qu’en était-il de l’autre côté de l’océan atlantique, en Europe ? Depuis le début de la crise, on a entendu de multiples discours, dont un mémorable du Président Nicolas Sarkozy à Toulon le 25 septembre 2008, qui entendait ’moraliser’ le capitalisme et le refonder. Tout un programme …
Mais là encore, de la coupe aux lèvres, il y eut une faille temporelle. On assista bien un temps aux ‘Traders, à la lanterne !’ et autres ‘Ah, tu verras, tu verras, les bonus ont les aura !’. Mais rapidement, de G7 en G20, de listes noires en listes grises des paradis fiscaux, la crise continua son petit bonhomme de chemin jusqu’à Delphes, où la terre européenne trembla et les pythies ensommeillées du néo-libéralisme se réveillèrent, proférant des choses incompréhensibles… tout et son contraire en somme.
Voyant progressivement l’espoir s’éloigner que l’Oncle Sam allait encore pouvoir initier une régulation financière dont il avait le secret et l’expérience, il fallut bien se rendre à l’évidence que l’Europe était seule en la matière et devait donc rechercher ses propres voies de réforme. Un rapide passage vers le Traité de Lisbonne ne laissait guère d’illusions : sur proposition du Conseil européen et de la Commission Européenne, une réforme constitutionnelle pouvait être engagée mais à l’unanimité des membres (étant donné qu’une telle réforme allait toucher aux bases de l’édifice et non seulement aux politiques européennes), ratifiée qui plus est pays par pays. Un verrou en béton, tant pour la BCE (qui a obtenu une personnalité propre depuis le Traité de Lisbonne) que pour le fameux article 123 du même traité, qui interdit à la BCE de prêter aux organismes publics, dont les Etats membres de l’UE.
On pourrait éventuellement penser à solliciter la Cour de Justice européenne, sur le sujet hautement improbable de l’existence d’une concurrence déloyale (l’un des champs de compétence de cette Cour) à l’égard des états de la BCE, qui lui interdit l’accès à ses financements tandis qu’elle ouvre ses bras largement aux banques. La procédure serait cependant longue (elle prendrait plusieurs années) et autoriserait de multiples recours, que ne manqueraient pas d’utiliser les ‘opposants’ – au premier rang desquels la Commission européenne – en ‘espérant’ que la crise s’éternise pour constater le résultat aléatoire de cette procédure.
Seul l’alinéa 4 de l’article 11 du Titre II du TUE (Traité de l’Union Européenne) permet la chose suivante:
4. Des citoyens de l’Union, au nombre d’un million au moins, ressortissants d’un nombre significatif d’États membres, peuvent prendre l’initiative d’inviter la Commission européenne, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu’un acte juridique de l’Union est nécessaire aux fins de l’application des traités.
Une ‘initiative’, conditionnée ‘aux fins de l’application des traités’. Fermez le ban.
Ce qui rejoint par ailleurs une autre disposition en droit constitutionnel français assez semblable, issue de la révision du 23 juillet 2008, sur le référendum d’initiative populaire inscrit dorénavant dans l’article 11 de la constitution française.
Mais une excellente (et très détaillée) analyse de ce dispositif par M. Emmanuel Gonnet nous apprend plusieurs choses sur la nature de ce dispositif.
Outre le fait que le référendum s’inscrit dans une tension, non résolue définitivement en droit interne, entre le peuple et le Président de la République, ce référendum est laissé à l’initiative d’un cinquième des membres du parlement et non aux citoyens (à l’inverse, par exemple, de ce qui ce passe en Suisse, notamment), soit plus de 180 élus, ce qui, tant sur la forme que sur le fond, ne manque déjà pas d’interroger sa pertinence à exister tout simplement.
Surtout, à supposer que 10% des électeurs inscrits sur les listes électorales (plus de 4 millions) aient à soutenir cette initiative (parlementaire), qu’une loi devra alors être EXAMINEE dans un délai imparti, sans quoi le Président de la République devra ordonner un référendum. Or, une simple inscription à l’ordre du jour suffirait à remplir la condition d’examen.
On constate donc, qu’en dehors d’une transformation politique majeure (ou d’un évènement subit et traumatique), tous les verrous institutionnels du système politique sont en place pour éviter que ne ‘surgisse’ l’imprévu populaire dans ses ‘débordements erratiques’, quant à une éventuelle régulation financière qui ne serait pas passée sous les fourches caudines des gouvernements et assemblées, institutions qui sont majoritairement dirigées actuellement par des partis dont rien ne laisse prédire qu’ils lèveront le petit doigt pour réguler quoique ce soit de majeur dans le monde ‘compliqué’ de la finance.
Dont acte : système verrouillé, pour l’instant.
Pour autant, l’analyse, fouillée, d’Emmanuel Gonnet, nous enseigne une chose importante, en particulier sur l’histoire de l’utilisation d’un tel fonctionnement ‘par défaut’, pendant la République de Weimar :
Cependant, la pratique du Volksbegehren révèle le potentiel politique de l’initiative populaire, y compris lorsqu’elle est vouée à l’échec comme cela semble sa destinée en France. Elle peut être une arme médiatique et mobilisatrice importante, susceptible d’attaquer la légitimité de la majorité parlementaire en remettant en cause son caractère représentatif de la volonté des citoyens.
Or, puisque le système verrouille juridiquement toute possibilité de régulation financière et ne laisse la place qu’au jeu politique issu des élections dont il faudra attendre les résultats en France en 2012, le référendum d’initiative populaire est paradoxalement un outil politique intéressant à court terme, à utiliser pour atteindre des buts politiques de mobilisation des citoyens sur ce sujet … avant ces élections législatives et présidentielles, afin que la régulation financière puisse figurer très fortement dans le paysage médiatique, politique et in fine, légal, en France.
Toute la question est donc de déterminer si cet ‘objet politique non identifié’ qu’est le référendum d’initiative populaire est ou non un des instruments à utiliser pour promouvoir l’idée de régulation financière, sachant que les choses s’accélèrent par ailleurs et que les rapports de force politiques sont actuellement en nette défaveur d’un tel projet, en France, comme dans le reste de l’Europe et aux USA. L’option politique, au sens de relais d’action par des partis politiques, incontournables dans le système actuel (comme on l’a vu plus haut, avec les restrictions d’accès au référendum populaire, notamment) peut être une option viable in fine, sachant que le résultat même de l’action légale en soi n’est pas essentiel.
Sinon, quel(s) outil(s) pour mener une action proposant une régulation de la finance nécessaire et de plus en plus urgente ?
A moins que le système ne soit tellement failli dans son ensemble qu’il n’y ait plus qu’à le laisser partir, avec ou sans nous, that is the question …
PS : les élections allemandes étant en 2013, celles américaines en novembre 2012 et les élections européennes étant passées (les prochaines seront en 2014), les élections françaises de 2012 seront donc les premières, après des élections anglaises de cette année qui devraient confirmer les Tories, venant ainsi renforcer le verrouillage du système (anglais qui ne sont pas inclus dans la zone euro). Ce qui laisse deux ans, presque mois pour mois, pour décider du choix de l’outil adapté pour porter un projet de régulation financière et agir en conséquence.
En démocratie, deux ans, c’est à la fois énorme et très peu.
151 réponses à “Ce qu’il reste de pouvoir au peuple, par zébu”
Un processus révolutionnaire passe forcément par une déstabilisation et une décrédibilisation du système institutionnel dans les esprits.
Démontrer que les systèmes et partis politiques dans leur forme actuelle n’ont pour but que de sauvegarder le système (je parle de tous les partis politiques, même les extrêmes actuels qui font le jeu du système) contre les intérêts du Peuple ne suffit pas.
Le citoyen choisira toujours un asservissement compréhensible (tant que celui-ci n’intente pas à sa personne physique) plutôt que de se prononcer en faveur d’un système institutionnel inconnu qu’il ne peut pas encore matérialiser dans sa tête, et au sein duquel sa place n’est pas clairement définie.
Vous voulez faire une révolution, il faudra alors que vous commenciez par une révolution des esprits.
“The Revolution was effected before the War commenced. The Revolution was in the minds and hearts of the people; a change in their religious sentiments of their duties and obligations. This radical change in the principles, opinions, sentiments, and affections of the people, was the real American Revolution.” John Adams
A méditer.
Les pétitions et autres ne sont que la finalité du changement de système. Elles sont le dernier ultimatum, celles qui annoncent qu’un nouveau système est en train de remplacer l’ancien.
Seules ces pétitions là peuvent prétendre à la réussite.
Faire l’inverse est un échec assuré car vous n’aurez ni la médiatisation, ni la pression nécessaire pour la faire aboutir, même si vous arrivez à 1 million.
Il ne faut jamais oublier que l’on peut conspuer continuellement les médias sur le fait qu’ils participent activement à la stabilisation du système, mais il ne faut pas oublier qu’ils ont toujours tendance à aller dans le sens du vent.
Ce qui manque aujourd’hui, ce sont des hommes et des femmes de courage qui ne passent pas leur temps uniquement qu’à philosopher au coin d’un blog ou dans des colloques ou forums d’experts à vouloir refaire le monde.
Il faut aller chercher les citoyens jusque dans leurs chaumières et faire jaillir partout où cela est possible les étincelles de la révolte dans les cœurs et dans les esprits, éveiller en eux les droits et les devoirs auxquels ils peuvent prétendre en tant que citoyens et hommes libres.
C’est seulement une fois que cela est fait, et uniquement à ce moment là, que l’on peut démonter les boulons du système, comme le dit Francois Leclerc, en démontrant que le système lui même porte atteinte à ces droits.
Et c’est là que vous lancez des pétitions, pas avant !!!
Les pouvoirs dirigeants s’inclineront, ou plutôt comme je le pense, ils résisteront, pour réprimer cette révolte, mais il sera trop tard pour eux.
C’est de cette manière que vous obtenez une déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique, ou une déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen.
D’accord avec votre paragraphe 3 et la citation d’Adams, mais cela ne signifie pas qu’une campagne de pétition aussi intrusive soit-elle ( » jusque dans les chaumières »)
suffira à se subsituer à un mouvement social et historique de fond qui mobilise des puissances qui ne sont pas à l’échelle du seul militantisme.
Oui les programmes révolutionnaires sont déjà dans les esprits et sur papier longtemps, très longtemps, avant les évènements qui permettent une bascule politique décisive.
Et ils le sont de manière précise et consciente pour tous.
C’est aussi vrai de la révolution Anglaise, Américaine que de la révolution Française ou Russe ( ici c’est un programme démocratique et paysan qui sera spolié par les tendances impérialistes rapidement assumées par les Bolchéviks).
On en est loin aujourd’hui, d’où la pertinence de votre paragraphe 3.
Analyse subtile et pertinente.
Oui, tout compte, la démocratie ce n’est pas seulement le jeu parlementaire et des élections. Dans ce cas « Dire c’est faire » comme l’avait vu le linguiste Austin. Concrétiser l’idée d’un référendum d’initiative populaire sur le thème de la régulation financière permettrait de donner de la voix si bien que les politiques se verraient contraints de se positionner en fonction des thèses mises en avant. Cela tombe sous le sens.
Personne ne peut dire dans quelle mesure cela ferait changer le rapport de force, mais cela vaut la peine d’être tenter. Je signe.
Je vous donne mon numéro de compte bancaire, attendez !! 🙂
Althusser dit quelque part (fin de son livre sur Montesquieu) que Montesquieu, dans sa théorie du partage du pouvoir en 3 instances, avait absenté le peuple… depuis, on a nommé un quatrième pouvoir, la presse, – la finance étant donc le 5ème, encore que personne n’ose le dire. C’est comme dieu, ou celui « dont il ne faut pas dire le nom » (Srk).
La puissance du peuple, éminente dans les années 70, atone maintenant, se reflète dans le livre d’Althusser…
Cette puissance a été entravée par la dérégulation financière engagée par les ‘entrepreneurs politiques’ de la fin des années 80, à commencer par Reagan et un peu avant par Nixon. Puis par Clinton. Dont peu de monde savent combien on lui doit d’avoir cette crise actuellement …
@ Claude L
Pour la « modernité libérale » du Parti Socialiste, il semble que nous ayons tous les deux la même date, à quelques mois près. Pourtant, si on lisait avant 1981 certains observateurs*, on pouvait facilement comprendre que le ver était dans le fruit. Depuis lors, d’autres analystes tentent d’entretenir la flamme de la raison, pour éviter que nous tombions tous les uns après les autres dans le piège de l’idéologie**.
Vous parlez du socialisme historique. Voilà pour moi une bonne source. Et même bien sûr le socialisme pré-marxiste (ce Marx qui aurait dit sur ses vieux jours: « Considérant tout ce qui a été écrit sur mon travail, une seule chose est sûre, …je ne suis pas marxiste. »)
A propos d’idéologie, restons sur nos gardes.
Je suis comme vous sensible à ce que Jean-Luc Mélenchon apporte de neuf dans le paysage politique. Mais faisons toujours bien attention de ne pas confondre le flacon et le liquide. Le flacon n’a aucun effet.
J’ai entendu ses discours, ses analyses raisonnables (il est un des premiers qui, le soir des dernières élections européennes, a tout de suite levé les yeux des comptes d’apothicaires que faisait l’UMP, le PS, Europe-Ecologie et le MoDem, pour annoncer le seul gagnant de ces élections: l’abstentionniste -dont j’étais). J’entend aussi sa gouaille, son parler-vrai, je me régale régulièrement de son blog. Il utilise des mots qui me plaisent, des phrases sans double sens. J’ai dit ici déjà que cela ravivait le souvenir d’un temps où les discours politiques avaient un sens.
Je n’oublie pas quand même d’où il vient. Toute personne a bien sûr le droit d’évoluer, de changer (et puis comme le rappelait Edgar Faure: « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». Le vent a peut-être tourné depuis son entrée au PS). Mais bon, trente ans de PS …ça vous marque un bonhomme!
Je n’oublie pas non plus, qu’en homme intelligent, il n’a pas quitté la proie pour l’ombre. Combien d’hommes ou de femmes politiques ont voulu construire autre chose en dehors des partis, et se sont retrouvés seuls au milieu de la plaine, debout sur un caillou à haranguer trois oiseaux étonnés de ce nouvel épouvantail? Plein de noms viennent à l’esprit pour nommer ces oubliés de l’histoire politique de notre pays.
Mélenchon a intelligemment quitté la « structure » du PS pour une autre « structure » diablement efficace, celle du PC. Tout le monde rigole de lui: -« Se brancher avec un parti qui a fait 1,93% au dernières élection présidentielles?! Quel idiot! ». Non, il n’est pas idiot, et il sait que ce parti a une structure formidable que beaucoup de partis pourrait lui envier. Une structure issue d’une culture ouvrière de lutte avec le réel. Ne vous étonnez pas si vous voyez fleurir les affiches du Parti de Gauche jusqu’au fin fond des campagnes, ses militants sont parmi les meilleurs que pourrait souhaiter un Parti politique. Le FN a aussi cette qualité de militants, puisqu’ils sont souvent issus des mêmes rangs. Il faut avoir l’intelligence de voir ce qu’il y a derrière la caricature que l’on fait de ces deux partis (PC-merguez et FN-camembert). Ces gens là ne sont pas de ceux qui rechignent à un meeting parce qu’il fait un peu froid, ou parce que c’est « jour de solde ». Eux sont habitués à se serrer des heures autour d’un brasero dans la boue d’une usine « délocalisable ». Ils ne sont pas faits du même métal que le gros des militants UMP, PS, MoDem ou Génération-Ecologie, ou de ces pétitionnaires mondains qui font leur cirque régulièrement dans les pages de Libé. La plupart des militants que Mélenchon a rejoint ne sont pas de « la race des signeurs », ce sont souvent des gens qui ont les deux pieds bien plantés dans la réalité, et qui si il le fallait signeraient d’une simple croix.
Seulement voilà: le PC. Un parti aussi « azimuthé » que le PS, qui ne sait plus non plus où est l’astre et le Sud. Restons donc sur nos gardes.
Bon, une chose me rassure, le Mélenchon a aussi une grosse expérience syndicale derrière lui. Là il y a du fond.
———
*et notamment Michel Clouscard et son « Néo-Fascisme et idéologie du désir » qui date de 1973, puis surtout, en 1981 justement, son très éclairant « Capitalisme de la séduction » réédité (enfin) récemment aux éditions Delga (13 euros).
**s’il ne fallait citer qu’un de ces analystes, je choisirais Jean-Claude Michéa, pour la très grande facilité de compréhension de son analyse rigoureuse. On peut commencer par son « L’enseignement de l’ignorance -et ses conditions modernes » chez Climats, pour comprendre le cadre. Ensuite « La double pensée -Retour sur la question libérale », ou bien son célèbre « Impasse Adam Smith -Brèves remarques sur l’impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche », tous deux réédités chez Champs-essais. Ensuite tous ces travaux sur la pensée de Georges Orwell, pour bien sentir où le fameux cadre nous emmène, comme un troupeau aveuglé. Et affolé.
« moment où on la découvre, le tout est de la découvrir, et de régler la température.
…sans après ça inventer l’eau tiède (ce qui n’est visiblement pas votre cas!). »
Quelle ironie !
l’Amérique par exemple a été inventée ou découverte, en fait est entrée dans notre histoire une fois seulement. Le moment d’après elle avait été découverte, celui d’avant elle était ignorée, c’est cela qui a de l’importance et non le fait de croire l’avoir découverte par exemple en 1592, un siècle plus tard.
Pareil pour vos trouvailles, monsieur, ou madame Jean-Luc.
Ce n’est pas étonnant quand on lit votre prose, si j’ose, au sujet de la gauche, de Mélenchon, etc…eux ont inventé l’eau très tiède, ils ont réglé la température pour vous, une température très raisonnable…
Plus directement : A crise sociale, réponse sociale, ou encore associale ; le capital( le rapport,etc..n’est-ce-pas…) est la société : capital-social-total. Les politiques sont largués, ohé, ohé, ohé….Le socialisme sous toutes ses formes, du plus édulcoré réformisme, au plus radical démocratisme est dépassé. Ce n’est pas une question d’hommes, ni même de sincérité, ou de biographies, c’est une question d’époque : impossible affirmation du travail et ses répercutions, unification, politique, alternative, tout cela est terminé.
L’abolition du prolétariat…sera l’oeuvre du prolétariat lui-même, sans médiations, son but est son moyen comme communisation des rapports humains, abolition des classes et du mode de production capitaliste et de toutes les médiations qui lui sont propres : politique, citoyenneté, nationalismes…assignations diverses et variées dont est fait ce mode.
@ Jean Luc,
Je pense comme vous. Humanisme, courage politique, sincérité, sont des denrées rares qu’il faut détecter et soutenir. La naïveté nous guette tous. En même temps, on rencontre ici et là des gens dignes d’estime.
Pour finir sur une touche d’humour, n’associez pas FN et camembert. Ca heurte le normand que je suis…
@ communisation
Peut-être que vous m’avez mal lu (sur Mélenchon, j’espère que vous n’avez pas lu que je lui signais une procuration pour agir en mon nom. Ou bien il faut me relire. Sur le reste, il ne me semble pas, non plus, être en total désaccord avec vous);
Peut-être surtout que je me suis mal exprimé à votre endroit.
Ne voyez pas dans ce qui suit une tentative d’obtenir votre assentiment ou pire une quelconque amitié. Bien sûr qu’il y avait de l’ironie. Vos mots étaient armés, et écrits fortement, alors j’ai dit ce qu’on dirait à quelqu’un qui réveillerait d’une voix tranchante une conversation qui ronronne:
-« Dis-donc! t’es réveillé toi! T’as mis un truc dans ton café?! »
Je suis comme vous, je déteste l’eau tiède dans les débats d’idées.
Pour le reste il y a dans ce que vous écrivez des points qui m’intéressent mais que je ne comprends pas tout-à-fait. Vous aurez sûrement sur ce blog d’autres occasions de détailler tout ça.
Jour après jour ici j’apprends des choses. Parfois, comme aujourd’hui, je me sens prêt à entrer dans les débats. J’espère amener des infos ou des idées nouvelles, et en prendre en retour, car c’est la seule façon pour moi de ne pas rester sur mes certitudes, qui sont parfois haubanées d’ignorance.
D’autre fois je prends des leçons sans bouger une oreille. Par exemple je lis depuis longtemps tous les billets de François Leclerc, et je ne me rappelle pas d’être déjà intervenu dans les commentaires. Pareil pour certains articles de Jorion. J’ai pas les armes. Quand je lis ces billets, et les interventions des contradicteurs, je prends simplement ma leçon du jour. Sans moufter.
Enchanté de pouvoir échanger avec vous… madame?
Moi, c’est monsieur.
A bientôt (bon d’accord, il ne faut pas donner de grands coup de pieds dans les portes ouvertes mais …réveillons les débats, nomdeudjûûû!)
@PAD : je rejoins votre idée de traduction des articles. Je pense que M. Jorion a autre chose à faire que d’écrire les articles en double donc l’initiative devrait plutôt venir de la communauté. Je ne pense pas suffisamment bien maitriser la langue de Shakespeare, mais c’est un projet à méditer (rapidement ?)
Concernant l’article, je suis de nature pessimiste donc je ne vois pas l’avenir d’un très bon oeil. Je doute réellement de la portée du référendum depuis le 29 mai 2005. On voit très bien que tout est fait pour pouvoir contourner les « initiatives démocratiques ». Le peuple le voit.
Mais le culte pour l’argent est devenu tel, que je vois mal un « appel du pied extra parlementaire » (comme j’aime cette tournure de phrase !) suffisamment important pour secouer le cocotier.
Quel est notre champ d’action ? Nous n’allons certainement pas nous rabaisser à guillotiner les malfrats comme en 1789 donc que pouvons nous faire ? Il continuera d’exister des centaines de milliards sur des comptes à l’étranger. Quels moyens pour les faire revenir ici ?
Changer radicalement nos modes de consommation ? Préférer le petit traiteur du coin plutôt qu’Auchan ? De même que pour les loisirs et tout le reste ?
Je soutiens comme beaucoup ici les idées des auteurs des billets, mais je doute réellement de la réussite de celle-ci dans le monde du pouvoir par l’Argent.
Un renversement « par l’intérieur » du système serait le plus efficace mais le moins probable sauf, peut être, avec l’aide d’un gros lobbying.
En priorité en langue allemande !
Il ne faut pas être si pessimiste. A la fin des fins, le peuple est seul à détenir la souveraineté.
Certes, un peuple à 50/50, ou à 20/20/20/20/20, n’est pas souverain, et laisse champ libre aux usurpateurs, mais si le peuple se réveillait, avec une majorité de 70 ou 80% comme Paul Jorion l’a évoquée dans son billet sur BFM, on verrait bien qui est souverain…
Zébu
Ne serait-il pas possible de commencer dès maintenant à envoyer aux députés, aux candidats déclarés ou non, à tous les élus en général, une lettre leur demandant (ou même en exigeant) une réponse à des questions simples :
-Quel est votre programe pour un partage des richesses plus équitable ?
-Que pensez-vous des mesures suivantes (voir les mesures que je préconise de M. Jrion) ?
En soulignant très fortement que c’est par rapport à leurs réponses à ces questions que nous nous ferons une opinion sur leur avenir en politique.
Et ceci non sous forme de pétition, mais sous forme de lettre individuelle.
Car comme je l’ai déjà dit, une pétition c’est bien, mais un ou deux sacs postaux par semaine tous remplis de la même lettre posant les mêmes questions à tous les élus ou futurs possibles élus çà finit par être encombrant !
Non ?
Et m……. flûte !
voir ‘les mesures que je préconise » de M. Jorion
Louise,
Vous êtes actionnaire de La Poste ?
Quel est votre programme une fois les richesses mieux partagées ?
@ Michael Saratoga :
Voilà pour quoi j’ai posté ceci
louise dit :
21 février 2010 à 11:18
Si un blog, un site, je ne sais quoi mettait en ligne les vrais chiffres et les noms (c’est Mediapart qui le fait je crois avec une carte google mais il faudrait quelque chose de plus complet)
UN site divisé en régions, avec des données facilement accessibles imprimables pour être diffusées le plus largement possible.
Car voir la liste de Toutes les entreprises disparues en 1 an sur une petite partie du territoire, lorsque ce territoire est votre propre commune, par exemple, c’est une chose qui peut parler même à ceux qui n’ont pas de soucis pour l’instant.
« Comment, la sté Trucmuche a fermé, mais c’est pas là où travaille Machin ? Il vient d’acheter une maison, il a 3 gosses, ………… »
Actuellement, je sais par exemple que mon gendre ne travaille que 2 jours par semaine.
Mais combien d’autres dans son cas sur ma région ?
Cela relève du travail de journaliste de terrain, il faut quelqu’un qui ait du temps, et la possibilité de contacter les bonnes personnes pour avoir les infos.
Car aujourd’hui, on se doute, on pense que, il est probable que telle ou telle entreprise est en difficulté, mais nous n’avons aucun moyen de transformer ces doutes en certitude.
Le jour où chaque citoyen se verra cerné par « la crise » une prise de conscience pourra se faire.
@ Louise,
c’est avec des idées comme celle-là qu’on avance!
Les médias sont friands de « baromètres ». C’est vrai qu’ils sont pratiques pour lire une tendance rapidement, quand notre attention aux choses de ce monde ne dépasse pas bien souvent quelques minutes par jour.
Le quotidien Le Parisien publie (chaque mois?) deux baromètres:
-L’un est consacré à l’évolution d’un portefeuille d’actions qu’il a constitué il y a trois ans environ, pour suivre les évolutions de la Bourse. ça monte, ça descend. Parfois c’est dans le rouge, parfois c’est l’embellie.
-L’autre est consacré à suivre l’évolution des prix dans les grandes surfaces, au travers d’un « Caddie » fictif qui contient quelques dizaines de produits de la vie courante. Là aussi, la valeur du Caddie varie.
C’est intéressant, mais ça ne nous dit rien de la réalité.
-Qu’est-ce qui arrive quand le titre « Vinci », par exemple, perd 1,92%?
…dans la réalité?
-Qu’est-ce qui se passe quand le Caddie augmente de 3,67%?
…dans la réalité?
Votre idée est bien plus opérationnelle pour comprendre la réalité.
Je pense au journal Le Parisien car c’est un journal régional (Son double national s’appelle « Aujourd’hui en France »). Comme tous les quotidiens régionaux il a un « cahier » pour chaque département. Cette Presse Quotidienne Régionale est un outil formidable pour être au plus près de la population.
Et vous avez raison, si en ouvrant le journal le matin, je pouvais y lire le nombre, et le nom, et l’adresse des entreprises fermées dans mon département, et l’autre baromètre des nouvelles entreprises, voilà quelque chose qui me dirait beaucoup sur ce qui se passe autour de moi.
Je suis d’autant plus sensible à cette idée qu’hier*, l’édition du Parisien de mon département annonçait sur un quart de page (photo couleur et tout le tremblement), l’ouverture sur la Place du Marché de ma ville d’un commerce d’alimentation, par deux personnes que nous connaissons bien puisqu’ils dirigent déjà un autre très bon magasin. Il y avait dans le même article l’annonce de l’ouverture prochaine d’une boulangerie sur la même place.
Je vous assure que ça a fait de l’effet dans le bistrot! C’était pas les grands projets de Delanoë, mais pour le moral des gens c’était bien plus efficace!
(*Authentique!)
@Zébu :
Avec votre proposition de référendum d’initiative populaire, on pourra au moins savoir une chose : Si l’institution politique vous met des bâtons dans les roues pour rendre votre proposition inapplicable, c’est que le système n’a pas vocation a devenir raisonnable.
+1. Ou que ceux qui sont au pouvoir dans e système le sont.
Quoi de plus raisonnable en effet que d’exploiter d’autres humains et de les jeter à la rue, en effet ?
Quoi de plus rationnel que d’épuiser les ressources et de transformer la vie en désert atomique, non ?
Le mode de production capitaliste a sa propre rationalité, pigé ou quoi?
vous connaissez la Zébu overseas bank?
La Zebu Overseas Bank est une société d’élevage et d’agriculture. Son fondateur, Stéphane Geay a relevé un pari. Sous lesigle ZOB se cache en réalité une entreprise humanitaire. La vocation de cette banque, libérale puisqu’elle est avant tout une société de placements financiers, est également altruiste puisqu’elle propose des micro-crédits aux paysans de Madagascar, sous la forme d’un prêt en nature – un zébu et un lot de six poules. La ponte quotidienne des poules est versée à la banque qui perçoit ainsi des intérêts en échange de l’usufruit du zébu. Pour les internautes des pays du Nord, l’ouverture d’un PEZ (Plan Épargne Zébu) permet ainsi d’aider les plus démunis tout en plaçant une petite somme d’argent avec un taux rémunérateur garanti, tandis que pour les agriculteurs de Madagascar elle est le premier pas dans la spirale de la production, et parfois même de la survie alimentaire.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/actions-france_830/documentaire_1045/diffusion-non-commerciale_5378/collections-video_5374/sciences_9061/biodiversite_9124/zebu-overseas-bank_9165/index.html
Moi qui n’ai eu qu’un lot de 3 poules, je dois reconnaître à Zebu le respect.
De là à dire qu’avec Zébu les ébats pèsent…
Voilà la réponse à ma question de l’autre jour : dans quelle banque spécialisée dans le micro-crédit aux pauvres voulant se créer leur outil de travail puis-je ouvrir un compte pour m’y faire verser mon salaire et clôturer mon compte dans ma banque félonne qui a empoché l’aide de l’Etat pour récompenser royalement ses traders ? J’envisageais la Banco del Sur, la banque de Chavez .
Voilà la réponse que j’attendais, une banque bien française et qui plus est avec un nom plein d’humour , la ZOB . Merci Mamac !!
La ZOB de Stéphane Geay peut-elle offrir aussi des micro-crédits aux chômeurs français qui veulent se créer un modeste outil de travail :camionnette de livraison, baraque à frites etc …?
Merci pour l’info, ça a l’air chouette le ZOB : http://www.youtube.com/watch?v=SIymH9k3CLU&NR=1
Pourvu que ça dur…
@ Claude L,
merci beaucoup ,vraiment, pour le lien que vous partagez…
Régénérant!
@ zebu,
😉
zebu a dit : « Le système n’est devenu ainsi que parce que nous l’avons laissé faire. Je pose la question. Je n’ai pas les réponses. »
OUI ! Le capitalisme dérégulé par les politiques (et donc nous, les citoyens certes abusés … ) a conduit où nous en sommes auj., c’est tout, le reste du genre « moraliser le capitalisme … » est de l’enfantillage; une action politique conduisant à une saine et juste répartition du fruit du travail des peuples ne se fera désormais que sous l’aiguillon d’une masse critique populaire (1 million, plus probablement). Le levier constitutionnel, même verrouillé, servira comme le dit zébu de tremplin pour porter le mouvement.
MAIS, CROIRE QUE DES SLOGANS REVOLUTIONAIRES, OU DES APPELS A TOUT CHANGER ET A EXPLOSER LE SYSTEME pourraient mobiliser les gens, ces 2 ou où 3 millions nécessaires, DANS LA SOCIETE TELLE QU’ELLE EST, relève d’une formidable méprise.
SOYONS PRAGMATIQUES et laissons rêves et idéologies à leur place.
Le propos d’un agir immédiat (avant 2012) n’a de chance de réussir qu’en imposant 3 ou 4 mesures clés visant dans un premier temps à limiter voire éradiquer la capacité de nuisance des prédateurs. Cette première étape atteinte, d’autres pourraient suivre naturellement, mais si déjà la société civile parvenait à imposer ça, ce serait … je ne trouve pas les mots !!
La seule question valable me paraît être : comment permettre à 3 millions de citoyens de donner de la voix tous ensembles.
La question maintenant est de penser la stratégie, être nombreux à la penseer et se le partager, pour que les bonnes émergent.
Non non, Ultec. Pas maintenant.
Les conditions commencent juste à être remplies aux US. Laissons-les tomber du trône.
Je ne vous écris pas ça pour vous contredire, mais d’expérience. Soit, juste le vécu d’avoir été « interviewé » (questionné en french) par les RG juste pour une grève dans mon ancienne entreprise pour connaître les raisons de la grève.
Ainsi, essayez de monter une association de chômeurs (première force dangereuse dans un pays) et vous constaterez que si vous n’êtes pas questionné directement, des éléments de votre entourage proche seront questionnés. J’ai des amis qui pourraient témoigner aussi sur du vécu.
« Cette première étape atteinte, d’autres pourraient suivre naturellement, mais si déjà la société civile parvenait à imposer ça, ce serait … je ne trouve pas les mots !! »
J’avoue, moi non plus, mais je vais les sortir, néanmoins : Votre proposition entre tout à fait dans le cadre du « social-démocratisme », d’abord on prend le pouvoir, puis on prend des mesures socialisatrices, et « naturellement », le reste suivra, c’est clair… Et les exemples de socialisme réel ne vous perturbent pas un tant soit peu? Le reste ne suit pas, naturellement, et pourquoi cela n’a pas suivi et ne suivra pas plus, et plutôt encore moins aujourd’hui ?
Les classes, la réponse est dans les classes et leur implication réciproque. Une classe n’existe pas ( pareil un homme), il en faut au moins deux, pour jouer à ce jeu : la lutte de classes.
Vous pensez que l’état est neutre ?
Ou comme j’ai vu zébu, je crois « la démocratie est un processus inachevé » en cours de perfectionnement, c’est déjà une forme de perfection, comme Dieu, de plus en plus parfait. Des mots vides de sens, des idées qui n’en sont plus, vides et creuses…D’ailleurs il n’y a qu’à voir : du massacre des amérindiens à celui de la nature, d’Hiroshima, à Nagasaki, de Viet-Nam, en Chili, de tortures en exécutions, de colonisation en répressions, d’Irak en Guantamo, d’Algérie (c’est la France, la seule négociation, la guerre : F.Miterrand, ministre de l’intérieur IV rép., eh le bon vieux temps, hmm?), d’humanitaire en services secrets, d’humilations en main-mise, d’hypocrisie en bondieuseries laïcardes, de politiques d’immigration en identité nationale, de racine chrétienne en « destinée manifeste ».
L’état n’est pas neutre, il est de classe, et démocrate (ici), mais attention cela veut dire virtuellement opportuniste, fondé par la violence, il est capable de terroriser démocratiquement, bien sûr…voyez la misère, voyez les guerres.
AWAKE NOW
Une autre option de traduction « a la carte »: http://wordpress.org/extend/plugins/google-ajax-translation/
Puisque nous sommes en train de faire du brain storming, j’ai entendu sur le marche
du samedi matin le mot BOYCOTTER. Rappel des luttes victorieuses : le boycott sur le veau et le poulet aux hormones il y a quelques années tout de même .
En extrapolant dans cette direction qui prend le relais de cette trajectoire ?
Une question me vient à l’esprit en repensant au billet de Zébu :
Est-ce que quelqu’un comprend l’agenda de nos politiciens européens au milieu de ce marasme ?
Quand un entomologiste étudie une ruche d’abeilles, il sait pourquoi les ouvrières travaillent pour la reine, y-a-t’il un anthropologue qui ait compris la logique de ceux qui nous gouvernent ? à par la limitation de notre propre espèce comme but ultime, en donnant le droit à la pauvreté pour tous ?
Bonsoir,
oui une petition d’initiative populaire à défaut de rien du tout et même si ça ne sert à rien du fait que tout semble verroullé.
Pour commencer phase 1 en quatre mouvements:
Mouvement 1 : Un texte clair et net contre le pouvoir des financiers pour le retour des citoyens (class action financiére) et une démarche totalement apolitique (sinon ça fera repoussoir).. que les intellos du groupe s’y colle pour trouver les termes les plus judicieux du moment !
Mouvement 2 : un site internet dédié ( on cherche un webmaster)
Mouvement 3 :
.Une carte de la france et la création de cellules départementale comités citoyens
.développer l’argumentaire sur le site pour les volontaires avant la phase active de receuil des signatures
.lancer des tables d’information citoyenne avec les volontaires dans les rues dans les centres commerciaux etc…et commencer le travail de receuil de signature
Bien sur publicité à tout va
Mouvement 4 :Un comité de relation avec les amis européens afin de créer des initiatives identiques dans tout les pays européens.
Voici les quatres mouvements initiaux du plan stratégique
Aux armes citoyens,
Cordialement
Babypouf, pour aller au-delà des 4 mouvements, la ZOB…
Désolé 🙂
En effet, ce constat nous met au pied du mur et nous contraint à penser que nous entrons bel et bien dans une période révolutionnaire.
Lorsque tous les recours à des mécanismes institutionnels sont bloqués, comment faire autrement que se soulever en masse?
Pourquoi ne pas commencer tout de suite par cette pétition générale du « million » à partir du blog Paul Jorion?
Pour avancer il convient de faire un premier pas.
Le raisonnement que vous tenez, si je vous ai bien compris devrait immanquablement nous inciter à faire ce premier pas. Est-ce que je me trompe?
@ zébu
Vous écrivez:
« (…) la France, qui a eu sa période coloniale( qui a dévoyé, comme le disaient Clémenceau et Jaurès, l’idée même de République) », et plus loin « (…) dont la face obscure du colonialisme nous hante encore, comme un prurit caché).
Zébu vous oubliez en chemin la face « claire » du colonialisme, celle qui a fait écrire au même Jaurès, des discours mémorables et magnifiques. Extraits:
« Quand nous prenons possession d’un pays, nous devons amener avec nous la gloire de la France, et soyez sûrs qu’on lui fera bon accueil, car elle est pure autant que grande, toute pénétrée de justice et de bonté. Nous pouvons dire à ces peuples, sans les tromper, que jamais nous n’avons fait de mal à leurs frères volontairement: que les premiers nous avons étendu aux hommes de couleur la liberté des Blancs, et aboli l’esclavage (…); que là enfin où la France est établie, on l’aime, que là où elle n’a fait que passer, on la regrette; que partout où sa lumière resplendit, elle est bienfaisante; que là où elle ne brille plus, elle a laissé derrière elle un long et doux crépuscule où les regards et les coeurs restent attachés. »
(Jean Jaurès. Discours pour l’Alliance française, Albi, 1884)
C’est beau, hein? Faut dire qu’il savait écrire le père Jaurès. Et faut dire aussi que la colonisation était une idée de gauche, issue de la pensée des Lumières. Ceci expliquant sa ferveur.
Bon, il est vrai que le Clémenceau que vous citez, mettant en cause Jules Ferry (le « Tonkinois », grande figure indiscutable de la laïcité, et partisan très actif de l’expansion coloniale française), à la Chambre des députés quelques mois plus tard (31 juillet 1885), semblait répondre à Jaurès:
« Les races supérieurs ont sur les races inférieures un droit qu’elles exercent, ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation. Voilà en propre termes la thèse de M. Ferry, et l’on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation.
Races supérieures? Races inférieures, c’est bientôt dit! Pour ma part, j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand*. Depuis ce temps, je l’avoue, j’y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et une civilisation, et de prononcer: homme ou civilisation inférieurs.
Race inférieure les Hindous! Avec cette grande civilisation raffinée qui se perd dans la nuit des temps! avec cette grande religion bouddhiste qui a quitté l’Inde pour la Chine, avec cette grande efflorescence d’art dont nous voyons encore aujourd’hui les magnifiques vestiges!
Race inférieure, les Chinois! etc., etc., etc. ».
(*en 1885!)
Bon, d’accord, Clémenceau est moins poétique que Jaurès, c’est un peu plus brut, mais ça me plaît bien.
« Jaurès, Jaurès, Jaurès! »
Nos anti-colonialistes bon teint d’aujourd’hui, altermondialistes qui écoutent Manu Chao en boucle (je ne parle pas de vous zébu, que je ne connais pas, ni vos goûts musicaux), n’ont que ce nom glorieux à la bouche. Oui, Jaurès à eu d’autres magnifiques combats qu’évoque Brel dans sa célèbre chanson, mais en faire un anti-colonialiste c’est faire un gros contresens.
Le colonialisme, que ça nous plaise ou non est une idée de gauche.
C’est ce qui explique que j’ai entendu l’autre jour une femme écrivain (qu’on ne compte pas sur moi pour écrire « écrivaine »), de gauche, expliquer que son combat était de libérer les femmes du monde entier, en Iran, au Koweït ou au Soudan de la férule de la religion musulmane.
Le colonialisme, toujours le colonialisme…
@ Jean Luc,
Vous, il ne faut pas vous prendre au pied de la lettre, j’aime bien les silence dans vos commentaires, ils laisse place à la respiration.
supérieur et inférieur … (rapport, quantitatif)
masculin et féminin … (complémentarité, qualitatif)
Alors Lacan a bien énoncé son fameux … il n’y a pas de rapport sexuel, cela ne peut pas s’écrire …
Le colonialisme féminin c’est l’intégration obligatoire (dedans/dehors) ou l’exclusion statuée, légiférée.
L’économie politique du désir, passe par une étude hontologique de la contidtion humaine, peut être même on ira jusqu’à y mettre de la gêne étique …
@ Jean-Luc :
Je vois que vous connaissez votre sujet. ‘La fracture coloniale’ de Pascal Blanchard (entre autres), excellent, montre la ‘contamination’ de l’imaginaire et de l’idéologie colonial au sein de la culture française, et pas que républicaine. On en porte encore les stigmates. Et certaines réminiscences.
Jaurès comme Clémenceau avaient les conceptions de l’époque : celui de races n’étaient pas alors inconcevables (bien qu’aujourd’hui, certains ‘commentateurs’ osent tout haut le dire). Ne pas donc faire de procès rétrospectifs à partir de nos positions.
Jaurès avait surtout les défauts de ‘l’universalisme’ français, qui pensait pouvoir apporter avec la colonisation la libération des peuples en apportant les droits de l’homme et les lumières. Il s’opposait surtout aux massacres et aux guerres et dénonçait le pillage économique et financier comme source du colonianisme.
Cf. très bon article, retraçant bien la complexité de cet ‘anti-colonialiste’ qu’était Jaurés à CETTE époque là, où tout le monde était soit pour la colonisation, soit peu concerné :
http://www.irnc.org/ANV/DerniersNumeros/Extraits/140.htm
En tout cas, très peu étaient anti-colonianistes au sens que vous en donnez actuellement (sans doute les anarchistes, et encore).
Dans ‘Rallumer tous les soleils’, son opposition au protectorat du Maroc en 1912 y est bien décrite. Il était alors bien seul.
Enfin, quant à la droite, en particulier Déroulède (‘droite revancharde’), elle était anti-colonialiste non par principes mais bien parce que le colonianisme détournait les efforts de la France de l’objectif unique à atteindre : l’Alsace et la Lorraine.
Ferry, le véritable père fondateur de l’idéologie coloniale, voir même du parti colonial, était un opportuniste. Si on devait le ‘qualifier’ politiquement aujourd’hui, il appartiendrait probablement au MODEM.
@ Paul *
Quant à vous Paul, il ne faut pas vous prendre au pied des mots et des concepts (fichtre!). Ce que j’aime bien en tout cas c’est la façon que vous avez d’élever le débat.
@ zébu
Je m’étais donc arrêté en chemin, et je viens encore de prendre une leçon d’histoire (le petit mot que j’écrivais hier soir à votre intention, et que vous lirez plus bas, est encore plus justifié). J’ai lu le lien que vous me donner. J’oubliais qu’un discours, comme celui de Jaurès que j’avais conservé, est la pensée d’un homme à un instant donné et que chaque homme évolue.
Je m’en veux d’avoir figé sa pensée dans ces quelques lignes. Si je le pouvais, je réécrirais complètement mon texte. Ou alors, j’y mettrais des points d’interrogation.
Avant de reproduire les mots de Jaurès, j’aurais dû faire un calcul, simple pourtant. Né en 1859, Jaurès avait 25 ans en 1884. A-t-on le droit, comme je l’ai fait au dessus, de résumer et d’enfermer un homme dans ce qu’il a dit à 25 ans? (Si on le faisait pour moi, j’aurais en permanence le rouge au front!)
J’apprends aussi que la colonisation, si elle est bien un concept de gauche, aurait pu être en premier défendu par la droite. Il s’en est fallu de peu, les cerveaux de droite étant alors un peu occupés ailleurs.
Vous avez raison, si on souhaite être moins polémiste (j’ai ce défaut car, dans les temps mous où nous sommes, il m’arrive de perdre patience), il convient d’appeler ce désir de faire partager aux peuples du monde entier les avancées humanistes des Lumières, du nom d’ »universalisme ». Il ne s’agit pas là d’aller coloniser des terres.
Mais parlons un peu de la colonisation des âmes que souhaite faire l’écrivain que j’évoquais, la même qui justifie d’aller apprendre à vivre aux Talibans ou aux peuples de Guyane ou de Bornéo, celle qui a fait de nous grâce à l’entourloupe à deux bandes du plan Marshall des petits américains, la même qui avait fait de mes parents, nés uniquement bretonnants, des petits francophones. Parlons de cette colonisation là. Elle est tout de même aussi une violence faite aux populations. Une violence insidieuse mais réelle. Une guerre sans nom faite à ce qu’ils sont.
Cette guerre est difficile à justifier, mais elle l’est une nouvelle fois grâce au concept d’universalisme. La France ne pouvait semble-t-il pas devenir une nation fraternelle si tous ses enfants ne parlaient pas la même langue. Le monde ne pourra pas, nous dit-on, devenir une Terre fraternelle, tant que tous ces habitants ne partageront pas les mêmes valeurs, ces valeurs issues du cerveau de quelques penseurs français, puis cuisinées par d’autre, et mises en scène enfin par ceux qui on le talent pour ça, nos cousins américain.
Avec nous les humains, rien ne peut jamais être simple. Mais c’est finalement ce qui est passionnant.
J’ai envie de paraphraser les mots de Lacan que nous offre Paul plus haut:
Il n’y a pas de rapport humain, cela ne peut pas s’écrire.
@ Jean-Luc :
Je m’en excuse par avance ! Si j’ai pu vous faire penser que je ‘professorais’ … vu mon niveau de connaissance, très ‘étalé’ 🙂
‘La fracture coloniale’, si vous vous intéressez à ce sujet, c’est passionnant !
Concernant néanmoins la fracture interne, celle du jacobinisme (contre le girondisme), qui vous concerne à priori, ce livre ne vous apprendra rien.
Pour moi, le travail réalisé ici sur la constitution, ne pourras pas servir « a priori »
Ce n’est qu’une fois que des faits graves auront atteint un niveau suffisant, bien supérieur à l’actuel, que la fenêtre de tir s’ouvrira peut-être. C’est le vécu (de Paix et d’abondance) de chacun de nous qui fait obstacle, ce vécu va évoluer et nous amener dans les conditions idoines, plus tard.
En attendant, le fait d’avoir un peu réfléchi ensemble ici, cela permet d’avoir identifié des causes, et de ne pas être trop attiré par des projets populistes ou opportunistes qui ne vont pas manquer de fleurir en même temps que la misère. C’est déjà pas mal.
PS « Publicité à tout va », mais d’ou viens l’argent ?
@ zébu
Une ultime petite réflexion qui me vient avant de fermer la machine. J’ai la flemme de faire défiler les commentaires pour le vérifier, et je ne sais donc pas si d’autres que moi vous ont parlé du titre de votre billet.
Je voulais vous dire que vous savez y faire pour contracter une pensée en quelques mots qui claquent.
Et je songe qu’une nouvelle fois, grâce à vous et tous les commentaires qui ont suivis (je crois que c’est Claude Roche qui évoque l’effort que ça nous demande à tous), je vais me coucher moins sot qu’en me levant ce matin. Ce n’est absolument pas de la flagornerie ou une bienveillance mal placée. Je pense simplement qu’il est important de dire ces choses là, alors je les dit.
Je considère ce que j’ai lu ici depuis ce matin, au cours des (trop nombreuses!) pauses que j’ai fait dans mon travail; je regarde le nombre de commentaires affichés depuis ce matin avec votre billet, et si j’ajoute ceux qui vont avec le billet de Corinne Lepage d’aujourd’hui, plus tous les autres « fils » qui se sont complétés pendant ce temps, voilà bien des centaines de réflexions qui se sont empilées et répondues en un jour.
C’est un effort payant intellectuellement.
A bientôt de vous lire.
A tout seigneur, tout honneur : le titre est de P. Jorion.
Ceci explique cela … 😉
@ Louise :
En réponse de votre post http://www.pauljorion.com/blog/?p=8388#comment-59182
Il me semble qu’intervenir dès maintenant ne produira rien, pour plusieurs raisons ‘extérieures’ :
– le ‘bruit’ des élections régionales ne permettra pas d’être audible avant qu’elles ne soient finies, soit pas avant le mois d’avril ;
– comme le dit Yvan dans un de ses post, la crise n’est pas encore ‘suffisamment’ avancée pour qu’une telle action marque définitivement les esprits : ce sera le cas lorsque le RU sera touché, ce qui ne saurait tarder ;
– la loi organique n’est pas encore votée et comme le diable est dans les détails, cela réservera encore pas mal de surprises ;
– il serait peut-être bon d’attendre que la situation se clarifie en Islande : des ‘surprises’ pourraient advenir … ou pas (au plus tard, le 06 mars).
Néanmoins, pour ma part, je préconiserais :
1. envoyer, comme je l’ai fais, DES MAINTENANT, des mails aux députés concernés (en particulier M. Ayrault, qui avait déjà essayé de faire passer ce texte en ‘urgence’ à l’Assemblée Nationale en septembre 2009, texte qui a été rejeté en octobre 2009) pour l’inscription à l’ordre du jour de l’AN de la loi organique pour le référendum. Ce peut être aussi votre député du coin. Il serait bon surtout de rappeler les promesses du Président de l’AN M. Accoyer de l’inscrire pour cette session (sans compter évidemment celle d’Estrosi, avant la fin 2009 !).
2. recenser les réponses des députés favorables, constituer une liste prévisionnelle et suivre le passage de la loi organique.
3. entre-temps, définir une proposition de loi comme projet de futur texte à proposer aux députés et cette fois-ci, initier une pétition massive, à envoyer à tous les députés. Il semble que tenant compte des différentes dates évoquées, cette pétition pourrait se réaliser avant la fin de la session, juste après le vote de la loi organique, probablement en Mai-Juin 2010.
4. faire pression sur chaque député dans les courriers ou mails sur le fait que leur ‘renouvellement’ dépendra largement non seulement de l’examen d’une telle disposition mais aussi de leur vote effectif (le vote est nominatif) de cette proposition.
5. examen du texte en seconde session (septembre 2010).
Après, qui, quoi, comment …
D’accord zébu.
Et que pensez-vous de ma deuxième proposition pour ouvrir les yeux du plus grand nombre ?
http://www.pauljorion.com/blog/?p=8388#comment-59200
Il faut continuer, comme vous le dites des surprises peuvent encore venir.
Bravo, je suis avec vous.
Bonjour Louise.
Oui, je pense que c’est une bonne idée, comme le confirme Jean-Luc. J’y ajouterais personnellement dans la colonne de gauche, aussi, les stats locale sur le chômage et le sous-emploi mais ‘complètes’ : demandeurs d’emploi toutes catégories, nombre de contrats aidés, …, par départements. En face, sur la colonne de droite, la liste des plus grandes banques en France et les bénéfices qu’elles réalisent trimestre par trimestre.
Bref, … il nous faudrait un webmaster !!
Si l’Islande pouvait répudier ses dettes, le tournant politique serait pris, la mayonnaise pourrait prendre. Très bon article sur mondialisation.ca.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=17522
Comment soutenir et envoyer nos encouragements à ce petit GRAND Peuple.
lambotte michel,
Voudriez-vous nous en dire plus : ou en est la noétique ?
Merci 🙂
@ tous, @ P. Jorion et F. Leclerc :
Bon article dans Les Echos ce matin sur l’Islande :
http://www.lesechos.fr/info/inter/020375908802-l-islande-ou-le-vertige-de-la-decroissance.htm
Pour avoir des infos ‘en live’ : http://www.indefence.is/
« Une pétition qui a amené le chef de l’Etat Olafur Grimsson à opposer son veto à la loi Icesave, votée par le Parlement, et à demander conformément à la Constitution la tenue d’un référendum sur cet accord de remboursement de dettes entre l’Islande, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas (lire encadré). »
La pétition, en ligne, avec la création d’un groupe Facebook, a permis d’initier ce rapport de force politique, qui a ‘imposé’ au chef de l’Etat islandais de refuser de signer l’accord voté par le parlement et de proposer un référendum. Il est vrai que la pétition représentait 25% de la population en âge de voter et que la constitution islandaise, à la différence de la constitution française, impose un référendum en cas de refus de signature du Président de la République d’Islande …
Néanmoins, j’intègre cette information dans ce fil, concernant le référendum d’initiative populaire (dont on a vu, légalement, qu’il n’a d’initiative populaire que le nom) car bien que rien ne soit comparable à la situation islandaise, il reste que la mobilisation islandaise a rendu possible ce rapport de force politique. Sans elle, l’accord, voté par le parlement islandais, aurait été très certainement validé par le Président islandais et les islandais auraient enfilé la corde au cou des remboursement de la dette ‘étrangère’ (ou plutôt ‘étrange’, vu l’application d’une loi anti-terroriste à leur cas).
Certes, encore, la pétition par internet a recueilli 25% des islandais en âge de voter, dans un pays de 325 000 habitants, ce qui est bien plus facile que d’arriver au même résultat que dans un pays de 65 millions d’habitants comme la France (ce qui équivaudrait à … 11 millions de français en âge de voter !). Comparaison n’est donc pas raison.
Pour autant, « l’exemple » islandais montre qu’une initiative qui semblait ‘perdue d’avance’, puisqu’elle allait s’opposer à la légitimité de la représentation parlementaire, a fini par inverser un processus (par ailleurs lui aussi démocratique), en utilisant justement le rapport de force politique pour ce faire.
Alors certes la constitution islandaise n’est pas la constitution française, qui ne permet pas les mêmes initiatives et le référendum d’initiative populaire français n’est pas le référendum islandais. Mais à la bataille, on fait avec les armes que l’on a, pas avec celles que l’on aurait aimé avoir.
Si, une action, initiée sur internet (les islandais ont utilisé Facebook et les réseaux sociaux pour ce faire), permettait d’atteindre le ‘corum’ de 1/5ème de membres du parlement français pour initier un rapport de force politique, « soutenu par 1/10ème d’électeurs inscrits dans les listes électorales », qui pourrait dire avec certitude ce qu’il en adviendra ?
Pas les islandais, en tout cas.
La France ou le vertige de la décroissance
[…]
… Les habitants délaissent leur voiture pour les bus. Fini les achats de plats congelés, les pizzas et les restaurants, on réapprend les anciennes recettes de la cuisine française. On organise des soirées tricot (les ventes de pelotes de laine ont bondi) et les Français, grands voyageurs, redécouvrent la beauté de leurs campagnes et de leurs rivages.
[…]
Le mal est fait : la population française, qui a le sentiment qu’on veut la mettre à genoux pour des défauts de régulation du système bancaire, n’a plus aucune confiance dans ses institutions et réclame des têtes. « Rendez-vous compte, l’ancien propriétaire de la banque du Crédit Universel, le milliardaire Auguste Dupont, résidant à Lausanne, était invité en janvier dernier à Davos », fulmine Antoine Martin. L’ancien directeur de la banque centrale, le très libéral Bernard Simon, qui a privatisé le système bancaire dans les années 1990 lorsqu’il était Premier ministre, est désormais à la tête du quotidien « L’Actualité » : « Comme si Nixon devenait rédacteur en chef du « Washington Post » après le Watergate », ironise un commentateur du Blog de Paul Jorion.
[…]
Par trois fois, la publication d’un rapport d’enquête sur la crise a été repoussé. Trop explosif : alors qu’une trentaine d’« oligarques » ont organisé la « bulle », les rumeurs sur des manipulations de cours, des collusions avec le pouvoir et le blanchiment d’argent vont bon train. Le président du comité d’enquête a prévenu ses concitoyens que les révélations du rapport seront douloureuses. Mais ces derniers veulent crever l’abcès. Pour pouvoir tourner la page.
M’oui, je l’ai mis sur votre fil récent : ‘réjouissant’ …
« Rien n’est perdu tant que tout n’est pas perdu » (il paraît que c’est un proverbe japonais).
A zébu et jean luc
Le nouveau billet de Paul Jorion est très intéressant puisqu’il nous montre que d’ores et déjà 70 à 80 % de la population est persuadée que politiques et financiers c’est bonnet blanc et blanc bonnet.
Ce dont il ne sont pas tous encore persuadés c’est de la gravité du phénomène et surtout le fait qu’il est là, à leur porte, le doigt sur la sonnette !
C’est pourquoi un endroit où seraient répertoriés les chiffres du chomâge, des fermetures d’entreprises, de magasins etc, département par département serait très utile pour leur ouvrir les yeux.
Avec comme le dit zébu une colonne pour mettre les bénéfices des banques, mais aussi les véritables chiffres de ces banques qui sont trafiqués, parce qu’elles ne font pas état de leurs pertes réelles !
Qui peut nous aider ?
@ louise
J’ai lu tout à l’heure en diagonale l’article de Paul Jorion (le temps manque, hélas, et je suis à la bourre aujourd’hui -mille choses à faire), j’ai même réussi, à l’instant à parcourir l’article d’Anne Bauer qu’il nous a passé il y a une demi heure (ouf! c’est drôle ce sentiment d’être au coeur d’un moment de notre histoire où des choses importantes se jouent, avec l’envie de ne rien rater!)
Je profiterais de ma fin de journée, que j’espère moins « speed », pour détailler tout ça (vous rigoleriez si vous me voyiez à l’instant taper mon texte avec deux doigts, en surveillant de l’oeil ma casserole de pâtes qui glougloute sur la cuisinière!).
Pas le temps donc de détailler tout ça mais je suis d’accord que Paul jorion aujourd’hui, continue les conversations échangées sur cette page depuis hier, grâce à zébu.
Je crois que Paul parle de « signes inquiétants » (pas le temps de vérifier). Ce ne sont pas ses mots si je me rappelle.
Comme toujours on peut répondre « Inquiétants? pour qui? », et puis se rendormir dans la certitude de ne pas être les épurés de demain.
Il ne faut surtout pas perdre ses nerfs ou sa raison dans ces moments, ne pas rejoindre le troupeau affolé. Si une hirondelle ne fait pas le printemps, un signe inquiétant ne fait pas l’hiver de la démocratie.
Je suis sûrement trop dans Orwell en ce moment, et ses écrits politiques qui viennent d’être réédités, et donc j’espère beaucoup du sens commun, de cet humanisme qui nous a été donné en partage.
(allez! je vais égoutter mes pâtes. Trop cuites, c’est pas bon)
on continue.
Unouebdésigné (pardon, un webdesigner) est demandé de toute urgence ‘chez Louise’ : ça urge !!
Merci.
Les islandais sont des gens pleins de ressources :
http://www.laquadrature.net/fr/lislande-deviendrait-un-modele-pour-la-liberte-de-communication
Pendant ce temps, les informaticiens se battent contre l’ACTA.
Regardez ce travail : http://werebuild.eu/wiki/index.php?title=Main_Page
Vous ne comprenez peut-être pas l’anglais, mais ce wiki est mis à jour toutes les secondes. Aussi actif que les courbes de l’euros et du dollards.
Cette veille militante est tenue par tous les pays d’Europe, mais pas seulement.
Avez-vous déjà vu autant d’énergie, d’intelligence, d’efficacité? Pas moi. Et ça fait plus de 5 ans maintenant que je constate que personne en France dans le soi-disant milieu militant politique n’est au courant. Pas un mot dans les médias, même alternatifs sur notre combat. Le 5 juillet 2005, nous avons mis le feu au PE. Les gros business du logiciel, dont Microsoft and Co de la BSA ont perdu des fortunes. Les filières de formation, les professionnels des brevets, le système de recrutement, les pots de vin, TOUT s’est cassé la figure. Ils ont tout perdu en quelques heures, mais après 6 ans de lutte.
Pas un mot, nulle part et encore aujourd’hui. Vous n’avez eu à l’esprit que le Référendum sur la Constitution. Pourtant nous étions à l’intérieur à ce moment-là. Personne ne nous a remarqués? Et l’appel ds 200… informaticiens, vous l’avez remarqué aussi? Non?
Si. André Gortz, Isabelle Stengers et quelques autres…
Je me demande si un jour vous comprendrez QUI nous sommes avant d’avoir besoin de nous pour programmer des sites en php, ou en html. Même si c’est pratique… et finalement si mal payé de retour.
Au fait, nous sommes tous bénévoles.
Pendant ce temps, les informaticiens se battent contre l’ACTA.
Regardez ce travail : http://werebuild.eu/wiki/index.php?title=Main_Page
Vous ne comprenez peut-être pas l’anglais, mais ce wiki est mis à jour toutes les secondes. Aussi actif que les courbes de l’euros et du dollards.
Cette veille militante est tenue par tous les pays d’Europe, mais pas seulement.
Avez-vous déjà vu autant d’énergie, d’intelligence, d’efficacité? Pas moi. Et ça fait plus de 5 ans maintenant que je constate que personne en France dans le soi-disant milieu militant politique n’est au courant. Pas un mot dans les médias, même alternatifs sur notre combat. Le 5 juillet 2005, nous avons mis le feu au PE. Les gros business du logiciel, dont Microsoft and Co de la BSA ont perdu des fortunes. Les filières de formation, les professionnels des brevets, le système de recrutement, les pots de vin, TOUT s’est cassé la figure. Ils ont tout perdu en quelques heures, mais après 6 ans de lutte.
Pas un mot, nulle part et encore aujourd’hui. Vous n’avez eu à l’esprit que le Référendum sur la Constitution. Pourtant nous étions à l’intérieur à ce moment-là. Personne ne nous a remarqués? Et l’appel ds 200… informaticiens, vous l’avez remarqué aussi? Non?
Si. André Gorz, Isabelle Stengers et quelques autres…
Je me demande si un jour vous comprendrez QUI nous sommes avant d’avoir besoin de nous pour programmer des sites en php, ou en html. Même si c’est pratique… et finalement si mal payé de retour.
Au fait, nous sommes tous bénévoles.
Bon, déjà, si tu évitais de parler en périphrase, ça nous arrangerait. Vu que, pour répondre à ta question (« Je me demande si un jour vous comprendrez QUI nous sommes »), effectivement, on ne comprend pas bien (cf. réponse de Louise). Qui vous êtes et ce que vous faîtes (à priori, ça a l’air bien, mais l’ésotérisme, avec signes cabalistiques et autres emblèmes maçonniques m’informent in fine assez peu sur vos actions, sauf à savoir que finalement, l’ésotérisme c’est comme l’Oréal pour vous, c’est parce que vous le voulez bien).
Ce qui implique donc certaines choses, en termes de communication :
1. l’anglais n’est pas ma langue naturelle de communication, ce qui signifie qu’il va falloir m’expliquer dans la mienne de langue maternelle, cad le français (je sais, je suis un gros plouc de blaireau de français qui comprend rien, mais fait un effort, tu verras, on peut se mettre à ton niveau si tu veux bien faire cet effort).
2. l’informatique n’est pas ma langue naturelle de communication, ce qui signifie qu’il va falloir m’expliquer dans la mienne de langue vulgaire et non ésotérique, cad le français (je sais, je suis un gros plouc de blaireau de non-geek, mais fait un effort, tu verras, on peut se mettre à ton niveau si tu veux bien faire cet effort).
Bref, comme tu le vois, rien d’impossible aux hommes de bonne volonté …
Pardon, cf. réponse de Laurence (je suis daltonien avec les ‘L’) 😉
@ Miluz,
dommage que votre mouvement ne soit pas plus connu…
( le site auquel votyre lien mène n’est pas -excusez-moi- très clair pour moi…)
Mais sur le fond des organisations comme la quadrature-du-
net et votre organisation sont impératives pour que dure la liberté sur le net.
Merci à vous.
Sur l’ACTA :
http://www.lefigaro.fr/web/2010/01/26/01022-20100126ARTFIG00515-acta-le-traite-secret-qui-inquiete-le-web-.php
@ zébu :
Ici louise 🙂
Suis le lien que j’ai donné 23 fev 2010 à 11:14 et tu apprendras plein de trucs sur ce dont parle miluz.
Ah bah voilà, des informations claires et compréhensible pour mes petits neurones … (en français en plus et sans codes dsrlgiergn,klvrg2154gsergr’gdv__f de ce type).
Merci Louise …
Comme quoi, faut pas s’énerver et juste expliquer les choses. Je suis lent à comprendre, c’est tout …
Bon, ça pue le fashisme ce truc là (Woodie, ramène ta guitare !!).
Je comprends que Miluz s’énerve. Mais bon, comme le dit Laurence, ‘La Quadrature du net’, c’est plus clair pour des blaireaux comme moi :
http://www.laquadrature.net/fr/european-privacy-protection-authority-condemns-acta
Bonjour,
Merci infiniment pour ce billet et pour le suivi des post.
Je pense aussi qu’une initiative « populaire », claire, massive (au niveau européen), répétée et planifiée en fonction des différentes échéances électorales en vue d’obtenir un relais politique est un levier utile pour avancer. Je crois que nous aurons du mal à mobiliser parmi la classe politique existante, mais il faut bien aider la suivante à sentir « l’air du temps ».
Même si il n’y a pas de garantie de succès, c’est en avançant que les idées viennent et c’est préférable à attendre que l’arbre tombe, ce qui, de toute façon, finira par arriver (avec plus ou moins de dégâts)
Bref, Je signe et suis prêt à diffuser le message.
Cordialement