Billet invité.
Un bref moment, une lueur d’espoir qu’une régulation possible de la finance puisse voir le jour brilla : ce fut le jeudi 21 janvier 2010, quand le Président américain Barack Obama fit savoir qu’il entendait s’attaquer aux géants de la finance. Il soutint en effet la proposition de Paul Volcker, ancien Secrétaire au Trésor, d’interdire aux banques de réaliser du trading pour compte propre et de réduire la taille des établissements financiers, afin d’éviter que cette taille justement ne serve d’alibi aux ‘TBTF’ (Too Big To Fail).
Après un (court) moment de réelle inquiétude (où les ‘valeurs financières’ plongèrent en bourse), les ‘marchés’ reprirent leurs activités, ‘business as usual’. Car il s’avéra rapidement que les conditions qui auraient pu permettre de faire passer cette (timide, mais prometteuse) réforme n’existaient plus : les démocrates avait perdu un siège au Sénat. Et comme le Président Obama s’escrimait à obtenir un accord à tout prix, même médiocre, qui relève donc d’un ‘bipartisanisme’ d’autant plus prégnant que la majorité manquait aux démocrates, la ‘Volcker Rule’ fut donc mort-née, étouffée par le cordon ombilical d’un système politique américain grippé, que seul l’exécutif américain aurait pu couper pour laisser vivre cette initiative.
Car le passage en force contre le filibustage au congrès d’une telle proposition de loi, toujours possible bien que relevant de l’utilisation de l’arme ‘nucléaire’ de la jurisprudence de la Cour Suprême, ainsi que l’utilisation d’Executive Orders par le Président (comme par Roosevelt dans les années 30) ne furent pas utilisés : la régulation financière attendra.
Qu’un homme comme Paul Volcker, ancien Secrétaire au Trésor, estimé, peu porté à jeter ‘le bébé avec l’eau du bain’, républicain, monétariste, du haut de ses 82 ans, ne puisse même pas initier réellement une présentation d’un projet de loi de ce niveau en dit long sur la puissance des lobbies en cour à Washington. Wall Street avait suffisamment payé les errements de la période Roosevelt selon elle, avec notamment le Glass Steagall Act, pour accepter que le moindre retour à un semblant de régulation ne se fasse jour.
Dont acte : système verrouillé, pour l’instant.
Mais qu’en était-il de l’autre côté de l’océan atlantique, en Europe ? Depuis le début de la crise, on a entendu de multiples discours, dont un mémorable du Président Nicolas Sarkozy à Toulon le 25 septembre 2008, qui entendait ’moraliser’ le capitalisme et le refonder. Tout un programme …
Mais là encore, de la coupe aux lèvres, il y eut une faille temporelle. On assista bien un temps aux ‘Traders, à la lanterne !’ et autres ‘Ah, tu verras, tu verras, les bonus ont les aura !’. Mais rapidement, de G7 en G20, de listes noires en listes grises des paradis fiscaux, la crise continua son petit bonhomme de chemin jusqu’à Delphes, où la terre européenne trembla et les pythies ensommeillées du néo-libéralisme se réveillèrent, proférant des choses incompréhensibles… tout et son contraire en somme.
Voyant progressivement l’espoir s’éloigner que l’Oncle Sam allait encore pouvoir initier une régulation financière dont il avait le secret et l’expérience, il fallut bien se rendre à l’évidence que l’Europe était seule en la matière et devait donc rechercher ses propres voies de réforme. Un rapide passage vers le Traité de Lisbonne ne laissait guère d’illusions : sur proposition du Conseil européen et de la Commission Européenne, une réforme constitutionnelle pouvait être engagée mais à l’unanimité des membres (étant donné qu’une telle réforme allait toucher aux bases de l’édifice et non seulement aux politiques européennes), ratifiée qui plus est pays par pays. Un verrou en béton, tant pour la BCE (qui a obtenu une personnalité propre depuis le Traité de Lisbonne) que pour le fameux article 123 du même traité, qui interdit à la BCE de prêter aux organismes publics, dont les Etats membres de l’UE.
On pourrait éventuellement penser à solliciter la Cour de Justice européenne, sur le sujet hautement improbable de l’existence d’une concurrence déloyale (l’un des champs de compétence de cette Cour) à l’égard des états de la BCE, qui lui interdit l’accès à ses financements tandis qu’elle ouvre ses bras largement aux banques. La procédure serait cependant longue (elle prendrait plusieurs années) et autoriserait de multiples recours, que ne manqueraient pas d’utiliser les ‘opposants’ – au premier rang desquels la Commission européenne – en ‘espérant’ que la crise s’éternise pour constater le résultat aléatoire de cette procédure.
Seul l’alinéa 4 de l’article 11 du Titre II du TUE (Traité de l’Union Européenne) permet la chose suivante:
4. Des citoyens de l’Union, au nombre d’un million au moins, ressortissants d’un nombre significatif d’États membres, peuvent prendre l’initiative d’inviter la Commission européenne, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu’un acte juridique de l’Union est nécessaire aux fins de l’application des traités.
Une ‘initiative’, conditionnée ‘aux fins de l’application des traités’. Fermez le ban.
Ce qui rejoint par ailleurs une autre disposition en droit constitutionnel français assez semblable, issue de la révision du 23 juillet 2008, sur le référendum d’initiative populaire inscrit dorénavant dans l’article 11 de la constitution française.
Mais une excellente (et très détaillée) analyse de ce dispositif par M. Emmanuel Gonnet nous apprend plusieurs choses sur la nature de ce dispositif.
Outre le fait que le référendum s’inscrit dans une tension, non résolue définitivement en droit interne, entre le peuple et le Président de la République, ce référendum est laissé à l’initiative d’un cinquième des membres du parlement et non aux citoyens (à l’inverse, par exemple, de ce qui ce passe en Suisse, notamment), soit plus de 180 élus, ce qui, tant sur la forme que sur le fond, ne manque déjà pas d’interroger sa pertinence à exister tout simplement.
Surtout, à supposer que 10% des électeurs inscrits sur les listes électorales (plus de 4 millions) aient à soutenir cette initiative (parlementaire), qu’une loi devra alors être EXAMINEE dans un délai imparti, sans quoi le Président de la République devra ordonner un référendum. Or, une simple inscription à l’ordre du jour suffirait à remplir la condition d’examen.
On constate donc, qu’en dehors d’une transformation politique majeure (ou d’un évènement subit et traumatique), tous les verrous institutionnels du système politique sont en place pour éviter que ne ‘surgisse’ l’imprévu populaire dans ses ‘débordements erratiques’, quant à une éventuelle régulation financière qui ne serait pas passée sous les fourches caudines des gouvernements et assemblées, institutions qui sont majoritairement dirigées actuellement par des partis dont rien ne laisse prédire qu’ils lèveront le petit doigt pour réguler quoique ce soit de majeur dans le monde ‘compliqué’ de la finance.
Dont acte : système verrouillé, pour l’instant.
Pour autant, l’analyse, fouillée, d’Emmanuel Gonnet, nous enseigne une chose importante, en particulier sur l’histoire de l’utilisation d’un tel fonctionnement ‘par défaut’, pendant la République de Weimar :
Cependant, la pratique du Volksbegehren révèle le potentiel politique de l’initiative populaire, y compris lorsqu’elle est vouée à l’échec comme cela semble sa destinée en France. Elle peut être une arme médiatique et mobilisatrice importante, susceptible d’attaquer la légitimité de la majorité parlementaire en remettant en cause son caractère représentatif de la volonté des citoyens.
Or, puisque le système verrouille juridiquement toute possibilité de régulation financière et ne laisse la place qu’au jeu politique issu des élections dont il faudra attendre les résultats en France en 2012, le référendum d’initiative populaire est paradoxalement un outil politique intéressant à court terme, à utiliser pour atteindre des buts politiques de mobilisation des citoyens sur ce sujet … avant ces élections législatives et présidentielles, afin que la régulation financière puisse figurer très fortement dans le paysage médiatique, politique et in fine, légal, en France.
Toute la question est donc de déterminer si cet ‘objet politique non identifié’ qu’est le référendum d’initiative populaire est ou non un des instruments à utiliser pour promouvoir l’idée de régulation financière, sachant que les choses s’accélèrent par ailleurs et que les rapports de force politiques sont actuellement en nette défaveur d’un tel projet, en France, comme dans le reste de l’Europe et aux USA. L’option politique, au sens de relais d’action par des partis politiques, incontournables dans le système actuel (comme on l’a vu plus haut, avec les restrictions d’accès au référendum populaire, notamment) peut être une option viable in fine, sachant que le résultat même de l’action légale en soi n’est pas essentiel.
Sinon, quel(s) outil(s) pour mener une action proposant une régulation de la finance nécessaire et de plus en plus urgente ?
A moins que le système ne soit tellement failli dans son ensemble qu’il n’y ait plus qu’à le laisser partir, avec ou sans nous, that is the question …
PS : les élections allemandes étant en 2013, celles américaines en novembre 2012 et les élections européennes étant passées (les prochaines seront en 2014), les élections françaises de 2012 seront donc les premières, après des élections anglaises de cette année qui devraient confirmer les Tories, venant ainsi renforcer le verrouillage du système (anglais qui ne sont pas inclus dans la zone euro). Ce qui laisse deux ans, presque mois pour mois, pour décider du choix de l’outil adapté pour porter un projet de régulation financière et agir en conséquence.
En démocratie, deux ans, c’est à la fois énorme et très peu.
151 réponses à “Ce qu’il reste de pouvoir au peuple, par zébu”
A propos du pétard mouillé Obama et des chances du « peuple » d’en réchapper, voir les refus d’abandonner du regretté Howard Zinn dans son ultime petit opus : La Mentalité américaine, au delà de Barack Obama (Lux éditeur 2009, traduction Nicolas Calvé, 8 euros).
Merci pour la référence à HOWARD ZINN, je crois que la pensée de ce ce type « bien » peut nous aider.
Cordialement
@ zebu,
merci pour ce billet bien senti !
constat : le ‘système’ s’est protégé, à la fois sur les terrains politiques et financiers AFIN D’EMPECHER TOUTE VIE DEMOCRATIQUE.
Cela en soi est inacceptable.
Qu’il ai ‘failli’ ou pas (nous connaissons la réponse) est une question ‘secondaire’.
Un commentaire que j’ai trouvé sur un site participatif (Rue89)…
Citation:
« C’est tout l’édifice du Conseil National de la résistance qui va être mis par terre, inexorablement…
« C’est quoi ,Papy, le Conseil National de la résistance? »
Seulement ça, fiston:
* En 1944 (dès la libération) :
o Vote des femmes,
o Profit illicite (contre les paradis fiscaux),
o Emprunt de libération.
* En 1945 :
o Création des Comités d’entreprise,
o Création de la Sécurité Sociale (Pierre Laroque en est le « père fondateur »),
o Nationalisation des crédits,
* En 1946 :
o Semaine de 40 heures,
o Nationalisation du gaz et de l’électricité,
o Augmentation de +18% des salaires.
* En 1947 :
o Création du SMIG,
o Prélèvement exceptionnel des hauts revenus.
Seulement ça…
Et ça nous a apporté 50 années de prospérité…
Seulement, aujourd’hui, la prospérité, « ils » veulent plus la partager, fiston, tu comprends ? »…
La prospérité est toute relative pour l’homme blanc !
A combien de morts estimés vous votre droit à la prospérité ?
L’Histoire sanglante des terres européennes est là pour nous le rappeler – ce qui a motivé les pères fondateurs de l’Europe des six –
Ce qui est moins vrai pour les USA qui apprend la géographie à son peuple en larguant des tapis de bombes faisant la prospérité des industriels de l’armement ! L’exemple du Laos est édifiant avec 9 ans de largages en moyenne toutes les 18 minutes …
@ pierrot123 :
C’est marrant je pensais aussi au CNR ces derniers temps !! Utopiques ont-ils dit en 45 et pourtant …
S’inspirer des grands ancêtres et remettre le métier en oeuvre.
@ PAD :
Votre remarque m’a fait pensé à un élément que j’aurais souhaité voir figurer dans ce billet, quand je l’ai relu mais que je l’avais déjà envoyé : mon (notre ?) ethnocentrisme. Si l’on parle de démocratie, il me semble que l’on oublie la première d’entre elles : l’Inde. Mais aussi le Brésil. Ou les pays d’Amérique du Sud, qui proposent actuellement une véritable réflexion sur le système économique et social avec certaines outrance mais bon …). Il y aurait grandement à apprendre d’eux !
Sans compter tous les autres pays du monde, qui ont des visions très différentes de la notre, alors qu’une régulation financière ne peut réellement fonctionner qu’au niveau mondial. D’où la nécessité de sortir de notre nombril et d’intégrer d’autres principes que les seuls principes des ‘droits de l’Homme’, qui sont souvent les droits de l’individu, pour y intégrer des droits collectifs (souveraineté alimentaire, propriété communautaire, droits d’usage de la terre, etc.). Néanmoins, un certain nombre de principe collectifs sont aussi intégrés dans la Charte de 1948.
En particulier pour la France, qui eu sa période coloniale (qui a dévoyé, comme le disaient Clémenceau et Jaurès, l’idée même de République), l’idée d’intégrer le regard sur cette question de ceux qui ont ou ont eu un lien avec la France, traumatique ou non, serait très enrichissant, surtout pour les nombreux descendants de ‘sujets’ français ou immigrés vivants en France. Ce serait aussi ça le vivre ensemble, il me semble : déconstruire le ‘mythe’ de la République tel que proposé, dont la face obscure du colonianisme nous hante encore, comme un prurit caché.
Cordialement.
Intéressant.. sans oublier que si on parle de droit il faut parler de devoir…
Cordialement
@ zébu
Je prends un peu plus de place, plus loin, pour évoquer une partie de votre réponse à PAD.
« De nos jours, quand les riches se plantent, ce sont les pauvres qui paient pour
leur crime. Une solution à la fois propre et audacieuse. » Joe Starck.
La dette, les dettes, ne sont qu’un OUTIL savamment élaboré par les riches pour fixer tous les autres (nous) dans leur soumission et s’ASSURER des revenus à long terme.
Ce qui nous différencie, nous européens des autres pays, c’est que le ratio de la détention de la totalité de la richesse de notre nation est détenu par un pourcentage de personnes à deux chiffres…Celà est notre Héritage, nous appartient, nous rapproche et suscite l’espoir du vivre ensemble possible !
Le pouvoir réel ne consiste-t-il pas à aller au-delà, et à remettre en question les avantages supposés d’une régulation financière? D’ailleurs, était-ce si bien avant les années 80?
Qu’aurons nous sauver, une fois les « verrous » brisés? Une fois la finance en laisse? La croissance revenue?
Je ne suis pas certain que le modèle capitaliste -bien portant avant son épisode financier- vaille la peine d’être sauvé de ses propres turpitudes à coup de détails techniques. Il reste un projet politique et nous diluons notre pouvoir à trop parler son langage.
Une vision synoptique et hétérodoxe, voilà ce dont nous aurions besoin.
Je me sens limité par mes capacités intellectuelles, alors voilà:
-Suppression de la bourse
-Suppression des banques
-Relocalisation de la production et de la consommation
-Réduction drastique du temps de travail
-Refonte des fortunes et du système d’héritage
-Energie, transport et système de communication Publics (ainsi que toute entreprise à influence supra locale); Trésor Public (la seule banque autorisée).
Et, puisque l’on peut toujours rêver, une industrie tournée vers les étoiles, non plus vers une consommation « compulsive »; j’ose dire masturbatoire. On décolle!
À présent, un peu de réalisme:
-Crack boursier
-Faillites bancaires
-Développement de l’économie parallèle
-Chômage
-Durcissement des conflits sociaux
-« Aides de l’Etat » aux « secteurs en difficulté ».
Alors tout de suite on se dit: pas cool. Pourtant, c’est la même.
Je préfère résolument observer les signes de l’effondrement tant attendu que de tenter quoi que ce soit pour sauver un ordre plus dangereux que la somme de tous les chaos.
Tout à fait d’accord. J ai vraiment du mal avec les solutions proposées parfois sur ce site (Cf P Jorion et F Leclerc).L idée qu en serrant deux trois boulons on va sauver le système me parait surréaliste. Nous sommes au XXI ème siècle, il est urgent de mener des politiques d’émancipation des peuples et de laisser tomber nos vieilles illusions capitalistes.
Je me suis certainement mal exprimé, je propose plutôt de contribuer à les desserrer, les boulons, afin que la machine tombe complétement en panne !
J’ai cru comprendre que M. Jorion proposait, au moyen de petites touches (l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix), de construire un tout autre système, ce qui n’est justement pas rétablir le système qui est irrémédiablement cassé.
Cela dit j’avoue être habité par un (mauvais?) désir de changement brutal (qui ne ferait somme toute que rajouter de la souffrance à la souffrance. Alors, je tente d’observer l’agir de ceux qui pensent que « 133 petits coups de morphing » – petites pensées au leucotrio – peuvent être plus efficaces…
Au fond, les taoistes ne s’en réclament pas. 🙂
Complètement d’accord avec vous, Monsieur Leclerc.
Mais voyez le changement de mentalité qui en découlera. Dans une société où la valeur d’un humain se résume à l’épaisseur de son porte-feuille.
A toutes et tous. Ne pensez-vous pas que l’Islande « redécouvre » des valeurs qui étaient nées en France en 1789..??
Les parallèles sont troublants.
@ Yvan :
à priori, j’aurais plutôt pris le parallèle avec la révolution américaine (Sugar et Currency Act : txes et interdiction d’émission de billets). D’autant qu’est inscrit dans la constitution américaine le droit à la recherche du bonheur !
Les islandais ne sont pas loin.
En ce qui concerne les parallèles, la révolution américaine et l’indépendance définitive a précédé de quelques années (1783) la révolution française …
à Pipas :
Le système était ‘bien portant’ avant la crise parce qu’il était sous contrôle politique. Ne pas oublier toutes les dérégulations, POLITIQUES celles-là, qui ont été effectuées, entre autres :
– la sortie du système Bretton-Wood (parité dollar/or),
– l’interdiction à la Banque Française d’abord puis à la BCE ensuite de prêter de l’argent aux états,
– abrogation du Glass Steagall Act en 1999,
etc
etc
etc
Le système économique et financier était bien portant car le système politique l’était bien mieux qu’aujourd’hui ! C’est en ça que j’ai du mal avec ceux qui préconisent de ‘laisser tomber’ le système, sans prendre en compte que TOUT part du système politique qui lui a failli. Le reste a ensuite suivi, tout ‘simplement’ par le principe de base du capitalisme : profit et spéculation.
A part le chaos, what else ?
Et ne venez pas me parler d’anarchie, qui était autrement plus ‘structurée’ et plus ‘réelle’ dans ses discours et ses actes, quant à une réalité autrement plus glauque et plus difficile qu’aujourd’hui, que certains discours sur le ‘tout pourri’ : eux au moins s’y sont coltinés, en produisant autrement, etc.). Sans parler du CNR en 45, qui a du faire face à une reconstruction d’un pays en guerre …
Complètement pas d’accord avec toi, Zébu.
Ne pas confondre un malaise qui vient de l’extérieur, avec un malaise qui est venu de l’intérieur.
(notes, dans le cas de l’Islande, ils ont adopté un système qui venait de l’extérieur et s’appelle pudiquement mondialisation)
Pour ma part, j’attends tranquille la chute de la GB qui ne trouve plus aucun soutien nul part et augmentera le malaise US.
« Assieds-toi au bord du fleuve et tu verras passer le cadavre de ton ennemi ». Proverbe africain qui préfère vivre avant de considérer un avenir pour l’exploiter.
@ Yvan :
Tranquille comme Baptiste ?
Ou parce que tu suis ces courbes : http://www.24hgold.com/francais/cours_or_argent.aspx?money=Euro ?
@ Yvan :
Par ailleurs, il me semble que ton proverbe africain n’est pas applicable à la situation car tout bonnement, tu ne peux pas t’assoir au bord du fleuve : tu es DANS le fleuve, que tu le veuilles ou non (à moins effectivement que tu ne sois comme Baptiste, n’ayant besoin que de pain, de miel et d’eau, ou que tu ais les moyens, impérissables, de t’en extraire). Car tout est lié dans cette ‘mondialisation’ …
Quant au débat sur les origines exogènes et endogènes des mouvements sociaux et révolutionnaires, difficile à dire, entre la poule et l’oeuf 😉
Je mettrais sans hésiter ma signature au bas d’une pétition réclamant un référendum, mais je n’irais pas jusqu’à croire qu’il ferait « politiquement exister » la nécessité d’une régulation financière. J’ai souvenance qu’une certaine ratification par voie référendaire aurait dû provoquer un séisme en Europe, et que, in fine, elle ne fit qu’un peu d’écume dans les médias.
Tous à vos stylos ! 🙂
Une pétition pour l’abolition des rapports sociaux qui ont cours dans le mode de production capitaliste ?
Une pétition pour réclamer la fin de la société de classes ?
Un référendum ? Des élections ?
Gros problème avec l’idéalisme, péché mignon de la pensée bourgeoise, il n’est rien de plus brutal que cet idéalisme, rien de plus scindé.
Toutes les catégories idéalisées sont l’envers des réalités matérielles qui les sous-tendent.
Démocratie, pour ou contre ? Fausse démocratie dévoyée ou démocratie réellement existante ? Lutter pour plus de, pour une vraie démocratie démocratique, et pourquoi pas populaire et sociale ? Et quelles conditions matérielles portent cet édifice politique, quelles contraintes, quelles assignations impliquent ces conditions matérielles de la production, quelle auto-présupposition signifient-elles…?
Le mode de production actuel est basé sur l’exploitation d’une classe par une autre classe, contrairement aux configurations historiques précédentes ( montée en puissance XVIII et XIX èmes de la classe bourgeoise, puis et de façon concomitante : montée en puissance du prolétariat par le mouvement ouvrier au XIX et XX èmes conduisant à l’intégration de celui-ci et à l’impossibilité corollaire de l’affirmation d’une société transitoire-socialiste comme extinction des classes-communisme), aucune montée en puissance de la classe prolétarienne n’est envisageable : impossible pour une classe de s’exploiter elle-même…Le travail ne peut qu’être spécifié exploité, aucune libération sur la base du travail n’est possible : cf.les pays socialistes (dits communistes), de même aucun résultat possible pour des réformes ou actions politiques, pour la même raison, grosso modo, le problème n’est pas la solution. Si un changement est tenté il surgira de la base même, du noeud même des rapports sociaux, c’est-à-dire des producteurs, des prolétaires.
Ce changement pourra s’apparenter à un changement de jeu, car le jeu actuel est toujours gagnant-gagnant pour les exploiteurs, pour le moment les luttes salariales (cette crise est une crise du rapport salarial du capital restructuré) ressurgissent et c’est l’activité-travail elle-même, car elle est le rapport entre les deux pôles capital-travail, qui est remise en cause (managment, chômage).
Rien à faire de la politique, pas de planification possible, ni désirable, plus de programme à appliquer, car toutes ces catégories sont celles de l’exploitation, de l’aliénation, du »système ».
Zébu nous parle des possibilités légales de pouvoir.
Si l’on s’en tient à cela, les élections tiennent d’un mauvais mariage : non seulement les politichiens nous baisent mais de plus ils nous font des cornes (de zébu évidemment).
Il reste toujours la révolte qui de manifestation en désordre prendra le chemin des émeutes et de la révolution.
On pourrait aussi se poser la question du rôle des armées (en Europe)….combien de temps encore à se faire tailler les budgets ne tenant même plus lieu de croupières, les législateurs étant aussi cavaliers avec le peuple qu’avec la gamelle.
@ Eomenos :
J’ai essayé de faire un état des lieux. Au vu de cet état, il apparaît clairement que les systèmes ‘occidendaux’, démocrates, sont verrouillés en l’état actuel pour modifier ces systèmes (on pourrait dire que les systèmes anti-‘viol’ populaire des systèmes sont bien efficaces) ou que les pouvoirs exécutifs refusent de faire sauter les cadenas (Obama par exemple), ce que n’avait pourtant pas hésiter à faire Roosevelt en son temps, conscient très certainement du risque énorme d’explosion générale. Roosevelt aurait-il dû ne pas le faire, sous prétexte d’avoir relégitimé le capitalisme ?
Le système n’est devenu ainsi que parce que nous l’avons laissé faire. Je pose la question. Je n’ai pas les réponses.
Zebu
Système démocrate verrouillé, « anti-viol » populaire, cadenas à faire sauter… tout cela m’a fait penser à une vieille chanson paillarde que j’ai policée, politisée et détournée sans vergogne.
Pour fêter votre premier billet invité, je vous offre ce pastiche, avec césure à l’hémistiche… 😉
« Partant pour New York, un président très jaloux
De l’honneur de sa femme et de son droit d’époux
Fit faire une ceinture à solide fermoir
Qu’il attacha lui-même, à Marianne un beau soir
Quand il eut la démocratie solidement bouclé,
Notre seigneur partit en emportant la clé.
Depuis, la pauvre Marianne murmurait chaque jour :
« Quand donc t’ouvriras-tu, prison de mes amours ? »
Elle fit connaissance, un soir, sur le réseau Internet
D’un jeune citoyen, qui voulait changer le planète,
Qui osa lui proposer justement d’essayer
Si d’un républicain, la colère peut faire un serrurier.
Elle était séduisante, et belle, tant et tant,
Que le fermoir céda et qu’elle en fit autant.
Ainsi donc allaient reprendre leurs amours ,
Quand le président revint avec ors et tambours.
La belle étant lassée de cet époux gaga
S’écria : « Sur ma vie ! Quel malheur j’entrevois !
Mais mettons la ceinture et serrons la un peu,
Notre mari jaloux n’y verra que du feu. »
Le sire s’en aperçut, et se mit en courroux.
« Nico », s’écria-t-elle, « cette élection est pour vous !
Depuis près de deux ans, enfermé à double tour,
Le peuple respectueux attend votre retour. »
« Miracle », s’écria-t-il, « le système est vertueux
Courrons à l’élection et battons tous ces gueux ! »
Hélas pour lui, d’une sixième République Marianne accouchait,
Et depuis la ceinture, c’est lui qui se la mettait
Alain A,
Très joli.
Merci zébu. Clair, net et précis.
Pour éviter les « yaka-focon » qui nous viennent parfois à l’esprit comme un hoquet, ou un renvoi en fin de repas, il est important, comme vous le faites, de mettre en regard les outils dont nous disposons réellement (entre « on ne peut rien faire » et « tous à la lanterne » il y a une voie sur laquelle vous êtes).
Ce qui me paraît neuf, ou sinon peu usité, est le fait de considérer que les élections prochaines dans diverses pays ne sont pas une fin en soi (le « votons bien et tout changera » que nous serinent toutes les oppositions), et que le rôle des populations est de peser sur les débats pré-électoraux pour que les questions les plus importantes ne soient pas oubliées. Et surtout pour que ces questions soient misent réellement à l’ordre du jour des débats au jour des élections.
A ce propos, vous dites que « les rapports de force politiques sont actuellement en nette défaveur, en France, en Europe, et aux USA, d’un projet tel que le référendum d’initiative populaire ».
Une lecture rapide pourrait faire croire que vous parlez de la « couleur » politique des pouvoirs qui dirigent actuellement ces entités, et où la droite domine*. Des lecteurs de gauche seraient prêts à y voir une confirmation que, à la prochaine confrontation électorale il faudra (et il suffira de) voter à gauche, pour que tout change.
Or, vous parlez bien de rapports de force politiques.
Lorsqu’on garde bien en tête que depuis des années les « partis de gouvernement », qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, co-gèrent le système pour éviter qu’il change dans un sens favorable aux populations (le Congrès américain et le Parlement européen en sont les parangons), d’autres idées viennent en tête…
Le rapport de force politique que vous dites, qui désigne les adversaires en présence, ce n’est plus aujourd’hui le vieux rapport gauche/droite (observons tous ces électeurs de gauche qui ne savent plus « comment voter à gauche », et ceux de droite qui sont dans les mêmes errances).
Ce combat gauche-droite dont on nous amuse régulièrement pour nous faire « jouer à la démocratie », ressemble de plus en plus à ces combats de catch qu’on regardait sur la télévision en noir et blanc: Le Prince Blanc contre …Le Bourreau de Béthune! (« Mords-z-y l’oeil! », « Tue-le! », « Pousse encore! c’est un garçon! »).
Le rapport de force politique si je vous lis bien, est ce nouveau rapport, qui désigne à la fois les adversaires et l’arène, c’est le rapport entre les populations …et ceux qui les dirigent, ou bien souhaite le faire.
On aurait aimé qu’en démocratie il en fût autrement, mais voilà le rapport de force auquel nous sommes rendus.
C’est ce combat-là, hélas, qui doit avoir lieu, et c’est le seul qui doit nous intéresser.
——
*-« C’est faux! Obama est de gauche! » diront tous ceux qui n’ont jamais lu son programme, ni regardé qui l’avait élu.
Les socialistes français se sont ralliés à la « modernité libérale » probablement en 1983. Un groupe de dissidents a renoué avec le socialisme historique, c’est le Parti de Gauche de Mélenchon. Il défend des positions radicales pour lutter contre les dérives actuelles, positions soutenues entre autres par Jacques Généreux, prof d’économie. Voir son exposé sur « la nouvelle émancipation »
http://www.lateledegauche.fr/index.php?pge=emission&id_departement=22&id_video=136
@ Jean-Luc :
Pour ma part, il me semble que vous avez raison. Les étiquettes qui collent actuellement ne signifie pas forcément grand chose en regard des propositions ou des positions sur ce sujet. A ‘gauche’ aussi, en particulier au PS, la culture ‘de gouvernement’ n’a pas permis l’émergence de nouvelles réflexions et de regards distanciés, comme peuvent l’être celui de Jacques Généreux (‘La Disociété’, notamment).
@ Claude L. : même au sein du Parti de gauche, il reste que l’appréhension du phénomène demeure encore clivée, en bien ou en mal, sur une société ‘de croissance’, ce qui, si certaines propositions répondent aux besoins actuels, me laisse dubitatif sur la pérennité du modèle proposé et la réalisation effective.
Au deux : je confirme. Je ne fais que constater. Les gouvernements au pouvoir en Europe sont tous de ‘droite’. Le PS portugais par exemple, comme en Espagne, a fait une mû très importante ces derniers temps et se vante même de on plan de rigueur. Zapatero par exemple préfère se focaliser sur les aspects sociétaux, bien que clivants, plutôt que de réformer profondément le système économique espagnol, profondément alimenté par la spéculation, notamment immobilière.
Ne parlons pas de Brown, par décence.
Quant à Obama, il a très vite démontrer que ses liens antérieurs avec Wall Street perdureraient à Washington, malheureusement …
@ Claude L
Je vous répond infra (comme on dit dans les livres sérieux!).
… »les « partis de gouvernement », qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, co-gèrent le système pour éviter qu’il change dans un sens favorable aux populations (le Congrès américain et le Parlement européen en sont les parangons), d’autres idées viennent en tête… »
Découverte de l’eau chaude.
Les partis sont « le système », et pourquoi ce « système » changerait dans un sens favorable aux population ?…
Par exemple : Madame Albanel, ex-ministre de la culture de la république française, migre à France Télécom, voyez les Blair et autres Schroeder…Il s’agit d’une classe qui défend ses propres intérêts, qui agit selon ce critère qui est celui de sa conservation, et cette conservation exige l’extraction de plus-value, la valeur n’a d’existence que dans son accroissement, celui-ci exige à son tour plus de valeur. Aujourd’hui l’affaire prend un tour très désagréable car : le capital butte, il ne veut plus du travail nécessaire tout en dépendant toujours de l’extraction de sur-travail. Crise de la relation salariale, je vous dit.
Pour ce qu’il en est des partis, de la gauche, ou de la gôche, ils ne présentent plus aucune espèce d’importance, sauf à devenir des boulets, voire des ennemis de tout changement réel.
Le Parti socialiste, et ses avatars, soi-disant radicaux (mais qui n’est pas radical, aujourd’hui ?) ne comprennent plus grand chose à la « société », aux rapports de classes, ni au mode de production, ils sont l’image même de la soumission du politique aux règles du rapport social en cours. Les socialistes ont beaucoup trahi, et depuis longtemps ils sont les adversaires de la classe prolétarienne.
Il n’est pas de sauveur suprême, Ni Dieu, Ni César, Ni tribun
@ communisation
Voilà les points écrasés sur les « i »!
Mais vous savez il n’est jamais trop tard pour découvrir l’eau chaude. Peu importe le moment où on la découvre, le tout est de la découvrir, et de régler la température.
…sans après ça inventer l’eau tiède (ce qui n’est visiblement pas votre cas!).
Jean Luc me répond infra.
Infra comme au dessous de tout…
Ou comme infrastructure, c’est-à-dire fondation…
Notre problème, c’est la démocratie, dans laquelle point de salut, point de changement en dehors de l’action politique. Sauf à la remettre en cause. Est-ce souhaitable ?
J’ai proposé l’exposé sur la nouvelle émancipation, car Jacques Généreux montre comment le libéralisme social a naturellement débouché sur le libéralisme économique ; que cette « modernité » est ancienne et a eu le temps d’entrer dans les cranes. De plus, elle a réellement apporté du progrès. Cette pensée unique ne vient pas de nulle part. Ceux qui y ont cru et y croient encore ne sont pas des méchants pervers et cyniques. Et puis il y a les cupides comme dit Stiglitz. C’est eux qu’il faut combattre.
@ Claude L
Pardon, je ne sais pas si on s’est compris, et si je dois vous lire au deuxième degré. Je vais peut-être passer pour un imbécile, si je n’ai pas compris votre deuxième degré, mais tant pis:
Je ne disais pas:
« Je vous répond: infra »
Je disais:
« Je vous répond infra » (« en-dessous » bien sûr, plus bas sur la même page; pas « en-dessous de tout »!)
Bonjour, je ne pense pas qu’une régulation financière soit possible.
Le système capitalisme porte en lui les germes de sa propre destruction en rapport avec son obligation d’expansion infinie face à une planète finie.
On ne le répètera jamais assez.
A mes yeux, c’est le citoyen qui possède la clef du changement s’il veut bien regarder les choses sous un autre angle et libérer son esprit de tout ce formatage capitalisme.
Voici peut-être une façon d’y arriver
http://www.noetique.eu/
Sans audace dans nos idées, nos actions alors rien ne se passera !
Facile 🙂
Certains articles de ce site sont intéressants mais je regrette l’article sur la Bible, comme si une réflexion ne pouvait se baser que sur une énième interprétation de ce bouquin plein de vices et de crimes. Toujours cette Bible, fiction qui n’aurait jamais dû être plus prise au sérieux que toutes les autres fictions prétendument « historiques » sur les supposées origines du monde, chacune imposée par un leader charismatique à l’origine d’une religion, et de tous leurs peuples prétendument élus, comme par hasard précisément leurs adeptes .
La France est le berceau idéologique des idées en Europe, nous ne suscitons pas l’admiration pour notre sens de l’organisation et de la rigueur mais par l’audace de nos idées… ainsi l’élection française pourrait susciter un espoir chez nos partenaires européens…Les Allemands nous regardent beaucoup plus que nous les regardons…
Il est hallucinant de se poser encore la question technique de savoir comment nous devrions encore emprunter plus d’argent sur le dos des générations futures alors que s’impose à nous un changement de comportement – Le propre de l’intelligence est l’adaptation pour sa survie – sur notre façon de vivre ensemble. Ensemble .. Que signifie ensemble …
Etre fier d’être Européen, passer au protectionnisme – à quinze ou douze s’il le faut dans un premier temps-revenir aux fondamentaux, poser les règles de la régularisation financière par la constitution, taxer le carbone-dont nous sommes dépendants économiquement à plus de 98%-et pas le travail.
@ PAD
La France … »était » le berceau des idées en Europe. Elle en a encore le souvenir, c’est déjà ça.
Est-ce qu’il y a encore un enfant à mettre dans un nouveau berceau aujourd’hui? Vous allez encore me faire votre réflexion d’hier, mais nous sommes quelques-uns à le croire avec vous!
Pourquoi ne pas imaginer de demander à M. JORION de mettre en place une pétition, avec des objectifs simples, clairs et compréhensibles par tous. Ceci en collaboration avec d’autres sites de la même veine.
Imagions que chacun d’ entre nous puisse le faire circuler, combien de signatures aurions nous ?
Bien entendu, cette pétition devrait être à tout le moins européenne. 1 million de signatures ? Va falloir un grand bas de page, mais cela est il utopique et irréaliste ?
Je ne sais pas
En parlant de pétition… :
http://robinhoodtax.org.uk/in-the-news/350-economists-call-for-a-financial-transaction-tax/
Mais ne sera pas appliquée, le système ayant besoin de « zones d’ombre ».
@ Lau :
Une pétition peut être envisagée. Encore faut-il que ans le cadre du référendum d’initiative populaire, des partis relaient cette initiative en nombre suffisant pour initier cette demande. Encore faut-il que la loi organique soit votée …
Mais sans doute une pétition sur un site comme celui-ci (et d’autres) permettrait certainement e faire pression sur les groupes politiques ‘favorables’ à ce genre de démarche pour que déjà la loi organique soit inscrite à l’ordre du jour de cette session (et pas de la prochaine), puis la votent. Et qu’ils embrayent ensuite sur une proposition !
Ce genre de chose peut être fait. Mais une pétition reste une pétition : sans relais au sein des partis, il n’y aura pas de débouchés, autres que médiatiques (et encore …) de quelques jours. Sur cela, je ne me fais pas d’illusions.
Bonjour,
Permettez moi d’ajouter que le système ne s’est pas seulement protégé sur les terrains politique et financier mais également juridique et intellectuel, ce qui a pour effet d’assurer son « avenir » (et le notre par la même occasion, si tant est que l’on puisse parler d’avenir). Une protection totale et quasi définitive en sommes.
Cordialement,
@ Le problème qui commence à être posé
Je disais que l’intérêt de la situation actuelle, est qu’elle ouvrait la porte à une réflexion politique et institutionnelle . Vous en donnez la preuve . Car ce qui est intéressant dans votre papier c’est que vous cherchez une solution dans une sorte d’action politique européenne : sur un sujet à la fois transverse aux oppositions traditionnelles gauche / droite et sur lequel il y a au moins consensus en Europe sur la finalité ( la finance doit être au service de l’économie et pas l’inverse)
Continuez dans cette voie : certes vous allez vous heurter à de nombreuses questions ( notamment sur la BCE qui a été créé pour « tenir la baraque » en Europe… et dont vous avez une vue superficielle). Mais ces questions vous feront progresser
Juste un mot quand même sur Obama qui n’a déçu que ceux qui se racontaient des histoires…
Obama est d’abord le candidat de l’intelligentsia américaine , laquelle – comme la nôtre – se pique d’être progressiste. Mais il s’agit d’une simple posture . Si cette intelligentsia était ce qu’elle croit être , il y aurait longtemps qu’elle aurait mis son intelligence au profit d’une autre démarche politique d’une autre vision du monde . Et nous ne serions pas ici à reprendre les choses à zéro
La crise de la science économique , que nous constatons tous les jours, est d’abord le reflet du vide de cette génération d’ intellectuels : je pense qu’il y a bien peu à en tirer
Si l’on y réflechit l’échec d’Obama était en quelque sorte programmé
amicalement
@ claude roche
Vos réflexions sont souvent éclairantes pour moi.
@ Claude Roche :
Up !
Mais rien n’est jamais écris …
Je veux bien continuer mais seul, je n’aurais guère plus de compétences qu’internet. Et encore faut-il savoir si oui ou non ce type d’action est intéressant ou non !
Cordialement.
@ me too
L’intérêt de ce blog est non seulement d’ouvrir les portes mais aussi de décanter les choses par un dialogue sérieux
Mais il faut savoir prendre le temps
amitiés
claude roche,
le vide des intellectuels.
🙂
Excellent billet, réfléchi et bien écrit. Comme Crapaud Rouge, je signerais une pétition menant à un référendum d’initiative populaire. L’idée est moins d’aboutir à ce résultat, rendu très problématique par la législation Sarkozy, que de faire bu battage autour des mesures de « régulation » que nous serions à même de proposer, y compris celles que défend Paul Jorion (interdiction des paris sur les fluctuation de prix, etc.), et d’autres sur lesquelles il ne s’est pas vraiment prononcé, dont le démantèlement des banques françaises rendu possible par une nationalisation temporaire, la purge (et la réduction) de leurs bilans, etc.
Il est évident que de telles revendications, limitées à la nation française, ne pourraient pas être appliquées telles quelles dans le contexte auropéen. En revanche, elles tracent une ligne claire, identifient l’ennemi, et sont donc susceptibles de susciter des mouvements analogues dans d’autres pays, qui sont concernés par le même problème. Ce ne serait pas mal de renouer avec la tradition révolutionnaire qui faisait de la France « le » leader intellectuel en Europe!
D’autres pays en Europe ont des législations sur le référendum populaire, heureusement plus ‘favorable’ que celle de la constitution française !!
Belgique, Italie, Allemagne, Portugal, Autriche, … Que ce soit local ou au niveau ‘fédéral’, pour proposer ou pour abroger des lois, ces dispositifs peuvent être saisis.
Je pensais justement qu’il suffit d’un seul exemple pour d’autres puisse ensuite ’embrayer’. Ne pas oublier, qu’en dehors de l’expérience à quelques années près de la Révolution Américaine, quand la Révolution Française commença en Europe, elle fut seule, durant de longue années, avant que Napoléon n’essaime pas ses conquêtes (notamment en Europe centrale).
Pour info Dominique De Villepin s’exprime dans le parisien…
P….. ! Encore 2 ans !!???!!!!
Avons-nous le temps d’attendre 2 ans ?
Et même plus encore, car même si nous réussissons à nous faire entendre, combien de temps pour pondre les lois nécessaires et les faire appliquer ?
Combien de gens à la rue d’ici là ?
Ne vous méprenez pas, je suis tout à fait d’accord pour une sortie en douceur.
Mais, je ne sais pas si nous avons encore le temps de donner du temps au temps.
Le phénomène Joe Stack risque fort de devenir banal par les temps qui courent.
Je suis d’accord pour inviter, par des lettres, pétitions ou autres, nos peut-être futurs dirigeants à prendre en compte la refonte du système dans leurs propositions électorales.
Et même « d’exiger » d’eux l’assurance qu’ils suivraient les propositions de Paul Jorion.
Il faudrait toutefois signifier à ceux qui sont déjà là que la situation est urgente.
Prenez simplement la situation du logement en France.
Il y a à peu près partout un manque de logements à loyers abordables.
Or, suite à la montée inéluctable du chômage de plus en plus de familles vont faire défaut sur le paiement des loyers et des remboursements de prêts.
Ce qui va entraîner une augmentation rapide des expulsions dans les mois, que dis-je les mois, les jours ! qui viennent (nous arrivons au mois de mars !).
Comment va-ton prendre en charge toutes ces personnes ?
Qui pourrait nous fournir les chiffres, ville par ville des expulsions ?
Qui pourrait, d’ores et déjà nous fournir les chiffres des suicides chez les agriculteurs, les petits patrons, les particuliers, acculés au désespoir et pas seulement les suicidés de France Télécom ?
Celui des fermetures d’entreprises depuis l’an dernier ?
Voilà peut-être des données capables d’ouvrir les yeux de ceux qui croient qu’ils s’en sortiront quoiqu’il advienne !
Comment les rassembler et les diffuser ?
A ce moment là peut-être nous rejoindront-ils.
Car pour mener à bien cette aventure il faut être nombreux, vraiment très nombreux !
Pour moi, je signe déjà, des deux mains, et même des pieds s’il le faut !
@ Louise :
J’aime bien ce que vous écrivez …
Oui, putain, encore deux ans, sans compter que rien n’indique qu’on n’y replonge pas pour 5 (‘La fabrique de l’opinion’) …
Depuis que je suis (au sens de suivre évidemment) ce blog, je reçois régulièrement l’urgence exprimé par tous ici mais aussi le profond désarroi face à l’impossibilité (?) d’identifier des stratégies de court terme.
Ceci dit, bien que la crise s’accélère, elle n date pas d’hier (fin 2006 pour certains) et je ne crois qu’elle explosera demain (je dois faire partis de ces couillons d’optimistes de P. Jorion ou d’inconscients réveillés). Ce qui laisse encore, à mon sens, encore quelques munitions temporelles.
Par contre, il ne faut pas se tromper sur le ‘Spécial Purpose Véhicule’ (lol) qui permettra de transmettre le ‘virus’ dans l’organisme malade, comme un vaccin. On n’aura pas le droit à plusieurs essais je crois.
Cordialement.
@ Louise
Hélas, toutes les conséquences sociales que vous envisagez sont malheureusement prévisibles, y compris les pauvres jetés à la rue.
Une fois qu’un locataire expulsé est devenu SDF, il lui est impossible de se présenter reposé, propre et correctement vêtu à d’éventuels entretiens d’embauche. Impossible de remonter la pente . C’est pourquoi on doit commencer par empêcher les expulsions, même après le 1er mars.
Il faut expliquer aux petits propriétaires de logements modestes qu’en expulsant aujourd’hui un locataire en difficulté, ils en font un SDF qui ne remboursera jamais sa dette et en trouveront un autre susceptible de perdre lui aussi son emploi avec le même résultat pour le propriétaire : pas de rentrée de loyer avec des frais qui continuent de courir .
Au lieu de préparer une expulsion et d’envoyer un huissier dont les frais de déplacement enfonceront encore plus le locataire défaillant, les propriétaires peuvent demander à la CAF de leur verser directement l’Allocation de logement du locataire et signer avec lui , devant la CAF, un contrat d’apurement de la dette, un peu chaque mois sur plusieurs années, en fonction des petits revenus du locataire, même s’il s’agit d’un RMI/RSA qu’il perdrait s’il n’avait plus d’adresse, une fois devenu SDF .
Une Allocation de Logement et un remboursement progressif de la dette, sans intérêts, valent mieux pour un petit propriétaire que pas de rentrée de loyer du tout avec des frais qui continuent de courir. Et c’est une solution qui préserve la dignité humaine d’une personne en difficulté .
Il faut interdire ces expulsions, même après le 1er Mars, car elles condamnent définitivement les pauvres à la vie de SDF .
… »le référendum d’initiative populaire est paradoxalement un outil politique intéressant à court terme, à utiliser pour atteindre des buts politiques de mobilisation des citoyens sur ce sujet »…
Paul, dans « Le temps qu’il fait » parle d’un projet ou initiative proposé par un billet invité.
Proposez-vous le référendum d’initiative populaire ?
Bonjour. Je crois que P. Jorion a parlé d’une initiative mais je n’ai pas fais le rapprochement. Si c’est à moi que vous adressez votre question, je répondrais oui, si une majorité de personnes pensent que ce type d’action peut permettre d’enclencher quelque chose de concret en termes de rapports de forces politiques (l’objet final, légal celui-là, d’un tel référendum est quasiment verrouillé, sauf surprise énorme).
Un apparté :
Le gouvernement des Pays Bas est tombé faute d’un accord sur l’Afganistan.
« En démocratie, deux ans, c’est à la fois énorme et très peu. »
Tout à fait.
Une question bête ou méchante digne de l’Harakiri.
Entre les Etats-Unis ou la France, quel est le pays qui sur une échelle entre démocratie et dictature, quel est celui qui aurait le curseur le plus vers la droite?
Question ‘méchante’ car je crois qu’elle nous concerne …
re-
« Tout ce langage sur les ‘déficits’ et les ‘dettes’ en tous genres n’est destiné qu’ nous faire peur (Bouh!).
Ceci pour nous amener à accepter des « politiques d’austérité » supplémentaires,
qui profiteront à qui ?? Devinez !!
Laissons derrière nous un système pervers qui, définitivement, ne profite qu’à quelques riches psychopathes.
Et réfléchissons dès à présent à de nouvelles solutions , humanistes cette fois.
Bonjour à tous , je pense que la régulation de ce système ne peut-être qu’insuffisant même en plaçant le curseur très à gauche car ce sont ses fondements basés sur la sur-consommation alimentée elle même par l’endettement qui le fait respirer et c’est à cette spirale infernale qu’il faudrait plutôt s’attaquer. La tâche est plus que rude, bien sûr, car pour cela il ne suffit pas de nouvelles lois ou règles ,mais il faut une prise de conscience de la majorité pour inventer ce nouveau système qui pourrait se passer de cette sur-consommation dont notre société est droguée.
La prise de conscience a besoin parfois d’un symbole, d’un acte créateur. Sans quoi la prise de conscience peut attendre longtemps.
Que serait devenu la Révolution Française sans le serment du jeu de paume du 20 juin 1789 ?
Quel serait le coût de traduire ce site en allemand et anglais ?
Nous devons partager ces débats avec nos partenaires.
On pourrait commencer par installer un plugin WordPress traducteur, comme celui offert ici: http://www.n2h.it/fr/wp-plugins/wordpress-global-translator-plugin/
Publié le 20 février, 2010
par Nicolas Mortel
La crise financière grecque pourrait précipiter une réaction en chaîne d’autres pays européens et mettre en difficulté le secteur bancaire allemand, estime le Bafin, l’autorité de tutelle du secteur financier allemand, cité par le magazine Spiegel.
« Le plus grand danger pour le secteur financier allemand provient des difficultés collectives des PIIGS » (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne +Spain, en anglais+), selon un mémorandum interne du Bafin. La Grèce pourrait « éventuellement être à l’origine d’une dislocation » de l’ensemble du système, selon le mémorandum cité par l’édition du Spiegel à paraître lundi.
« Des problèmes graves de turbulences dans les marchés pourraient être provoqués par des spéculations et des problèmes financiers touchant l’ensemble des PIIGS », selon le Bafin qui estime que ces pays détiennent pour 522,4 milliards d’euros d’obligations émises par des banques allemandes.
Par ailleurs, plusieurs banques allemandes sont particulièrement exposées en Grèce, dont la Hypo Real Estate (HRE), à hauteur de 9,1 milliards d’euros, selon le Bafin. HRE, qui a déjà subi des pertes massives du fait de la crise financière mondiale, a dû être nationalisée en juin.
Parmi d’autres banques très exposées en Grèce figurent la Commerzbank qui détiendrait 4,6 milliards d’euros d’obligations grecques, ainsi que les banques régionales LBBW (2,7 milliards d’euros d’obligations grecques) et Bayern LB (1,5 milliard d’euros d’obligations).
Paris, 20 février 2010 (avec AFP)
http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/l-effondrement-de-l-euro-est-70117
@ Louise,
je vous rejoins tout à fait dans vos réflexions !
La proposition d’un referendum d’initiative populaire me plaît beaucoup…
Mais attendre 2 ans, concretement, me parait problématique.
Quand on connait la lenteur des institutions et les ‘bâtons dans les roues’ que cette proposition subira sans doute, on ne peut être qu’inquiet…
Et il y a ce côté ‘asymétrique’ TRES dérangeant : d’un côté une ‘élite financière’ qui se permet tout et n’importe quoi sans avoir à respecter quoi (qui) que ce soit.
Et de l’autre, celle de tous les individus étranglés par les manipulations éhontées des premiers, MAIS QUI , EUX, DOIVENT RESPECTER T O U T E S les règles , TOUTES les lois, TOUS les paramètres établis par les premiers pour se préserver.
Je ne sais pas, mais il me semble qu’il y a là un problème.
@ Laurence, @ Louise :
Je ne préconise pas « d’attendre » deux ans (?). Mais je situe bien le dénouement, si l’on suit le processus démocratique, sur un plan politique dont le débouché est et reste dans ce système les élections des représentants (députés, Président). Ce qui n’empêche nullement de commencer demain pour aboutir dans deux ans …
Toute la question est de savoir si le référendum d’initiative populaire est ou non le bon outil.
Une autre question est aussi de savoir s’il faut réformer ou laisser pourrir la pomme pour la voir choir, le principe de Newton étant encore actif pour les systèmes, si gros soit-il …
Désolé si j’interprète mal vos propos, mais il doit être possible de trouver dans les grandes villes, des coins « anti-casse » où il pourrait y avoir des rassemblements non-violents, du genre siting, genre Woodstock, genre le 27 Mars prochain…
Genre 🙂
Merci pour ce billet fort bien argumenté.
De mon petit point de vue j’ai le sentiment que ces référendums d’initiative populaire ne sont que des attrapes couillons pour faire oublier que les bases mêmes de la démocratie sont sapées depuis pas mal de temps déjà dans notre bel hexagone pour ne citer que lui.
Quelques exemples.
– En 2000 nous avons voté par referendum justement (pas moi) pour la réduction du mandat présidentiel à cinq ans avec élections législatives dans la foulée afin de renforcer l’élection présidentielle et supprimer ainsi toute velléités de cohabitation, si dommageable… pour nos élus ! Pourtant les institutions de 1958 permettaient par l’alternance des élections (7 ans pour le président, 6 ans pour les maires et les sénateurs, 5 ans pour les députés…) de préserver a minima une représentation équilibrée des divers acteurs de la République. Désormais plus d’alternance possible, le législatif et l’exécutif sont liés ! Est-ce vraiment démocratique ?
– La proportionnelle n’étant toujours pas au programme, un parti qui obtient grosso modo 35% des votes exprimés et non des inscrits, se voit attribué La majorité des sièges. Est-ce vraiment démocratique ?
– le vote blanc ou l’abstention ne sont toujours pas reconnus, leur comptabilité passant à la trappe, les élus comme les journalistes se targuant de « victoire » malgré des abstentions dépassant les 70%. Est-ce vraiment démocratique ?
– Aujourd’hui encore un maire peut être élu député ! Un ministre se présenter aux élections locales régionales, nationales ou européennes et cumuler ainsi deux fonctions républicaines. Est-ce vraiment démocratique ?
– La responsabilité pénale de nos élus est souvent fort réduite et les condamnations de certains ne les empêche pas de se représenter aux élections suivantes… Est-ce vraiment démocratique ?
– La police et la Gendarmerie sont peu à peu regroupées au sein d’une même entité, au détriment d’un partage des pouvoir… Est-ce vraiment démocratique ?
– La réforme de la Justice fait disparaître de nombreux garde-fous. Est-ce vraiment démocratique ?
– Les médias sont dans les mains de grands groupes qu’il est inutile de nommer. Certains journaux ouvertement favorables au pouvoir en place et intimement proches de celui-ci sont même distribués gratuitement matin et soir… Est-ce vraiment démocratique ?
Comment s’étonner que le pouvoir continue de baisser les impôts des plus riches, de taxer les plus faibles, de contrôler les gueux, de pourchasser les pauvres, de diviser les uns et les autres, de désigner les boucs émissaires habituels (fonctionnaires, étrangers, musulmans, que sais-je…) qui siéent aux dictateurs en herbe ?
Comment s’étonner que peu d’interdictions soient faites aux banques, traders, boursiers et autres ?
Il est interdit d’interdire, n’est-ce pas ?
Bravo pour ce coup de gueule qui braque le projecteur au bon endroit !
Maintenant, pour expliquer tout ça et y remédier, voir avec BHL…
C’est bien, c’est tout un programme démocratique que vous avez là !!
‘La Démocratie inachevée’, de Pierre Rosanvallon.
La démocratie ne doit pas être achevée, c’est un processus. Il y a donc matière à faire 😉
@ Alexis,
ça c’est envoyé!
« Tiens bien ta broche, Laridon!
A la fin de l’envoi, je touche! »
(Edmond Rostand, « Cyrano de Bergerac »)
Cher monsieur,
Nous sommes en démocratie.
Comme à Athènes du temps de Périclès, pas de GS=).
Démocratie pour les citoyens aisés capables de prendre du temps -non travaillé- pour aller à l’Agora.
Un régime où l’élite se reproduit incestueusement.
Avec quelques exceptions qui étaient parvenus ( Bérégovoy, Gérin) assez haut dans les instances du pouvoir.
Certes, ce n’est pas le PCC, mais comme l’a si bien montré l’un des intervenants, notre servitude est « volontaire » puisque notre opinion est préfabriquée pour nous.
S’en défaire relève de la plus acharnée des résistances.
Soit, demander un referendum sur quelques points de constitution économique- à l’échelle européenne.
C’est un travail à envisager.
Il sera de longue haleine.
Il faudra s’engager à ne pas s’essouffler avant la fin du processus.
Pour le jeu de Paume, nous pourrions le louer pour une soirée sans baillonnette, Paris est devenu un immense musée qui se vend à qui le peut, ou ailleurs…
Alexis,
Bravo. Deux tirets néanmoins :
– il est question d’un référendum d’initiative populaire, c’est l’initiative qui se doit d’être populaire et pas nécessairement le référendum.
– Quant aux dictateurs en herbe…
🙂
Le système actuel tient bon*, quoiqu’il semble, parce qu’il possède « l’hégémonie culturelle » chère à GRAMSCI.
Depuis que de dangereux agitateurs regroupés autour d’un HAYEK ont justifié et défendu la CUPIDITE comme élément essentiel des rapports humains, cette idée à perverti l’ensemble de la société. Il leur aura fallu un quarantaine d’année pour atteindre leur but (des années 40 à Tatcher et Reagan), avec l’accélération de 1989. Le monstre est en liberté et il dévore ses enfants (merci Paul d’avoir évoqué dans un récent billet le mythe de Chronos).
Tant que le « bien fondé » de la cupidité organisatrice de toute notre société ne sera pas refoulé, tant que la notion de bien public amènera des sourires narquois sur les lèvres des élites, aucune régulation visant à limiter l’inflation galopante des profits et à réorienter l’économie au service de l’humain, ne verra le jour. La puissance des complicités objectives est étymologiquement trop formidable pour étouffer aisément toute velléité contraire.
Nous faudra-t-il quarante longues, interminables années pour inverser le cours des idées en faveur du « bien public »? Le temps risque de faire défaut bien avant.
*jusqu’à la catastrophe inéluctable.
Très bonne initiative. Pour paraphraser un certain président, « Trop de démocratie vaut mieux que pas de démocratie du tout. » Ou, plus précisément: « Un peu de démocratie vaut mieux que pas de démocratie du tout. »
En Suisse, actuellement, il y a une jolie petite réflexion sur la votation d’un référendum à propos d’une modification de loi sur la prévoyance professionnelle, le 2e pilier, le pilier « fond de pension », le 1er pilier étant une retraite par répartition – qui joue quand même un peu en bourse… – (et le 3e qui est dans la catégorie fond de pension, mais non obligatoire, seulement fortement encouragé par une certaine politique fiscale). La modification de la loi propose de diminuer le taux de conversion (si j’ai bien compris, c’est un peu technique…) pour assurer la bonne santé de ce fond, vu le « vieillissement de la population »… Le débat en reste principalement à un échange stérile entre « bonne gouvernance – réalisme » et « touche pas au rendement de mon capital capital à moi ». Le 2e pilier fait-il des paris sur les fluctuations de prix? Les entreprises privées qui gèrent ces fonds s’en mettent plein les poches? Mais qui donc cela peut-il intéresser? Le petit pamphlet de Lordon « Fonds de pension, piège à cons » n’est pas aussi lu qu’un tabloïd gratuit… Augmenter les salaires et donc les cotisations au 1er pilier? Impossible, voyons!
Le score risque d’être serré. Ou peut-être pas. Je ne suis pas un prophète, moi, et j’ai peu de chance 😉 … J’en parlais juste pour partager les réjouissances de la démocratie semi-directe. C’est souvent frustrant, on voudrait plus de démocratie, ah oui, mais pas moins, ah non.
Tout ça pour dire encore: « Très bonne initiative! »
Suisse ? On aurait des choses à apprendre de chez vous …
Merci, Zébu! C’est un positionnement intelligent, et, en effet, une possibilité réelle d’action.
La deuxième déferlante de la crise est pour 2012, Paul nous l’a assez dit. D’ici là, il est très peu probable qu’émergera une volonté politique significative en Europe. Le système, en effet, est vérouillé.
Il faudra donc faire avec le personnel politique en place, car les alternatives en rupture ne seront rendues possibles, peut-être, qu’après 2012, mais alors, la boîte de Pandore sera ouverte, et le pire pourrait aussi bien en sortir. J’ai observé que Paul, pour critique qu’il soit, fait en sorte de rester marginalement sarko-compatible. Il le faut bien, car c’est bien le président actuel qui sera à la barre, en France, quand la vague menacera. Qu’il soit promis à être emporté n’est pas une consolation : nous serons tous emportés!
Il faudra avoir en 2012 des analyses et des propositions qui tiennent la route, et avoir fait en sorte de forcer les politiques de tous bords à en discuter, avant le drame :
1 – Réglementation stricte des activités financières, basée sur le principe de l’interdiction des paris nus, déjà au niveau européen, sans attendre les autres.
2 – Position française en faveur d’une réorientation radicale de l’OMC, en tâchant d’entraîner les européens.
3 – En France, et si possible en Europe, mandat électif unique strict, avec vote d’évaluation systématique lors des renouvellements de mandats. Bridage déterminé du lobbying.
La question est désormais : Comment organiser ce référendum d’initiative populaire avec les meilleures chances de succès?
Si vous parlez de succès de voir une loi de régulation financière passer par ce type d’outil : 0,5%.
Mais si vous parlez de succès politique que les idées de régulation financière et de transformation profonde du système actuel puisse s’intégrer dans les partis politiques avant les élections de 2012 (soit quasiment en même temps ou avant que la vague de ‘reset’ des prêts immobiliers notamment) pour être potentiellement portées au pouvoir, je vous avoue que j’en sais foutre rien !
Mais qui ne tente pas ne saura jamais rien …
Je veux dire : les meilleures chances que la pétition de référendum fasse assez de signatures pour obliger au débat, voire soit recevable constitutionnellement. Comment?
De toute façon, il faudra 1/5ème des membres du parlement avant toute chose (avant une pétition). Puis ensuite 1/10ème du corps électoral. Il me semble que seul un texte ‘large’ (je n’ai pas dit ‘consensus’) puisse véritablement avoir des chances de mobiliser différentes structures, depuis les partis politiques, en passant par le syndicats et jusqu’aux mouvements sociaux. J’ai fais une proposition plus bas dans un post.
Cordialement.
Et puis il y un autre aspect qui me gêne :
différer dans le temps notre ‘exigence’ (attente), n’est-ce pas une échapatoire ?
Une façon de se convaincre ‘qu’on fait quand même quelque chose’ ?
Une manière (un peu lâche) de ne rien faire ICI et MAINTENANT ?
Pourquoi ne pas LACHER dès maintenant ce système QUI DEPEND DE NOUS ?!
-cessons de consommer un max
-refusons les ‘politiques d’austérité’
-refusons d’accepter plus longtemps que travail reste une des valeurs centrale alors qu’il est sciemment réduit au maximum, etc…
Y a -t’il quelque chose à sauver, finalement, dans un système pensé PAR et POUR une élite financière (avec pour but la captation des richesses au détriment de TOUS les autres) et qui ne peut perdurer que grâce à
L’ABSCENCE DE DEMOCRATIE.
Ca nous ramène à la question : QUEL CHOIX DE SOCIETE POUR DEMAIN ??
« Ici et Maintenant », c’est comme ‘Tout et tout de suite’, non ? 😉
Rien n’empêche. Comme on dit, pour pêcher un poisson, plusieurs lignes peuvent être utiles.
Un ‘recensement’ (cahiers de doléances, en leur temps) des possibilités pratiques peut être fait.
Je suis en train de voir comment je peux transférer mon argent vers une coopérative bancaire. Par exemple. Ou de me renseigner sur différentes monnaies alternatives qui existent déjà (http://www.sol-reseau.org/).
Ceci dit, une base de données phénoménale existe dans l’inventaire de demain :
http://www.pauljorion.com/blog/?page_id=644
Je pense qu’il faudrait le compiler et le classer, afin de l rendre accessible à tous, pour des besoins ‘ici et maintenant’. Transmettre à P. Jorion.