« L’esprit absolu – art, religion, philosophie – semble s’élever au-dessus de l’esprit du monde qui se manifeste dans l’histoire des peuples ».
Jean Hyppolite, Introduction à la philosophie de l’histoire de Hegel (1948)
En parlant de ‘milliards de dollars’ … un trou de serrure indiscret avec vue sur l’intimité du clan TRUMP… C’était…
157 réponses à “Alexander McQueen (1969 – 2010)”
Ahem! L’ »esprit absolu » serait donc contenu dans la chaussure (le cothurne, plutôt, ça fait plus grec…)?
Même si je n’ai rien contre les morts, je dois avouer que je trouve cela très laid. Il me semble que la seule élévation suggérée par ces photos soit celle que procurent les talons. Me trompe-je ?
God, ce que c’est laid et ridicule ! 🙂
C’est fait pour cacher le pied – une extrémité de membre particulièrement disgracieuse quand on y pense, avec ses cinq petits appendices (ou, faudrait-il dire, « tentacules » ?) – sous une forme harmonieuse. 😉
Etrange d’apprendre cela ‘chez vous’ Monsieur Jorion.
J’aimais son audace, son délire.
femmes enchainées !
Il y a des coups de pieds au cul qui se perde. Mac Queen était une marque et rien d’autre, c’est à dire une pure valeur d’échange
I puritani.
Oui alors ça Paul il y a des fétichistes qui ne seraient pas d’accord. Et puis cacher des pieds jusque là c’est réservé au Radeau de la Méduse et c’est surtout parceque c’est difficile à dessiner !
Sans être un amoureux des pieds, je ne les trouve pas si disgracieux qu’autre chose … les chaussures à paillettes par contre, elles sont bien moins pratiques !
Ces chaussures me donnent envie d’aborder le sujet de la décadence, que l’on peut éventuellement voir à travers ces modèles de chausses… On la voit surtout à l’oeuvre au quotidien tout autour de nous. Que ce soit dans les domaines artistiques où, tous secteurs confondus, l’absence de créativité est reine. Que ce soit dans les domaines technologiques, où, parfois explicitement on renonce à chercher, à explorer (cf USA et le programme lunaire). On peut aussi remarquer un durcissement de tous les discours religieux, l’appauvrissement cultutrel des peuples qu’il concerne le petit français et sa culture ou la dernière représentante de je ne sais plus quel peuple, disparue il y a peu… Les rêves de grandeur (grandeur d’endettement ?) de nos dirigeants sont aussi intéressants à observer à la lumière de la décadence…
Et maintenant, retournons nous, observons ce que nous savons des dernières frasques des grandes civilsations passées de ce monde….
Et tout ça pour une chaussure qui ressemble à un gateau au chocolat !
« Que ce soit dans les domaines artistiques où, tous secteurs confondus, l’absence de créativité est reine. »
Ah bon. On peut sans doute le voir comme ca. On peut aussi le voir comme ca:
Aujourd’hui les outils de creation et de diffusion artistique sont accessibles comme jamais dans l’histoire de l’humanite. Le resultat est une veritable explosion artistique dans tous les domaines, sur tout type de media. La musique en est le parfait exemple. Bien sur il vous faudra sortir des canaux de diffusion traditionnels.
In other words, faut sortir le dimanche apres la messe…
@ GDelaporte
Cette « explosion artistique dans tous les domaines » est ce qu’Yves Michaud a appelé « L’art à l’état gazeux » (L’art à l’état gazeux; essai sur le triomphe de l’esthétique. Stock 2003).
Il montre la difficulté de recoller les morceaux quand l’art est vaporisé.
Fredo se trompe peut-être en écrivant que l’absence de créativité est reine aujourd’hui. La créativité est reine et l’art est devenu son vassal.
@ Fredo
Avouez: vous avez volé les Bottes de sept lieues!
Des chaussures que nous offre Paul Jorion à la décadence, il y a un grand pas.
Mais, après tout, est-ce que Paul Jorion ne voulait pas nous inviter, avec ces chaussures de bal, à danser « La décadanse »?:
« -Dieux!
Pardonnez nos offenses
La décadanse
A bercé
Nos corps blasés
Et nos âmes égarées »
(Serge Gainsbourg)
« À présent, McQueen n’a plus de preuves à donner de son talent, et même s’il reste controversé, sa marque est désormais réputée dans le monde entier pour sa créativité, son audace, et son originalité. »
VOGUE 05-03-07
Réputée par qui? Par des commerçants comme Vogue?
Et?
E la nave va… (comme dirait Fellini)
Ca change des talonnettes.
A tous,
les Créateurs ne sont pas là pour nous plaire.
Il brûle en eux quelque chose qui transcende nos repères. Quelque chose d’inaliénable.
Ce sont de fragiles géants.
Les Créateurs, tout à fait d’accord (les Shakespeare, les Bach, les Rembrandt, les Brunelleschi, etc). Mais les artisans médiocres à la McQueen qui confondent la beauté avec la provocation et le style avec la répétition, et qui ne sont là que pour vendre, non merci.
@pablo75
Laurence vous parle de créativité (elle est tombé dedans, comme vous le montre les mots qu’elle emploie), et vous lui parlez d’art (comme nous le montre les noms que vous citez). Comment voulez-vous engager le dialogue.
Essayez encore, soyez créatif.
@ À Jean-Luc
Laurence parle d’artistes (« Il brûle en eux quelque chose qui transcende nos repères »), pas de faiseurs de chaussures pour des marchands de laideur.
Un créateur c’est quelqu’un qui s’assoie à sa table de travail et qui, contre toutes les modes qui sévissent à son époque, écrit ça:
(magnifiquement dirigé – malgré les instruments d’époque – par Vladimir Jurowski, très grand chef russe de 37 ans)
Très fragiles ces chevilles…
Surtout les tendons…
@Piot
Je voulais parler de la fragilité des artistes
Un bon exemple du mauvais goût anglo-saxon. On imagine mal un Italien faisant ça…
Vous citez Shakespeare un peu plus haut, pour définir les créateurs, et à présent vous parlez du mauvais goût anglo-saxon. Je n’arrive plus à vous suivre.
Je préfère finalement la compagnie de Laurence qui, elle, n’est pas râleuse.
Créatif ou créateur, créativité ou création, bon goût ou mauvais goût, art mineur ou art majeur, vendre ou être vendu? L’art a survécu à beaucoup de choses; il survivra à ces questions.
Peu importe de quel nom vous qualifierez Alexander McQueen, il aura fait sa part.
L’art survivra à tous ces serviteurs, ainsi qu’à ceux qui ne savent même pas qu’ils le servent.
Il survivra aussi à ceux qui croient parler en son nom.
Regardez les heures des messages… À part ça, vous connaissez sans doute les critiques que Voltaire et consorts faisaient à Shakespeare sur son mauvais goût – dont on s’en fout, puisque Shakespeare n’est pas un « designer »…
« L’art survivra à tous ces serviteurs »… Bien sûr. Par contre, on saura dans 50, 100 ans qui a été McQueen? J’en doute.
Si vous, de votre côté, vous doutez encore du mauvais goût anglo-saxon, promenez-vous à Londres ou à Los Angeles en regardant les gens, et vous comprendrez pourquoi les anglo saxons eux-mêmes considèrent la France ou l’Italie comme les pays du bon goût – notion née en France, il me semble…
@ pablo75
Objection accordée; j’oubliais que l’ordre d’affichage des messages n’est plus, depuis quelques mois, l’ordre chrono-logique.
J’avoue ici ne rien connaître à l’Angleterre et aux états unis d’Amérique, n’avoir jamais entendu le nom d’Alexander Mc Queen avant l’annonce de son décès, et ne pas être sûr de la définition du bon goût.
Vous vous demandez que sera Mc Queen dans 50 ou 100 ans. Hélas! même la postérité n’est pas un juge impartial. (Francis Blanche était un sage: « Il vaut mieux passer hériter à la Poste, qu’à la postérité ».)
Combien d’artistes anciens restent aujourd’hui cachés sous l’ombre d’artistes fabriqués par leur temps?
Pour avoir lu, entre autres, quelques écrits de Jean Clair (« Malaise dans les musées »), de Jean-Philippe Domecq (« Artistes sans art »; « Misère de l’art »), d’Yves Michaud (« L’art à l’état gazeux »), ou plus récemment de Renaud Camus (« La grande déculturation »), je ne suis pas dupe de notre machine actuelle à fabriquer des artistes.
Je voulais pointer les incohérences du débat amorcé ici, c’est tout.
Pour le reste, je me retire.
Mon dieu! Torturer la mécanique podale à ce point!!!
Un pied n’a pas à être « beau » ou pas Il doit soutenir le corps et encaisser des efforts mécaniques parfois considérables
A voir ces horreurs, je ne puis m’empêcher de penser à ces petites chinoises aux pieds bandés, orteils ratatinés et vôute plantaire bousillée, simplement pour les faire « beaux »…
Et puis aussi à ce pauvre mannequin qui se casse la gueule à 2 ou 3 reprises lors d’un défilé de « mode » parce qu’on lui a fait chausser des sortes d’échasses innomables…
Ma première visite du musée Beaubourg m’a laissé perplexe…
Art ou Foutage de gueule???
Si le portrait par Ming d’un noir sur un mur de 3 mètres par 10 m’a particulièrement ébahi, ma stupéfaction fut d’une toute autre nature devant « la mariée » de Niki de saint Phalle….
C’est très laid et certainement impossible de marcher avec ça.
Mais moi j’adore ces 2×5 petits appendices!
Ces chaussures ne me font pas plus d’effet que la burka. 😉
On va pas relancer le débat sur l’identité nationale…
Paul,
Nous ne vous connaissions pas cette facette : « fétichiste du pied refoulé ».
C’est du grand n’importe quoi mais ça …marche.
Quelle horreur ces pauvre filles…
Rendez nous les top des 80’s, style rosemary mc Grotha, elle mc pherson, renee simonsen!
J’hallucine…
Paul, ça ne vous donne pas envie d’écrire une monographie sur l’anthropologie de la haute couture? Ca vous changerait des pêcheurs de l’île de Houat!
@ Mathieu
Pour faire ça « bien » il faut s’immerger dans le « milieu » pour le coup il faudrait un scaphandre autonome !
Beurk. Je parle des filles, pas des vêtements, qui sont eux très jolis.
Couleurs chatoyantes au dehors, regards vides à l’intérieur. Toute une époque.
La prochaine métamorphose de l’esprit absolu verra-telle la réconciliation du dedans et du dehors ? de l’image et du subtilement sensible.
@Pierre-Yves D.
Voilà la réflexion la plus utile de tous nos commentaires. Vous posez la seule question importante, et c’est sûrement le meilleur hommage que l’on pouvait rendre à Alexander Mc Queen.
Si la « conciliation » du dedans et du dehors est le graal de l’esprit absolu depuis la nuit des temps, notre époque nous en a tant éloigné qu’il s’agit bien, comme vous le dites, de chercher à présent une « réconciliation ».
Vous devriez demander un « billet invité » à Paul Jorion. J’aimerai vous lire à ce sujet.
J’ai cru, de prime abord, qu’il s’agissait de l’illustration du dernier billet de François Leclerc: « La confusion comme unique stratégie ».
Passée ma surprise, j’ai regretté que ce ne le fût point.
Enorme!
magnifique vetement-oeuvre d’art
dommage que la haute couture avec le mannequinat soit si violence pour les femmes
Hommage au créateur
Hommage aux créatures …
Je suis un peu inquiet en ce qui concerne leurs index de masse corporelle.
Il est vrai que notre sujet de préoccupation n’est pas la graisse mais la Grèce…
C’est tout simplement magnifique,surprenant.
Merci Paul de partager avec nous cet imaginaire!
Pas très à l’aise dans leur démarche ces demoiselles!
Deux points de vue :
Les créateurs de mode libèrent la femme; séduction, audace, créativité, etc…
C ‘est sans doute vrai pout YSL, pour Chanel, avec en plus la qualité
des matériaux et de la confection, et le confort.
ou bien
L’asservissement (proposé) à une esthétique qui dénature le corps fonctionnel.
Entre la négligence assumée des contingences vulgaires
( comme marcher,flaner ou à grand pas, déambuler, trottiner, sautiller,etc…)
et le mépris des femmes, il n’y a qu’une courte distance, un pas…
Liberté? … non, exploitation des fragilités psychologiques d’ une
(faible) clientèle féminine. (déboussollée ?, immature ? , post-adolescente ?)
Snobisme, suivisme, blaingue-blaingue, c’est la recette infaillible
pour le pognon d’un côté et une entorse, ou une blessure par objet
coupant, de l’autre. ( une célèbre robe bustier à volant en tôle …).
Liberté ? oui, mais coûteuse et dérisoire.
Décadence est un mot mal vu, comme courage et morale.
Un symbole mineur de la Crise…
Ce type invent(ait) des formes nouvelles qui plaisent ou déplaisent…
Je ne suis pas certain qu’il faille lui jeter la pierre…
Moins dangereux qu’un inventeur de produit financier à la con…
Each one of us, in his timidity, has a limit beyond which he is outraged. It is inevitable that he who by concentrated application has extened this limit for himself, should arouse the resentment of those who have accepted conventions which, since accepted by all, require no initiative of application. And this resentment generally takes the form of meaningless laughter or of criticism, if not persecution. But this apparent violation is preferable to the monstrous habits condoned by etiquette and estheticism.
– Man Ray, Paris 1934
Inventer c’est penser à côté.
Albert E.
« Les créateurs de mode libèrent la femme; séduction, audace, créativité, etc »
Apparemment, ils ne les nourrissent pas.
J’appelle à la barre Elisabeth Badinter avec son nouveau livre.
Je suis terre à terre et si je suis sur terre, j’y suis pour me tenir
debout……..grâce à mes pieds.
Avec mon joli pied de nez !
Génial ou pas, créateur ou marchand, il est mort jeune et ça c’est triste.
Le pied d’une femme m’a toujours impressionné, qu’il soit laid et déformé ou joli, suis fétichiste ?
J’aime bien les jolis pieds pas détruits, ils sont expressifs et vivants. Mais de telles chaussures ne sont elles pas l’expression aussi du désir du désir de l’autre.
Plus sérieusement, les chaussures présentées sont amusantes mais peu respectueuses de l’anatomie du pied et de ses appendices orteils. C’est comme la bourse, ça le fait 5 minutes, mais mal au bout d’un moment plus long.
Mort si jeune et ayant déjà tant créé.
(il semblerait qu’il se soit finalement supprimé)
Laissons nous imaginer ce qu’aurait pu imaginer Mac Queen, si il avait entrepris d’habiller les femmes des talibans, un beau défilé de Burkas fluos sur un parterre de Kalachnikovs.
Oh my God !!!! What a tremendous fancy.
Je ne comprends pas vos réactions!
C’est très « IN » ! C’est l’avenir!
Tous les traders masculins et féminins devraient adopter cet uniforme de travail !
D’abord, on ne dit pas des créateurs mais des créatifs! ensuite ce sinistre Mac queen, pour choisir des mannequins annorexiques de 35 kilos, souffrait d’une terrible mélancolie:ne pas avoir été à Bukenwald. « L’omniprésente laideur du monde moderne miséricordieusement voilée par l’accoutumance, surgit brutalement dans le moindre de nos moments de détresse. » Kundera Et quand on pense que nous n’avons plus que cela à vendre! Mais la vente d’une marque people ne suffit plus à empecher la baisse tendancielle du taux de profit. Mac Queeen et la crise , c’est la mème chose. « La beauté sauvera le monde » écrivait dostoievski; La laideur de marque Macqueen n’arrive mème plus à faire vendre des parfums! Tant d’efforts pour rien!
Tout à fait d’accord. « La beauté sauvera le monde » écrivait Dostoievski. C’est pour ça que le nôtre est condamné: parce qu’il prend des McQueen pour des créateurs.
Giovanni ?
Et non!