De nouvelles méthodes pour produire et financer, par Corinne Lepage

Billet invité.

La dégradation de la situation financière de certains Etats européens dans un premier temps, mais d’autres pourraient suivre, démontre que :

– la crise n’est évidemment pas terminée, au contraire

– la puissance des banques est plus grande qu’avant la crise

– les Etats et donc les citoyens sont désormais en première ligne et ce pour deux raisons : d’une part, les mesures d’austérité réclamées vont se faire sur le dos des politiques sociales, d’autre part, les citoyens et les économies locales vont être les premières victimes des spéculateurs.

Cette situation impose de revenir aux fondamentaux en ce qui concerne le rôle du politique et à s’interroger sur ce que les sociétés civiles peuvent faire pour n’être pas éternellement spectatrices d’une descente aux enfers annoncée…

Sur le rôle du politique, force est de constater que les réformes en profondeur n’ont pas été engagées, que les Etats n’ont pas su utiliser ce moment unique qu’a été le renflouement du système bancaire pour changer les règles du jeu, imposer une nouvelle régulation, changer les méthodes de rémunération, encadrer les agences de notation, réglementer voire interdire les ventes à découvert.

Cette faiblesse très coupable fait que les Etats ne sont non seulement plus en mesure d’agir sauf collectivement, car ils dépendent des banques pour leur dette, mais encore sont victimes des spéculations auxquelles les banques renflouées contribuent au moins indirectement (voir l’exemple de la Grèce). Le sujet est donc celui de savoir comment, aujourd’hui les Etats à supposer qu’ils aient la volonté politique de le faire, pourraient agir. Cette question est particulièrement posée pour l’Europe qui accumule les difficultés. Or, l’orientation très libérale actuelle ne prédispose guère à prendre des mesures drastiques à l’égard du marché financier.

Restent les citoyens qui, après avoir assisté au hold-up du siècle, constatent que ce qui a été pris dans les poches des contribuables et qui était officiellement destiné à renflouer l’économie réelle, sert en réalité, à les dépouiller un peu plus. La montée du chômage et des personnes en fin de droit, la mise en cause de ce qui reste de la protection sociale, la charge sur le budget des dettes qui impose un relèvement inéluctable de la fiscalité ne peuvent rester sans réaction et ce d’autant plus que les bonus continuent dans l’allégresse… il est donc impératif de trouver de nouvelles méthodes pour produire et financer qui reposent sur le bottom-up et la décentralisation, sur les mécanismes coopératifs et mutualistes.

C’est dans cette logique que j’avais, voici 15 jours, sur ce même blog lancé un débat sur les banques. Je pense qu’il devrait continuer. Le thème de la décentralisation est fondamental car il permet d’inverser le sens de la pyramide et de se réapproprier sa vie et ses choix pour sortir de la torpeur dans laquelle la situation anxiogène dans laquelle nous vivons, nous plonge.

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194 réponses à “De nouvelles méthodes pour produire et financer, par Corinne Lepage”

  1. Avatar de Jean-Luc
    Jean-Luc

    Bonjour madame Lepage.

    En lisant votre billet les lecteurs de ce blog comprendront la bonne volonté dont vous faites preuve.
    Les quelques écueils de syntaxe et de ponctuation passés, nous lisons un texte oecuménique qui plaît aux oreilles, mais qui ressemble encore à tout ce qui peut s’écrire depuis des mois sur la situation économique et politique actuelle.
    Des textes comme celui-ci nous pouvons en lire chaque jour dans n’importe quel journal, de Libération au Figaro, en passant par La Tribune et Marianne. Des démonstrations comme celle-ci, nous en lisons chaque jour sous la plume de nos chers maîtres-à-bien-penser qui ont pour nom July, Duhamel, Attali, Minc, Colombani, (la liste est trop longue)… Plenel, Sollers ou même BHL (et oui! Il a AUSSI un avis sur l’économie!).
    Chaque jour, sur toutes les radios nous entendons des grands « débats » qui reprennent vos mots. Ces grands débats dont J.F. Kahn avait fait le portrait en 2002 (mais auxquels il ne refusait pas de participer!):

    « Une minute pour la thèse, dix secondes pour l’antithèse. A ma droite un bigorneau, à ma gauche une douzaine d’huîtres, ou le contraire, c’est équilibré! (…) Façon Duhamel-Ockrent: le pluralisme sans rivages qui va jusqu’à la confrontation du melon et de la pastèque, du social libéral et du libéral social, du gaullisme en peau de lapin et du socialisme en papier mâché. (…) Duels au sommet dont Homère lui-même n’aurait jamais osé imaginer la furieuse grandeur: Georges-Marc Bénamou contre Alain Genestar, Serge July contre Philippe Alexandre, escalope milanaise contre escalope viennoise, Roux contre Combaluzier, Alain Touraine contre Michel Wievorka. (…) Les Français politiquement corrects parlent aux Français idéologiquement corrects! »

    Même si le procédé est grossier, j’ai envie de reprendre vos mots à la volée:
    « revenir aux fondamentaux », « sociétés civiles », « les réformes en profondeur », « changer les règles du jeu », « nouvelle régulation », « encadrer », « réglementer voire interdire », « l’orientation très libérale actuelle », « citoyens », « montée du chômage », « charge des dettes », « trouver de nouvelles méthodes », « le bottom-up et la décentralisation », « coopératifs et mutualistes », « décentralisation », « inverser le sens de la pyramide », « sortir de la torpeur ».
    « sortir de la torpeur »
    « sortir de la torpeur »…

    Je reconnais votre bonne volonté mais elle ne suffit plus.
    Vous vivez sûrement depuis trop longtemps dans le monde politique pour ne plus reconnaître que votre billet, que vous croyez au vitriol, n’est qu’une berceuse lénifiante.
    Je sais qu’il plaira à quelques uns d’entre nous, qui ont à ce point perdu le sens commun qu’ils ont cru voir il y a trois jours Paul Jorion dans les habits du guérilleros combattant lors d’un débat avec monsieur Woerth.

    Nous sommes sûrement nombreux, sur ce blog et ailleurs, dans les bistrots de campagne ou dans les vestiaires des usines, à en avoir assez de tous ces mots.
    (Et dire qu’ils vont tourner en boucle dans les prochaines semaines dans la bouche des politiques, en lice pour la course en sac des régionales!)

    Vous pensez que le « débat sur les banques (…) devrait continuer ». Rassurez-vous il continue, il continue. Pendant la catastrophe le débat continue.
    Lors de l’émission où il se trouvait face à Woerth, Jorion a rappelé que l’empire Ottoman a pu se rendre maître de l’empire Bysantin car ce dernier, alors que le danger était à ses portes, était occupé gravement à des querelles théologiques.
    Si monsieur Jorion évoque cela, c’est très certainement pour conjurer la crainte d’être amené lui aussi, au travers de toutes ses interventions, et comme vous le faite vous-même, à discuter du « sexe des anges ».

    Comme des millions de personnes je suis désabusé au sens premier du terme. Comme des millions de personnes, lassé de faire partie de la chair à canon « citoyenne », je ne vote plus. Le Pen ou Arthaud ne me font pas peur, c’est dire qu’entre Sarkozy, Bayrou ou Aubry je laisse mes chers concitoyens faire le choix qui les amuse.
    Je vis dans le simple espoir qu’après l’orage, lorsque les gens qui gèrent nos existences et ceux qui débattent auront fini leurs affaires, qu’ils auront « moralisé », « réformé », « régulé », « décentralisé » ou fait tout ce que bon leur semble -et si entre temps ils ne nous ont pas fabriqué une guerre civile-, il restera un petit coin pour vivre peinard.

    Bonne année et bon débat.

    1. Avatar de astrorock
      astrorock

      He be, c’est envoye, et avec style en plus.

      Il faut revenir jean luc, c’est salvateur!

    2. Avatar de benoit
      benoit

      A Jean-luc,

      Bravo pour ce post dans lequel je me retrouve.
      Corinne Lepage recherche en vain un espace politique durable qui lui échappe.
      Néanmoins certaines actions ponctuelles sont à saluer: erika , lutte contre desprojets d’aéroports inutiles….
      Cela a été une grave erreur à mon sens de la retrouver auprès d’un François Bayrou trop (mauvais) calculateur.
      J’aurais aimé qu’elle soit moins Parisienne et plus Jorion.
      Vivre peignard, je ne veux que cela.
      Merci aux banquiers de nous laisser cet espace.

    3. Avatar de TARTAR
      TARTAR

      Jean-luc
      Le fond et la forme.
      Superbe.
      Mais comment radicaliser une véritable action en « sautant » les partis, c’est à dire en évinçant les politicards actuels, qui , Woerth en témoigne, n’agissent que pour conserver le pouvoir?
      Malgré une présence médiatique en forte progression, Paul sera-t-il entendu à temps pour que des actes politiques efficaces retournent l’histoire AVANT effusions,
      Il manque un « pétard » dans le paysage, çà traine, et les élections régionales vont nous faire perdre un temps fou pour l’action….

    4. Avatar de Philippe de Saint Naz
      Philippe de Saint Naz

      @ Jean-Luc

      Tout à fait en phase avec ce billet. Mais n’oublions pas que comme cela s’est toujours passé, ces gens et cette logomachie ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir. Sachons empêcher leurs futurs émules de nous nuire!

    5. Avatar de A.Lê
      A.Lê

      Bitter much?
      Il reste apparemment à Mme Lepage assez d’enthousiasme pour ambitionner pour elle et pour les autres plus qu’ « un petit coin pour vivre peinard ». Merci donc à elle, en attendant vos propositions constructives.

    6. Avatar de Clemence Daerdenne
      Clemence Daerdenne

      Jean-luc, et où placez vous votre propre action, à vous ?
      Une fois que l’on a dit le simplissiste « tous pourris », on fait quoi ?

    7. Avatar de Papimam
      Papimam

      Jean-Luc, comme c’est bizarre, j’ai ouï ce soir avec grand intérêt un autre Jean-Luc, Mélenchon, au Grand Jury de RTL.
      On peut être pour ou contre mais au moins il est à mille lieux de la langue de bois, clair et net avec des arguments convaincants & innovants.
      Place à la créativité et retour à la primauté de l’Etat plutôt qu’aux visées lucratives et à court terme du privé.
      Bravo Jean-Luc, tu devrais pouvoir mieux t’entendre avec Mme Lepage qu’avec Olivier.

    8. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      N’ayant pas espéré une réponse de madame Lepage, bien que j’eusse aimé cela, j’ai la surprise bien plus grande de me découvrir sept interlocuteurs.

      (Comme dans une discussion ouverte je vais m’adresser à tous, par la force des choses)

      Quelques mots échangés avec AntoineY sur un autre fil de discussion (l’émission « Ce soir ou jamais »), où ce dernier à pris le temps de m’expliquer sa manière de lire la politique, m’ont convaincu que nous sommes de plus en plus nombreux à inscrire nos réflexions hors du champ politique imposé.

      Cet oecuménisme, s’il est une condition nécessaire pour commencer à penser librement, ne suffit pas, c’est certain.

      C’est sûrement pour cette raison que vous me posez ces questions: « comment sauter les partis? » et « où placez-vous votre action? ». C’est pour ça aussi le: « …en attendant vos propositions ».

      Je n’ai aucune réponses. Voilà, c’est dit.

      Je ne snobe pas ces questions. Bien sûr, en me pressant un peu les neurones, et en passant quelque temps sur le clavier, je dois bien trouver des réponses. J’ai décidé de ne pas faire cet effort pour l’instant. Je veux rester sur ma colère.

      Cette colère est née de la fatigue qui me vient lorsque je lis le billet de Corinne Lepage, en regard de la somme de réflexions et de propositions que beaucoup de personnes échangent ici quotidiennement. Rien contre elle, ses engagements et ces combats. Je sais en outre apprécier la décision de Paul Jorion de l’inviter à s’exprimer ici.

      Je voulais lui faire comprendre que lorsqu’on a écrit un tel billet, on a rien écrit.

      Bien sûr, pour des lecteurs habitués à des pensées simplistes, pour des électeurs formatés, les mots qu’elle emploie sont une douce musique, elle sait jouer de la gamme.

      Quelle idée se fait-elle des lecteurs de ce blog pour leur servir des phrases que l’on pourrait trouver indifféremment dans la bouche de Ségolène Royal ou d’Henri Guaino? Accordons lui sa petite singularité lorsqu’en conclusion elle parle de « décentralisation ». Royal aurait dit « démocratie participative » et Guaino « modernisation ». Quelle différence? Où est le début d’action qui pourrait amener le début d’un changement? Lorsque Corinne Lepage sera monté sur un tonneau, aura déchiré son corsage en hurlant « Liberté! Egalité! Fraternité! », est-ce qu’on aura le début d’une solution?

      Quand on a écrit un tel billet on a rien écrit, tant qu’on a pas mis des noms sur les « on ». C’est là où commence le courage politique. Et ces noms ne sont pas les noms habituels, ceux qui font partie du cirque politique. Il n’y a besoin d’aucun courage pour désigner le chef du parti politique d’en face, même si une bonne fortune l’a fait président de la République. Il faut beaucoup plus de courage pour désigner ceux qui, réellement, ont le pouvoir. C’est là où il y a des coups à prendre, c’est là que le combat est dangereux. Et c’est là seulement ou il est utile.

      Il ne faut plus jamais nous laisser bercer de mots. Nous le savons tous ici. Il suffit pour s’en convaincre de lire les commentaires qui pointent les roueries langagières d’un ministre face à Jorion. Pourquoi accepterions-nous que quelqu’un vienne ici même nous servir cette soupe tiède?

      Ne pas se laisser bercer de mots ni de postures. On parle de Mélenchon (l’autre Jean-Luc). Il a une posture naturelle que nous n’avions plus l’habitude de voir, et qui fait plaisir dans nos temps mous. L’arrivée d’un tribun réveille un peu le paysage. Certains retrouvent en lui le verbe tranchant du Général, pour d’autres il fait renaître le souvenir ému d’un Georges Marchais des meilleurs jours, ou d’un Le Pen au mieux de sa forme. Face aux postures aussi, il faut continuer à avoir la méfiance paysanne.

      Mélenchon aura t-il le courage de mettre des noms sur les « on »? Et si oui, subira-t-il le même sort que Georges Marchais ou Le Pen? Voilà des questions qui désigne l’enjeu d’une bataille. Plus question du « sexe des anges », nous sommes sortis de Constantinople, et ça commence à sentir la poudre.

      Le billet de Corinne Lepage est écrit à l’encre sympathique. Mais c’est notre sympathie que ce texte réclame. La sympathie du fermier que le vendeur d’encyclopédie médicale payable à tempérament est venu démarcher avec finesse.
      Pour ce qui est des mots eux-même, lisez-les, relisez-les. Au contraire de l’encre sympathique, qui fait apparaître les mots doucement à la chaleur de la flamme, les siens s’estompent à chaque nouvelle lecture.
      Et quand il auront totalement disparu, il restera notre colère.

    9. Avatar de Bernard.Z
      Bernard.Z

      Très bon jean luc
      Et pendant ce temps là ils vendent les actifs de l’Etat accumulent les dettes et nous payons la facture.

    10. Avatar de Bernard.Z
      Bernard.Z

      @Jean-Luc
      « Dans le vestiaire des usines » vous n’y avez sans doute jamais été, le débat porte sur le dernier résultat de l’OM, du PSG ou l’arrivée du dernier tercé.Si la politique ne vous intéresse plus, il y a bien longtemps qu’on s’en désintéresse « dans les vestiaires des usines » et bien longtemps qu’on a abandonné ses droits de citoyen ou qu’on les confie à le Pen.
      A défaut des rumeurs de bistrot on écoute parfois Bourdin avec les « Beauf » de la même espèce et on applaudit le populisme qui passe pour du bon sens.
      C’est cela le désamour de la politique dans les classes populaires.
      (J’ai travaillé en équipe et fréquenté les vestiaires du matin et du soir)

    11. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @Bernard.Z
      Si vous saviez à quel point je suis d’accord avec vous.
      Je vous crois, quant à votre connaissance du milieu ouvrier. Il suffit de vous lire, vous avez fait les mêmes constatations que moi: foot, loto, tiercé, et désintérêt de la politique.
      C’est dans les conclusions que nous divergeons un peu.

      Lorsque vous dites que les classes populaires applaudissent au populisme qui passe pour du bon sens, je dirai qu’elles applaudissent au bon sens, qui passe pour du populisme.

      Ne parlons pas du populisme, que Jorion a traité dernièrement, et dont le sujet à entraîné de nombreux commentaires.
      Parlons du bon sens.

      J’ai été troublé d’entendre, dimanche en huit sur France-Info lors de sa chronique dominicale, Michel Serres s’en prendre au bon sens. Sans même essayer en fin de chronique de lui trouver quelques vertus, il s’est employé à démontrer que le bon sens avait toujours été contre la vérité. Le bon sens voulait que la Terre soit plate, que le soleil lui tourne autour; le bon sens veut que nous ayons cinq doigts à la main, etc. La vérité est que la Terre est ronde, qu’elle tourne autour du soleil, et qu’en mode binaire nous avons 0, 1, 0, 1, … doigts à chaque main.
      Je ne soupçonne Michel Serres d’aucune arrières pensées. Cependant il est vrai qu’il fait partie des modernes, de ceux qui mettent en équations le monde moderne tel qu’il est. C’est d’ailleurs ce qu’on lui demande sur France-Info, qui, comme toutes les chaînes du groupe Radio-France, est un porte-voix du modernisme modernant. Il met son jésuitisme au service du moderne, car c’est le moderne qui paie aujourd’hui. Pourquoi pas.

      J’ai donc été troublé, mais pas tant que ça.
      Les attaques contre le bon sens résultent d’une logique implacable. Paul Jorion parlerait d’une logique sans dessein, pour éloigner tout de suite toute idée de volonté délibérée du système (toute idée de complot).
      Michel Serres a raison de rappeler que les penseurs des Lumières ont écrit souvent contre le bon sens, et il le fallait. Le bon sens n’est pas la seule vérité. Cependant le bébé a été jeté avec l’eau du bain lorsque les penseurs libéraux, puis les penseurs du libéralisme, ont considéré que la religion du Progrès, progrès social et économique, devrait à tout jamais lutter contre le bon sens, synonyme d’obscurantisme régressif, jusqu’à son éradication.
      Heureusement le bon sens a de la ressource. Tapi dans des recoins caché, à l’abris du moderne, il entretient la petite flamme de l’humanité.

      Voilà ce que Michel Serres a oublié de dire en fin de chronique: le bon sens, c’est aussi de l’humanité. De l’humanité complexe, avec ses erreurs et ses vérités.
      Le libéralisme économique a besoin de faire oublier les vérités humaines (que le don et la charité existent, ainsi que le pardon et la pitié, que l’homme n’est pas un loup pour l’homme, etc.), il a besoin de nous persuader que l’homme est un être fait de ses seuls intérêts privés, et qu’il n’existe pas de morale commune. La somme des intérêts privés devant nous amener au Nirvana d’une société idéale.

      C’est ce bon sens (common sense en anglais) que George Orwell a étudié longuement. Il en a déduit son concept de « Common decency », qui était pour lui une manière d’approcher la condition de coexistence des hommes.

      Cette common decency est très souvent pratiqué sans le savoir par les milieux populaires. Les milieux populaires sont les premières victimes du libéralisme économique. Si ils avaient les mots pour le dire, ils nous raconteraient combien ce libéralisme économique, cette somme des intérêts privés, entraîne la guerre de tous contre tous.
      Comment se fait-il que ses populations, qui sont envoyées en premières lignes par toutes les expérimentation libérales, ne s’entretuent pas? Comment se fait-il que le brassage subit par ces populations (brassage ethnique et culturels) ne débouche pas plus souvent sur des faits divers? Comment se fait-il que la chasse actuelle à la culture musulmane, ou que la chasse au « français de souche » ne se termine pas chaque semaine en bataille rangée dans les halls d’immeubles où ces personnes cohabitent?
      Les milieux populaires ont toujours eu bien du mérite, eux qui ont résisté à toutes les expériences sociales depuis la nuit des temps. Si ils ont résisté, si les tensions sociales ne sont pas plus violentes aujourd’hui dans les milieux populaires, c’est justement parce que le bon sens, et la « common decency », leur sont encore consubstantiels.

      Les classes moyennes au contraire, par cette peur du « déclassement social » qui commence à être étudié, rejettent de plus en plus le bon sens, par désir de se rapprocher de la super classe. Jacques Attali est un des hérauts de ces classes moyennes. Le nomadisme, le cosmopolitisme, le rejet de la morale et la primauté donnée aux désirs sont des signes distinctifs de la super classe. La super class ne connaît pas de common decency, elle connaît son intérêt.
      Cette super classe a les moyens du nomadisme cher à Attali (en langage Attali on dit « nomade », en langage populaire on dit « émigrant » ou « délocalisé »). Cette super classe n’est jamais gênée par le cosmopolitisme, l’argent aplanissant merveilleusement les frontières culturelles. Cette super classe serait très embêté si une quelconque morale venait troubler ses affaires. Et enfin, si l’assouvissement des désirs est aussi affaire de moyens, il donne surtout une raison d’exister à cette super classe qui ne sait même plus comment on plante un clou.
      Voilà pourquoi la classe moyenne, par cette peur du déclassement et son désir inconscient d’être comme ceux d’ »en haut », se trouve être la classe chargée par le système (structure sans dessein, je le rappelle à ceux qui voudraient y voir du complotiste) de détruire la morale et le bon sens.
      Voilà pourquoi Radio-France, le réseau de radios de cette classe moyenne, encourage, inconsciemment, Michel Serres à faire la peau du bon sens.
      Voilà pourquoi les combats de cette classe moyenne ne sont pas des combats sociaux (cette classe moyenne est la première à dire que les classes sociales n’existent pas), mais des combats « sociétaux ». Combat pour l’Homoparentalité par exemple, ou pour le droit à toutes les différences et contre toutes les discriminations. Ces droits « sociétaux » sont ceux que s’octroient les membres de la super classe sans le demander à personne. Si les braves gens de la classe moyenne les font graver dans la loi, c’est encore mieux pour eux.
      C’est ce rôle inconscient de destruction de toute morale, pour le plus grand bénéfice de la super classe, qui a amené l’année dernière cette classe moyenne à des sommets grotesques de « cathophobie ». La chasse à Benoît XVI a dû combler d’aise les maîtres de ce monde.
      Et personne ne sera surpris de constater que la classe moyenne est la première à habiller le bon sens avec les habits salis du populisme (vous serez d’accord avec moi Bernard.Z, « populiste » n’est pas un qualificatif qu’on entend fréquemment en usine, alors qu’il traîne régulièrement chez Libé ou au Figaro, deux des journaux de la classe moyenne).

      Je fais trop long, pardon.
      Voilà pourquoi je pense qu’il est important que l’on comprenne que le bon sens est un trésor à préserver. Voilà pourquoi il ne faudrait jamais plus le salir avec le populisme, puisqu’hélas le populisme est définitivement sali.
      Nous devons bien comprendre que cette « common decency » chère à Orwell est peut-être un des derniers remparts à la victoire de la super classe. Un barrage contre le Pacifique, mais qui résiste encore.

      Pourquoi ce désintérêt pour la politique dans les milieux populaires?
      Relisez le billet de Corinne Lepage ci-dessus.
      Vous croyez peut-être y voir de la morale. On y trouve des mots qui plaisent à nos oreilles: « citoyens (…) victimes des spéculateurs », « hold-up du siècle », « dans les poches des contribuables », « mise en cause de la protection sociale », …
      Relisez encore: « réformes en profondeur », « changer les règles du jeu », « nouvelle régulation », « changer les méthodes », « encadrer », « réglementer voire interdire », « trouver de nouvelles méthodes pour produire et financer », … »se réapproprier sa vie ».
      Des règles et des lois pour se « réapproprier sa vie ». On connaît. Mitterrand nous a déjà chanté sa petite chanson « changer la vie ». Nationaliser et déréglementer en même temps c’était son truc, pour être bien sûr que ça ne marche pas. Aujourd’hui voilà qu’on nous parle de réglementer à nouveau, mais en dénationalisant bien sûr.
      Quand vous dites dans les milieux populaires: « vous allez vous réapproprier votre vie », on sait très bien que ce sont des mots de voleurs.
      Delanoë voulait aussi que les parisiens se « réapproprient » Paris. Vous les avez vus les vieux parisiens? Expropriés.
      Madame Lepage ne connaît que les règles et la loi, c’est son métier.
      Dans les milieux populaires on connaît le bon sens. Demandez leur. Ils savent quoi faire pour sortir du merdier. Les lois et les règles sont déjà là, pas besoin d’en rajouter. L’ »envie de pénal », la maladie de notre société dont parlait Philippe Murray, c’est un truc de classes moyennes. Les classes populaires ont une grosse « envie de peinard » et ont des idées pour y arriver.

      En attendant certains croient encore trouver un peu d’espoir au FN, après l’avoir chercher au PC. Quand le PC a baissé la garde, pour rejoindre le camp des modernes, les classes populaires sont allé chez Le Pen, qui n’a eu qu’à reprendre les thèmes abandonnés par le PC. Mais on voit bien que du monde s’est perdu en route. Perdu pour tout le monde. Deux tiers des citoyens manqueront bientôt à l’appel, mais on continue par convenance à appeler ça la démocratie.
      J’entends des gens dire: « si c’est pour que les classes populaires votent pour Le Pen, autant qu’elles restent chez elles ».
      Et d’autres: « Pour que les classes populaires ne votent plus Le Pen il faut faire de la pédagogie ».
      Vive la démocratie.

      Quand on a plus envie de se faire balader, quand la politique n’est que le jeu de savoir qui vous embobinera avec les prochaines réformes, on pose le bulletin de vote. Et on va chercher un bulletin de loto. Là pour le coup il y a une chance de gagner, alors que de mémoire de classe populaire les gars des usines n’ont pas souvent gagné.

    12. Avatar de Bernard.Z
      Bernard.Z

      @ Jean- Luc
      D’accord avec votre comparaison entre « le populisme » et « le bon sens » je n’avais pas fait une analyse aussi puissante. Mais alors que doit-on faire vis-à-vis des politiques qui nous enfument. Vous citez fort justement « la rouerie langagière » du ministre qui débattait avec Mr Jorion et de Closets il ne cessait de s’abriter derrière l’expression :« cela ne marche pas tout à fait comme cela » une façon de communiquer pour infantiliser l’interlocuteur.
      Mais il y a plusieurs degrés dans la vérité, tout autant que dans la réalité.Quand le même ministre se pavane dans la posture de justicier financier, en faisant semblant de chercher les contribuables tricheurs en Suisse, il ne peut ignorer qu’ils se trouvent ailleurs comme le patron de la Redoute qui vogue sur un yacht immatriculé aux iles Caïmans. Mais voilà ce dernier est passé par la case Fouquets ce qui hiérarchise la délinquance financière.
      Ceci étant dit, Joseph Stiglitz dans son livre « un autre monde »décrit la corruption comme une composante naturelle du genre humain. Si l’on considère qu’elle se manifeste dans tous les systèmes qu’ils soient démocratiques ou non, il appartient au politique de la juguler et certainement au citoyen de la dénoncer. Vaste programme.

    13. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @ Bernard.Z
      Merci d’avoir poursuivi cet échange (mon texte était vraiment trop long).

      Plusieurs degrés dans la vérité et dans la réalité, vous avez raison. Et les vérités et réalités « populaires » sont à discuter comme les autres, encore faut-il y prêter l’oreille.

      S’il faut savoir miser sur la composante claire du genre humain, Stiglitz a raison de rappeler sa composante sombre.
      Le bien et le mal sont nos deux composantes. Nous avons appris à lutter contre le mal. Hélas, nous n’avons jamais appris à lutter contre le bien. Pourtant, le Bien pur, sans l’équilibre du mal, s’appelle la barbarie.
      Avez-vous lu « L’empire du Bien » de Philippe Muray, que je citais? La barbarie de nos hommes politiques modernes y est décortiquée. La barbarie de ceux qui, croyant nous délivrer du Mal, sont tombés du côté du Bien.
      L’humanité avance sur un fil, le mal d’un côté, le bien de l’autre. Comment ne pas tomber? Vaste programme en effet.

      Vous vous demandez ce qu’on doit faire contre les politiques qui nous enfument. Rire je crois. Utiliser à chaque fois l’humour. Devant le désespoir qui nous gagne, utilisons la « politesse du désespoir » de Boris Vian.
      Ce rire aurait dû nous prendre tous à la lecture du billet de Corinne Lepage, tout en haut de cette page.

      Philippe Murray encore, pour finir:
      « Le monde n’est livré aux robots déconstructeurs et à tous les gâteux du néo-progressisme qui déroulent au kilomètre leur langue de bois accablante que pour décourager même de s’en moquer. Il le faut pourtant. Cette moquerie est la seule critique que l’on puisse opposer à ce qui n’est pas une pensée mais un radotage de crétins sans doute tout étonnés qu’on les laisse parler depuis si longtemps et qui s’arrêteraient peut-être si chacune de leurs propositions était accueillie par un éclat de rire. Elles ne le sont jamais. Il convient qu’elles le soient.
      (…) il n’y a rien, mais vraiment rien à respecter, ni les jours ni les nuits, ni les matins ni les soirs, ni le projet de Constitution européenne, ni la néo-justice rendue par des juges hystériques ou paniqués, ni la festivisation générale de l’humanité, ni la maternisation démente élevée sur les débris de la différence des sexes, ni la vigilance des vigilants, ni la fin de la politique, ni la renaissance du politique, ni l’éminente dignité des homosexuels, ni celle des femmes, ni la parole des enfants, ni l’éclatante indignité des fumeurs. Et que, finalement, tout cela est le seul Mal que l’on ait à abattre parce qu’il est né du sein du Bien enragé. La fin de l’Histoire est une conspiration contre la liberté menée par tous les monstres de l’avancisme, par tous les thuriféraires du présent, par tous les rossignols du carnage modernant. La fin de l’Histoire est un vandalisme qu’il ne faut plus arrêter de vandaliser. La fin de l’Histoire est une fiction sinistre dont il faut écrire le roman drôle.
      Il n’y a pas encore de rire après l’Histoire. Il faut qu’il n’y ait plus que ça. »
      (Décembre 2004. Préface à « Festivus Festivus »)

  2. Avatar de zébu
    zébu

    @ Betov : l’origine du mouvement ‘coopératif’ n’est pas uniquement lié à l’anarchisme, loin de là. Quant aux SCOOP, elles ne parlent pas d’expropriation de propriété puisqu’elles fonctionnent en statut SARL (!) mais où les parts de capital sont des parts sociales détenues majoritairement par les salariés, n’empêchant d’ailleurs pas que jusqu’à 30% de ce capital soit détenu par d’autres personnes (physiques ou morales). Lorsque le salarié-associé s’en va, ses parts sociales lui sont restituées. Si effectivement 1 homme = 1 voix quelque soit son apport en capital (économie sociale), on est quand même loin de l’anarchisme là, ou alors l’anarchisme a fait de réels progrès pour s’insérer ‘insidieusement’ au sein du capital (et depuis longtemps : 1947 !) 🙂

    @ Mme Lepage :
    Certes, l’économie sociale et coopérative.
    Néanmoins, je rappelle que certaines entités appartenant à l’économie sociale ont bien croqué des produits dérivés, directement ou indirectement : Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Banque Populaire (!), etc. Par ailleurs, je signale que certaines banques coopératives appartiennent à ces mêmes groupes : Crédit Coopératif par exemple (BP).
    Si La Nef et la CASDEN (pour ne citer qu’eux) sont bels et bien indépendants, elles ne pèsent que des cacahouètes financièrement.
    Je rejoins donc les autres contributeurs sur la nécessité, en parallèle à des actions individuelles-collectives, même de masse, de particuliers, que des fonds publics puisse s’y investir, sans dénaturer leur objet.

    Je pense en particulier la possibilité à ces organismes d’accéder à des obligations que l’Etat français leur vendrait (et uniquement sur le fait que ce sont bien des organismes coopératifs ou mutualistes ne possédant pas de produits dérivés) à taux FIXE à ZERO % et ce sur 10 ou 20 ans, les ‘intérêts’ étant payés par l’Etat français.
    On atteindrait alors une masse financière critique (plus) intéressante.

    Ensuite, une fiscalité digne de ce nom pour ces organismes (qui sont à but lucratif parfois) :
    – TVA à 5,5% (pour les structures coopératives),
    – exonération d’IS facilitée (c’est le cas aujourd’hui mais assez compliqué pour les coopératives),
    – exonération de la taxe sur les salaires (pour les mutuelles bancaires en statut loi 1901),
    – déduction fiscale pour l’achat de parts sociales de particuliers dans ces coopératives et mutuelles bancaires.

    En contre-partie :
    – obligation pour ces structures à ne posséder aucuns produits dérivés et attribution d’un label d’Etat,
    – évaluation et contrôle annuel du respect de l’obligation pré-citée,
    – actifs propres à 20% minimum pour bénéficier du label,
    – ne pas être une filiale d’une banque possédant des produits dérivés.

    Pour le reste, les propositions de ‘Toute Neuve’, sur l’accès à un crédit à zéro % auprès des banques centrales, pour l’Etat comme pour les entreprises me paraît essentiel (ce qui implique, vous l’avez compris, une refonte institutionnel phénoménale de l’UE, telle qu’elle s’est pensée et réalisée depuis ses origines, cf. article du Monde Diplo : http://www.monde-diplomatique.fr/2009/06/DENORD/17243).

    Comme je crains que les propositions ne s’empilent avant que de disparaître sous leur poids, un ‘fil’ spécifique pourrait être créé pour recevoir ces propositions (comme « L’inventaire de demain »).
    Un ‘wiki’ pourrait être une solution : http://www.precisement.org/blog/Un-wiki-c-est-quoi-et-ca-marche.html
    Mais encore faut-il pouvoir l’installer, savoir comment ça marche ce bidule là et avoir un animateur …
    Mme Lepage ?

    1. Avatar de Betov

      Je suis le premier à admettre le fait que la structure SCOOP soit une perversion de l’anarchie. C’est pourquoi j’ai immédiatement précisé: « … même si le mouvement est sous contrôle… », ce qui serait difficilement compréhensible dans un cadre anarchiste.

      Quand au sujet de « l’origine », je te laisse le soin d’en écrire l’historique, puisque nous ne parlons, à l’évidence, pas de la même chose. Ce qui n’a rien de très étonnant quand on sait que la quasi totalité des participants à des SCOOPs actuelles ne connaissent même pas l’histoire de l’anarchie.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      @ Betov : sans vouloir polémiquer.
      Juste des précisions sur ce que tu disais : « Le bottom-up coopératifs et mutualistes, ça porte un nom bien connu. C’est l’anarchisme. Typiquement, les entreprises SCOP, qui, même si le mouvement est sous contrôle, en sont l’essence pure. »
      Le bottom-up comme tu dis ne fut pas QUE d’origine anarchiste. D’autres origines y participèrent, en particulier dans le monde agricole et ce bien avant la naissance de l’anarchisme moderne (à moins d’associer les fruitières du Jura aux prémices de l’anarchisme). Et l’école de Nîmes, avec Charles Gide, n’était pas franchement une annexe de l’école de saint-claude, sans compter Owen ou Godin (coopérative ouvrière, in fine).
      Quant aux scop, effectivement elles sont bien d’origine majoritairement anarchiste, mouvement que Guesde rejeta d’ailleurs au second congrès ouvrier. Mais mon intervention parlait bien du ‘mouvement coopératif’ et non uniquement des scoop, en référence à ton bottom-up coopératifs et mutualistes :
      « @ Betov : l’origine du mouvement ‘coopératif’ n’est pas uniquement lié à l’anarchisme, loin de là. »
      Je ne disais donc rien d’autre que cela.

      Tu me semble bien prompt à saisir un bâton qui n’a pas lieu d’être …

  3. Avatar de Tolosolainen
    Tolosolainen

    Merci Madame Lepage pour ce manifeste clair et percutant et merci à Paul Jorion pour le billet invité.

    Certains reprennent encore les catégories gauche/droite (par ex. Betov) mais désolé , c’est à côté de la plaque !
    Dans les années 30, les communistes allemands catégorisaient à droite les sociaux-démocrates. Dans les situations telles que celle que nous allons vivre il faut rassembler et l’union de tous est nécessaire. Que je sois clair il y a de considérables différences entre les politiques de droite et de gauche mais dans ce cas on est face au hold-up du siècle, tout le monde le comprend ou devra le réaliser. Et si il y a hold-up, c’est qu’il y a des voleurs. Ce ne sont pas des voleurs de bicyclettes… mais des hypermadoffs, ils volent et détruisent nos vies. Des voleurs du type criminels donc…
    Au delà des divisions politiques il doit y avoir un moyen d’arrêter ça car c’est une atteinte aux libertés.

    PS pour s’amuser lire l’article de F . Lemaître dans le Monde du 6/2 : les économistes en questions.
    « La carrière des économistes des institutions financières repose sur des profits réalisés par des gestionnaires d’actifs et autres opérateurs de marché qui utilisent leur diagnostic et dont l’horizon est très court. Difficile pour eux de jouer trop longtemps les Cassandre contre l’avis du marché. Difficile aussi de remettre en cause un système qui les fait (bien) vivre »
    Comme les lecteurs de ce blog peuvent constater c’est un des messages de Paul Jorion … et ça explique aussi pourquoi il n’a pas de place dans les facs d’économie…

    1. Avatar de Betov

      L’esprit de système est admirable. J’ai demandé en quoi être de droite serait une ouverture sur quoi que ce soit, et c’est *moi* qu’on accuse de penser en catégories gauche/droite, alors que je suis un des seuls participants à venir réellement de la planète Mars. Un comble !

      Ou alors, faudrait-il supposer que madame Corinne Lepage vienne, elle aussi, de la planète Mars, et que, s’étant déguisée sous le sigle MODEM, je ne l’aurais pas reconnue comme une compatriote ? Si c’est le cas, j’ai pour excuse, le fait que, sa profession étant liée au maniement du verbe, l’accent martien ne doit plus être perceptible à une oreille exercée.

    2. Avatar de Piotr
      Piotr

      La guerre des mondes!

    3. Avatar de Philippe de Saint Naz
      Philippe de Saint Naz

      Mon cher Betov, sois tranquille, le fait que tu penses être isolé n’est qu’une impression.

  4. Avatar de BA
    BA

    Pierrot123 écrit : « Le peuple vote « non » au référendum européen, qu’à cela ne tienne, il sera approuvé par le congrès » Cette incroyable forfaiture, cet inqualifiable scandale, pratiquement jamais remis en cause par les médias, restera sans doute dans l’Histoire comme le coup d’envoi de la mise à mort de la démocratie en Europe.

    Je suis assez d’accord avec Pierrot123.

    Je dirais aussi : « cet inqualifiable scandale, pratiquement jamais remis en cause par les médias, restera sans doute dans l’Histoire comme le coup d’envoi de la mise à mort de l’Union Européene ».

    Mais pouvons-nous comprendre ce qui se passe en ce moment même, si nous ne remontons pas encore un peu plus loin dans le temps ?

    Par exemple, nous pouvons remonter à 1992. En 1992, une campagne référendaire a eu lieu en France : le référendum portait sur le traité de Maastricht. Le peuple français devait se prononcer pour ou contre le traité de Maastricht, c’est-à-dire pour ou contre le passage à une monnaie unique.

    Est-ce que vous vous rappelez de cette campagne référendaire de 1992 ?

    Est-ce que vous vous rappelez la propagande médiatique en faveur du « oui » qui a déferlé en 1992 ?

    « Le 20 septembre 1992, le oui l’emportait, mais seulement par 50,81 % des suffrages exprimés en métropole, 417 000 voix d’avance ! Première constatation : il y avait une sorte de fracture entre les dirigeants politiques du pays, dont la très grande majorité avait appelé à voter oui (434 députés, 210 sénateurs, 19 présidents de région, les Eglises, les syndicats – sauf évidemment la CGT dont la position s’alignait sur celle du Parti communiste – la plupart des éditorialistes des grands journaux…) et, de l’autre côté, l’électorat, dont la moitié avait voté non ! »

    (Jean-Jacques Becker, Nouvelle histoire de la France contemporaine, tome 19, page 600)

    La mise à mort de l’Union Européenne a commencé en 1992.

    L’éclatement de la zone euro trouve ses causes dans la fracture entre des élites persuadées de faire une monnaie unique pour le progrès économique et pour le progrès social, et, de l’autre côté, des peuples méfiants (ou carrément hostiles) envers cette monnaie unique.

    Qui voyait juste en 1992 ?

    Les élites médiatiques et les élites politiques ?

    Ou alors les classes populaires et les classes moyennes ?

  5. Avatar de fracar

    Je suis entièrement d’accord ! Les banques sont entrain de détruire nos structures sociétales et à terme bien sûr elles se détruisent elles-même. Il faut arrêter ce pillage de l’économie réelle ! Il faut arrêter un système qui privilégie la rentabilité à court terme au profit de quelques uns dans notre société ! Faisons taire ces analystes financiers qui sont eux-même partie prenante du système qu’ils évaluent !
    La rentabilité d’une entreprise ne peut pas se mesurer uniquement à sa rentabilité financière. L’entreprise participe à la cohésion sociale, à la construction de la société par l’emploi de citoyens et le flux de taxes et de revenus qu’elle génère.
    La course à toujours plus de rentabilité , ne peut provoquer que plus de chomage et donc plus d’endettement pour les états et moins de prestations sociales pour les citoyens.

  6. Avatar de Jean-luce morlie

    « Le thème de la décentralisation est fondamental, car il permet d’inverser le sens de la pyramide et de se réapproprier sa vie …» !

    États et banquiers se tiennent par la barbichette, même boiteux, ils feront bonne figure et continueront leur indissociable tango, mais aussi, et avec notre complicité, quitte à partager un peu, ils convertiront leur mode de domination sur nos vies, « faut juste que ça se dise pas trop ». Alors musique ! Qu’après trente années de patience, poudrée comme un jésuite de cours, s’avance enfin l’économie sociale; ne les entendez-vous pas crier « des places ! des places ! ». Nous danserons donc le « green business » sur un tempo décroissant et frugal…

    Avançons comme vous le proposez, mais à chaque pas il faudra s’enlever de nos pieds une brouettée d’épines, à moins que nous ne voulions rien d’autre que tenter notre chance comme pyramidions relocalisés

    Sur la « La dégradation du fonctionnement démocratique dans le monde associatif et coopératif  » voir, par exemple, le paragraphe (début p.3, dans le PDF suivant :

    http://www.cooperatiefondernemen.be/e-notes/enote2_fr.pdf

  7. Avatar de Glock 20
    Glock 20

    bah , apres une petite guerre thermonucléaire , l’économie repartira de plus belle … à moins que nos centrales sous traitées nous explose à la tronche !

    sérieux là , la qualité globale est équivalente à celle de son maillon le plus faible :

    les usa ( où la Californie (ex G8) est en faillite et la Louisiane plus proche de Haïti que du Texas) ,l’Europe (où la Grèce et la Bulgarie ne sont pas des modèles de transparence budgétaire ) ,la Chine (où Pekin se modernise pendant que le SiChuan retourne au moyen age ) mentent !

    Depuis 50 ans les états ont déliré sur leurs statistiques (y compris la démographie ) ,normal que l’économie s’effrondre et les bulles éclatent :

    la spéculation ne repose même pas sur de vraies infos ! « la perte de confiance des marchés » un doux euphémisme pour dire qu’à part le bonus du trader rien n’est plus tangible .

    Penser Global , Agir Local : Réinternaliser l’économie par Le Glocal !

    Voilà l’avenir ! réinventons la roue !

  8. Avatar de Paul
    Paul

    @ Corinne Le Page,

    Madame, à mon avis le mal qui ronge nos sociétés occidentale n’est pas politique ou économique. Ce ne sont que des symptômes dont on parle ici, et changer de système engendrera d’autres symptômes …

    Tout changer pour que rien ne change … on a déjà eu notre révolution … une fois qu’on en a fait le tour, on se retrouve toujours au même endroit … l’histoire se répète sans cesse !

    Une nouvelle approche partisane quelle qu’elle soit engendrera irrévocablement de nouvelles victimes.

    Bien que certains faits dénoncés ici soient vrais dans leur contexte, leur dénonciation ne changera rien à la cause qui les ont créés et dont personne n’ose réellement parler.

    Comme si il y avait d’un côté les méchants, et de l’autre les gentils …

    La vérité est que ce qui est dehors est le reflet de ce qui est dedans … chacun a son chemin à faire …

    La victimisation du pauvre est aussi coupable que le culte de la richesse, ce sont les deux versant d’une même errance … est cette errance est à résoudre en chacun de nous avant de pouvoir vivre ensemble de façon sage.

    Parler aux autres c’est aussi se parler à soi-même.

    Respectueusement

    1. Avatar de bachibouzouk
      bachibouzouk

      « La victimisation du pauvre est aussi coupable que le culte de la richesse, ce sont les deux versant d’une même errance … est cette errance est à résoudre en chacun de nous avant de pouvoir vivre ensemble de façon sage.  »

      Je suis entierement d’accord !

    2. Avatar de Clemence Daerdenne
      Clemence Daerdenne

      Paul,
      je partage cet avis.
      comment pourrait-on traduire concretement par l’ACTION cette evidence centrale : chacun de nous est intrinsequement fait du pire et du meilleur et à ce titre la régle, la loi, sont indispensables pour encadrer notre propension au pire.

    3. Avatar de Paul
      Paul

      @ Clemence Daerdenne

      je vous cite:

      « chacun de nous est intrinsèquement fait du pire et du meilleur et à ce titre la règle, la loi, sont indispensables pour encadrer notre propension au pire. »

      Quand la règle et la loi deviennent nécessaires personnellement je dirais que c’est parce que la limite n’a pas été posée par la bonne personne et au bon moment !

      La loi et la règle sont faites pour contrecarrer l’absence évidente d’un facteur limitant le désir de l’inceste.

      Le facteur n’est pas passé à l’heure qui fallait …

    4. Avatar de Clemence Daerdenne
      Clemence Daerdenne

      @Paul
      Nous sommes d’accord sur le fait que la loi symbolique et/ou réelle est indispensable pour la socialisation. le tabou de l’inceste est LA loi primordiale et fondamentale et la maniére dont elle est interiorisée est complexe, singulier et conditionne notre rapport au lien et au monde.

      on pourrait echanger sur les concepts psy. De Lacan avec son nom du pére , le desir du desir de la mere, la forclusion, le phallus , et sa triade symbolique-reel-imaginaire, ou de Dolto avec sa castration symboligéne et son image inconsciente du corps, du grand Freud et de son oedipe, de sa theorie de la sexualité, de la castration, de l’envie du pénis, de son surmoi ou de la grande Mélanie Klein et de sa position depressive, son envie et gratitude et ses defenses maniaques, son oedipe et son surmoi precoce..

      C’est à dire à tous les concepts de la psychanalyse qui parlent de la defusion, de la confrontation à la loi, de l’oedipe, du tabou de l’inceste, de l’acces au symbolique.

      même si notre hote est feru de psychanalyse plutot lacanienne, si j’ai bien compris, on ne va pas disserté ICI de tels concepts. Par contre, je serai ravie de poursuivre la discussion avec vous mais plutot « hors antenne » , si cela vous interesse , demandez mon mail à Paul Jorion ( je lui donne mon accord)
      :=)

  9. Avatar de rvrigo
    rvrigo

    Quid d’une décentralisation confisquée par des partis politiques gangrénés par la professionnalisation ?

  10. Avatar de brunoo
    brunoo

    Tout d’abord, bravo pour votre prise de position, elle est courageuse et à prendre en considération. De fait, un politique qui ose parler d’un « hold up » c’est plutôt rare de nos jours. C’est pourquoi, au-delà des clivages et des sensibilités de chacun votre réflexion à le mérite d’ouvrir un débat intéressant dans un contexte tout à fait alarmant. La dynamique engagée est la suivante,
    Les petites entreprises que l’on peu comparer à la classe populaire SONT en passe de s’écrouler sous nos yeux ; CES TPE représentent en province un vivier d’emploi conséquent ultime barrière contre la misère. Hors, que constatons nous aujourd’hui dans les régions .: Le tribunal de commerce d’Angers a enregistré 550 faillites d’entreprises en 2009. C’est 17% de plus qu’en 2008 mais surtout 40% de plus qu’en 2007, dernière année avant la crise bancaire. En Maine-et-Loire, la dégradation économique, qui pèse en premier lieu sur le secteur du bâtiment (28%), devant les services (26%), le commerce (24%), l’hôtellerie-restauration (12%), l’industrie (6%) et le transport (4%), concerne aussi, dans la très grande majorité des cas (482 sur 550), les TPE de moins de 5 salariés.
    Le président du tribunal de commerce d’Angers, estime qu’après avoir été « préoccupante», la situation était devenue « franchement inquiétante ».
    Selon lui, « les entreprises n’ont aujourd’hui plus d’amortisseurs pour décaler les effets de la crise puisqu’ils sont déjà utilisé les RTT, les congés et le chômage partiel ». Et s’il observe bien un « léger rebond de l’économie actuellement », il l’attribue davantage à « un phénomène de déstockage qu’à une véritable reprise économique.
    Voila un monsieur qui parle de l’économie réelle !
    Parallèlement : Les mesures d’économie budgétaire présentées par la Grèce sont « des pas dans la bonne direction », a jugé jeudi le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet. Mesure recommandées par l’OCDE afin d’aligner les charges futures sur l’allongement de l’espérance de vie et l’élévation de l’âge de la retraite à 67 ans. Première question pourquoi porter l’âge de la retraite à 67 ans dans une Europe qui va détruire durablement des emplois pendant au moins 3 ans.
    J’ouvre également, une parenthèse sur les gains de productivité. Sur ces dernières années. Les gains sont principalement issus de la réduction des coûts et non pas d’une optimisation de technique de production. Il y a eu d’énormes gains de productivité pendant 40 ans, aujourd’hui c’est la généralisation des acheteurs dans les entreprises qui génère des « gains de productivité D’ailleurs attendons de voir les résultats du CAC sur l’exercice 2010 pour savoir comment elles vont dégager des bénéfices. Les fusions seront bien utile pour accélérer le procès de destruction

    Comme le dit ce Monsieur plus haut, « Ils ont déjà utilisés tous les leviers d’optimisation de réduction des coûts sur 2009. Ils ne restent plus que l’accélération des délocalisations ou la réduction des salaires ».

    Pour mémoire, je crois que Villepin est le premier politique à avoir mis l’accent sur les gains de productivité. Je cite « dans ce pays pour créer le premier emploi il faut au minimum 2,5 % de croissance. Sachant également, la cause est entendue qu’à partir de 50 ans en France l’unique direction pour un salarié c’est bien sur le pôle emploi avec un gros risque de radiation au dessus de sa tête pour faire baisser les statistiques … N’est pas là le moyen de mettre le feu aux poudres, au moment même ou nous avons besoin d’apaiser la colère des citoyens… ???

    Effectivement, la situation en Grece est alarmante car le déficit budgétaire est très important. Mais le plus préoccupant, c’est la difficulté du gouvernement à convaincre la population grecque sachant que les banques et les politiques sont à l’origine du clash Comment faire encore des sacrifices alors que les revenus sont déjà très bas ?

    Par ailleurs, ce pays a un mauvais antécédent : il manque de crédibilité auprès du marché, pour avoir « trichet » plusieurs fois sur ces statistiques. Bon c’est plutôt une tendance lourde de nous jours (sic) Craignez-vous une crise sociale généralisée ? Quelle seraient les conséquences ?
    Comment peut-on réconcilier la maîtrise de la dette et la croissance nécessaire pour générer des emplois et le pouvoir d’achat en période déflationniste ?
    Effectivement, si la reprise ne débouchait pas assez vite sur une période de croissance soutenue, le danger serait alors de « tuer » définitivement des personnes restées trop longtemps à l’écart du marché du travail à l’image du premier million de chômeur en fin de droit en France. Que proposez vous pour améliorer le sort du million de sans famille en fin de droit ?? De fait, il est à craindre que ces réservistes décident un beau matin de prendre leur destin en main ? La rue est le dernier rempart contre la misère …
    Nous parlons de la Grèce ou de l’Espagne mais qui est à l’abri qui est à l’abri aujourd’hui. ? Les communes allemandes ont une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme sur leur situation financière et prévenu qu’un certain nombre d’entre elles étaient « au bord de la ruine ». La fédération allemande des communes table sur un déficit cumulé de 12 milliards d’euros cette année, le plus élevé de l’après-guerre. La crise économique et financière a sérieusement amputé leurs revenus, dont la taxe professionnelle, proportionnelle aux bénéfices des entreprises, représente le plus gros. Les recettes fiscales de la taxe professionnelle ont chuté de plus de 18% sur un an en 2009. On imagine bien ce qu’il va se passer en France avec la suppression de la Taxe professionnelle dans un contexte tendu. Evidement que la taxe pro est une connerie mais il fallait la virer avant pas maintenant en plein marasme…
    En parallèle les dépenses des communes, auxquelles incombe notamment une partie de l’indemnisation des chômeurs, ont augmenté. Et cette tendance devrait nettement s’aggraver cette année alors que le marché du travail allemand, pour le moment relativement épargné par la crise, va se dégrader. « Nous allons devoir faire face à la deuxième vague de la crise », a prévenu Petra Roth, présidente de la fédération et maire de la capitale financière du pays, Francfort (ouest), lors d’une conférence de presse.
    Parallèlement, (Source Reuters) La banque centrale européenne plaide aujourd’hui pour que certains sauvetages de banques puissent être dissimulés au public ? Il semble que oui. L’institut de Francfort souhaite en effet que la future directive européenne sur la transparence financière autorise les banques centrales à garder le secret sur les futurs plans de sauvetages qui devront être lancés dans l’urgence. Pouvez-vous agir et faire en sorte que cela n’arrive pas dans un contexte déjà fort tendu ??? Evidement, je comprends le raisonnement du banquier qui en phase déflationniste du crédit, voit ces mécanismes censés garantir ces traites sur l’avenir se transformer en pièges mortels à l’image des « ARM » et autres sucreries administrés à des enfants gâtés en mal de consommation.
    Ces dernières années, des contrats d’assurance sur les titres garantissant un montant total de 405 000 milliards (source tableau OCTBRI) de dollars ont été émis sans régulation par des entreprises dépourvues de réserves. Cette pyramide de promesses intenables menace aujourd’hui le système dans son ensemble Cela est d’autant plus inquiétant que cette crise des CDS aura lieu lorsque qu’un très gros acteur ou pays fera défaut ou bien lorsque la crise de confiance atteindra l’effet moutonnier de ce marché parallèle. Car tout comme les subprimes ces CDS ont été totalement « titrisés» et plus le risque est grand plus le prix est élevé encore un effort pervers dans un contexte alarmant. Avec la crise actuelle, les CDS ont atteint des proportions énormes Pensez vous que l’on puisse taxer rapidement ce marché de gré à gré cette taxe permettrait de soulager une population en perdition ??? Sur le montant cité plus haut 1 ou 2 % représente effectivement une petite cagnotte pour passer l’hiver glacial qui nous vient de l’ouest… Voila à chaud, quelques réflexions sur lesquels nous aimerions bien avoir un débat ouvert sur le site de Paul Jorion Evidement, Corinne vous êtes la bienvenue…

  11. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Petit rappel qui semble (encore) nécessaire:

    Les conditions qui ont conduit au « hold-up du siècle » ne sont pas le fait du système bancaire à proprement parlé, mais celui du législateur qui a autorisé et même encouragé le développement des pratiques à risque.

    Une première illustration et une seconde illustration , deux indices de la responsabilité politique dans le déroulement de la crise. Je ne fais pas mention de la ratification du Traité de Lisbonne, cet aspect ayant déjà été évoqué un peu plus haut.

    Si seulement TOUS les commentateurs de ce blog pouvaient prendre conscience de cette relation de cause à effet une bonne fois pour toutes, la discussion pourrait peut-être avancer…

    1. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      Un document complémentaire très éclairant, relatif au processus de déréglementation financière en France, dans le droit fil du commentaire précédent.

      C’est le législateur qui définit les règles du jeu. Si ces dernières s’avèrent trop permissives, il est absurde d’en imputer la responsabilité au secteur auxquelles elles s’appliquent.

    2. Avatar de bachibouzouk
      bachibouzouk

      Je suis entierment d’accord. Malheureusement, il n’y a pas vraiment de moyens pour mettre en cause cette soi-disant responsabilite politique.

      On vote pour qui aux regionales ? Ou bien faut il attendre les prochaines presidentielles pour voter pour … Strauss Kahn ? ou re-Sarkozy ?

    3. Avatar de barbe-toute-bleue
      barbe-toute-bleue

      Depuis quand les politiques décident par eux même ??? Depuis qu’ils contrôlent les finances ? Aaah ! Vous vouliez dire « pas encore », donc !

    4. Avatar de Dissonance
      Dissonance

      @barbe-toute-bleue

      Je ne prétends pas que le monde politique soit préservé de toute influence extérieure, et d’ailleurs serait-ce simplement envisageable dès lors qu’il soit question d’un mode de vie organisé en société? A partir du moment où il n’est pas question de vivre chacun dans sa bulle personnelle, il me paraît évident qu’on s’expose nécessairement à telle ou telle influence extérieure.

      On peut alors soit considérer comme vous le faites que tout personnel politique, indépendamment de ses qualités individuelles ou de ses convictions politiques, se laissera systématiquement orienter par toute sollicitation à laquelle il sera exposé (en somme, la thèse du « tous pourris »). La classe politique se résume alors à un vaste parc de girouettes soumis au moindre courant d’air, d’où qu’il vienne.

      Soit on admet qu’il soit possible au moins ponctuellement que certains personnels politiques prennent des décisions en leur âme et conscience et dans le soucis de l’intérêt général, et par conséquent qu’ils sachent dire « non » à quelques-unes des sollicitations auxquelles ils sont exposés.

      Jusqu’à preuve du contraire, c’est bel et bien le parlement qui décide ou non de la ratification d’un texte de loi, ou encore le gouvernement qui promulgue un décret, non pas le secteur financier – sauf dans le cas très précis de personnels politiques qui conserveraient des fonctions dans la sphère financière en cours de mandat (ce qui ne constitue pas le cas général, tout de même). La finance peut effectivement jouer de toute son influence – je ne nie pas qu’elle soit grande – pour faire pencher une décision en sa faveur, mais en définitive, ce n’est pas elle à proprement parlé qui détient le pouvoir de décision.

      Pour preuve, le 2 décembre 1945, le gouvernement français instaurait la stricte séparation des métiers de la finance. Le Banking Act de 1933 aux États Unis (Glass-Steagall Act) montre également que la classe politique s’est déjà montrée capable de prendre des décisions fortes pour contrôler la finance par le passé.

      Il n’existe à ma connaissance pas la moindre raison objective de considérer que de telles prises de positions soient inenvisageables à l’heure actuelle, à moins de croire que la classe politique d’alors était majoritairement constituée de saints, et que ce ne serait plus le cas aujourd’hui. Permettez-moi toutefois d’en douter.

    5. Avatar de barbe-toute-bleue
      barbe-toute-bleue

      Si on avait pu avoir des doutes sur l’importance de l’influence d’un secteur financier élargi, en des temps en apparence plus stables, ces derniers mois pointent à l’évidence une autre réalité.

      Pour rester en France, quelques bonhommes d’une personnalité certaine s’en sont toujours plaint. Je pense en particulier à De Gaulle, ou Mitterrand. Pour continuer à parler des morts, et surtout ne vexer personne, dans l’ombre de Chirac, dés le départ, il y avait Bloch-Potez, devenu plus tard le groupe Dassautl, et des relations intimes trèèès … intimes. Pasqua et Garaud furent simplement de gentils organisateurs. Et si vous allez écouter parler Probst, sur le site de bakchich info, il vous dira d’un ton badin, tellement ceci n’avait rien de choquant pour lui, comment on se cognait les pieds contre les valises de cash dans les placards de la mairie de Paris. Exactement ce que rapportait Verschave. D’où venaient de telles sommes ? En tous cas, ce n’était pas le rassemblement des cotisations pour participer à la kermesse de la rhubarbe en fleur.

      Rajoutons à cela, que quand on parle de capitalisme, il n’y a pas lieu de séparer finance et industrie, puisque le tout fonctionne avec des objectifs similaires. La finance proprement dit ( Enfin, je dis proprement, mais vous aurez interprété ) a encore augmenté sa part d’influence ces dernières années.

      Pour le Glass-Steagall act, il s’agit bien d’une situation en période de chaos, où on n’arrive pas à empêcher un individu de se glisser là où les représentations populaires, réclameraient en permanence de telle personnalité, avec aussi les risques de dérives que cela comporte. Glass-Steagall act, c’est Roosevelt. J’évoquais il y a peu la commission Pecora, Sans Roosevelt, les conséquences en seraient restées insignifiantes.

      La classe politique n’est pas entièrement corrompue. Elle est obligée de faire des concessions. Et elle est souvent impuissante. Un mandat de quelques années ne peut pas permettre d’avoir autant d’efficacité que les gens agissant en réseau à intérêt mutuel bien compris, et actif sans discontinuité.

      Appel à des temps troubles ??? Pas forcement, d’autant qu’on ne contrôle pas, mais personne d’ailleurs, ce qui pourrait se dessiner à l’horizon. Montrer ou démontrer la vacuité de ce qu’on nous a vendu comme le progrès depuis 40 ans ? Peut-être bien …

      PS : on ratifie les lois sans les lire, de l’aveu même d’élus, trop de textes à parcourir. Ceux-ci sont établis par des fonctionnaires, euuuh, tout-à fait indépendants. L’ENA, une pépinière de gauche ? Y-a qu’à constater les résultats sur le pays.

  12. Avatar de lepage
    lepage

    Tout d’abord, je trouve formidables les nombreuses propositions concrètes qui sont ici formulées et qui devraient toutes être approfondies.

    Pour rassurer ceux qui cherchent une arrière pensée dans mon propos, je ne suis pas canddiate aux régionales et ma prise de distance avec le MODEM est sur la place publique.

    Je fais partie de ceux qui cherchent à en sortir et pour ce faire essayent de se dégager des sentiers battus y compris en terme de positionnement politique. Je ne me pose pas la question de savoir si ma proposition est de droite ou de gauche, je cherche à savoir si elle est sensée et pourrait être efficace.

    Enfin , pour répondre à celui qui indirectement me félicitait pour l’Eika, qu’il se rassure. je continue, certes moins, mais je continue à plaider.

    1. Avatar de NingúnOtro

      Madame Lepage, les sentiers battus à dégager ce sont la politique politicienne et carriériste, et l’économie économiciste idem. Trop de politiques tournent trop longtemps dans le manège, peu importe d’ou souffle le vent, et trop d’économistes ne peuvent pas être aussi ignorants ou inconscients qu’ils voudraient nous faire croire ces jours ou ils ne savent pas en quelle direction déployer leurs voiles faute de savoir dans quelle direction souffleront finalement les vents les plus profitables.

      Alors, j’en sais rien en ce qui concerne vôtre carrière, mais la méfiance des citoyens est telle que même les politiciens de bonne foi devraient envisager de laisser leur place dans les prochaines élections à des nouveau-venus sans lourds bagages réels ou imaginaires dans la politique, la finance ou quelque-chose de relationné. Plus quelques-uns s’accrocheront à des soit-disants acquis ou privilèges… moins on aura envie de les voter. On pourrait même s’accorder pour boycotter tous ceux qui ont déjà été présents les 20 dernières années.

      Ceux qui comprendront, auront encore des chances après, les autres ils subiront les conséquences pour peu que les citoyens sachent être cohérents. A chacun d’évaluer de quelle coté du pari il veut tenter sa chance.

    2. Avatar de Philippe de Saint Naz
      Philippe de Saint Naz

      @ Madame Lepage;

      Mon propos précédent était un peu à l’emporte-pièce, je m’excuse, mais c’est mon style.

      1-Je citerai une autre expérience de terrain que j’ai vu moi-même mettre en place, en tant que voisin, une fois que tout l’appareil d’aides (Etat) et de prêts (banques) était dans une impasse.

      Dans le Morbihan, à la fin des années 70, le maire de la petite commune de Pleucadeuc (entre Vannes et Malestroit, près de Rochefortr en Terre), décide de réagir contre l’exode de sa jeunesse, il contacte donc un industriel qui pourrait implanter chez lui une usine, mais on ne peut boucler le plan de financement du foncier+bâtiment. Ce maire, agriculteur, fait le tour de sa commune, explique le pourquoi du projet, et collecte 1000F par ci 2000 F par là et finit par boucler le projet. L’usine est construite, fonctionne, les jeunes ont du travail et les habitants sont propriétaire collectivement des bâtiments et du foncier. La commune perçoit de surcroit une taxe professionnelle. A la suite de ce succès, plusieurs autres ateliers sont financés.

      Résultat, les familles qui avaient souscrites quand elles ont éventuellement demandé le remboursement, ont trouvé que leur épargne avait été vachement bien placée, et de plus, leur jeunes avaient du boulot. Moralité, cette commune autrefois en déshérance est aujourdhui une commune vigoureuse au regard des communes voisines.

      Vous me demanderez, quel est ce maire, un dangereux utopiste? non c’était le suppléant de Monsieur Marcelin. Un territoire n’est que le résultat de l’action locale de ses acteurs, mais de grâce, pas de politique là dedans, et moins il y a de banque, d’Etat et de subvention, et mieux le projet a des chances d’aboutir à quelque chose de correct (il serait trop long, ici, de pointer tous les méfaits au niveau local des politiques de subventionnement dont les effets peut-être les moins nocifs sont le clientélisme et l’inefficacité des projets éligibles).

      2- Je sais qu’on a coutume de flétrir le vicomte de Villiers pour le département duquel vous avez travaillé pour le dossier Erika. Là encore, force est de constater que, loin des thèses liées au positionnement politique qu’il défend (comme un imbécile) au niveau national, il a favorisé les initiatives d’acteurs sur son territoire, qui, dans cette atmosphère de désindustrialisation, conserve un remarquable tissu de PME, vu sa position excentrée. Il a su également travailler avec des gens (comme sur le Vendée Globe) qui ne sont pas forcément de sa famille politique, mais qui sont des gens convaincus et efficaces. Il est loyal de le remarquer.

  13. Avatar de zébu
    zébu

    Pour info, les SCOP ne sont plus des sociétés coopératives de production mais des sociétés coopératives et participatives :
    http://www.les-scop.coop/
    Il est vrai que la crise n’est pas pour tout le monde et que l’on redécouvre « d’anciennes lunes » (lol) …

  14. Avatar de Galien
    Galien

    Reformulation de rigueur, Madame Lepage, pouvez vous expliciter en quoi la décentralisation des pouvoirs, d’un certain point de vue leur dilution, peut être un rempart pour les citoyens aux agressions de la finance?
    Comment ne pas voir, dans l’incapacité de l’Europe politique à réagir, le symptôme des récents transferts de compétence, ou de souveraineté, en matière économique.
    N’est il pas une constante dans les rapports de forces qui conduit irrémédiablement à se poser toujours la même question: Athènes, combien de divisions?

  15. Avatar de Eomenos
    Eomenos

    Dans certains pays, la Grèce par exemple, la société civile a naguère été assez forte pour faire rentrer les militaires dans leur casernes.

    Après des années d’une dictature odieuse, le pouvoir à changé de mains.

    Les banquiers (fussent-ils de l’espèce banksters) ne sont pas plus effrayants ni plus forts que des colonels félons.

    Il suffit, et j’écris bien suffit, de vraiment vouloir balayer leurs pratiques et faire rentrer les banquiers dans leur vrai métier à l’instar des militaires que les grecs ont fait rentrer dans leurs casernes.

    1. Avatar de barbe-toute-bleue
      barbe-toute-bleue

      Sauf qu’un militaire portant un uniforme, qu’il arbore autant que ses médailles qui brillent ( ne nous moquons pas d’un cerveau qui a engendré un militaire, il doit y avoir des circonstances atténuantes ), il est facile à identifier.

      Un banquier, c’est aussi furtif qu’un capital qui veut se planquer, et il a les moyens de prendre l’avion avec les soutes pleines …

      Ou alors vous voulez dire qu’il faut couper tout ce qui relie aux directions de banques actuelles, réembaucher, avec contrat sympa et désintéressants, les cadres compétents bien que ceux-ci ne peuvent que venir de l’ancien monde financier, faire appel à la vertu, quelque part dans les tréfonds de leur âme ( siiii ), pour qu’ils acceptent de faire le pas de cette conversion, et ensuite laisser des coquilles vides sécher avec leurs propres lois, trop incitatrices à abuser d’arrogance.

      On commence par où ? La conquête de la télévision. Et ensuite, on essaie la propagande pour aller plus vite, ou laisse t-on les esprits qui ont du mal à comprendre les changements nécessaires, continuer à s’exprimer dans le politiquement correct, pour un beau débat démocratique.

      Cela dit, ce sont des questions auxquelles je cherche aussi des réponses.

  16. Avatar de babypouf
    babypouf

    Bonsoir,

    y a t il seulement des leviers efficace qui pourraient de modifier le cours des choses à cours ou moyen terme ? toute les idées qui fusent ne s’installeront jamais d’un coup de baguette magique.

    cordialement

    1. Avatar de Galien
      Galien

      Tant que ‘le progrès’ se résumera à l’immense privilège de pouvoir choisir parmi les 200 coloris de lunettes de cabinets chez Ikea, il n’y aura absolument aucun changements possible.
      Changez lunettes de cabinets par téléphone portable et vous obtenez le substrat de la pensée de Woeth.

  17. Avatar de daniel
    daniel

    Aucune récrimination dans ce qui suit: un politique ne doit pas se tromper
    sur le match qu’il joue.

    Vous êtes une politique; pas la représentante d’une coalition de consommateurs.
    Il vous faut faire plus d’efforts, avec plus d’audace,sur un niveau plus large,
    Ce niveau, c’est celui d’une conception politique.
    Et vu les « collègues » dont vous vous réclamez, il va falloir que vos idées soient
    très structurées. Des suggestions, celles de « toute neuve » en particulier, pourraient être
    articulées et devenir plus qu’un catalogue corporatiste.
    Le social mériterait plus que les soucis altruistes d’une classe moyenne-supérieure
    largement responsable de la situation présente et à venir des la classe
    éternellement broyée par des intérêts qui lui sont étrangers.
    Il vous faut accepter le fait que les électeurs réclament des mesures coercitives,
    c’est à dire employer l’ autorité de l’ Etat, pour faire cesser des spoliations
    à grande échelle. Les découvrir et analyser, puis déplorer en choeur est la fonction
    d’un blog comme celui-ci. Vous, vous devez aller au-delà. Vous avez une certaine
    expérience du fonctionnement de l’éxécutif, c’est en cela que vous portez
    des espoirs.

    Vous faites parti, contre votre gré sans doute, des gouvernants qui sont responsables
    d’avoir depuis 30 ans mené des politiques pour lesquelles ils n’avaient pas
    été élus. Comme politique, vous revenez de loin.

  18. Avatar de zebulon
    zebulon

    A l’heure où les comptes sont en train d’être fait.
    Il n’y a plus qu’une seule question à se poser ?

    Qui est le nouveau propriétaire ?

    En effet ces dettes colossales ont été vendues ?

    D’après les statistiques , l’on pense que la dette américaine est détenue en grande partie partie par des intérêts japonais et chinois.

    Mais qui est le premier actionnaire de la France désormais ? la veuve de Carpentras ?

    Se faire racheter par ses concurrents n’est peut être pas la meilleure façon de préserver nos intérêts.

    Mais bon pourquoi s’inquiéter , on n’est pas en Espagne ou en Grèce n’est ce pas ?

  19. Avatar de Georges
    Georges

    Mme Lepage écrit :
    « Le thème de la décentralisation est fondamental car il permet d’inverser le sens de la pyramide et de se réapproprier sa vie et ses choix pour sortir de la torpeur dans laquelle la situation anxiogène dans laquelle nous vivons, nous plonge. »

    Des Régions autonomes qui possèderaient leur propre monnaie, leur propre fiscalité, leur propre assemblée ? Ou des Régions qui dépendent encore du transfert de l’impôt perçu par l’Etat central ?

    Dans le premier cas, si l’une de ces régions décidait de ne plus faire partie de l’Europe afin d’ériger une fiscalité plus laxiste et se transformer en paradis fiscal, vous y verriez un inconvénient ?

    Dans le deuxième cas, que se passe-t-il quand le pouvoir d’Etat asphyxie financièrement les Régions pour des raisons électorales ?

    1. Avatar de bachibouzouk
      bachibouzouk

       » se réapproprier sa vie et ses choix pour sortir de la torpeur dans laquelle la situation anxiogène dans laquelle nous vivons, nous plonge  »

      C’est une tres jolie phrase. J’adore vraiment !
      Je lisais un truc de Bettleheim (Le coeur consceint ) dans lequel il relate son experience des camps de concentration.
      Un passage exceptionnel concerne la docilite des personnes dans les camps.
      Si bien qu’un ou deux gardes non armes suffisaient a conduire 10 ou 20 prisonniers.
      J’exagere peut etre un peu mais l’idee est la qui vous remplit d’effroi !

  20. Avatar de bachibouzouk
    bachibouzouk

    Madame Lepage,

    Vous utilisez le mot « coupable ». Est on dans le responsable mais pas coupable ? Coupable mais pas responsable ? Portez plainte contre les dirigeants que vous croyez defaillants car les fautes doivent etre punies. Aussi grave que les abus des personnes qui dirigent les banques, il ya les abus des personnes que nous avons mandatees pour gerer notre interet general. Ou sont les commissions d’enquete sur la gestion de cette crise ? Ou sont les commissions d’enquete sur les aides publiques accordees aux banques et aux grandes industries ?

    Quand un homme de 50 ans est devenu un peu lent, a un train de retard sur la technologie du moment, on le jette, car inadapte .. vous comprenez ce sont les lois du marche. On a trouve un jeune qui peut faire mieux, plus vite moins cher.

    Quand une banque de plus de 50 ans menace de s’ecrouler, la nation se met en quatre pour la sauver. On aurait sans doute pu creer une banque plus jeune et moins chere ! Vos congeneres manquenet serieusement d’imagination ou bien sont ils trop preoccupes par leurs interets prives ?

    Essayez de transformer vos paroles en actes. Prenez des risques politiques. Les memes regles pour tous, de la clemence pour les plus faibles et non les plus forts, une justice impartial rendu pour le peuple et par le peuple. Faites des propositions concretes.

    J’ai une proposition concrete a faire : prenez le cas de Polytechnique. Les droits d’inscription a la Fac vont en augmentant. Qu’en est il des frais de scolarite a Polytechnique ? C’est etrange que la meilleure ecole de France paye ses etudiants pour qu’ils aillent ensuite gagner des millions dans des banques a Manhattan. C’est une specificite culturelle francaise j’iamgine … et ne me jouez pas la chanson du merite et de l’egalite des chances pour tous les eleves de l’X etc. C’est tout simplement un reliquat d’ancien regime. Prenez le salaire moyen dans les dix annees apres polytechnique, et portez les frais de scolarite a un equivalent une ou deux annees de salaire par exemple. Aux USA, une formation au MIT, Yale , HArvard, Princeton, etc n’est pas gratuite. La carotte et le baton.

    J’en ai une autre a vous faire. Faites sauter le bouclier fiscale. L’impot doit etre progressif au dela de 50%. Les mathematiques ont inventes des fonctions plus amusantes que les fonctions affines par morceaux. Il y a par exemple l’exponentielle. Qui a besoin d’un revenu mensuel net apres impot egal a 50 ou 100 SMIC ? On fait une fixation sur les salaires, mais ils ne sont rien au regard des revenus que donnent le capital. Rien ne justifie un revenu eleve sinon des responsabilites elevees. Or tout le monde sait bien qu’une personne qui a des revenus eleves a les moyens d’organiser son irresponsabilite. Conclusion : rien ne justifie des salaires eleves. L’humilite de l’eboueur doit etre un exemple. Son salaire doit etre de l’ordre de 1500 euros (j’ignore combien precisement ! mais surement pas autant que l’ex patron d’EADS) et pourtant son utilite sociale est immense.
    Une fiscalite progressive avec un taux asymptotique de 100% est possible.

    Avec cela vous sauvez la secu et les retraites et l’avenir de la France.

    Interdire les Lobbies ! En voila une autre idee geniale !! Vous croisez cahque jour dans les couloirs des differentes institutions de la Republique des individus qui vous harcelent avec les moyens illimites des multinationales et vous consultez vos electeurs qui vous donnent mandat une fois tous les 3 ou 5 ans !! Quel est le pouvoir du peuple ? Quel est le pouvoir de ses representants ? C’est impossible me direz vous ?! Aux assises, les jures sont un peu isoles pour que nous soyions certains que leurs decisions soient prises sereinement sans contraintes. Quel depute du peuple peut pretendre avoir toujours pris ses decision dans l’interet general !!
    Il faut des lois anti corruption et des tribunaux pour les faire appliquer.

    Une derniere : proposez que les classements internationaux soient interdits en France. Il faut mettre a l’amende tout representant de l’etat qui prendra un critere d’une agence de notation X comme seule motivation aux efforts que devra developper la nation. Surtout lorsque ce classement montre que la France est derniere du lot. Nos ambitions doivent etre superieures. Nous ne voulons pas pedaler pour etre premeir au classement de Shanghai par exemple.

    Des idees pour l’interet general il y en a des tas : une loi anti-slapping (contre l’acharnement juridique) en France, ce serait bien auss, un principe du type pollueur = payeur, l’independance energetique de la france, etc.

    Malheureusement il y en a encore plus pour sauver les interets particuliers d’une classe dirigeante. Franchement quel besoin a ton de mobiliser tant de ressources de la nation pour la dite affaire Clearstream … pendant que les milliards (?) de l’affaire des fragates sont enterres.

    La france peut briller dans le monde par sa droiture, son intelligence son histoire, sa probite, son sens des responsabilites,sa technologie. C’est toujours payant a long terme meme si l’opportunisme, le clinquant, les paillettes font rever les idiots a court terme.

    Des actes avant les paroles.
    Car une fois aux commandes, il n’y aura plus d’actes.
    Envoyez des messages simples, forts et concrets pendant votre campagne.
    Assignez vos collegues fautifs et je vote pour vous aux regionales !

    1. Avatar de Papimam
      Papimam

      Bravo, bravo, encore.
      Et aussi : séparation des pouvoirs, ne pas être juge et parti (et procureur).
      Pour l’éventail des salaires j’ai entendu ce matin sur les ondes, subrepticement, quelque chose comme « dans le CAC40 la rentabilité des entreprises est inversement proportionnelle à la rémunération des ses dirigeants » CQFD. L’argent pollue.

  21. Avatar de astrorock
    astrorock

    Ben ca bastonne dur!

    Meme si les charges sont rudes, j’aimerais assez que corine lepage engage le dialogue.

  22. Avatar de Salva
    Salva

    Le pays France est devenu un simple produit parmi d’autres, évalué par des sociétés privées pour savoir s’il est bon à la vente ou non.
    Les pays ont été privatisés. L’individu a été privatisé, il est désormais auto-entrepreneur.
    Je n’ai jamais compris à quoi sert le machin appelé Union Européenne. Quelqu’un peut-il m’aider ?

    1. Avatar de bachibouzouk
      bachibouzouk

      J’ai une entreprise en BTP dans laquelle je n’ai recrute que des auto-entrepreneurs !

    2. Avatar de Piotr
      Piotr

      Salve regina !

  23. Avatar de Loréal Alain

    Corinne Lepage a fondée un mouvement « Terre Démocrate » dont les membres sont, pour beaucoup, des démissionnaires du Modem, des déçus du PS, et des écolos qui ne se sont pas reconnus dans Europe Ecologie.
    En clair des progressistes…
    Tout ça réfléchi, propose, organise et …va dans le bon sens.

    1. Avatar de Lisztfr
      Lisztfr

      C’est mieux que si elle avait fondé « Terre Républicaine »

      http://kropot.free.fr/Bakounine-kisuije.htm :

      Je suis un partisan convaincu de l’égalité économique et sociale, parce que je sais qu’en dehors de cette égalité, la liberté, la justice, la dignité humaine, la moralité et le bien-être des individus aussi bien que la prospérité des nations ne seront jamais rien qu’autant de mensonges. Mais, partisan quand même de la liberté, cette condition première de l’humanité, je pense que l’égalité doit s’établir dans le monde par l’organisation spontanée du travail et de la propriété collective des associations productrices librement organisées et fédéralisées dans les communes, et par la fédération tout aussi spontanée des communes, mais non par l’action suprême et tutélaire de l’État.

      ===========

      Si l’on pousse le raisonnement décentraliste jusqu’au bout, autant lire Bakounine qui est lui, l’original. Sinon, décentraliser ne veut rien dire.

    2. Avatar de Galien
      Galien

      Alain,

      Remercions Corinne Lepage pour ce geste d’ouverture, on peut par ailleurs constater, par la teneur des commentaires, une certaine attente entremêlée de franche critique envers le politique.
      Il est intéressant de savoir comment « Terre Démocrate » peut tenter d’y apporter une réponse.
      Cette approche, en plus de susciter un côté tribal(au sens du groupe) aux réactions qu’elle engendre, peut nous faire réfléchir sur le contenu politique de ce blog.

      Dans un précédant billet sur la problématique de la dette, Paul Jorion nous questionnait ainsi:

      ne voudrait-il pas mieux, d’un point de vue de ce qui est « socialement utile » …

      .
      La proposition visant à ce que repose sur le

      bottom-up et la décentralisation, sur les mécanismes coopératifs et mutualistes

      le changement, radical et nécessaire, pour un retour du « socialement utile » peut apparaitre plus comme une réaction au système, qu’annonciateur d’un changement profond.
      Ce qui permet au système de conserver son caractère « socialement inutile » ne serait pas touché par le retour des corporatismes,

      inverser le sens de la pyramide

      n’y suffirait pas.
      Les causes sont systémiques, certains diront civilisationnelle, elles sont à tous les niveaux, du décideur à l’exécutant. Elles sont de nature organiques et non structurelles.

      Ce que l’on peut comprendre des analyses de Paul Jorion c’est qu’elles sont fortement liées à la nature des échanges, du rapport même que nous entretenons avec l’argent, et aux processus de valorisation qui en découlent.
      L’objectif n’est pas de changer l’homme, comme dans une vision totalitaire, mais de de susciter un système de valeurs différent en réponse aux échange, faire en sorte que le « socialement utile » soit induit de manière intrinsèque.
      Quand Corinne Lepage nous propose de se

      réapproprier sa vie et ses choix pour sortir de la torpeur dans laquelle la situation anxiogène dans laquelle nous vivons

      , c’est plus qu’une réorganisation, c’est un nouveau paradigme.

  24. Avatar de Alexander
    Alexander

    Petite phrase extraite du discours de Franois Mitterrand au congrés d’Epinay Juin 1971, phrase qui m’a fait vibrer à l’époque :

    « Mais ce que je viens de dire pourrait être un alibi si je n’ajoutais pas une deuxième phrase : violente ou pacifique, la révolution c’est d’abord une rupture. Celui qui n’accepte pas la rupture – la méthode, cela passe ensuite -, celui qui ne consent pas à la rupture avec l’ordre établi, politique, cela va de soi, c’est secondaire…, avec la société capitaliste, celui-là, je le dis, il ne peut pas être adhérent du Parti socialiste. »

    Aujourd’hui les discours des responsables du Modem me laisse quasi indifférent.

    Qui parle aujourd’hui de rupture avec le système capitaliste, le NPA qui recrute des femmes voilées ?

    Notre président de la république est élu selon la règle démocratique du suffrage universel, de quoi se plaint-on ? Vive la classe bourgeoise qui a le talent de duper le peuple!
    Que vaut la démocratie ? Et les français ne sont ils pas des veaux comme disait De Gaulle.

    1. Avatar de Alexander
      Alexander

      Merci à Paul pour l’ouverture de ce blog.
      J’ai voulu appuyer sur l’aspect politque tout en restant dans le sujet, mon propos était: « RUPTURE AVEC LE CAPITALISME », citant Mitterrand, et citant DE Gaulle (hors contexte) pour fustiger le renoncement et l’apathie ambiante. Peut être que la pilule empoisonnée était de parler du port du voile au NPA.
      Je ne vois pas de rapport clair avec le conflit Isarelo-Palestinien ni les spectacles de Dieudonné.
      C’est peut-être pour ça que je ne comprends pas la qestion que VOUS posez à Corinne Lepage.

  25. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Et pendant ce temps dans les back offices on cogite sur la meilleure façon d’accompagner la chute, voire de l’accélérer, afin d’en tirer les plus énormes plusvalues.
    Les « pouvoirs » politiques et les banques ont bien un énorme allié, c’est la majorité passive et assistée qui trouve un petit pécule sur son compte bancaire tous les mois …pourvu qu’une révolution n’ait pas lieu.
    Une crise politique avec voitures incendiées et pavés dans les vitrines déboucherait sur des super grèves, voire des ruptures prolongées de fourniture EDF.
    Ce serait le chaos en 24h.
    Donc on la ferme, on laisse gueuler modérément certains politiques « mous » dans les media et çà s’arrête là!
    Je me demande si l’angoisse manifestée par Paul chez Taddéi a été bien ressentie…mais il n’est pas un politique.
    Ce qu’il faudrait ,si la censure le permettait, c’est qu’un politique de premier rang ose tenir le même style de discours que PJ…
    DSK, Trichet?

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Ils sont dans le système aussi, Ami Haché.
      D’ailleurs, regarde les ennuis que peuvent avoir des pays qui ne suivent pas les règles internationales imposées…

      Au point que des pays commencent à s’allier pour faire sécession.

      Ceci dit, souvenons-nous juste de 1929, qui donna juste une montée des dictatures partout dans le monde. Puis, un petit conflit mondial.

  26. Avatar de laurence
    laurence

    Madame Lepage,
    Vous voilà chargée, mais riche, de bien des espoirs et aussi de très intéressantes propositions pour reconstruire les choses autrement. Il doit y avoir une rupture et une expulsion de tous les ‘malfaisants’ comme l’aurait dit Michel Audiard.

    Cela est réjouissant car vous ne serez pas seule. On se fout désormais complètement des politiques et autres clowns. Gauche, droite, machin… tout ce vieux fatras, on s’en tape.
    Nous ne voulons qu’une chose : des gens de bon sens et entreprenants.
    Derrière ceux-là, avec eux, il y aura le Peuple, les Citoyens. Et ca fait du monde… !

    Merci d’incarner cet espoir. Que dis-je : ce besoin vital.

    1. Avatar de Jérémie
      Jérémie

       » Merci d’incarner cet espoir. Que dis-je : ce besoin vital.  »

      A vous les femmes merci encore d’incarner cet espoir pour l’homme ? Je m’explique

      JH célibataire recherche désespérément JF pas trop marqué au visage et à l’esprit par les vaines matérielles et actuelles d’aujourd’hui. Je précise que je ne porte pas encore de grande marque à la main, une Rolex si cela vous parle un peu, veuillez alors transmettre vos coordonnées au responsable des lieux, on ne sait jamais, il y a non plus que des femmes superficielles qui ne recherchent qu’à sortir avec des vieux banquiers plein d’oseilles ou les politiciens dans ce bas monde.

      Marie autrefois à l’égard de Joseph, ce n’était peut-être pas non plus cela ce qu’elle rechercherait plutôt à voir et pour un homme, comme dans un parti, oui merci encore à la femme moderne celle d’aujourd’hui d’incarner encore cet espoir pour l’homme ou l’humanité, ainsi soit-il.

      Oui sans l’aide réelle des femmes je vois guère comment les hommes de notre temps pourraient réellement changer de valeurs comme ça du jour en lendemain et en société, à moins bien sur d’un miracle.

      Mais qui croit encore aux miracles et aux petits hommes verts de nos jours.

    2. Avatar de corinne lepage
      corinne lepage

      merci de ce message d ‘espoir. pourquoi , nous savons.
      reste comment? ce blog contribue à rapprocher les individus et à essuyer le feu descritiques absolument indispensables.

  27. Avatar de L'enfoiré

    Paul, Bonjour,
    Là, je suis 100% d’accord avec ces constatations.

    Une pyramide inversée? Absolument, la pyramide de notre société se trouve la pointe vers le bas, dans un équilibre instable et en espérant que le pyramidion sera suffisamment solide.
    La démocratie n’est qu’apparente. La base dans l’entreprise ne parvient pas à faire remonter ses propres constatations du terrain vers les tours d’ivoire.

    Obama est contesté pour son immobilisme et son manque de résultats après un an.
    Il est loin d’être le maître du monde. Le boulet des républicains qu’il traine derrière lui, lui empêche de réaliser ses promesses.

    1. Avatar de L'enfoiré

      Comme disait Geert Noels ce matin à la radio :
      « le monde est en train de changer, sur le plan financier, sur le plan environnemental, sur le plus énergétique, sur le plan social, démographique, alors le monde est en train de changer mais ça ne veut pas dire que ce sera pire, je crois que ça change pour le mieux, plus d’équilibrage, plus de, un monde plus balancé, disons et je trouve ça assez positif. »
      Son interview prouve que les économistes ne sont pas tous à mettre dans le collimateur.
      http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/geert-noels-est-linvite-de-matin-premiere-185220

  28. Avatar de Jérémie
    Jérémie

     » Cette situation impose de revenir aux fondamentaux en ce qui concerne le rôle du politique et à s’interroger sur ce que les sociétés civiles peuvent faire pour n’être pas éternellement spectatrices d’une descente aux enfers annoncée… »

    Bonjour Mme Lepage, je sais que vous êtes une bonne personne, pleine de bon sens et d’intelligence, très soucieuse de l’environnement comme de la condition d’autrui. En ce qui concerne le rôle du politique et sur ce que pourrait faire la société civile moins touché par la crise, et bien à votre niveau pas grand chose si ce n’est peut-être, et qui honorerait grandement votre démarche, si bien sur vous êtes vraiment sincère bref pardonnez l’indélicatesse de ma démarche, n’auriez-vous pas une petite pièce de gigot ou alors un grand sac de riz à m’offrir car en ce moment j’ai un peu les crocs.

    Le frigo est vide je jeune depuis 35 jours, c’est grand carême en ce moment afin de pouvoir mieux payer mes factures d’électricité pour le mois prochain, ma femme vient de me quitter pour un autre, avec une carte bleue mieux rempli et une Rolex à la main, ma télévision ne marche plus très bien, bien évidemment en ce moment j’ai quelques pannes mais pas seulement avec la voiture.

    J’ai beau vouloir m’en sortir, vouloir encore me la péter comme tant d’autres société, hélas la chance ne semble guère mieux me sourire en ce moment, allez donc savoir pourquoi malgré la crise, pourtant je présente encore bien je crois, je me lave et me brosse même les dents tous les matins.

    Ho rassurez-vous je ne vous demande pas de m’inviter chez vous pour vider le réfrigérateur, vider vos meilleures bouteilles de Dom Pérignon avec vos convives, vu que je ne bois jamais d’alcool.

    Mon rêve serait que vous me fassiez un petit chèque de plusieurs centaines d’euros par l’intermédiaire du Maître de l’auberge avec son accord bien entendu, les temps sont durs vous savez c’est la crise, les gens d’ailleurs se montrent guère plus généreux et charitables depuis quelques temps déjà et à l’égard de gens comme moi allez donc savoir pourquoi ?

    C’est pourquoi j’ai tout de suite sauté sur l’occasion quand j’ai lu votre message de sympathie, oui je sais ce n’est vraiment pas des choses à faire envers une Dame telle que vous, surtout dans nos sociétés occidentales enfin qui ne tente rien n’a rien, sur ce je vous souhaite quand même grand bonheur de votre coté.

    Veuillez également transmettre mes salutations les plus respectueuses envers les gens de la haute, vous savez ceux qui ne veulent guère mieux faire le bien autrement dans leur société dans le cas contraire je ne vous en voudrais pas, vous savez l’argent comme la seule réussite matérielle n’apporte pas le réel bonheur dans la vie, alors vive la république et vive la France et au diable les banquiers non je ne vais quand même pas chanté la marseillaise ce matin rassurez-vous.

  29. Avatar de André MORVAN
    André MORVAN

    Il y a quelques années, le premier système économique a avoir subi un phénomène de rejet, fut le système soviétique, à juste titre, chacun en convient.
    Aujourd’hui c’est le système dans lequel on vit qui subit ce même phénomène de rejet.
    Il ne n’agit donc pas de choisir entre le premier ou le second, ou pire garder le second parce que justement le premier, personne n’en veut.
    Il faut arrêter de nous enfermer dans cette dualité facile.
    L’ensemble de la population subissante, souhaite du neuf, autre chose, avec en plus une sorte de phénomène de rejet, (encore un) du « politique », du complice de la situation présente en quelque sorte. Cela suffit de nous rouler dans la farine.
    Vous êtes avocate madame Lepage, donc vous connaissez le droit, les lois. Vous parlez vous même de hold up. Nous sommes tous d’accord avec vous. Mais où sont les plaintes ? les tribunaux ? les jugements ? les condamnations ?
    Un peu plus haut vous parlez de faiblesse très coupable. Je pose la question : quel « coupable » s’est retrouvé devant la justice pour rendre des comptes ? Aucun.
    Un petit voyou braque une banque pour quelques milliers d’euros, il est poursuivi par la justice et chacun trouve cela normal.
    Ici il s’agit de milliards et il ne se passe rien.
    Vous parlez de coupable, de hold up. Avez vous porté plainte ? vous êtes bien placée, vous connaissez mieux que nous la procédure.
    Combien a coûté la campagne de vaccination avortée de Madame Bachelot ? Sera-t-elle reconnue coupable ? Devra-t-elle rembourser sur ses deniers personnels ?
    Déficit des caisses de l’Etat. Déficit du pays. Déficit des caisses de Sécurité Sociale et de Retraite. Qui gèrent ces fonds ? Nous, le peuple ou une fois de plus les mêmes, en haut ?
    J’ai 60 ans et je prépare ma retraite. Je viens d’apprendre que l’organisme de retraite Médéric a pour Directeur Général……….allez un petit effort, devinez….bon je vais vous le dire : Guillaume Sarkozy, oui oui, un des frères de qui vous savez, notre cher Président Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa.
    Je pourrais continuer longtemps comme cela, il y a tellement à dire.
    Je finirais par une remarque importante, essentielle même. Qui détient le pouvoir ? le niveau local ? régional ? les parlements ? les Ministres ? le Président ? vous n’y êtes pas. Tous ces gens sont des exécutants. Ils obéissent et pour certains avec zèle. Faut dire qu’ils sont bien payés pour leur obéissance, y compris des retraites dorées. Ils reçoivent des ordres des Rois du mondes. Les ordres de ces monarques vous les trouvez dans la bouche de Monsieur Eric Woerth jeudi 4 février dans l’émission « ce soir ou jamais ».
    Nous n’augmenterons pas les impôts. Si vous utilisez le décodeur « politique » cela signifie le contraire.
    Il faut moderniser l’éducation Nationale, les Universités, cela signifie « casser », c’est déjà commencé depuis une trentaine d’année.
    Nous ne toucherons pas à la protection sociale. Sécurité Sociale et retraite. Cela n’arrête pas.
    Idem pour l’emploi, avec son corollaire, le chômage et la précarité.
    J’en oubli surement.
    Le premier janvier 2010 j’ai écrit mes vœux ainsi :
    1 – le droit au logement opposable véritable
    2 – le droit au travail opposable avec garantie de l’emploi pour tous et pas la supprimer à ceux qui en bénéficie, les fonctionnaires.
    3 – a manger pour tous.
    4 – l’inéligibilité pour tout mensonge proféré. Ménage assuré.
    5 – Que tous ceux qui pillent la planète, les escrocs de haut vol, les financiers responsables de la crise actuelle et leurs complices (on vient d’en parler) soient poursuivis et condamnés.
    Etc, etc……..

    1. Avatar de corinne lepage
      corinne lepage

      J’essaye précisément déjà d’utiliser le droit pour ce qu’il peut offrir. Je lance avec Michèle Rivasi une pétition pour obtenir une commission d’enquête au parlement européen sur la gestion de la grippe. C’est une première réponse.
      je milite contre la corruption et ai lorsque j’ai été élue dans le Calvados, il y a 20ans envoyé le maire de ma commune en correctionnelle.

      Vous avez raison, la justice ne passe plus alors que les lois existent. Gagner ce combat est déjà essentiel et c’est pour cela que Nicolas Sarkozy démantèle la justice pénale.

    2. Avatar de Jérémie
      Jérémie

      @ corinne lepage

      Les femmes sont souvent plus responsables que les hommes, peut-être bien qu’il est beaucoup plus difficile d’acheter le silence d’une femme que celui d’un homme déjà bien établi, notable et autres, petite vie pépère.

       » Vous avez raison, la justice ne passe plus alors que les lois existent.  »

      N’est-il pas plus dangereux pour une société lorsque la justice ne passe plus, surtout si une telle justice ne recherche d’abord qu’à rendre justice aux puissants et riches personnes influentes de ce monde, banquiers et autres ami(e)s proche du pouvoir, qu’aux modestes et pauvres gens sans réels ni meilleurs avocats pour les défendre pas étonnant alors que la société ne s’en porte guère mieux. Sommes nous bien alors diriger par des gens qui en ont bien pleinement conscience à l’esprit telle est ma question ?

      Ce que quelqu’un peut défaire par erreur peut très bien être remis en place après.

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  1. @ Hervey Et nous, que venons-nous cultiver ici, à l’ombre de notre hôte qui entre dans le vieil âge ?

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