Billet invité.
Le hold-up que les banques et les traders pratiquent sur les contribuables est absolument hallucinant. Non seulement, les bonus faramineux, obscènes pour reprendre l’expression d’Obama, se sont faits sur la spéculation à partir du renflouement des banques par les États, mais encore ils se sont faits au détriment du financement de l’économie réelle pour lequel le sauvetage était prétendument intervenu. Certes, aux États-Unis, le Président Obama parle, mais jusqu’à présent rien n’a été fait et Citigroup qui a de fait été nationalisée, verse 1md de dollars de bonus.
Dans notre beau pays de France, c’est encore pire ! En premier lieu, les banquiers qui ont en réalité concocté pour Bercy le plan de sauvetage qui leur convenait, ont obtenu que l’État n’entre pas au capital. Dès lors, les remboursements qui sont intervenus ont privé le contribuable du bénéfice lié à la hausse des actions bancaires). En deuxième lieu, aucune rémunération n’ a été versée pour la garantie de l’État en dehors des prêts et avances. En troisième lieu, les banques ont fait exactement le contraire de la prétendue feuille de route qui leur avait été officiellement donnée : peu de crédits aux entreprises, suppression de nombreux comptes sans aucune raison autre que leur propre rentabilité, augmentation de toute les prestations sans justification : suppression des lignes de crédit etc. Les rodomontades de Mme Lagarde et les efforts de M. Ricol sont restés sans effets réels.
Quant à la taxe sur les bonus, c’est une fumisterie. D’abord de nombreux traders des banques françaises ne sont pas en France ; ensuite, une taxe pour une seule année permet de mettre en place une organisation temporaire d’augmentation des rémunérations. Enfin et surtout, cette taxe est payée par les banques et non par les traders et sert à mettre en place un fonds de garantie qui était d’ores et déjà prévu. Elle ne change donc rien à l’effet pervers des bonus qui conduit à faire prendre le plus de risques possible par la spéculation et donc à encourager des bulles qui vont exploser à nouveau, sans que les États ne disposent plus de filet de sécurité.
A mon sens , c’est aux citoyens d’agir comme le fait en Californie le mouvement « Move your Money » qui offre aux clients des banques le moyen de les quitter avec toute une panoplie de services ; je pense que nous devrions, avec le secteur social et solidaire, regarder comment mettre en place un mouvement comparable pour disposer d’une force consumériste en face des banques puisque l’État ne défend pas les citoyens.
En second lieu, et sur un plan plus politique, je pense que nous devrions suivre de très près ce qui se passe en Islande où les contribuables doivent décider s’ils acceptent de payer pour les banques ou plutôt pour indemniser les spéculateurs qui ont cru dans les banques islandaises. C’est une première et je suis très étonnée que le débat ne naisse pas en France sur ce thème. Je propose de le lancer sur ce blog et de continuer plus largement si le thème vous intéresse.
157 réponses à “Pour une initiative citoyenne dans le domaine financier, par Corinne Lepage”
Ce brave » petit peuple » d’Islandais nous montre la voie, joignons nos voix et organisons-nous, exigeons un référendum.
En démocratie le peuple souverain doit avoir le dernier mot, dans la joie et la bonne humeur, 95% des Français n’auraient à mon humble avis rien à perdre mais tout à y gagner. Reste à formuler la question?!!!!!!
Annulation des dettes, changement de monnaie, nationalisation des banques, quel beau combat d’arguments politiques en perspective Madame Lepage, mais noble cause, à nos arguments.
oui, mais dans la chasse aux rentiers spéculateurs et autres traders sans coeur, ne pas faire d’amalgame. Il y a dans les banques, notamment les banques de détail et à réseaux, des tas de gens qui font leur boulot humainement dans le cadre d’un système économique bien réel. Il faut bien distinguer l’employé de banque traditionnel des créateurs voltigeurs sur produits dérivés à haut risque. Ces mêmes employés d’ailleurs ne partagent pas les bonus faramineux évoqués, même si bien malgré eux ils en subissent les méfaits. Un simple avertissement pour que la démocratie d’opinion ne se trompe pas de cible.
J’ai parfois l’impression que la lutte des classes est morte. Les chamailleries entre les corporations des classes moyennes, l’exclusion radicale de la pauvreté désorganisée, l’élitisme naturel des grandes fortunes semblent un fait inébranlable. C’est la loi de l’acceptation et de la résignation, une loi d’airain.
Les islandais sont ruinés et nous serons plumés.
En Espagne existe un puisant syndicat des consommateurs services de caisses d’épargne et banques qui depuis longtemps leur évite le pire
C’est vrai que les banques sont en train de dépasser les administrations sur l’échelle de la détestation populaire. L’employé traditionnel dont vous parlez et qui ne mérite effectivement pas une telle opprobre, ne fait que rejoindre l’instituteur, l’infirmière ou l’employé des chemins de fer qui lui trouve la potion amère depuis des lustres, l’opinion n’ayant pas attendu les métamorphoses de la démocratie pour l’administrer.
Les banques ne font pas grand-chose pour inverser la tendance, j’ai même l’impression, au niveau des plus connues d’entre elles, qu’elles s’en foutent carrément du haut de leur olympe, là où il nous est fait grâce de daigner accepter notre pognon en dépôt. L’accueil y est de plus en plus automatisé et le personnel qui reste en place ne brille pas toujours par l’amabilité. Je me vois encore l’été dernier, essayer vainement de retirer de la monnaie divisionnaire contre des billets face à un cerbère d’une très grande banque aux trois initiales, mon patron étant parti en congés avec sa carte commerçant, et alors que je remets la recette hebdomadaire au même guichet depuis vingt ans ! Pour que ma boîte puisse continuer de tourner, il a fallu que je tire la dite monnaie sur mon propre compte…
Non la lutte des classes n’est pas morte, elle est simplement en panne et comme frappée de stupeur, puisque le moteur en place depuis des décennies et qui visait à organiser la précarité et la pauvreté, avec pour résultat d’empêcher ses victimes de s’organiser, s’est emballé. Il entraîne maintenant dans son mouvement les classes moyennes, lesquelles, erreur historique fondamentale, n’avaient pas peu contribué un temps à l’installation du mécanisme (ah ! les nouvelles frontières des années quatre-vingt). Cette phase d’incertitude est certes favorable à la crispation des corporatismes, mais le corporatisme est lui-même souvent apparu dans l’histoire comme l’interface réel de la lutte des classes (lors de l’effondrement social généralisé du quatorzième siècle notamment), qui est pour moi un concept commode mais abstrait en regard de la complexité des processus historiques.
Sinon, les lois d’airain inébranlables auxquelles vous vous référez ne sont que des constructions symboliques de votre appréhension, parce que vous vous refusez à envisager le pire. Il est IMPOSSIBLE qu’une société telle que la nôtre se fasse intégralement « plumer » comme vous vous plaisez à le dire. Postez vous à l’entrée d’un hypermarché et essayez simplement d’imaginer une telle hypothèse en observant les gens qui passe pour se livrer à leur addiction favorite (n’oubliez pas de vous dire que certains de ces passants peuvent appartenir à la police).
Le pire adviendra, et il partira de ces autres formes de crispation sociales que sont les crispations identitaires, lorsqu’elles rentreront en symbiose avec un nouveau pallier dans la dépossession des sujets (je n’ose plus dire les citoyens). L’engrenage de la violence et de la recomposition de notre société et des suivantes (par son dynamisme propre, la France sera aux premières loges du processus) sur de nouvelles bases sera enclenché à ce point.
Ce sera très douloureux, j’en conviens… Continuer à faire de la musique dérivative vous est vivement recommandé !
Si les syndicats des petits personnels de banques pensent , comme je l’avais relaté en citant une manifestation sur les champs élysées ,à deux pas du fouquet’s , devant la HSBC , que leur rôle est de revendiquer une partie du gâteau réservé aux traders , ils ont aussi faux que les politiques qui se bornent à imaginer une taxation des banques .
@ Marcel Etienne,
Mon aparté était un élan de spontanéité suite à la lecture du billet de madame Lepage. Ne pas se tromper de cible. Lorsque vous dîtes que la lutte des classes est en panne, c’est un peu un message similaire mais plus optimiste qu’une disparition. En fait, je m’étonne de voir à quel point nous sommes résignés, et notamment aux US, car le coup et le coût de la crise est encore plus sévère, il n’y a pas la sécurité sociale du capitalisme rhénan régnant historiquement chez nous. Votre réponse est intéressante, mais pourquoi le ton se durcit sur la fin et devient condescendant alors que nous semblons plutôt d’accord sur le fond.
Je ne comprends pas non plus votre allusion concernant la musique, mais la musique adoucit les mœurs, alors chantons en chœurs de bon coeur !
cordialement
Non, non, surtout pas de conscendance ! Mais il est vrai que des expressions telles que « les lois d’airain » ou « la main de fer » des « puissances financiaires » m’agacent. J’ai envie de vous demander : « Les banques, combien de divisions » ? Et mon exemple tendait à vous suggérer que les flics (ou les militaires) sont des fonctionnaires à plumer intégralement comme les autres, ce qui risque de tiédir d’autant leur ardeur à défendre l’ordre des plumeurs (et ne venez pas m’objecter tous les fantasmes qui courrent sur les armées privées à la Blackwater. Les armées purement vénales ont toujours existé et leur propriété invariable est de se faire écrabouiller soit par des armées « régulières » -ou dont l’existence transcende le seul intérêt pécunier- soit par des civils qui se transforment en armées, même de bric et de broc. Je peux vous donner tous les exemples historiques que vous voulez, la nature de l’armement n’y change rien).
Sinon pour la musique, vous avez tout compris. Je sais que vous êtes musicien amateur, moi aussi, à temps perdu, ce qui est toujours ça de gagné…
(Pardon, j’ai été dérangé)
Cordialement bien sûr, surtout avec vous !
(PS : une réflexion que je m’étais faite il y a très longtemps : qu’est-ce qui de toute façon rend improbable l’existence de « l’homo économicus » ? La guerre, tout simplement. Essayez d’imaginer un tel pantin dans les ruines de l’apocalypse à Verdun ou à Stalingrad ! L’homo économicus est une chimère de la « fin de l’histoire » -son frère ennemi contingent aura sans doute été le baba-cool- et qui restera sur place après le grand redémarrage de celle-ci).
« mais le rock’n’roll est là pour nous sauver » (un très vieux titre)
il faudrait que je mette à jour le site, avec de nouveaux morceaux ; sympa d’y avoir fait un saut
musicalement vôtre 🙂
bonjour,
l’idée est sans doute bonne, mais il faudrait connaître d’une part le nombre, et ensuite le nom de ces banques « locales ». et puis surtout qui est la filiale de qui.
mais si un tel mouvement commençait à fonctionner, les « grosses banques » ne finiraient-elles pas par manger les « petites », auquel cas nous nous retrouverons vite dans le même problème…
Il est effectivement temps de confier son argent au crédit coopératif, banque qui n’intervient pas sur les marchés et finance les entreprises
j’ai le même écho par des membres de la famille mais je n’ai rien vérifié ou analysé .
Le Crédit coopératif fait partie du groupe de Banques populaires (Natixis?)
Vous pouvez aussi aller voir du côté de la NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) et choisir votre type d’investissement.
Les références aux contribuables ou au mouvement consumériste me hérissent le poil. Ce que la crise financière met en évidence c’est la nécessité de redonner vie à la démocratie face à la dictature de l’actionnariat et à l’accaparement du politique par une petite élite professionnelle.
Merci pour cette contribution. On ne vous attendait pas sur ce terrain, mais enfin bienvenue au club ! Sortir des banques, dans certains cas, pourquoi pas ? Ouvrir le débat sur la responsabilité des banques non seulement dans la crise mais aussi dans la perpétuation des situations qui lui ont donné naissance, oui, certainement. Je pense que le débat se poursuivra sur ces points avec d’autres intervenants.
Je voulais juste vous inciter à faire une chose : remonter un peu la chaîne des causalités. Les traders reçoivent d’énormes bonus, pourquoi? Parce que d’énormes profits sont réalisés sur les marchés financiers; certes, les traders jouent de leur capacité d’ »exit » pour s’en approprier une part démesurée (cf. les livres d’Olivier Godechot), mais ces profits n’en existent pas moins. Etape suivante : d’où sortent ces profits, et d’où vient leur démesure? Eh bien des stratégies développées sur des marchés financiers qui, au bout de plus de 20 ans de développement débridé, ont atteint une masse telle que les profits des placements qui y sont réalisées, les commissions qui y sont perçues etc., même quand elles sont assez modestes en pourcentage, produisent des sommes énormes. C’est tout un univers social qui s’est développé et qui suit sa propre logique en n’ayant comme référence que lui-même et surtout en soumettant à son « jugement » l’ensemble des entreprises et des Etats.
C’est là qu’on en vient à l’Islande : quelle que soit la décision des électeurs islandais, ce sont les agences de notation qui détermineront en grande partie le « jugement des marchés », qui est le seul qui compte pour rétablir la situation financière de ce pays ou de n’importe quel autre. Donc le problème est en amont de ce dont vous parlez : il s’agit soit de cesser de se soumettre à ce « jugement », soit d’en changer radicalement les modalités en faisant en sorte que, au moins, quand les entreprises et les Etats sont jugés par les marchés, ils soient jugés sur des critères stables, prévisibles et surtout décidés aussi démocratiquement que possible. Suivant les termes de Boltanski et Thévenot, il s’agit de faire en sorte que cette épreuve soit une épreuve juste, ce qui présuppose qu’elle soit au moins épreuve de quelque chose. Il y a du boulot: dans les faits on ne sait même pas sur quels critères Etats et entreprises sont « jugés » par les marchés. Si vous voulez du développement durable, par exemple, il faut que tous soient jugés sur des critères y correspondant, or nous sommes aujourd’hui dans une situation où, par exemple, les fonds dits « ISR » (investissement socialement responsable) sont obligés de se légitimer par leur performance financière pour séduire les marchés (là-dessus, lisez Jean-Pascal Gond !) et pour cela la tentation est grande de produire des chiffres « convaincants » ou de labelliser « socialement responsable » des choses assez éloignées de l’écologie ou du social (comme par exemple le fait d’avoir beaucoup d’administrateurs indépendants, pour se conformer aux canons de la « bonne gouvernance » pensée par la très néo-libérale théorie de l’agence…). On n’en sortira pas sans, au minimum, un débat ouvert sur ce que doivent être les critères de jugement et de performance.
Mme Lepage, encore un effort pour être révolutionnaire ! (Mais ça démarre bien)
donc… peut-être faudrait il soumettre ces agences de notation à une notation démocratique ?
@ledebleu: Pourquoi pas, en effet? Enfin on pourrait peut-être faire plus simple… Comme le dit Paul Jorion, il faudrait se mettre au boulot sur ces questions.
Tous ces comportements résultent d’une avidité égoiste sans scrupule et sans borne. C’est notre héritage simiesque! Ce n’est pas à des économistes qu’il faut demander les causes de ce qui se passe, mais à des zoologues ou éthologues!
Certains chercheurs se demandent actuellement si la présence d’un hymen chez la femelle hominidé- mammifère faut il encore le rappeler- ne serait pas une évolution à base culturelle.
La survie de l’espèce humaine à ses débuts, physiquement faible, a dépendu d’une fécondabilité permanente contrairement à beaucoup de mammifères, féconds à intervalles limités et fixes.
la fécondabilité permanente des femelles homo sapiens a pour pendant le rut permanent des mâles.
Rut ayant évolué en hubris tel qu edéfini par les grecs et plus récemment remis en évidence par René Girard.
Le comportement avide, violent, agressif, accapareur, des états, des politiques, industriels ou financiers d’aujourd’hui, n’est que la version contemporaine du rut permanent.
On peut toujours essayer de se cacher derrière Mozart ! Comme le disait Konrad Lorenz: le chaînon manquant entre le singe et l’homme, c’est nous, à chaque génération. L’Humain n’est encore qu’un PROJET! Avec quelques très rares éléments prometteurs depuis environ 2500 ans comme le Bouddha, le Christ, Aristote et quelques autres ayant effectué une percée à peu près au même moment et quelques suiveurs…
Oubliez l’économie, prenez vos lanternes et sortez avec Diogène à la recherche de l’Homme.
Cordialement vôtre.
Que c’est agaçant ces réductions permanentes de l’histoire de l’humanité à la vie de la jungle…
Même Darwin était fatigué de cette confusion et il en a écrit tout un livre aussi long que l’Origine des espèces !
Non les capitalistes ne sont pas des lions, des chacals ou des hyènes, ce sont des humains qui sont pris dans les rapports sociaux créés par le mode de production capitaliste et à leur place, il faut, pour résister à la concurrence sauvage de leurs pairs, gagner le plus d’argent possible pour être le plus puissant et comme il y en a un qu’il l’est plus que les autres, toujours, tous courent après lui jusqu’à ce qu’il tombe et qu’un prenne sa place. Sans fin, jusqu’à ce que la planète et l’humanité disparaissent.
« Tous ces comportements résultent d’une avidité égoiste sans scrupule et sans borne. »
La planète des singes en costumes cravate, une avidité sans fin, sans limite, sans gène, puissant désir de posséder un autre objet, de détenir le pouvoir, de pouvoir encore contrôler et acheter les êtres et le monde à sa guise, c’est tellement jouissif et si bête à voir. jusqu’à la bêtise même de vouloir médiatiquement poursuivre plus longtemps cela partout sur terre, soif de mort de voracité, d’aveuglement bien partagé par les gens les plus bêtes de ce système. Appétit sans fin de l’argent, culte sans fin des idoles et des égos, cupidité au mérite, désir immodéré, empressement d’un monde vers plus de mercantilisme encore, quelle grande folie humaine.
Ces gens là sont bien évidemment irrécupérables, c’est tellement bien marqué au fer rouge sur eux ?!
site : http://www.newropeans-magazine.org
lance une campagne intitulée : nous sommes tous des islandais avec un bulletin d’adhésion.
(car ce sont les banques britanniques et hollandaises qui font campagne contre l’Islande)
il est grand temps de remettre tous ces banquiers à leur place…!
http://millesime.over-blog.com
Bienvenue.
Un mouvement citoyen comme en Islande, ici on nous fera passer cela pour un tapage de + des délinquants.
Les mots, les intentions, nous citoyen français, grace à vous, nous n’y croyons plus. Tout cela va mal se terminer si ça continue mais tout n’est pas noir , à l’époque tous les »De » n’ont pas disparus.
Il est parfaitement possible que le peuple et les banquiers n’aient effectivement pas les mêmes valeurs. Déjà en 1969, un prêt avait été purement et simplement déclaré nul et non avenu par une cour du Minnesota : http://www.lawlibrary.state.mn.us/CreditRiver/1968-12-09judgmentanddecree.pdf
On aurait pu attendre d’une avocate entrée en politique , d’avoir davantage déblayé le terrain .
@ Madame Lepage :
Dans deux mois les régionales , et l’on commence à voir apparaître sur les marchés (populaires ! ceux du mercredi , samedi , dimanche dans ma région ), les thèmes de campagne des différents partis . Dans ce qui m’a été distribué ce matin , j’ai repéré pour Europe – écologie une volonté délibérée de favoriser tout ce qui ressemble à un circuit court ( via subvention ou faveurs incitatrices je présume ) , au PS l’idée d’un fonds d’investissement pour les PME et l’accompagnement des agriculteurs pour favoriser leur adaptation à un mode de production/distribution/consommation locale .
Qu’en est-il des thèmes du MODEM qui puissent traduire la prise en compte de début de leçon de « crise » dans les domaines de compétences des régions , qui sont très vastes au travers de la fonction animation de l’économie , même si elles sont financièrement et fiscalement limitées . Quel lien possible avec le rapatriement de l’argent « populaire » dans des circuits plus vertueux à définir ?
Bonjour,
Je relaie la demande de Caleb Irri. Quels sont ces banques alternatives (France, Belgique) qui pourraient contrebalancer le poids des plus grosses ? Je n’y connais pas grand chose. Quelqu’un peut-il nous éclairer ?
Voici le lien vers une banque plus alternative ( surtout Pays Bas et Belgique)
http://www.triodos.com/
Vous pouvez ouvrir un compte à la Nef qui offre divers services bancaires, sans être encore vraiment une banque, et qui offre des possibilités de crédits à de toutes petites entreprises, associations, soutenant les projets alternatifs solidaires . Pas de forts taux d’intérêts. Pour qui veut avoir un compte courant standard avec carte bancaire , accès internet , livret d’épargne etc… c’est parfait, tout en sachant que cet argent ne sera pas employé à spéculer. J’y ai un compte depuis plusieurs années et j’ai été contente depuis l’année dernière de savoir que mes économies ne se baladaient pas dans les paradis fiscaux. Il faut savoir que La Nef se sert du réseau d’agences du Crédit Coopératif car elle n’a pas encore le statut de banque (en cours), mais sa gestion est indépendante.
Merci Anne pour vos retours d’expérience et votre impression.
En France, il n’y a tout simplement pas de banque « indépendante » (ou alternative)…
Il y restait bien la Banque Postale, nationalisée, mais elle est récemment passée sous direction privée, semble-t-il…
Cela a été mentionné plus haut, mais La Nef, société coopérative financière éthique, qui dispose d’une convention avec le Crédit Coopératif, permet d’avoir tout son argent dans une banque éthique ET démocratique (coopérative, une personne = une voix). Avec un partenaire italien, Banca Popolare Etica, et Fiare, en Espagne, membres de la Fédération Européenne de Finances et Banques Ethiques et Alternatives (FEBEA), ils sont en train de former une Banque Ethique Européenne.
http://www.lanef.com/
La NEF est en cours d’association avec 2 banques (Italie et Espagne) afin de finaliser me projet » Banca Etica Europa » et devrait donc rapidement devenir une « vraie banque » pouvant gérer des comptes (donc recevoir des dépôts à vue)
http://www.lanef.com/forum/index.php
Voir le projet présenté sur le forum
« La Nef est aujourd’hui engagée dans la construction de la première banque éthique coopérative européenne, avec ses partenaires italiens, Banca Etica, et espagnols, Fiare. Ce projet a pour vocation d’offrir en France, en Italie et en Espagne, une alternative bancaire complète, reposant sur les principes d’éthique et de transparence qui régissent déjà l’activité de la Nef. «
Le projet secret de quinze entreprises pour lancer leur banque
http://www.latribune.fr/entreprises/banques-finance/banque/20100115trib000462329/le-projet-secret-de-quinze-entreprises-pour-lancer-leur-banque.html
@ Corinne Lepage
Les traders (en tout cas, la plupart d’entre ceux qui disposent de gros moyens d’intervention) sont liés aux banques, et agissent sur l’ordre de celles-ci. Les bonus des traders sont particulièrement scandaleux, mais ce sont les banques qui les versent. Par conséquent, tout mise au pas des traders passe par une mise au pas des banques via une fiscalité désincitative IMMEDIATE. La menace des banques de délocaliser leur activité de trading ne doit pas être prise au sérieux — vous-même notez que les traders continueront leur oeuvre malfaisante ailleurs qu’à Paris. En revanche, ce que préconise Paul Jorion depuis longtemps — interdire les paris spéculatifs sur les matières premières minières et agricoles, les monnaies (arbitrage entre places) et les paquets d’instruments financiers dont la masse même présente un danger pour l’économie — devrait être ouvertement réclamé par les partis politiques français. Si vous disposez d’une influence au Modem (je me pose la question car vous avez déjà déploré son absence de fonctionnement démocratique), c’est dans ce sens qu’il faut pousser. Et s’il faut que cela soit préconisé en France, et non dans tous les pays de l’UE en même temps, qu’il en soit ainsi! De fait, c’est ce que nous attendons tous d’un éventuel « leadership » français: des mesures audacieuses à la hauteur des enjeux de la crise mondiale que nous traversons.
En ce qui concerne l’ouverture de comptes dans des banques régionales ou locales autres que les filiales des grands groupes bancaires français, quelles sont ces banques? A ma connaissance, il n’y en a plus aucune dans ma région du sud-ouest, et ce depuis longtemps. J’ai personnellement demandé des renseignements à La Nef, un établissement bancaire indépendant de la région de Lyon s’investissant dans le développement durable, il y a six semaines, mais j’attends toujours de ses nouvelles! Aux Etats-Unis, contrairement à la France, les banques locales et régionales sans aucune activité spéculative ou néfaste sont encore nombreuses.
Bon courage!
Osez lancer le débat. Avec d’autres. Il suffit d’écouter ce qui se passe dans les fils des supermarchés quand on entame la conversation autour de la question des banques. Il est intéressant de constater que les femmes prennent alors facilement la parole pour dire leur désaprobation d’un monde bancai!re qui vit à l’envers.
Le temps du débat est pris par « l’identité nationale ». Certains journalistes et hommes politiques se laissent glisser dans ce débat, comme celui de la burqua, pour éviter de parler « lutte des classes », nationalisation, service public bancaire et coopératif. Quand on pense que les agences de notation ont l’outrecuidance de noter négativement les pays qui portent à bout de bras leurs dettes. Rien ne les arrêtera. Ils voudront le démantèlement de la sécurité sociale et exigeront des Etats une offensive sans précédent pour ponctionner fiscalement la classe moyenne pour continuer à assouvir leur soif d’égoïsme.
Bien vu.
La burqua? C’est simplissime et indolore!
Vrai ou faux ? mais je me suis laissé dire que Kemal Atatürk avait résolu le problème en Turquie, après des essais avortés de lois injonctives, par celle-ci très simple: Dorénavant, toutes les prostituées sont tenues de porter le voile!
C’est marrant, personne ne cite « La NEF » http://www.lanef.com/
La NEF ,qui a déjà été citée ici pour d’autres billet , est en fait aussi citée dans les commentaires de l’article de Rue 89 avec lequel Madame Lepage fait un lien dans son propos .
Une fois positivement , une fois avec un commentaire beaucoup plus critique voire accusateur .
Madame Lepage.
Vous devriez savoir que ces « solutions » économiques sont des rustines.
Sans vous connaître vraiment, et donc vous viser particulièrement, le jour où les politiques ne feront plus carrière (pour l’argent), le monde devrait mieux se porter.
Je partage de longue date cette idée que les consommateurs, loin d’être les victimes passives du marketing à outrance, dont on les abreuve en tout point de l’espace social – sorte de perfusion pour que jamais le mécanisme d’écoulement de la production ne s’enraye – tiennent en fait le tissu économique dans leurs mains, même si la France ne dispose pas de certains outils juridiques existant aux États Unis (class-actions notamment).
Néanmoins, les faits sont têtus:
– Environ 2/3 des parts du marché des produits alimentaires vont à la grande distribution ( chiffres INSEE – 2008 ).
– Mais Une étude touffue parue en 2001 sur l’usine nouvelle détermine par ailleurs le rejet du modèle productiviste de l’agro-industrie par la population.
Ces données, a priori sans grand rapport avec le sujet présenté ici, caractérisent pourtant à mon sens la réalité « moutonnière » du comportement des consommateur. On peut ainsi envisager que la mise en parallèle de ces deux études mette en évidence ce caractère très français d’être à la fois très prompt à « râler » sur n’importe quel sujet – de manière justifiée ou non d’ailleurs, ce n’est pas la question – mais aussi très peu enclin à agir en conséquence.
Des raisons pour expliquer une telle différence de comportements entre États-Unis et France? Et bien il me semble ici qu’on observe entre autres un « effet de bord » du système de protection sociale à la française: Un américain ruiné n’a pour ainsi dire que ses yeux pour pleurer – du moins c’était encore vrai jusqu’à très récemment – ce qui peut l’inciter à vouloir se battre pour faire respecter ses droits, tandis qu’un français dispose d’un matelas – pas bien épais, mais peu importe – le rendant moins soucieux de s’engager dans une action par ailleurs coûteuse. Ici vient d’ailleurs se greffer la question des dommages et intérêts, dont il me semble me souvenir que leur conditions d’attribution et leurs montants ne soient pas aussi favorables aux plaignants en France qu’aux États-Unis (ceci dit je confesse ici mon ignorance: il ne s’agit peut-être que d’un mythe?).
Bref, au delà de cette digression, mon point de vue se résume ainsi: Je ne pense pas qu’un tel type d’action soit envisageable en France, car ce n’est pas un comportement inscrit dans notre culture… Encore un avatar de « l’exception culturelle » en somme 🙂 (A mon plus grand regret, remarquez).
Concernant le « cas » islandais, et cette interrogation: « Pourquoi leur situation ne provoque-t-elle pas le débat en France? » il me semble que c’est au contraire l’existence d’un débat qui serait étonnante. Il est tout de même question ici d’un pays insulaire, avec une population pas plus étoffée que celle d’une ville moyenne de France, par ailleurs non-rattaché aux instances européennes, et dont l’essor de l’économie n’a jamais reposé sur rien d’autre que la richesse virtuelle de ses institutions financières. Quel enseignement pertinent pourrait-il ressortir d’une telle forêt de différences?
En revanche dans ce contexte, la question de la candidature islandaise à l’union européenne et de ses conditions mériterait d’être posée. Il a déjà été observé l’effet radical des apports pécuniaires de l’Europe sur certains de ses nouveaux entrants – l’Irlande était par exemple également un pays d’économie essentiellement paysanne avant de bénéficier des largesses européennes, pour se muer en mastodonte économique durant les « années fastes », notamment avec la bulle internet… Puis de retomber dans des difficultés conséquentes aujourd’hui.
L’Islande espère-t-elle refiler son encombrant passif financier aux bons soins de la contribution européenne?
Enfin, un (une) politique qui se lance !
Je salue votre courage.
Surtout , n’ interprétez pas ma modeste contribution comme négative.
( je vous écoutais avec sympathie à France-Culture le matin
en vous notant comme trop abstraite. J’ai aussi souvenir
d’une décision à Bruxelles où grace à vous , certains OGM
ont été autorisés. De la pression…)
Vous êtes une femme politique. Vous n’êtes pas, du moins à mes
yeux, une représentante d’organisme de consommateurs ou une
activiste pratique. Atteindre des résultats pratiques ne devrait
pas borner vos réflexion et action.
Nous sommes dans cette situation calamiteuse parce qu’une offensive
idéologique a été lancée contre tout ce qui s’oppose au libéralisme.
C ‘est une véritable guerre qui nous a été imposée et nous l’ avons perdue.
Ceux dont c’est la vocation de penser n’ont pas su analyser et alerter à temps
les citoyens. Pendant 20 ans, les partis politiques ont fermés les yeux et,
lorsqu ‘ils étaient au pouvoir, ont donné la main à cette offensive,
souvent par ignorance des enjeux à long terme.
Ils préféraient sans doute se déchirer dans les querelles de personnes
(ou protèger leur confort derrière les oukases de Bruxelles
qu’ils nommaient contrainte extérieure.)
Il faut que vous, personne politique, à côté d’une action immédiate de
de remède, élaboriez un corpus intellectuel donnant une légitimité
à votre demande de mobilisation.
Je n’accepterais jamais de participer à une action, aussi judicieuse
soit-elle, si elle n’est pas sous-tendue par une pensée positive à moyen terme.
( Une pensée de combat -démocratique- m’irait très bien.).
Vous ne devez pas vous laisser éblouir par les résultats électoraux.
Ils ont une légitimité seulement opérationnelle.
Ils n’induisent pas une conviction.
En fait , vous revenez de loin et vous avez beaucoup d’efforts à fournir
pour que votre représentativité soit acceptée.
Enfin je rappelle :
De ‘NingúnOtro’ le 29 novembre 2009 à 15:35 :
» C’est pour cela que le jeu ne sera avorté que quand ceux qui prendront
en mains la solution du problème ne seront pas des banquiers
et ne se trouveront pas sous l’influence directe ni même indirecte de ceux-ci. »
D’un simple point de vue pratique, où en France peut-on ouvrir un compte
qui ne participera pas à l’ « obscène financier » ?
Pour prolonger votre dernière phrase :
Peut être que Jacques Attali , qui ne mégote pas sur l’obscène dans ses jugements , et qui a des expériences sinon des références en matière de microcrédit avec Planetfinance , pourrait être sollicité pour ajouter une proposition à celle déjà faite par la commission du même nom .
Car il est patent qu’avec la prolétarisation de l’humanité , on aura peut être besoin dune planetfinance ( même le nom était bien anticipé) avant que d’une gouvernance mondiale .
Heureux de vous saluer ici sur ce blog madame Lepage et félicitation pour vos combats.
@Corinne Lepage :
Depuis juin 2009 vous êtes députée européenne . Quelle mission vous donnez vous, avec votre groupe de rattachement, auprès de Monsieur Barnier relativement au sujet que vous mettez en avant , et vis à vis de l’Islande ?
Il semble que rapidité et justesse…
je retire « J’ai aussi souvenir
d’une décision à Bruxelles où grace à vous , certains OGM
ont été autorisés. »
Je ne suis pas sûr que M.e Lepage soit en cause pour
cette décision bruxelloise.
j’ai obtenu en france le moratoire sur les OGM et me bats à Bruxelles contre. Je préside le CRII GEN, organisme d’experts indépendants connus pour son expertise sur l’impact sanitaire des OGM. Votre information est fausse aussi je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de remettre les pendules à l’heure.
dans l’ordre,la nef,le credit cooperatif,la banque postale
prevoir la renationalisation des 10000 premieres sa et prendre 35% des autres puisque « personne » ne veut sortir de « cette » europe et de « cet » otan! (sans obligation car voir plus bas)
comment,en éliminant l’article 123 de lisbonne(104 de maastrich)
pour le coup,on en profite de tout rembourser,la banque de france pretant à 0% au tresor,aux administrations,regions,departements,communes,les 5 branches ss,etc
et evidemment aux entreprises dont l’état a la minorité de blocage ou plus
je vous garantie que toute entreprise voudra l’état a ses coté
une façon détournée de faire serait que la banque postale (capitaux publics) empreinte 10000M à la bce avec la caution de la france à 1% (je sais ,c’est pas 0% mais çà fera l’affaire pour se sortir du piege de la mondialisation et de la dette),quitte à faire un referendum puisque le peuple est souverain
comme quoi,avec du bon sens
bruno,le troll du non-profit
Je suis, malgré tout, toujours prêt, comme Monsieur Jorion ici, comme tous ici, et comme certains ailleurs, à apporter une aide à la compréhension de ce qui nous a été volontairement (et très bien vendu) inculqué comme propagande.
Et surfer sur la vague écolo est une chose, par contre, lutter pour l’auto-détermination des peuples dans les pays pauvres comme dans les pays riches, ça, je ne l’ai vu nul part dans vos écrits…
(entre nous… : le bio est un élitisme horrible)
Voici donc une vidéo d’un économiste assez proche du courant de pensée de Monsieur Jorion et qui vous place, en tant que politique, en première place… (média contrôlés en deuxième place)
http://www.dailymotion.com/video/x8e1mf_frederic-lordon-jeudi-dacrimed-12_news
Madame Lepage,
j’adhère au mouvement de retrait en espèces des comptes courants et même d’épargne, et ce, ici, en France, et pas là-bas aux USA dont je me moque : qu’ils règlent eux-mêmes leurs propres problèmes !
Mon livret A à 1.25% ne me rapporte qu’un euro par mois pour chaque tranche de 1 000 euros : je place ma morale bien au-dessus. Je prive donc ce système de son sang en me constituant un petit matelas chez moi et en apprenant à payer en espèces, à ne redéposer que ce qu’il faut pour faire face à mes prélèvements et à retirer systématiquemet tout le solde.
J’agis, je ne gémis plus comme la plupart des gens !
Marie.
@Marie qui agit
Bonjour, pourriez vous m’expliquer en quoi vider votre CAV/DAV , ainsi que vos comptes d’épargne, de son contenu – en le mettant sous votre matelas – est un comportement « citoyen ». Si vous voulez mettre en difficulté les banques – du fait du ratio de liquidité qu’elles doivent respecter – pourquoi pas. Est-ce pour vous rallier à un mouvement lancé sur d’autres blogs, dont celui d’Etienne C. je crois – mais qui repose sur une autre logique ?
Suggérez vous que chacun fasse de même ?
Cordialement, Bruno Lemaire
Marie,
Vous faites une grosse erreur en encourageant le retrait en espèces des comptes ici en vous moquant de ce qui se passe en USA. Ce qui se passe sur les comptes ici et en USA est intimement relationné… la guerre économique entre la FED et la BCE s’arme dans le mécanisme multiplicateur de vos dépôts par la réserve fractionnaire. Retirez unilatéralement vos dépôts des banques européennes, et vous signez de votre propre main la défaite.
La situation est beaucoup plus complexe que vous ne le croyez.
Messieurs Lemaire et « NingunOtro », j’ai juste indiqué ce que j’avais décidé de faire plutôt que de me plaindre, d’attendre, ou encore de discuter de méthode car ce que font et gagnent les banques m’indigne, tout simplement.
Ensuite chacun fait comme il veut ou peut en fonction de ce qu’il sait ou croit savoir.
Je n’ai pas inventé cette idée de retrait, je l’ai lue sur l’internet et elle m’a plu, sans doute parce que simple à comprendre. J’ai réagi au billet de madame Lepage parce qu’elle fait référence à un mouvement aux USA et que je souhaitait juste indiquer que, ici aussi, on peut agir concrètement, sans procédure ni organisation compliquées.
Je ne sais pas si mon compte et mon livret étaient « multipliés » (comment serait-ce possible !), mais je suis au moins certaine que cet argent, désormais chez nous, ne sera plus à la disposition de la banque et de ses opérateurs irresponsables et surpayés. Je m’en sers pour la vie courante.
Je ne sais pas non plus si ça aura vraiment des conséquences, mais ça m’apparait comme une démarche claire, comme un vote personnel si vous préférez.
Quant à prétendre que ce serait me tirer une balle dans le pied et bien je préfère un choix personnel, raisonné et assumé, peut-être mal certes, plutôt que d’accepter une menace qui vise à me conduire à renoncer et à faire confiance à ceux en charge du « système ». Ils ont failli me semble-t-il. Comme mon mari me dit : je saurai que cette action a un vraiment un effet lorsque la télé dira que c’est irresponsable ou qu’elle fera des reportages sur des personnes agressées et volées.
Je suis désolée de ne pouvoir rester constamment derrière l’écran, mais la vie de famille a des exigences.
Marie.
Monter une « Class-Action ».? Vu la vitese des actions en justice en France on pourrait peut-être attendre 25 à 30 ans!!! Quand on songe que l’affaire des Frégates de TaÏwan n’est toujours pas règler 30 ans après.!!!! Mais je serais le plus ardent à signer n’importe quelle action pour soutenir un mouvement de contestation.
avant de quitter le pouvoir et je crois que c’était en plein été, Chirac a rendu impossible la Class’Action juridiquement
Merci Mme Lepage,
je trouve votre initiative bienvenue, on a beaucoup parlé — souvent dans le vide — de politique participative, et voilà que sur un problème spécifique, vous proposez une action qui viendrait cette fois lui donner quelque consistance, puisqu’il s’agit rien de moins que de renverser le rapport de force actuellement en faveur des banques, vous inscrivant ainsi dans une perspective très « joronienne ».
Les grincheux diront que c’est infaisable, trop tôt, trop tard, pas dans la culture française, que sais-je. Franchement ce sont des arguties qui ne doivent pas vous arrêter pour peu que le projet soit pensé méthodiquement, et bien circonscrit dans ses objectifs. J’ai quelque espoir car pour ce que je sais de votre parcours professionnel et militant au service d’une cause vitale comme l’écologie, me renvoie une image de sérieux, de compétence, de lucidité, d’indépendance d’esprit. J’ai trop d’estime pour vous — je précise que je ne suis pas tout à fait de votre bord politique — pour penser que vous auriez avant tout des arrières pensées politiciennes pour faire ce que vous faites. On sent vraiment chez vous une réelle conviction doublée d’un engagement effectif, c’est plutôt rare.
Bref, cette idée qui consiste à inciter les citoyens à reprendre leur liberté face à des banques qui usent et abusent largement de la confiance qui leur est donnée, me semble une excellente idée. Celle proposition pourrait sembler de prime abord trop limitée dans son champ d’action, pourtant c’est l’inverse qui est vrai : en touchant à ce sur quoi repose toute activité bancaire, à savoir les fonds qui sont avancées aux banques par les travailleurs que nous sommes et sans lesquels elles ne seraient rien, on touche au nerf de la guerre, une guerre économique et financière qui est livrée à nos dépends.
Le grincheux que je suis se contentera de vous poser une question 🙂
Comment fait-on pour « prendre ses distances avec le système bancaire » alors que l’essentiel des frais d’ordre administratif (impôts, factures courantes) se règle par prélèvement automatique, voir éventuellement par TIP – ce qui sur cette question revient rigoureusement au même – et que par ailleurs les employeurs ne sont guère plus enclin à verser les salaires « en cash »?
Sachant que par ailleurs ce que relate Marie Curie ci-dessus revient si je ne m’abuse à – passez moi l’expression – pisser dans un violon, si comme je le pense le simple fait de déposer une somme d’argent – même en quantité limitée et même pour une durée brève – suffit à la banque pour lui fournir un capital de crédit – qu’elle utilisera ensuite sous forme de prêts ou d’investissements sur les marchés.
Au passage, il existe me semble-t-il une durée minimum entre le moment où le compte est crédité et le moment où il devient possible de le débiter de la somme déposée précisément pour la raison évoquée ci-dessus.
Bref, je ne suis pas hostile à l’idée, mais en revanche j’aimerais bien mieux un texte de type « mode d’emploi », plutôt qu’un argumentaire, pour me convaincre du bien-fondé de la démarche.
à Mr « Dissonance » (17 janvier 2010 à 02:06 )
Cher monsieur, je « pisse dans un violon » selon vous, mais, personnellement je suis au moins sûre que l’argent que je garde à la maison n’est plus dans le circuit bancaire.
Même si les commerçants redéposent en banque ce que je leur paie en espèces ou par chèque, il ne s’agit qu d’une partie de ce que thésaurise, il me reste encore une plus grande partie qui reste hors banque.
Mon banquier (CIC) me regarde différemment maintenant, il est même prêt à « reconsidérer » la facturation de la carte bleue que je lui ai rendue (en cas de besoin j’utiliserai celle de mon mari) : ça m’en dit plus long que toutes les théories sur la monnaie.
J’ai dit que j’allais régulièrement redéposer ce qu’il fallait pour faire face aux prélèvements, et aux chèques que j’envoie, ainsi que retirer mon solde (salaire, remboursements), ce n’est pas très gros effort pour moi ; une manière de défiler une ou deux fois par semaine, plutôt que d’aller manifester une fois par an, il parait même que marcher est bon pour la santé.
Encore une fois, je ne suis pas, et n’ai pas l’intention d’être, une spécialiste de la monnaie ni de la banque. Mais plutôt que de me plaindre à longueur de blog et/ou d’attendre passivement, comme vous, un quelconque mode d’emploi, j’agis. Et cela ne me coûte que moins de trois euros par mois en intérêts perdus pour les 2 700 euros en espèces de mon foyer.
Dissonance,
J’entends bien vos objections, 🙂 je vous rejoins donc pour dire que cette initiative ne doit pas être improvisée si l’on veut qu’elle ait une réelle portée.
Je parlais de démarche méthodique, pour dites « mode d’emploi », c’est en effet ce vers quoi il faudrait aller, sans quoi ce sera un coup d’épée dans l’eau.
Pour ce qui est de la question des sommes minimes qui suffiraient aux banques pour prospérer, je suis pas aussi pessimiste que vous quand on voit l’activité publicitaire et marketing que déploient les banques pour trouver des clients. « Votre argent m’intéresse » était même un de leurs slogans. Bien entendu il faudra que le mouvement atteigne une certaine masse critique pour qu’il soit efficace.
Quant à l’idée de thésauriser l’argent chez soi j’y vois une mesure de derniers recours, au cas où toutes les solutions de banques alternatives se révèleraient douteuses. Personnellement je n’ai pas d’avis sur la viabilité de telle ou telle banque, c’est bien pourquoi d’ailleurs cette initiative m’intéresse, elle permettrait enfin de briser le carcan qui nous empêche d’y voir plus clair dans le maquis du système bancaire. Le but c’est avant tout de faire pression sur les banques, pas de les mettre en faillite, ce qui serait dommageable pour tous.
Bref, après « L’argent mode d’emploi » de Paul Jorion, il faudrait une sorte de prolongement opérationnel, un manuel de résistance du citoyen lambda face aux banques rapaces. 😉 Synthèse de la législation, du droit, de la jurisprudence, des recours, les moyens d’action possibles en l’état du système bancaire français et ceux qui sont encore à conquérir en exerçant la première pression !
@Marie Curie
Je n’avais pas l’intention de vous agresser, l’expression « pisser dans un violon » est la seule qui me soit venue sur le moment. Par ailleurs le besoin de « domiciliation bancaire » n’est pas de votre fait. Ce sont les politiques qui, notamment par la législation, ont fait en sorte de réduire le champs d’usage de l’argent-monnaie dans les transactions courantes (pour réduire la possibilité de fraude fiscale, entre autres).
Reste que ce que j’en dit n’est pas faux pour autant: Chaque centime déposé à la banque est un centime ouvrant des droits à cette dernière pour mener des opérations financières.
@PYD
Frédéric Lordon, entre autres qualités, a celle d’avoir un mode d’expression très pédagogique. Il explique ainsi fort distinctement le mécanisme de « leviérisation », par lequel il est possible de prendre une position sur un marché financier avec un apport initial de l’ordre de 5% (si mes souvenirs sont bons) du coût total de l’opération.
Autrement dit, pour une transaction d’un montant de 100 000 euros, la banque qui investit n’a besoin que d’un apport initial de 5000 euros. Je vous laisse en tirer les conséquences par vous-même.
Après lecture de l’article de Rue89 et de ses commentaires, mentionné par Corinne Lepage, il ressort (seulement) 3 noms de banques – a priori – éthiques:
– La banque postale (sous réserve que le changement de statut de la poste n’interfère pas de manière néfaste).
– La Nef (qui n’est pas une banque mais une coopérative financière. Elle ne propose de ce fait aucun service de compte courant par exemple, ce qui la conduit à sous-traiter cette partie au crédit coopératif).
– Le crédit coopératif, sous réserve que son appartenance au groupe Banque Populaire ne disqualifie pas sa démarche…
Peu d’alternatives donc, et dont on peu légitimement craindre qu’elles ne fournissent qu’une illusion de solution. Des raisons d’être optimiste? Je n’en vois pas, là, tout de suite.
Je lis tout ces commentaires qui me laissent l’impression qu’on parle, on parle, mais on reste dans sa banque. Il est agréable de voir quelqu’un comme Corinne Lepage (qui semble faire à tout le monde comme à moi l’impression d’un politique honnête – personnellement j’avais beaucoup apprécié ses déclarations en vidéo sur la manière dont l’Europe fonctionne en terme de reglementation des OGM)(ici :http://www.dailymotion.com/video/x8k2ng_ogm-corinne-lepage_webcam) se méler au débat. Mais en fait, la question essentielle de ce billet, c’est l’action, pas la parlote.
Maintenant, quelle action exactement ? Bien sur changer de banque (encore que « oui mais pour laquelle ? », non qu’il n’y ait pas de réponses mais personnellement j’en suis aussi ignorant que d’autres) mais pour que ça serve, le faire de façon revendiquée, au sein d’un mouvement. Un mouvement qui peut être créé… ou bien, disons qu’un mouvement politique pourrait publiciser l’idée et lui donner une existence médiatique (Modem, mais pas que).
Reste que je trouve significatif qu’à l’heure où ici on débat sans arrêt des solutions politiques au problème, un politique vienne nous dire que lui croit plutôt en une solution citoyenne… du moins, des citoyens qui ont de l’argent. Ah oui, parceque comme stratégie de resistance, ça ne va pas parler fort à ceux qui gagnent 1300€ par mois et remboursent au mieux les traites de leur habitation sur 25 ans, hein…