Billet invité.
Il ne faut pas se poser et réfléchir, il faut se lancer dans la vie, et agir. Se réveiller de cette torpeur qui nous fait oublier de vivre pour de vrai au lieu de penser qu’on vit !
La réflexion, on aura bien le temps de s’y consacrer une fois qu’on aura repris vie, car la réflexion d’un cadavre ne l’aidera pas à s’animer, tout au plus à prolonger un peu le rêve d’une autre manière.
Nous savons TOUS ce que nous devons faire au fond de nous. Pas besoin de réfléchir pour savoir ce qui cloche dans nos vies, ce qui nous tue à petit feu, tous les compromis qu’on nous demande quotidiennement de faire, chaque fois que nous fermons un peu plus les yeux pour ne pas perdre notre job, ne pas rajouter de l’huile sur le feu, ne pas trop souffrir… tous ces petits compromis et petit mensonges sont les gouttes d’eau qui forment ruisseaux, rivières et fleuves qui se jettent dans les océans des mensonges des politiciens et autres Goldman Sachs. Ce sont nos peurs et nos faiblesses qui les nourrissent un peu tous les jours, et comme on est beaucoup, l’auge est bien remplie.
Ce n’est pas une solution facile, au contraire, c’est la plus difficile qui soit. Mais c’est la route qui s’offre à nous et que nous refusons de prendre.
Nous n’avons pas besoin de réfléchir pour l’arpenter. Il suffit que nous nous levions et que nous marchions.
Ensuite, plus tard, quand nous aurons bien avancé, et que nous serons fatigués, nous nous arrêterons, et autour d’un feu de joie, nous évoquerons la journée de marche, et nous réfléchirons pendant notre repos bien mérité.
Mais pour l’instant notre esprit est trop embrouillé pour nous mener autre part que dans nos propre turpitudes.
99 réponses à “Il suffit que nous nous levions et que nous marchions, par ybabel”
Burk ! je n’arrive décidémment pas à me faire à ton « rajeunissement « Paul .
Se lever et agir .
Pour le sujet qui nous intéresse ici , ce n’est pas la levée du paralytique mais tout bonnement répondre à la question : comment entrer en politique ?
C’est à dire comment dépasser ce cirque qu’on nomme politique et rentrer en politique qui est action réflexion action réflexion .
Pour que ce rythme dual soit possible et que la réflexion sorte du blog par ex , il faut un ancrage de pouvoir ; ce que bien sûr ne nous offre pas le cirque politique .
Il nous offre au mieux la ré action , le contre pouvoir , mais pas le pouvoir . Qui est réflexion action (collective et publique).
Le seul lit que peut emprunter ce cheminement politique , est celui du projet qu’on fasçonne collectivement ; dans un monde usine délocalisé ..quel projet porter ?
L’agir est lui aussi conditionné radicalement par notre situation : quelle action derrière des barreaux? Et si les barreaux étaient tout bonnement une composante essentielle de nos sociétés ? Et si l’inaction , l’i réflexion étaient produits et fondements de nos sociétés ? Si nous nous étions nous mêmes enfermés ?
Et si pour répondre à « il suffit que nous nous levions » on se posait la question des conditions de possibilités de l’agir pour un peuple ? Il suffirait alors de commencer par le commencement et au lieu de s’agiter comme des papillons de nuit dans une tache de lumière , de prendre le problème par le bon bout ; par ex de se demander quelle type d’organisation politique pour remplacer le cirque ?
Les femmes ont une âme si grande, c’est toujours aussi impressionnant de voir l’étendu de leur compassion. Et je m’incline honnêtement devant leur majesté, et notamment devant vous Louise. Mais c’est également la limite de votre action…
Votre discours de compassion, au delà de ce qui est visible, est beau. Mais il est dangereux car il conduit l’homme à penser plutôt qu’à sentir, et donc à faire des erreurs.
A trop écouter des mots, on se place dans sa tête. Quand le danger survient, on reste dans sa tête faute de savoir comment être ailleurs, et notre lame prend la forme des mots. L’esprit regarde l’arbre et on arrête de voir la forêt… et par concéquent, le corps sacré devient une marionnette qu’on broie aisément, d’autant plus aisément que l’esprit a depuis quelques temps des armes puissantes contre le corps (armes atomiques, fusils, armes bactériologiques…).
Etre un homme aguerri, c’est ne pas être dans sa tête, c’est être dans son corps, et jusqu’au monde qui l’entoure, mais c’est surtout savoir y rester.
Donc marchons oui, courrons, faisons du sport, déjà… C’est un bon début. On verra peut être qu’il n’y a pas de tâche plus saine que celle d’utiliser ses mains dans une entreprise pleinement maitrisée du début à la fin. Comme disait Einstein, « il n’y a pas d’homme qui réfléchisse plus sainement qu’un artisan qui a les mains occupées ».
Les hommes ne sont absoluement pas tous fait pour réfléchir, ou alors rarement, de façon pragmatique, épisodique. Quand on se met à mouliner en permanence, on meurt triste, et vite, et il peut même arriver qu’on ne vive pas, sauf si, comme certain, on sait se maitriser profondément. Je repense alors peiné à une interview de ce grand homme, Claude Lévi-Strauss, qui a vécu, et longtemps, mais qui faisait l’amer constat de son dédoublement non pas schizophrénique, mais plein et sincère entre l’homme qui a voulu réfléchir et comprendre, et l’homme qui a voulu vivre.
La connaissance historique et scientifique, donc de contenu infinie, est belle, et peut à présent répondre à à peu près toutes les questions qu’un homme se pose, et ainsi le soulager de l’absurdité de son rapport au monde. Mais lui donner l’illusion qu’elles répondront aux questions qu’il se pose sur lui même et ses frères, c’est un crime contre l’humanité. Il ne faut pas oublier que les mathématiques traitent de l’univers en temps que faits observés, et surtout d’elles même, non de la vie ou du sens qu’on lui donne.
La seule chose à comprendre en réalité, pour être un homme juste, ce sont les rouages de l’outil qu’on utilise, où se trouve la pointe de son couteau. Pour être un homme honnête, il faut comprendre comment s’exprime la fraternité dans la culture qu’on choisit pour vivre. Et petit bonus pour ceux qui veulent : se connaitre soit même pour être sage.
Il ne nous suffit pas de nous lever et de marcher, il faut prendre des bagages, un bon couteau et quelques provisions, et si possible, appeler quelques frères.
d’un point de vue plus pragmatique, je rappelle quelques solutions et choses à faire que je juge arbitrairement de la plus simples à la plus compliquée :
-Continuer à vivre comme avant en mettant des richesses réelles de côté et en faisant des stocks.
-Vivre en écolo modéré, en continuant à se prendre la tête avec les emballages et une multitude d’outils barbants, rester dans le modèle de classe moyenne classique, avec un peu plus de sport et de culture saine (non idéologique), du genre, une religion.
-Changer de vie tout en restant très intégré à la société, notamment en se faisant artisan
-Prendre exemple sur St François d’Assise et troquer tout contre une robe de bure. Cela demande cependant une éducation spirituelle que tout le monde n’a pas.
-Vivre en décroissant, avec permaculture, etc…
-Se trouver un coin où vivre au naturel, sans aucun autre confort qu’un toit et les siens
Ca a le mérite d’offrir quelques tâches simples à faire, une vie tranquille.
-Essayer de comprendre ce qui se passe un peu plus finement pour apporter quelques chose d’honnête et juste à ceux qui le souhaiteront.
-Acquérir suffisamment d’autorité pour agir à l’échelle de notre société actuelle
-faire une révolution (mais ya pas de légitimité à l’heure actuelle, ni de modèle)
-Proposer un modèle de refuge classique, sorte de société pseudo autarcique, organisée sur la routine et l’événement, non totalitaire, donc ouvert sur l’extérieur, à taille humaine (non impérialiste), compréhensible, sensible. J’amennerai volontier des précisions sur les modalités de son apparition ainsi que les éléments constitutifs de la notion de refuge si cela intéresse quelqu’un. Cela dit, je suis tellement peu instruit que je serai bien incapable de former un tout cohérent avec tout les mots qui existent actuellement. Si cette idée est jugée pertinente, une aide serait la bienvenue.
-Proposer un modèle de refuge transcendental. Là je m’adresse à ceux qui se sentent une âme de surhomme. Il s’agit d’apporter un système social fort qui offre à chacun, s’il le souhaite, tout pour sa survie, sa vie, sa glorification, jusqu’aux possibilités de l’enstasse et de l’extase, dans le respect de la vie. c’est dangereux, ça se fait pas en un siècle, car il faut habiter les lieux nouveaux longtemps avant qu’ils prennent vie à nos yeux, mais c’est un risque nécessaire il me semble. parmis les hommes, certain ont besoin de ça à un moment ou l’autre de leur existence (on en a même tous besoin à des degré divers). Le leur refuser, c’est comme je l’ai déjà dit, donner un sens à la folie.
-Etre un messie^^!
Il n’y à malheureusement pas de solution utopique possible. Le paradis fut détruit en mordant la pomme… on ne peut faire marche arrière parce-que on est incapables d’oublier qu’on à mordu la pomme… et on sait donc qu’aucun système utopique ne sera viable parce-que ils n’organisent pas d’une façon satisfaisante que faire avec ceux qui ont mordu la pomme, ni avec ceux qui la mordront encore.
Puis, on est dans la merde, il faut bâtir quelque chose qui puisse germiner et prendre une croissance saine tout en commençant dans la merde, pas une robe blanche de vierge utopique qu’on ne reconnaitra plus dans quelques instants.
Ce n’est pas facile, mais impossible n’est pas humain 😉 .
NingúnOtro,
Il y a dans votre assertion quelque chose d’épistémologiquement infalsifiable :)!
Au bas mot.
La première étape pour s’en sortir est de suivre les conseils d’un certain PYD : ne pas se débarrasser du miroir.
Cela fait environ une quinzaine de jours que je connais le site de Paul Jorion et j’y viens régulièrement. Je lis, j’écoute, j’observe, et je m’exprime tant bien que mal. Je suis nul en économie. Nous passons beaucoup de temps : il faut voir l’énergie qu’on y met tous ! Cette énergie, mais je pourrais tout aussi bien parler de force mesurée, est un atout considérable. Voyez aussi comme il y a un rayonnement, puisque ce blog à un taux de fréquentation remarquable. Rien ne se perd, je suis persuadé qu’à un moment donné de l’histoire nous pourrons récolter de savoureux fruits. Mieux encore, nous pouvons déjà apprécier la qualité d’écriture ainsi que la sensibilité des uns et des autres ici est maintenant. Quelle chance dans votre vie.
Marcher? Mais nous marchons! Comme un seul homme. Comme la grande armée vers sa Bérézina.
C’est la loi du marché et de son grand voyage organisé. J’insiste, organisé.
Club Med’ pour l’élite et Club Merd’ pour nous autres.
Après les bleues, les rouges, c’est au tour des petits blancs de marcher sur les glaces fragiles de leur « juste-prix ». Ils se vendront bientôt à la criée comme leurs pays se vendent déjà à la découpe.
Mais je me range derrière la bannière de Paul notre G.O. : C’est un spécialiste de la formation des prix et de l’organisation des systèmes complexes….
Hentarbleiz,
Qu’entendez-vous par « tellement peu instruit » ?
Etant convaincu que ce ne sont pas nécessairement ceux qui ont les plus grandes oreilles qui entendent le mieux, je vous saurais gré de pousser plus avant l’exposition de vos réflexions, notamment concernant le « modèle de refuge classique ».
Merci 🙂
Fab,
Ce serait un peu long à expliquer ici, mais vous pouvez me contacter à l’adresse suivante pour un peu plus d’informations : willhelm.hentarbleiz@gmail.com
Hentarbleiz,
N’ayez crainte : personne ne nous lira 🙂 !
Au plaisir de vous lire et de découvrir vos idées, vos utopies diront certains.
Hé bien soit, si personne ici ne nous lira et que ceux qui nous lirons sont conscients du fait que je ne parle que d’utopie et aucunement d’une chose réalisable en tant que telle, ni de défendable idéologiquement, alors je peux sans doute écrire…
La notion de refuge (le mot même évoque l’utopie) part du constat qu’il n’y a jamais eu de société qui ai pu sincèrement justifier d’elle même au delà des relations et expériences sensibles qu’elle entraine.
Ces relations et expériences ne sont pas définissables, ni quantifiables, mais valant en elles-même et pour elles même, même si leurs causes et leurs effets sont explicables. Leur donner une justification rationnelle ou morale, c’est ajouter une couche d’absurdité. Cette absurdité fait d’autant plus mal et provoque une réaction d’autant plus forte et tragique qu’elle est détachée du sensible et qu’aucun lien n’est fait, par la poésie, la religion, l’art au sens large, le mythe, avec nos pieds sur terre, car alors on recrée le mythe. Ou pire encore : que le lien fait dans l’abstraction est contradictoire avec le lien réel et qu’alors on n’ai même plus de mythe à revivre et qu’on choisisse la mort.
Bien sûr il ne s’agit pas là d’une révélation mais d’une simpliste et énième réécriture. Tout homme croque la pomme, nous sommes d’accord. Mais il ne s’agit pas d’oublier qu’il lui reste un choix après coup… Le pessimisme consiste à nier l’existence du choix au delà de la connaissance entre bien et mal, à considérer qu’il n’y a plus de retour possible, que rient ne vaut plus, or si, il y a encore de la valeur à défendre, de la vie à créer, à entretenir.
Que voulons nous si ce n’est une vie que l’on puisse justifier de façon sensible, quelques soient nos choix, et donc qu’on ne justifie plus ? « Un homme n’a pas à se justifier » est un grand classique de la culture populaire. Mais seul l’artiste se réclame de cette maxime actuellement, quand il en a encore la force.
Le refuge vient se placer là : il donne à l’homme les moyens de ne pas réfléchir au delà, alors même qu’il garde la conscience (et heureusement), de cet au-delà. Il doit pouvoir justifier de sa non évolutivité et de sa non justification en raison du principe de relativité des cultures, afin de garantir la fraternité et les liens inter-générationels. Quoi de plus triste que de voir son enfant grandir dans un monde qui n’est pas le sien, et de ne rien pouvoir lui apprendre si ce ne sont des bases qui ne suffiront pas à sa survie ? Quoi de plus absurde que de devoir remettre en cause l’amitié en raison d’une liberté moniste dont chacun se réclame indépendamment des autre ? (voir réflexions sur ce blog à propos de la devise de la république française)
Le refuge doit en outre savoir se faire une place à part entière dans une éventuelle société au dessus. Il apparait alors comme un pouvoir qui négocie avec l’état, qui lui, perd son droit d’ingérence dans les coeurs et reconnait sa non légitimité toute relative, à légiférer. On peut dénoncer là une décharge de l’homme de son identité. Or c’est tout l’inverse : le refuge se veut à taille humaine, donc de l’identité la plus pure, celle faite non des mots mais des actes, et des mots qui épousent les actes.
Croire qu’on entrerait alors dans une logique de simple replie identitaire ou de conquête m’apparait pessimiste. Il y a des choses dont on n’est pas près de se passer, et dont l’état (au sens d’une organisation qui nous dépasse) aura encore longtemps le monopole . On peut citer des moyens médicaux avancés, des marchés complexes, des réseaux de communication, des moyens de défense absurdes en cas d’absurdité, un modèle d’éducation qui vaut pour le niveau étatique et qui garantie la possibilité de compréhension de ce qu’il y a au delà du refuge, un rôle d’arbitrage des conflits, etc…
Par ailleurs, l’homme a toujours besoin de communiquer, de faire valoir sa sagesse, sa compassion ou sa virilité, sa curiosité, en se confrontant avec d’autre cultures. Le repli identitaire n’aura pas lieu.
Il ne s’agit pas de faire une révolution, mais d’apporter un niveau supplémentaire à la société humaine, entre l’esclave et le maitre, l’exploitant et l’exploité, entre la main et la tête (un coeur?), et d’enfin faire taire cette dialectique absurde et enfantine entre ce que je veux et ce qu’on m’offre ; non pas en nous simplifiant à ce que l’on décide d’échanger, mais en nous complexifiant à ce que nous pouvons créer nous-même qui nous permette de tenir. Nous sommes des créateurs, n’ayons pas peur de créer.
Le refuge doit donc prendre en compte à la fois les hommes qui le constituent et leur mode de vie, par définition, et les revendications extérieurs. Son autorité constitue son enveloppe formelle. Ce peut être un ou des chefs élus, un roi, un représentant démocratique, un robot, peut importe. Les hommes choisissent comment ils souhaitent être représentés.
D’un point de vue logique, on peut simplement concevoir cette chose encore floue comme un ensemble d’acteurs qui se placent entre l’homme seul et la société de pensée, et qui aient autant de droit à l’intégrité que l’homme lui même. La famille joue normalement ce rôle actuellement, mais une famille sans refuge est aussi fragile qu’un homme sans famille…
Le refuge doit pouvoir faire valoir d’un droit du sol, car il n’y a pas de vie sans terre, ou d’un droit au vagabondage à travers les autre refuges, car certain hommes voyagent, c’est ainsi. En outre, il ne faut pas oublier que le principe de refuge n’a pas de vocation totalitaire, en ce sens il offre la possibilité de transparence, ainsi qu’un choix permanent et clair.
Pour garantir sa stabilité, il doit disposer de ses propres moyens de survie et en maitriser tous les aspects, pour pouvoir se rendre compte de leur disparition. C’est donner à l’homme les moyens de sa survie, et lui refaire porter le poids de sa vie, pour le rendre fort et fier. C’est lui donner, comme à Sisyphe que Camus voyait heureux, un rocher à pousser. Combien sont les indiens réduits à l’alcoolisme, combien sont les mandiants, pris en charge ou non ? Sont-ils incapables ? non, faibles ? assurément non, immoraux ? jamais, car ils pourraient très bien justifier d’un combat ; mais, persuadés de la petitesse de leur vie, ils le sont par ignorance, justement, par absence de cette éducation qui a sa place sous l’Education (nationnale?), compréhensible par tous, qu’on a cru inférieure mais qui demeure notre socle. L’ignorance était considérée comme une cause de mort chez les Celtes, je commence à comprendre pourquoi…
Tout outils doit donc pouvoir être pleinement compris par l’ensemble des acteurs, car il n’y a pas de justesse des hommes sans cela, et on voit où cela nous mène en économie : à l’anthropomorphisme des outils, au mixage de l’homme et de la machine, ce que Paul Jorion, il me semble, met en relation avec l’économie psychologique anglo-saxonne du XIXème.
Quand on ne comprend pas, on croit que notre psychologie se calque sur les choses, mais les pierres sont des pierres, et l’homme est un homme.
Dans une logique opposée, partant du sensible, Toute loi et toute ritualisation doit être comprise par l’ensemble des familles comme étant un choix qui vaut en lui même et pour lui même et se calque directement aux actes, car il n’y pas d’homme honnête sans cela (même si demeurent les innocents, les bravent, et j’en passe qui portent tout autant de beauté).
Quelles modalités à proposer pour les liaisons maritales ? Quelle organisation inventer pour la distribution des ressources stratégiques ? Quelle place donner à l’homme de la ville qui ne pourra pas subvenir à ses besoins ? Comment faire valoir ça auprès d’un état qui lui-même se considère comme un refuge (à tord, mais sincèrement) pour ses concitoyens ? Comment lui faire comprendre que nous sommes conscients d’être des enfant et que nous aspirons à plus, non pas en le tuant dans un élan oedipien, mais en discutant avec lui, d’homme à homme.
Cette autarcie relative se heurtera à la revendication de souveraineté des autorités supérieures, et aux revendications d’extériorité des hommes et femmes à l’intérieur, notamment pour aller trouver l’amour ou ajouter à leur confort. Mais au moins, il y aura un dedans et un dehors, et d’autre dedans et d’autre dehors, un monde ouvert possible. On voit bien vite les limites réelles d’une telle idée, mais ce ne sont pas des obstacles infranchissables, et çà n’empêche pas de rêver.
D’ailleurs, les villages auto-suffisant qu’on voit apparaître à l’heure actuelle m’apparaissent être un merveilleux premier pas. Et bien sûr, certain petits villages en ont déjà toutes les caractéristiques, hormis les lois et ce droit à l’intégrité. La représentation autoritaire (homme ou femme, les femmes ayant maintenant appris à être aussi viriles que nous) étant le rôle du maire.
Il ne s’agit pas de faire croire qu’il n’y a pas de pomme à croquer, mais justement de le dire le plus vite possible. Il n’y a que dans notre civilisation qu’on ne le dit pas, avant il y avait le passage à l’âge adulte, et c’est ce rite qui vaut pour pomme offerte… Même si on croque, il nous reste toujours le choix d’une voie relativement certaine et honnête, tout du moins facilement maitrisable et servant la liberté des siens… Or la seule voie donnée actuellement est la sienne propre comme acteur directe d’un monde qui nous dépasse. Peu d’hommes aiment se battre seul ou dans le néant.
La démocratie en tant qu’elle ne sait pas ce qu’est un homme, doit honnêtement accepter l’éventualité de l’ensemble de ses relations et modes de vie comme une entité réelle disposant d’un droit à l’intégrité si elle le clame. Sans cela, on risque de réduire l’homme à l’individu et de provoquer des sursauts sociaux du type qu’on connait aujourd’hui avec les bandes brutales.
L’individualisme est pour moi l’équivalent politique de ce qu’ont fait les médecins de la renaissance dans leur analyse du corps humain : « la peau est la frontière de l’âme, au delà l’homme ne peut ressentir et on ne peut le considérer comme vivant ». Réduire l’âme à la peau ? Utiliser même ce mot dans un raisonnement scientifique est une horreur… Heureusement la sociologie actuelle se rend compte de l’absurdité, même si la médecine a encore du mal. la sensibilité est partageable et même partagée qu’on le souhaite ou non, et se place dans le corps, certes, dont la limite est la peau, mais aussi le monde et le corps des autre, et l’esprit même, et ce qu’on imagine. Par ailleurs, il ne faut pas confondre le corps et la conscience que l’homme a de son corps. Mais c’est une autre histoire.
Un refuge n’est pas seulement une utopie, c’est le constat d’un nécessaire palier entre l’homme et la société, qui ne soit ni une définition, ni une analyse, mais une réclamation de statut lié à son mode de vie. Assurons nous bien qu’il s’agit là de ne réduire ni l’homme ni la société.
Bachibouzouk,
Pour donner suite à votre href= »http://www.pauljorion.com/blog/?p=8177#comment-57547″>message du 16 à 11:24, je propose la pétition suivante :
Etes-vous pour ou contre l
Oups !
Etes-vous pour ou contre la poursuite d’un travail dénué de sens, tant pour l’homme que pour la société ?
Peut-être dans un premier temps serait-il judicieux de commencer par :
Etes-vous, oui ou non, conscient de l’existence d’emplois dénués de sens, tant pour l’homme que pour la société ?
@ Phil de Saint Naze :
vous ne trouvez pas que nous traversons DES CONDITIONS EXCEPTIONNELLES ????
Je rejoins ABSOLUMENT YBabel et ceux qui se retrouvent dans ses propos.
Les lamentations (et hélas, même les traits d’esprit) ne seront d’aucune aide.
Il faut REFLECHIR à ce que nous voulons vraiment pour la société de demain.
ET AGIR DES M A I N T E N A N T aujourd’hui, peu à peu, pour le mettre en place.
« SOYEZ LE CHANGEMENT QUE VOS VOULEZ VOIR DANS LE MONDE » ; Gandhi.
Dans un post, d’ailleurs pas très courtois, et je m’en excuse, je défendais exactement les positions d’Ybabel, et faisais également référence explicitement à Gandhi, et implicitement à la phrase que tu cites, dans un autre. Si tu veux changer le vie, changes la vie, changes ta vie.
Je vous plains, vous les hommes, qui avez une si pauvre image de vous même.
Si peu de valeur à vos propres yeux.
Qui vous définissez comme IMPUISSANTS.
Laurence, je ne comprends pas. Pouvez-vous me dire qu’elle image à la femme d’elle-même ? Je vous le demande sans aucune acrimonie, j’ai besoin de progresser.
POussée par la nécessité, pauvre obligée de travailler loin de chez moi, j’ai mis un vélo dans ma vie et ça l’a beaucoup améliorée. Voir les arbres et produire ma propre énergie m’a beaucoup amusée, même dans les côtes (mais je ne lutterais pas aussi bien en Aveyron sans vélo électrique). Ma distance maximum aller retour est environ 12 km (environ 1/2 heure de trajet).
Donc j’ai continué.
je ne sais plus si c’était avant ou après mais j’ai jeté ma télé. mes enfants regardent des dévédés et si la dose de bêtise est trop élevée je censure ou je prévois une compensation pour remonter le niveau de créativité en prescrivant un bon film un bon livre une bonne balade, une quart d’heure de musique.
Je lis les blogs d’opinion et me suis mise à lire Bergson et Deleuze, dont je n’ai jamais entendu parlé au Lycée, ni après mais on m’a bassiné avec MArx et Keynes qui ne parlent pas de la révolution personnelle à faire pour atteindre la liberté, alors que Bergson le détaille. Je n’oublie pas Amartya SEN, très productif sur cette question.
Quant à Gilles Deleuze je vous laisse faire votre découverte. Il y en a surement encore beaucoup d’autres, de Haendel aux chants pygmées, de Claude Levi Strauss à Dolto OU à Esther DUFLO, etc.;.sans oublier le bricolage ou la cuisine et l’affection à partager avec les proches (IKEA ne veut pas augmenter les salaires mais veut bien ouvrir le dimanche: il est où le modèle suédois?) .
L’économie macro qui tient la vedette dans les médias n’existe peut être pas sauf dans les théories mais ces théories n’ont pas empêché les crises du crédit (les bulles qui éclatent chaque décennie mais de plus en plus fort) et de la confiance dans les monnaies. celle que nous vivons c’est l’économie micro, celle des calculs de gestion et d’optimisation fiscale: les salariés IKEA en grève l’expliquent comme moi, leur employeur préfère ouvrir beaucoup de nouveaux magasins (ou autres investissements discrets) plutôt que de partager un peu les bénéfices.
Merci à vous tous qui faites le lien entre nos vies (nos credits, notre épargne, notre consommation) et cette économie macro et ses calculs de masses monétaires de taux d’intérêts et d’inflation qui planent sur nous sans que nous puissions jamais les saisir. Comme dit la devise de ce quotidien belge « comprendre c’est déjà agir » (la libre belgique).
Economie : une manière hypocrite de faire de la politique. Quand est ce que l’on pourra voter contre les agences de notation?
pour revenir au vélo, je participe à des actions associatives pour réclamer aux élus locaux de meilleurs aménagements de voirie : je n’oublie jamais de justifier ma demande par la rareté du pétrole et la pollution de l’air et les copains ont ajouté les bienfaits sur la santé publique. J’aurais pu participer aussi à la promotion du co-voiturage ou de la voiture en libre service. Un élu fameux du coin a dit que le vélo c’était une part marginale de la circulation, alors….
Nous sommes actifs: le trafic cycliste augmente mais les aménagements progressent moins vite! J’ai compris que les élus sont moins adaptables que leurs électeurs, sauf pour faire surveiller les cyclistes aux feux rouges en oubliant de verbaliser les stationnements auto sur les voies cyclables. Le pire est qu’ils ne travaillent pas ensemble et ne font pas converger leurs politiques: faire se rejoindre des itinéraires cyclables de territoires différents c’est toute une histoire!
Pour se mettre à marcher, une action associative peut suffire avec ou sans vélo: c’est le début simple et convivial d’une société plus joyeuse, plus juste, plus riche aussi. La presse papier en parle peu mais beaucoup marchent assez vite. Se lever et marcher nous permet aussi de nous mêler de ce qui nous regarde.
Merci à vous tous, vous lire est un repos, les autres ne sont pas toujours un enfer!
Dalio
Merci de partager votre expérience. On sent beaucoup d’humanité chez vous.
@ octobre,
L’erreur de ma ponctuation a modifié (je m’en excuse) le sens de ma phrase :
« je vous plains vous, les hommes qui avez une si pauvre image de vous même. »
Vous voyez, comme cela ca ne s’adresse plus à TOUS les hommes, seulement certains;).
D’autre part, je constate que beaucoup d’hommes ont une réelle difficulté avec le ‘changement’. Ca ne m’amuse pas de dire cela. Oh non…
Envisager des manières nouvelles, peut-être surprenantes, de voir les choses, ils n’aiment pas beaucoup (en général).
Ils préfèrent se cantonner à leurs habitudes, à leurs repères… Je ne sais pas pourquoi… Il faudrait demander à un spécialiste 😉
Et il me SEMBLE que les femmes (en général) sont plus réceptives à cette notion de changement….
Une chose est sûre, c’est ENSEMBLE que nous trouveront des solutions…
Ou que nous rendrons les armes.
Masculin-solaire, féminin-lunaire, constance et inconstance, ceci expliquant peut-être cela.
Ne confondez vous pas changement et inconstance?
Cela me rappelle quelqu’un: lèves-toi et marches!
J’avoue ne pas avoir compris le sens de votre billet, le trouvant trop énigmatique, la morale de la fable m’échappait.
En réajustant quelques instant plus tard (ybabel dit : 16 février 2010 à 13:29 ) je comprenais.
Parler de probité individuelle est chose louable, penser que la probité de chacun s’additionne au point de corriger le système ou les défaillances n’est pas crédible au delà d’une dizaine d’années de changements et d’efforts journaliers.
Mais il y a encore du chemin pour tous ceux qui souhaitent entendre « l’appel du 18 juin ». Si c’est la référence (?) je ne vois pas qui, parmi les gens de pouvoir serait susceptible de…
L’actualité du jour et les 2 derniers billets de Paul et François lèvent à nouveau le voile sur ce théâtre d’ombres, activité que nous apprécions unanimement.
Il est salutaire de pouvoir se demander par exemple qui note les agences de notations et de faire la lumière sur ces réseaux en remontant au coeur du système. Se posent alors les questions de l’efficacité et du droit ou technique et justice peuvent agir et corriger la délinquance à la manoeuvre.
Aux vues des acteurs et des mécanismes il semblerait que le plus haut placé pour agir soit l’Etat, juge et l’arbitre. (A moins que l’Etat soit une « coquille vide »).
En général la foudre vient d’en haut.
Dans les sociétés humaines elle peut venir d’en bas, dans le désordre.
Lors des commantaires, chacun semble tirer à hue et à dia.
Ne faudrait-il pas impacter ces questions ?
@ Louise, astarte, Vincent Wallon, YBabel,…….
merci de vos témoignages…
Merci d’être DEBOUT dans cette période difficile.
Que nous nous levions et que nous marchions…c’est pas gagné ! Regardez l’apathie en réaction à un précédent href= »http://www.pauljorion.com/blog/?p=8148#comment-57479″>message.
C’est pas gagné n’est-ce pas ?
Allez, une autre pour la route :
« Dans la glorification du “ travail ”, dans les infatigables discours sur la “ bénédiction du travail ”, je vois la même arrière pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous :à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, ce qu’on sent aujourd’hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême. – Et puis ! épouvante ! Le “ travailleur ”, justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ “ individus dangereux ” ! Et derrière eux, le danger des dangers – l’individuum !
(…) Etes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu’à produire le plus possible et à s’enrichir le plus possible ? Votre tâche serait de leur présenter l’addition négative : quelles énormes sommes de valeur intérieure sont gaspillées pour une fin aussi extérieure ! Mais qu’est devenue votre valeur intérieure si vous ne savez plus ce que c’est que respirer librement ? si vous n’avez même pas un minimum de maîtrise de vous-même ? » (Nietzsche, Aurore)
Et donc la vision idéale de Frédéric, déjà citée : « Se trouver un travail pour avoir un salaire : – voilà ce qui rend aujourd’hui presque tous les hommes égaux dans les pays civilisés ; pour eux tous le travail est un moyen et non la fin ; c’est pourquoi ils mettent peu de finesse au choix du travail, pourvu qu’il procure un gain abondant.
Or, il y a des hommes rares qui préfèrent périr plutôt que de travailler sans plaisir : ils sont délicats et difficiles à satisfaire, ils ne se contentent pas d’un gros gain lorsque le travail n’est pas lui-même le gain de tous les gains. De cette espèce d’hommes rares font partie les artistes et les contemplatifs, mais aussi ces oisifs qui passent leur vie à la chasse ou bien aux intrigues d’amour et aux aventures. Tous cherchent le travail et la peine lorsqu’ils sont mêlés de plaisir, et le travail le plus difficile et le plus dur, s’il le faut. Sinon, ils sont décidés à paresser, quand bien même cette paresse signifierait misère, déshonneur, péril pour la santé et pour la vie. Ils ne craignent pas tant l’ennui que le travail sans plaisir : il leur faut même beaucoup d’ennui pour que leur travaille réussisse. Pour le penseur et pour l’esprit inventif, l’ennui est ce calme plat de l’âme qui précède la course heureuse et les vents joyeux ; il leur faut le supporter, en attendre les effets à part eux : – voilà précisément ce que les natures inférieures n’arrivent absolument pas à obtenir d’elles-mêmes ! Chasser l’ennui à tout prix est aussi vulgaire que travailler sans plaisir. » in Le Gai Savoir
@FAB OK pour la feuille de route . C’est presque le constat de la réalite des travailleurs
de tout bord. Henri LABORIT dans ses thèmes favoris : systémique, dominants/dominés
préconisaient à tous les travailleurs de trouver 2 heures pour leur propre information.
C’est un vrai luxe que de trouver ce TEMPS après métro, boulot, dodo pour la plus grande
majorité.
Oui !
Mais alors pourquoi se priver de ce luxe ? Comment en sommes-nous arrivés là ?
Un début de réponse :
J’en arrive maintenant à un point qui est, selon moi, le ressort et le secret de la domination,
le soutien et le fondement de toute tyrannie. Celui qui penserait que les hallebardes, les gardes
et le guet garantissent les tyrans, se tromperait fort. Ils s’en servent, je crois, par forme et pour
épouvantail, plus qu’ils ne s’y fient. Les archers barrent l’entrée des palais aux malhabiles qui n’ont aucun moyen de nuire, non aux audacieux bien armés. On voit aisément que, parmi les empereurs romains, moins nombreux sont ceux qui échappèrent au danger grâce au secours de leurs archers qu’il n’y en eut de tués par ces archers mêmes. Ce ne sont pas les bandes de gens à cheval, les compagnies de fantassins, ce ne sont pas les armes qui défendent un tyran, mais toujours (on aura peine à le croire d’abord, quoique ce soit l’exacte vérité) quatre ou cinq hommes qui le soutiennent et qui lui soumettent tout le pays. Il en a toujours été ainsi : cinq ou six ont eu l’oreille du tyran et s’en sont approchés d’eux-mêmes, ou bien ils ont été appelés par lui pour être les complices de ses cruautés, les compagnons de ses plaisirs, les maquereaux de ses voluptés et les bénéficiaires de ses rapines. Ces six dressent si bien leur chef qu’il en devient méchant envers la société, non seulement de sa propre méchanceté mais encore des leurs. Ces six en ont sous eux six cents, qu’ils corrompent autant qu’ils ont corrompu le tyran. Ces six cents en tiennent sous leur dépendance six mille, qu’ils élèvent en dignité. Ils leur font donner le gouvernement des provinces ou le maniement des deniers afin de les tenir par leur avidité ou par leur cruauté, afin qu’ils les exercent à point nommé et fassent d’ailleurs tant de mal qu’ils ne puissent se maintenir que sous leur ombre, qu’ils ne puissent s’exempter des lois et des peines que grâce à leur protection. Grande est la série de ceux qui les suivent. Et qui voudra en dévider le fil verra que, non pas six mille, mais cent mille et des millions tiennent au tyran par cette chaîne ininterrompue qui les soude et les attache à lui, comme Homère le fait dire à Jupiter qui se targue, en tirant une telle chaîne, d’amener à lui tous les dieux. De là venait l’accroissement du pouvoir du Sénat sous Jules César, l’établissement de nouvelles fonctions, l’institution de nouveaux offices, non certes pour réorganiser la justice, mais pour donner de nouveaux soutiens à la tyrannie. En somme, par les gains et les faveurs qu’on reçoit des tyrans, on en arrive à ce point qu’ils se trouvent presque aussi nombreux, ceux auxquels la tyrannie profite, que ceux auxquels la liberté plairait.
Au dire des médecins, bien que rien ne paraisse changé dans-notre corps, dès que quelque tumeur se manifeste en un seul endroit, toutes les humeurs se portent vers cette partie véreuse. De même, dès qu’un roi s’est déclaré tyran, tout le mauvais, toute la lie du royaume, je ne dis pas un tas de petits friponneaux et de faquins qui ne peuvent faire ni mal ni bien dans un pays, mais ceux qui sont possédés d’une ambition ardente et d’une avidité notable se groupent autour de lui et le soutiennent pour avoir part au butin et pour être, sous le grand tyran, autant de petits tyranneaux.
…
Il ne peut y avoir d’amitié là où se trouvent la cruauté, la déloyauté, l’injustice. Entre méchants, lorsqu’ils s’assemblent, c’est un complot et non une société. Ils ne s’aiment pas mais se craignent. Ils ne sont pas amis, mais complices.
(Etienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire.
@ Dalio :
6 km aller + 6 km retour en terrain plat nous sommes d’accord !
Votre témoignage est très intéressant.
Car oui, on se bouge !
J’ai repris des études à 54 ans, j’ai appris un nouveau métier qui correspond à mes aspirations.
Je lis ce blog, et d’autres pour m’informer autrement.
J’ai encore une télé qui me permet de voir M. Jorion et quelques bons vieux films de derrière les fagots.
Oui, il y a partout des associations qui aident ceux qui en ont besoin.
Oui, il y a partout des gens de bonne volonté.
Mais on ne les voit pas, on ne les entend pas.
Or, ils existent, la plupart des choses dont on aurait besoin en cas d’effondrement sont en place !
Alors de quoi avez-vous PEUR ?
Belle question, peur de quoi? du néant peut-être, mais le néant ne peut surgir d’une crise sociétale, l’abime ne c’est pas produit. La crise dure déjà depuis deux ou trois ans, les esprits sont préparés.
De toutes les façons, la monnaie n’est que le moyen d’échanger, le but de la vie est l’échange avec autrui et la monnaie ne favorise que l’échange matériel tout en le dématérialisant (mauvais support)
L’acquis des humanités précèdentes, les infrastructures communes sont là, aux bénéfices de tous pour tous. Sauf à tout détruire, il me semble que les changements à venir seront porteurs de tous les espoirs. L’ avenir deviendra plus serein et moins compétitif. Dans l’adversité, les gens de bonne
volonté sont nombreux mais généralement discrets.
Le vrai challenge est là, la création d ‘une société meilleure,durable, économe, dans le respect de la vie terrestre.
Entendu sur France Inter samedi, JM PELT (nouveau livre) dire qu’il faudrait donner un prix aux dons de dame nature, pour changer radicalement la vision même de l’expoitation de la nature par l’homme.
Allouons cette crétion monétaire au financement d’une allocation universelle.
Louise dit: « la plupart des choses dont on aurait besoin en cas d’effondrement sont en place ! »
Si les choses étaient si simples…
Voyez quelques exemples récents : l’Argentine en 2001, La Russie dans les années 1990, ou encore les émeutes de la faim. Ma soeur a vécu la crise en Indonésie en 1997-1998. La population laissée dans l’ignorance s’en est prise violemment aux commerces – tenus principalement par la disapora chinoise – accusée de tous les maux. Pour la population, c’étaient eux et eux seuls qui étaient responsables de la très forte inflation. Pas jojo…
Les meilleures pratiques de l’effondrement social Par Dmitry Orlov
Dmitry Orlov a un humour grincant qui fait mal mais si vrai!
Définancialisation, Démondialisation, Relocalisation
Louise, je vous lis régulièrement. Je vais vous regretter ! bise
Les retraites : je vous avais dit que j’allais y revenir…
J’ai écouté le début (maxi 5 minutes) de « Les questions du mercredi » sur France inter : invités Martin Hirsch et un responsable d’un syndicat étudiant (rien que le nom m’amuse). Après une introduction de M. Hirsch, question au syndicaliste, de mémoire : « En tant que responsable du syndicat d’étudiant X, accordez-vous de l’importance à la question des retraites…? »
Réponse : « Oui, bien sûr, etc., etc., etc. »
Et allez, emballez c’est pesé : encore une génération accro à la retraite. Elle est pas belle la vie…par procuration ?
@ Louise 17 février 2010 à 18:46
« La plupart des choses dont on aurait besoin en cas d’effondrement sont en place ! »
Que voulez-vous dire ? Personnellement je suis moins optimiste car je crois que, s’il devait y avoir effondrement, ce qui manquerait le plus c’est la préparation. Celle des esprits et de la psychologie afin de préserver un minimum de cohésion sociale en entrant dans une économie semblable à une économie de guerre.
La population se retrouvant dans une situation économique s’apparentant à celle que nous avons connue lors de la dernière guerre aurait certes, l’avantage de ne pas devoir subir les affres des armées traditionnelles ennemies mais ne connaîtrait pas l’immense aide que constitue un sentiment de rassemblement et de lutte fraternelle pour la sauvegarde nationale.
Non, je pense que le risque de décohésion serait très grand du fait de l’état de haine latente qui règne dans certains éléments de la société. Des troubles risqueraient fort d’amplifier l’effondrement par l’instauration d’un désordre général par des bandes incontrôlées et incontrôlables. Bien sûr cela serait pire dans les grandes métropoles. Par ce qu’on a vu dans une petite capitale régionale tranquille, comme Poitiers, on peut imaginer ce que cela pourrait être dans les grandes villes. Je pense que cela ne ferait que rendre plus difficile la vie de la plupart des gens et en particulier les plus fragiles. C’est pour cela que, notamment sur ce blog, j’interviens le plus possible pour faire se rapprocher et non s’opposer les points de vue.
puisque les banques sont les responsables : il y a un truc simple à faire….
pour les shunter avant que ce soit eux qui nous detruisent totalement….
demander une partie de son salaire en espèces ( outout eventuellement) et balancer sa carte bancaire à la poubelle avec son chèquier….
sur que ça va nous demander un sacré effort mais ce sera surement plus efficace que n importe quoi.
ceci dit ça n’empeche pas de verifier ce qu’on achète et essayer de decomsommer….
on peut aussi desobeir civilement comme ne pas payer les amendes et les impots.
de toute façon, meme si on ne fait pas tout cela volontairement….il se pourrait que l’usage des especes redeviennent obligatoires bien plus vite qu’on ne le pense
Maintenant les grecs ont INTERDICTION de payer en espèces au-dessus de 1500 €.
@ Louise,
oui, on sent très fort cette peur.
Peur de changer ses petites habitudes, … peur de tout en fait!
C’est sans doute le facteur essentiel de la paralysie que nous observons.
A TOUS les niveaux.
Notre parcours personnel à chacune nous permet sans doute ‘pour avoir du nous débrouiller avec presque rien’, de SAVOIR que cela ne rend pas malheureux mais au contraire que c’est un chemin riche de découvertes, de développement personnel (jamais achevé :)) ,de rencontres, de regard différent etc…
Allez!! Continuons. 😀
@ Fab et Heintarbleiz,
quoique vous disiez ici , vous serez lus !!!
GnarkGnarkGnak !!! ;D
laurence,
J’espère alors que quoique l’on écrive vous nous entendrez 🙂
« Le monde tout entier aspire à la liberté, et pourtant chaque créature est amoureuse de ses chaînes. Tel est le premier paradoxe et le noeud inextricable de notre nature. » (Sri Aurobindo)
Le travail semble en être une.
L’éducation aussi, dont vous parlez Hentarbleiz.
« Le Mensonge est une invention de nos yeux, le Mal est une invention de nos yeux ; la douleur, la seule douleur, en vérité, est de ne pas voir du bon côté, car, si, une seule seconde, nous pouvions voir ce qu’est le monde vraiment sans tous nos faux regards de bien, de mal, de oui, de non, nous serions guéris à jamais, et le monde, sans changer une seconde de ce qu’il est en cette minute cruelle et obscure, serait complètement autre. C’est un voile de Mensonge sur une Réalité inimaginablement belle. »
« En vérité, c’est le temps de la Grande Aventure. Le monde est fermé, il n’y a plus d’aventures au-dehors : seuls les robots vont sur la lune et nos frontières sont partout gardées – à Rome ou à Rangoon, les mêmes fonctionnaires de la grande Mécanique nous surveillent, poinçonnent nos cartes, vérifient nos têtes et fouillent nos poches – il n’y a plus d’aventure au-dehors !
L’Aventure est Dedans – La liberté est Dedans, l’Espace est dedans, et la transformation de notre monde par le pouvoir de l’Esprit.
Parce que, en vérité, ce Pouvoir était là depuis toujours, suprême, tout-puissant, poussant l’évolution : c’était l’Esprit caché qui grandissait pour devenir l’Esprit manifeste sur la terre, et si nous avons confiance, si nous voulons ce suprême Pouvoir, si nous avons le courage de descendre dans nos cœurs, tout est possible, parce que le Divin est en nous. » (Satprem)
Les villages auto-suffisants dont vous parlez, et qui sont selon vous le premier pas vers le refuge, sont l’expression de l’aventure intérieure de certains. Oui c’est un premier pas, et non ce n’est pas une utopie : un exemple, et un autre.
L’avènement d’un nouvel homme est un processus qui peut paraître long quand on l’attend, mais qui ne l’est pas à l’échelle de l’humanité. C’est pourquoi votre analyse mérite d’être poussée plus avant, répétée, pour nous, et pour vous également : vous trouverez certainement la cohérence et la concision que vous cherchez.
L’inquiétude que suscite la crise économique actuelle est un formidable vecteur pour amener à une prise de conscience ceux qui sont encore amoureux de leurs chaînes : profitons-en ! En prenant garde comme vous le notez de ne pas sacrifier la société au profit de l’individu, les deux devant cohabiter…en trouvant le juste équilibre qui leur permette de s’exprimer pleinement.
Au plaisir.
Oui, c’est un premier pas, je suis bien d’accord.
Mais ce premier pas nécessite l’ACHAT d’un terrain et/ou d’une maison.
Ceux qui possédent déjà cela peuvent commencer tout de suite,et certains l’ont déjà fait, mais des milliers d’autres seraient déjà prêts à le faire, dans leur tête ils sont prêts, ils ont compris, mais trop tard.
Ils sont enchaînés à vie à la finance qui les ruine dans tous les sens du terme.
D’autres n’ont tout simplement pas les moyens.
Tant que vous n’aurez pas libéré les endettés et surendettés, ils ne pourront rien faire.
Qui peut dire :
« Vous êtes prêts à changer de vie ? Voici votre maison, voici votre jardin, vous ne devez plus rien à personne, je m’occupe de çà, allez-y. »
Quelqu’un me dit çà j’y vais tout de suite !
Louise,
Seulement if you marry me 🙂 !
C’est un premier pas, il ne doit en aucun cas être unique si nous ne voulons pas retomber dans les mêmes travers (à lire) :
« Les vérités différentes en apparence sont comme d’innombrables feuilles qui paraissent différentes et qui sont sur le même arbre. » Gandhi)
« La recherche du bonheur est la recherche de nous-mêmes. Le bonheur est différent pour chacun de nous ; il est différent comme les vocations : identique et uniforme, il serait sa propre négation. (Jean Prieur)
« Puisse chacun avoir la chance de trouver justement la conception de la vie qui lui permet de réaliser son maximum de bonheur ».
Friedrich Nietzsche
coucou Fab!!
Modifier le regard que les gens ont sur le monde, beau, riche, allègre ici et maintenant…
pour autant qu’on cesse d’être aveuglé par ce qu’on nous dit être ‘essentiel’……………….
C’est, bien maladroitement sans doute, ce que je m’évertue à faire…….;)
ps : mon vieil ordi ne me permet pas d »ouvrir’ vos liens…
Pouvez-vous les écrire svp ?? Merci!
Louise et Laurence,
Je vous trouve sympas toutes les deux, bravo les filles !
Merci merci, c’est trop !
@ fab : désolée !
@ bernard laget 😀
que serions -nous sans vous ?!?!
Je me le demande …………….
@Louise 19 février 2010 à 10:58
« D’autres n’ont tout simplement pas les moyens »
C’est tout à fait exact. Pour disposer de moyens, le plus sage est de capitaliser, même petit à petit, quitte à ce que cela nécessite du temps.
Beaucoup de personnalités éminentes et bien intentionnées, se sont tellement employées et s’emploient toujours à déconsidérer le capital, que ceux qui n’ont pas les moyens aujourd’hui, devraient leur en vouloir de les avoir mal conditionnés. En leur présentant le capital comme une chose honteuse qu’il faut combattre et fuir, ils n’ont pas rendu service à ceux auxquels pourtant ils voulaient du bien.
En effet, le phénomène d’accumulation qui permet la constitution d’un capital, de quelque nature qu’il soit, est essentiel dans la vie. Il devrait être enseigné très tôt car c’est lui qui permet de multiplier le potentiel d’action de celui qui a su enclencher la formation de son capital.
Il n’est pas besoin d’insister sur les vertus de l’enseignement qui, parce qu’il permet l’accumulation de savoirs (gratuitement dans nos pays) permet à chacun, pour peu qu’il s’en donne la peine, de se constituer une panoplie de connaissances nécessaires à œuvrer efficacement dans la vie. Mais, bien que ce moyen de capitalisation soit accessible à tous, tous n’en tirent pas le meilleur profit, notamment quand ils se laissent séduire par des camarades peu travailleurs qui leurs font sentir combien il est plus valorisant, et somme toute plus agréable, de jouir autrement de la vie d’enfant, puis d’adolescent, puis d’homme, et… le temps passe.
Jouir de la vie, c’est bien souvent consommer, et le plus souvent consommer le bien le plus précieux d’une vie : son temps, ce bien qu’on ne peut capitaliser.
La consommation est l’inverse de la capitalisation. Dès lors qu’on s’y engage trop avant d’avoir capitalisé en biens matériels, on risque de courir toujours après la jouissance en restant éternellement en manque, et en final, quand l’envie de jouissance s’estompe, ne plus avoir de temps pour accumuler les moyens essentiels à la vie qui reste. Dans les moyens, il faut compter ceux qui son nécessaires à la vie de tous les jours et du temps présent, mais aussi ceux qui sont nécessaires pour le futur qui finit par arriver. Pour cela il faut toujours voir loin, c’est ce qu’on devrait aussi enseigner en premier.
Le sage n’a-t-il pas dit : qui ne sait voir les difficultés de loin, verra venir ses ennuis de près. Cela concerne chaque individu aussi bien que l’humanité entière.