De nouvelles méthodes pour produire et financer, par Corinne Lepage

Billet invité.

La dégradation de la situation financière de certains Etats européens dans un premier temps, mais d’autres pourraient suivre, démontre que :

– la crise n’est évidemment pas terminée, au contraire

– la puissance des banques est plus grande qu’avant la crise

– les Etats et donc les citoyens sont désormais en première ligne et ce pour deux raisons : d’une part, les mesures d’austérité réclamées vont se faire sur le dos des politiques sociales, d’autre part, les citoyens et les économies locales vont être les premières victimes des spéculateurs.

Cette situation impose de revenir aux fondamentaux en ce qui concerne le rôle du politique et à s’interroger sur ce que les sociétés civiles peuvent faire pour n’être pas éternellement spectatrices d’une descente aux enfers annoncée…

Sur le rôle du politique, force est de constater que les réformes en profondeur n’ont pas été engagées, que les Etats n’ont pas su utiliser ce moment unique qu’a été le renflouement du système bancaire pour changer les règles du jeu, imposer une nouvelle régulation, changer les méthodes de rémunération, encadrer les agences de notation, réglementer voire interdire les ventes à découvert.

Cette faiblesse très coupable fait que les Etats ne sont non seulement plus en mesure d’agir sauf collectivement, car ils dépendent des banques pour leur dette, mais encore sont victimes des spéculations auxquelles les banques renflouées contribuent au moins indirectement (voir l’exemple de la Grèce). Le sujet est donc celui de savoir comment, aujourd’hui les Etats à supposer qu’ils aient la volonté politique de le faire, pourraient agir. Cette question est particulièrement posée pour l’Europe qui accumule les difficultés. Or, l’orientation très libérale actuelle ne prédispose guère à prendre des mesures drastiques à l’égard du marché financier.

Restent les citoyens qui, après avoir assisté au hold-up du siècle, constatent que ce qui a été pris dans les poches des contribuables et qui était officiellement destiné à renflouer l’économie réelle, sert en réalité, à les dépouiller un peu plus. La montée du chômage et des personnes en fin de droit, la mise en cause de ce qui reste de la protection sociale, la charge sur le budget des dettes qui impose un relèvement inéluctable de la fiscalité ne peuvent rester sans réaction et ce d’autant plus que les bonus continuent dans l’allégresse… il est donc impératif de trouver de nouvelles méthodes pour produire et financer qui reposent sur le bottom-up et la décentralisation, sur les mécanismes coopératifs et mutualistes.

C’est dans cette logique que j’avais, voici 15 jours, sur ce même blog lancé un débat sur les banques. Je pense qu’il devrait continuer. Le thème de la décentralisation est fondamental car il permet d’inverser le sens de la pyramide et de se réapproprier sa vie et ses choix pour sortir de la torpeur dans laquelle la situation anxiogène dans laquelle nous vivons, nous plonge.

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194 réponses à “De nouvelles méthodes pour produire et financer, par Corinne Lepage”

  1. Avatar de Peter Hoopman

    On est devenu prisonniers de nous même?

    Et, si tous était déjà la?

    Ca pouvais mettre au fin notre dépendance religo-économique!

  2. Avatar de bruno
    bruno

    la T2E[dNP] (la tierce économie étrange du non profit) est un mème puissant,de bon sens,pour l’interet général,simple,juste et républicain!

    Restent les citoyens qui, après avoir assisté au hold-up du siècle, constatent que ce qui a été pris dans les poches des contribuables et qui était officiellement destiné à renflouer l’économie réelle, sert en réalité, à les dépouiller un peu plus. La montée du chômage et des personnes en fin de droit, la mise en cause de ce qui reste de la protection sociale, la charge sur le budget des dettes qui impose un relèvement inéluctable de la fiscalité ne peuvent rester sans réaction et ce d’autant plus que les bonus continuent dans l’allégresse… il est donc impératif de trouver de nouvelles méthodes pour produire et financer qui reposent sur le bottom-up et la décentralisation, sur les mécanismes coopératifs et mutualistes.

    cqfd

    1. Avatar de bruno
      bruno

      http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Danielle-Mitterrand-On-a-besoin-de-radicalite-170656/
      la T2E[dNP] défend l’éco humanisme radical
      (le non profit veut dire que le profit ne doit pas etre une fin en soit,ce que le capitalisme est devenu pour l’individu et le communisme est devenu pour l’état)

    2. Avatar de bruno
      bruno

      LE NOUVEAU MEXIQUE AUX BANQUES: « GO TO HELL » !
      du 10 au 14 février 2010 : Lors d’un vote mémomorable, les mini-députés de l’Etat du Nouveau Mexique ont voté par 65 voix pour et 0 contre (!) le retrait de tous les fonds publics déposés dans les banques classiques. Il n’était venu à l’idée de personne, avant, ne serait-ce que d’organiser un vote pour savoir si on mettait l’argent à la banque !!! Mais en 2010 oui, c’est vous dire à quel point les banques sont flinguées de toutes parts, incapables de faire leur travail basic à part vous en faire perdre. La seule chose qu’elles savent très bien faire, c’est de vous nettoyer de vos économies au profit de leur bonus et de leur conseil d’administration… »The bill enables a possible switch of 2-5 billion dollars of state funds into CUs and small banks. If enacted, the municipal funds bill, in the works since last year and still subject to a Senate vote, would represent a setback to large national banks, like Bank of America and Wells Fargo, which have had a lock on such funds. The altered view of New Mexico lawmakers in favoring local control of state funds, officials said, follows national mention of the New Mexico effort in the Move Your Money campaign of New York pundit Arianna Huffington in her online Huffington Post columns ». Lire le Credit Union Times, merci au Huffington Post. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © http://www.jovanovic.com 2008-2010

      comme quoi,quand on veut,on peut

    3. Avatar de bruno
      bruno

      Régionales : l’économie sociale et solidaire s’invite dans le débat
      Ce secteur de l’économie -dont on parle trop peu- représente une part non négligeable de l’économie nationale, de l’ordre de 7 à 13% selon les régions, en nombre d’établissements et d’emplois. Il connaît une forte dynamique de croissance.

      L’ESS regroupe l’ensemble des coopératives, mutuelles, associations qui ont pour finalité de produire des biens et des services de qualité dans une logique sociale hors de toute contrainte actionnariale.

      Leur existence est d’autant plus méritoire que la tendance lourde de la gestion libérale c’est de vouloir maîtriser et dominer toute l’économie comme on le constate avec la privatisation des services publics mais aussi avec la concurrence directe des grands groupes d’assurances privés auxquels le pouvoir a lâché la bride pour s’emparer du secteur de la santé et de la protection sociale.

      Avec la privatisation du secteur bancaire, les banques du secteur mutualiste (Banque Populaire, Crédit agricole, Crédit Mutuel…) ont glissé dangereusement vers des pratiques spéculatives tournant le dos à leur vocation initiale, avec les résultats que l’on sait.

      Dans ce contexte peu favorable, l’ESS fait mieux que résister : elle se développe à mesure que l’idée progresse que l’économie doit avoir d’abord une dimension humaine et sociale que la philosophie du tout marchand et de la rentabilité à court terme ne prend pas en compte, par delà les discours moralisateurs.

      Et l’idée progresse aussi par l’exemple que donnent toutes ces entreprises, mutuelles, associations qui n’ont d’autre but que de répondre à des besoins sociaux s’inscrivant dans un développement durable et écologique, visant à pérenniser l’emploi par une saine gestion. Les bénéfices étant réinvestis dans la structure sous forme de salaires, d’investissements, d’innovation…

      Cela dans un environnement financier hostile. La maîtrise de la monnaie et du crédit, de l’utilisation de l’argent public, restant la clé du développement de toute l’économie.

      L’ESS, un atout pour les régions

      A l’approche des élections régionales, tout un ensemble de structures relevant de l’ESS viennent de lancer un appel aux candidats en vue de les sensibiliser à l’importance de ce qu’elles représentent et au rôle que peuvent jouer les régions, à travers les commandes publiques, pour stimuler ce secteur porteur d’avenir.

      « Ancrée localement, peu délocalisable, porteuse de proximité et de solidarités, l’ESS contribue à une économie territoriale plus humaniste mais aussi plus attractive. Sa prise en compte et son intégration dans l’ensemble des politiques régionales est aujourd’hui indispensable pour faire des territoires le cœur de l’économie réelle. L’ESS, force économique et sociale, ouvre par l’exemple la voie à un développement régional plus solidaire, à une sortie de crise par le haut. »

      L’appel fait un certain nombre de propositions très précises visant à inspirer les programmes et leur mise en œuvre, telles que :

      -le recensement des entreprises menacées de fermetures en vue de faciliter la reprise par les salariés, avec accompagnement financier et technique.

      -un plan de soutien au développement des associations d’utilité sociale et de professionnalisation des services à la personne.

      -des plans de développement de filières solidaires (logement, environnement, culture, énergies, santé, transports, éducation…) et de consommation (bio, équitable, durable).

      -l’accompagnement des formations adaptées à ces filières.

      -les pôles d’innovation sociale en direction notamment des populations durement touchées par la crise.

      -le renforcement des Fonds régionaux d’investissement solidaires pour ces initiatives en s’appuyant sur le Fonds pour l’entrepreneuriat social et solidaire de 100 M d’Euros prévu au Grand emprunt.

      Les aides publiques aux entreprises devant être conditionnées à des critères sociaux, notamment en termes d’emplois et de formation, ainsi qu’écologiques.

      L’ESS veut être mieux intégrée aux politiques économiques des régions, en être pleinement partie prenante.

      Elle en appelle à la volonté politique des élus pour s’engager à aller dans ce sens, élargir en conséquence les conventions Etat-Région, reconsidérer leur financement, prendre de nouvelles dispositions législatives pour rendre effectives les propositions émises, jusqu’à la mise en place d’indicateurs mesurant l’impact économique, social et écologique de ce secteur dans chaque région et en faire un bilan annuel.

      L’ESS a besoin de la prise de conscience et de la mobilisation citoyenne autour de ces objectifs, pour parvenir « à un dialogue territorial renouvelé associant la Région et les autres collectivités, les organisations représentatives de l’ESS, les TPE-PME socialement responsables, les syndicats et les autres acteurs de la société civile. »

      Les initiateurs de l’appel attendent plus que des réponse formelles des différentes listes avant les élections, toutes pourraient à moindre frais signer, d’autant plus facilement qu’ils auraient peu de chances d’être élus, comme on l’a vu avec la charte de Nicolas Hulot : qui ne veut pas sauver la planète ? Qui pourrait être opposé au concept d’économie sociale et solidaire ?

      Ils ne bouderont pas leur plaisir si des listes s’en emparent pendant la campagne, au demeurant extrêmement courte. Ils préfèrent prendre date pour…le lendemain des élections et rencontrer les acteurs qui auront en charge de diriger et de siéger dans les instances régionales.

      René Fredon

      LISTE DES ORGANISATIONS SIGNATAIRES DE L’APPEL

      AP2E (Agir pour une Economie Equitable), APEAS (Agence Provençale de l’Economie Alternative et Solidaire), AVISE (Agence de Valorisation des Initiatives Socio-économiques), BIOCOOP, CEGES (Conseil des Entreprises, Employeurs & Groupements de l’Economie Sociale), Chantier-Ecole (Réseau régional des acteurs de l’insertion), CNCRES (Conseil National des Chambres Régionales de l’Economie Sociale), CNEI (Comité National des Entreprises d’Insertion), CNLRQ (Comité National de Liaison des Régies de Quartier), COORACE (Coordination des Organismes d’Aide aux Chômeurs par l’Emploi), CPCA (Confédération Permanente des Coordinations Associatives), ENVIE, FNARS (Fédération Nationale des Ateliers de Réinsertion Sociale), France Active, Habitat & Humanisme, Le Marché Citoyen, MES (Mouvement pour l’Economie Solidaire), MOUVES (Mouvement des entrepreneurs sociaux), Plateforme du commerce équitable, PROJET SOL (Monnaie solidaire), NEF (Nouvelle Economie Fraternelle), RTES (Réseau des Territoires pour l’Economie Solidaire), UFISC (Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles), UNIOPSS (Union Nationale Interfédérale des Oeuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux).

      j’avais ecrit « passons de 5% à 80% d’entreprises sa à but non lucratif »
      erreur de ma part,apriori entre 7% et 13%,donc plutot au alentour de 10%

    4. Avatar de Jean-Luce Morlie

      Alors que l’économie sociale réclame sa reconnaissance comme secteur numériquement significatif, comment expliquer qu’en trente ans d’action intensive, ces « acteurs » n’aient aucunement réussi à accroître, ne fut-ce que d’un peu, la qualification sociale de leur clientèle. Pourquoi ne pas les avoir ouverts à la compréhension des mécanismes de leur exclusion, et pourquoi n’ont-ils pu accéder aux outils qui leur auraient permis d’agir par eux-mêmes et collectivement sur les causes du sort qui leur est construit ?

      Ne serait-ce pas le moment de poser – ouvertement et bien fort – la question du déficit démocratique dans « l’économie sociale »? Cela fait trente années que ça dure ! Et il faut toujours n’en dire qu’un mot …quand on a l’occasion de pouvoir le dire.

      Louis Favreau : J’aimerais dire un mot sur un autre enjeu politique à l’ « interne », si l’on veut, et qui concerne le pouvoir des différents acteurs de l’économie sociale. Dans ce secteur comme dans tous les autres de la grande famille du « communautaire », il faut quitter les lunettes roses de la bonne cause sociale. Ce secteur est fortement devenu un monde de professionnels et assez souvent d’abord une grosse question de sous, de concurrence entre organisations et de compétition entre dispositifs. Il y a les problèmes d’hégémonie et de concurrence, de centralisation, de gains politiques, mais aussi de pertes. On peut penser au déficit démocratique de certaines organisations.

      Texte paru dans la Revue Développement social, Volume 8, no. 1, édition de juin 2007

  3. Avatar de karluss
    karluss

    que propose le Mouvement Démocrate ?
    merci

    1. Avatar de Politique
      Politique

      COUP DE GUEULE !

      Le modem propose un candidat pour 2012 et rien d’autre ! Le Modem est totalement inexistant et une majorité
      de son électorat approuve la politique libérale nuancé d’homéopathie sociale. Bouleverser la société n’est pas à leur programme ! Le discours de Lepage sur ce blog est totalement en contradiction avec les idées de ce parti !
      Le seul moyen moyen d’avoir des politiques qui nous représentent, c’est la révocation immédiate et la fin des avantages immenses dont ils bénéficient ! 5 ans élu compte 10 ans pour le calcul de la retraite, il ne faut jamais l’oublier ! Tant qu’il y aura collusion possible public/privée nous vivrons des scandales, un dir cab ou autre conseillé qui pond des lois ou règlementations qui devenu pdg d’une société x… etc… « Nouvelles méthodes pour produire et financer la décentralisation »… Son texte comme on dit chez dans le sud « il fait peine » par sa pauvreté idéologique et pratique et sa méconnaissance de ce qui se passe dans le réel. La croissance verte particpe à la novlangue également. A titre d’exemple, l’agriculture bio représente à peine 2,5% des surfaces arables en France, avec peine nous atteindrons 5% en 2020 et en ce qui concerne la production de matériels pour produire de l’énergie renouvelable, la Chine nous vend déjà + de 40% de ces produits… Je n’est nulle envie de continuer cette démonstration. Par contre, si l’on souhaite du CONCRET, la cours de cassation par son arrêt…http://www.rocheblave.com/avocat-montpellier/droit/categories-professionnelles/
      remet en cause l’innégalité de traitement en salarié cadre et non cadre. J’ai demandé à maître Rocheblave si cela pouvait s’appliquer au retraite chapeau (voir proglio). Utilisons d’abord cet outils qui permettra de redistribuer en partie les revenus, puis attaquons nous aux aux entreprises qui ne poayent que 5% d’impôts et aux riches qui bénéficient du bouclier fiscal et j’en passe…
      Bon week-end à tous

    2. Avatar de le marin
      le marin

      @politique
      Paul Jorion est libre de donner la parole aux « politiques » de son choix et je suis sûr qu’il ne sélectionne pas seulement sur une base mercantiliste comme la plupart des médias….C’est peut-être pour cette raison que l’on constate une sur-représentation de certains: partis, artistes, entreprises….la « promotion » est, comme vous le savez, un domaine obscur,opaque, trouble et secret …

  4. Avatar de Simorg
    Simorg

    D’accord pour une vraie décentralisation Madame Lepage, j’en suis convaincue. Or vous savez mieux que moi que l’Etat ayant lui-même décidé de se décentraliser, donc de s’attribuer moins de pouvoir (!), fait tout pour récupérer, d’une manière particulièrement fourbe, le pouvoir qu’il doit lâcher. Une façon serait que les citoyens votent tous pour montrer qu’ils veulent la décentralisation, qu’ils y tiennent absolument. Il faudrait aussi que les élus locaux soient transparents quant à leurs placements ou emprunts. Je n’entends rien là-dessus pour le moment.
    L’Etat a perdu la main sur l’économie, la finance. Il s’accroche par tous les moyens au peu de miel qui reste. On n’entend peu de chose sur les programmes des uns et des autres. Comme d’habitude, il nous faut aller fouiner sur le net pour en savoir plus. Encore faut-il en avoir le temps.

    1. Avatar de pierrot123
      pierrot123

      Ce qui fait l’Etat, c’est justement qu’il a la main sur les finances.
      Quand l’Etat perd cette prérogative essentielle, il cesse d’exister.

    2. Avatar de astrorock
      astrorock

      Attention tout de meme de ne pas tout attendre de la decentralisation qui peut aussi se terminer par la creation de systemes feodaux, systeme dont on est sortis il y a 600 ans.

      Il faudrais voir a ne pas jeter l’etat avec l’eau de l’ideologie turbo-capitaliste.

      On n’as d’un cote la vertu_ et de l’autre le vice, l’etat c’est un outil, comme la monaie, le probleme, comme d’habitude, c’est ce qu’en font les hommes qui sont a sa tete.

  5. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    La décentralisation nous fut présentée comme une meilleure répartition des services (notamment publics) sur le territoire. A l’usage, il s’avère que la « meilleure répartition » se traduise en fait par une concentration des services dans les zones à forte densité de population, et par conséquent de la création de « zones blanches », vierges ou presque de tout service, condamnant à terme le développement économique de ces zones. En résulte une boucle rétroactive sur l’évolution de la démographie.

    Je vous renvoie à une carte que j’ai déjà employé dans un autre fil de discussion. Voilà, par exemple, un résultat probable de la décentralisation en Bretagne – même s’il existe probablement de nombreux autres facteurs influant sur ce résultat. Le centre de la région est ainsi quasiment assimilable à une « maison de retraite géante ».

    En bref, la décentralisation a favorisé des zones déjà attractives par ailleurs, et les contraintes budgétaires associées ont naturellement conduit à dépouiller les zones qui ne l’étaient pas suffisamment. Les citoyens résidant dans les zones peu attractives sont lésés, ce qui est contraire au principe d’égalités en droit et en dignité.

    Je pense que cette présentation du mécanisme de décentralisation n’était pas superflu, et qu’il conviendrait peut-être de songer à le redéfinir si l’on veut s’employer à produire un modèle de société qui soit plus juste.

    1. Avatar de Simorg
      Simorg

      Il me semble que la déconcentration de l’Etat et la RGPP (Révision générale des politiques publiques) brouillent la carte du service rendu au public. La déconcentration a choisi la région pour territoire et ce sont les services de l’Etat qui sont moins accessibles. En revanche les services de la mairie, du conseil général et du conseil régional (pléthorique maintenant) gardent des services proches du citoyens. C’est davantage la déconcentration qui est inégalitaire. Les services des préfectures par exemple, ou encore la justice… sont aujourd’hui plus difficilement accessibles, sans parler de leurs nouveaux standards robots ! Autant tout supprimer.

  6. Avatar de jeanpaulmichel
    jeanpaulmichel

    Bonjour Mme Lepage,

    Le rôle des politiques…,les Etats à supposer qu’ils aient la volonté politique de le faire…, restent les citoyens…
    Triste constat d’une situation qui n’a pas encore atteint son paroxysme, les systèmes sociaux non encore demantelés préservant tant bien que mal une certaine cohésion, une certaine paix sociale fragile.

    Il y a de cela quelques années Mr François Mitterand (je crois) avait utilisé une formule qui pour moi avait résonné comme une  »trahison ». Je ne me souviens plus de la formulation exacte; c’était du genre : la lutte des classes cela n’existe plus aujourd’hui, ou il faut en finir avec la lutte des classes. Peut-être vous en souvenez-vous.

    Or, nous y sommes en plein, à mon sens, à moins que vous me démontriez le contraire.
    Les politiques doivent faire preuve de courage, or, si nous en sommes à ce stade, c’est parce qu’ils ont fait preuve de lâcheté, voire de collusion avec le monde de la finance, reniant l’un après l’autre leurs engagements.
    Le peuple vote  »non » au référendum européen, qu’à cela ne tienne, il sera approuvé par le congrès, etc, etc…
    Nous vivons en plein déni de démocratie avec tous les risques que cela comprend. Si les Etats ne veulent rien faire alors ce sera le règne du chacun pour soi et de la misère pour tous. Jusqu’à l’explosion finale et le retour à une certaine forme de barbarie.

    Quel est l’homme – ou la femme – politique qui osera ramener au coeur du débat politique cette notion de lutte des classes ?
    145 milliards de bonus là-bas, bouclier fiscal ailleurs, baisse des prestations sociales généralisées. C’est insoutenable.

    Warren Buffet a eu le courage de l’avouer :
    http://elblogo-fr.blogspot.com/2008/12/lutte-des-classes-aux-etats-unis-fonds.html

    Et vous Mme Lepage, qu’en pensez-vous ?
    N’est-ce pas là l’épicentre de la crise ?

    1. Avatar de pierrot123
      pierrot123

      citation: « Le peuple vote »non » au référendum européen, qu’à cela ne tienne, il sera approuvé par le congrès »

      Cette incroyable forfaiture, cet inqualifiable scandale, pratiquement jamais remis en cause par les médias, restera sans doute dans l’Histoire comme le coup d’envoi de la mise à mort de la démocratie en Europe.

    2. Avatar de Alexmex
      Alexmex

      Voir les essais de sociologie de la haute bourgeoisie de Michel Pincon et Monique Pincon-Charlot.

      Ou l’on constate que la conscience de classe est bien développée dans les hautes sphères

      que la lutte se fait dans la cooptation et le champagne des Clubs du Bottin-Mondain,

      et souvent avec des fonds publics.

  7. Avatar de Marc Peltier
    Marc Peltier

    Comme beaucoup de commentateurs de ce blog, je suis heureux de lire (enfin!) une personnalité politique qui déroule un tel argumentaire. Les idées saines font leur chemin.

    Allez-vous quitter le Modem, ou bien est-ce le Modem qui va s’aligner sur ces positions ?

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Excellente question !

      Il suffit de comparer ce que dit ici Mme Lepage avec ce que dit et surtout ne dit pas (ou alors en des termes tellement vagues ..) la ligne officielle de son parti pour se faire une opinion..
      Mme Lepage, et c’est tout le paradoxe quand on sait qu’elle est (pour le moment) toujours affiliée à un parti issu du courant libéral, est plus en pointe que le PS sur une question financière à forte implication sociale.

      Elle brouille avantageusement le clivage frileux et conformiste qui opposent droite et gauche arc-boutées sur les vieux schémas.
      Le centrisme n’est pas tenable non plus, car le genre de propositions défendue par Paul Jorion implique de nouvelles règles du jeu, suffisamment radicales pour faire muter la logique du système, ce qui par définition ne coïncide pas avec la position médiane, mi-chèvre mi chou, qui caractérise le Modem.

      Bref, Mme Lepage fait partie de ces franc-tireurs qui contribuent à faire bouger les lignes d’un jeu politique par trop convenu.
      C’est tout à son honneur.

  8. Avatar de Vince
    Vince

    « Restent les citoyens qui, après avoir assisté au hold-up du siècle, constatent que ce qui a été pris dans les poches des contribuables et qui était officiellement destiné à renflouer l’économie réelle, sert en réalité, à les dépouiller un peu plus. »

    La constatation est vraie pour tous les citoyens qui sont correctement informés, mais à mon humble avis le discours officiel demeure prédominant dans l’opinion publique, qui peut se résumer à : « Le sauvetage des banques était nécessaire, inévitable, nous n’avions pas le choix. » – alors qu’il était essentiellement nécessaire au gros comptes en banque (La garantie maximale de l’Etat français en cas de faillite bancaire se situant aux alentours des 75 000 euros me semble-t-il, ce qui concerne – et très largement ! – la majorité des citoyens).
    Bref, Paul Jorion dit également que cette vision du hold-up est celle qui est la plus répandue dans l’opinion publique, et vraiment j’ai des doutes à ce sujet. Les mass médias demeurent toujours la principale source d’informations pour beaucoup de gens, et on sait pour qui ils roulent ! Mais peut-être est-ce que je sous-estime le sens critique de mes concitoyens 🙂

  9. Avatar de Toute Neuve
    Toute Neuve

    Madame Lepage

    La première chose à faire est d’interdire aux banques commerciales de créer ces « reconnaissances de dettes transférables » (sur lesquelles elles demandent des intérêts) que beaucoup de monde appelle « monnaie scripturale » par opposition à la « monnaie centrale » (« l’argent » sur ce blog), et de laisser à la Banque Centrale (propriété de la collectivité) le droit de produire TOUTE la monnaie; les banques ne devenant que de simples intermédiaires entre cette monnaie et/ou la monnaie des épargnants.

    La seconde chose, pour suivre votre suggestion de décentralisation, est que chaque région (zone géographique qui me semble la plus adéquate pour satisfaire les besoins collectifs de la population) doit pouvoir obtenir de la Banque Centrale, sans intérêt, la monnaie dont elle a besoin pour son développement, quitte à ce qu’une structure citoyenne puisse si nécessaire bloquer ces demandes si les « productions » envisagées semblent sans réel intérêt à la population ou simplement de la frime.

    Enfin une Cours des Comptes doit pouvoir sérieusement « tacler » à postériori les politiques qui auraient fait de mauvais choix d’investissement et si nécessaire pouvoir les poursuivre en justice.

    Tout ceci sous entends une renégociation de l’article 123 du Traité de Lisbonne pouvant aller jusqu’à la désobéissances aux régles des Traités et de la BCE, ou même à quitter l’euro!

    1. Avatar de zébu
      zébu

      je plussoie 😉

    2. Avatar de Toute Neuve
      Toute Neuve

      Madame Corinne Lepage oublie sans doute que François Bayrou ne propose aucune action (sérieuse et pragmatique) concernant la monnaie, les banques ou la dette, sauf en ce qui concerne cette dernière « idée » http://www.bayrou.fr/propositions/dette.html ci dessous, d’un « classicisme » à faire peur.

      Je propose d’inscrire, dans la Constitution, l’interdiction pour un gouvernement de présenter un budget en déficit de fonctionnement, hors période de récession. L’État s’interdira ainsi de financer ses dépenses courantes par la dette.

      Je propose la suppression de ce déficit de fonctionnement, 21 milliards environ, en trois ans. En retenant une prévision de croissance raisonnable, 2 % par an, et 1,8 % d’inflation, l’augmentation des recettes de l’État est de 14 milliards d’euros par an. En consacrant 7 milliards par an à la diminution du déficit, on retrouve au bout de trois ans l’équilibre de fonctionnement. Alors la part de la dette dans la richesse nationale se met à baisser, et l’État et les collectivités locales retrouvent des marges de manœuvre. »

      .. l’éducation et la recherche sont-ils du fonctionnement ou de l’investissement?

      Le MODEM ferait mieux de proposer l’abrogation de l’article 123 du Traité de Lisbonne ce qui aurait au moins l’avantage de permettre le financement des administrations publiques à taux zéro

      (Je me répète, mais c’est dans le but que Madame Lepage puisse prendre connaissance du problème qui est celui que les banques centrales prêtent à 1% aux banques lesquelles prêtent ensuite à 3,5% à l’Etat . Voir sur ce point précis l’article de Patrick Artus de Natixis : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=51467 )

  10. Avatar de Otto Di Dacte.
    Otto Di Dacte.

    Etats n’ont pas su utiliser ce moment unique qu’a été le renflouement du système bancaire pour changer les règles du jeu, imposer une nouvelle régulation, changer les méthodes de rémunération, encadrer les agences de notation, réglementer voire interdire les ventes à découvert.

    Bonjour Mme Lepage,
    Les points que vous citez sont problèmatiques mais ne sont qu’une espèce d’effet secondaire du système qui nous a amené la.

    La meilleure lecture de la crise vient selon moi du milliardaire américain Warren Buffet que l’on ne peut taxer de prosoviétisme, « Nous vivons bien une lutte des classes et c’est d’ailleurs la mienne qui est en train de gagner » (il ne manque pas d’humour).

    Une condition nécessaire (mais insuffisante) pour rééquilibrer le rapport de force serait de permettre aux états de s’endetter directement auprès des banques centrales et non de la ploutocratie déja trop riche.

    Car les médias nous vendent à longueur de journée que la terre entière est trop endetté avec elle même !! Cela ne veut bien sûr rien dire la monnaie est une convention inventée par l’homme, la terre ne peut pas arrêter de tourner pour cause da faillite (ce qui a pourtant fallu arriver fin 2008 si l’on en croit les journaux). Ce qu’il faut lire est que les nations sont effectivement endettées mais seulement auprès des gens déja les plus riche, ceux qui ont le plus profité des renflouements par les états.

    Ce rapport de force permets à l’élite financière de forcer les gouvernements, en plus de mettre les peuples au pain sec et à l’eau comme il se proposent de le faire, à brader les patrimoines nationaux auprès de la sphère privée. Au rythme ou vont les choses et si l’on ne fait rien, c’est un jour le Louvre ou le chateau de Versailles qu’ils finiront par faire privatiser, il faut arrêter de se dire c’est impossible c’est la conséquence logique de ce qu a été fait depuis 30 ans. La privatisation d’un quartier entier de Londre est déja dans les tuyaux.

    Bien que Maurice Allais (lle prix Nobel d’économie française) le suggère (la monétisation de la dette par les BC), c’est un sujet tabou dont nos élites financières ne veulent pas entendre parler, elle le balayent d’un revers de manche au motif de l’hyperinflation potentielle façon Allemagne de Weimar, mais l’allemagne avait été mise à genous par le traité de Versailles, elle n’a pas eu d’autre choix que d’imprimer. Bref cette hyperinflation est un mythe entretenu par la sphère financière (elle en entretient beaucoup d’autres), et Maurice Allais n’a pas voie au chapitre.

    C’est la hausse des salaires qui provoque de l’inflation or la pression sur les salaires n’a jamais été aussi forte depuis l’après guerre, les vendeurs de bien de consommations ne vont pas vendre leurs produits à des prix les rendant inccessible ils feraient faillite.

    Bref une suggestion, prenez conseil auprès de gens comme MR Allais (qui fait parti des gens aillant depuis bien longtemps pronostiqué ce type de crise) ou encore de Mr Werrenbrouck qui est plus jeune ou bien sûr de Mr Jorion.

    Nous comptons sur vous Mme Lepage 🙂

    1. Avatar de Grosjean
      Grosjean

      Bonsoir,

      il me semble qu’à cette question :
      Une condition nécessaire (mais insuffisante) pour rééquilibrer le rapport de force serait de permettre aux états de s’endetter directement auprès des banques centrales et non de la ploutocratie déja trop riche.

      la proposition d’extraire l’argent en circulation de la sphère financière par l’interdiction des paris sur les variations de prix est de cet ordre aussi : cette masse irait beaucoup plus naturellement vers les buts socialement utiles. La quantité d’emprunt nécessaire diminue d’elle même et la ponction de la finance sur le PIB est réduite.

      Tiens en passant est-ce que parmi vous certains auraient accès à ces quelques chiffres qu’il m’intéresserait de connaitre :

      – part des bénéfices de la finance par rapport à la dette de l’état pendant les années fastes (mettons 2002-2008) ?

      – quel serait l’impôt perçu si les revenus était réellement taxé à 80%, par ex au delà de 30 000€ net par famille et par mois(si le centile est au delà)

      – quels serait le montant perçu si les revenus financiers étaient forfaitairement taxés à 50% ?

      – quel serait l’impôt perçu si les entreprises du CAC40 étaient réellement imposées à 33% comme les autres entreprises

      – quel serait l’impôt perçu sur une taux de 50 pour l’IS, au lieu de 33%

      ps le déficit budgétaire en 2009 est autour de 125mds€,

      Merci des réponses de ceux qui ont une idée 😉

      Madame Lepage, au passage, quelle serait votre meilleure méthode de diffusion des idées de Paul Jorion au sein de la « classe politique », des médias et des cercles de pouvoir (ministères, cabinets, parlementaires, ….) vous qui devez avoir une certaine habitude !

      Merci

    2. Avatar de michel lambotte
      michel lambotte

      « Nous vivons bien une lutte des classes et c’est d’ailleurs la mienne qui est en train de gagner »

      Certes, nous avons perdu une bataille, mais ce n’est pas pour cela que nous avons perdu la guerre.
      Le savoir, ce n’est pas eux qui le possèdent, c’est nous.
      Apprenons à l’utiliser.
      C’est bien à cela que sert ce blog et des milliers d’autres.
      J’ai comme l’intuition qu’en créant internet, le pouvoir financier s’est tiré une balle dans le pied, l’avenir nous l’apprendra.

  11. Avatar de barbe-toute-bleue
    barbe-toute-bleue

    Pas forcement inverser le sens de la pyramide, juste l’aplatir, et jusqu’à une hauteur pas si élevée au dessus du plancher.

    La centralisation, en particulier dans le contrôle de l’émission monétaire, le contrôle sur les mouvements suivants de l’argent ( et peu importe, banques centrales, banques commerciales ) ne peut avoir d’autre effet que de pervertir qui auraient un tel pouvoir. Et d’ailleurs c’est exactement ce qui s’est toujours passé. C’est balèze ce pouvoir, ne savez-vous pas ?

    Une des failles pour reprendre la main étant, les banquiers, quels qu’ils soient, connaissent mieux et la méthode de gestion des flux, et, accessoirement, où ce qu’on a distraitement mis de côté avec les années écoulées à la vitesse d’intérêts, est enterré, mais tout prêt à être déterré.

    C’est beau de dire ; il faut faire ceci, cela ! Et je dirais bien aussi, tout ce qui revient d’un paradis fiscal où règne l’opacité ne vaut plus rien, remise des compteurs à zéro pour ces origines ci, pour laisser une infime chance à des délégués élus, tirés au sort, ce que vous inventerez ! Quoique, pour la technique d’application qui colle au monde réel et actuel …. Voeu piètre, non ? Mais mieux que pieux …

  12. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @Corinne Lepage :

    Vous parlez de « hold up du siècle » pour évoquer le jour où les Etats ont renfloué les banques sans regarder ce qu’il y’avait dans réellement sur les comptes, c’était à l’automne 2008. Pour le commun des mortels c’est comme si le tribunal de commerce en cas de cessation d’activité pour une entreprise, effaçait les dettes envers les ayants-droits d’un coup de baguette magique en prenant soin de piquer l’argent ailleurs, sans trop que cela se voit. Le problème avec ce hold-up est qu’il n’existe pas d’institution capable d’apprécier juridiquement ce crime contre les contribuables.

    A l’échelle européenne, résorber une crise systémique du capital n’est pas encadrée par les lois. Toutes les décisions de renflouements se sont jouées dans des cabinets ministériels sans demander notre avis. Je crains que le seul moyen pacifique de protestation est de se détourner du vote sachant qu’à ma connaissance il n’existe pas de courant politique suffisamment audible pour souligner que nos dirigeants se sont rendu coupables de couardise, et d’un « laissez-faire » proprement consternant. La vraie décentralisation est peut-être une piste, ou peut-être un leurre si les bases juridiques encadrant nos relations avec nos élites ne prévoient pas les catastrophes récurrentes du Capital, et si l’envie de changer de paradigme n’est pas présent au sein du corps social …

  13. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    Un peu en marge, mais intéressant tout de même, cet article du « Monde », signé G.Sideris, sur ce qui se joue en réalité, sous couvert de « crise de la Grèce »:

    1. Avatar de Moi
      Moi

      Au vu des commentaires de cet article du Monde, ce journal a beaucoup de lecteurs libéraux. S’ils sont représentatifs des Français, on court tout droit vers le XIXè siècle.

  14. Avatar de Jaycib
    Jaycib

    Chère Madame,

    A quelques détails près, je suis d’accord avec votre constat global. Mais il faut aller jusqu’au bout de votre raisonnement: les banques internationales drainent les liquidités pour pouvoir mieux s’attaquer aux Etats et démontrer qu’elles disposent d’un pouvoir, non seulement financier, mais aussi politique. Tel est le sens des attaques en cours contre l’euro et l’UE, réputés constituer le maillon faible du système actuel. Ce qui est en jeu, c’est la survie même des Etats, qui n’en finissent pas d’être soumis à la férule des financiers. Il y a deux réponses possibles à cette prise de pouvoir effectif par le secteur financier. La première est la réponse conventionnelle qu’apporte le libéralisme: le laisser-faire, avec son cortège de destructions, de démantèlements des tissus économiques et sociaux. Une telle issue, compliquée par la véritable connivence entre certains gouvernements et les banques (voir à ce sujet l’indigne décision du gouvernement Sarkozy concernant la fourniture de gaz — et, potentiellement d’autres matières premières). Paul Jorion a mis en ligne hier soir des extraits du Journal Officiel qui en disent long sur cette connivence: http://www.pauljorion.com/blog/?p=7648.

    Il faut donc, à titre de première priorité, non seulement réguler l’activité des banques, mais encore les mettre hors d’état de nuire. A cette fin, je n’entrevois pas de solution autre que celle que préconise Paul Jorion depuis longtemps: interdire la spéculation, à savoir les paris sur les fluctuations de prix des matières premières minières et agricoles, des monnaies, des instruments financiers ne participant pas au développement des économies, etc. Vaste programme, direz-vous, mais avons-nous le choix? Il s’agit en tout cas de porter cette revendication devant le parlement européen ainsi que devant les parlements nationaux, du moins dans un premier temps. Au-delà, il ne fait pas de doute à mes yeux qu’une très grande majorité des gouvernement de la planète (j’exclus les corrompus, hélas nombreux) serait favorable à une telle mesure s’ils avaient le pouvoir de la mettre en place.

    Vous préconisez par ailleurs, dans la foulée d’Ariana Huffington aux Etats-Unis, un retour aux fondamentaux: les banques régionales et locales sans lien avec les grands groupes spéculateurs doivent et peuvent se consacrer au financement de l’activité économique productive (production « écologique » incluse) au niveau local. Comme vous le savez, il existe aux USA toute une série de banques régionales ayant précisément cette vocation. Le problème est celui du capital dont elles disposent, ou plutôt dont elles ne disposent PAS, ce qui limite sérieusement leur impact. Cette question est posée de façon très aiguë aux Etats-Unis, et davantage encore en France, où un authentique réseau de banques locales et régionales n’existe pas, ou à peine (nous sommes au courant de vos efforts louables en faveur de la Nef en région lyonnaise). Il faut donc le créer. Mais avec quels moyens? Paul a précisé avec justesse que le capital nécessaire à l’essor d’une telle économie rationnelle est de l’argent que l’ON N’A PAS. Je voudrais bien devenir sociétaire d’une banque mutualiste locale afin de lui permettre d’exercer cette fonction cruciale, mais je ne détiens pas de ressources suffisantes. Il en va assurément de même pour les milliers de gens qui seraient prêts à se lancer dans une telle aventure. Il faut donc, à mon sens, que les moyens de l’Etat (et, éventuellement, des collectivités locales et régionales), puissent être mis à contribution pour doter d’éventuelles banques nouvelless des capitaux susceptibles de contribuer de façon notable à l’effort de reconstruction et de création d’emplois. Or, c’est bien là que le bât blesse. Imagine-t-on un instant que le gouvernement français actuel, inversant sa politique d’asservissement délibéré aux banques internationales prédatrices, puisse se rallier à une telle proposition? Au niveau national et local, nous rétorquerait-il, le déficit budgétaire est tel que la mesure envisagée n’est pas « réaliste ».

    Il est évident qu’avec une politique fiscale différente, des fonds pourraient être dégagés pour fonder un système bancaire rationnel et socialement utile. Mais, là aussi, sur qui peut-on compter pour prendre la direction d’un mouvement social puissant et capable d’imposer une telle solution? Le problème est donc fondamentalement politique.

    Dans le cadre d’une campagne résolue d’opposition aux menées du gouvernement français actuel, je propose donc les solutions programmatiques radicales suivantes:

    1) Démantèlement des banques internationales françaises et étrangère présentes sur notre sol. Séparation stricte entre banques de dépôt et banques « d’investissement ». Il va de soi que ces dernières ne pourraient en aucun cas bénéficier de l’assistance de l’Etat. Les premières, au contraire, pourraient à la rigueur — une fois purgées des actifs toxiques qu’elles détiennent encore — être au moins partiellement recapitalisées par l’Etat. Leur fonction serait strictement limitée au financement des crédits aux entreprises et aux particuliers.

    2) Le réseau de banques locales et/ou régionales mutualistes devrait être conçu et développé sur les mêmes bases. Leur capitalisation ne dépendrait pas uniquement des apports des particuliers, malheureusement insuffisants, mais aussi de subventions de l’Etat. Les modalités de cette intervention de l’Etat devraient stipuler que son seul rôle consiste à assurer la bonne gestion de ces banques, l’apport en capital relevant exclusivement de l’intérêt public. La fiscalité nécessaire à cette solution supposerait une profonde transformation de la législation fiscale.

    Si l’on ajoute à ces deux points programmatiques la condition sine qua non d’une interdiction des paris financiers sur les fluctuations de prix (laquelle irait de pair avec le démantèlement des grandes banques existantes indiqué ci-dessus), on aboutit, chère Madame, à une véritable révolution de l’économie telle qu’elle est aujourd’hui organisée. Etes-vous prête à aller jusque là? Le moment me paraît venu de prendre le taureau par les cornes et, par conséquent, de dissiper toutes illusions concernant le succès d’une quelconque alternative. Comment, en effet, imaginer qu’une politique de développement local pourrait être menée parallèlement à une politique nationale, qui elle, en constituerait l’opposé. Tels sont, à mon sens, les seuls termes de l’alternative.

    Cordialement, J.

  15. Avatar de jeannot14
    jeannot14

    Une pétition déjà signalée par « toute neuve » pétition électronique et courrier type à envoyer à nos chers élus sur le non paiement des intérêts (l’état se prêtant à lui même)
    http://fr.public-debt.org/

    Un rassemblement prévu le Samedi 27 mars devant les préfectures pour dire non a la politique suivie par Sarkosy. http://www.no-sarkozy-day.fr/

    Le citoyen doit se bouger, sinon………….merci Mne Lepage pour vos actions antérieures qui étaient loin d’être gagnées et pourtant, comme quoi avec de la volonté!!!!!!!!!!!!

    Et tous dans la rue le 27 Mars, qu’il vente ou qu’il neige DEHORS.

  16. Avatar de Kalod
    Kalod

    @ Corinne Le Page

    Pourquoi ne pas créer des Comités Locaux d’Information sur les Nouveaux Moyens de Financement et de Production (CLINMFP)
    Un autre nom pourrait être trouvé.

    Objectifs:
    – Informer la population sur ce qui se passe.
    – Essayer d’amener les politiques à se positionner sur la gravité du problème et les moyens à mettre en oeuvre.
    – Etudier les besoins en financement de l’activité économique par micro région.
    – Etudier et mettre en place des circuits de collecte del’épargne Des structures alternatives existent déjà.
    – Organiser le tarissement des circuits traditionnels.

    Moyens
    S’organiser en micro région ou bassin économique
    Partir des 60 000 lecteurs réguliers du Blog de Paul Jorion
    S’organiser en Comités locaux d’information – Dépot de statut associatif
    Choisir les axes d’intervention
    Contacter les chefs d’entreprise et les amener à témoigner.
    Elire un front office pour les interventions publiques
    Organiser des réunions d’information
    Mettre en place les structures de collecte et de financement
    Profiter des réunions publiques pour élargir le mouvement et aider les personnes qui souhaitent quitter leurs banques à le faire.

    J’arrête là, ce n’est qu’une ébauche mal ficelée.
    Il n’y a pas d’autres alternatives: s’organiser ou se faire tondre tout en lisant le blog de Paul.

    Merci à Corinne Le Page d’oser dire ce que tout homme politique de gauche ou de droite aurait
    du exprimer publiquement depuis plusieurs mois. Leur silence est assourdissant…

  17. Avatar de yvan
    yvan

    Une « situation anxiogène »…?

    C’est un bon indicateur, néanmoins.

  18. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    J’espère que la dimension électoraliste de ce texte à l’amorce de la campagne des régionales n’aura pas échappé aux lecteurs. Néanmoins, en évoquant la décentralisation, peut-on porter au crédit de Madame Lepage d’aborder un authentique sujet de politique régionale, ce qui est pour ainsi dire déjà une performance en soi.

    Mais par ailleurs, il aurait été heureux qu’elle détaille clairement la corrélation entre ce thème de la décentralisation et l’hypothétique résolution de la crise sur laquelle semble reposer sa réflexion.

    « il est donc impératif de trouver de nouvelles méthodes pour produire et financer qui reposent sur le bottom-up et la décentralisation, sur les mécanismes coopératifs et mutualistes. »

    « Le thème de la décentralisation est fondamental car il permet d’inverser le sens de la pyramide et de se réapproprier sa vie et ses choix pour sortir de la torpeur dans laquelle la situation anxiogène dans laquelle nous vivons, nous plonge. »

    En l’occurrence, ces deux phrases me paraissent nettement insuffisantes pour étayer le point de vue défendu. Cf. mon commentaire précédent .

    1. Avatar de Betov

      Dans le contexte du billet, je n’avais pas tiqué sur le mot « décentralisation ». Il m’avait échappé. Effectivement, le vocable est loin d’être innocent et fait écho, autant à la destruction voulue de la « nation », qu’à l’émiettement lui aussi, voulu, dans les multiples et illisibles pouvoirs locaux:

      Vive la politique de la couleur des bacs à fleurs et des petites compromissions à 1500 euros/mois la scéance en commission d’attribution des budgets peinture !!!

    2. Avatar de astrorock
      astrorock

      J’approuve tout a fait votre intervention, on est dans l’incatation sans qu’une propsition etayee sois exposee.

      C’est le meme principe que la proposition que l’on nous fait pour l’europe: Ca vas mal mais ca iras mieux si vous votre pour plus d’europe, sans nous dire ce qu’on en feras.

      Mais je lui fait credit, donc qu’elle nous explique avec force detail sa proposition.

  19. Avatar de Philippe de Saint Naz
    Philippe de Saint Naz

    Madame, comment pouvez vous penser que le système politique actuel et ses acteurs peuvent être dissociés des auteurs du phénomènes d’emballement des profits des banques et de la dérégulation générale, dont l’effet est la spoliation des citoyens?

    Il n’est absolument pas question de faire confiance à l’ensemble de ces acteurs, de gauche ou de droite qui ont failli (extrêmes compris). Dans l’Ouest, la soi-disant décentralisation n’a servie qu’à reproduire à l’échelon local des phénomènes « macros » du niveau national. Jacques Auxiette, pour la Région Pays de la Loire, devant un endettement trop important, a fait appel à l’épargne de ses électeurs pour que « ses » projets, dont un certain nombre sont relayés par des campagnes d’affichage à sa gloire, puissent être financés. Evidemment, tout cela après les avoir soigneusement tondu par une imposition dont l’augmentation est exponentielle.

    En Région Bretagne, c’est le retour des féodalités avec à sa tête, le Duc de Lorient qui a pris la suite du Duc de Rohan. Comme ce qui se passe au niveau national, si vous n’appartenez pas au cercle, si vous ne faites pas allégeance, si vous n’appartenez pas à telle ou telle société « discrète » vous n’entrez pas dans le jeu.

    Plaise au destin que ce type de système politico-financier implose, même si il doit le faire dans la douleur et les larmes. Que ceux qui le maintiennent et le replâtrent en permanence, en arguant qu’il est réformable, disparaissent.

    J’habite Saint-Nazaire, ville où des gens, venus au début du siècle de tous les coins de France pour travailler dans l’acier et la navale, devant l’inorganisation générale et l’incurie de l’Etat, ont créé des bourses du Travail et des mutuelles auto-gérées. Ils se sont simplement pris en main sans rien attendre ni des puissants ni des politiques. Leurs écrits témoignent qu’ils n’en attendaient rien.

    En Loire-Atlantique le mouvement rural des paysans travailleurs a abouti à un nombre croissant de petites exploitations de production et de transformation de produits agricoles, sous toutes formes juridiques. Elles trouvent facilement leurs clients soit sur place soi sur les marchés des métropoles voisines. Pas besoin de banques, pas besoin de chambres d’agricultures, pas besoin de comptables de la FNSEA, pas besoin d’inspecteurs des travaux finis. Moralité, leurs produits, bien que naturels voire bio, sont moins chers que chez Leclerc. Bien sur, ils ne peuvent prétendre à la richesse des gros cochonniers des côtes d’Armor, grands générateurs d’algues vertes, mais dont le revenu net moyen sur dix ans est égal aux subventions et primes touchées

    Que l’Etat rentre chez lui, à Neuilly, qu’il s’occupe des grandes tâches régalienne et du quartier des futures ruines de la Défense, qu’il dissolve régions et départements, grands générateurs de cocktails (je connais, je travaille dans le milieu) et de copains, mais dont l’efficacité réside surtout dans une dépense publique effectuée le coeur léger.

    A part ça, je suis également un déçu du MODEM! Bon combat, mais ne vous faites pas d’illusion!

    1. Avatar de astrorock
      astrorock

      Rien a ajouter sur les derives constatees du feodalisme, pardon de la decentralisation.

    2. Avatar de Bertrand
      Bertrand

      On devrait encadrer votre message, quel scud !

    3. Avatar de Simorg
      Simorg

      Effectivement les bretons ont maintes fois montré qu’une action locale sensée pouvait avoir raison d’une direction nationale chancelante. Les actions locales sont une bonne solution, elles émanent d’une responsabilités individuelles.
      Pour Paul, c’est bien parce que nous ferons chacun un chemin que l’action collective non confuse coulera de source.

  20. Avatar de Betov

    Je ne doute pas des bonnes intentions de madame Corinne Lepage, mais restera à expliquer ce que ferait cette estimable personne dans le cadre d’un parti politique nettement orienté à droite, comme si personne ne savait ce que signifient les mots « gauche » et « droite ». Passons sur l’étrangeté rester courtois…

    Le bottom-up coopératifs et mutualistes, ça porte un nom bien connu. C’est l’anarchisme. Typiquement, les entreprises SCOP, qui, même si le mouvement est sous contrôle, en sont l’essence pure.

    Quand au débat sur les banques, tout le monde en est d’accord: Il faut les museler d’urgence. Difficile d’avoir un « débat » dans ces conditions.

    Si vous voulez un vrai débat, pourquoi ne pas débattre du plafonnement des fortunes personnelles, en prenant pour base la formule incomplète et déficiente de P.J. 😉 Proudhon, « La propièté, c’est le vol » ? Je propose de lui substituer « Les droits de propriétés d’un individu ne doivent jamais atteindre le seuil à partir duquel cet individu est en mesure de nuire à autrui ». Proposition difficilement de droite, j’en conviens.

    1. Avatar de jeannot14
      jeannot14

      Scop et anarchie, expliquez-moi SVP, mes neurones beuguent, merci.

    2. Avatar de Betov

      Oh, s’il faut refaire l’histoire des coopératives ouvrières depuis la naissance de l’anarchisme, je cède la place à Google. 🙁

  21. Avatar de laurence
    laurence

    Merci à Madame Corinne Le Page.

  22. Avatar de Omar Yagoubi
    Omar Yagoubi

    Bonjour,
    Il y a une solution assez simple pour permettre au peuple français de se réapproprier leur revenu hors du cadre léonien des banques commerciales: Il existe une banque qui se s’appelle Banque de France, la bien nommé. Cette banque, notre banque au fait, n’a pas vocation à gérer les comptes de particuliers. Il suffirait que cette Banque de France cré une branche que l’on pourrait nommer « Banque de la France » par exemple, ayant pour mission de prendre TOUS les comptes des particuliers qui le souhaitent, du rsiste, chômeur (qui je vous le rappelle sont les dindons de la farce, et n’ont même pas le droit d’avoir un compte parfois) aux plus aisé des français. Il ne sagit pas de nationaliser les banques commerciales, laissons les se débrouiller, mais de proposer une alternative citoyenne au problème banquaire. Et les crédits en cours me direz vous? Je pense qu’après avoir été caution financière des erreurs du secteur commerciales, nous sommes en droit d’exiger que notre argent, et nos crédits, aillent dans une même entité commune et républicaine. De plus, la « Banque de le France », sera aux yeux de l’étranger une garantie bien plus solide qu’actuellement: notre patrimoine, nos économies, nos salaires, font de nous une des nations les plus riches du monde. Une campagne d’information, via pub et médias, et je vous garantie qu’un grand nombre d’entre nous verrait d’un bon oeil de mettre à l’abri de la voracité le fruit de leur travail dans une simple banque de dépôt comme elle n’auraient jamais du cesser d’être. La « Banque de la France », pensez-y, ne remplacera pas les anciennes banques, elle proposera juste une gestion de bon père de famille, une alternative comme une autre, point final. C’est une décision politique pouvant réellement changer le quotidien, une aventure de la démocratie française qui fera certainement des émules ailleurs. Laissons les jouer au casino, et occupons nous des choses sérieuses.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      C’était encore il y a peu le rôle de la Poste. Avant qu’elle soit privatisée et vende de l’assurance…

  23. Avatar de zebulon
    zebulon

    Pour faire court cqfd, il ne reste qu’a diffuser le message, pour que la majorité des citoyens et des décideurs commencent à enrayer le processus. Celà va surement prendre un certains temps mais il ne faut pas désespérer.

    Les ouvriers qui ne sont pas payés cessent en général de travailler.
    rien ne nous oblige à laisser notre argent dans les banques.

    de même qu’apparemment il est devenu idiot de taxer les investissement, les politiques peuvent décréter une taxe sur les emprunts non affectés à des projets concrêts.

    Je vous emprunte un million pour spéculer sur les matières premières, d’accord mais vous consigner 5% pour le fisc.

    Il n’y a pas de raison que le brassage d’argent ne soit pas taxé on taxe bien désormais le brassage d’air.

    En tout cas bon courage, mais les campagnes électorales sont là pour çà, éveiller les citoyens, rappeler les politiciens à leur devoir, et envoyer les pirates se balancer en haut du grand mat.

    Les bons comptes font les bons amis, alors envoyer l’addition.

  24. Avatar de Tigue
    Tigue

    Merci Ami de Saint Naz !

    Ne pas se laisser embrigader c est vraiment la contre-mesure numero 1.
    Ne pas se laisser embrigader, c est d’ abord refuser le collage d’ étiquette plus ou moins
    subtil qu on vient de vous infliger (voir commentaire de Betov).

    Non vous n êtes pas de gauche, non vous n êtes pas de droite, vous essayez d’ être libre, c est tout.

    L argent spéculatif n a pas cette odeur caractéristique, de la sueur due a l effort, du au travail,
    Continuer a accepter cet argent de l effort tout en refusant l autre en excès est possible, sans monnaie fondante,
    ou autre machin centralisateur facile a faire dérailler : c ‘est dire : « vous pouvez me donner un million, mais je ne peux vous vendre que 4 croissants au beurre ».

    Revenir aux fondamentaux, c est vivre plus localement, plus simplement, plus directement, afin de les obliger
    a venir vous prendre ce qui vous reste…Mais vous ne serez pas seul a ce moment là, il faudra qu ils soient nombreux eux aussi.

    1. Avatar de jeannot14
      jeannot14

      va pour les 4 croissants, je prend, gardez le million, j’suis généreux mais poli, Merci.

    2. Avatar de Betov

      Me concernant, la remarque classificatoire tombe vraiment à plat, puisque je propose quelque chose qui est tellement hors cadre que cela n’intéresse personne (ou presque):

      Le musellement de la dominance sociale.

      Ceci étant dit, si quelqu’un peut m’expliquer en quoi faire partie d’un parti ouvertement de droite, est « essayer d’ être libre »… je suis preneur.

  25. Avatar de Claude Animo
    Claude Animo

    « … restent les citoyens qui, après avoir assisté au hold-up du siècle… »

    Vous voulez sans doute parler du traité de Lisbonne: chassé par la porte, il revient par effraction par la fenêtre.

    Tant que l’on n’aura pas compris que le contrat social est définitivement rompu entre citoyens et politiques, il sera impossible de développer de nouvelles organisations viables.
    Paradoxalement, vouloir insérer aujourd’hui du politique, est un moyen certain pour faire empirer les choses.
    Dû aux récupérations de tout poil, à la distorsion des mots, aux connivences généralisées, au déni de réalité qui représentent le chemin le plus sûr pour aboutir a un extrémisme de droite.
    Qui aujourd’hui parle du chômage, problème qui concentre toutes les plaies de l’humanité, autrement qu’en terme technocratique ou compassionnel alors qu’il faudrait en parler en terme de droit.
    La société est délabrée, la perte de confiance est généralisée, le discours orwellien est le discours dominant, internet nous en protège partiellement.
    Dans une société où l’on ne parle plus de programme, mais d’offre politique, pensez vous que les problèmes puissent être abordés puis résolus de la meilleure manière?

    Dans ce contexte, il me semble que seule l’initiative citoyenne représente le moyen qui permettra, en dehors de toute immixtion du personnel politique, d’aboutir à un possible renouveau.
    Nous en avons les moyens: intellectuels et organisationnels.
    Nous ne sommes pas dans la « torpeur », mais dans la réflexion et l’expérimentation active.

    Mme Lepage est indéniablement singulière.
    Je regrette qu’elle ait quitté le barreau.
    En plaidant dans le procès de l’Erika, elle a servi de façon extraordinairement efficace et créatrice des idées utiles.
    Infiniment plus qu’elle ne le fera jamais dans sa « carrière » de femme politique.

    1. Avatar de michel lambotte
      michel lambotte

      « Dans ce contexte, il me semble que seule l’initiative citoyenne représente le moyen qui permettra, en dehors de toute immixtion du personnel politique, d’aboutir à un possible renouveau.
      Nous en avons les moyens: intellectuels et organisationnels.
      Nous ne sommes pas dans la « torpeur », mais dans la réflexion et l’expérimentation active »

      Tout à fait d’accord, d’autres y arrivent avec beaucoup moins de moyens que nous
      http://iupe.files.wordpress.com/2009/08/banco-palmas_dani.pdf

  26. Avatar de Les fougerets
    Les fougerets

    D’une part les banques paupérisent les populations les plus faibles en les surendettant à outrance avec des taux de crédit type crédit permanent à 15% 20% lorsqu’elles empruntent à la BCE à 1% encaissant ainsi une marge de 1500 à 2000%, et le flot des surendettés ne cessent de grossir et le pouvoir ne fait rien pour endiguer cette trappe à misère, on le comprend un marché aussi juteux pour les amis ne saurait ce tarir, marché d’autant plus mirifique qu’il s’accroît avec les commissions d’anomalies prolifiques. D’autre part, ces banques apatrides jouent avec les torrents de monnaie prêtés par les Banques centrales, contre les états les plus faibles et sans que le pouvoir européen ne réagisse autrement qu’en stigmatisant les pays pauvres : si ils sont pauvres c’est qu’ils l’ont voulu est la doctrine en filigrane. Faire plus d’argent avec les membres les plus pauvres des strates de la planète, il fallait l’inventer !
    Une seule solution : nationaliser les plus grandes banques pour les neutraliser et réfléchir, elles doivent être au service du pays tout en étant rémunérées correctement, c’est tout. En d’autres termes le mauvais génie doit rentrer dans la lampe.
    Mme Lepage, j’ai plutôt de la sympathie pour vos écrits mais j’attends que vous vous exprimiez de façon approfondi sur ce point dans les émissions télévisées. Si cela est fait merci de nous indiquer les émissions concernées.
    Enfin sur le texte merci d’éviter les anglicismes, je ne sais ce qu’est le Bottom-up, la langue française est suffisamment riche pour trouver le terme adéquat ; ne compliquons pas un débat déjà complexe. Merci

  27. Avatar de VB
    VB

    Bonjour Madame,

    La seule décentralisation ne me semble pas être une solution de nature à faire disparaître les problèmes actuels mais plutôt à en ajouter d’autres du style « balkanisation » : certaines régions auront la joie de retourner à l’âge tribal tandis que d’autres, plus en pointe, se verront attribuer un statut à la « Hanséatique ».
    Bref, supprimer tous les avantages de la centralisation en lui adjoignant les inconvénients de l’indépendance régionale : autrement dit, un véritable cumul des inconvénients des deux systèmes.

    Continuons à réfléchir…

    Cordialement,

  28. Avatar de coucou
    coucou

    Madame Lepage ,

    Vous êtes au Modem, désolé, mais votre ambitieux « présidentiable » François Bayrou est le symbole même de la vieille pensée tout Etat à la botte du dictate Bruxellois lui-même au service du Grand Capital de la Finance …. Alors ne me parlez pas de décentralisation.

    Le MODEM terminé pour moi

  29. Avatar de fujisan

    « Être citoyen, ce n’est pas vivre en société, c’est changer la société. » Augusto Boal

    Une ancienne émission C dans l’air sur la démocratie participative, les jurys citoyens…:
    http://www.dailymotion.com/video/xkv2t_c-dans-lair-les-jurys-de-segolene_news

  30. Avatar de enzobreizh
    enzobreizh

    Mme Lepage une requète :
    Vous êtes passé chez J J Bourdin, un petit coup de fil à RMC, pour que Mr Jorion y developpe sa vision et la vulgarise serait bienvenue.
    Merci d’avance. (Le matin son émission est très écoutée )

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Très très très BONNE remarque, enzobreisz.

      En effet, nous en sommes là.

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