J’écrivais samedi dans États-Unis : la fin de l’ère du semblant ? :
Mais il y a peut-être à ce sursaut, une autre raison : l’audition qui doit avoir lieu mercredi 27 devant une commission du Congrès américain, et devant laquelle Timothy Geithner, le Secrétaire au Trésor, doit témoigner. Il s’agit d’établir avec cette enquête pourquoi les avocats de la Federal Reserve de New York – l’une des composantes régionales de la confédération que constitue la Banque Centrale américaine – sont intervenus à l’automne 2008 pour contraindre au silence AIG la plus importante compagnie d’assurance américaine, sauvée de justesse de l’effondrement par une pseudo-nationalisation au coût faramineux (182 milliards de dollars aux dernières nouvelles). La consigne de silence visait tout particulièrement l’identité des bénéficiaires du versement de la totalité des sommes dues dans le cadre des Credit Default Swaps dont la chute de Lehman Brothers déclenchait le paiement. La banque française Société Générale et Goldman Sachs seraient les principaux bénéficiaires de cette manne.
Timothy Geithner témoignera mercredi, au côté des avocats de la Fed de New York à l’origine des pressions, et dont il a affirmé jusqu’ici qu’il ignorait les agissements, selon la formule classique que le bruit de ce genre de ronron administratif ne s’entend pas dans le cercle des instances supérieures. Témoignera aussi, Henry Paulson, le prédécesseur de Geithner à la tête du ministère américain des finances. On pouvait penser jusqu’à ces jours derniers que l’omerta règnerait entre gens du même monde mais la nouvelle atmosphère électrisée pourrait changer la donne.
Que symbolisent en réalité les pressions sur AIG datant de l’automne 2008 ? L’ère du semblant dans laquelle on entrait alors d’intention délibérée alors que la chute de Lehman Brothers provoquait un effondrement généralisé du marché monétaire américain. Le silence devait se faire désormais sur l’état réel de la finance et dans son sillage – par le truchement du crédit –, de l’économie. Les moyens utilisés, on les connaît : manipuler les règles comptables dans un sens favorable aux chiffres financiers, repousser les échéances de paiement des dettes selon des critères mal définis, coups de pouce discrets aux marchés boursiers et obligataires.
A l’intention de ceux qui s’intéressent à la préhistoire de cette affaire, j’ai reconstruit ci-dessous la liste des billets qui lui furent consacrés au fur et à mesure de son déroulement.
Le 17 septembre 2008 : Les CDS : le monstrueux contraire d’une assurance
Bien qu’il présente l’aspect extérieur d’une assurance, il n’est pas nécessaire que l’acheteur du swap soit véritablement exposé au risque couvert. En fait, et le plus souvent, les CDS ne constituent que des paris « directionnels » à but spéculatif.
Le 17 septembre 2008 : Les deux survivantes et les CDS
Les autorités se sont bien entendu inquiétées de la fragilité du marché des Credit–Default Swaps et de l’existence du coup d’un risque systémique, mais son opacité faisait que l’ampleur éventuelle de ce risque ne pouvait pas être mesurée.
Le 19 octobre 2008 : Mardi, pour les hedge funds, ça passe ou ça casse
Les banques américaines ont donc été blindées par leur gouvernement pour pouvoir encaisser le choc de plein fouet.
Le 22 octobre 2008 : Avis de recherche : CDS disparus
« … je pense que le désastre a été absorbé par les prêts géants de la Fed à AIG : c’était eux la contrepartie la plus exposée à Lehman Brothers. J’imagine qu’ils ont pris une grande claque, même si on ne nous a encore rien dit. »
Le 16 mars 2009 : Un assureur bien tranquille
Qu’est-ce qui a mal tourné ? Difficile à dire sans informations plus précises. Un collatéral dont la valeur baissait et dont il fallait régulièrement augmenter le volume pour répondre aux appels de marge ? Une couverture impossible à assurer durant ce mois de septembre 2008 qui était à ce point chahuté qu’aucun produit financier ne répondait plus comme prévu ? Je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, si d’autres s’avèrent aussi inquisiteurs que moi à propos de ces 43,7 milliards de dollars perdus par AIG dans des emprunts d’instruments de dette, nul doute que l’on en saura bientôt davantage.
Le 23 mars 2009 : Les dettes de jeu d’AIG
Ce que les explications sereines du fonctionnement des CDS n’avaient pas pu obtenir, la colère grandissante des contribuables américains devant la distribution de 105 milliards de dollars dont ils sont la source aux contreparties d’AIG, est donc en train de l’opérer : une distinction désormais claire aux yeux du public entre des contrats financiers constituant une assurance et d’autres qui s’assimilent à de simples paris.
38 réponses à “Les bénéficiaires secrets du sauvetage d’AIG (récapitulatif)”
Pièces au dossier, tout en rappelant que ‘Tiny Tim’ Geithner a été assigné à comparaitre,’subpoaned’, le feuilleton continue
‘NY Fed used national secret to keep AIG bailout plans details secret from the public’ ce matin
http://www.reuters.com/article/idUSTRE60N1S220100124
‘Fed E-mail to Geithner cites Bank Benefit from AIG’ cet après-midi
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601109&sid=aWFaHlDACUNo&pos=13
Dans ce cas-ci on pourrait parler d’une « création monétaire » au bénéfice de…???
Une émission pour rien: « C dans l’air » sur france 5 ce soir consacrée aux banques « Peut-on faire plier les banques ? ».
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1353
Question SMS d’un téléspectateur: « qu’est-ce qui importe aujourd’hui, la taille des banques ou leur transparence ? »
Et tous les invités dont Marc Touati et Elie Cohen d’embrayer unanimement mais totalement hors sujet sur la transparence des tarifs pratiqués par les établissements bancaires et le manque de concurrence !
Quelques faits:
– BNP par exemple est plus grosse aujourd’hui que le PIB français
– le FMI évalue à 50% les actifs pourris en europe.
– le ratio dette/capitaux propres de BNP est actuellement complêtement hors norme à 2.9
– Et Pébereau (BNP) de déclarer sur tous les tons que sa banque est au meilleur de sa forme. Pourrait-il dire le contraire ?
Marc Touati et Elie Cohen ? deux économistes de l’économie, celui-là dans les banques et dans les medias et celui-ci au CNRS et dans les medias. Fait dodo Colin mon p’tit frère, fait dodo …
A la lecture d’un autre commentaire, l’objectif de l’émission a été pleinement atteint.
Objectif atteint ? alors ça s’inscrivait dans un plan de com plus général.
J’ai suivi l’émission sans convictions et posé une question au sujet des actifs toxiques, des bilans et des 35 MA $ ou d’euros de la SG.
Pour un novice s’était décapant. Tous particulièrement conciliants.
A décharge ils ont vilipendé Natixis et Dexia, point c’est tout.
Pour la BNP M. Pébereau était passé à confesse il y a une semaine sur F Inter ou Culture « tous coupables » il a sans doute reçu l’absolution !
Rêvons : « un C dans l’air » avec Paul et François et pourquoi pas Mme Lagarde et et et …
Ceci me fait penser à l’ époque où Mobutu faisait imprimer plusieurs pallettes de billets en Belgique, qui étaient ensuite envoyés par avion au Zaïre. Là, ils étaient distribués à tous ses amis . Ces lots de billets n’étaient même pas inscrits comme une dette d’état. Inutile de dire que l’inflation était galopante…
Aux USA, tout l’argent « créé » par la FED pour sauver les entreprises et les banques fait (ou ne fait pas…) partie d’une dette qu’ils ne sauront jamais payer…(à moins d’une hyperinflation) Il y a finalement peu de difference entre les agissements des deux pays….
Tout ceci rappelle l’affaire Islandaise avec un fin différente…pour le moment.
Les états US et islandais sont de taille non comparable mais peuvent être très affectés par les suites politiques!
Mais oui, Tartar, ce qui me semble être l’enjeu est la guerre sans merci qui se profile entre les banques et les Etats. On est tellement habitué à vivre dans un Etat-nation où le bien de l’Etat (et de ses citoyens, quel qu’en soit le niveau d’inégalité) semble aller de soi qu’on perd de vue la possibilité que l’Etat perde la guerre au profit de banques définitivement extra-territorialisées et n’obéissant plus à aucune règle. L’audition de Tim Geithner contient ce thème en germe.
Il semble que oui, Tatar. L’Islande risque de se retrouver au centre de toutes les attentions si les islandais refusent lors du référendum (si référendum il y a car les banques n’y ont guère intérêt) de payer les dettes des banques étrangères pour un pari (tiens tiens …) qu’ils n’ont pas engagés en leur nom.
De même, s’il s’avère qu’effectivement les américains ont payé, grassement, les paris de banques étrangères (dont la Soc Gén et le Crédit Agricole !!), je crains fort que les dits citoyens américains ne soient tentés de suivre l’exemple des islandais.
Et la Soc Gén de devoir rapatrier le remboursement de ces paiements, sous pression politique. Mais on en est loin …
Suite à mon précédent message…
Toujours une émission pour rien: « C dans l’air » sur france 5 ce soir consacrée aux banques « Peut-on faire plier les banques ? ».
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1353
Et tous les invités dont Serge Maître (Docteur en droit et secrétaire général de l’Association française des usagers des banques) de vanter les tarifs imbattables des banques en ligne ! Mais pas un mot sur Icesave !?
C’est grave quand même.
Un autre point sur lequel Paul Jorion a eu raison d’insister: la chute de l’immobilier commercial aux Etats-Unis. Apparemment, l’immobilier commercial est la cause de la majorité des 9 faillites bancaires cette année.
« Commercial real-estate losses were responsible for a majority of those nine banking failures, according to the Federal Deposit Insurance Corporation, which insures deposits at nearly 8,200 institutions.
« A lot of them were saddled with commercial real estate loans that went sour. You couple that with weak regional market conditions, and that was a recipe for failure for many of those banks, » said Greg Hernandez, an FDIC spokesman.
« You can’t say commercial real estate loans were the reason for all nine bank failures thus far this year, but it was responsible for a majority of them, » Hernandez said.
And, the collapse of a high-profile deal in Manhattan is another example of the trouble for lenders across the country. »
Un blog récent fait état de potentielles pressions françaises ( http://finance.blog.lemonde.fr/2010/01/19/la-france-a-t-elle-roule-les-autorites-americaines-dans-l%E2%80%99affaire-aig/ ), repris sur nakedcapitalism.com ( http://www.nakedcapitalism.com/2010/01/fed-secrecy-claims-bogus.html ). L’utilisation des CDS par GS et la SG semble différente, la SG a semble t il voulu baisser son capital réglementaire via les CDS comme d’autres banques européennes ( http://www.nakedcapitalism.com/2008/09/how-aig-facilitated-european-banks.html ). GS à par contre mis en place en vrai pari sur la chute de l’immobilier donc la réalisation dépendait de la structure particulière des CDS vendus par AIG (càd en utilisant le collatéral comme monnaie d’échange si j’ai bien compris) ( http://www.nytimes.com/2009/12/24/business/24trading.html?_r=1&pagewanted=1&sq=goldman%20sachs%20cdo&st=cse&scp=1 ).
@Ken Avo : j’appellerais plutôt ça « C de l’air » cette émission …
Merci beaucoup pour se travail de reconstitutions.
On réenclenche le risque systémique là, non ?
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=8584
Sans doute l’ultime solution pour la FDIC pour éviter le dépôt de bilan : revendre les dettes pourries sur le marché des titres dérivés, avec la garantie de l’Etat. C’est un très gros pari. Si la FDIC se plante, c’est le Trésor qui paye, facteur n …
Non ?
J’ai aussi regardé l’émission de Cdans l’air.
Je suis un retraité avec qq économies, pas d’actions, assurances vie en euros; l’an passé, je me suis demandé si je n’allais pas tout perdre.
L’avis de Paul, séparer les activités de casino et celles de dépot, pour l’instant, ce n’est pas au programme.
Ma question : est-ce qu’il y a des banques qui s’engagent à ne faire QUE des activités de dépot.
Le problème se règlerait de lui-même, j’y mettrais tout mes avoirs et je ne serais sûrement pas le seul; cette banque, si elle existe, ne ferait pas faillite si la bourse s’écroulait, je lui prédirais une expansion hyperbolique !!!
La poste.
@ Daniel et @ EventuallyCalm
Bonjour, il me semble que depuis 2 ans on peut acheter des produits financiers grâce à « la banque postale » qui elle investit sur les marchés. On parle d’épargne diversifiée …
La banque de « dépots uniquement », ne peut être rentable que si elle re-prête à ses clients à un taux qui permette de couvrir les frais généraux (personnel, charges, immobilier) et les défauts de remboursement et sa propre dette.
vos économies peuvent être mises sur un contrat d’assurance à « actif cantonné » libellé en euros, hors des contrats offerts par les banques (par exemple AFER,MACSF,etc…) ainsi aucune banque ne pourra aller sur les marchés dérivés avec ces fonds là…!
http://millesime.over-blog.com
A propos, des assurances, Axa se retire du NYSE. Je crois comprendre pourquoi (sortir de là pour compenser en Asie), mais je ne vois pas trop les tenants et aboutissants côté US. Si François a une idée…
Jovanovic signale ça:
http://www.usatoday.com/money/markets/2010-01-17-china-investment-in-us_N.htm
Hihihi, dit le chinois. 🙂
Les vases communiquent-ils ?
pour d’autres sauvetages : 2010, l’année des Paul !
un Paul à la Fed, un autre Paul à la BCE … why not ? ce lundi 25, c’est la re-conversion de St Paul, et mardi 26, la Sainte Paule ; que de dates symboliques !
vous me direz, jeudi 28, c’est la Saint Thomas d’Aquin.
et toute l’année : Santa Crisis…
bonne fête Paul !
Ils ne peuvent pas arrêter de faire semblant, sinon tout le monde se rendra compte qu’ils sont a poil !
Les bénéficiaires secrets du sauvetage d’AIG (récapitulatif)
A ce propos et à cette occasion, Hommage (en image et en musique) à nos deux incorructibles blogueurs Paul Jorion et Francois Leclerc pour leur recherche de la vérité et la poursuite de leur enquête.
Où l’on voit le bout du tunnel… de l’emploi
» Que symbolisent en réalité les pressions sur AIG datant de l’automne 2008 ? »
Quel suspense, tant d’intrigues et de combines secrètes, un vrai roman d’horreur ou nous ne sommes en réalité que de miniscules pions, une grande partie d’échecs grandeur nature dont l’enjeu est terrible le sort du monde.
( source wikipédia )
L’ECHIQUIER DU MAL – Ennui et décadence de l’élite, ces personnages jouissant sans cesse d’un pouvoir financier et politique exorbitant ne trouvent plus guère d’excitation que dans la folle manipulation de plus de leur monde …
Autre pièce au dossier, autre enquete : ‘SIGTARP opens investigation into NY FED‘
La FED de New-York fait l’objet d’une enquete diligentée par N.Barofsky, le responsable de SIGTARP,
qui audite le programme TARP, concernant la communication des documents relatifs au sauvetage de
AIG et de ses contre-parties, en parralèle à l’action diligentée par Mr D.Issa, membre du ‘House Commitee on
overisght and Government reform’ de la Chambre
Un bon article qui détaille en autre la magie des règles comptables…
http://www.voxeu.org/index.php?q=node/4524
La fuite en avant d’une Grèce impuissante face à sa dette prédatrice d’une monnaie unique mise en lambeaux …
La Grèce est (presque) sortie de l’euro !
Rédigé par Hervé Nathan le Mardi 26 Janvier 2010
A plus de 6% par an, la Grèce emprunte désormais au même prix qu’avant son entrée dans la monnaie unique. Les « marchés » se gavent, dans la plus grande indifférence de l’Union européenne
L’éclatement de l’euro, c’est le scénario catastrophe que ne veulent absolument pas voir les responsables de la Banque centrale européenne. Il est pourtant en train de se dérouler sous nos yeux, avec un terrain d’expérimentation : la Grèce. Depuis que les agences de notation ont « dégradé » la note de la Grèce (ce qui signifie : « si vous achetez des emprunts hellènes, vous prenez un grand risque de ne jamais être remboursé »), Athènes emprunte à des taux d’intérêt de plus en plus élevés. Révélation ce matin dans Les Echoset le Financial Times : le taux d’intérêt à 10 ans exigé par « les marchés » atteint 6,179%, contre 3,18% pour le Bund allemand (emprunt fédéral).
Soit le même niveau que celui que devait servir le gouvernement grec avant l’entrée de la Grèce dans l’euro en l’an 200. …
Un article sur Neil Barofsky dans le New York Times.
Ses services estiment que le contribuable américain perdra en définitive 30 milliards USD suite au renflouage d’AIG. La Fed de NY aurait pu négocier dans une position de force et refuser de payer les contreparties à 100% mais elle ne l’a pas fait, au plus grand avantage d’un certain de nombre banques (notamment françaises). Il serait intéressant de savoir ce qui s’est exactement dit lors de cette fameuse réunion.
« He made his most recent waves in November, when he issued the results of an eight-month audit of how tens of billions of dollars, sent by the government to a teetering A.I.G., wound up at a group of big banks in the United States and Europe.
The audit was requested by Representative Elijah Cummings, a Democrat of Maryland, who rounded up 26 other Democrats to sign his letter in March 2009. But by the time it was finished, it was pounced on by a no-holds-barred Republican, Darrell Issa of California, who called it “extremely useful in laying the foundation for our investigation.”
The report describes how the Federal Reserve Bank of New York sealed its own fate in September 2008, when it tried unsuccessfully to put together a private bank loan for A.I.G., then in the throes of a terrifying worldwide run on the bank.
“This is the moment when the greatest amount of leverage to negotiate exists,” said Mr. Barofsky.
But instead of negotiating from a position of strength, the New York Fed poured $85 billion of its own money into A.I.G., on hard-nosed terms that Goldman Sachs and JPMorgan Chase had planned to charge before they got cold feet. Much of the Fed’s money was gone within minutes – and so was the Fed’s leverage, or any real chance of getting the money back. »
http://www.nytimes.com/2010/01/26/business/26tarp.html?pagewanted=2&ref=global
Une analyse fouillée par David Fiderer banquier / écrivain
« Le 20 Juin 2008, la valeur nette d’AiG était de 79 mds de $ et ses CDO représentaient 62 mds de $.Ls valeur nette de Goldman Sachs était de 42 mds de $ et sa part du portefeuille était de 22 mds.Les enjeux étaient énormes… »
http://www.huffingtonpost.com/david-fiderer/how-paulsons-people-collu_b_435549.html
Goldman prétend que ces milliards qu’AIG lui devait étaient eux-mêmes couverts (hedged), cherchant à donner l’impression qu’elle n’avait aucun motif particulier à ce qu’AIG soit renfloué. Même que Geithner, alors patron de la Fed de NY, a lui-même contacté Viniar, le CFO de Goldman pour se voir confirmer, sans autre preuve, que Goldman ne risquait rien et que toutes ces rumeurs (notamment du New York Times) étaient fausses. On admirera au passage l’incroyable complicité entre les deux hommes, alors que l’un était l’instance de régulation de l’autre. L’extrait suivant, qui vaut son pesant de cacahuètes, est tiré d’un article de l’excellente journaliste économique du New York Times, Gretchen Morgenson.
« Mr. Geithner also said that the “perception that this decision by the government, not my decision alone, was made to protect any individual investment bank is unfounded.”
Less than two weeks after the A.I.G. bailout, Mr. Geithner took the firm’s side when he criticized a Sept. 28, 2008, article in The New York Times that I wrote about the A.I.G. bailout. That article included Goldman’s statement that it wouldn’t have been affected by an A.I.G. collapse. Among other things, the article, like Mr. Barofsky’s report, questioned Goldman’s assertion.
According to an e-mail message that Goldman sent to the New York Fed at the time, Mr. Geithner talked about the article with Mr. Viniar, Goldman’s chief financial officer, before calling me. When Mr. Geithner called, he said that Goldman had no exposure to an A.I.G. collapse and that the article had left an incorrect impression about that. When I asked Mr. Geithner if he, as head of the regulatory agency overseeing Goldman, had closely examined the firm’s hedges, he said he had not.
Mr. Geithner told me on Friday that he spoke with Mr. Viniar that day to ensure that Goldman’s hedges were adequate. And, notwithstanding the inspector general’s findings, he said he still believes Goldman was hedged. »
http://www.nytimes.com/2009/11/22/business/22gret.html?pagewanted=2&_r=2&partner=rssnyt&emc=rss
@ Charles. Il y a un mémo interne d’AIG obtenu par CBS qui établit la liste de toutes les obligations de type CDO détenues par les contreparties et assurées par AIG, et pour lesquelles les contreparties avaient exigé d’AIG des montants en collatéral. Ce document date de novembre 2007, soit dix mois avant le renflouage d’AIG. On y trouve notamment la liste des CDO détenues pas la Société Générale (page 5 du mémo). On constate que les obligations avaient déjà perdu de leur valeur mais comme elles étaient illiquides, les parties avaient du mal à se mettre d’accord sur leur prix. On imagine assez bien que 10 mois plus tard, ces obligations avaient encore considérablement baissé et pourtant, elles ont été remboursées à 100% par le contribuable américain. A noter aussi que Goldman, la Société Générale et d’autres avaient reçu des milliards en collatéral avant septembre 2008. Maiden Lane III a servi à solder les dettes.
http://economicsofcontempt.blogspot.com/2009/06/aig-internal-memo-on-collateral-calls.html
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601208&sid=atM1NoT0lfus
Stephen Lynch est très en forme, c’est le premier qui pose enfin une ou deux vraies questions. http://www.c-span.org/Watch/C-SPAN3.aspx
Je peux lire l’anglais mais j’ai beaucoup plus de mal à comprendre à l’oral car cela va trop vite pour moi, pouvez vous me traduire les grandes lignes merci
C’est encore Marcy Capture qui sauve les meubles !!
Au sujet de Aig et de la SG, je viens de retrouver de vieux documents de 2006, ce n’est pas étonnant que la SG a été un des principaux bénéficiaire des remboursement de CDS sur AIG, elle avait aussi un partenariat important avec AIG puisqu’il était l’un de ses principaux assureurs vies des crédits de ses propres clients…
Le représentant républicain Darrel Issa exige que la liste des obligations toxiques remboursées à 100% lors du renflouage d’AIG (un document intitulé « Schedule A ») soit rendue publique.
http://www.zerohedge.com/article/darrell-issa-possession-aigs-redacted-schedule-wants-make-list-public
Cela dit, le document a déjà fuité et on peut le lire ici: http://www.zerohedge.com/article/aig-schedule-released
On peut aussi lire cette remarque intéressante concernant un autre document (rédigé par l’auditeur BlackRock), à propos de la Société Générale.
« Aside from the fact that in October 2008 France-based Soc Gen was not a Primary Dealer (it only just applied for this position a few weeks ago), one needs to turn to page 5 of the presentation to realize that Soc Gen’s portfolio had a value of 49 cents on the dollar. What this implies is that in October of last year (and ostensibly prior) Soc Gen, a foreign, non Primary Dealer, had access to the Federal Reserve’s Discount Window, where it had pledged securities that had a value of 49 cents on the dollar, and for which the Fed would have taken arguably no haircut, thereby funding the French firm at par for securities that were worth less than half, and which the taxpayer was on the hook for. »
http://www.zerohedge.com/article/presenting-blackrock-aig-presentation-which-it-becomes-clear-soc-gen-had-pledged-sub-50-cent
Merci pour la référence. Faisant suite à l’audition hier où parmi les révélations,une des plus étonnantes, de Barofsky sur la volonté de Bernanke via à une note à la FED New York d’éviter la faillite d’AIG, improbable selon l’analyse de l’article du Huffington Post. Il serait souhaitable que les « subpoenas » aux parties continuent…
Autre remarque intéressante d’une analyse du Schedule A de Maiden Lane vs. la liste d’AIG
« Le fait que certaines transactions aient été reconnues par AIG et ses clients comme ayant une valeur zero
au moment du ‘sauvetage’ constitue une autre raison de douter que ces titres auraient une valorisation postérieure.Ceci est contraire à la logique de la FED d’ acheter ces CDOs et ses affiirmations ultérieures sur leur revalorisation, en dépit d’un déclin massif de de leurs ‘credit ratings’.Selon un mémo préparé par Blackrock juste avant la décision d’acheter les CDOs, seuls 19% étaient notés ‘junk’. Maintenant, selon Moody’s, 93 % d’entre eux
sont notés junk. » ‘More of the FED’s secret Maiden Lane III transaction level detail’
http://www.nakedcapitalism.com/2010/01/more-of-that-secret-maiden-lane-iii-transaction-level-detail.html