Banques: « Il faut des mesures chirurgicales »
Les banques ont-elles tiré les leçons de la crise ?
Non. Mais pourquoi l’auraient-elles fait puisqu’on les laisse opérer dans le même cadre qu’hier ? Depuis le début de la crise, elles n’ont reçu aucune véritable directive, et maintenant on s’étonne qu’elles retombent dans leurs pires travers ! Aucune banque ne va prendre sur elle de réformer le système. Ce sont des entreprises commerciales, on ne peut pas leur reprocher de vouloir gagner de l’argent.
Est-ce à dire que les Etats ont trop ménagé les établissements financiers ?
Les Etats se sont contentés de froncer les sourcils, de prendre des mesures symboliques, histoire de satisfaire leurs opinions publiques. Mais, en réalité, ces mesures n’ont eu aucun impact réel. Le décor n’a pas changé.
Des mesures d’encadrement et de régulation ont quand même été votées…
D’abord, la plupart d’entre elles, comme la séparation, aux Etats-Unis, des activités bancaires, ne sont pas encore entrées en vigueur. Ensuite, ce ne sont que des mesures de surface qui prennent le sujet par le mauvais bout.
Que préconisez-vous ?
J’ai eu la chance de travailler dans la finance. C’est pourquoi je suis partisan de mesures chirurgicales. Depuis 2007, je fais une proposition qui soulève la terreur des banquiers : l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix.
C’est-à-dire ?
Aujourd’hui, nombre de produits financiers sont dévoyés. A l’origine, ils permettaient à leurs utilisateurs de se protéger moyennant un certain coût contre les fluctuations, par exemple d’un marché ou d’une matière première. Ces outils ont une fonction prudentielle qu’il faut conserver et même encourager. Mais ils ne doivent plus être accessibles à des intervenants venus dans le seul but de spéculer et de faire de l’argent. Quand on permet à n’importe quel acteur de faire des paris, on contribue à déstabiliser le système.
A vous entendre, l’économie serait devenue un casino…
Mais c’est un casino ! Il a diminué de taille du fait de la crise, cependant les règles n’ont pas changé.
Les banques européennes n’ont-elles pas montré plus de discipline que leurs homologues américaines ?
Allons donc ! Dominique Strauss-Kahn lui-même reconnaissait, voilà quelques semaines, qu’il restait encore d’importantes pertes cachées dans les bilans et que la proportion était plus forte en Europe qu’aux Etats-Unis.
La croissance repart un peu partout. La crise est-elle derrière nous ?
Il s’agit d’une reprise sans emplois, une reprise statistique : les entreprises reconstituent leurs stocks. Seules la Bourse et les banques semblent aller mieux, mais cela ne durera pas.
Sur quoi se fonde votre pessimisme ?
Nous avons devant nous deux bombes à retardement. D’abord, la dette des Etats. A eux seuls, en 2010, les Etats-Unis auront besoin d’emprunter sur les marchés 1 700 milliards de dollars. Ils seront en compétition avec l’ensemble des pays et des grandes entreprises. Comme il n’y aura pas assez d’argent pour tout le monde, les Etats les plus faibles devront offrir des taux d’intérêt plus élevés, ce qui ne manquera pas de les fragiliser davantage. L’autre bombe est encore plus prévisible : c’est l’immobilier commercial américain – bureaux, hôtels et autres stations touristiques. Ces actifs ont été construits à crédit. Or, en 2012, nombre de prêts vont arriver à échéance. Il va donc falloir trouver d’autres capitaux, mais qui voudra les apporter alors que la valeur de ces biens n’a cessé de se déprécier du fait de la crise ? Des entreprises vont tomber et, avec elles, les milliers de petites et moyennes banques qui les ont financées. Cela va être un massacre.
142 réponses à “L’Express, le 18 février 2010”
Je n’y tenais plus,
Alors j’ai relayé le dernier article de François et vos propositions sur les positions nues aux rédactions des principales radios, aux deux députés locaux et au Premier Ministre.
Et demain je me réveillerai dans un monde sans CDS, sans dark pools…
Bonjour,
Et bravo pour ce billet bien senti.
Je me demande juste pourquoi le titre de l’article « Banques: « Il faut des mesures chirurgicales » » n’est pas le même que le titre html de la page « On ne peut pas reprocher aux banques de vouloir gagner de l’argent ».
Le titre aurait-il été modifié en cours de route ? 😉
Lors d’un entretien, le titre final n’est pas de vous. Intéressant contraste en effet entre l’accent mis dans le titre de l’article et celui repris dans l’URL.
Bientôt 5 millions de chômeurs US en fin de droit …(en juin)
http://www.calculatedriskblog.com/2010/02/five-million-workers-to-exhaust.html
Obama va encore nous dire que le »chômage » diminue..en fait la stat oui, mais eux (les chômeurs en fin de droits)seront toujours tout autant sans emploi ….tout a été calculé pour que cela se passe juste avant les élections »midterms » de novembre…le plan de relance ne devait surtout pas donner trop d’effets trop tôt(en 2009)….il faut s’attendre à un méga magouillage des stats d’ici novembre….mais un gros »incident » d’ici la est toujours possible…
Que fait l’Histoire des chômeurs ?
Cela amplifie le mouvement.
En gros, c’est du Corriolis. L’inventeur de la toupie. Je blague mais la similitude pourrait être troublante.
Corriolis est aussi l’inventeur de l’effet siphon dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord et de la divergence des masses d’air de la zone de l’équateur.
Manque de chance pour lui, il n’a pas inventé le coca. Mais je compte sur lui pour poursuivre une certaine théorie de la relativité.
N.B.: pour ceux qui ne seraient pas au courant : ce sont les pauvres qui font la consommation.
« ce sont les pauvres qui font la consommation. »
Si certains voulaient me surnommer Ford, j’ai à leur disposition une main invisible du marché à leur mettre dans la figure.
🙂
C’est clair et net, on ne peut être plus précis.
Qu’a donc C. Barbier dans la tête pour avoir ouvert à M Jorion ses colonnes dans l’Express ?
Bizarre.
Le pouvoir aurait-il peur de lui-même ? C’est possible !
En 1943, les collabos, sentant le vent tourner, ont eux aussi changé de camp.
@ Papimam
Avez-vous lu, ces dernières années, les écrits de C. Barbier? Avez-vous jeté un oeil à ces petites videos sur Internet, en forme de billets d’humeur? Je le fait régulièrement.
C’est étonnant . C. Barbier est quelqu’un de réellement intelligent. Pourtant il semble être de ces personnes surprenantes, qui n’ont pas besoin d’utiliser leur tête pour écrire et parler. Je le répète, c’est fascinant à observer. Je ne sais pas quel est l’autre lieu, inconnu pour moi, de production d’idées qu’ils utilisent, en tout cas leur tête ne leur sert pas.
« Qu’à donc C. Barbier dans la tête? » demandez-vous.
Je peux me tromper, mais je soupçonne qu’il reste encore beaucoup de place dans sa tête. Des lieux inutilisés, des espaces vierges de toute pensée.
Compte-t-il utiliser ces espace vacants plus tard, quand il ne sera plus directeur de la rédaction de L’Express? …mystère…
@Jean-Luc
Je ne connais C Barbier qu’à travers sa présence régulière sur le plateau de C dans l’air et j’en ai plutot retenu qu’il n’envisage pas de sortir du cadre et qu’un changement de paradigme doit être exclu pour lui.
Sa couleur politique, quoi qu’en dise son écharpe, ne m’échappe pas.
Les gens intelligents c’est super, à condition qu’ils soient généreux et modestes ou sages, qu’ils mettent leur QI au service des autres.
Bonsoir.
On est bientot trois ans apres le declenchement de cette crise, aout 2007, je m’en souviens encore, et on est encore a vous posez ces questions.
Ho vous repondez avec la foi du charbonnier, mais c’est pathrtique de la part des journalistes.
… »pathrtique »? … »pratique »? … »patrick »?
Ah, c’est pathétique, je n’arrive pas à lire astrorock aujourd’hui.
@Jean-Luc
peut-être faut il lire parthritique!
Valise formée de « pathétique » et « arthritique »: ça ne serait pas mal, je trouve.
bonjour,
je partage votre analyse en tous points, mais je m’étonne que personne ne se fasse la réflexion suivante : pourquoi, puisque d’autres savent ce que vous savez, les dirigeants des Etats s’acharnent-ils à poursuivre dans la même voie ? pourquoi restent-ils sourds aux nombreuses propositions qui sont faites?
ils ne sont pourtant pas plus stupides que nous, et voient eux aussi que nous courons à la catastrophe… pourquoi alors ne changent-ils pas? qu’est-ce qui les retient de le faire?
voilà la véritable question à laquelle j’aimerais qu’on me réponde.
C’est la question qu’il faut se poser pour avancer tous !
A mon avis, et ce n’est que mon avis,
Margaret Thatcher a répondu à votre question par TINA, i.e. « There Is No Alternative ». Cette affirmation est toujours vraie dans les esprits de nos élites.
Mais ce n’est que mon avis.
Eh bien, ils ne savent rien faire d’autre, ils ne le veulent pas, ils sont incapables de penser d’autres mesures.
Par exemple, ils auraient pu arrêter la crise des subprimes à très bon compte: financer purement et simplement les défauts de paiement, qui ne sont jamais que des remboursements à trente ans, et qui par hypothèse ne représentent pas non plus 100% des engagements mensuels des emprunteurs. Ils auraient cassé l’enclenchement de la crise, à charge évidemment de traiter la suite. Pourquoi ont-ils été incapables de simplement penser cette action?
La raison pour laquelle ils continuent à courir vers l’effondrement est la même que celle qui les a empêchés de prendre une mesure efficace contre les subprimes, et elle est purement idéologique! Aider les pauvres défaillants, c’est impensable, tout simplement – ils représentent tout au plus un électorat que l’on courtise une fois par législature! Mais financer les financiers, amis de chaque jour, ceux dont on est proche, des rangs desquels parfois on est issu, ou que l’on espère rejoindre après un mandat de haut niveau, ça c’est concevable et tout naturel !
C’est l’idéologie en action: une légitimation de la caste à laquelle on appartient.
Avec tout le respect que j’ai pour Paul Jorion, j’irais même jusqu’à dire que non, ils ne sont pas incompétents, car leur compétence n’est pas de faire triompher la raison, leur compétence est de faire triompher jour après jour le camp des grandes fortunes aussi bien dans la guerre économique sans pitié qu’il livre à la société que dans la guerre des idées où il faut que les pauvres continuent à voter comme s’ils étaient riches. Ces gouvernants et leurs conseillers ne sont pas des experts, ils sont des idéologues du capitalisme débridé, des prélats de la religion officielle.
L’explication la plus rationnelle commence à ressembler à l’agenda du Nouvel Ordre Mondial.
Ca ne bougera pas avant une catastrophe majeure parce que le premier qui va tenter de bouger sera tenu pour responsable de cette catastrophe majeure.
La puissance financière que détiennent certains groupes est telle qu’ils sont capables de déstabiliser toute tentative politique (d’autant que la volonté politique est quasi inexistante, la peur et le manque d’imagination étant au pouvoir dans nos démocraties « avancées »).
Ceux qui possèdent beaucoup n’accepteront jamais de perdre, ne fût-ce qu’un peu, pour en sauver d’autres qui ne possèdent rien, voire même pour sauver le « système ». Ils pousseront jusqu’à la rupture.
La solution passe par une refonte complète de notre mode de vie consumériste (ce qui ne se fera pas) et dans l’immédiat par l’application des propositions de Paul Jorion (entre autres), ce qui ne se fera pas non plus, ou alors avec si peu de convictions que l’effet produit sera minime.
Sans cataclysme, pas de changement majeur. Nous sommes allés trop loin, trop fort, et nous allons trop vite.
Soyons lucides: il ne nous faudra plus vingt ans avant d’être sidérés par les choses que nous aurons vues…
(même si l’évidence de l’effroyable accélération vers le mur constatée depuis plus de dix ans nous laisse déjà plus que perplexes).
Il n’y à que trois façons d’arrêter une course folle de l’intérieur, d’où le TINA de la vieille dame de fer…
1) Un participant gagne par la force et soumet tous les autres… fin du besoin de concurrence.
2) Le dernier participant à s’épuiser est le gagnant pyrrhique… fin du besoin de concurrence.
3) Tous les participants accordent d’arrêter la course… psico-pathologiquement inviable.
Il n’y à qu’une façon d’arrêter la course de l’extérieur…
De plus en plus de gens pas atteint par la psychose formula 1 se mettent d’accord pour ne plus fournir du carburant au participants… tout en faisant gaffe de ne pas provoquer 1) ou 2) en haut.
@ Caleb Irri
vous demandez:
« ils ne sont pourtant pas plus stupides que nous, et voient eux aussi que nous courons à la catastrophe… pourquoi alors ne changent-ils pas ? qu’est-ce qui les retient de le faire ? »
j’ose répondre:
Parce que la cause de la dette est de l’ordre intime des relations humaines établies dans nos sociétés de consommation. Elle est le reflet du désir de tuer le père pour ne pas se séparer de sa mère. (et continuer à la consommer sans limite … qui nous ramène au mythe de la dévoration des enfants par Cronos l’incestueux comme le fait apparaitre en décoration Paul Jorion).
L’argent virtuel créé par la dette prend la place de l’absence du signifiant père, qui normalement vient limiter le désir de l’enfant pour sa mère, et qui est bafoué en occident.
Alors la réelle question est de savoir comment continuer l’inceste en faisant porter l’interdit sur les enfant des autres …
Voilà pourquoi les parents occidentaux en viennent à vivre sur le dos des générations futures, en espérant secrètement que la dette se reportera sur les enfants des autres ! Et pas sur les leurs !
Le vrai problème sera de savoir sur qui reposeront effectivement ces dettes, et non plus pourquoi.
A propos du mythe de CRONOS,
Ce qui est intéressant dans le mythe de Cronos, c’est de constater que :
– Chronos garde vivant les enfants en son sein (il devient à son tour une mère)
Sa femme, Rhéa, une Titanide, et aussi sa sœur, donna naissance successivement à Hestia, Démèter, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus. Cronos parvint à les manger tous, à l’exception de Zeus, que Rhéa avait confié à sa mère Gaia; elle lui substitua une grosse pierre enveloppée de langes, que son père dévora à sa place.
Avec Gaïa, il s’arrange pour les faire recracher à son père – Hésiode ne précise pas comment, mais des sources tardives précisent que c’est Métis, déesse de la ruse, qui offre à Cronos un émétique. Celui-ci vomit alors tout ce qu’il avait ingurgité jusque là, y compris la pierre qui l’a abusé, que Zeus place ensuite à Delphes
– lorsque Chronos régurgite les Dieux, ils sont bien vivants !
CRONOS joue le rôle d’un personnage qui dévore ses enfants, non pas pour les tuer mais pour les contenir en lui, comme une mère .
En effet, Taotaquin.
Et il faut aussi ajouter à cela la concurrence que se font les pays, et l’on se rend compte que le système est « auto-verrouillé ».
Par contre, il s’agit de prévoir la suite de la chute en mettant sans arrêt le doigt sur ce qui être corrigé. Histoire, pour une fois, de repartir sur de bonnes bases. Ca nous changera.
Un article de géo-politique qui vient appuyer mes écrits :
http://www.marianne2.fr/Le-declin-de-l-empire-americain,-pour-la-CIA-ca-reste-un-film-2-2_a185162.html
» les experts de l’agence de renseignement ne voient qu’un seul horizon : la domination du modèle américain »
Je ne connais pas le degré de pertinence de l’analyse de cet auteur, mais cela semble assez proche de la réalité.
Et lorsque l’on sait qu’il faut diviser pour mieux régner.
@caleb irri
Votre question est très précise et porte très loin. Mais je vous répondrai de façon aussi précise. Si les dirigeants ne font rien ou plutôt si ceux qui font quelque chose (les dirigeants français par exemple) sont si loin du compte – c’est parce qu’ils n’ont pas été élus pour cela .
Dans nos pays – et contrairement à ce qu’on croit – il existe un consensus très largement partagé sur les finalités de l’action politique : ce consensus c’est la croissance et l’emploi à tout prix ». Or un dirigeant dans nos démocraties n’est pas un simple individu qui pourrait prendre conscience de quelque chose : il agit dans un cadre contraint et ce n’est pas parce qu’individuellement il pense comme vous, qu’il agira dans ce sens . Il agira en fonction du consensus ..
Or je ne crois pas qu’un consensus existe déjà dans nos pays pour des mesures institutionnelles comme celles que nous proposons . Et donc je pense que les gouvernants actuels ( les français notamment) sont toujours dans leur rôle . Certes les gens se déclarent « hostiles aux banquiers », ce qui révèle un début de prise de conscience mais pas au point de payer le prix à court terme de ce genre de mesures : le soutien à d’éventuelles mesures radicales de Sarkozy serait extrêmement faible
C’est pourquoi l’effort patient de conviction doit continuer
amicalement
@ Caleb Irri,
ça c’est de la question, et de la bonne!
Pourquoi sachant les mêmes choses que nous, les dirigeants se retiennent-ils de changer? C’est ça votre question.
Si vous croyez être seul (ou seule) à vous la poser, rassurez-vous dès maintenant, il y a du monde pour vous accompagner. Quant à attendre une réponse, il me semble qu’on va devoir patienter encore un peu.
Pourquoi l’homme est la seule espèce pour qui, quand il n’y a pas de bornes, il n’ y a plus de limite? Les tentatives de réponse à cette autre question (subsidiaire à la vôtre) tiennent dans des milliers de pages des plus grands philosophes. Et l’abysse qu’ouvre cette question non résolue, a donné lieu à d’autres milliers de pages qui s’appellent Bible, Coran ou encore d’autres noms. On cherche, on cherche, et on a pas encore trouvé.
Regardez la toute première phrase de Jorion, suite à la première question. C’est une question aussi, et on y trouve un élément de réponse.
Le cadre nous dit Jorion. La réponse est dans le cadre.
Et vous pouvez le croire, c’est un anthropologue qui vous le dit.
Au fait, merci Didier pour la référence.
TINA. Quel joli nom pour la maîtresse de nos maîtres.
Et pour la mère de tous les vices.
Ce serait donc pour ça que j’apprécie Tina Turner…???
Ces femmes. Toutes des … déesses.
Vous avez eu peur..hein???
Pourquoi ne font-ils rien. Mais simplement parce qu’il n’y a rien à faire sans changer le système dans ses gènes. Et qu’ils ne le souhaitent pas parce qu’ils bénéficient de ce système…
Pour faire simple :
*10% des personnes les plus riches qui en bénéficient et sont richement alimentées par le système
*10% des personnes un peu moins riche ont l’impression d’en bénéficier mais pour lesquels le bilan est plus ou moins nul
*Enfin 80% des personnes (les plus pauvres) qui le subissent alimentent les 10% les plus riches.
Devinez dans quelle catégorie vont se situer les décideurs qu’ils soient économiques ou politiques ?
Dans un monde à croissance de plus en plus contrainte (voir durablement nulle ou négative), la seule manière de régler le problème sera évidement d’améliorer cette répartition, sinon finira par exploser socialement. Toutes les solutions économiques et financières passeront nécessairement par une réduction de la rente du capital d’une manière ou d’une autre.
Et vous vous demandez pourquoi ils trainent des pieds… Et qu’ils attendent le tout dernier moment pour agir vraiment…
Je viens de regarder, plus de 10 ans apres, le documentaire de Denis Robert « Journal Intime Affaires En Cours »….criant d’actualite….et qui a mon avis, reponds toujours a votre question « pourquoi les politiques ne font rien »
http://video.google.fr/videoplay?docid=2207844256582482424
A Caleb Irri,
Tout système possède de nombreux mécanismes de stabilisation internes et externes qui s’opposent donc aux changements.
Une personne est un système: si vous êtes fumeur, essayez de vous arrêter de fumer, c’est très difficile, et pourtant, personne n’ignore que ce n’est pas bon pour l’organisme. Mais en persévérant, on peut quand même y arriver, ne nous décourageons donc pas.
Je n’étonnerai personne en disant que j’apprécie ce billet, clair net et précis.
Très important de prendre l’opinion publique à témoin, qui plus est dans magazine à grand tirage, lu par les cadres sup et les milieux économiques de façon générale.
Dans un an ou deux, ou peut-être même avant, quand la situation deviendra critique, les décideurs ne pourront plus dire qu’ils ne savaient pas, qu’ils n’avaient rien vu venir. Une fois, mais pas deux.
Qu’au moins ils fassent le service minimum, c’est à dire ce qu’il faut pour limiter des dégâts déjà programmés, en interdisant dare dare les paris sur la fluctuation des prix !
Je pense que Paul finira par être entendu, c’est la conclusion logique à la crise, toute la question est de savoir quand !!
Les tenants et aboutissants de la crise, la façon dont elle serait perçue, quels ressorts sociolo-politiques il faut toucher pour obtenir une majorité contre le consensus néo-libéral, toutes les analyses et approches pragmatiques de Paul se confirment les unes après les autres.
Il serait peut-être temps que ces messieurs et dames les « décideurs » en tirent les conséquences qui s’imposent. Pourquoi ne pas faire tout de suite ce qu’ils feront demain, mais alors peut-être trop tard, tant les dégâts immenses.
Merci à l’express d’avoir pour une fois présenté dans le bon ordre les qualités de Paul Jorion, à savoir anthropologue, sociologue et ancien financier, car c’est justement ce qui fait sa différence.
La réponse est pourtant assez simple et peu se résumer ainsi:
« Tant que ça ne gêne pas le pouvoir! »
Tant que ça ne gêne pas le pouvoir en place, les bonnes idées n’ont pas lieu d’être prises en compte. Surtout si ces idées vont à l’encontre de ce qui s’est fait jusqu’à présent. Pourquoi démonter le mécano, laissons faire, on verra bien, il sera toujours temps d’intervenir. En attendant invitons Mr Jorion à en parler, ça mange pas de pain et ça peut toujours servir. Nous sommes ouvert à toutes les suggestions…
Je rappelle que le locataire de l’Elysée apparait souvent là où on ne l’attend pas, (coucou! je suis là) le coucou est aussi un oiseau qui fait son nid dans le nid des autres, comportement qui l’accompagne dans sa célébrité.
On peut penser que l’ami du président , rédacteur à l’Express, suit expressément la route du président.
A partir du moment ou vous avez une fonction positive et intégrable dont l’intégrale entre – l’infini et + l’infini a une borne supérieure alors vous pouvez démontrer que cette fonction en moyenne part de 0 à – l’infini termine à 0 à + l’infini et passe par un maximum entre les deux.
Pour résumer personne n’a rien fait et ne fera rien ! Pourquoi ?
La Hellas est l’arbre qui cache la forêt GB-USA, alors la Finance est aussi l’arbre qui cache la fin d’une fonction positive !
http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=2028
La voie pour sortir de la crise financière et économique est celle de l’Etat national renforcé
par Reinhard Koradi, Dietlikon
Bonsoir Monsieur Jorion,
Pouvez-vous chiffrer les deux bombes à retardement pour les années 2012-13-14-15 ?
A 100 milliards prêts 🙂 ? pour l’ordre de grandeur !
Bien sincèrement,
PAD
Le total des dettes des états de la planète se monte à 49 500 milliards de dollars.
Il y a un an, un cabinet comptable indépendant de New York a estimé le total de tout ce qui était « argent » non monétaire à 1 400 000 milliards de dollars.
Ces chiffres doivent être bons, je pense. Pour aller dans le mur.
Il faut que je concatène et explicite. Car il est nécessaire de faire de la consolidation tout comme partout.
Ce chiffre de 49 500 milliards est officiel. Voyez ce que ça peut donner pour la Grèce.
Dans la consolidation, il faudrait aussi prendre en compte l’endettement second et privé.
Second, soit, toutes les collectivités locales d’un état ainsi que tenir compte du phénomène sub-prime magique par son taux variable.
(pour les non-initiés, seule la municipalité de Grenoble a porté plainte contre une banque et l’affaire doit être gênante car il n’y a plus aucune nouvelle. Mais ce devait être légal car quelqu’un a bien signé le document (appelé contrat et du style gré-à-gré))
Coté privé, on sait à peu près. 140% aux US, 70% en France.
Maintenant, pour les 1 400 000 milliards, tout le monde ne peut en être réduit qu’à des hypothèses sachant qu’il s’agit aussi de gré à gré et donc sans aucune forme de contrôle ou même de connaissance.
Cela me fait plaisir un peu quelque part dans le sens ou j’ai toujours pu justifier les millions que j’ai engagé 🙂
Mais bon : les strates de pouvoir planétaire sont impénétrables…
J’ai oublié un dernier détail.
Les états, et surtout celui des US, sont devenus les prêteurs de dernier recours, les consommateurs de dernier recours mais aussi les assureurs de dernier recours…
C’est à dire qu’ils devront assumer les pertes de l’ensemble du système. (ce qui ne peut éventuellement apparaître qu’en cas de défaillance comme nous le constatons sur tous les prêts.)
Le pied, non?
Merci Yvan
En tout cas le thème de la puissance excessive des agences de notation a été repris dans le « grain à moudre » sur FR C ce soir, à mon grand étonnement… Invités :
Nicolas Veron. Economiste
Think-Tank Bruegel
Jean Paul Fitoussi. Président de l’OFCE
Jean Arthuis. Sénateur de Mayenne (Union Centriste)
Président de la Commission des Finances du Sénat
@lizst
Un billet clair de PJ ( comme d’hab)
Ce n’est pas étonnant que l’on commence à remarquer l’influence excessive ( influence et non puissance , car ces agences peuvent disparaître en un jour) . Car il s’agit au sens propre d’une anomalie de notre système économique , lequel repose sur l’idée qu’un marché est régulé par des phénomènes de nombre et par l’accés à la connaissance de tous des données fondamentales sur le marché ( d’où les lois régulières sur la concurrence)
Le montée des agences de notation renvoie in fine à l’impossibilité pour le marché du capital de fonctionner selon les règles libérales : d’où la nécessité d’avoir des informations « par ailleurs ». Mais le remède est pire que le mal, on le voit bien . Et il est normal qu’ on commence à en prendre conscience .^Avec retard, certes le thème a eu du mal à percer , même sur ce blog ). Mais c’esdt inexorable et ce n’est qu’un début
La seule solution pour contrer ce phénomène n’est pas unqiuement l’interdiction des paris; il faut aller plus loin et modifier les règles comptables des entreprises . Je me propose de revenir dessus quand j’aurai deux ou trois minutes
amicalement
Monsieur Roche, j’ai un avis un peu différent.
Déjà, je ne m’estime pas libéral (quoique… : vu l’abus de langage car nos dirigeants passent leur temps à verrouiller le système) ou en tout cas, opposé fermement à tout excès (malgré mon jeune âge qui ne favorise pas la sagesse) et surtout attaché à la Justice.
Les agences de notation, je peux quasiment dire que j’ai fait leur boulot. En allant voir dans les entreprises, en rencontrant les ouvriers, en jaugeant leur savoir-faire, en voyant le résultat obtenu…
Bref, en mesurant de façon la plus impartiale possible ce qu’une organisation avait de mieux. Et de moins bien.
Pour en revenir aux agences de notation, je crois qu’elles sont nécessaires. Mais sous deux conditions.
– qu’elles voient réellement l’ensemble de ce qu’elles notent. (et non seulement le bénéfice après impôt et le dividende sur action)
– qu’elles ne soient pas juge et partie. (et là, ça parait difficile et montre bien AUSSI que le système est corrompu par absence totale d’indépendance réelle, soit ce qui est un minimum d’équité lorsque l’on juge)
Là aussi, une réforme à faire de ce système que nous voyons s’écrouler sous nos yeux…
Faut être pragmatique et résumons:
Des états, des particuliers, ont « vendu » leurs revenus futurs pour acheter pour les états à crédit des politiques sociales militaires ou etc…. et pour acquérir dans le cas des particuliers une maison, investir dans l’immobilier commercial pour financer des achats….. etc….
Et maintenant les débiteurs sont incapables de payer: les états ont tout dépensé et les intérêts sont devenus une charge insupportable. Les particuliers ne peuvent plus réaliser leur investissement faute de marché et surtout chômage.
Examinons la « balance sheet » sans préjugés.
d’un coté des créances titrisées qui se sont échangées comme le mistigri
de l’autre coté des dettes qui elles ont été plus ou moins « dérivées ».
Et la question est: comment compenser tout cela pour une gigantesque opération de « défeasance ».
Très simple cher Watson: la méthode du « buvard royal » ! elle est rapide, efficace elle a déjà été testée et cela fonctionne super bien quelque soit l’époque.
Le principe est simple:
Les états soldent leurs dettes entre eux ( on va pas se faire la guerre non ?) par une « monnaie de singe » qui aura désormais cour légal inter-nation. C’est l’état le plus fort militairement qui déclenche et impose aux autres états cette monnaie: L’or réévalué.
Les états ensuite répudient leurs dettes vis à vis des créanciers privés étrangers: exemple russe !
reste les dettes entre particuliers et institutions socialement importantes: pension funds par exemple. Pour cette catégorie, c’est au cas par cas: de la monnaie de singe ou rien: la valise ou le cercueil ! les accords d’Evian, cela ne vous dit rien ?
Moi je suis persuadé que chez GS il y a une bonne douzaine de golden boys qui ont déjà la solution dans leur poche. Faut attendre le bon moment !
En résumé, un coup d’acordéon mondial c’est ringard. Le coup du buvard royal, c’est moderne comme le monde. Et derrière tout cela on met en place une « démocratie totalitaire » à la chinoise avec un zeste d’écologie. Parce que croyez- vous que la Chine va adopter le libéralisme occidental vous ? La science lentement mais surement se déplace vers l’asie. Le totalitarisme économique chinois va se déplacer en sens inverse. Les capitalistes n’ont pas vendu la corde, mais la capacité à « inventer » que l’Asie avait perdue.
🙂
http://www.penombre.org/07/03.htm
La très vaine divinité universelle sans extérieur ni pompes –
Ce refus à trahir quelque éclat doit peut-être cesser, dans le désespoir et si la lumière se fait de dehors: alors les somptuosités pareilles au vaisseau qui enfonce, ne se rend et fête ciel et eau de son incendie.
Pas, l’instant venu ostentatoire –
Qu’une Banque s’abatte, du vague, du médiocre, du gris.
Le numéraire, engin de terrible précision, net aux consciences, perd jusqu’à un sens.
Aux fantasmagoriques couchers du soleil quand croulent seuls des nuages, en l’abandon que l’homme leur fait du rêve, une liquéfaction de trésor rampe, rutile à l’horizon: j’y ai la notion de ce que peuvent être des sommes, par cent et au delà, égales à celles dont l’énoncé, dans le réquisitoire, pendant un procès financier, laisse, quant à leur existence, froid. L’incapacité des chiffres, grandiloquents, à traduire, ici relève d’un cas; on cherche, avec cet indice que, si un nombre se majore et recule, vers l’improbable, il inscrit plus de zéros: signifiant que son total équivaut spirituellement à rien, presque.
Fumée le milliard, hors le temps d’y faire main basse: ou, le manque d’éblouissement voire d’intérêt accuse qu’élire un dieu n’est pas pour le confiner à l’ombre des coffres en fer et des poches.
Aucune plainte de ma badauderie déçue par l’effacement de l’or dans les circonstances théâtrales de paraître aveuglant, clair, cynique: à part moi songeant que, sans doute, en raison du défaut de la monnaie à briller abstraitement, le don se produit, chez l’écrivain, d’amonceler la clarté radieuse avec des mots qu’il profère comme ceux de Vérité et de Beauté.
Stéphane Mallarmé, Divagations
Hier vous appeliez à la guerre. Aujourd’hui ce qui frappe, c’est le « chirurgicale ».
Vous avez raison, c’est beaucoup plus médiatique.
Alors, Paul, le casingue, on se le flingue comment? A la bombe au cobalt, aux rayonnement éléctro-magnétiques, à l’urani-homme appauvri le scalpel au fusil?
C’est rhésus quoi un vampire? Vous avez des donneurs? Et les compresses, Paul, vous savez, les compresses?!!!!
Et les cautères et les jambes de bois?!!!
Qui sait, vous êtes peut-être le futur soldat inconnu sous votre arc de triomphe?
Mais inconnu dans cette « opération », c’est mal parti……
En temps de paix certains parient sur la guerre, en temps de guerre tous parient sur la paix.
A quel prix cette fluctuation?
Moralité : si vraiment vous aimez l’économie, faites l’amour avec elle … et arrêtez de la violer.
domini CB,
on peut violer l’économie, à la seule condition de lui faire un enfant. Il y a des endroits où l’amour n’a pas sa place.
Oui, Jean-Luc, c’est vrai, cette petite habitude est devenue une seconde nature,
et elle est agissante et éprouvée à tous les niveaux les plus banals et les plus intimes de la vie.
Nous en mesurons les désastres jour après jour après jour après jour …
Mais voyons le phénomène sous un autre angle.
Si vraiment vous aimez le massacre, faites l’amour avec lui, et arrêtez d’en faire l’instrument
de votre propre jouissance.
C’est peut-être un brin provocateur ou monstrueux, mais bon.
Bonjour Paul,
J’étais dans la salle lors de votre passage à Liège il y a un mois, et je vous avais posé une question sur la réalité des risques d’inflation plus ou moins consentis, voire choisis par les autorités.
Que penser par exemple de ce raccourci, lu dans une lettre de spéculateurs financiers:
« (…) la Fed a mis 75 ans — de 1914 à 1989 — pour porter ses engagements à 100 milliards de dollars.
« Et Alan Greenspan n’a mis que 10 ans à augmenter cette somme jusqu’à 500 milliards de dollars.
« Huit ans plus tard environ, les engagements de la Fed atteignaient le millier de milliards de dollars. Et en l’espace de trois semaines seulement, à la fin de l’année 2008, Ben Bernanke a doublé ce chiffre, le faisant passer d’un à deux milliers de milliards de dollars.
» ‘Comme le dit Martin Hutchinson — un banquier d’investissement avec plus de 25 ans d’expérience à Wall Street — « l’or n’est pas un abri face à la récession. C’est un abri face à l’inflation’.
« Bien entendu, la déflation — et non l’inflation — est la menace la plus immédiate. »
« Ce sont des entreprises commerciales, on ne peut pas leur reprocher de vouloir gagner de l’argent. »
Evidemment. Je me rappelle qu’on a dit la même chose au sujet de la White Star Line après le nauvrage du Titanic, sur lequel il n’y avait pas assez de canots de sauvetage. Mais dans ce cas-là on n’a pas tardé à tirer les leçons de la catastrophe et les règles ont changé afin d’éviter de tels massacres.
Re
Pour ceux qui comprennent l’anglais, cette interview de Jim Sinclair, spécialiste du marché de l’or et des commodities (c’est bien les matières premières ?)
http://www.kingworldnews.com/kingworldnews/Broadcast/Entries/2010/2/15_Jim_Sinclair_files/Jim%20Sinclair%202%3A15%3A2010.mp3
Lui aussi, il parle de sociopathes !
Caleb Irri,
La question que vous posez, beaucoup doivent se la poser mais peut-être n’osent-ils pas l’exprimer, car le fait même de la poser laisse entrevoir des explications qui pourraient en effrayer plus d’un. Si si, effrayer, les certitudes sur lesquelles ils ont construit leur vie pourraient s’effondrer, ce qui n’est pas chose facile à regarder en face !
Au vu des réactions, pardon, de l’absence de réaction à certains de mes précédents messages essayant d’engager la réflexion dans cette direction, pardonnez ma fainéantise, voici un extrait d’ »Aurore », de Nietzsche :
« Dans la glorification du “ travail ”, dans les infatigables discours sur la “ bénédiction du travail ”, je vois la même arrière pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous :à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, ce qu’on sent aujourd’hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême. – Et puis ! épouvante ! Le “ travailleur ”, justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ “ individus dangereux ” ! Et derrière eux, le danger des dangers – l’individuum !
(…) Etes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu’à produire le plus possible et à s’enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l’addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu’est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c’est que respirer librement ? si vous n’avez même pas un minimum de maîtrise de vous-même ? »
Vous demandez : pourquoi restent-ils sourds aux nombreuses propositions qui sont faites? Pour résumer : les système actuel, à travers même les inégalités qu’il produit, garantit la stabilité du peuple, notamment par l’asservissement au travail.
Alors certes ceux qui sont en place essayent d’y rester, mais au-delà, ils se doivent, ne serait-ce d’ailleurs que pour y parvenir, de garantir la « paix sociale ».
Ils n’ont pas de solution de rechange stable.
Fab, merci, j’applaudis.
Tout en rappelant à nouveau l’étymologie du mot « Travail »: tripalium, instrument de torture, de coercition…
Quelqu’un peut-il confirmer cette étymologie ? Aucun des dictionnaires latins en ligne ne semble connaître le mot « tripalium ».
@tripalium
je n’ai jamais entendu une conférence, ni lu un texte sur le travail qui ne commence par cette définition. Mais cela ne veut pas dire qu’elle soit juste
Maintenant, je ne partage pas votre critique du travail : le travail c’est la forme moderne de l’engagement dans la collectivité
amicalement
@Paul Jorion :
C’est parce que le mot tripalium est du latin « vulgaire » dans sa période classique :
Source, la mue des mots, site latiniste suisse, voir la rubrique « de tripalium à travail » :
http://www.latinistes.ch/Textes-etymologie/phonetique-historique.htm
@ Paul Jorion:
Le généticien Albert Jacquard et l’écrivain Stéphane Zagdanski ont rappelé cette étymologie, que j’avais entendue dans une conversation étant enfant. Ca m’avait marqué. 🙂
Mais je ne suis pas un spécialiste…
@ Claude Roche:
Je suis partiellement d’accord avec vous, mais je rejoins Henri Laborit:
« L’homme est un être de désir. Le travail ne peut qu’assouvir des besoins. Rares sont les privilégiés qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant au premier. Ceux-là ne travaillent jamais. »
Et avec ironie, Jules Renard:
» Les moralistes qui vantent le travail me font penser à ces badauds qui ont été attrapés dans une baraque de foire et qui tentent tout de même d’y faire entrer les autres ».
Je pense qu’il y a deux sortes de gens qui « travaillent »: ceux qui aiment ce qu’ils font, qui ont choisi leur métier et l’exercent avec plaisir (tout n’est jamais si simple bien évidemment) et ceux qui partent le matin avec écoeurement et ennui…
Les premiers sont souvent ceux qui préconisent la retraite à 70 ans, etc.
Dans la société actuelle, les injustices sociales sont telles que bien peu ressentent cette utilité sociale précisément… Mais dans une société plus « équitable », bien évidemment, je vous rejoindrais très probablement.
Amicalementao
Selon « Le Robert », Travail vient de « travailler » et Travailler vient de « Tripaliare »: torturer avec le tripalium.
Les deux sont liés, somme toute 🙂
Je n’ai pas de référence précise, je me rappelle seulement avoir lu « quelque part » que l’étymologie travail <" tripalium "est contestée et n'aurait aucune consistance historique. Je me suis toujours reproché de ne pas avoir noté.
Certes nous avons l'usage de "travailler" dans un sens "torturer", le tout renforcé par le "travail", soit le bâti de bois dans lequel les chevaux sont maintenus pour être ferrés.
A propos de l’étymologie de « travail »:
Trouvé sur le « trésor de la langue française informatisé », un bien bel outil:
TLFi
trepalium: instrument de torture en latin médiéval,
provient pobablement du grec « trois pieux » ‘tri-passalon », là aussi, on n’est pas dans le grec classique.
Sinon, quand on « travaille quelqu’un » c’est n’est généralement pas pour son bien…
Pour répondre à Claude Roche,
De quel travail s’agit il? travail effort, travail activité, ou travail emploi? L’emploi est rémunéré. Parmi ces emplois il y a ceux utiles à la société et ceux complètement inutiles mais l’utilité ou l’inutilité sont établis selon les normes dominantes. En ce qui concerne le travail ou les activités, il est gratuit, peut être pour soi, et ou pour les autres (voir le débat sur la rémunération eds « taches domestiques »), sous forme de bénévolat, ou de participation comme sur ce blog par exemple mais également tout ce qui relève du open source…Pour approfondir la réflexion, voir Dominique Meda (le travail, une valeur en voie de disparition), André Gorce bien sûr, et les travaux de Stiegler notamment sur l’économie de la contribution.
En outre, participer à la société par le travail/emploi, oui, mais quid lorsque la dite société ne propose pas de travail/emploi à tout le monde, alors même qu’elle inclut ou exclut selon ce critère? Car c’est là que le bas blesse. C’est la réalité d’un sous emploi qui devrait pousser à une réflexion sur le travail/emploi, sa centralité dans notre société. On ne peut pas continuer à tout organiser autour du travail emploi, en faire la valeur des valeurs alors même qu’il n’y en pas pour tout le monde.
Cela n’a rien d’utopique bien au contraire, cela part d’un constat. Et ce n’est pas issu d’un rejet du travail, bien au contraire.Du reste, je pense que si l’on désolidarisait emploi et revenu, avec une allocation de subsistance conséquente, et qu’on généralisait le temps partiel, pour le coup, ça pourrait peut être revaloriser certains métiers.Du moins je pense.
si mes souvenirs sont bon le travail découle bien du mot torture, torture infligé a soi même par les premiers chrétien, l’instrument utilisé étant la discipline, sorte de petit outil de flagélation qui sert encore aujourd’hui dans certaines province indiènne ou pakistanése, je ne sais plus.
@ tous
Allez, un truc qui me brûle le clavier depuis que le mot « travail » a été prononcé ici.
J’hésitais, car les citations (« l’art de répéter -en se trompant- les paroles d’un autre » Ambrose Bierce) sont un peu lassantes parfois (vous avez vu? le truc avec Ambrose Bierce à l’instant. C’est chiant non?!).
Même les calembours (« la fiente de l’esprit qui vole » Victor Hugo -Ah non, Jean-Luc! ça suffit!), et même si parfois ils sont de Lacan, sont lassant (non, là y a rien).
(Les calembours de Lacan sont cependant très particuliers, car ils ne sont pas là pour amuser mais doivent toujours être dépassés. Ils sont comme les parapluies. Ils ne sont utiles que lorsqu’on s’en dégoûte.)
Donc, le moins de citations possible. Pourtant on ne peut pas couper à Jérôme K. Jérôme. Il est incontournable comme on dit aujourd’hui (et puisqu’il faut causer comme on cause). Essayez donc de le contourner. Même en vous y mettant à trois. Et même dans un bateau. Impossible.
Le voilà donc, le Jérôme K. Jérôme:
« J’adore le travail. Je resterais des heures à le contempler. Accumuler du travail est devenu chez moi presque une passion. Mon bureau en est rempli à tel point qu’il n’y a pas de place pour en mettre davantage… Et j’en prends soin. Une partie de celui que j’ai chez moi est en ma possession depuis des années et il n’y a pas, dessus, la moindre tâche de doigt. »
Bonjour Paul Jorion,
vous énoncez:
« L’autre bombe est encore plus prévisible : c’est l’immobilier commercial américain – bureaux, hôtels et autres stations touristiques. Ces actifs ont été construits à crédit. »
ne doit on pas plutôt dire ?
Ces actifs ont été construits à partir de dettes titrisées !
Si. Mais L’Express n’est pas une publication financière, ça a dû paraître plus clair comme cela.
« ça a du ». Chinoiserie?
« Ça a dû ». P. Jorion a raison : le participe passé de « devoir », au masculin-singulier uniquement, se coiffe d’un circonflexe (pour qu’on ne le confonde pas avec la forme contractée « du » qui va nu-tête).
Exemple : « Tu n’aurais pas dû lancer du rififi dans le tripalium ! »
@alexendria
Ce n’est pas là où je voulais mettre l’accent. Mais pour l’orthographe, chapeau!
Il manque la troisième bombe à retardement, peut-être la plus destructrice.
La bombe du pic de production des matières premières et essentiellement du pétrole (j’en ai parlé ici même dans un billet invité « Candide au pays de l’or noir).
Encore une fois, le pic pétrolier n’est pas la fin du pétrole mais la fin de l’extraction et par conséquence de la consommation croissantes de ce produit miracle.
Il faudra alors expliquer comment on peut obtenir une croissance économique sans croissance matérielle. D’autant que pendant ce temps la croissance de la population mondiale continue. Mais ce sont des pauvres pour l’essentiel…
Pardonnez ma correction mais si le pic n’est effectivement pas la fin du pétrole, il n’est pas non plus la fin de l’extraction. Il est simplement le maximum de production.
Est-ce que ce serait une bombe pour nous… ou seulement pour ceux qui ne voient d’autre alternative que d’alimenter avec la plus grande efficience les moteurs de leurs machines qui s’emballent vers le mur?
Être forcés d’y aller moins vite, c’est déjà cela de gagné pour nous qui devons stopper la course folle.
Rions un peu : les investisseurs qui ont financés le « montage » grec, roulés dans la farine.
Pas de hasard ni d’incompétence chez nos gouvernants, mais un profond mépris pour le peuple. On sait que les Etats auraient dû prendre le contrôle des banques, mais nos gouvernants ne servent pas le bien commun, leur optique est néo-impérialiste (patriciat face à la plèbe). Il s’agirait de relier entre eux:
-les dossiers sanitaires pourris de la République(!) (amiante 60000morts civils, 100-150000 attendus etc…) et attendus (graisses polysaturées, cancers par empoisonnement chimique).
-l’immigration de peuplement qui ruine la cohésion sociale et nationale
-le creusement de la dette publique qui permet d’acheter la paix sociale tout en plaçant à terme le pays sous tutelle, ce qui relève d’un acte de trahison!
-la fiscalité opaque, digne d’un système mafieux!
J’avais l’idée d’une charte pour les élus de la nation avec un seul article: que les partis éliminent d’emblée comme représentants du peuple tous ceux qui disposent d’un patrimoine personnel à plus de 500000 euros! On éliminerait les carriéristes et les esprits maladifs rapidement…
Je propose une sortie de crise dans le cadre francophone, grâce à l’usage de monnaies de substitution sur le continent africain; qu’on combine la résorption totale de la dette publique française au développement massif de ce continent. cf Blog et site UPF (http://www.union-du-peuple-francais.fr/)
@dezanneau
J’espère que vous plaisantez . L’expérience des démocraties plaide exactement pour une proposition inverse .
amicalement
Et le peuple Grec
Et le peuple Espagnol
Et le peuple Anglais
Et le peuple Allemand
Et le peuple Polonais
Et le peuple Italien
Et le peuple Belge
Et le peuple Américain
Et le peuple Russe
Et le peuple Chinois
Et le peuple Tibétain
Et le peuple Indien
Et le peuple Esquimau
…Et les AUTRES peuples…
Ils ne comptent pas ?
Union DES peuples.
fable moderne : le canari dans la mine, et les Etats cochons. Par Nouriel Roubini :
http://www.project-syndicate.org/commentary/roubini22/French
L’état au secours des banques en vidéo :
http://www.koreus.com/video/regis-depannage-camion.html
:–)
J’ai signalé la vidéo à Janet Tavakoli comme étant en effet une illustration des États sauvant les banques. Voici son commentaire :
« C’est hilarant ! Le passage le plus drôle, c’est quand la Fed couvre le camion avec un TARP et vous dit qu’en réalité, il est toujours debout ».
Le TARP, c’est bien sûr le plan américain de sauvetage des banques : le Trouble Assets Relief Program. Mais le mot « tarp » en anglais veut dire bâche.
La réponse de l’exécutif n’a pas tardée : C. Lagarde sur F Inter ce matin a rassuré tout le monde, tout est sous contrôle.
Une auditrice totalement ravie n’a pas tarie d’éloges sur notre ministre la félicitant pour ses hautes qualités pédagoqiques et sans doute lumineuses et fondamentales. Tout va très bien….notre auditrice est éclairée et rassurée.
Moi j’ai retenu beaucoup de slogans et pas de réponse nette aux questions mais comme je n’ai suivi qu’en partie, place au bénéfice du doute. Si quelqu’un a un avis plus tranché ?
En fait l’auditrice a posé ensuite la question des 3 tiers, en rapport avec la promesse de NS, et la réponse fut un chef-d’oeuvre…
CL a pris le cas particulier (storytelling on) d’une start-up, qui a besoin d’investir ses profits dans la R&D, et donc ne peut pas se permettre de verser son tiers aux salariés…
Je n’ai pas bien écouté la suite, mais je parie que le 3eme tiers a pu finir ses croissants sans être dérangé …
A moins que B. Guetta ou D. Seux l’aient fait…
J’aurais préféré que l’on pose la question du vrai partage du gâteau, à savoir revenir à la primauté du travail sur le capital à savoir 60/40 plutôt que 40/60 pour faire simple.
Une autre question terre à terre : obliger les banquiers qui pratiquent des taux excessifs pour les crédits revolving en cours à les abaisser drastiquement sous réserve d’un encadrement strict des conditions d’octroi. Cela soulagerait immédiatement les nombreux ménages surendettés. Un simple décret suffirait, c’est pas compliqué tout de même.
Elizabeth Warren sur l’immobilier commercial et les pratiques des banques.
Oui, et tout le monde y gagne ! … à mieux connaître Madame Elizabeth Warren :
http://www.bing.com/videos/search?publ=2BE19A43-506C-4905-B386-894988BC18EB&crea=STND_MFEVID_core_HuffPo_CustomVidLink_1x1&q=Elizabeth+Warren&docid=1332336263483&mid=612392B36D11FB7A9748612392B36D11FB7A9748&FORM=LKVR13
… and she speaks good english.
Mes dames, messieurs,
La grise des banques est fini, que disent les médias officiel.
Je crois que comme toute intervention chirugicale, il serait bon d’avoir quelques chiffres en tete, que la gouvernance se refuse à voir, et pour asséner quelques vérités et préparer le scalpel
Total des actifs des banques par rapport au PIB:
Belgium – Dexia: 180%of GDP
France – BNP Paribas, Credit Agricole, SocGen: 237% of GDP
Germany – Deutsche Bank: 84%
Italy – Unicredit, Intesa Sanpaolo: 101%
Netherlands – Fortis: 155%
Spain – Banco Santander: 92%
UK – RBS, Barclays, HSBC: 337%
Total des actifs des banques en % du PIB
Vous avez raison de parler de mesures chirurgicale, je crois que l’espagne a prévenu qu’elle n’hésiterait pas a pratiquer se genre de médecine douce, avant la médecine forte.
Tout cela me fait penser a votre petite histoire de la dame de ???? qui en remboursant 100 euro au restaurateur annule l’enssemble des dettes du village. Lorsque que cette dame fait default ont se rends compte d’un seul coup que les pertes peuvent s’additionner puisqu’aux total 10 personnes ont perdu 100 euro. C’est bien là toute la magie de la finance.
Je n’irais pas plus loin, juste une petite piqure de rappel avant l’intervention chirurgicale :))
« La Dame de Condé ». J’ai essayer de démonter le mécanisme dans « L’argent, mode d’emploi » (Fayard 2009) aux pages 371-381.
La magie ne fait pas de miracles.
A part peut-être madame T.I.N.A .