Joe Stack (1956 – 2010)

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Si vous lisez la presse américaine aujourd’hui, vous constaterez que la grande préoccupation, c’est de savoir si Joe Stack qui a planté son petit avion dans l’immeuble du fisc à Austin – Texas, faisant deux morts (lui y compris) et de nombreux blessés, était de gauche ou de droite. Joe était-il plutôt Tea Party avec son souci constant durant sa vie de payer le moins d’impôts possible – voire pas du tout ? Ou bien était-il plutôt communiste, comme le ferait penser sa transposition ingénieuse du « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » en un crédo capitaliste : « de chacun selon sa crédulité, à chacun selon sa cupidité » ?

Si l’on lit la proclamation qu’il laissa sur la toile, on découvre surtout un gars qui en a trop bavé, et qui se trouve un beau jour au bout du rouleau. Dans les moments de désespoir, ou bien le déclic finit par se faire, qui relance cahin-caha la machine à vivre, ou bien il n’a pas lieu, et comme Joe Stack, on se flingue. Lui, comme les pharaons, n’a pas voulu partir tout seul.

Rien de très politique au sens classique dans ce qu’il écrit : qu’il ne faut pas croire ce qu’on vous raconte à l’école parce que ce n’est pas de cette manière-là que ça marche, parce que les dés sont pipés. Que quand on n’est pas né au bon endroit, on a beau battre des ailes, on n’arrivera jamais à voler. Et il illustre sa thèse par des « éléments de contexte », comme le fait qu’il ignora le conseil donné par une vieille dame de suivre son exemple : de bouffer de la viande pour chat plutôt que de faire comme lui pendant plusieurs années et ne manger que du pain et du beurre de cacahuètes.

Il écrit aussi :

Je me souviens avoir lu à propos du krach boursier qui précéda la « Grande » crise qu’il y eut de riches banquiers et hommes d’affaire qui sautèrent par la fenêtre quand ils se rendirent compte qu’ils avaient merdé et avaient tout perdu. Le progrès accompli dans notre beau pays en 60 ans est tout à fait admirable puisqu’ils ont découvert depuis comment résoudre cette légère difficulté économique. Maintenant, ils se contentent de voler la classe moyenne (à qui on ne demande pas son avis – les élections sont une farce) pour se refaire, et on revient au « business as usual ». De nos jours, quand les riches se plantent, ce sont les pauvres qui paient pour leurs crimes… une solution à la fois propre et astucieuse.

A lire cela, on en vient même à se demander si Joe Stack n’était pas carrément fou.

Vous ne croyez pas ?

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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58 réponses à “Joe Stack (1956 – 2010)”

  1. Avatar de André
    André

    S’il n’ y a absolument pas lieu de faire de Joe Stack le « héros » d’on ne sait quelle « cause politique », on peut toujours essayer de comprendre (non pas de justifier !) son geste au départ du peu de choses qu’on connaît de lui et, par là même, de comprendre dans quel état de déliquescence est tombée une certaine Amérique.
    Pour ce faire, j’ai proposé, dans mon commentaire précédent, la notion batesonienne de « double bind ». On peut, tout aussi bien, essayer d’utiliser la notion freudienne d’ « acte manqué ».
    Voici, ci-après, la définition qu’en donne le site Internet « Vulgaris-médical » : « L’acte manqué est un acte d’apparence illogique, traduisant un désir inconscient, refoulé, exprimé de façon involontaire (par exemple le lapsus). C’est en quelque sorte la révélation involontaire de ce que le sujet ne peut pas exprimer consciemment. Cette notion a été introduite par Freud en 1901 dans son essai « Psychopathologie de la vie quotidienne ». Il s’agit de ratés du comportement dévoilant un conflit inconscient et susceptible de révéler involontairement l’intention d’un individu. Acte manqué est une émergence de fuite de conduite, de pulsion inconsciente, de désir anormalement refoulé. L’acte manqué traduit un ou des échecs, des ratés du comportement qui sont susceptibles de révéler un conflit inconscient (…) ».
    Que croyait être Joe Stack : un pauvre (économiquement parlant !) parmi les pauvres « payant pour les crimes des riches » (à preuve, ne se nourrissait-il pas, à longueur de journées, « de pain et de beurre de cacahuètes » ?) ?
    Or, Joe Stack se trompe complètement sur son cas : un individu qui possède un avion privé n’est pas un pauvre, mais un riche.
    Quel était le « désir inconscient, refoulé » de Joe Stack , que son acte manqué a traduit : devenir pleinement ce que le « crédo capitaliste » (ou, très exactement, néolibéral ou ultralibéral) prescrit à tout américain depuis trente ans (depuis Reagan !): « à chacun selon sa crédulité, à chacun selon sa cupidité », soit sortir de la classe moyenne aisée pour devenir un millionnaire ou un milliardaire (ne serait-ce d’ailleurs pas cela le dévoiement du mythe de l’ « american way of live ») ?
    Se trompant du tout au tout sur son cas (« je suis, définitivement, un pauvrrre, ruinééé par le fissssc » s’est-il sans doute pitoyablement lamenté) et par conséquent, s’excluant, de lui-même, de son désir insensé, il ne lui restait pas d’autre issue à son conflit psychique que de se suicider en se jetant sur l’immeuble du fisc, fisc phantasmé comme l’unique auteur de son phantasmé malheur. Notons aussi que ce narcissique compulsif a aimé, semble-t-il, déguiser son narcissisme en se présentant comme le « défenseur de la veuve et de l’orphelin ».
    Pourtant, il me semble qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans l’application de la notion d’ « acte manqué ».au cas Joe Stack : son désir n’était pas aussi « inconscient, refoulé » que cela. Je préfère dès lors l’explication batesonienne de son cas, ce qui me permet de confirmer qu’il était, bel et bien, fou et criminel en plus.

  2. Avatar de louise
    louise

    Non, cet homme n’était pas fou.
    Désespéré sûrement.
    Il se battait depuis des années contre une loi fiscale qui lui paraissait inique.
    Tout d’un coup il a compris que l’enjeu n’était pas cette loi.
    Il a compris que tout ce qu’on lui avait enseigné était faux.
    Que toutes les valeurs sur lesquelles il avait bâti sa vie étaient fausses.
    Il a compris que les dés étaient pipés dès le début.
    Il a compris que tous ses efforts, tous les efforts de tout le monde n’avaient pour but, non de parvenir à une vie « meilleure », mais uniquement que d’enrichir toujours les mêmes personnes.

    Il a compris que l’état par l’intermédiaire des impôts ne servait qu’à enrichir ces mêmes personnes.

    Il a voulu désigner le responsable direct de cette gabegie, le fisc, main de l’état qui sert à pomper l’énergie des gens pour la mettre au service des plus riches.

    Non, il ne faisait pas partie des plus pauvres.
    Mais il avait certainement compris qu’il allait bientôt en faire partie et que ses enfants n’auraient jamais la possibilité de « s’en sortir » comme lui avait essayé de le faire pendant tant d’années.

    Alors, foutu pour foutu……………

    1. Avatar de Alexander
      Alexander

      @ Louise
      Ha le voilà le méchant coupable, c’est le fisc ! C’est vrai que là-bas ils n’ont pas de bouclier pour s’en protéger, il faut absolument qu’Obama écoute les judicieux conseils de notre petit président, qui deviendra grand si en effet le fameux bouclier sauve l’Amérique et donc le monde. Mais un monde si glauque ou les riches se suicident parce qu’ils ne sont pas assez riche, me donne la nausée.

    2. Avatar de tomate
      tomate

      Bonjour !

      Tout à fait d’accord avec votre dernier paragraphe !!! Et ce n’est que le début des désillusions pour les classes moyennes …
      Il y aura des Joe STACK …. mais, le moment venu, des groupes de classes moyennes vont se rébiffer … Sachant que cette classe détient nombre de verrous aux bons fonctionnements de l’entreprise ou de l’institution qui les emploit…Je vous laisse deviner le reste….
      Qui plus est, cette classe cotoye chaque jour les classes populaires ( ouvriers, employés sans et avec qualification …) …Bientôt…
      Ce qui est prévu par les puissants !!!! Assurément !!!! Toutefois, ce PLAN doit être maîtrisé jusqu’à un certain de non retour ( non retour , et mettant en danger le Plan , et donc l’existence de l’idéal des puissants) . Et là, en ce moment, il ya des « cacas nerveux »….

  3. Avatar de roma
    roma

    Dans le prolongement d’ « Une Histoire vraie », un roadtrip, 70 jours et 30 000 kilomètres à travers l’Amérique, David Lynch fils et équipe filment 117 mini-portraits de nomades voyageant comme eux tout au long de l’année. Questions simples; « Comment vous décririez vous ? », « Quel souvenir aimeriez-vous que l’on conserve de vous ? », « Quels étaient vos rêves d’enfant ? ». ça ne se finit pas entre un cockpit et du béton, sous la désolation des ruines, et un discours inane. C’est là: http://interviewproject.davidlynch.com/www/#/route

  4. Avatar de Coeur
    Coeur

    Dans un système psychotique, il faut avoir la tête sur les épaules, ou la tête dans le sable
    pour ne pas la perdre, quand une goutte d’eau,dans notre histoire personnelle, vient faire
    déborder le vase!
    Il est urgent de revoir le cadre de nos croyances, du rôle que nous tenons trop bien,
    pour être des gens « bien »; il y a tant de possibilités « d’être »!!!
    Faut ouvrir, élargir, creuser, gratter, nettoyer, laver, jeter, regarder, chercher, éclaircir…
    Y’a un trésor en-dedans, sur lequel on peut totalement s’appuyer!!!
    Et le vase se rempli indéfiniment….

    1. Avatar de louise
      louise

      Oui, mais attention avec les vases ……..
      parfois ce ne sont que des idées de vases

  5. Avatar de octobre
    octobre

    Il y avait infiniment plus de sagesse chez l’homme qui a écrit des énormités sur la toile.
    Que chez l’homme qui vole, s’écrase, et au passage vole la Vie.
    Un Icare fou de lui-même, aveuglé par la folie, et impitoyablement descendu par un soleil noir.

  6. Avatar de laurence
    laurence

    @ coeur ,

    merci pour ce merveilleux petit mot…

  7. Avatar de Pierre
    Pierre

    J’ai vu dans un reportage un homme en blanc devant un grand chaudron rempli de petites pilules bleues m’expliquer :
    « Voici la production pour une semaine de consommation de notre célèbre antidépresseur pour le royaume-unis. »
    La paix sociale et la « normalité » tient vraiment à peu de choses.
    Une grève dans ce genre d’usine, ce serait « fou », non?

    Allez, au titre de la guerre préventive, je prescris à tous une petite pilule bleue et je vous retire votre brevet de pilote.
    « Non, pas vous Paul, vous savez bien que vous êtes tombé dans le chaudron quand vous étiez petit! »

  8. Avatar de Hervey

    Cher Paul, vous tenez une rubrique nécrologique significative s’il on peut utiliser ce terme sans brutalité, prise dans un faisceau de tragédies bien en phase avec notre Histoire au jour le jour. Suicides, destructions, violences avec retour sur soi, son bien, ses semblables.
    Ce blog est un espace d’humanité.
    Les images qui sont au bout de ce lien sont tout autre, mais du même ordre que ce dont nous parlons. C’est en Afrique, dans les rues d’Abouja (?) au Nigéria entre deux communautés.
    http://www.youtube.com/watch?v=89NG6czhBsU&feature=player_embedded

  9. Avatar de André
    André

    Si je dois devenir le sale petit canard (le bouc émissaire ?) de ce blog, tant pis, j’assume et je maintiens !!

  10. Avatar de frédéric
    frédéric

    Salut Paul,

    Comme souvent, le ton de votre billet sonne juste. En même temps, je trouve le sujet quelque peu dérangeant, à moins que ma gêne ne provienne de certains des commentaires qu’il a pu susciter sur « le fisc ».

    L’administration fiscale ou plutôt les administrations fiscales nationales ne sont qu’un instrument entre les mains des pouvoirs publics. Pour faire simple, la mission de ces services est de mettre en oeuvre la loi de finances et de veiller à sa correcte application. Rien de plus. Alors quand je lis ici ou là des expressions comme « hommage » ou « actions collectives (forcément extra-parlementaires) » en référence au geste de Joe Stack, ça me fait drôle, et pour tout dire un peu peur aussi.

    Certains ici ont remarqué que Stack s’était sans doute trompé de cible : ce n’est rien de le dire. Un peu comme si dans un procès de cour d’assises le juge Stack avait condamné l’arme du crime et non le criminel : l’administration fiscale américaine déclarée symboliquement coupable…c’est tout simplement affligeant.

    Que la législation fiscale américaine ou son homologue française soient douces aux forts et dures aux faibles ne surprendra que les naifs ; pour ceux-ci, le Code Général des Impôts est un document public, et ils pourront utilement se pencher sur les régimes de taxation des plus values de cession de titres (cf les travaux récents de D.Migaud sur le sujet), l’article L62 du Livre des Procédures Fiscales, sur les arcanes du régime mère-fille ou les délices du crédit-impôt recherche nouvelle mouture…
    Quant à Paul, il pourra s’il le souhaite apporter son éclairage sur l’impact du dispositif dit des « intérêts notionnels » en matière de délocalisation des services financiers des multinationales vers la Belgique (loi de finance Belge, je n’ai plus l’année en tête mais le dispositif est toujours en vigueur). Les exemples de dispositifs fiscaux parfaitement légaux permettant aux multinationales de diminuer leur taux réel d’imposition ne manquent pas. La matière imposable s’en trouve ainsi diminuée de manière considérable.
    Ceci étant dit, que je sache, ces textes législatifs sont votés par NOS représentants désignés par NOS bulletins de vote (autrement dit tantôt les roses tantôt les bleus…) mais en tout état de cause lesdits textes ne sont pas votés par les fonctionnaires des administrations en charge de leur application.

    En écrasant son avion sur un immeuble du fisc, Joe Stack aurait voulu donner une portée symbolique à son suicide. En réalité, il n’a fait que tuer un innocent, et ceci s’appelle un meurtre. Peut être la victime partageait-elle la même vision de la société que son assassin, peut être cette même victime ou l’un de ses proches avait-elle été expropriée suite à une faillite personnelle, mais cela l’histoire ne nous le dira pas. Dans ce monde manichéen, il faut une victime et un coupable, et dans cette histoire la victime c’est Joe Stack, les autres, tous les autres, ne sont que des dégâts collatéraux. Au fait, qui est le coupable dans cette affaire? Les services fiscaux américains? Les élus américains? Leurs électeurs? Les abstentionnistes?

    Une pensée désagréable me vient à l’esprit : l’idée que le geste de Joe Stack puisse servir d’exutoire à nos colères et à nos frustrations. Si tel était le cas, s’appuyer sur ce genre de faits divers pour y voir la légitimation « immanente » d’une critique -par ailleurs fondée- du système dans lequel nous vivons ne me plairait pas.
    J’aime au contraire penser que nous sommes des personnes civilisées, capables de partager nos connaissances et de faire preuve d’esprit critique. Je suis d’accord avec vous, Paul, Joe Stack n’était probablement pas fou : il a juste complètement pété les plombs sur la fin.
    Gardons nous donc de toute indulgence envers ce genre d’acte, continuons de nous enrichir mutuellement, et de convaincre qui nous pouvons. Et surtout, sachons mettre avec la plus grande fermeté la pression sur les seules personnes qui ont le pouvoir de modifier ce qui doit l’être : la représentation nationale, les représentants syndicaux, bref, tous les leaders qui tirent leur pouvoir de l’élection.

    Très amicalement,

    Frédéric

    1. Avatar de François Le Sombre
      François Le Sombre

      Tout à fait d’accord avec votre analyse, que je voudrais compléter sur 2 points précis :

      – le fisc est l’un des seuls moyens potentiels de redistribution des richesses utilisable à court terme par un Etat (l’autre étant les prestations sociales, plutôt gérées paritairement chez nous), notamment par le biais de l’Impôt sur le Revenu (IR) et de l’Impôt sur les bénéfices des Sociétés (IS). Il faut repenser aux chiffres tels qu’ils étaient il y a 30 ans (environ, je parle de mémoire) en France : tranche supérieure de l’IR : 65%, IS : 50%. Je crois même que le taux marginal de l’IR a du dépasser 70% pendant longtemps (années 70) aux Etats-Unis. Cela n’a pas empêché à ce moment d’avoir une forte croissance… Et cela ne décourageait personne de travailler, contrairement à ce que la vulgate nous dit depuis 30 ans. Il faut comparer cela avec les chiffres actuels… Au moment où la question du déficit des Etats est ressassée « ad nauseam », ces repères doivent être gardés à l’esprit. Je crois même que le jour où un gouvernement remontera, en l’assumant, le taux de l’IR, les choses commenceront à aller mieux, car ce sera le 1er signe d’un retournement. Par conséquent, détruire le fisc ne me semble pas très productif, ni en cohérence avec la logique de générale ce blog.

      – le discours apparemment « anti-capitaliste » ne doit pas faire illusion : il se retrouve aussi dans une extrême droite dure (ex : chez les nazi au début, notamment les SA, et chez divers mouvements appelées « identitaires » actuels en Europe). Une certaine extrême-droite américaine, y goûte aussi, car pour eux le « capitalisme » est associé aux turpitudes de New-York et de ses grandes structures comme Wall Street, et de sa collusion avec l’Etat. Ce qu’ils réclament au fond est un capitalisme bien plus radical, totalement individualisé, sans contrôle ni intervention de l’Etat (j’ai l’impression que J Stack devait être en être proche au fond, consciemment ou non de cette mouvance).

      Bien cordialement,

    2. Avatar de Moi
      Moi

      @François Le Sombre: « un capitalisme bien plus radical, totalement individualisé, sans contrôle ni intervention de l’Etat »

      Je suis d’accord avec vous et frédéric dans l’ensemble mais cette phrase me fait tiquer. J’ai un doute sur la possibilité de l’existence d’un capitalisme sans l’aide de l’Etat. Historiquement, le capitalisme est né en même temps que les Etats-Nations, ce n’est sans doute pas un hasard. Et d’autre part, le capitalisme génère de lui-même sa destruction, c’est un système absurde qui s’il ne dégénère pas en chaos pur et simple, mène inexorablement au monopole et/ou à la ruine de son environnement. Ces dangers sont évités grâce à l’Etat et c’est aussi lui qui à chaque fois lui a évité sa mort programmée, en remettant les compteurs à zéro, par la fameuse collectivisation des pertes. Je ne dis pas que l’Etat est par nature capitaliste (l’Etat chinois ou russe ne l’ont pas été) mais que le capitalisme a besoin pour exister de contrôler l’Etat (comme c’est le cas en occident). Un capitalisme sans Etat, c’est une utopie (libertarienne en l’occurrence) du même acabit que les utopies hippies.
      D’ailleurs, je dis presque une tautologie. Les capitalistes existaient avant le capitalisme, mais le capitalisme n’existait pas avant leur prise de contrôle de l’Etat. Autrement dit, le capitalisme implique le contrôle de l’Etat, par définition: c’est le système où les capitalistes dirigent la société, c’est-à-dire l’Etat.

  11. Avatar de Didier
    Didier

    « Personnellement j’y vois une critique ad nominen du judéo christianisme.. » Quel rapport entre le judéo christianisme et son acte ?

  12. Avatar de Hentarbleiz
    Hentarbleiz

    Ce qui est fou, ce n’est pas l’homme, c’est le fait de retrouver cet outil complexe et organisé qu’est la finance dans des conceptions mystiques du type de l’ennemie intime. La question à se poser est celle de l’éducation il me semble. Comment peut-on en arriver à croire qu’un démon ai pris la forme d’un bâtiment ? Sommes nous dans un monde à ce point complexe qu’on ne sache pas sur qui frapper et qu’on en arrive à frapper les pierres ou ses frères ? Assurément oui…

    On est pas assez intelligents pour le monde actuel, et ce n’est pas pour rien que l’on a besoin des ordinateurs pour penser à notre place. Trop de penseurs, et on ne sait plus expliquer le monde à ceux qui ne pensent pas. Mais que quelqu’un sache expliquer le monde avec ses mains à l’heure actuelle, et il aura tous les simples d’esprit avec lui… Gardons espoir qu’il ne soit pas un monstre.

    Ce Joe Stack, je le vois avant tout un pauvre bougre tristement mal fichu. Comme tout pauvre bougre, quand on l’agace, il en appelle à la terre et au ciel pour lui venir en aide. Le tragique de l’histoire, c’est qu’un homme lui ai un jour dit que la terre et le ciel, c’était la société dans laquelle il vivait, et qu’il l’ai cru. « Une maison construite sur du sable »…

    Sous couvert de labourer la terre pour y planter les blés, on tue et on détruit.

  13. […] ce sont les pauvres qui paient pour leurs crimes… une solution à la fois propre et astucieuse. (suite de l’article) Joe Stack (1956 – […]

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