Sur cette question de la dette publique, il faut prendre de la hauteur, s’interroger sur son cadre général et se demander, par exemple :
Pourquoi y a-t-il de la dette publique ? Autrefois, l’État n’était en déficit que quand il entreprenait une guerre coûteuse ; pourquoi les États sont-ils désormais en déficit permanent ?
Pourquoi un État doit-il verser des intérêts quand il a besoin d’argent ? Est-il vraiment une entreprise comme les autres ?
À qui paie-t-il des intérêts ? En France, deux tiers des bénéficiaires du service de la dette (remboursement du principal et versement des intérêts) se trouvent à l’étranger. Que font-ils de cet argent ?
À qui l’État verse-t-il des intérêts en France ? À des banques, à des compagnies d’assurance, à des particuliers. Si ces particuliers ont de l’argent en trop qu’ils peuvent prêter à l’État, ne serait-il pas plus simple pour l’État de percevoir cet argent sous la forme de l’impôt ? Ce serait aussi beaucoup moins onéreux pour lui, puisqu’il n’aurait pas à verser d’intérêts sur la somme.
Pourquoi ne se pose-t-on jamais ce genre de questions ? On dira : « Parce que c’est dans la nature des choses ». Ou bien : « On ne pose pas ce genre de questions par manque d’imagination ». Mais le manque d’imagination s’assimile toujours au conservatisme : on se satisfait des choses comme elles sont ; ce faisant on confirme et renforce les structures de pouvoir dans leur état présent.
PS : L’actualité est en train de confirmer rapidement ce que j’ai dit hier soir sur France 24 :
Il y a à nouveau un petit jeu sur les Credit-default swaps (CDS). Cette fois, ce n’est plus 1) Bear Stearns, 2) Lehman Brothers, 3) Merrill Lynch, c’est 1) Grèce, 2) Portugal, 3) Espagne.
Ce que font en ce moment les marchés financiers n’est pas sans rappeler l’opération de George Soros qui coula la livre britannique en 1992 (quand on pense que le renouveau de la « science » économique est entre ses mains !)
171 réponses à “La dette publique, c’est quoi après tout ?”
ce matin je discutais du naufrage du titanic avec mon amie ,je trouve le parallel très efficace .au début de l’accident on cherche une solution collective et quand on touche au paroxysme de la crise ,chacun fait ce qu’il peut pour sauver sa peau .pourquoi croire que la nature humaine est changée depuis .toutes les questions que l’on se pose aussi variées ,compliquées,appartiendrons au passé.
C’est plus drôle de chercher une solution ensemble que crever tout seul dans son coin
,il ya une semaine je regardais une conférence de Michel serres que l’on trouve sur daylimotion, duré1H30,il parle de la force individuel ,de la capacité a bouleverser le monde caché en chacun de nous;si se soir vous pouviez poser un question toute simple au ministre du budjet.de quoi ont il le plus peur au gouvernement,d’une manifestation dans la rue qui dure un mois ou que chaque individu ne consomme rien pendant 15 jours;qui a le pouvoir dans ce cas la.c’est un question que je me suis posé après mainte commentaire sur le silence du peuple face a la crise.une bonne raison de créer une confiance artificielle biensure qui ne pourra pas tenir très longtemps.
Les gens sont révoltés mais l’économie salariale-consummériste a détruit les relations et réseaux sociaux, la culture aussi qui avant faisait se dresser le « peuple »contre la domination du profit privé etc. Pourtant il ne faudrait pas grand chose à mon avis… Mais il faut mettre des mots sur les choses et se les faire passer
@Paul :
Est-ce que l’Etat démocratique a un sens à partir du moment où la dette contractée sera remboursée par des gens qui ne sont pas encore nés, auxquels on a pas demandé leur avis ?
Est-ce que lorsque vous parlez « d’Etat » vous ne parlez pas plutôt d’un gang de politiciens qui s’appelle entre-eux « Nous sommes l’Etat » plutôt que la belle idée d’Etat démocratique que l’on vend aux lycéens ?
Nos politiciens qui ont légalisés au fil des décennies le libéralisme achevé se servent de l’idée de l’Etat, plutôt que de servir le pays, tout simplement
Bien vu,
tant que la dette n’est pas un problème pour le fonctionnement de l’état les dirigeants n’ont pas d’intérêt dans le changement, par contre si comme c’est le cas actuellement la dette pose un problème et qu’aucune voix ne s’élève pour en dénoncer l’absurdité c’est bien que les banquiers sont les vrais dirigeants
Un « libéral » servir un pays, en effet, rien que de lire ça, ça fait mal au yeux.
Tuer les autres, quelque soit le pays, est son seul but.
il y a cinq ans je disais a mon amie au moment ou nous avons acheté notre petite ferme, que l’avenir serais sombre.quand on nettoyais la ferme je gardais tous les vieux outils.mon amie se moquait de moi,nous avons pris toutes nos dispositions pour encaisser le choc.si je faisais la liste des mesures prises, les gens nous prendrais pour des fous.mes voisins aujourd’hui,se posent beaucoup de question.mon avis aujourd’hui n’a pas changé,bien au contraire ;ma mère (80 ans) avait raison.
Les Etats-Unis mènent deux guerres coûteuses et le Pentagone du fait de son pouvoir phagocytent une bonne partie des dépenses publiques.
Il y a quelque chose d’intéressant dans la dette française, c’est qu’il y a une dizaine d’années les créanciers étaient au deux tiers français…
Enfin, ce serait intéressant si vous pouviez évoquer ceci avec le ministre du budget ce soir car nous sommes beaucoup à se demander à qui profite le fait de payer des intérêts sur la dette alors que jusqu’en 1973, on ne le faisait pas. Est-ce que le système monétaire européen avait besoin d’une telle disposition ?
Oui l’albatros, c’est la bonne question !
Et tout le travail du ministre sera de ne pas y répondre… il faudrait qu’il prenne conscience de l’idéologie ultralibérale qui l’imprègne et donc ce ne sera possible que lorsqu’ils seront dans le mur et nous aussi.
A moins que nous n’y mettions bon ordre avant en les virant et en considérant comme remboursée toute dette qui aura donné lieu à un remboursement de son équivalent (capital + intérêts) plus un demi pourcent par an (puisque c’est à ce taux qu’on emprunte actuellement à court terme).
Il faudrait analyser ces mécanismes de la dette comme des « dispositifs » au sens foucaldien du terme. L’endettement des Etats, des entreprises, des Mr x, etc… n’est pas neutre ( on entend pourtant souvent ce discours selon lequel « les chiffres sont là, froids et implacables : trop de dépenses, pas assez de recettes). Il faudrait plutôt suivre la piste selon laquelle l’endettement public a été une stratégie empruntée par le projet néolibéral pour soumettre les Etats aux marchés financiers. Et sur ce point l’interdiction faite aux Etats de l’UE d’emprunter à la BCE est un noeud. Parce que du coup, ils sont obligés de se tourner vers les marchés financiers, qui eux, n’hésitent pas à prêter mais à des taux exorbitants qui font grossir les dettes des Etats. Ce qui renforcent le mouvement d’emprise des marchés financiers sur les Etats.
les dépenses logiquement font les recettes…………….
La Bourse de Paris finit en nette baisse, à -2,75%, à 3.689,25 points
Ce qui se passe aujourd’hui sur les marchés financiers ne vous donne pas tort. A force de ne pas avoir tort finit-on peut-être par avoir raison…
On n’ira pas jusqu’à dire que c’est une « chance » mais l’attaque en règle contre l’Espagne et le Portugal et les inscriptions hebdomadaires au chômage aux USA de nouveau en hausse, juste avant de débattre avec M. Woerth, renforcent encore un peu plus votre légitimité.
Vous pourriez lire « La dette publique, une affaire rentable » … vous auriez déjà les réponses aux 4 questions.
Quand à la question 5, il me semble que vous exagérez quelque peu…
Ce qui sera presque amusant, sera la fuite dans les paradis fiscaux des « possesseurs » accusés de crime contre l’humanité.
il me semble qu’il est souhaitable de revoir la loi de janvier 1973 qui a interdit toute possibilité d’abondement du compte du trésor à la banque centrale….toutefois pas avec le président actuel…!(a moins qu’il y soit contraint et forcé)
Comme si une entrerpise solide et réputée, ou un particulier aisé se voyait refuser un crédit par son banquier traditionnel.
Parce qu’avant il y avait la planche à billet ?
Il y a toujours la « planche à billets », mais elle ne produit que 3 à 5% de la monnaie réellement utilisée pour les échanges. De plus, son utilisation ne dépend pas de la bonne volonté de l’état, ou des états.
B.L.
Quelques infos pour creuser le sujet:
La dette publique : Pour que l’argent nous serve, au lieu de nous asservir !
Charge de la dette (intérêts) en Belgique
NB C’est pas un problème récent comme l’ateste ce vieux dessin de Royer
Ceci également http://monnaie.wikispaces.com/
Bon, les images ne passent pas, voici le lien:
http://workforall.net/France/Politiciens.png
Pour la Belgique, notez que le surplus primaire (hors la charge de la dette) a toujours été positif pour tous ces années. San la charge de la dette, le déficit public belge serait à 35% du PIB en partant des chiffres publiés par le Trésor (j’ai fait le calcul). S’il n’y a déficit, c’est uniquement à cause de la charge de la dette ou dit autrement parce que l’état a décider sciement de ruiner sa population en empruntant son propre argent.
Ou ceci : http://www.dettepublique.org/
joli compteur, et impressionnant. Depuis 1973, il y en a des milliards que l’état aurait pu utiliser autrement … B.L.
Effectivement c’est vrai en Belgique comme en France et comme dans tous les pays OCDE ou zone euro maintenant.
La croissance est exponentielle et nous sommes au seuil de l’explosion, exactement comme pour les pays qui ont été soumis aux ajustements structurels du FMI (suppression des services publics, réduction des salaires, refus de la mise en place de sécurité sociale et de retraites, voir ce qu’il vient encore de proposer à Haïti en contrepartie de 100 millions, je dis biens millions de dollars ! même pas de quoi se payer un directeur d’EDF pendant 50 ans !!!) en Afrique et ailleurs (Argentine, quel magnifique exemple d’un pays riche qui a été mis à genoux et ramené à une situation de quart monde).
C’est exactement ce que vient de confirmer le ministre du budget français, qui a la fin du débat sur FR3 a dit en une phrase la même chose en ajoutant « qu’il fallait diviser par trois les budgets des collectivités territoriales. » Personne n’a pu lui répondre mais demandez au maire de votre commune ce que cela signifie et il vous expliquera la suppression de toute l’aide sociale, la suppression des cantines scolaires, des livres de classe, des transports scolaires, la division par deux ou trois des employés municipaux qui pourront ainsi pointer au chômage au frais des travailleurs qui eut ont payé des cotisations d’assurance chômage, ce que n’ont pas fait les fonctionnaires nationaux ou territoriaux !
Quant à la suppression en cours des services publics : cela va coûter très cher à l’Etat puisqu’il privatise les recettes des services publics et sera obligé d’avoir un financement sec des services minimum imposés par l’UE. On n’a pas fini de payer !
Selon mon souvenir, il y a une dizaine d’années, le ministre des Finances de la Belgique, Philippe Maystadt, avait déclaré que la dette publique belge était principalement détenue par des Belges (sans préciser s’il s’agissait de particulier, de banques … Son intention était de rassurer les Belges en sous entendant que ce n’était pas le cas pour d’autres pays et donc, de défendre l’idée que la dette belge, même élevée, était « meilleure »). Le paysage des détenteurs de la dette publique belge a-t-il changé ?
En arrière-scène « de la crise financière », nous devinons que de nombreux titres de propriété changent de main. Le mode de domination instrumenté par le secteur spéculatif s’avance vers une fin de partie, c’est le dernier tour avant l’écœurement populaire. Toutefois, la nécessaire mise en scène de cet écœurement par les classes dominantes – lesquelles accepteront peu ou prou l’interdiction des paris sur les prix – ne risque-t-elle pas de détourner l’attention au moment même ou se joue la mise place de « nouvelles » modalités de domination ? Le cocktail de green business et d’économie sociale, le tout noyé dans les affects de la simplicité volontaire semble convenir pour de nouvelles assuétudes.
Paul,
J’avais bien noté votre remarque sur France 24 concernant le parallèle entre les institutions financières défaillantes en 2008 et les états-nations (d’Europe… pour le moment) aujourd’hui. Le problème est que vous avez dit ça à la fin du « débat » et que les co-participants n’ont guère eu l’option de relever ou de poursuivre.
A mon sens, les marchés financiers donnent l’assaut à la zone euro (le Royaume-Uni viendra plus tard, mais pour l’instant Wall Street épargne la City; ce n’est pas exactement une surprise entre cousins germains) de manière systématique. Il s’agit pour eux de tester la volonté réelle de Bruxelles (et de Francfort) de venir en aide aux pays-membres les plus exposés à un moment où l’Allemagne (entre autres) ne fait pas mystère de sa réticence à « payer pour les autres ». De plus, il semble que la France veuille s’aligner sur les positions de Berlin (cf. la rencontre Merkel-Sarkozy), ce qui conforte l’impression des marchés que les pays « forts » de la zone euro ne continueront pas indéfiniment à soutenir la cause des faibles, augmentant d’autant leur appétit de sang.
« Pourquoi y a-t-il de la dette publique? », demandez-vous sournoisement (je blague…). Or, c’est vous qui avez démontré sur ce blog et dans vos livres que cette issue est inévitable quand la politique des états voguant à toute vapeur sur la vague du libéralisme consiste à déprimer au maximum les salaires. Si l’on veut maintenir un semblant de cohésion sociale, il faut bien maintenir à flot les programmes ‘régaliens’ en s’endettant. Et quand les programmes régaliens font défaut ou sont en phase de détricotage continuel, les gouvernements régionaux et locaux prennent le relais (+/-10% du total de la dette publique en France). Si l’on ajoute à cela la propension des gens à vivre ‘au dessus de leurs moyens’ (if only to keep up with the Joneses…), ce qui semble bien être le cas, la dette privée vient encore compliquer la nature du paysage global morbide, mais c’est une autre histoire, du moins en apparence.
Vous vous faites l’apôtre d’une imposition plus lourde des gens fortunés, mais vous reconnaîtrez quand même que vous n’êtes pas le seul! La « gauche » en général la réclame depuis longtemps, et il y a même pas mal de gens à l’UMP pour déplorer le bouclier fiscal mis en place par Sarkozy dès après son arrivée au pouvoir.
On ne m’ôtera pas de l’idée que, de façon peut-être inattendue et néanmoins extrêmement perverse, la chute du communisme a sonné le glas des quelques velléités sociales subsistantes des quelques capitalistes rationnels. De fait, suite à huit ans de reaganisme, on peut fixer notre entrée collective dans la crise actuelle à environ 1990, l’année suivant la chute du mur de Berlin. Ce n’est PAS une coïncidence. Avant, les capitalistes avaient peur de l’ogre russe. Aujourd’hui, ils ne sont plus que suicidaires, ou drogués, ce qui revient au même. Le thanatos du système est inextinguible.
-1917: la Russie devient un pays communiste. Le cauchemar des élites occidentales.
-1920’s: Les USA, première puissance mondiale, privilégient le rétablissement de l’Allemagne au détriment de la France car l’Allemagne fait frontière avec l’empire communiste russe et la France est trop révolutionnaire. La France ne sera pas dédommagée de la 1ere guerre mondiale.
-1929: début de la crise mondiale. La Russie, pays communiste, n’est pas atteinte.
-1930’s: en Allemagne, c’est le nazisme qui gagne, en France, c’est le Front Populaire.Re-cauchemar des élites qui vont saboter la République pour s’aligner sur l’Allemagne. En juin 1940, le but est enfin atteint.
-1944: devant l’avancée des russes sur le continent européen, les USA se sentent obligés d’intervenir pour les stopper, c’est le débarquement de juin et le début de la guerre froide.
-1947/1990: c’est la colonisation des pays de l’Europe par les USA, via la création de l’Union Européenne en 1951 après l’appel vibrant du général Marshall: « rentiers de tous les pays européens, unissez-vous! Dieu (les USA) vous aidera! ».A part des difficultés causés par un président français dans la décennie 60, tout est allé comme sur des roulettes, toujours en donnant un bon coup de pouce à l’Allemagne, chouchou des USA. Les pays européens sont devenus aliénés, sans pouvoir, sans démocratie, sans politique autre que néolibérale.
-1990: fin de la Russie communiste. Les USA ont gagné la guerre froide. Le néolibéralisme va enfin pouvoir s’étendre sur toute la planète. Les élites n’ont plus de cauchemars.
à Salva
C’est une trame qu’il nous approfondir, parce que tant que nous ne l’aurons pas complètement mise à plat nous serons à la merci du pouvoir capitaliste corporate des banques et des multinationales.
Amors je complète :
1944-1947 : mise en place d’outils qui enlève au pouvoir du capital, les assurances sociales (sécurité sociale, retraites), la gestion des réseaux (EDF, GDF, SNCF, PTT, Air France, etc.) , l’armement (DCN), etc. Au total des milliers de milliards de la monnaie de chaque période qui sont hors du circuit principal du capital et de la bourse… Le capital ne pourra vraiment remettre la main (et encore partiellement) sur ces sommes que par étapes à partir de 1973 particulièrement grâce à l’endettement de l’Etat qui va croissant et qui va justifier tous les discours de suppression de ces outils anticapitalistes (n’est-ce pas M. de Closets qui vitupère contre la dette mais ne pose jamais la question du comment ni du pourquoi bien entendu !)
1947 : début de la guerre froide, exclusion des ministres communistes du gouvernement français sous la pression US.
mise en place d’outils qui enlèvent au pouvoir du capital.
Dire qu’il a fallu une guerre mondiale pour les obtenir…
Excusez-moi, Messieurs, mais c’est la même chose pour la « grande » distribution qui n’est qu’une concentration du commerce pour de meilleurs profits restreints à une minorité :
Seule une guerre peut l’arrêter.
L’état, c’est la colonne vertébrale de la république, le machin du Général qui structure, innerve, irrigue pour le bien commun, avec des institutions républicaines.
Le bien étant commun, l’intérêt est général, la dime de chacun faisant les infrastructures communes.
Le tout est un tout, indissociable et souverain.
L’état crée sa monnaie, l’utilise sans intérêt, l’économie réalisée pourrait être allouée à une allocation universelle versée durant toute la vie de chaque individu.
Décidons le démocratiquement en imposant le recours au référendum.
« en imposant le recours au référendum. »
Comment on « impose » ?
Par la signature d’une pétition nationale, des courriers à nos élus, des rassemblements devant les préfectures, seul
le nombre est déterminant et la participation de toutes les couches sociales (représentation de la population Française dans son ensemble) et non catégorielle.
Exact… sauf que pour le traité de Lisbonne, il faut deux millions de signatures dans toute l’Europe, et qu’en France, il faut 10 millions de signatures pour que le président dise s’il est d’accord ou non pour un référendum !
2,3 millions de signatures pour demander un référendum sur le statut de la poste… qui a été modifié et que le Conseil d’Etat a trouvé conforme à la Constitution, alors qu’elle énonce clairement dans son préambule que la poste fait partie des services publics qui doivent être nationalisés.
La Poste n’émargeait pas, n’a jamais émargé sur le budget d’Etat, elle était autonome jusqu’à son dépeçage. Maintenant, il va falloir que l’Etat paye (très cher) pour avoir les services postaux dont il a besoin : regardez les appels d’offre que les ministères sont obligés de passer pour que les documents officiels soient distribués dans les délais (déclarations d’impôts, courrier électoral, entre autres). Et l’Etat ne pourra plus piocher pour arrondir ses fins d’années dans la banque postale ! Très beaux progrès à vrai dire. La dette va encore augmenter…
Je n’ai pas dit que c’était simple, seul le nombre des participants compte, le dernier exemple le CPE.
Il faut un début à tout, j’ai 56 ans et je n’ai commencé à manifester qu’avec mes enfants qui se battaient contre le CPE. Quand le Peuple veut, calmement, sereinement quand vous êtes dans le flot des citoyens c’est impressionnant.
Résumé sur: http://www.yvesmichel.org/admin/espace-economie-alternative/la-dette-publique-une-affaire-rentable
1 Pourquoi y a-t-il de la dette publique ?
Parce que les politiciens ne veulent plus parler du ‘bien commun’, leur théorie économique explique que le bien commun est égal à la somme des intérêts individuels.
2 Pourquoi un État doit-il verser des intérêts quand il a besoin d’argent ?
Parce que les politiciens ont décidé qui fallait laisser un degré de liberté aux détenteurs de capitaux, ainsi ceux-ci peuvent choisir dans quelles boutiques politiques investir leur argent. De ce fait, nous sommes dans une civilisation qui respecte avant tout le choix du capitaliste, soit la liberté d’investir.
3 Pourquoi un État doit-il verser des intérêts quand il a besoin d’argent ?
A cause du point évoqué en 1 : Le bien commun a-t-il un prix ? Les politiciens ont décidé du prix du bien commun en additionnant les intérêts individuels suivant leur revenu par tête. Ainsi la quête du bien commun et de la morale s’efface devant des courbes froides d’agents économiques sommés de maintenir la croissance à tout prix. La pratique de la réduction des coûts est plus facile qu’exercer la morale.
4 À qui l’État verse-t-il des intérêts en France ?
Si l’Etat percevait sous forme d’impôts les intérêts, il invaliderait la proposition 2 : Nous ne serions plus dans une civilisation qui respecte les choix du capitaliste.
5 Pourquoi ne se pose-t-on jamais ce genre de questions ?
Parce que le politicien n’est pas philosophe. Si le bien commun a un prix, il suffit de connaitre l’arithmétique pour officier dans deux boutiques politiques au choix. Ainsi la morale reste une affaire privée.
je ne suis pas sûr que le « politique » comprenne si bien que cela la chose monétaire, et encore moins la question des dettes. Ses experts, heureusement, sont là pour lui « expliquer » (c’est à dire lui embrouiller la tête en faveur des lobbies financiers)
La plus grande « révolution », c’est donc l’éducation. Parler à tout un chacun du scandale de la dette, de la dette publique en particulier, expliquer, expliquer encore.
B.L.
« Pourquoi y-a-t-il de la dette publique » Autrefois l’Etat (en France) avait des actifs.On ne parlera pas des colonies, mais après la guerre des banques de dépôt et assurances nationalisées, des actifs pétroliers nationalisés (Elf Total), EDF,GDF etc.. tout ce qu’à fait de Gaulle en 1945.Ces actifs abondaient le budget de l’Etat avec les contribuables qui n’avaient pas à cette époque de bouclier fiscal.
A titre d’exemple on peut voir aujourd’hui le puissant apport financier pour les Etats concernés que sont les compagnies pétrolières comme Pétrochina,Pétrobras ou Gazprom.
Les Etats ayant privatisé massivement leurs actifs il ne reste que le contibuable (celui qui n’a pas accès aux niches fiscales ou au bouclier), les restrictions bugétaires et l’emprunt.
Comme les particuliers sont devenus des « ninja » victimes des subprimes, les Etats prennent comme eux le chemin du surendettement.
Dans les deux cas,c’est le résultat du libéralisme que certains veulent moraliser.
*Ninja (no income, no job, no asset)
Bonjour. Ici, au Canada, c’est la même chose. On dit que la dette per capita serait d’environ 18,000.$ (Le chiffre n’est pas très important dans mon propos). Dans ce cas, pourquoi un individu qui payerait sa part de la dette, ne pourrait pas profiter d’un rabais d’impôt immédiat? Au total, le pays ferait une économie d’intérêt qui pourrait être substantiel. Il me semble que chacun y trouve son compte.
Mais de toute façon aucun pays ne remboursera jamais sa dette publique… alors si vous voulez rembourser, allez-y (seul).
Par contre les intérêts à payer appauvrissent les plus pauvres au bénéfice des plus riches… et ces intérêts c’est 150 millions par jour (alors que les taux sont – seulement – à 3,5 ou 4% …)
La question qu’il faut répéter encore et encore, c’est celle que posait Jacques Sapir: pourquoi les banques peuvent-elles emprunter à 1% à la BCE en échange de prise en pension d’obligations souveraines et que les Etats ne peuvent le faire (et doivent donc emprunter aux banques à 3,5% ?
Patrick Artus écrivait dernièrement ( http://tinyurl.com/ykm46nt ) que les achats de titres publics par les banques correspondent à peu près au déficit public en 2009, et que dans la très grande majorité des pays de la Zone euro les déficits publics sont financés par les banques.
Merci monsieur jorion de poser les questions qui feront débat en 2010, partout dans le monde et avec, il faut l’espérer, une prise de conscience de la part des citoyens et …peut être des gouvernants.(soyons optimistes).
La dette souveraine fût toujours un problème majeur dans l’histoire. Ce qui a changé c’est la façon de la gérer.
CF: http://www.lacrisedesannees2010.com/article-la-crise-scenario-pour-2010-42124131.html
http://www.lacrisedesannees2010.com/article-le-trou-noir-de-la-finance-n-engloutira-pas-les-etats-39243990.html
La dette souveraine s’expliquait facilement lorsque la monnaie était l’or ou les métaux précieux (ou qu’elle était « accrochée) sur l’or. Il fallait de l’or pour avoir des moyens de payement.
Maintenant que la monnaie n’est qu’une « construction » représentant la contrepartie de dettes et donc d’espoirs de richesses (en théorie, je suis consciente qu’il y a des loupés), nous ne devrions plus avoir de problème de dette souveraine: il suffirait (YaKa 😉 ) que la Banque centrale finance les Etats lorsqu’ils ont besoin d’investir.
Mais bien sur les monétaristes nous disent qu’un État est moins dépensier s’il est obligé de se financer près du privé (banques et épargnants) en payant des intérêts, que s’il le fait sans intérêts directement auprès de sa BC.
Suis-je la seule a avoir des doutes et penser que ça ne change rien, au contraire car il faut en plus la monnaie des intérêts?
N’oubliez pas que nous avons une dette depuis 1973, date à laquelle l’état à cessé de créer de l’argent au profit des banques privées.
Ces banques privées lui vende de la monnaie avec intérets.
Et que font ces banques ? les banques font tourner la planche à billets virtuelle.
Et puisqu’elle réclame de l’état davantage d’argent qu’elle ne lui en prête (les intérets), comment peut faire l’était sinon, au final, ponctionner l’économie réelle de cet argent pour le renvoyer vers les banques privées.
Et voilà comment, par le mécanisme de la monnaie, les banques privées pompent notre économie (puisque l’état est obligé de retirer de l’économie toujours davantage d’argent pour payer les intérets).
Les crises financières ne sont pas nouvelles en effet, petit retour en arrière de 700 ans, à cette époque la recette pour se débarrasser des spéculateurs et de l’oligarchie fut plutôt radicale!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_IV_de_France
Bonjour, j’ ai une question toute bête. Les états nous dises que les banques les ont remboursé de l’ argent qu’ ils avaient été prêté. Si c’ est le cas les état ne sont pas endetté, ormis la dette récurente d’ avant la « crise » !
Ca n’enlève pas le problème de la dette.
Imaginez une entreprise dont les charges de structures ne soient pas couvertes par la marge dégagée, cette entreprise devrait emprunter, mais cela ne peut durer éternellement, ce n’est pas un mode de fonctionnement pérenne.
Dans le cas d’un état ce sont les contribuables qui payent le remboursement de la dette initiale mais aussi les intérêts.
Sachant que les recettes de l’état permettent à peine de rembourser les intêrets de la dette.
Tant la main qui donne est au dessus de celle qui recoit, il y a dépendance, ce sont donc les populations qui se rendent dépendantes des banques…
Au demeurant, je me demande pourquoi mr Ugueux (ancien vice- président de la bourse de New York) dit que la France se finance en interne … ( 5’12 de récente vidéo suivante).
Si une bonne âme à la réponse, d’avance merci .
http://www.dailymotion.com/video/xc3q37_regulation-relance-reforme-bancaire_newsundefined
Mr Ugueux est complètement dépendant et admiratif du secteur financier. Voyez son blog sur « Le Monde », vous serez fixé.
Il est vrai que les 2/3 de la dette publique française sont détenus par des non résidents,
mais il faut regarder les choses plus globalement :
Le taux d’épargne des français permettrait de financer la quasi-totalité de la dette publique française
une partie de cette épargne va vers l’achat de la dette publique française
et une autre va vers l’achat de la dette publique d’autres pays de la zone euro ou d’autres zones.
Un exemple simple permet de comprendre le mécanisme
à la création de l’Euro, la banque de France a frappé des pièces correspondant au volume de monnaie en France.
Aujourd’hui, prenons les pièces qui sont dans notre poche: on y trouve des pièces des différents pays de la Zone Euro, souvent au prorata de leur puissance économique
dans les poches de nos voisins on trouvera des pièces françaises.
Globalement, la France a émis autant de la monnaie en pièce au prorata de sa richesse
au final toutes les pièces se sont mélangées car elles ont exactement le même rôle en tant que monnaie.
Globalement la France se finance en interne
Individuellement tout ces emprunts d’Etats en Euros se mélangent et les résidents en France n’ont qu’1/3 de la dette publique française.
La situation des USA est totalement différente.
Le taux d’épargne des ménages était voisin de 0 avant 2008 (il est remonté actuellement vers les 5%)
source http://research.stlouisfed.org/fred2/series/PSAVERT?cid=112
donc la dette publique US a été financée par l’étranger : Chine Japon, OPEP, Russie etc
I.Lucas, vous oubliez un « détail ».
Le taux d’endettement général des ménages à mi-2008 était de 140% de leurs revenus.
Une paille, non?
Ils ont réussi malgré tout à créer une épargne de 3,2% depuis lors. Et encore ce chiffre là est-il une moyenne entre ceux qui peuvent en étant grassement alimentés par la nationalisation de pertes…???
Nous le saurons lors de leur implosion.
Pour résumer la situation façon « pieds dans le plat » : une minorité de personnes morales et physiques accaparent la richesse mondiale au détriment de l’ensemble des autres êtres vivants sur Terre.
Et quel qu’en soit le coût, même pour eux à terme, ils n’ont aucune envie que ça change…
=> La situation étant analysée, qu’est-ce qu’on fait ?
ON LES VIRE !
LE PLUS TÔT C’EST LE MIEUX…
et encore, c’est bien tard !
En gros, les 3 définitions collent…pour définir la dette publique !
Pour ce qui est de l’automatique, il faut parfois apporter des corrections au système. Dans le cas qui vous intéresse la dette publique en est un exemple, pour pas que ça se voit…On le voit chez les autres, plus facilement, le CADTM en est un exemple d’actualité, l’Eglise à sa grande époque, les pharaons et autres seigneurs par le passé 🙂 !
M’enfin, si vous lui soumettez votre question, sans le lâcher cela va sans dire…oh oh oh…ça va suer ! Ça me rappelle, un bistrot perdu au fin fond du Mexique, le patron nous demande d’un hochement de tête ce qu’on veut, moi j’avais bien aimé la Corona alors du coup : « Dos cojones !!! »
Bonne soirée.
Sources
Le problème des évidences culturelles , c’est que culturellement, çà se discute pas . Noir c’est noir, blanc c’est blanc, circulez , y’a rien à voir.
Du moins, tant qu’une autre culture n’a pas à proposer une autre façon de voir les choses , ou tant que le système de pensée en cours satisfait le plus grand nombre , voir surtout n’oblige pas à la remise en question.Culturellement , qui aurait pensé il y a 100 ans à la normalisation du divorce?
Beaucoup se demandent désormais s’il est bien raisonnable de laisser la gestion de l’argent aux banquiers .La question de fond étant « Le progrès signifierait s’endetter sans fin, travailler toujours plus longtemps pour gagner de moins en moins ? ».
PS : apparement , la dernière crise a permis de couler un nombre important de banques , ce qui en théorie pourraient profiter aux survivantes .
Si on se demande à qui profite le crime ( si toutefois il y a crime et pas simplement bêtise humaine) , l’éventuel coulage de la Grèce profiterait à qui ?
Et la dette du 1/3 monde ? On commence à débattre de notre dette publique bleue blanche rouge car on sent confusément que ça va mal se passer pour nous dans pas longtemps, oubliant que cela fait des dizaines d’années que ce même problème existe pour les pays pauvres, mais comme on en bénéficiait, puisque les intérêts nous étaient versés, et le sont toujours (club de Paris), on glissait le problème sous la table. Il faut savoir quand même qu’il y a plus d’argent qui circule du sud au nord que du nord au sud, et que ce sont les intérêts des pays pauvres qui assurent notre niveau de vie. Solutions : supprimer la dette, supprimer les intérêts des dettes, supprimer les banques géantes, faire des banques municipales sous contrôle des citoyens.
Bonjour,
le questionnement remis au goût du jour par Paul est évidemment fondamental.
L’audience de son blog est telle qu’il vaut mieux redire les choses plusieurs fois pour qu’elles puissent être entendues, puis comprises: oui, la charge d’intérêts entraînée par les dettes publiques est scandaleuse (surtout si l’on sait que la BCE prête à 1% aux banques, qui elles-mêmes vont prêter aux états à 4 ou 5%, voir documents de Natixis)
Paul remet en cause, d’une certaine façon, le fameux article 104 du traité « pré-Lisbonne » (celui de Maastricht, dont nous avons déjà discuté, ici et ailleurs).
Mais il faut aussi revenir sur le problème fondamental qui ronge nos systèmes monétaires, celui des intérêts de la dette, de n’importe quelle dette.
Aristote condamnait déjà le prêt à intérêt, l’Eglise l’a longtemps interdit, l’Islam le redécouvre avec force.
Les tenants du crédit social l’ont re-démontré depuis près de 40 ans, et de nombreux auteurs contemporains – certains cités par « toute neuve » – ont montré qu’un taux non « éthique » (supérieur au taux de croissance) ne pouvait que conduire à un enrichissement sans cause des « capitalistes », un accroissement exponentiel des « revenus non gagnés », une dépossession de la sphère « réelle » par la sphère banco-financière.
Ce qui est vrai pour les emprunteurs « privés » l’est aussi évidemment pour les emprunteurs « publics » (cf. http://tinyurl.com/yksb6qd) à ceci près que le remboursement des intérêts de la dette publique est payé par le contribuable (impôts) ou par le citoyen (diminution des engagements de l’état).
D’où ce que je proposais, avec d’autres, dans un autre fil de ce blog, à propos des dettes de l’Islande: annuler les intérêts à payer par l’état, par n’importe quel état, dès que ces taux sont supérieurs au taux de croissance.
Bien cordialement, Bruno Lemaire.
Bruno Lemaire
Il n’y a aucune raison pour que les États (nous) payent ne serai-ce qu’un centime d’intérêts, alors que, comme nous l’explique souvent Paul Jorion, pour ce que j’en ai compris, tout l’argent est émis par la Banque Centrale
J’aime beaucoup la façon qu’a l’intelligentsia de calculer le déficit en pourcentage du PIB;
L’exprimer en fonction des recettes (50%) pose t’il un problème ?
(Stéphanie de) Monaco ?
@toute neuve.
Sur le plan théorique, vous avez tout à fait raison. Il faudrait choisir entre les deux approches monétaires, celle de P. Jorion, ou celle de beaucoup d’autres. J’ai d’ailleurs écrit un certain nombre de billets sur le sujet.
Mais sur le plan pratique, ce qui est sûr, c’est que les banques privées prêtent contre intérêts aux états: c’est donc ces prêts à intérêt qu’il faut combattre en priorité, si l’on veut soulager la dette publique, de l’Islande, de la Grèce, et bientôt de la France.
Très cordialement, Bruno Lemaire.
Un intéressant article sur la dette publique : http://monnaie.wikispaces.com/Arnaque