Billet invité.
La consolidation comptable des comptes d’un groupe consiste à donner une « image fidèle » à un moment donné de la situation financière de l’ensemble des entités consolidées et à transcrire le résultat des opérations intervenues pendant la période considérée. La technique comptable de consolidation consiste notamment, et en simplifiant, à retraiter les données sociales publiées par les entités individuelles pour :
– éliminer les profits (ou pertes) internes au groupe, ainsi que les opérations du bilan (prêt)/dette, comptes clients/fournisseurs, autres comptes réciproques). C’est une élimination d’opérations inter-compagnies.
– distinguer les droits du groupe de ceux du hors-groupe non seulement sur le patrimoine du groupe mais aussi sur le résultat généré.
– retraiter les informations émanant des comptes sociaux pour rendre homogène et comparable dans le temps l’information financière du groupe
En consolidation comptable, il n’y a aucune « valorisation interne » par l’élimination des échanges inter-compagnies. C’est donc un jeu à somme nulle.
Imaginons la consolidation d’un groupe, d’une nation, d’une union monétaire (devise) prenant en considération toutes les opérations financières du niveau auquel on consolide. La circulation monétaire induit un profit ou une perte dont l’origine est double : entre les intervenants du groupe à consolider et avec les tiers. Cette consolidation, soit au niveau d’un groupe, soit au niveau d’une nation, soit d’une monnaie pour toutes les opérations financières réalisées par tous les divers opérateurs conduirait à neutraliser non seulement le profit (ou perte) interne au groupe consolidant mais aussi toutes les opérations du bilan (prêt)/dette).
Ce qui veut dire qu’un groupe consolidé, un pays consolidé ou une monnaie « consolidée », ne s’enrichit ou ne s’appauvrit qu’en échangeant avec des tiers.
C’est par rapport au « hors groupe » que la « valeur » (le profit à la clôture d’une période donnée) est créée. Cette « valeur » en prenant en compte la durée d’existence de cette valeur justifie un « goodwill » (ou un badwill) qui n’est pas la seule sommation des différents fonds de commerce inscrits dans les comptes sociaux des entités consolidées et que l’on poste à cette rubrique. Ce goodwill/badwill est donc le prix d’une « valeur » produite par les échanges avec le « hors groupe », c’est-à-dire les tiers.
Prenons un exemple. J’achète ou je vends aujourd’hui un groupe ou une monnaie qui porte en interne – immanence – la faculté d’avoir plus ou moins de valeur demain par le fait des échanges exogènes. La prime que je paye pour acquérir ces revenus futurs ou que j’encaisse si je vends est le « goodwill ». En cas de perte future j’enregistre un « badwill ».
Le goodwill selon les normes comptables doit être déprécié en consolidation par référence à des critères économiques. Par exemple en fonction de la durée de la rente, du multiple de la valorisation boursière d’entreprises similaires. Découlant du bon sens, le « badwill » structurel est immédiatement déprécié en tout ou partie selon le principe de prudence quand la qualité intrinsèque de cette « sur-valeur » négative est susceptible de diminuer dans le futur ou a même entièrement disparu. La technique comptable autorise aussi et sous condition l’imputation sur d’autres postes.
Avec la consolidation d’un groupe, d’une nation, ou d’une zone monétaire, les échanges économiques (banques et entreprises) induisent une « survaleur » par rapport au capital utilisé avec en outre la possibilité de distinguer dans la situation nette ce qui est propriété du groupe et ce qui appartient aux tiers. Ce qui est remarquable, c’est qu’avec la même quantité de monnaie (sans prendre en compte l’effet de thésaurisation), la consolidation comptable permet d’évaluer et donc d’acquérir des biens de plus en plus « consistants en valeur ajoutée ».
Ce phénomène n’est pas dû à une raréfaction de la monnaie, mais à une « survalorisation » de la monnaie par l’utilisation des avoirs des tiers captés par le groupe. Ceci est particulièrement vrai dans les opérations de fusion.
Au risque de choquer, la spéculation / l’investissement sur le titre d’un groupe de sociétés, sur un pays ou sur une monnaie est entre autres considérations un jugement économique porté par un investisseur / spéculateur sur l’aptitude financière intrinsèque d’un groupe, d’un pays ou d’une devise à générer par rapport à d’autres entreprises pays ou devises un surplus économique futur.
La crise actuelle pour un comptable est une sévère correction du goodwill à tous les niveaux de consolidation des différents agents économiques, l’ajustement à la réalité d’une dépréciation insuffisante du goodwill.
Pour faire court, la crise financière actuelle est une réévaluation à la baisse de toutes les valeurs des « fonds de commerce » commerciaux, civils ou souverains.
On notera que l’ordre des experts-comptables français étudie actuellement l’opportunité de laisser aux entreprises la possibilité de rajouter dans l’annexe des comptes sociaux 2009 une note supplémentaire valorisant les impacts de la crise à 2 niveaux : celui du bilan et celui du compte de résultat à la clôture et pour l’avenir. Et cela dans le but de compléter l’information financière.
Le comptable ne se contente pas de traduire en terme de débit / crédit les « droits et les devoirs » des agents économiques. Il « produit » des informations beaucoup plus pertinentes.
Le comptable serait-il responsable de cette « correction » ? Il serait injuste de lui faire « porter le chapeau » des causes de cette crise même si tout un chacun cherche à trouver un coupable.
Mais qui est donc responsable ? Comme l’avait si joliment dit M. Didier professeur de droit à Dauphine : « Alors le juriste doit constamment rappeler au financier à partir de quand il va trop loin, et le financier risque à tout instant de montrer au juriste jusqu’où on peut aller trop loin. Plaignons le comptable tiraillé entre les deux » (*)
Sont responsables de la crise actuelle, ceux qui n’ont pas posé et sanctionné les limites à ne pas dépasser alors même qu’il y a un arsenal de lois pléthorique pour empêcher des agissements contraires aux intérêts collectifs notamment quand la « créativité financière » est devenue « toxique ». Mais peut-on décemment incriminer l’autorité investie d’un pouvoir judiciaire ?
Quand tout le monde est déclaré coupable, personne n’est responsable. Donc tout le monde doit payer ! Le syndrome de la grenouille s’applique en général très bien en pareil cas.
––––––-
Jean Pouget, L’actionnaire est-il une contrainte ? in Analyse financière 1972 N° 11 pp 13-17
Jean Pouget, Théorie des graphes, participations réciproques et consolidation in Economie & Comptabilité septembre 1972 pp 5-11 en collaboration avec M. Michel Guérin
Jean Pouget, Participations réciproques et circulaires, rachat par une société de ses propres actions, fictivité du capital in Les Petites Affiches 18 janvier 1982, 20 janvier 1982, 22 janvier 1982
(*) CEREG, compte rendu table ronde du 15 février 1978
33 réponses à “La crise dans une perspective comptable, par Jean Pouget”
Heu, bon, je n’ai pas compris grand’chose à tout çà mais je retiens ceci :
« Quand tout le monde est déclaré coupable, personne n’est responsable. Donc tout le monde doit payer ! Le syndrome de la grenouille s’applique en général très bien en pareil cas. »
Je suis d’accord, mais je trouve que je paye beaucoup depuis longtemps et j’aimerai bien que d’autres prennent le relais !
Oui, c’est trés bien de trouver les symptomes encore faut il pouvoir les soigner. En fait il faudrait que les citoyens américains acceptent de retirer tous les avoirs et les transfprmer en liquidités, en cash. Cela pourrait influencer considérablement les mouvements a venir. M’enfin tout dépends d’eux puisqu’ils seront les premiers a perdre dans se jeux de dupes. En Europe ont quellesques brebis galeuse mais, a vrai dire elle ont produits une amélioration de vie. Aux pires one rachetera leur immobiler a moitié prix et tout reviendra dans les normes. Sachant que leur surévaluation n’est que de 150%. A 75% ont peux maintenir au la main l’europe. M’enfin certain y laisseront des plumes, mais c’est malheureusement le prix a payer pour une speculation exagérer.
A 100 000 euro les 100 mtres carré a athénes ou a barcelonne, c’est a vrai dire une pas i mauvaise affaire.
La loi du marché est impitoyable… Surtout pour les ceux qui ne savent pas compter.
il n’y a oas de oucis a se faire en Europe, il y a de la place et beaucoup reste a faire. Se n’est pas le cas des état unis ou beaucoup a été fait et qu’il ne reste qu’as les quitter.
Merci de susciter le débat par votre post. Je souhaite faire plusieurs remarques qui se veulent constructives.
Tout d’abord en normes IFRS et US GAAP, celles utilisées en les sociétés cotées et donc par les banques présumées a l’origine de la crise il n’y pas d’amortissement de goodwill.
Par ailleurs s’il est établi que la comptabilité a des les effets plus ou moins pro-cycliques notamment en fonctions des critères retenus pour évaluer les actifs. A mon sens il ne s’agit jamais que d’une grille de lecture, une façon normalisée de présenter des informations.
Par exemple lorsque une banque publie des comptes avec des encours de crédit correspondant a 40 fois ses fonds propres les comptes en tant que tel donnent une image fidèle de l’entreprise … ont peu en revanche s’interroger sur les règles de solvabilité.
Autre problème: lorsque les informations qui ont servie comme base pour établir les comptes sont reposent sur de fausses hypothèses (rating des agences de notation, models de valorisation des dérives…).
Pour reprendre votre exemple se qui explique que les acteurs d’un marché tournant en circuit fermé puissent s’enrichir est la création monétaire. A la condition cependant que la monnaie croisse dans les mêmes proportions que la richesse produite.
A mon humble avis la crise que nous subissons en en grande partie du au fait que les pays occidentaux sont pour diverse raisons complètement accro a la dettes et a son corollaire l’accroissement de la masse monétaire entraînant une survalorisation des actifs et ce a quoi nous assistons est ni plus ni moins qu’un rééquilibrage.
@UZI
IFRS 3 « Regroupements d’entreprises » et IAS 27 « États financiers consolidés et individuels révisées par l’IASB en janvier 2008.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Goodwill
http://entreprises.pwc.fr/Pourquoi-connaitre-ou-anticiper-les-IFRS_162.html
http://www.fusions-acquisitions.fr/index2.php?option=com_content&do_pdf=1&id=79
http://pwc.laquestiondudirigeant.lesechos.fr/article.php?id_article=3326
La compagnie des commissaires aux comptes a émis plusieurs communiqués « crise financière » dont celui du 8 juillet 2009 et celui du 24 novembre 2008 concernant la certification des comptes…..
Je cite:
« Incidence éventuelle sur le rapport des commissaires aux comptes au 30 juin 2009
la Compagnie nationale des commissaire aux comptes considère qu’il pourrait être opportun de porter une mention dans la partie introductive du rapport afin de rappeler le contexte particulier de la crise et propose, à titre d’illustration, l’exemple de rapport ci-après (exemple sans réserve et sans observation).
……..
Ce communiqué fait suite au communiqué relatif aux comptes du 31 décembre 2008 »
Communiqué du 24 novembre 2008
« Conséquences de la crise pour l’audit des comptes 2008 des entités autres que financières
2. Évaluation et présentation des actifs et des passifs et informations fournies dans l’annexe des comptes
La crise financière et économique accroît les difficultés d’évaluation et d’estimation de certains actifs et passifs .Ces difficultés existent indépendamment du référentiel comptable utilisé : référentiel français[2] ou référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union Européenne.
Immobilisations incorporelles : L’évaluation des immobilisations incorporelles et des goodwills et plus particulièrement la mise en œuvre de tests de dépréciation qui s’appuient généralement sur des éléments susceptibles d’être affectés par la crise financière et économique (prévisions d’activités, plans d’affaires, budgets, taux d’actualisation, taux de croissance à l’infini…). …………..
Par ailleurs il convient de rappeler qu’une baisse significative de la capitalisation boursière qui devient inférieure aux capitaux propres de l’entité constitue, selon le référentiel IFRS, un indicateur de perte de valeur.
2.2. Informations fournies dans l’annexe des comptes
Dans ce contexte de crise, la communication dans l’annexe des comptes, d’informations pertinentes, transparentes et intelligibles s’avère dès lors primordiale.
Ainsi l’annexe devra fournir aux lecteurs des comptes l’information nécessaire à la bonne compréhension :
• Des méthodes d’évaluation ;
• Des jugements de la direction ;
• Des hypothèses-clé retenues dans les estimations comptables ;
• De l’exposition aux différents risques découlant des instruments financiers et de la sensibilité des évaluations aux variations des risques de marché ;
• Des sources principales d’incertitudes tant en matière d’estimations comptables que de continuité d’exploitation ;
• De la sensibilité des valeurs comptables aux méthodes, hypothèses et estimations qui forment la base de leur calcul, y compris les raisons de cette sensibilité ;
• Des garanties hors bilan qui pourraient être mises en jeu.
S’agissant de comptes établis selon le référentiel IFRS tel qu’adopté dans l’Union Européenne, l’entité devra communiquer toutes les informations requises par IAS 1 Présentation des états financiers et IFRS7 Instruments financiers : informations à fournir.
2.3. Problématiques d’audit
Toutes ces difficultés d’évaluation et de classement ont pour corollaire des problématiques d’audit qui sont notamment les suivantes :
L’évaluation de certains actifs reposant sur des modèles parfois complexes intégrant, le cas échéant, des prévisions de la direction fondées sur des hypothèses, impliquera notamment que celle-ci ait documenté de manière précise ses appréciations, afin que le commissaire aux comptes puisse lui même exercer son jugement professionnel sur les hypothèses de la direction.
Le contrôle de l’évaluation des actifs financiers à la juste valeur pourra s’avérer difficile, notamment lorsqu’il sera considéré que ces instruments ne sont plus cotés sur un marché actif, puisque cette évaluation va souvent être fondée sur un modèle utilisant des prévisions de flux de trésorerie ainsi que des taux d’actualisation ajustés des risques (contrepartie, liquidité notamment). Dans ce contexte, l’entité devra, là aussi, disposer d’éléments justifiant de son évaluation, que celle-ci repose sur des données observables ou non, ou sur des hypothèses internes de flux futurs.
La nécessité pour le commissaire aux comptes de s’assurer de la pertinence des modèles et, plus généralement, de l’évaluation des actifs et passifs peut le conduire à recourir lui-même à un expert.
…….
l’information nécessaire décrite ci-dessus à la section ……..
Enfin, la Compagnie nationale des commissaires aux comptes complétera, si elle l’estime nécessaire, la présente note de points pour attention sur l’émission des rapports sur les comptes de l’exercice 2008, en fonction de l’évolution de la situation.
[2] Règlements du CRC n°99 02 (comptes consolidés) et n°99 03 (comptes individuels), mais également Règlement du CRC n°99 01 «
Ouf, nous voilà rassurés…. les comptables ne sont pas coupables.
Pas coupables mais responsables ?
Pas coupables mais responsables ?
La parole est d’argent et le silence est d’or.
D’or et déjà.
L’Or ou l’Argent ?
Quelles sont les règles d’or d’une banque fiable?
Est-il possible de donner une image fidèle de la vie en maquillant un cadavre ?
S’il devient nécessaire de réclamer un coupable, c’est qu’il a été constaté qu’un crime à été commis
et que toutes les hypothèses de causes naturelles du dommage ne tiennent pas face aux évidences.
Il reste à définir quels ont été les mobiles du présumé coupable.
Et si tout le monde est déclaré coupable, et que personne n’est responsable, et donc que tout le monde
doit payer, c’est que ce ne sont pas les lampistes qui manquent.
@ Uzi
« Par ailleurs s’il est établi que la comptabilité a des les effets plus ou moins pro-cycliques notamment en fonctions des critères retenus pour évaluer les actifs. A mon sens il ne s’agit jamais que d’une grille de lecture, une façon normalisée de présenter des informations »
oui et non.
Oui parce-que c’est bien seulement une écriture.
Non parce-que:
1/ Le fait de décrire une façon plutôt que d’une autre implique tout un arrière plan normatif/axiologique (sur la façon dont les membre de la communauté appréhendent l’idée de « coopération sociale »)
2/ La description comptable produit des effets de réalité.
En particulier, il semble que la comptabilité, au même titre que le droit, était traversée par des conflits doctrinaux houleux jusqu’au début du siècle (pour le droit c’est toujours le cas, et ceci tient à divers facteurs liés à la fonction et à la formation traditionnelle des juristes). Je crois même que Polanyi s’était impliqué sur ces questions, mais je dis peut-être des bêtises. Ces débats n’étaient pas purement techniques, loin s’en faut. Les libertariens l’ont emporté et ont coulé la manière de faire de faire de la comptabilité qui leur convenait le mieux dans du béton.
Ce serait bien d’être éclairé là-dessus.
Si quelqu’un a des éléments sur les tenants et des aboutissants de ces discussions, je suis intéressé.
@ J. Pouget
« Le comptable ne se contente pas de traduire en terme de débit / crédit les « droits et les devoirs » des agents économiques.
Je ne comprends pas cette phrase.
1/ J’ai l’impression que la proposition suppose implicitement que la comptabilité est un instrument pertinent de distinction des agents économiques entre eux (de leurs « frontières »), ou qu’elle suppose donné le prédécoupage entre agents économiques. Pourtant les actifs comptables ne peuvent pas servir de définition aux frontières de la firme par exemple.
2/ Je suis mal à l’aise avec l’expression « droits et devoirs ». Pourriez vous donner un exemple concret de l’un et de l’autre pour m’éclairer (j’ai surtout un problème avec « droits »)?
Sans doute voulez vous dire que la comptabilité traduit UNE PARTIE des devoirs des agents économiques, celle qui a trait, en l’occurrence, à la bonne tenue de leur comptabilité, et non pas que la comptabilité est non seulement capable – mais aurait de surcroît pour rôle -, de traduire la TOTALITE des « droits et des devoirs des agents économiques » sous forme de tableau comptable? Comment une représentation de « flux d’actifs » pourrait-elle également représenter quelque chose de tel que des « contenus normatifs »?
« Il « produit » des informations beaucoup plus pertinentes. »
J’aimerais savoir POURQUOI le mot « produit » est entre guillemets… :-p
@ Antoine Y
a)Droits & Devoirs, traduction de « doit » et « avoir ». On est en partie double depuis Luciolo Paccioli, italien de la renaissance qui est présenté comme le premier codificateur de cette méthode comptable de « la partie double ». On trouve trace de partie simple dans le code Amourabi, et les chinois évidemment ont mis en place dans les temps les plus reculés leur propre système, tout comme les anciens empires des pharaons.
Depuis plusieurs décennies, certains originaux imaginent des comptabilités matricielles à plusieurs dimensions. Objet de curiosité il y a 40 ans, cette approche risque de reprendre de l’intérêt avec des questions telles que l’écologie, le bonheur social, etc… Et on assiste à une inflation des informations données en annexe des comptes, laquelle devient plus pertinente parfois que le poste lui-même…..
b) « produit » = produire une preuve, un fait matériel. Objet juridique.
Bonjour,
Peut on faire un paralléle entre une usine et une banque lorsque l’ont « compte » celle-ci ?
Le compte courant en liquidité de l’usine : les fonds propre de la banque
Les immobilisations de l’usine (l’immobilier, les machines) : l’immobilier de la banque, ses installations de production, ET les crédits en cours auprés des clients .
Le stock de marchandise de l’usine (les piéces en attente de vente) : les depôts des particuliers
L’argent marchandise est vraiment un drôle de business car il est facile de berner le sens commun si on a pas les pieds bien ancrés au sol, toute les logiques mathématiques étant potentiellement en application (cf les produits financier « évolués ») le systéme bancaire ne s’en prive donc pas, et pour revenir au sujet; normes comptables à l’appuis;
Est ce que la « consolidation des comptes » est un reméde contre les méfaits « au comptoir du client » des banquiers ?
L’évaluation consolidé des banques devrait avoir lieu à chaque milliseconde qui suit une transaction automatisée sur le marché.
Cordialement
Bonjour,
La notion comptable « d’image fidèle » est fallacieuse ; une image est une image, préciser qu’elle est fidèle en dit long sur la nécessité vitale qu’il y a à éviter de se poser la question (quelle est cette image ?).
La comptabilité valorise et évalue certaines choses, dans des conditions et avec des critères plus ou moins pertinents (pour ne pas dire plus), à l’exclusion d’autres. Pourquoi ne faudrait-il jamais s’occuper de ces autres choses ?
Derrière l’apparente neutralité pseudo scientifique (plus c’est compliqué, plus ça a l’air crédible) de la description comptable de la « réalité », se cachent toujours des options théoriques, des choix, et des dogmes.
Cordialement
Tout à fait d’ailleurs pour un simple compte de résultat et un simple bilan que l’on voudrait analyser, il faudrait d’abord vérifier une à une toutes les écritures et aller soit même compter les stocks.
C’est vous dire que cette chose pseudo scientifique qu’on appelle la comptabilité peut laisser libre court à toutes les interprétations et je n’ose évoquer le hors bilan.
En France, il y avait une société nommée Altran considérée comme le business modèle français, le titre valut jusqu’à plus de 150 euros, il en vaut 4 aujourd’hui. La société avait trouvé le moyen de comptabiliser les recettes au bilan et les dépenses en hors bilan, je résume en écrivant cela.
Altran utilisait ce qu’on peut qualifier de « Dérivé comptable » : le EARN OUT
Les concepts de l’Earn Out
L’objectif est de calculer le prix de vente en intégrant les résultats futurs de la société vendue. Dans de nombreuses transactions, le prix est versé en deux fois :
* un prix de base convenu de l’entreprise. On peut le comparer à un » prix plancher » : il est en général versé au moment de la cession effective.
* et un complément de prix, qui représente une sorte de prime de rendement variant selon la performance financière de l’entreprise vendue (cette prime peut comporter un plafond mais cela n’est pas toujours le cas). Cette portion du prix de vente dite « earn-out » se veut conditionnelle à l’atteinte de résultats spécifiques, faute de quoi elle ne saurait être exigible.
La clause de earn-out détermine le moment auquel le solde sera réglé et les critères qui déclencheront ce versement.
Il s’agit donc généralement de la réalisation par l’entreprise de certains objectifs. Le montant du solde peut être fixé à l’avance ou indexé sur l’activité de l’entreprise.
Donc pour revenir à mon exemple dans son bilan Altran entrait les résultats des sociétés achetées mais pas le coût réel de ces dernières qui lui allait en hors bilan.
Je ne suis pas comptable de « métier », mais en ai une bonne approche tant dans la théorie que dans la pratique.
Et comme vous l’écrivez : « Alors le juriste doit constamment rappeler au financier à partir de quand il va trop loin, et le financier risque à tout instant de montrer au juriste jusqu’où on peut aller trop loin. Plaignons le comptable tiraillé entre les deux » (*) »
Vous savez, tout comme moi, qu’un comptable ne peut QUE suivre les règles de la comptabilité.
Ainsi, ce n’est pas un comptable qui a décidé de l’abandon de la règle du « mark-to-market » aux US.
(et même si c’est en CONSTATANT le résultat de son travail que cette dérégulation a été décidée)
Pourquoi alors l’affubler d’une quelconque responsabilité…??? (ceci sans dévaloriser l’importance du métier, bien sûr)
Je vous indique un article qui appuie mes écrits :
http://www.slate.fr/story/17101/comment-les-grandes-banques-americaines-ont-failli-nous-ruiner
Preuve aussi, mais c’est toujours bon de le ré-écrire, que pour pouvoir ruiner quelqu’un, il faut avoir un pouvoir absolu sur son « argent ».
@Yvan
Depuis le début des années 70 il est communément admis et il a été inscrit ensuite dans le code de commerce un « droit comptable ». Toutefois, en matière de responsabilité de celui qui établit (produit) et pour celui qui certifie des comptes, il y a encore une large référence aux « principes généralement admis ». En France, pays qui codifie tout, on se réfère à la « norme d’exercice professionnel » ( NEP). Elles sont numérotées selon une savante hiérarchie avec beaucoup de « trous » ce qui présage de multiples prises de position. Et la codification est ouverte….
Plaignons donc le comptable selon la jolie formule du prof de droit Didier, surtout s’il est expert, qui est supposé ne rien ignorer évidemment de sa science !
Intéressant commentaire. Question, pour éviter celle sur les banques, complexe… : comment, par exemple, fait Arcelor-Mittal ?
« Alors le juriste doit constamment rappeler au financier à partir de quand il va trop loin, et le financier risque à tout instant de montrer au juriste jusqu’où on peut aller trop loin. Plaignons le comptable tiraillé entre les deux » (*)
Sans limite dans ma foi, je suis comme le financier je vais trop loin, je tente continuellement de leur rappeler gentiment qu’ils vont se planter, car plus j’aime la finance et plus je finance et achète le monde y compris la justice, plus j’aime lire la bible et plus je prophétise contre eux ce n’est pas non pour qui je me prend un prophète, j’en ai vraiment pas l’étoffe, je n’arrive même plus à dire du bien de ces gens là, ma foi n’est donc plus bonne en l’économie comme envers les grands prêtres de la finance mondiale se trouvant dans le temple, peut-être bien par ce que je ne crois plus en l’esprit de richesse et de non partage et de dureté sans limite, bref je suis guère plus différent à voir de l’athé car je parle trop souvent de religion aux autres, et cela quel que ce soit le sujet du jour lui en parlant souvent en mal et moi en bien, pas bon il faut donc que j’arrête de citer les meilleurs passages de la bible contre les marchands de la terre. Amen
@ Yvan
« Vous savez, tout comme moi, qu’un comptable ne peut QUE suivre les règles de la comptabilité. »
Ceci conduit à se poser ma question 2/
« « Alors le juriste doit constamment rappeler au financier à partir de quand il va trop loin, et le financier risque à tout instant de montrer au juriste jusqu’où on peut aller trop loin. Plaignons le comptable tiraillé entre les deux » (*) » »
Ceci conduit à se poser ma question 1/
De là on pourra s’interroger sur la question 3/ « Pourquoi alors l’affubler d’une quelconque responsabilité…??? »
Mais ne brulons pas les étapes pour les retardataires comme moi qui ont bien de la peine à vous suivre.
Pour l’instant j’en reste à l’idée, peut-être fausse, que les comptables et les marchés/investisseurs font le même job: évaluer des « actifs ».
Je crois que les critères d’évaluation sont plus strictement définis pour le comptable, et plus large pour le l’investisseur/industriel (il peut se servir des informations données par le comptable, mais faire également entrer d’autres facteurs en ligne de compte… par exemple le degré de liaison de l’agent avec les mafia locale s’il s’agit de s’associer avec une société ukrainienne par exemple, les risques de conflit si vous êtes marchand d’armes, ou l’ évaluation de la pertinence des mouvements stratégiques des concurrents…).
1’/Est-ce-que vous confirmez?
Si oui, la question est:
2’/
Y a t-il eu un mouvement de rapprochement des règles comptables des critères des investisseurs/entrepreneurs? Ou bien les investisseurs ne tiennent absolument pas compte des « informations » données par les comptables?
Ou bien en tiennent-ils compte mais ceux-ci profitent de leur marge de manoeuvre pour se montrer particulièrement créatifs, oubliant les recommandations du législateurs?
Je suis intéressé par votre avis sur la question.
(Je propose que nous ne nous préoccupions de la question des devoirs des citoyens en tant que comptables que dans un troisième temps (enfin disons que pour moi ca sera plus simple à suivre si ca ne vous dérange pas Yvan. J’ai besoin de ça pour me faire une idée des différents modèles de distribution de responsabilité adéquats).
Ce qui suit est du chinois pour moi. Pourriez-vous (bien que Paul y fasse référence je crois dans l’un de ses livres):
« Ainsi, ce n’est pas un comptable qui a décidé de l’abandon de la règle du « mark-to-market » aux US.
(et même si c’est en CONSTATANT le résultat de son travail que cette dérégulation a été décidée) »
@antoine Y
Pour l’instant j’en reste à l’idée, peut-être fausse, que les comptables et les marchés/investisseurs font le même job: évaluer des « actifs ».
Réponse: absolument pas le même rôle. L’investisseur risque plus ou moins des fonds en disposant d’informations diverses dont des états financiers, publiés sous la responsabilité du chef d’entreprise et quand obligatoire certifiés par un commissaire aux comptes ou sur demande par un auditeur extérieur. L’investisseur est soit spéculateur avec une probabilité faible mais un gain élevé, soit un rentier avec un gain faible mais une probabilité proche 100%. Le choix rationnel entre les 2 est fonction de l’espérance mathématique des 2 projets d’investissement…..
Y a t-il eu un mouvement de rapprochement des règles comptables des critères des investisseurs/entrepreneurs? Ou bien les investisseurs ne tiennent absolument pas compte des « informations » données par les comptables?
Réponse: La comptabilité retranscrit des faits et des situations monétaires sous une forme codifiée. La seule chose qui est demandée à celui qui publie des états financier, c’est de ne pas maquiller la réalité d’un instant donné. Certains disent que la comptabilité est une autopsie.
Cela devient un exercice plus délicat quand il est question de prévisions: business plan, projections à 3 ans, plan stratégique à 5 ans….Autre histoire ….
@AntoineY
Le mark-to-market est une règle qui obligeait les entreprises à évaluer leurs actifs financiers au prix du marché. L’idée est d’avoir une image à tout moment de la valeur de l’entreprise en question, ce qui est toujours difficile dans le cas d’établissement financiers. On donne par exemple la Net Asset Value (NAV) comme indicateur de la valeur du portefeuille.
Sachant que les actifs se sont dépréciés très fortement avec la crise, cela posait un grave problème aux établissement financiers obligés d’inscrire ces pertes à leur bilan et de lever de nouveaux capitaux pour tenir les ratios de fonds propres imposés (appel de marge). Quand ces levées de capitaux se faisaient en vendant des actifs, cela renforçait l’effet baissier, donc la dépréciation des actifs…
Pour limiter la casse, il a été décidé -et donc pas par des comptables- de revenir sur cette règle et de permettre à ces établissements d’évaluer ces actifs à la valeur qu’ils estimaient « juste »!! Vous imaginez bien que leur évaluation est nettement supérieure à celle qu’ils pourraient décemment obtenir s’ils vendaient effectivement ces actifs aujourd’hui! Bref, on leur a donné un blanc-seing pour trafiquer leurs bilans et plus personne aujourd’hui ne sait ce que vaut le voisin!
@ Jean Pouget
Ok c’est ce que je voulais dire ma tournure était maladroite.
Ma deuxième question, quand je parle de « rapprochement », porte sur l’histoire des règles comptables depuis le siècle dernier. Il est clair que les manières de « prendre la photo » comptent (par exemple je crois savoir que compta américaine et compta française obéissent à des règles différentes; même si in fine « ça revient au même » (ce qui devant s’annuler s’annulant), il me semble que la différence est peut-être « moralement » significative.
Je n’imagine pas que la comptabilité soit une chose purement technique, les débats si ça avait été le cas, n’auraient en effet opposés que des praticiens entre eux, et non pas des factions ayant des points de vue « politiques » antagonistes.
On peut poser la question autrement: y a t-il, au sein de la comptabilité, des courants doctrinaux qui s’opposent à la façon dont des courants doctrinaux s’opposent dans le champs juridique par exemple?
Ok pour « l’autre histoire »…
Il y a donc, si je résume, 3 problèmes distincts:
a- la définition des règles comptable (la codification), qui fait l’objet du paragraphe précédent
b- ce que fait le comptable de la marge de manœuvre qui lui est laissée au sein de ces règles (le « aussi juste que possible »)
c- ce que fait le comptable lors de ces exercices « plus délicats » (pardonnez mon insistance mais dans ce dernier cas, fait-il « plus » que son métier de comptable, s’essayant à la stratégie (compta prévisionnelle), ou bien est-il obligatoirement amené à faire ces prévisions (implicitement) à l’occasion de la « photographie » qu’il prend, dans son souci même de rendre la photographie aussi juste que possible?
(navré pour ces questions de béotiens…)
@ Tchita
Ok merci beaucoup… c’est là qu’on voit, par exemple, que le comptable était obligatoirement amené à faire ces prévisions dans le cas d’établissements financiers avant la crise en tout cas (c).
Un truc qui n’a rien à voir, peut être, mais dont j’aimerais avoir le coeur net. Y a t-il un lien entre le genre de pricing issu de la « théorie des options réelles » et la théorie comptable dans sa manière d’apprécier les actifs? Autrement dit est-ce que cette façon de fixer des prix des actifs par exemple relève plus de la stratégie concurrentielle (recherche de souplesse sur le plan de la stratégie) ou de la compta (effort d’exactitude)?
Rebonjour,
Non seulement les projections ont à peu près la valeur de l’art divinatoire, mais la retranscription réaliste des faits est elle-même très problématique (voir mon post ci-dessus).
Je ne nie pas l’utilité, une certaine utilité dirons-nous, de la comptabilité (pourquoi pas celle du code Amourabi que vous évoquez) mais une fois de plus où sont les limites ? Cela ne vous gêne pas de traduire la notion de droits et devoirs par « doit » et « avoir » ? Cela ne vous semble pas légèrement réducteur veux-je dire ?
Concrètement, quand les experts (CAC) doivent eux-même faire appel à des experts (« La nécessité pour le commissaire aux comptes de s’assurer de la pertinence des modèles et, plus généralement, de l’évaluation des actifs et passifs peut le conduire à recourir lui-même à un expert. »), où voyez-vous la lisibilité hautement claironnée (« 2.2. Informations fournies dans l’annexe des comptes – Dans ce contexte de crise, la communication dans l’annexe des comptes, d’informations pertinentes, transparentes et intelligibles s’avère dès lors primordiale. ») ?
Pour en revenir à la source de l’inflation normative et comptable, comment justifiez-vous l’apparition, dans le courant des années 70 (plutôt au début) l’apparition du « droit comptable » (« Depuis le début des années 70 il est communément admis et il a été inscrit ensuite dans le code de commerce un « droit comptable ».) ? Je dois quand même rappeler que les entreprises existaient et prospéraient dès avant l’avènement de ce « droit comptable ». Le nierez-vous ?
L’évaluation d’une entreprise, en étant « codifiée » (comme vous dites : c’est toutefois faire une interprétation libre de la notion juridique de codification… mais bon, passons là dessus encore) est, par nécessité, réductrice : la vision « réaliste » de l’entreprise ne tient compte que de certains paramètres, tandis que d’autres sont irréductibles à des normes comptables ?
Comment évaluer, au jour le jour, et non pas seulement au moment de la transmission d’une entreprise, le bonheur des gens qui y travaille. Cette notion comptable de bonheur sonne très Orwellien. Quoiqu’il en soit, qui appréciera ce bonheur et selon quels critères ? Ces derniers (les critères choisis) fairont nécessairement bon compte de la diversité de l’appréciation des situations par les êtres humains : un carcan de plus…
Alors quant à voir l’avènement de futures comptabilité matricielles à plusieurs dimensions calculant, notamment (car j’imagine que leur délire et imagination de s’arrêtera pas là) le bonheur social : Dieu nous garde.
Cordialement,
Encore une fois : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » Rabelais
Complément :
L’évaluation au « mark to market » est déjà en soi problématique dans la pratique (la notion de prix du marché est très manipulable), alors quand on passe au « juste prix » : on arrive à des sommets de divinisation de la finance…
Que chacun se fasse une idée personnelle quant au fait de savoir de quel côté se trouve les croyances et où s’est cachée la
nouvelle religion…
@ AntoineY
Oui, certainement il y a des courants doctrinaux en comptabilité. Dès qu’on parle de comptabilité d’engagements (cad prévisionnelle), on parle d’estimations. Dès qu’on s’éloigne de la comptabilité de caisse, on doit savoir comment on évalue le revenu et les charges. Et là, les opinions commencent à diverger. La manière d’amortir le goodwill, est un bel example. Je vais vous épargner ces détails ennuyeux…. Ce qui compte c’est que certains, plutôt libéraux et très peu clairs dans leur tête, voudraient évaluer tout le bilan en prix de marché (mais c’est quoi un marché? :). D’autres, plus comptables et moins drôles, voudraient compter tout en coût d’acquisition. Fiable, facture à l’appui. La différence on la voit, la valeur des actifs bancaires a chuté sans commune mesure en pleine crise financière, car évalués au prix de marché, selon IFRS & co.
@VB
A vrai dire, les normes comptables ont prospéré à la faveur de l’essor des affaires juridico-financières et des bourses. On voulait comparer vite, très vite, des carottes et des choux, des banques et des firmes de médicaments, des mines et des cinémas etc.
@Jean Pouget
Je suis convaincu que les comptables ont encore une leçon à donner aux économistes, la leçon du concret, des équations d’équilibre emplois-ressources, des jeux à somme nulle, de la consolidation etc. Je rêve d’une macroéconomie comptable dans laquelle on retrouve les choses claires et puissantes, en partant des équations de Keynes entre offre=demande ou production=consommation+épargne etc.
Par example, dans quelle mesure la hausse d’une dette publique est un problème, justifiant une hausse de son taux? Au fond, la dette publique = créance des ménages (donc en conso, zéro, pas de dette de la nation, et les intérêts payés par l’Etat reviennent dans la poche des ménages, donc rien n’est perdu). C’est ainsi que l’on est amené à la vrai question – pkoi s’inquiter du niveau de la dette et à quelle condition? Le niveau de la dette n’est pas un problème en soi, le problème c’est que les titres d’état créent un mirage pour ceux qui les achètent, on pense avoir en poche un intérêt futur certain alors que ça sera que de l’inflation, si la nation ne sera pas à la hauteur de la rentabilité nécessaire pour payer ces intérêts. Et quand les capitaux augmentent, il faut donc avoir de la croissance.
Donc quand on s’inquiète du niveau de la dette publique, on s’inquiète indirectement de la croissance faible ou de la décroissance d’une nation, de son incapacité à se mobiliser etc.
on ne sait pas si on est suffisamment productifs pour avoir un effet de levier…
Voici un ‘résumé’ des nouvelles règles ( The idea behind the new accounting standard is to bring hidden assets back into the light of day so that regulators can insure proper levels of capital are held against them ) et l’on comprend pourquoi le ‘régulateur’ est de nouveau pris en défaut….
Changes to U.S. Accounting Standards and the Effect on Regulatory Capital
While most banking organizations affected by FAS 166 and FAS 167 will implement the new standards on January 1, 2010, some banking organizations use annual reporting periods other than the calendar year and will implement the new standards at the beginning of their first annual reporting period that starts after November 15, 2009.
On June 12, 2009, the Financial Accounting Standard Board (FASB) issued FAS 166 and FAS 167. Among other things, FAS 166 and FAS 167 modified the accounting treatment under U.S. generally accepted accounting principles (GAAP) of certain structured finance transactions involving a special purpose entity.1 FAS 166 and FAS 167 are effective as of the beginning of a banking organization’s2 first annual reporting period that begins after November 15, 2009 (implementation date), including interim periods therein, and for interim and annual periods thereafter.3
The agencies’ risk-based measures for banking organizations (the general riskbased capital rules4 and the advanced approaches rules,5 collectively the risk-based capital rules) establish capital requirements intended to reflect the risks associated with on-balance sheet exposures as well as off-balance sheet exposures, such as guarantees,
commitments, and derivative transactions. The agencies use GAAP as the initial basis for determining whether an exposure is treated as on- or off-balance sheet for risk-based capital purposes. Additionally, the agencies’ leverage measure (leverage rule)6 uses consolidated on-balance sheet assets as the basis for setting minimum capital
requirements that are intended to limit the degree to which a banking organization can leverage its equity capital base.
http://www.federalreserve.gov/newsevents/press/bcreg/bcreg20100121a1.pdf
Merci Ando… Vous en serez pas ennuyeux… si vous avez des références sur la question je suis très intéressé.
Je mettrai le temps qu’il faudra.
Paul… sur la théorie des action réelle, le pricing et la compta je suis sûr que t’as une petite idée ^^’
Bonjour,
@ Ando :
« A vrai dire, les normes comptables ont prospéré à la faveur de l’essor des affaires juridico-financières et des bourses. On voulait comparer vite, très vite, des carottes et des choux, des banques et des firmes de médicaments, des mines et des cinémas etc. » –> justement, c’est le problème à mon sens.
Il me semble, ou devrai-je dire j’ai l’intuition, que le développement exponentiel des règles comptables est lié au développement non maîtrisée de la finances, des exigences d’immédiateté et de rentabilité : peu importe les moyens, la fin justifie tous les débordements, tentatives de mettre les gens et événements dans des cases rigoristes. On voudrait ces cases immuables mais comme nul ne peut suivre les évolutions de la vie elle-même, alors on développe les possibilités de passer d’une case à l’autre à la vitesse de la lumière, et plus vite si possible : d’où un nécessaire développement surréaliste du nombre et de le technicité des règles.
Quant à la notion de marché (pour répondre à la question « qu’est-ce qu’un marché ? ») : il est certain que c’est une notion extrêmement pratique, à géométrie variable, qui permet de lui faire dire tout et n’importe quoi. Un moyen permettant de justifier n’importe quelle fin. Avis aux amateurs.
Cordialement,
Complément :
Même dans l’hypothèse où, collectivement, on se tournerait vers une économie alternative et sociale : je me pose la question, au vu du nombre de gens travaillant dans le domaine comptable et formés à la compta, de savoir comment on pourrait raisonnablement faire l’économie (sans jeu de mot 🙂 ) d’un débat sur l’utilité sociale de la comptabilité et sur ses limites. Et dans ce débat, comment on pourrait éviter de faire le lien entre comptabilité et finance…
Cordialement,
2nd complément,
Lorsqu’on décide de comptabiliser les actifs à la valeur d’acquisition, on n’a pas tout résolu, loin de là. A titre d’exemple, un actif peut avoir été acheté une bouchée de pain et avoir, quelques années après une valeur décuplée, centuplée (que sais-je encore) en raison d’une nouvelle utilisation de cet actif. A l’inverse, un actif peut avoir été acheté très cher et s’avérer très décevant du point de vue de l’exploitation actuelle et future.
Quant au goodwill, il devient essentiel, pour les logiciens qui fréquentent ce billet, d’en donner la définition financière :
« l’écart entre le prix d’acquisition et la valeur de marché des actifs et des passifs exigibles de l’entreprise acquise est appelé écart d’acquisition. Plus familièrement, on parle de goodwill ou de survaleur » : Finance d’entreprise, Pierre Vernimmen (chapitre 8 : les comptes consolidés).
D’où il ressort que la notion de prix de marché entre, de façon structurelle, dans la définition du goodwill. Libre à vous de déterminer si cette notion apparemment très scientifique est modulable en fonction du résultat que l’on veut atteindre ou si cette notion est suffisamment objective pour pouvoir au contraire fonder dessus toute une stratégie.
Cordialement,
@AntoineY
Quant à la longue histoire du traitement comptable du goodwill, il y a moyen de faire un livre entier. Est-ce un actif ou une diminution des fonds propres? ça dépend des pays. Et des contextes! Quand on a commencé à amortir le goodwill (comme tout actif), certains se sont rendus compte que cela plombait un peu trop le résultat. Donc – moins de dividendes!!! Alors nos américains ont trouvé la solution à cela aussi. En fait, c’est un actif non amortissable, donc il faut plus l’amortir!!! mais le déprécier quand ça devient grave, évident comme deux tout que le mensonge ne peut plus tenir.
@VB
Le goodwill est par excellence un coût d’acquisition résiduel. On a quand même réussi à le manipuler aussi, par le jeu de ces dépréciations! Est-ce que c’est au comptable de dire combien vaut une entreprise? Ou uniquement de comptabiliser ce qui a été investi en elle et de nous dire ce qu’ »ils » ont fait de l’argent (rendre compte…)? (je pose juste la question 🙂
Ce billet, apparemment savant et « instruit », montre à la fois
– la connaissance comptable du calcul du goodwill et
– la plus complète incomplète incompréhension de la valeur économique d’une monnaie et d’un cycle annuel d’activités.
Ecrire
une monnaie sert notamment à chiffrer des valeurs d’actifs; ce n’est pas pour autant qu’elle se consolide,
ni qu’un sigma de profits soit « la valeur à retenir » et encore moins un accroissement de valeur à une monnaie.
Ce billet est en contresens complet avec ce que signifie un cycle annuel d’activités.
En voici les raisons
La valeur boursière rationnelle — rationnelle, en ce qu’elle serait composée par un sigma de profits actualisés sur X années, par exemple 20 ans — n’est pas toute la valeur qui est créée au cour de ces 20 ans. Pas du tout.
Pour être très clair.
Faitres l’hypothèse qu’il n’y a aucun profit pendant ces 20 ans sur tous les titres de la Bourse, en Paris comme ailleurs sur les 50 places boursières les plus importantes.
Tous les comptes d’exploitation auraont néanmoins fonctionnés
Dans chaque groupe industriel et commercial, seule la dernière ligne du compte d’exploitation serait à zéro, la ligne « Profit avant ou après impôt »
Néanmoins,
Beaucoup d’activités auront eu lieu :
Achats – Constitution – Ventes – Prestations de services – Versement des salaires et cotisations – Paiements de commissions, etc. etc.
– – – – – – – – – – – – – – – – –
Maintenant, retirons dès à présent une objection infondée qui pourrait cependant être faite
L’objection infondée
La dotation aux amortissements à cette mission
Elle revient à faire en charge les engagements d’investissement dans le compte d’exploitation.
C’est équivalent à dire que tout le coût des investissement « passe » par le compte d’exploitation.
Le décalage ne résulte que de considérations fiscales … qui d’ailleurs pourraient être autres.
Je ne dis pas que ce qui suit est ce qu’il faudrait faire
Je dis simplement que plusieurs systèmes monétaires pourraient fort bien fonctionner en parallèle :
certains sans compétition et sans profit; d’autres dans le cadre d’une réelle compétition justifiée et avec un profit.
Il n’y a absolument aucun lien entre un concept sain de monnaie et un cadre légal de profit