Un pouvoir véritablement exorbitant
À y bien réfléchir, est-ce que le pouvoir des agences de notation n’est pas étonnant ? Après tout, ce sont des compagnies privées, et l’on n’attache en général de l’attention qu’aux trois principales d’entre elles : Standard & Poor’s, une filiale du groupe américain McGraw-Hill, Moody’s, dont le milliardaire Warren Buffett est l’un des principaux actionnaires et Fitch, une filiale du groupe français Fimalac. Aux États-Unis on qualifie le pouvoir dont disposent ces agences de « quasi-gouvernemental », et ceci en particulier parce que ce sont leurs notations qui déterminent si un produit financier est considéré « investment-grade », c’est-à-dire digne d’être acheté par les firmes ou institutions sous haute surveillance : essentiellement les compagnies d’assurance et les fonds de pension.
Que font exactement ces agences de notation ? Elles évaluent le risque de crédit : le risque de non-remboursement que court celui qui met son capital à la disposition d’un emprunteur. Elles attribuent une note à ce risque de crédit et le marché déterminera en fonction de ce risque, la prime – exprimée comme un taux d’intérêt – qui devra être intégrée au « coupon », au taux des intérêts qui seront versés au prêteur par l’emprunteur.
Ces agences de notation furent une première fois sur la sellette à l’époque de la fin d’Enron, dont elles n’avaient pas vu venir la chute, et qu’elles précipitèrent involontairement, chacune considérant une dégradation d’Enron par l’une des autres comme significative d’une nouvelle détérioration. Mais on parle beaucoup d’elles – et leurs oreilles doivent en siffler – à propos des mésaventures actuelles de la Grèce et du rôle qu’elles ont joué à l’automne 2008 dans le sauvetage de la compagnie d’assurance AIG par la Federal Reserve de New York. Une audition devant une commission du Congrès américain a eu lieu mercredi dernier où il est apparu que Goldman Sachs et la banque française Société Générale durent leur chance extraordinaire de voir honorer rubis sur l’ongle leurs swaps de défaut de crédit sur Lehman Brothers au fait qu’une dégradation de leur note par les agences de notation était imminente. L’urgence a fait le reste. Pensons aussi à la baisse de l’euro la semaine dernière, due à la dégradation de la dette grecque. Les agences de notation sont sur le point de mettre la zone euro à feu et à sang.
Ces agences de notation – dont chacun s’accordait à reconnaître il y a à peine deux ans que leur capacité de jugement était bien médiocre, ne disposent-elles pas d’un pouvoir disproportionné ? Et on n’a peut-être encore rien vu ! Les principes réglant la dette publique vont bientôt être revus en France – dans un sens très prévisible : parfaire les « réformes » de la révolution ultralibérale, alors que la crise a offert un cinglant démenti à la validité de cette philosophie – et la justification en sera que, sans ça, les agences de notation risquent de dégrader la notation de la France. Le pouvoir des agences de notation – des firmes privées, dont la réputation a cessé d’être sans tache – n’est-il pas devenu véritablement exorbitant ?
96 réponses à “BFM Radio, lundi 1er février à 10h46”
Juste une question : pourquoi ( sauf rares exceptions comme l’état de l’Ohio – personnellement je n’en connais pas d’autres ) très peu des parties lésées par les notes données ont porté plainte contre ces agences ? Il y a quand même eu abus de confiance , non ?
Il semble y avoir une loi dans le fonctionnement de la finance moderne: plus un organisme a du pouvoir, plus il est présenté comme indépendant et plus il est opaque ! Je pense naturellement aux banques centrales, et pas seulement aux agences de notation.
Ces organismes qui contribuent grandement à faire les marchés, ou tout du moins à les orienter, ont comme caractéristique commune de n’être soumis à aucun contrôle de nature démocratique (quoi que l’on puisse penser à propos de l’exercice de la démocratie politique actuel).
En matière de régulation financière, la tendance est au renforcement du rôle des banques centrales, que ce soit celui de la Fed, de la BCE ou de la BoE. Ce qui donne une image de l’opacité accrue du système qui se prépare.
La lutte pied à pied que mènent la Fed et le Trésor américain afin de préserver le secret de certaines de leurs décisions illustre cette tendance. Il a été relevé sur ce blog que la BCE réclame pour sa part de pouvoir conserver confidentiel certains sauvetages.
BCE-Fed-BoE … TBTF : Too Big To Fraud
Je trouve votre observation fort pertinente. Je pense même pouvoir affirmer que ces gens doivent se sentir parfaitement légitimes. En clair, ces gens voient leur pouvoir augmenter. Il correspond à un besoin du marché. Donc il est légitime.
Dans un « souci » de comportement responsable, ces gens vont également vouloir cacher leurs décisions car elles influencent le marché, i.e. elles influencent la concurrence.
Dans la logique ultralibérale, je pense que ces agences de notations se voient parfaitement légitimes car elles facilitent le fonctionnement du marché et leur opacité n’est qu’une expression de leur sentiment de responsabilité vis-à-vis du bon fonctionnement de ce marché.
Résultat, un pouvoir exorbitant et en augmentation, une opacité renforcée au point de devenir invisibles et donc « naturels ».
Je me sens mal.
Merci pour ce très bon article.
Les agences de notation font de plus en plus peur à certains pays européens ,notamment le mien la Belgique…
et pour cause la réserve fédérale n’appartient pas au peuple américain
mais à un petit groupe de banquiers privés
et ce depuis 1913
@ Didier
« Je me sens mal. »
Accrochez-vous, ne vous accrochez-vous plus à ces gens là ils ne le valent même plus au regard de leur conduite, ces gens là sont toujours à la fête, mais les gens d’en bas ce n’est plus du tout la même chose, je viens encore d’en faire la triste expérience tout-à-l’heure. Nous sommes tous bien assis sur une cocotte minute.
Ces gens là ne méritent vraiment pas que l’on accorde autant d’importance et de valeur au quotidien et au regard de tant de dégâts.
Il serait très facile de les balayer à coup de procès pour corruption (ou incompétence falgrante ou conflit d’intérêts) mais personne ne fait rien.
C’est donc qu’elles sont utiles à nos chers dirigeants, que ce soit du privé ou du public.
Elles leur permettront de faire passer des mesures d’austérité très impopulaires, comme cela a déja commencé avec l’Espagne, au motif de la force majeure (un peu comme avec Bruxelle, nous n’y pouvons rien cela vient de Bruxelle ..).
Je comprends de moins en moins cette démission des autorités publiques face à l’idéologie, de plus quel intérêt pour la sphère privé de mettre les nations à genoux ?
greed
la cupidité faut pas chercher plus loin !
Ils mettent à genoux les « anciennes nations démocratiques » pour deux raisons :
retour au féodalisme, ils n’ont jamais voulu de la démocratie
le marché c’est à dire les clients se trouvent ailleurs : imaginez combien de clients potentiels dans les nouvelles nations des milliards qui n’ont pas consommer à crédit encore, imaginez donc combien il y a à prendre, même peu compte tenu du nombre c’est plus de marge que dans les anciens.
pourquoi donc dépenser du capital dans les anciens pour peu de rendement quand là, il leur semble que si ils les laissent faire ce rendement sera démultiplié par le nombre.
Tant de lâcheté et de démission de la part du politique tout cela n’amène pas mieux le bien d’une société.
Et parce que nous permettons de mieux faire passer la pilule à certains pays, nous nous autorisons aussi à penser et à croire qu’il en sera aussi partout de même demain, c’est vraiment prendre tout le monde et les peuples pour des moutons de panurge.
La faillite des agences de notation ne date pas d’hier. Déjà lors de la crise de la dette dans les années 1980, ou lors de la crise asiatique en 1997, leur incapacité à prévoir les crise avaient été mise en évidence.
A propos de « Pensons aussi à la baisse de l’euro la semaine dernière… », existe-t-il une synthèse graphique, autre que la courbe « USD / EUR », qui permettrait de se faire une idée, non pas du rapport entre deux monnaies, mais un rapport plus global, qui représenterait la situation d’une monnaie dans le cadre économique global ?
L’indice FINEX Euro compare à un panier de devises.
The Euro Index is computed using a geometric average of five currencies. The five currencies and their weights are: U.S. dollar — 31.55%; Japanese yen — 18.91%; British pound sterling — 30.56%; Swedish krona –7.85%; Swiss franc — 11.13%.
http://stockcharts.com/charts/gallery.html?$XEU
https://www.theice.com/productguide/ProductDetails.shtml?specId=133
Merci, fujisan.
les agences de notation se comportent comme des parasites donc nuisibles
leurs notes ne reflettent que le voile des choses
au panier!
Certes, ces agences sont complices de ceux qui les paient. Elles sont aussi chauvines. Elles défendent les USA et n’hésitent pas à sabrer tous les autres pays. L’impérialisme américain considère que le monde, c’est la banlieue des États-Unis.
Maintenant, je constate que la croissance est devenue le maitre mot et que les méthodes non-conventionnelles qui ont été prises, même si décriées par certains (comme le LEAP), semblent donner des résultats. Après, on peut dire que c’est du vent, mais la croissance des trente dernières années n’était-elle pas du vent également?
http://www.lesechos.fr/info/inter/020341562380-la-croissance-americaine-plus-robuste-que-prevu.htm
http://www.radiobfm.com/podcast/podcast.php?id=78
Bon, ça n’a rien à voir avec le sujet, mais je ne sais pas où poster le résultat de mes cogitations.
On pourrait essayer la résistance passive ?
Pas la grève, non, mais carrément la démission ?
Le refus général.
Les chômeurs arrètent de pointer: zéro chomage vous vous rendez compte ?
Les travailleurs démissionnent et ne s’inscrivent pas à l’anpe ! Surtout pas !
Evidemment certains secteurs ne peuvent pas démissionner (santé…) mais ils peuvent cesser de consommer.
Si un état se retrouve avec zéro chômeurs mais avec 10 ou 20 millions de personnes à la rue parce qu’elles ne paient plus leurs loyers ni leurs crédits, il faudra bien qu’il se rende compte que quelque chose ne va pas !
Il faut inverser la tendance.
C’està dire refuser cet argent que l’on nous octroie si parcimonieusement pour nous le confisquer ensuite.
Oser dire : « Cet argent vous intéresse ? Gardez le ! Nous n’en voulons plus ! »
Qu’est-ce qui empèche les gens de réfléchir ?
C’est qu’il faut payer les factures et ce à quelque niveau de rémunération que l’on soit !
Dans l’état actuel des choses, le petit, le chômeur, le rsaiste ne peut rien faire, il n’a aucun pouvoir pour changer les choses, sauf celui de dire non et dire non tout le monde peut le faire.
C’est même la seule action qui peut partir de la base !
A partir du moment où nous refuserons de nous battre pour conserver notre travail, nos ridicules allocations, notre logement que pourront-ils nous faire ?
Je crois que c’est dans les arts martiaux que l’on trouve ce genre de comportement : « Tu veux me faire tomber ? Ok ! Alors on tombe ! Mais c’est moi qui décide comment ! »
Vous ne voulez pas nous donner de travail ?
Ok ! Ben, on n’en veut pas ! çà tombe bien n’est-ce pas ?
Vous ne voulez pas partager vos « richesses » avec nous ?
Ok ! Ben, on n’en veut pas non plus !
Quoi ? On va crever de faim ?
Oui, peut-être, c’est pas sûr, on va voir ce qu’on peut faire de notre côté débrouillez-vous du votre, parce que si personne ne vous livre ni cuisine vos ortolans je ne sais pas ce que vous allez manger !
Quoi ? Nous envoyer l’armée ?
Oui, bien sûr, vous pouvez, vous pouvez peut-être nous forcer à travailler pour vous mais est-ce que vous pourrez nous forcer à consommer pour vous ?
Quoi ? Les pays émergents ?
Oui, bien sûr quand ils auront fini d’émerger peut-être !
Tiens le Zimbabwé par exemple inflation 213 000 000 %, ils viennent d’émettre un billet de 100 000 000 000 000 dollars !http://www.jovanovic.com/blog.htm
Mais là maintenant tout de suite, à qui allez vous les fourguer toutes vos saloper…… marchandises si nous n’en voulons plus !
Avec 0 employés 0 charges vos actions vont-elles encore monter ?
Avec 0 production 0 ventes vos bénéfices vont-ils encore augmenter ?
Heu…
J’ai du m’assoupir un peu, ça doit être un cauchemar ou un rève éveillé, peut-être de l’écriture automatique, je sais pas
Ce que vous préconisez la, c’est de la désobéissance civile, c’est de l’objection de croissance.
C’est un peu ce que je fais depuis quelques années.
Je n’achète que ce qui est utile.
Je me débarrasse du superflu.
Je jette ce qui m’encombre et je n’y retourne plus.
J’apprends à faire et vivre avec moins.
Je loue (voiture) plutôt que d’acheter.
Je n’ai aucun crédit.
Etc.
Si tout le monde était comme moi, aucun plan de relance n’y suffirait.
Nous irions dans une formidable dépression.
C’est peut-être la solution.
Mais Louise, vous allez contre votre camp.
La réponse à cela est simple: chômage.
Et chômage de qui?
Des femmes.
Parce que des hommes chômeurs, ca ne fait ni bébé ni couple ni famille.
Et des femmes qui ne veulent que travailler, ca n’existe que dans les manuels des lobbies féministes.
La majorité des emplois ne servent à rien.
Ils sont subventionnés.
Ils servent seulement à justifier un salaire qui repart en con-sommation.
Enlevez la consommation et tous ces emplois inutiles tombent.
Et on reviendra au modèle d’avant la libération sexuelle.
Une famille de 2-3 enfants qui vit bien avec un seul salaire (l’homme en général).
Abandon des divorces (ruineux)
Chômage chez les avocats.
Déflation généralisée de l’électroménager et de l’habitat.
Un monde meilleur, sans doute.
Non, au contraire, vous n’avez rien d’une personne qui dort. Toutes ces propositions sont le fruit d’une personne qui cogite et nous fait part de sa révolte. Il faut essayer, s’avancer sur de nouvelles pistes, et ne pas avoir peur de dire. D’autres baignent dans la fatalité, sans doute ça les arrange. Non franchement je ne vois rien de ridicule dans vos propos. Par contre je vois l’absurde, le ridicule, l’arrogance, la destruction se concentrer chez les agences de notation.
Vous dite NON ! et vous osez.
@louise et yann
Et si, à des degrés divers, nous étions plus nombreux que nous ne le pensions ?
http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=485
Bonjour,
en réponse à yann et dans la suite de ses idées, et si un vrai salaire pour les méres au foyer avec enfants était instauré faisant fi de la pseudo égalité des sexes à tout va.
Cordialement
@yann
J’admire votre combativité !!
C’est ce qu’avait proposé LePen il y a des années: le salaire parental.
Disons que l’allocation familiale pourrait être considérée comme un salaire. A chaque couple de le gérer à sa façon. Mais comme généralement, c’est madame qui tient des cordons de la bourse en général…
Cela dit, il faudrait mettre en place un plafond.
1 enfant, pas grand chose
2 davantage
3 beaucoup plus
4 pareil qu’avec 3
5 comme 3
etc.
Pour éviter l’argent-braguette, partant du postulat que « l’humain ne sait pas user sans abuser »
@Yann,
Est-ce que votre femme porte l’uniforme ? ahhhh, le doux bruit des bottes…
Bonsoir,
un peu d’optimisme dans votre vision pessismiste : j’en suis depuis longtemps déjà : consommation « au besoin »; plus de crédit à la consommation ; 10€/mois de tél portable ; 0 actions ; 0 FCP ; 0 SICAV, etc
Effectivement l’adoption de c comportement par le plus grand nombre ne sera pas sans conséquence à court terme : 50% de décroissance, vous imaginez…mais dès le moyen terme on s’y retrouvera, surtout si nous savons transmettre cela à ceux qui en profiteront : nos enfants !
Et tous les jours je m’amuse à renvoyer en croisant les enveloppes T les publicités consuméristes ou sécuritaires aux annonceurs qui inondent ma boîte aux lettres.
Et imaginez que 10% seulement des déposants de la Société générale ou de BNP retirent leurs dépôts dans la même semaine….imaginez…
@ Yves de Bressy
Vous n’avez pas ça en France ?
http://stoppub.wallonie.be/
Le pouvoir d’influence des agences de notation est effectivement un problème majeur aujourd’hui. Et il n’est pas normal que des Etats doivent désormais se plier à leur influence.
C’est même une contradiction avec les principes mêmes de l’économie de marché puisqu’on fait dépendre le fonctionnement de toute une économie du jugement subjectif de quelques analystes. Je ferai d’ailleurs moins confiance que PJ dans l’objectivité de ces agences : elles fonctionnent pour beaucoup à l’idéologie et cette idéologie conduit toujours à donner une prime de confiance aux USA et à la Grande Bretagne
Ceci dit et pour répondre à FL on ne peut pas confondre les agences et les banques centrales. Les premières sont privées : le fait qu’elles aient de facto du pouvoir politique est le signe de la politisatiion de l’économie de marché et/ou de son incapacité croissante à trouver une fonctionnement autonome comme cela a pu être le cas dans les siècles passés. Les banques centrales sont soumises à la loi politique et l’on voit d’ailleurs que ce n’est pas un vain mot.
Enfin on ne peut pas comparer l’opacité de la FED à celle de la BCE : celle-ci a un mandat clair qui a été suivi scrupuleusement par ses fonctionnaires. Que ce mandat plaise plus aux allemands qu’aux autres est une autre affaire
C’est bien évidemment involontaire , mais attention à ne pas relayer les préjugés anglo-saxons qui n’imaginent qu’un seul fonctionnement pour l’économie de marché : le leur, Ni de relayer leur crainte de l’euro qui, non content de concurrencer le dollar , devient un avenir possible pour la livre sterling
amicalement
Je ne vous suis pas, Claude Roche, sur votre distingo entre agences et banques centrales, les premières étant privées, le statut de la Fed étant ce qu’il est, comme vous le savez.
Je fais référence au « mandat clair » de la BCE, que vous opposez à « l’opacité de la Fed ». Les statuts de la Fed et de la BCE diffèrent sur ce sujet, il est vrai,mais ne peut-on pas dire que, dans les deux cas, il leur ait laissé libre cours pour exercer leurs activités, dans la plus totale confidentialité la plupart du temps ? Que leurs mandats ont été donnés en des termes si généraux qu’il leur accorde un gigantesque champ d’intervention ?
Il y aurait fort à dire sur le blackout qui entoure les opérations financières au jour le jour des banques centrales, exercées en toute indépendance, qui ne contribuent pas particulièrement à la transparence du marché ! Plus particulièrement sur leurs relations consanguines.
d’accord avec F. Leclerc. S’il y a bien un « noeud » stratégique dans ce dispositif qu’est le capitalisme financier, c’est le statut de ces institutions : les banques centrales. De quel ordre sont-elles ? Privées ou publiques ? de quelle indépendance parle-t-on ? Ne serait-ce pas une indépendance vis à vis de l’intérêt général, et au profit d’intérêt privés ? sur ce point, les choses sont loin d’être claires…. Pourquoi et au nom de quoi seraient-elles exonérées de toute exigence démocratique ?
@ FL
Bonjour
Et je dois préciser, tout d’abord, l’intérêt que je trouve à la lecture de vos « papiers », au travers desquels on apprend toujours beaucoup. Je sais qu’écrire c’est difficile, vous ne le faites pas si mal que cela , et le fait d’alimenter la chronique de cette façon doit d’abord être salué avec respect. Malgré le désaccord que vous soulignez .
En fait la différence est plutôt une différence de méthode que de fond : car je crois que vous lisez les évenements que vous rapportez au travers de ce qu’on appelle en management la sociologie des organisations : c’est une démarche où l’on interprète les jeux d’acteurs dans les organisations ABSTRACTION faite de leur statut juridique. Cette méthode est assez productive en général . Mais elle a des limites et si vous lisiez les faits que vous rapportez du point de vue de la philosophie politique, je crois que vous les interpréteriez différemment
 Tout d’abord vous verriez une évolution dans vos papiers : dans un premier temps vous avez noté la proximité d’intérêt entre l’appareil politique démocrate et les grandes banques, phénomène qu’on appelait dans la philosophie politique classique, la corruption ( et je salue ici le récent papier qui a évoqué ce point et montré son actualité). Mais vous avez noté aussi la réaction de l’appareil du Congrès, ce qui montre bien que la FED est une institution d’Etat soumise à son contrôle. Vous savez d’ailleurs que l’issue du débat ne fait aucun doute dans un pays qui n’a pas nos tradition : elle se traduira par des milliers de pages de réglementation supplémentaire ( à l’efficacité douteuse mais c’est un autre débat)
 Tout autre est le sort des agences de notation : celles-ci sont privées et ont beau jeu de faire valoir que leurs erreurs passées sont couvertes par l’article 1 sur la liberté d’expression, ce qui est tout simplement exact : en termes de droit ces agences ne font qu’exprimer leur opinion et ne sont pas responsables de ceux qui les écoutent. Et je ne dis pas cela pour les dédouaner mais pour souligner la gravité et la nouveauté du phénomène que représente leur influence
 Enfin dernier point vous vous rendriez compte que l’indépendance de la BCE n’est pas un aliénation mais bien la preuve de son statut public. On l’ignore trop souvent en effet : dans notre système institutionnel l’indépendance d’une institution vise à la protéger non pas du contrôle démocratique – on peut toujours modifier les orientations de la Banque en agissant au niveau institutionnel – mais de la corruption éventuelle du système démocratique ( et celle-ci est une question actuelle on lr’a bien vu ! ) . Il en est ici de la banque comme de la magistrature : son indépendance protège l’impartialité de son action. D’ailleurs nul n’a encore pris la BCE en flagrant délit – même de parti pris – ce qui montre quand même la solidité de notre tradition institutionnelle ( européenne)
Je dis cela rapidement, pour ne pas polluer le forum. Mais c’est important : encore une fois, la proposition qui nous réunit est d’ordre institutionnel et on n’arrivera pas à la défendre si l’on ne cherche pas à dialoguer à ce niveau
Ceci étant dit, je vous rejoins entièrement sur la question de l’OPACITE de la gestion financière : c’est cette opacité, ou pour le dire autrement – l’hypertechnicité de la gestion qui empêche le législateur d’effectuer son contrôle dans la pratique. Mais cette opacité est un phénomène objectif qui renvoie à de toutes autres causes que celles que nous discutons ici. Ma thèse est qu’elle renvoie à la dématérialisation de l’économie, mais ce serait trop long de la défendre ici . ..
Avec mes amitiés
100% d’accord avec vous, Paul.
J’imagine déjà l’argument automatique des commentateurs médiatiques « bien inspirés », Jean-Claude Casanova, par exemple :
« Mais, Monsieur Jorion, ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on guérit le malade de la fièvre! »
Bonjour,
Je suis un lecteur assidu de votre blog et de ses commentaires. Je partage une bonne partie des thèses qui sont issues des réflexions menées ici. Cependant, à chaque fois que le sujet des agences de notation est abordé, je ne peux m’empêcher de me sentir mal à l’aise quant au ton emprunté. En dehors de tout jugement sur le fond (question du pouvoir de ces agences), ce ton « suspicieux » ( comme dans « chacun s’accordait à reconnaître il y a à peine deux ans que leur capacité de jugement était bien médiocre » ou « des firmes privées, dont la réputation a cessé d’être sans tache ») d’une part n’apporte pas grand chose à l’analyse, et d’autre part préssupose que leur travail consiste à déterminer (au sens de « rendre déterministe ») l’avenir financier des organismes notés. Hors il me semble qu’un rating ne renseigne que sur une fréquence historique de défaut, par exemple : « les organismes notés X par l’agence Y ont une fréquence de défaut annuelle moyenne de x% par an depuis que l’agence Y existe ». Que les investisseurs traduisent « Il est impossible qu’un organisme noté AAA aie un évènement de défaut sur l’année » et souscrivent la dette sans assurance puis essuient des pertes liées au défaut, n’implique pas que les agences ont un « jugement médiocres » ou une « réputation non sans tache ». Je pense qu’il serait plus juste de railler l’utilisation abusive qui est faite de ces notations, plutôt que les agences qui prennent d’infinies précautions dans leurs communications pour prévenir du pauvre pouvoir prédictif de leurs statistiques.
Les agences ne sont qu’un des éléments constitutifs d’un système plus large et complexe.
Elles n’ont certes que le pouvoir qui leur est accordé. Mais les critères d’analyse qui sont les leurs expriment une certaine compréhension du monde qu’elles observent et analysent, et c’est bien ce qui est en question.
Tributaires de l’opacité d’un monde financier, elles le renforcent au lieu de l’éclaircir !
« Or il me semble qu’un rating ne renseigne que sur une fréquence historique de défaut »
Non, je ne pense pas que cela soit ainsi. Cela serait objectif. Mais on constate des différences entre les notes des différentes agences, c’est donc que ces agences expriment une opinion sur la probabilité d’un défaut futur et non un calcul fondé sur des événements passés (ce qui ne rendrait d’ailleurs pas leur note plus fiable, mais au moins elle aurait un semblant d’objectivité).
Elles peuvent très bien dégrader la note d’un pays, par exemple, sans qu’il n’y ait jamais eu défaut de paiement. Ce faisant, elles accroissent le risque que ce défaut de paiement survienne pour de bon.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Notation_financi%C3%A8re
@ François Leclerc
« Tributaires de l’opacité d’un monde financier, [les agences] le renforcent au lieu de l’éclaircir ! »
D’ailleurs à ce propos, quand Lehman Brother est tombé, y’a-t-il eu une agence assez clairvoyante pour prévenir cette échéance ?
En fait, Paul en écrivant ses deux livres sur la crise du capitalisme américain aura été plus clairvoyant qu’une agence de notation qui a fait allégeance à wall street … Quelle est l’utilité des experts en notations quand ils n’ont jamais rien su prévoir ? Est-ce que leur utilité principale ne serait pas l’opacité assumée puisque leurs actions peuvent condamner le niveau de vie de millions de personnes, non parce qu’ils ont su prévenir des catastrophes financière, mais parce qu’ils peuvent aussi les déclencher ?
Je me suis mal exprimé : un prêteur confronté au choix du taux auquel il va prêter à un emprunteur donné va déduire d’une fréquence historique de défaut, celle des emprunteurs de même rating, une probabilité future de défaut (c’est sa responsabilité de faire la déduction). Ainsi les agences ne se prononcent pas sur la probabilité future de défaut d’un emprunteur, mais les classent et constatent à postériori une fréquence de défaut par classe.
Ceci dit, il y a marqué « Fumer tue » sur les paquets de cigarettes…
@ cacity
Le problème posé par les agences n’est pas leur statut, mais leur influence.
Et vous avez raison , ici plus qu’ailleurs il faut résister aux prièges de la dénonciation gratuite. Mais simplement pointer le caractère anormal de leur influence. Anormal doit être pris ici dans un sens littéral et institutionnel, car les agences jouent de fait un rôle politique majeur – et même international – alors qu’elles n’ont aucune légitimité institutionnelle pour le faire.
Or un tel phénomène est un poison pour des institutions politiques démocratiques (ou libérales c’est pareil). Poison doit être pris au sens premier , et ce n’est pas une éventuelle indépendance qui changera la chose : notre tradition inous enseigne que le jugement des hommes est toujours subjectif, et quand on lui donne du pouvoir – par exemple pour la magistrature ou les fonctionnaires des banques centrales – il doit être encadré par la LOI.
FL et PJ ont donc raison de pointer cette question
cordialement
@Cacity: j’ai mal compris où vous dites que les agences de rating vont déduire du rating d’une entreprise (« va déduire d’une fréquence historique de défaut, celle des emprunteurs de même rating ») quel rating lui donner? 🙂
Je ne crois pas que la rétrogradation de la Grèce soit à l’origine des déboires du pays sur les marchés financiers et de l’euro. Certes, elle contribue, mais elle était prévue depuis un certain temps. Par contre, l’émission du dernier emprunt de la Grèce a créé pas mal de remous et causé non seulement sa baisse sur les marchés mais aussi perturbé l’euro. On a de plus en plus l’impression qu’il existe une cabale contre l’euro.
La Grèce souhaitait récolté 5 milliards d’euros à partir d’un emprunt à cinq ans. Le pays a fait appel à un consortium de banques internationales, dirigé par le Crédit Suisse, pour lui élaborer un emprunt attrayant. Ce que fit le consortium, offrant 4% de plus qu’un emprunt d’état similaire allemand. D’ailleurs les banques faisant partie du consortium ont indiqué avoir récolté pour plus de 20 milliards d’euros d’intentions d’achat. Un succès donc, qui aurait dû apaiser le marché.
Le gouvernement grec a décidé d’arrêter les offres et s’est satisfait d’une levée de capitaux de 8 milliards d’euros en tout. L’obligation était offerte au prix de 99,339%. En toute logique, vu l’importance des ordres non satisfaits, le prix de cette obligation aurait dû résisté sur le marché secondaire. Il aurait même dû grimper. Or, il a chuté de 3%, dégringolant jusqu’à 96,25%.
Rapidement, les investisseurs et les autorités grecques se sont posés des questions. Le total des offres annoncé par le syndicat de placement, était-il réel ou ces banques l’avaient-elles gonflé pour attirer plus facilement les investisseurs ? Dans l’intervalle, bien sûr, la réputation de la Grèce était une nouvelle fois malmenée. L’euro a fortement souffert aussi. Bien sûr, les banques syndiquées ont démenti toute malversation. Pourtant …
A sa propre initiative, la banque américaine Goldman Sachs a tenté d’écouler pour 20 milliards d’euros d’emprunts grecs à la Chine. Cette dernière n’était pas intéressée. Le gouvernement grec s’est offusqué de telles pratiques. Le mal était fait. Il va de soi que le refus chinois a, à son tour, pesé sur le cours des emprunts grecs (qui ont perdu en moyenne 3% la semaine passée), mais encore davantage sur l’euro.
Alors, je me pose vraiment la question : pourquoi s’acharne-t-on de la sorte sur ce pays, déséquilibrant volontairement son marché et, a fortiori, l’euro, si ce n’est pour en tirer profit ailleurs ? Il est évident que la Grèce sera incapable de résoudre seule ses problèmes financiers. Il faudra que les états membres ou la Commission l’épaulent directement, sans quoi ils péricliteront à leur tour idiotement. Tous les traités formant la base de celui de Lisbonne ne prévoient strictement rien dans une situation pareille. Ils se contentent de pénaliser tout état membre qui s’avèrerait incapable de résorber son déficit à moins de 3% de son PIB. Mais c’est à cet état de trouver seul la solution et d’en porter la charge.
Or, depuis que la monnaie – l’euro – est gérée par la BCE, depuis que le niveau des taux d’intérêt est tributaire du bon vouloir des financiers internationaux, depuis que la fiscalité est limitée par une série de traités imbéciles – concurrence oblige, n’est-ce pas – comment peut-on imaginer qu’un pays puisse s’en sortir seul ?
Comme Paul nous le disait vendredi, les problèmes en Europe risquent effectivement d’être plus dévastateurs qu’ils ne le sont de l’autre côté de l’Atlantique.
Ce n’est pas seulement la Grèce qui a des problèmes dans l’union…
http://www.lecho.be/actualite/belgique/-La_Belgique-_la_Grece_de_demain-.8291064-589.art
Bravo pour votre contribution. Chaque fois qu’ un spécialiste
ou un connaisseur fait partager ses observations factuelles ou chiffrées,
le travail de compréhension peut s’ amorcer sur des bases solides,
vraiment solides si elles étaient plus nombreuses…
Et à mon avis vous êtes en plein dans le sujet:
J ‘ai l’impression que les agences de notation pratiquent la prophétie
auto-réalisatrice. Et vu la superficialité de leurs « notations », il doit
être possible de les influencer avec de petits « évènements » qui deviennent
significatifs simplement parce qu’une majorité y croient.
Effet boule de neige et psychologie de bazar.
Pendant qu’on détourne l’opinion publique on ne parle plus au même moment des grosses banques pourris.
Claude, consentiriez vous à me faire parvenir votre courriel via l’intermédiaire de Paul (je crois que vous les aviez laissées sur le blog une fois lors de la discussion sur Locke et la théorie de l’intérêt et du crédit, mais je n’en suis pas sûr).
Paul a déjà les miennes. Merci à vous.
claude.roche@isen.fr
Qu’une agence de notation, donc une « Société à Responsabilité Limitée », soit chargée de noter la dette d’un Etat qu’aucune SARL de la taille de plusieurs multinationales ne pourrait rembourser, n’est-ce déjà pas « impayable » ? Quand on sait que la survie du système et donc de ces agences elles-mêmes, ne dépend que du bon vouloir des contribuables, il y’a des litres de goudrons et de plumes qui se perdent !
Excusez-moi d’être hors sujet, mais je voulais faire part de mon pessimisme au niveau européen
Pour rééquilibrer la dette et l’épargne au niveau mondial, la politique du FMI se dirige vers une stratégie consistant en une volonté de diminuer la consommation (le pouvoir d’achat) dans les pays « riches » (USA-EUROPE) et d’augmenter la consommation dans les pays BRIC (surtout la Chine). Aux USA, la consommation a fortement augmenté ces trente dernières années aux dépens de l’endettement, mais ce n’est pas le cas en Europe. Le pouvoir d’achat – et par conséquent la consommation – dans les pays à la base de l’Union Européenne (Europe des 15) n’a pas augmenté notamment à cause des transferts d’argent vers les nouveaux membres, la réunification de l’Allemagne et une épargne significative. Nous pouvons constater qu’à cause de la désindustrialisation dans beaucoup de régions, il y a une baisse du pouvoir d’achat, de l’épargne et de la consommation (voir la Wallonie …). Inutile de dire qu’une stratégie visant à faire baisser davantage la consommation (le pouvoir d’achat) dans des pays tels que la Belgique, l’Espagne, la France… risque de poser des problèmes sociaux graves (aujourd’hui 17 % de la population européenne est pauvre). Les Chinois veulent continuer à exporter et à attirer des capitaux et appliquent une politique monétaire en fonction de leurs objectifs : ils refusent d’augmenter la valeur de leur monnaie par rapport aux autres monnaies et ceci n’est d’ailleurs rien d’autre qu’une forme déguisée de protectionnisme…. Cette situation est intenable pour l’Europe (délocalisations-désindustrialisation) ! Les USA sont « victimes » du « chantage » chinois, à savoir retirer leur épargne investi eaux USA au cas où les USA pratiqueraient le protectionnisme. La menace du protectionnisme des pays occidentaux est pourtant un moyen de pression vis-à-vis de la Chine pour l’obliger à augmenter la valeur de sa monnaie. A cause de diverses pressions des banques, des multinationales, des pays BRIC…, l’Europe n’ose pas pratiquer le protectionnisme. Une façon déguisée de protéger le marché européen serait de réglementer le système bancaire, mais cela prendrait du temps, trop de temps… : la situation semble bloquée. En attendant, de plus en plus de multinationales se retirent de l’Europe. Ainsi, à cause des pressions du gouvernement américain, les multinationales américaines ont tendance à rester aux USA, mais aussi à quitter l’Europe pour s’installer dans les pays BRIC. Ceci est surtout problématique pour les pays qui n’ont pas (plus) d’industrie propre et où les centres de décisions ont été transférées vers l’extérieur… : l’Allemagne par exemple, mais aussi la France, ont heureusement toujours leur propre industrie dans les secteurs stratégiques. Le commerce entre la Chine et l’Europe a diminué, et continue à diminuer : cela provoquera une baisse d’activité permanente dans certains secteurs dans certains pays européens (ports…). Pour éviter la surproduction, la Chine va vendre ses produits sur le marché intérieur, mais malheureusement les délocalisations et la fuite de capitaux continuent. Autant dire que ce ne sont pas de bonnes nouvelles pour les Européens….
Je rejoins votre analyse, de mémoire, les Allemands ont perdu 10% de pouvoir d’achat dans les 10 dernières années.
Avez-vous entendu chez nous, lors de la dernière campagne électorale de Mr Sarkosy, dire qu’il y avait en France 30% de pouvoir d’achat en trop.
Sous couvert de la crise, le partage des ressources globales pour les peuples, ne serait-il pas une volonté délibérée
de nos gouvernants. Ou alors seraient-ils vraiment fou, ces romains qui nous représentent!!!!!!
Si folie, nos institutions doivent les mettre hors état de nuire à la collectivité.
@ Cacity.
Le problème étant qu’elles ne sont absolument pas indépendantes, ni des pressions du pouvoir politique en place, ni des organismes notés.
Si c’est effectivement ce que font les agences de notation, alors on nage en plein délire. Car elles prétendent bien évaluer la solidité des actifs faisant l’objet d’une notation, et non pas seulement ce que vous dites, qui ne constitue qu’un moyen parmi d’autres d’y parvenir. La pratique ne relève donc pas simplement de l’incompétence mais de l’escroquerie pure et simple. Elles sont payées pour faire X, et en fait elles font tout autre chose qui n’a rien à voir avec X (parce qu’évidemment ça n’a strictement rien à voir)!
Si vous allez voir votre garagiste pour un contrôle technique, et qu’il vous dit que votre véhicule est sûr, alors qu’en fait il n’a fait que se fonder sur le nombre d’accidents que vous avez eu avant d’aller le voir, sans aller mettre les mains dans le cambouis,vous direz que c’est normal ou qu’il s’agit d’une arnaque?
Le fait qu’il ajoute, « avec d’infinies précautions »: « bon ça vaut ce que ça vaut hein… » ne change strictement rien à l’affaire évidemment. Le jour ou l’un de vos proche se tue dans un accident lié à un défaut du même véhicule, je suppose que vous trouverez ça « normal » aussi…
« Si c’est effectivement ce que font les agences de notation, alors on nage en plein délire. »
C’est même plus rigolo, il dit que pour noter une entreprise, elles se fondent sur le défaut de fréquence des entreprises identiquement notées. Autrement dit, ces agences classent d’abord une entreprise au pif (pas au pif, on devine comment ça se passe) et puis évaluent le risque de défaut de cette classe. Du genre: je mets la France et le Zimbabwe dans la classe BB- et puis je dis qu’aussi bien la France que le Zimbabwe ont un risque de défaut de paiement de 50%.
Quelqu’un pourrait-il m’assurer (me rassurer) que cela ne se passe pas ainsi, svp?
Bonjour à tou-te-s,
Dit autrement et complété :
« Dédicace aux agences de notation »
Quand les agences de notation
Veulent décrire la réalité
Elles constatent qu’elles ne sont que pions
Mal protégés dans les cités !
Elles se disent toutes indépendantes
Sinon personne n’écouterait
Mais elles ne peuvent être méchantes
Sinon ce serait le couperet !
Elles jouent à un jeu très subtil
Noyées dans la complexité
En se persuadant d’être utiles
Pour guider les perplexités !
Oser dire que c’est impossible
De noter certains éléments
Les transformeraient bien en cibles
Sujettes à tous les déchaînements !
Sont-elles assez fortes pour le faire ?
Eh bien non, fort malheureusement
Alors elles notent pour souvent taire
Des gestes faits frauduleusement !
Elles doivent repenser leur éthique
Avant d’accomplir leur mission
De dénoncer toutes les pratiques
Qui suscitent bien l’indignation !
Aujourd’hui nous avons besoin
De transparence pour mieux choisir
Entre les acteurs plus ou moins
Capables de nous faire grandir !
+++
L’état facteur de transparence
Fait-il partie de notre choix
Pour une bien meilleure gouvernance
Que celle exercée par les rois ?
Signature : luami CREER
« Un médiateur d’ l’innovation
Qui allie raison et passion
Pour mieux vivre le temps restant
Et en partager les instants ! »
inspiré par la famille CREER qui a 113 ans
(Christine Régis Emma Etienne Robin)
« médiateur de l’innovation » de Toulouse à La Ciotat
http://luami.viabloga.com
envoyez votre poeme à un spécialite du RAP
je pense qu il pourrait en faire un titre à succès pour les masses
Sts
The 15th day of EACH and EVERY month!
DON’T BUY!!! DON’T COMPLY!!! ASK WHY!!!
http://www.taxfree15.com/
Le 15 avril est la date limite pour soumettre un rapport d’impôt aux States…
Le gars marche sur l’eau alors il mérite d’être payé comme un Dieu…
Lloyd Blankfein Thumbs His Nose At Obama, Will Take A $100 Million Bonus This Year
http://www.businessinsider.com/lloyd-blankfein-expecting-a-100-million-bonus-2010-1
…………. si tous ces nuages noirs à l’horizon passent sans conséquences sérieuses.
Voyez la situation actuelle au paradis…
http://www.youtube.com/watch?v=qF2xBin9uzI
Vous imaginez ce qui se passe dans le nord-est des États avec l’hiver qu’on a?
Il ne faut pas oublier que les agences de notation subissent les foudres de tous les côtés.
1. Par ceux qui veulent les remplacer par une agence publique indépendante.
2. Par ceux qui veulent, au contraire, détruire le cartel oligopolistique composé des trois agences de référence en multipliant le nombre d’agences privées.
3. Par ceux qui ne veulent plus d’agences du tout et qui préfèrent que le marché se charge lui-même de déterminer le degré de confiance à l’égard d’un instrument de dette.
Comme on l’aura deviné, aucune des trois options n’est parfaite. Et cela démontre une fois de plus qu’il n’existe pas de garantie absolue dans ce bas monde, que la valeur fondamentale n’existe pas, que l’on ne peut pas vraiment mesurer le risque, qu’on vit sans filet et que in fine, ce qu’on appelle le marché n’est qu’un ensemble de pures opinions volatiles, chaotiques, mimétiques, irrationnelles et instables.
1. Si l’on adopte la solution d’une agence de notation publique dépendante de l’Etat, il n’est pas sûr, loin de là, qu’elle sera aussi neutre qu’on le souhaite, en particulier s’il s’agit de déterminer la notation d’un Etat. On sait bien qu’on est jamais si bien servi que par soi-même. Pour paraphraser Milton Friedman (je crois), « Si c’est en servant son intérêt particulier qu’on travaille le mieux pour l’intérêt général ( !), c’est souvent en prétendant servir l’intérêt général qu’on finit par servir un intérêt particulier. » Par ailleurs, si la notation d’une agence publique s’éloigne trop de « l’opinion » du marché, le marché se vengera, comme il l’a fait à de nombreuses reprises à l’égard des devises à taux de change fixe, par exemple. Donc danger !
2. Si l’on adopte le principe d’une concurrence ouverte entre de nombreuses agences de notation privées, le résultat peut être tout aussi biaisé. 1. Du fait de la concurrence, chaque agence sera tentée de surestimer la notation, surtout si l’on conserve le principe assez pervers de l’émetteur-payeur. On savait déjà comment ça fonctionnait avec les 3 agences. Les émetteurs contactaient les 3 agences qui leur soumettaient un avant-projet et ensuite les émetteurs faisaient leur shopping en sélectionnant la meilleure notation. 2. Le fait que ces agences soient des entreprises privées, de surcroît cotées en bourse ne plaide pas en faveur de leur indépendance, dès lors que les leviers de la concurrence et du marché peuvent faire pression sur elles.
3. Si l’on élimine les agences de notation et que l’on remplace leur méthodologie par une confiance aveugle en l’opinion du marché, alors on devient totalement serf des forces du marché et l’on sait que celles-ci peuvent être manipulées. Il y a d’ailleurs une sorte de paradoxe à vouloir trouver une garantie en la fondant sur de tels sables mouvants. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que certains grands hedge funds soient en faveur de cette option.
@Antoine Y
Encore une fois je ne discutais pas de l’indépendance des agences de notations. Pas plus que de la vertuosité du système dans lequel elles évoluent.
Dans ce document et particulièrement l’appendice 1 qui précise la méthodologie employée, il n’y a pas d’ambiguïté sur la signification des Ratings délivrés : des fréquences empiriques de défaut. Et d’une manière générale, l’étude est claire et précise.
Je ne suis pas naturellement enclin à défendre ces agences, je veux simplement faire remarquer qu’il est contreproductif pour le raisonnement (et sa promotion) de « tirer » sur une catégorie d’acteurs par des tournures s’addressant à l’affect. Se défouler sur votre garagiste ne vous rendra pas votre proche, ni ne vous permettra de comprendre la mécanique de votre voiture.
Le lien ne fonctionne pas.
Il y avait une virgule de trop dans l’adresse.
Voici ce que je lis dans ce document :
« All companies included in the study are assigned to one or more static pools. When an issuer defaults, that default is assigned back to all of the static pools to which the issuer belonged. »
Ce qui est bien ce que j’avais compris. Mais où disent-ils comment ils assignent une entreprise à un pool?
Le reste est du chinois qui n’explique en rien comment le rating se fait. On devine juste que le pool influence le rating de ceux qui y sont, mais on ne dit pas ni quels sont les pools, ni qui en fait partie, ni évidemment sur quels critères.
Plus amusant encore: « An issuer credit rating reflects Standard & Poor’s opinion of a company’s overall
capacity to pay its obligations […] it generally indicates the likelihood of default regarding all financial obligations of the firm. » Suivi deux pages plus loin de : « It is important to note that Standard & Poor’s ratings do not imply a specific probability of default. »
Tout ça est d’une opacité crasse et très faux-cul. On se fout de notre gueule.
A Martin Olivier
Merci pour votre soutien.
A Yann
Vous ne m’avez pas bien lu.
Il ne s’agit pas de décroissance, cela va bien au-delà.
Vous me dites « je loue une voiture » donc vous avez un revenu qui vous permet de louer cette voiture et de mettre de l’essence dedans !
De la désobéissance civile ? Peut-être je ne sais pas.
Parce que ce que je dis : c’est de REFUSER TOUT REVENU QUEL QU’IL SOIT !
Ils veulent l’argent, qu’ils le gardent !
Chômage ? Mais quel chômage ?
Comment voulez-vous parler de chômage s’il n’y a plus personne pour se considérer comme chômeur ?
Ah oui! c’est un point de vue radicalement différent !
Le journaliste : »Vous êtes au chômage ? »
Le quidam : »Ah non ! Monsieur, moi je suis glandeur ! »
Le journaliste : »?????????????!!!!!!! »
« Oui, mais….? »
Le quidam : « Oui, mais quoi ? »
L J : « Enfin, quoi, heu! factures, loyer, compte en banque………………..;; »
L Q : « Ah ! Oui ! Tout çà ! Ah ben ici c’est fini ! Au début on a eu du mal à leur faire comprendre, ils nous ont parlé huissiers, contentieux, mises en demeure, enfin ce genre de choses. Ils ont saisi les maisons aussi. Oui, oui. Mais sur 50 000 habitants il y en a eu 30 000 sans logement, qu’est-ce que vous voulez faire ? Il n’y avait plus assez de bancs publics pour tout le monde, alors ils les ont remis dans leurs maisons. Les gars du Pôle Emploi nous suppliaient d’accepter les rognures de travail et d’allocations qu’ils nous proposaient, mais comme on n’en voulait pas, ils ont fermé et font comme nous.
Oui, oui, l’armée aussi, ils ont voulu nous obliger à aller au travail, mais bon, comme on restait devant les machines sans rien faire……
Ils pouvaient pas nous tuer tous, quand même, çà aurait fait désordre, pour le coup.
Des travailleur immigrés, oui, aussi, mais comme ils ne pouvaient rien acheter avec les trois sous qu’ils gagnaient, vu que nous on en veut plus, des sous, alors ils ont arrété aussi. De travaillet aussi oui.
Ils ont voulu nous couper l’eau, l’électricité mais les associations des droits de l’homme ou je ne sais quoi s’en sont mélé, que c’était une honte dans un pays comme le notre des gens sans eau et tout çà, ils ont été obligé de le remettre.
Pour les comptes bancaires, on leur a dit de se débrouiller tous seuls, on voulait plus en entendre parler.
Si ils veulent que les entreprises comme ils disent, continuent de faire leur « bizness » il faut assurer les prélèvements, et nous on veut rien avoir à faire avec tout çà.
Comme ils nous ont déjà tout pris, et qu’ils ne savent pas quoi faire de tout ce qu’ils nous ont pris et qu’ils ont été obligés de nous rendre, enfin pas tout, mais ce qu’ils ont gardé on s’en fout, et puis comme on veut plus rien, ils ont décidé de s’en occuper tous seuls.
Je crois qu’ils mettent des sous sur les comptes pour pouvoir les reprendre ensuite.
Enfin, je crois, çà les regarde.
Nous on se débrouille entre nous, on s’arrange avec les patelins autour et les villes voisines, oui, oui, c’est pareil là-bas aussi, vous pouvez aller voir ils sont vachement sympas.
Bon, mais là faut que je vous laisse, avec des potes on va s’occuper des gosses, aujourd’hui c’est atelier mécanique.
Qu’est-ce que vous croyez, c’est pas parce qu’on ne travaille pas qu’on fout rien !
@ Louise
Ok je suis preneur! Mais allez dire à des citadins, qui ne savent pas reconnaitre une vache d’un mouton, de se débrouiller pour cultiver leur potager.
je pense qu’il y aura bain de sang!
L’autarcie alimentaire est un préalable à votre projet, je suis preneur 🙂 .
Amusant, votre réflexion.
Elle fait effectivement très peur aux financiers.
Dans un rayon de 20 kms, soit un jet de bicyclette, je suis complètement autosuffisant grâce à mes potes agriculteurs qui échangent leurs fruits et légumes contre une optimisation de leur rendement par une culture diversifiée et une gestion de leur besoin en énergie.
Cela dit, je connais aussi la qualité de leur terre. Pas du terreau, mais loin d’être de l’argile.
Avec des serres construites de façon artisanale, nous devrions pouvoir augmenter les récoltes de deux à trois cycles de pousse dans l’année.
Soit, se libérer du joug d’un éventuel financier.
Volem rien foutre al païs – Pierre Carles
http://www.youtube.com/watch?v=f48_AX4CayU
Quand j’ai lu ce petit article, ça m’a fait pensé au Chili d’après 1973:
@ Louise
Oui ce serait la solution pour mettre le système à terre.
Mais combien oserons ? Nous retombons dans le dilemme du prisonnier de Nash.
[…] Dans la lignée du mail “arnaque” […]
A enzobreizh
Vous aussi vous me resservez les citadins !
Homme de peu de foi ! Ayez donc foi en l’Homme !
Un peu, siouplait, un petit peu !
Fille de la campagne je pense que les citadins aussi ont des ressources !
Elles sont différentes, mais elles existent .
Je lance un appel aux citadins !
Dites moi que vous avez des ressources !
Si vous confondez les vaches et les moutons, c’est pas grave, vous apprendrez vite lequel de ces deux animaux a le plus de viande !
C’est beau !!! mais tellement utopique !!! avec un soupçon de naïveté….
De nombreux peuples, tribus, communautés ont été « massacrés » (au sens propre comme au figuré) juste parce qu’ils vivaient autrement, différemment… ou, simplement parce qu’ils étaient « au mauvais endroit au mauvais moment ».
Maintenant, ce que vous décrivez pourrait arriver/arrivera (?) mais non par choix et de manière plus tragique…
Une question comme ça : Comment protégerez-vous votre « communauté » d’une éventuelle invasion/agression armée ?
Si seulement il pouvait y avoir davantage de femmes comme vous Louise, je vous tire mon chapeau vous avez plus de C……. et d’idées que moi, les femmes sont souvent plus courageuses et persévérantes que les hommes.
@ Louise
Je vous répète que je suis preneur, je n’attend que ça que toute parte en sucette.
Mais ma confiance dans mes semblabes est très limité.
Lorsque le ventre parle le cerveau ne commande plus les instincts primitifs de l’animal qui someille….
Alors allons-y, de toute façon on finira de cette manière…….to be continued
@louise
c’est bien de se faire plaisir: hier soir j’ai revisionné l’an 01, mais faut pas se montrer plus bête que l’on est; vous pensez vraiment que ce que vous nous proposé est applicable!
Il faut bien l’admettre ,les femmes de notre époque et sur ce blog sont bien plus révolutionnaires et combattive que les hommes… Nous les hommes on se contente des analyses….
Et elles vont durer combien de chômeurs, d’expulsés, de sdf, de suicides en plus vos analyses ?
@louise
Demandez à ma femme ! 🙂
Le monde est notre désir.
Le monde est notre vouloir.
Il n’y a rien à dire du monde – sauf qu’il nous ressemble trait pour trait.
Si nous le trouvons médiocre – c’est que nous sommes médiocres.
Si nous le trouvons vain – c’est que nous sommes vains.
Si nous le trouvons affreux – c’est que nous sommes affreux.
Si nous le trouvons dur – c’est que nous sommes durs.
Si nous le trouvons morne – c’est que nous sommes mornes.
Si nous le trouvons petit – c’est que nous sommes petits.
Si nous le trouvons écœurant – c’est que nous sommes écœurants.
Si nous le trouvons hostile – c’est que nous sommes hostiles.
Il ne changera que quand nous changerons.
Il est nous – et indéfiniment il nous ressemblera.
Pour l’instant c’est un monde de terre sèche.
Il y aura un brin d’herbe quand vous serez devenus brin d’herbe.
Ou alors laissez tout crever.
Les démoniaques des pouvoirs ont ce qu’il faut dans l’arsenal pour une gigantesque épouvante.
Une gigantesque Mort.
Louis Calaferte