La saignée
Vous vous souvenez de la saignée ? Le remède classique de la médecine occidentale avant le XIXe siècle. Beaucoup en sont morts. Mais que voulez-vous, on ne comprenait pas d’où venait la maladie, alors on incriminait à tout hasard l’excès de sang.
Nous sommes quelques-uns quand même depuis trois ans à expliquer ce qui n’a pas marché dans la finance : ce qu’il faudrait réparer, ce qu’il faudrait supprimer, ce qu’il faudrait mettre à la place. Nous avons répertorié les différents microbes, localisé les virus et les bactéries. Les politiques, le plus souvent, nous ont regardé avec des yeux ronds. Certains, quand même, ont secoué la tête d’un air entendu, donnant l’impression d’avoir compris. Ils se sont réunis en conclave pendant trois ans. Ils sont enfin sortis et ont dit avec une très grande solennité : « Le remède, c’est la saignée ! »
Ils auraient mieux fait de dire qu’ils ne comprenaient rien à nos explications. Qu’est-ce qu’il aurait fallu faire ? prendre des mesures en amont, à la source. Or ils ont fait exactement le contraire : ils sont allés se placer à l’embouchure du fleuve et ont déclaré : « Oh ! Il y a beaucoup trop d’eau ! On va en pomper une partie, on va taxer tout ça ! ».
Bien sûr, les banquiers les ont aidés à penser « Il y a trop d’eau ». Le monde où nous vivons est dans un pétrin épouvantable et pendant ce temps-là, les bonus dans le monde de la finance n’ont jamais été aussi élevés. Ce qui est une façon de dire aux politiques : « On a de l’argent en trop ! » à quoi les politiques ont obligeamment répondu : « Ne vous faites pas de souci : on va vous soulager ! »
Mais quelqu’un s’est-il demandé pourquoi les bonus des traders sont aussi élevés ? Quelqu’un s’est-il demandé pourquoi les patrons – surtout américains – des établissements financiers reçoivent des bonus aussi plantureux ? Apparemment non : la question est sans doute trop technique. Alors je me lance : les bonus des traders et des commerciaux sont des commissions. On ne simplifie pas trop en disant : c’est X % sur le bénéfice qu’ils font. Comment ont-ils fait pour réaliser ces chiffres d’affaire astronomiques ? Il n’y a pas dix mille manières : ou bien ils ont vendu quelque chose à un prix beaucoup plus élevé que cela ne leur avait coûté – et tant pis pour le gogo qui le leur a acheté, ou bien ils ont fait des paris très risqués, paris qu’ils ont gagnés – et tant pis pour celui en face qui les a perdus. Certaines de ces activités sont ce que Lord Adair Turner, le président de la FSA, le régulateur des marchés britanniques, a appelé des « activités socialement inutiles ». C’est sur cette base là qu’il faudrait trier. Au lieu de cela, on préfère taxer la finance au petit bonheur la chance.
66 réponses à “BFM Radio, lundi 18 janvier 2010 à 10h46”
Ca fait du bien de ne plus tourner autour du pot. Mais pas sûr que les auditeurs de BFM apprécient …
@Paul :
Et que pensez-vous des retraites chapeaux que les banques provisionnent pour leurs anciens PDG ? soit plusieurs million d’euros par heureux destinataires. Ne s’agit-il pas du « prix de leur silence » ?
Excellente chronique. Puissent les politiques vous entendre enfin !
Nous savons maintenant – et c’est bien – que vous échangez avec Madame Lepage.
Mais avez-vous le sentiment – voire la preuve – que vos idées sont entendues et jugées réalistes par d’autres politiques en France (PS, EE, PG, NPA…)?
Pourquoi nécessairement certains doivent perdre ? Si la bourse leur était si défavorables, pourquoi continue à y jouer ? a moins d’être accros au jeux.
Pour l’instant, la bourse monte, donc qui perd de l’argent … ? ceux qui parient à la baisse ? Comment sont-ils rémunérés ?
La valeur des titres en bourse pourrait atteindre 2 fois la valeur actuelle, sans que personne ne perde : il suffit de faire courir une rumeur positive, sur la sortie de crise, l’abondance de pétrole, ou autre chose, ainsi l’on voit dans cet exemple que la valeur des titres en bourse peut monter sans léser personne… il me semble.
Lisztfr, cette question est curieuse: Pourquoi nécessairement certains doivent perdre ?
Si certains vendent (avec plus-value), cela signifie que d’autres achètent. Ce type d’échange se reproduit un certain nombre de fois durant la période haussière. Tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes et les produits financiers passent ainsi de main en main avec bénéfice généralisé, jusqu’au moment – inéluctable – du retournement de tendance: Les derniers acheteurs n’ont alors plus que la perspective de revendre avec moins-value. Ce sont eux les perdants en définitive.
Répondre à cette question nécessiterait des pages et des pages. Depuis très longtemps, l’investissement sur le long terme est un jeux à somme positive (tout le monde y gagne). Cela se reflète sur l’évolution des indices depuis des décennies. C’est un jeux à somme positive malgré le fait qu’il y ait non pas 2 mais 3 acteurs sur le marché. Il y a l’acheteur,le vendeur et… l’intermédiaire (qui lui, gagne à chaque fois). Pendant ces périodes de hausses, tout le monde gagne en gros. certains plus que d’autres je vous l’accorde. Il y en a peut-être même certains qui arrivent à perdre. Lorsque le marché est plat, ce qui est le cas depuis 10 ans, le marché est un jeux à somme légèrement négative (ben oui, il y toujours ces fichus intermédiaires ou brokers ;-)). Certains continuent à gagner mais au dépend des autres. Dans ce cas les amateurs n’ont déjà pratiquement plus aucune chance. Mais imaginons maintenant que le marché entre dans un bear market à très long terme (30, 40, 50 ans qui sait), les probabilités de gagner de l’argent sur le long terme sont quasi nuls pour tout le monde. Cela devient un jeux à somme fortement négative.
Si vous êtes trader court terme, le jeux est pratiquement à somme négative tout le temps car la proportion des coûts de broker devient énorme par rapport aux gains que vous pouvez faire court terme. Il faut être vraiment vraiment bon pour gagner à ce jeux. Plus vous êtes court terme plus vous avez de chances de perdre de l’argent. D’un autre côté, si vous avez la bonne méthode vous pouvez gagner aussi énormément d’argent (tapez « Jim simons » ou « rentec » sur google). Ce sujet mériterait plus de temps pour y répondre. J’espère avoir été clair.
Bonjour,
in fine en tout cas, les perdants ce sont les citoyens qui voient leurs gouvernement voler au secours des banques qui perdent lorsque tout vacille.
En plus le jeux est quasi gratuit pour ces privilégiés car aux états unis la FED « prête » à 0 % je crois.
Cordialement
Gouvernants et banquiers sont de mèche. Ce n’est pas nouveau. Quant aux perdants des paris, cela relève de l’idée qu’il faut des perdants dans le système. Tant pis pour eux, ils ont été mauvais. Ils ne méritaient rien de mieux. Les meilleurs gangent et survivent, les autres disparaissent. Ca assainit. C’est le darwinisme social. Rien à voir avec Darwin bien entendu.
Cependant, ça rigole pas mal au sein du gouvernement…
« La prévision de croissance révisée à la hausse pour 2010, à +1,4% »
C’est peu probable.
Bravo, Paul, vos chroniques au format court qui vous est imposé sur BFM sont de plus en plus efficaces. Vous avez trouvé un style percutant qui ne trahit en rien le fond de vos idées, et qui interpellera ceux qui ne les connaissent pas. Parfait.
Des « activité socialement inutiles » : J’aime cette expression…mais il faudrait se poser une autre question. Pourquoi ces activités ont pris une aussi grande place dans nos sociétés ? Parce que depuis les années 1970, les pays occidentaux se désindustrialisent (coût de la main d’oeuvre trop cher). On en vient à une autre question : comment réindustrialiser les pays développés. Ou bien, nous arrivons constamment à développer des industries à haute valeur ajoutée (ce que nous arrivons difficilement à faire et on voit que même les industries high-tech sont victimes du dumping social), ou bien on en arrive au protectionnisme (autres difficultés, gros risques de tensions internationales si celui-ci n’est pas régulé).
Je me rappelle que Derrida avait dit peu avant sa mort que les tensions actuelles dans le monde résultaient principalement d’un droit international asymétrique (Pascal affirmait que l’on fit toujours en sorte que la loi du plus juste fût la loi du plus fort). C’est vraiment ça : les asymétries s’expriment à tout niveau et il faudra tôt ou tard y mettre fin.
« Coût de la main d’œuvre trop cher » ?
Pourquoi pas « Prédation par les investisseurs trop coûteuse ? » ou « Rémunération excessive des dirigeants d’entreprises ? »
@Paul
Quelle belle réponse ! On répète trop souvent bêtement certains arguments sans en mesurer la validité. Et oui, vouloir gagner toujours plus (« la prédation ») n’est jamais dénoncé, on adopte le mode de pensée des…prédateurs. Certains diront même qu’il n’y aucun mal à vouloir s’enrichir. Même au détriment d’autrui ?
@ l’albatros
Vous volez haut, monsieur et en même temps trop bas ( oui, je sais elle est facile). Car la question du POURQUOI est essentielle : tant qu’on ne comprendra pas pourquoi la finance a pris son envol dans les années 82, tant qu’on ne posera pas la question de ce QUI DIFFRENCIE cette période des autres périodes économiques, on n’avancera pas
Par contre votre réponse n’est pas correcte .. de même que ma réponse sur KEYNES d’ailleujrs : car vous ne répondez qu’à la question du COMMENT . En d’autres termes vous expliquez par quels mécanismes la CAUSE s’est diffusée dans l’économie,; mais vous ne décrivez pas cette fameuse cause
Alors je me lance : la véritables cause de ce phénomène se situe au coeur de l’activité économique : c’est sa dématérialisation qui en explique les dérèglements, dont la crise financière est le point d’orgue. C’est en tout cas l’esprit de la recherche que j’ai menée sur 30 années.
Bien sûr je ne peux ici qu’affirmer une thèse qui mériterait d’être argumentée. Mais je commence à la jeter en pature ..
amicalement
désolé de répondre aussi tard…quelques problèmes de connexion.
Coût de main d’oeuvre trop cher…du point de vue des « capitalistes ».
En fait, je viens m’incliner, vous avez pointé du doigt une faille dans mon raisonnement et je vous en remercie.
« ls ont fait des paris très risqués, paris qu’ils ont gagnés – et tant pis pour celui en face qui les a perdus »
Comment expliquer que pendant les périodes fastes, toutes les banques fassent d’énormes bénéfices? Cela devrait être un jeu à somme nulle non?
Le mérite propre du trader individuel semble difficile à définir devant le conjoncturel.
Car une partie du bénefices des banques est quelquepart fictif, il ne repose en effet que sur la valorisation de l’actif (maisons, actions, créances) des banques.
En période de bulle, les actifs surévalués gonflent le résultat des banques. Ce type de profit est exactement le même que celui que « réalise » un particulier qui voit le prix de sa maison monter (qu’importe qu’il la vende ou non).
Bonjour,
la « valorisation de l’actif » ce serait pas pour une bonne partie (un pourcentce que l’ont appelle la « croissance » ? question d’un ignare. Donc les traders et les banques capteraient le fruit de la croissance (et qui est en définitive totalement virtuelle, déconnectée de ce que l’ont appelle l’économie réelle )
Cela ne fonctionne pas ainsi.
Quand tout monte depuis longtemps (trimestres/années), tout le monde est dans le même sens (à l’achat) et tout le monde gagne. Quand le marché se retourne, tout le monde perd.
Il faut savoir que plus le marché monte, plus la corrélation des différentes stratégies implémentées a tendance à tendre vers 1. En d’autre termes, si vous êtes trader dans un hedge et que vous pratiquez l’arbitrage de convertibles, votre performance aura tendance à se rapprocher du trader d’option exotique ou du gérant event-driven. N’oubliez pas que le mouton est l’animal le plus répandu sur les marchés : chacun imite son voisin.
Seconde chose : pourquoi les banques ont-elles toutes affiché de gros profits dans les activités de trading ces derniers trimestres ?
Et bien parce que vous vous méprenez sur le sens de l’expression « activités de trading ». Les banques ont gagné beaucoup d’argent en 2008 dans les activités de taux. Les entreprises ont restructuré leurs dettes, les spreads étaient élevés au début de l’année et les gouvernements ont émis des obligations de façon massive. Les banques ont donc gagné beaucoup dans leurs activités d’intermédiation. Ce sont des vendeurs qui traitent et qui se font rencontrer les acheteurs et les vendeurs. Le marché des taux est essentiellement un marché de gré à gré. Ces activités d’intermédiation sont souvent appelés « activités de trading ».
Sur une table de négociation, la nomenclature française des métiers parle d’ « opérateurs de marché » mais on les appelle plus communément des traders. Pourtant, ils ne sont pas traders au sens où vous l’entendez.
C’est un point important car les gens confondent souvent les différents métiers de la finance de marché.
Le terme « trader » ne veut rien dire. Il existe plein de métiers autour de ce terme :
– buyside trader
– trader de facilitation
– salestrader
– trader delta one
– trader cash equity
– trader dérivés
– trader structurés
– etc.
Tous ces métiers n’ont pas la même nocivité sociale. Un buyside trader (également appelé « négociateur » ou « dealer), se contente de traiter les ordres envoyés par les gérants ou les vendeurs en les routant vers les brokers.
Dernière chose : quand un « trader » gagne un pari, cela ne signifie pas nécessairement qu’il y a un perdant en face.
La plupart du temps, les trades ne sont pas des opérations isolées effectuées en face d’un autre trader. Ce sont des stratégies multi-trades au sein de book de trading. Si vous achetez un titre et qu’il monte; celui qui l’a vendu n’a pas nécessairement perdu de l’argent. En supposant que le vendeur soit un short seller (et non pas un vendeur « sec » qui avait acheté le titre auparavant) et qu’il coupe sa position après la hausse du trade, il peut quand même gagner. Ce sera le cas si ce trader avait mis en place un « long-short » et que la patte « longue » (acheteuse) de son trade a rapporté plus que n’a perdu la patte short. Et le nombre de combinaisons est infini.
@ babypouf
Non.
Grosso modo, une banque a un bilan avec au passif ce qu’elle doit et à l’actif ce qu’elle a (actions, immobilier, créances …).
Quand la valeur de ce qu’elle a grandit plus vite que ce qu’elle doit, la banque enregistre la différence en résultat. Une grande partie de ce que les banques ont est côté sur les marchés, quand les marchés montent, les actifs de toutes les banques prennent de la valeur.
Il y’a une corrélation avec l’évolution du PIB (quoi qu’en ce moment..) car les bourses ont l’habitude de monter quand l’économie va bien mais les calculs sont indépendants.
Une banque essaie donc à la cloture de ses comptes de valoriser le plus fidèlement ce qu’elle a à son actif (enfin théoriquement), la façon la plus classique de valoriser un bien est de se demander combien pourrais-je le revendre ?
Pour une action du CAC c’est facile, pour une créance portant sur des centaines de propriétaire de maisons au fin fond de l’Alabama c’est plus difficile. Alors les banquiers ont inventé ce que Warren Buffet a appelé le « mark to Myth » car les valorisations sont très fantaisistes.
Fantaisistes au point qu’une banque peut annoncer des profits une année mais se révéler insolvable quelque mois plus tard.
question : comment tuer le capitalisme?contrainte : une seule régle à changer!
reponse (d’un humble systemien): supprimer le profit!
transformer les sa en sa à but non lucratif,developper les mutuelles,les cooperatives,suppression de la speculation puisque le profit est supprimer
c’est simple,juste,republicain et çà élimine toutes les questions de croissance,décroissance,etc
à vous lire (et à diffuser si cela vous agreer pour avoir des critiques)
cordialement
bruno,le troll du non-profit
Incompréhension, aveuglement, compromission, ou impuissance ?
Je ne comprend pas pourquoi les hommes politiques ne s’administrent-ils pas à eux-même le fameux remède de la saignée dont ils disent tant de bien, et puis je crois qu’il devraient s’astreindre pour leur plus grand bien (et le nôtre) à une double, voire une triple ou une quadruple séance au prix spécial « élus de la république » et pour les plus « chanceux » d’entr’eux une spéciale à blanc « de profundis » (la fameuse « vampiresque »).
Effrayé sans doute par sa propre audace, Lord Turner a depuis déclaré qu’il aurait préféré avoir dit « économiquement inutile », son incursion dans le social et son intérêt pour les manants ayant probablement été considéré comme profondément déplacée… Pire encore, pouvant s’apparenter aux pires heures de la gentry s’engageant à Cambridge dans les rangs des services soviétiques. Alors que la vieille noblesse avait auparavant témoigné de ses faiblesses envers le nazisme.
La formule restera mais on a du rappeler à Lord Turner que les montants engagés pour le « sauvetage »des banques anglaises avoisinent ceux du TARP américain, si vous connaissez le chiffre Francois Leclerc, nous serions
curieux de le connaitre
Tout dépend comment on compte, comme d’habitude !
Le Trésor Britannique annonçait fin décembre un coût de 8 milliards de livres (environ 9 milliards d’euros).
Selon le National Audit Office (NAO), l’ensemble des aides publiques accordées aux banques s’élèverait à 846 milliards de livres, tout confondu ! Ce qui représente 60% du PIB du pays. Ce chiffre plafond additionne dépenses et engagements et ne tient pas compte de remboursements possibles.
Il semble que, fin 2009, 117 milliards de livres aient été effectivement déboursés, à un titre ou à un autre. En attendant la suite.
@françois leclerc
Ce n’est pas comme cela qu’il faut lire le retrait de Lord Tuner. A mon sens en tout cas « Social »‘ dans la phrase ne renvoie pas à « manant » , mais à l’idée d’intérêt général . Tuner ne prend d’ailleurs pas une position révolutionnaire car l’intérêt général a longtemps été l’horizon des théories économiques et l’axe de défense du libéralisme : l’intérêt privé y est mis au service de l’intérêt général
En cela son retrait n’en est pas un
amicalement
J’avoue m’être un peu lâché dans mon commentaire, avec mes évocations historiques !
Cela dit, Lord Turner n’a pas parlé de « general interest » mais bien de « social utility ». Pour dire ensuite qu’il aurait préféré avoir employé les termes de « economic utility ».
Une histoire marrante tirée d’ un site « exotique » :
« Depuis de nombreuses générations une magnifique horloge en or a été l’objet de la malheureuse curiosité des jeunes éléments d’une famille. Personne ne sait le nombre de fois que les enfants ont fouillé l’intérieur, déséquilibrant les échappements des ancres, en desserrant ses vis, et déréglant ses petits pignons. L’horloge finit par tomber dans un bassin bourbeux.
Un jour passèrent par-là un certain Monsieur Rousseau et ses amis et voyant l’horloge couverte de limon et de boue, il commente tristement :
L’horloge est bonne ; c’est l’eau sale et la boue qui l’empêche de fonctionner parfaitement. C’est le milieu qui la perturbe.
Un de ses compagnons, après l’avoir sortie et examinée superficiellement argumente :
Non., L’horloge à un défaut de construction. C’est l’horloger qui est responsable de son disfonctionnement. »
Il faut cesser d’ appliquer la logique binaire dans l analyse du dysfonctionnement du réseau social.
La finance vampire n est qu un effet cumulé nos comportements individuels égoïstes et prédateurs.
En quoi une banque « sociale » traiterait elle l incapacité a nous comprendre, la facilité avec laquelle nous sommes manipulés ou distraits de ce qui se joue ?
C est d’ abord individuellement qu il faut changer.
Dans son dernier livre, l effort de Paul pour attirer notre attention sur ce que peuvent signifier: vérité et réalité, est utile.
Pusiqu’il est question d’utilité sociale et/ou économique, ne serait-ce pas le moment de relire ce petit texte de Mr. Karl M…?
» Bénéfices secondaires du crime.
Non seulement le crime est normal, mais il est facile de prouver qu’il a bien des utilités.
Un philosophe produit des idées, un poète des vers, un curé des sermons, un professeur des bouquins, etc. Un criminel produit la criminalité. Mais si les liens entre cette branche soi-disant criminelle de la production et toute l’activité productrice de la société sont examinés de plus près, nous sommes forcés d’abandonner un certain nombre de préjugés. Le criminel produit non seulement la criminalité mais aussi la loi criminelle ; il produit le professeur qui donne des cours au sujet de la loi criminelle et de la criminalité, et même l’inévitable livre de base dans lequel le professeur présente ses idées et qui est une marchandise sur le marché. Il en résulte un accroissement des biens matériels, sans compter le plaisir qu’en retire l’auteur dudit livre.
De plus, le criminel produit tout l’appareil policier ainsi que de l’administration de la justice, détectives, juges, jurys, etc., et toutes ces professions différentes, qui constituent autant de catégories dans la division sociale du travail, développent des habiletés diverses au sujet de l’esprit humain, créent de nouveaux besoins et de nouveaux moyens de les satisfaire. La torture elle-même a permis l’invention de techniques fort ingénieuses, employant une foule d’honnêtes travailleurs dans la production de ces instruments.
Le criminel produit une impression tantôt morale, tantôt tragique, et rend un « service » en piquant au vif les sentiments moraux et esthétiques du public. Il ne produit pas seulement les livres de droit criminel, la loi criminelle elle-même, et ainsi les législateurs, mais aussi l’art, la littérature, les romans et les drames tragiques dont le thème est la criminalité, tel que Å’dipe et Richard III, ou Le Voleur de Schiller, etc. Le criminel interrompt la monotonie et la sécurité de la vie bourgeoise. Il la protège ainsi contre la stagnation et fait émerger cette tension à fleur de peau, cette mobilité de l’esprit sans lesquelles le stimulus de la compétition elle-même serait fort mince. Il donne ainsi une nouvelle impulsion aux forces productrices. Le crime enlève du marché du travail une portion excédentaire de la population, diminue la compétition entre travailleurs, et jusqu’à une certaine limite met un frein à la diminution des salaires, et la guerre contre le crime, de son côté, absorbe une autre partie de cette même population. Le criminel apparaît ainsi comme une de ces « forces équilibrantes » naturelles qui établissent une juste balance et ouvrent la porte à plusieurs occupations soi-disant « utiles ».
L’influence du criminel sur le développement des forces productrices peut être détaillée. Est-ce que le métier de serrurier aurait atteint un tel degré de perfection s’il n’y avait pas eu de voleurs ? Est-ce que la fabrication des chèques bancaires aurait atteint un tel degré d’excellence s’il n’y avait pas eu d’escrocs ? Est-ce que le microscope aurait pénétré avec autant d’efficacité le monde commercial de tous les jours s’il n’y avait pas eu de faux-monnayeurs ? Le développement de la chimie appliquée n’est il pas dû autant à la falsification des marchandises et aux tentatives pour y remédier, qu’aux efforts productifs honnêtes ? Le crime, par le développement sans fin de nouveaux moyens d’attaquer la propriété, a forcé l’invention de nouveaux moyens de défense, et ses effets productifs sont aussi grands que ceux des grèves par rapport à l’invention des machines industrielles.
Laissant le domaine du crime privé, y aurait-il un marché mondial, est-ce que les nations même existeraient s’il n’y avait pas eu de crimes nationaux ? L’arbre du mal n’est-il pas aussi l’arbre du savoir depuis le temps d’Adam ? Le jour où le Mal disparaîtra, la Société en serait gâtée, si même elle ne disparaît pas ! »
***
Mais loin de moi, bien sûr, l’idée de considèrer « nos » banquiers comme des criminels…
C’est bien le Karl M. dont les écrits ont néga-influencés la majeure partie du XXe siècle? Il y a même des gens qui restent aujourd’hui encore ses adorateurs.
Pour ma part j’estime qu’un système, c’est à dire la règle du jeu (poker, belote, cirque (gladiateurs), canasta, bourse, roulette, bridge et toute la kyrielle que vous connaissez) doit être respectée par tout les joueurs de ce jeu là et les tricheurs très sévèrement sanctionnés surtout en fonction des gains indus.
La plupart du temps on critique le système et lorsque l’on cherche à en qualifier les dirigeants on les traite d’incompétents. Mais peut-on dire que ces gens, recrutés par les plus hautes instances des pouvoirs, ayant faits des études spécialisées et donc possédants souvent des intelligences hors-normes soient simplement devenus entre avant et après la crise aussi bête.
Aujourd’hui je ne crois plus à cette version et je crois même qu’il faut faire attention de ne pas tomber dans ce panneau.
Autrement dit cette simple explication pour justifier des anomalies de gestion de cette crise sont largement insuffisantes et en plus ne mèneront certainement à aucunes solutions. (Les solutions étant en final la mise en place d’effets feed-back…)
Ne serait-il pas plus efficace de s’interroger sur le pourquoi de cette invraisemblable et apparente médiocrité qui semble de plus encouragée par les médias ?
Je n’aime pas particulièrement les banquiers mais sont-ils vraiment pire que les autres?
Sont-ils pires que nos industriels de l’armement qui produisaient jusqu’à ce qu’on leur interdise des mines antipersonnel?
Sont ils pires que nos Enarque et nos X qui une fois qu’ils ont atteint la direction d’un grand groupe du CAC (le graal) vivent sur la bête avec au passage welcome bonus, stock, salaire princier, golden parachute et éventuellement retraite chapeau ?
Sont-ils pires que nos hommes politiques qui une fois en place là encore n’ont pour autre objectif que de se maintenir en place, pour multiplier au max leur sources de revenu et faire fructifier leur image ?
Outre de provenir des mêmes cercles, ce que tout ces gens ont finalement en commun, c’est une logique court terme. Après eux le déluge, ils s’en moquent bien des crises qu’ils peuvent provoquer ou seulement faciliter par leur inaction. Leur magot bien au chaud est là pour les protéger du chaos.
+1,
Votre commentaire induit, a mes yeux, une bien VRAIE question. C est aussi la qu il faut chercher.
La quete « pourquoi » fait bien partie de la comprehension, cette quete ne me parrait pas si mauvaise ou inutile que ca dans la mesure ou dans ce monde, nous avons vu tand d energie depensees pour nous divertir oubliant (Volontairement?) le vrai « Pourquoi » des chose.)
Je parrie que nous serions bien etonnes des motivations qui poussent nos reels decideurs, (Je parle bien ici des Inities.)
PS: Premier commentaire (avec fautes d orthographes et sans accents, desole.) apres de longues heures passees sur votre blog, Merci Monsieur Jorion.
Pourquoi la recherche du profit ? L’argent, c’est la liberté, le moyen de s’affranchir des contraintes. C’est la sécurité dans ce monde de précarité, pour sois même et sa famille. On est prêt à tout pour mettre ceux qu’on aime à l’abris, alors une petite entorse à la morale, la confession une fois par an est là pour effacer l’ardoise. Ne demandez pas à un joueur de foot si il trouve moral de gagner 1000 fois le smic. Pourtant, il est souvent issu lui même de milieu défavorisé. L’homme est ainsi fait que lorsque le système le lui permet, il va rechercher par l’accumulation de « richesses » la sécurité, mais aussi le prestige et pour certain le pouvoir.
Etre riche, c’est prestigieux. Comme on ne peut pas mesurer l’intelligence, la réussite se mesure par la taille du portefeuille. D’autre mesurent la taille de leur voiture ou bien utilisent un double décimètre.
L’argent est donc le maitre étalon le but à atteindre. Alors pourquoi les élites se fatigueraient à utiliser leur capacités ailleurs que dans un système balisé même si souvent il est non-« socialement utile »? Pourquoi iraient-elles prendre le risque de créer des entreprises, d’être novatrices ou même de faire de la recherche fondamentale ? D’autant que dans ce système parfait, l’échec n’est jamais sanctionné.
Eclaircissements faisant suite à la ‘modification’ au printemps 2009 de la règle comptable. Il serait intéressant d’avoir une estimation sur la Deutsche Bank elle-meme, très exposée en raison de ses opérations immobilières hots Allemagne
: En n’ayant déprécie que de 1,6% la valeur de leur portefeuille de 2000 milliards de prêts immobiliers, les banques US dissimulent la réalité, estime un analyste de Deutsche Bank » (Business Insider)
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=8476
le seul prix nobel economique français l’a dit :
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2956
Beaucoup sont morts de la saignée…
Mais finalement, si les erreurs des politiques emportaient enfin le malade… Nous serions presque tranquille…
Hormis les troubles sociaux à gérer….
Les humains (C’est ce que je pense) comme tous les animaux ne s’activent que lorsque c’est indispensable.
Nos dirigeants politiques n’agiront qu’à partir du moment ou il n’y aura plus d’autre solution…
Solution de facilité oblige, sans doute jouerons nous alors du canon.
Les façons avec lesquelles on souffle sur les braise de l’identité Nationale me laisse à penser que cette solution du canon serait au final pas si inacceptable que celà.
On verra…
« Jean-Claude Juncker réélu président de l’Eurogroupe »
Celui qui de façon fort compréhensible refuse d’avouer que son pays, le Luxembourg, n’est rien d’autre qu’un paradis fiscal, une gigantesque banque de compensation-machine à laver l’argent sale…
Aussi celui qui a dit, un jour, sereinement :
« D’abord nous décidons quelque chose, ensuite on le lance publiquement.
Ensuite nous attendons un peu et nous regardons comment ça réagit. Si cela
ne fait pas scandale ou ne provoque pas d’émeutes, parce que la plupart des
gens ne se sont même pas rendus compte de ce qui a été décidé, nous
continuons, pas à pas, jusqu’à ce qu’aucun retour ne soit possible… »
— Jean-Claude Junker, dans le Spiegel en 1999, à propos de l’Europe :
«Premierminister von Luxemburg Jean-Claude Junker erklärt seinen EU-Kollegen
die Demokratie» (Der Spiegel 52/1999).
Il faudra pourtant changer les choses avec des politiques de cette espèce…
Faisons simple,
Un magicien, pour faire apparaitre un pigeon, attire dans un premier temps votre attention du côté opposé à l’apparition.
Une fois que le pigeon est arrivé, il attire ensuite votre attention à l’endroit de l’apparition, et hop … le pigeon apparait, mais pendant ce temps ou vous êtes éblouit par le pigeon, il prépare déjà le coup suivant, l’apparition de la colombe.
Un bon magicien attire toujours l’attention du côté spectaculaire, pendant ce temps il prépare le coup suivant.
Dans la finance c’est pareil, on achète et on vend d’un côté pour attirer l’attention des spectateurs (c’est la transaction primaire), mais le bénéfice se fait pendant ce temps ailleurs, et c’est très simple.
Pendant que toute l’attention est détournée et se porte sur les cours et sur les actions d’achats et de vente de produit divers et variés quels qu’ils soient (transaction primaire), le back office de la banque, achète et vends du dollar pour payer cette transaction, car 80% du volume total des transactions primaires se libellent au final en dollar.
Cela veut dire que avant tout achat il faut acheter du dollar.
Après tout achat, il faut vendre des dollars. Nous appellerons ces deux opérations la transaction secondaire.
Il suffit donc d’imprimer des dollars, les vendre un peu plus cher qu’on ne les rachète, et le tour est joué. On récupère le bénéfice de toutes les transactions mondiales, que la transaction initiale soit bénéficiaire ou bien déficitaire, en dollar bien sûr.
Le dollar est la matière première de la transaction primaire boursière, de l’industrie financière qui se rémunère par les transactions primaires.
C’est sur ce mécanisme de double transaction que toutes les banques font actuellement des profits. C’est aussi pour cela qu’on a créé les market makers, ces machines qui sont automatiques et qui réalisent un flux constant de transactions, peut importe si elles sont rentables ou pas, car ce qui compte c’est uniquement que leur nombre soit grand, afin de réaliser au final le plus grand nombre d’opération de change du dollar qui sont les seules rentables.
Le problème que nous avons actuellement, est que ce mécanisme ne fonctionne pas avec la chine et certains émergeants, car elles en ont compris le mécanisme depuis longtemps, et préfèrent stoker le dollar, pour ne pas perdre lors des transactions secondaires, mais plutôt acheter des bons du trésor américain !!! Voila l’astuce qui leur a permis de financer leur croissance interne ces dix dernières années.
Le problème avec l’europe, c’est que nous ne pouvons pas faire marcher la planche à billet uniquement parce que le paiement des opérations boursières ne s’effectuent pas en euros pour la majorité !!!
Comme masse monétaire et d’actifs, libellés en dollars est supérieure de 30 à 50 fois le total des richesses mondiales, il sera impossible d’éviter l’abandon du dollar pour les échanges internationaux, c’est d’ailleurs ce que sont en train de faire tous les pays émergents, qui essaient de créer des échanges contractuels hors dollar.
Le vrai problème à résoudre, c’est de construite un vrai système d’échange mondial avant que les états unis n’arrivent à une faillite totale de leur monnaie, afin que nous puissions construire un avenir responsable et pacifique pour nos enfants.
Il en va de leur paix et de leurs vies, alors pourquoi ne montrerions nous pas l’exemple ? La terre contrairement à ceux que croient les pessimistes peut nous nourrir dignement, à la condition que nous cessions de vouloir tout posséder chacun dans son coin.
C’est une grande occasion que nous avons de partager les ressources qui nous ont été offertes par la nature, et d’en faire pacifiquement un bon usage. nous n’avons pas d’autre choix !!!
Sympathie à toutes et à tous.
@ Paul 18 janvier 2010 à 19:31
Le grand problème qui se pose à l’humanité est bien de « partager les ressources » alors qu’elles sont très loin d’être également réparties entre toutes les nations, ni même entre les continents. Comment voyez-vous un partage pacifique ? Quelles sont les marges de négociation de l’Europe, riche d’un haut niveau de vie, actuellement encore, mais pauvre en énergies fossiles et en minerais métalliques ?
@ jducac
Les ressources ne sont pas uniquement matérielles, il faudra compter avec les richesses culturelles et spirituelles.
Le système monétaire actuel (qui n’en est pas un) n’en a plus que pour 5 ans en étant large, 2 ans si cela continue ainsi.
La Chine se posera en arbitre pour éviter un conflit planétaire (usa/proche orient) car ils sont les premiers a avoir compris notre inter-dépendance, pour l’instant ils ne le montre pas trop pour consolider leur position forte.
Ils utiliseront tout leur poids pour éviter la déroute des usa quand les pays du golfe les lâcheront à cause de leur dollar trop abondant, et donc défavorable pour leurs actifs factices. (que feront-ils de la dette des usa qu’il détiennent en partie, si le dollar n’est plus la monnaie d’échange pour les matières premières?)
L’europe sera le grand perdant, car le niveau de vie baissera de 10% par ans pour être divisé par deux en cinq ans, sans que l’on ne puisse rien faire. Notre comportement de fonctionnaires idéalistes nous aura perdu. (enfants trop gâtés devenus des tyrans)
L’Afrique échappera de justesse au chaos de l’invasion des pétrodollars offshore grâce à la Russie qui apportera son savoir faire en terme d’extraction lors des nationalisation de la ressource géologique.
L’occident verra son revenu par habitant passer juste au dessus du salaire moyen européen.
Et pourtant, c’est grâce à tout cela que nous vivrons en paix.
@ Paul 19 janvier 2010 à 14:23
Il me semble que sur les causes de la situation, nos perceptions sont proches. Je me suis exprimé sur le sujet à plusieurs occasions notamment ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=4331#comment-38938 .
Par contre je suis nettement moins optimiste que vous quand voyez un avenir pacifique au niveau mondial en vous exprimant ici : http://www.pauljorion.com/blog/?p=6882#comment-50517 . Je vous rejoins par contre sur la chute de niveau de vie que j’imagine voir tomber (si je vivais encore) au niveau des années 50/60 d’ici 20 ans.
@ jducac
j’ai lu vos billets :
« Nous sommes très loin de retrouver ce par quoi les gens modestes pouvaient être fiers d’eux du seul fait des valeurs morales qu’ils portaient »
… il suffit de remplacer dans votre phrase le mot valeur par le mot vertu, et on comprend le glissement qui s’est opéré dans la définition du sujet, de la qualité à la quantité, égalité des femmes (quantitatif), reconnaissance de la complémentarité homme et femme (qualitatif)
« La courbe de consommation de crédit depuis 1945 est probablement assez parallèle à la courbe de consommation de pétrole. »
… en fait le crédit a permis d’absorber la différence entre le prix de matières premières et le prix des produits finis qui est dans un rapport de 1 à 20, et c’est bien sur ce ratio que l’occident a prospéré, et c’est bien cela que les pays producteurs contestent aujourd’hui. Un baril de brut coûte 5 dollars à produire mais il est vendu 80 dollars sur les marchés financiers !
Dans le texte précédent il fallait bien sûr lire …
« Le dollar est la matière première de la transaction primaire boursière, de l’industrie financière qui se rémunère par les transactions secondaires. » (et non primaire)
Ce lapsus montre à quel point la transaction secondaire est si habilement cachée, on l’appelle d’ailleurs d’un nom anglais qui la qualifie comme accessoire.
A PJ: « Nous sommes quelques-uns quand même depuis trois ans à expliquer ce qui n’a pas marché dans la finance »
Alors unissez vos compétences, vos réflexions, coordonnez vos propositions pour propager la bonne parole partout dans le monde.
C’est justement le but de ce blog je crois. (entre autres)
Le « pied de nez » du Chinois Liu Ge au prix nobel Paul Krugman … du style « t’a joué, t’as perdu … »:
(Contreinfo.info)
par Liu Ge, Global Times, 10 janvier 2010
Paul Krugman, le lauréat du prix Nobel d’économie 2008, l’un des rares économistes vedette aux Etats-Unis, est connu pour s’exprimer crûment sur de nombreux sujets.
Que sa réputation se maintienne reste encore à déterminer, mais sa collaboration au New York Times lui offre une tribune en vue.
Fin 2009, il a publié une chronique critiquant durement la politique économique chinoise, et appelant les Etats-Unis à adopter une posture plus conflictuelle sur le sujet.
Krugman accuse la Chine de pratiquer une politique de « mendicité auprès de ses voisins – ou, plus exactement, de mendier au monde entier – alors même que les principales économies mondiales sont dans une situation de trappe à liquidité ».
Il affirme également que la politique chinoise a eu un« impact négatif sur le PIB mondial d’environ 1,4 pour cent », qui a coûté aux Etats-Unis environ 1,4 millions d’emplois.
Même si la Chine ripostait en utilisant sa principale arme économique en décidant de se débarrasser d’un gros paquet d’obligations du Trésor américain, Krugman estime que cela contribuerait à améliorer la compétitivité et la situation de l’emploi aux États-Unis.
Certains universitaires du pays ont vu dans l’article de Krugman une approbation des forces politiques opposées à la Chine au Congrès américain, et la déclaration d’une nouvelle phase de guerre commerciale.
Je ne pense pas que cela soit vrai. La tribune de Krugman a plus à voir avec son propre mécontentement devant l’état des USA, et il cherche quelqu’un sur qui faire porter le blâme.
Dans sa chronique du 13 Février 2006, Krugman avait écrit que les dépenses des Américains excédaient de 57% leurs revenus, et que l’argent emprunté en grande quantité était utilisé pour acquérir des logements et des biens inutiles. Il prévoyait que cela provoquerait une crise économique.
Il a eu raison, sans aucun doute, et cela a contribué à lui faire obtenir le prix Nobel en 2008.
Il propose aujourd’hui que les États-Unis déclenchent une guerre commerciale provoquant la colère de la Chine, qui vendrait alors ses obligations américaines.
Krugman affirme que la dépréciation du dollar restaurerait la compétitivité des produits américains sur le marché international et revitaliserait le secteur industriel, procurant ainsi de nouveaux emplois.
Ramener les Américains à l’usine pour fabriquer des chaussures, des vêtements et des appareils de télévision, de sorte que les rayons de Wal-Mart puissent être garnis à nouveau de produits made in USA peut sembler une bonne recette pour résoudre le problème de l’emploi.
Toutefois, les Américains sont-ils prêts à revenir à la chaîne de montage ? Les consommateurs américains sont-ils prêts à payer la facture ? Est-ce que les entreprises américaines ramèneraient leurs usines d’Asie aux États-Unis ?
Dans son ouvrage « La Conscience d’un libéral », Krugman écrit : « ce n’est que rétrospectivement que l’environnement politique et économique de ma jeunesse s’est révélé être un paradis perdu, un épisode exceptionnel dans l’histoire de notre nation. »
Le paradis dont parle Krugman est la période allant de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970, et c’est aussi l’époque où il a grandi. Sa nostalgie est touchante, mais ne devrait pas affecter nos jugements politiques.
Il est vrai que durant cette période, l’économie américaine a progressé rapidement, le niveau des salaires a fortement augmenté et l’écart entre les riches et les pauvres a été sensiblement réduit.
Toutefois, à cette époque des milliards de personnes dans le monde n’avaient pas encore rejoint la vague de la mondialisation. Avec la mondialisation, les États-Unis ont été forcés d’adopter une économie d’un genre très différent.
Une large industrie manufacturière ne peut plus y survivre. Lorsque les États-Unis ont constaté que les secteurs des services modernes tels que les communications, la haute technologie et les finances ne pouvaient garantir le plein emploi, il n’était plus possible de revenir à ce paradis d’antan.
Paul Krugman est comme un médecin face à un patient atteint d’un cancer généralisé. Il peut diagnostiquer la cause de ce fléau qui affecte les Etats-Unis, mais il ne peut fournir de véritable remède.
La prescription de Krugman ne pose pas la question de savoir si les Chinois voudront ou non l’accepter, mais celle de savoir si les Américains veulent ou non l’accepter et la mettre en oeuvre.
Nous ne devons pas prendre trop au sérieux des jugements arbitraires émis par des économistes connus
Très amusant texte de K.M rapporté par Thomas : Le crime fait partie de l’ordre des choses ? Un poil plus loin , et le crime est le fondement structurel de la société !
– Mais cela me rappelle l’idée assez simple que Marx n’ a jamais considéré l’activité de concentration de richesse et donc d’exploitation de l’un par l’autre sous son angle purement moral : il n’a jamais dit qu’il y avait vol. Car pour lui l’exploiteur et l’exploité sont les acteurs logiques d’une situation donnée. IL ne s’agit donc pas d’un manque de scrupule ou d’une rapacité particulière et spécifique mais du fonctionnement d’un système.
– Je pense même que l’idée de redistribution est étrangère à Marx.
Ne pas oublier que Marx est nourri des conceptions économiques classiques et d’une forme de dureté qui leur est propre : il n’y a pas de complaisance ou de compassion par rapport à l’individu , car c’est le système qui est analysé : Ricardo et les classiques croient dans sa dynamique , Marx pense que des contradictions fondamentales le minent et le condamnent.
– Et si on veut quitter les jugements purement moraux , il faut aller au delà de la philosophie des taxations qui finissent à terme par ne plus être qu’un changement de maquereau avec leur comète de petits (et … gros) poissons.
Il va falloir changer notre démocratie qui a atteint ses limites pour la remplaçer par une démocratie directe (le peuple prend lui-même les décisions), ce qui à l’heure d’internet est très faisable, on clique et voilà.
@Gus, ne pas confondre intelligence et culture, l’intelligence c’est ce qu’on fait quand on ne sait pas.
@ toto
malheureusement, celui qui contrôle les réseaux informatiques pourra fausser les scrutins !!!
Mettre un bulletin dans une urne et organiser son dépouillement n’est pas compliqué non plus. En tout cas, moins que de sécuriser le système dont tu parle 🙂
A l’heure d’internet il est tout à fait possible de retomber dans les mêmes schémas illusoires de changement démocratiques quand bien même par l’usage d’un plus grand nombre de clics et par le biais de la machine, par exemple on apprend par une information directe que le peuple est majoritairement végétarien alors on devient tous végétarien mieux encore par une autre information directe on apprend que le peuple est majoritairement ceci alors on le devient tous pareillement le lendemain en un seul clic.
Bienvenue dans le meilleur des mondes, décidément le capitalisme et le socialisme tous deux à chaque fois nous permettent souvent et encore de repousser les limites de nos désirs, les plus nombreux aussi en société.
http://www.youtube.com/watch?v=iwG2jkree0Y&feature=player_embedded
« Governement is all we have…
Intéressant retour historique sur le rapport entre dettes globales et pouvoir politique. Lorsque le gouvernement contrôle la monnaie, il existe une certaine forme de démocratie, et sinon c’est une ploutocratie.
« Let them Fall, they cheated us…
Laissez-les tomber, il sont joués, il sont perdu.
trouvé sur Nathan’s Edge
Il faut reprendre le contrôle démocratique de la monnaie, qui pour le moment échappe aux gouvernements, c’est le sens de la video de Bill Still.
The constitutional framework of the founders is still there…
Pour le moment la monnaie (quantité) échappe en effet à tout contrôle démocratique, ce qui est une raison suffisante pour exiger l’abolition de ce système de banques centrales échappant totalement à tout contrôle par les représentants élus !
We don’t need them, they produce nothing, all they do is selling debts ! comme c’est vrai !
Et maintenant ils ont perdus et nous devons rembourser ! C’est effectivement une servitude inadmissible, comme le dit Bill Still !
Paul,
Qu’est-ce que l’étude des mécanismes de la pensée des « décideurs » du système peut nous apprendre ? Comment fonctionne ses gens ? Je refuse la tentation de croire qu’ils ne soient que les jouets d’une bête immonde qui se développe seule (tentation du refuge)
Ça peux nous apprendre à ne pas faire les mêmes erreurs vu qu’il vas bien falloir que nous les remplacions.
Pour moi, « la tentation du refuge » c’est de dire que ces gens ne sont pas comme nous (ou ne fonctionnent pas comme nous). Ça nous évite de réfléchir à ce que nous ferions à leur place.