L’actualité de la crise: Grèce: qui veut démontrer quoi ? , par François Leclerc

Billet invité.

GRECE: QUI VEUT DEMONTRER QUOI ?

Il est en train de se jouer dans les coulisses une partie acharnée à propos de la Grèce. Dans un premier temps, les marchés – dont on aimerait bien connaître l’identité des acteurs qui mènent leur danse – ont exercé une pression maximale et se préparent à la reporter sur le Portugal et l’Espagne. Des agences de notation leur prêtant main forte d’une manière douteuse. Des voix se lèvent pour s’alarmer de l’avenir de la zone euro.

Dans un second, tout le monde s’y étant mis, le gouvernement grec est finalement venu à résipiscence, n’ayant pas d’autre choix. Il a accepté d’appliquer un plan drastique de réduction de son déficit.

Dans un troisième où nous sommes, l’annonce d’une aide sous une forme ou sous une autre, venant des pays européens de la zone euro, se fait toujours attendre. Les jours passent et la satisfaction des besoins de financement de la Grèce coûtent de plus en plus cher (et sont de plus en plus profitables pour certains), rendant la situation encore plus tendue.

Depuis Athènes, et de manière dramatique, le ministre grec des finances a dit hier attendre cette décision de façon pressante. Le directeur général du FMI, prêt à intervenir, suggère ce matin aux gouvernement européens de le faire. Que se passe-t-il ? Qui fait obstacle à ce qu’un accord soit trouvé  ? Que cherche-t-on à démontrer ou à susciter  ? Quel exemple veut-on donner ?

Est-il acceptable que l’avenir d’un pays membre de l’Union européenne, et de ses habitants, soit traité de cette façon, dans le silence de cabinets que l’on va finir par appeler noirs  ? La vision que cela donne de l’Europe, et de tous ceux qui prétendre parler en son nom, n’augure rien de bon pour son avenir. Est-il possible de s’en réjouir ?

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121 réponses à “L’actualité de la crise: Grèce: qui veut démontrer quoi ? , par François Leclerc”

  1. Avatar de Sébastien

    …Voici donc le premier résultat concret de cette crise pour l’Europe et la construction Européenne.

    Le mois dernier la Grèce avait vu sa note baissée par les agences de notations dû à son fort taux d’endettement.

    Ce qui a forcé le gouvernement à avouer le bidonnage des chiffres concernant les indicateurs économiques et dans l’urgence la plus totale avant faillite, la présentation d’un plan de redressement onirique digne d’une tragédie Grecque.

    Le gouvernement de l’Union faisant acte de foi accepta donc cet engagement et par la même occasion en profite pour imposer un contrôle quasi quotidien au gouvernement de ce pays.

    Si jamais ils ne respectent pas leurs engagements, des plans de rigueurs encore plus stricts leur seront imposés (par quelles contraintes? prise de pouvoir de l’Union? exclusion de la zone euro? etc..), dans le même temps des sanctions seront mises en place pour remettre dans l’axe le gouvernement Grec .

    Enfin Eurostat va voir son statut évoluer par une nouvelle loi en préparation pour avoir un pouvoir régalien de contrôle sur les chiffres annoncés par les états (de là à ce que l’on découvre que tout le monde bidonne les chiffres ?).

    Bref, ceci est l’acte fondateur de l’Union en tant que gouvernement supranational imposant à un état membre une contrainte directe, une forme de prise de pouvoir. Question : que fera le peuple Grec vu ce qu’il va leur arriver?

    Ho ami ne vois-tu pas venir au loin le crépuscule de notre nation?

    Pour conclure sur une note un peu plus détachée Union 1 – Nation 0 – quel que soit le vainqueur seul la Finance gagnera!

  2. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    La Grèce n’est pas, il s’en faut, en tête de la liste des pays dont le déficit est élevé par rapport à son PIB. Le trucage de ses données économique n’est pas une nouveauté, tout le monde le savait et s’en accomodait (Celles d’autres pays, comme l’Italie, ne sont pas nécessairement plus fiables).

    La Grèce est bien un exemple que l’on veut faire. Il n’est pas certain que cela soit au profit d’une Europe idéelle dont l’union progresserait à l’occasion. Attention aux erreurs d’interprétation !

    1. Avatar de Lambert Francis
      Lambert Francis

      Voici un graphique éclairant le DESASTRE ANGLAIS comparativement aux autres …
      à ajouter à la perte du fabuleux cadeau pétrolier de la Mer du Nord, la vente catastrophique de leur or, l’équipée matamoresque en Irak, la menace terroriste Islandaise, etc.

      UK borrowing 466% of GDP 1987 -Q2 2009 à voir p60 exhibit A.5

      http://www.mckinsey.com/mgi/reports/freepass_pdfs/debt_and_deleveraging/debt_and_deleveraging_full_report.pdf

      Une étude Mc Kinsey à conserver précieusement car elle est détaillée et globale!
      On comprend qu’ils tiennent surtout et uniquement à parler du risque des PIIGS.

  3. Avatar de Sébastien

    Et pourtant quand on prend le temps de lire la presse économique on nous présente cela clairement comme une « victoire » de l’union sur les respect des règles des traités signés.

    Je ne suis pas dupe monsieur Leclerc, loin de là, mais il y a une lecture politique et une lecture financière du cas de la Grèce.

    Mon intervention du haut se consacre sur la partie visible de ce que l’on nous raconte (story telling?), la seul question qui reste comme dans tous les cas : A qui profite le crime?
    Qui sera le suivant quand Eurostat viendra contrôler au plus profond les chiffres de tous les gouvernement (y compris les nôtres).

    A rapprocher aussi de la proposition de texte sur l’oppacité à venir de la BCE sur les financement et sauvetage divers de banques, quelque chose se joue en coulisse et nous n’avons pas tout les leviers pour comprendre l’intégralité de ce qui se passe devant nous.

    Peut être qu’a l’occasion de la mise sous tutelle d’un autre pays membre (Espagne ? Portugal ? Italie? A qui le tour?) nous aurons une visibilité plus grande des enjeux réel de cette grande manœuvre.

  4. Avatar de bsna
    bsna

    Quelles restrictions drastiques pour les 2,4 millions de pensionnés grecs qui touchent tout au plus 600€?
    Quand on pense que la BCE n’a pas hésité à aider les banques et qu’elle n’aide pas les Etats, on voit dans quelle monde obscène nous nous sommes laissés entraîner avec cette soi-disant « Union ».
    Les pays anglo-saxons feront tout – avec leurs agences de notation et leur politique monétaire- pour démontrer qu’il faut plus de politiques publiques restrictives. Nos hommes politiques continueront à les croire jusqu’au moment où….
    La Belgique est déjà plus loin que la Grèce avec ses 330 milliards de dettes, 300 pour la Grèce. Elle est déjà de facto le premier Etat de l’Union. La nomination de Van Rompuy est venue couroner le tout. La Belgique n’a plus rien : elle a perdu son aviation, ses banques, son industrie automobile en déliquescence, ses nombreux ateliers de construction métallique. Il lui reste ses dettes. L’Etat belge a enregistré 20% de recettes fiscales en moins en 2009.

    1. Avatar de babypouf
      babypouf

      Bonjour,
      je suis méchant, si il reste quelque chose à la Belgique : les flamands !

      Pour la Gréce on commence à rentrer dans le crépi du murs, et cela compte pour tout le monde en Europe. C’est pas de chance avec la Gréce pour les classes dirigeantes Européennes, c’est que il y a peu de temps la colére sociale s’est bien répandue là-bas, quelques actes « terroristes » venant de la protestation interieure ont eu lieu dans ce pays.

      Et voilà si tout continue ainsi, la boucle sera bouclée la tyrannie économique et financiére du systéme capitaliste actuel débouchera sur une tyrannie politique et sociale au nom de la lutte pour le « droit » et contre le « terrorisme ».

      Le terrorisme: la guerre des pauvres et des désespérés.

      Cordialement

    2. Avatar de Lambert Francis
      Lambert Francis

      Concernant la Belgique et d’autres : il y a dette et capacité de l’assumer.

      L’Expansion de février pronostique la date à laquelle les principaux pays du monde pourraient atteindre ce seuil
      fatidique (faillite par rapport aux revenus fiscaux) si leur endettement se poursuivait à un rythme similaire à celui enregistré sur la période 2006-2010. (NB la dette publique n’est qu’un élément des dettes, lire l’étude McKinsey)

      02 Islande en 2011 (46% au service de la dette)
      03 Irlande en 2014 (déficit public de 12% PIB)
      04 Grèce en 2019 (déficit public de 12,7% PIB en 2009, 54,6G€ au service de la dette)
      05 Espagne en 2022 (déficit public de 9,5% PIB en 2009, dette publique à 62,5% du PIB en 2011)
      06 Russie en 2025 (déficit budgétaire de 5,9% PIB en 2009, 1ère fois en 10 ans)
      07 UK en 2030 (en récession dès le 2e trimestre 2008, dette publique 61,7% du PIB en 2009, S&P AAA-)
      466% de dette voir ma contribution plus haut à Mr Leclerc
      08 USA en 2040 (dette publique à 124% du PIB dès 2010 )
      09 France en 2044 (dette à 83,2% du PIB en 2010, 6%=43G€ au service de la dette)
      10 Chine en 2055
      11 Japon en 2076
      12 Allemagne en 2079 (déficit à 3,2% PIB en 2009, déficit à 85,8G€=5% du PIB en 2010)

      14 Italie en 2250 (115% du PIB en 2009)
      15 Belgique en 2470 (déficit 2009 6% PIB soit 20G€)

      http://www.lexpansion.com/diaporama/france-espagne-grece-etats-unis-a-quand-la-faillite_225404.html

    3. Avatar de yvan
      yvan

      Monsieur Lambert, il convient d’admettre que c’est n’importe quoi.
      Ainsi, en dynamique, on considère toujours la masse ET la vitesse.

      Je vous donne donc des facteurs d’accélération d’une zone anglo-saxonne qui s’est centrée sur l’économie pure.
      Pour le Royaume-presque-Uni, l’accélération doit être de ce nombre extraordinaire appelé e, car leur dette est exponentielle. (Népérien pour attendre)
      Pour les US, tous les accords entre pays qu’ils ne dirigent pas à leur avantage et sous leur contrôle provoqueront une chute dés qu’une zone économique estimera qu’elle peut se passer d’eux.

      Good bye american dream, good bye…

  5. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    http://www.footnoted.org/buried-treasure/blackrocks-massive-friday-afternoon-dump/

    Désolé de faire dans le hors-sujet systématique, mais des choses mystérieuses se passent à la bourse : Une société semble avoir acquis 5% de 1800 sociétés : BlackRock.

    1. Avatar de enzobreizh
      enzobreizh

      BlackRock « Dès aujourd’hui, nous avançons comme une entreprise globale, opérant de manière indépendante, axée uniquement sur l’investissement et la gestion des risques au nom de nos clients. Nous gérons environ 3.200 Mds de dollars pour le compte d’investisseurs institutionnels et de particuliers du monde entier », ajoute Laurence D. Fink.

      Pas mal 3200 Mds il serait interessant de connaitre les 1800 et voir leur stratégie globale et ainsi dégager leur vision du futur proche.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      Les TBTF again …
      http://www2.blackrock.com/global/home/AboutUs/AboutBlackRock/index.htm

      « Merrill Lynch & Co., Inc., a wholly-owned subsidiary of Bank of America Corporation, The PNC Financial Services Group, Inc. and Barclays PLC own economic interests in BlackRock approximating 34.1%, 24.6% and 19.9%, respectively, with the remainder owned by institutional and individual investors, as well as BlackRock employees. »

      Bank of America, Barclays, PNC et même la défunte Merrill Lynch (possession de BA dorénavant) : 78,6% au total.

      J’en avais entendu parlé il y a quelques jours. Je crois que c’était pendant les ‘soldes’ (;)) …

    3. Avatar de zébu
      zébu

      Et le commentaire sur votre article (le dernier) est très intéressant : 40 milliards d’actions et … 4 milliards d’actifs réels. En cas de plantage, les entreprises qui sont détenues par ce groupe d’investissement vont morfler …

      Par ailleurs, c’est drôle, mais ces mêmes banques ont reçu récemment (beaucoup) d’argent public et continue à bénéficier d’argent ‘gratuit’ par la FED. Serait-ce pour justement ‘investir’, au travers de Blackrock, pour le prix de trois fois rien ?

      Ce serait vraiment un heureux hasard …

      Je serais étonné que des ‘groupes’ comme Calyon, par exemple, ne suivent pas cet ‘exemple’.

      Et un tour gratuit, un !!

    4. Avatar de Lucky
      Lucky

      Que ne peut on faire grace à la planche à billet !

    5. Avatar de Jérôme
      Jérôme

      @ litzfr,

      Bonsoir,

      Sur ce sujet il semble de plus que les fonds dudit fonds « noir » soient insuffisant, d’ailleurs de black rock a black stone, une nuance de personnalité morale, enfin juridique pardon, mais le rapport entre les fonds officiels disponibles et les achats/investissements en valeur, de mémoire un coefficient multiplicateur de 164. Une paille (vu sur le blog de jovanovitch)!!

      J’imagine que ces black funds sont notés AAAA++ par le gotha financier qui sait agir gros et discret, hein?

      La grèce sauve le cours trop haut de l’euro, merci à eux, leurs « petits soucis » nous font réellement belle jambe dans les cours européennes ou pleuvent licenciements et parachutes dorés.

      La concentration des pouvoirs financiers et leur prise d’indépendance progressive – distanciation- des instances et idéaux étatiques locaux, perturbe les paradigmes d’analyse et de comportement des « acteurs » au chômage.

      Quand de part et d’autre de l’atlantique, messieurs O’bama et Sarkozy, présidents, assurent et annoncent sans la moindre explication et presque en même temps une diminution massive du chomage..et bien le « jeu » m’interroge sur la magie de nos crédulités, et oui, je doute fort que « les matchs et championnats » en cours nous soient explicites.

      La guerre fait rage, aux affronts de la monnaie et glaive de la finance tu n’iras qu’au front du chomage, la misère te fera désirer l’ennemi et le conflit réel…mais le linge est propre, tout va bien.

      Les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas la taille critique nécessaire en l’état actuel des choses pour maintenir leur capacité à imposer des solutions, le resserement substantiel des liens de « coopération » des pays du bric semble leur causer réel souci, d’ailleurs le Vénézuéla de chavez devient Etat non grata..sur fond de soutien au traffic de drogue.
      L’oignon fait la soupe disait coluche.

      Petit rajout gazier, les velléités américaines d’aider l’Afghanisatan ont tourné aussi court et tôt que les tuyaux de gaz leur ont échappé, mais ce n’est qu’un lecture facétieuse et un peu provocante aux diverses couches de réalité qui composent ce millefeuille…soin aux gourmets d’apprécier la cuisine de leur cultures culinaires respectives.

      Et la Grèce, pauvre Grèce, quand elle va mal c’est son oligarchie qui trinque aux stigmates surnaturels de son peuple, une petite giffle devant médias pour contrebalancer le désarroi-misère de l’enfant-peuple. Vraiment, nous devenons comiques!

      L’histoire est écrite par les gagnants, écoutons les interprétations et analyses des gagnants.

      Une surprise « médiatique » pour Vancouver habillerait bien le calendrier des statistiques malicieuses…et vive le spectacle nourrissant de nos passions élevées!

  6. Avatar de dag
    dag

    Concernant le premier temps , à quel endroit de la mécanique mathématico-financière pourraient être identifiés ceux qui parient gros sur ces variations ? Pour la mise en place de l’interdiction , ce serait utile , s’il s’agit bien de paris , tel que cela s’entend ici .

  7. Avatar de Galien
    Galien

    La réponse de Bruxelles, par la voix de son bras armé, c’est à dire la BCE, est très clair, que chacun prenne ses responsabilités, la réponse est écrite noir sur blanc ici http://www.ecb.int/pub/pdf/scplps/ecblwp10.pdf.
    Donc aucune issue possible pour la Grèce et d’autres à terme que celle de se serrer la ceinture, couper toutes les dépenses publiques, dans des pays ou la chômage atteint facilement les 20%.
    J’ai la vague impression que cette mise en deumeure, qui se résume à ‘tu obéis ou tu dégages’, est aussi une réponse adressée aux gesticulations protectionistes de Sarkozy.
    Il est clair dans l’esprit de Bruxelles que toute incartade aux critères de convergence signifierait la sortie de l’eurogroupe et par voie de conséquence (pour la BCE) l’exclusion de la communauté européenne.
    Le contexte géopolitique de la région n’est pas non plus favorable à la Grèce, entourée de la Turquie qui a tout intérêt à la voir diminuée, des pays balkaniques que l’Allemagne rêve de voir revenir dans sa zone d’influence.
    Seule l’Italie, qui n’a pas de vision expansionniste dans la région, pourrait jouer un rôle stabilisateur, mais en as-t-elle seulement les moyens?
    Le pouvoir politique grec pourra-t-il circonscrire une nouvelle poussée violente de sa jeunesse qui semble de plus en plus inéluctable?
    On arrive aux limites du modèle d’intégration européen, et les politiques d’intérêt propres à chaque nations ne demande qu’a se dégourdir du formol bruxellois. Si l’on l’Europe sacrifie la Grèce sur l’autel de la rigueur budgétaire germanique, en plus d’une portée symbolique extraordinaire (la Grèce est le berceau de la civilisation européenne), c’est l’explosion assurée et peut être un retour 70 ans en arrière.
    La France doit, et franchement je ne vois pas qui d’autre, prendre ses responsabilité, quitte à froisser fortement Berlin et Bruxelles, à ce sujet. Il s’agit de ne pas être munichois sans quoi les l’histoire se rappellera à nous.

    1. Avatar de astrorock
      astrorock

      « Si l’Europe sacrifie la Grèce sur l’autel de la rigueur budgétaire germanique. »

      Quelle rigueur budgetaire germanique?

      Dans leurs reves oui, mais ils ont autant le cul dans les ronces que les autres membres de l’union.

  8. Avatar de E. Quilgars

    Spectacle lamentable en effet.

    La Grèce est pris entre la marteau des adversaires de l’euro (UK + USA) et l’enclume des gardiens de l’orthodoxie à l’intérieur de l’eurozone (BCE + Allemagne).

    Mais, in fine, à qui profite le crime?

    1. Avatar de Galien
      Galien

      Au deuxième moussaillon mon capitaine!

  9. Avatar de Sébastien

    Enfin tout n’est pas perdu pour tout le monde hein 😉

    Une explosion du taux auquel la Grèce emprunte sur les marchés, passé en quelques jours de moins de 6 % à plus de 7 %, là où l’Allemagne se refinance à 3,2 %.

    Les investisseurs et autres Financiers se Gavent bien.

  10. Avatar de François78
    François78

    Hors sujet, avec un lien un peu long (à modérer sans modération, c’est juste pour l’info) – Une vision de la protestation ou de la révolte, sans réel projet de remplacement.

    http://www.nytimes.com/2010/02/03/opinion/03zaretsky.html?pagewanted=2&em

  11. Avatar de Dav

    Pour l instant, le crime profite à la Finance, bien sûr, aux États européens qui ont intérêt à participer à la dévaluation compétitive de l Euro, et aux anglo-saxons qui cachent leur propre misère tout en répandant leur propagande idéologique.

    Mais Monsieur Leclerc, au jeu du qui perd gagne, les commissaires européens libéraux ne pourront pas tenir bien longtemps, au risque de voir tout l édifice du libre-échange s écrouler par leur faute.

    Entre l EEE et la rigueur, ils vont devoir choisir, et il y a finalement peut-être de quoi se réjouir, au final.

    A moins qu ils ne soient assez fous pour transformer la Grèce en Lehman.

    Que voulez-vous, je suis comme Paul, un optimiste de nature et de culture.

  12. Avatar de BA
    BA

    Pourquoi l’appel à l’aide du ministre grec des Finances aux autres Etats membres est-il dramatique ?

    1- Parce que les autres Etats membres sont eux-aussi dans une situation économique catastrophique. Nous venons d’apprendre que les communes allemandes sont au bord de la faillite. Nous venons d’apprendre que la France va annoncer après les élections régionales un plan de rigueur draconien. Donc : les autres Etats européens ne peuvent pas aider la Grèce.

    2- Et parce que plusieurs Etats membres ne veulent pas dépenser un centime pour aider la Grèce. Ce sont les Etats européens qui ne voulaient pas que les pays du Club Med rejoignent l’euro car ils disaient (avec mépris) que tous ces « cueilleurs d’olives » étaient incapables de la moindre rigueur. Donc : plusieurs Etats européens ne veulent pas aider la Grèce.

    3- La BCE ne peut pas aider la Grèce : l’article 123 du traité de Lisbonne interdit à la BCE d’accorder un prêt à un Etat membre de l’Union Européenne.

    4- Pour éviter le défaut de paiement, la Grèce ne peut plus compter que sur l’intervention du FMI. C’est d’ailleurs le rôle du FMI : aider les Etats qui sont en difficulté financière.

  13. Avatar de Jaycib
    Jaycib

    Les marchés financiers s’attaquent à la Grèce. Si l’UE lui apporte son soutien moyennant une programme de réduction drastique des dépenses publiques, les marchés s’attaqueront ensuite au Portugal, histoire de voir si l’UE entend sérieusement maintenir sa cohésion. Et après le Portugal, il y aura l’Irlande, l’Italie, etc. Pour l’heure, cette offensive contre les états membres de l’Union procède d’un calcul simple: la zone euro est le point faible, testons donc la résistance de Bruxelles et de la BCE. Tant que les gouvernements des états membres accepteront l’imposition des conditions édictées à Bruxelles et à Francfort, la zone euro ‘n’a rien à craindre’. Si ce test s’avère négatif pour les marchés financiers, ceux-ci reporteront leur attention ailleurs. Paul Jorion a noté hier au cours du débat croupion sur France 24 que la Californie pourrait très bien être la prochaine cible, étant elle-même au bord de la faillite. Une défaillance de la Californie aurait des conséquences incalculables pour les USA, car cet état est économiquement le plus développé des Etats-Unis. Une réaction en chaîne ne peut ensuite pas être exclue.

    De même, je ne vois pas comment le Japon pourrait échapper à une offensive en règle de la part des marchés financiers.

    Quelle va être la prochaine cible, that is the question…

    1. Avatar de babypouf
      babypouf

      Bonsoir,

      je comprends que les marchés financiers s’attaquent à la Gréce, car ainsi cet état leur offre des possibilités de prêt à taux élevé, la bonne affaire. La bête la plus faible du troupeau est mise à genoux et saignée lentement par la horde des financiers qui ne font que suivre leurs instincts, la logique du systéme.

      Maintenant les placements rémunérateurs seraient dans les obligations des état « subprimés » et par corollaire sur la tête des contribuables et des populations de ces états ?

      Si c’est bien ce jeu là qui est en cours, à quand la réaction des populations ? il y a déjà les Islandais qui vont bientôt voter, Mr Papandréous ferat il lui aussi voter sa population ?

      Pardonnez moi mes réactions plutôt basiques et certainement simplettes.

      Cordialement

  14. Avatar de Paul
    Paul

    A propos de la Grèce,

    L’Europe est un vase clos, dans le sens ou les flux de capitaux internationaux forment une carte de circulation dont certaines rue sont à sens unique.

    Les culs de sacs ou impasses fonctionnent avec le dollar car les machines à imprimer fonctionnent grâce au fait que c’est la monnaie de référence et qu’au final, la dette des usa peut augmenter tant qu’on augmente la masse globale des dollars en circulation et qui finissent en bons du trésor ou autres émis par les usa.

    Avec l’euro, ça ne marche pas, car nous devons passer obligatoirement par le dollar pour acheter ou vendre quoi que ce soit à l’international, donc si on imprime plus d’euros pour acheter des dollars cela ne fait qu’augment le bénéfice sur les marchés de change monétaires au profit du dollar.

    Alors l’Europe ne peut pas externaliser ses pauvres (les chinois sont les pauvres des américains) et doit se contenter de garder ses pauvres en Europe.

    C’est finalement une bonne chose !!! Cela nous obligera à trouver des vraies solutions pour la répartition des richesses et pour réguler l’économie Européenne.

    Tandis que les usa vont devoir contenir des problèmes sociaux insurmontables tant qu’ils ne cesseront pas d’imprimer des dollars (plus le réveil sera tardif et plus il sera brutal).

    Prions (au sens premier pour ce qui le souhaitent) pour que l’on n’envoie pas les pauvres américains se battre contre les pauvres chinois pour éluder le problème, ou bien que le proche orient reste en paix, afin que les émergents puissent créer la nouvelle monnaie de référence sans déclencher de catastrophe.

    De toute façon, les usa devront se serrer la ceinture pour le pétrole (arrêter de le gaspiller suffirait) car ils auront besoin d’exporter le plus tôt serait le mieux, autre chose que des billets de banque.

  15. Avatar de Pierre
    Pierre

    Les « Blacks Cabinets » étaient fermés de l’intérieur… Le noir est à la mode.
    François, pourriez-vous nous éclairer davantage vous qui êtes dans les petits papiers de nos « décideurs »?
    Think-tank you d’avance.
    Pierre Hillard nous offre une piste parmi tant d’autres :
    http://leweb2zero.tv/video/xxchris_664b43a4c0d7d16

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Pierre Hillard n’est pas spécialement ma tasse de thé. Les conspirationnistes expliquent tout pour ne rien dire, en utilisant des ressorts faciles et démagogiques.

      Je ne suis pas dans les « petits papiers » des décideurs, il s’en faut, mais dès que nous en saurons et comprendrons plus je le répercuterai. Une réunion de la BCE se tient aujourd’hui.

    2. Avatar de Pierre
      Pierre

      Mettez-vous François Asselineau dans le même sac « conspirationniste »?
      Je vous propose sa conférence sur les tenants et les aboutissants de la construction Européenne. J’y ai beaucoup appris.
      http://u-p-r.fr/?page_id=255

    3. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Je ne range pas les personnes dans des sacs, par contre je sais reconnaître les eaux troubles. Permettez-moi de vous conseiller d’approfondir la question, pour ne pas vous laisser abuser…ni abuser les autres.

    4. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @François Leclerc
      Dans quels eaux troubles nageraient Hillard et Asselineau?
      Vous conseillez à Pierre d’approfondir la question, mais n’ayant quant à moi pas le temps de le faire, pourriez-vous m’éclairer en quelques mots?

    5. Avatar de Pierre
      Pierre

      Loin de moi l’intention de vous troubler et encore moins d’abuser qui que ce soit. Merci pour vos conseil en turbidité.
      Je soumet simplement à la sagacité et la critique de tous ces réflexions d’hommes dont la formation et la carrière les a, sans nul doute, amené à nager en eaux troubles…. Ce que vous faites vous même si bien en matière économique et financière. Soyez en remercié.
      Certes, »quand on met les mains dans le caca, on a les doigts qui puent »….
      Mais est-ce suffisant pour « jeter le bébé avec l’eau du bain » avec si peu d’attendus?
      Sans abuser, pourriez-vous nous éclairer en approfondissant les raisons de votre rejet de leurs réflexions historiques?
      Je sais, c’est un peu long….

    6. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Ce que je rejette, ce sont les systèmes de pensée qui se nourrissent des crises, de toutes natures, pour justifier des conceptions du monde reposant sur les complots cachés. Car ces « explications » n’en sont pas et permettent d’éluder les vrais causes des crises elles-mêmes.

  16. Avatar de WB

    L’histoire de la Grèce, je ne crois pas que ce soit une question d’orthodoxie par rapport à je ne sais quelle théorie économique. Le truc c’est que si l’UE se met à cautionner et entretenir ce type de planche pourrie, l’euro s’effondrerait (ce serait pas un mal) puis se disloquerait (là c’est moins sympa).

    Je cite BA :

    «  »Quelle que soit notre opinion à l’égard de la Grèce, à l’égard du gouvernement actuel de la Grèce, à l’égard de la classe politique grecque qui a exercé le pouvoir depuis 20 ans, nous lisons l’appel au secours du ministre grec des Finances, et nous voyons le côté pathétique de cet appel :

    – la BCE n’a pas le droit d’aider la Grèce (ça lui est interdit par l’article 123 du traité de Lisbonne) ;

    – les autres membres de l’Union Européenne sont eux-mêmes dans une situation économique catastrophique ;

    – les autres membres de l’UE ne peuvent pas aider la Grèce car ils en sont eux-mêmes incapables. » »

    Bref…personnellement, tout cela me paraît sans issue. La crise est encore bien là, plus que jamais…et l’on s’approche de la phase où les états vont encaisser le choc de façon concrète. On commence par les plus fragiles, comme d’habitude !

  17. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Je n’ai jamais beaucoup cru en la déesse Europe,

    Mais admirons quand même la Déesse Europe sur son taureau, n’est-elle pas très belle à voir, il est vrai que pour de l’argent et pour mieux augmenter son pouvoir de séduction que ne ferait-elle encore, pour mieux faire plaisir aux autres petits vieux de passage chez elle, son carnet d’adresse est si bien rempli par tant de bureaucrates.

    Bien évidemment avec une telle conduite vénale, peut-on vraiment bâtir un meilleur foyer de paix et d’amour bien sur que non, cela peut bien sur le faire pendant quelques temps mais tôt ou tard et sur la réalité du terrain elle finira bien par montrer son véritable visage, celle d’une grande putain commerciale et politique et qui ne pense bien évidemment qu’à faire de l’argent et commerce de son corps, comme de ses nouveaux petits de plus, naturellement avec une telle conduite peut-on vraiment bâtir un meilleur foyer elle tiendra par les intérêts communs, mais tôt ou tard elle finira bien par détruire son ménage à cause des nombreux intérêts privés en son sein.

    Pas fine fine quand même la Déesse Europe, elle a beau avoir un portable de plus et faire la précieuse sur son nouveau véhicule moi je ne la sent vraiment pas cette fille, elle ferait mieux d’abord d’aller voir doc Gynéco on ne sait jamais par précaution.

  18. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    Comparaison n’est pas raison, mais la Grèce ça fait terriblement penser au lâchage de Lehman Brothers !

    AU lieu qu’il s’agisse d’une banque il s’agit simplement — si on peut dire — d’un Etat !
    « Ils » veulent faire un exemple, mais ils naviguent à vue, n’ayant aucune alternative à proposer pour traiter autrement de problème de la dette (voir dernier billet de Paul Jorion).

    Merci François pour ce billet inhabituel à cause de sa brièveté. Je vous sens inquiet. Il y a de quoi l’être.
    Si le lâchage de la Grèce devait être effectif, c’en serait finie de l’Europe politique.

    1. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      Si le lâchage de la Grèce devait être effectif, ce pourrait être, au contraire, le renouveau de l’Europe politique!

      « Enfin, nous nous appliquons activement à faire sortir l’union de l’Europe du domaine de l’idéologie et de la technocratie pour la faire entrer dans celui de la réalité, c’est-à-dire de la politique. » Charles de Gaulle (Allocution radiodiffusée et télévisée prononcée au Palais de l’Élysée, 5 février 1962)

      « Alors, il faut prendre les chose comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe ! mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. » Charles de Gaulle (Entretien télévisé, 14 décembre 1965)

    2. Avatar de Moi
      Moi

      N’exagérons rien. La commission de Bruxelles est bien utile aux américains et restera en place. Ce qui est gênant pour eux c’est uniquement que l’Euro soit trop solide car il pourrait devenir la monnaie de réserve de référence.
      Derrière les spéculateurs, il y a les USA (et GB) et ses intérêts. Les deux sont liés.

    3. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Vu comme ça. ..
      Mais de Gaulle était de Gaulle et c’était dans les années 60. Depuis il y a eu la globalisation.
      si chaque Etat se retrouve dans son pré carré, pensez-vous sérieusement que cela ne sera pas chacun pour soi, et tant pis pour les perdants ? Le défaut de l’Union est qu’elle se revendique à la fois d’un principe de solidarité et d’un principe de concurrence. Elle a jusqu’ici composé, mais avec la crise il lui faut maintenant choisir. L’Union politique c’était cette idée qu’il puisse exister un principe de solidarité et que des politiques soient mises en oeuvre en son nom. Or si maintenant on abandonne ce principe à son triste sort, je crains que les Etats de leur côté ne gardent que le principe de la concurrence.

      Ceci dit, j’aimerais que vous ayez raison car l’Union respecte un dogme économique avant de faire de la politique. C’est le drame.

    4. Avatar de Jean-Luc
      Jean-Luc

      @moi
      Vous avez bien raison de me faire atterrir!

      Les citations de De Gaulle que je suis aller chercher comme on va au grenier retrouver le doudou de notre enfance, ont été faite à une époque où la politique se faisait encore au niveau des états.

      Puisqu’il apparaît que l’Europe « politique » se fait aussi ailleurs, il est serait souhaitable, pour tous les états membres vassalisés, que la chute de l’Europe « idéologique », « technocratique » et « économique » entraîne avec elle la chute de l’Europe « politique ».

      Chaque pays pourra peut-être alors reprendre la main sur son propre destin, dans un respect mutuel.

      Ce terme de « respect mutuel » entre pays fait beaucoup rire. On nous agite le spectre de la guerre, qui n’a pu être éloigné depuis 1945 que grâce au « laboratoire » qu’est la construction européenne.
      Pourtant année après année, « expérience Irlandaise » après « expérience Espagnole », « expérience Grecque » après « expérience Polonaise », nous faisons surtout l’expérience de ce qu’est la « destruction des nations et des peuples en temps de paix ».

      « nations », « peuples » …voilà que je suis remonté au grenier.

    5. Avatar de Moi
      Moi

      « Puisqu’il apparaît que l’Europe « politique » se fait aussi ailleurs, il est serait souhaitable, pour tous les états membres vassalisés, que la chute de l’Europe « idéologique », « technocratique » et « économique » entraîne avec elle la chute de l’Europe « politique ». »

      Les choses sont complexes. L’Europe politique se situe à plusieurs niveaux:
      1) le concert des nations. Ex: le couple franco-allemand. A ce niveau comptent les intérêts nationaux. Les USA ont assez peu d’emprise directe sur ce niveau, sauf à utiliser le niveau 2. Mais l’influence de ce niveau reste bien souvent régionale, pas très dangereuse.
      2) la commission de Bruxelles (pour faire large). Là est promue une politique ultra-libérale sous apparence technocratique qui n’a directement qu’une influence européenne, régionale. Indirectement et par ce qu’il empêche, ce niveau a une influence mondiale en ce qu’il permet aux USA d’étouffer la naissance d’une véritable politique internationale européenne. A ce niveau comptent actuellement les intérêts de classe (l’internationale bourgeoise) et l’intérêt national US.
      3) l’Euro. Ce niveau n’a pris une dimension politique que par effet de bord, par accident si l’on veut. L’Euro risque de devenir la monnaie de réserve de référence au monde et commence même à s’introduire sur le marché des matières premières. C’est finalement là que s’exprime une véritable politique européenne et c’est ce niveau que les USA cherchent actuellement à contrôler mieux.

      A mon avis, ces attaques contre l’Euro veulent détruire ce levier potentiel d’influence européenne au niveau mondial. Il n’est pas nécessaire que l’Euro disparaisse (ce qui risquerait de faire voler en éclats le niveau 2 qui arrange les américains), il suffirait d’une forte dépréciation qui permettrait de cacher les faiblesses du dollar.

      Ce que l’on peut constater c’est que le jeu d’intérêts économiques en apparence privés est en réalité le bras armé de certains Etats (tout comme déjà il y a des siècles la Compagnie des Indes était le bras armé anglais ou les banquiers de la Renaissance servaient la politique vénitienne). Si la Chambre de Commerce fait la politique américaine, elle le fait aussi pour la politique internationale américaine. Et les agences de notation sont à mettre au même niveau que des compagnies de mercenaires telles que Blackwater, elles sont à la botte de Washington (alias Wall Street).

  19. Avatar de Topaze
    Topaze

    « Est-il acceptable que l’avenir d’un pays membre de l’Union européenne, et de ses habitants, soit traité de cette façon, dans le silence de cabinets que l’on va finir par appeler noirs ? »

    Soit le gouvernement grec prend ses responsabilité, augmentation des impôts, diminution des dépenses publiques, soit le FMI « s’occupe » de la Grèce.

    De plus il ne faut pas aider la Grèce, car le problème Grec est structurel.
    Les dépenses publiques sont beaucoup trop importantes. Le clientélisme en est la cause.

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Vous connaissez un pays dont le problème n’est pas structurel ?

  20. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Ne nous trompons pas de débat ! La crise grecque porte en elle les germes d’un délitement de la zone euro de l’Europe, mais elle est aussi un laboratoire, afin d’étudier comment il est possible de faire supporter, et par qui, la résorption du déficit public.

    1. Avatar de Lambert Francis
      Lambert Francis

      Comme cet article n’est plus accessible … le voici
      J’en ai surtout retenu ce point psychologiquement important: sortir du déni.

      2009/12/31 La Belgique, cas d’école du désendettement dans la zone euro, Philip Blenkinsop
      http://fr.news.yahoo.com/4/20091231/tbs-union-deficits-belgique-7318940.html

      Les pays de la zone euro confrontés à l’envolée de leur dette publique pourraient s’inspirer de l’expérience de la Belgique, qui a montré comment se sortir au plus vite de la spirale des déficits, mais qui souligne aussi les risques posés par la paralysie politique.

      Ces dernières années, aucun autre pays de la zone euro n’a réduit aussi rapidement son niveau d’endettement, passé de 134% du produit intérieur brut (PIB) en 1993 à 84% en 2007.
      L’exemple venu de Bruxelles l’atteste: il est possible de dégonfler en quelques années la bulle de la dette publique si des décisions énergiques sont mises en oeuvre. Certains gouvernements européens s’y attachent, à l’image de l’Irlande, qui a réduit les salaires de ses fonctionnaires dans des proportions allant de 5% à 15%.
      Mais l’exemple belge montre également à quel point le niveau de l’endettement peut être tributaire de la situation politique.
      La crise de la dette belge trouvait ses racines dans les années 1970, lorsque les gouvernements des différentes communautés linguistiques ont commencé à s’affronter alors que le gouvernement fédéral cherchait à tout prix à soutenir les secteurs déjà malades de la sidérurgie et du charbon.
      La résolution de la question de la dette ne figurait alors pas du tout parmi les priorités de Bruxelles.
      « Le problème des déficits budgétaires est arrivé de lui-même, il partira de lui même », déclarait ainsi le ministre du Budget Guy Mathot au début des années 1980, alors que la dette approchait 100% du PIB.
      Entre 1981 et 1986, la Belgique a connu des déficits à deux chiffres, concurrençant ainsi la Grèce, souvent présentée comme le pays de la zone euro ayant les pires difficultés budgétaires.
      GRAND PLAN
      Le déficit d’Athènes devrait grimper cette année à 12,7% du PIB alors que le montant total de la dette publique est attendu à 121% du PIB en 2010.
      « La situation peut très vite vous échapper, il y a un effet boule de neige », commente Ivan Van de Cloot, du cercle de réflexion Itinera Institute.
      Mais l’abcès budgétaire belge a commencé à se résorber au milieu des années 1990 avec la mise en oeuvre du « Grand Plan » promu par le Premier ministre d’alors Jean-Luc Dehaene et par Herman Van Rompuy, ministre du Budget à l’époque et choisi depuis pour prendre la présidence du Conseil européen.
      Ce plan, adopté alors que le pays s’extirpait de la récession, consistait à augmenter les impôts tout en coupant dans les dépenses.
      « Pour un certain nombre d’économistes, la Belgique était folle et ils étaient certains qu’un tel procédé ferait passer le pays de la récession à la dépression, mais il s’est avéré qu’ils avaient tout faux. Cela a accru la confiance dans le pays », rappelle Jacques de Pover, économiste de Dexia Bank.
      Jan Randolf d’IHS Global Insight juge que la diminution des dépenses a permis à la Belgique de cesser de financer des activités publiques inefficaces.
      LA GRÈCE ET L’EURO
      « L’histoire des finances montre que lorsqu’un pays sort du déni et engage des actions fermes, cela a un effet psychologique très fort sur le secteur privé, qui devient le moteur de la croissance. »
      Une telle trajectoire est concevable en Grèce même si les deux pays offrent des situations différentes.
      D’une part, l’économie belge est plus diversifiée que son homologue grecque, surtout tournée vers l’agriculture, le tourisme et le secteur maritime. D’autre part, Athènes est confrontée à de très importants problèmes d’évasion fiscale.
      Qui plus est, la Belgique a mis en place son plan de désendettement dans une période où la sortie de crise était favorisée par une croissance robuste alors que tout laisse à penser que la croissance sera molle au cours des années à venir.
      Mais, plus important encore, il n’y a pas en Grèce le consensus politique qui existait en Belgique lors de la mise en oeuvre du Grand Plan.
      Le parlement grec a adopté un budget 2010 censé permettre de ramener le déficit sous la barre des 10% mais de nombreux analystes jugent qu’il faudra davantage de réformes structurelles pour le dégonfler durablement.
      La volonté exprimée par le gouvernement d’augmenter les salaires des fonctionnaires les moins payés dans une proportion supérieure à l’inflation en est l’exemple, et le gouvernement est toujours sous la menace de grèves si des réformes intervenaient sur la question des salaires ou des retraites.
      Dans les années 1990, c’est la volonté de la Belgique d’entrer dans la zone euro qui a incité les gouvernements à ne pas négliger la question des déficits.
      Or, la Grèce a déjà adopté la monnaie unique et, une fois à l’intérieur de la zone euro, rien n’empêche dans les faits de ne pas respecter les critères en matière de déficits.
      En effet, alors que plusieurs pays ont, à plusieurs reprises, affiché des déficits supérieurs aux 3% requis par les critères de convergence, la Commission s’est contentée de leur adresser quelques avertissements, sans jamais leur infliger la moindre sanction.

    2. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      La Grèce comme laboratoire cette idée est effrayante, mais hélas elle semble logique.

      Du coup cela me fait penser au Chili de Pinochet …. où furent mises en application les recettes du néo-libéralisme.
      Les décideurs jouent gros, car si une révolution se déclenche en Grèce il auront ouvert la boîte de pandore.

    3. Avatar de Objecteur de résidence
      Objecteur de résidence

      Sauf votre respect M. Lambert, cet article est très mauvais. L’auteur voit les choses par le petit bout de la lorgnette : des chiffres, des bilans comptables, là où il exste pourtant des réalités humaines autrement plus intéressantes, et si c’est là un langage gaullien, alors merci général !
      Il faut être allé dans les quartiers anciennement populaires de Bruxelles, dans les coins perdus de la Wallonie ou de la Flandre, pour mesurer l’impact de ces mesures budgéaires soi-disant raisonnables sur les gens. Juste un exemple : en Flandre j’ai été accueilli par un geste obscène, juste parce que je sortais d’une voiture immatriculée en France. Je suis sûr que d’autres exemples du même style pourraient être trouvés du côté des classes populaires wallonnes. Si ce n’est pas un signe de misère …

  21. Avatar de BA
    BA

    Il est possible de faire supporter la résorption du déficit public par une diminution drastique de l’Etat social :
    – en baissant les salaires des fonctionnaires ;
    – en n’embauchant plus de nouveaux fonctionnaires ;
    – en baissant le budget de l’Education Nationale grecque ;
    – en baissant le budget des hôpitaux publics grecs ;
    – en repoussant l’âge de départ à la retraite ;
    – en augmentant les impôts ;
    – en augmentant les taxes sur les carburants ;
    – etc.

    Le plan d’austérité ci-dessus est le même partout : il vient d’être décidé par le gouvernement socialiste grec, mais le gouvernement socialiste espagnol veut faire le même plan d’austérité en Espagne, etc.

    Sarkozy a lui-même annoncé que le plan d’austérité pour la France sera dévoilé aux Français en avril 2010 (c’est-à-dire au lendemain des élections régionales : il est malin, Sarkozy !)

    Comme d’habitude, il est demandé aux classes populaires et aux classes moyennes de s’appauvrir pour que l’Union Européenne survive.

    Comme d’habitude, les élites médiatiques, les élites politiques, et les élites économiques s’en tireront beaucoup mieux que les classes populaires et les classes moyennes : toutes ces élites diront aux peuples la même propagande que nous entendons depuis 26 ans :

    « L’Union Européenne, c’est bien. L’Union Européenne a un bilan globalement positif. L’Union Européenne nous protège. Alors serrez-vous la ceinture : c’est ça ou la guerre entre les nations européennes. Vous ne voulez pas revenir aux guerres entre les nations européennes, quand même ? Alors serrez-vous la ceinture, et continuez à voter oui à l’Union Européenne. L’Union Européenne nous protège. »

    Lisez cet article qui vient d’être mis en ligne aujourd’hui :

    Grève de fonctionnaires en Grèce.

    Les agents du fisc et les douaniers grecs ont entamé jeudi 4 février une grève de quarante-huit heures, premier d’une série de débrayages prévus par les syndicats afin de protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement socialiste pour sortir de la crise financière qui frappe le pays.

    Le Premier ministre Georges Papandréou a décidé un gel total des salaires des fonctionnaires, l’augmentation de l’âge du départ à la retraite, et une hausse des taxes sur les carburants, dans le cadre d’un plan d’économies destinées à réduire le déficit abyssal de la Grèce.

    Les agents du fisc ont indiqué à la presse que les mesures de gel des salaires vont leur faire perdre plusieurs centaines d’euros par mois et ont annoncé leur intention de faire à nouveau grève le 10 et le 17 février.

    Le Figaro

    1. Avatar de Paul
      Paul

      Ah, cette Europe …

      Nos pauvres sont européens !!! si nous les exploitons, nous perdons nos emplois, si nous les respectons, nous sommes obligés d’importer des émergents et donc les déficits reviennent au galop !!!

      Pourquoi donc ? parce que nous importons en dollars !!! pardi …

      CEE versus USA, y comme on dirait un petit problème de devise de référence !

    2. Avatar de le marin
      le marin

      La Belgique avait réussi à diminuer son taux d’endettement en vendant tout…notamment à la France ,derniers en date :Electrabel et Fortis.
      Conséquence : elle n’a plus d’industrie stratégique propre ni de centre de décision et à cause de la crise actuelle son endettement à augmenté fortement. Alors comment allons-nous sortir de l’endettement cette fois-ci ? A moins bien sûr que la France ne place les intérêts de la Belgique avant les siens….on peut toujours rêver….

  22. Avatar de le goff
    le goff

    bonjour françois,il ya une semaine je regardais une conférence de Michel serres que l’on trouve sur daylimotion, duré1H30,il parle de la force individuel ,de la capacité a bouleverser le monde caché en chacun de nous;si se soir vous pouviez poser un question toute simple au ministre du budjet.de quoi ont il le plus peur au gouvernement,d’une manifestation dans la rue qui dure un mois ou que chaque individu ne consomme rien pendant 15 jours;qui a le pouvoir dans ce cas la.c’est un question que je me suis posé après mainte commentaire sur le silence du peuple face a la crise.une bonne raison de créer une confiance artificielle biensure qui ne pourra pas tenir très longtemps.
    http://www.dailymotion.com/video/x8mv7k_michel-serres-la-guerre-mondiale_news

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Je serai ravi de poser une question au ministre, mais c’est Paul Jorion qui sera en mesure de le faire ce soir, s’il le souhaite !

      La mienne serait la suivante : « votre gouvernement a pris l’engagement de revenir dans les clous – la règle des 3% de déficit et 60% de dette maximum – d’ici 2013, à la condition suspensive que la reprise soit au rendez-vous. Quel est votre plan B, si cela devait ne pas être le cas ? »

      Quant au silence, c’est une bonne question. Ne dit-on pas, sans forfanterie, qu’il faut se méfier des eaux dormantes ?

    2. Avatar de Otto di dacte
      Otto di dacte

      C’est une bonne question mr leclerc.
      Demandez lui aussi ce qu’il compte faire pour Coyote, sans doute la meilleur allégorie du fonctionnement des pays de l’OCDE et des marchés financiers en ce moment.

      http://www.youtube.com/watch?v=QpGHDX5KIhk&feature=related

      Même le titre fait sens …

  23. Avatar de Millesime

    en mars 2009, la presse relayait massivement l’idée que l’Europe de l’Est allait emporter le système bancaire européen et l’euro dans une crise majeur. Nous sommes dans une situation similaire avec la Grèce…américians et britanniques font courrir le bruit d’une crise mmajeur sur l’euro, (tentaive délibéré de la part de Wall Street et dela City de faire croire à une fractutre de l’UE et d’instiller donc l’idée d’un risque mortel pesant sur la zone euro.
    Cela permet de détourner l’attention internationale de l’aggravation des problèmes financiers à New-York et Londres…!
    La Grèce est en crise certes, , elle reste le pays par excellence à avoir mal géré son accession à l’UE. les gouvernenemts successifs ont utilisé l’UE comme source inépuisable de subventions, sans jamais parvenir à moderniser les structures économiques et sociales du pays.
    le pays pèse 2,5% du PIB de la zone euro et 1,0% du PIB de l’UE.

    http://millesime.over-blog.com

  24. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    La BCE, qui se réunissait aujourd’hui, vient de décider qu’un tour de vis supplémentaire était nécessaire, alors que la pression sociale monte en Grèce.

    Jean-Claude Trichet, son président, a déclaré à sa sortie que les mesures prises étaient « un pas dans la bonne direction », ce qui induit que d’autres sont attendus et nécessaires.

    1. Avatar de E. Quilgars

      Finalement, on aboutit à ce double paradoxe:
      1. La crise actuelle, loin de marquer un recul du néolibéralisme, conduit à une accélération au contraire des politiques initiées il y a trente ans.
      2. La crise actuelle, qui aurait pu marquer une convergence d’intérêts entre les principaux bénéficiaires internationaux du néolibéralisme, conduit au contraire à une exacerbation de la rivalité entre la version anglo-saxonne et la version ordolibérale (européenne) du modèle.
      Comme exemple d’ »accélération de l’histoire », c’est fascinant.

  25. Avatar de Fatalitas
    Fatalitas

    Bonjour,
    La Grèce comme labo!!! Pourquoi pas.
    Ce qui me semble être le plus intéressant à observer sera la réaction de la population Grecque.
    Si la seule réaction est une petite grève et basta tout le monde rentre à la maison, cela sera significatif du renoncement des Grecs et donc les autres gouvernements de l’UE pourront s’introduire dans la brèche afin de placer les plans d’austérités qu’ils veulent sans avoir à craindre la moindre réaction.

    Cordialement.

  26. Avatar de Toute Neuve
    Toute Neuve

    Vivement que cette zone euro « éclate » , que nous puissions envisager d’autre solutions que celle qui nous coûte en intérêts, l’équivalent de l’impôt sur le revenu, au bénéfice des plus riches.

  27. Avatar de Dav

    Francois,

    Jean-Claude Trichet s adresse aux marchés. Et il le sait très bien.

    Il a dit quelque chose de beaucoup plus important il y a quelques jours et qui est passe inaperçu.
    Il a dit ceci : chaque « démocratie prend les décisions qu’elle juge les meilleures ».

    Cela me parait beaucoup plus important, comme pas dans la bonne direction.

  28. Avatar de BA
    BA

    Fatalitas écrit : « La Grèce comme labo!!! Pourquoi pas. Ce qui me semble être le plus intéressant à observer sera la réaction de la population Grecque. »

    Voici un élément de réponse (daté du jeudi 4 février) :

    Agents du fisc et douaniers grecs ont entamé jeudi la première des grèves, prévues tout au long du mois de février pour protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement socialiste pour sortir de la crise financière.
    Le Premier ministre Georges Papandréou a annoncé mardi, au delà du plan de sortie de crise soumis à la Commission européenne et approuvé par Bruxelles, un gel total des salaires des fonctionnaires, la hausse de l’âge du départ à la retraite et une hausse des taxes sur les carburants.
    Le syndicat des quelque 15.000 agents du fisc s’affirme prêt à accepter la perte de privilèges fiscaux, mais juge inacceptable le total des coupes envisagées, qu’il chiffre à près du quart du revenu de ses membres. Les agents ont annoncé leur intention de faire à nouveau grève le 10 et le 17 février.
    Les quelque 4.000 douaniers excluent pour leur part toute concession salariale.
    De son côté, la puissante confédération des fonctionnaires (Adedy) qui compte près de 200.000 membres, a confirmé mercredi un appel à une grève de 24 heures pour le 10 février.
    Le front syndical du parti communiste (Pame) a indiqué qu’il se joindrait à cette grève.
    Pour le secteur privé, l’influente Confédération des travailleurs de Grèce (GSEE 600.000 adhérents), a annoncé son intention d’appeler à une grève générale le 24 février. Elle vient aussi de se retirer du dialogue social en cours sur la réforme des retraites.
    « Je regrette profondément que le gouvernement se soit incliné devant les demandes des marchés financiers », a indiqué son secrétaire général, Yiannis Panagopoulos.
    La Commission européenne a approuvé le plan d’économies grec tout en précisant qu’elle mettra le pays sous une surveillance étroite pour s’assurer de sa mise en oeuvre.
    Commentant cette annonce, le ministre des Finances Georges Papaconstantinou avait indiqué qu’il s’attendait « à des réactions » mais que le gouvernement était « convaincu que la grande majorité de la population va nous soutenir parce qu’elle sait que ces décisions sont nécessaires ».
    La presse a fait part en revanche de son inquiétude sur d’éventuelles autres mesures de rigueur qui pourraient être prises dans l’avenir.
    « Le gouvernement pourrait aller plus loin, en rognant les droits à la retraite, en réduisant même les pensions, bien qu’il ait catégoriquement démenti son intention de le faire », écrit le journal de gauche Eleftherotypia.
    « S’emparer de l’argent de la population ne suffit pas à guérir l’économie si cet argent est dépensé pour rembourser ou faire de nouveau emprunts à des taux élevés », estime de son côté Apogevmatini (droite populaire).

    (Source : dépêche AFP)

  29. Avatar de BA
    BA

    Jeudi 4 février 2010 :

    Vers 14H20 GMT (15H20 à Paris), l’euro valait 1,3817 dollar contre 1,3884 dollar vers 22H00 GMT la veille, après être tombé à 1,3811 dollar vers 14H15, un plus bas depuis le 17 juin.

    La monnaie unique européenne reculait aussi face au yen à 125,14 yens contre 126,38 yens.

    Le dollar baissait également face au yen à 90,57 yens, contre 90,99 mercredi soir.

    La position des investisseurs sur la Grèce est de « vendre maintenant et poser des questions plus tard », commentaient les analystes de ING Bank.

    De plus, « il semble que les problèmes de dettes souveraines font tache d’huile en zone euro », principalement en Espagne et au Portugal, notait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

    Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a répété jeudi qu’il n’y aurait aucune exception aux règles budgétaires européennes, répondant à une question sur la nécessité éventuelle de soutiens de l’institution à des pays de la zone euro faisant face à des difficultés budgétaires, tels la Grèce, le Portugal et l’Espagne.

    M. Trichet a affirmé que la BCE « approuve » le plan d’économies du gouvernement grec, et s’est dit « confiant » qu’il prendra toutes les mesures nécessaires à sa mise en route.

    Le Point

    Cette phrase est très très importante :

    « Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a répété jeudi qu’il n’y aurait aucune exception aux règles budgétaires européennes, répondant à une question sur la nécessité éventuelle de soutiens de l’institution à des pays de la zone euro faisant face à des difficultés budgétaires, tels la Grèce, le Portugal et l’Espagne. »

    En clair :

    – la BCE ne peut pas aider la Grèce, ni le Portugal, ni l’Espagne (la BCE n’a pas le droit d’accorder des prêts aux Etats membres de l’Union Européenne : article 123 du traité de Lisbonne) ;

    – la BCE ne veut pas aider la Grèce, ni le Portugal, ni l’Espagne.

    1. Avatar de Dav

      Pour ma part, je l interprète comme un simple mouvement tactique :

      – Trichet dit une seule chose aux marches : il n y a pas de raisons de paniquer.
      Et il ne donne pas encore son blanc-seeing aux pays membres, ce qui pourrait avoir de gros effets pervers.

      Pour moi, cela ne présage en rien de ce que la BCE fera effectivement si la situation empire, ie, si les criquets financiers ne se calment pas ou ne dirigent pas l objet de leur panique sur une autre proie.

      Le moins bon scenario serait que la Grèce soit notre Lehman Brothers et que du coup, tous les autres pays de l Euro deviennent des Golman Sachs et Merill Linch. Mais si la Grèce tombe dans les mains d une rigueur insoutenable, l aveuglement face à l impasse des lignes libérales dures tombera avec elle. Suerte. Demain sera un autre jour.

    2. Avatar de ledébleu
      ledébleu

      d’accord avec vous. cette phrase est très importante et votre conclusion est on ne peut plus claire. Si je comprend bien, si la BCE ne veut pas et ne peut pas aider les pays européens, c’est parce que c’est tout ce dispositif du capitalisme financier qui est en jeu ici. l’interdiction pour la BCE d’accorder des prêts aux Etats membres implique que ces états doivent se financer sur les marchés financiers. Et que là où ils trouveraient auprès de la BCE des prêts à taux 0,5 %, ils sont en fait obligés de les trouver à des taux de 2, 3, 4, 5 ou 6% sur les marchés. Entre les Etats et la BCE se placent donc tous ces acteurs financiers privés qui ne s’enrichissent que parce Etats, entreprises, personnes sont en dette auprès d’eux. Cette situation les installent purement et simplement dans une position de rentiers. Ainsi les Etats doivent être gérer comme des entreprises. d’où les réductions de fonctionnaires, réductions de coûts, réductions des « boucliers sociaux », etc… On retrouve là ce parallèle fait par P. Jorion dans son billet  » Deux questions simplistes sur la dette » entre les dividendes que doit reverser une entreprise à ses actionnaires et les Etats qui sont redevables des marchés. Dans les deux cas, on ne voit pas bien en quoi tous ces acteurs financiers sont « socialement utiles ».

  30. Avatar de le goff
    le goff

    j’aimerais s’il vous plait une réponse sur le pouvoir « achat »ou « pas d’achat » .comment se libérer du capitalisme sans se libérer du consumérisme.

    1. Avatar de François Leclerc
      François Leclerc

      Les circuits courts de distribution des produits ou les « class actions » (actions juridiques collectives) sont parmi les moyens qu’ont les citoyens de s’exprimer, en tant que consommateurs dans une société qui ne peut leur dénier ce droit. Tout juste le limiter et l’encadrer.

      Il semble même que cette voie soit de plus en plus choisie, comme si celle de la démocratie politique était considérée comme bouchée. Pouvant donner lieu à des actions spectaculaires et symboliques. Rappelons-nous, pour ceux qui l’ont connu, le désormais historique « fauchons chez Fauchon! ».

      Jusqu’où peut-elle permettre d’aller ? Aussi loin qu’il est possible, si elle permet que se rejoignent dans l’action les consommateurs et les citoyens.

      La grève des achats paraît difficilement praticable, sauf à faire des stocks pour les produits alimentaires, mais d’autres formes peuvent être trouvées.

      Sans préconiser des actions illégales, tout ce qui permet de sortir collectivement de la sphère des échanges marchands est un pas avant, me semble-t-il.

    2. Avatar de Claude Animo
      Claude Animo

      @ François Leclerc
      « tout ce qui permet de sortir collectivement de la sphère des échanges marchands est un pas avant, me semble-t-il »

      Nous devons effectivement raccourcir les circuits de distribution.
      Ainsi les AMAP(s) où nous essayons d’entretenir des rapports de confiance entre producteurs et citoyens.
      Rien de grandiose, bien sûr, mais des expérimentations réelles qui sont loin d’être anecdotiques.
      Déjà retenu pour l’inventaire de demain.

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