L’actualité de la crise: quand le brouillard se dissipe, par François Leclerc

Billet invité.

QUAND LE BROUILLARD SE DISSIPE

« Les marchés manifestent un regain d’aversion au risque vis à vis de la dette souveraine grecque ». Non, vous ne vous êtes pas trompé de blog, ne cliquez pas ! La mention de cette formule passe-partout, et pour tout dire sentencieuse, est là pour faire remarquer qu’elle a – tout du moins momentanément – disparu des commentaires de la presse !

En l’espace de quelques jours, à la faveur de la crise de l’euro, les Credit Default Swaps ont sous leur petit nom CDS acquis une notoriété dont ceux qui en bénéficient se seraient bien passés. L’un des principaux mécanismes spéculatifs par lequel la Grande Crise est arrivée à été démonté en place de Grève. Donnant à la prohibition des paris sur les prix des actifs une actualité qu’elle n’avait pas encore acquis et qui ne va plus la quitter. On parie ?

On a donc vu exposé que, sous prétexte d’assurance, les CDS permettaient de spéculer sur le marché obligataire public (ils sont en fait multi-usages), étant l’indice par excellence du risque attaché à la dette d’un pays. Alors que leur valeur peut être manipulée, car il n’est pas nécessaire pour les acheter de posséder le bien que l’on assure et l’on peut, par des achats massifs, influer sur celle-ci ! C’est un jeu encore plus simple que celui des agences de notation.

Le nom d’une banque d’outre-Atlantique aux moeurs connues pour être dissolues a également été jeté en pâture à l’opinion, évitant l’épineuse question de savoir si des banques européennes – notamment allemandes  – avaient bien pu tremper dans la combine. Amenant jusqu’aux services de renseignements du gouvernement espagnol (CNI), selon des sources très bien informées, à s’engager sur la piste des spéculateurs visant leur pays, comme si la guerre était déclarée et que seuls les hommes de l’ombre pouvaient naturellement intervenir afin de percer les mystères d’une économie qui y baigne également.

Comme si une leçon ne suffisait pas, une fuite, dont a bénéficié le Spiegel puis le New York Times, a été l’occasion d’une seconde révélation, qui a suscité à ce jour beaucoup plus de questions que de réponses. Goldman Sachs a aidé le gouvernement grec en lui avançant un milliard de dollars, moyennant finance et en gageant des recettes futures, sous couvert d’un swap de devises, afin de passer sous la barre des contraintes budgétaires permettant d’accéder à la zone euro. L’histoire est désormais connue mais ne va pas pouvoir s’arrêter en si bon chemin.

Qui était au courant dans les instances communautaires et gouvernementales européennes ? D’autres pays auraient-ils procédé de même  ? D’autres banques se seraient-elles prêtées à de telles opérations  ? Pour répondre à ces questions, il n’est envisagé, aujourd’hui, qu’une banale demande d’information au gouvernement grec de la part d’Eurostat – l’organisme chargé de centraliser les données économiques et financières des pays membres de la zone euro – et qu’une enquête très indécise menée depuis Bruxelles. Les grosses voix qui comptent, celles de Jean-Claude Trichet et de Jean-Claude Junker, ont d’autorité et d’entrée de jeu évacué l’idée que d’autres pays pourraient avoir joué au même jeu interdit que la Grèce (en précisant, à tout hasard, « à ma connaissance »).

Seul, le ministre grec des finances a affirmé le contraire. Faire de la Grèce un cas unique arrangerait donc presque tout le monde, sauf cette dernière, afin de ne pas élargir le camp des coupables, voir les mises en cause se multiplier, et la nécessité d’une sérieuse enquête s’imposer. A nouveau, on parle beaucoup de Goldman Sachs sur cette nouvelle affaire, sans pour autant envisager de lui demander des comptes, et sans chercher à élargir le cercle à d’autres banques ! Bref, on tente de circonvenir le feu, une fois de plus, et à noyer le poisson par la même occasion.

Cela va pourtant vite, quand cela s’y met, dans le domaine des supputations et des révélations, des surprises sont donc possibles ! Simon Johnson envisage déjà que Mario Draghi, candidat à la succession de Jean-Claude Trichet et président du FSB, soit dans l’obligation de retirer sa candidature à la présidence de la BCE et qu’il pourrait même ne pas garder la sienne à la FSB (le Comité de stabilité financière). Les limiers rodent autour du cas de l’Italie, dont il est de notoriété publique que les comptes sont créatifs. Des bouches se décousent, et de vieilles histoires du début des années 2000 sortent, quand les miracles de la titrisation et des Special Purpose Vehicles, ces discrètes structures, étaient vantés aux Etats afin d’habiller leurs comptes. Impliquant non seulement la Grèce, mais également le Portugal et l’Italie. Des noms de banques sont aussi citées : Deutsche Bank, BNP Paribas…

Ce nouveau coin de voile levé sur l’économie de l’ombre ne laisse pourtant pas d’étonner. Car un Etat en est donc venu – censé être un parangon de vertu dans un monde de brutes – à se commettre avec une banque dont la bonne fortune est désormais suspecte afin de manipuler ses propres comptes. Amenant à penser que les Etats eux-mêmes, à y regarder, pourraient être partie prenante de l’économie de l’ombre. Une généralisation bien entendu hâtive et presque sans fondements.

Les banques – encore et toujours les banques, symboles du système financier  ! – sont à nouveau projetées à la une de l’actualité en raison de leurs pratiques. La question d’une légalité qu’elles auraient pu transgresser, dans le second cas, est pour l’instant écartée, sauf par des voix isolées outre-Rhin. Une enquête concernant leurs agissements, ou pire des poursuites, même pas évoquée. Comme si leur impunité était de droit, leurs services par ailleurs requis, leurs intérêts en contrepartie préservés. Veillant à ce que la Grèce ne fasse pas défaut, et que les émetteurs de CDS ne se retrouvent pas avec leur garantie sur les bras. Exigeant de la Grèce une rigueur extrême, pour leur plus grand bénéfice.

Cela a amené John Kemp, choniqueur de Reuters, à proposer sur son blog que le gouvernement grec demande un moratoire et une renégociation de sa dette, afin de soulager la pression et de faire payer aux banques une partie de l’addition. Car, selon lui, c’est encore une dose d’aléa moral qui est distillé à ces dernières à la faveur de la crise grecque, sous forme de garantie donnée qu’elles seront remboursées, la zone euro intervenant si nécessaire en toute dernière instance.

Dans le feu de l’action, des déclarations restées très timides ont été prononcées, notamment par Christine Lagarde (ministre française des finance), à propos de la spéculation contre la zone euro et l’usage à cette fin des CDS, dont on attend un début de concrétisation. Ayant conscience qu’il valait mieux cependant allumer un contre feu, Barclays a pondu un rapport, distribué largement à la presse, cherchant à laver les CDS des pêchés qui leur sont attribués. S’interrogeant gravement sur le fait de savoir si l’on devait les comparer à un canari dans une mine (chargé en mourant d’avertir de la venue du grisou), ou à un matou lâché au sein d’un groupe de pigeons, pour bien entendu privilégier la première de ces deux images, plus avantageuse. De son côté, Angela Merkel (la chancelière allemande), voudrait que de nouvelles règles imposent désormais aux pays et aux banques de dévoiler les opérations de swap obligataires ayant un impact sur les finances publiques.

Petit à petit, le brouillard dans lequel le système financier est enveloppé se dissipe. Plus il affiche ses résultats, dans un monde qui se confirme être en crise économique prolongée, plus ceux-ci deviennent suspects. Plus ses agissements et ses instruments s’affirment comme contribuant au bien-être d’un nombre réduit de privilégiés, sa base sociale devenant de plus en plus étroite, plus il va avoir tendance à s’enfermer dans un monde excluant les autres, pour se protéger hors d’atteinte. Tout en développant un contrôle social de plus en plus lourd et omniprésent. Est-ce une option viable et tenable, si c’est la seule promesse qu’il peut tenir ?

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190 réponses à “L’actualité de la crise: quand le brouillard se dissipe, par François Leclerc”

  1. Avatar de laurence
    laurence

    @ zebu,

    d’une certaine manière vous avez raison : à ce genres de considérations, nous n’avons pas de réponses satisfaisantes…

    Mais puis-je vous inviter à aller lire les commentaires de Peak.Oil dans le billet « la grande crise » de Monsieur Leclerq ?

    Peut-être cela pourrait-il élargir le débat……. ou plutôt le resituer.

  2. Avatar de liervol
    liervol

    Ah le hors bilan dans tous les domaines il est devenu plus important que le bilan…….;

    Et si Nous nous revendions entre nous tous les Etats en leasing, genre la France achète les murs de l’Allemagne, L’Allemagne ceux de la France ect…

    Résultante des courses : on solde tous les déficits par une vente financé bien sûr ex nihilo par nos gentilles banque en leasing histoire de sauver les créanciers , et il ne reste plus que le loyer à Rembourser en hors bilan, résultat on est pile poil dans les critères de ce formidable traité de traites…

  3. Avatar de Bourdon
    Bourdon

    En réponse à Laurence

    En fait notre société paye aujourd’hui les non décisions prises hier :

    – Retraite, donner la retraite, vieille histoire, pour la partie récente, les années 1930, on a octroyé la retraite à des personnes qui n’avaient pas cotisé, ensuite on n’a pas mis de l’argent de côté, ensuite on est parti du principe que la durée de vie ne changerait pas, que…., bref aujourd’hui nous nous approchons du stade ou demain un actif devra cotiser pour un retraité et pas d’argent de côté, une vraie pyramide de Ponzy, une de plus tout simplement, malheur aux derniers qui arriveront dans la pyramide…

    – Surpopulation mondiale, la technique, encore elle, fait que la mortalité de l’être humain a baissé, c’est beau et nous en profitons, reste que notre terre est finie, elle ne peut dépasser un certain nombre d’humains… encore une fois un problème explosif laissé en instance, ce faisant et pour la faim et l’eau, bien évidemment ils sont la conséquence de cette surpopulation, on peut effectivement dire il faut produire plus et avoir plus d’eau, Monsanto et Véolia sont contents bien évidemment mais est-ce la bonne solution apportée à ce problème de surpopulation…

    – Réchauffement, pendant longtemps je fus un convaincu, à présent je suis plutôt songeur, les arguments des contre le GIEC et contre le réchauffement sont aujourd’hui plus convainquants que ceux des pour l’impact de l’homme sur le réchauffement, nous serions en fait dans une période de réchauffement de la terre due à l’activité du soleil…

    – Pétrole, je pense que la nature humaine est ainsi faite, pour l’instant on pense que le pic s’approche, ce ne sera que lorsque la production baissera que le pic sera prouvé, et lorsqu’il reste de l’espoir…

    – La croissance, bien évidemment il y a la terre finie, j’ajoute que lorsque l’on a une maison, une TV, un phone, une voiture, un frigo…… que nous manque-t-il in finé, la croissance par définition a ses limites, la crise actuelle des pays développé est en grande partie la cause de cette accumulation, ce faisant il me semble bien évident que la croissance ne puisse aujourd’hui venir que des pays émergents …

    – Les dettes, en fait il n’y a plus de croissance véritable depuis 30 ans, on a saupoudré des déficits pour faire consommer et alimenter une croissance bien pâle, on a eu besoin de la finances pour alimenter les dettes, ils sont devenus nos débiteurs, ils sont devenus les mâitres officiants de cette nouvelle religion qui est la dette… leurs comportements sont dignes de ceux des grandes religions ne trouvez vous pas..

    – l’Ecole, nous avons fait de nos enfants des Rois, on ne dit plus as tu été sage à l’école, on dit la maîtresse a t elle été gentille…, on a donné des droits sans imposer de devoirs, ce faisant c’est rigolo de parler de devoirs à l’école, ne les a-t-on pas supprimés dans certaines écoles car cela avantageait les enfants que les parents pouvaient aider…

    Cette liste n’est pas exhaustive bien évidemment, la but de ce message est de dire que nous sommes dans la dictature du temps, dans la société du loisir….je vous laisse continuer les qualificatifs…

    Nous pensons que cela pourra continuer éternellement, la prise de conscience de Laurence est celle-là, seulement la vie n’est pas qu’une succession de bonnes nouvelles, je dirai pour faire une image que nous avons eu le dessert avant l’entrée et tout le monde sait qu’une entrée est moins sucrée qu’un dessert…

    En ayant les yeux ouverts comme ici, nous pouvons nous préparer à ces avis de tempêtes, commencer à moins surconsommer, regarder comme la vie est belle et positive, changer notre regard sur les autres, ce n »est pas la fin du monde qui nous attend, juste un autre monde qui s’annonce…

  4. Avatar de Emmanuel Haydont
    Emmanuel Haydont

    Quand on lit l’article de H. M. Paulson sur le New York Times (How to Watch the Banks – http://www.nytimes.com/2010/02/16/opinion/16paulson.html), et la façon hypocrite avec laquelle il défend une FED ayant seule le rôle de régulateur, il défendant les Banques TBTF en prétendant qu’il serait trop difficile de réduire leurs tailles, il prétend que les actions prises au plus fort de la crise on empêché une crise identique à celle de 1929 et un chaumage à 25%, on peut penser qu’on est loin d’une solution. Son article est de la pure propagande ! Paulson donneur de leçon, avec son ton professoral est particulièrement détestable, d’autant plus que l’article ne justifie que superficiellement les propositions avancées.

  5. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    Je ne résiste pas au plaisir de citer Mallarmé quand il fait sens… ce qui n’est pas toujours le cas pour moi, concernant sa poésie précieuse notamment.

    http://www.penombre.org/07/03.htm

    La très vaine divinité universelle sans extérieur ni pompes –
    Ce refus à trahir quelque éclat doit peut-être cesser, dans le désespoir et si la lumière se fait de dehors: alors les somptuosités pareilles au vaisseau qui enfonce, ne se rend et fête ciel et eau de son incendie.

    Pas, l’instant venu ostentatoire –

    Qu’une Banque s’abatte, du vague, du médiocre, du gris.

    Le numéraire, engin de terrible précision, net aux consciences, perd jusqu’à un sens.

    Aux fantasmagoriques couchers du soleil quand croulent seuls des nuages, en l’abandon que l’homme leur fait du rêve, une liquéfaction de trésor rampe, rutile à l’horizon: j’y ai la notion de ce que peuvent être des sommes, par cent et au delà, égales à celles dont l’énoncé, dans le réquisitoire, pendant un procès financier, laisse, quant à leur existence, froid. L’incapacité des chiffres, grandiloquents, à traduire, ici relève d’un cas; on cherche, avec cet indice que, si un nombre se majore et recule, vers l’improbable, il inscrit plus de zéros: signifiant que son total équivaut spirituellement à rien, presque.

    Fumée le milliard, hors le temps d’y faire main basse: ou, le manque d’éblouissement voire d’intérêt accuse qu’élire un dieu n’est pas pour le confiner à l’ombre des coffres en fer et des poches.

    Aucune plainte de ma badauderie déçue par l’effacement de l’or dans les circonstances théâtrales de paraître aveuglant, clair, cynique: à part moi songeant que, sans doute, en raison du défaut de la monnaie à briller abstraitement, le don se produit, chez l’écrivain, d’amonceler la clarté radieuse avec des mots qu’il profère comme ceux de Vérité et de Beauté.
    =========

    Mais la variante entendue ce matin sur FR C ne se trouve qu’ici (Original publié dans le journal) :

    http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&ct=res&cd=1&ved=0CAcQFjAA&url=http%3A%2F%2Fdeposit.d-nb.de%2Fcgi-bin%2Fdokserv%3Fidn%3D96212348x%26dok_var%3Dd1%26dok_ext%3Dpdf.gz%26filename%3D96212348x.pdf.gz&ei=jLh7S8TrIYu7jAeo14WqAw&usg=AFQjCNGplP1u0Ygg09Ssd9wy8rkRA84h-g&sig2=Gc11dnLRGten3vJ1yK5zBg

    La seule référence exacte de ce texte de Mallarmé concernant le procès de Panama, étrange non … ?

    une liquéfaction de trésor coule, s’étale, rutile à l’horizon, j’y ai l’impression de ce que peuvent être des sommes, millions par centaines ou au delà, égales à celle dont l’énumération, au réquisitoire et dans la superbe défense des avocats, pendant le procès, me laisse, relativement à leurs existences, incrédule. Pourtant, il est, cet or, et même partout un peu! mais l’incapacité des chiffres, grandiloquent, à le traduire, vraiment relève d’un cas, où personne ne se complut à voir. Je me trouve nu pour l’expliquer (1577).

    ===============

    Autre article sur ce sujet :

    http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_071_0061

    ========

    Bien j’ai trouvé aussi quelque part l’analogie faite par Mallarmé entre la parole et la monnaie, et qu’elle perd de son pouvoir archaique de même que l’or le perd en servant d’outil de transaction… Mallarmé voulant restauré tout ceci.

  6. Avatar de bruno
    bruno

    L’AGENCE FRANCE TRESOR OBLIGEE DE FAIRE DE LA PUB !
    du 17 au 19 février 2010 : Oui, oui, ça doit être TRES TRES GRAVE POUR QUE L’AGENCE FRANCE TRESOR SE SENTE OBLIGEE DE FAIRE DE LA PUB sur le site du New York Times, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Le lien pointe sur une page en anglais s’il vous plaît, http://www.aft.gouv.fr/?lang=en, et la pub est gérée par Doubleclick. Si AFT doit passer de la pub dans le NYT pour trouver des clients à qui vendre la dette de la France, c’est que quelque chose ne va plus dans leurs chiffres. Cela fait deux ans que je suis sur cette page Business, mais c’est bien la première fois que je vois ça, quel que soit d’ailleurs le pays. Les gens de France Trésor auraient du mettre le texte suivant: « Achetez la dette des Français, peuple travailleur et docile, qui accepte le dictat de l’Europe, et qui se saignera aux quatre veines pour vous payer des intérêts garantis sur 10, 20 et 30 ans, d’autant que la CGT, la FO et la CFDT, et même SUD maintenant, défendent les intérêts des banques et de la CEE. Achetez à l’Agence France Trésor. Signé: les Français reconnaissants ». Chers lectrices et lecteurs, prenez cet article et envoyez-le tel quel, coupé-collé, à un maximum de vos amis et mails, car là, je vous le dis, c’est grave. La France obligée de faire de la pub pour ses bons du Trésor sur un site grand public! Quelque chose, quelque part, est cassé…
    Revue de Presse par Pierre Jovanovic © http://www.jovanovic.com 2008-2010

    la spirale de l’effondrement va plus vite que je ne le pensait!
    le brouillard n’est plus,et la brise commence à se metamorphoser
    cela sent la tempete

    1. Avatar de Politique
      Politique

      C’est sur qu’il n’y a rien a attendre des syndicats y compris de sud. EN 1936, en 1947, en 1968, en décembre 1995 ils n’ont eu de cesse de répéter leur slogan  » il faut savoir arreter une grève », pour étouffer un mouvement qui les dépassaient, préférant servir les maîtres pour sauvegarder leurs prérogatives. Ce n’est pas en programmant une journée de mobilisation pour s’offusquer qu’ils vont faire peur et nous faire croire à leur pouvoir.

  7. Avatar de mianne
    mianne

    @laurence @ zébu
    Une action qui s’en prenne directement au portefeuille des spéculateurs ?
    Zébu dit : « Retirer ses fonds des banques ? Pour aller où ? » On a une réponse . En attendant que les moins pauvres parmi les Européens conscientisés se lancent dans la création d’une banque à vocation sociale, on peut utiliser, faute de mieux, celle que Chavez a créée dans ce but l’an dernier, BANCO DEL SUR, après son opération de distribution gratuite de fuel vénézuélien aux pauvres NewYorkais de Harlem. Banco Del Sur, une banque redistributive spécialisée dans les micro-crédits pour les pauvres d’Amérique du sud qui veulent se créer un outil de travail . Je sais qu’il existe une banque avec un système équivalent en Inde .

    Où sont les agences de ces banques près de chez nous ? Bien qu’habitant en province, je n’hésiterai pas à ouvrir un compte chez eux à Paris ou ailleurs et à clôturer mon ancien compte dans une banque française qui a utilisé l’argent des contribuables pour récompenser ses traders et son PDG.

    1. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      On a peut-être 500€ à perdre, mais pas 50000 ?
      Parce que Chavez est sympa mais il a aussi tendance à nationaliser sec.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      j’ai une relative (disons) sympathie pour Chavez. Bien que son égocentrisme et sa centralisation du pouvoir m’exaspère (ou me fait rigoler, c’est selon), mais moins cependant que United Fruit of esclavagisme.
      ‘Sa’ banque du sud répond à des besoins autres que ceux que l’Europe a et nous avec, il me semble. Ce qui n’empêche pas de s’en inspirer si nécessaire.
      Pas besoin d’aller à Caracas non plus. Vous avez la NEF si vous souhaitez. Ou la CASDEN, si vous pouvez.

  8. Avatar de l'arsène
    l’arsène

    @ laurence
    D’accord avec vous et faire le deuil implique une société qui ne soit plus droguée à la sur-consommation , elle même alimentée par le sur-endettement , et c’est bien sûr ce modèle capitaliste ultra-financier qu’il faut plus que revoir mais le plus important reste la prise de conscience et la volonté collective , et là je ne suis pas très optimiste , du moins pour le court terme.

  9. Avatar de cedric7693

    « En revanche, Angela Merkel et bien d’autres gouvernants en place savent ce qu’il leur en coûtera politiquement d’imposer la cure d’austérité qu’exigent d’eux les marchés »

    ils auront leur place assurée dans le secteur privé !
    Le mécanisme est bien rodé…
    La « Grande Crise » fait volé en éclat l’illusion du pouvoir politique au service du peuple

    l’éducation nationale supprime énormément de postes, la gendarmerie et l’armée de terre recrutent massivement…

  10. Avatar de ALBIN
    ALBIN

    Ne soyez pas naïfs !
    Goldman Sachs a fait son métier de Haute Banque, comme cela s’est toujours fait depuis des siècles.
    GS a été grassement payé par l’état grec pour son ingénierie financière consistant à rapprocher des préteurs et le trésor grec en manque de crédit . Les premiers montages datent du début des années 2000. Il est question de « swaps » terme appartenant à la catégorie des « dérivés financiers ». L’enquête en cours diligentée à l’initiative de le CEE décrira exactement les montages. Mais il se pourrait que ces opérations ne soient pas simplement un arbitrage dans le temps entre taux d’intérêt ou devise de remboursement et montant emprunté. Certains parlent de « garanties étatiques », telles que des biens nationaux grecs données en quasi hypothèque. N’oublions pas que par un accord financier secret sous le premier mandat de Mitterrand, il a été dit que Fabius aurait donné comme garantie d’un prêt octroyé par les Pays du Golfe de l’or des citoyens français….. Qui en France a réclamé une « disclosure » de cet accord ?
    Donc GS a fait son boulot. En vertu du secret des affaires GS n’a pas a étaler le détail de ses opérations dénouées, lesquelles n’ont aucune incidence dans la « balance sheet ». Tout au plus GS pouvait signaler les montants de ces « prestations » dans le détail de son chiffre d’affaires si le montant était significatif.
    Les grecs n’ont pas et n’auront jamais la même éthique que le Bénélux et l’Allemagne. Ce n’est surtout pas à la France à jouer à la vierge effarouchée en ce domains.
    Le peuple grec se réjouit toujours devant une arnaque, car elle montre l’habilité à « enfoirer ». Le grec admire ce que son président et son ministre des finances ont fait en grand, alors qu’eux même le font tous les jours en petit. Si vous n’avez jamais été en affaires avec les grecs,…..taisez vous au lieu de rêver naïvement.
    Si la Grèce a « truandé » sa situation d’endettement avant son entrée dans la CEE pour en recevoir la clé, et surtout si elle a continué après…..c’est son affaire. La chancelière Merkel est absolument dans son droit de refuser de « payer la note » d’une fraude.
    Si les hauts fonctionnaires de la CEE (qui ne payent pas d’impôt sur le revenu) n’ont pas questionné le moment venu les « hautes banques » selon la procédure de « confirmation directe », ce n’est pas la faute de GS ni des capitalistes qui ont signé les « contrats de dérivés ».
    Alors stop à l’infantilisme financier sur ce blog.
    Soyons concret par des exigences:
    a) que le peuple qui fraude paye ou quitte la CEE. Ce sera un excellent avertissement pour ce qui se passe en Roumanie/Bulgarie……et certainement aussi ailleurs. Les peuples de la CEE ont droit au respect.
    b) que les dirigeants des pays qui fraudent soient « éjectés » par leur citoyens. Cohn-Bendit a absolument raison sur ce point, lui qui s’est tellement trompé sur d’autres. Le cas d’Eva Joly montre assez la nécessité d’une cour spéciale européenne ad-hoc.
    c) que les naïfs (ou incompétents) hauts fonctionnaires de la CEE soient virés
    d) qu’il soit créé une « cour des comptes » européenne spéciale recevant les rapports d’audit de cabinets indépendants internationaux auditant les comptes publics des états. Selon le principe français applicable aux commissaires aux comptes en France, non révocation de l’auditeur par l’audité, non-dépendance de l’auditeur par rapport à l’état, rotation des mandats pour éviter les collusions, responsabilité financière de l’auditeur quant aux conséquences de ses fautes.

    En résumé, cette « grande crise » montre la nécessité de la responsabilisation des peuples et de leurs citoyens. Du retour à la notion de dignité des peuples.
    César a dit « vae victis » ! il a mis au pas de l’ordre romain des tribus européennes (sauf germaniques) incapables de cohérence et de dignité.
    Vae victis ! aux politiques qui trichent !

    c)

    1. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      Vous avez raison sur tous les points.
      Cependant je me demande comment on trouve des auditeurs compétents incorruptibles même en commissions « tournantes ».
      Comment les paye-t-on pour ne pas les soumettre à la « tentation ».
      La loi du toujours plus est ineffable; quand on fait financer les partis politiques par le Peuple çà ne les empêche nullement de naviguer en eaux troubles pour ramasser « plus ».
      C’est un peu comme avec les agences de notation…
      Finalement je dois me rendre à l’évidence, rien n’est parfait..je suis déçu, mais déçu!

    2. Avatar de zébu
      zébu

      euh, pardon, c’était pour Tartar, notre ami haché

    3. Avatar de zébu
      zébu

      argh ! +1, Tartar !
      Ouf …

    4. Avatar de yvan
      yvan

      Hhmm… le terme Ami Haché n’est autorisé qu’entre lui et son Flying Deutchman. Pas de dérive, s’il te plait, Zébu.

      AH, tu mets le doigt sur le plus important dans l’humain.

      RIEN ne peut être parfait chez l’Humain. Et heureusement. Mais raison de plus pour essayer de le canaliser en le faisant vivre en société.
      Hors, ce qui nous arrive actuellement va nous obliger à devoir revivre en société…

      L’individualisme va rouler sur la jante, je le crains. (presque 😉 )

    5. Avatar de zébu
      zébu

      MDR …

      OK.

      ‘Ti-bonne’ ?

    6. Avatar de Tchita
      Tchita

      @ ALBIN

      a) que le peuple qui fraude paye ou quitte la CEE. Ce sera un excellent avertissement pour ce qui se passe en Roumanie/Bulgarie……et certainement aussi ailleurs. Les peuples de la CEE ont droit au respect.

      Quand un contribuable ou une entreprise fraude, il ne peut pas sortir du système fiscal qu’il a truandé. Je ne vois pas pourquoi la Grèce devrait sortir de l’UE, d’autant plus que je doute fortement que ce soient les grecs dans leur ensemble qui aient approuvé cette fraude. C’est avant tout à eux qu’on a manqué de respect, non?
      Par ailleurs, payer je veux bien, mais à qui? Si c’était une amende de l’UE j’approuverais des deux mains, mais là le paiement sera perçu par des intérêts privés. Depuis quand les intérêts privés seraient-ils garants du respect par les états de leurs engagement?!?

      b) que les dirigeants des pays qui fraudent soient « éjectés » par leur citoyens. Cohn-Bendit a absolument raison sur ce point, lui qui s’est tellement trompé sur d’autres. Le cas d’Eva Joly montre assez la nécessité d’une cour spéciale européenne ad-hoc.

      Incontestablement! Encore faut-il qu’il existe des dirigeants qui n’aient pas fauté! A part ceux qui ne sont jamais arrivé au pouvoir, ça ressemble à une espèce plus menacée que les lamantins!

      c) que les naïfs (ou incompétents) hauts fonctionnaires de la CEE soient virés

      Y’a qu’à, faut qu’on…

      d) qu’il soit créé une « cour des comptes » européenne spéciale recevant les rapports d’audit de cabinets indépendants internationaux auditant les comptes publics des états. Selon le principe français applicable aux commissaires aux comptes en France, non révocation de l’auditeur par l’audité, non-dépendance de l’auditeur par rapport à l’état, rotation des mandats pour éviter les collusions, responsabilité financière de l’auditeur quant aux conséquences de ses fautes.

      Vous voulez donner un infarctus à tous les gouvernants européens ou quoi? :)-
      Je suis à dire vrai surpris que ça n’existe pas déjà, même si j’imagine qu’elle n’aurait malheureusement qu’un rôle purement consultatif.

      Dans le même ordre d’idée, il serait pas mal que les budgets des états soient basés sur les prévisions de cette cour des comptes indépendante et pas sur celles qui les arrange. Ca éviterait de se reposer tous les 2 ans des questions comme celles des retraites en France où la dernière réforme était basée sur une prévision du chômage de 4.5% en 2012…

    7. Avatar de béber le cancre

      Le raisonnement d’albin est typique d’un bug fort classique de l’intelligence : le préjugé prend la place de la donnée manquante ( le préjugé étant « les grecs sont des tricheurs ») .

      Mieux vaut chercher à comprendre pourquoi la France a intérêt à ce que la grèce ne soit exclue de l’europe .
      Quelle part de cette dette les banques françaises détiennent ?

  11. Avatar de JT Gio
    JT Gio

    Une petite question technique car je n’arrive pas totalement à comprendre ce qui se passerait si l’un des PIGS faisait véritablement faillite (et il faut bien s’entendre sur le sens que l’on donne à ce mot) : comme vous l’assénez depuis plusieurs jours, certaines banques ont plutôt intérêt à voir tomber la Grèce et d’autres pays (via le marché des CDS), ce qui aurait bien entendu des conséquences funestes pour les peuples concernés. Mais se peut-il que d’autres banques soient perdantes , notamment celles qui ont prêté à ces états, et qu’elles se retrouvent de fait bourrées d’une nouvelle montagne d’actifs toxiques ? N’assisterions-nous pas alors à un nouvel épisode du type Lehman Brothers, bien plus dramatique dans la mesure où les états n’auraient alors pas les moyens de sauver une nouvelle fois le système ?

    1. Avatar de ALBIN
      ALBIN

      L’entrée d’un nouvel état membre dans la CEE est une opération de « fusion ». La preuve est là = échange de monnaie pour passer à l’euro.
      Si le groupe qui absorbe ne fait pas réalise un audit des comptes de l’entité qui est absorbée, c’est une négligence, si du moins un organisme certifié n’a pas certifié les comptes.
      La jurisprudence sur ce sujet est abondante.
      Il y a dans le cas de non audit une responsabilité partagée. Et le jugement est souvent « en équité » si aucune transaction n’intervient avant pour raison de confidentialité: il y a des magouilles et arnaques qui font du tort à l’arnaqué.
      Dans le cas de la Grèce on n’est pas dans la situation d’un « homme de l’art » face à un particulier. On est entre gents hautement policés, conseillés par des élites du savoir technique (inspection des finances) vivant comme des satrapes mais jouant lorsque nécessaire au poker menteur.
      Si le « bon peuple » accepte d’être roulé dans la farine par les politicards comme cela dure depuis toujours, tout est pour le meilleur !
      Les ménages français ont payé pour le Crédit Lyonnais…. Vous ne vous en souvenez plus ?
      Ces veaux de français vont ils encore payer pour la Grèce ? Merci Mme Merkel d’avoir dit non !
      Notons que Mme Merkel défend l’argent du contribuable français et qu’elle est « descendue en flamme » par certains français qui ont voté à 49% systématiquement contre de Gaulle et qui ont toujours trouvé normal que la gauche laisse une ardoise budgétaire à combler par la droite.

    2. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Savez-vous que les Européens ont aussi contribué à la réunification de l’Allemagne ? Savez-vous que les Normands payent pour les Corses ? Quand à l’ardoise budgétaire, la question est aussi de savoir qui l’a crée et comment…

    3. Avatar de NingúnOtro

      Je dirais plutôt que les PIGS, s’ils ont vécu au dessus de leurs moyens… ils se sont endettés pour acheter… ce que les allemands devaient vendre pour être à la hauteur. L’Europe est une symbiose utile. Maintenant que les turbulences mondiales secouent le navire, les allemands devraient réfléchir d’avantage, car ils ne survivront pas à la perte de leur capacité de vendre, tandis que les PIGS sont des pays plus proches de l’équateur qui sont moins énergivores dans leur viabilité. N’est pas plus riche celui qui à le plus (qu’il peut toujours perdre) mais celui qui à besoin de moins.

      L’Espagne, elle descend jusqu’à 20% de chômage… et ne pète pas les plombs. La Grèce et l’Italie elles pourraient faire de même. Plus on s’aventure vers le nord… moins on survit sans pétrole pour la bagnole et le chauffage.

      Sans symbiose, est-ce que chacun trouverait sa dose?

    4. Avatar de béber le cancre

      On ne peut pas laisser dire par albin : « toujours trouvé normal que la gauche laisse une ardoise budgétaire à combler par la droite. »

      Le préjugé est à la pensée ce que le frein moteur est au véhicule .

      Si l’on observe objectivement l’augmentation de la dette en fonction des gouvernements successifs( depuis pompidou) , ce n’est pas la gauche qui serait à classer comme le pire des gestionnaires.
      Si quelqu’un peut prouver le contraire , pas de problème , je suis près à changer de « certitude ».

      http://vazimonga.over-blog.com/article-6457705.html

  12. Avatar de hema
    hema

    @politique, @Paul Jorion et François Leclerc et Corinne Lepage et tous les autres

    Dans son Post Scriptum, « Politique » parlait d’un blog Européen avec traduction dans les langues « natives » (je sais qu’il y a un début en ce sens) mais j’en rajoute une louche, cela me semble, à moi aussi, une excellente chose, si ce n’est primordiale.

    On peut le regretter (ça serait tellement plus simple pour le « péquin » moyen que je suis), mais il n’y aura pas (plus) d’homme providentiel (ou de femme, quoique Laurence puisse me contredire). Il suffit de voir, pour s’en convaincre, OBAMA qui à fait « Pschiit… » assez vite, et ce, même si l’homme est probablement honnête. Donc, reste le peuple, comme l’a très bien décrit Howard Zinn, dans son livre que je cite de mémoire « Nous, le peuple Américain ».

    J’essaye de continuer mon raisonnement en live, « à quel niveau agir ? »

    Au niveau local?
    Certainement. Tous les femmes et hommes de ce blog, et bien d’autres, le démontrent tous les jours, cependant depuis le temps qu’il y des initiatives formidables en région ou/et sur des problèmes spécifiques (Emmaus, Adie, droits devants, …). Il en ressort pas grand chose au niveau des « décideurs », si ce n’est des tentatives de récupération et un zeste de charité, « c’est formidable ce que vous faites,… »

    Au niveau national?
    Pas d’idée . J’ai l’impression que tous les politiques qui font des « choses formidables » en région (au 1° degré), soit sont obligés de rentrer dans le rang pour prétendre à une position nationale, soit restent en région, je ne parle pas ici des vérolés, dés le départ (je pense qu’il y en pas mal aussi).

    Au niveau européen?
    Il me semble que le parlement européen est une instance où on (le peuple) doit pouvoir intervenir (à discuter, pourquoi pas sur ce blog)
    Corinne LEPAGE et tous les autres , à l’aide ???
    Quand je vois la facilité avec lequel le politique français se défausse sur « Bruxelles » chaque fois que ça l’arrange, j’ai l’intuition que c’est à ce niveau là que l’on doit aussi agir.

    Au niveau mondial?
    Trop compliqué pour moi.

    Au delà?
    j’ai cru comprendre, sur ce bloq ,que Dieu s’était réincarné sur terre dans le patron de GOLDMAN SACHS. Alors,…., peu d’espoir…

    Je reviens maintenant sur 2 points concernant la traduction de ce blog.

    Impact:
    Si il y a de l’ordre de 100 000 Francophones qui le lisent et x qui y écrivent, il en aura pas mal au niveau européen, (peut -être 500 000 lecteurs), ensuite si on inonde individuellement son député européen (ça pourrait faire de l’ordre 1000 e-mail par député,….), bon je m’arrête là, vous avez compris l’idée… qui n’est pas très originale dans son principe. Si quelque chose démarre, on y reviendra,…

    Moyen:
    Le blog est très volumineux et c’est une partie de son charme, le traduire (de plus pour certains sujets en quasi temps réél) nécessite un gros travail et une sacrée organisation. Une suggestion,…
    J’ai vu récemment sur le web (et entendu à France Inter) un type formidable (encore un) qui fait bénévolement de l’enseignement des sciences via des bandes dessinées qu’il conçoit (c’est un ancien scientifique du CNRS ou autre) et il fait traduire en toutes les langues (plus de 40 langues à ce jour dont je crois me souvenir le « woloff » et d’autres plus exotiques encore). Il fait ça en sélectionnant et payant ses traducteurs (étudiants, autres, chômeur,…) avec les donations qu’il reçoit sur son site.
    Pour en parler aussi (j’essaye de vous envoyer ses références dans un prochain « post »).

    Cordialement à tous.

    1. Avatar de Fredo
      Fredo

      JP Petit ?
      Ce qu’il raconte sur le domaine militaire est édifiant ! Plus opaque encore que la finance !
      Dommage que certaines de ses publications l’aient marginalisé…
      En tout cas, ses bédés de vulgarisation scientifique sont limpides, même pour le non-initié.

      Son système de traduction est une usine à gaz, à mon avis inadapté aux besoins du « live » sur ce blog. Certains commentaires sont au moins aussi intéressants que l’article qui les a déclenché, il faudrait aussi les traduire en direct. La langue restera une barrière en Europe encore quelques générations, dommage…

    2. Avatar de bruno
      bruno

      http://translate.google.com/#
      j’ai essayé sur cette page,et c’est pas mal du tout(euh,je ne suis qu’un français lisant l’anglais)
      il y a 62 langues
      en mettant un bouton « traduction » au meme niveau que commentaire et en liant la page web automatiquement,ce serait pas mal,non?!

    3. Avatar de NingúnOtro

      @ Bruno

      Voici un exemple de traduction mécanique des commentaires par Google Translate sous le CMS Drupal.

      http://www.17-s.info/construim-una-alternativa-col-lectiva-al-capitalisme-integrant-activisme-i-necessitat-en-els-barris

  13. Avatar de hema
    hema

    Suite du post précédent: le site du traducteur de BD scientifique http://www.savoir-sans-frontieres.com/

  14. Avatar de laurence
    laurence

    @ jaycib et Tartar,

    vous savez, ‘tous coupables’, cela s’adresse aux institutions. A leur globalité.
    Certainement pas à des personnes en particuliers.

    Mais que lisez vous chaque jour sur ce blog si ce n’est que ces institutions (citez m’en une qui soit irréprochable) inataquables sont coupables par action et/ou par omission?

  15. Avatar de yvan
    yvan

    Vous m’excuserez ce parallèle qui vient de me sauter à l’esprit tel un coup de pied au cul, mais le gars qui a vendu sa religion en chassant les marchands du temple, moi, je dis, chapeau.

    1. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      Je me souviens des initiales JC ; Jean-Claude qq chose non?

    2. Avatar de zébu
      zébu

      Arf … Le gars a mal fini.
      Mais ‘sa’ religion a bien prospéré, merci pour elle.
      Personne n’est tenté par le sacrifice de soi ?

    3. Avatar de Moi
      Moi

      Il l’a vendue à prix sacrifié.

    4. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      Il a chassé les marchands du temple, mais est-ce qu’il a gardé la marchandise?

    5. Avatar de yvan
      yvan

      Infernaux. Globalement, vous êtes aussi pires que moi.

      Et, mine de rien, une fois que la religion aura été éradiquée du cerveau des humains, il faudra aussi s’attaquer à la religion du fric.

      Vaste programme, non..???
      Raison de plus pour commencer tout de suite.

    6. Avatar de béber le cancre

      Le brouillard a beau se dissiper , certains ne comprendront ni ne verront jamais rien.

      Lunettes et buée ont toujours fait un bien étrange ménage.

    7. Avatar de yvan
      yvan

      Bon 1789, Béber.

    8. Avatar de Jérémie
      Jérémie

       » Et, mine de rien, une fois que la religion aura été éradiquée du cerveau des humains, il faudra aussi s’attaquer à la religion du fric. Vaste programme, non..??? Raison de plus pour commencer tout de suite. »

      Je croyais qu’il fallait de tout pour faire un monde,

      Si vous voulez tant voir un monde sans religion, sans réels croyants au cœur comme à l’esprit et bien commencez donc par supprimez certaines personnes, ça transformerait sans doute aussi le monde en un grand cimetière vous ne croyez pas ?

      Allons, allons ne vous défilez pas comme ça un peu de courage, mettez-y aussi davantage de gens à l’ouvrage si cela peut vous permettre de vous sentir mieux, pourquoi pas faute de mieux ?

      Hélas un monde totalement organisé avec ou sans aucune religion authentique au Cœur à l’Âme et à l’esprit on en voit nettement mieux plus tard les limites.

      Puissiez-vous un jour rencontrer ne serait-ce qu’une seule fois une personne sachant vous parler de ces choses autrement, bien sur pas comme moi, ou alors comme ceux dans la plupart des radios chrétienne, préférant tant faire parler un autre grand Patron de plus à l’antenne, la religion du fric, la leur et puis après que voyons-nous de mieux dans le monde du travail, comme je vous comprends tellement Yvan, de vous en prendre continuellement jour après jour à la religion sur le blog, allez, allez-y cela m’est bien égal maintenant, des loups habillés en brebis…

    9. Avatar de Paul Jorion

      Wikipedia :

      « Lors des funérailles de l’abbé Grégoire, l’autorité romaine interdit l’église à sa dépouille. Mais rassemblées autour de La Fayette, deux mille personnes accompagnent le corps de l’évêque humaniste et gallican au cimetière Montparnasse.

      Plus de 150 ans plus tard, le 12 décembre 1989, ses cendres sont transférées au Panthéon en même temps que celles de Monge et de Condorcet, à l’occasion de la célébration du bicentenaire de la Révolution française. La hiérarchie catholique, en la personne du cardinal Lustiger, refuse de s’associer à cet hommage. »

      L’église : nulle au fil des âges !

    10. Avatar de Moi
      Moi

      « L’église : nulle au fil des âges ! »

      N’exagérons rien. Cet abbé a clairement nuit à la puissance de l’Eglise. Vous voudriez qu’en plus ils tendent l’autre joue? Ou pardonnent? Paul, vous avez pris leurs racontars trop au sérieux. 🙂

      Cela me fait penser à Zinoviev, qui montre bien que les révoltés qui se retrouvaient au goulag étaient les vrais communistes. Ils avaient pris l’idéal communiste au sérieux, ces naïfs.

      Au fait, imagine-t-on des idéalistes du capitalisme qui auraient pris trop au sérieux la propagande de leur gouvernement? Que faut-il en déduire?

    11. Avatar de béber le cancre

      Etonnant que de dire que l’église est nulle au fil des âges tout en ne voulant pas dire que l’abbé grégoire ne l’était pas .

      L’abbé pierre ne l’était pas , le Christ ne l’était pas , soeur emmanuelle ne l’était pas , la liste est longue de cette église qui n’a rien à voir avec celle des honneurs et des pompes .

      Le préjugé anti-chrétien est une imbécilité tout autant que tout autre préjugé, sauf vot’respect , mr Jorion.
      Je le dis sans donner dans le coup de goupillon , vous en fairez ce que vous en voudrez.

    12. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Une église trop organisée, trop institutionnalisé, trop chapeauté ne saurait mieux faire aimer l’évangile aux hommes.

      Un mauvais chrétien plaide coupable ?

       » Mauvais chrétien à la barre, dit le grand Inquisiteur, on vous accuse d’inciter les gens à ne plus marchander dans le Temple, à ne plus roupiller dans les églises, à être au chômage, à ne plus vouloir travailler dans une société que pour l’argent et la malice, on vous accuse d’inciter les gens à relire les écritures et la bible autrement et en plus sans notre permission, à enfreindre les lois, les coutumes, les conventions, les traditions de notre très Sainte religion organisée depuis quelques siècles au Vatican, voire même carrément contre l’esprit des premiers Apôtres. Qu’avez-vous à dire ?  »

       » Coupable, votre honneur, à travers mon chômage je me rends bien compte que je ne sers bien évidemment plus correctement les valeurs de ce monde. »

       » Finalement, on vous accuse de réviser, de corriger, de méditer, de prier autrement, voir même de mettre en doute les dogmes sacrés de notre Foi. Qu’avez-vous à dire dans votre situation ?

       » Coupable votre honneur de ne pas pouvoir me conduire comme un autre grand Patron de plus du Cac 40 . »

       » Quel est votre nom mauvais chrétien, Chômeur ?  »

       » Oh comme bon vous semblera, votre honneur à vrai dire j’ai plutôt un matricule aujourd’hui . »

      Certaines personnes au Vatican sont parfois tellement apeurées de voir d’abord leur religion pratiquée à la virgule avec les grands dévoyés de ce monde près que d’entendre dire qu’elle est mise en doute par un modeste et pauvre petit chômeur de plus … Amen

      ——————-

      Hélas depuis toujours les grands Prêtres n’ont pas toujours bien reçu comme il faut certaines personnes, en quoi sont-ils donc si différents de ceux d’hier dans leur conduite ?

      Tant d’hypocrites de première …

    13. Avatar de Paul Jorion

      Mais l’abbé Grégoire était chrétien !

    14. Avatar de Pierre
      Pierre

      «Les rois sont dans l’ordre moral ce que sont les monstres dans l’ordre physique […]. L’histoire des rois est le martyrologe des peuples»

      Lutte pour l’abolition de l’esclavage
      Lutte pour l’abolition de la peine de mort
      Lutte pour obtenir les droits civiques pour les Juifs
      Lutte pour une langue nationale : le français
      Lutte pour la formation des hommes : création des Arts et Metiers
      Lutte pour la liberté des cultes
      ………Lutte, et à cette époque, ça craignait!!!!!

      Et il y en a qui critiquent ou qui snobent toujours la couleur de sa violette bourka d’évêque?
      Petits joueurs, derrière des petits pianos!
      Pourtant que la montagne est belle!
      Olivier Besancenot n’a, à ce compte là, pas encore son premier flocon…..

  16. Avatar de laurence
    laurence

    @ J Gorban,

    vous avez raison, c’est une des choses que nous pouvons faire aujourd’hui.

    Il me semble que ces ‘petites’ actions vont dans le sens d’une construction.

    Peut-être plus importante que nous ne l’imaginons

  17. Avatar de Jack
    Jack

    LA GRANDE CRISE, n’est ce pas un peu naturaliser le phénomène, qu’on pourrait plus clairement qualifier de faillite (ou de crise) du modèle de gouvernance néo-libérale?

    Ci joint un regard dans ce sens.

    La crise des subprimes est une crise de la gouvernementalité néo-libérale, et non une incapacité à réguler la monnaie
    Article retranscrit à partir de l’intervention de Maurizio Lazzarato aux Mardis de Chimères, le 17 décembre 2008.

    Appauvrissement et enrichissement dans le néo-libéralisme

    La crise que nous sommes en train de vivre n’est pas une crise financière au sens du consensus médiatique, qui en parle comme s’il s’agissait du résultat d’une séparation entre la spéculation des financiers et la production des entrepreneurs (tel que le dit Sarkozy). L’économie dite réelle et la spéculation financière sont indissociables. Et la crise, en réalité, met en évidence l’échec d’une gouvernementalité néo-libérale de la société, dont la finance n’est qu’un dispositif (même s’il est stratégique).

    1) La finance est une machine de guerre qui transforme les droits sociaux en crédits, en assurances individuelles et en rente (des salariés aux actionnaires).

    Alors que l’économie réelle appauvrit les gouvernés en tant que salariés (blocage des salaires, précarisation, etc.) et en tant que détenteurs de droits sociaux (réduction des transferts de revenu, diminution des services publics, des allocations chômage, etc.), la finance virtuelle prétend les enrichir par le crédit et l’actionnariat.

    Les politiques néo-libérales ne veulent pas d’augmentations de salaire directes ou indirectes (comme de meilleures retraites financées collectivement), mais elles incitent au crédit à la consommation et à la rente boursière (fonds de pension, assurances privées et individuelles). De même, elles répugnent au droit au logement, mais favorisent les crédits immobiliers. Et elles poussent à investir dans les assurances individuelles, plutôt que dans la mutualisation contre les risques (chômage, santé, retraite, etc.). Le salarié et l’usager de la sécurité sociale doivent gagner et dépenser le moins possible pour réduire le coût du travail et celui de la sécurité sociale. En parallèle, le consommateur doit dépenser le plus possible pour écouler la production. Or, dans le capitalisme contemporain, le salarié et l’usager d’une part, et le consommateur d’autre part, sont les mêmes personnes et se trouvent pris de la sorte dans une sorte de schizophrénie.

    Voici le miracle qu’on attendait de la finance : croire à une redistribution de la richesse qui ne toucherait pas aux profits. C’est-à-dire à une redistribution de la richesse qui s’accompagnerait d’une réduction des impôts, surtout pour les riches. Une redistribution de la richesse qui couperait dans les salaires et les dépenses sociales, etc. Et ce qui a failli n’est pas la « spéculation » sauvage issue du découplage de la finance et de l’économie réelle, mais bien le projet politique d’enrichir tout le monde sans toucher au régime de propriété (privée). La propriété est le point d’achoppement de toute politique dans le capitalisme : hic Rhodus, hic salta !

    2) La finance est une machine visant à transformer les salariés et la population en « capital humain » où chacun assure soi-même sa valorisation de « soi » à travers ses propres investissements (crédits individuels en formation, santé, assurance, etc.)

    La finance doit contribuer à faire de tout gouverné une sorte d’entreprise permanente et multiple. Ce qui est alors demandé aux individus n’est plus d’assurer la productivité du travail, mais la rentabilité d’un capital (de leur propre capital, inséparable de leur propre personne). L’individu doit se considérer lui-même comme un fragment de capital, une fraction moléculaire du capital. Le travailleur n’est plus un simple facteur de production, l’individu n’est pas, à proprement parler, une force de travail, mais un capital-compétence, une machine-compétences, qui va de pair avec un style de vie, un mode de vie, un choix moral . C’est une « forme de rapport de l’individu à lui-même, au temps, à son entourage, à l’avenir, au groupe, à la famille ».

    3) La finance est une machine qui voudrait transformer le salarié en petit propriétaire, pour, comme disent les libéraux, le déprolétariser, le dépolitiser.

    Dans une perspective de déprolétarisation (construction de petites unités de production, aides à l’accession à la propriété de son logement, actionnariat populaire, etc.), la visée néo-libérale est toujours la même : « un salarié également capitaliste n’est plus un prolétaire », indépendamment du fait de la « salarisation croissante de l’économie ». La folie de cette logique politique ne trouve pas sa source dans le système boursier, mais dans le projet de transformer chaque individu en « petit propriétaire », comme l’énonce le programme de Sarkozy (d’après l’original américain, Bush, qui récita abondamment son bréviaire de la société des propriétaires), sans vouloir toucher aux inégalités dans la distribution des richesses qui se sont, depuis trente ans, continuellement accrues.

    Le régime d’accumulation et les modalités de gouvernementalité financière, aujourd’hui en crise, cachent des techniques d’individualisation, de dépolitisation et de déprolétarisation. Elles ont pour objectif principal la neutralisation des comportements de mutualisation, de solidarité, de coopération (qui impliquent la revendication de droits pour tous, etc.). De même, elles contribuent à effacer la mémoire des luttes salariées, des luttes des prolétaires (leurs actions et leurs organisations collectives). La croissance tirée par le crédit (la finance) pense ainsi exorciser tout conflit. Se confronter à des subjectivités qui considèrent les allocations, les retraites, la formation, etc., comme des droits collectifs garantis et reconnus par la société, ce n’est pas la même chose que gouverner des « débiteurs, des petits propriétaires, de petits actionnaires. »

    La crise des subprimes n’est pas une crise financière, mais l’échec de ce programme politique visant à l’individualisme patrimonial. Bien au-delà de l’aspect symbolique, elle touche directement la maison, emblème de la propriété individuelle.

    La dette infinie

    « S’appuyant sur les recherches de Will, Michel Foucault montre comment, dans certaines tyrannies grecques, l’impôt sur les aristocrates et la distribution d’argent aux pauvres sont des moyens de ramener l’argent aux riches, d’élargir singulièrement le régime de la dette… (Comme si les Grecs avaient découvert à leur manière ce que les Américains retrouveront avec le « New Deal » : que les lourds impôts d’Etat sont propices aux bonnes affaires). Bref, l’argent, la circulation de l’argent, c’est le moyen de rendre la dette infinie (…) L’abolition des dettes ou leur transformation comptable ouvrent la tâche d’un service d’Etat interminable (…) Le créancier infini, la créance infinie a remplacé les blocs de dette mobiles et finis (…) la dette devient dette d’existence, dette d’existence des sujets eux-mêmes. Vient le temps où le créancier n’a pas encore prêté tandis que le débiteur n’arrête pas de rendre, car rendre est un devoir, mais prêter une faculté, comme dans la chanson de Lewis Carroll, la longue chanson de la dette infinie :

    “Un homme peut certes exiger son dû,
    mais quand il s’agit du prêt,
    il peut certes choisir
    le temps qui lui convient le mieux” »

    Deleuze et Guattari, L’Anti-Å’dipe

    Avec le passage des sociétés disciplinaires aux sociétés de contrôle, s’opère la transition du grand enfermement au grand endettement, ce qui engage une modification profonde des formes de domination. De l’homme enfermé, dans la prison tout d’abord, mais également dans l’usine, l’hôpital, l’école, ou la caserne (toutes les institutions qui ressemblent à la prison), on passe au modèle de l’homme « endetté » (Deleuze).

    Le secret de la croissance de la Corporate America vient de la dette. Mais la dette (le crédit) n’est pas seulement un moteur économique, mais également une technique de gouvernementalité des conduites des individus. Le système de la dette financière et morale fait circuler à la fois de la culpabilité et de la responsabilité chez les gouvernés (Nietzsche, dans La généalogie de la morale, nous rappelle que dans la langue du protestantisme, « dette » et « faute », se disent de la même manière).

    D’une part, le capitalisme contemporain encourage les individus à s’endetter (aux États-Unis, où l’épargne est négative, on contracte tous types de crédits : à la consommation, pour acheter une maison, poursuivre ses études, etc.), en ôtant à l’endettement moléculaire toute charge culpabilisante. D’autre part, il culpabilise les mêmes individus en tant que responsables des déficits molaires (de la sécurité sociale, de l’assurance maladie, de l’assurance-chômage, etc.), qu’ils doivent s’engager à combler. La presque totalité des réformes néo-libérales (celle de la sécurité sociale, de l’intermittence, des retraites, etc.) sont légitimées par les déficits, alors que tout le monde peut aujourd’hui constater que le deficit spending (l’endettement de l’Etat) est une question entièrement politique !

    Cette incitation à contracter des crédits mêlée à cette obligation à faire des sacrifices pour réduire le « trop » des dépenses sociales ne sont pas contradictoires, puisqu’il s’agit d’installer les gouvernés dans un système de dette infinie. On n’en a jamais fini avec la dette dans le capitalisme financier, tout simplement parce qu’elle n’est pas remboursable (avec la charge des dépenses sociales, il faudrait plusieurs générations pour sauver le système !).

    Cette dette infinie n’est pas d’abord un dispositif économique, mais une technique sécuritaire pour réduire l’incertitude du temps et des comportements des gouvernés. En dressant les gouvernés à promettre (à honorer leur crédit), le capitalisme dispose à l’avance de l’avenir puisque les obligations de la dette permettent de prévoir, de calculer, de mesurer, d’établir des équivalences entre les comportements actuels et les comportements à venir. Ce sont les effets de pouvoir de la dette sur la subjectivité (culpabilité et responsabilité) qui permettent au capitalisme de jeter un pont entre le présent et le futur. Dans La Généalogie de la morale de Nietzsche, la possibilité d’extraire de l’« homme-fauve » un « homme civilisé », c’est-à-dire un homme « prévisible, régulier, calculable », passe par la capacité à promettre, par la fabrication d’une mémoire de la dette. La mémoire de l’« homme civilisé » contemporain est celle de l’employabilité, de la disponibilité, de la docilité aux lois du marché du travail et de la consommation, puisqu’il leur est redevable d’un crédit. Si les mnémotechniques que le gouvernement néo-libéral met en place ne sont pas la plupart du temps aussi atroces et sanguinaires que celles décrites par Nietzsche (supplices, tortures, mutilation, etc.), leur sens est identique : construire une mémoire, inscrire dans le corps et dans l’esprit le sens de l’obligation. Pour que ces effets de pouvoir de la monnaie sur la subjectivité fonctionnent, il faut donc sortir de la logique des droits individuels et collectifs pour entrer dans la logique des crédits (les investissements du capital humain).

    1. Avatar de Phil de Saint Naz
      Phil de Saint Naz

      « La finance est une machine de guerre qui transforme les droits sociaux en crédits, en assurances individuelles et en rente (des salariés aux actionnaires) »

      Mais la finace est aussi une macine de guerre qui transforme le cerveau en sauce blanche. On parle dans ce blog du crédit aux ménages, comme s’il était inévitable, comme si la police allait venir vous arrêter si vous ne prenez pas de crédit.

      C’est là ou la machine ubuesque à décerveler de la Phynance opère. Avec l’aide des grands relais de propagande, Personne ne se pose plus la question de la nécessité d’avoir un intérieur sur équipé, un jardin tondu avec un micro-tracteur. Il faut réécouter comment Boris Vian se foutait du « progrès » dans une de ses chansons (« la complainte du progrès? »): Ah Gudule, si tu m’aimais, je te do-nn-erais: Un frigidaire, une machine à lavé, un jolis cooter, une armoire à cuiller, une pelle à gâteau, un écorche poulet, une tourniquette, pour faire la vinaigrette. (Boris Vian).

      Sans aller jusqu’au tous complices, ceux qui s’endettent parce qu’ils ont « besoin » d’objets neufs n’ont plus conscience que c’est eux qui renforcent la finance. Par exemple, vous avez besoin d’une voiture: Vous en achetez une neuve. Vous prenez un crédit. Vous assurez la bagnole tout risques, le vendeur, mais aussi l’assureur se frottent les mains. Le coût du crédit + l’assurance+ la décote d’une bagnole neuve, il faut être sacrément riche pour se payer ça, ou sacrément gogo. Les bagnoles roulent 400 000 km, on en trouve pour 2000 euros qui ont moins de 200 000km. On prend un risque: se la faire voler. OK, mais même avec 2000 euros de perdus si on se la fait voler le premier jour, on est loin de ce que coûte pour le même service le surcoût de la voiture neuve+crédit+ assurance tout risque.

      Pareil pour les mutuelles. Toutes les familles prennent des mutuelles pour tous ses membres, qui sont hors de prix par rapport à ce qu’une famille « normale » devrait dépenser chez le médecin hors remboursement sécu. Lorsque vous dites au pharmacien que vous n’en avez pas, on vous regarde comme un martien. Quel est le risque: le gros pépin, l’hospitalisation. Pour couvrir ce risque là, ça ne coûte que 120 euros par an. Et en cas d’opération, vous êtes pris à 100% de toutes façons.

      La culture du crédit et du soi-disant risque zéro grâce à l’assurance, a fait perdre la tête à nos concitoyens et les rend, de plus, complices des upper-classe qui se moquent d’eux, entre eux, en fustigeant leur mauvais goût et leur pavillon minable muni d’une pelouse indigente.

      La résistance, ça commence par le zéro crédit. Le zéro risque, c’est la quasi zéro assurance, et surtout, pas de pélèvements automatiques, tout le monde sait qu’on ne peut pas s’en dépétrer et qu’il est légal de les refuser.

    2. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      @Jack (17 février 16 h 27)
      Excellente explication de la victoire de la valeur d’échange sur l’usage, augmentée par une description parfaite et simple de ses conséquences dans la vie quotidienne. Votre commentaire est d’autant plus satisfaisant qu’il esquisse une approche critique de la notion de temps. Cela me rappelle un bombage aperçu sur un mur il y a quelques années, qui me semblait condenser, à la manière d’un slogan, la plupart des axes (dont l’expression de « déprolétarisation » – j’ajouterais « spectaculaire » – n’est pas la moins intéressante) dont vous amorcez des développements : « Pour la démarchandisation du temps ! ».

      Comme quoi, il arrive parfois que la détermination intempestive affleure, ça et là, dans ce blog.

    3. Avatar de schizosophie
      schizosophie

      Peut-être devrais-je préciser que le « néo-libéralisme » n’est qu’un nom plus récent désignant le capitalisme comme mode de production.

    4. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Je crois qu’on joue un peu sur les mots. François Leclerc ne dit pas autre chose lorsque billet après billet il met en garde contre la tentative des puissants d’instaurer un ordre toujours plus sécuritaire, en effet, inhérent au néo-libéralisme. J.-P. Werrebrouck évoque lui l’ordo-libéralisme, ce qui est encore un concept très approchant. Paul Jorion lui-même a déjà sur ce blog cité Rousseau … L’analyse de Deleuze est plus que jamais d’actualité. Nous sommes clairement dans une société du contrôle.

      Derrière le problème de la dette, il y a bien entendu le problème de la propriété privée et de sa définition.
      La question est moins débattue car elle touche aux fondements de la République, dont les institutions politiques, issues des conquêtes de la pensée libérale jusque dans ses principes économiques, ont accompagné l’essor et le développement du capitalisme. Ces institutions ont été les garantes et même les promotrices du respect de la propriété individuelle et des richesses accumulées au nom de la liberté. Ainsi d’une certaine façon la démocratie libérale a été l’alliée du capitalisme. Tant que la démocratie libérale ne gênait pas le capitalisme les libertés de parole, de réunion, d’association, étaient bienvenues et souvent encouragées, certes souvent aussi sous l’effet des coups de butoir des mouvements sociaux.

      Or, désormais, le vent tourne. La démocratie est de plus en plus vue comme un obstacle au maintien en place des puissants, autrement dit ceux qui ont l’argent et le patrimoine que l’argent a permis d’acquérir. Ceux-ci, placés devant une crise inédite, par son ampleur et ses facteurs multiples, sont rétifs au lâcher prise, par égoïsme ou aveuglement. Ils ne voient plus d’autre issue que de faire accomplir au système une mutation, mais alors une mutation dont le résultat serait de fait l’escamotage pur et simple de la démocratie, pourtant déjà mal en point.

      Le capitalisme d’Etat dans sa version chinoise, et peut-être demain américaine, est un exemple de ce qui pourrait nous attendre si les choses tournaient vraiment mal.

      Pour terminer sur une note plus positive, je voudrais redire, après quelques autres qui en ont déjà évoqué l’idée ici ou ailleurs, que la notion de propriété individuelle pourrait être entendue d’une toute nouvelle manière. A savoir que la propriété ne serait plus la petite propriété individuelle au sens des libéraux, le petit chez soi avec sa petite clôture et son petit coffre fort, pour préparer sa petite retraite mais la propriété en tant que ce qui nous est propre à chacun, au sens de singularité, laquelle serait conçue a priori dans le rapport à la collectivité, à la communauté politique. AInsi la place de chacun serait comprise comme solidaire de toutes les autres, au lieu qu’un principe de compétition gouvernerait la société comme c’est le cas aujourd’hui.

      Cela n’empêcherait nullement que l’intimité de chacun soit violée, au contraire, puisqu’il s’agirait de donner au mot liberté une véritable consistance, en tant que la liberté se définirait cette fois comme la possibilité pour chacun de se cultiver selon son désir. Bien entendu pour cela il faudrait que les droits sociaux aient le même statut que les droits strictement individuels ces derniers ne concernant, si on peut dire, que la disposition de son corps et de son emploi du temps. Cela suppose l’abandon du paradigme de l’individualisme méthodologique, et pas seulement d’un point de vue théorique. Son principe est certes critiqué, combattu, mais le fait est que nos institutions sont dans leur esprit son application concrète. Il faut reprendre notre devise « liberté, égalité, fraternité », en la repensant, pour la dégager de la gangue du libéralisme à la sauce économiste.

      Bref, je suis d’accord, derrière la dette, il y a d’autres enjeux. Toutefois, l’urgence nous commande — aussi — de prendre le taureau de la finance — symbole de Wall Street — par les cornes ! Il est très virulent et fait et fera encore des dégâts.

      Comment inventer une nouvelle société où l’individuel et le collectif ne seraient plus constamment opposés, mais pensés a priori dans leurs implications réciproques. Vaste chantier en perspective !

    5. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      La machinerie du contrôle social est devenue plus sophistiquée: rares sont de nos jours les charges à cheval de gendarmes mobiles munis de leurs mousquetons dans les corons !

      Encore que, pour qui a fréquenté en pleine nuit un commissariat dans une banlieue du 9-3 (cela m’est arrivé), il y a de quoi être profondément inquiet. De jeunes flics étant placés – toutes proportions gardées – dans la position d’un GI tout juste post ado fraîchement débarqué en Afghanistan de son coin perdu des Etats-Unis. Que l’on ne s’étonne pas de l’effet.

      Les rambos ne sont toutefois que la partie visible d’une machine répressive plus insidieuse et élaborée.

      L’intériorisation du contrôle social est tout aussi stupéfiante, par son ampleur, que la puissance de la machine qui en est à l’origine. Cela ne veut pas dire qu’il est nécessairement irrésistible, mais cela doit faire réfléchir sur les moyens de s’y opposer.

    6. Avatar de Moi
      Moi

      « La machinerie du contrôle social est devenue plus sophistiquée: rares sont de nos jours les charges à cheval de gendarmes mobiles munis de leurs mousquetons dans les corons !  »

      Je doute de cette sophistication. C’est un mythe selon moi. Ce qui a changé, c’est qu’il n’y a plus de corons. La répression est bien réelle, il suffit de regarder certaines banlieues, c’est-à-dire là où les conditions de vie sont restées difficiles et donc la population plus mécontente et rebelle.
      La stabilité sociale de ces dernières décennies est uniquement le fruit de la prospérité. Si la crise se propage à la classe moyenne et fait gonfler les rangs des démunis, vous verrez inéluctablement les gendarmes mobiles réapparaître.

    7. Avatar de Jérémie
      Jérémie

       » La machinerie du contrôle social est devenue plus sophistiquée  »

      Je vous le fait pas dire surtout que c’est beaucoup plus rentable pour l’industrie pharmaceutique de vendre davantage de psychotropes aux gens de la ville basse que dans la ville haute, là ou le divertissement est roi, quelle grande exploitation éhontée de l’homme par l’homme pire même maintenant sur le plan médical et pharmaceutique après le monde financier et de la politique, dommage qu’il n’y est pas un peu plus de médecins courageux et intègres dans ce monde déjà bien mal en point par les seules valeurs de l’argent ou de l’honoraire et la commission de plus.

      Évidemment si le contrôle social était déjà moins soutenu, sophistiqué, on verrait peut-être déjà un peu moins de gens remplir les hôpitaux pour tenir le coup au travail comme sur un poste, pilule du Bonheur mon œil oui, en fait regardez les bien il n’y a guère plus de différence à voir entre un marchand de sommeil, de liberté et de poison, oui ce monde au bord de la faillite est principalement le leur.

    8. Avatar de Fab
      Fab

      Chapeau bas, Jack.

      François Leclerc, je bats ma coulpe et promets de lire dorénavant tous vos billets avec attention…et avec un autre oeil.

  18. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Ce sont les politicards démagogues réélus qui créent les ardoises et nous qui payons.
    Il ne gèrent rien car leurs dépenses d’état ne grèvent pas leurs fortunes personnelles…au contraire les lobbies souffleurs de lois les remercient grassement à coups de prébendes off-shore.

    Je me sens donc bientôt ,quelle horreur, devenir « communiste ».
    Après tout le Peuple américain est frère…ouh là je dérape , je suis bon pour l’internationale..

  19. Avatar de laurence
    laurence

    @ hema 🙂

    Vous savez, il y a quelque chose en moi (?) qui me souffle que tant que nous raisonnerons avec nos vieux concepts,

    tant que nous ne déciderons pas (et c’est pas de la tarte) de la société que nous voulons pour demain, nous nous sentirons victimes et empêtrés dans des choses sur lesquelles nous n’avons pas prise.

    Nous ne nous sentons pas ‘attelés’ à un projet. C’est là que le bât blesse.

    ??? c’est ma ‘conviction intime’ 🙂

  20. Avatar de laurence
    laurence

    @ Bourdon,

    c’est justement pcq j’ai bien conscience de cela que je ne voudrais pas que ceux de demain paient nos non-décisions d’aujourd’hui!

  21. Avatar de BA
    BA

    Un plan de sauvetage européen à 320 milliards d’euros.

    Pas de demi-mesure, tel est le secret d’un plan de sauvetage réussi. Suivant cette règle, Paul Mortimer-Lee, économiste chez BNP Paribas, estime qu’il faudrait débourser 320 milliards d’euros pour venir en aide aux pays cruellement dénommés «PIGS» (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne).

    «Il faut que le plan de soutien soit suffisamment imposant pour donner suffisamment d’oxygène aux pays visés afin qu’ils se relèvent et afin de faire sortir du bois les spéculateurs et de réconforter les créditeurs», écrit l’économiste dans une note.

    D’après les rumeurs de marché, un éventuel plan de sauvetage pour la seule Grèce coûterait 20 milliards d’euros. Insuffisant, d’après l’économiste de BNP Paribas : 20 milliards, c’est le montant des sommes allouées à la Hongrie et à la Roumanie, soit aux alentours de 20 % du produit intérieur brut de ces pays.

    Appliqué à la Grèce, le même ratio équivaut à 50 milliards d’euros, à 35 milliards d’euros pour l’Irlande, et à 30 milliards d’euros pour le Portugal.

    Le sauvetage le plus cher concernerait l’Espagne, avec une enveloppe de 200 milliards d’euros.

    Car, «pour mettre en place un plan qui ait une chance raisonnable de réussir, il faut venir en aide à tous les pays en difficultés», avertit Paul Mortimer-Lee. L’enveloppe totale de 320 milliards d’euros représenterait au final 3,5 % du PIB de la zone euro, ou encore trois fois le déficit budgétaire allemand.

    Si la situation se corse, il semble que les pays de la zone euro n’auront guère le choix, vu l’imbrication des économies européennes.

    Pour l’instant, aucun responsable politique ne parle d’un plan de sauvetage financier. L’Europe se contente de déclarations de soutien. Comme le relève l’économiste, «les paroles ne coûtent rien». Il faut espérer que le poids des mots seul suffira à calmer les marchés.

    Le Figaro

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      Combien d’argent faudra-t-il exactement pour sauver L’Europe ? L’Amérique ? La Chine ? le Japon ? L’Espagne ? L’Angleterre ? La Grèce ? La Finlande ? Pus de damnés sans doute encore …

      Mon âme, tu as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais grande chère» (Luc 12:18, 19)

      «Celui qui aime l’argent n’est pas rassasié par l’argent, et celui qui aime les richesses ne l’est pas par le revenu» (Eccl. 5:10).

      « Est-ce le temps de prendre de l’argent, et de prendre des vêtements, et des oliviers et des vignes, et du menu et du gros bétail, et des serviteurs et des servantes ?» (2 Rois 5:26, 27)

      L’homme actuel prétend se servir de l’argent, il se trompe lourdement. C’est Mammon qui, caché derrière l’idole, asservit l’homme.

      «le rassasiement du riche ne le laisse pas dormir» (Eccl. 5:12)

  22. Avatar de zébu
    zébu

    @ Laurence :
    Peut-être une possibilité d’action politique ‘immédiate’, finalement, après réflexion …
    La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 permet, sous des conditions très strictes, d’initier un référendum dit « d’initiative populaire » (art. 4 de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, révisant l’article 11 de la constitution) :

    « Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. Cette initiative prend la forme d’une proposition de loi et ne peut avoir pour objet l’abrogation d’une disposition législative promulguée depuis moins d’un an.
    Les conditions de sa présentation et celles dans lesquelles le Conseil constitutionnel contrôle le respect des dispositions de l’alinéa précédent sont déterminées par une loi organique. »
    Texte de loi

    Plusieurs conditions :
    1. Que la loi organique soit votée. A priori, ils avaient annoncé que cette loi devait être inscrite dans l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale pour avril 2010. Personnellement, je ne l’ai pas vu dans cet ordre du jour. A supposer que cela soit le cas, la loi organique, avec les navettes, ne sera pas définitivement votée avant l’été, ce qui ne répond que très relativement au sentiment d’urgence. Mais bon …
    2. Qu’un dizième des électeurs INSCRITS doit soutenir une demande de référendum. Ce qui représente quand même quelques 4 millions d’électeurs (source wikipédia). La votation pour La Poste avait rassemblée 2,4 millions de personnes (pas forcément d’ailleurs d’électeurs inscrits).
    3. Qu’un cinquième des membres du parlement (Assemblée + Sénat) porte cette demande, soit environ 180 députés, ce qui n’est pas chose aisée mais peut être plus facile à atteindre que 4 millions d’électeurs …
    4. Que cette demande de référendum porte sur « tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions. »

    Aloooooooooors un référendum pourra être organisé. Ouf …

    Ce qui laisse, pendant le temps que la dite loi organique soit votée, assez de travail pour :
    – définir le thème du dit référendum,
    – solliciter les membres du parlement,
    – organiser une pétition auprès des électeurs inscrits.

    Le thème pourrait être l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix, ou une loi de régulation de la finance 😉

    Cordialement.

  23. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Cette Loi est apparemment un leurre.
    Entrainer le 1/5° du parlement semble un peu difficile (sauf peut-être après des émeutes de la faim?)…

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Oui, apparemment. Mais je ne suis pas sûr qu’il soit plus difficile d’entrainer 1/5ème des membres du parlement que d’entrainer 10% des électeurs inscrits ! Les ‘choses’ ont donc été bien ‘faîtes’ comme on dit. En Suisse, pays si décrié semble-t-il, l’Initiative populaire fédérale doit rassembler 100 000 signatures de citoyens suisses ayant le droit de vote. Sachant que le nombre d’électeurs inscrits est de 4,9 millions de citoyens suisses, le pourcentage est de … 2%, soit 5 fois moins qu’en France !!
      Evidemment, en France, ‘on’ a toujours craint le peuple …

      Rien n’empêche néanmoins qu’un tel référendum puisse justement porter sur l’abaissement du seuil de signatures à 2% comme en Suisse, ainsi que du nombre de membres du parlement (10% par exemple).

      Toujours est-il que c’est actuellement le seul moyen constitutionnel pour qu’une loi provenant d’une ‘initiative populaire’ puisse émerger. Sinon, il faudra en passer par les partis politiques, dont on voit bien qu’ils sont loin actuellement de ce genre de réflexions, malgré certaines propositions qui n’en demeurent pas moins intéressantes mais ne se fondent que sur la régulation de la spéculation le plus souvent, pas sur sa suppression (sauf parfois sur ‘les marges’, comme la suppression des paradis fiscaux en Europe, la suppression de la possibilité d’échanger avec des paradis fiscaux, …).

      Sans compter qu’il faudra évidemment une alternance politique en 2012, sans quoi, ce n’est pas les carottes qui seront rappées mais la rappe qu’on va bouffer !

  24. Avatar de louise
    louise

    @ laurence :

    « Vous savez, il y a quelque chose en moi (?) qui me souffle que tant que nous raisonnerons avec nos vieux concepts, »

    Comme vous dites, c’est là que le bât blesse.

    Un de ces « vieux concepts » est de penser que lorsque l’argent est à la banque il est en sécurité.
    Ce qui est totalement faux.
    La preuve ?
    Lorsque l’on fait sur ce blog la proposition de retirer son argent de la banque à quoi avons nous droit ?

    A des envolées du style :
    -vous voulez faire sauter le système ?
    -les banques vont couler !
    -avez-vous pensé aux petits épargnants qui vont être ruinés ?
    j’en passe et des meilleures

    Cela veut dire quoi ?
    -que chacun est persuadé que son argent est en sécurité
    -que chacun est persuadé qu’il pourra le retirer quand il veut
    -que chacun est persuadé que si TOUT LE MONDE retire son argent le bateau coule
    -que chacun est persuadé que tant que personne bouge tout peut continuer

    C’est l’histoire du vase félé.
    Le vase est félé, si on essaie de le déplacer il va tomber en morceaux, donc on ne le touche pas, on ne l’époussette même pas, la poussière s’accumule dessus, on n’en voit même plus le décor, il ne sert à rien, mais le vase est félé, si on essaie…………………………….

    Alors que les morceaux pourraient servir à faire une jolie mosaïque.

    Mais un vase est un vase, même s’il est félé, même si on ne peut plus mettre de fleurs dedans, même si ce n’est plus qu’une idée de vase, une ombre de vase, une inutilité totale en tant que vase.

    1. Avatar de Crapaud Rouge

      « Mais un vase est un vase, même s’il est félé, même si on ne peut plus mettre de fleurs dedans, même si ce n’est plus qu’une idée de vase, une ombre de vase, une inutilité totale en tant que vase. » : on voit que vous ne connaissez pas ce principe de Ludwig Wittgenstein selon lequel les choses sont ce qu’elles sont en raison de notre comportement à leur égard. Un vase ne peut être vase que parce que je m’en sers comme tel, parce que je le pense comme tel, etc. Cet immarcescible « être vase » dont vous parlez est une pure création de votre esprit, je ne vois pas comment elle pourrait émaner d’un vase, de la catégorie « vase », ou des vases en général.
      Notons que ce principe de Wittgenstein se vérifie fort aisément. Si je vous donne un lingot d’or, vous n’allez pas le jeter à la poubelle comme un lingot d’acier dont vous n’auriez rien à faire…

      A l’inverse, ce dont vous parlez, ce n’est pas d’un vase mais de l’idée de vase.

    2. Avatar de octobre
      octobre

      Je reprends au vol votre idée du vase Louise. Et je vous invite à admirer le tableau suivant :
      Une table, un vase, des fleurs dedans. C’est bien une nature morte.
      Il y a un peintre qui disait : « J’ai peint beaucoup de fleurs et chaque tableau est en fait un autoportrait ».

  25. Avatar de béber le cancre

    Jusqu’où peut on découvrir ce que les chefs d’états savent et ne disent pas aux communs des mortels ?

    Le sommet , c’est juste pour la vue disait l’alpiniste.
    http://www.lesechos.fr/info/finance/020370026492-le-fonds-speculatif-de-john-paulson-actif-en-grece.htm

    1. Avatar de NingúnOtro

      On peut s’essayer à esquisser ce qui devrait être la vérité qu’ils devraient savoir. C’est à dire, comment rassembler les pièces du puzzle monde d’une façon à voir que ce qu’ils ont fait jusqu’ici suit une logique, même si elle pourrait nous paraitre peu éthique. Si les gouvernements ont acceptés le bail-out des banques avec aussi peu de garanties et de contraintes qu’on est en train d’apprendre… ce n’est certes pas parce-que ces gouvernements sont ignorants. Tout comme ces banquiers ne sont certes pas des ignorants.

      Ils jouent au monopoly. Celui qui à le culot de tricher… il triche. Et celui qui le découvre, même si c’est parce-qu’il est victime d’une tricherie… à deux choix, 1) Il apprend le truc et l’applique lui-même aux autres, parce-que c’est rentable et qu’il peut récupérer ce qu’il à perdu en étant victime; 2) Il dénonce et il prend le risque d’arrêter le jeu… en priant que les autres joueurs ne soient pas tout aussi pragmatiques que celui qui l’a arnaqué. Quand on est un petit joueur… on essaie de se trouver sous la protection du pire ennemi de celui dont on à souffert l’arnaque.

      Les anglo-saxons, c’est eux qui on inventé le pragmatisme… et ils jouent le jeu à fond. C’est eux qui organisèrent le système bancaire privé, eux qui fondèrent la FED, eux qui s’organisèrent les limites opératives de la réserve fractionnaire, eux qui foutèrent en l’air ces limites auto-imposés en inventant les hedge funds, la titrisation et les ninja, et encore eux qui vont faire sauter tout le système monétaire maintenant que c’est dans leur intérêt de faire tabula rasa parce-que ce sont leurs dettes qui sont les plus grandes.

      Gouvernements et financiers sont dans les mêmes bandes, pas nécessairement ceux du même pays dans la même bande.

      Nous, on n’est que les moutons des uns ou des autres… tant qu’on se laisse tondre.

    2. Avatar de béber le cancre

      Avantage certain pour le joueur qui crée les règles du jeu .

  26. Avatar de Jérémie
    Jérémie

     » Que voit-on quand le brouillard se dissipe ?  »

    Et bien lorsque les falaises s’avancent de trop près, qu’il devient de moins en moins permis de changer de valeurs, de freiner, de braquer avant le crash, la chute, la solution finale. Des choses
    qu’il ne faudrait peut-être plus dire aux enfants, aux âmes sensibles qu’il est parfois trop tard pour apprendre et réciter le Pater.

    Et si au lieu de rechercher d’abord à sauver cette folle civilisation commerciale, nous recherchions d’abord à sauver autre chose en nous et avant que cela nous surprenne tôt ou tard c’est sur nous allons beaucoup trop vite … Le monde est fou vers quoi nous entraîne le plus grand nombre ?

  27. Avatar de AntoineY
    AntoineY

    @ Tartar et Zebu.
    Je crois que ça se tente. Ca ne me parait pas si difficile. Au contraire même… C’est la brèche par laquelle nous devrons nous engouffrer à terme, quand la fenêtre de tir sera ouverte (2012).

    @ Louise
    Pour ce qui est des vieux concepts, je préfèrerais qu’on les reprenne et qu’on se débarrasse des concepts récents pour adopter une forme ou une autre de conceptualité ancienne… celle du républicanisme néo-romain, par exemple.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      @ Antoine Y :
      Ah mais si ça vous tente, faut pas se gêner !!
      Ceci dit, je crains que ce ne soit quand même plus compliqué que vous ne croyiez …
      Hasta 2012.

  28. Avatar de tomate
    tomate

    Un jooouurrrrrr…. j’ai vu une tomate,
    secouer les jumelles à LAURENCEEEEE…..
    Un Tooouuurrr…et puis deux …et puis trois!
    Elle voulait de l’action…elle le clamait…. partout!
    Aussi, nous les actionneurs … on s’est tous rendu
    Chez Dame LAURENCEEEEEEEE….
    Qui réside …. à l’adresse suivante :

    Merci par avance.

  29. Avatar de dissy
    dissy

    http://www.dhnet.be/breaking_news.phtml?id=128157&source=belga&status=3

    3.5 pct de croissance en 2010 ..bernanke a trop fumé …..et surtout qu’il annonce plus de chômage

  30. Avatar de laurence
    laurence

    @Tomate,

    🙂

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