Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Je vais raisonner à grands coups de serpe, on ne m’en voudra pas : la question que j’essaie de résoudre est une question très générale où les détails importent peu.
Monsieur X gagne tant d’argent. Le montant est tel qu’il est obligé de le dépenser entièrement pour subvenir à ses besoins quotidiens. Il n’est pas pauvre mais dès qu’il doit acheter un objet qui coûte plus que 1 000 €, il doit avoir recours au crédit à la consommation. Mr. Y gagne deux fois autant que Mr. Y. Quand il achète une maison, il doit emprunter mais il a à part ça suffisamment d’économies pour payer cash l’achat d’une automobile. Mr. Z. gagne dix fois autant que Mr. X et il dépense tout son argent. Pour arriver à le faire, il va à l’opéra tous les mois, possède un yacht, achète des bijoux dispendieux à sa femme et se constitue petit à petit une collection de peintres contemporains. Il fait vivre des artistes et soutient l’industrie de luxe.
Mr. AAA gagne 40 fois autant que Mr. X. (Ah ! on passe aux choses sérieuses !) Mr. AAA ne peut pas dépenser tout l’argent qu’il gagne, il faut qu’il en « place » une partie. Il en met une partie à la Bourse et une autre partie, il la consacre à acheter des obligations, des emprunts d’État.
Les actions qu’il possède lui donnent droit à des dividendes. L’argent que les firmes dont il achète des actions consacrent au versement de dividendes (de manière générale, les dividendes constituent une part en hausse constante du profit des sociétés), c’est de l’argent qu’elles ne peuvent pas consacrer à leur refinancement. Sur les capitaux qu’elles doivent emprunter, elles verseront des intérêts – en particulier à Mr. AA+, le cousin de Mr. AAA. Le montant de ces intérêts se retrouvera transmis aux consommateurs des marchandises produites par ces firmes sous forme d’une surcote de leur prix : vendues à la foule des Mr. et Mme. X.
Question 1 : ne voudrait-il pas mieux, d’un point de vue de ce qui est « socialement utile » (petit hommage en passant à Lord Turner !), que l’argent versé aux actionnaires sous forme de dividendes soit plutôt réinvesti dans la firme – diminuant d’autant sa dette ?
Les obligations que possède Mr. AAA lui rapportent des intérêts. Ces intérêts constituent ce qu’on appelle la « charge de la dette d’État » que nous contribuons tous à rembourser. La charge de la dette d’État en France est un poste budgétaire substantiel : du même ordre de grandeur que l’impôt sur le revenu ; se situant entre le budget de l’éducation nationale et celui de la défense nationale.
L’argent que Mr. AAA consacre à acheter des obligations (1/3 de la dette française reste en France), c’est manifestement de l’argent qu’il a en trop, même après qu’il a consacré une partie de ses revenus à l’achat de biens de luxe. L’État lui verse des intérêts sur cette somme – contribuant à gonfler la dette publique, dont on nous rappelle avec insistance ces jours-ci quel grand souci elle nous cause – et au remboursement de laquelle il faut que nous consacrions tout notre effort, même au prix d’une réduction du bouclier social (« Il faut ce qu’il faut ! »… soupir…).
Question 2 : ne vaudrait-il pas mieux pour tout le monde que ces sommes que Mr. AAA a en trop et qu’il se voit obligé de placer dans des emprunts d’État, qu’on l’en soulage plutôt par l’impôt ? Il y aurait là un double avantage : la dette publique serait diminuée du montant de la somme, et il n’y aurait aucune charge de la dette attachée aux emprunts qui auraient dû être émis à la place.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
129 réponses à “Deux questions simplistes sur la dette”
A tout homme qui a, on donnera et il aura du surplus ; mais à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a. Et puis quoi encore ?
Généralement l’argent « noir » (fraude,escroquerie…) et même de l’argent gagné légalement mais sur lequel on n’a pas envie de payer trop d’impôts sont tranférés vers les paradis fiscaux et les amis peuvent dépenser cet argent via un système de carte de crédit….Ces mêmes « amis » peuvent à leur tour aider à alimenter le compte du paradis fiscal….
Paradis fiscaux ? Nébuleuse nuisible, on coupe les ponts. Embrago sur toutes les transactions financaires avec paradis fiscaux. Et zou. Pourront toujours jouer avec leurs sous-sous planqués au chaud, mais seulement là, z’auront l’air fin !
« On n’est pas là pour se faire engueuler » Boris Vian
Au final, n’est-ce pas le principe même de la dette qui pose problème?
L’idée de bénéficier d’un travail avant même qu’il ne soit effectué, avec l’incertitude qui pèse sur son bon déroulement n’est-elle pas incongrue?
Lorsque je souhaite manger du pain, il faut au préalable que le blé ait été récolté, moulu, etc. Pas d’alternative à cela. En aucun cas je ne peux le manger avant que l’ensemble de ces travaux soient effectués. Et si l’une ou l’autre de ces opérations se déroule mal, je reste sur ma faim.
La contraction d’une dette revient à partir de l’idée que toutes les opérations nécessaires au dégagement d’un bénéfice vont se dérouler pour le mieux, et que cette dette pourra donc être recouverte sans problème. C’est en définitive une prise de risque d’origine totalement artificielle – inutile?
Non.
J’ai moi aussi toujours été très géné par la « confiance dans l’avenir » qui est vendue par les financiers et « libéraux ». (qui vendent cet argument CAR ils vous sur-exploite par la dette)
Ainsi, lorsque vous regardez bien, SI tout investissement était bien étudié et avec la garantie d’un bénéfice raisonnable et partagé par tous (et non uniquement par des « investisseurs » qui sont les parasites de l’humanité), les CDS n’auraient aucune raison d’exister.
(je ne vais pas encore piquer une crise sur le fait que ce qui « notent » une quelconque activité économique ne savent même pas ce qui se passe réellement sur le terrain, cela va encore raccourcir de quelques jours mon espérance de vie)
Néanmoins, il est OBLIGATOIRE de bénéficier de moyens financiers pour réaliser un projet important.
Et c’est pour cette unique raison que le capitalisme n’est toujours pas mort malgré ses crises répétées et sa nocivité extrême.
De là à dire que le communisme est le modèle d’avenir… Un doute m’habite aussi.
Un « mix » serait mieux.
Je ne comprends pas bien quel enchainement logique vous pousse à évoquer le communisme dans ce contexte – si ce n’est par l’association d’idées capitalisme/communisme, ce qui ne présente effectivement aucun lien logique en soi ( Une petite chansonnette pour illustrer mon propos).
Par ailleurs, que traduit exactement l’importance des moyens financiers nécessaires à la mise en œuvre d’un projet? Pas grand chose de plus qu’une quantité de travail – ou ses causes/conséquences (les compétences, la qualité des ressources, le temps).
« Il est obligatoire de bénéficier d’une grande quantité de travail pour réaliser un projet important ». Votre phrase ainsi reformulée est on-ne-peut-plus correcte, mais cela met en évidence une chose: Les moyens financiers sont un artefact superflu dans ce raisonnement. Une étape intermédiaire. Un MOYEN (les moyens financiers sont un moyen… N’est-ce pas extraordinaire? :p ).
En définitive, ils ne servent qu’à rapporter toute chose à la valeur chiffrée à laquelle on l’estime – ce qui induit potentiellement des erreurs, et nécessairement des approximations, même si cela repose sur deux idées sous-jacentes tout à fait justifiables: On ne peut comparer que ce qui est comparable, et n’est comparable que ce qui est exprimé dans une unité de valeur unique.
Mais en outre, l’existence d’un méthode pour parvenir à un résultat ne suffit pas à démontrer que toute autre méthode soit invalide. Autrement dit, il devrait être possible de réaliser un projet important sans moyen financier – au moins dans une vue de l’esprit où toute action ne serait pas de facto conditionnée par l’argent.
En fait, le tour de force capitaliste consiste précisément à avoir instillé cette croyance que l’argent soit la seule unité de valeur possible pour pouvoir comparer – autrement dit évaluer – les activités humaines. En l’occurrence, une autre unité pertinente – et plus directe – est celle de la quantité de travail nécessaire à la réalisation du projet, et la question qui s’impose est alors la suivante: Peut-on assumer cette quantité de travail à court, moyen, ou long terme?
Pour reprendre ma parabole précédente, tout projet est assimilable à la récolte d’un champs. Ce champs est plus ou moins grand et son exploitation nécessite donc plus ou moins de travail (pour obtenir plus ou moins de blé – ah, la parabole se retourne sur elle-même pour nous renvoyer au mot d’argot désignant l’argent… Amusant, non?). La qualité variable de ce champs nécessite un savoir-faire plus ou moins important pour optimiser la récolte, et la qualité variable du blé lui confère des propriétés plus ou moins recherchées – i.e. rares.
Pour en revenir plus précisément à la dette, elle consiste à obtenir des moyens dont on sait ne pas disposer, soit par manque de ressources, de travail… Ou de temps. Non pas que le projet soit irréalisable sans recours à l’endettement, mais qu’il requiert plus que ce qu’on est apte – ou disposé – à y investir. La dette est en fait un mensonge qui permet de s’exonérer de contraintes qui par ailleurs n’existeraient pas si l’on prenait la peine d’envisager la réalisation du projet selon d’autres critères (temps de réalisation plus long, quantité de travail plus importante, etc.)
@ Paul Jorion : J’en ai marre de ces économistes qui tounent autour du pot et qui sont, derrieres leurs articles pleins de X et de Y, incapables de nommer un chat, un chat, trop occupés qu’ils sont à essayer de nous faire croire en l’originalité de leur analyse. Aujourd’hui, le systeme CREVE d’un excés d’analyste de ce gabaris.
Dans mon immense mansuétude, je vais vous expliquer trés simplement les raisons de la crise, et je vais même vous donner LA solution :
Les entreprises sont responsables de cette crise car elles ont preferés investir leur bénéfice ( = le non paiement des salaires) dans le capital des marchés financiers, plutôt que dans le travail et le travailleur. Plutôt que d’assumer les conséquences de leur incompétence stratégique, les « entrepreneurs » en font payer les frais aux salariés, via le chômage.
La solution à la crise est la redistribution des richesses. Full point. Tout le reste n’est qu’enfumage.
Redistribution des richesses, ok pour le raisonnement non ce n’est pas cela.
Qu’on commence déjà par arrêter de piquer au pauvre pour donner au riche.
@Coco
Et si vous preniez d’abord la peine de lire les livres et billets de Paul Jorion ?
Allez, en voici un:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=4823
@ PJ
Vous avez l’art de poser de bonnes questions, car elles sont au cœur des enjeux actuels
En fait on sent bien que vous chercher une forme de régulation de l’économie libérale à partir de la notion d’intérêt général.
Mais il ne faut pas croire qu’il s’agisse là de questions nouvelles . Au contraire , c’est aussi vieux que l’économie libérale. Mais l’intérêt est que vous les reposez à neuf
Ces deux questions n’appellent cependant pas selon moi le même type de réponse
1/ la première est manifestement la plus actuelle, la plus urgente et la plus facile à répondre ( sur le plan de la théorie bien sût)
En fait vous reprenez le vieux débat des années 70 / 80 sur le capital qui opposait deux tendances : les modernes et les anciens
– La première – moderne – est de dire que plus le capital est fluide, plus l’accès des entreprises au financement est facilité.
C’est le point de vue anglo-saxon , qui donc plaide pour un capital impersonnel (- capital de flux, – lequel « ne regarde que les chiffres » et va générer les fonds de pension . Il est clair que cette position s’est largement imposée ces trente dernière années
– La deuxième qui renvoie en fait au capitalisme historique, considère que les entreprises à capitaux fermés ( familial , salarial, voire participations croisées ) sont plus stables, car on réinvestit facilement les bénéfices et on pense au long terme. C’est traditionnellement la position allemande , laquelle a été accusée de tous les maux ces vingt dernières années et pas seulement par les néolibéraux (cf ci-après)
–
Avec le recul je pense que ce débat a été tranché dans les faits. Il me semble que la première position a conduit à ponctionner les entreprises avec une vue à court terme et c’est elle qui freine l’investissement aujourd’hui. De plus elle conduit à cette position totalement scandaleuse –surtout d’un point de vue libéral – selon laquelle l’entreprise finance les retraites avant l’investissement ( car c’est cela les fonds de pensions) .
Au contraire le capitalisme patrimonial a montré ces vingt dernières années qu’il était largement plus soucieux des intérêts à long terme de l’entreprise et de ses salariés ( car le capital désormais ce sont les compétences)
Comme vous le savez j’appartiens au réseau français des spécialistes de l’innovation et l’on voit bien que les entreprises les plus dynamiques et innovantes sont celles qui sont à capitaux patrimoniaux et/ ou salariés : c’est les Essilor, Décathlon , alors que la « normalisation » du capital conduit toujours au court termisme et au désinvestissement ( exemple encore récemment, Accor) . Encore un exemple : l’Allemagne a consacré l’essentiel de son plan de relance à financer le mi-temps des entreprises en difficulté, ce qui a maintenu le niveau d’emploi stable , et ce en plein accord avec le patronat lequel voulait d’abord maintenir les compétences .
Vous avez donc entièrement raison de rechercher un mécanisme conduisant au réinvestissement des bénéfices dans l’entreprise . Il est clair qu’il existe des méthodes . Mais il faut dire qu’elles passent toutes par le retour en arrière sur les normes comptables qui ont marqué le triomphe du capitalisme anglo-saxon (ces normes conduisent à valoriser le capital en fonction du marché) alors qu’il faudrait mesurer la valeur du capital par sa valeur productive de long terme.
J’en profite pour dire ici qu’elles passent aussi par la solution du problème des retraites , pour éviter que les gens soient contraints de compenser dans des mécanismes de fonds de pension ( comme quoi le meilleur allié des financiers se trouve dans les corporatismes mais cela aussi c’est une très vieille histoire ! )
Le deuxième question est d’abord une question morale. Elle est encore plus vielle, vieille comme les révolutions française et anglaise et elle ne peut donc se poser sur le seul terrain économique (combien j’économise ? combien je taxe ? )
. Notez d’abord qu’elle est mal posée ( un particulier ne prête jamais directement aux Etats) . Mais au-delà et dans son esprit , elle pose un problème de justice, et d’abord de justice fiscale . Financer un déficit en allant chercher l’argent « là où il est » afin de « de prendre dans la poche des riches qui n’en faisaient rien » est toujours très populaire.
C’est pourquoi le Roi et les Nobles ne s’en privaient pas , et dans notre tradition politique de quelque côté qu’on pose le problème cela s’appelle toujours de la spoliation
Spoliation cela veut dire que non seulement c’est injuste, on vole les gens, mais c’est inefficace , car on induit des comportements contraires à l’intérêt général
Il n’existe d’ailleurs aucun exemple où ce genre de démarche a payé économiquement. Dans le cas qui vous occupe, si vous prenez l’épargne financière que les gens ont constitué , soit ils la placeront ailleurs – l’or va monter – soit ils achèteront des habitations ( et les prix vont monter de façon abusive) et en aucun cas n’investiront dans le pays. Avec de plus le sentiment de la légitimité de leur côté , celui qui a conduit aux révolutions ..
Ce n’est pas une clause de style. Supposez que vous défendiez cette position en Grèce où, le déficit n’est pas dû à une « politique ultra- libérale-qui ponctionnerait- les couches- populaires »comme-on- aime à le dire. Mais où il est dû de façon plus prosaïque au laxisme politique : les grecs sont champions du monde de la fraude, et développent un clientélisme forcené dans l’usage de la représentation publique ( votez pour moi et je fais rentrer votre fils dans la fonction publique ! : plus de la moitié de la population active est fonctionnaire !) . Imaginez un peu ce que veut dire votre position : dans cette affaire la morale est plutôt à Bruxelles .
La seule solution juste est celle de la fiscalité et de l’imposition des revenus , où l’on taxe de façon croissante parallèlement à une vraie chasse aux fraudeurs.
Mais cela pose un double problème : politique d’abord, parce que l’on ne peut pas augmenter les impôts sur une longue période sans serrer les dépenses , et le jeu démocratique facilite toujours les dépenses
Mais au-delà cela pose surtout le problème de la justice dans la formation des revenus. . En clair est-ce que le lien entre la contribution et la rétribution des gens est toujours aussi objective , pour me permettre à moi, Etat de m’appuyer sur les revenus comme base de mesure fiable ( je dis « toujours aussi, » car il l’a été sur une grande partie du XXème) .
C’est là le vrai problème de nos économies et pas seulement du fait de l’opposition entre le capital et le travail En effet, les revenus NETS du capital productifs ne dépassent pas les 10 % en moyenne même dans la phase que nous connaissons ( et non 30 ou 40 % comme on dit ici sur la base d’une lecture erronée des comptes de la Nation) Cela ne saurait expliquer les distorsions que l’on observe aujourd’hui et qui encore une fois sont nouvelles.
Ces distorsions ne peuvent venir que de l’activité productive en tant que telle , de la manière dont elle évolue, ce qui est beaucoup plus grave. Mais cela personne ne veut le regarder : c’est trop difficile !
Amicalement
« Financer un déficit en allant chercher l’argent « là où il est » afin de « de prendre dans la poche des riches qui n’en faisaient rien » est toujours très populaire. (…), et dans notre tradition politique de quelque côté qu’on pose le problème cela s’appelle toujours de la spoliation » : oui, surtout quand le problème est formulé dans les termes que vous avez choisis ! Rétablir brutalement un équilibre relèvera toujours de l’arbitraire, d’où ne peut naître qu’un sentiment de spoliation. Mais l’idée de Paul est plus générale car plus abstraite. J’imagine qu’il s’agit plutôt de changer une règle, taxer plus fortement les riches, pour qu’ils aient moins à prêter. Il s’agit de flux, comme avec le yin et le yang, pas de razzia.
Analyse intéressante, merci.
@crapaud rouge
Non telle qu’elle est exposée, l’idée de Paul est de chercher à fonder dans la transaction élémentaire la racine d’une solution. La démarche est intéressante car elle permet de lier dans le raisonnement l’éthique et le raisonnement économique . Et si vous lisiez jusqu’au bout vous verriez que je conseille une démarche en termes de taxation laquelle seule est juste. Et je maintiens : telle que Paul l’expose ( à titre d’exemple rhétorique ) c’est du vol
Par contre une démarche en termes de flux , telle que vous l’exposez est purement amorale : car vous ne traitez pas avec des individus mais avec des moyennes mathématiques . C’est s’illusionner soi même
Keynes disait : en ce qui me concerne je suis amoraliste
amicalement
Les banquiers sont des truands tout les monde le sait.
Les banquiers sont nécessaires car le monde à besoin de salauds, sans quoi on n’aurait pas besoin des juges, des flics et de l’état.
Plus les banquiers seront méchants plus on aura besoin d’état, de politichiens, de juges et de flics.
Les télévisions, radios et autres mass merda sont aussi très nécessaires.
Priez c’est se soumettre, râler se démettre, payer c’est exister.
Les banquiers et les politiciens sont liés. L’Etat et ses forces coercitives comme l’armée, la police, la justice sont leur instrument. Ensuite viennent les moyens de propagande comme les medias qui leur appartiennent à eux ou à l’Etat. C’est tout la même pourriture.
@Paul,
C’est un vieux problème. La solution qui vous sert de conclusion ne sera jamais envisagé car ce sont les riches qui dirigent l’Etat et il s’en servent pour continuer à dominer les pauvres qu’ils veulent voir leur obéir par divers moyens de propagande lorsqu’on est en démocratie ou de force brutale lorsqu’on est en dictature. Vous voyez, moi aussi je raisonne à grands coups de serpe. C’est la vérité et ce n’est pas une invention !
« La propagande est à la démocratie, ce que la violence est à la dictature » De qui est-ce déjà ?
J’ai le sentiment que la propagande n’est plus aussi efficace ces derniers temps… Ce blog en témoigne (entre autres). verrait-on la violence d’État reprendre le dessus ?
Vous pourriez peut être lire « la dette publique, une affaire rentable » de J-A Holbeck et P. Derruder
Q1- Le dividende est versé à l’actionnaire.La valeur de son action inclut le prorata de la dette de l’entreprise et baisse.Le dividende est réinvesti dans la firme diminuant sa dette.La valeur de l’action augmente.Hors spéculation, cela ne change rien. Le seul changement serai que le dividende ou une partie de celui-ci soit réinvesti dans les salaires!
Question 1 :Investir au lieu de distribuer une dividende …l’action va normalement augmenter.
Question 2 :aaa risque de ne pas être d’accord….
J’ai lu dans « contre info » que l’Orégon venait d’augmenter les impôts sur les hauts revenus pour sauver les services publics !
En voilà une idée qu’elle est bonne ! non ? Bel exemple à suivre ! Un état d’Amérique du nord de surcroît !
Ainsi, supprimons le bouclier fiscal pour commencer.
Augmentons l’impôt progressif sur les revenus, transférons les charges sociales qui pèsent actuellement sur les salaires sur la CSG…
ILS auront là une belle raison d’être enfin « décomplexés » !
Et comme le propose quelqu’un plus haut, raccourcissons quelques voyous au passage pour l’exemple, histoire de rappeler les bonne manières de la vie en société !
« L’amour, le travail, la santé et la vie sont précaires » paraît-il.
@ Alexis
La hausse progressive des impôts est une solution.
Mais la CSG est une fausse bonne idée . Car vous dénaturez la sécurité sociale et la retraite
Actuellement c’est un mécanisme d’assurance qui responsabilise les gens : je paye « socialement » pour ma retraire moyennant une logique de pérquation poar espréance mathématique
Si vous tranférerez sur la CSG vous transférer le retraité en assisté social. C’est intéressant pour le politicien ( Brel parlait des dames patronesses) , mais pas pour la démocratie
La preuve ? i vous maintenez le régime d’assurance, les salariés acceptent de montée la durée des cotisations pour compenser la montée de l’espérance de vie. Les retraites ne feront que stagner
Si vous en faites des assistés vous urez une quasi émeute .. vous laisserez l’âge de la retraite . Vous aurez les applaudissements des belles âmes et 10 ans après les retraites seront devenues misérables
A M. Jorion, petite question : connaissez-vous la fiscalité des dividendes (par exemple) ?
Réponse :
– fiscalité sociale : 12,1% (CSG + RDS + CNSA + RSA + revenus du capital). Combien pour un salarié ? Ou même pour un dirigeant d’entreprise ?
– fiscalité des revenus : soit abattement + impôts (tranches), soit prélèvement libératoire.
Dans le premier cas : – 40% (abattement) – abattement forfaitaire annuel (3050€/couple marié) + imposition (selon les tranches de revenus de l’impôt) – crédit d’impôt (si si, à maxima de 230€/couple marié).
Exemple : 7000€ de dividende (soit, des broutilles). Résultat ? 1000€ à déclarer, selon la tranche – 50%x7000€ (avec 230€ maximum) de crédit d’impôt. En clair, quelques centaines d’euros par an, au pire (cotisations sociales comprises) …
Personnellement, j’attends toujours que mes impôts chéris m’appliquent ‘sauvagement’ les dits 40% d’abattements sur mes revenus salariaux.
Dans le second cas : prélèvement ‘libératoire’ de … 18% !!
Exemple : 7000€ de dividendes. Résultat : 1260€. Si on enlève les cotisations sociales (12,1%), soit 840€, il ne reste plus ‘que’ 4900€. Le prélèvement libératoire semble donc moins intéressant que l’abattement fiscal.
Sauf que dans un second exemple, c’est tout le contraire et c’est très simple à comprendre.
Dividendes : 100 000 €.
Abattement 40% = – 40 000 €
Abattement forfaitaire couple marié = – 3050 €
Crédit d’impôt couple marié maximal = – 230 €
TOTAL déductions fiscales = 43 280 €
TOTAL à soumettre aux impôts sur le revenu = 56720 €
Si la tranche de revenu est ‘maximale’, l’addition est donc plus importante qu’avec un prélèvement libératoire …
D’où, PROPOSITION 1 :
1. Suppression du prélèvement libératoire.
2. Soumission des dividendes aux cotisations sociales aux taux correspondants aux autres revenus, notamment salariaux mais avec un barème progressif comme pour les tranches d’imposition sur les revenus (plus les dividendes sont élevés, plus le taux de la tranche de cotisation est élevé).
3. Suppression de l’abattement de 40%, de l’abattement annuel forfaitaire et du crédit d’impôt.
4. Imposition des dividendes ‘nets’ (déduction des cotisations sociales payées) selon le barème progressif de l’imposition sur les revenus (comme les autres sources de revenus, notamment les salaires, avec les mêmes droits à abattements).
L’idée n’est PAS d’interdire le versement des dividendes mais bien :
a- de rendre moins rentable la ‘maximalisation’ de ces versements pour les bénéficiaires
b- de rendre plus attractif un investissement de ces mêmes sommes au sein de l’entreprise (avec des bases de calcul sur les cotisations sociales différentes par exemple et des crédits d’impôts sur les sociétés, IS)
c- qu’en cas de versements néanmoins ‘massifs’ de dividendes, la collectivité s’y retrouve aussi financièrement par le versements de cotisations et d’impôts, proportionnellement aux sommes versées.
Enfin, concernant les obligations d’état, en lieu et place d’un marché d’adjudication ‘libre’ (selon l’offre et la demande), l’état serait bien avisé de proposer sa dette aux demandeurs selon ses propres taux, soit des taux assez bas, proches des taux de la BCE par exemple, afin de réduire l’attractivité de ces obligations et orienter les investisseurs vers la fiscalisation des sources de revenus, que ce soit des dividendes ou des plus-valus mobilières.
D’ailleurs, concernant ces plus-valus mobilières, connaissez-vous aussi leur fiscalité ?
C’est encore mieux : en dessous de 25730€/an, exonération d’impôts !!
Seules les cotisations sociales (12,1%) sont dû au 1er euro. Au-delà du seuil, prélèvement libératoire de 18%.
Attention : le top …
Les ‘moins values’ existent aussi et sont déductibles des plus values. Conséquence ? Si vous avez pris un risque en bourse et que lors de la vente de vos actions ou SICAV vous en êtes pour votre argent, pas de panique ! Vous pouvez vous refaire au cours de l’année, si le coeur vous en dis ! Auquel cas, si vous faîtes ce coup là un méga bénéfice, les impôts, grands seigneurs, tiendront compte de cette malheureuse moins value précédente, qui vous empoisonnait tant …
Et si c’est encore pas de bol, pas de panique (on vous le dit : écoutez les impôts) ! Les moins values sont valables pendant 10 ans !!
Ce serait bien le bout du monde si un de ces jours (365 jours x 10 ans), vous n’arriverez pas à faire une bonne plus value, qui sera l’année suivante alors complètement exonérée d’impôt. Et si franchement vous n’y arrivez pas pendant 10 ans, c’est que vraiment on peut plus rien pour vous : vous êtes un gros blaireau et un très mauvais capitaliste, changez d’investissement, essayer le loto ou le PMU.
Alors, heureux ??
D’où, PROPOSITION 2 :
1. Suppression du prélèvement libératoire sur les plus values sur les valeurs mobilières.
2. Soumission des plus values sur les valeurs mobilières aux cotisations sociales aux taux correspondants aux autres revenus, notamment salariaux mais avec un barème progressif comme pour les tranches d’imposition sur les revenus (plus les plus values sur les valeurs mobilières sont élevés, plus le taux de la tranche de cotisation est élevé).
3. Imposition des plus values sur les valeurs mobilières ‘nets’ (déduction des cotisations sociales payées) selon le barème progressif de l’imposition sur les revenus (comme les autres sources de revenus, notamment les salaires, avec les mêmes droits à abattements).
Cela répond-t-il à vos deux questions, M. Jorion ?
C’est dingue ce qu’on peut apprendre quand on regarde vraiment ce que peuvent nous ‘proposer’ les impôts …
Je plussoie
Fiscalité des entreprises : plus on est gros moins on paie…
• Call put strike…
• un turbo est un produit dérivé, spéculatif à effet de levier. Ce produit est lié à sous jacent soit indiciel, action, matière première….call tu joues à la hausse, put à la baisse (type de warrant). le strike est la barrière désactivant ou niveau, si tu joues à la baisse sur le cac40 (tput cac40), et que l’indice monte et passe le Strike, tu perds la totalité de ta mise. Attention produit dangereux, mais possibilité de faire de gros rendement. Pour ma part, je joue sur indice. Sur action plus difficile, car il faut maitriser plusieurs paramètres. Sur indice les AT, le macro économique, les per moyennisés te donne déjà une idée….
un turbo se trade très rapidement, voire une heure ou deux, +30%,40% et tu vends, ça va très vite, un truc de fou, accrocher à l’ordi….
plus tu t’éloignes du strike, plus le risque de se retrouver confronter au trike se réduit, mais le rendement aussi. Plus tu te rapproches, plus tu peux obtenir un rendement de fou. A vous de voir… mais quand même déconseillé de jouer trop près du strike.
Demandez à la Grèce ce qu’elle en pense aujourd’hui avec sa mise sous tutelle par Bruxelles…
Notre tombe à été creusé :
« En 1973, les statuts de la Banque de France, laissés en suspend à la libération, sont modifiés par la loi 73-7, signée par Pompidou, Mesmer, Giscard d’Estaing et parue au Journal officiel le 4 janvier 1973. Dans l’article 25, il est stipulé que « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France » [7].En pratique, cela signifie que la République s’oblige à emprunter sur les marchés à obligation contre taux d’intérêt. »
Dernier budget à l’équilibre, monté en puissance de la finance, mort de la politique, mort de la république… rien de moins, le reste de la « chienlit » devant suivre ….
@ il n’y a aucun lien entre la construction de l’Europe et la financiarisation
Si vous n’en êtes pas convaincu regardez ce qu’on disait il y a quelques années de la politique « ringarde » de la BCE ….
Mr AAA est un riche. Mais un riche dans une société de consommation démocratique est un homme frustré. Mème le luxe n’est plus ce qu’il était, il s’est démocratisé. Aussi mr AAA ne pouvant vivre luxueusement et par ailleurs travaillant beaucoup pour que Mr A puisse acheter ce qui ressemble à du luxe à crédit, exige une compensation symbolique et tout à fait futile: gagner plus d’argent qu’il ne pourra en dépenser. Il est alors obligé de placer cet argent en actions, en obligations qui montent, qui baissent, tout cela fait du souci à Mr AAA. Il a une autre solution, il peut acheter une oeuvre d’un artiste contemporain genre ballon de jeff koons pour les entrées de crèche: Mr AAA se prend alors pour un grand mécène, un Laurent de Médicis du XXIè s…mais il a quand mème du mal à y croire: Jeff Koons l’ex trader, c’est quand mème pas Piéro della francesca. Alors il se venge et exige de gagner encore plus d’argent….Il est très difficile d’ètre riche dans une société démocratique
Au point où nous en sommes,
on pourrait peut-être descendre la notation de Mr AAA, non ?
(et, hors toute blague, merci pour vos explications, Mr Jorion)
Aucune de ces propositions ne seront appliquées, car c’est la fraude qui domine et qui aura le dernier mot.
Je conseillerais qu’une seule chose : retirer son argent des banques, le transformer en or ou autre métal précieux, en nourriture et éventuellement en arme.
Et pour conclure le fameux article 104
Et pour conclure le fameux article 104
« 1. Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées “banques centrales nationales”, d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.
2. Le paragraphe 1 ne s’applique pas aux établissements publics de crédit qui, dans le cadre de la mise à disposition de liquidités par les banques centrales, bénéficient, de la part des banques centrales nationales et de la BCE, du même traitement que les établissements privés de crédit. »
A la serpe vraiment? je pense qu’il faudrait un plus gros instrument qu’une serpe pour faire le ménage.
En même temps qu’instaurer un revenu minimum décent indépendant de l’activité, sorte d’assurance solidaire pour tous qui dégagerait de la peur panique de manquer et de dégringoler trop bas, peur éprouvée par de plus en plus de personnes, instaurer un revenu maximum. Europe écologie propose par exemple ce revenu maximum, et le fixe à 30 fois le minimum annuel. Selon eux, au-delà, les revenus seraient au choix largement imposés ou reversés à des fondations, associations, organismes d’intérêt général.
Je suis tout à fait d’accord et partant pour aider M. AAA à se désintoxiquer de sa maladie accumulatrice, prédatrice et avide… Il ne le sait pas encore, mais il serait bien plus heureux à partager ! Et qu’on ne vienne pas me dire que M. AAA mérite de gagner 40 fois plus parcequ’il est 40 fois plus compétent, intelligent, doué, que n’importe quelle autre personne qui galère à se loger, trouver un travail !!! Ceci doit être fait de manière non-violente, courtoise mais ferme : il ne faut pas prendre au sérieux les ruses argumentaires de ceux qui préfèrent couver leurs fortune plutôt que d’oeuvrer pour le bien commun, incapables de donner, par peur de… de quoi au fait ? Et qu’on ne vienne pas me dire qu’avec ce système, les « meilleurs » partiront à l’étranger : gagner 30 fois plus que le revenu minimum suffit amplement à mon sens à reconnaitre le mérites de leaders relativement honnêtes et plus que compétents : au-dessus, ça attire plutôt les mafieux, les corrompus, les grands malades avides intoxiqués au pouvoir et à l’avoir, dont les compétences réelles sont auto-centrées sur le maintien et le renforcement perpétuel de leurs intérêts égoïstes ou claniques.
Quant à la dette, on la réparti équitablement et proportionnellement selon cette plus juste et efficace répartition des revenus, et si des personnes gagnent trop pour être remboursées, on annule les remboursements (avec un joli mot d’excuse, voire on pourrait ériger un monument de forme très artistique avec leurs noms dessus et signé « les français reconnaissants ». Si les prêteurs riches sont des étrangers et qu’ils convainquent leur pays de nous faire la guerre, on reste calme, on leur envoie des fleurs, on propose de les rembourser avec des doses de vaccins contre la grippe A ?
Paul, vous êtes en grande forme. Est-ce la perspective d’une « RDV » avec le ministre du budget demain soir ? 😉
Très percutant ce billet car il établit un lien express entre votre livre « L’argent mode d’emploi » et une actualité brûlante, celle de la dette au nom de laquelle on nous annonce la rigueur même si c’est encore à mots couverts coté gouvernemental.
L’idéal serait que nous soyons dans une situation telle qu’il n’y ait plus ni de Monsieur X, ni de Monsieur Y, ni de Monsieur AAA, mais seulement des messieurs et dames avec tout simplement leur nom bien à eux, pour une vie qui leur serait propre, parce que la propriété de leur vie ne serait pas aliénée à des intérêts extérieurs. Pour cela il suffit de rendre caduc le modèle économique qui rend possible leur statuts inégaux d’hommes de la pénurie et/ou de l’excès. Dans le modèle actuel ceux qui ont de l’argent en trop créent automatiquement une pénurie pour ceux qui n’en ont pas assez. Cette pénurie d’argent crée par la même occasion une pénurie de temps car l’argent permet à ceux qui en disposent de définir rythme et contenu du temps de ceux qui en disposent moins, ce qui permet la reproduction à l’identique du système inégalitaire.
Il faut donc inventer trouver un mécanisme par lesquels des projets, des entreprises humaines puissent se financer autrement qu’en ayant recours aux circuits onéreux que l’on connaît aujourd’hui, si onéreux d’ailleurs qu’ils menacent désormais la survie du système et donc nos existences sociales. De toute évidence il s’agit d’interdire les stocks-options, les paris sur la fluctuation des prix et à une fiscalité ad hoc, autant d’instruments qui permettraient que l’argent aille enfin où il devrait aller, c’est à dire dans la poche de tout le monde et pour des projets utiles socialement, y compris culturel, artistiques, bien entendu.
Le schéma proposé dans ce billet à l’avantage de présenter les choses de façon pragmatique, c’est à dire en prise avec les problèmes du moment, dans le but de proposer une politique économique alternative. Ce billet, très ironique et amusant au demeurant, est une petite pépite de pédagogie, à envoyer aux amis !
Ceci dit il me semble tout de même nécessaire de remettre en question la fonction économique de monsieur Z car dans son comportement on retrouve la vieille idée des utilitaristes selon laquelle « L’économie prospère repose sur la libéralité des riches et l’industrie des pauvres » (Barbon). Je fais ici allusion à la querelle sur le luxe si importante au XVIII ème siècle, les siècles suivant ayant donné raison aux utilitaristes. Si nous voulons effectivement faire une nouvelle critique de l’économie politique, il faut retourner à cette bifurcation. Non pas pour prôner l’abstinence, la frugalité mais pour interroger à nouveaux frais le rôle et la définition du luxe dans nos sociétés, à savoir par exemple s’il pourrait exister une société où le luxe ne serait plus le point de mire des convoitises mais simplement une propriété des choses à la porté du plus grand nombre parce que cette propriété pourrait être partagée, soit que les produits de luxe auraient changé de nature et / ou bien que ceux qui existaient déjà auraient rendus facile d’accès.
Suite de la réponse à la question 2 :
La dette publique est-elle encore maitrisable ?
« Les seules réductions d’impôts votées depuis 2000 ont amputé les recettes publiques de 66 milliards d’euros par an. Les multiples niches fiscales, dont l’utilité sociale et le rendement économique ne sont pas toujours avérés, ont un coût annuel de 73 milliards d’euros. C’est le cas en particulier des multiples exonérations qui favorisent les revenus du capital, dans un contexte où il faudrait au contraire limiter l’excès d’épargne des ménages français. »
66 milliards d’euros par an, soit 660 milliards de 2000 à 2010 …
Soit autant que la somme de tous les déficits cumulés de l’Etat sur cette période (avec -140 milliards en prévisionnel pour 2009 et 2010) !!
‘La dette publique est-elle encore maitrisable ?’
CQFD.
Non ça fera bien plus, car pour le plus grand bénéfice des plus riches les taux d’intérêts vont augmenter: http://fr.public-debt.org/
Bravo Zébu, ils ont encore & toujours soif. CQFD, CQFD, CQFD
@ Toute Neuve :
Merci pour le lien, c’est très instructif !!
Si je comprends bien, il ‘suffirait’ d’emprunter 1250 milliards d’euros et rembourser le capital pour en finir avec cette dette (qu)inique de l’Etat français …
Un emprunt à 0,5% à la BCE disons. Soit environ 65 milliards par an, sur 20 ans.
Le seul service de la dette, incluant les intérêts et la partie du capital remboursable, représente près de 118 milliards par an (!!), autant que les recettes directes de l’Etat français (source wikipedia).
En clair :
1. en empruntant ainsi un tel montant, l’Etat français, au bout de 20 ans, n’aura plus aucune dette. Les contribuables français permettront ainsi à leurs enfants (une génération) de ‘bénéficier’ de 65 milliards d’euros annuels de recettes supplémentaires, sans compter le fait, ‘accessoire’, d’avoir été libérés du poids d’une dette (qu)inique, les obérant de leur futur et du futur de leurs propres enfants et ainsi de suite.
2. en remboursant ainsi immédiatement le capital, il en finit avec le remboursement des intérêts et ne rembourse que LA MOITIE de ce qu’il verse actuellement (!!) : 65 milliards par an en lieu et place de 118 milliards par an.
3. à budget constant (recettes/dépenses), ces 65 milliards ‘excédentaires’ peuvent à eux seuls, hors période de crise (où le déficit peut être plus important, comme en 2009, avec -140 milliards de déficit prévisionnel), non seulement financer le montant des déficits annuels de l’Etat constatés sur une longue période en France (entre 0 et -65 milliards, au pire, en 1995 et 2003, hors 2009) mais le plus souvent aussi participer à augmenter les recettes et donc le financements d’actions réelles de l’Etat.
4. ces considérations ne tiennent compte que des éléments à budget constant de recettes/dépenses. Des ‘améliorations’, phénoménales, peuvent être obtenus, en ‘optimisant’ (je dis ça, c’est pour M. Jorion : ‘optimisons, optimisons !’) les recettes fiscales, notamment quant aux revenus financiers (valeurs mobilières, dividendes, etc.) et aux exonérations de cotisations sociales et patronales, dont l’Etat DOIT compensé (pas à l’euro près mais bon …) à la Sécu la perte sur son budget. Cette ‘optimisation’ ne viendrait donc qu’en ‘sus’ d’un tel équilibre, que provoquerait cet emprunt à 0,5%. Soit ‘quelques’ dizaines de milliards par an, permettant ainsi de mener des politiques sociales et fiscales ‘optimisées’. Un bon paquet, dirons nous, de quoi rejouir les coeurs les moins réjouis. Et tout ça, toujours, sans obérer le futur de nos générations futures. Tip top, donc.
5. il est bien évident qu’un tel emprunt se fera à la BCE à taux donc très bas (0,5%), afin de ne pas recommencer la même connerie (service de la dette, etc.) et surtout à taux … fixe et sur 20 ans. Car les emprunts que fait l’Etat français, régulièrement, ne se font PAS, évidemment, ni à ce taux dérisoire de 0,5%, ni même forcément à taux fixe. Et que si les taux augmentent (selon le marché puisque l’Etat ‘lève’ ses obligations sur un marché, certes spécifiques, mais un marché néanmoins), en particulier parce que les agences de notations dégradent la note de la France (comme la Grèce actuellement), l’argent-dette sera alors bien plus chère pour l’Etat français, qui doit néanmoins continuer à emprunter sur le marché pour rembourser sa dette. Ainsi, l’Etat français est totalement dépendant :
– des banques (emprunts obligataires quasi exclusivement par ce biais),
– des agences de notations (qui sont des entreprises privées, liées indirectement aux banques).
Et les contribuables français, itou. Comme les grecs. Ou les anglais. Ou les portugais …
Ai-je donc bien tout compris ou pas, Toute Neuve ?
6. Quand est-ce donc qu’on commence à emprunter ? 🙂
Autre réflexion : l’écran de fumée sur le soit-disant ‘grand emprunt’ lancé par Sarkozy.
Comparons.
Nécessité d’emprunter 1250 milliards pour en finir avec la dette de l’Etat.
Proposition de réaliser un ‘grand emprunt’ à 100 milliards, pour ‘financer les investissements du futur’, dixit les bonimenteurs. Car les dits ‘investissements du futur’, l’Etat français aurait dû de toute manière les réaliser (Université, etc.).
En clair, ce ‘grand emprunt’, non seulement ne vient pas réduire la capital de la dette de l’Etat français mais il vient s’y ajouter, augmentant ainsi le service de la dette !!
On avait donc la corde autour du cou. On se met donc le tuyau de gaz dans la bouche …
Tant il est vrai que Sarkozy suit les traces de son mentor, Edouard Balladur : privations, retraites, mais aussi déficits records ET ‘Emprunt Balladur’.
40 milliards de francs. Entre 2 et 4 milliards de francs de perte. Un taux d’intérêt à 6%.
Déficit RECORD en 1993, en valeur absolu (-71,6 milliards) et en pourcentage (-6,4% du PIB), inégalé jusqu’à … 2009. Sarkozy donc.
On n’en finit pas de payer les saloperies de Balladur et consorts (ce serait d’ailleurs bien qu’on les sortent) …
La dette, quelle dette, si l’état devient maitre, pourquoi emprunter de l’état, pour l’état qui se rembourserait lui même, tout ça pour une monnaie qui n’a qu’une valeur faciale. Un euro vaut un euro point barre.
A force de nous auto-enfumez nous même, nous fumons tous la moquette!!!!!!!!!!!!!!!!!!!respirez et reprenez vos
esprits.
A grands coups de serpe aussi, je prolonge le destin des protagonistes X, Y, AAA, qu’imagine Paul Jorion :
Monsieur AAA et monsieur X meurent le même jour, laissant tous deux un bébé du même âge, qui devient leur héritier. Le bébé AAA’ hérite des obligations productrices d’intérêt, et le bébé X’ n’hérite, apparemment, de rien du tout.
Voire!
En fait, les deux bébés héritent collectivement de la dette publique, qui est bien connue pour sa propension à peser préférentiellement sur les épaules des bébés. Mais le fait est que ce sont surtout les épaules du petit X’ qui vont porter cette charge, et que AAA’ sera le bénéficiaire de l’opération.
Nos illustres ancêtres, rédacteurs du fameux « Les hommes naissent et demeurent égaux en droits et en dignité », n’avaient pas imaginé la dette publique, contractée sur les marchés de capitaux, qui vide ce principe de son sens.
Il ne s’agit pas que de l’inégalité des conditions, qui fait que l’un naît riche et l’autre pauvre, il s’agit d’une sujétion de fait de l’un à l’autre : tous comptes (publics) faits, à la naissance, X’ doit quelque chose à AAA’.
La vérité est que X’ est né esclave économique de AAA’. J’ai du mal à l’admettre…
Sinon, dans la catégorie ‘nous vivons une époque formidableuh’ :
le plein, s’il vous plait !
Et aussi, plus rare :
des notaires de (tout) repos
Ceci dit, quand on regarde les ‘acteurs’, on comprend que l’appât du gain (fiscal et facile) n’est pas obligatoirement relativisé en fonction des revenus en sa possession ni même des obligations ‘morales’ et réglementaires : notaires, médecins, chirurgiens, dentistes, banques, promoteurs immobiliers …
Je dirais même plus : plus le rang social est élevé et plus l’appât du gain se fait férocement sentir. Le ‘populisme’ sur les élites faillies non plus …
Faudra pas s’étonner, faudra pas s’étonner.
Une étude non simpliste … à lire absolument
McKINSEY « DEBT and DELEVERAGING »
2010 january
http://www.mckinsey.com/mgi/reports/freepass_pdfs/debt_and_deleveraging/debt_and_deleveraging_full_report.pdf
Vous n’avez pas parlez des milliers de Mr X et Y qui arrivent quand même à économiser 5% et à le mettre sur leur livret A, qui doit bien contenir quelques Obligations d’état, sans parler des fonds de pensions des petits vieux x et y, et de leurs assurances vie…. Je serais étonné que leur part du gateau dans cette rente que représente la dette soit négligeable.
Vraiment je vous adore, mon cher Paul!
vous avez un dont d’anticipation impressionnant
J’explique.vous nous faites part de votre rdv chez Tadeii avec Woerth ce qui provoque chez moi une envie de questionnement que vous pourriez-en toute modestie- lui faire passer.Je suis restaurateur-petit 20 places-J’etais parti sur une image pour essayer d’expliciter ma question…Comment espérez-vous de ma part et de celle de mes amis de profession commerçante voire autre , notre participation légitime à notre pays ( impot,rsi,urssaf, tva méme à 19,6 et autre…)si vous donnez, laissez le droit à un agent illégitime( la banque ) de prélever à la source ,avant quiconque, sa dime!
L’agriculteur est l’état, le potager nous et le voisin est, couvreur de son état, la banque; étant bien entendu que le bon voisinage donne à ce dernier la possibilité de se servir du potager à discrétion…
Entretemps le beaujolais a fait son oeuvre .
Merci de ne pas publier , suis de tout coeur avec vous pour ce rdv … et les autres à venir.
PS: pour une fois, je n’ai pas lu les commentaires.
Merou
C’est super que des entrepreneurs (indépendants comme on dit chez nous en Belgique) commencent à se rendre compte qu’ils devraient être solidaires des salariés qui, comme eux, sont victimes des mêmes prédateurs: les investisseurs/prêteurs/capitalistes (barrez la mention inutile).
Paul Jorion considère que la capital a mis les entrepreneurs dans sa poche grâce aux stock-options mais ça c’est pour les dirigeants des 100 plus grosses sociétés. Pour les dizaines de milliers de petits patrons de PME (sans parler des agriculteurs) , je me demande toujours comment ils n’ont pas encore tous compris qu’ils ne sont pas du côté du manche et que la capital en a fait depuis longtemps et chaque jour de plus en plus des prolétaires qui gagnent difficilement leur croute à la sueur de leur front et se font vampiriser par les détenteurs du capital.
Petits patrons et prolétaires de tous les pays, unissez-vous!
Dividendes, emprunts d’Etat au marché financiers, crédits revolving, prêts du FMI, etc… sont des dispositifs de prélèvements des richesses. Ils ont été les instruments de la stratégie néolibérale d’endettement tout ce qui n’était pas Capital. Les pays du sud, eux, connaissent l’endettement depuis longtemps. C’est au tour des pays développés maintenant. Mais la boucle semble se boucler. Et la question qui se posera alors sera peut-être celle-ci : tous ces messieurs AAA du monde n’ont-ils pas désormais une dette vis à vis des autres ? Et au delà de ces messieurs, le capital lui-même n’est-il pas une dette ? Peut-être alors servira-t-il uniquement à être « socialement utile ».
Les questions sont intéressantes et dans un monde parfait, auraient un sens.
Mais les explications et les « responsabiltés » et rôles de chacun (M.X, M.AAA) ne sont pas tt à fait exact.
La faute a la confusion entre pouvoir d’achat et « trésorerie ».
Le compte de M.X aussi, en début de mois, quand il a touché son chèque est créditeur.
Cet argent est disponible mais il ne « dort » pas. Les banques jouent sur les gros volumes, les statistiques, les évolutions comptes des uns et des autres et placent leur argent, à court, moyen et long terme.
Donc M.X contribue aussi à sa situation.
De la même manière que 9X% des consommateurs vont préférer un produit chinois à un produit français (ou européen) 2 fois plus cher: On ne nous vend que ce que l’on veut bien acheter.
Nous sommes tous responsables, pas au sens de coupable, mais acteur.
Les questions sont intéressantes et dans un monde parfait, auraient un sens.
Mais les explications et les « responsabiltés » et rôles de chacun (M.X, M.AAA) ne sont pas tt à fait exact.
La faute a la confusion entre pouvoir d’achat et « trésorerie ».
Le compte de M.X aussi, en début de mois, quand il a touché son chèque est créditeur.
Cet argent est disponible mais il ne « dort » pas. Les banques jouent sur les gros volumes, les statistiques, les évolutions comptes des uns et des autres et placent leur argent, à court, moyen et long terme.
Donc M.X contribue aussi à sa situation.
De la même manière que 9X% des consommateurs vont préférer un produit chinois à un produit français (ou européen) 2 fois plus cher: On ne nous vend que ce que l’on veut bien acheter.
Nous sommes tous responsables, pas au sens de coupables, mais acteurs.