Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Si vous lisez la presse américaine aujourd’hui, vous constaterez que la grande préoccupation, c’est de savoir si Joe Stack qui a planté son petit avion dans l’immeuble du fisc à Austin – Texas, faisant deux morts (lui y compris) et de nombreux blessés, était de gauche ou de droite. Joe était-il plutôt Tea Party avec son souci constant durant sa vie de payer le moins d’impôts possible – voire pas du tout ? Ou bien était-il plutôt communiste, comme le ferait penser sa transposition ingénieuse du « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » en un crédo capitaliste : « de chacun selon sa crédulité, à chacun selon sa cupidité » ?
Si l’on lit la proclamation qu’il laissa sur la toile, on découvre surtout un gars qui en a trop bavé, et qui se trouve un beau jour au bout du rouleau. Dans les moments de désespoir, ou bien le déclic finit par se faire, qui relance cahin-caha la machine à vivre, ou bien il n’a pas lieu, et comme Joe Stack, on se flingue. Lui, comme les pharaons, n’a pas voulu partir tout seul.
Rien de très politique au sens classique dans ce qu’il écrit : qu’il ne faut pas croire ce qu’on vous raconte à l’école parce que ce n’est pas de cette manière-là que ça marche, parce que les dés sont pipés. Que quand on n’est pas né au bon endroit, on a beau battre des ailes, on n’arrivera jamais à voler. Et il illustre sa thèse par des « éléments de contexte », comme le fait qu’il ignora le conseil donné par une vieille dame de suivre son exemple : de bouffer de la viande pour chat plutôt que de faire comme lui pendant plusieurs années et ne manger que du pain et du beurre de cacahuètes.
Il écrit aussi :
Je me souviens avoir lu à propos du krach boursier qui précéda la « Grande » crise qu’il y eut de riches banquiers et hommes d’affaire qui sautèrent par la fenêtre quand ils se rendirent compte qu’ils avaient merdé et avaient tout perdu. Le progrès accompli dans notre beau pays en 60 ans est tout à fait admirable puisqu’ils ont découvert depuis comment résoudre cette légère difficulté économique. Maintenant, ils se contentent de voler la classe moyenne (à qui on ne demande pas son avis – les élections sont une farce) pour se refaire, et on revient au « business as usual ». De nos jours, quand les riches se plantent, ce sont les pauvres qui paient pour leurs crimes… une solution à la fois propre et astucieuse.
A lire cela, on en vient même à se demander si Joe Stack n’était pas carrément fou.
Vous ne croyez pas ?
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
58 réponses à “Joe Stack (1956 – 2010)”
Stack n’est pas Erostrate.
Il n’a pas recherché la notoriété en crashant son avion sur un immeuble du fisc.
Il a voulu que son suicide ne soit pas utile uniquement à l’apaisement définitif de sa propre douleur mais serve à l’humanité.
Il a voulu nous réveiller.
Si d’aucun veut considérer son acte comme un geste artistique, si untel évoque un suicide altruiste, je souscrirai aux deux qualifications.
Souhaitons toutefois qu’il ne fasse pas école.
Dans sa nouvelle « Érostrate », publiée dans le recueil de nouvelles Le Mur (1939), Jean-Paul Sartre résume l’histoire en quelques lignes :
«
– Je le connais votre type, me dit-il. Il s’appelle Érostrate. Il voulait devenir illustre et il n’a rien trouvé de mieux que de brûler le temple d’Éphèse, une des sept merveilles du monde.
– Et comment s’appelait l’architecte de ce temple ?
– Je ne me rappelle plus, confessa-t-il, je crois même qu’on ne sait pas son nom.
– Vraiment ? Et vous vous rappelez le nom d’Érostrate ? Vous voyez qu’il n’avait pas fait un si mauvais calcul.
« Quand on lit ça, on en vient même à se demander si Joe Stack n’était pas tout simplement fou.
Vous ne croyez pas ? »
NON je ne crois pas, je pense même que votre question est là pour nous faire réagir violemment.
Bien sur il a tué une autre personne, un innocent employé au service des impots et c’est regretable,
Ceci étant je ne considère pas son geste comme celui d’un fou, peut être celui d’un désespéré.
Mais là vous posez une autre question: une personne en fort choc émmotionel doit-elle réagir raisonablement…Souvent on entend des gens dire: « si mes enfants ont été tués violés.. je n’hésiterais pas à aller au tribunal avec une arme pour me venger moi même ». Bien, sur ces personnes ont un raisonnement raisonnable par ailleurs.
On peut croiser tous les jours une abeille dans son jardin sans aucun problème mais quand on dérange une abeille celle ci risque fort de nous piquer… et ainsi de terminer son existence…
est ce que l’abeille est folle ?
Le taureau dans l’arene est -il fou ? le poisson péché qui gigotte en tous sens sur la berge est il fou ?
La réponse est NON bien sûr, il s’agit d’un instinct de survie et d’ultime vengeance, et en cela je l’approuve.
Bonsoir,
Non, apparement Mr Stack n’était pas fou mais il me semble que ce qu’il écrit a été appliqué de tout temps!! Non ?
Du temps de l’homme des cavernes, celui qui avait les plus gros muscles s’auto-désignait comme le chef et faisait la loi (sa loi) à grand coup de gourdin.
Aujourd’hui, rien n’a changé sauf la forme du gourdin.
Bon week-end.
De voir ce qui se passe comme ça se passe, c’est peut être de la folie, mais ce qui se passe est aussi une forme de folie. Choisis ton camp camarade !
« Quand on lit ça, on en vient même à se demander si Joe Stack n’était pas tout simplement fou. »
Bien sûr, c’est ironique.
Il était aussi, à ses heures, bassiste dans un groupe de rock…
Rock’n roll for ever et, pour le coup, fuck the system !
Heu…Il semblerait que la conclusion:
« Quand on lit ça, on en vient même à se demander si Joe Stack n’était pas carrément fou. »
…doit se prendre au second degré, non?
fou ou pas j’en sais rien
en tout cas il s’est crashé sur un immeuble du fisc et pas sur la villa d’un milliardaire ……….
On serait tenter de dire ,ce pays (US) génère des excès,mais de ce côté ci de l’atlantique historiquement, nous n’avons pas de leçons à donner.
Il n’a pas supporté la corruption du système, son frère Robert, du FBI, s’est mieux débrouillé pour résister, il défendait le système…
En tout cas, paix à son âme !
Dans un même ordre d’idées;
AFP annonçait le 16 février dernier, qu’une bombe avait explosée dans une banque à Athènes….
« AFP
Un engin de fabrication artisanale a explosé ce soir dans le centre d’Athènes devant un bureau de la banque américaine J.P.Morgan, provoquant des dégâts matériels, a-t-on appris de source policière.
Un inconnu avait averti dans un appel téléphonique à la rédaction d’un grand journal de l’imminence de l’explosion qui s’est produite à 19h50 locales.
La police a eu le temps de boucler le quartier de Kolonaki, en plein centre de la capitale, avant l’explosion qui a provoqué des dégâts matériels à l’entrée des bureaux de la banque, situés au deuxième étage d’un bâtiment de la rue Haritos. »
Étrange, qu’on en est si peu entendu parlé…
Qu’est-ce que ce sera la prochaine fois?… Et la suivante?… Et la suivante?… Et la suivante?…
En effet les impôts ne permettent ils pas de redistribuer les richesses ? Les américains ont la vue basse (ça n’explique pas le crash, bien sûr !). Décidément la raison n’éclaire pas le monde.
Si je devais choisir mon camp ce ne serait pas celui de Joe
Excellente remarque !
Le message des « Chicago Boys de Milton Friedman est bien passé dans nos têtes : « l’impôt c’est mal, l’État c’est mal… et leurs symboles administratifs et architecturaux se doivent d’expier leurs fautes.
Dans son testament, ironiquement souligné par Paul, il semblait pourtant avoir compris l’essentiel du problème… en s’attaquant à ce bâtiment il a malheureusement réduit à néant la porté de son texte. Il a même rendu service au système (les ultra libéraux Chicago Boys) qui n’a de cesse de montrer du doigt le « trop d’impôts, trop d’État » de rigueur. Il a désigné par son acte le responsable de sa détresse. Friedman dans sa tombe ne peut que l’en remercier !
Paul personne n’est dupe.
C’est de l’humour!
Stack est tombé « pile ».
Merci pour cet hommage.
@ T,
« je ne formulerai qu’un seul voeu :
qu’un éclair de lucidité traverse le ciel et vienne se poser(…) sur mes frères
terriens ».
Je partageais ce voeux avec vous.
Je vous rappelle qu’il y a des martiens sur ce blog.
Evitons l’anthropocentrisme!
Je me demande aussi si la méthode Grecque appliquée à JP Morgan n’est pas une idée carrément folle.
Bonjour !
Tout à fait d’accord avec votre réflexion, relatif à l’acte de faire exploser une bombe dans une agence… qui plus est à 19 h 50!!!!
Ce type d’actes renforce le pouvoir des soit disant « puissants » et de leurs sbires, au lieu de les mettre en difficulté.
Il y a mieux à faire.
Respect pour Joe STACK… Même s’il n’ a choisi une cible de choix!
résonance…
http://www.wired.com/video/latest-videos/latest/1815816633/exclusive-music-video-scissor-from-liar/66845385001
Les actes désespérés individuels se multiplient.
L’écoeurement gagne.
Nous ne savons toujours pas quelles formes pourront prendre les actions collectives (forcément extra-parlementaires) qui permettraient un renversement des rapports de force.
Il n’y a pas d’exemple.
ces histoires d’avions me font penser toujours au pauvre Mathias Rust qui s’etait posé durant la guerre froide années 1980,par là ) sur la place Rouge à Moscou …
depuis ,l’occident/usa/rayer la mention inutile a repris ce symbole de l’avion fugueur soit pour amadouer ( fuite de ressortissants est-allemands ,retrounement de pilotes d’armées hostiles ) soit pour terroriser (11 septembre etc ) .
c’est interessant de voir comme à chaque fois les pistes internes ( comme pour l’attentat contre l’immeuble des impots en Arkansas il ya quelques années )sont très rapidement écartées ou enterrées .
pourtant comme tout empire les usa devraient s’effondrer de l’intérieur et non sous le coup d’une hypothètique menace extèrieure .
Joe Stack n’était pas fou, il était simplement désespéré.
Et dans le contexte américain il avait toutes les raisons de l’être.
Les USA sont un pays en manque d’utopies, de partis à même de les incarner significativement, les gens n’ont donc rien à quoi se raccrocher quand ils se rendent compte que le rêve américain n’est pas ce qu’on a prétendu qu’il était. Le système a toujours été pipé, seulement c’est devenu trop voyant.
Les démocrates au pouvoir sont à la recherche d’un compromis impossible qui laisse toute latitude a camp d’en face pour conforter ses positions, quant au Tea party il ne propose pas de politique alternative qui esquisserait des solutions nouvelles. La situation sociale et politique devrait donc empirer.
Joe Stack n’avait sans doute pas une grande culture politique, mais son geste est lui politique.
Tous ceux qui racontaient encore en 2009 que la crise actuelle n’a rien à voir avec la précédente, celle de 1929, ne sont tout simplement pas crédibles, Joe Stack, sans être économiste a tout de suite fait le rapprochement, et pas à l’avantage de la crise actuelle !
Paul dans son livre, La crise du capitalisme américain, évoque la résilience dont a toujours fait preuve le peuple américain lorsque celui-ci se trouve dans une situation de forte crise. Ce moment va-t-il venir bientôt, ou bien le pays n’ayant pas encore touché le fond la nécessité d’un sursaut n’est-elle pas encore à venue ? Ce d’autant plus que Obama a fondé tout son discours sur le fait que lui et sa politique incarneraient le dit sursaut.
Où le peuple américain va-t-il donc trouver les ressources morales, politiques et intellectuelles pour éviter le chaos ?
Joe Stack était un informaticien… mais plus que ça, il était l’informatique : Stack signifie pile en informatique, dans de nombreux langages, y compris en assembleur. Pile, l’état de la pile, les registres sur lesquels travaille l’unité centrale.
Oui, la base…. Serait-ce une coïncidence cassandrienne? Et une pile, déstabilisée par la base et provoque l’effondrement. Lents craquements.
ar: Guy Béart
Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié
D’abord on le tue
Puis on s’habitue
On lui coupe la langue on le dit fou à lier
Après sans problèmes
Parle le deuxième
Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté.
J’affirme que l’on m’a proposé beaucoup d’argent
Pour vendre mes chances
Dans le Tour de France
Le Tour est un spectacle et plaît à beaucoup de gens
Et dans le spectacle
Y a pas de miracle
Le coureur a dit la vérité
Il doit être exécuté.
A Chicago un journaliste est mort dans la rue
Il fera silence
Sur tout ce qu’il pense
Pauvre Président tous tes témoins ont disparu
En choeur ils se taisent
Ils sont morts les treize
Le témoin a dit la vérité
Il doit être exécuté.
Le monde doit s’enivrer de discours pas de vin
Rester dans la ligne
Suivre les consignes
A Moscou un poète à l’Union des écrivains
Souffle dans la soupe
Où mange le groupe.
Le poète a dit la vérité
Il doit être exécuté.
Combien d’hommes disparus qui un jour ont dit non
Dans la mort propice
Leurs corps s’évanouissent
On se souvient ni de leurs yeux ni de leur nom
Leurs mots qui demeurent
Chantent « juste » à l’heure.
L’inconnu a dit la vérité
Il doit être exécuté.
Un jeune homme à cheveux longs grimpait le Golgotha
La foule sans tête
Etait à la fête
Pilate a raison de ne pas tirer dans le tas
C’est plus juste en somme
D’abattre un seul homme.
Ce jeune homme a dit la vérité
Il doit être exécté.
Cette idée que les banquiers se jetaient par les fenêtres lors du krach de 29 est un mythe. J’ai lu il y a quelque temps un article d’histoire (je ne retrouve pas la référence) le démontant. L’article n’abordait malheureusement pas les raisons de la persistance de cette légende.
Si je vois un banquier suisse (de préférence Zürich) se jeter par la fenêtre, je saute juste après lui ! C’est qu’il y a plein de fric à gagner sans risquer sa peau ou sa santé…….
Il y a quelque temps, on s’immolait par par le feu
avouez qu’un avion contre un immeuble, ça fait plus ferblanterie, plus aktuel
est-ce un envoyé de Mollah Omar (?), l’immeuble percuté ne s’est pas effondré!
Quel dommage que Stack ne fût pas un nom à consonance hispano. Le prétexte eût été bon pour une croisade contre Chavez, ou alors Cuba, ou alors … ah non, pour l’Iran ça marcherait pas, il faut un perse, ou un genre de basané plus marqué par le soleil qu’un texan
S’est-il suicidé, comme Sénèque, acculé ? Non.
N’a-t-il pas tué ? Si. Lui-même notamment, et c’est toujours un peu fou quand même…
Je ne dis pas que la situation est facile aux Etats-Unis. Je dis simplement qu’elle ne justifie pas l’homicide aveugle. Si l’homme dont il est question ne voulait pas manger du Canigou(tm), il pouvait toujours devenir (ou essayer de devenir) fermier (non, je ne suis pas Marie-Antoinette). Je caricature, et d’ailleurs le fond de ma pensée est autre : la crise peut se traduire par un impact très négatif sur le corps. Or, le corps ne sera jamais aussi important que l’âme pour le bonheur. Donc la crise ne justifiera jamais à elle seule qu’on se détruise.
Je ne remets pas en cause le constat qu’il fait dans le paragraphe cité par Jorion. Malgré tout, le constat rationnel n’est pas non plus une compréhension profonde, car sinon, il aurait relativisé l’importance de la crise, non par rapport à l’Histoire, mais par rapport à sa propre histoire. De ce fait, cet événement est une victoire de la crise, et, pris isolément, est négatif.
Toutefois, je ne doute pas du fait que cette victoire soit provisoire. N’empêche, je n’en doutais pas avant que cet événement survienne. Peut-être aura-t-il éclairé certains, mais alors je dois supposer que c’étaient des imbéciles, avec lesquels je ne préfère de toute façon pas compter. S’il s’agit d’armer des légions pour combattre le grand capital, cela sera peut-être utile. Mais le grand capital se combat très bien tout seul.
Bonjour à tous,
Et bon Dimanche aussi 🙂
Merci Laurence pour votre message:
« qu’un éclair de lucidité traverse le ciel
et vienne se poser(…) sur mes frères terriens ».
J’avais déjà lu grâce au site de Pierre Jovanovic,
le « testament » de Joe Stack ( 6 pages en anglais)
Plane Crash Suspect’s Online Diatribe
http://www.thesmokinggun.com/archive/years/2010/0218102stack1.html
L’acte de Joe Stack est un signe (peut-être- même un cygne noir!)
Et c’est la raison par laquelle il est URGENT de trouver une réponse COLLECTIVE…
Il n’est pas fou…mais c’est un acte de folie!
Les vrais fous sont tous ceux qui entretiennent »la folle mécanique actuelle »
@+
Jacques Brel
(l’Homme qui écrivait tous ses textes DEBOUT!)
disait suite à » l’homme de la Mancha »:
La folie suprême n’est telle pas de voir la vie telle qu’elle est,
et non telle qu’elle devrait être »
Soyons « utopiste » en ACTION.
Bonjour à tous,
Oui! Joe Stack était carrément fou! Il était pris dans un « double bind » (notion introduite par Grégory Bateson) intenable entre, d’une part, devenir, à son tour, bourreau du système (« son souci constant durant sa vie de payer le moins d’impôts possible – voire pas du tout ») et, d’autre part, rester la victime du système (« quand on n’est pas né au bon endroit, on a beau battre des ailes, on n’arrivera jamais à voler »).
Joe Stack a tranché : en écrasant son avion contre l’immeuble du fisc plutôt que contre celui d’un milliardaire, il a manifesté, inconsciemment, son désir de devenir bourreau du système. Peine perdue : puisqu’il en est mort, il ne le deviendra jamais et, paradoxalement, restera dans la mémoire des gens, non pas, croyait-il, la pauvre victime ayant rendu définitivement les armes, mais un bourreau puisqu’il a entraîné dans la mort une victime innocente – heureusement pas plus, ne l’oublions surtout pas ! Joe Stack a perdu sur tous les tableaux.
Il n’y a pas lieu de rendre hommage à un tel fou, ni de trouver une justification « politique » à son geste criminel : Joe Stack n’est pas Unabomber ( http://leuco-site.net/PRIVATE/jcv/rien/una/una_idx.htm!! ) ; Joe Stack n’est qu’un pathétique avatar de Richard Durn et de tous ses semblables que les USA produisent en série depuis plusieurs années !
Réduire un homme à ça… Un fou reste un homme tourmenté… Qui tente d’échapper à sa prison psychique, mais qui gagne aussi en lucidité. Oui il a choisit le trésor, comme symbole peut-être de la destruction (poursuivit par tant de forces depuis longtemps et aboutissant) du pouvoir public…
En me renseignant mieux sur Joe Stack, je me rends compte qu’il n’était peut-être pas fou.
Par contre, il se pourrait bien qu’il était un imposteur démasqué (ce qui, malheureusement, ne plaide pas en sa faveur, l’imposteur étant, par excellence, un être humain inauthentique). Pour avancer cette hypothèse, je retiens deux éléments : il était dans la dèche la plus complète comme l’atteste le fait qu’il se nourrissait, exclusivement depuis des années, de pain et de beurre de cacahouètes … mais il avait garder son avion privé pour faire croire à ses collègues et à son entourage qu’il n’était pas dans la dèche. La vieille dame dont question dans le billet a révélé, aux yeux de tous, son imposture, et ce, de façon fort méchante comme l’atteste sa répartie (« suivez mon exemple : bouffez de la viande pour chat », soit soyez ce que vous êtes devenu : un animal, comme moi, plutôt que de « frimer »).
Son amour de soi (sa puissance de vie) et son amour propre (tenir son rang dans le monde de la classe moyenne supérieure américaine, envieuse de la classe située au-dessus d’elle (qui paye moins d’impôt qu’elle et qui même désire n’en payer aucun) et, par conséquent, pleine de ressentiment contre elle) … donc son amour de soi et son amour propre étant complètement bousillés par ce démasquage, il ne restait plus à Joe Stack que la fuite en avant dans l’hubris la plus atroce : le suicide accompagné du meurtre prémédité du bouc émissaire, tout trouvé, de ses malheurs (donc de la fausse cible) : les fonctionnaires du fisc, le vrai mobile du meurtre ayant été préalablement, en toute conscience et soigneusement déguisé sous l’apparat d’un « Testament » valant défense des valeurs traditionnelles américaines, et appel à la résistance civile. Ce faisant, Joe Stack a, outre, manifesté le plus profond mépris pour ses semblables de la classe située au-dessous de lui : personne ne me fera croire, que même désespéré mais pas fou, il ne savait pas que son geste risquait de provoquer un massacre.
En Chine, une dame s’est immolée par le feu en haut de l’immeuble dont l’état voulait l’exproprier. Ailleurs, un américain ravage au bulldozer la maison qu’on s’apprete à lui saisir. Au bout du rouleau, témoin du favoritisme à l’égard des banques, favoritisme qui reproduit celui dont il estime avoir été victime au bénéfice des grandes sociétés informatiques et favoritisme dont l’instrument est le fisc qui ponctionne évidemment davantage le faible, cet homme a décidé de mettre un terme à sa lutte et face au reniement de tout espoir par la société meme, de détruire une partie de cette société. Est-il victime d’un idéal comme il le dit ? Cet idéal est-il le fameux reve américain ?
simplesanstete a écrit :
Les médias sont là pour enterrer DÉFINITIVEMENT Joe Stac, une négation du vivant, ça c’est très grave.
il n’y a rien à rajouter à ce qu’écrit simplesanstete ! montrer ou tenter de montrer qu’on a à faire à un acte isolé, un fou, un névrosé etc etc… ça se faisait déjà fin XIX ème.
Tout ceci a bien une base réelle, la vraie folei s’il en est une, c’est de laisser des dingues détruire le monde par la finance et là les nazis apparaitront bientôt comme des petits bricoleurs de génocide à coté de toutes ces ordures.